Autour d'un feu de camp, le groupe de Nain avait installé son campement au cœur des Terres d'Emeraudes. La plaine était dégagée et nul vallon ni sous-bois ne venait déranger la vue. Seule la nuit, ténébreuse, causée par la Nouvelle Lune, limitait la distance de leur champ de vision. Alþjófr leva les yeux par-dessus les flammes dansantes du brasier. Au-delà se dessinait l'ombre écrasante de l'Edelweiss Enneigé, bien visible lui malgré le voile obscur qui les cernait. Cependant, tel un phare dans la nuit, les sommets de la chaîne montagneuse paraissaient étrangement plus lumineux que sa base. Même si peu éclatante, Phoebe trouvait le moyen de laisser ses rayons argentés illuminer le monde en éclairant les cristaux de glaces des sommets enneigés. Pourtant, malgré la beauté qui se dégageait de cette vision, ce n'était pas la montagne que le Nain voyait. Ce qu'il y voyait, c'était les forges qui y brûlaient - image plus réaliste encore par les braises et les flammes rougeoyantes devançant le dessin à l'encre noire de la montagne -, les marteaux y battant le fer avec vigueur, et celui-ci répondant par divers rugissement en fonction de s'il était travaillé sur l'enclume ou noyé dans l'eau ou l'huile Les forges de la Surface suivaient un processus identique à celles de son peuple, quoique certains forgerons trichent en usant de magie et se fatiguant bien moins ainsi. Il n'avait cependant jamais retrouvé l'ambiance de la Terre de Feu, même chez les plus émérites. « Aaaaaaah ! J'ai hâte de rentrer. Ça fait trop longtemps qu'on est parti. » lâcha Aurvangr dans un râle de fatigue en se laissant tomber au sol comme s'il eût été au bord de l'épuisement. « C'est vrai. Sans compter cet imprévu qui nous a rallongé notre voyage. » commenta Alþjófr compatissant. Après tout, il était tout aussi pressé que lui de remettre les pieds chez eux, surtout alors qu'ils savaient leur terre si proche. « Ouais. D'ailleurs on a pas de nouvelles à ce propos. Est-ce que le passage est sûr ? Parce que rentrer alors que tout est fermé ou alors qu'on a plus de chance d'y passer qu'en bivouaquant ici, autant rallonger encore un peu le séjour à ce compte-là. » fit Norðri à ses comparses. Chacun se jeta un regard à la recherche d'une réponse qu'ils n'avaient vraisemblablement pas. « C'est pour ça qu'on passera par Utgard. Ce sera plus sûr que Muspellheim ou même Nidavellir. ». Un rire bref éclata dans le cercle. « Utgard, plus sûr que Muspellheim, je veux bien. Mais que Nidavellir ? On aura tout vu. » commenta Nýi. « Je me demande à quel point la situation est critique pour qu'on en arrive là. » ajouta-t-elle avec une pointe de cynisme. Elle n'avait pas tort. Si la sécurité de Muspellheim pouvait être discutable en tout temps, Nidavellir et ses alentours était un véritable havre de paix habituellement. Et, bien que l'événement ait eu lieu bien plus au sud, à proximité de Muspellheim d'ailleurs, aucun risque ne voulait être prit et la totalité de l'est du Continent Naturel était surveillé et considéré comme potentiellement dangereux. Ne restait donc que la montagne. « Y a pas à dire. L'extérieur c'est sympa, mais rien ne vaut son chez soi. » reprit la Naine en s'accoudant sur sa cuisse pour enfoncer sa joue dans sa main et plonger son regard dans le brasier du feu de camp. Alþjófr esquissa un sourire. Un chez soi et des êtres aimés, avait-il plutôt envie de dire en songeant à Án et Jari. Nýi ne connaissait pas encore cela. Elle s'était laissée emportée par sa fibre aventureuse - ainsi que par la fougue de la jeunesse, assurément - et, malgré les tentatives de dissuasions, rien n'avait pu l'empêcher de se joindre au groupe d'explorateurs. « C'est quoi la première chose que vous ferez en arrivant ? » demanda-t-il au groupe en posant un œil circulaire sur celui-ci. Il y eu un long silence nostalgique ou chacun réfléchi à la question, un sourire aux lèvres. Puis ils se jetèrent un regard de connivence. Tous souhaitaient la même chose. Retrouver le toit de leur chaumière, le rire de leurs proches et le sourire de leur famille.

Emmitouflé dans les fourrures, le petit groupe traversait la montagne, remontant l'étroit chemin menant à Utgard. Puis, le passage enfin visible, tous marquèrent un temps, appréciant doucement ce retour à la maison. Enfin ils s'avancèrent et s'enfoncèrent dans le tunnel menant au ventre du continent et la Terre de Feu. Plus ils avançaient, plus le gel extérieur se dissipait au profit de la chaleur des forges desquelles ils n'étaient pas si loin. Une chaleur qui embrasait leurs cœurs et leurs âmes, trop longtemps éloignées du feu et du métal qui constituaient leur être et leur essence.

Alþjófr passait la tête par l'entrebâillement de la fenêtre ouverte, s'accoudant à cette dernière pour y poser la joue contre son poing et observer avec un œil attentif l'activité qui avait cours dans la maisonnée. Il resta ainsi, profitant du calme ambiant et de la douce vision d'Án à jouer avec son fils, un sourire apaisé aux lèvres. C'est lorsque Jari se leva brusquement en poussant une exclamation ravie pour avoir réussi à vaincre sa mère qu'il remarqua enfin la présence du voyageur. L'enfant marqua une courte pause, surprit, où il resta statufié dans sa position victorieuse avant de finalement courir vers le nouveau venu. « Papa ! » s'écria-t-il avec joie en lui sautant dans les bras. « Mon Jari, tu m'as manqué. » répondit Alþjófr en le serrant contre lui. « Mais dis-moi, tu aurai pas grandis pendant mon absence ? » ajouta-t-il avec un air faussement courroucé en écartant le garçon pour mieux le détailler, celui-ci répliquant d'un sourire malicieux, avant de se faire ébouriffer les cheveux. « Je t'ai ramené quelques souvenirs d'En-Haut. » lui fit-il comme une confidence. « C'est vrai ? » s'exclama à nouveau l'enfant, les yeux brillants avant de rejoindre sa mère, toujours dans la maisonnée, en courant pour le lui répéter au cas où elle n'ait pas entendu. Alors Alþjófr pénétra à son tour la demeure pour y rejoindre Án qui l'accueillit d'un tendre sourire avant de se réfugier dans les bras du voyageur. « Je suis de retour. » lui dit-il comme pour rendre cette arrivée concrète. « Je suis contente que tu ailles bien. » répondit-elle, l'inquiétude se faisant entendre dans sa voix.

Une flambée avait été dressée dans l'âtre. Allongé devant le feu crépitant, Jari feuilletait le livre que le lui avait apporté son père. Une histoire exaltante de confrontations, d'alliances, de trahisons et de magies sur un vaste territoire de trois royaumes. C'en était d'ailleurs le titre. « Est-ce que ce sont comme les Contes de Mho ? Des Mythes ? » interrogea l'enfant sans se détacher de l'ouvrage. « Non. À la Surface, les Contes sont des histoires fictives à valeurs morales. » - « Ooooh ! » - « Tu l'as lu ? ». Alþjófr approuva d'un signe de tête la question de sa femme. « La morale est-elle bien ? ». Là il eut un moment de réflexion. Croisant les bras, il leva le nez cherchant une réponse correspondant à sa pensée. « Je pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises morales. Pas pour des Contes universels comme celui-ci. en tout cas. Lire entre les lignes et adapter en fonction de nos origines, c'est ce qui doit être fait selon moi. » fit-il en passant une main sur sa barbe. « Il y a bien des peuples qui auraient boycottés ce livre s'il n'y avait qu'une morale à retenir sinon. » ajouta-t-il, moqueur. « Dis papa. » l'interpella alors Jari en fixant son père. « Tu peux nous parler un peu de la Surface ? » - « Bien sûr. Viens là. » confirma-t-il en l'invitant sur ses genoux. « En haut, tout paraît extrêmement grand. » - « Ah oui ? C'est un monde de géant ?! » le coupa le garçon, interloqué, arrachant un rire à son père. « Pas vraiment, même si ça pourrait y ressembler. Seulement il a été construit aux proportions des hommes et des femmes peuplant en majorité le monde. Et ces personnes sont au moins deux fois plus grandes que nous. D'autant plus que nous leur étions inconnus jusqu'à peu. » - « Ooooh ! » - « Dehors, le plafond atteint des hauteurs impossible à rejoindre. Le jour, il est d'une teinte claire, illuminé par un cercle d'or. » - « C'est ça le Soleil qui brûle ? » - « Exactement. Et la nuit, ce même ciel prend une couleur aussi sombre l'obsidienne. » - « Ça doit faire peur. » - « Ça peut être effrayant suivant où on se trouve, c'est vrai. » - « Mais... Et le Soleil ? Il brille plus ? Il s'éteint la nuit ? ». À nouveau Alþjófr laissa échapper un rire. « Non il s'éteint pas. Il disparaît et laisse place à un cercle d'argent, la Lune, et avec elle une myriade de petits points brillants comme des centaines de milliers de diamants éclatants dans le ciel que l'on appelle "étoiles". ».

Án écoutait le récit du père à son fils en silence, les dévisageant mutuellement avec une attention particulière. Des étoiles, tout deux en avaient pleins les yeux. L'évidence la frappait tristement. À la prochaine expédition, car il était évident qu'il y en aurait une autre, Alþjófr partirait. Et de lui faire miroiter un monde paraissant si beau, Jari quitterait lui aussi la Terre de Feu dès qu'il le pourrait pour, à son tour, découvrir le monde que son père avait déjà eut l'occasion de visiter par deux fois.

Le conseil se tenait tôt en cette première semaine de retour des explorateurs. Les pierres solaires, roches luminescentes se trouvant sur l'entièreté du plafond de la Terre de Feu et suivants, grâce un procédé magique, le cycle diurne extérieur, éclairaient d'une faible lueur la haute pièce où se tenaient la réunion. Autour de la large table ronde de pierre sombre taillée, l'Élu et les Sages d'Estella. Ceux-là fixaient avec une attention sévère et toute aussi particulière le groupe de voyageurs, aussi tendus qu'ils n'étaient pas habitués à de tels rassemblement. Leurs aînés avaient déjà eut l'occasion de détailler le rapport qui leur fût parvenu. Ils s'étaient toutefois attendus à devoir également détailler leurs expériences et découvertes de vive voix. À défaut d'avoir déjà eut l'occasion de côtoyer le monde par le passé, ce fut Alþjófr qui se chargea d'ouvrir la séance. Se levant du lourd fauteuil en bois de chêne, il toussotta dans sa main avant de dérouler une large carte qu'il fît maintenir par deux pierres de chaque côté. Les traits épais étaient dessinés de façon grossière au fusain avec, cependant, le plus de détails possible. « La carte de ce monde. » commenta l'un des Sages. Alþjófr confirma d'un signe de tête. « Nous sommes à l'est de ce qu'ils appellent Le Continent Naturel. » commença-t-il en indiquant la région de l'index. « La chaîne de montage fait la séparation avec la région ouest. ». La montagne ; plus enflammée qu'elle n'était enneigée à leurs yeux. « Grâce à la montagne, le territoire est plus sauvage et moins peuplé, en partie à cause des routes commerciales qui sont difficiles à construire. » - « Pourtant le peuple de la Surface sait voler, non ? » le coupa-t-on. Le voyageur se tourna vers l'intrigué. « Pas tous. Comme les navires volants ne sont pas fréquent et la totalité de la population ne sait pas forcément se téléporter. ». Il y eut un moment de réflexion avant qu'on ne l'invite à continuer. Ainsi il développa le reste de Continent Naturel. « Nous n'avons cependant pas pu en découvrir l'entièreté. La Forêt des Murmures est un lieu dangereux et ceux qui l'habitent tout autant. Le Désert également, quoi qu'il s'agissent plus à cause de la capacité des Humains y résident. » - « C'est donc vrai ? Ce n'est pas une simple légende de la Vólþruspa ? ». Ce fut Nýi qui confirma avec une expression mêlant gêne et fascination, s'essayant par la suite à expliquer précisément le sentiment ressenti lorsqu'ils furent confronté à l'anti-magie Humaine.

Un silence suivi la longue explication des voyageurs sur les Terres du Yin et du Yang, ou, les Terres de Sympan, et ses habitants. Depuis leur exode, le monde avait bien changé. Des terres étaient apparues. D'autres avaient disparues. Certaines étaient restés vierges, d'autres étaient en pleine conquêtes. Bien que tentant de garder un œil sur le monde extérieur, celui-ci était en constant changement et l'Histoire que les Sages contaient à leurs Enfants n'étaient plus à jour depuis longtemps. Pour preuve : le Génocide de la race Démoniaque leur était totalement passé sous le nez. Tous le cachait la pièce. Mais un doux sentiment de satisfaction avait empoigné leur poitrine à l'instant où ils furent mis au courant. Mais ils ne pouvaient se permettre de continuer à recevoir les informations en retard comme ceci. C'était dangereux. Surtout s'ils acceptaient de se dévoiler ; ce qu'ils avaient commencés à faire. « À l'évidence il va falloir que l'on revoit notre politique actuelle à simplement accepter accueillir le monde ou laisser quelques uns l'explorer. Ça ne semble pas suffisant. » déclara Frægr en se tournant vers le Souverain avec un sourire entendu. Ce même sourire se fana rapidement à l'intervention de l'un de ses égal. « En effet. Nous n'aurions pas dû nous montrer à ces gens — les premiers à les avoir sortis de leur trou — ni à la Surface. ». La Sage lui jeta un regard noir. Vraiment, il n'avait rien compris. « J'imaginais plutôt l'inverse. Qu'il serait bon d'envoyer des émissaires Là-Haut. ». Ce fut elle qui se reçu des éclairs à cette réplique. Le débat dura longtemps ainsi entre les partisans de la fermeture totale du territoire et son oubli — à nouveau — et ceux de l'ouverture de la race. Au milieu de cette ambiance, le petit groupe d'explorateur ne savait plus où se mettre. Même le Souverain semblait lassé de la guerre que se menaient ses conseillés. La joue sur le poing, il semblait juste attendre que ceux-ci arrêtassent de s'aboyer dessus pour intervenir paisiblement.

La mine boudeuse des uns et le visage ravis des autres faisait clairement comprendre que l'avis avait été tranché et il n'y avait plus lieu à débattre. En l'occurrence, non, les Nains ne feraient pas marche arrière. Non, il ne retourneraient pas dans l'ombre. Toutefois, un tel choix n'était pas solution de simplicité. Vouloir s'impliquer dans la lumière de la Surface impliquait nombre de changement drastique. Toute la population serait concernée. Le monde du Dessus semblait affreusement cruel, surtout envers les naïfs. Il faudrait avancer à tatillon ; chercher de l'aide ; nommer des diplomates et des ambassadeurs ; apprendre avec et auprès des autres races. Cela n'avait jamais été nécessaire auparavant. Ce serait un travail de longue haleine difficile. Ils feront des erreurs, c'était certain. Mais c'était nécessaire s'ils s'engageaient dans cette voie. L'avis des explorateurs fut une nouvelle fois requis. Ils avaient une meilleure vision du monde  extérieur. Leurs idées sur ce qu'il était bon à faire et par où commencer ne pouvait qu'être bénéfique. « Selon moi, discuter avec le peuple des Orines serait une bonne chose. Leur territoire s'étend sur la majorité de l'ouest du Continent après tout. » commença Aurvangr. « Sans compter qu'elles détiennent la totalité des mines s'y trouvant. ». Et, avec, les pierres extraites. Une large quantité de matériau perdu pour le Petit Peuple. Le simple fait d'imaginer ces gemmes dans leurs placards, ils visualisaient déjà l'infinité des nouvelles œuvres qui pourraient alors voir le jour sous les coups des marteaux des forgerons. « Dialoguer avec les Humains ne serait pas idiot non plus. » ajouta Alþjófr. « Cela nous permettrait d'aller trouver des matériaux dans le Désert de façon sécurisé. ». Car là aussi, ils n'avaient jamais pu mettre la main sur les minéraux des Enfants de Sympan, simplement à cause de leur anti-magie. « Et puis, notre histoire est liée. Ils se sont isolé du Monde pour la même raison que nous nous étions effacé de lui. ». La table approuva ces deux propositions d'un signe de tête silencieux. Les Orines n'étaient pas un peuple militaire. Elles n'avaient aucun parti pris de base. Échanger avec elles en premier lieu étaient sûrement la meilleure chose à faire. Quand aux Humains, tout avait été dit. « Les... » - « Il suffit. Nous sommes tout à l'écoute de vos idées, cependant évitons de voir trop grand dès à présent. Si les choses se passent bien avec ces deux races, alors nous envisagerons de discuter avec d'autres. » arrêta-t-on Alþjófr. Le voyageur opina du chef tandis que Frægr prit la parole. « Ne reste qu'un problème à résoudre. Je ne vois la ville des Orines nul part sur cette carte. ». En effet. Son emplacement était tenu au grand secret, personne n'avait su ni voulu le leur dire. « Je ne pense pas qu'il soit possible de rejoindre Maëlith, leur capitale. S'il y a rencontre, soit elle se fera dans une autre de leur ville, soit elle devra avoir lieu ici, sur la Terre de Feu. » répondit Alþjófr. Un long flottement s'installa dans l'assemblée, prenant pleinement conscience de ce qui était en train de se jouer autour de cette table.

Alors que la réunion touchait sa fin, Alþjófr leva la main. « J'aimerai ajouter une dernière chose. » fit-il avec assurance sous l'œil curieux de ses partenaires. Qu'avaient-ils oubliés d'évoquer ? « Parle, je t'en prie. » l'invita la Sage d'un geste de la main. « Je pense qu'on devrait envisager le développement d'un autre territoire pour notre peuple, plus propice aux échanges avec les autres races. La Terre de Feu est notre seule patrie et pour ça on ne peut accepter n'importe qui entre nos murs, pour la sauvegarde des nôtres, ce qui limite par la même les échanges avec le monde extérieur, qu'ils soient de biens ou culturels. Avoir un autre territoire, plus ouvert, permettrait d'améliorer et faciliter ces échanges, y compris avec des races avec lesquelles aucun pacte n'aurait été encore discuté. ». D'autant qu'actuellement, si les choses étaient envisagées, l'incertitude planait et rien n'était encore fait. Son développement s'était fait clair et sans hésitation. Cela faisait longtemps qu'il avait songé à cela. Cependant il n'avait jamais eu l'occasion d'évoquer ce projet jusqu'à maintenant. De toute façon, il n'avait pas la moindre idée d'où ce territoire pouvait bien se construire à l'époque où elle lui était venue à l'esprit. Les choses étaient différentes aujourd'hui. « En admettant que ça puisse se faire, encore faut-il trouver le terrain pour y développer ce nouveau foyer. » lui exposa-t-on, sceptique. Le visage du Nain s'illumina. Il s'était douté qu'on lui ferait une remarque de ce genre. « Il y a peut-être un lieu. Ici. L'île d'Orahza. » répondit-il immédiatement en indiquant le lieu en question. Un territoire pour ainsi dire vierge. Plus exactement, un ensemble de parcelles inoccupées longeant une chaîne de montagnes inexplorée. Pour l'instant.