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 Aucune règle pour la concurrence [PV Javaah]

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Jeu 14 Avr 2016, 22:17

« Quoi ?! J’ai perdu ?! » Ce gémissement plaintif faisait écho d’un échec incontestable. Il n’avait pas pour tradition de perdre, même pour quelque chose d’aussi hasardeux que ça. Dame chance s’était tournée vers son concurrent pour le préserver d’une terrible humiliation. Les jeux d’argent et lui, ça ne faisait jamais bon ménage, et s’il avait pourtant pour principe de gagner, les aboutissants avaient eu tendance à s’inverser depuis quelque temps. Dans cette partie de cartes, le coup du sort disposait d’une fraction importante, mais le bluff était ce qui reliait le peu de chance à une perspective de réussite. Il s’était justement confronté à l’un de ses confrères dont la gourmandise était le péché mignon. Pas celle qu’on entendait au sens figuré, mais bien celle qui impliquait d'engloutir des tas d'aliments sans jamais se sentir repus. Par tous les malheurs qui s’abattaient sur lui, le démon était à court d’argent. Alors pour payer sa part, son homologue lui avait confié le concept d'un remboursement pour le moins insolite. Pour régler sa dette, il devait effectivement se rendre dans un restaurant bien défini — le meilleur de la cité — pour requérir l’un des menus les plus coûteux et les plus appréciés des citadins. Zane avait une belle culture gastronomique, mais il était bien incapable de calquer le festin dont Jake lui avait parlé. À vrai dire, il aurait très bien pu décliner et le combattre ici même pour accourcir le désagrément, mais étrangement, il n’en avait aucune envie. S’il y a bien une chose qu’il prenait à cœur, c’était les plaisirs — de toutes sortes — c’est pourquoi il ne rechignait jamais à résoudre les conflits de manière loyale. Une défaite est une défaite, alors il se devait tout simplement de le supporter sans se recourir à des excuses. Pour le reste, il se débrouillerait.

Se retirant ainsi en colère du temple des paris, il menaça le premier venant qui croisa son regard en le plaquant contre un mur et en enfonçant son bras sur sa gorge pour lui délivrer son message. « Dis-moi où je peux trouver ce restaurant, le Heaven. Vite ! » L’homme céda tellement à la panique qu’il agita les bras dans tous les sens dans le seul but de lui indiquer une direction. Son visage devenu rubicond semblait avoir du mal à articuler le moindre mot. Il tempéra son emprise pour qu’il puisse s’adresser convenablement à lui. Crachant ses poumons en se massant son cou, il mit quelques longues secondes avant de reprendre ses moyens. « Je… je vais vous y guider… C’est tout près… » Tant mieux. Ça lui retirait au moins une épine du pied. S’il avait dû se fier une fois de plus à son sens de l’orientation, il se serait probablement retrouvé à l’autre bout du monde. C’est ainsi que le démon se servit de son nouveau guide local pour virer aux bonnes intersections. Lorsque celui-ci semblait avoir un léger doute, Zane comprima son bras pour lui restaurer d’emblée la mémoire et le faire repartir de plus belle. Il était comme un animal qu’il guidait par le biais de quelques ordres odieux, tels que des : « Avance ! », « Plus vite ! », « Arrête-toi ! », « Repars ! » Ce n’est pas les impératifs qui manquaient pour convenir à l’impatient qui haïssait perdre de son temps au sein même d’une ville. Heureusement pour sa victime, ils arrivèrent sur le lieu du rendez-vous après quelques déferlements verbaux. D’un léger merci plein d’arrogance et d'un : « Rentre à la niche », il laissa repartir son chien d’aveugle qui s’empressa de courir en toute hâte — en trébuchant quelquefois — afin d’échapper au champ de vision de ce dernier. Zane ne s’en préoccupa guère plus d’une seconde.

En effet, sur le seuil de la porte du restaurant se trouvait un individu pratiquement aussi farouche que lui. Il interceptait lui aussi des passants avec une certaine diligence qui rebutait. Il lançait également des jurons à tout va, comme si le malheureux devait porter tout le poids du monde sur ses épaules. Dans l’esprit d’aller lui demander ce qui se passait, mais surtout de faire ce pour quoi il était ici, il s’approcha pour prendre connaissance du problème. « Vous devriez vous calmer, mon bon monsieur. Il n’est pas bon de trop s’emporter. » L’hôpital se foutait de la charité. « Qu’est-ce qui se passe ? » À voir les yeux brillants du restaurateur, il attendait cette question depuis des lustres. S’il pensait lui faire une embrassade, le démon le dissuada de le faire par un regard plein de hargne. « De la concurrence déloyale ! Voilà ce qui se passe ! Ces foutus étrangers n’ont rien trouvé de mieux que d’installer des restaurants en face du mien. Et vous savez la meilleure ? Leurs prix sont plus abordables, sans parler de leurs spécialités venues d'ailleurs qui attirent du monde. J’ai besoin que quelqu’un aille leur apprendre les bonnes manières à ses mécréants. » En gros, tout y était de meilleure qualité. Il hésita un moment à se rendre lui aussi dans ces nouveaux restaurants, mais Jake avait été explicite sur sa commande. Il ne désirait rien d'autre que ce plat. « Je vais m’en occuper. » Le sourire aux lèvres, c’est avec plaisir qu’il décidait de jouer le saboteur. Qui était mieux placé que lui pour commettre tel crime ?


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Sam 30 Avr 2016, 18:39

Javaah se percha sur la pointe des pieds, essayant vainement de se grandir pour voir à travers la foule de passants. Malheureusement, même ainsi, elle ne voyait rien à travers le barrage impénétrable que ces gens formaient devant elle. La ruelle était bondée, et on ne voyait pas grand-chose à plus de deux mètres devant soit, et encore moins lorsqu’on était aussi petit que pouvait l’être la mord’th. Celle-ci soupira, résignée, et retourna patienter comme elle l’avait fait jusqu’ici. Elle avait l’habitude d’être un peu plus patiente que cela mais l’angoisse lui faisait perdre le contrôle d’elle-même et semblait particulièrement l’agiter. Elle avait commencé par faire un tas de bêtises en se préparant pour venir jusqu’ici, puis, tellement effrayée d’arriver en retard, elle était partie une heure trop tôt du sanctuaire, et attendait depuis maintenant plus de trois quarts d’heure. Ce qui n’arrangeait en rien sa situation puisque tout ce temps passé seule lui laissait loisir à réfléchir, et ses préoccupations immédiates lui torturaient l’esprit… Elle ne savait plus où elle en était, ce qu’elle devait faire, ce que l’on attendait d’elle. Et puis, maintenant, ce rendez-vous ? Oui, tout cela lui faisait tourner la tête et son temps libre signifiait plus de temps à se torturer elle-même…

Le temps de crise dans lequel la population était plongé la touchait tout autant que les autres. Cette guerre de religion l’inquiétait de plus en plus, les choses semblaient se dégrader de plus en plus. Si l’on pouvait s’estimer « heureux » sur le continent du matin calme, où les gens essayaient de continuer à vivre en harmonie et de manière civilisée, le nombre de blessés et de réfugiés envoyés au sanctuaire ne faisait que s’accroitre chaque jour, et cela ne présageait rien de bon. Sans oublier qu’elle-même était totalement déboussolée, elle ne savait quoi penser. La mère supérieure semblait avoir donné son avis, et ainsi la plus part des Mord’th s’étaient alignés avec Sympan, mais Javaah, elle ne parvenait pas exactement à lâcher prise et à ce laisser totalement aller vers le Créateur. Elle avait grandi toutes ces années en ne vénérant qu’une seule et unique Aetheri, en suivant cette croyance depuis son enfance. Son mode de vie semblait s’être calé sur les préceptes de Drejtësi. Et voilà soudainement qu’elle devait tout abandonner, et suivre docilement Sympan ? Elle avait un peu de mal à changer si radicalement son mode de vie…

Et dire que cette sortie aurait dû la sortir de ses tourments… Lorsque Sharli, l’elfe qui l’avait recruté au sein des protecteurs du bonheur, l’avait invité à sortir, elle s’était empressé d’accepter, toute joyeuse : c’était l’occasion rêvée de passer un bon moment et de se changer les idées. Mais voilà, même ceci avait fini par mal tourner. Cette simple invitation avait fini par prendre une proportion énorme lorsque l’une des collègues de la jeune femme avait commencé à mettre son grain de sel dans l’histoire, demandant à Javaah s’il se passait quelque chose entre eux. La blonde avait aussitôt nier une quelconque histoire… Mais alors, elle avait commencé à se rappeler les sourires insistants et les œillades répété, toutes ces fois où il avait prit sa défense lorsqu’on la sermonnait, ou encore comment il se portait volontaire pour l’aider à chaque fois qu’elle avait un souci… S’était-il imaginé des choses ? Lui avait-elle envoyé de faux signaux ? Est-ce que ce rendez-vous avait pour but de lui faire une déclaration, ou était-ce une simple sortie innocente entre amis ? Ou peut-être un rendez-vous professionnel ? Sans réponse, Javaah n’avait pas réussi à trouver le sommeil et depuis qu’elle avait commencé à y réfléchir, elle avait été beaucoup plus agitée qu’à l’accoutumée.

La brune jeta un regard à l’horloge accrochée sur la tour du clocher en face d’elle. Si elle était arrivée en avance, l’elfe, lui, était bien en retard. La demoiselle soupira. Peut être s’était-elle trompée de point de rendez-vous ? Son ami lui avait parlé d’un nouveau restaurant qu’il voulait aller essayer… Un restaurant qui ne présentait que des spécialités humaines, d’Utopia donc, et dont son frère lui avait parlé –et hautement recommandé. Si au départ cette destination l’avait comblé, elle se méfiait désormais… Avait-il choisi cet endroit en particulier pour essayer de l’attendrir, sachant que le désert et tout ce qui s’y rattachait lui manquait parfois ? Toujours est-il que ce retard ne la rassurait pas du tout, au contraire, cela la tracassait encore plus. Ne supportant plus de rester à rien faire, la mord’th se décida à se mettre en mouvement et commença à bouger, se laissant guider par le flot continu des passants. Le courant se fluidifia peu à peu, chaque passant tournant dans telle ou telle ruelle, libérant la veine principale.

Javaah se retrouva finalement dans la ruelle où les restaurants étaient tous installés. Elle trouvait parfois dommage qu’ils soient tous concentrés en cet endroit, mais cela en faisait sans doute aussi une opportunité. Alors qu’elle se baladait, cherchant son compagnon des yeux, elle fut percuté par un homme, qui semblait pressé de s’échapper, et qui s’évanouit dans la foule sans plus de cérémonie qu’un simple « désolé ». Il aurait au moins pu lui présenter ses excuses plus poliment. Pourtant, Javaah ne se formalisa pas plus sur ce manque de manière : troublée par la peur évidente du fuyard, elle tourna pour regarder l’endroit d’où il venait. Deux hommes discutaient à l’entrée d’un restaurant. Le « Heaven. » Javaah, pas discrète pour un sous, tendit l’oreille, curieuse. Ce qu’elle entendit lui fit froid dans le dos. Il comptait essayer de se débarrasser de la concurrence…

Javaah croisa le regard du tenancier. « Mince ! » Il allait se rendre compte qu’elle les avait entendus. Sans plus attendre, Javaah essaya de se dissimuler dans la foule en se remettant en marche.
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Mar 03 Mai 2016, 23:07

À l’issue de son accord conclu avec le commerçant, Zane jeta un regard autour de lui, vérifiant qu’aucun badaud ne s'éternisait dans le quartier. Comme la fameuse expression le stipulait, les murs avaient des oreilles, c’est pourquoi il entretenait une constante suspicion envers tous les citoyens qui passaient près de lui. De toute façon, même si c’était le cas, il doutait que quelqu’un puisse l’arrêter à commettre ses méfaits. Même en prémunissant les patrons à temps, ils n’auraient aucun moyen de s’assurer que cette procédure d'anéantissement existait bel et bien. Dans le pire des scénarios, il se chargerait personnellement de la fouine qui s’opposerait à ça tout nouveau gagne-pain. L’or était une denrée rare qu’il se devait de préserver et d’approcher en toute circonstance. Outre l’aspect fraternel qu’il en tirerait en aidant son ami, le côté fructueux n’était pas non plus à décliner. Pour en revenir aux affectations qui pesaient sur ses épaules, il devait tout d’abord se rendre dans le restaurant le plus proche. En se fiant à ses souvenirs ainsi qu’à quelques interrogations, il trouva rapidement l’emplacement de sa cible à l’embranchement d’une rue qui menait droit vers le parc. Impossible de se tromper quand il perçut toutes les personnes qui siégeaient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, sur la terrasse. L’ambiance battait son plein. L’odeur était des plus ragoûtantes et l’enjolivure était moderne. S’il n’avait pas été réprimé par la mission, l’homme se serait posé avec ravissement dans ce lieu afin de se détendre.

Mais avant d’entrer dans la demeure culinaire, il devait prioritairement songer à la manière dont il allait pouvoir réduire significativement la fréquentation de ce dernier. Pour ça, il existait une floraison d’options qui défilèrent dans son âme malsaine. De nombreuses associations se firent ici et là, lui indiquant quelle était la meilleure viabilité parmi les plus fiables. Et surtout, celles qui éviteraient de le faire passer pour le soudoyé. S’absentant quelques instants de la future scène du crime, le démon retrouva sa destination alors qu’il revenait victorieux avec une caissette pourvue d’orifices dans sa main droite, et un fourre-tout dans celle de gauche. Pour quelqu’un d’un brin observateur, les bruits qui surgissaient de la boite et la manière avec laquelle elle trépidait révélaient plus ou moins sa première intention, si tant qu’on pouvait éventuellement le soupçonner de quoi que ce soit, mais comme personne n’était censé connaitre ses infâmes machinations, il n’en avait cure. Effleurant rapidement sa paume autour des deux objets, il camoufla leurs apparences en les isolant dans un mirage qui recelait toute vérité par un bouquet de fleurs et une boite de sucreries. L’un des serveurs l’accueillit avec un courtois sourire en lui indiquant une table pour deux personnes. S’installant à sa place toute désignée, il posa ses biens sur la table, à côté du menu qu’il feuilleta brièvement.

Se devant d’être inaperçu, il tourna la tête de droite à gauche afin de s’assurer que personne ne devinait ses manœuvres. Heureusement, tous étaient suffisamment bruyants et accaparés entre eux pour éviter de s’intéresser à une pauvre personne esseulée comme lui. Rapprochant ainsi la boite près de lui, il délia la ficelle qui servait à maintenir son ouverture, dévoilant à ses yeux sournois une ribambelle de blattes qui remuaient frénétiquement dans l’espoir d’avoir plus d’espace. Répondant à leurs souhaits, il laissa les créatures s’extraire une à une, puis lorsqu’elle fut vide, il la désintégra à l’aide de la magie noire. Pour une question de convenance, elles n’étaient pas si nombreuses que ça. Il préférait éviter d’imposer une panique immédiate, c’est la raison pour laquelle il changea d’apparence pour adopter celle d’un cuisinier, se transférant ensuite jusqu’aux cuisines avec sa sacoche sous le bras. Déposant celle-ci sur le plan de travail, il ouvrit son sac de toile avant de sortir une fiole violacée ainsi qu’une seringue. « Je vous présente la nouvelle recette miracle, Messieurs. En ajoutant cette mixture, nous révélerons la saveur idéale pour nos papilles. » La première cartouche faisait toujours office de présentation, par conséquent il fit gouter le produit à l’un des préparateurs qui trouva la saveur réellement plus sublime. Énième tromperie du diable, puisqu’il avait intentionnellement injecté un produit miracle pour détourner l’attention sur lui.

Son plan consistait à introduire du poison — qui plongeait simplement les consommateurs dans une atroce souffrance gastrique — corrélativement à la touche magique, ceci afin de ne pas paraitre trop suspect aux yeux de tous. Que ce soit dans les pâtisseries ou dans les plats, il perturba chacune des préparations avec assez d’application pour fonctionner à coup sûr. En revanche, cela aurait dû se produire depuis déjà un moment, mais aucun cri n’avait encore retenti par rapport aux insectes qu’il avait relâchés. Pour s’assurer qu’elles accomplissaient leurs travaux dans les règles, il retourna en salle. Ce n’est qu’après un léger tour de table qu’il remarqua une silhouette — de dos — en train de transporter la boite. Quand elle remarqua qu’il était dans les parages, elle sortit en toute hâte. Se précipitant à son tour, il se détacha du restaurant, mais ne trouva qu’une jeune femme près de l’entrée. Néanmoins, elle ne possédait rien de douteux entre les mains. D’un air menaçant, il prit la parole. « Tu n’aurais pas vu… quelqu’un courir un peu trop précipitamment par hasard ? » Il désirait simplement lui parler, rien de plus. Quoi qu’il en soit, même sans les insectes, il avait réussi à entreprendre une autre action, du coup le résultat ne changerait pas la donne.


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Sam 06 Aoû 2016, 21:01

« Je suis une petite souris... Je suis une petite souris... Je suis miniature, je me cache, et le chat ne me trouvera pas ! » Javaah, la tête rentrée dans les épaules et le dos voûté, avançait à travers la foule en répétant ces paroles en boucle, comme une incantation magique pouvant la rendre invisible aux yeux des deux brigands dont elle avait entendu la conversation. Avoir croisé les yeux du marchand lui avait glacé le sang et elle avait fuit devant le danger, persuadée qu'ils se mettraient à sa poursuite et lui feraient passer un mauvais quart d'heure après avoir osé écouter leur plan machiavélique pour réduire la concurence des autres restaurants à néant. Elle s'était donc réfugiée dans la masse de visiteurs qui flânaient en cette belle journée, priant tous les Aetheri qu'elle connaissait pour échapper à la menace. Dès qu'on la bousculait, elle craignait de voir apparaître l'un des deux criminels la retrouver mais finalement, personne ne vint l'accuser de quoi que ce soit. Elle avait réussi à fuir. Ça aurait dû être un soulagement mais au lieu de se sentir apaisée, un étrange goût amer lui restait dessus. La culpabilité. Elle avait connaissance d'un plan diabolique qui était en train de s'élaborer, et elle allait laisser de pauvres innocents se faire discréditer sans agir. Ce n'était pas les préceptes que sa Déesse protégeait. La lâcheté, la fuite, l'abandon... Drejtësi aurait honte, si elle posait les yeux sur elle en cet instant. Si elle voulait un jour être reconnue par la Justice elle même, elle devait faire honneur à ses croyances. La gorge serrée, la blonde porta la main à son coup, où brillait le collier scintillant qu'elle avait reçu au temple. Non, elle ne pouvait pas partir sans arrêter cet affreux complot. Elle fit volte face et se mit à remonter le courrant, jusqu'à apercevoir l'homme à la longue chevelure brune. Il tenait entre ses doigts un bouquet de fleur et une boîte de sucrerie. La mord'th arqua un sourcil. Elle ne s'attendait pas vraiment à cela pour un imposteur mais soit, peut être souhaitait il introduire une fleure toxique dans les plats ou alors provoquer des indigestions aux clients en leur proposant trop de sucrerie ? Comment savoir, mes vilains avaient une imagination tellement débordante...

Javaah suivit l'homme jusqu'à l'entrée du restaurant où il s'était introduit. Elle, préféra rester sur le pas de l'entrée pour mieux observer les manigances du fauteur de trouble. Il s'était assis à une table, et lui tournait le dos, aussi ne put-elle pas voir ce qu'il trafiquait, même essayant de changer ses angles de vue. Elle ne voulait pas attirer l'attention du bandit mais d'autres clients semblaient l'avoir remarquer et braquaient dans sa directions des regards soupçonneux, curieux ou étonnés. La justicière jugea plus prudent de se retirer un instant pour réfléchir à un plan d'action. Elle ne pouvait clairement pas débarquer comme une fleure et s'interposer en criant qu'il ruinerait la réputation de l'établissement sans avoir de preuves solides... Une main se posa sur son épaule, et son souffle se bloqua dans sa poitrine : pendant un instant, elle cru que l'autre tavernier avait réussi à revenir jusqu'à elle. « Sharli ! » s'exclama-t-elle en voyant le visage rayonnant de son ami. « J'ai cru que tu m'avais fait faux bon, je ne te trouvait nul part...» Baissant les yeux et gigotant, mal à l'aise, elle laissa échapper un « Désolée » du bout des lèvres avant de se ressaisir. « Sharli, j'ai besoin de ton aide ! Quelque chose de mal se prépare dans ce restaurant, et il faut que tu m'aides à empêcher ça ! » Reportant son attention à l'intérieur de l'auberge, Javaah plissa les yeux pour mieux y voir. La place où l'homme s'était assis était désormais vide mais il avait été remplacé par d'étranges choses grouillantes... « Des insectes ! » s'écria la blonde en fonçant vers les bêtes répugnantes. Elle en écrasa plusieurs en voulant les arrêter de se propager. Bien évidement, son entrée fracassante n'échappa pas aux serveurs qui lui demandèrent de quitter leur établissement. Javaah essaya de protester mais il lut dans le regard de l'homme qu'elle ne pourrait pas rester... Abattue, le jeune femme fit demi tour, se disant que malgré ses efforts, elle n'avait pu empêcher la catastrophe. Elle était indigne de représenter la Justice.

Mais Sharli semblait avoir comprit son inquiétude et était entré pour sauver la situation. Se faisant passer pour le partenaire du malfrat, il s'installa à la table et, sans que Javaah ne sache comment, elle vit toutes les immondices revenir vers lui, grouillant à ses pieds, puis rentrant dans une boîte en sachet. Aussitôt fait, il se releva pour partir et se hâta de sortir du restaurant. Il ne s'arrêta même pas face à Javaah, qui avait eut l'intention de le féliciter pour son travail. Elle ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi : un homme, visiblement pressé, lui demanda si elle n'avait pas vu quelqu'un sortir en courant. Javaah devint blanche comme un linge et dû se tenir au mur pour ne pas tomber. « Euh... N-Non, monsieur... » Répondit la demoiselle d'une voix faible. Elle devait faire plus convaincant, si elle voulait être crédible. Un mensonge, vite un mensonge ! « M - Monsieur... J'ai aperçu le magnifique bouquet que vous aviez et... je me demandais où vous l'étiez procuré. » brdouilla-t-elle pour essayer d'attirer son attention un peu plus longtemps.
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Mar 18 Oct 2016, 22:10

Cette jeune femme qui patientait en dehors du restaurant apparaissait comme étant trop suspicieuse à ses yeux pour être disculpé de tout doute. Peut-être qu’elle avait compris dans quel but il se trouvait sur place, voire qu’elle n’était pas complètement étrangère à la fuite de l’inconnu. Toutefois, Zane ne souhaitait pas en savoir plus pour l’instant, préférant au mieux se contenter de cet accommodement sans chercher la petite bête. Quand bien même elle pouvait atténuer le succès de sa tâche, il ne renoncerait pas pour autant à ce pour quoi on le payait. Son objectif consistait à dévaloriser la qualité de plusieurs commerces qui faisaient de l’ombre à son employeur, et pour ça il était prêt à faire toutes les concessions. Les limites auxquelles peut se rabaisser un Démon sont incommensurables et implantées uniquement par leur imagination. La sienne coulait en abondance comme le flot d’une cascade qui s’abattait sur le sage en train de méditer. Quoi qu’il en soit, si ses suspicions s’avéraient exactes, il n’aurait aucun mal à lui tirer les vers du nez, et pour conclure au bon raisonnement il devait donc s’entretenir un minimum avec cette dernière. Avec son aplomb légendaire et les mains englouties dans les poches, le guerrier s’approcha d’elle en ricanant. « J’ignore si vous attendez un séduisant jeune homme pour partir en rendez-vous galant, mais c’est habituellement aux hommes de proposer des fleurs à leurs dulcinées, non ? » Évidemment, c’était dans l’optique où elle cherchait véritablement à se procurer un bouquet identique. Qu’elle mente ou non n’avait en définitive que très peu d’importance puisqu’il accepta d’entrer dans son jeu en y sautant à pieds joints.

Il sortit la main dans son pantalon et lui tendit afin de se présenter à elle. « Appelez-moi Zane. Quand une jolie femme me demande quelque chose, je suis incapable de refuser. La faiblesse d’un homme, sans doute. » Il soupira, excédé par cet argument universel que devait invoquer chaque homologue masculin sur cette terre. Après avoir accompli une légère et noble révérence par politesse, l’homme claqua des doigts pour attirer davantage son attention. « Suivez-moi, je vais vous montrer ce qui se fait de mieux dans la cité. » En séducteur chevronné et partisan de toute beauté qui régissait dans n’importe quel quartier de ces terres isolées, le tentateur avait plus d’un tour dans son sac pour attirer secrètement ses proies jusqu’à lui. Durant cette conversation, une idée avait germé, par conséquent il comptait bien la mettre à profit et la faire participer à sa petite sauterie. En quelques minutes de déambulations, ils entrèrent chez un fleuriste à la devanture des plus esthétiques. En dehors du charme extérieur, c’est un feu d’artifice d’arômes et de couleurs qui se situaient à l’intérieur. « Comme vous pouvez le constater, c’est ici que les plus belles créations éphémères ont lieu. Lyndia connait les meilleurs fournisseurs du marché. Voyez plutôt. » Avec un sourire des plus attrayants, il glissa quelques mots à la propriétaire du magasin qu’il semblait très bien connaitre. Au terme de quelques hilarités, Zane versa une poignée de pièces dans le creux de sa main en échange d’un fabuleux bouquet, bien plus volumineux et chatoyant que le précédent.

Il remercia la fleuriste avant de sortir du bâtiment en offrant l’assemblage à la jeune femme. « C’est un cadeau sans engagements. Votre sincérité me touche, rien de plus. En revanche, je n’en ai pas fini avec vous. J’aimerais vous inviter à gouter les spécialités d’un restaurant qui me tient particulièrement à cœur. J’espère que vous n’aviez rien de prévu. » Il déforma son faciès en une petite moue qui la suppliait de bien vouloir accepter sa demande. Maintenant qu’il se trouvait en charmante compagnie, il ne voyait aucune raison de la lâcher pour le restant de la journée. Mêler plaisir et travail avait rituellement été dans ses croyances, et jusqu’à présent il s’en était toujours sorti haut la main. Très courtois du début à la fin, il la laissa entrer avant lui, et après qu’ils eurent choisi une table des plus convenable, il tira même sa chaise pour qu’elle puisse s’installer à ses aises. Zane se posa en face d’elle. D’un clin d’œil malicieux, il prit la carte entre ses doigts, faisant mine de la parcourir alors qu’il avait déjà fait son choix. Les plats proposés étaient tous d'une exemplarité sans comparaison, tout comme le précédent. Rien de surprenant en somme. « Prenez ce qui vous fait plaisir. C’est moi qui invite. » Si tout se passait pour le mieux jusqu’à présent, le principal auteur élaborait plusieurs manœuvres d’attaques dans son esprit. Lorsque le garçon vint enregistrer la commande, il fit naturellement part de ses assortiments à ce dernier. Il s’intéressa ensuite à sa compagne. « Je suis curieux de savoir qui vous êtes. Je ne vous ai jamais vu dans le coin, vous êtes nouvelle ? » Pour commencer : faire comme si de rien n’était.


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