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 Qui legis ora pro me [mission empire - solo]

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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Lun 18 Jan 2016, 20:56



Aaliah le savait très bien depuis le début, mais elle n’avait pas daigné l’accepter jusqu’à maintenant. Elle avait besoin de bien plus que l’aide d’un souverain pour mener son projet à maturité. Il lui fallait des bras pour l’épauler, pour parcourir les Terres du Yin et du Yang à la recherche d’autres membres, d’autres personnes avec ce même esprit, cette même envie d’offrir une terre aux animaux. Bien sûr, elle pouvait compter sur son grand-père Ludaulth pour la suivre, il n’était pas contraire à ses idées, mais un tantinet pessimiste. Il lui fallait quelqu’un qui l’aiderait aveuglément, en qui elle pouvait avoir une confiance totale et capable de la soutenir même dans les moments les plus durs. Quelqu’un de positif qui verrait en son projet un peu fou, une chose viable et réalisable. Quelqu’un capable de rester à ses côtés, sans jamais chercher à prendre sa place, ni la trahir pour obtenir fortune et gloire. Quelqu’un d’obéissant en somme, qui verrait en ses ordres sa seule raison de vivre. L’unique personne qui pouvait remplir ce rôle se prénommait Zachariah. Du moins, c’était la seule qui lui venait à l’esprit pour le moment. L’Ombre comptait peu d’amis véritables auprès desquels elle pouvait venir toquer à leur porte en leur demandant de construire un empire à double face…

Depuis le jour du bal où Aaliah avait dû danser bien malgré elle avec lui, elle ne l’avait plus revu. Ils s’étaient écris. Enfin plutôt, il lui avait écrit. Certes, elle lisait ses lettres, mais elle ne lui répondait pas systématiquement… pour ne pas dire jamais. Elle ne lui avait écrit en vérité qu’une seule et unique fois. Pour lui demander de cesser de l’importuné par lettre… Il avait continué malgré tout. Elle n’avait pas insisté plus, au moins, cela lui faisait un peu de lecture distrayante. Dans l’un de ses courriers, il lui avait même précisé qu’elle pouvait venir frapper à sa porte à tout instant, de jour comme de nuit et même pour lui faucher la vie si tel était sa destinée. Aussi, Aaliah avait-elle prit la route vers la maison du chaman Zachariah pour réaliser ce qu’il attendait probablement depuis leur première rencontre : qu’elle se présentât à lui. Sûr, cela lui ferait plaisir. Et l’Ombre comptait bien là-dessus, en plus de son amour indéfectible pour elle afin qu’il acceptât sa demande et la suivît dans son projet docilement. Elle savait qu’il ne refuserait pas et qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Ses sentiments étaient sincères et sans faille. Il venait également d’une famille riche. Et avec sa propre richesse, il serait capable ensemble de bâtir un empire digne de ce nom, assez puissant pour résister au temps et aux chaos qui frappaient de temps à autre les Terres du Yin et du Yang.

Arrivée devant la porte du chaman, elle hésita toutefois un instant. Bien sûr, elle aurait pu user de son apparence brumeuse pour pénétrer dans la demeure. Bien évidemment, elle aurait pu faire demi-tour à la dernière seconde et changer d’avis. Ce ne serait pas la première fois. La jeune femme était de nature versatile.  Pourtant, sa main s’abattit sur la lourde porte en chêne et frappa trois petits coups pour signaler sa présence. Mentalement, elle compta. S’il mettait trop de temps à lui ouvrir, elle partirait. Sept seconde, c’était la durée qu’elle était prête à patienter sur le seuil de l’entrée. La demoiselle n’était pas patiente.

La première seconde passa rapidement. A la deuxième, elle détailla les rainures du bois. A la troisième, elle admira la pointe de ses chaussures. A la quatrième, elle souffla, impatience. A la cinquième, elle tapota du pied sur la pierre d’entrée A la sixième, elle croisa les bras, quelque peu furibonde et à la fois attristée. Et s’il n’y avait personne ? Serait-elle prête à refaire le chemin une autre fois ? Il lui avait pourtant dit, n’importe quand… A la septième, elle tourna les talons et la porte grinça derrière elle.

« Aaliah ? Est-ce bien toi ? » s’étonna alors une voix derrière elle.

Lorsqu’elle se retourna, son regard croisa celui du chaman. Il était bien là, dans l’encadrement de la porte, prêt à l’accueillir. Aussi, elle le suivit et entra chez lui. Le silence régna d’abord dans les lieux, ni l’un, ni l’autre n’osant entamer la discussion. Le chaman probablement pas peur d’effrayer l’Ombre qu’il avait eu tant de mal à faire venir jusqu’à lui et l’Ombre parce qu’elle craignait malgré tout un refus du Chaman. Il lui proposa de s’asseoir, mais évita toutefois de lui proposer à boire ou de la nourriture, sachant d’avance que sa nature ne lui permettait pas d’apprécier cette délicatesse.

« Dans l’une de vos lettres, vous m’avez dit que vous feriez tout pour moi. Que je n’avais qu’à demander et que je serais exaucée, fini-t-elle par dire en récitant de mémoire le contenu d’une de ses lettres
Je vois que vous me lisez… constata-t-il amusé. Il n’avait jamais douté que les yeux de l’Ombre parcouraient ses courriers, c’était l’une des raisons qui l’avait poussé à continuer de lui écrire malgré l’absence de retour à ses déclarations. Pour vous garder à mes côtés, je ferai ce qui vous plaira de me demander
J’ai besoin de votre aide pour réaliser un projet… lança-t-elle de but en blanc, pour éviter d’avoir à s’expliquer sur les lectures des courriers du chaman.
De votre part, je m’attendais à une demande bien plus extraordinaire. Vos sentiments pour moi sont inexistants, je le sais bien, ajouta-t-il sans reproche, mais avec toutefois une pointe de tristesse dans la voix sachant qu’il ne pouvait s’attendre à être aimé par une Ombre. Si vous avez pris la peine de venir me chercher, c’est qu’il y a autre chose… Une chose capable de rivaliser avec votre fierté et de forcer vos pieds à venir jusqu’à moi.
Il n’y a rien d’autre, mais vous avez raison sur un point. Je ne serais jamais venu vous voir pour un simple projet comme il pourrait en fleurir tant d’autre sur les Terres du Yin et du Yang. Il est tel que j’ai déjà chercher protection auprès d’un souverain pour assurer mes arrières.
Ce n’est certainement pas la première fois que votre charmant fessier est en danger étant donné votre impudence et votre ton glacial presque légendaire… mais je ne saurais vous dire ce qui m’étonne le plus entre le fait que vous ayez eu besoin de l’aide d’un puissant souverain ou que ce dernier ai accepté de vous aider, dit-il en observant la jeune femme, véritablement intrigué par cette information. Il faudra me présenter le souverain qui a eu le courage de vous soutenir dans votre projet. Il devait certainement s’ennuyer fermement sur son trône et vouloir un peu de bousculade dans sa vie pour y avoir faire entrer une femme aussi imprévisible et peu aimable que vous…
Vos méthodes de séduction sont bien peu orthodoxes, commenta Aaliah en lui rappelant ainsi qu’il était censé éprouver des sentiments pour elle, tout en faisant des efforts considérables pour ne pas s’emporter et partir de là en claquant la porte.
Ce n’était pas une méthode de séduction, mais une méthode pour vous mettre en colère et récolter une main violente sur ma joue, à défaut de sentir vos caresses sur ma peau, soupira-t-il sous le regard étonné de l’Ombre. Un espoir vain, vous n’avez pas l’air de vouloir m’agresser, mais je suis heureux d’être le deuxième homme sur votre liste de demande d’aide. Toutefois, ajouta-t-il en penchant la tête pensif, je suis un brin déçu de ne pas avoir été le premier, mais je ne suis pas souverain, il est vrai. J’ignorais votre attirance pour les têtes couronnées, sans cela je me serais hâté de renverser mon propre chef pour monter sur le trône et devenir ainsi votre souverain protecteur…
Vous êtes insupportable, gronda l’Ombre.
Nous sommes donc fait pour nous entendre !
Et vous ne perdez pas le nord…
J’ai ma boussole, commenta-t-il dans un fin sourire amusé
Alors les blagues vaseuses, nous allons éviter…  répliqua aussitôt la jeune femme sur un ton glacial, mais pas assez pour déconcerter le chaman.

Il lui lança un sourire ravageur qui en aurait probablement charmé plus d’une, mais l’Ombre se contenta d’arquer un sourcil pour calmer ses ardeurs. L’homme bien éduqué s’excusa aussitôt de son impolitesse et l’invita à parler plus précisément de son projet. Aussi, la demoiselle lui confia ses intentions. Toutes, sans aucun secret pour lui. Si elle le voulait à ses côtés, elle se devait d’être sincère avec lui et puis, Aaliah était certaine qui ne l’aurait pas cru si elle n’avait pas abordé l’autre visage de son empire. Il le lui confirma d’ailleurs en reprenant la parole.

« Je me disais aussi, vous en grande protectrice des animaux, commença-t-il sur un ton quelque peu ironique, mais courtois pour celle qui le fascinait tant. Je vous savais endeuillée depuis la mort de votre louve, mais à ce point-là… Je vous reconnais bien mieux en la femme qui va reprendre le rôle de certains Aetheri. Vous êtes une dame étonnante que nul défi n’effraie, je vous admire.
Comment savez-vous pour la mort de Luuna ? l’interrogea-t-elle sans prendre la peine de relever ses compliments envers elle. Je ne vous en ai jamais fait part !
En même temps, vous me confiez peu de chose sur vous. Je n’ai reçu qu’une lettre de votre main et elle était peu élogieuse à mon égard…
Vous digressez et ne répondez pas à ma question, le coupa-t-elle nerveuse et agacée en fronçant les sourcils.
Si vous voulez bâtir un empire, il vous faut observer les faits et geste de certains. Recruter des membres demande de savoir de quoi est fait leur quotidien pour mieux les aborder. D’ailleurs, je suis très curieuse de connaître vos méthodes d’approches. Il faudra vous montrer chaleureuse, ajouta-t-il accompagné d’un sourire une nouvelle fois charmeur dans une énième et vaine tentative de séduction auprès de l’Ombre
Je… je, quoi ? finit-elle par répliquer à la fois troublée par ses dires et offusqué qu’il la crût incapable d’aborder des gens de manière affable pour leur demander de joindre ses rangs. Certes, ce n’était pas gagné, mais elle en était capable et la question n’était pas là pour le moment. Vous m’espionnez ?  demanda-t-elle alors en revenant ainsi à ses premières interrogations que le Chaman avait tentées de noyer en retournant l’existence d’un espion comme un avantage pour elle et son projet.
Pas vraiment, je voulais m’assurer que le jour où vos pas vous conduiraient jusque chez moi, je serais présent comme je vous l’avais indiqué dans mes lettres, lui expliqua-t-il alors d’une voix calme. Avouez qu’il aurait été navrant de ne pas tenir cette promesse…
Vous savez que j’étais là et vous ne m’avez pas ouvert immédiatement la porte ? demanda-t-elle toutefois sceptique devant cette réponse.
Cela vous aurait probablement paru suspect et puis, je ne suis pas homme à courir auprès d’une femme. Le jeu de la séduction est un art patient et savoir qu’une simple porte nous séparait était un délice indescriptible. Je vous devinais impatience et rêvais de vous retenir par la main avant de vous faire entrer dans ma demeure, dit-il avec une sincérité à faire pâlir même la lune
Vous êtes fou, ne put que constater l’Ombre, qui même si elle connaissait les sentiments du Chaman pour elle, n’en avait pas évalué une telle ampleur.
De vous, oui, certainement, lui confirma le Chaman en s’agenouillant alors devant elle. Je veux bien être cet homme dont vous avez besoin pour votre empire, mais je ne le deviendrai que si vous faites de moi l’homme de votre vie…
Je… pardon ? fit-elle en se levant à son tour pour mieux reculer d’un pas devant ce qui ressemblait à une demande qu’elle aurait aimé ne jamais entendre.
Souvenez-vous, vous me l’aviez promis », lui rappela-t-il.

Aaliah se souvint, qu’effectivement, lors de ce bal, elle avait eu la folie de répondre oui à sa promesse d’être sa fiancée. Le Chaman n’avait pas oublié ce détail. Elle était désormais prise à son propre piège. La jeune femme ne pouvait plus vraiment fuir, Zachariah connaissait bien des choses sur son empire à venir et semblait savoir l’observer avec discrétion. Il lui était nécessaire… mais de là à l’épouser ? Elle qui n’avait dans son cœur que la place pour un seul homme. Elle recula encore d’un pas, indécise quant à la réponse à lui fournir. Un souffle lui chatouilla alors la nuque et une voix la fit frissonner sans comprendre tout de suite la raison de cette réaction.

« Aaliah, c’est vraiment toi ? »

La voix lui était plus que familière et pourtant, il y avait fort longtemps qu’elle n’avait plus raisonné dans le creux de ses oreilles. Des millénaires auraient pu s’écouler qu’elle l’aurait de tout façon identifié. C’était comme un chant. Un air lointain. Elle avait seulement besoin de temps pour assimiler, pour comprendre et réaliser. Pour retrouver les paroles de cet air oublié. Un nom s’écrivit dans son esprit, mais elle refusa de le prononcer comme si elle ne voulait guère alimenter ce que sa tête pensait en cet instant. Elle se retourna vers l’homme qui avait prononcé ses mots. Lorsqu’elle croisa son regard, elle en resta pétrifiée…


2212 mots
1er PNJ empire: Zachariah D'Aarna (race: Chaman)



Qui legis ora pro me [mission empire - solo] CLDAsI2

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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Lun 18 Jan 2016, 21:20



Ses yeux étaient toujours aussi bleus que ceux qu’elle avait croisés jadis et dans lesquelles elle s’était à jamais noyée. Zachariah aussi avec les yeux bleus, mais ils ne seraient probablement jamais aussi intenses que ceux que le destin lui permettait de revoir enfin…  Dire que ce regard-là lui avait manqué serait un terme bien dérisoire, tant il ne pouvait représenter la douleur vécue par cette absence si longue. Elle l’avait même crue interminable et avait accepté l’idée que les yeux de cet  homme restassent désormais un vague souvenir au fond de sa mémoire. Un souvenir que le temps ne put jamais altéré, tant la force d’Aaliah pour le conserver intact fut puissante. D’ailleurs, elle se rappelait tous les détails de cette rencontre inoubliable qui avait scellé son destin pour une éternité qu’elle ignorait encore. Ce n’était pas elle qui avait réagi la première à ce regard azuré, c’était son cœur qui fut séduit par l’image que son esprit lui avait renvoyé. Il en éprouva très certainement de la jalousie, car il insista pour bondir hors de sa poitrine, cognant ses côtés avait une violence inouïe qui la fit chavirer sur ses jambes. Son cœur, par ses battements intempestifs, avait répandu ce coup de foudre dans chaque parcelle de son corps, hurlant dans ses veines de faire en sorte de le recroiser pour profiter plus intensément de cet homme qui ne l’avait guère laissé indifférente. Elle n’avait nullement le contrôle sur ses sentiments, son épiderme se hérissait au son de la voix du bellâtre comme s’il cherchait à toucher son souffle invisible, mais pourtant réconfortant. Il pouvait dire n’importe quoi, cela n’avait guère d’importance pour ses oreilles, toujours prêtes à l’écouter avec patience et à hurler sur les autres bruits dérangeants qui les empêchait de l’entendre distinctement. Ses mains tremblaient toujours d’avance lorsqu’il s’avançait vers elle, comme si elles craignaient de ne pas être assez douces pour entrer en contact avec ce corps divinement sculpté. Ses yeux le voyaient toujours parfait et son esprit lui renvoyait une image iconographique de cet homme. Était-il vraiment comme son corps le lui représentait ? Elle n’avait jamais cherché à rentrer en conflit sa chair, faisant confiance en son jugement. On lui avait répété inlassablement d’écouter son cœur, c’était ce qu’elle avait fait sans se poser de question. Sans chercher à savoir.

Aujourd’hui, pourtant, son corps ne réagissait pas devant celui qui lui avait tant plu par le passé. Son cœur ne battit pas à quitter sa place, sa peau ne frissonna pas et même si ses oreilles avaient reconnu le son de sa voix, elles ne semblaient pas réclamer de nouveaux mots pour satisfaire leur ouï. L’Ombre devait bien le reconnaître, sa chair n’exprimait plus rien, entrant ainsi en conflit avec son esprit. Les souvenirs de ces amours passionnées le resteraient donc, à défaut de pouvoir en nourrir de nouveau alors qu’une chance lui était enfin donné de retrouver l’être aimé disparu bien trop tôt. L’Ombre ne trouvait pas les mots pour répondre à cet homme à la fois terriblement familier et presque inconnu. La douleur éprouvée était nouvelle, comme un déchirement. Les amants s’étaient retrouvés, mais un mur invisible se dressait devant eux : celui de la mort. Elle était une Ombre, être insensible aux émotions; il était devenu Esprit, être immatériel.

Il avait dû identifier sa nature, car il n’osa prononcer d’autres mots. Les deux amants d’autrefois restèrent de marbre, se dévisageant longuement comme si cela eut pu réveiller quelque chose au fond d’eux ou rendre le corps plus dense au toucher. Cependant, l’un comme l’autre, ils savaient que leur nature ne changerait pas. Pas comme cela du moins. Aaliah fit finalement la première à sortir de sa torpeur et comme elle l’avait fait par le passé, tenta d’essayer d’entrer en contact avec celui qui la fascinait tant. Elle tendit une main vers lui, comme pour s’assurer qu’il était bien là et malheureusement inaccessible de par son statut d’esprit. Le jeune homme suivit le mouvement de son aimé et tendit à son tour sa main. Leurs doigts passèrent l’un à travers l’autre, et l’esprit devina aisément que cela ne procura aucune sensation à l’Ombre. Il connaissait bien cette race, l’une d’entre elle l’avait à jamais séparé de son âme, le laissant seul errer sur les Terres du Yin et du Yang, loin des siens. Loin de son aimé, qu’il n’avait jamais pu retrouver. Il comprenait désormais la raison. Comme un accord implicite, aucun ne posa de questions et pourtant, ils en avaient rêvé toute leur existence. Aaliah avait toujours voulu savoir ce qu’il s’était passé le jour où elle l’avait retrouvé mort assassiné. Pourquoi? Mais la question refusa de sortir face à lui. Il aurait été indécent de le lui demander en cet instant et la réponse, finalement, n’aurait rien changé à leur couple maudit. Eldarius n’osa guère plus interroger la femme dont il était tombé éperdument amoureux sur sa vie passé. Il s’était toujours demandé ce qu’elle était devenue. Il avait désormais sa réponse, mais ne souhaitait pas de détail. Comprendre comment elle en était venu à s’ôter la vie et de quelle manière était inconvenant. La réponse l’aurait de toute façon bien fait trop souffrir. Si la jeune femme en était venue à une telle extrémité, c’était partiellement de sa faute. Ils s’aimaient trop pour vivre l’un sans l’autre, mais chacun avait cru que son partenaire aurait rejoint le paradis tant promis. Il n’en était rien. Leur histoire était loin d’être un conte où la princesse, finalement, parvenait à vivre avec son prince bien aimé.

« Tu es toujours aussi belle que le jour où je t’ai rencontré, lança finalement l’esprit dans un élan passionnel en redécouvrant la beauté de celle qu’il avait tant aimé et désiré. Le temps n’a pas su altérer la délicatesse de tes traits, je crois même qu’il les a renforcés, souffla-t-il en tentant une approche séductrice.
Je suis morte depuis des siècles… j’ai juste repris mon apparence d’origine avant mon suicide, répondit-il, fidèle à elle-même, d’une voix glaciale qui gela l’atmosphère romantique que l’esprit avait essayé de créer. Et mes traits n’ont plus rien de délicats, ils sont brumeux.
Toujours aussi charmante », fit remarquer Zachariah en s’approchant de son esprit compagnon dépité par la réaction de la jeune femme.

Celle-ci en fut également surprise, durant un instant elle avait oublié sa nature d’Ombre, mais ses réactions dépourvues d’émotion le lui avait rappelé durement. Ne sachant comment réagir et affolée par des sentiments désormais inexistants, la demoiselle tourna les talons. Rester dans la même pièce que l’être qu’elle avait toujours aimé sans faille sans pouvoir ressentir le bonheur d’une telle retrouvaille lui était insupportable. Eldarius s’avança pour essayer de la retenir, lui dire que sa nature ne changerait rien pour l’amour qu’il ressentait pour elle, seulement Zachariah se mit en travers de sa route.

« Qu’essayais-tu de faire là? Je te rappelle que tu es un esprit, tu vas juste lui passer à travers et cela m’étonnerais beaucoup qu’elle apprécie. Le Chaman ne connaissait l’Ombre que par le biais des histoires que lui comptait son esprit, mais il était certain que la jeune femme fuirait encore plus loin si l’esprit de son amant venait à la traverser de part en part en tentant de lui attraper le bras.
Mais je l’aime toujours, je dois la retenir… se défendit l’esprit peiné
Je m’en occupe, je l’aime autant que toi, répondit aussitôt le jeune Chaman. Je saurai trouver les mots pour la convaincre de rester auprès de nous. »

Et Zachariah abandonna son esprit derrière lui pour s’élancer à la poursuite de l’Ombre fragile sentimentalement. Elle n’avait fait que quelques pas en dehors de la maisonnette, car elle ne courrait pas comme il l’aurait cru. Puis, il était vrai que la jeune femme avait voulu fuir loin, il lui aurait suffi de se glisser dans les ombres. L’amour qu’elle éprouvait pour Eldarius était puissant et si elle n’avait pas la force de rester auprès de lui, elle n’avait pas plus de volonté pour mettre une large distance. Elle venait à peine de le retrouver, s’en éloigner était tout aussi cruel et insupportable. Un dilemme qui brouillait ses pensées et permit au Chaman de revenir à sa hauteur.

« Alors vous, laissez-moi tranquille ! lui lança-t-elle aussitôt en sentant sa présence.
Vous êtes venu jusqu’à moi parce que vous avez besoin de mon aide, lui rappela-t-il, même s’il était certains qu’Aaliah possédait une bonne mémoire.
Je trouverai un moyen de m’en passer ! répliqua-t-elle férocement, encore sous le choc de sa rencontre
Vous ne trouverez pas meilleur soutien sur ces terres, se défendit-il, provoquant un arrêt dans la fuite de l’Ombre qui se retourna pour le dévisager.
J’ai le soutien d’un souverain de ces terres ! Mettriez-vous en doute sa capacité à me protéger ?
Plutôt sa capacité à vous supporter, en fait.
Vous êtes odieux en plus ! lui fit remarquer l’Ombre, appréciant peu sa dernière remarque.
Il ne pourra jamais être aussi présent que moi et vous le savez très bien, sinon vous ne serez jamais venu me voir si la protection de ce souverain vous suffisait… »

L’Ombre ouvrit la bouche pour répondre, mais finit par la refermer sans ajouter un mot. Le Chaman avait raison, bien évidemment. Elle n’aurait jamais pris la peine de faire le trajet jusqu’à lui si elle n’avait été sûre de la nécessité de sa présence à ses côtés. Elle croisa les bras sur sa poitrine, expirant exagérément, puisque cela ne lui était guère nécessaire. Elle souhaitait ainsi montrer son agacement devant les propos de Zachariah. Il resta pour une fois silencieux, sachant que ce soupir était aussi un signe pour s’avouer vaincu sans avoir à le dire. Il n’eut plus aucune échange, plus aucune parole prononcé entre les deux êtres, juste des échanges de regard, dont l’un était faussement colérique. L’Ombre avait besoin d’accepter l’aide du Chaman, mais il savait que ne le lui demanderait pas une seconde fois. Ce n’était pas dans sa nature et s’il souhaitait l’amadouer, l’homme savait très bien qu’il devait abonder dans son sens pour ne pas froisser sa fierté.  

« Rentrons maintenant, finit-il par dire en lui présentant le chemin pour retourner dans sa demeure. Le vent se lève, vous risqueriez de prendre froid. »

Tous les deux savaient pertinemment que l’Ombre ne pouvait guère souffrir du froid, mais il s’agissait là d’un moyen de permettre à la jeune femme de revenir au sein de la maison sans devoir admettre son combat perdu. D’ailleurs, elle ne lui fit aucune remarque et se contenta d’hocher la tête avant de lui emboîter le pas. Arrivée sur le perron, elle s’arrêta et se retourna vers le Chaman.
J’aimerai ne pas avoir à le revoir, dit-elle en parlant de l’esprit d’Eldarius, son aimé. Pas tout de suite du moins. Je ne suis pas encore prête pour supporter sa présence.
Cela lui fera de la peine. Il m’a longuement parlé de vous… Je crois même qu’il n’a jamais abordé d’autre sujet. Et je peux le comprendre, vous êtes comme il vous a tant décrit.
Je serai probablement autant peiné que lui, mais j’ai besoin de temps. Il est terriblement cruel de retrouver un être cher à votre cœur quand celui-ci ne peut plus battre comme jadis. »

L’homme hocha la tête en pénétrant dans la pièce en premier pour avertir son esprit du choix de l’Ombre ne le fuir pour le moment. Il lui faudrait probablement du temps pour faire la part des choses et être capable de supporter l’absence de sentiment pour l’homme qu’elle avait tant aimé par le passé. Eldarius devait également souffrir de cette étrange situation, car il accepta rapidement de s’écarter du champ de vision de la jeune femme. Seule avec le Chaman, celui-ci revint à la charge sur sa folle demande.

« Et si nous revenions à notre principal sujet de discorde… notre alliance par mariage, ajouta le Chaman en voyant le haussement de sourcil interrogatif de l’Ombre
Nos races respectives sont quelque peu sous tension.
Ma foi, si vous nous créez un empire, ces tensions n’auront plus lieu d’exister entre nous.
Vous trouvez toujours réponse à tout… constata-t-elle
Et vous, vous trouvez toujours le moyen d’esquiver les choses, commenta-t-il aussitôt en se dirigeant vers un meuble pour en ouvrir un tiroir. Mais la fuite n’est pas une panacée contre vos souffrances et vos inquiétudes », et avant que l’Ombre ne pût ajouter un mot, il lui tendit un large paquet.

Aaliah attrapa celui-ci, non sans froncer les sourcils. Le paquet ne lui était pas inconnu, mais cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait plus revu. Elle avait même fini par l’effacer de sa mémoire, lointain souvenir d’une souffrance ancestrale. L’Ombre pensait que revoir son aimé était un terrible choc, celui-ci en était un autre. Décidément, le Chaman lui réservait bien des surprises. Elle redressa la tête, surprise et il lui fallut un moment pour parvenir à formuler sa question

« Comment êtes-vous entrez en possession de cela ? lui demanda-t-elle alors, se souvenant que peu de personnes connaissaient l’endroit où elle avait caché ce bien précieux.
Eldarius a toujours souhaité savoir ce que vous étiez devenue. Il m’a naturellement guidé vers les vôtres et nous avons vécu à proximité d’eux. Lorsque leur deuil fut fait bien des années plus tard, ils ont décidé d’enfouir sous terres les biens vous appartenant. Eldarius m’a demandé de récupérer cela, je crois qu’au fond de lui, il restait persuadé que vous viviez encore… lui raconta-t-il en replongeant lui aussi dans d’anciens souvenirs, là où l’amour pour Aaliah avait également grandit en lui au fur et à mesure des histoires passionnelles de son esprit compagnon. Il n’a cependant jamais voulu l’ouvrir, mais m’a confié que si un jour vous deviez réapparaître et vous marier, il fallait vous donner cela. Que contient cette boîte dame Aaliah ? demanda-t-il, curieux depuis le jour où il avait détenu ce bien sans jamais pouvoir regarder son contenu par respect pour la promesse faite à Eldarius.
Vous ne le devinez guère ? » lui dit-elle faussement rêveuse en déposant le coffret sur un table pour enfin l’ouvrir.

Un vieux papier rugueux s’en échappa, protégeant depuis des siècles la robe qu’il renfermait avec soin. Elle n’avait été dévoilée qu’une seule fois, à ses yeux et ceux des femmes de sa famille lors de sa confection. Sa mère l’avait ensuite emballée précieusement et refermé le couvercle de la boîte censée la protéger des regards indiscrets et de la poussière pour un temps relativement court. Du moins, c’était ce qu’elle pensait. L’occasion de la porter ne s’était jamais présentée et elle était restée là. L’Ombre n’aurait jamais cru la revoir. Caressant le papier jauni et froissé, elle se retint cependant de libérer l’habit et se retourna vers le Chaman.

« J’accepterai de vous épouser sous deux conditions, souffla-t-elle encore surprise par cette tenue retrouvée et par sa décision. Ce mariage ne se fera pas sous mon identité, mais sous celle dont je me ferai connaître en tant que future impératrice. Et je voudrais que vous fusionniez avec Eldarius. C’est avant tout à lui que j’ai juré fidélité et j’aimerais qu’à travers vos yeux, il découvre la robe que j’avais choisie pour lui ce jour-là... »

2541 mots



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Aaliah Z'Odra
Mer 20 Jan 2016, 20:51



Il ne fallut guère longtemps pour organiser le mariage, juste le temps de convier les personnes nécessaires à cette cérémonie. Il n’y avait pas besoin de grande préparation ─ mise à part les quelques préparatifs obligatoires ─ car il s’agissait avant tout d’un arrangement. Aaliah avait convenue avec le Chaman qu’elle se présenterait sous une autre identité et le visage masqué. Ainsi, elle donnerait naissance à celle qui régnerait sur l’empire des animaux et leur cycle mortuaire. Zachariah avait approuvé cette décision ; tant qu’il pouvait épouser celle dont il était amoureux, il se moquait du nom qu’elle prendrait. Puis, il était certainement plus sage d’opter pour une deuxième personnalité pour mieux se cacher d’abord, et mieux régner par la suite. Surtout sur un empire constitué de trois races relativement disparates et parfois conflictuelles. Il lui fallait donc une identité dont nul ne soupçonnerait la race d’origine pour ne pas se sentir lésé par un souverain d’une race différente.

Lorsque les quelques personnes invités à ce mariage discret, malgré son importance, furent arrivée, Zachariah toqua à la porte de la jeune femme pour le lui signaler. Elle s’était isolée pour se préparer loin de tout regard et le Chaman craignait qu’elle changeât d’avis. Mille fois dans ses rêves, il l’avait vu fuir de différentes manières. Fusionner avec son esprit compagnon ne l’aidait guère plus. Le lien qui les unissait tous les deux rendait l’inquiétude plus grande encore. Eldarius avait transmis ses propres angoisses. Le jour où il avait dû épouser son aimée, la mort l’avait frappé la veille… Heureusement, la voix de la jeune femme raisonna à travers la porte, rassurant le Chaman sur sa présence et sa volonté d’aller jusqu’au bout de sa décision. Elle n’avait de toute façon guère d’autre choix si elle voulait obtenir le soutien sans faille de Zachariah pour la réalisation de son imposant projet.

Quand tout le monde fut installé, l’Ombre traversa le chemin qui menait vers l’autel où l’attendait déjà son futur époux. Un mélange de son défunt amant et d’un Chaman épris d’elle. Peut-être que de nombreuses femmes en seraient inquiète ou émue, mais Aaliah ne ressentait ni l’une ni l’autre de ses émotions. Même en croissant les yeux bleu de son cher et tendre retrouvé, elle ne sut convaincre son cœur décédé de battre comme jadis. Sa longue robe blanche par contre fut la seule à retrouver goût à la vie, ravie d’avoir pu être libérer de sa boîte et d’être enfin portée. Elle glissait sur le sol comme une eau pure coule en cascade le long d’une roche, offrant à l’atmosphère une jolie mélodie de tissus dansant au rythme de leurs plis. Des visages présents, elle n’en connaissait aucun. Il y avait une jeune femme aux longs cheveux noires et au trait plutôt doux. Il s’agissait certainement de l’amie que Zachariah avait conviée en tant que témoin de son mariage. La contrariété se lisait sur son visage et l’Ombre se demanda si elle n’était pas la personne censée espionner ses faits et gestes. L’inconnue devait probablement interroger sur les raison qui avaient poussé le Chaman à épouser une autre femme que celle qui lui avait fait épier depuis quelque temps déjà. C’était la seule personne au courant de l’amour que lui portait Zachariah, même sa famille ignorait le nom de celle dont il était tombé amoureux. Principalement parce qu’il était délicat de confier la nature d’Aaliah… Quelques membres de sa famille était venu, ceux les plus proches, histoire d’éviter les conflits familiale lorsque le mariage aurait atteint certaines oreilles. Il y avait des gens qui s’offusquaient facilement. Du côté de la mariée, il n’y avait aucun représentant. Du moins, n’était-il pas visible. Ludaulth, son grand-père était tapi dans l’obscurité pour assister à cet événement, même s’il n’avait pas la valeur de celui qu’il aurait un jour aimé voir. Pour les autres membres, Aaliah ignorait ce qu’ils étaient devenus. Probablement mort pour la majorité, au vu des siècles qu’elle avait déjà vu défiler sans en être affectée. Ce qui n’était pas le cas de sa famille, relativement mortelle et tributaire du temps. Et puis, même si elle en avait retrouvé quelque uns, elle ne les aurait probablement pas invités. Ce n’était pas véritablement son mariage. Aujourd’hui, elle n’était pas Aaliah et le masque qu’elle portait empêchait quiconque de l’identifier comme telle.

L’Ombre s’avança jusqu’au Chaman qui arqua à grand sourire ravi, autant par le mariage que pour motiver sa futur épouse à sourire de même. Elle étira un coin de ses lèvres, usant de son illusion pour se facilité la tâche. L’officiant entama alors son discours afin d’unir les deux êtres qui se présentait à lui. Toute l’assemblée l’écouta avec attention, attendant impatient le moment où viendra l’échange des vœux.

« Comme pour tout ce qui est essentiel dans la vie, vous avez pris le temps de vous préparer vous avez réfléchi, échangé, cherché, composé même, entama l’officiant, le nez plongé dans un large livre qui lui servait d’aide-mémoire.

Zachariah et Aaliah, sous son autre identité, avait été reçu chez l’officiant pour préparer la cérémonie quelques jours auparavant. Une préparation qui avait retardé le mariage, mais permis à quelque invité de rejoindre le lieu. L’Ombre avait eu bien du mal à jouer cette comédie sur l’amour, la fidélité et autres devoirs que les amants contractaient lors de leur union. Heureusement, Zachariah avait su lui démontrer l’importance d’être uni pour l’évolution de son projet et elle avait su se montrer convaincante. L’officiant n’avait rien vu. Restait donc à convaincre les témoins de la force et de la véracité de leur amour. Un avantage d’être une Ombre, c’était qu’elle n’éprouvait aucun fou rire pour cette situation rocambolesque. Dans sa tête, elle énonçait les phrases de l’officiant quelques secondes avant lui. Elle n’avait pas besoin d’un livre pour se souvenir des phrases. Celles-ci étaient tellement mièvres au vu de leur situation, qu’elle en aurait même soupiré si le Chaman n’était pas là pour la rassurer et l’aider à tenir le coup.

« Ensemble vous avez décidé de vous engager l’un envers l’autre en vous promettant fidélité pour toute votre vie et en acceptant librement les responsabilités d’époux et de parents, continua l’officiant en prononçant lentement et correctement chaque mot pour les faire raisonner à travers toutes la salle. En ce lieu saint, nous vous entourons maintenant pour que votre oui retentisse parmi nous, en toute liberté et pour la vie entière. Ce foyer d’amour que vous créez aujourd’hui, vous êtes prêts à l’ouvrir aux enfants qui y naîtront et à tous ceux qui voudront se réchauffer à la flamme de votre amour.  Est-ce bien ainsi que vous voulez vivre votre mariage ?
Oui, nous avons décidé de nous engager librement et sans contrainte l’un envers l’autre pour la vie, en acceptant nos responsabilités d’époux et de parents, répondirent les fiancés, même si Aaliah aurait bien poussé un non. Elle aurait bien du mal à mettre au monde un enfant. Chez les Ombre, ce n’était pas chose très courante.

Cependant, l’officiant comme la salle, ignorait ce détail et, satisfait par la réponse commune des deux amants, continua la cérémonie. D’un geste, il invita une personne à venir se joindre à eux. La jeune femme au visage contrarié se leva et s’approcha du futur couple. Au creux de ses paumes, elle tenait le coffret en bois qui renfermait les alliances.

« Afin que vous soyez unis devant vos témoins, je vous invite maintenant à échanger vos consentements, repris l’officiant en attrapant l’une des bagues et en l’offrant à Aaliah. Donnez-vous la main et exprimez ce que vous souhaitez dire depuis si longtemps »

Aaliah glissa l’alliance au doigt de celui qu’elle s’apprêtait à prendre pour époux, non sans une certaine fébrilité. Elle inspira un instant en tenant la main du Chaman en tenta de convaincre son esprit qu’elle se trouvait avec Eldarius, des siècles en arrière.

« Moi, Padischah, je te prends, Zachariah, comme époux tel que tu es, commença-t-elle d’une voix légèrement tremblante en posant son regard dans ceux du Chaman, le seul détail capable de lui faire croire qu’elle échangeait ses vœux avec son amant d’autrefois. Tu m’as appris à regarder la vie autrement ; la nuit était mon domaine, je ne savais plus que l’on pouvait aimer le soleil. Je croyais que souffrir, c’était subir la vie. Je ne savais pas que souffrir, ce pouvait être lutter pour vivre. Je ne savais pas que l’on pouvait chanter autrement que pour meubler le silence.
» Je te promets de t’aimer et de t’être fidèle chaque jour, de te chérir dans la joie, comme dans la peine, de te respecter et de t’encourager à travers les triomphes et les embûches de notre vie à deux.
» Je te promets que je ne laisserai rien ni personne nous séparer.
» Je lie ma vie à la tienne avec Amour et loyauté, pour le meilleur et pour le pire, pour toujours et  jusqu’à la fin des temps. Car, je resterai à tes côtés jusqu’à ce que la mort nous sépare et je te promets de te retrouver dans la suivante.
» Je te fais cette promesse pour l’éternité… Elle lâcha la main de Zachariah et celui-ci attrapa la sienne pour lui passer à son tour l’anneau nuptial et énoncer à son tour ses vœux.
Moi, Zachariah, je te prends, Padischah, comme épouse telle que tu es.
» Il n’est pas de rêve en mon cœur où tu ne puisses vivre. Il n’est pas de peine à venir que tu ne puisses alléger. Il n’est pas en moi de chemin que tu ne puisses suivre, ni aucun appel que tu ne puisses entendre.
» Je voudrais t’aider à consolider ta paix intérieure, de même que celle de notre couple et de notre famille, afin qu’elle rayonne de l’amour qui nous unit.
» Parce qu’hier, tu étais toute entière au cœur de mon espérance, et cela, si profondément, que le cri de justice en devint force d’amour. Parce qu’hier, tu m’as dit que j’étais près de toi. Parce qu’aujourd’hui, tout ton être, ton regard, ta pensée, ton corps, ton silence sont une présence, une attente, un appel. Parce que demain, tout reste à construire ensemble, Me voici.
Ce dont vous rêviez depuis longtemps et à quoi vous vous êtes préparés est accompli, ajouta l’officiant lorsque les deux amants eurent fini leur échange de consentement. Dorénavant, vous êtes unis devant les Aetheris et devant les Hommes. Que dans leur tendresse, ils bénissent votre union et vous comblent tous les jours de votre vie. Avec vos témoins, vos familles et vos amis, tous ensemble, rendons leur grâce…»

Au fond de la sainte bâtisse, une musique retentit et des chants suivirent rapidement. C’était désormais officiel. Padischah prenait vie dans ce mariage et Zachariah était assuré de s’asseoir sur le trône tout en côtoyant celle qui avait tant désiré. Le lien qui l’unissait avec son esprit compagnon vibrait également sous l’effet de cette union. Eldarius avait attendu cet instant depuis des siècles. Et même si ce n’était pas sous son identité, une partie de lui était devenu l’époux d’Aaliah. Nul ne le saurait jamais, mais ce qui leur restait d’existence, elle, ne pouvait l’ignorer. C’était comme un fil invisible, pour ne plus jamais s’égarer sur les Terres du Yin et du Yang, même s’ils étaient encore dans l’incapacité de rester l’un auprès de l’autre sans en souffrir profondément.

La cérémonie continua à l’extérieur, autour d’un buffet des plus simples, plus pour nourrir les affamées que de démontrer les prouesses des cuisiniers et des pâtissiers. Il fallait donner le change, jusqu’au bout de préférence. Aaliah fut contrainte d’embrasser son époux à plusieurs reprises pour contenter les convives, probablement plus heureux qu’elle à l’idée de ce mariage. Son masque intriguait, mais Zachariah avait fait le nécessaire pour qu’aucune question ne lui fût posée. Cela n’empêchait pas certains de s’interroger sur ses origines et leur rencontre, mais l’Ombre ne leur offrir que des réponses vagues. Il n’était pas encore l’heure des révélations et les origines de Padischah se devaient d’être tenu secrètes pour le moment. Elle devait juste exister aux yeux du monde Yinois, le reste viendrait avec le temps et son couronnement impérial.  

Lorsque les invités décidèrent enfin de quitter les jeunes mariés, ce fut un soulagement pour l’Ombre qui supportait mal de tels sentiments joyeux en masse. Elle avait usé de l’illusion d’Edel pour afficher un sourire aisé et une joie constante, comme on retrouvait chez toutes les mariées heureuses d’avoir pu épouser l’homme de leur vie. L’usage sans interruption de ce pouvoir avait épuisé ses ressources et fut ravie de pouvoir disparaître. Ce ne fut que quelques heures plus tard, quand la nuit avait pris ses quartiers, qu’elle retourna chez Zachariah sans son masque. Elle était redevenue Aaliah pour rencontrer une jeune femme en laquelle son époux secret avait une entière confiance. L’Ombre avait besoin de membres actifs pour mener à bien son projet.

2151 mots
1re apparition officielle de l'Impératrice Padischah



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Aaliah Z'Odra
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Aaliah Z'Odra
Sam 23 Jan 2016, 21:35



La jeune femme qu’elle retrouva chez Zachariah fut sans surprise celle au visage contrariée lors du mariage. Cependant, si elle l’était encore, l’inconnue parvenait à le masquer sans difficulté aucune. Le Chaman avait probablement dû trouver une alternative pour clarifier la situation de son étrange mariage avec une parfaite étrangère, mystérieuse de surcroit. Aussi, pour ne pas commettre d’impair, l’Ombre se contenta d’arquer un sourire poli et de se présenter, même si la Bélua savait pertinent qui elle était. Zachariah lui avait avoué que la demoiselle faucon fut celle désignée pour l’épier de manière discrète. Et elle avait mené à bien sa tâche, puis que l’Ombre ne l’avait remarqué. Chose qu’elle avait moyennement apprécié, surtout concernant le secret de sa race. Cependant, l’observation demandée n’était pas totale. Louisath, puisque tel était le prénom de la Bélua, ne devait la guettait que dans un rayon limité. Comme il le lui avait déclaré, Aaliah avait été espionné à son insu dans l’unique but de savoir à quel moment ses pas viendrait jusqu’à la demeure du Chaman. Ce qu’elle faisait du reste de ses journées importait peu et son intimité, ainsi que ses faits et gestes étaient donc choses inconnues pour la jeune Bélua.

Le trio s’installa confortablement dans le salon, lové chacun dans un fauteuil à une distance respectable. Le silence régna un instant, rompu par le Chaman qui opta pour une fuite furtive sous prétexte de ramener de quoi grignoter en conversant, laissant ainsi les deux femmes. Louisath fut la première à prendre la parole, probablement la plus bavarde des deux, lorsque le long silence prenait des allures malsaines.
« N’êtes-vous pas déçue que Zachariah ait pris autre femme pour épouse ?
Non, je n’avais pas l’intention de devenir sa femme… répondit l’Ombre, ravie de briser l’atmosphère dérangeante qui régnait autour d’elles, même si le sujet aborder n’était pas son préféré.
Etonnée peut-être ? Il éprouvait d’intenses et véritables sentiments à votre égard que vous n’avez pu ignorer
Il était difficile effectivement de les ignorer, fit l’Ombre en repensant à la manière donc le Chaman lui avait fait part de son amour, mais je ne suis guère étonnée de son choix. Il savait qu’il ne pourrait obtenir ma main…
Parce que vous êtes la fiancée de son compagnon esprit, c’est cela ? la questionna alors la Bélua, probablement pour vérifier l’unique argument que le Chaman avait dû avancer pour expliquer son changement d’épouse
Avouez que la situation eût été complexe, répliqua Aaliah en jetant un œil vers l’encadrement de la porte en espérant y voir la silhouette de Zachariah. Elle savait qu’il devait écouter, mais ne souhaitait apparemment pas intervenir pour défendre son argument. Une manière de dire que c’était à elle de paraître convaincante.
Et la véritable raison est-elle liée au projet de la mystérieuse Dame Padischah? La Bélua était assurément plein de ressources, attaquant directement en conservant pourtant une sérénité et une douceur étonnantes.

L’Ombre en resta béate un instant, s’interrogeant sur une telle maîtrise de soi-même. La demoiselle faucon était aussi redoutable que son totem ; maniant l’art de fondre sur ses proies d’un geste. Aaliah arqua un sourire tout en étudiant la jeune femme, son tempérament calme et son esprit vif serait un atout essentiel à l’élaboration de son empire. Son apparence paisible cachait un être d’une grande puissance. De plus, sa discrétion et sa capacité à observer les gens étaient des qualités majeures dont elle aurait besoin pour trouver d’autre membre sans éveiller trop l’attention.
« Effectivement, répondit finalement l’Ombre. Je vois que Zachariah vous a fait part de quelques informations.
Il est resté vague sur le sujet. Je suis curieuse d’en savoir plus et il semblerait que vous soyez actuellement l’unique personne approchable à détenir ses informations supplémentaires.
Cela est juste, confirma la ténébreuse demoiselle en se redressant sur son fauteuil pour mieux observer la Bélua et lui fait part de quelques secrets qui changeraient à terme la surface des Terres du Yin et du Yang. Dame Padischah souhaite bâtir un empire au nom de toutes les créatures Yinoises afin de les protéger de la fourberie des êtres et des chaos qu’engendrent les guerres futiles des chefs de races sans toutefois interférer l’implacable cycle de la Nature aussi cruel soit-il, commença l’Ombre en revêtant son rôle de futur Ambassadrice d’un empire à venir. Un empire qui accueillerait toutes créatures ayant besoin d’une terre d’asile, qu’elle soit momentanée ou définitive, et qui réunirait sous un même drapeau Chaman et Bélua, en faisant fi de leurs querelles internes et ancestrales. Nous formerions ainsi une nouvelle race sans l’être totalement…  
En résumé très basique, prendre la défense d’un animal torturé pour le plaisir, mais laisser la mort frapper la proie qui doit servir de nourriture…
Vous avez l’esprit aussi vif que votre totem, la complimenta l’Ombre, récoltant ainsi un sourire de la part de la demoiselle faucon.
Il s’agit là d’un projet complexe, notamment pour savoir où placer la limite de ce qui est acceptable concernant la mort d’un animal nourricier.
La mort est acceptée, la souffrance prolongée est punie si elle est intentionnelle.
Quelle sorte de punition serait mise en place ?
Cela dépendra de la violence des faits… répondit l’Ombre laconique, mais la Bélua n’avait guère besoin de plus d’information pour comprendre la réponse implicite de cette phrase. Aussi, elle passait à un autre sujet, curieuse d’en savoir un peu plus sur ce projet énoncé.
Vous avez parlé d’être une nouvelle race, sans en être tout à fait une. Cela signifie donc que l’empire comprendra une hiérarchie basée sur le système des races Yinoises sans que Chaman et Bélua qui le rejoindraient doivent changer leur nature ?
C’est cela même, fit la jeune femme en hochant positivement la tête. Du moins, partiellement. Il y aura une hiérarchie, mais son système différera quelque peu de ceux connus actuellement. Chacun aura, suivant son rang, des missions et des responsabilités propres dont il devra s’acquérir pour s’élever dans les hautes sphères de l’empire. Chaman et Bélua auront également des tâches respectives à exécuter dues aux spécificités de leur nature, mais également communes, car l’équilibre de l’empire sera ainsi fait.
Je vois, il s’agit là d’un projet déjà bien étudié, commenta la Bélua après un brève instant silencieux. Je respecte beaucoup la nature, probablement plus que certains de mes congénères parfois un peu trop aveuglés par la diversité du sang de notre race pour jeter un regard protecteur sur la faune qui nous entoure. Cet empire me plait, je voudrais pouvoir défendre les animaux de notre monde, notamment les oiseaux dont je suis proche de par ma nature, et ce, de manière bien plus imposante que je ne le fais actuellement. Je voudrais protéger ouvertement les animaux sans être victime de moquerie parce que les querelles des rois seraient les seules à être importantes à défendre aux yeux de bons nombres Yinois.
C’est ainsi que ce veut l’empire à long terme... Devenir puissant pour imposer sa vision du monde et du respect animal. Prendre la défense des créatures, aussi minuscules soient-elles, ne sera plus une honte. Bien sûr, l’empire ne sera pas grand-chose au début, il aura besoin de temps, mais aussi de membres pour s’étendre et se hisser sur un même piédestal que les terres des Rois. Ensemble, nous y arriverons, j’en suis convaincue
Je le suis aussi, fit la Bélua en hochant la tête. Et Dame Padischah dans tout cela? reprit la jeune femme sur un ton éternellement serein et agréable. Quel est son rôle exactement ? Elle est à la tête de ce projet, mais se fait discrète au point de vous confier la tâche d’informer les membres de ce nouvel empire.
Le totem faucon vous va bien, vous ne lâchez pas votre proie et foncez sur celle-ci avec une vivacité surprenante. Dame Padischah vous trouble depuis le début de notre conversation, n’est-ce pas ?
Je suis curieuse de savoir la raison de ce mariage avec Zachariah, il me semble plus stratégique que romantique
Contentez-vous de la version romantique pour convaincre nos futurs membres Dame Louisath. Viendra le jour où vous en saurez plus sur Dame Padischah… et je vous sais patiente pour attendre l’arrivée de ce dernier. Sachez juste qu’elle m’a confiée les clefs de son empire, et que je suis dès lors son Ambassadrice. J’ai la gérance de son projet en attendant que vienne le temps pour elle de se hisser sur son trône avec son époux et de révéler sa nature. Pour toutes questions ou informations supplémentaires, c’est vers moi que tous les membres devront être dirigés.
Eh bien soit, il en sera fait ainsi, fit la bélua qui savait se montrer patiente. Et dans ce projet, quelle place aurais-je ?
Vous avez une certaine affinité avec les oiseaux et beaucoup de connaissance sur leurs besoins. Vous pourrez mettre ses atouts à notre service pour améliorer leur hébergement et le soin qui leur seront abordé durant leur convalescence. Vous pourrez également former nos futurs membres sur les bons gestes à avoir envers les oiseaux, expliqua la jeune femme en se remémorant les idées brièvement imaginées pour rendre viable son projet. Sachez également que le bien-être animal se divise en cinq domaine, l’un deux pourrait être le vôtre… »

La jeune femme hocha la tête, visiblement intéressé par l’offre de l’Ombre tandis que le Chaman profita de ce moment pour revenir auprès elles, un plateau de biscuit à la main. Il hasarda un sourire aux deux femmes, s’interrogeant sur l’avancé de leur discussion. Sans réelle surprise, Louisath l’informa de son intégration au sein du projet empire. Celui-ci se formait donc lentement et les trois races le composant en étaient enfin représentées. Ombre, Chaman et Bélua réunit dans une même pièce pour parler d’une race nouvelle. Au petit matin, le trio se sépara enfin. Il était temps d’agrandir le groupe en trouvant d’autres membres près à protéger les animaux… et gérer leur mort pour ceux qui seraient au courant de cette autre fonction de l’empire.

Cependant, loin de la guider vers un possible membre, les pas de l’Ombre la conduisirent inconsciemment vers un lieu qu’elle avait quelque peu délaissé ces derniers temps. Nonchalamment, elle s’approcha de la tombe de son défunt aimé, désormais retrouver. Ou presque. La mort régnait toujours entre eux ; elle, Ombre, lui, esprit. Le destin savait s’amuser de ses amants torturés… Elle s’agenouilla sur la pierre glaciale, passant une main sur l’épitaphe dont les écrits avaient été noircis par le temps.

Qui legis ora pro me
Toi qui lis ceci, prie pour moi…
Avait-elle nécessairement encore besoin de prier pour l’être qui reposait sous la pierre tombale ? Elle l’avait enfin retrouvé, celui qu’elle avait tant cherché à rejoindre. En partie, du moins. Si elle avait retrouvé l’esprit de son amant, à six pieds sous terre se trouvait encore ses ossements. Une sensation étrange l’envahie alors. En était-il de même pour elle ? Comme Eldarius, elle avait mis le pied dans le monde de la mort. Ses ossements se trouvaient-ils aussi sous une pierre tombale ? L’Ombre se redressa et recula d’un pas, prise d’assaut par de lointains souvenirs. Elle se rappela son corps ensanglanté, poignardé volontairement en plein cœur. Des silhouettes l’avaient emporté loin d’elle, mais leur visage était trop vague dans sa mémoire pour parvenir à mettre une identité sur ses derniers. Elle n’avait jamais cherché à comprendre ce qu’était devenu ce corps, son corps. L’Ombre avait simplement cherché après sa vengeance, qui à l’époque, lui semblait une priorité absolue. Un grincement de gravier lui fit comprendre qu’elle n’était plus seule, mais la  jeune femme n’avait pas besoin de se retourner pour deviner l’homme qui se tenait derrière elle.

« C’est Louisath qui vous a dit où j’étais ?
J’avoue… mais j’étais inquiet, c’est pourquoi je lui ai demandé une dernière fois de veiller sur vos pas, lui répondit-il en s’approchant d’elle. Je lis dans votre regard de nouvelles interrogations, quelles sont-elles ?
Je me disais que j’avais eu à une époque, moi aussi, un corps… Je m’interrogeais sur ce qu’il était devenu et la raison pour laquelle je n’ai pas été enterré à proximité de la tombe d’Eldarius…
C’est le genre d’interrogation que peu de gens ont ! lui fit-il remarquer, ne sachant pas s’il était bon signe ou non de s’inquiéter sur les ossements de son propre corps.
Vous m’avez dit qu’avec Eldarius, vous étiez restés près de ma famille… Vous avez les réponses à mes questions, n’est-ce pas ? lui demanda-t-elle alors sur un ton étrangement calme.
La famille d’Eldarius a souhaité récupérer son corps, mais tu étais dans un état bien trop triste pour le réaliser. Lorsque… ce fut ton tour, dit-il sans oser utiliser le terme suicide. Ta famille a préféré te garder près d’eux et te mettre dans le caveau familial… C’est là que repose ton corps. Mais… ajouta le Chaman sur un ton amical, si tu veux mener à bien ton projet, mieux vaut éviter de t’éparpiller. Lorsque le moment sera venu pour toi, tes pas te mèneront jusque-là, et je serai là pour t’accompagner.
Cela, je n’en doute pas! commenta-t-elle presque amusé. L’Ombre savait désormais qu’elle ne faisait plus qu’un avaec le chaman et qu’elle l’aurait toujours derrière elle, pour la protéger comme pour la surveiller. Bien, allons chercher d’autres membres pour rendre ce projet viable et un endroit pour le bâtir.»
Le chaman hocha la tête et suivi l’Ombre hors du cimetière.

2231 mots
2e PNJ: Louisath Merla (race: Bélua)



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