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 A la découverte d'un monde nouveau [Esran]

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Mar 05 Avr 2016, 21:08

Esran esquissa un sourire, bien plus léger que les précédents, en entendant la déchue énoncer le dilemme qui la tiraillait. Il inspira doucement et fit reprendre à son visage les traits angéliques qui formaient ce masque qu’il portait si souvent. Quand ses yeux perdirent leur teinte ensanglantée, il ordonna mentalement à Kernek de s’éloigner et se remit à parler.

- Tu as peur Aëla, mais ce n’est pas moi qui t’effraie, c’est ce que je représente. La malveillance démoniaque, sous un visage, un charme et une innocence angéliques. Tu n’as pas à avoir honte, tu n’es pas la première à te laisser berner, je pourrais te raconter ma jeunesse : comment j’ai poussé tous ceux qui me connaissaient à la mort.

Ce n’était pas tout à fait vrai, certes Esran avait indirectement tué un certain nombre d’humains dans ses jeunes années, mais pas autant que ça. Il avait parlé sous l’inspiration du moment mais ça ne lui plaisait pas de mentir accidentellement.

- Tu as peur et pourtant tu restes là et tu continus à m’écouter. Tu sais que mes paroles sont remplies de mensonges et pourtant tu les écoutes. Perçois-tu de l’honnêteté dans mes paroles ? Ou bien en cherches-tu désespérément ? Es-tu en train d’attendre ce qui te convaincra qu’il y a une étincelle de bonté en moi ? Ou peut-être que tu souhaites, comprendre ?

Sans même qu’il ne s’en rende compte, la voix d’Esran avait perdu de sa force et de son mépris, il en était venu à lui parler d’une façon si naturelle que son serviteur en aurait été sidéré s’il n’avait pas été écarté.
Le jeune démon se décala légèrement sur le côté afin d’avoir une meilleure vue sur les ailes de la déchue.

- Des ailes noires : elles sont magnifiques, lâcha Esran en se retenant de les toucher. La déchéance, la chute et les plaisirs, malgré tout cela tu conserves une bonté et une innocence que peu d’anges doivent avoir. Pourtant tu progresses Aëla : comme tu l’as dit je t’intrigue. Mais pourquoi donc ? Es-tu curieuse ou es-tu intéressée ?

Inconsciemment Esran s’était encore approché d’elle, il ne le réalisait pas, mais la distance entre eux était à présent ridicule.
Elle était troublée, il sentait toutes les émotions qui s’écoulaient d’elle. Mais c’était différent d’avant, ce trouble ne venait plus des mots qu’elle avait entendus, mais d’elle-même. Un trouble niché dans son cœur : des remords ! Une telle émotion était un cadeau pour le jeune démon qui était un maître dans l’art de l’utiliser. Cette déchu avait plus à se reprocher qu’une simple chute dans les plaisirs, ses actes quels qu’ils puissent être, avaient eu des conséquences qui l’emplissaient d’un profond regret. Il ne pourrait cependant rien en faire tant qu’il n’aurait pas de détails sur cette histoire, il lui suffirait de la toucher pour ressentir mais dans l’état actuel des choses, ce n’était pas une bonne idée.

- Libre à toi de me croire ou non mais là je m’apprête à être sincère. Je ne t’ai abordée que pour jouer avec ceci, annonça Esran en pointant le cœur d’Aëla, et je n’ai pas été déçu. Pourtant, maintenant que la partie est finie et que nous en sommes là je suis perplexe. Je t’intrigue mais toi tu me fascines !

En cet instant Esran ne se rendait pas compte à quel point ses paroles étaient vraies. L’honnêteté était une arme aussi dangereuse que les mensonges, cela ne lui posait aucun problème de la manier, il l’avait déjà fait. Mais cette conversation était en train de le mettre à nu : il se dévoilait bien plus qu’il ne l’avait jamais fait.

- Que dois-je faire ? Peux-tu me le dire ? Devrais-je continuer à rentrer dans ta tête pour te briser ? Devrais-je doucement te pousser à t’étendre dans le vice ? Dois-je même faire ce choix ? Ou devrais-je plutôt te laisser décider de ce que deviendra ce « nous » qui commence aujourd’hui ?

Esran ne se souvenait pas avoir déjà connu une personne créant de tels dilemmes en lui. Et pourtant il se sentait incroyablement bien.

Un peu à l’écart Kernek observait son maître, il le voyait tendre la main vers cette femme et ne comprenait pas ce qui se passait. Mais étonnamment cela lui arracha un sourire : quoiqu’il puisse se passer dans la tête du démon, ça ne pouvait pas aggraver les choses.
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Mer 06 Avr 2016, 22:56



Aëla avait l'impression de ne représenter qu'une vaste plaisanterie. La moindre de ses paroles faisait sourire le démon en face d'elle. A croire qu'elle ne connaissait absolument rien du monde extérieur et de ses secrets, plus ou moins affreux. Les nouvelles paroles d'Esran firent rougir la jeune Déchue. Non, elle avait honte d'avoir ainsi été prise au piège. Elle se savait naïve et prompte à tomber dans le moindre piège. Elle n'était certes pas la première à tomber dans le panneau mais cela ne l'empêchait pas d'être embarrassée par sa sottise. Sotte et meurtrière. Deux meurtriers dialoguant à propos d'un pseudo bien et d'un pseudo mal. La demoiselle en aurait laissé couler quelque larmes d'amertume si elle n'avait pas eu plus de retenue. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole pour répondre à son interlocuteur, celui-ci enchaîna de plus belle. Esran se posait lui aussi tant de questions. Après tout peut-être n'était-elle pas la seule à être troublée par cette rencontre fort intrigante. La jeune femme esquissa un doux sourire tout en observant le démon. "Je ne perçois pas de l'honnêteté au cœur même de tes paroles, j'ai bien compris que tu avais tendance à mentir. Non. Je décèle de la vérité dans ton comportement, tu ne fais plus semblant. Tu es toi-même. Pas cette façade angélique. " La demoiselle fit une courte pause, troublée. Oui. Elle désirait comprendre le démon tout en sachant pertinemment que cela ne ferait que l'entraîner plus loin encore dans la déchéance. En face d'elle, son interlocuteur avait modelé le ton de sa voix, naturellement, il était devenu bien moins méprisant et un tantinet plus doux.

Aëla observa ses ailes, autrefois d'un blanc si pur et si éclatant et désormais d'un noir incomparablement profond et sombre. Magnifiques. C'était la première fois que quelqu'un qualifiait ses ailes de magnifiques. Sa défunte famille avait lâché des "hideuses" accompagnés de "honteuses" et de "répugnantes". Un tel contraste en devenait saisissant. "Il est difficile d'effacer 200 ans d'une vie de bonté et d'altruisme en une semaine de déchéance et d'exubérance. Mais je ne vois pas cette déchéance comme un progrès, plutôt comme un apprentissage de ce qu'est "réellement" la vie. Regardant plus attentivement Esran, la demoiselle enchaîna aussitôt. "Tu m'intrigues parce que tu es radicalement différent de moi. Tu représentes tout ce que l'on m'a appris à craindre et tout ce que j'ai toujours voulu découvrir malgré les interdits." Avoua-t-elle honteusement, le rouge aux joues. Tous ses méfaits lui revenaient en tête, elle avait commencé par vouloir en apprendre plus sur les Déchus et les Démons, s'attirant les foudres maternelles, et avait finalement tué sa mère, déchu l'un de ses frères et rendu fou son père... Elle avait été un véritable monstre. Sortant de ses pensées, la jeune femme vit qu'Esran s'était rapprochée d'elle et elle retint de justesse quelques pas de recul. Encore un réflexe de son passé angélique. Elle n'était pas habituée à toute cette proximité, entre les êtres, que l'on trouvait à Avalon. Relavant subitement la tête, Aëla observa Esran, interloquée. Il disait être sincère sur les prochaines paroles à venir. Et quelle cruelle sincérité. Il ne l'avait approché que pour jouer avec son cœur et ses émotions. La demoiselle grimaça, il lui restait bien des choses à apprendre si elle voulait pouvoir survivre dans ce monde de brutes sans cœurs...

La Corvus haussa un sourcil, à la fois surprise et perplexe. "Je te... Fascines ? Pourtant tu l'as dit toi-même, j'ai conservé la bonté, l'innocence et la naïveté d'une ange. Il n'y a rien de fascinant là dedans. C'est plutôt... Je ne sais pas, ce n'est pas aussi intriguant que ta façon d'être." Aëla ne comprenait pas ce qu'Esran pouvait trouver de fascinant dans la naïveté. Cela ne fit que la perturber davantage. Au final, ils se faisaient face et ne parvenaient pas à se comprendre, bien trop différents, diamétralement opposés et pourtant si proches. Ils échangeaient des propos bien trop personnels pour une simple conversation entre inconnus. La demoiselle aux prunelles couleur glace avait la vague impression d'en dévoiler plus qu'elle n'aurait du le faire en temps normal. Qu'Est-ce qu'Esran devait-il faire ? Elle même ne savait pas ce qu'elle devait faire. "Je ne peux pas te renseigner sur ce que tu dois faire alors que je ne sais pas quoi faire moi-même..." S'excusa-t-elle en grimaçant, ayant conscience de son inutilité sur au moins ce point ci. "Tu peux rentrer dans ma tête pour me briser si le cœur t'en dit mais je penses que nous sommes tous deux trop absorbés par nos découvertes en cours pour que tu te prives de mon innocent et naïf point de vue. Si tu me brises, je ne serai plus aussi fascinante ou tout du moins je le suppose. Tu restes maître de tes envies après tout et je ne les comprend pas, je te l'avoue. Et c'est cette façon d'être, cette façon de penser qui m'intrigue tant. On peut dire que d'une certaine manière je m'enfonce toute seule dans le vice. La Gourmandise ne peut pas dire non, elle ne sait pas le faire, il n'y pas de limite. Je ne m'arrêterai pas dans ma déchéance, j'en ai peur." Conclut-elle tout en se demandant pourquoi elle avouait ceci au démon. Il serait bien heureux de le savoir... Elle servait encore une fois ses faiblesses sur un plateau d'argent. Quelle sombre idiote. "Ce "nous" qui commence aujourd'hui ?" Souffla doucement la jeune demoiselle. Autant dire que tout ceci ne l'aidait pas à résoudre ses conflits intérieurs. Devait-elle fuir ce démon ou bien le suivre et continuer à l'écouter et pire encore à lui répondre pour parvenir à le comprendre, ne serait-ce qu'un peu ? Tant de questions et d'envies contradictoires.

Mais étrangement, même perdue au beau milieu de cette étrange discussion qui faisait naître en elle d'énormes dilemmes, Aëla n'éprouvait plus la peur qu'elle avait pu ressentir quelques instants plus tôt. Elle ne savait pas quoi faire mais elle se sentait mieux. Sa Gourmandise s'était quelque peu apaisée, la laissant en paix pour pouvoir parler avec Esran. "Et toi ? Que penses-tu de ce "nous" qui commence aujourd'hui ?" Voulut-elle savoir.
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Jeu 14 Avr 2016, 02:36

Cette jeune femme était un miroir qui renvoyait à Esran une part de ce qu’il était, pas ce qu’il paraissait être mais qui il était. Ses paroles, si vagues et évasives et pourtant si emplies d’honnêteté avaient trouvé leur chemin dans l’esprit du démon. Il se sentait changé, sans pour autant ressentir ce changement, comme si une partie de lui qui avait toujours été présente se réveillait à présent.
Il comprenait à présent : Aëla et lui étaient semblables, bien plus qu’il n’aurait pu l’envisager. Ils étaient tous deux jeunes et se laissaient aisément entrainer dans le vice, chacun à sa manière, et ils ne pouvaient pas rester insensibles l’un en face de l’autre.
Combien de fois Esran s’était-il laissé emporter à faire le mal ? Combien de fois avait-il totalement changé ses plans uniquement pour briser une vie ou pousser un homme à la faute ? Combien en avait-il mené à la mort uniquement pour le plaisir ? Le jeune démon sentit son orgueil partir en pièces : quelle différence y avait-il entre lui et Aëla ? Il n’était pas plus maître de ses envies et de ses désirs qu’elle, il ne faisait que cacher mieux qu’elle le plaisir qu’il prenait à les assouvir, et encore. Il ne ressentait aucun regret pour ses actes passés mais ce sentiment de supériorité qu’il avait toujours eu se muait en une profonde honte :  il s’était perdu dans l’orgueil, son pêché le contrôlant tout autant qu’un déchu.

Il fixa les yeux de cette femme qui, inconsciemment, avait éclairé son esprit et pensa à ses mots. Que voulait-il ? Il n’en savait rien, il y a peu rien ne lui aurait apporté plus de plaisir que de la pousser aux portes de la folie ou de la mort en usant de ses remords qu’il avait perçus. Mais, maintenant ? Maintenant qu’il avait pris conscience de cette « dépendance » au mal qui l’habitait, pouvait-il vraiment se contenter d’y succomber à nouveau ? Suivre ses instincts sans y réfléchir ou se décider à maîtriser son être ? Jamais il ne s’était senti aussi perdu, pas même quand il s’était retrouvé seul après avoir quitté Utopia. Pourtant il se sentait incroyablement bien et la regardait d’une nouvelle façon, sans chercher la suite, sans même penser aux émotions qu’il ressentait émaner d’elle.

- Ce que je veux ? Je n’en aucune idée ! J’ignore même ce que nous sommes, ici et maintenant, indépendamment et réunis. J’ai honte de l’avouer mais c’est bien trop complexe.

Puis, soudainement, il fut inspiré. Dès qu'il eut finit sa phrase il attrapa Aëla et l’embrassa. Le geste était brusque mais néanmoins il le voulu doux, il ne voulait pas qu’elle fuit.
En un battement de cœur cela permit à Esran d’en apprendre beaucoup : cette déchue était puissante, plus qu’elle ne le paraissait et plus que lui-même, mais surtout il ressentit la mort, c’était la source de ses remords. Cela occupait une part non négligeable de son esprit, c’était facile à percevoir mais il ne pouvait voir les détails aussi facilement. S’il voulait en apprendre plus sur elle, il allait falloir que cette étreinte improvisée dure quelque peu et ce n‘était pas à lui d‘en décider. Et ce même si chaque fibre de son être souhaitait qu'il en soit ainsi.

Toujours à l’écart dans son coin Kernek avait définitivement arrêté d’essayer de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête de son maître ou se dire entre les deux jeunes gens. La situation était bien trop étrange : Esran était méconnaissable.
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Lun 18 Avr 2016, 19:58




Esran ne répondit pas à la plupart de ses remarques, trop préoccupé par ses pensées. Il semblait en plein conflit intérieur et diverses émotions, parfois contradictoires, se peignait sur son visage troublé. Aussi égoïste que cela puisse paraître, cette constatation rassura Aëla, elle n'était pas la seule à éprouver quelques difficultés à suivre cette conversation pour le moins déroutante. Et compte tenu de la réponse du démon, ni l'un ni l'autre ne savait ce qu'il voulait. Ils étaient mal partis... La demoiselle aux ailes noires voulut prendre la parole lorsque le jeune homme se tut mais elle n'en eut pas le temps. Le démon l'attira vers elle d'un geste brusque qui lui arracha un cri de surprise mêlé de peur. Lui voulait-il du mal ? L'avait-il à nouveau trompée pour mieux la piéger ? Non, elle avait vu son changement de comportement et la note de sincérité qui s'en dégageait. Les réflexions de la Déchue furent rapidement interrompues lorsqu'elle se rendit compte que le blondinet l'embrassait. Sous le choc, Aëla ouvrit de grands yeux, et fixa le démon sans comprendre. Il fallait que quelqu'un lui explique. L'étreinte dura quelques secondes jusqu'à ce que la Corvus réagisse et recule d'un pas, échappant aux bras d'Esran. La jeune femme fixait son interlocuteur de ses immenses prunelles écarquillées. Elle ouvrit et referma la bouche plusieurs fois sans qu'aucun son n'en sorte. Elle qui avait du mal avec les contacts physiques, elle était servie... L'Ailes-Noires entendit vaguement Dante cliqueter furieusement dans sa capuche, tentant de grimper sur son épaule. Les bras le long du corps, ne bougeant plus d'un millimètre, Aëla ne pouvait plus quitter le démon des yeux. Elle sentait son visage la bruler et elle se doutait qu'elle devait approcher la couleur des prunelles d'Esran. "Pourquoi ?" Parvint-elle tout juste à articuler d'une voix fluette et chevrotante qui en venait presque à l'insupporter tant on y décelait sa faiblesse.

La demoiselle ne comprenait plus rien. Quelques minutes auparavant, le démon la manipulait pour son bon plaisir, ils se mettaient à avoir une bien étrange conversation et à la suite de tout ceci ils s'embrassaient ? Quelle était la logique de tout ceci ? Il fallait qu'on lui explique ! Aëla fit un nouveau pas en arrière se prenant la tête entre les mains, en proie à un terrible conflit intérieur. Sa Gourmandise en voulait plus. Elle lui criait de courir vers Esran et de l'embrasser encore et encore. Mais la demoiselle luttait tant bien contre son Péché et ses vestiges angéliques lui hurlaient de ne pas approcher ce jeune homme et qu'il n'était pas bienséant d'embrasser un inconnu au beau milieu de la rue. Ses pensées se bousculaient, tentant toutes de prendre le dessus sur les autres. Et cette Gourmandise qui ne la laissait pas en paix une seule seconde ! Pourquoi ne pouvait-elle pas réfléchir correctement sans que son fichu Péché ne viennent parasiter ses réflexions ?! Elle en aurait hurlé de rage. "Embrasse le" chuchotaient des voix auxquelles d'autres rétorquaient "évite les contacts physiques". Les épaules de la frêle demoiselle furent secouées d'un sanglot qu'elle réprima difficilement. Il ne fallait pas qu'elle craque quand bien même elle voulait pleurer son désespoir, hurler sa rage, crier sa détresse et condamner sa faiblesse. Tous les Déchus étaient-ils en proie aux mêmes maux qu'elle ? Le mal de tête de la Corvus s'intensifia et elle serra un peu plus fort ses mains autour de son crâne. Mais que quelqu'un la délivre de cette horreur § Il fallait que la Gourmandise ou qu'Aëla elle-même prenne le dessus. La nouvellement Déchue n'imaginait même pas pouvoir créer une sorte de terrain d'entente avec son Péché. Jetant un coup d'œil en direction d'Esran, la demoiselle croisa son regard et sans savoir pourquoi ni comment elle le comprit, à la façon dont il la regardait. Il savait. Il savait ce qu'elle avait fait. Qu'elle avait du sang sur les mains et qu'elle n'était pas aussi pure qu'elle aurait souhaité l'être. "Excuses-moi." Souffla-t-elle sans réellement savoir si elle s'adressait à Esran, à sa famille ou aux deux. Ce ne fut que lorsque Dante vint se frotter contre l'une de ses joues brûlantes qu'Aëla s'aperçut qu'elle pleurait. Elle ne fit que se haïr d'avantage. Elle se donnait en spectacle. Pathétique et méprisable.

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Mar 19 Avr 2016, 22:03

Aëla avait rapidement repoussé Esran, trop rapidement selon ce dernier, et il avait pu voir à quel point ce baiser l’avait troublée. Le jeune démon avait mal appréhendé ce qu’était la Gourmandise et il n’avait pas imaginé que son geste réveillerait les flammes du péché dans le cœur de la déchue. Il voyait dans le regard et l’attitude de la jeune femme qu’elle était en proie à un violent conflit intérieur et cela lui déplut énormément, en cet instant il aurait voulu voir une réaction franche et nette, quelle que soit son orientation.
Son interrogation ne suscita aucune surprise chez Esran : elle était légitime. Il n’avait cependant aucune réponse valable. Il en avait eu envie, pas pour faire le mal, pas pour la faire souffrir, mais uniquement parce qu’il l’avait voulu. C’était si rare qu’il puisse prendre du plaisir sans pour autant vivre comme le démon qu’il était réellement. Mais qu’elle soit autant troublée, et même choquée, c’était incroyablement irritant. Elle était décomposée, tremblante et larmoyante. Était-ce à cause du baiser en lui-même ? Ou bien à cause de tout ce qu’il avait engendré dans son esprit ? Il n’avait aucun moyen de le savoir, il ne pouvait pas lire les pensées ! Elle avait beau s’être éloignée il percevait aisément le trouble et le conflit intérieur qui l’agitaient tant son esprit semblait se briser.

Esran faisait de son mieux pour se contenir, pour ne pas s’approcher d’elle, ne pas lui parler. Il voulait la laisser gérer les questions et les tiraillements qui l’assaillaient sans intervenir, c’était à elle de régler ce qui arrivait et une ingérence extérieure ne l’aiderait en rien, bien au contraire.

Néanmoins quand, avec des larmes coulant sur son visage, elle prononça ces deux mots « Excuse-moi », il eut une révélation. Il ne savait pas si le hasard, le destin ou une quelconque entité mystique avait orchestré cette rencontre mais en revanche il savait pour quelle raison elle avait lieu. S’en prendre à une déchue n’avait pas le moindre sens ! Elle avait succombé aux plaisirs, sans être dévoué à la cause du mal comme lui, elle n’était plus une servante du bien. La faire souffrir pouvait certes être plaisant mais n’allait pas dans la direction du plus grand mal. À l’heure actuelle elle était perdue entre le bien dans lequel elle avait vécu et le mal dans lequel elle avait chuté et se débattait. Et c’était cette incapacité à se laisser couler qui la rongeait, qui l’empêchait de vivre et de laisser son esprit s’apaiser.
Et la base de tout cela c’était ces remords qu’il avait ressenti plus tôt. S’il était là aujourd’hui, avec elle, c’était pour l’aider à s’en défaire.

Alors qu’Aëla avait toujours les yeux dans le vague et l’esprit embrouillé il s’avança d’un pas vif et l’enlaça fermement, ce qui la fit sursauter. Il la serra contre lui et lui parla d’une voix forte.

- Ça suffit avec tes excuses ! Arrête de chercher leur pardon alors que tu n’arrives pas à avoir le tien !

Esran ignorait tout des évènements qui avaient forgé le psyché d’Aëla, il ignorait qui pouvait lui en vouloir, mais cela n’avait aucune espèce d’importance.

- Apprends à vivre avec ton passé sur toi, ne le traîne plus derrière toi comme un boulet à ta cheville ! Tu as gouté à ce que ce monde proposait et tu as aimé ça, tu n’es plus une ange, accepte ce que tu es à présent. N’oublie pas ton passé mais ne le laisse pas détruire ton futur, vis avec tes erreurs et tes échecs et pense à ce que tu vas réussir, à ce que tu vas accomplir à présent que tu es libre de voler dans tous les cieux qui existent.

Esran s’écarta très légèrement afin de pouvoir observer son visage, il contempla les larmes qui coulaient mais regarda surtout ses yeux. Il connaissait ce regard, son père avait eu le même avant de se pendre, principalement à cause de son fils mais surtout poussé par ses remords. Il passa sa main sur sa joue, essuyant les larmes avec douceur, et parla d’une voix douce qui se voulait apaisante.

- Comment veux-tu que les autres te pardonnent et t’acceptent telle que tu es si tu n’en es pas capable toi-même ? Si tu tiens tant à te souvenir de ton passé, alors rappelle-toi que le bien est sensé pardonner au mal, alors laisse l’ange que tu étais pardonner à la déchue que tu es et arrête de te forcer à survivre et laisse-toi vivre !

Il prit son visage entre ses mains et, avec une infinie douceur, l’embrassa à nouveau. Il ne comprenait pas pour quelle raison son cœur battait à ce point ni pourquoi il priait tous les dieux qu’il connaissait pour ne pas qu’elle s’écarte.
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Dim 01 Mai 2016, 11:09




Serrant toujours sa tête entre ses mains, Aëla tentait désespérément de se calmer et de calmer cette fichue gourmandise qui prenait le pas sur tout le reste, écrasant sa volonté sans pitié. Les bras du démon se refermant brusquement autour d'elle lui arrachèrent un sursaut de surprise. Que faisait-il ? La Corvus laissa néanmoins Esran la serrer contre lui, cela la réconfortait légèrement. Les paroles du jeune homme lui firent l'effet d'une douche froide. Il était vrai que si la demoiselle ne parvenait pas à s'accepter en tant que Déchue et à accepter les conséquences de cette transformation, jamais elle n'obtiendrait le pardon de sa famille... Enfin, du reste de sa famille. Il ne lui restait plus que ses deux frères et son jumeau était bien trop compréhensif pour lui en vouloir. A l'inverse de leur frère aîné. Ce dernier devait d'ailleurs se trouver quelque part à Avalon lui aussi. La jeune femme n'eut pas le temps de poursuivre ces réflexions fort déplaisantes, le démon reprenant son discours. Ce que disait Esran apportait une petite lueur d'espoir à Aëla qui n'avait encore jamais envisagé les choses sous cet angle. Cela lui semblait d'ailleurs stupide de ne pas y avoir pensé auparavant. Quelle idiote elle faisait. Le démon recula lentement et essuya les larmes de la Déchue qui le regarda faire avec de grands yeux ronds. Cette rencontre prenait décidément une tournure des plus inattendues. Une petite grimace déforma les traits de l'Aile-Noire. Le bien censé pardonner au mal ? Sa famille ne l'envisageait vraisemblablement pas de cette manière. Quelle aubaine ... Il fallait donc qu'elle se laisse vivre ? Qu'elle se laisse couler dans la Gourmandise ? Qu'elle l'accepte ? Qu'elle la considère comme une part d'elle-même, comme le reste. Plus simple à dire qu'à réaliser... Quoi qu'avec un peu de.... Le cerveau de la jeune Déchue se mit alors à cesser de fonctionner un court instant. Plus occupé à tenter de comprendre ce qui se déroulait désormais entre les deux jeunes gens. Esran embrassait à nouveau Aëla, plus doucement, et la demoiselle aux yeux de glace y répondait timidement, le cœur battant. Tout ceci n'avait aucun sens.

La jeune Déchue s'écarta lentement au bout de quelques longues secondes, serrant Esran dans ses bras. Elle sentait son visage la brûler et elle devina sans peine que ses joues, voir sa tête entière, devait avoir la couleur des yeux du démon. Elle riva ses pâles prunelles dans celles de son interlocuteur et lui adressa un grand sourire. "Merci." Souffla-t-elle sans se départir de son sourire. Le plus dur restait à faire mais le démon lui avait ouvert les yeux, il lui avait permis d'y voir plus clair et pour cela elle lui en état infiniment reconnaissante. Et puis... Sans trop savoir pourquoi, elle appréciait son contact, ne le trouvait plus dérangeant mais rassurant. Dante s'empressa d'interrompre leur échange visuel en remontant sur l'épaule de sa compagne pour venir se promener sur son bras. Il s'en servit comme d'un pont pour parvenir jusqu'à Esran et pour finalement grimper sur l'épaule du jeune homme. Aëla le regarda faire, surprise et quelque peu amusée par le manège du petit être blanc. "Je pense qu'il apprécie également ton réconfort." Conclut-elle en haussant doucement les épaules.

La jeune Corvus reporta son attention sur le démon. Elle se sentait redevable désormais et elle désirait pouvoir l'aider lui aussi, ne serait-ce que de manière minime. Mais que pouvait-elle bien faire pour lui venir en aide et avait-il seulement besoin d'une quelconque aide ? Toutes ces interrogations pouvaient se lire dans les yeux de l'Aile-Noire qui n'osait pas les formuler à voix haute.

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Mar 24 Mai 2016, 13:16

Les mots du démon avaient trouvé leur chemin dans l’esprit de la déchue et l’avaient marquée à jamais, cela Esran en était sûr. Est-ce qu’ils lui permettraient d’évoluer, de devenir entière ? Pourrait-elle atteindre un niveau différent de cet entre-deux où elle stagnait jusqu’à présent ? Seul le temps apporterait les réponses à ces questions, néanmoins Esran était satisfait : il avait fait ce qu’il avait à faire, il avait rempli son rôle. Cette idée lui procurait beaucoup de plaisir.
Il rendit doucement son étreinte à Aëla et répondit à ses remerciements d’un sourire, puis il fut surpris de voir Dante monter sur son bras. Cette petite créature blanche ne cessait de l’intriguer, tant par sa nature que par son comportement. Qu’était-il réellement ? Esran ne parvenait pas à ressentir ses émotions, ou plutôt il ne parvenait pas à déchiffrer ce qu’il captait. Ce petit être était une énigme, mais il semblait avoir accepté sa présence auprès de son amie.
Etrangement cette constatation irrita Esran au plus haut point, quoi qu’il puisse être, Dante n’avait pas caché ce que le démon lui inspirait. À présent qu’il venait lui-même chercher un contact le démon essayait de comprendre ce qui avait changé : l’avait-il convaincu ou bien paraissait-il moins menaçant ? Que ce monument érigé à la gloire de la méfiance dont il avait même tenté de se débarrasser l’accepte soudainement était… vexant.
Le jeune démon était bien conscient que pour l’espoir d’un plus grand mal il avait agit pour le bien d’Aëla et qu’à l’heure actuelle il souhaitait plus que tout que tout aille mieux pour elle, mais cette façon que Dante avait de le souligner, intentionnellement ou non, était difficile à supporter pour le démon. Il suffit alors de quelques infimes instants de réflexions pour que dans l’esprit du démon se forme un tourbillon de rage, créé par et dirigé vers Dante, comme représentation d’une faiblesse qu’Esran ne pouvait supporter. Masquant mieux qu’il ne l’avait jamais fait ses véritables émotions il effleura du bout des doigts cet être juché sur son bras et déchaîna ses pouvoirs, transmettant sa haine et instillant la peur dans ce petit corps blanc. Il y mit bien plus de force qu’il n’en avait mis pour briser l’impudent de tantôt et il vit Dante quitter son bras pour revenir sur Aëla. L’attaque du démon avait-elle été efficace ? Ou bien avait-il uniquement perçu l’agression ? Esran l’ignorait et s’en moquait : dans un cas comme dans l’autre le message était passé. Il appréciait Aëla, sa présence, sa proximité et son contact, mais jamais il n’accepterait son ange gardien et à présent ils en étaient tous deux conscients.
Après cet échange qui n’avait pas duré plus de quelques secondes, Esran apaisa sa colère et reporta son attention sur la jeune femme. Elle le regardait avec ses grands yeux emplis de gratitude, cela réveilla les instincts du démon qui ne se départit pas de son doux sourire. Il l’embrassa une nouvelle fois, furtivement, juste un baiser déposé sur ses lèvres et tout en le faisant il se servit de ses courtes griffes pour s’entailler une paume et y dessiner son sceau à même la peau.

- Tu te ressens une dette envers moi, annonça le démon. Il t’est facile de t’en défaire, prononce juste ton nom, offre le moi, déclara Esran en dévoilant sa paume, ainsi ta dette sera effacée.

Ce n’était pas tout à fait vrai, en agissant ainsi elle transformait une dette morale en une dette démoniaque : une faveur qu’elle ne pourrait pas refuser, quelle que soit la situation où elle serait quand Esran lui rappellerait ce jour. Mais c’était ainsi que le monde tournait : une dette est une promesse, une promesse est un pacte et un pacte se doit d’être respecté.
Allait-elle comprendre ce qui se trouvait devant elle ? Allait-elle offrir une part d’elle-même ? Allait-elle fuir ? Allait-elle tomber ? Allait-elle avancer les yeux tournés vers les ténèbres ?
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Dim 10 Juil 2016, 16:09



Le nouveau comportement de Dante parut surprendre les deux interlocuteurs et provoqua également une étrange réaction chez Esran qui se matérialisa par une simple petite lueur dans son regard. La Déchue nota ce changement soudain mais ne parvint à en comprendre la raison et ce fut bien trop bref pour qu'elle en prenne compte. Il effleura Dante du bout des doigts et le compagnon d'Aëla se figea instantanément avant de courir vers la demoiselle, sa tête cliquetant désespérément. Le petit être se posta sur l'épaule de l'Aile-Noire et s'agrippa à elle sans cesser de faire du bruit. La demoiselle fronça les sourcils et prit son compagnon dans ses bras pour le rassurer, voyant bien qu'il était terrifié. Que venait-il de se passer ? Quel échange venait-elle de manquer ? La jeune femme recula d'un pas afin d'éloigner les deux êtres. Elle appréciait Esran et commençait à lui porter une certaine estime mais elle connaissait Dante depuis bien plus longtemps et ils avaient vécus bien plus de choses tous les deux. Ses actes l'emportaient sur ceux du Démon. "Que lui as-tu fait ? Il est terrorisé." Et elle ne l'avait jamais vu ainsi. Encore une fois, les événements prenaient une tournure inattendue, étrange. Comme si Esran et elle n'étaient pas capables de tenir une conversation normale sans que l'un des deux ne fasse quelque chose qui retourne totalement la situation. Mais la demoiselle appréciait de plus en plus cet échange qui n'avait pas la moindre logique.

Esran la fit sortir de ses pensées en l'embrassant une nouvelle fois, de manière très rapide. La demoiselle aux yeux glacés le regarda gênée et ne sachant que faire. Cet échange était décidément de plus en plus étrange. Aëla serra plus fort Dante qui s'agitait furieusement dans ses bras, toujours plus terrorisé par le Démon. Le petit être blanc semblait vouloir fuir le plus loin possible. Aëla observa Esran d'un air perdu. Pourquoi s'entaillait-il la main ? La jeune femme observa son interlocuteur d'un air sceptique. Elle allait lui demander ce qu'il trafiquait lorsque le blondinet reprit la parole. En effet, elle se ressentait une dette envers lui. Bizarrement elle trouvait qu'Esran reprenait une attitude bizarre. Effacer une dette en prononçant son prénom alors que le démon lui tendait une paume de main ensanglantée sur laquelle on distinguait vaguement un étrange symbole. Dante s'agita de plus belle entre ses bras et Aëla riva ses prunelles couleur glace dans celles du Démon. "Que signifie ce symbole ? " Demanda la jeune femme avec une certaine curiosité. Elle n'en avait jamais vu de similaire. Pas même dans tous les livres qu'elle avait étudié.

La jeune Déchue entreprit alors de réfléchir à la dette qu'elle avait envers le Démon. En tant qu'ancienne Ange, la demoiselle avait l'habitude de tenir ses promesses et elle ne doutait pas qu'Esran connaisse la bonne foi de son ancien peuple. "Je ressens en effet une dette envers toi et en tant qu'ancienne Ange, je peux t'assurer que je l'honorerai lorsque tu en auras besoin." Ce n'était pas parce qu'elle avait changé de race et que ses ailes étaient devenues noires que la jeune femme avait perdu sa parole ainsi que la valeur de cette dernière.
Le Démon comprendrait-il ses raison ? Souhaiterai-t-il faire à sa manière et si tel était le cas, qu'Est-ce que cela impliquerai ? La jeune femme ne connaissait rien des coutumes démoniaques et elle doutait qu'Eran connaisse grand chose des coutumes angéliques ou déchues. Même si Aëla n'était pas non plus très au courant de ces dernières....
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Jeu 28 Juil 2016, 23:30

Entendre Aëla s’inquiéter de ce qu’il avait fait à son petit compagnon fut un ravissement aux oreilles du démon. Ainsi cette créature était bel et bien sensible à ses pouvoirs, cela s’avérerait certainement utile à l’avenir. Cette décision impulsive avait choqué Aëla et l’avait certainement quelque peu éloignée de lui, mais Esran préférait ça plutôt que d’être apprécié par cette chose.

Il fut néanmoins agréablement surpris par ce qu’il percevait chez Aëla : l’inquiétude se perdait dans le flot d’émotions qu’elle ressentait et était loin d’être la plus prépondérante. Cette étrange situation lui plaisait, elle était grisée par le danger et la peur qu’il représentait et même les muettes mises en garde de son petit protecteur ne suffisaient pas à l’éloigner de lui. Elle voulait poursuivre cet échange et appréhender toujours plus sa propre nature ainsi que celle d’Esran.

- Je n’ai jamais connu ma mère, elle ne m’a donc pas légué de sceau familial. Celui que je me suis choisi sera peut-être reconnu et redouté de tous d’ici quelques siècles, qui sait ? En attendant ce jour il n’est que ma marque, ma signature auprès des miens.


Et surtout la clé des pactes démoniaques qu’il scellait avec les pauvres âmes assez fragiles pour se laisser convaincre. Un dessin si simple et pourtant empli de promesses et de vérités plus cruelles que bien des mensonges. Ce symbole se trouvait notamment sur Kernek, entre ses omoplates, semblable à une vieille cicatrice qui s’estompait avec les années mais qui était seulement la marque de sa captivité.

- Tu étais une ange et tu es aujourd’hui déchue. Je suis un démon et mon cœur et mon esprit sont bien différents de ce qu’ils étaient quand j’ai regardé le soleil se lever. Qui peut dire ce que nous serons demain ?

Jamais auparavant Esran n’avait pris conscience de la malléabilité de son être, il avait vu les individus changer autour de lui et iui était arrivé d’être perturbé par une situation étrange mais ça n’avait jamais été durable. Aujourd’hui en revanche, il sentait qu’il ne serait plus jamais ce qu’il avait été : Aëla l’avait profondément marqué et ce, probablement à jamais. Jusqu’à présent son orgueil lui avait fait oublier à quel point il était jeune, pas seulement en terme de pouvoir mais également en terme de maturité et d’expérience.

- Je ne suis plus celui que j’étais hier encore, reprit le démon, étonnamment ça ne me dérange pas mais cela m’effraie. J’ai besoin de conserver certains de mes repères et pour cela, rien ne vaut un serment.

Il y avait également le fait qu’un tel contrat, bien qu’incroyablement moins intrusif que celui qu’avait conclu Kernek, accorderait à Esran un pouvoir non négligeable sur Aëla. Néanmoins, de façon fort surprenante, ce n’était pas cet aspect de la transaction que le démon songeait : à l’heure actuelle il ne pensait ni au pouvoir, ni à la dette, il était focalisé sur l’idée de créer un véritable lien entre lui et cette déchue qui occupait une telle place dans son esprit.
Il voulait qu’elle accepte, ainsi il aurait, pour un temps, une preuve de son existence et un souvenir de cette si étrange journée. Et il aurait l’assurance de pouvoir un jour la revoir, quelle que puisse être la raison qui le pousserait à le vouloir un jour.

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