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 Explosion [PV Eärhyë Lothiel]

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Sam 07 Mai 2016, 16:50

Le lynx parcourait la Grande Rue d'Avalon sans but précis. Une lueur de déception et de laisser-aller brillait faiblement dans ses yeux. Il aimait cette ville, ses habitants et leurs péchés. C'était pour cela qu'il avait pensé à venir ici pour se détendre, faire une pause, une coupure totale. Mais malheureusement, il savait déjà que ça ne marchera pas entièrement cette fois-ci. Le félin s'assit au bord d'une échoppe et réajusta son kimono rouge sang. Il poussa un soupir, le cœur pesant. Ses pensées divaguèrent vers Devaraj. Comme il le craignait, le chaman avait beaucoup changé pendant son absence. La pente vers la folie s'était accélérée, la prison raciale et religieuse avait refermé ses griffes. Jiang-Li avait constaté avec regret que c'était trop tard pour espérer le forcer à faire marche arrière.  L'envie d'essayer de le dissuader de continuer vers ce chemin avait pointé le bout de son nez, mais le félin s'était heurté à un dur mur de haine et d'incompréhension. Au début de leur première rencontre, il avait certes voulu manipuler le chaman et observer son évolution au fil des ans, mais il n'avait jamais souhaité le voir se perdre dans un océan sombre et sanglant, s'adonner à la violence, vénérer la Mort… Devaraj était devenu ni intelligent, ni fort comparé à lui, tout juste sorti de son cocon. Pourtant au début, l'écart n'était pas si grand. Mais au lieu de grandir ensemble, ils s'étaient séparés et leurs évolutions avaient été si différentes qu'il semblait être impossible de refaire comme avant, repartir à zéro et redevenir simples compagnons de route. C'était fini maintenant, il avait très clairement raté son coup et la défaite était mordante. Il fallait tracer une croix sur sa relation avec le chaman. Très bien, mais qu'allait-il faire maintenant ? C'était toujours la même question, agaçante et tenace, qui revenait jour et nuit. Il lui fallait un lieu d'habitat, un travail, de quoi se nourrir… en bref, de l'argent. Sa petite cagnotte personnelle ne suffira bientôt plus et la situation en devenait drastique.  

Un grognement d’agacement sortit dans sa gorge. Le bélua poussa un deuxième soupir, il ne faisait que ça depuis son arrivé ici et même avant sur le chemin. Il avait soif et besoin d'oublier. Ses pas le dirigèrent à travers les quartiers sans qu'il prenne vraiment attention à là où il allait. Ses yeux ambrés recherchèrent des formes attirantes parmi la foule. Homme ou femme, peu lui importait, il souhaitait juste trouver de la compagnie pour boire. Le faire seul n'aura pas assez d'impact sur son esprit. Son regard tomba sur deux oreilles félines dont la forme était si typiques des lynx. Il haussa un sourcil et dévisagea la propriétaire de haut en bas, assez surpris par cette rencontre à laquelle il ne s'attendait pas. Un sourire mielleux bien que triste étira son visage. Il agrandit ses pas pour rattraper la jeune donzelle et posa une main sur son épaule. "Dis ma mignonne, je cherche un partenaire de boisson, ça te dis ?" prononça-t-il doucement. Il ne se rendait, heureusement, pas compte de son propre ridicule. La drague ne lui réussissait pas et pourtant il persistait à s'y acharner. Sans atteindre de réponse, il attrapa la main de son homologue et l'entraina au hasard dans les rues, à la recherche de la première taverne qu'il pourrait dénicher dans le dédale d'Avalon.
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Sam 07 Mai 2016, 19:15

「 Explosion 」
La jeune femme découvrait Avalon pour la première fois de son existence. Elle avait vécu comme une recluse dans la société des Béluas, se perdant en rêve sur le Rocher au Clair de Lune. Mais il est des existences uniques qui vous chamboulent une vie au gré de leur rencontre. Le voeu de voyager à peine formulé, voilà qu'un parfait inconnu avait surgi pour les aiguiller sur la route, et le départ n'avait pas tardé. Il avait si bien décrite Avalon, cette cité présentant une architecture apparemment spéciale, mais surtout cette cohésion entre les péchés... Curieuse de nature et désireuse de s'échapper pour un temps ailleurs que dans la nature sauvage, elle avait entrepris son premier voyage jusqu'ici pour découvrir ce joyau de ses propres yeux.

Alors Eärhyë déambulait dans les ruelles, parfois sombres et tortueuses, certaines autres plus éclairées, errait sur les ponts reliant diverses infrastructures entre elle.. Si elle prenait du plaisir à visiter, c'était sans se rendre compte qu'elle se perdait totalement dans ce repère si... différent de ce qu'elle connaissait.
De ses yeux avides comme le seraient ceux d'un nourrisson, elle s'amusait d'être le témoin discret de tous ces habitants plaisantant entre eux ou frôlant les limites de la jouxte. Souhaitant ne pas se faire remarquer, elle s'éloignait pour poursuivre sa route, assoiffée de savoir...

C'est plus tard qu'une nouvelle rencontre, bouleversante ou non allez savoir, foula le même chemin qu'elle. Le nez levé vers les hauteurs de bâtiments pour mieux admirer leur architecture ou appréhender leur taille vertigineuse comparée à la sienne, ridicule, lorsqu'une main emprisonna son poignet pour la forcer à se retourner.


Qu'est-ce que...

Et la voilà qui se tenait face à une jeune homme au regard si... différent. Unique. D'une couleur ambrée avec une iris bien trop féline pour qu'Eärhyë ne ressente pas une sorte de... De quoi ? De complicité ? C'était bien trop élogieux alors qu'e se développait en ce moment-même en son sein une belle crise de colère d'avoir été ainsi interrompu. De reconnaissance, alors ? Cela approchait l'idée, oui.
Étrange, la Bête n'a pas réagi... Habituellement lorsqu'une menace lui mettait des bâtons dans les roues, le lynx emprisonné sortait griffes et crocs pour s'échapper de sa prison et protéger le pauvre petit Réceptacle qu'elle était.

L'inconnu prononça ce qu'identifia Eärhyë comme une invitation, mais d'une voix si basse qu'elle n'en était pas certaine... Alors même qu'elle ouvrait la bouche pour le rembarrer d'une pique bien à elle, il la tira sans ménagement derrière lui, l'obligeant de ce fait à suivre le pas. Et l'allure. Son comportement était des plus étranges, il ne semblait pas savoir où il allait, leur faisant emprunter des passages hasardeux au dernier moment.
D'abord surprise d'être traitée de la sorte - qu'un ami agisse ainsi ne lui déplaisait pas, mais un inconnu ? - elle se laissa d'abord guider aveuglément, bouche béante et membres souples, signes manifestes qu'elle ne contrôlait rien.
Un unique feulement de la Bête, résonnant au fond de sa poitrine, suffit à la sortir de sa torpeur.
Tirant d'un coup sec pour dégager son poignet, qu'elle s'empressa de masser, elle attendit que le jeune homme se retourne à son tour pour lui planter son regard bleu pâle et froid dans le sien, plus chaleureux par nature.


Et le Mignon pourrait-il me préciser où il compte m'emmener comme ça ? Non pas que je n'aime pas être enlevée de cette manière... encore que c'est bien la première fois que ça m'arrive... mais avant de suivre sans rechigner un pestiféré comme toi, j'aime autant savoir son identité, que je puisse mettre un nom sur un si joli visage.

Et voilà que son impertinence revenait au galop. Encore que, ce n'est sûrement pas dans une telle ville que l'insolence disparaîtrait, même pour un temps. Néanmoins, la colère se partageaient entre l'amusement, ce qu'un discret sourire en coin trahissant allègrement, redessinant ses fossettes.
De plus et dans le simple ton de sa voix, on pouvait entendre le M majuscule à "mignon", qui ne voulait pas dire ce qu'elle pensait réellement de lui, ça on le comprenait dans le "pestiféré" qui suivait, mais dénonçait plutôt son ironie, reprenant le même terme que lui pour débuter le dialogue.
Car dialogue il y aurait, elle ne suivrait pas cet inconnu sans avoir un minimum discuté !




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Jeu 12 Mai 2016, 22:35

Forcer une inconnue à le suivre de force en l'attrapant par le bras n'était pas la plus brillante idée qu'il ai eu, c'était même peut-être la pire. Pour son excuse, il n'était pas au plus haut de sa forme et avait agit sous le coup de l'impulsion passagère. Lui qui détestait subir ces sautes d'humeurs et agissements liés à son manque de contrôle du Totem était actuellement servi ! Un grognement sortit de sa gorge quand ils s'arrêtèrent brusquement.

Il y avait cru deux secondes, au "Mignon" et à sa potentielle soirée arrosée en agréable compagnie. Mais le "Pestiféré" le ramena trop durement à la triste réalité dans laquelle il n'avait malheureusement pas plus de charisme qu'une pauvre petite mouche. Pourtant ce n'était pas les tentatives qui manquaient pour s'améliorer dans le domaine, mais il faut croire que le lynx était destiné à stagner toujours au même point de nullité extrême. Une moue d'indignation se peignit sur son visage au fur et à mesure qu'il se rendait compte qu'elle se fichait de lui. Son amour propre presque aussi géant que le dédale de cette ville n'acceptait ni critiques, ni ironies, ni refus. Naturellement, son visage prit un air tout à fait offusqué. Il fronça les sourcils et chercha une réplique mordante comme celles qu'il trouvait tout le temps dans ce genre de situation. Mais rien ne sortit de sa bouche, l'humeur n'était pas là. Ses lèvres se fendirent en un sourire carnassier vide de joie. "Tu sais si je ne suis pas ton genre ou que tu ne veux pas venir, ce n'est pas la peine de m'insulter." Le lynx perdit son regard ailleurs et haussa les épaules. "Je m'appelle Jiang-Li et je voulais juste trouver quelqu'un avec qui noyer ma tristesse dans l'alcool." Et plus si affinités, mais il évita de le dire. Sur ce magnifique et alléchant résumé de lui-même, il rajouta d'un air déçu : "Tant pis, je trouverais quelqu'un d'autre." Tant qu'à faire, il ira peut-être dépenser tout ce qu'il lui restait dans une maison de passe plutôt qu'à la taverne, ça sera plus rentable et plus agréable.

Vexé pour le reste de la journée par ce refus apparent, Jiang-Li lâcha un "Au revoir." vide de sympathie et tourna les talons sans demander son reste. En temps normal, il serait resté pour insister avec plus de fermeté ou alors pour lui renvoyer ses piques… Il se sentait afféré de voir que même cette partie séductrice, joueuse et manipulatrice de lui-même s'écroulait sur ses fondaisons pourries, ne laissant qu'un drôle de vide sans envie. Était-ce ce qu'ils appelaient faire une dépression ? Comment se soignait cette maladie ? Maugréant ses pensées, le bélua arriva finalement devant une grande taverne. Il ne réfléchit pas et se entra dedans sans demander son reste. Là, il rejoignit le comptoir, commanda une première pinte et écouta son voisin raconter sa vie, pas plus passionnante que la sienne actuellement. Au moins c'était rassurant de voir qu'il n'y avait finalement qu'une petite minorité de personnes qui valaient le coup d'être jalousées pour leur vécu impressionnant et glorieux. Et hélas, il était encore loin de faire partie de ce petit groupe privilégié. Pour effacer cet arrière-goût amer, le lynx commanda une deuxième pinte pour remplacer la première terminée bien trop vite. Dans un maigre espoir causé par un tout début d'ivresse, il se demanda si la donzelle l'avait suivi ou pas.
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Mar 17 Mai 2016, 15:30

「 Explosion 」
Elle avait vu cette illumination d'espoir dans les yeux de son "assaillant" avant que cette pauvre petite lueur finisse écraser par ses propres et dures paroles. Eärhyë ne regrettait en rien sa brutalité, après tout, lui non plus ne devait pas apprécier d'être traité de la sorte, tiré au sort dans un amas hétéroclite d'individus en raison de son physique attirant, ce qu'elle était elle-même loin de penser, surtout au vu de la froideur de ses traits, ou en raison de ses caractéristiques facilement repérables : une tâche sur la joue, résidu d'une mal transformation, ou ses oreilles, révélateurs de sa condition béluesque.

Pourtant la jeune femme ne put empêcher l'étonnement d'adoucir ses traits alors que l'homme, malgré sa tristesse, se présentait et préférait la jouer blessé dans un même élan, choisissant de ce fait la fuite plutôt que le dialogue, plus constructeur qu'une technique d'harponnage... enfin de drague dépassé depuis bien longtemps.
Fixant le dos de l'inconnu qui ne lui prêtait à présent plus aucune attention, semblant se plonger dans une morosité communicative, Eärhyë se mordit la lèvre. Dois-je le laisser ruminer dans sa solitude ou me faire pardonner mon impulsivité en passant le reste de la journée avec lui ? Il semble avoir bien besoin d'une bonne compagnie ce soir... Encore que, serait-elle d'agréable compagnie, vu comment elle l'avait rembarré ? Peut-être préférerait-il quelqu'un d'autre, à présent...
La Bête gronda, faisant ainsi savoir son envie de bouger de là et rester seul. Ou plutôt à deux... La jeune Bélua, plantée au milieu de la rue, soupira en faisant fi des coups d'oeil étonnés et curieux qu'elle suscitait.


T'en as de bonnes, toi... Tu t'en moques d'aider les autres, tu préfères ta bonne vieille solitude... grommela-t-elle pour la Bête tout en cogitant. Puis elle secoua la tête, toujours sans faire cas de la foule environnante. En temps normal, elle aurait continué sa vie sans prêter plus ample attention à cet homme au regard ambré. Mais il semblait tellement déprimé qu'elle ressentait le besoin de l'épauler, ne serait-ce que pour cette journée.
Prenant la même direction que Jiang-Li puisque c'était ainsi qu'il s'était présenté, et bien qu'il soit à présent invisible, elle s'arrêta devant le seul lieu où l'on pouvait faire des rencontres hasardeuses : la taverne. Avant d'entrer, la jeune femme grogna. Fallait toujours qu'elle atterrisse dans un tel lieu, elle qui se voyait répugnée à la simple idée d'une goutte d'alcool dans son gosier.


C'est bien pour la bonne cause, grommela-t-elle à nouveau, essuyant en parallèle les ronronnements moqueurs de la Bête en elle.
Elle s'arrêta sur le pas de la porte pour s'accoutumer à la chaleur et pénombre ambiante, même si on n'était loin de retrouver le noir ambiant des tavernes habituelles. Celle-ci affichait un décor plus chaleureux, ce qui réjouit Eärhyë. Cela aurait été plus complexe de remonter un moral en berne dans une noirceur quasi complète...
Elle avisa le malheureux en question au comptoir et s'approcha de lui à pas de loup. Ou de lynx.


Je crois que tu as oublié quelque chose en partant, déclara sournoisement la blonde en prenant place sur une chaise à ses côtés. Elle prit le temps de commander une chope d'hydromel, la plus légère possible en précision, s'amusant à faire durer ce petit suspens qui ne manquerait probablement pas de titiller l'homme blessé dans son ego. Puis elle lui sourit, d'un sourire qui ne se voulait pas compatissant, mais simplement jovial. Ta joie de vivre, l'acheva-t-elle en gardant ce sourire où transparaissait à présent une note de malice. Elle ne lui laissa toutefois pas le temps de répliquer à ce début mordant, déjà elle poursuivait sur sa lancée.

Tu as de la chance, habituellement, je ne supporte pas de côtoyer ces lieux, mais je me suis dit que t'en avais peut-être bien b'soin.

Puis, faisant le tour de la salle des yeux, elle reposa ses pupilles sur lui, son air malicieux adoucissant une fois de plus les traits de son visage...

Alors, tu as trouvé un... autre partenaire de boisson, pour reprendre tes mots, ou bien est-ce que te suffirai-je pour cette fois-ci ?

Parce qu'elle se doutait bien que, dû à une déprime ou non, il n'en était pas à son premier coup d'essai, le ptit chenapan.
Remerciant le tavernier pour sa chope, Eärhyë avala une première gorgée pour se loger dans l'ambiance, ne lâchant pas son voisin des yeux.




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Dim 22 Mai 2016, 14:13


L'alcool n'était pas le médicament qui allait guérir ses plaies, il le savait très bien. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Il était faible, cédait facilement à la tentation. Ses livres n'expliquaient pas comment remonter une pente. Son éducation n'était à la base pas prévue pour qu'il descende d'ailleurs. Il avait hérité de tout l'orgueil et ambition parentale, si bien qu'il en oubliait parfois que pour monter plus haut, il fallait d'abord partir d'en-bas. L'échec procurait une horrible sensation qui lui donnait directement envie de régurgiter tout son déjeuner par terre. Le bélua se demandait comment Itak avait fait pour supporter ce genre de choses depuis sa naissance sans se suicider ou tomber en dépression... Il portait une grande admiration pour son petit frère qui, même écrasé sous la honte, continuait de se battre sauvagement avec la vie.

Jiang-Li grogna de surprise en entendant une voix juste derrière lui. Il se retourna brusquement. "Oh. Je t'avais déjà oublié, tu m'excusera." déclara-t-il avec un sourire mielleux, n'attendant pas qu'elle déverse son venin pour l'attaquer. Il se tût et la regarda commander sa boisson d'un air grincheux. "Aha. Très drôle." Ou pas du tout… Elle continua de parler. Il finit par rire sans trop savoir pourquoi et bu une longue gorgée de sa pinte. "T'es jolie mais t'as un humour pourri." dit-il par mauvaise foi.

Trouver un autre partenaire de beuverie, à quoi bon ? Il avait eu ce qu'il voulait au départ, c'est à dire, elle. Le problème c'était que cette "victoire" ne lui apportait absolument aucune satisfaction et vu la façon dont elle présentait les choses on avait l'impression que c'était lui qui se faisait rouler dans la farine. Le lynx baissa ses oreilles et se renfrogna encore un peu plus. Elle avait des yeux à se perdre dedans, un air sauvage, indomptable. Il avait l'impression d'avoir Itak en face de lui, sauf qu'elle était assurément beaucoup plus intelligente et maline que ce dernier. "Eh bien tu fais ce que tu veux, je vais pas te retenir non plus, j'ai déjà compris que tu n'aimais pas ça." répondit-il enfin d'un ton moqueur. Un soupir franchit ses lèvres, il haussa les épaules et se contenta de boire. Comment diable avait-il fait pour tomber sur une homologue dans un lieu pareil ? Le hasard se moquait de lui.

La boisson lui réchauffait le corps et l'esprit à défaut de lui soulager le cœur. Sa langue se délia un peu. Il avait envie de voir jusqu'à quel point sa camarade improvisée pourrait le supporter. "Qu'est-ce-que tu fais ici ? Je t’imagine plus vivre dans la forêt habillée en pagne." Il s'arrêta, fit mine de réfléchir et lui donna un sourire radieux. "Tu sais, si tu cherches une maison de passe je peux te guider, je connais l'endroit." Raconter des bêtises lui permettait au moins de ne plus penser à sa propre peine.

La joie quitta son visage aussi vite qu'elle y était entré. Ce n'était qu'un masque de toute façon, une facette qu'il essayait de se construire, comme au théâtre. Malheureusement, il n'était pas encore très doué pour jouer la mascarade. Elle était la première bélua qu'il rencontrait depuis le massacre de VasteSylve et ce souvenir faisait bien parti des pires, de ceux qu'on voudrait enfermer dans un coin pour ne plus jamais s'en rappeler. Voir son propre peuple sombrer dans la sauvagerie sanglante lui avait donné envie de tout arrêter, de les oublier tous et d'aller vivre dans un pays où les habitants étaient civilisés. Pour l'instant, il n'avait rien fait, à part errer à droite et à gauche aux frais de Devaraj. Mais maintenant, le chaman n'était plus là. Le jeune Devaraj, curieux et avide de savoir était mort. Un monstre avait prit sa place… Le bélua n'avait plus rien, il avait les pieds au bord du gouffre. Il était temps de s'envoler ailleurs, ou alors de sombrer. Pourtant, il n'osait pas bouger, peut-être par peur de se rater et de tomber dans l’abime, peut-être parce-qu'il ne s'était jamais retrouvé aussi loin de sa zone de confort.

"Tu devrais arrêter de boire du lait pour les enfants, je me sens pas du coup accompagné dans ma beuverie sinon. Ça fait un peu comme si j'étais le seul poivrot de la salle tu comprends ? Je te paye une pinte si tu veux. De toute façon t'es plus une fillette à ce que je sache..." grommela-t-il en appuyant la fin de sa phrase avec un regard prononcé vers le corps de la jeune femme.  
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Dim 29 Mai 2016, 20:52

「 Explosion 」
La Bélua ne se rebiffa pas lors de la première réplique, bien morose, du bonhomme. Au contraire, elle conservait plutôt un amusement face à ses tentatives de l'agacer, voire l'irriter sévèrement, elle qui se savait incontrôlable lors d'une crise de colère. Le rire de Jiang-Li suscita néanmoins un sourire content sur le visage de la jeune femme, elle n'était pas là pour rien.

Mon humour pourri, comme tu dis, te fait manifestement rire alors je ne vois pas pourquoi je m'en priverai.

Le sourire de la jeune femme se teinta de surprise alors que son esprit capta, enfin, le compliment dissimulé sous ce voile de moquerie.

Mais je retiens le compliment, ajouta-t-elle en affichant toujours ce fameux sourire, habituellement si rare en présence d'inconnus.

Mais son expression joviale se fana légèrement en voyant les oreilles si félines s'affaisser légèrement sur le crâne. Elle n'aurait jamais cru pouvoir trouver quelqu'un qui lui ressemble tant dans une telle ville, quelqu'un capable d'imprévisibilité, quelqu'un capable de passer du rire à la morosité en un clignement de l'oeil.
Soupirant en l'entendant une fois de plus l'envoyer bouler, elle haussa les épaules et trempa ses fines lèvres dans la pinte d'hydromel que le tavernier venait de lui servir.


Tu m'as l'air changeant comme garçon... Un coup tu veux de la compagnie, un coup tu envoies balader. Ca serait bien que tu ne changes pas d'avis comme de chemises ou tu risques de te retrouver seul pour de bon...

Penchée sur sa chope, elle n'avait pas pu voir le sourire discret de son voisin et l'air pensif qu'elle affichait en cet instant montrait son hésitation à l'égard de la situation. Elle voulait bien tenir compagnie, mais pas si c'était pour souffrir un excès de dépression cynique. Jiang-Li lui semblait sympathique à la base, elle ne souhaitait pas que sa première impression soit gâchée par un état d'âme désabusé... Cependant sa question sur sa présence à Avalon la ramena bien vite au présent, l'empêchant de songer davantage à une fuite.

Je pourrais te...

Mais le bonhomme n'avait pas fini avec ses sarcasmes, et Eärhyë éclata d'un rire franc ce qui, là encore, n'était pas chose banale vis-à-vis d'un parfait inconnu.

Dis-moi, avec une technique de drague aussi lamentable et des commentaires aussi acerbes, tu as réussi à en traîner combien dans ta couche ? Sans ensuite les payer en remerciements, s'entend... Toutefois un sourire appréciateur colorait une fois de plus son visage et ses pupilles pétillaient de malice. Mais c'est drôle, tu n'es pas le premier à évoquer ce genre de lieux. Je suppose que je dois dégager du charme et donc le prendre bien. Mais à dire vrai, je ne suis pas sûre que le Lynx apprécierait le traitement, tu dois comprendre ce que je veux dire.

Son regard pâle plongé dans l'ambré du sien, elle ne put cette fois-ci échapper à la douleur hurlante dans les yeux de son homologue. Le coeur d'Eärhyë se serra, pas de pitié mais de compassion. Il avait du subir un traumatisme grave pour en être réduit à un tel état lamentable... Enfin, ce dernier critère des plus subjectifs n'était pas péjoratif, ce n'était qu'une constatation parmi tant d'autres. Mais la jeune femme, bien qu'elle n'acceptait pas la manière dont il tentait de panser - ou d'oublier - ses plaies, comprenait parfaitement sa présence en ces lieux. Il l'avouait d'ailleurs lui-même en parlant de "beuverie". Plus une fillette, ben voyons... Il n'a pas trouvé mieux... Ce commentaire fit ricaner la Bête en elle, et le sourire de la Bélua se composa de canines acérées.

Je remarque que tes techniques de charme ne s'améliorent pas avec le temps..., souffla la jeune femme avec un air des plus taquins. Elle vida sa chope d'hydromel cul sec, désireuse de lui prouver le contraire bien qu'elle connaissait parfaitement son incapacité à tenir tête aux effets de l'alcool. Je te rassure, rien qu'à l'odeur on peut savoir que tu n'es pas le plus beurré de tous... Mais j'accepte ton verre offert avec Tant d'altruisme à condition que tu m'expliques la raison de ce besoin de boire.

Son regard se fit plus froid, marquant ainsi son sérieux quant à sa demande. Boire, c'était bien, du moins pour celui qui aimait cet acte, mais comprendre et aider étaient encore mieux.



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Mar 28 Juin 2016, 19:05


Combien de conquêtes avait-il réussi jusqu'à maintenant ? "Un nombre que tu ne peux imaginer !" répliqua-t-il en tordant son sourire. Oui, c'est à dire, zéro conquête. "Mais ce n'est pas très gentil de te moquer de moi. Tout le monde commence par débuter." articula-t-il en levant le doigt comme s'il s'agissait d'une évidence. Elle parla du Lynx. Il se tût subitement, haussa un sourcil et retourna son regard vers son verre. "Oh, oui je comprend." Lui ne ressentait les effets de son totem qu'en cas d'extrême gravité, mais il en connaissait un autre -son frère, à tout hasard-, dont les instincts félins incontrôlés  en faisant un véritable danger public. "Je crois que j'ai l'habitude même... " Il tangua un peu, cherchant assez d'équilibre pour tenir correctement sur sa chaise sans s'affaler sur le comptoir. "Ma foi, tu n'as pas l'air si atteinte que ça si ça peut te rassurer." Il fit la moue, la dévisagea de haut en bas comme pour la jauger. "Tu sais manier une hache sans te couper un pied avec ? Dans ce cas ton cas n'est pas le pire que j'ai croisé."

Un râle s'échappa de sa gorge en entendant sa requête. Il grogna, retroussa ses oreilles, finit par poser un regard accusateur sur la jeune femme. "Je te rappelle que toi non plus tu ne répond pas directement à mes questions et que j'en fais pas tout un foin." C'était tout à fait scandaleux d'ailleurs. En temps normal il se serait fâché, mais son immense susceptibilité avait disparue en même temps que son envie de vivre. Grinçant des dents, il décida de boire un alcool un peu plus fort. Avec son nouveau verre en main, il se retourna entièrement vers la belle. "En une seule journée..." commença-t-il comme s'il était un vieil homme racontant un conte à ses petits enfants. "J'ai perdu un ami, un amant, un avenir tout tracé, mon toit et euh... ah oui, mon donneur d'argent pour mes études de médecine." continua-t-il en égrainant les éléments un par un sur ses doigts. "Bon. En fait il ne me donnait pas volontairement son argent, mais je pouvais me servir, si tu vois ce que je veux dire..." conclut-il, formant un sourire carnassier avec ses lèvres. Comme s'était finalement encore plus horrible de le prononcer à l'oral, il vida son verre et en prit un autre. Qui sait quand est-ce-qu'il aura assez d'argent pour s'en repayer un ? Il devait en profiter au maximum, jusqu'au bout. "Voilà, donc j'erre dans les endroits que je connais en attendant qu'une occasion me tombe sur la tête." Ce qui n'arrivera peut-être pas, en fait. Baissant les oreilles, il désigna la pinte du doigt. Il avait rempli la condition imposée après tout. Elle n'allait pas commencer à être malhonnête, n'est-ce-pas ?

"Bon. Surtout ne fond pas en pleurs devant mon drame hein..." railla-t-il en hoquetant. En même, il faudrait être fou pour s'apitoyer de lui. Il ne méritait de toute évidence que ce qu'il avait semé. Sa manipulation de Devaraj avait simplement très bien commencé mais s'était très mal finie, c'était dur à accepter. Il avait placé beaucoup d'efforts dans ce projet, peut-être qu'il s'était aussi réellement attaché au chaman. Cela dit ce n'était de toute évidence pas réciproque. "On va jouer à un jeu, je suis sûr que tu vas apprécier." commença-t-il alors, principalement pour ne plus avoir à parler de lui même dans l'immédiat. "Chacun pose une question à tour de rôle. Si on ne veut pas répondre, on a un gage. Qu'en-dis-tu ?" Il poussa un grand soupir. "Bien sûr, c'est moi qui commence." Sinon ce n'est plus drôle. "Donc, qu'est-ce-que tu fous ici, tu t'appelles comment et d'où viens-tu ? En gage tu me chante la même chose que grommelle l'ivrogne derrière nous." Après tout, ce n'était amusant de raconter toute sa vie sans connaître un peu celle de son interlocuteur.


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Ven 01 Juil 2016, 01:55

「 Explosion 」
La réponse tant attendue, et sournoisement très vague, sur le nombre précis des conquêtes arracha une petite moue dubitative à la blonde en signe manifeste qu’elle ne le croyait pas. Il était mignon dans son genre, et dégageait forcément du charme alors qu’elle constatait qu’il lui ressemblait tant, mais il avait tronche de celui qui ne savait pas s’y prendre avec les femmes. Il l’avait d’ailleurs parfaitement prouvé depuis le début de leur rencontre.
L’amusement teinta le visage de la jeune femme alors qu’il se plaignait des moqueries qu’elle lui faisait subir.


Oh ! Pardon si cela dérange votre seigneurie, lâcha-t-il sarcastiquement avec un petit sourire innocent. J’agis ainsi pour ton bien, en fait, poursuivit-elle en faisant preuve d’un plus grand sérieux, quoiqu’elle ne perdit pas son sourire. En te révélant tous tes défauts et ta drague à la noix, tu peux essayer de corriger les erreurs tout en évitant dans le même temps de te couvrir de ridicule. Deux pierres d’un coup. Ou deux coups d’une pierre, je sais plus.

Se frottant le menton pensivement, elle ajouta, pas convaincue elle-même...

Tout débutant a besoin d’un professeur de toute façon, t’es pas d’accord avec moi ? Et autant que celui-ci soit affable et moqueur plutôt que grincheux et monotone…

Voilà, la pauvre fille partait dans son délire avec ce parfait inconnu, ce qui ne lui ressemblait pas le moins du monde. Pire, elle devenait loquace, chose rare en présence d’étranger. Elle n’avait pas encore assez bu pour reporter cela sur le compte des effets néfastes de l’alcool, si bien que la Bélua finit par observer son homologue avec une moue surprise, teintée d’interrogations, attrapant par la manche un Bélua partant physiquement à la dérive. Eärhyë garda néanmoins ces questions pour elle, laissant Jiang-Li poursuivre la discussion.

Le gars avec la hache n’était pas vouée à devenir bûcheron au moins, j’en mettrai ma main à couper, déclara-t-elle simplement avec un sourire malicieux éclairant ses traits, se demandant s'il comprendrait son jeu de mots.

La suite lui tira davantage un sourire amusé. Il essayait de la remettre en défaut et, étonnement, cela ne fonctionnait pas du tout. Elle était détendue comme rarement elle l’avait été et rien ne la remettrait sur le chemin de moribonditude.

Tu n’en fais pas tout un foin mais tu es en train de chouiner comme une pucelle, donc ça revient à peu près au même...

Pourquoi fallait-il toujours qu’elle profère des comparaisons de son crû, évoquant toujours l’alcool ou les donzelles en chaleur ? Il faut croire que Mirra avait laissé son empreinte, plus qu’elle ne l’imaginait…
Elle n’eut pas plus de temps pour pousser sa réflexion plus en avant. Le Bélua assis à côté d’elle lança son énumération tortueuse.


Hum… Oui, je vois parfaitement, dit-elle en notant en parallèle qu’il était, en plus d’être mauvais dragueur, un profiteur.

Avisant la pinte qu’il lui indiquait du doigt, elle soupira. Elle avait l’espoir qu’il oublierait entre temps, surtout avec un sujet aussi sensible, mais il semblait avoir bonne mémoire malgré le flux d’alcool ingurgité. Pliant à son désir, comme pour le récompenser d’avoir parlé, elle prit son verre, le souleva légèrement avant de l’avaler cul sec, fermant ensuite les yeux pour mieux supporter les effets des bulles sur son palais et dans son tube digestif. Pour sûr, cela faisait du bien par où ça passait mais elle n’avait pas forcément envie de retenter l’expérience.

Je ne fonderai pas en pleurs, je suis trop coriace, en toute modestie. Seulement tu ne devais pas avoir qu’un seul ami, n’est-ce pas ? Bon, l’amant, ça fait mal, je comprends, même si tu auras l’occasion d’en avoir d’autres. Ou alors de te rabibocher, va savoir. Pas vraiment de quoi s’apitoyer.

N’ayant jamais vécu ce qu’il subissait, elle ne pouvait pas comprendre son trouble. Quand bien même, la jeune blonde ne s’imaginerait pas défaillir à ce point-là, elle qui faisait tout pour garder le contrôle de soi. La Bête se rappeler à son bon souvenir, arrachant une légère grimace à son Réceptacle. Fiche-moi la paix, pour aujourd’hui…
Sans se mettre à voir trouble, l’esprit d’Eärhyë baignait déjà dans une douce euphorie sous l’effet des bulles. Elle sourcilla à peine lorsque Jiang-Li proposa son jeu, un divertissement qu’elle aurait refusé en temps normal. Ce moment se présentait toutefois comme une parenthèse à la normalité, et la jeune femme hocha pensivement la tête sans prendre la peine de réfléchir.


J’accepte de répondre à tes questions mais j’aime pas ton gage. Au lieu de se casser la tête à trouver des idées saugrenues pour ridiculiser l’autre, pourquoi ne pas obliger à vider une pinte pour toute question éludée ? Après tout, nous sommes dans une taverne, autant se joindre à la beuverie ambiante…

Un brin de malice dans le regard venait renforcer sa pensée et Eärhyë se surprenait à espérer qu’il accepterait sa proposition.


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Sam 02 Juil 2016, 16:47



Alors elle agissait pour son bien ? A lui ? Pourquoi faire une telle chose ? Qu'est-ce-que ça pouvait bien lui foutre qu'il devienne bon dragueur ou reste à son niveau actuel, à se ridiculiser devant tout le monde ? Où était le profit qu'elle pourrait en tirer, surtout qu'ils se connaissaient à peine ? A moins qu'elle ne veuille simplement se moquer de lui, il ne comprenait pas la raison qui se cachait derrière ses paroles. "C'est faire d'une pierre deux coups..." Le bélua haussa un sourcil et la laissa parler sans broncher. "Si je voulais un professeur ce n'est certainement pas toi que j'irais voir." finit-il par répliquer d'un ton moqueur, avant de la laisser continuer. C'était plus fort que lui, il avait le besoin viscéral de contredire tout le monde, de montrer qu'il était plus intelligent, qu'il en savait toujours un peu plus que son interlocuteur et surtout, qu'il avait toujours raison. Il continua de boire pensivement en attendant, l'écoutant d'une oreille distraite. Une oreille qu'il retroussa quand elle aborda un point sensible. Elle se trompait. Il n'avait réellement qu'un seul ami -aussi pitoyable que ça puisse paraître- et ce dernier avait donc sombré dans la folie pendant son absence. Premièrement, il avait passé beaucoup trop d'années  à berner Devaraj pour pouvoir avoir le temps d'aller papillonner ailleurs. Cela prend une éternité de manipuler des gens, de réussir à être crédible et de pouvoir en tirer quelque chose. A sa sortie de Dythis -quand la ville tenait encore debout- il avait croisé le chaman pour la première fois dans la cité des élémentals. Depuis, il avait fait une fixation maladive sur Devaraj, si bien qu'il ne connaissait quasiment personne d'autres à part son petit frère et quelques rapides connaissances ci et là. Leur famille est morte à VasteSylve, ce qui réduisait encore plus le nombre déjà trop petit. Il grogna et fronça les sourcils.

Il tombait de haut. La chute était dure. Sûrement que c'était l'occasion de tout recommencer à zéro sans faire les mêmes erreurs, mais le lynx n'avait jamais demandé pareille chose. Il était bien sur son piédestal et haïssait le hasard pour l'avoir fait dégringoler sans prévenir. L'alcool lui donnait des idées furieuses, comme celle de tout plaquer et d'aller rejoindre Itak à la chasse au canards. En réalité, il devait vite trouver un emploi, n'importe lequel, ainsi qu'un toit, sous peine de finir complétement à la rue et désarmé pour de bon. Il fallait qu'il se relève vite, ou qu'il reste à terre. "Moi je préfère ridiculiser les autres." grogna-t-il, l'humeur facilement changeante, surtout quand il s'agissait d'être de mauvais poil. M'enfin, si elle voulait changer les règles, il n'allait pas l'en empêcher. De toute façon, question éludée ou pas, il comptait bien vider ses pintes jusqu'à la dernière goutte. Il soupira, le genre de soupir que pousse une personne au bout de sa vie. "Très bien, fais comme tu le veux." Après tout, cela ne changera rien à sa situation. "Répond donc à mes précédentes questions, ou bois." Il espérait qu'elle allait choisir de répondre tout de même, car elle ne lui avait encore rien dévoilé sur elle-même et cela l'agaçait un peu qu'elle sache tout sur lui alors que lui ne savait rien d'elle. Il ne se sentait pas tranquille et ne sera soulagé que quand il aura un peu mieux cerné à qui il avait affaire. Enfin, encore faudrait-il qu'il soit assez conscient pour réfléchir et observer correctement.

Encore deux, trois verre et sa tête ira rejoindre le comptoir. Oh, il sera toujours capable de parler mais le contenu ne serait pas de la même qualité. Tant mieux. Il en avait marre de se ressasser sa propre aventure et de se rappeler sans cesse combien il avait été faible et stupide. Parfois, il avait la vive envie de prouver au monde qu'il était le digne héritier de la famille Akai, qu'il était capable d'en faire un grand clan parmi son peuple. En attendant, se vautrer dans l'alcool lui paraissait bien.
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Sam 02 Juil 2016, 21:24

「 Explosion 」
Eärhyë s’était attendue à cette remarque acerbe sur le refus de l’avoir, elle, comme professeur. Elle ne retourna qu’un sourire amusé dans sa direction. Elle partageait son point de vue, de toute façon. A l’aube de ses expériences et découvertes dans le monde, elle ne détenait aucune information, secret, chose capitale à divulguer à qui que ce soit. Et puis, elle ne se sentait pas l’âme pédagogue. La Bélua appréciait trop la Liberté pour cela et enseigner revenait selon elle à exercer une autorité sur le libre arbitre de quelqu’un. La relation maître et élève s’appréhende bien par une notion de supériorité de l’un sur l’autre…

Jouant avec le verre qu’elle n’avait pas encore terminé, elle avait hoché la tête aux dires du Bélua. Qu’il apprécié ridiculiser les autres ne la surprenait pas outre mesure vu qu’il s’employait consciencieusement à la faire par ses paroles. Elle fut néanmoins déçue de le voir s’incliner aussi facilement devant sa contre proposition. Elle s’était attendue à le voir moribond, en colère qu’elle cherche constamment à le contrer. Finalement, son tempérament n’était pas aussi combattif que la Bélua se plaisait à le croire.


Tes questions, oui… murmura-t-elle pensivement en tentant de se remémorer lesquelles avaient-ils bien pu poser. Même avec une pinte dans le nez seulement, elle aurait du mal à penser correctement dans très peu de temps, pauvre jeune hère qui ne tenait pas l’alcool.

Elle se rappela enfin les questions de base. Désireuse d’en dévoiler le moins possible, elle avait tenté d’éluder lesdites questions mais Jiang-Li s’accrochait à ses réponses comme une moule à son rocher. Ce fut peut-être le premier moment depuis son entrée en taverne où la blonde ressentit de l’agacement. Elle s’obligea pourtant à masquer cette trace d’émotion, ne voulant pas froisser son partenaire de boisson, encore moins le voir s’énerver devant un silence qu’elle s’empressa de combler.

Trois questions en une, c’est un peu abuser du jeu. Je vais être gentille et en répondre à deux. Libre à toi de griller ton prochain tour en reposant la même plus tard.

Amenant la chose de la sorte, elle contentait les deux têtues : elle en dévoilait peu tout en dévoilant suffisamment d’informations au curieux qui lui faisait face.

Je m’appelle Eärhyë, déclara-t-elle enfin en articulant avec soin son prénom, prenant en compte la cervelle imbibée d’alcool de son voisin. La Bélua attachait beaucoup d’importance à son identité et n’aimerait pas vraiment voir un énergumène l’écorcher.

Eärhyë prit alors le temps de commander une nouvelle pinte au tenancier sans réfléchir réellement à la conséquence de ce choix. Il ne fallait pas y voir un signe d’abandon face aux questions posées, surtout qu’elle avait précisé qu’elle répondrait à deux questions, la jeune blonde souhaitait simplement humidifier le gosier, sentant que la journée ou la soirée, elle ne savait déjà plus où en était l’heure, allait être longue.

Quant à là d’où je viens, si tu étais aussi perspicace qu’un étudiant devrait l’être, tu devinerais à mes oreilles que je suis Bélua, je viens donc d’un village situé non-loin du Rocher au Claire de Lune. Eärhyë trempa ses lèvres dans son godet après avoir remercié le tavernier d’un signe de tête. C’est dommage de perdre son tour aussi bêtement, acheva-t-elle sur un ton malicieux avant de s’enfourner une nouvelle gorgée. A mon tour, donc… Elle s’efforça à réfléchir avant d’hocher la tête pour elle-même et de demander : Quelle matière aimes-tu le plus étudier, au point d’en chaparder de l’argent pour la financer, et depuis quand planches-tu dessus ?

Elle espérait que s’attarder sur les études, qui semblait être un centre d’intérêt important à ses yeux, lui redonnerait le goût de sourire un peu plus longtemps que celui d’un sarcasme.


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Ven 08 Juil 2016, 22:16


Abuser ? Jiang-Li haussa un sourcil. Évidemment oui, qu'il abusait des règles, puisque c'était le principe et le but de base du jeu. S'il jouait de façon honnête, ce n'était plus un jeu et d'ailleurs, ce n'était pas drôle. Non, il fallait qu'il triche, un peu ou beaucoup, d'une façon ou d'une autre. "E...Erarye." répéta-t-il avec un sourire stupide. Pour une fois ce n'était pas -ou très peu- fait exprès. Quelle idée d'avoir un prénom pareil aussi ! En plus, il n'avait quasiment rien capté avec le bruit ambiant. Un grognement s'échappa de sa gorge. Il feula et découvrit ses crocs. "Je le sais ça, que tu viens du Rocher. Ce n'est pas la vrai réponse à ma question ! " Tout les béluas viennent de là, en grande majorité. Et il se fichait complétement de savoir qu'elle avait passé son enfance dans un trou paumé loin de toute civilisation. Car oui, les béluas étaient loin d'être civilisés selon lui. D'ailleurs, moins il en voyait, mieux il se portait. Enfin... à part aujourd'hui, peut-être.

Il ignora complétement sa dernière remarque et se contenta de noyer son agacement profond dans une nouvelle gorgée. "Je chaparde pas." gronda-t-il, par réflexe. "On me donne involontairement, c'est différent." C'est plus joli de le dire comme ça. Il n'avait pas envie de ressembler à un voleur de bas-étage, son orgueil aurait bien du mal à le supporter. Un long silence retomba entre eux-deux. Jiang-Li finit par parler à nouveau. "Je voulais être médecin." Il nota lui-même dans sa tête qu'il parlait au passé, comme si cette envie avait elle-aussi disparue avec le chaman. "Depuis tout petit, j'aime voir l'intérieur des gens." rajouta-t-il, ressortant son sourire carnassier. C'était un peu bizarre dit comme ça, mais il se sentait incapable de le formuler autrement. Il trouvait cela fascinant, la morphologie physique comme le fonctionnement des émotions et sentiments. Quand il était petit, il disséquait des sauterelles, maintenant, il préférait dévorer des pavés de médecines ou de psychologie. "Je trouve que notre peuple manque cruellement d'érudits." C'était un grand manque, car pour lui, une race riche en culture, littératures et inventions, c'était une race puissante. "J'aimerais y contribuer, plus tard." Et ça, au moins, c'était certain. C'était une envie qui ne changera pas, quoiqu'il arrive. Il était l'héritier de sa famille après tout. On lui avait donné un nom, qu'il portera fièrement devant tous. Enfin, pas pour tout de suite...

"A moi. Maintenant." Ses études lui paraissaient être une chose lointaine qui le rendait encore plus mélancolique. Ou alors c'était le voile de l'alcool qui alourdissait son cœur. Il ne savait plus vraiment. Quelle importance ? "Est-ce-que tu aimes les fraises ?" Toujours vexé qu'elle ai elle-aussi cherché à jouer avec les règles, il opta volontairement pour une question stupide et pleine d'ennui. Dans un raisonnement vide de maturité, il se dit que le prochain tour, il ne fera que boire coup sur coup sans répondre à quoi que ce soit. Baissant ses oreilles sur son crâne, il se mit à la fixer étrangement. Le problème, c'était qu'il avait l'alcool mauvais.

Son agressivité bouillonnait à l'intérieur de lui. Bien heureusement -ou peut-être pas-, il trouva une autre personne sur qui déverser son amertume. Le poivrot à côté par exemple, était affreusement bruyant. Le pauvre homme n'arrivait plus à tenir sa pinte correctement et en renversa la moitié sur le kimono du bélua, qui sursauta brutalement et lui retourna aussitôt la chose en lui versant sa propre pinte sur la tête. En temps normal il n'aurait jamais fait ça. Il préférait attaquer ou se défendre avec des mots au lieu de provoquer un début de baston à cause d'un geste un peu trop nerveux. C'était un comportement digne de son frère, sauf que Jiang-Li n'avait pas la force de brute d'Itak. Il se prit une bugne en pleine tête qui le fit tomber de son tabouret et l'envoya par terre.

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Lun 11 Juil 2016, 18:32

「 Explosion 」
Eärhyë souffla de dépit en l’entendant écorcher allègrement son prénom. A quoi s’attendait-elle venant d’une personne éméchée, qui avait d’avance le goût de l’enquiquinement dans un état dit normal ? A rien, à aucun effort, et elle en avait la preuve en direct. Son agacement fut néanmoins rapidement évincé en découvrant le propre agacement de son partenaire de boisson. Que c’était délicieux de le voir s’énerver de la sorte, les crocs sortis et un roucoulement félin dans le creux de la gorge. L’air enjoué de la blonde ne cachait rien de sa délectation. Elle savourait son petit effet et elle avait bien raison !

Pas une vraie réponse, vraiment ? fit-elle mine de s’offusquer néanmoins sans se départir de son léger sourire malicieux. Oh ! pardon… Comme tu as posé trois questions en une, je me suis dit que je pouvais tricher un peu aussi. Donnant, donnant, ce n’est pas cela la devise ?

La suite de la déconvenue lui arrache un énième sourire et la Bélua se rendit compte qu’elle commençait à s’attacher à cette pauvre créature, certes en loques, mais tout de même amusante et distrayante. Elle aimait l’enquiquiner et les taquineries fusaient inconsciemment, la meilleure preuve qui soit pour statufier sur ce qu’elle pensait réellement de lui.

La frontière entre chaparder et donner involontairement est infime, tu ne crois pas ? Désolée de te l’annoncer, mais tu t’enfonces…

Elle avait prononcé cela comme si cette réalité l’embêtait autant que lui alors qu’au fond, ce n’était qu’une énième taquinerie. La Bélua fut pourtant déçue de ne pas le voir relever la chose, préférant s’abattre dans un silence qui la minait autant que lui. Eärhyë, sans s’expliquer ni pourquoi ni comment, rêvait de le voir réagir pour aller mieux, au lieu de s’enfoncer dans une déprime si palpable. Le voyant retrouver le chemin de la raison, elle l’écouta parler en prenant soin de ne pas le couper, occupant ses lèvres – et son gosier – en buvant quelques gorgées alcoolisées.
Les paroles de Jiang-Li formèrent comme un écho en elle. Lui aussi formulait des reproches envers sa race, et cela ne pouvait qu’accroître la bienveillance qu’elle éprouvait pour lui. La jeune femme avait été maltraitée toute son enfance sans qu’elle en connaissance la raison et depuis elle ne parvenait pas à apaiser la haine qui la prenait de court dans les moments sombres…


Je comprends, oui… parvint-elle à articuler, sans savoir si c’était l’alcool ou les réminiscences qui lui sautaient à la gorge. Je ne sais pas si tu parviendras à les… éduquer, si je puis dire, convenablement… En tout cas, je te souhaite de la réussite dans tes projets et... Enfin bon, si t’as besoin de leur faire entendre raison par la force, tu peux compter sur moi !

Par la force… Eärhyë répondrait à l’appel sans hésiter s’il lui fallait taper pour qu’on écoute. Cependant elle émettait un doute quant à cette brutalité, légèrement décalée avec les projets du déprimé assis à côté d’elle. Peut-être que cela suffirait à lui tirer un véritable sourire… A moins qu’il ne se demande pourquoi elle faisait tout ça, encore une fois.
Mais la détermination qui s’afficha sur le visage de Jiang-Li coupa court à toute réflexion sensée alors qu’il s’apprêtait à proposer une nouvelle question. Celle-ci laissa pantoise la féline une seconde, avant qu’elle n’éclate de rire sous le décalage. Prête à répondre en philosophant sur cette question tordue, la blonde avisa le regard scrutateur de Jiang-li et ne sut comment réagir. Il adoptait tout le comportement des gens qui ne supportaient pas l’alcool, entre moment de liesse incontrôlable et déprime totale, voire méchanceté gratuite. Eärhyë pouvait composer avec, elle avait le tempérament pour se défendre. Mais les imbibés des lieux ? Au moment même où elle s’en inquiéta, la pinte se renversa à moitié. Apparemment Jiang-Li attachait une aussi grande importance à sa tenue qu’à ses études car sa réaction fut sans appel. La vengeance était un plat qui se mange à froid et le poivrot eut droit à sa rasade gratuite.
Tout s’enchaîna trop rapidement pour que la Bélua fasse un état des lieux. Jiang-Li à terre et elle toute aussi imbibée que les autres malgré le peu ingurgité, elle se leva d’un bond pour défendre le corps au sol, n’hésitant pas à griffer une joue duveteuse ou encore envoyer des coups de pieds dans les jambes, visant un poil plus haut…


J’profose… qu’on s’caalm… dit-elle dans un léger moment d’accalmie autour d’elle, alors que tous les bourrés de la taverne semblaient adorer cette baston improvisée. Se prenant un coup dans le bide, elle se plia en deux et faillit vomir ses pintes… Fermant les yeux pour contenir le liquide dans l’estomac, ses pupilles pâles se rouvrirent sur le corps du Bélua déprimé. Il ne fallait pas qu’il reste là s’il ne voulait pas se faire écraser…

Viaux meux boucher..., lui dit-elle sans savoir s’il l’entendrait. Elle aurait bien voulu l’aider à se redresser mais elle était occupée à maintenir une bulle autour d’eux pour éloigner un tant soit peu le chaos qui les encerclait.


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Jeu 14 Juil 2016, 22:44



Ce n'était malheureusement pas la première fois qu'on le frappait ainsi à cause de ses paroles et gestes... Et comme toujours, il s'en retrouvait affreusement offusqué et quand il était encore conscient, se mettait à trépigner d'indignation tout en hurlant. Il avait horreur qu'on ose porter sa main sur sa glorieuse personne. Et aujourd'hui, il serait bien capable de s'étouffer tout seul avec le combo kimono taché, droite en pleine gueule et promesse d'une joue bleue pour les prochains jours. A moitié sonné, il suivit la scène qui se déroulait sous ses yeux d'un air outré, sa main collée sur sa joue rouge, déjà enflée. Dans sa propre brume alcoolisée, il ne comprit absolument rien au charabia d'Era...Ea... truc ! La seule chose qui lui parut claire, c'était qu'il valait mieux partir d'ici. De toute façon il n'avait plus d'sous pour continuer à boire. "Hm. Z'allez voir... je... envoyer Itak vous manger ! Hips !" Sur cette déclaration pleine d'amour, il se releva et tourna le dos à son auditoire pour sortir de la taverne d'un pas tanguant, prenant une mine affreusement aigrie.  

Dehors, il faisait presque nuit, mais les rues étaient toujours autant animées. D'habitude, Jiang-Li appréciait les villes et surtout Avalon pour ce genre de vivacité perpétuelle. C'est sûr que dans les marais puants remplis de moustiques où vivait Devaraj, ou bien dans le vieux village paumé en pleine montagne, il y a rarement autant d'activité ! Lui, il était fait pour vivre dans la mondanité et la vie urbaine. Seulement, là, il était complétement beurré et se fichait bien d'être ici ou en train de se faire manger vivant par les moustiques de l'Antre des Marais. Il poussa un grognement plus animal qu'humain, bouscula tout ce qu'il trouva comme obstacles et se dirigea au hasard dans les rues. Là, il trouva un bordel et en aborda la tenancière. Persuadé qu'il était devant la porte d'une auberge, il vociféra qu'il voulait une chambre pour la nuit, bougeant ses bras dans tous les sens dans un mouvement ridicule. "Pa.. payer ?!" Après s'être momentanément rappelé de la définition du mot, il se retourna vivement -sans tomber et c'était là un miracle- pour pointer du doigt sa camarade. "Elle ! Hips ! Payer..." Il se mit soudainement à rire sans raison précise et entra dans l'établissement sans attendre.

Le bélua se laissa conduire à la chambre qu'on leur avait réservé. En fait, il était toujours furieux pour son coup reçu et avait juste besoin de tranquillité. Il était tout juste assez bourré pour sentir que son corps faisait absolument n'importe quoi et comprendre que son esprit n'allait pas tarder à suivre. Ou alors c'était déjà le cas ? Quelle importance ? Avec un sourire stupide, il entra dans la pièce et s'affala complétement sur le lit, sur le ventre. Là, il resta immobile pendant un temps indéfini. Un million de choses bouillonnaient dans sa tête, tous ses souvenirs se mélangeant de façon illogique et alambiquée. Il voyait Devaraj courir avec la hache d'Itak, Carnage se transformer en lion géant pour assassiner la moitié de sa famille, Itak renverser sa bière sur Eärhyë en hurlant qu'il aimait les fraises rouges... et il rêva même qu'une statue de lui-même avait été érigée à son honneur dans son village natal -désormais détruit et inexistant-. Quand il émergea à nouveau, ce fut pour dévisager tout ce qu'il se trouve autour de lui d'un œil morne. Là, il poussa un soupir, frémit, et abandonna petit à petit sa forme humaine. Après quoi, il bâilla à s'en décrocher la mâchoire, se lécha les babines puis les pattes et se roula en boule sur le lit.  

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Ven 22 Juil 2016, 17:47

「 Explosion 」
Eärhyë grimaçait, transpirait, s’énervait dans ses tentatives de contenir la foule énervée à distance dans le seul but d’aider ce… ce… fou ! Savant, elle ne le saurait le dire, mais fou, il l’était sans aucun doute, pas besoin d’un examen pour s’en apercevoir. Et dire qu’elle lui avait tenu compagnie pour le dérider, voilà dans quelle situation elle se retrouvait empêtrée jusqu’au cou. Aider… C’pô d’main la veille k’j’vais sourire au prochain qui m’demande un service, maugréa-t-elle dans ses dents. Elle doutait que quelqu’un l’ait entendu, encore moins Jiang-Li, trop afféré à proférer ses propres diatribes sur un prénommé Itak. Dans le contexte actuel, la Bélua ne se souvenait plus s’il lui en avait déjà parlé sur le peu de temps qu’avait duré leur échange. Un ami ? De la famille ? Un homme lige ? Peu importait de toute manière, d’autres préoccupations retenaient ses interrogations. Jiang-Li se leva dans le but manifeste de quitter la taverne et la blonde marche à reculons dans sa volonté de toujours veiller sur lui, repoussant ainsi les derniers assauts. Dans les brumes d’alcool dans lesquelles elle se retrouvait plongée malgré elle, elle vit que les piliers des lieux préféraient s’en donner à cœur joie sur le premier qui se présentait et ce n’était plus ce duo improbable qui se mettait en travers de leur chemin.

Le froid la transperça de part en part et Eärhyë ressentit comme une claque sur son visage. Après avoir transpiré comme un bœuf et surchauffé dans un tel lieu de chaleur humaine, retrouver ne serait-ce que le vent la fit frissonner. Devant elle, le Bélua progressait d’une démarche hésitante, zigzagante, totalement dépourvue de grâce. On ne peut pas laisser un irresponsable comme lui seul, il attirerait les problèmes comme les mouches sur une bouse… Soupirant quant à la véracité de cette pensée, elle s’avança d’une démarche toute aussi hasardeuse. Elle ne sut s’il se rendit compte qu’elle avait un de ses bras à lui autour de ses épaules et le sien au niveau du bassin. Quoi qu’il en soit, cette aide ne dura guère longtemps… Avisant le premier sordide qui lui tomba sur la route, Jiang-Li se défit de sa prise dépourvue de force sur lui pour se dégager et progresser vers ce nouvel obstacle. Grognant de mécontentement, Eärhyë le suivit en calmant les protestations, formées comme un écho lointain, de la Bête qui commençait sérieusement à en avoir marre de cet énergumène.
Alors qu’il s’adressait à la madame quant à un moyen de paiement, la tenancière se tourna vers elle. Les économies d’Eärhyë s’étaient considérablement amaigries depuis le début de son périple. Elle tenta néanmoins d’assurer la femme d’une voix posée et convaincante, faisant exprès de parler lentement pour empêcher toute intervention intempestive de l’alcool dans son élocution. Ce ne fut qu’ensuite que la jeune femme se rendit compte de la supercherie. Quelques gémissements traversaient la fine paroi des murs et certaines portes restées ouvertes en montraient énormément sur des choses que la Bélua n’avait encore jamais connues. Frissonnant, elle poussa le Bélua devant elle pour qu’il aille plus vite, le faisant gagner une chambre encore libre. La tenancière doit sûrement croire qu’on va faire un truc à deux… Eärhyë posa le regard sur ce partenaire de boisson. Heureusement qu’il n’est pas en état pour quoi que ce soit… Les taquineries au matin seraient insupportables si Jiang-Li retrouvait un comportement plus raisonnable, dénué de toute brume alcoolisée. D’ailleurs, l’homme semblait dans un monde à part, plongé au cœur de quelques souvenirs enfouis, secrets. La Bête se fit alors le rappel en son sein. Trop longtemps qu’il n’avait pas pris l’air… Et Eärhyë serait trop faible pour résister bien longtemps à ses assauts. Le pire survint lorsque Jiang-Li se transforma, révélant le pelage d’un magnifique lynx. La stupeur d’Eärhyë fut immense. Trouver un Bélua dans cette ville était déjà unique en soi mais qu’il soit lui aussi du Totem Lynx tenait du destin. Toute à ses pensées et à sa contemplation, elle ne sentit pas la Bête se débattre férocement dans le but de rejoindre ce nouveau compagnon. Dépourvue de la moindre résistance avec ce cerveau imbibé, la métamorphose se passa sans qu’elle s’en aperçoive. L’animal ronronna puis rejoignit son compère sur le matelas, s’allongeant dos à lui dans une position où quelques poils seulement se touchaient. Le réveil promettait peut-être d’être chaotique…



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Lun 01 Aoû 2016, 07:08



Les paupières lourdes de Jiang-li ne tardèrent pas à l'emporter des les bras de Morphée. Il vit du coin de l'œil la transformation de sa camarade, murmura quelque chose d'inaudible et s'endormit aussitôt. Sa nuit fut remplie de rêves dont il ne se souviendra pas à son réveil. Quand il rouvrit les yeux, le soleil était déjà haut dans le ciel et ses rayons éclairaient doucement la pièce à travers la vitre teintée. Dans un lourd grognement, Jiang-Li s'extirpa du lit, l'esprit et le corps complétement engourdis. Il était nu, sa transformation ayant prit fin au plus profond de son sommeil. Le bélua se leva difficilement et mit plusieurs minutes pour atteindre la bassine d'eau  propre déposée dans un coin de la pièce. A défaut d'être fraîche, l'eau était tiédasse mais suffisait à le réveiller un peu et à enlever les saletés accumulés la veille. Avisant son kimono qui se trouvait au pied du lit, le bélua refit tout le chemin inverse dans une démarche douteuse et enfila son habit tant bien que mal. Un affreux mal de tête lui transperçait le crâne, sans compter ses diverses courbatures qui parcouraient son corps à chaque mouvement.

Il fixa sa camarade dans le lit sans réussir à définir si elle était bien en train de dormir ou non. Haussant les épaules, il rassembla ses affaires et soupira. Sa mémoire de la veille lui revenait petit à petit, doucement mais sûrement. Même s'il lui fallu de longues minutes pour qu'il puisse recoller ensemble tous les morceaux éparpillés, Jiang-Li finit par avoir un aperçu suffisamment clair de sa précédente soirée. Une grimace agacée se forma sur ses lèvres. Rien ne s'était passé comme son plan de base, qui était simplement de trouver quelqu'un avec qui boire et s'amuser au lit après. Il gronda. En plus de ne s'être point tenu à ses prévisions, il avait livré tout ce qui lui tenait à cœur à une inconnue de sa propre espèce... Il ne savait que penser de ce dérangeant fait. D'un côté ce souvenir l'amusait et provoquait un vague sourire mais d'un autre côté, il avait horreur que l'on voie à quel point il était brisé et surtout, il détestait avoir besoin de l'aide d'autrui. Sur ce point, ils étaient pareils lui et son frère, d'incroyables teigneux et têtus jusqu'au bout des griffes, l'un par orgueil et l'autre par honte.

Jiang-Li n'avait jamais eu de vraie relation amicale sans que son propre intérêt trouve quelque chose à tirer de l'autre personne. Il avait encore du mal à s'habituer aux rencontres hasardeuses et voyait toujours son prochain comme une sorte d'adversaire qui valait le coup, ou pas, d'être manipulé. Il se demanda pendant un long instant dans quelle catégorie il devrait ranger cette jeune femme allongée sur le lit face à lui et gronda intérieurement quand la réponse se fit trop difficile à trouver pour son esprit fatigué. N'ayant plus envie de se casser la tête, il déchira un petit morceau de page blanche dans un de ses derniers bouquins de médecine et écrit ainsi "A plus tard, la Fauve." Après quoi il dessina ironiquement une tête de chaton, posa le papier là où son propre corps se tenait pendant la nuit et sortit de la pièce dans un claquement de langue agacé. "C'est Madame qui paye." répéta-t-il encore à la gérante du lieu, cette fois-ci de façon beaucoup plus compréhensible que la veille.  

Dehors, le bruit ambiant matinal lui agressa les oreilles et c'est en maugréant qu'il sortit le plus vite possible d'Avalon pour s'enfoncer dans des contrées plus sauvages, contraint par manque monétaire de s'éloigner de la civilisation pendant quelques temps.



HRP : Pour la possible suite, je t'invite à choisir une quête qui te plais bien et à m'envoyer le lien du rp suivant en MP, huhuhu ~  nastae  
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Explosion [PV Eärhyë Lothiel]

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