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 [CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss

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Ven 02 Oct 2015, 11:18

Un nouveau monde

[CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss 418417epreuvemagie

« Bienvenue à la Coupe des Nations. » La voix divine, sans voir le dieu, résonna dans toute la pièce. Là était regroupé des dizaines de personnes, représentant toutes une race en particuliers, pour l'épreuve Magique « La Magie, comme vous le savez certainement, est un art. Un domaine dans lequel nous, Aetheri, excellons plus que quiconque. Votre but, ici, sera de ressentir l'essence même de la magie, savoir la capter, en puisant l'énergie nécessaire, pour créer de toute pièce quelque chose à votre image ou, au contraire, à votre contraire. Le parcours sera difficile, semé d'embûches que certains n'arriveront jamais à surmonter. Le secret est là : trouver la source de votre Magie, celle qui vous forme, pour adapter le Monde de vos rêves. » Un vent agita doucement les cheveux les plus longs « Ainsi, vous êtes comme nous en cet instant : capable de créer une bulle chimérique, où d'aucun peut y aller et se reposer. Un monde qui vous est propre, personnel, à la fois chargé et simple, mais dont l'illusion serait réelle. Vous serez répartit, chacun, dans une pièce fermée, sans lumière. Votre épreuve sera donc de créer un monde, avec tout ce que vous jugerez utile dedans, et au sujet complètement libre. Ce que nous avons besoin de voir, est la réalité de l'illusion que vous créerez. Tous n'ont pas le même niveau dans cet spécialité, tous n'ont pas les mêmes études, et les mêmes compétences, ainsi, les meilleurs créerons un mon sans limite, et les plus faible tenteront de se limiter à quelques détails. Mais rassurez vous, personne n'est juge. Que vous soyez experts ou novice, le but n'est pas de nous éblouir avec une prouesse dépassant vos capacités, non. Le but sera de vous approprier la chose, de nous démontrer comment vous voyez ainsi ce monde, d'y mettre les détails que vous y jugerez utile, le tout avec parcimonie. »

La brise s'arrêta « Mais le monde que vous créerez est cruel, intrépide, et aussi beau soit-il, vous avez des chances d'y rester dedans. N'oubliez pas de discerner réalité et illusions, attention de ne pas passer trop de temps à le façonner, au risque de vous y perdre car, oui, cette épreuve n'est pas une épreuve de rapidité ou de temps, seulement de compétence. C'est à vous de juger quand il est bon de créer et quand il est bon de vous reposer. Une fois l'illusion finie, et si vous y arrivez, vous sortirez de la pièce. Cette dernière gardera ainsi intacte votre oeuvre, le temps que nous la jugions, et la notions. Je saurai qui s'est laissé enfermé dans son monde, et qui en est sortit. Bonne chance, mortels. » Tous les particpants furent éblouis par une forte lumière, avant de se retrouver dans le noir le plus total. La pièce n'était pas très grande, peut être de quinze mètres carrés, mais c'était bien assez pour créer un monde, pousser les murs, et construire des chemins qui mèneraient vers une destination enchanteresse...

Explications


Hello !

Comme dit dans l'épreuve : Votre but est de créer un monde (à votre image ou a son opposée) comme les Aetheri peuvent le faire (pour vous donner un ordre d'idée).

Du coup ça va être subtil car, comme j'ai dis, certains ont de forts taux en magie et pas d'autre, donc certains auront plus de difficultés que d'autres. Mais comme j'ai dis aussi, ce n'est pas ça qui va déterminé, il faut que l'on CROIT a votre illusion. Donc si vous avez 2 en magie, et que vous créez Skyrim, on va pas être dupe xD Alors que si vous avez 2 et que vous créez un monde "boule à neige" se limitant à ... Une maison, un jardin, un voisin, ce sera de suite bien plus parlant. Pareil ceux qui ont huit mille en magie ils peuvent bien se la péter XD ca déterminera pas tout, faut pas être négligeant ! La coupe des nations est un enchainement d'épreuves ÉPROUVANTS, donc malgré vos stats aisées, tout est assez difficile, il faut redoubler d'effort et d'énergie, ce n'est pas un parcours de santé ^^ [Vous l'aurez compris fair-play fortement exigé xD]

Donc, pour le monde en lui même, pas d'indication à donner, vous faites ce que vous voulez, un monde joyeux, un monde de brume, un chemin qui mène qqpart, un village, une maison, une cave ou un grenier, peut importe tant que vous Y METTEZ DU COEUR ! T^T

Ready ?

Un problème ? Me MP.

PS : ah oui, et donc vous pouvez "mourrir" vu que vous pouvez rester enfermer dans votre monde si il est 'trop' bien fait XD par-ci-mo-nie huhu

Les consignes globales :
Sachez que vous serez évalués sur :
→ La qualité de votre rp (orthographe, conjugaison, syntaxe etc)
→ L'originalité de vos écrits (ça ce sera la touche subjective des juges ^^)
→ La capacité que vous avez à ajuster votre rp en fonction de vos points de spé (faites pas Skyrim, donc, si vous avez genre 2 en magie, et que vous pouvez à peine rendre invisible votre bras)
→ L'épreuve que traverse votre personnage. Celle ci est éprouvante, mentalement comme physiquement, et a moins que vous ayez 40 partout (ce qui se peut !) votre personnage ne ressortira pas indemne (qu'il échoue ou non)

Votre message devra se situer entre 720 et 1800 mots. Vous avez jusqu'au 30 novembre.
Par la suite, le jury sera constitué pour annoncer les vainqueurs. Vous gagnerez tous un gain de participation, les trois premiers auront des lots en plus ^^

Bonne chance 8D
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Mer 07 Oct 2015, 14:39

La deuxième chance ....


Asile.
Lieu inconnu.


Ce trajet aussi inattendu qu'instantané me plongea dans une lumière vive, mais qui n'aveuglait pas mes sens. Une voix puissante dominait la dizaine d'inconnus qui partageaient cette salle vide de tout. Bienvenue à la Coupe des Nations pus-je entendre, comme l'annonce d'un honneur réservé à une frange sélectionnée de la population, aussi me demandais-je la raison de ma présence. Comme lors de mon passage en tant que Grand Faucheur, ce devait être une épreuve. Une nouvelle étape dont la mise en scène était assurément plus élaborée.

A peine eussé-je le temps de sortir de mes pensées, et de capter les dernières phrases que cette voix venue d'ailleurs prononçait, que de lumière vive je fus plongé dans le noir le plus absolu. Mon monde en quelque sorte.

L'obscurité, aussi complet puisse-t-elle être, ne m'avait jamais fait peur. Oh, plus jeune, j'en avais été terrifié, car il ne prévenait pas du danger, sournois, malintentionné, quotidien. Mais ce n'était pas tant l'obscurité qu'il fallait craindre, mais de la peur que nous nourrissions par nous-même de ce que nous ne pouvions voir. Une pièce vide, plongée ou non dans l'obscurité, restait vide. Or, sauf si mes sens me faisaient défaut, nulle âme ne se profilait à l'horizon, et en marchant droit devant moi jusqu'à tomber sur un mur, un rapide tour me permit de jauger la taille de la salle où je me trouvais.

Aucune issue, porte, fenêtre, aucune fuite possible donc tant que la mission n'était pas accomplie. D'ailleurs, n'était-ce pas ce que la voix avait énoncé ? Créer un monde dont l'illusion effleurerait le réel, et si nous réussissions ce défi, nous serions libres.

Créer à partir de rien. Cela sous entendait que l'impossible devenait possible, et que la seule limite était celle de notre imagination. Pour autant, l'illusion devait paraître réelle, selon les principes régissant notre monde.

Je regardais inutilement autour de moi alors que je ne voyais que le noir le plus absolu, aussi me fallait-il créer une source de lumière pour mieux situer, et me situer dans la création que je devais accomplir. Qu'allais-je bien pouvoir créer ? Un paysage que j'avais pu observer, pour l'imiter le plus proche possible de la perfection ? Non ... Non seulement il n'y aurait rien d'original, mais j'étais certain de ne pas avoir la puissance pour créer un horizon crédible, complet et .... "beau". Et puis, cela ne me représenterait pas, et j'avais l'intime conviction que cette épreuve devait avoir cette note personnelle, cette essence intime expliquant la raison pour laquelle nous avons tous été séparés, et logés dans une pièce vide de tout. Aucun indice, aucune incitation ou tentation, seulement nous, et notre volonté.

Au lieu de modeler un soleil artificiel, majestueux et lumineux, je tendis la main vers l'un des côtés de la pièce, m'imaginant un simple feu de cheminée, dont l'âtre était ouverte et dispensait une chaleur diffuse et agréable, alors qu'une grosse buche craquait et crépitait, léchée par les flammes délicieusement dévorantes. Je m'étonnais de voir que j'avais le pouvoir de contrôler sans la moindre limite tout ce qui m'entourait, alors que le contour de la cheminée se dessinait de grosses pierres mal taillées et liées par des jointures artisanales. De longues minutes - heures ?... - passèrent alors que j'admirais le fruit de mon pouvoir, sentant presque me parcourir cette douce fascination que les flammes seules savaient générer.

Je décidai de faire de ce lieu de chaleur, le point central de ma création, car au fur et à mesure que tous les éléments matérialisant cette cheminée se mettaient en place, j'eus une idée de plus en plus précise de ce que je comptais faire de ma réalité.

Je levais les mains, fermant les yeux l'espace d'un instant pour mieux imaginer encore ce que j'allais créer, moi, Wriir le Dieu éphémère de l'illusion, et qui souhaitais un second souffle, une opportunité d'obtenir tout ce qui m'avait été arraché.

Les murs éclairés par la lumière vivotante du foyer étaient lisses, et sans la moindre aspérité. Comme un monde aseptisé, sans la moindre âme, comme moi ... Je voulais quelque chose de vivant, de chaleureux, où on voulait y vivre, où je voulais y vivre.

Des pierres mal taillées surgirent des murs, les rendant inégaux, anciens, riches d'un passé de labeur, d'efforts de mois et de mois que mon claquement de doigts magique ne rendait pas justice. Au plafond, on pouvait y deviner une toiture en chaume, bien entretenue, même si quelques piaillements ici et là laissaient deviner que d'autres habitants y avaient élu domicile, au plus grand plaisir du propriétaire.

Dans un léger grincement, la porte en bois brut termina de se fermer, d'où on pouvait apercevoir par la lucarne la lumière caractéristique d'une belle journée ensoleillée. Les rais qui traversaient la vitre barrée de croisillons chassaient un peu l'obscurité, et j'entrevoyais un peu plus ce qu'allait devenir mon humble monde.

Des fenêtres, centrées sur chacun des pans de murs, virent le jour par enchantement, et tout prenait forme alors que tout ce que je concevais par la pensée prenait forme à l'endroit précis où je voulais qu'il soit. Sans même m'en rendre compte, je choisissais des matériaux nobles à mes yeux, sans pour autant qu'ils soient onéreux. Du chêne, de la pierre pérenne, rien d'ostentatoire, mais tout qui puisse rendre le lieu accueillant.

Les chaises vinrent se ranger par dessous la table, où bougies, napperons et couverts se disputaient la place avec fruits et autres mets en tout genre. Je me dirigeais vers celle-ci, le parquet grinçant sous mes pieds, et je ne pus réprimer le sourire qui étira mon visage. C'était magique, pas de cette magie qui sortait de mon imagination, non, mais celle qui créait ces bonheurs simples. Je ne ressentais toujours pas ces émotions positives, ici ou ailleurs j'en étais privé, mais d'une certaine manière, j'aimais cet endroit, je voulais y vivre, y rester, en faire mon havre de paix.

Croquant à pleines dents une pomme, je retournais vers la cheminée, alors que la pièce s'agrandissait pour être un vrai rez-de-chaussée digne de ce nom, dont l'intérieur se décorait au gré de mes envies, sans même avoir à les commander. Si je l'avais voulu, j'aurai même pu y glisser un peu de poussière ici et là, pour rendre la scène plus réaliste encore, mais c'était mon premier jour ici, autant que tout soit propre.

Je m'accroupis, pomme dans la main, vers l'âtre, et je remarquais des signes de fatigue que l'excitation créative avait masqué jusque là. J'avais dû un peu trop forcer sur ma magie, mais tout ceci était tellement grisant. Et puis, je ne manquais de rien maintenant, j'avais toujours été adepte des plaisirs simples, d'une discussion anodine à un endroit enchanteur, je n'avais jamais été habitué au faste et au matérialisme, et j'en ressentais encore moins la tentation maintenant que j'étais mort.

Oui, j'avais tout .... et si pesait l'avertissement de la voix sur le danger mortel de se résoudre à rester dans cet bulle faussement divine, cet aspect fataliste m'importait peu, étant déjà mort. Oui, tout au plus je serai expulsé d'ici si je venais à égratigner la patience des hautes sphères, voire même être annihilé pour laisser la place à un autre ? Et ensuite ?

Je me reposais l'esprit au doux murmures des flammèches léchant le bois et s'en nourrissant. Le temps n'avait pas prise ici, et je m'en accommodais fort bien. Je me demandais ce qu'il pouvait y avoir dehors, et après m'être en quelque sorte reposé, je regardais à travers la fenêtre, l'ouvrant pour me trouver envahi par des senteurs fleuries et d'herbe mouillée.

La vie était belle.

Mais je me sentais seul, comme depuis toujours, et me serait-il donné une autre occasion de les voir ?... Me dirigeant vers le mur opposé à la porte, je me concentrai en fixant ce point imaginaire au beau milieu du bâti de cette porte. Je voulais, je désirais même voir mes parents, ceux à qui j'avais été arraché, et qui ne m'avaient jamais retrouvé, si tant est qu'ils m'avaient cherché un jour. Ils m'avaient promis que tout irait bien, ils me l'avaient promis !!

La poignée finit par baisser lentement, bien trop à mon goût, et deux silhouettes dont les traits étaient masqués par la lumière diffusée dans le dos, se dessinèrent à l'entrée de ma maison fraîchement créé.
Même si je savais ne plus en avoir, mon cœur battait à tout rompre, l'excitation mêlée à l'appréhension, n'ayant jamais imaginé pouvoir vivre ce moment, mais qui désormais hantait toutes mes pensées.

Mon père et ma mère avancèrent chacun d'un pas, puis d'un autre, jusqu'à être définitivement à l'intérieur. J'avais des bribes de souvenir quant à leur allure, et je m'entendis bredouiller :

- Papa ?... Maman ?..

Les deux têtes à moitié baissées se levèrent dans ma direction, pour ne voir que deux sans visages face à moi. Tout l'avant de leur tête était vide, effacée, une simple peau recouvrant la totalité de ce qui devait être des yeux, une bouche, des émotions ....

Je me mis à hurler "LAISSEZ MOI SORTIR !!!!" avant de m'écrouler, mort de fatigue.

Je m'évanouis, laissant mon destin à qui voulait bien s'y intéresser. Tout cela n'avait plus aucune importance. Jamais.
1 644 mots.

Spoiler:
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Mer 07 Oct 2015, 19:04

[CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss 118545aloistrancybysorgivad38b00o
Izis, PNJ compagnon de Raeden.
Niveau magie : 2

La Coupe des Nations. On ne pouvait pas dire que les derniers souvenirs que le petit génie avait de sa seule et unique participation soient joyeux. Voir le cadavre, même factice, de l'homme qui lui tenait lieu de protecteur, cela n'avait rien d'amusant. Bien évidemment, cette façon de décrire les choses, ce n'était pas celle d'Izis qui employait des termes beaucoup moins polis si jamais on le lançait sur le sujet. Mais voilà. Il voulait faire comme les grands, et surtout, comme Raeden, montrer que lui aussi était capable de réussir à des épreuvres et s'était donc réinscrit cette nouvelle fois. Sauf que là, il avait catégoriquement refusé de faire l'épreuve de force. En même temps, personne ne l'y avait forcé. Il s'était plutôt tourné vers celle de magie. Il ne savait pas ce qu'elle lui réservait mais il se disait que cela ne pouvait toujours être que mieux que celle de force. Et puis, il fallait bien qu'il développe un peu ses capacités. Depuis qu'il avait rencontré l'Immortel, on ne pouvait pas dire qu'il avait réellement l'occasion d'exercer sa magie, sauf pour devenir invisible et disparaître de temps en temps.

L'excitation et l'impatience étaient au comble chez le petit farceur. C'était à peine s'il arrivait à tenir sur place. Maintenant qu'il y était, il avait hate que les choses commencent et qu'il puisse se mettre au travail, quelque soit la tâche qui leur serait demandé, à lui et à tous ses autres participants présents. Ils étaient beaucoup ! Le gamin espérait qu'il aurait quand même une petite chance. Après tout, il n'était pas fort en magie, mais quand même, ça ne changeait rien à son comportement, il n'aimait pas perdre. Même si c'était pour passer un bon moment et se mesurer amicalement les uns aux autres, son côté sale gosse reprenait le dessus et n'acceptait aucune défaite de sa part. Puis les pensées de l'enfant furent chassés par le commencement des explications.


~ Wahou c'est trop classe ça, d'faire retentir sa voix comme ça dans toutes la pièces ~

A part quelques disgressions dans son esprit, il écouta tous les précieux renseignements éthérés des Aetheri. Il ne comprenait pas forcément tout au blabla mais il retenut l'essentiel. Un monde ! Il devait créer un monde à son effigie, ou l'inverse. Par contre, l'un des éléments de l'épreuve le choqua.

Mais c'est pas vrai ?! Pourquoi faut-il qu'il y ait toujours une menace de mort ou de torture dans vos épreuves ? Z'êtes vraiment pas sains d'esprits, vous, les Aetheri!

Mais avait même que quelqu'un ne puisse lui répondre, si tant soit peu qu'une personne s'en serait donnée la peine, voilà qu'il se retrouvait enfermée dans une pièce totalement noire. Le lieu de naissance et de vie de son nouveau monde s'ouvrait à lui.

Ah ah ! Et c'est parti!

Sans même qu'il eut à y réfléchir, une idée s'imposa à lui. Lui qui aimait s'amuser et passer du bon temps, une foire était tout trouvé ! S'asseyant par terre, il ferma les yeux. Cela ne servait pas à grand chose, vu qu'il faisait aussi noir que de l'encre ici, mais ça l'aidait pour sa concentration ! Par quoi allait-il donc commencer ? L'entrée évidemment ! Lentement, par volutes et par petites touches de peintures, comme si des milliers de petites lucioles venaient mettre leur lumière, un porche se matérialisa au milieu de la pièce. En bois simple, il mesurait presque trois mètres de haut pour deux mètres de large. Doucement, comme si un sculpteur invisible était en plein travail, la partie supérieure du porche devint ouvragée, pour laisser la place à des visages riant, à des ballons, des sucettes, tous entourant un seul mot « Bienvenue ».

Les yeux d'Izis s'ouvrirent brusquement et il sauta sur ses jambes pour faire le tour de sa porte. Il ne pouvait s'empêcher de sautiller, très fier de son travail, même si ce n'était qu'un début. Maintenant, il lui fallait faire le reste de la fête foraine. Retournant s'installer en tailleur, cette fois-ci entre les deux pilliers de bois, il se replongea dans sa concentration. Mais non. Il ne pouvait pas faire ça assis. Se redressant, il commença à caracoler devant lui, en faisant des gestes de la main à droite et à gauche. Il lui fallait maintenant un chemin et c'était exactement à quoi il s'attelait. On aurait dit un petit poucet qui semait ses cailloux à chacun de ses pas, comme si ses pieds étaient magiques et que des cascades de petites pierres s'écoulaient d'entre ses doigts. Il ne fit pas compliqué. Juste une allée, simple, droite, sur une quinzaine de mètre. A présent, il ne restait plus que les stands. Le mieux, sans quoi une fête foraine ne serait pas ce qu'elle était. Une fête la nuit, sous un ciel étoilé, avec des lampions pendant un peu partout.

Il y avait tellement de choix à ce qui s'offrait à lui que pendant quelques instants, l'esprit du jeune garçon se perdit dans les spéculations de toutes les possibilités. Il n'avait ni la patience, et surtout pas la magie, pour faire autant de stand que ses pensées lui proposaient. Il fallait qu'il fasse un choix. Un sourire malicieux et quelque peu malsain illumina son visage tandis que revenu au porche, il se tournait vers la droite ; ici serait le premier stand, à gauche en entrant. Comme s'il était un chef d'orchestre, il remua des mains et des doigts pour donner vie aux choses qui n'existaient pas. Des parois de bois sortirent du sol pour former une cabane, fermée seulement sur trois côtés. Au milieu, un pilori en bois massif, basique. Sortie des arabesques de magie apparut un homme, coincé dans ce pilori. Il fit la grimace lorsque des tartes à la meringue se matérialisèrent sur le petit comptoir qui fermait la cabane. Eclatant de rire, Izis testa de suite son invention et attrapant une tarte, il la lança à la face du prisonier. Coup de bol ou était-ce parce que c'était son monde, le desert attérit pile là où il l'avait voulu, dans la face de la victime de cette farce.

Riant de plus belle, le garnement entreprit de s'atteler à la suite de son œuvre. Juste à côté du lancé de tarte, dans le prolongement du chemin, se dessinait à présent un terrain de verdure d'une dizaine de mètre carré. Des piquets plantés un peu partout autour pour le délimiter. Juste de l'herbe, des lignes droites au sol et des sacs en toile de jute accrochés à des poteaux. Il n'était pas compliqué de comprendre les règles. C'était tout simplement un terrain de course en sac à patate !

Faisant volte-face, le génie regarda l'espace vide qui se trouvait à présent en face de lui, faisant dos au terrain de course. Ici, il voulait un peu d'action ! Et rien de tel que de faire du rodéo pour ça ! Tapant dans ses mains au rythme d'une musique que lui seul entendait, il fit apparaître des gradins entourant une cours circulaire. Deux escaliers permettaient de monter s'asseoir et d'observer le spectacle. Attelé au gradin, un étroit enclos dans lequel se trouvait un énorme taureau, harnaché simplement d'une lanière pour permettre aux téméraires et au fou de s'accrocher à la bête quand celle-ci serait lâcher. Le gamin tira la langue en faisant une pichenette à l'animal avant de l'abandonner à son triste sort.

Il ne lui restait plus qu'un seul endroit à faire. Le plus drôle et certainement le plus dur. Se frottant les mains par avance à ce qu'il allait faire, il érigea une maison à un étage avec l'image d'un énorme personnage en train de rire comme tympan d'entrée. Ici, se serait un palais, son palais. Mais pas n'importe quel palais, oh non. Celui du rire ! Le rez de chaussé était un labyrinthe de miroirs qui par un jeu de magie, déformaient la personne qui s'y refletait dedans. Tantot plus gros, tantot plus mince, ou bien soudain plus grand ou plus petit, avec des bras descendants jusqu'au sol, avec des jambes comme des échasses. Il y en avait partout autour de soi. Et enfin, on débouchait sur un escalier. Tandis qu'on le grimpait, une énorme araignée vous tombait dessus. En fait, elle était aussi inoffensive qu'un papillon, mais ça, on ne pouvait pas le savoir du premier coup. Elle-même rigolant, elle remontait sur sa toile après vous avoir fait peur, pour vous laisser passer. Puis arriver sur le palier de l'étage, ce dernier se mettait à bouger dans tous les sens alors que vous avanciez, pour se stopper soudainement. Le sol de bois laissait place à des carreaux qui faisait de la lumière et de la musique à chaque fois que vous posiez le pied dessus. Vous pouviez vous amuser à bouger en rythme pour faire une chanson ou un jeu de lumière. Et au bout, après avoir soudain été surpris par des coups de vent surgis de nul part, se trouvait un énorme toboggan qui vous ramenez au sol. Tel était la maison du rire du monde d'Izis.

Celui ci courut d'une attraction à une autre et soudain, regagna l'entrée ! Il fallait qu'il aille chercher Ed, Yulenka, Raeden et les autres pour qu'ils s'amusent avec lui. Il avait oublié que tout ceci n'était que temporaire, pour l'épreuve de magie de la coupe des Nations. Mais heureusement pour lui, son envie de faire partager à ses amis le sauva et il se retrouva soudain hors de la pièce, tout hébété.


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Mer 07 Oct 2015, 23:38

[CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss 412643Sanstitre1Papy
Papy, PNJ compagnon de Raeden
Niveau de magie : 2

Tient … une pièce toute noire. Qu'est ce que je fais ici moi ?! Je crois pas que j'étais venu pour visite les placards moi …. ah oui … je me souviens …. tient .. non en fait …. c'est repartit ! Ah oui ! Ca y est ! La compétition de magie ! Je dois créer mon monde !

Cela faisait bien un bon quart d'heure que l'épreuve de magie de la coupe des nations avait commencé. Et jusqu'à présent, l'antédiluvien n'avait rien fait. En fait, il venait juste de se rendre compte qu'il n'était plus dans la salle principale. En même temps, comme à son habitude, il s'était endormi en plein milieu du discours et venait seulement de se réveiller. Il n'avait absolument pas réfléchit à ce qu'il allait faire, mais en fait, ça ne changeait pas beaucoup d'avant. Puis soudain, il éternua..

Il me faut un mouchoir moi ! Où est ce que je vais trouver une épicerie dans le coin, moi?

De nouveau, le viel homme avait oublié où il se trouvait et pourquoi. Mais même si avec l'âge et le temps, il était devenu sénile et avait presque perdu sa substance de génie, la magie, faible, flottait encore en lui. Et elle, elle avait compris ce qui devait être fait, comme si elle avait une entitée personnelle. Oh, évidemment, cela ne pouvait pas être le cas … pas vraiment, non? C'était surement le subconscient de Papy qui avait tout enregistré et qui entrait en action. Car soudain, un paquet de mouchoir apparu sur une étagère … étagère qui appartenait à un meuble de rangement. Et toutes les tablettes de ce meuble ne contenait qu'une seule chose, diversifiée sous toutes les coutures possibles : des boites de mouchoir ! Des mouchoirs avec des petits papillons, des mouchoirs qui sentaient la rose, des mouchoirs avec des petits oursons, des mouchoirs sentant la menthe, des mouchoirs à carreaux bleus et rouges, des mouchoirs tout doux, des mouchoirs avec des petits chats, des mouchoirs avec des fleurs d'edelweiss et le must du must, des mouchoirs magiques qui font disparaître la morve … par contre, il ne vaut mieux pas savoir où elle va!

Oh oh, c'est trop bien ici ! Je vais peut être y faire mes courses … il me faudrait des nouvelles pantoufles. Et puis, il me manque deux trois trucs aussi.

Et comme par magie – parce que c'en était ! – un nouveau meuble fit son apparition, mettant à la vue de tous des centaines de pantoufles différentes. Il y avait les classiques évidemment, celles avec deux petits pompons qui tombaient de chaque côté, celles avec des moustaches comme si c'était un chat qu'on avait éventré et dépecé juste pour garder la peau, celles rembourrées qui donnaient l'impression de marcher sur des nuages, ou encore, celles qui vous chauffez magiquement les pieds, comme si vous étiez au paradis des pantoufles chaudes!

Nyaaaa, des p'tits chats!! Je les veux!!

En fait, avant même que son cerveau anorexique ne puisse penser aux autres affaires dont l'handicapé aurait besoin, le reste des étagères, des meubles et des rangements firent leur apparition dans une pièce qui n'aurait aucunement déméritait dans un petit magasin. Suivant le rayon des pantoufles, venait celui des couches ! Et oui, malheureusement, les vieux, surtout quand ils ont l'âge de Papy, ont plus que du mal à se retenir quand ça vient. Là aussi, il y en avait pour tous les goûts. Des protections de toutes les tailles, de toutes les textures, de toutes les coupes,, avec différents coloris, plus ou moins absorbantes. Et comme dans tout produits, il y avait ici aussi, le haut du paquet : des couches qui faisaient de la musique à chaque fois que vous lâchiez quelque chose dedans. Bah oui, quand on est vieux, on s'en rend pas forcément compte. Au moins, là, on est prevenu !

A chaque nouveaux tours de roues de chaise roulantes, tout un tas de trésors pour vieux apparaissait. Des couvertures chauffantes, des bouillotes pour main, pour pieds, pour tête et pour … vous savez quoi … Des dentiers qui mordaient tout seul, des fauteuils roulants à moitié décrépit ou qui faisaient lit et pot de chambre en même temps, des cannes qui frappaient ou qui marchaient toutes seules. Et bien sur, de la nourriture ! Des compotes avec tous les légumes et les plantes imaginables et inimagiblaes, des purées du même style, des soupes mélangeant des vermicilles, des machins marrons flottant et un tas d'autres trucs suspects.

Tout l'aagencement du magasin formait un U, tandis qu'extérieurement, ça ressemblait juste à … bah à rien en fait, parce qu'il n'y avait pas d'extérieur ! Juste l'intérieur, le lieu de vente ! D'ailleurs, quand Papy crut avoir finit de faire ses courses, il gagna simplement la porte … pour oublier juste après d'où il venait.


829 mots
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Jeu 08 Oct 2015, 18:33


Sa perception des autres participants, faite des bruits qu'ils pouvaient émettre, s’estompaient doucement. Les yeux clos, la rehla œuvrait avec douceur envers son propre esprit.

Sa création était non sans fin mais sans limites visibles, seulement celles ressenties par le visiteur qui oserait s'y risquer. Et s'il aurait pu s'avérer sombre et menaçant pour n'importe quel erre, pour elle, il n'était que toile vierge sur laquelle elle jetait son âme toute entière.

Sans temps, sans espace, seulement ce chant merveilleux berçant l'obscurité, murmures descendus des cieux, réels et multiples ou bien superpositions de tous ceux auxquels elle avait été conviée, même elle n'aurait su le dire, Les étoiles. Elles étaient omniprésentes, impossibles à ignorer et pourtant tellement délicates, comme autant de brins d'herbes frôlant les chevilles dénudées lors d'une promenade dans les champs, semblables à une douceur onirique à peine palpable et pourtant bien réelle. Ce n'était pas un fond, ce n'était pas un ciel, simplement une étreinte désincarnée dans laquelle elle entama une échappée, y avançant doucement alors que le bien être commençait à se développer dans son cœur.

Doucement, des présences agréables se firent sentir sans se dévoiler bien que familières sans qu'elle ait pu dire de qui il s'agissait réellement, simplement là, bienveillantes. Puis, à mesure qu'elle avançait, certaines d'entre elles se précisèrent, s'associant à des odeurs, des voix lointaines, des habitudes de mouvements traduites par des sons parfaitement reconnaissables... Il y eut ses amis les plus proches au temps où elle vivait encore parmi la troupe formée par son père. Des rires s'élevaient, comme des bribes de souvenirs intemporels, se superposant comme autant d'événements liés à chaque présence, chaque être. Les souvenirs les plus marquants partagés avec eux se manifestaient, lui donnant comme offrandes des éléments qui auraient pu être anecdotiques mais qui étaient, au contraire, ces déclencheurs de mémoire formidables qui pour certains, lui mirent les larmes aux yeux. Ils étaient multiples et dépourvus de gradation de temps, désordonnés dans un joyeux chaos de sons et de sensations, étourdissants... Inutile de tourner sur elle-même pour en apprécier la provenance, ils étaient simplement attachés à une présence sans espace, sans incarnation, des réminiscences splendides à en donner le tournis.

Quelle formidable sensation de pouvoir atteindre la moindre parcelle de sa mémoire grâce à ce lieu, à tous ces souvenirs dont elle avait presque oublié l'existence, ou simplement perdu conscience qu'ils étaient là, immuables, attendant d'être consultés pour être ravivés à la lueur de son "regard". Un instant, Mirari songea qu'il serait si simple de refuser de revenir à la réalité, tant se complaire dans cet univers était agréable, comme si sa vie n'avait été qu'un mauvais rêve, et qu'elle revenait enfin à ce qu'elle était réellement mais à ceci prêt que désormais, tout autour d'elle était... éternel et inébranlable. Une gerbe d'euphorie explosa dans son cœur, comme une solution au destin hostile qu'elle avait du et devrait encore endurer, si elle se perdait maintenant... Qu'elle décidait de rester... Plus jamais l'enfant qu'elle était à cet instant ne souffrirait. Une seconde de plus et elle n'aurait plus à faire semblant de se convaincre que cet univers était le seul qui puisse exister dans son vie,... Pour sa vie ..?

Brusquement, tous les rires cessèrent, la mélopée des astres s'estompa pour ne laisser que l'absence autour de la blanche désormais immobile, les larmes ruisselants paresseusement sur son visage crispé par l'effort que lui demandait cette épreuve, cette conscience entre la si mince frontière entre réel et irréel. Si elle était parfois à peine perceptible lorsqu'elle écoutait le chant des étoiles, ici, c'était un calvaire, un jeu cruel que de la garder en tête et d'accepter qu'il faille la respecter. Lâcher prise et se laisser perdre dans ce temps, cet espace, cet univers était, à ses yeux, pure lâcheté. Son caractère et sa volonté, qui l'avait poussée à se porter volontaire pour cette épreuve, lui interdisait tout écart, aussi distrayant ou agréable soit-il, elle en percevait désormais parfaitement les risques et le néant qui l'attendait derrière la façade de vie que lui offrait ce lieu... Traîtreusement attirant, voilà quelle était son épreuve à vrai dire, ou du moins, la première qu'elle percevait comme telle.

Un souffle, long et profond pour se replonger dans son esprit et en quelques secondes le chuchotement des astres reprit, enflant progressivement, toujours aussi mélodieux mais... Cette fois, la sensation n'était plus si agréable, plutôt comme plusieurs conversations entremêlées et à chaque moment où l'on commençait à en percevoir une avec précision, une autre venait la parasiter, empêchant d'y comprendre quoique ce soit.. Oui, là elle était dans son monde où la mélopée prenait un sens qu'elle se devait de comprendre, de saisir, et ce sentiment frustrant de l’échec lui revint amèrement en bouche mais elle se contraint à ne pas se focaliser dessus. A la simple idée que la puissance de ce lieu et de son esprit puissent à nouveau la pousser à abandonner mais cette fois en se servant de souvenirs désagréables lui tira un frisson d'anticipation qui ne fut pas suffisant pour lui faire perdre la maîtrise de ce qu'elle créait mais l'aidait simplement à se rappeler de respecter la limite invisible qu'elle s'imposait... Au moins, elle était désormais avertie, son propre esprit se jouait d'elle et se montrerait le plus cruel de ses adversaires.

Il lui fallait mesurer son appréhension et jongler avec son essence, se laisser suffisamment aller pour la laisser s'exprimer mais sans s'y perdre... Plus lentement que précédemment mais tout aussi concrètement, une nouvelle présence fit son apparition et les quelques secondes qu'il lui fallut à accepter de la reconnaître ne furent d'aucun secours face au choc émotionnel qu'elle du affronter.

Sa mère, celle qu'elle avait appelé maman, pas celle qui l'avait lâchement abandonnée à son premier souffle mais bien celle qui s'était évertuée toute sa vie à la protéger et à l'armer contre le monde... Elle était là. La berceuse fredonnée, brumeuse, la rendant si proche et si distante à la fois... Une bribe de parfum si reconnaissable à son nez, sa mère avait toujours confectionné ses propres soins...

- " Maman... ? " Sa voix étranglée était étrange et seul un coin à peine conscient de son esprit réalisait qu'elle s'exprimait avec son timbre d'enfant, comme si elle n'avait pas changé depuis ses six ans. La gamine aux cheveux emmêlés et aux yeux opaques tendait la main devant elle, douloureusement seule, glacée par l'émotion... Et puis il y eu la chaleur de sa mère, celle qui l'attirait contre son coeur pour continuer de fredonner tout contre son oreille cette fois, caressant sa tête de cette main pleine de tendresse alors que l'enfant ne retenait plus ses larmes. Même le chant des étoiles s'était adoucit, faisant honneur à celui de la femme de Shax, elle si forte qui avait su dompter un démon et si douce qu'elle savait soigner toutes les plaies du coeur...

- " Maman... " Toujours enfantine, sa voix était rassérénée, heureuse, ses doigts trouvaient les mèches si douce de la chevelure cascadant sur son visage et en enroulait une avec soin autour de ses  phalanges. C'était si doux... Mais le chant cessait, seules les étoiles continuaient leur mélopée mais si mélancolique d'un coup! Semblant pleurer un événement aussi inévitable que cruel... La petite gardait la tête collée à la poitrine de sa mère mais s'en décollait en levant un visage interrogatif vers elle, sous sa joue, sa peau était devenue glacée, son souffle s'était éteint, même son coeur battant si régulièrement un instant plus tôt avait perdu toute sa voix...

- " Mirari... Tu dois être forte... "

Ces paroles, elles les connaissaient, c'étaient celles qu'elle avait prononcées avant qu'elles ne se séparent, sa mère partant prêter main forte à son époux.

- " Elle est morte... "

Qu'est ce que venait faire la voix de Siran ici ? Ça n'avait aucun sens, cette phrase, c'est celle qui l'avait tétanisée pendant des jours entiers, murée dans un silence inébranlable à l'aube de leur errance à la recherche de son père.

- " Tu ne dois jamais dire que tu es notre fille... "

Ça n'avait aucun sens, pourquoi fallait-il que les dernières paroles entendues de la bouche de son père viennent à résonner à ses oreilles maintenant ! Dans un élan plein d'une volonté hors norme à ne pas croire à ce qu'elle entendait, à ce qu'elle savait être la vérité, elle s'obstinait à croire à cette étreinte, resserrant ses bras de nouveau adultes sur... Un amas d'ossements sales, terreux, bien trop friables sous ses doigts pour que l'inévitable puisse être évité... Ils tombaient en poussière contre elle dans un bruit feutré, qui sembla prendre en ampleur, si au départ, ce n'avait été que murmure de cendres, il en devenait assourdissant, comme l’assommante vérité qu'on lui aurait répété sans cesse en hurlant, pendant des heures durant...

Elle était morte, depuis longtemps, mais... Jamais elle n'avait pu la toucher, la sentir, la ressentir pour réaliser, elle avait préféré enterrer sa peine de ne pas avoir pu lui dire adieu, ne pas avoir été assez forte pour la venger et déposséder ses agresseurs de son corps, d'avoir été si tétanisée que Siran n'avait eut aucun mal à la dissimuler, à l'empêcher de la rejoindre sous les yeux de leurs poursuivants, ceux là même qui avaient réduit sa famille à néant...

La douleur laissait place à une brusque bouffée de colère, de frustration, lui donnant un tout nouvel élan pour s'extirper de cette scène. Ses souvenirs, les possibilités de la réincarner ici, d'oublier la réalité, autant de liens tentaculaires qui refusaient de la laisser partir. Mais elle se battit sauvagement contre elle même et sa propre faiblesse, dans un sursaut de survie et de fierté, elle parvenait à se défaire de ses souvenirs pour se tourner vers l'avenir, voilà tout ce qui importait et ce pourquoi elle était là. Pour devenir plus forte et ne plus jamais subir cette peine et cette honte...

Quand elle s'endormait sur le sol, rompue d'épuisement et d'émotion, elle murmurait encore un " Maman... " plein d'amour, comme une finalité à son passé et un nouveau pas vers le but qu'elle s'était fixé. Les paupières se fermaient pour un repos bien mérité alors que quelques larmes s'accrochaient encore à ses cils.
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Ven 09 Oct 2015, 17:37

[CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss 9126891752652Dfull1431066
Toble Rone
Niveau de magie : 12

Wahou ! J'm'attendais vraiment pas à ça comme épreuve de magie. En même temps, en y réfléchissant bien, je ne suis même pas sur que j'avais réellement réfléchit à ce que les Aetheri pourraient nous proposer comme mission. Puis, d'toute façon, j'm'étais inscrit, donc que ça m'plaise ou non, une fois qu'j'ai décidé d'y participer, bah j'le fais. Après, c'est sur que j'garantis pas forcément l'résultat. Créer un monde … comment qu'ils veulent que j'fasse ça, moi ? J'sais même pas comment qu'il est le monde, le notre ! … hm … Mais oui ! C'est ça que je vais faire ! J'vais leur montrer comment est mon monde à moi, celui que j'ai quand j'parcoure les terres du Yin et du Yang ! J'suis pas sur qu'ils comprendront vraiment, mais c'est pas grave. Au moins j'aurai essayé de leur partager mon expérience. La vie, le monde d'un aveugle, au moins pendant quelques instants. J'suis sur que ça va les destabiliser … ou peut être pas en fait, parce que ce sont quand même des dieux après tout ! Ils doivent en avoir vu et en savoir des choses, sur tout ce qui se passe ici et même ailleurs dans l'univers et dans d'autres mondes si y'en a.

Un monde sans image. Un monde de sensation. Je n'sais pas comment c'est où j'suis, mais je veux que ça soit tout noir, comme l'est ma vision ! Là ! Ce bruit ! Celui des grillons et autres criquets qui se reveillent dès la nuit tombée. Le battement de leur aile l'une contre l'autre formant cette stridulation si apaisante et si douce qui nous donne envie de nous asseoir dans l'herbe qui fut dorée au soleil toute la journée. Herbe dont l'odeur caractéristique monte lentement jusqu'à nous, jusqu'à nos narines pour nous faire imaginer les longues journées d'été. Notre main qui s'étend lentement pour trouver un meilleur abri et qui rencontre la douce irritation des épis de blé qui glissent et grésillent entre les doigts. Un tissu de rafraîchissement d'une eau claire et pure qui nous coule dans la gorge tandis que l'on se désaltère doucement. Le bruissement délicat d'une brise qui joue entre les feuilles d'un arbre comme pour leur souhaiter la bienvenue. Puis soudain, un changement dans l'air, comme si un courant électrique venait se frotter à nous, sans pour autant nous envoyer son jus. Un claquement autour de nous, le tonnerre qui se fait connaître, suivi du clapotement des gouttes d'eau qui tombent. Et cette odeur, cette senteur caractéristique d'une pluie d'orage que seule cette dernière peut dégager. La douceur du duvet de plume de Swiss qui vient se glisser entre vos mains et vos bras, comme pour se réchauffer, suivit de l'arôme et du goût d'un chocolat chaud qui descend entre vos lèvres pour vous réchauffer les entrailles.

Apprendre à se servir de ses sens et à les laisser découvrir le monde pour nous, à la place de nos yeux. Ce monde que je fais ne peut-il être destabilisant et enrichissant en même temps ? Si cela marche, alors je serai fier de moi, si un seul des juges ressort de cette pièce avec une nouvelle vision des choses.

Un doux refroidissement de l'air et tout à coup, cette sensation ouatée et fraîche sur la peau. Un flocon de neige puis un autre et encore un autre qui lentement rendent le monde plus endormi et plus étouffé. Comme pour contrebalancer cela, voici le crépitement d'un feu de bois, le claquement du bois sous la chaleur dans l'âtre de la cheminée, qui rassurent et nous donne envie de se lover à son pied. Les tourbillons d'une effluve de nourriture qui vient ravivre notre odorat. Celle d'une tarte qui cuit doucement au four et dont on sent déjà le sucré de la pomme chaude sur la langue et dans notre palais.

Et toutes ces choses qui rappellent une maison et une famille. Des draps fraîchements lavées qui vous envoient ces fragrances de plantes que l'on a utilisé pour les parfumer. Le croustillant d'un pain qui croque sous la dent et qui est encore tout chaud, à tel point que vous vous brûlez le bout des doigts, à le tenir, mais que vous ne pouvez vous empêcher de grignoter quand même car cela est trop bon. Puis, la ruguosité d'une main de travailleur qui se pose sur votre épaule pour vous féliciter et vous montrer combien elle est fière de vous. Tout ceci, juste des sensations, sans jamais d'images, mais qui font tellement de bien. Et …. Cette voix … ce chant et ce rire d'une mère et d'un père qui vous aiment plus que tout …


Oh .. P'pa … M'ma

Je sens les larmes coulées sur mes joues, et le salé de leur goût s'introduire entre mes lippes. Ils sont là, mes parents ! J'y crois pas ! Je les entends, je les sens ! Cette main ! Celle de P'pa ! C'est magnifique … c'est magique ….

Toble ! Toble ! Répond nous!

Qu'est ce donc ce bourdonnement qui me dérange et qui tente de chasser mes parents?!

Toble ! C'est Nasha ! Il faut que tu m'écoutes!

Nasha?

Il faut que tu sortes de là ! Sinon, tu vas mourir ! Sort!

Non ! Je ne veux pas …. nooon … sniiif … Pourquoi ? Pourquoi ? C'étaient eux ! C'était P'pa et M'ma!

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Lun 12 Oct 2015, 23:01






Il avait été mis au courant, il avait voulu y montrer son coeur et son savoir faire, il avait demandé à représenter sa race pour la magie, montrer que la seconde vie qui lui avait été offerte n'avait pas été vaine. C'est entouré de tous les prétendants au titre qu'un frisson saisit l'ange d'un respect et d'une admiration muette envers la voix qui s'adressait à eux. Il les priait tous, tous les jours, dès qu'il en avait besoin et croyait dur comme fer à leur clémence.
La brise l'emporta vers ses rêves alors qu'il nota la mise en garde avec la plus grande des attentions. Il ne fallait pas qu'il se perde, il avait promis de faire de son mieux et, même s'il ne revenait pas gagnant, il voulait revenir avec la satisfaction d'avoir donner le meilleur de lui-même, avoir laisser son âme parler, son coeur encore plus et sa magie tout autant.

La lumière l'éblouit, puis le noir le saisit. Il fut d'abord un peu perdu se demandant ce qui aller surgir d'entre ses mains, ce qui allait fuser de son esprit, et ce que son coeur façonnerait. C'est en fermant les yeux qu'il se rappela et les murs se dressèrent tout autour de lui. Des voix se firent bientôt entendre tout autour de lui et une brise fraîche vint caresser son visage.
Il se rappelait de ces odeurs, de ces voix, de la chaleur de ce soleil. Il était chez ses parents, la veille de son anniversaire.

Ouvrant lentement ses yeux, il revit la court pavé, avec quelques buissons et quelques fleurs bien arrangés. Un peu plus loin au fond, une cuisine ouverte où son père avec sa mère dépeçaient leur futur repas. Ils étaient si complice, il l'avait oublié.
Ses yeux se posèrent sur la porte d'entrée qui s'ouvrit en grand fracas. Les voisins revenaient de la chasse. Un sourire traversa le visage du jeune homme, il avait pensé à eux, à sa maison, à son enfance, à son rêve de la vie paisible qu'il aimerait avoir. Une vie de famille, une vie de sourire, de complicité.

Son coeur le serra et ses mains se posèrent devant ses yeux. Il couru, franchit la porte et tomba sur la salle de vie, petite, où trônait une table, une cheminé, quelques meubles et des chaises.
Un peu plus loin le couloir et les chambres ainsi que la salle d'eau.
L'ange voulait sortir de là, sortir et se réfugier dans un endroit où il ne penserait plus à eux, où ils ne lui manqueraient pas. Un endroit où leur rire et leur voix ne le hanterait plus ainsi.

Sa mère l'appela. Il couru de plus belle, poussa les portes et tomba dans sa chambre. Modeste, avec une fenêtre et un lit, un petit bureau dans un coin où reposait ses vêtements pour le lendemain. Son anniversaire, il ne voulait pas y penser, il ne voulait pas voir leur visage déformé par la peur, la tristesse, par la rage et les haines.

Ses mains bougèrent dans tous les sens devant lui, comme pour effacer ce mauvais rêve, cette étrange chaleur et douleur qu'il ressentait tout au fond de son coeur.

- Maman… papa…


Murmura l'ange, retenant un sanglot. Une belle femme châtain clair aux yeux vert, un homme robuste aux cheveux blond comme les blés et aux yeux de la nature. Voilà comment étaient ses parents, souriant, tendre et aimant. Il était fils unique et n'avait pour ainsi dire jamais manqué de rien. Ses parents étaient appréciés de leur voisin, et chacun s'entraidait toujours.

Aujourd'hui plus que jamais, ils préparaient les futurs vingt ans de leur fils. Un énorme gâteau avait été commandé, et la plus belle pièce de la chasse avait été réservée. Le quartier était convié. Sa mère s'occupait maintenant des décorations, et elle l'avait appelé à l'aider.

- Maman…

Murmura une fois de plus Zéphiel en relevant les yeux vers la porte de sa chambre où elle apparaissait. Il la suivit, sentit la chaleur de sa main et sa tête tourna. Il n'aurait pas cru se rappeler sa peau, son parfum, sa voix, ses regards. Tout était là, elle était parfaite, comme elle l'avait toujours été. Ils croisèrent son père et les adultes s'échangèrent un doux baiser avant qu'une main forte et rude vienne emmêler quelques mèches de cheveux de l'ange. Un sourire sur le visage barbu, un sourire bienveillant et emplie de fierté.

Sa maison était chaleureuse, un vrai cocon de bien être, un vrai sentiment de plénitude l'envahissait. Il finissait par oublier qu'il ne s'agissait pas de la réalité, qu'il créait ce jour, ce moment, juste pour revoir ses parents.
Il sentit la chaleur de son père et sa force. Il l'avait toujours impressionné, sans savoir pourquoi alors qu'il avait toujours été des plus patients et gentils avec lui, mais il restait son père.

- Papa…

Murmura l'ange.
Ses deux parents le regardèrent longuement, et son coeur manqua un battement. Il se rappela. Le lendemain, le sang, la terreur, la tristesse, le manque, le froid et un nouveau jour.
Se retournant, il vit la porte d'entrée de la maison.

- Je dois partir hein ?


Zéphiel n'avait pas envie de quitter la maison de ses souvenirs, pas envie de perdre encore ses parents, la maison de bois et de brique, la court chaleureuse soignée par sa mère, la cuisine généreuse, les discussions autour du feu de cheminé en plein hivers. Il voulait revivre tout ça, il voulait rester chez lui.
C'était loin d'être la plus belle maison du quartier, mais c'était sa maison, là où il était né, là où il avait donné sa vie pour la première fois.

- Papa, maman… je vous dis adieu, pour de bon cette fois.

Le coeur serré, les larmes aux bords des yeux, il poussa lentement la porte de sa maison qui n'était autre que la porte de la salle. Quand la lumière paru, différente, devant lui, il tomba à genoux et laissa ses larmes ruisseler sur ses joues, brillantes comme des diamants, douloureuses. Son coeur saignait, bien plus que son esprit.
Il avait recréé ce jour, cette univers, cette maison. Il en avait souffert mais sa raison, son souvenir dans le souvenir, l'avait guidé vers la sortie.
Ce qu'il avait fait de mieux ? Sans doute se rappeler l'essence même de son père et sa mère, et la chaleur de son ancien chez lui.

Les bras serrés contre lui, il finit par se laisser sombrer dans un sommeil réparateur. Sans sans s'en rendre compte, il avait usé de presque toute sa magie pour rendre le souvenir de ses parents si vrai, au point où il en ressentait encore contre lui leur douceur, leur chaleur et leur amour.

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Ven 23 Oct 2015, 22:14





La coupe des nations
Epreuve de Magie

> musique <




La coupe des Nations. Un évènement auquel je n'avais jamais participé avant. C'était l'évènement où toutes les races se réunissaient... C'était bien la seule raison qui m'aurait empêché d'y être présente, cependant l'on m'avait dit qu'il ne fallait pas le manquer. Mon amie, Anwen, y participait, et cela m'avait motivé. L'épreuve qu'elle avait choisie était différente de la mienne. En effet, j'avais choisi l'épreuve de magie, car mon instinct m'y avait conduit, et je ne saurais expliquer exactement comment. L'on vous attire, et vous vous sentez guidé, sans en être conscient. Et là, les autres races n'avaient plus aucune importance, même si je ne savais pas à quelle épreuve m'attendre, même si s'aurait été difficile de combattre ou de faire équipe avec l'un d'entre eux.

Par chance, le concours qui attendait tous les inscrits à l'épreuve de magie allait se faire individuellement. J'étais soulagée de cette annonce. Par conséquent, nous allions devoir nous débrouiller seuls, dans une épreuve qui me fit grincer les dents : nous devions imaginer un monde et le créer grâce à la magie. Je me laissais du temps pour assimiler l'annonce, ne sachant réellement que penser. Je devais réorganiser mes idées. Tout d'abord, je n'avais pas peur de ne pas avoir assez de magie, ou bien de ne pas créer un si grand monde. Ce qui m'angoissait le plus était le quoi. Quel monde allais-je créer? Et alors que je me posais la question, je fus soudain éblouie, puis je me retrouvais dans l'obscurité la plus totale.

Consciente que cela marquait le début de l'épreuve, je me demandais ceci : allais-je créer un monde reflétant la réalité? Ou bien un monde totalement à part? Un monde qui n'avait jamais été imaginé par n'importe quel Aether? Non, un univers entier, c'était bien impossible à créer, ou même imaginer, et en plus, ça aurait pris beaucoup de temps. Je ne pensais pas que l'épreuve pourrait durer des années. Mais peut-être étais-je capable de créer une petite partie de ce monde magique et imaginaire. D'abord, il fallait y mettre de la lumière, car je devais y voir plus clair, et ainsi que dans mes idées. En faisant ceci, je faillis me brûler. En effet, faire apparaître une boule de feu qui pouvait rester immobile, tournant juste au dessus de ma main, c'était bien quelque chose que jamais je n'avais réalisé auparavant !

Je vis le vide autour de moi. Je me tenais sur un sol inexistant, flottant dans une espèce de bulle me semblant géante et infinie. Elle devait être aussi grande pour laisser assez de place à chaque participant. J'étais bien incapable de l'utiliser en entier. Et c'est la panique qu'à cet instant que je ressentais, alors je décidais d'ajouter quelque chose qui m'était plus familier : le ciel. Je me limitais à un horizon infini tout autour de moi. Je n'avais pas encore la perception du proche ou de l'éloigné. Je créais un ciel étoilé, et j'essayais de placer une lune. Une version de Phoebe... Pour lui faire honneur durant la coupe des Nations, et représenter ma race. J'y ajoutais une couleur dominante bleue marine, presque noire, reflétant l'illusion de la nuit, ainsi que des espèces de nuages bleu ciel très discret.

Je flottais dans cette petite bulle magique, et plus j'ajoutais des éléments, plus j'avais l'impression qu'elle s'agrandissait. Ma boule de feu et moi paraîssions si minuscules face à la Phoebe imaginaire... Elle était magnifique. Je ressentais tant d'émotion que je pleurais et frissonais. Mais soudain, j'éprouvais une douleur atroce au crâne. C'était sûrement de la fatigue, car l'énergie que je devais canaliser pour user de ma magie était importante. Je ne savais pas combien de temps il me restait, et je me demandais s'il était permis de prendre un repos, malgré la limite de temps qu'il devait me rester. Alors je m'endormis, histoire de reprendre quelques forces. Je rêvais. Et lorsque je me réveillais, je n'arrivais pas à me souvenir de mon rêve, tant mon sommeil était profond. Alors je sentais la pression m'envahir et j'avançais dans mon travail.

Je voulais étudier Phoebe en profondeur. Me rappelant son histoire, que je jugais émouvante, et qui prouvait son existance, je décidais de faire comme elle. Ce qu'elle avait voulu faire était de prouver son amour envers la Terre. Et moi, je donnais mon amour à une Phoebe imaginaire. Je voulais lui donner son apparance originelle. Personne ne savait à quoi elle devait ressembler à cette époque. Alors, j'essayais de m'inspirer de son état actuel - que je ne pouvais apercevoir que de loin, en réalité - et de l'améliorer. Pour se faire, je rapprochais cette Lune de moi. Elle paraissait si énorme... que je m'enfonçais dedans. Finalement, la bulle dans laquelle je me trouvais, c'était elle. Et je me trouvais dans un lieu encore une fois simple, un lieu qui nous donne envie de le modeler. Je fis aparaître des animaux, plus particulièrement des faucons, ce qui sera ma signature dans cette épreuve car mon totem était celui du faucon. Parmi eux - ils n'étaient pas nombreux, seulement moins de dix - l'un correspondait parfaitement à l'apparence de mon totem : plumes blanches et noires, bec jaune et yeux noirs. Un des yeux laissait apparaître une cicatrice, celle que j'avais même sous la forme humaine.

J'ajoutais deux arbres, et un petit lac, ainsi que des lucioles partout. Le lieux restait toujours obscur, car pour moi ajouter de la lumière n'était pas une chose si évidente. Ce petit lieu tranquille permettait aux faucons d'avoir un espace leur étant privilégié. J'observais la scène avec un sourire. Et soudain, je sentis mon totem forcer une transformation. J'essayais à la fois de continuer mon travail et contrôler mon totem. C'était très difficile, et travailler sur deux éléments au même moment puisait mon énergie. Mais, presque au bout de mes forces, je me transformais. Etant habituée, je ne sentais presque pas la douleur des ailes qui poussaient dans mon dos, ainsi que les griffes sur les mains. Mais comment pouvais-je utiliser ma magie avec cette transformation ? L'excès de magie pouvait-il réellement m'amener à me métamorphoser?

Alors le caractère curieux de mon totem m'emena à la rencontre de ma propre création. J'allais vers mon étang et vers les autres faucons, que je considérais comme ma famille. Et là, je me sentais merveilleusement bien. Les faucons volaient autour de moi alors que je me tenais sur une branche d'arbre, observant la scène merveilleuse. J'y croyais, vraiment.. Mon totem me possédait, et je ne m'en rendais pas compte. C'était trop beau, et là était le piège de ma création. J'étais victime de ma propre illusion. J'oubliais la compétition, et je restais transformée, ce qui demanda mes dernières ressources d'énergie et de magie.

Je perdis conscience et connaissance, et je m'évanouis devant le spectacle.

❧❧❧

1105 mots.
Merci pour ce rp, il est vraiment awesome j'y ai travaillé pendant un petit moment, j'avoue que j'ai eu du mal à trouver une idée :D
Pour un petit résumé, Zaphira se trouve dans un vide total, une sorte de petite bulle, et elle imagine Phoebe, un lieu dans Phoebe, vraiment simple vu le peu de magie que j'ai ^^, puis elle crée ajoute environ 5 animaux, un petit lac et 2 arbres. Soudain son totem tente de la transformer, et elle n'arrive pas à contrôler ceci, donc la voilà métamorphosée. Elle se retrouve victime de sa propre illusion, trop parfaite (voilà le gros défaut et la faiblesse de la création). Ayant usé ses dernières ressources de magie, elle perd connaissance et s'évanouit.


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Image by FugasCZ
 
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Jeu 05 Nov 2015, 19:39


D’un esprit rêveur s’esquisse les premiers traits de la création éphémère. Accroupie entre les ténèbres de cette grande pièce plongée dans le noir, la Sirène réfléchissait, un léger sourire sur ses lèvres pourpres. Elle avait souvent été la muse d’artistes romantiques et utopistes, allant jusqu’à accorder sa main à l’un d’entre eux pour finir par sceller son destin de la pire façon qu’il soit, mais elle n’avait jamais manqué d’inspiration pour ses propres réalisations. Si elle mettait d’ordinaire son imagination au service de desseins frémissants, elle savait les employer à des fins plus sages et chimériques. L’Âme du Mal excellait dans l’art d’enchanter et de plaire, c’était comme une seconde nature qui lui collait à la peau, un besoin de paraître Ange pour mieux frapper en Démon. Il lui suffisait de mettre de côté le feu qui brûle dans son âme, le temps de façonner ce monde qui serait à la fois si proche et si loin d’elle. Un jour, elle avait fait un rêve, un très joli rêve. Elle avait simplement envie de le revoir. Dans un souffle, la jeune femme ferma les yeux. Elle n’avait pas tant besoin de voir que de ressentir. Elle maîtrisait parfaitement la puissance déraisonnable de sa magie, ne faisait qu’un avec elle depuis bien longtemps. L’essence nacrée de ses enchantements n’avait aucun secret pour cette Sorcière des Mers. Doucement, Vanille se mit à tapoter ses longs doigts pâles sur ses genoux, au rythme d’une mélodie de son peuple qu’elle chantonnait les lèvres closes. Le plancher ondula lascivement à la cadence de ses battements. La pénombre s’éclaircit, jusqu’à devenir nuances et dégradés de bleu et de gris. Entre mer et air, la frontière était subtile, estompée par des jeux d’ombre et de lumière. Ces tons de perle et de saphir étaient le support de son ouvrage. Puis l’eau se mit à trembler, transpercée par des roches granuleuses qui s’élevaient paresseusement, peignaient avec tranquillité un paysage à l’irrégularité harmonieuse. Des plateaux les plus hauts naquirent des cascades, que l’on aurait juré être pluie de diamant et gouttes de cristal tant l’eau était claire, limpide et scintillante. Des troncs nus poussèrent sur la pierre, les racines serpentaient entre les fissures. Dans un grincement sourd, les branches grandir et de petites feuilles vertes les habillèrent, le tableau orné de fleurs rouges et blanches au parfum sucré. Le brouillard se leva, devenant peu à peu une brume mystique qui noyait la région pour ne laisser apparaître que le sommet des pics. L’océan ne se voyait plus mais se devinait seulement, à cette fragrance de sel qui chatouillait le nez et le bruissement des chutes qui rejoignaient les flots glacés. La voûte se gorgea d’épais nuages blancs aux reflets roses, comme si l’heure tardive éclairait l’horizon des couleurs chatoyantes du crépuscule. Quelques étoiles brillaient distraitement, tantôt dissimulées par le coton nébuleux, tantôt libres. La scène prenait forme, et Vanille en avait terminé avec l’aspect naturel de sa création.

Perchées entres les roches et les cascades, quelques bâtissent apparurent. Parfois hautes et minces, parfois larges et basses, elles rivalisaient de style et de forme mais dressaient une peinture équilibrée et ravissante. Les pierres rouges et les toits noirs et allongés des édifices ajoutaient du caractère à l’ensemble, et les lueurs des fenêtres laissaient présager d’une vie qui rendait d’autant plus réelle l’illusion. De larges terrasses bordées de parterres de fleurs lumineuses réunissaient parfois quelques demeures proches les unes des autres. Des barques patientaient, enchaînées à un plot en fer forgé décoré de fleurs et de reptiles. Un immense pont liait les deux rivages et l’on s’illustrait parfaitement les longues balades que les amoureux d’un soir feraient, flânant dans ces terres idylliques où tous les rêves, même le plus insensés, semblaient permis. Quelques flammes s’allumèrent soudainement parmi les herbes folles, pour s’envoler tendrement dans les airs. Des dizaines et des dizaines de lampions illuminaient à présent les cieux, comme si l’on était jour de fête. Des oiseaux virevoltèrent près des lanternes dans un gazouillis satisfait, l’air de signer l’avènement des créatures. Une ou deux biches pâturaient paisiblement dans les bois. Un chat dormait sur les combles. Des chiens aboyaient. Des petits rongeurs se faisaient discrets pour échapper à d’éventuels prédateurs. Tout prenait forme. Vanille rouvrit enfin les yeux. Souriante, elle croisa les bras, glissant son menton sur ses mains jointes et admira ce qu’elle avait fait. Elle était à la fenêtre d’une maison, à l’intérieur même de celle-ci. Elle jeta un coup d’œil aux meubles de bois sombres qui sublimait la pièce. Il y avait quelques tentures mais le tout était épuré, comme elle aimait. « Tes rêves sont toujours très révélateurs. » se moqua une voix qu’elle ne connaissait que trop bien. « Épargne-moi l’analyse de celui-ci. » soupira-t-elle. Cole s’assit près d’elle, la mine toujours aussi ravageuse. Il était tellement bel homme. « Sais-tu quel est ce lieu ? Sais-tu ce que tu as vu ? » - « Non. Ne me gâche pas la surprise. » Il rit. « Loin de moi cette idée. Est-ce que ça te plait ? » - « Beaucoup. Toutefois … » Incorrigible perfectionniste qui se perdait dans sa propre minutie, Vanille corrigea le moindre détail, soigna la plus petite broutille. Elle voulait que tout soit parfait. Elle se l’exigeait. Combien de temps passa-t-elle à peaufiner son monde ? Elle l’ignorait, perdant la notion des heures, des minutes et des secondes. Seul importait l’idéal et la pureté de son œuvre. Au loin, des dragons fendirent le ciel. « Vraiment très révélateur. » répéta le Professeur qui n’en finissait pas de s’esclaffer. « Pourrais-tu te taire ? » maugréa la Khæleesi en levant les yeux. « Pardon pardon. » feignit-t-il de s’excuser en faisant de grands gestes.

Vanille contempla un instant cet homme, ce Maître du Temps tellement agaçant qu’elle avait toléré dans sa vie, ce Magicien si perturbant qui prenait un malin plaisir à la contrarier. Ce qu’elle avait sous les yeux, ce n’était pas son époux. Il était bien trop docile, trop raisonnable et pondéré. A l’image de ce qu’elle aimerait pour mieux le contrôler. Il n’était pas réel. La Sirène soupira. Elle avait failli oublier qu’elle devait quitter cette épreuve. Accordant un dernier regard à ce qu’elle avait créé, elle tourna les talons, toujours aussi songeuse. Ce lieu existait-il réellement ? Il lui tardait de découvrir la vérité. Il était merveilleux et fabuleux mais avec cette saveur de réelle pour les terres du Yin et du Yang. L’enquête ne faisait que débuter.

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Jeu 19 Nov 2015, 17:25



L'univers entier posa son regard sur sa silhouette chancelante, maladroite, presque titubante tandis qu'elle se mouvait avec peine. Se retournant pour saisir l'opportunité de quitter l'endroit où l'on venait de la confiner dans la précipitation, seule une brise désagréable répondit à son appel à l'aide, terminant sa course dans sa chevelure dorée à la fine fragrance sucrée, s'éclipsant dans son dos. Ô, seuls les idiots n'hésitent pas, se lancent dans l'inconnu avec une pure conviction de victoire. Un vague sourire arqua les lèvres de l'Elfe, avançant à tâtons dans les ténèbres qui l'engloutissaient complètement, posant le bout de ses doigts sur les parois l'entourant et lui bloquant le passage. Une parole sage d'un homme éclairé et vertueux aux responsabilités maintenant disparues qui, malgré son absence, continuait de la soutenir. Avait-elle le droit de faillir aujourd'hui sous une fidélité si probante, de céder aux plus grands caprices qui la torturaient nuits et jours devant un peuple aux yeux écarquillés ? Ses traits parurent s'apaiser, s'adoucir, alors qu'elle arrivait au bout de cette immense pièce vide. Les Aetheris n'avaient aucune pitié envers les mortels, Mircella ne l'ignorait point, loin de là. Alors pourquoi cherchait-elle encore des excuses, des sous-entendus là où il semblait évident qu'il n'y en avait pas ? Posant son front contre la surface froide et rugueuse du mur, elle libéra la tension qui crispait ses muscles et laissa un soupir s'échapper de l'entre ouverture de ses lèvres. Il était l'heure des vérités.

Gracieusement, de faibles lumières se mirent à danser autour de ses contours, redessinant un milliers de fois ses courbes harmonieuses. Démarrant leur course au creux de ses mains fragiles et tremblantes, elles s'envolaient une à une, dans un rythme si coordonné que l'on aurait pu croire entendre une mélodie donner la cadence, battre la mesure de ses respirations rapides qui se mirent à résonner en un unique son. Les lucioles, pâles, offrirent toute leur attention à l'être sylvestre qui gardait les yeux clos, infiniment concentrée. Si éphémères, si délicates, mais brillant de toutes leurs forces, se battant pour survivre, dans un ultime battement de cœur. L'éternité sembla s'attarder sur sa personne, l'emprisonner dans une étreinte aussi chaleureuse que glacée, la forcer à courber l'échine, ce qu'elle fit sans plus de résistance. Le long de son corps glissa contre ce qu'elle pensait encore être une paroi, et un contact brûlant la ramena à la réalité. « Tu ne te bats pas plus longtemps ? ». Un électrochoc la parcourut, et un frisson fit vibrer son épiderme. Elle ne répondit pas, perdue dans ses propres pensées. « Tu vas te laisser succomber, disparaître dans un écran de fumée ? ». Le ton de sa voix se cassait, se brisait en milles morceaux à chacune de ses impulsions, ne devenant plus que des gémissements à peine perceptibles.

L'Elfe refusait d'ouvrir les yeux, de regarder ce monde issu de ses songes en face. Elle se voilait, fuyait son subconscient de peur qu'il ne l'entraîne au fin fond des enfers. « Ne viens plus me parler de paix intérieure. ». Saisissant sa main, elle vint entrelacer leurs doigts. « Tu ne daignes pas même plonger ton regard dans le mien, et tu voudrais que je t'accorde mon pardon ? ». Un silence de plomb tomba sur sa création, avant qu'un sanglot isolé ne vienne le chambouler. « Je n'ai aucun mensonge à proférer à ton égard, Julia. Je suis coupable. ». Elle la sentit échapper à son emprise, et se referma doucement, se recroquevillant sur elle-même, laissant son univers prendre les couleurs qu'il désirait sans imposer une quelconque volonté. Elle se sentait prise de soubresauts, mais ne décelait pas une moindre particule d'eau rouler sur sa peau rougie par le froid. Qu'était-elle devenue ? « Tu as tout perdu. ». Mircella serra les poings, enfouissant son visage au creux de ses genoux. « Et au lieu d'essayer de récupérer les morceaux, tu les disperses dans l'océan. ». Qu'y avait-il à répondre à de telles accusations ? Sans doute un milliards de mots, d'expressions diverses et variées, peut-être même des injures de toutes sortes. Mais la jeune femme restait murée dans un silence immuable, hermétique aux remarques cinglantes de la défunte. « Les plumes de ses ailes pourraient donc se dérober sous tes yeux ? ». Elle se tût, une fois de plus. « Tu es lâche. ». Elle renonça.

Et des bras vinrent l'entourer, de toutes parts. Réconfortants, aimants, apaisant la moindre de ses peines, les transformant en une immensité de joies toutes plus singulières les unes que les autres. Passant une main dans la chevelure immaculée de sa compagne, et gratifiant l'être céleste d'un baiser sur le front, elle profita de leur ultime contact, du bonheur infini qu'elles lui transmettaient. Leur présence était autant de délices qu'un fin gourmet s'attelant à la préparation de pâtisseries, autant de prospérité qu'elle désirait en offrir à son royaume tout entier. Et lorsque son regard se rouvrit enfin sur l'illusion qui la berçait, elle fut aveuglée par une lumière au loin où se distinguait clairement une silhouette qu'elle reconnut en un claquement de doigts. Sa poitrine se souleva, et les étoiles de son ciel imaginaire vinrent converger vers elle. Les lucioles s'évanouirent. Son existence même justifiait ce monde. Un soupçon de nostalgie la gagna alors qu'elle posait un pied confiant sur le sol empli de dégradés rosés que son cerveau avait mis en place. Elle se souvenait de chaque détail. Au moment où elle l'avait rencontrée, sa vie avait changé. Tout ce qu'elle voyait, tout ce qu'elle entendait, tout ce qu'elle ressentait.. Le paysage entier avait commencé à prendre des couleurs chatoyantes. L'Elfe saisit sa congénère par les épaules, et s'en approcha lentement. Trop doucement pour que cela soit supportable, mais trop rapidement pour contrôler son désir de calfeutrer cet instant. Les étoiles se remirent à briller comme au commencement. Tout se mélangea dans un art abstrait, une aquarelle dissonante et dérangeante. Lumi était un renouveau. Son renouveau qu'elle se gardait de confier à qui que ce soit. Son précieux trésor que nul n'avait le droit d'approcher. Sa raison d'être étincelait de milles feux, et cela lui suffisait amplement. Le monde pouvait s'écrouler sous le poids de l'amour qu'elle lui portait, car elle représentait tout à ses yeux. Le plus petit de ses échecs et la plus grande de ses victoires. Elle pouvait parfois être si immature, si enfantine. Se transformer en une véritable boule de caprices. Mais qui s'en préoccupait? Mircella perdit pieds. Rien d'autre ne comptait à présent...
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Dim 22 Nov 2015, 15:52


Egarée dans ses propres sensations, mêlées d’incompréhension et d’oppression,  la Magicienne contemplait d’un œil rêveur l’obscurité silencieuse dont elle était prisonnière, ce noir calme et inquiétant qui étouffait sa lumière dans un trait d’arrogance et de moquerie. Dans un frisson, elle serra davantage ses jambes près d’elle. Ironie palpable d’une situation qui ne faisait que s’empirer, Tomoe regrettait déjà cette idée, qui pourtant lui avait paru bonne. A force de s’acharner à démontrer ses vertus, elle ne faisait que renforcer les suspicions et les doutes. Personne ne croyait en la blancheur de son âme, la condamnant sans procès pour l’ériger en traitresse à son sang. La jeune femme ne leur en voulait pas de croire au mensonge. Il avait été soigné et étudié pour paraître parfait, par des mains plus habiles que les siennes. Qui oserait prétendre que la pupille damnée de l’incomparable Archimage Ashiril dont il avait lui-même reconnu la déchéance dans le mal, que la femme qui vivait depuis près de six ans dans l’une des plus prestigieuses et abominables lignées sorcières, que l’épouse du fils d’un Chancelier des Ténèbres qui portait d’ailleurs son enfant, était en réalité une Mage immaculée enfermée dans un complot trop grand pour elle ? La moindre de ses tentatives, qu’elle mit en œuvre pour prouver ce qu’elle était, fût un échec harassant. On ne la croyait pas. On ne la laisserait pas plaider sa cause à la Reine, d’autant plus depuis la révélation des infidèles qui profanaient les rangs du gouvernement de Caelum. Tomoe avait cru qu’elle parviendrait à semer une trace d’équivoque en représentant son peuple lors de la Coupe des Nations. Son oncle, dans l’expression d’un jeu toujours aussi consciencieux, s’était empressé de réagir à l’annonce de sa participation pour moquer la tentative. Ses efforts étaient vains. Tant que les Morrigu et les Borgia s’appliqueraient à la peindre en Sorcière, ce serait tout ce qu’elle était. Tomoe soupira, les lèvres tremblantes à l’idée qu’elle passerait sa vie sous la coupe d’Elias et d’Hector. Des pensées de simplicité lui effleurèrent l’esprit. Seulement, elle n’était définitivement pas assez courageuse pour mettre fin à ses jours. Quant à abandonner l’épreuve de la Coupe des Nations … C’était un dessein séduisant. Peut-être qu’Antigone serait plus douce à son sort si elle ne faisait pas l’affront de se battre pour l’éclat des Magiciens. Poings serrés, elle chassa cette idée. Elle irait jusqu’au bout.

Ce n’était qu’une pâle et douce lueur, une pointe de couleur fébrile dans l’infinité de la pénombre. Rêveuse, Tomoe scrutait ce grain de lumière dont la forme particulière rappelait un trou de serrure. Dans un craquement, la porte s’entrouvrit, dessinant sur le vieux parquet usé aux arabesques chaotiques un couloir lumineux. De cette empreinte de clarté naquirent les contours évasifs d’un mobilier, les courbes subtilement mises en valeur par le jeu des ombres. De ci et là, on reconnaissait les lignes d’une antique armoire bancale, les bords d’un lit défait ou la forme de plusieurs peluches entassées dans un coin. C’était une chambre d’enfant. La Magicienne s’accorda plusieurs minutes de répit, qu’elle passa à observer sa création diffuse. Souvenirs tendres d’un passé lointain, la pièce était plus qu’un travail d’imagination. C’était sa chambre, celle où elle était née, celle où elle avait passé ses meilleurs jours. Sans se relever, la jeune femme s’approcha de la porte. Elle était à peine ouverte. Cependant, elle ne prit pas le risque de l’ouvrir davantage, prise de l’étrange sensation que le rêve se briserait et qu’elle devait être la spectatrice secrète de son propre monde. Elle jeta un coup d’œil à travers l’ouverture. Elle ne discernait pas grand-chose de l’autre salle. Lentement, elle dessina le sol en bois et un grand tapis fait de rouge et d’or. Si elle ne voyait pas la cheminée, elle entendait les bûches crépiter et l’étrange chaleur d’une infinie douceur de leurs flammes, qui à elles-seules éclairaient son illusion entière. Un fauteuil au velours qui paraissait avoir traversé les âges s’ajouta au tableau. Les bras en chêne sculpté dans une forme florale lui étaient familiers. Jamais elle n’aurait pu oublier la maison de ses parents. A cette époque, elle était si heureuse. Un homme aux cheveux bruns s’étira, dernière création de la Magicienne qui laissait libre court à ses sentiments. Il lui tournait le dos et elle n’apercevait que l’une de ses mains, sa chemise blanche et sa tignasse désordonnée. Son cœur eut un raté et la jeune femme s’éloigna de la porte comme un chaton effrayé. Elle croyait voir son père. Bien sûr, elle ne conservait qu’une image nébuleuse de cet homme qu’elle avait si peu connu. Néanmoins, elle était sûre d’elle. Sans surprise, elle se mit en tête de représenter sa mère, cette Ange si vertueuse qui l’avait tant aimé.

D’abord, il n’y eut qu’un léger bruit de pas, cliquetis délicat des talons sur le parquet. Puis elle apparut. Grande et mince, elle portait une robe bleue d’une grande simplicité, un ruban blanc noué à la taille. Ses longs cheveux rebondissaient au rythme de sa démarche, les boucles parfaitement dessinées. C’était ce que Tomoe préférait chez elle, ces boucles blondes qu’elle avait hérité d’elle. Doucement, la jeune femme se glissa près de son mari et ils rirent. A la tendresse de leurs gestes, l’on devinait aisément que l’homme portait dans ses bras son enfant. « Moi ? » se demanda Tomoe, sans oser prononcer le mot à voix haute. La Magicienne resta longtemps devant cette porte presque fermée, à se tordre dans tous les sens pour mieux apercevoir ses parents, dont elle avait quasiment oublié être la créatrice éphémère de cette représentation idéalisée. La situation lui échappait, à l’instar de sa magie qu’elle contrôlait tout juste, sans comprendre les dérapages de ses dons et de son esprit chancelant. Tomoe se complaisait dans ce cocoon façonné de toutes pièces. Ses mains blanches posées sur le mur près de la porte, elle continuait à admirer les deux amants qui s’extasiaient devant le fruit de leurs amours. C’était un moment banal, mais terriblement important aux yeux de la jeune femme. A quoi bon s’enfuir d’un petit refuge aussi paisible ? Peu à peu, elle se laissait piéger dans l’illusion, et la création commença à dévorer sa créatrice. C’est alors que la mère, comme attirée par un petit rien sur lequel il n’y avait pas de mot, tourna légèrement la tête. Tomoe cessa de respirer. Les yeux de la mère. Ces yeux étaient bleus. Ceux de Lucrécia Tenshi n’étaient-ils pas verts ? Troublée, elle osa s’approcher au plus près de l’issue pour tâcher d’en apprendre un peu plus. Ce visage n’était pas celui de sa mère. C’était le sien. Ce monde onirique qu’elle s’était inventé n’appartenait pas à son passé mais à ce qu’elle aspirait pour son avenir. Tremblante, elle posa ses mains sur son ventre. Comment avait-elle pu oublier qu’elle était enceinte ? Elle voulait le meilleur pour son enfant, être une bonne mère, tout faire pour se détacher d’Elias et de sa famille pour que son bébé soit comme elle, et pas comme eux.

Nauséeuse, la Magicienne recula, ravalant ses sanglots. Elle ne voulait pas fondre en larmes, elle ne le devait pas. Cela n'empêcha pas les perles salées de déborder et rouler sur ses joues blêmes. Doucement, elle se frotta les bras. Elle avait si froid. Depuis combien de temps était-elle là ? La tête embrumée, le corps meurtri et l’esprit ravagé, elle sortit. Elle n'aurait pas dû venir.

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Lun 30 Nov 2015, 00:58

Monde personnel
Élone


Figée sur place, la Chamane avait peur, comment s’était-elle retrouvée ici ? Comment avait-elle fait pour quitter le confort de la hutte de Nihe ? Elle se souvenait de s’être étendu au soleil tout près de Fen’Harel, elle se souvenait que Fenris n’était pas bien loin d’elle, cachée dans les ombres des grands arbres de la forêt. Mais ici, c’était une toute petite pièce de blanc. Elle avait peur de rester ici, de ne plus jamais sortir, elle n’avait jamais été bien bonne avec les endroits clos, elle était une fille de la nature, elle n’était faite pour être enfermée entre quatre murs de pierre. Mais il n’y avait pas que ceci, la voix qui s’était exprimée, cette voix qui lui avait dit de créer son monde, de leur montrer de quoi elle était faite. Elle n’avait pas envie de leur montrer son petit monde, cette petite bulle de confort qui était le sien. C’était son endroit secret, son lieu de paix qui l’aidait dans les moments le plus dur. Elle se sentit trahit d’une certaine manière, mais en même temps, elle ignorait pourquoi. La tristesse finit par prendre le dessus, laissant jaillir des larmes de ses yeux, elle ignorait comment sortir d’ici et le stresse de peut-être rester ici à vie lui fit piquer une crise d’angoisse, si quelqu’un de compétent aurait été présent, il aurait compris que la petite dame était une personne claustrophobe.

Après avoir frappé dans tous les murs, criés à en perdre la voix, à supplier qu’on la fasse sortir, elle se retrouva roulée en boule au sol, les bras autour de ses genoux replier contre sa poitrine, le visage enfoncé dans ses derniers à pleurer à chaude larme. Elle ne s’était jamais sentit comme ceci confiner avec elle-même et rien d’autre que son pouls qui battait la chamade. Elle voulait la chaleur de Harel, la présence de Fenris, la solidité de Nihe, la quiétude de la forêt, la mousse sous son corps, le vent qui faisait danser les feuilles d’arbres, les insectes qui butinaient les fleurs, les oiseaux chantaient leur joie. Elle voulait l’humidité de la terre, la froideur de la pierre, la douce végétation qui remplissait chaque endroit de leur petite maison. Elle désirait l’écorce des arbres, les racines pour s’étendre tout au creux et oublier ses problèmes et ses peurs.

Sans le réaliser, l’endroit autour d’elle commença à ce modeler, offrant d’abord une plaine nue et un ciel bleu clair. Tandis que de rares buissons prenaient place en poussant à une vitesse folle. Mais l’exercice d’user de la magie offerte l’épuisa bien rapidement. Elle s’endormit donc rouler en boule. Quand elle se réveilla, le choc fut moins brusque, ce n’était plus des murs vides qui l’entouraient, mais plutôt ce qui ressemblait à une plaine. Assis à même le sol, elle sentait toujours la fatigue marquer son corps, mais elle réalisa qu’il y avait quelques petits pouces d’arbres qui avaient pris racine ici et là.

Autour des bébés arbres, se trouvait un tapis de mousse et de trèfle. Des fleurs sauvages commençaient à prendre place ici et là d’une manière timide, toute petite et frêle. Malgré le fait qu’elle avait dormi, elle se sentait toujours faible et épuisée, mais elle avait bien moins peur. Elle toucha l’herbe sous ses doigts, presque doux et agréable, la texture moelleuse était presque identique à de la vraie verdure, mais l’elfe sentait la différence. Étirant un bâillement, elle s’étendit à nouveau, la fatigue et l’épuisement à son comble, tombant dans les songes éphémères de son être.

C’était pendant qu’elle dormait que son monde se créait, c’était comme une barrière protectrice mais inconsciente. La nature semblait continuer son œuvre, mais à une vitesse phénoménale. Son esprit n’avait fait que planter les graines de la nature et elle ne faisait que pousser naturellement, mais sa magie et sa force vitale continuaient de nourrir ce paysage qui grandissait à vue d’œil. Mais tandis qu’elle dormait, elle ne se reposait pas réellement, quand elle se réveillait, l’épuisement était toujours présent, les cernes marquaient de plus en plus les yeux de la Chamane, elle semblait même avoir perdu un peu de poids. Son regard avait perdu de leur étincelle, mais le cœur d’Élone était toujours un peu plus heureux à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux, la plaine avait laissé place à une jeune forêt, plus mature et enfin adulte.

Elle ignorait combien de temps qu’elle était ici, mais elle était dans un état second ou elle manquait de nourriture et d’eau. Son coin de forêt avait l’air un petit peu mystérieux, mais ce n’était pas encore ce qu’elle désirait, mais elle reconnaissait ce coin ou elle avait elle-même grandit. Elle trouva après une longue heure, la force de se soulever, ne voulant pas tombée encore une fois dans les profondeurs de sa mémoire. Après une dizaine de mètres, elle tomba sur l’endroit qui avait été leur maison. Des monticules de pierre large et robuste offraient un lieu habitable et confortable. Un large arbre se trouvait en son centre, imparfait et elle voyait très bien qu’il n’était pas aussi détaillé que dans ses souvenirs, tout comme la pierre et la terre. Ils manquaient des éléments, mais les grosses lignes étaient bien présentes.

Tremblante et presque en pleure de retrouver un tel lieu, Élone s’effondra au sol, pleurant de joie cette fois-ci, mais il manquait toujours quelqu’un. Elle rampa sur le sol de terre dénué de tout autre végétation et trouva place au pied de l’arbre pour se rendormir une nouvelle fois. Quand elle battit des paupières, une odeur de végétation plus présente se fit, mais également pas sentit un feu qui semblait la tenir au chaud. Malgré l’épuisement, elle trouva encore un peu de force pour redresser son corps et s’adosser à l’écorce qui lui semblait beaucoup plus réelle, tout comme la mousse et la fougère qui avait pris place. La roche lui sembla bien plus réelle, tout comme les racines noueuses de l’arbre qui se trouvait dans son dos. Sous son corps, la terre et la mousse lui semblaient des plus réelles, le vent sur sa peau lui était réel, le chant des insectes et des oiseaux se mélangeait à la perfection, elle pouvait croire à la réalité de son monde.

Un moment, elle observa ses mains, vides et si fétiche. La peinture qui marquait autrefois son corps était partiellement disparue, signe qu’elle était ici depuis trop longtemps. Le tatouage qui marquait sa chair, signe qu’elle était liée à Fenris lui sembla bien fade. Elle ferma les yeux, la lumière de l’endroit lui offrant une certaine douleur, ou était-ce simplement la fatigue qui marquait trop son corps ? Poussant un soupir, elle appuya la tête sur l’écorce. Malgré la réalité de cet endroit, elle savait que ce n’était pas chez elle, elle savait que tout ceci n’était pas réel, il manquait quelque chose qu’elle se refusait de partager. Elle aurait aimé pleurer, mais elle en était incapable, elle n’en avait plus la force. Mais lentement, la tristesse se transforma en colère puis en haine, elle ne voulait pas rester dans ce monde, elle détestait cet endroit, elle voulait retourner auprès des siens, de Nihe, de Fenris et surtout de Fen’Harel. De sa gorge, un faible cri s’éleva, puis un peu plus puissant et au final, la rage qu’elle ressentait s’évacua et l’illusion qu’elle avait tenue pour elle-même brisa et elle ce senti basculer vers l’arrière, quittant ce monde qu’elle avait créé avec beaucoup de temps.

Elle en était venue à le détester.


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Lun 30 Nov 2015, 08:39


Le noir ambiant rappelait à Thalie l'état dans lequel était son esprit peu de temps auparavant. Elle avait, jadis, connu la joie et la naïveté mais il avait fallu que la noirceur des abysses la rattrape, comme elle menaçait de le faire avec chaque Fae des Terres du Yin et du Yang. En se vengeant de celui qui avait allumé les feux de la destruction de son bien le plus précieux, elle avait retrouvé la lumière mais, elle se l'était promis : elle détruirait quiconque s'en prendrait à la nature à nouveau. On lui donnait en ce jour la possibilité de créer, de façonner un monde à elle et elle n'entendait pas gâcher cette chance. D'aucuns pourraient avancer qu'une Fae assassine était maléfique mais Thalie se battait pour ses convictions, pour ce qu'elle trouvait beau et essentiel. Elle haïssait, bien sûr, mais elle haïssait pour défendre ce qu'elle aimait. Quelque part, son cœur était encore pur. Elle se fermait aux Hommes mais elle riait parmi les fleurs et, plus que tout, elle les adorait.

La situation était dure, bien sûr qu'elle l'était : trouver la source de sa magie et se mettre à peindre sur une toile vierge le tableau d'une existence, de son essence même, était délicat. L'opération demandait de se mettre à nu, de dévoiler les secrets de son esprit. Depuis le temps que Thalie vivait en autarcie des siennes et des activités de ce monde, il était difficile de se confier. L'Æther avait bien pu mentir sur la visibilité de ce qu'ils créeraient mais, curieusement, elle avait envie de la croire. Aujourd'hui, elle créerait pour elle un monde dans lequel elle aimerait vivre, un monde de finesse et d'harmonie. Une chose était certaine : c'était de la nature qu'elle était née et c'était également d'elle dont elle tirait sa magie.

La jeune Fae fit quelques pas, créant entre ses doigts une fine poussière dorée qui dessina doucement une structure incertaine. Les goûtes dorées se propagèrent petit à petit comme de l'eau glissant avec parcimonie sur les fils d'une toile d'araignée. La couleur naquit, se propagea et, bientôt, il fut certain qu'une construction émergeait, une maison aux multiples pièces. Thalie ferma les yeux, dansant lentement dans ce monde sombre qu'elle avait pris le pari d'éclairer. C'était un ressenti, une création qui venait du plus profond de son être. La tristesse apparut, du moins, elle la reconnut au début comme telle avant de se rendre compte qu'elle était émue par la situation. Il lui semblait entendre dans son esprit les voix mélodieuses des fleurs qu'elle avait côtoyé tout au long de son existence. Ce que la poussière faisait naître, c'était l'image d'un monde dans lequel nature et humanité pourraient se côtoyer. Les murs prirent peu à peu forme et le vide des différentes pièces fut comblé par de multiples meubles.

Lors de la précédente Coupe des Nations, Thalie avait testé sa force et l'aspect psychologique de l'épreuve l'avait privé de ses ailes. Elle se les était elle-même arraché et en souffrait jour après jour. Elle ne se sentait plus entière, comme privée d'un élément caractéristique de sa race. Les spectacles féeriques lui avaient fermé leur porte. Elle ne pouvait plus voler vers l'astre du jour pour faire briller sa poussière de mille feux. Peut-être aurait-elle dû arrêter de représenter les siennes après ce tragique événement, mais elle avait décidé de continuer, pour toutes celles qui, comme elle, avait un jour connu le pire. Ce qu'elle construisait était un hommage.

Le parquet apparut, construit d'arbres qu'elle imaginait avoir offert leur dernier souffle. Les êtres maléfiques avaient beau se targuer de ne point avoir besoin de la nature, de pouvoir la détruire sans un remord, il n'en demeurait pas moins qu'elle était le Tout. Chaque chose, chaque être, était son œuvre. Les murs des maisons, les casseroles en cuivre, les tables en chêne, le feu chaleureux, tout n'était que le produit de la grande générosité de celle que Thalie souhaitait protéger et célébrer dans son œuvre. Dansant toujours, elle sourit en ouvrant les yeux, faisant ressurgir du néant les ailes qu'elle avait perdu jadis. Avec ces dernières, elle pourrait voler de nouveau et magnifier le jardin rattaché à sa demeure. Mais avant toute chose, elle devait illuminer les pièces qu'elle avait façonné. Un soupçon de poussière de Fae ici et là et la maison se mit à briller dans l'obscurité, telle un phare venant en aide aux marins égarés. Là était le message : qu'importe les actes inconsidérés de ceux qui ne connaissaient que la haine, la nature serait toujours là, protectrice et bienveillante, une lueur dans la plus complète obscurité.

Thalie s'éleva dans les airs et leva les bras en l'air doucement, faisant  sortir du sol des abîmes maintes plantes qui vinrent habiller son œuvre. Les fleurs se mêlèrent à l'herbe verte et les arbres se hissèrent vers le ciel de jais comme pour le défier de leur majesté. La Fae sourit, fixant ce ciel d'encre duquel commença à tomber de minuscules flocons de neige qui se posèrent doucement sur l'herbe en la caressant.

Enfin, elle s'écarta de son œuvre pour se diriger vers la noirceur qui restait. Là, elle quitta son apparence féerique pour reprendre une taille standard. Elle s'approcha lentement du minuscule monde qu'elle avait créé. Il était si petit qu'il devait paraître bien ridicule par rapport à celui de ses concurrents. Seulement, en y regardant de plus près, l'on pouvait s'apercevoir de la précision des détails. Une famille entière aurait pu vivre heureuse ici durant  des siècles. Thalie sourit, apercevant un écureuil miniature faire son apparition. Finalement, il fallait peu de choses pour que la vie se développe. C'était émouvant car l'inverse était tout aussi vrai. Seulement, peu importe le danger, peu importe le temps que cela prendrait, la Fae construirait un monde réel où les fleurs jamais ne seraient détruites, un monde interdit et secret, un monde magique et fantastique. Car elle avait beau vouloir croire que ce qu'elle avait façonné ici représentait la réalité, elle savait qu'il n'en était rien. Comme la marque de sa conscience, elle fit disparaître ses ailes éphémères.

« Au revoir. » souffla-t-elle en sortant de la pièce.

Bien sûr, elle avait le cœur lourd, sachant ce qu'elle quittait, sachant ce qu'elle rejoignait, mais peu importait, un jour son rêve deviendrait réalité, le rêve d'un jardin secret impénétrable par ceux qui nourrissaient une haine farouche pour la vie et la beauté.

♫ 1067 mots ♫
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Lun 30 Nov 2015, 14:06

J’ai perdu la notion du temps depuis que je me trouve enfermée, ici. Où plutôt, là, dans ce corps, assis dans l’herbe bleue. C’est étrange de s’apercevoir que notre petite vie quotidienne ne tient à trois fois rien, quelle peut changer du tout au tout en un simple évènement auquel on ne participait même pas. J’étais souveraine d’un peuple, Esprit de la Mort en charge de l’équilibre de ce monde, et maintenant… je ne suis plus rien. Rien d’autre qu’une sorte d’entité pensante, rattaché à ce corps par des liens invisibles, à ce poids quasi mort qui se contente de regarder ce qui l’entour, d’un air béat, bienheureux. Je ne sais même plus exactement comment tout ceci est arrivé, mais peut-être qu’elle, cet autre moi que j’ai fini par haïr, sait pourquoi nous sommes de retour dans un pays qui n’existe plus. Pourtant, je n’ai plus vraiment envie de lui poser la questions. Je n’ai plus qu’une unique obsession : m’échapper. Sortir de ce lieu trop réel pour l’être vraiment, et par n’importe quel moyen. Je la sens, cette chaîne, s’émousser petit à petit, lentement, et je sais que bientôt il me suffira d’une infime pression pour la briser. Cela signera-t-il ma mort - il me semblait de nouveau possible de mourir - ? Ma renaissance -me serait-elle permise ?- ? Je l’ignore, et à vrai dire, cela ne m’inquiète même pas… Et pour l’instant, tout ce que je peux faire, c’est attendre que quelque chose me tende les bras.

Quand il y a un début…

La Coupe des Nations avait été annoncée, et bien entendu, la sorcière en moi s’était inscrite lors d’un de mes moments de faiblesse, sans m’en dire un mot. Alors j’avais commencé à me préparer à cette épreuve de magie qui m’attendait, en m’exerçant, en apprenant à mieux maîtriser ce surplus de pouvoirs qui avaient afflué dans mes “veines” lors de ma passation au pouvoirs. Ce travail me demandait encore une quantité incroyable d’énergie, bien plus que je ne l’aurais imaginé, et je sentais le regard presque amusé de ma soeur peser sur moi, elle qui avait déjà connu cette sensation auparavant. Pourtant, et je ne saurais l’expliquer autrement qu’un invoquant le nom de la Destinée, j’avais l’impression que tout ceci était futile, et que de toute façon, je ne serais pas vraiment celle qui ira concourir pour le titre de Championne des Sorciers cette année. Sa présence, que j’étais maintenant capable de clairement identifier, était bien trop puissante, constante et… excitée. Comme si elle ne me parasitait que pour cette unique occasion. Je ne pouvais que me méfier, bien que je doutais que ses intentions fussent mauvaises à mon égard. Cette autre moi était égoïste, imbu d’elle même, ne manquant jamais une occasion de dévoiler sa supériorité, même illusoire… Il est est facile d’imaginer que la renommé qu’offrait une place sur le podium des vainqueurs était alléchant pour un esprit comme le sien ! Et un beau matin, ma conscience quittait mon corps, tandis que je la sentais s’élancer de toutes ses forces aux commandes. Elle était fin prête.

Une épreuve, une seule, rien de bien compliqué. Je représentais la fière race des sorciers, la puissante magie de l’Esprit de la Mort coulait dans mes veines. Rien ni personne ne pourrait se mettre en travers de mon chemin. Créer mon univers ? Celui-là sera grandiose ! Sombre et effrayant, mais aussi fascinant ! Autant que la fin de sa vie que l’on voit arriver le regard grand ouvert. j’oubliais mes plans de domination, j’oubliais mes désirs de vengeance. Grâce à la Couronne Noire, j’allais prouver à tous les sorciers mais aussi à tous ces minables des Continents quelle championne j’étais ! La troisième place du podium ? Hum ! Je ferais encore mieux que cette petite idiote sans ambition ! Quoi que je devais la remercié de m’avoir autant laissé m'entraîner… Lui apporter la médaille d’or, les pleines lumières sur son visage d’Ombre… quoi de plus belle récompense, n’est-ce pas ? Mais j’égarais déjà ma pensée qui vagabondais comme un virus. “Ce monde, regardez-moi bien, je vais le créer, et il sera le plus beau de tous !” Je me voyais déjà au milieu d’un château somptueux aux colonnes de marbre noir, veiné de bleu scintillant. Des statues de corps déchirés soulignant leur formes cylindrique… Et des vitraux, immenses, ventant mes exploits encore inaccomplis ! Pourtant, je soupirais… Ils voulaient un souvenir, c’est ça ?

C’est alors qu’un sentiment de haine puissant m’envahit, dévorant, colorant ma peau et le blanc de mes yeux de noirs. Oh, je savais alors quel paysage j’allais leur dessiner… Celui d’un monde qu’ils avaient détruits… Je n’avais pas pu trouver de responsable ? Alors ils l’étaient tous. Et ma magie s’activa, façonnant cette clairière du non-sens, aux rivières coulant à l’envers, aux arbres poussant vers les cieux, aux chemins qui ne menaient nul part et partout à la fois. Ce chez-moi, qui n’existait plus, dans lequel je ne pourrais jamais plus retourner. Je les détestais !Tous ! Les rosiers aux couleurs changeantes, les lapins munis de montre à gousset, pommiers dont les fruits remontaient indéfiniment aux branches, les fontaines d’arc-en-ciel chocolatés… Tout cela, ils l’avaient détruit, anéantis. Le Miroir d’Alyss, pouf, disparu, envolé ! Seulement vivant dans ma mémoire ! Ma pauvre petite mémoire qui n’était même pas vraiment la mienne ! Mon oeuvre était incomplète… Je ne pouvais recréer toute la complexité d’un monde en un seul jour, avec ma seule puissance. Je n’étais ni déçus du résultat, ni tout à fait satisfaite : j’en avais même oublié la compétition. A vrais dire… j’étais… chez moi…

… il y a toujours une fin…

Je la sens, cette énergie monter en moi comme le feu au coeur d’un volcan ! Milady est morte, mais il m’est toujours possible de vivre, je ne sais par quel miracle. Mais je ne me soucis guère de savoir quel en est la raison : je suis livre à présent, libre de quitter cet endroit, de retourner parmi les miens, si cela m’est possible… L’espoir, chose avec laquelle je flirtais si rarement, me tendait les bras et il me tardait d’y jeter mon âme. Alors je la rassemblais, cette énergie magique. Je la concentrais tout autour de moi, me forgeais une idée claire, une seule : rentrer chez moi. Par deux fois déjà, il m’avait suffit d’user d’un tel procédé pour que ce flux vital agissent de lui même, selon ma volonté. Tout me semblais soudain bien plus brillant, bien plus lumineux, bien plus… chaud. Ce monde qui avait été ma prison se mit à vibrer, à chanceler, se morceler. “Qu’un passage s’ouvre, je vous en prie !” Je ne pensais plus à mon frère, plus à ma soeur, plus à ceux dont le destin fut un jour lié au mien. Seule ma propre survie m’importait. C’est alors que sous mes yeux ébahis, cette porte de sortie dont je priais la venue apparue dans un grand éclats de lumière. Au delà, il y avait un monde, un autre monde, inconnu, un espace étranger parsemé de milliers d’étoiles… Il m’appelait. Je regardais une dernière fois ce monde fictif que j’avais créé, ce corps qui fut autrefois le mien. Je savais que je ne reviendrais pas. Mais avais-je réellement le choix ? La disparition ou l’inconnu… Le temps ne me laissa pas l’occasion de répondre à cette question, et je plongeais sans me retourner dans cet échappatoire que j’avais créé. Adieu mon frère, adieu ma soeur, adieu tous ceux qui pensent encore à moi… Adieu ces terres que je ne reverrais pas. Adieu les terres du Yin et Yang.
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Lun 30 Nov 2015, 21:15

Un monde à créer, un monde à découvrir, un monde à inventer... Tel était le but de cette épreuve. J'entendais, dans les profondeurs du vent, une voix qui expliquait cette épreuve. Créer un monde qui nous représentait. Un monde où l'imagination et la magie étaient presque nos seuls limites. Je dois avouer que je sentais une certaine peur au plus profond de mon être. Je connaissais l'étendue de ma magie. Cependant, qui suis-je en soi? Qu'est-ce qui me représente au sein de ce monde gigantesque et unique? Je devais aller au plus profond de mon être. Un endroit qui me représente et me saurait unique et paradisiaque. Pendant les explications, je n'écoutais que d'une oreille. Je pensais à ce qui serait le plus beau et le plus représentatif. Mon esprit, qui vagabondait au travers de mes idées, revint à la réalité. Il y avait un risque, un danger de se perdre dans ce monde trop parfait. Je devais garder cela en mémoire le moment venu.

Sans annonce, une lumière apparut de nulle part pour venir éblouir mon regard venteux. Je ne pus m'empêcher de fermer les yeux pour voyager au travers de l'espace et du temps. Je me retrouvais finalement dans une salle complètement noir. Une petite salle complètement noire m'était offerte. En ce moment, si je pouvais me percevoir de l'extérieur, j'aurais l'impression de figurer dans une peinture dont l'artiste voulait dégager un sentiment de tristesse et d'isolement. Pendant un instant, je ne bougeais point. Dans ce monde complètement noir, j'avais l'impression de m'y reconnaître. Trop longtemps, je m'étais perçu comme une boîte vide, sans ambition, sans intérêt. Lentement, je me sentais dériver mentalement. Est-ce que je ne suis rien au final? Est-ce que je veux rester ce monde sans valeur et sans couleur? Je sentais mon esprit trembler sous les émotions. Je levais ma main gauche vers mon visage. Cette main était-elle celle d'une coquille vide ou d'un être ayant des valeurs et des convictions? Toujours vêtue de mes gants, sous l'effet des émotions, je décidais de les retirer d'une façon peu délicate. Je les jetais avec force contre le sol de ce monde encore vierge. Je devais cesser de me cacher dans cette noirceur. Ceci était mon monde idéal. Ceci n'était rien d'autre qu'une échappatoire de qui je suis réellement.

Après m'être repris mentalement, je décidai de me mettre à la tâche. Je devais créer ce qui serait le monde idéal. La première chose que je fis fut de repousser le plus possible les murs, le plafond et le plancher. J'avais besoin d'air et d'espace. Je voulais éviter de me sentir comme dans une prison. La pièce obéissait comme si j'étais le seul maître à bord. Suspendu dans l'air, je décidais de créer une petite île volante. Une île où un grand arbre pousse pour offrir des vives lorsque la fin me prendrait. Le sol de ce petit monde serait recouvert d'une douce paillasse naturelle de verdure. Un petit coin sous l'arbre qui serait simplement un lit accueillant fait de matériaux que l'on retrouve au sein de la nature tels que de la paille et des plumes. Je ne voulais pas être étouffée par la surabondance d'articles inutiles. Je voulais sentir l'air à l'état le plus pur. L'île semblait si accueillante et parfaite. Je décidais de prendre pied sur ce dernier pour cesser d'utiliser de la magie pour rien. Rendu sur l'herbe fraîche, mon regard se tournait vers le ciel. Ce dernier était complètement noir pour le moment: un ciel sans étoile et sans intérêt pour les plus grands des rêveurs. La première chose que je fis est de lever une main vers le ciel. Je m'imaginais un ciel étoilé de mille feux comme lors d'une nuit sans nuages. Alors, d'une façon adroite, je pointais certains endroits dans le ciel et une étoile apparus. Un plaisir enfantin s'emparait de moi pendant la conception de ce ciel étoilé. Je rigolais à chaque fois que je voyais une petite merveille apparaître par magie. Lorsque le ciel était splendide, je décidais de faire le jour. Le ciel noir vint complètement bleu en camouflant, par la même occasion, les étoiles. Je décidai de créer une journée que je considérais parfaite, c'est-à-dire un ciel partiellement ennuagé avec une brise chaude et réconfortante. Après avoir clos mes yeux de la couleur des nuages, je fis des mouvements de bras fluides pour faire immerger de mon imagination des nuages des plus réalistes. Je voulais que ce monde ressemble à celui du monde réel. Après avoir conçu ces nuages annonçant une belle journée. Je réalisais que mon monde parfait serait aussi simple que cela. Pour quoi faire plus? Avec ce monde parfait, je pourrais être en parfaite harmonie avec ce que je suis réellement. Avec un sourire enfantin, je me suis mise à rire et à courir comme un enfant sur cette île aussi petite que la salle qui me servait de peinture. Après un temps, je décidai de m'envoler dans ce ciel. Je voulais vivre le moment présent. Je voulais vivre la liberté à l'état pur. Je voulais être l'oiseau dans le ciel qui volait à l'infini. Je voulais... Je...

Après un certain temps, je me sentis lourde. Je me sentais tirer par le bas. J'avais énormément de magie et beaucoup plus que je l'avais imaginé. Je m'efforçais pour reprendre de l'altitude, mais cela m'était impossible. Je tombais. Je tombais dans le vide que j'avais créé. La petite île que j'avais créée était trop loin pour moi. Pendant ce court moment, je ressentais une grande détresse. Je ne voulais pas mourir, mais je n'avais plus la force de me battre. Je n'avais plus le courage d'avancer vers la vie. Je sentais mon corps devenir de plus en plus rigide. Petit à petit, l'abandon se faisait sentir. Mourir ici n'avait pas d'importance après tout. Personne ne m’attendait au final. Je ne serais qu'un être comme les autres qui s'éteignait sous l'ambition d'atteindre une vie idéale. Je ne souffrirais plus dans ce ciel immense qui n'avait plus de limite. Ce fut en repensant à tous mes amis, à ma race et à ma sœur que je décidais de me réveiller de cette souffrance. Ce fut extrémiste que je donnais un dernier coup de vent sous mes pieds pour rouler sur l'île volante. Je fis plusieurs tours sur moi-même avant de finir le visage vers le ciel. Je sentais mon corps et mon âme lourde. J'avais créé la peinture parfaite de ce monde, mais il y avait effectivement une conséquence à cela. Après avoir recueilli mes dernières forces que je me relevais et je priais de revenir dans le monde réel puisque mon monde idéal n'est après tout pas aussi idéal en fait. Ce fut ainsi que je m'évaporais de ce lieu qui était signé de ma main en y laissant mes longs gants sur le sol.
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[CDN 2015] Magie - Un nouveau monde / L'Edelweiss

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