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 [LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mer 02 Déc 2015, 06:51


Lorsque la folie domine la raison

[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison  259040BannLDM

Tout était parti d'un constat : la présence de Vanille à la réception de Somnium. L'indignation avait emporté le peuple, petit à petit. Peu d'êtres avaient réagi sur le coup, sans doute pris au dépourvu, mais, peu à peu, la nouvelle s'était répandue sur les Terres du Yin et du Yang comme une traînée de poudre. Comment cette femme infâme osait-elle se montrer ? Comment cela se faisait-il qu'aucun Souverain, hormis l’Élu des Cieux, Kahel, n'avait réagi ? Le peuple criait à l'injustice et le discours de Delta revint peu à peu à la mémoire de ceux qui étaient depuis longtemps désillusionnés. Puisque nul Roi ne détruirait cette harpie, ils devraient le faire eux-mêmes ! S'en était finis de faire confiance à des incapables ! L'Empereur Noir avait embrassé l'ancienne Reine des Ondins, l'Ultimage n'avait pas bougé, le Dædalus avait joué l'aveugle, le Roi n'avait pas usé de son anti-magie pour mettre à mal la méduse des mers, l'Impératrice Démoniaque n'avait su s'imposer comme représentante du mal et rosser l'impertinente ! Ils étaient tous fautifs ! Même les absents ! Certains soutenaient leur Souverain malgré tout, surtout ceux qui vivaient dans les cités qui n'avaient pas été trop touchées par les récents événements. Ceux qui avaient vécu l'enfer étaient beaucoup moins conciliants. Aussi, dans le peuple, plus que le clivage de ceux qui soutenaient Vanille et ceux qui la haïssaient et souhaitaient sa mort, naquit un désaccord sur le rôle des Rois. Si certains les critiquaient ouvertement, comme si la faute revenait à eux seuls, d'autres, au contraire, avançaient que puisque beaucoup avaient assisté à la fête de Somnium, ils auraient pu agir ! Car, après tout, pourquoi demander aux Souverains d'appliquer ce que eux même n'avaient pas osé entreprendre ? C'était tellement lâche au final !

Pendant plusieurs jours, les conflits furent fréquents, si bien qu'on ne savait pas jusqu'où tout ceci irait. Certains prédisaient déjà la fin de la Royauté telle qu'on la connaissait, comme si le temps des Rois étaient révolus et qu'il fallait évoluer vers autre chose, un autre système. D'autres regardaient les crieurs en riant de leur cas : ils avaient beau parler dans les chaumières et les tavernes, rien n'évoluerait, de toute façon. A quoi bon se battre contre du vent ? De toute façon, qu'importe, si le système changeait, les choses s'amélioreraient quelques siècles, jusqu'à ce qu'elle se détériorent de nouveau. Et puis, on ne pouvait être certains que le futur serait meilleur en évoluant vers autre chose. Tout ce que ces idiots récolteraient, serait la fureur des Rois qui leur rappelleraient pourquoi ils possédaient ce titre. L'on parlait également des Ætheri qui n'avaient jamais essayé de les soutenir lors des épreuves qu'ils avaient dû traverser. Là encore, les débats furent nombreux : comment pouvait-on dire ce qu'avaient ou non fait les Dieux ? Les plus croyants s'insurgeaient, les non croyants se moquaient d'eux ! Cela dit, puisque les seconds étaient beaucoup moins nombreux, ou parce que les Ætheri n'aimèrent pas leurs insinuations, ils furent vite mis à mal.

Dans le chaos le plus absolu, une femme à la longue chevelure blonde se permit une petite réflexion, comme ça, de celles qui n'auraient eu aucun impact si sa prestance n'avait pas été exceptionnelle. « Vous devriez trouver Vanille et la brûler vive. ». Disons que Mitsuko n'aimait pas énormément que le mot « Injustice » ressorte sur toutes les lèvres sans raison valable. Elle allait leur en donner de l'injustice, puisqu'ils en demandaient. C'est d'ailleurs ce qui ne tarda pas à arriver, une injustice flagrante saupoudrée d'un grain de folie destructrice. Le peuple devint totalement instable et la chasse à la « sorcière » fut décrétée. Tout le monde se mit à chercher Vanille et, forts de leur jugement sans faille, les individus la trouvèrent un peu partout sur les Terres du Yin et du Yang, brûlant de parfaites innocentes qu'ils arrachèrent à leur famille sans chercher à comprendre. Quand la rage tenait les esprits, elle aveuglait de façon proportionnelle. Cette folie créa encore plus de clans. Certains voulurent les arrêter, pour des motifs sans doute louables, plus ou moins. En réalité, la volonté de sauver les innocents étaient tout aussi représentée que celle de les arrêter par accord avec les actes de l'ancienne Souveraine des Sirènes.

Devant le chaos général, les Rois devaient réagir. Le peuple leur demandait de prendre une position claire ! Certains avaient plus de revendications que d'autres, comme les Béluas qui souhaitaient savoir ce qu'il en était de leur relation avec les Alfars ! Du côté des Anges, la volonté était toute autre : puisque les Démons les avaient attaqué, il était hors de question qu'ils en restent là, ne serait-ce que pour la sécurité des Humains. Les Anges extrémistes chuchotaient leurs convictions et arrivaient à convaincre de plus en plus de monde que le seul moyen de faire triompher les vertus était d'éliminer la source première des péchés. La confusion régnait et elle n'amenait jamais rien de bon. Les Puissants devraient se positionner, sous peine de voir la confiance du peuple disparaître à jamais. Quant à Delta, même s'il n'avait rien dit à Somnium, sa présence restait dans les esprits. Certains, déjà, l'avaient érigé en figure, en symbole d'un monde nouveau. Personne ne savait qui était cet homme mais il semblait porter la parole d'une cause bien plus grande que tout ce qui avait été jusqu'ici.

Explications


Coucou =D

Alors, vous avez plusieurs choix :

- Soit vous êtes contre Vanille et souhaitez l'arrêter. Vous n'êtes pas obligés d'être d'accord avec le fait de brûler les innocents hein, mais en fonction de vos stats, votre personnage peut aussi se laisser influencer par la masse (je parle surtout pour ceux qui ont une force et une intelligence peu élevées) et suivre simplement le mouvement [il le regrettera après selon son alignement mais voilà]. Vous pouvez également essayer d'arrêter les fous qui brûlent toutes les femmes rousses qu'ils trouvent et également prendre part au débat (La faute aux souverains ? Aux Dieux ? A tout le monde en général? etc). Vous pouvez être simplement maléfique et profiter de l'occasion pour brûler des gens en toute impunité o/

- Soit vous êtes pour Vanille et dans ce cas, vous pouvez chercher à arrêter ou non ceux qui brûlent les gens. Être pour ce que Vanille a fait ne signifie pas forcément être maléfique, vous pouvez aussi être un grand philosophe qui se dit que, de toute façon, faut bien éradiquer une partie de la population pour permettre à l'autre de vivre correctement o/ Vous pouvez également participer au débat et faire entendre votre point de vue ^^

Enfin, pour les chefs de race qui participeront, c'est l'occasion de prendre une position officielle sur le dernier event et de mettre à jour vos relations diplomatiques vis à vis de certaines races. Est-ce que les Ondins doivent payer le prix des erreurs de Vanille ? Est-ce que les Alfars qui ont attaqué le Rocher au Clair de Lune ne mériteraient pas qu'on les rosse un peu ? Etc. Bon, de toute façon, dans un climat chaotique, il faut que vous preniez position. Vous pouvez très bien décrété que Vanille est considérée comme ennemie publique et qu'elle est interdite de territoire ou que quiconque la verra devra essayer de la tuer (je suis sûre que ça plaira à Vanille d'avoir un peu de difficulté ^^). Vous pouvez également engager des hommes pour la rechercher et l'éliminer etc etc. Donc si vous avez l'occasion de faire ce rp, je serai vraiment contente =)

Vous pouvez poster dès à présent et vous avez jusqu'au 1er février, 23h59, pour poster. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me MP (sur Mitsuko Taiji Stark)

Gain(s)

900 mots - un point de spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1350, un point de spécialité en plus.

OU

1200 mots - La subjectivité de Drejtësi : la justice revêt de multiples visages et obéit aux règles énoncées par les Grands de ce monde, les Souverains. Rationnelle et impartiale, elle répond rarement à la spécificité d'un cas, surtout dans un monde aussi primaire. Le voleur chez les Réprouvés voit sa main coupée sans somation. Chez les Anges peut-être est-ce le pardon que celui-ci trouve ? Chez les Démons peut-être que le vol est pleinement accepté voire même glorifié ? Ce pouvoir vous permet, lorsque vous commettez une faute à l'égard du droit d'un peuple, d'invoquer le droit d'un autre peuple pour vous en sortir. Le droit deviendra applicable par magie. Seulement, l'utilisation d'un tel don n'est pas gratuit, soit il marquera votre peau (tatouages, scarifications, cheveux devenant blancs, orteils qui poussent) soit il marquera votre esprit (folie, croyance en la déesse de plus en plus importante, changement d'essence, obsession pour les chaussures etc). - Je vous laisse le choix du malus, il peut être moindre comme important selon ce que vous voulez infliger à votre personnage bwahahaha ! Merci de le préciser avec le pouvoir ;)
Pour 450 mots de plus, soit 1650, un point de spécialité.

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Mer 02 Déc 2015, 10:45

Les catastrophes.. étaient finies. Le cataclysme avait connu son apogée, mais n'était plus à présent qu'un lointain souvenir. Tout du moins, c'est ce que le peuple Elfique se forçait à croire, ayant, pour une fois, été épargné par les éléments. Earudien se tenait toujours debout, forte, fière d'avoir su résister, de n'être pour une fois pas tombée entre les mains des Maléfiques. Mircella, depuis le Palais, assise sur son siège, une main sur le front comme plongée dans une profonde réflexion, ne se félicitait pas pour autant. Cela aurait été grotesque qu'elle prenne sur elle toute la chance qui avait frappé son royaume. Non, ce n'était pas grâce à elle. Certes, elle avait pris une grande place dans la société, la plus grande que l'on eut jamais connu, mais cela ne l'empêchait pas de faire des erreurs. Et malgré toutes ses réussites, elle gardait toujours en vue le même objectif : garder les siens en sécurité. C'était un défi de tous les jours. Qui sait ce qui pouvait arriver. Le monde était imprévisible, mais pourtant, il ne fallait pas tomber dans la psychose. Un faible soupir, à peine perceptible, s'échappa de l'entre ouverture des lèvres de la jeune femme. Un équilibre, à ne jamais briser, qu'elle s'efforçait de maintenir en place. Elle ne pouvait pas prendre parti, pas se mettre d'un côté où de l'autre. Les Elfes avaient suffisamment souffert pour qu'elle ne s'implique de trop dans les histoires politiques des autres.

La main libre de l'Elfe Eternelle s'avança jusqu'à son verre, dont elle remua vaguement le liquide rosé. Cet arôme de fruit ne suffirait pas à la réconforter, mais pouvait-on réellement la qualifier de triste ? Non. Pas vraiment. Mircella ne ressentait aucune envie de pleurer, de s'apitoyer sur son sort, bien au contraire. Elle était soulagée. Soulagée que tout ce cauchemar prenne fin, mais remplie de questions qui n'auraient jamais de réponses. Une parmi tant d'autres se démarquait : Pourquoi ? Pourquoi les peuples avaient-ils besoin de s'entre-tuer de la sorte ? L'Elfe était loin d'être naïve. Elle connaissait la convoitîse, la jalousie, l'envie de pouvoir devenant si alléchante que notre coeur ne tient plus le coup et que les pulsions reprennent le dessus. Pourtant.. Dans le regard de Vanille, elle avait lu tout autre chose que ce genre de ressentiments. La Sirène n'était pas en colère, oh non, ni même en quête de reconnaissance. Ca aurait été sot de la qualifier ainsi, de penser qu'elle se jetterait dans la gueule du loup sans crier gare. La Dame Des Abysses était connue partout dans les terres du yin et du yang, et n'avait proprement aucune ambition dans ce désastre qu'elle avait provoqué.

Elle faisait parti de ceux qui provoquaient la douleur et la souffrance dans le seul but d'assouvir leurs envies personnelles. Mircella ferma les yeux. Elle ne doutait pas que ce ne serait pas la dernière fois que le peuple la trouverait sur son chemin. Vanille changerait d'apparence, deviendrait tout autre, et regagnerait ce qu'elle avait perdu, voire beaucoup plus que ce dont on la pensait capable. Seuls les idiots la sous estimaient, ou la pensaient disparues. Par ailleurs, elle était réapparue à Somnium et ceci n'avait pas fait que des heureux. La jeune femme ne s'estimait pas heureuse de ne pas s'être retrouvée au beau milieu de ce capharnaüm, de cette tension qui avait manqué d'éclater dans la seconde. S'affaissant un peu plus dans son siège, la souveraine fixa le plafond, continuant de remuer le liquide dans son verre, inlassablement, comme s'il s'agissait de ses propres pensées. Tout était chamboulé, tout se mélangeait. Que ferait-elle, si elle parvenait à mettre la main sur l'Ondine ? Elle ne la tuerait pas. C'était hors de question. Purement inimaginable. Vanille avait fait des choses horribles, tué des milliers de personnes, mais le caractère de la blonde des bois l'empêchait purement de répondre à la violence par la violence.

Et comme elle savait que bon nombre de souverains agiraient comme elle, restant tapis dans leurs décisions afin de préserver leurs peuples, elle avait senti la révolte de loin. Les civils tentaient de se venger eux-même, de faire leur deuil à leur façon, en mettant un terme à la vie considérée comme trop longue de l'ancienne reine des mers. Ils s'attaquaient à tout et n'importe quoi. Dés lors qu'une jeune femme rousse se trouvait sur leur chemin, ils n'hésitaient pas, ils n'hésitaient plus. Se levant de son siège, posant son verre sur la table, elle retourna dans ses appartements, et croisa Hysariel dans le couloir, quand tout à coup son coeur fit un bond. Prenant l'air le plus calme qu'elle le pouvait, elle s'approcha de son oreille. « Retrouvez Héliana. C'est un ordre. ». Il sentait dans le ton de sa voix que quelque chose n'allait pas, mais se tût volontairement, se contentant d'acquiescer à la demande de sa reine. « Ne la ramenez pas auprès de moi. Ce n'est pas ce que je vous demande. Je désire simplement savoir exactement où elle se trouve. Alors, j'irais à sa rencontre. ».

Il s'éclipsa, sans laisser de traces, prenant l'entière responsabilité de cette mission. L'Elfe de Jade était discret, fiable. Elle ne doutait plus de ses compétences, et encore moins de la rapidité qu'il mettrait pour retrouver la trace de l'Ange. Le coeur de l'Elfe Eternelle frappait avec brutalité contre les parois de sa cage thoracique. Tout tournait autour de la petite qu'elle avait élevé d'un amour inconditionnel. En plus d'être rousse et vagabonde, elle se trouvait être la fille de Vanille, et cela, si peu de personnes le savaient, ces quelques gens ne laisseraient pas l'occasion passer. Seulement, l'ancienne reine des mers ne se préoccupait pas de sa progéniture comme beaucoup auraient été tentés de le croire, voire de l'espérer, afin de trouver un moyen de la toucher sans avoir à la confronter personnellement. Après tout, elle n'avait pas même laissé le temps à la petite de pousser ses premiers cris avant de l'envoyer dans le Royaume des Morts. Si Vanille n'avait eu aucune pitié, le peuple agirait comme elle. C'était une course à qui serait le plus fort, qui retrouverait la jeune femme en premier, qui la ferait brûler sur une place publique et qui récolterait toute la gloire. Les peuples se battraient entre eux pour une seule entité, qui ne le méritait pas le moins du monde. Le calme devait revenir. C'était de la folie furieuse.

Seulement, en attendant, les êtres emplis de vengeance se jetaient sur les premières jeunes femmes venues. C'était risqué, dangereux, inconscient. Mais Mircella pouvait-elle véritablement se montrer, poser un avis clair et net sur la question ? Elle jeta un regard sur son royaume, à travers la grande vitre qui la séparait du reste du monde. En ce moment même, elle ressentait véritablement le besoin d'avoir une discussion avec un de ces proches à propos du mal être qui la saisissait depuis déjà quelques jours. Cependant, elle ne pouvait pas prendre le risque de les mêler à ce genre de choses, de les mettre en danger de la sorte. Ils n'étaient pas responsables. C'était elle. Sa décision, sa faute. Attrapant une cape noire qu'elle mit rapidement sur ses épaules, la Souveraine s'engagea de nouveau dans les couloirs, et par contact télépathique, fut informée sur l'endroit où se trouvait sa petite protégée. Sans attendre, une fois que la localisation fut clairement établie, elle se téléporta. Il n'y avait pas une seconde à perdre.

De loin, la blonde des bois observait l'Ange, marchant dans les ruelles, l'air de vaguement chercher quelque chose. Elle remettait sa couronne sur sa tête à intervalles réguliers, une moue ennuyée sur le visage. La joie l'avait quittée depuis déjà un bon moment. Seulement, elle agissait avec imprudence, se baladant sans aucune peur, ignorant les dangers qui la guettaient. Et c'est au moment ou l'Elfe s'apprêtait à s'approcher d'elle qu'elle fut prise de court. Un groupe venait d'encercler l'être céleste, armes en main. « Monstre ! Nous t'avons enfin retrouvée ! ». Sans trop réagir, la rousse releva la tête, levant un sourcil. « Pardon ? ». Ils poursuivirent sur leur lancée. « Cela ne sert à rien d'essayer de vous enfuir ou de vous défendre, vous êtes encerclée, et perdue ! ». Approchant leurs torches du visage de la jeune fille, ils la firent reculer, jusqu'à l'acculer contre le mur. Et cette fois-ci, l'Elfe laissa tomber toutes ses idées de calme, de docilité, débarquant sans crier gare dans le tas, sa faux Elfique en main, poussant ceux qui menaçaient celle qui lui était chère. Cette dernière poussa un cri de surprise, mais ne put pas bouger d'un pouce. « C'est l'Elfe Eternelle ! Alors comme ça vous protégez la Dame des Abysses, après tout ce qu'elle a fait ? Vous êtes de son côté ? Quelle honte ! ». Fronçant les sourcils, plissant les yeux, la reine prit la main d'Héliana dans la sienne. « Je protège ceux qui me sont chers. Ceux que j'aime et qui me donnent une raison de vivre. Cette jeune fille derrière moi n'est nullement responsable de ce qui est arrivé. ». Elle parut plus sérieuse, plus convaincante, alors que l'Ange déployait ses ailes, prête à s'enfuir, et montrant par ailleurs qu'elle n'appartenait nullement au peuple des mers. « Et sachez que je serais la dernière à donner raison à la Dame des Abysses d'avoir provoqué un tel cataclysme et à encourager ses agissements. Seulement... ». Elle se redressa. « Tuer toutes les personnes lui ressemblant un tant soit peu ne vous aidera pas à la retrouver. Elle n'est pas idiote. Vous vous embourbez, nous nous entre-tuons sans raison, nous ne réfléchissons pas. Et c'est précisément ce qu'elle recherche. ». Elle ferma les yeux. « Libre à vous de foncer tête baissée dans son piège si cela vous amuse. Ce n'est pas mon cas. ». Et en une fraction de seconde, elles disparurent, ne laissant derrière elles qu'une épaisse poussière nacrée..
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Mer 02 Déc 2015, 17:22



Corrie n'était pas une reine à l'influence illimitée, une puissante magicienne ou encore une guerrière sans faiblesses. Durant les mois précédents cette soudaine période de paix, lors de l'immense cataclysme ravageant le monde, la jeune Orisha avait souffert, pleuré et crié, à l'instar des gens du commun. Comme beaucoup, elle n'avait pu que subir la colère des éléments et la rage de créatures infernales, baissant la tête de honte face à son impuissance. Elle avait vu la mort s'abattre sur ses amis, la déchéance s'installer dans les cœurs et la terreur envahir son esprit malade. La catastrophe était peut-être terminée, mais elle laisserait à jamais une marque indélébile sur l'âme de Corrie. Cette cicatrice bien profonde l'avait transformée. L'adolescente avait quitté un monde de rêves et d'enchantements et s'était brutalement réveillée dans une réalité apocalyptique. L'univers n'avait rien de merveilleux, il n'était qu'un amas froid et cruel n'existant que pour entretenir la souffrance de ceux le parcourant. Les mortels avaient dansé sur l'autel de la Mort, chantant en cœur les psaumes de la douleur. Ils y avaient cultivés les fleurs d'un tourment infini et universel. Pétrifiés, ils purent alors glorifier la venue de leur avatar de la dévastation, la douce et mortelle Vanille. Si effectivement elle avait engendré ces afflictions comme on le racontait ici-bas, finalement tout le monde n'était-il pas coupable ? Les fruits de la désolation ne poussent-ils pas mieux sur l'arbre pourri des âmes torturés de ce monde ?

La jeune Orisha ne disposait d'aucune réponse, elle n'était qu'un témoin brisé d'une douleur passée. Les grands de ce monde eurent la chance de croiser l'instigatrice de ce cataclysme et de lui faire payer ses crimes. Mais ils décidèrent de participer à cet immonde rituel de par leur inaction... Ces complices muets d'une ruine sans pareille avaient fait leur choix : il était à présent temps pour les gouvernés d'agir pour eux-même. Alors, après un instant de flottement, les esprits s'échauffèrent et sans que l'on ne sache réellement pourquoi, finirent par passer à l'acte. La chasse aux sorcières commença dans un terrible incendie. Rien de mieux qu'un grand feu pour représenter la rage d'êtres dont les fondements furent réduit en cendres par la folie d'une unique personne. La perversion était un comportement contagieux... Corrie aurait voulu participer. Elle aussi souhaitait la mort de cette impératrice de la désolation. Elle se mentait à elle-même en clamant la recherche d'une Justice refusée à tous car au fond, elle voulait juste voir souffrir cette illustre sirène. Elle rêvait de lui faire du mal, de la torturer et de lui ôter tout ce qu'elle aurait pu estimer de précieux. Mais la grande chasse se refusait à elle car ses cheveux étaient pareils à ceux de Vanille, d'une couleur mêlant subtilement le feu et le sang. Oh ironie...

Sept hommes avançaient lentement, leurs armes en main. Devant eux, dans le soleil couchant d'un rouge évanescent, se tenait la pauvre Corrie, emmitouflée dans sa cape, la capuche baissée et les cheveux au vent. L'astre lumineux allait disparaître derrière elle, et sa silhouette se découpait dans le ciel sanguin, créant ainsi une scène appropriée pour qui dansait avec la mort. Envahie par un immense sentiment de désespoir, la jeune Orisha pleurait sur la Plage de Sable Fin, assise face cet océan enfin calme. Les larmes s'arrêtèrent alors, car elle avait entendu les villageois s'approcher discrètement. Quelques semaines plus tôt, tandis que les cieux dévastaient la région, elle avait accepté cette torture et cette mort imminente. Mais à présent, maintenant que tout semblait enfin terminé, elle ressentait la peur la posséder. Elle devait vivre. Elle devait vivre pour ceux qui étaient morts. Alors elle se redressa et fit face à ces agresseurs, les scrutant d'un regard plein de tristesse. Les sept hommes tressaillirent un instant, et Corrie su qu'il y avait encore un espoir. Mais elle réalisa également que si le combat venait à se déclarer, elle savait qu'elle n'aurait alors aucune chance. Aussi, elle se tint aussi droit que possible, tâchant de profiter de ce décor pour paraître plus imposante, plus dangereuse, plus... Vanille.

Le silence qui s'en suivit fut encore plus déroutant pour les sept villageois que pour la jeune rouquine. Ils savaient que dans les secondes à venir, certains perdraient la vie. La mort allait frapper sur cette plage et le sang s'écoulerait sur le sable blanc. Les sept hommes s'étaient préparés à cela en décidant de chasser Vanille, ce qui se révéla d'autant plus facile que la mort fut leur seule compagne pendant de nombreux mois. Mais en arrivant ainsi face à celle dont ils confondaient l'identité, un froid soudain serra leur cœur... ils se sentaient isolés. Celui qui semblait le plus fort du groupe, et qui devait être le chef, s'humecta les lèvres et soupesa un gros gourdin en bois entre ses puissantes mains. Il savait que lui et ses compagnons avaient l'avantage du nombre et de la force, et que la supposée Vanille mourrait s'ils donnaient l'ordre de passer à l'attaque. Mais ce savoir apportait également une autre certitude bien terrifiante... aussitôt après avoir donné cet ordre, il y aurait alors de grandes chances qu'il soit le premier à mourir. Enfin et surtout, il était pris d'un terrible doute : une femme capable de plonger le monde dans le chaos pouvait-elle réellement être arrêtée par sept simples villageois ?

Ce suspens, se traduisant par un face à face éprouvant, dura pendant de longues secondes. Le voile du temps s'était figé autour des huit survivants et semblait symboliser le calme avant la tempête. Tout à coup, la cape de Corrie vacilla et le chef du groupe de villageois s'effondra, une dague de lancer dans la gorge. Le sang s'écoulait  sur le sable en un large flot chaotique. L'homme gesticulait sur le sol au rythme des convulsions parcourant son corps. Au bout de quelques secondes à s’étouffer, il fut prit d'un ultime soubresaut, puis poussa un dernier soupire avant de rendre l'âme. Corrie fixa les six personnes encore debout et dégaina très lentement son épée. Ses adversaires n'avaient pas bougé d'un pouce, leur cerveau essayant encore probablement d'interpréter ce qu'il venait de se passer. L'homme du milieu baissa alors sa fourche et fut promptement suivi de ses compagnons d'infortune. Avec une infinie prudence, le groupe recula alors entre les arbres de la Forêt aux Mille Clochettes. L'Orisha resta là un moment, totalement immobile, encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Puis elle tomba soudainement à genoux alors que son cœur s’emballait, prenant sans relâche de grandes inspirations tandis qu'elle laissait sa panique s'échapper.

La jeune femme se laissa tomber sur le sable et resta là de longues minutes, ne prêtant guère attention à l'homme se vidant de son sang à quelques mètres d'elle. Corrie aurait éprouvé de profonds remords il y a un an peut-être. Mais après ce qu'elle avait vécu au cours des derniers mois, un cadavre ne représentait plus qu'une conséquence d'une suite d'actions accomplie sous l'emprise de la folie. D'une certaine façon, Vanille avait eu au moins le mérite de l'endurcir, de la préparer à parcourir ces terres malades. Jamais l'adolescente n'aurait survécu à pareille rencontre auparavant. Finalement, la sirène n'était que le véritable miroir de l'âme de ce monde pourri. L'Orisha ne pouvait pas encore déterminer si ces pensées étaient réellement les siennes... Peut-être cherchait-elle simplement à protéger son esprit apeuré de l'influence néfaste de ce terrible environnement ? Dans tous les cas, elle avait réussi son coup : les puissants la laissaient agir à sa guise tandis que l'univers sous eux sombrait dans la folie. Corrie, quant à elle, allait devoir se cacher pendant un certain temps. Elle rengaina son épée en tremblant, ses membres étant encore sous l'effet de l'adrénaline, puis récupéra sa dague de lancer. Avec précaution, elle lava le sang de la lame sur les vêtements du mort, puis se tourna une dernière fois vers la mer. Les yeux encore humides, elle regarda avec mélancolie le soleil disparaitre dans les méandres d'une sombre nuit. Non, le cataclysme déclenché par Vanille ne s'était pas encore terminé. Le monde avait vacillé, à présent il allait sombrer...

Mots : 1472

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Sam 05 Déc 2015, 14:52


La fumée âcre s’élevait vers le ciel, tandis que l’on entendait le crépitement des chairs happées par les flammes. Les os éclataient à quelques endroits avec la chaleur, et les mères pleuraient près de leurs enfants qui leur avaient été enlevé. Leur longue chevelure rousse n’était plus que cendre sur un crâne dégarnie, tombant au moment même où les muscles venaient d’être brûlés. Cette vision chaotique était celle d’un petit hameau que la folie avait saisie, et qu’elle ne voulait plus lâcher. Des âmes, démentes, se rassemblaient, chassant les femmes aux cheveux roux,  voyant dans leur yeux l’Ondine que tous recherchait. Aussi brutale que cela puisse paraître, l’idée même que l’attention soit porté vers cette femme et non vers les Alfars, me faisait doucement sourire. Une capuche rabattu sur mes oreilles distinctes, j’épiais ces esprits en perditions, sortant de force les femmes qui se cachaient dans leurs maisons. Des menaces étaient lancées, les cris résonnaient tandis que les plus petits étaient accrochés aux jambes de leurs mères… On vit même un père traînant lui-même sa fille au buché, certain qu’elle pouvait être l’impies qui nous avaient tous profanés. Elle s’était ri de tous, peut-être même des Aetheri même. La colère, la haine, la rage grondait en ces lieux, autant envers les récents événements qu’envers ceux qui avaient condamné ces épouses, ces filles, ces sœurs… mais cela ne me toucha guère un instant. Toujours immobile, le regard arpentant les environs, il ne me fallut pas longtemps pour voir quelques ombres au loin, se faufiler pour fuir. Mes lèvres s’étirèrent un bref instant, avant que je ne décide de les rejoindre.

« Pus vite Anisa ! » la voix de la mère résonna dans la nuit, et au loin, on entendait encore les bruits du chaos. Par téléportation, j’arrivais près d’eux, attrapant la brune pour la jeter au sol sans ménagement. Mes yeux s’arrêtèrent sur la jeune femme qui s’était figé aux plaintes de sa génitrice, la bouche s’ouvrant comme un poisson hors de l’eau. Le ton fut donner, et le père sortit les armes pour défendre sa compagne et sa fille au péril de sa vie. Levant la main, le regard sombre, le faciès impassible, les ronces alentours s’accrochèrent autours de ses jambes : « Alfar… » Sortit à peine d’entre ses lèvres, qu’un un sourire franc s’étala sur mon visage. Aucun murmures ne raisonnaient, la nuit semblant nous envelopper tout en chacun, jusqu’à faire disparaitre nos mots dans un silence presque pesant. Mes lèvres bougèrent, brisant le calme, implacables et acides : « Si seulement nous pouvions détourner votre attention, accroitre cette haine jusqu’à vous aveugler… » Les yeux froncés, tandis que les ronces continuaient de lacérer l’homme, je sentis un bref courants d’air sur mon épaule. Esquivant, j’attrapais le bras de la femme qui maintenait fermement un poignard entre ses doigts. Les mâchoires serrées, elle resta un instant le regard plongé dans celui de son amant, qui lui, avait les jambes et les bras pris par les épines des plantes. Saisissant un couteau de lancer, je la ramenai à moi pour lui enfoncer la lame dans le ventre. Ses yeux s’exorbitèrent alors que sa bouche resta un instant ouverte. Ses doigts lâchèrent peu à peu sa dague, et quelques sanglots sortirent du fond de sa gorge, la secouant de l’intérieur. Une supplique fut lancée, sans espoir d’être entendu, et je la laissai choir à terre tandis que j’avais donné un bref coup pour déchirer sa chair. L’homme, dans un ultime recours, tira sur les ronces qui le maintenaient, labourant sa peau à chaque avancée. La lame fut abattue si lentement, que je passais ma lame sur son cou dans un geste tout aussi interminable, le laissant ainsi avant de me retourner vers la jeune femme.

Un bref instant, je crus qu’elle avait fui, que j’allais lui courir après pour la ramener de force au buché, mais je la vis contre un arbre, recroquevillée, les deux mains sur la bouche et la vue brouillée. Pétrifié de peur, je m’agenouillais devant elle, essuyant la lame ensanglanter sur le cadavre de sa mère : « Tu aurais dû décamper… alimenter mon jeu, tu comprends ? » Je n’aurai su dire si ces paroles étaient la représentation des désirs d’Aglakh, mais je le sentais trépigner d’impatience. Un sourire étira mes lèvres, et une petite détermination brilla dans ses yeux : « Je crierais que vous êtes un Alfars, que vous avez profité des atrocités de cette Ondine ! Ils vous pourchasseront aussi bien que moi, et je vous trainerai dans la mort, vous emmènerez au buché pour vous voir bruler à mes côtés ! » Elle s’était rapprochée de moi, décidée à faire taire ce sentiment de culpabilité qui maintenant la rongeait. Saisissant une mèche rousse sortant de sa capuche, je la fis rouler entre mon pouce et mon indexe : « Encore faudrait-il que tu puisses dire quoi que ce soit… » Le temps sembla s’arrêter à mes mots, son visage recula vivement, se plaquant contre le tronc rugueux qui écorcha son crâne. Un cri résonna dans l’obscurité, et les têtes se tournèrent vers la zone boisée.

Mes doigts s’entremêlaient avec la tignasse rousse de la jeune femme, tandis que ses pieds faisaient en sorte de pouvoir se relever. Trainé jusqu’au milieu de la foule démente, je la lâchai pour la laisser à ses bourreaux. Elle se releva titubant, portant les mains vers ma capuche, voulant la renverser pour montrer aux autres ma véritable nature. Je souris en lui saisissant les poignets : « Si tu ne voulais pas perdre la parole, il ne fallait pas chanter les louanges de cette rouquine condamnée… » Les murmures s’élevèrent, tandis que ceux qui avaient perdu leurs enfants ne voyaient que des accusations sans fondement, d’autres s’emparèrent de la femme pour la bruler comme les autres. Ses doigts s’agrippèrent vainement à ma cape, qui bientôt glissèrent alors qu’elle était secouée de violents sanglots. Réajustant celle-ci, un homme prit la parole, captivant les foules : « Nous brûlerons tous ceux qui seront avec cette impie, cette Ondine qui a tué tant de nos semblable pour ses propres desseins ! Nous la trouverons, soyez-en certain ! Car nous ne trouverons le repos que lorsque nous serons sûres que son cœur aura cessé de battre ! Priez mes amis ! Aucun de nous n’est à l’abri dorénavant ! » Dans un semblant de secte, de groupe de fanatique, certaines personnes se mirent à prier silencieusement, comme bruyamment. De loin, je regardai celle que j’avais meurtrie, se laisser attacher. Elle avait cessé de se battre, consciente que sa mort était proche. La lumière des flammes dansait sur le sol, se mouvant grâce à la légère brise qui s’était levée. Les paroles sacrées des déments s’élevèrent de plus en plus fort jusqu’à se taire en un silence presque inviolable. Les cris de l’impie furent bercés par les rayons de la lune, éclairant le visage fatigué des familles qui petit à petit rentrait chez elle, laissant les cadavres et les cendres. Certains restèrent encore dehors, alimentant la haine, propageant des rumeurs semblant sortir de nulle part. Demain, sans doute les massacres recommenceraient, encore et encore, jusqu’à ce que les têtes refroidissent, ou jusqu’à ce qu’un Roi décide de tout stopper. L’odeur acerbe me fit plisser le nez, tandis que je jetai un œil à la femme de tantôt, maintenant méconnaissable. Un semblant de calme revint, je décidai de partir pour de bon, satisfait de la soirée passée ici. Me retournant, je laissais les miséreux dans leur apparence de sécurité. Ils avaient si peur, avaient tant perdu, que tous les aveuglaient. Ils voulaient ne pas comprendre qu’ils n’étaient rien, que des misérables tapis dans leur maison, attendant le prochain événement qui secourait le monde, et ils seraient tous impuissants face à lui. Ils avaient soudainement était pris d’un élan de justice qui ne leur allaient pas du tout. Aujourd’hui, les regards s’étaient tournés vers l’ancienne Reine des Ondins, tous figés vers ce peuple… Tandis que petit à petit les flammes des buchés s’éteignaient, le feu de cette rage naissante grandissait au sein de toute les terres.

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Sam 05 Déc 2015, 18:18

Même si Raeden n'avait pas prit part et n'avait pas personnellement assisté aux derniers évènements qui avaient frappé les Terres du Yin et du Yang, il avait quand même fini par en apprendre assez pour se faire sa propre opinion sur le sujet. Encore une fois, c'était un grand de ce monde, la souveraine des ondines, dans cette situation, qui avait bouleversé le monde en tentant de le détruire. N'étaient-ils pas sensés protéger leur peuple, et par extrapolation, leur monde ? Où était donc le plaisir de tout saccager, de causer panique, mort et destruction sur son passage? C'était des choses que le Bélua ne comprenait pas. Il ne savait pas si c'était le fait d'être au pouvoir qui montait la tête des gens, ou bien si ces personnes décidaient de gravir les échelons dans cet ultime but. Quoiqu'il en soit, il comptait bien tout faire pour qu'Alice n'arrive jamais à de tels extrémités.Il savait qu'elle avait à présent des côtés sombres qu'il ne connaissait pas, qu'elle ne voulait pas qu'il découvre, mais cela ne l'empêcherait pas de lui faire confiance et surtout de la reprendre si elle se laissait déborder.

Vanille. Ce nom était sur toutes les lèvres, partout où allait l'homme-ours. Au vu de ce qui se disait, il comprenait que l'une des femmes du trio charismatique qu'il avait vu à Somnium était la Sirène. S'il avait su qui elle était, sûrement qu'il aurait agi, même s'il n'était pas certain que cela aurait changé grand chose. Après tout, si elle était de la même puissance que Yulenka, voir même plus, il n'était rien d'autre qu'un moucheron à côté d'elle. Ce n'était pas une raison pour rien faire mais ça pouvait expliquer que le commun des mortels n'agissait pas plus que cela. Enfin …. jusqu'à présent. Parce que voilà qu'un coup de folie s'était emparé d'une bonne partie de la populace. Les gens jugeaien tout un chacun d'être responsable des derniers évènements ou au contraire, de n'avait rien fait contre, d'être resté les bras croisés ou planqué dans son coin. Tout le monde accusait l'autre, quelqu'il soit, du moment qu'il y avait un coupable, un bouc émissaire sur qui faire retomber la faute. La démence collective avait atteint son paroxysme lorsque quelqu'un avait parlé de brûler Vanille …. et que toutes les femmes rousses furent chassées et mises au bûcher. Une vrai chasse à La Sirène, qui dégénérait sans que personne ne mette le hola sur tout ceci.

Raeden et Artahya parcouraient la rue commerçante en direction du Sud. Ils étaient venus récupérer quelques commandes faites un peu plus tôt, pour la Forge et l'Ecole. Tous les deux avaient déjà remarqué les murmures qui se faisaient sur leur passage, mais ils ne s'y étaient pas attardés. Ils avaient d'autres choses à faire. Comme par exemple, trouver une taverne pour prendre un bon repas avant de repartir pour les Montagnes. Avec l'hiver, un bon repas chaud n'était jamais à négliger. Surtout quand c'était les autres qui payaient, se disait l'Oréade. Le froid, c'était son domaine. Mais il fallait reconnaître qu'il était plus facile de lui résister quand on avait le ventre bien remplit. Ils rentrèrent donc tous les deux dans une échoppe et s'assirent à une table. Un silence s'était installé dans la salle lorsqu'ils avaient leur entrée … ou plutôt, lorsque les regards des personnes présentes s'étaient posés sur la Nymphe et surtout sur sa chevelure de feu. Chaque paire d'yeux de la pièce suivirent le duo tandis que celui-ci prenait place. Un froncement de sourcil et un regard appuyé de la part de l'Enfant de Phoebe à chacun des voyeurs fut suffisants pour leur faire détourner les yeux. Pour le moment. Les conversations reprirent, moins fortes, moins joviales, plus conspiratrices.


Ne t'occupe pas d'eux. Que veux-tu commander?

Des roturiers, d'toute façon ! Et j'veux du pain et un pâté d'campagne avec une bière!

Un faaible grognement s'échappa des lèvres du Forgeron en entendant comment parlait la jeune femme … et surtout au vu du dernier élement de sa commande, mais il ne pouvait pas lui faire de réprimande. Après tout, elle était adulte et il n'était pas son père. Juste son parent et son professeur pour quelques cours. Il fit un geste de la main pour attirer l'attention d'un serveur à eux. Mais les membres du personnel faisaient tout pour ne pas croiser son regard, ou jeter un coup dans sa direction, comme s'ils avaient décidé purement et simplement d'ignorer sa présence. Cela commençait à agâcer prodigieusement le Fils de la Lune.

Bouge pas, je reviens

Il se leva et se dirigea droit vers le comptoir où se tenait le tenancier. Les mains de celui-ci tressaillirent en sentant l'ombre de l'Immortel sur elles, mais leur propriétaire s'obstina à regarder ailleurs, faisant comme si nettoyer les choppes étaient soudain devenu d'une utilité capitale. Raeden se racla la gorge bruyemment, mais cela ne semblait pas suffir. D'un geste prononcé et bien en évidence, il retira doc son épée de son fourreau dorsal et la posa sur le comptoir, le pommeau toujours dans la main, prêt à s'en servir. Comme par magie, cela suffit à lui donner toute l'attention qu'il réclamait.

Euh … oui ? …. Que voulez vous … mon bon monsieur?

Deix miches de pain, du pâté de campagne, deux tranches de lard et deux bières!

L'homme acquieçait à chacune des paroles de l'homme-ours.

Oui oui très bien. Je vous fais cela tout de suite. Tenez, voilà déjà les bières. C'est bon … vous pouvez ranger votre épée.

Le Forgeron étira un sourire sur ses lèvres et rangaina lentement son arme dans son fourreau. Sans un mot de plus, il prit les deux choppes que le tavernier venait de poser devant lui et entreprit de regagner la table où Arthaya l'attendait. Mais il n'alla pas jusque là. Deux hommes s'étaient mis en travers de son chemin et ne comptaient vraisemblablement pas vouloir le laisser passer. En jetant un coup d'oeil par dessus leurs épaules, le Bélua put remarquer qu'un attroupement s'était fait autour de la Nymphe des Montagnes.

Un problème ? Je peux vous aider peut être ?

Même si d'apparance, l'Enfant de Phoebe restait calme, on pouvait très bien sentir monter en lui la tension. Ses poings s'étaient resserrés sur les anses des choppes, ses muscles s'étaient tendus, prêt à passer à l'assaut, ses pupilles rétrécies sous l'adrénaline qui pulsait dans ses veines à cet instant. Il se montrait courtois, mais tout le monde se rendait bien compte qu'à cet instant, c'était surtout un homme dangereux. Malheureusement, la folie collective atteignait tout le monde, même les imbéciles et les gros bras … surtout eux en fait.

Ta copine, la Rousse, ça s'rait pas une sirène par hasard ? Hein ? Et vous osez v'nir ici ! Après l'mal qu'elle a fait ? T'es pas mieux qu'elle, toi, vu qu'tu traines avec elle!!

Chacune des paroles du bougre transpirait la haine et la colère … et l'alcool combiné à une mauvaise haleine aussi. Il avait fait deux pas en avant, jusqu'à presque toucher Raeden et il soulignait son discours de petits coups du doigt dans le torse du Paternel.

Je vois.

Le Liddell laissa lâcha ses choppes. D'un geste vif, il attrapa le doigt de son menaceur, le lui tordant de façon à amener celui-ci contre lui et à le faire tourner, son dos collé à son torse. Sa dague était apparue dans sa main, pressée contre la gorge du malotru.

Alors maintenant, vous allez bien m'écouter ! Parce que Vanille est rousse, vous croyez qu'elle se cache derrière chaque femme à la chevelure de feu que vous croisez ? Vraiment ? Et vous vous dites que le meilleur moyen de mettre fin à ça et surtout de vous venger et de la punir, c'est de la crâmer ? Et toutes les pauvres femmes rousses innoncentes, vous y pensez ? Et si Vanille avait été châtain ? Vous auriez brûlée la femme du tavernier que j'ai vu dans la cuisine ? La serveuse ? La vendeuse de chandelle au coin de la rue ??!! Nan mais réfléchissez un peu ! Vanille a fait du mal à tout le monde, tous les peuples ! Vous pensez que vous faites quoi là ? J'imagine que pas un seul instant, ça vous est venu à l'esprit toutes les familles que vous faites ainsi souffrir alors qu'elles doivent déjà se rebâtir et se remettre des derniers événements?! Alors maintenant, vous allez me faire le plaisir de laisser ma compagne et moi tranquille, ainsi que toutes les femmes rousses du coin et de déguerpir ! Car je vous jure que vous aurez à faire à moi sinon ! Si j'entends parler d'un seul bucher dans le coin, je reviendrais, j'en fais le serment sur la parole de Drejtësi !!

Pendant tout son discours, il avait foudroyé chacune des personnes présentes dans la pièce, l'arme toujours sur la gorge de leur « ami ». Sa voix avait été ferme, dure et cassante comme s'il voulait leur faire rentrer de force dans leur cervelle chacun des mots qu'il venait de prononcer. D'un brusque mouvement, il poussa son prisonnier dans les pattes de ses copains en les fixant.

Dehors ! MAINTENANT!

La plupart déguerpirent comme des lapins, ne demandant pas leur reste. Les autres se plongèrent le nez dans leur choppe, voûtant les épaules pour se faire tout petit. Le Bélua rejoignit d'un pas lourd Arthaya avant de se laisser tomber sur sa chaisse.

Tavernier … Deux bieres .. A vos frais!

Puis reportant son attention sur la Nymphe.

Ca va ? On peut manger ailleurs si tu préfères.

Non, c'est bon … c'pas eux qui vont m'faire peur.

Elle faisait ainsi sa fanfaronne mais l'homme pouvait quand même lire au fond de ses yeux que ce qu'elle venait de vivre et de voir l'avait un peu secouée. Elle se pencha légèrement vers lui.

Tu sais que je suis de sa famille …

Et alors ? Tu n'es pas elle ! … Mange maintenant.

mots et gain:
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Dim 06 Déc 2015, 04:40

Lorsque la folie domine la raison
Élone


Élone s’était retrouvée entrainée dans cette foule endiablée. Il était plutôt rare que la Chamane se mélange à autant de gens, mais après son passage dans ce village, elle s’était sentie attirée par ces paroles, comme si ses paroles fourbes avaient du sens à ses oreilles. Mais il n’y avait pas que ceci, c’était surtout la foule d’esprits qui suivaient inlassablement la foule de vivants. Elle entendait leur cri de haine et de frustration, suivant les paroles de l’homme dans un encouragement que celle Élone semblait comprendre. Elle ressentait leur peine, leur colère, leur rage, son corps sembla se nourrir par ce surplus d’émotion qui la frappait de pleins fouets. Elle en voulait à cette femme d’avoir tué tout ce monde, de quel droit avait telle cru de prendre la vie d’autan de gens ? Même si Nithael n’avait que toujours penser aux esprits en premier, elle ne pouvait supporter ce surplus de travail donc il faisait les répercutions, surtout que beaucoup d’esprits demandaient vengeance et justice. Beaucoup deviendraient des esprits parasites.

Fenris suivait silencieusement sa maîtresse, observant d’un œil critique la situation. Il savait que ce n’était pas une bonne chose qu’elle s’échauffe de la sorte, mais il avait essayé de la convaincre, de la rassurer et de l’apaiser un peu, mais étrangement, elle l’avait ignoré et balayer de la main. Il avait été surpris par ses paroles, mais il avait rapidement compris qu’elle s’était fait happer par le flot des émotions et du moment. Plusieurs esprits parasites semblaient tourner autour d’elle, mais Fenris les gardait à une distance respective. Fenris savait que la petite était d’un caractère fragile et très influençable, c’était l’une des raisons pourquoi Élone était toujours très près de Nihe, à l’écouter docilement. Pour la première fois, Fenris aurait souhaité que le Bélua soit présent, qu’il résonne sa fille que lui-même n’était pas capable d’apaiser. Il grognait de frustration, incapable de pouvoir lui faire comprendre que ce qu’il passait n’était pas elle.

La foule armée d’arme aléatoire, fourches, épées, lances, marteaux et bien plus semblaient bouger dans un même mouvement, encourageant toujours la haine et la colère envers les gens qui se trouvait ici. Mais ce qui était encore plus troublant, c’était que tout ceci n’était pas unique et que beaucoup s’étaient révolté dans toutes les terres du ying et du yang. Elle n’était qu’un firmament parmi un autre, qu’une goutte d’eau dans la grandeur de l’océan, mais l’heure n’était pas aux pensées saines, mais plutôt à la vengeance et à la justice. Tel un bloc, ils bougeaient, attrapant toute les femmes rousses qui croisaient leur chemin et qui semblaient de loin ou même de proche. C’était une sentence désagréable et cruelle pour ces femmes qui étaient brûlées vives. Malgré les plaintes et les supplications offertes, rien ne semblait calmer la foule qui semblait en demander toujours plus.

-Brûlez la sorcière ! Clama une voix dans la foule devant la rousse qui venait d’être sortie de force d’une maison.
-Non s’il vous plaît ! Je ne suis pas Vanille ! Vous me connaissez bien ! Déclara cette dernière en peine.
-Mensonge ! Fait taire la sorcière ! Nous savions bien qu’elle est rousse et qu’elle change d’apparence, il n’y a que ses cheveux qui restent roux ! Déclare une autre voix.
-Non ! Ne faites pas ça ! Supplia une dernière fois la femme avant de se faire passer un bout de tissu au niveau de la bouche.
-Tué là ! Pour toutes les souffrances qu’elle a fait subir aux autres ! Clame la voix d’Élone.
*Il suffit Élone ! C’est de la violence gratuite qui n’arrangera à rien les esprits !*

La chamane sembla l’ignorer, ne lui répliquant rien. Fenris s’inquiétait de plus en plus de la santé mentale de sa compagne. Une fois tout ceci terminé, elle regretterait amèrement son geste et elle déprimerait pendant des lustres, ce qu’il détesterait encore plus. La voir pleurer pour une chose aussi stupide lui donnerait encore plus les rognes et des désagréments qu’il voulait absolument éviter. C’est donc avec un grognement qu’il quitta les lieux pour aller chercher Harel, il ne pouvait rien faire et avait besoin d’aide. Même si cette idée l’énervait encore plus, il ne pouvait changer le fait que le Bélua était le père d’Élone et qu’il avait beaucoup de poids dans la balance.

La foule semblait ratisser les rues de la ville, à la recherche des femmes rousses ou même de celle qui ressemblait à l’ancienne reine de l’océan. Plusieurs femmes allèrent rejoindre le buchée à la suite de la première qui avait ouvert le bal. Mais plus la foule brûlait des dames, plus elle s’échauffait et d’autre allait les rejoindre. Ce fut au cours d’une lourde chasse à la sirène rousse qu’Élone sembla dérapée, lourdement poussée par quelques hommes qui se précipitaient pour l’attraper, mais la foule semblait vouloir suivre le mouvement, passant à deux doigts de piétiner Élone sans le remarquer. Grâce à la peur engendrée, la chamane sembla sortir de la haine qui l’avait enveloppé. Elle crut réellement qu’elle allait mourir à cet instant, elle sentit quelques talons s’écraser contre sa chaire, se fut un terriblement moment dans l’esprit d’Élone.

Tandis qu’elle glissait dans les profondeurs des abysses, pensant qu’elle allait réellement mourir. Elle sentait le sang battre à ses tempes, ses doigts qui s’engourdissaient, la pierre dure et froide sous elle, peu encline à la douceur. Puis quand elle sentit son esprit dérailler vers la peur et la douleur, quand les larmes brouillaient sa vue, quand les morsures chaudes et salées lui brûlèrent ses joues en les marquant de sillon rouge, elle sentit qu’elle s’abandonnait aux ténèbres qu’elle sentit une poigne autour d’elle qui la souleva. Elle n’entendit pas la voix qui lui parlait, qui essayait de la rassurer. Le premier geste qu’elle eut fut de s’approcher à la chaleur qui la tirait vers l’extérieur de la foule. Quand elle ouvrit enfin les yeux, elle croisa le regard rassurant et solide de Harel, elle crut entendre la voix grognant de Fenris qui semblait jubiler de frustration l’esprit.

-Élone ! Élone, parle-moi ! Déclare la voix du Bélua.
-Je… Bredouille-t-elle
-Tout va bien, c’est finit… Murmure le Bélua en la serrant contre elle.
*Enfant stupide ! Je t’avais dit de ne pas y aller ! *

Harel tira Élone de la foule qui continuait sa route en les ignorants, comme s’ils n’étaient absolument rien. Fen’Harel porta un regard sur la foule qui se déchaînait, grimaçant amèrement devant le bûché qui brûlait encore des corps maintenant carbonisés. Il pouvait voir le rictus de douleur qui déformait leur visage noirci sur un cri silencieux. Harel était dégouté de tout ceci, il comprenait la haine de la populace, mais de là à brûler de pauvre innocente ! Il ne pouvait en revenir, c’était inconcevable pour l’être de la nature. Il devait à tout prix tirer Élone de cet endroit. Il avait toujours eu conscience e la méchanceté et du geste amer de l’ancienne reine, mais là, ici et maintenant la populace était devenu folle de rage et n’était vraiment pas mieux que la dame des abysses. C’était à se demander s’ils n’avaient pas échangé leur place le temps d’une journée. Lentement, il souleva la jeune femme. Il savait qu’il ne pourrait la pas la maintenir longtemps, mais juste assez pour quitter cet endroit de malheur et s’enfoncer dans la noirceur de la forêt qui bordait l’endroit.

Il voulait l’éloigner, lui faire, oublier, la rassurer, il ne pouvait accepter aussi facilement l’égarement de sa chère et tendre fille. Il avait supplié Nihe de ne pas l’envoyer là-bas, de ne pas lui faire vivre la cruauté de l’humanité en colère, mais elle s’était refusé de l’écouter. Elle lui avait assuré que c’était pour son bien. Elle comprenait très bien la peine de voir Élone se perdre de la sorte, mais elle devait devenir plus forte. Autant psychologiquement que physiquement. C’était pour son bien, qu’elle apprend à ne pas se laisser guider par ses émotions, qu’elle ne laisse pas un autre dicter sa conduite. Il avait senti la peine dans sa voix un peu tremblante, elle ne faisait pas ceci par plaisir, mais pas pur nécessité, Élone se reposait beaucoup trop sur eux et ils ne seraient pas toujours là pour l’aider ou même la soutenir, que ferait-elle quand tout deux partiraient ?



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Dim 06 Déc 2015, 20:29

AU BÛCHER !!! AU BÛCHER !!! AU BÛCHER !!!

A MORT!

MONSTRE !!! MEURTRIERE !!!

Mais qu'est ce qui se passe ici ? Pourquoi tous ses cris et toute cette haine ? J'comprends pas, ils sont tous devenus fous dans c'coin ou quoi ? Qu'est ce qui leur prend à la fin ? Ils vont quand même pas réellement crâmer quelqu'un, c'est du n'importe quoi ! Nan mais ils ont perdu leur cerveau ?

Qu'es ce que vous faites ? Il s'passe quoi, dites ? Vous allez quand même pas crâmer cette pauvre personne, hein ? Qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter ça ? Vous vous rendez compte que c'est l'une des morts les pires qui soient, voir p't'être là pire?

Une pauvre personne ?? Une créature innoncente ??? Et tu oses demander ce qu'elle a fait pour subir ce châtiment ? C'EST VANILLE !!! la Sirène qui a tenté de détruire le monde ! Qui a tué je ne sais combien de gens !! Même le feu, c'est trop doux pour elle !! Tu veux p't'être nous en empêcher, c'est ça?!!

Euh … non … enfin si …. Vous dites Vanille ? LA Vanille ? Z'êtes sur que c'est elle ? J'veux dire … Vous l'avez d'jà vu avant ? Comment qu'vous l'avez reconnu?

Purée …. z'ont vraiment l'air déterminé à la faire mourir dans d'atroces souffrances ! Si c'est Vanille, j'peux comprendre, mais quand même … La brûler vive …. breuuuh, ça m'donne froid dans l'dos. J'me souviens encore d'P'pa et M'ma … c'est affreux ! Vraiment ! On peut pas laisser faire ça. Sont réellement d'venus fou ! Même si c'est Vanille … doit bien y avoir un autre moyen … J'sais pas moi … l'emprisonner dans une prison magique … ou lui donner un produit qui la fait mourir dans son sommeil, ou tout autre truc qui s'en rapproche …

ELLE EST ROUSSE !! Ca ne peut être qu'elle ! QU'ELLE SOUFFRE !!! AU BÛCHER !!! Elle a d'la chance qu'on la torture pas avant!!!

MAIS C'EST PAS VRAI !!!! VOUS ETES TOUS DINGUE !!!! ON BRULE PAS QUELQU'UN COMME CA JUSTE PARCE QU'ELLE A LA MEME COULEUR DE C'VEUX QU'UNE MECHANTE !!!!

Par les Aetheri ! J'peux pas laisser faire ça ! C'pas possible ! Drejtësi ne voudrait jamais une chose pareil ! C'pas comme ça qu'on rend la justice ! Faut que j'fasse quelque chose ! Que j'agisse ! J'ai pas l'droit d'laisser cette pauvre femme être mise au bûcher comme ça, tout simplement parce que le peuple a perdu la boule et réclame vengeance ! En plus, rien garantis que c'te femme, c'est la vrai méchante ! Bon … si c'est la vrai, j'suis un peu dans la mouise, mais quand même ! Se venger en brûlant quelqu'un, ça arrangera rien au mal que tout le monde a subit. Ca feras pas revenir en arrière les derniers évènements. J'sais quoi j'parle … même si j'ai jamais réussi à m'venger d'l'Autre, au fond d'moi, j'sais quand même que ça changera rien au fait qu'P'pa et M'ma sont morts et qu'j'ai plus de maison ni rien … Certains disent qu'appliquer son propre châtiment apportait une sorte d'équilibre …. Mais j'ai d'jà entendu dire que ça donnait jamais la paix intérieure qu'on pourrait rechercher …. C'est vraiment compliqué et merdique, tout ça.

Bon .. Agir ! Qu'est c'que j'peux faire ! Sauver la dame ! D'toute façon, si j'sauve la dame et qu'c'est Vanille, elle me tuera donc bon, comme ça, on s'ra sur que c'est bien elle ! Réfléchit, réfléchit Toble !! Dépèche toi ! J'les entends qu'ils sont en train d'la traîner vers l'tas d'bois !! Il m'reste plus longtemps pour faire quelque chose … Aller, aller …. utilise ta cervelle bon sang !


YRRAH !! FUSION ! MAINTENANT !

~ Qu'est que tu veux, p'tit lapin ? Cette pauv'e femme te fait pitié ? Tu veux l'aider, la sauver peut être ? Oooh … tu veux devenir un héros ? Laisse moi rire AH AH AH!!!~ T'as gu*ule !C'moi qui commande et on va faire c'que j'dis, ok ?!  … Voila, j'viens d'me couper légèrement l'bout du doigt, donc maintenant, place au fouet que j'fais claquer dans l'air ! Tant pis pour les gens ! S'diriger vers le bûcher !

Poussez vous ! Vireez d'là ! Vous avez pas l'droit ! ARRÊTEZ SINON J'VOUS DEMONTE!!!

~ Oulala mais ça serait-y pas que notre p'tit Toble, il s'énerve là ? Faut attention ! Pour un peu, tu f'rais presque peur aux gens ! Breeeuuh ~ Vraiment mature ça ! Bravo, j'te félicite ! J'vais y arriver ! J'y suis presque ! Pourvu qu'les gens, ils m'arrêtent pas avant ! Naan … J'y crois pas ?!!! J'entends crépiter l'bois ! Ils ont quand même allumer l'feu !! C'pas possible!!

MAIS VOUS ÊTES DES MALADES !!! ARRÊTEZ CA !!! ELLE VA MOURIR!!!

A MORT !!! AH AH !!! CREVE !!! A MORT!

BRÛLE VIVE !!!! SALE SIRENE!!

RAhhh non !! Quelqu'un vient d'me ceinturer ! Nooon ! J'peux pas laisser cette femme mourir !

NAAAAAN LÂCHEZ MOI !!!! STOOOOP FAITES PAS CA!!! NOOOOON !!!

Par les Aetheri ! C'est affreux ! J'entends cette pauvre femme hurler ! Oh mon dieu !!! J'dois l'aider ! J'dois agir !! Frapper dans tous les sens !!!! J'suis pas assez grand, assez fort, assez rapide !!! Cheval !!! J'PEUX M'TRANSFORMER EN CHEVAL !!! Les bousculer ! Les piétiner ! Aller au bûcher ! Avancer ! J'vais y arriver ! Là ! L'odeur du bois, du feu … de la chair brûlée !! J'arrive pas à respirer !! Et ses cris !! …. ~ Toble ! Arrête ! C'trop tard ! Elle est déjà morte ! On peut plus rien faire pour elle ! Fait demi-tour ! Barre toi !! Maintenant ! J'veux pas être dans ta tête pendant que tu crâmes alros arrête tes c*nn*ries et sauve toi!~ Naan ! Ils avaient pas l'droit !!! Pourquoi ??!! Pourquoi ils ont fait ça !!! On fait pas ça normalement !!! Y'aurait du avoir un procès !!! Une plaidoirie ou je ne sais pas quoi, mais ça aurait pas du se faire comme ça ! Non !! Ils vont le payer!!! Les mordre ! Les botter ! Les piétiner ! Les réduire en bouillie Ca leur apprendra ! Ils avaient pas le droit ! Si ca s'trouve, cette dame, elle avait jamais rien fait de mal et tout ça parce que ses cheveux étaient de la même couleur que ceux de Vanille ! C'est vraiment du grand n'importe quoi !! Ils ont complètement perdu la boule ! Ils ont méprisaient les gens, la loi, Dretjësi ! Pour qui qu'ils se prennent ? Y'a l'monde à reconstruire et eux, ils pensent qu'à une chose, brûler toutes les femmes rousses qu'ils verront ! Sont presque aussi timbrés qu'l'ancienne reine des Ondins et Ondines ! Ils mériteraient tous d'être arrêté ! C'est eux les monstres !

TUER CE CHEVAL !!! C'ETAIT L'GAMIN QUI VOULAIT SAUVER LA MEURTRIERE!!! L'EST SUREMENT AVEC ELLE !!! CRAMONS LE AUSSI!!!!

Mais ils sont complétement dingues !!! On essaye d'éviter qu'ils fassent une grosse betise et eux, ils veulent votre mort!!! … AIE !!! MAIS C'EST QU'ILS M'AGRESSENT !!! m*rde J'SUIS EN DANGER !!! J'DOIS FUIR !!!! VITE !!! Courrir dans tous les sens !! Non ! Fuir tout droit ! OH MES DIEUX !! J'vais m'perdre ! J'vais m'prendre un mur, j'vais glisser et m'casser la figure et les pattes et ils vont m'embrocher et m'faire brûler sur leur bûcher aussi ! ~ Oh ! P'tit Lapin ! Ressaisis toi ! T'es un ch'val là ! T'as les sens eet les capacités d'un purée de canasson alors sert-en ! Les ch'vaux, z'ont plus d'ouïe et d'nez qu'nous ! Ok ? Alors maintenant tu te tais dans ta sale caboche et tu t'mets en rote ! Parce que c'est bien beau d'dire que t'es contre Vanille et qu'c'est pas une raison d'bruler les gens, mais c'pas ça qui nous avance à grand chose ! Grâce à toi et à tes idioties, on a tout l'village aux trousses ! ALLEZ !!! ~ J'voulais juste sauver une femme moi ! Essayer d'faire comprendre aux gens qu'c'était pas en agissant avec violence qu'on venait à bout de tout ! J'aurai du savoir qu'un gamin comme moi n'a vraiment pas assez charisme pour qu'on l'écoute vraiment et surtout, que tout ça m'retombe pas sur l'bout du nez ! … Laissez mes sens de ch'val prendre l'dessus ! Sentir l'sol, la rue …. Mais oui!! Nasha  et Swiss … ils peuvent me guider ! Faut que je leur dise …. Raaaah non !!! J'suis un ch'val !!! J'peux pas parler !!! J'peux qu'hennir comme un canasson en fait !!! J'SUIS FOUTUUUU !!! ….. Respirer ! Se calmer avant d'faire une catastrophe ! Là ! … Ca sent la forêt ! La forêt est par là ! La sortie du lieu ! J'vais y arriver ! J'vais les semer !! J'vais pas mourir ! HIHI ! Et pourtant, j'ai quand même tout foiré ! Cette femme, elle est quand même morte ! Et j'suis sur qu'ils vont continuer, qu'ils vont pas s'arrêter là ! Quel malheur ! Le monde est vraiment devenu fou et nous qui vivons d'dans, soit on suit, soit on fuit si on est pas assez fort, même si on n'est pas d'accord. C'est vraiment triste ! D'savoir qu'on en est réduit à ça maintenant. Ca m'donne envie d'pleurer et d'me rouler en boule dans un coin, d'me glisser dans un trou et d'oublier tout le reste, d'fermer les yeux et d'penser plus à rien. Plus d'horreur, plus de cris, plus de feu, de tristesse et de douleurs. Juste un monde de calme, de quiétude et de paix où il fait bon vivre et ou chacun aiderait son prochain au lieu de lui réserver les pires tourments.

mot + gain:
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Jeu 10 Déc 2015, 13:07


"Lorsque la folie domine la raison"
LDM


Que se passait-il ? Cette vendetta était donc lancée. Ils voulaient brûler vive une personne ? Très bien. Mais pourquoi détruire les vies d'innocents ? Comment tout cela avait-il commencé ?

Au plein centre de cette place, vide, Akechi et Saito se tenaient, totalement désemparés, ils ne pouvaient agir. Akechi, dépassé par les évènements, ne voyait qu'autour de lui des gens qui couraient, criaient leur haine pour Vanille. Ils usaient de surnom dégradants, de messages haineux. Il ne pouvait même pas les reprendre dans sa tête, tant que c'était horrible. Saito regardait ce qu'il se passait, autour de lui. Il ne pouvait que songer à la beauté de cette femme, que tout le monde détestait. Plutôt que de la brûler, il aurait préféré la marier. Cette pensée le traversa alors qu'il regardait les flammes s'en prendre à une personne. Akechi et Saito s'arrêtèrent d'horreur devant la scène, durant plusieurs secondes. Enfin, ils accouraient et sauvèrent la vie de cette pauvre personne, sous les cris d'autres forcenés. La haine semblait remplir leurs coeurs, tant de haine, tant de folie. La femme se dépêcha de fuir les lieux, alors que le feu était éteint, grâce aux vêtements trouvés à même le sol. Oui, car même le sol était jonché de nombreux laissés pour comptes. Morts brûlés, personnes piétinées, personnes battues à mort. Il y avait le choix. C'était une véritable guerre civile qui se créait là.

▬ Je ne comprends plus rien. Je comprends leur colère, mais, pourquoi tant de folie ?
▬ On dirait que cette femme sait faire tourner des têtes, mais pas toujours de la bonne manière. La complexité de la femme ne cessera jamais de m'étonner. s'arrêta Saito pour offrir le fameux sarcasme.

Akechi tira de justesse son ami, alors que des cris arrivaient vers eux, avec certaines lances. Des lances ? Ils voulaient donc la tête de cette femme sur une pique, en plus de l'avoir brûlée ? La folie semblait s'intensifier. Peu à peu, Saito et Akechi rejoignaient les rangs, mais pas pour tuer des innocents: bien sûr qu'ils n'étaient pas ravis. Ils n'étaient pas contents de cette situation, ils comprenaient le bas peuple, ce monde qui pouvait s'enrager comme s'embraser. Mais s'ils cherchaient avec eux la fautive, peut-être que la folie se dissiperait.

▬ Il faut la trouver avant eux, peut-être qu'on pourrait démêler tout ça, ou bien au moins apaiser la foule. Si elle pouvait au moins faire le choix d'accepter le sort qui lui pends au nez, pour sauver des innocents, ce serait le mieux. Je suis navré d'en venir à cette façon de penser, mais je ne peux pas laisser cette folie continuer. Un peuple en colère, ce n'est jamais bon. Ni pour les affaires, ni pour les vies que cette "guerre" allait prendre. Tant d'innocents, de gens qui n'étaient pas fautifs. Qu'avaient-ils demandés ? Rien. Pour la plupart.
▬ C'est un constat amer, mais je comprends. Je ne peux qu'approuver, mais pourtant, au fond de moi, je préfèrerai qu'elle survive. Elle devrait avoir une chance de s'expliquer, au peuple. Cette folie n'a peut-être aucune raison d'exister, un malentendu peut-être ? Je ne suis pas certain que tout soit autant de sa faute qu'on voudrait le faire croire. confronta Saito.

Les deux amis ne s'entendaient pas sur le déroulé de cette histoire. Pourtant, ils se devaient de chercher avec les autres. Au moins, s'ils trouvaient la dénommée Vanille, ils pourraient exiger explications et aviser ensuite. Akechi pensait qu'elle avait ses torts et qu'il fallait qu'elle devait les accepter, vivre avec ses erreurs. Pour Saito, elle méritait toujours une seconde chance, que cela pouvait être une méprise ou un malentendu. Mais il fallait dire que Saito et les belles femmes, c'était souvent cela. Tant qu'elle ne le giflait pas, en tout cas !

La frénésie qui avait pris se peuple s'attaquer à toutes les femmes rousses. Leur crime ? Être rousses. Quel était cette folie nouvelle ? Akechi et Saito n'étaient plus que des incompris dans cette foule. Immobiles sur place, ils regardaient un à un les gens qui amenaient ces pauvres femmes au bûcher. Différents feus commençaient à s'embraser, partout autour d'eux. Il fallait agir vite, très vite. Déliant les liens d'une femme et d'une autre, ils couraient partout, pour éviter les représailles. Ils ne pouvaient laisser un meurtre se faire, sans raison n'est-il pas ?

▬ Que faites-vous ? Traîtres ! Vous êtes avec la sirène ! Vous êtes son bras armée ! Je vois ! Elle se venge de nous ! TUEZ-LES !
▬ Mais vous êtes fous ? Nous tentons simplement d'arrêter cette folie, tuer des femmes innocentes n'est pas une bonne chose ! Comment expliquez-vous cela, pauvres sots ?
▬ Innocentes ? Les rousses, c'est le mal ! lança l'homme, d'une phrase qui n'était absolument pas prévisible.
▬ Le mal ? Parce qu'elles sont rousses ? Pour une couleur ? C'est ridicule, voyons ! fit Akechi, alors qu'il fit un pas en arrière, remarquant la lance qui se pointait vers lui.
▬ Vos efforts sont vains, nous trouverons la vipère !
▬ Nous avons la même idée, mais nous ne souhaitons pas la mort d'innocentes pour y parvenir, je vous en prie, revenez à la raison, nous pouvons chercher cette femme ensembles.
▬ Oh, je comprends maintenant. Ce n'est pas votre faute. La vipère vous a empoisonné. Ses paroles sont dans votre cerveau, le poison se diffuse en vous ! Très bien, nous allons couper court à ce cancer, ne vous en faites pas, ne bougez pas cela sera rapide !
▬ Il est fou. Saito, cours ! fit Akechi en prenant ses jambes à son cou.

Très vite, plusieurs individus se mirent à courir après le duo de vampires. Les brasiers ne s'éteignaient pas. Le feu continuait de brûler. Ils ne pouvaient rien y faire. Maintenant qu'ils étaient chassés à leur tour comme des parias, ils comprenaient un peu mieux la situation. Oui, ils comprenaient très bien, que Vanille allait être chassée comme une paria. Mais l'était-elle seulement ? Leurs questions n'allaient pas trouver de réponse. Ils allaient devoir détaler avant d'être aussi pris dans la furie de ces hommes et femmes, totalement irrationnels.

▬ La folie est contagieuse, attention ! fit-il en bloquant l'arriver d'une épée qui visait à le tuer. Ayant juste eu le temps de sortir son arme et de parer.

Ils étaient pourtant loin de leurs poursuivants, pourtant, cet homme, apparu de nul part, avait attaqué, sans hésitation.

▬ Qui es-tu ? demanda Akechi.
▬ Mon nom n'a pas d'importance. Mais vous n'êtes pas ceux que je pensais. Je me suis trompé, je vois. On dirait qu'ils sont en colère, je les entends d'ici. Prenez vers là, vous pourrez fuir. J'ai encore quelque chose à faire ici, à bientôt, Akechi Mitsuhide. fit l'homme en tenue mauve, avant d'user d'un pouvoir étrange, qui le fit courir à une vitesse surprenante.
▬ Encore un type étrange. Je vois que cet endroit regorge de mystères. A période folle, d'autres fous sortent de leurs tanières on dirait. T'en penses quoi Saito, on suit son conseil ? demanda Akechi.
▬ On a plus trop le temps de réfléchir, continuer tout droit, ils vont nous voir et peut-être que d'autres ennemis pourraient arriver. Mais passer par ces quelques arbustes nous permettrait de les perdre de vue et nous éloigner d'ici. conseilla Saito.
▬ Oui, il faudra qu'on en apprenne plus sur la tournure des évènements, savoir ce qui s'en suit de cette histoire. Je pense que fuir cet endroit pour le moment est la meilleure chose à faire, le temps que les choses se calme. répondit-il.

Les deux hommes se dirigèrent alors par la sortie de "secours" qu'avait préconisé cet étranger, l'homme en mauve. Pourtant, au fond de l'esprit d'Akechi, une question subsistait: qui était cet homme ? Pourquoi les avoir aidés ? Dans sa fuite, il ne pouvait que se sentir insatisfait, de n'avoir pu aider ce peuple devenu fou. Mais quel poids avait-il au sein de ces personnes ? Il n'était la voix de personne, il n'était rien, qu'une mouche sur une soupe. Il risquait simplement de plonger dans les profondeurs de la soupe et de s'y perdre. Oui, c'était cela, la dure réalité.





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Jeu 10 Déc 2015, 21:57

La catastrophe était passée. Elle venait juste de finir après des mois des terreurs, de chaos, destructions. Le continent dévasté était redevenu stable ainsi que le continent naturel, la grande majorité des déchus qui avaient trouvé refuge dans les îles suspendues retournèrent dans la cité déchue. Avalon avait subi des incendies et de nombreux bâtiments avaient besoin d’être rénovés. Jamais la solidarité déchue n’avait jamais été aussi forte, du moins, depuis la naissance de Naksatra. De son côté, l’Ange déchu de la colère quant à lui participa à l’éradication des camps de bandits qui avaient profilé avec la catastrophe, accompagnés de soldats et de volontaires, il passa ses journées à faire en sorte que les abords de la cité retrouvent un calme d’antan, que les petits villages redeviennent sûrs et habitables. Mais un soir, après avoir détruit l’un des derniers camps de voleurs, meurtriers et autres êtres abjects, un homme attirait l’attention sur lui dans Avalon. Une foule d’Ailes noirs la regardaient avec un intérêt particulier. Naksatra remarqua que la quasi-totalité des personnes présentes, était armée d’épées en plus d’être équipés d’armures, d’autres tenaient des torches éclairants la zone du rassemblement. La personne était un déchu de grande taille, il possédait un visage recouvert de cicatrices récentes, des longs cheveux bruns qu’il laisse détacher et qui couraient le long de son dos. En n’y regardant de plus près, il remarqua que le Déchu qui s’identifia comme étant Harkus Drak, de la tête aux pieds équipés d’une armure brillante et d’un sabre qu’il brandissait en direction de la foule. Quand il vit que suffisamment de monde se tenait devant lui, il s’exclama d’une voix forte, de telle sorte à se faire entendre.


« Mes très chers frères. Mes très chères sœurs. Je dis que nous devons agir. Cette fois la Sirène est allée trop loin. J’ai faits un rêve, les dieux m’ont demandés en songe, d’apporter la justice sur ce bas-monde. De purifier nos terres de cette engeance démonique. Ce poisson du diable, il nous faut la trouver et la bruler aux yeux de tous ! Qu’ils soient tous témoins ! J’ai mené des recherches et mes espions m’ont donné des infos supplémentaires. La Sirène se trouverait ici même, dans Avalon. Surement pour de vils dessins envers le peuple déchu ! J’ai des noms de femmes qui pourraient être celle que nous cherchons ! Cherchez-les, capturez-les et amener les dans les cages qui se situent derrière moi. Je les interrogerais et je déciderais qui devra périr par les flammes ! Partez mes frères et sœurs ! Les Vincides vous regardent, faites en sorte de les rendre fiers ! »


Il acheva son discours déployant ses ailes qui projeta une ombre sur l’auditoire qui applaudissez aux regards rivaient sur ce meneur à l’armure brillante et aux balafres menaçantes, il d’envola de quelques centimètres et jeta en direction de la foule un paquet de feuilles qui se dispersa dans la foule. Naksatra est un autre déchu attrapèrent la même feuille, d’un accord commun ainsi qu’une troisième personne qui se rejoignit à eux décidèrent tous les trois de partir chercher les personnes suspectes. Les deux compagnons temporaires de l’Ange de la colère s’appelaient respectivement Laurdy et Harel, tous deux frères et âgés d’une centaine d’années. La première personne qu’il devait aller chercher, habitait près des Gorges Jumelles. Après avoir parlé longuement, Nak découvrit que les deux frères en question avaient quitté l’armée après la catastrophe, pour mieux aider la milice dans les villages alentour. Ils renseignèrent Naksatra sur le fait qu’il y avait encore beaucoup à faire
à la périphérie du territoire Déchu, aider à la reconstruction et autres taches en tous genres. Ils racontèrent tout ce qu’il savait sur la fameuse Vanille, étant donné qu’ne se renseignait que très rarement sur l’activité et le mode de fonctionnement des autres races. La fameuse femme était l’ancienne Reine des Sirènes, à un moment elle se serait emparée d’un quelconque artéfact mais personne n’en savait rien. Ils lui dirent aussi que le Daedalus aurait aperçu Vanille à une réception qui se serait passé à Somnium, mais n’aurait rien fait. Bizarre pensa Naksatra. Cela devait être surement une erreur ou alors une rumeur infondée et puis de toute façon, qui étaient-ils pour ne serait-ce comprendre un tant soit peu le fonctionnement du monde et surtout des jeux dangereux de pouvoirs entre les différents chefs de races ? Naksatra osa partager cette idée avec ces deux compères et fut étonné de leurs acquiescements mutuels. Ils arrivèrent devant la porte de ladite suspecte. Harrel arracha la porte de ses gonds en fonçant devant. En franchissant la porte, ils furent attaqués par un déchu qui hurlait que personne ne lui prendrait sa femme, qu’elle était Innocente. Pathétique. Il fut rapidement tué, pendant qu’ils fouillaient la maison, une jeune femme partie précipitamment par la porte d’entrée. On cria à Nak de lui courir après pour la capturer.


Naksatra poursuivie la fuyarde dans les rues, ce n’était pas une déchu, ni même une Ange, elle n’avait pas d’ailes. Bah, aucun intérêt, si elle courait pour s’échapper, c’est qu’elle cachait forcément quelque chose. Il s’envola pour gagner du terrain, quand il arriva au niveau de la jeune femme, il l’assomma en lui mettant un coup dans la nuque. Il fut rattrapé par les deux autres

.
« Ah tu l’as attrapé, bien joué Nak, ramenons là au chef »


Naksatra ramassa la victime qui était par terre, c’est une femme plus vieille que lui en apparence et possédait une longue chevelure rousse, pendant qu’il marchait il questionna ses compagnons sur le son paquetage qu’il portait sur son dos.


« À votre avis ? Elle appartient à quelle race ? Elle n’a pas d’ailes, elle ne ressemble pas un elfe ni à une alfar, et ça n’a pas l’air d’être un mage ou une sorcière. »
Laurdy répondit avec un dédain « ouais ben, c’est peut-être une humaine incroyablement faible, va savoir. De toute façon, on s’en fout, elle va probablement bruler donc … »



L’Ange de la colère haussa les épaules. Après tout il obéissait aux ordres et les ordres étaient de ramener les personnes qui étaient supposé être la terrible Vanille. Naksatra entendait des cris un peu partout dans les quartiers, des hurlements de femmes qu’on trainait sur les pavés de pierres. De sombres nuages s’amoncelaient au-dessus de la cité, des éclairs pouvaient être aperçus, qui se rapprochaient de plus en plus, le tonnerre ne faisait pas trembler les bâtiments mais les vitres vibraient légèrement. Ils arrivèrent bientôt au point de rendez-vous au point d’appel, les cages étaient remplies de femmes, la grande majorité était rousse, ils poussèrent la fille inconsciente dans l’une d’elles. Les personnes déjà présentes, qui avaient accompli leurs missions étaient en train d’allumer les buchers pour les exécutions à venir, apparemment personnes ne s’étaient dénoncés, personnes n’avaient avoué. Dans le doute, Harkus Drak décida de toutes les consumer par le feu. On confia à Naksatra le soin de surveiller les prisons avec d’autres déchus le temps que le commandant de cette guérilla est fini de faire l’inquisition parmi les dernières femmes en pleurs. Au bout d'une heure ou deux, le chef revint sur le promontoire et s’exclama de voix forte


« Malheurs mes frères et sœurs ! Aucune de ses femelles n’a avoué, peut-être que la Sirène n’est pas parmi elles mais dans le doute, je préfère prendre le risque de toutes les brulées, que cela envoie un signal à ceux qui voudraient se mesurer contre le peuple déchu ! »


Une grande exclamation guerrière s’éleva dans la foule acclamant l’orateur. Naksatra ne se rendait compte de rien. Lui, qui a la base s’était juré de rester le plus neutre possible était dans une doctrine macabre. Il se rendit compte de ses actions trois jours plus tard, quand toutes les femmes étaient calcinées et que l’odeur envahissait les narines de tous. Harkus Drak disparut, personnes ne le retrouva. Nak pendant ce temps-là était perdu, il s’était caché dans les ruines de son ancienne maison, se tenant la tête dans ses mains. Il se remettait en question, comment avait-il pu commettre et participer à ces horreurs. Ce n’était pas lui. Si ces femmes avaient vraiment été innocentes ça l’aurait pas gêné mais il s’était laissé manipuler, il était faible. Naksatra s’en voulait de ne pas avoir été fort. L’adolescent se promit de changer cela. La catastrophe est ce qui ses n'était suivies l’avait changé. Cela avait changé tout le monde, et détruit beaucoup de vies telles était le pouvoir de la folie qui s’enceinte dans le cœur des hommes.

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Ven 11 Déc 2015, 14:15


Après une longue promenade, j’arrivais enfin devant chez Maëlle. Pressée de la retrouver après ces quelques semaines de séparation, je ne pris pas la peine de frapper à sa porte. Je pénétrais avec fracas dans sa demeure omettant de me présenter, pensant naïvement qu’elle n’attendait que moi. Tandis que je parcourais le salon, la cuisine puis même la chambre pour la trouver, je réalisais avec effrois que son habitation étant sans dessus dessous, complètement saccagée et je réalisais à présent que j’avais réussi à rentrer chez elle sans le moindre soucis, or en temps normal elle m’avait toujours habituée à fermer sa porte à clef. L’inquiétude me gagnait, j’allongeais mes foulées, retournant le peu de choses sous lesquelles mon amie pouvait se trouver. Mon cœur battait à tout rompre au fur et à mesure de ma progression, constatant qu’elle ne se manifestait pas.
« Maëlle ! C’est moi, c’est Arwen ! » je hurlais désormais à voix haute, espérant qu’elle se manifeste si elle se cachait quelque part. Après tout, elle aurait pu aisément penser que quelqu’un d’autre de mal intentionné cherchait à lui nuire. Dans sa chambre, je butais contre l’étagère renversée, et chutait lourdement au sol. « Bon sang ! » râlais-je à mi-voix en me redressant sur mon séant. Je pestais à haute voix lorsque Maëlle apparu sur le pas de la porte de sa chambre.
« Arwen, tu vas bien ? ». Je tournais la tête vers elle en me frictionnant le front, puis je notais à que point mon amie tremblait. Je me levais péniblement pour me précipiter la prendre dans mes bras.
« Bon sang ! » répétais-je à nouveau, abasourdie. « Tu m’as fais une peur bleue ! J’ai cru  que l’on t’avait fait du mal ». Je scrutais la moindre parcelle de son corps, espérant ne pas trouver de marque d’agression. Rassurée par ce que je voyais, je continuais de lui manifester mon inquiétude. « Que s’est t-il passé ici ? C’est le bazar ! » ma question sonnait davantage comme une affirmation.
Je pris mon amie par le bras et la forçait à s’asseoir sur son lit. La pauvrette tremblait tellement qu’elle tenait difficilement sur ses deux jambes. Lui pressant l’épaule, je l’intimais à me raconter ce qui s’était passé. Elle sanglotait, ne sachant pas par où commencer.
« J’étais tranquillement chez moi, je préparais le repas en t’attendant », elle marquait une pause, essuyant ses yeux d’un revers de la manche. « Puis j’ai entendu la sonnette de la porte, alors j’ai naïvement été ouvrir, heureuse à l’idée de te revoir », elle observait une nouvelle pause, reniflant à plusieurs reprises. Une fois ses sanglots contrôlés, elle repris : « Puis lorsque j’ai ouvert, j’ai réalisé que ce n’était pas toi. Une dizaine d’hommes ont fait irruption dans mon salon, détruisant tout ce qui pouvait l’être. Effrayée, j’ai crié et je me suis précipitée à l’étage pour me cacher sous la planche du parquet, tu sais, celle que j’ai détachée du sol il y a des années, pour le cas où justement j’avais besoin de me cacher ». Les yeux larmoyants, je ne savais plus comment réagir. Je réitérais mon étreinte, espérant la soulager un peu. J’attendais la suite de son récit, mais elle ne semblait pas vouloir enchainer.
« Tu sais » commençais-je désirant la rassurer, « tu peux venir à la maison le temps que l’on répare tes meubles. Et puis comme ça tu ne risqueras plus rien. Tu sais pourquoi ces personnes t’en voulaient ?" je parlais doucement espérant l’inciter à me répondre.
« Je crois que c’est en lien avec les rebellions contre la royauté. Les types qui ont saccagés ma maison me traitaient de tous les noms ; « maudite sirène » ; « on va te faire payer » elle me regardait à présent dans les yeux, l’air le plus sincère du monde se dessinait sur son visage. « Ils nous traquent à cause de ce qu’à fait Vanille. Ils se vengent sur toutes les sirènes, pensant que nous partageons ses idées ». Sa phrase s’achevait dans le plus grand des silences. J’avais entendu bien des choses à ce sujet, cependant j’étais à des lieux de partager les idées de notre reine. Je déposais un baiser sur le front de mon amie, lui assurant qu’elle ne risquait plus rien.

Je me levais, l’incitant à faire de même puis nous sortions afin de gagner mon domicile. Dehors, une autre maisonnette avait subit le même sort, mais cette fois-ci une femme était trainée par deux hommes par les cheveux jusqu’à une masse de gens en colère.
« Ils vont lui faire du mal ! » m’écriais-je à Maëlle, qui ne réalisait pas encore l’ampleur des choses tant elle était secouée par ce qu’elle avait vécu.
Affolée, je courais vers l’attroupement dans le but d’aider cette pauvre femme, mais ne sachant pas encore comment m’y prendre. Ils se jetèrent sur elle et lui assenaient des coups de pieds dans le ventre sans ménagement.
« STOP » hurlais-je d’une voix que j’espérant sûre. « Que faites-vous là ? Tabasser une pauvre femme ! ».
Je bousculais des gens avec mes coudes sans ménagement, je voulais agir vite et m’en tirer sans dégât. Les petites gens paraissaient aussi étonnés que la jeune femme à terre de mon intervention, si bien que j’arrivais à son niveau sans trop d’encombres. Je l’attrapais par le poignet, l’aidant ainsi à se relever. Un paysan, sans doute le coupable de ce mouvement, me beuglait dessus :
« C’est une sirène ! Elle est responsable de ce qui nous est arrivés ! Elle a participé à tuer nos enfants ! ». L’homme était rouge de colère, mais il avait aussi très probablement consommé une grande quantité d’alcool. La jeune femme quant à elle pleurait toutes les larmes de son corps, tentant d’articuler son innocence.
« Mais vous voyez bien qu’elle n’a tué personne ! Regardez comme elle tremble de peur. Vous êtes des sauvages ! » je défendais ma « sœur » avec trop d’animosité et cette erreur allait leur faire comprendre que j’étais moi aussi une ondine.
« Qu’on la tue aussi celle là ! » hurlait un gros à moustache, « c’en est une ! Ca se voit ! Et en plus elle est rousse ! ». L’attroupement d’imbéciles se resserrait autour de moi, j’étais piégée. Ma main se portait instinctivement à mes poignards suspendus à ma ceinture, cependant j’étais clairement en mauvaise posture face à tant d’individus. Ce n’était pas mes deux mains qui allaient réussir à me sortir de là, ni la jeune femme sanglotant qui s’accrochait à moi. Je n’avais pas d’autres solutions en tête que d’avoir recourt à la magie, cependant je j’avais jamais exercé mes talents sur une dizaine de personnes en même temps. Peu sûre de moi, je décidais d’opter pour la création d’une illusion afin de détourner leur attention le temps que je m’échappe. J’avais peu de temps pour réfléchir, j’optais instinctivement pour le survol d’un dragon au dessus de nous. Aussi tôt pensée, aussi tôt effectuée, mon illusion nous surplombait. De taille énorme bien que peu convaincante, cela suffit à effrayer la plupart des énergumènes qui s’enfuirent en criant « Dragon ! Au dragon ! ». Je profitais de ce moment de panique pour rejoindre Maëlle accompagnée de la jeune victime et de nous réfugier dans la maison de cette dernière, saccagée comme celle de mon amie.

Titubant jusqu’à ce qui devait être son canapé, la demoiselle me remerciait de lui avoir porté secours.  Maëlle se sentait un peu mieux bien que secouée par l’agressivité de ces gens, mais elle discutait avec la femme, lui racontant ce qui lui était arrivé à elle aussi. Cette femme lui dit qu’elle comptait rejoindre les océans, car elle ne voulait plus supporter ce genre de représailles et elle désirait mettre sa famille à l’abri. Je partais avec mon amie en direction de mon domicile, me demandant quelles horribles choses l’avenir pouvait encore nous réserver. Bien que nous ne partagions pas les idées de notre reine, nous subissions ce genre d’assaut. Les gens ne faisaient pas la différence entre les idées d’une personne appartenant à un peuple et les idées générales du peuple. Nous étions mal vues en ces temps troublés, et il était surement plus intelligent de suivre le conseil de la femme en allant se protéger dans les fonds marins. J’envisageais sérieusement cette idée quand Maëlle m’annonça qu’elle comptait y aller. Lui ayant promis de la suivre et de rester avec elle le temps que l’on trouve une solution pour qu’elle puisse réintégrer sa maison, je décidais de la suivre.


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Sam 12 Déc 2015, 14:05

Le fléau, le mal, l’hécatombe. Enfin bref, ce qu’on appelait également l’euphorie de là où il venait. Tout s’était achevé, ou presque. Il demeurait toujours un fragment de ce chaos qui perpétuait son œuvre après les derniers bouleversements. Les chefs de races, pressentis pour prendre une position plus explicite face à ce qui s’était déclenché tenaient des avis différents sur la question, sur les responsables à punir et plus généralement sur leurs intentions à leurs égards. Zane ignorait ce que Gaia pouvait bien présumer de tout ça, et en vérité il s’en désintéressait comme de sa première chaussette. Qu’importe ce qu’elle comptait faire ou ne plus faire à ce stade, puisqu’elle ne tiendrait plus ce poste que le démon convoitait pendant très longtemps. Escorté de son plus dévoué camarade à quatre pattes, il y avait néanmoins une variation par rapport aux autres fois, et pas des moindres. Depuis peu, le quadrupède avait acquis la licence de communiquer, de s’exprimer comme n’importe qui le ferait. De ce fait, il pouvait partager certaines opinions avec son maitre, ce qu’il n’aurait jamais pu faire par le passé. Si son tempérament le poussait à rester circonspect tant que le cours des choses le lui permettait, il n’hésitait pas pour autant à consommer de ce nouveau pouvoir quand il le jugeait nécessaire. En revanche, il ne parlait pas en présence des autres, préférant le plus souvent préserver le rôle du loup sevré de paroles qu’il avait été. À l’instar de son propriétaire, c’était un choix purement militaire. En dehors de cette adaptation marginale, c’est surtout durant leurs pérégrinations que les deux individus prirent une pause contre le premier siège improvisé que l’homme révoqua. Plus loin, dans l’une des cités du continent du matin calme, c’est la peur qui dominait les habitants. Le carnage n’était pas encore accompli, ce pour la simple et bonne raison que la manifestation de cette femme que l’on appelait Vanille durant les évènements avait marqué certains esprits. Dépeinte comme le mal absolu, elle n’avait pas été indifférente à la tragédie qui s’était générée. Comme à chaque fois lors de situations semblables se dessinaient alors deux camps. D’un côté ceux qui étaient pour Vanille, ceux qui la vénéraient pour ses exploits dignes des vicieuses les plus traditionnelles. En soi, on pouvait facilement la considérer comme un exploit pour les plus malintentionnés. Puis il y avait les autres, ceux qui étaient contre la jeune femme et qui mettaient tout en place pour la débusquer, peu importe le credo ou les moyens mis à disposition. Les choix étaient multiples et variés. Ils étaient parfois légitimés, parfois non. La véracité, c’est que tout le monde intervenait selon ses propres appétences en se servant de ce faux-fuyant pour opprimer toutes celles qui lui ressemblaient de près ou de loin. Zane n’était pas si obtus pour croire que ceux qui commissionnaient ce genre d’actes le faisaient uniquement pour cette implication. Si tel était le cas, c’est qu’il leur manquait beaucoup d’argumentations.

Quelle que soit l’identité du malin matérialisé sous les traits de cette sirène aux cheveux roux, il n’y avait aucun moyen pour qu’elle ne soit pas capable d’altérer son apparence quand ça lui chantait. Quand bien même ce n’était pas le cas, ce n’est pas des personnes n’excédant pas un certain niveau qui parviendraient à s’en défaire aussi facilement. Théoriquement, c’était trop peu probable pour détenir un rien de logique. Vanille ou Crème, quel que soit son nom, était indubitablement aussi astucieuse que redoutable. De son regard de témoin cherchant à comprendre la scène qui se déroulait sous ses yeux malfaisants, il regardait le feu se propager sur les habitations tandis que d’autres s’essayaient à la défense de ces pauvres innocents. Une raison pour se battre, encore et toujours. Ils se leurraient, mais c’était là l’unique raison de tout ce tapage qui n’avait pas lieu d’être. Toutefois, ce n’était pas pour déplaire au corrupteur qui appréciait n’importe quelle cause pour s’immiscer lui aussi dans des enjeux inexistants. Derrière son sourire malicieux qu’il ne parvenait pas à éteindre, Krog baissa la tête en orientation du sol tout en fermant les yeux. « Tu comptes encore en profiter pour te déraidir, c’est ça ? » Depuis le temps, il connaissait par cœur ses aspirations. Depuis des années, il se complaisait à paraitre à ses côtés en suivant ce qu’il faisait, même s’il n’était pas toujours en accord avec ses sentences, il n’en resterait pas moins fidèle, quelles que soient ses distinctions. Le démon tapota son front avec la main. « Félicitations, camarade. N’oublie pas que l’élocution sert avant tout à instituer des pertinences, pas des banalités. » C’était dit sans férocité. Depuis l'appropriation de la parole, il se moquait de lui. Fidèle à lui-même, aussi avec son ami. « Allons-y, partenaire. » Stipula froidement le monstre des enfers en appelant son katana à terminer sa course dans le creux de sa main.

Porté par le calme auprès de toute cette déchéance générale, le guerrier fit une première victime en sectionnant nettement à tête d'une rousse qui passait par là. Sa tête roula au sol dans l'indifférence générale alors que le meurtrier poursuivit son chemin en numérisant l'environnement de ses yeux singuliers. Dans cette affaire qui passionnait toutes les terres avec tellement d'ardeur, Zane n'était ni pour ni contre personne. Il était pour lui-même et pour ses fantasmes mortifères. Du moment qu'il trouvait une potentielle description un peu près potable, son épée parcourait l'air, expulsé de toute hésitation pour s'ancrer dans le premier corps venu. Garni de sa grande main, il s'empara du crâne d'une victime afin de l'exploser sévèrement sur la pierre d'une habitation qui se brisa en milles morceaux. À l'intérieur de cette même habitation déjà submergé par les flammes se trouvait une autre femme, aux cheveux noirs cette fois-ci. Un bref échange de regards se produisit entre les deux. Cette dernière, bien qu'affolé en vue de ses traits ne daignait entreprendre aucune défilade. La raison : Krog se tenait hautainement face à elle. Il utilisait son pouvoir d'hypnose dans le but de la faire perdurer dans la bâtisse. S'apercevant de la supercherie, Zane passa son chemin en souriant de ses douces lèvres. « Je constate que tu collabores activement à cette battue. Tu daignes enfin utiliser tout ton professionnalisme. » Le loup le rejoignit d'un bond agile en traversant la fenêtre incendiée, puis il se porta à ses côtés. « Il se trouve que je dois moi aussi me dégourdir. » Le démon n'avait pas le monopole de l'esprit de compétition. L'animal nocturne disposait lui aussi d'un profit à se battre puisqu'il était chef de meute, par conséquent, il était sur le modèle de son ami, guidé par la fierté des siens.

En assassinant ici et là les survivants qui passaient sur son chemin, le diable aux yeux obscurs fit appel à deux de ses techniques pour leur enrayer tout accès. Premièrement, il s'employa à la création de terre pour former d'immenses murailles, après quoi il fit intervenir ses ombres pour les empaler sans aucune émotion apparente. Il agissait machinalement, sans se tourner vers les victimes, sans leur porter plus d'attention qu'ils n'en méritaient. Tout paraissait si désuet pour le tueur qu'on aurait pu le confondre avec une machine imaginée exclusivement pour cette occasion. Au bout d'un certain moment, il ne faisait même plus la nuance entre les rousses, les blondes ou bien les brunes. Tout ce qui vivait était susceptible de trépasser sous sa lame, rien de plus, rien de moins. Finalement, une femme armée de gantelets équipés de lames vint se présenter devant lui, sensiblement très en colère par ses manières. « Pourquoi fais-tu ça ? Dans quel but te permets-tu de semer toute cette souffrance ? » Il n'en fallait pas plus pour faire rire le dément aux éclats. Littéralement, il riait à s'en étouffer, à tel point que les cris alentour paraissaient s'amenuiser en sa présence. L'imposante bête demeura silencieuse. Au fond, il savait que la question était absurde. Épris d'un court instant de folie, le diable caressa le tranchant de son arme au moyen de sa langue, laissant une traînée de sang y germer. « Pourquoi avoir sans cesse besoin de mobiles pour agir ? Les femmes sont d'une insipidité qui m'étonnera toujours. » Il s'agissait d'une ultime incitation pour la faire sortir de ses gonds. Et ça fonctionnait. La charge héroïque de la demoiselle dura quelques secondes. Des secondes qui furent exploitées par l'homme et le canidé pour lui tomber dessus. Si elle avait eu le mérite de bien se débrouiller en possession de ses deux armes, elle n'avait pas fait le poids face au terrible duo qui s'était empressé de concilier leurs facultés pour y mettre un terme le plus vite possible. « Nous avons suffisamment exécuté de personnes pour ce soir. Rentrons Krog. » C'était ça aussi d'être Zane. Comme les enfants versatiles, il pouvait tuer des dizaines de femmes par simple lubie pour ensuite renoncer lorsque l'envie n'y était plus. Faire ce qui lui plaisait, voilà l'unique restriction de son quotidien.


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Sam 12 Déc 2015, 20:00

Folie, folie, tout ce monde n'est que douce folie. Le mal attire le mal et attise le feu du bien. Qui alors est mal, qui est bien ? Vanille. Tout partait d'un nom, d'une femme. Un être qui ne peu cacher ses secrets à la jeune Rehla présente ici. Mais la jeune femme n'écoute point le chant des étoiles, pourtant capable de lui apprendre bien des secrets du monde sur lesquels elle ne pourra jamais que garder le silence. En effet, la folie qui c'est emparé du cimetière occupe toute son attention. Drejtësi était elle en cet instant présente ? La jeune croyante se refusait à le penser, la déesse ne laisserait surement pas les choses être auquel cas.

Mais les choses sont tels qu'elles doivent être et je ne suis qu'une spectatrice silencieuse du feu qui embrase le monde, brûlant tout sur son passage. Brisant les esprits dans un crépitement funeste. Le feu en cet instant est surtout en train de se répandre sur les rousse, femmes souvent innocente des malheurs du monde. Oh non, toute ne sont pas bénéfique et gentille, sans aucun reproche possible. Mais le fait est qu'aux yeux de ses gens qui m'entoure, elles sont coupable. Coupable des crimes d'une femme perfide. Mais Vanille est elle seulement perfide ? La question me frôle sans s'arrêter dans mon esprit. Ma main se porte sur la fourrure douce de Clair de Lune, laquelle est tranquillement assise sur une stèle, à mes côtés. Je lève les yeux vers le ciel, me demandant pourquoi le monde est sourd à la sagesse des cieux. Un instant, je songe à Lindsey, l'absence de l'ange à mes côtés me semble être une bonne chose. Cette dernière se hâterait sans doute d'agir pour la survie des rouquine malheureuse. Mais pis encore, en venant ici, je suis presque certaine que son destin aurait pris une tournure différente, le genre de sens que je ne lui souhaitais pas.

- Que de bavardage sans sens. Vous vous battez contre le vent.
- Qu'est ce que t'en sais qu'on se bat pour rien toi ? Vanille elle doit y passer, c'est la moindre des choses après le mal qu'elle a fait.
- Je ne suis pas d'accord ! Vous tuez des innocentes !
- Fléau qu'est votre existence. Ce qui dois arriver arrive, voilà tout.

Je m'attire les regards hostiles des quelques gens qui sont réunis ici dans l'espoir de pouvoir discuter de ce qu'il se passe. je croise les bras avant de pousser un long soupir fatiguer. Personne ne vois ce que je peux voir, nul ne sais ce que ceux de mon peuple son capable de connaître bien avant que ça n'arrive. Même le passé en sais me rester secret. Je regarde les deux hommes qui se disputent avant de m'avancer pour me situer entre eux. Tout deux se taisent et attendent sans doute que je pousse plus loin le débat. J'étire un sourire mélancolique avant d'ajouter d'une voix douce, presque chantante.

- Vous vous agitez comme des feuilles d'arbres, incapable de comprendre que votre débat est stérile. Vanille a fais ce qui devais être fait. Cela ne signifie pas que je cautionne ses actes mais se battre comme vous le faite ne rime a rien. Clairement.
- Et c'est la dépressive qui nous dit ça ! Laissez moi rire !
- C'est bien la première fois que je suis d'accord avec toi. De quoi elle se mêle elle alors que depuis le début de cette conversation, elle semble prête à se donner la mort. Et ses cernes ! Il faut dormir, le manque de sommeil, ça, sa vous retourne la tête.

Je m'éloigne de quelques pas, les laissant à leurs moqueries. Ils ne savent rien. je suis las de ses débats puérils et sans vie. A quoi bon les écouter alors qu'ils ne peuvent changer leur propre destin ? Comment, dès lors, espérer qu'ils changent le destin du monde ? Il se voile la face. Et moi, je ne suis que spectatrice de leur espoir vain, de leur bêtises. Cela fait bien peu de temps que je l'ai compris. Pourquoi ai-je ce don ? J'aimerai l'effacer, juste un peu, juste le temps d'effacer ses voix dans mon esprit, ses voix qui viennent des cieux. Chasser ses visions d'un autre temps. Toutes ses images de ce qu'il se passe ça et là. Réalité contre laquelle je ne puis rien. Même en me téléportant, j'arriverai encore trop tard. C'est pourquoi je laisse le spleen grandir un peu plus, l'amplifiant. Ce mal être que je ressens, je veux que tous le comprennent. Que tous réalise la folie qu'est leur volonté de changer le monde. Le monde suis sa voie, voilà tout. Pourquoi en irait il autrement ? Nous sommes les pantins de notions plus grandes. Dirigés par des ficelles. certaines se brisent parfois, certes et d'autres viennent alors les remplacés mais fondamentalement, cela change il quelque chose ?

- Vous êtes si naïf ...

Ma voix n'est qu'un murmure faible. Je me retourne pour regarder une colonne de fumée qui s'élève plus loin, bientôt les cris désespérer d'une malheureuse raisonne, déchirant. Ils font taire un instant le débat qui m'entoure et tous regarde le ciel. Mais cela ne dure pas. L'un des hommes se tourne alors vers l'autre et commence de nouveau à lui crier dessus que c'est sa faute. A lui et à tout ceux qui, moutons stupide, assassinent gratuitement des femmes qui n'ont rien demander au monde. L'autre lui réponds alors que cette femme est peut-être Vanille justement et que sa mort nous assure un monde meilleur. Je ferme les yeux, soupirant de nouveau face à leur propos sans intérêt. Drejtësi laisserait elle de tel injustice ce produire ? Je doute un instant que la déesse puisse y changer quelque chose. Après tout, sa justice divine ne peut intervenir que lorsqu'elle le souhaite. Or, qu'est ce qui est juste dans cet histoire ? Je ne sais plus, en fait, je réalise en cet instant que même cela, je m'en moque éperdument.Tout ce qui m'entoure est il seulement réel ?

- Quel drôle de rêve ...

L'illusion d'être dans le cimetière me semble si forte. Suis-je vraiment ici où suis-je en ville, à regarder cette femme brûler vive, à entendre ses cris alors que peu à peu, les fumées toxique la tue plus surement que le feu ? Mais cette femme cède la place à une autre, qui hurle, essayant de se défaire de bras puissants qui ne lui laisse pourtant nul autre choix que d'avancer vers sa fin. Je ferme les yeux, toutes ses visions cède place au noir rassurant. Le silence pourtant n'est pas là. Je rouvre mes prunelles sombres sur les hommes qui continue leurs débats sans fin. Je m'étonne même qu'ils n'en soient pas encore venue aux mains. Je m'éloigne alors d'eux, forte d'un constat qui me déprime davantage encore si cela est possible. Les êtres en saurons jamais que leurs actes sont sans importances. Déjà écris par la trame du destin. Ils peuvent bien croire que ce qu'ils font est bon, moi je sais que leurs actes n'est que le fruit d'un monde qui a déjà choisi sa voie. Voilà la triste vérité. Je suis sur ses terres pour regarder ses êtres se débattre faiblement, incapable de les aider de par mon savoir. Ce que je sais doit rester silencieux aux oreilles des autres. C'est ma malédiction. je ne suis qu'une observatrice dont le futur n'a rien d'obscure si je le souhaite. Il me suffit de chanter aux étoiles et d'écouter leurs réponses. Tout ne me paraît pas encore clair mais peu à peu, le flou s'efface pourtant. Et quand tout sera nette à mon regard, ce jour là, peut-être que je souhaiterai tout oublier de nouveau. Car l'oubli me semble bien la seule solution à ses visions qui me harcèle. Voilà la vérité. Depuis que j'ai ouvert les yeux sur le monde, je n'arrive plus à les fermer la nuit ...
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 13 Déc 2015, 23:57

Le chant avait cessé. Les hurlements abominables avaient envahis la cité en un rien de temps, depuis le flanc de la montagne où se dressait fièrement la sinistre prison. Du haut de sa terrasse, Léto braquait son regard en contrebas, en compagnie de son maître-chaman et de quelques Guides. Ces derniers se mordaient les doigts de ce qui était en train de se dérouler chez eux, et de manière plus générale partout dans le monde. La question n'était pas de savoir comment tout cela a bien pu démarrer, mais plutôt de se demander comment contenir cette folie pour la repousser loin de leurs frontières ? Ciel-Ouvert ne pouvait pas supporter une guerre civile, surtout avec un mode d'action pareil : brûler les rousses à vue, en espérant tomber sur la véritable Khæleesi ? Impardonnable. On ne pouvait pas juger une personne sur sa couleur de cheveux, surtout si c'était pour tirer à pile ou face sur sa véritable identité. Les Marcheurs grincèrent des dents face à l'insurrection des fanatiques, repoussée tant bien que mal par les nombreux volontaires armés de fourches et de boucliers. Le rempart de cuir et de fer ne tiendra pas bien longtemps à leurs portes, et les Ætheri seuls savaient ce qu'il se passera s'ils atteignent la prison…

" Messieurs ! Sélène entra en trombe dans la pièce, pour les rejoindre sur la terrasse surplombant la cité. Leur folie ne s'estompera pas tant qu'ils n'auront pas brûlé vive la petite fille de Vanille caël Deslyce qui serait, apparemment, retranchée entre nos murs.
- Comment traquer une descendante de cette peste, je vous le demande ? La consternation envahit rapidement le groupuscule.
- Êtes-vous cinglé ?! Même si on retrouve cette fameuse fille, il est hors de question de la livrer !
- Ce n'est pas là où je voulais en venir, jamais je n'aurai… Léto rentra dans la pièce, le froid commençait à lui ronger les bras. A l'intérieur, Alix la fixait, la peur dans les yeux, son écharpe écarlate resserrée autour de sa bouche, comme pour se prémunir de toute atteinte. Son regard hétérochrome se plongea dans le tissu rouge, absorbé peu à peu par un plan génial mais dangereux.
- J'ai une idée… " Souffla-t-elle pour rassurer la petite humaine, c'était après tout Léto qui adorait valsé avec le risque.

~~~

Tlaalee-Aan et plusieurs Guides formèrent l'escorte autour de leur proie. Ils réussirent à parlementer avec les fanatiques pour les repousser jusqu'au sentier Air et cesser les hostilités, afin qu'ils discutent sans que Ciel-Ouvert soit entaché par leur présence nuisible. Peu à peu, on entendit de nouveau la cité, dans leur dos, replonger dans sa mélodie caractéristique. Cette reprise les galvanisa un peu plus, ils n'avaient pas le droit à l'erreur après tout. Le plan de Léto se montra être tendu, quoique faisable : les Marcheurs traînèrent la rousse que les fanatiques traquaient, ou du moins la supposée petite fille de Vanille. D'ailleurs, c'était bien précis comme information, ils comptaient débattre un peu pour savoir d'où ils pouvaient tenir de telles preuves, si tant est qu'elles furent avérées. Enfin, l'important, c'était qu'ils avaient la "marchandise" et que c'était dans leur corde de commercer afin de garantir la paix.

Tout proche du tunnel menant à la Prairie Givrée, les fous attendaient impatiemment la venue de leur sacrifice. Les Marcheurs formèrent une masse compacte autour de la fille, afin d'éviter qu'ils se lancent derechef sur elle. Malgré tout, ils firent en sorte d'exhiber un angle mort pour montrer qu'ils détenaient bien la rousse en question. Les tarés purent ainsi admirer la beauté singulière de cette jeune fille, en bonne voie de ressembler à sa parente. Ce charme était néanmoins quelque peu entravé par ses vêtements sales, légèrement déchirés dans la probable lutte qu'elle dut subir pour en arriver là. Elle gardait la tête baissée, sa chevelure flamboyante titillèrent un tant soit peu leurs rétines. Dans leur esprit, pas de doute, c'était bien la fameuse femme qu'ils recherchaient.

" A mort ! S'époumona un rustre bonhomme, les Marcheurs durent attendre longuement qu'ils cessent leurs jérémiades avant de pouvoir en placer une. Tlaalee-Aan se porta volontaire pour s'avancer, se placer entre les deux groupes afin de ne parler que d'une voix.
- Vous avez accepté de négocier, tenons-nous en aux coutumes commerciales : désignez un porte-parole pour représenter votre parti. Les fanatiques étaient inexpérimentés dans ce domaine, de simples personnes de la basse fosse ; mais fort heureusement pour eux, un négociant, pas plus malin qu'eux, faisait parti du lot et prit donc les rennes pour discuter. Il s'avança, le chaman le jugea comme un petit bourgeois très peu recommandable.
- Je serai leur voix. Montrez-nous de plus près la fille, qu'on s'assure que ce soit la bonne. Ses pairs hurlèrent leur approbation, tels des moutons après leur berger. Le chaman leva la main, imposant le silence.
- Pas si vite, nous avons d'abord une question. Répondez avec franchise et nous écouterons vos propositions d'échange. Le négociant demeura de marbre, il n'attendait que l'interrogation pour en finir au plus vite et dresser le bûcher qui les préviendra tous de ce froid de canard. Comment avez-vous su qu'une descendante de l'ancienne Khæleesi se terrait à Ciel-Ouvert ? De qui tenez-vous cette information ?
- Question délicate, mais pas moins légitime. Il se tourna vers ses compagnons, faisant signe à l'un d'entre eux d'avancer. Ce dernier était vieux, couvert de peintures et d'une ribambelle de fourrures animales. Un chaman. Comprit le fameux maître.
- Je l'ai vu ! L'élémental m'a guidé, de son doigt de fer il m'a pointé la direction, comme une épée tendue vers l'armée ennemie ! Les esprits ne mentent pas. Tlaalee-Aan fronça les sourcils ; Oberon, aurait-il volontairement envoyé ces fanatiques à Ciel-Ouvert ? Dans quel but, se venger de Léto ? Lui seul lui avait confié le sang de la chamane, mais de là à ce qu'il les trahisse à ce point… La blonde risquait de ne pas faire le lien entre lui et la descendance de Vanille, et c'était mieux ainsi, la culpabilité risquait de la ronger si elle apprenait ses origines.
- Vous dites vrai : les esprits ne mentent pas.
- La fille maintenant ! S'agita un autre fou, assoiffé de sang. Ils commençaient déjà à s'agiter, le chaman eut bien fait de calmer le jeu en faisant signe aux Marcheurs de faire avancer la proie. La rousse traîna malgré elle les chaînes derrière elle, on pouvait apercevoir sa bouche, ses dents serrés sur sa lèvre, son mécontentement perfectionné.
- Une dernière requête. Il choppa le bras de la fille, le serra bien pour qu'elle ne leur échappe pas. Présentez vos plus plates excuses pour avoir dérangé la mélodie de Ciel-Ouvert et tenter de nous souiller avec vos envies sanguinaires. C'est tout ce que nous demandons en échange ; pas d'argent, pas d'armes, rien de matériel, uniquement de la sincérité. A Ciel-Ouvert, nous écoutons toutes les voix, offrez la vôtre et nous serons quittes. "

Les monstres se regardèrent les uns les autres, la plupart riaient dans leur barbe d'une telle philosophie de vie, l'une de celles qu'ils ne comprenaient pas. Ils n'étaient que des âmes perdues, poussées à faire ce qu'on leur inculquait de faire pour offrir un semblant de prestige dans leur pauvre existence. Tlaalee-Aan exécrait ces hommes et femmes à la psychologie faible, il voulait les broyer sur-le-champ et ne plus jamais en reparler par la suite. Il souffla doucement, quelque peu remis en place par le tintement insistant des maillons ferreux. Lorsque les imbéciles eurent tôt fait de se plier aux exigences – sans retenir leur hilarité, il fallait préciser – les Marcheurs les écoutèrent proférer leurs excuses bancales. Une fois satisfaits, que cette mascarade soit terminée, Tlaalee-Aan poussa la rousse devant lui ; c'était l'heure d'en finir.

" Je vous laisse entre vous. " Dit-il en dégainant son arme.

Les fanatiques ne virent même pas l'ensemble des Marcheurs sortir leurs lames, ce fut seulement lorsque la rousse releva la tête et qu'elle brisa aisément les chaînes qui l'entravaient qu'ils comprirent enfin : tout ceci n'était qu'un piège. Des Marcheurs embusqués dressèrent le guet apens derrière eux, leur bloquant toute issue de secours. De toute manière, ils étaient davantage concentrés sur la potentielle descente de Vanille – s'il savait que c'était vrai, ils ne s'en remettraient pas – que sur les bras de la mort se resserrant sur eux. Les yeux de la rousse se teintèrent d'une puissante lumière bleutée, sa magie débordait de ses bras, relativement forte mais incontrôlable.

" On ne prendra pas parti, on vous interdit de faire la guerre ici, ni de brûler des innocentes ! Rendez-vous ! " Ils n'écoutèrent aucunement, se lançant dans un combat désespéré pour une cause éphémère.

Malgré elle, Léto dut se battre contre ces pauvres hères qui s'étaient certainement fait manipuler tout le long. Elle tentait bien à plusieurs reprises de les assommer pour les épargner d'un sort funeste, mais la confusion de la bataille l'empêcha de viser juste. La blonde, teintée de rouge pour l'occasion grâce à son plan, invoqua ses armes du temple des esprits, les deux lames bleutées se retrouvèrent entre ses mains, celles que Latone affectionnait tout particulièrement durant les grands combats. De la force, elle en avait bien besoin pour passer outre ce drame.

Après le combat, où l'on déplora que des blessés du côté des Marcheurs, et que des morts du côté des fanatiques, Léto laissa les Griffes d'Ogum se dissiper dans l'air, sa magie redevint stable et endormie. Ses cheveux redevinrent blonds lorsque les effets de la potion s'estompèrent, quoique tâchés de sang par-ci par-là. Son regard était quelque peu imbibé de larmes, confronté à tous ces cadavres autrefois innocents. Elle détestait cela, tuer, et encore plus lorsqu'elle n'avait pas le choix.

" Ils ont dit... que je ressemble à Vanille... " Les échos de leurs voix s'éternisaient aux confins de ses tympans, leurs yeux reflétaient encore toute la rage qu'ils avaient accumulé à l'encontre de la reine déchue des ondins.

Une main réconfortante se plaqua sur sa large épaule, son maître-chaman partageait sa tristesse, ainsi que celle de tous les autres. Si elle savait que cette tragédie était en partie de sa faute et de celle de son ancien partenaire spectral, elle ne pleurerait pas pour cette simple raison…


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By Jil ♪
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Lun 14 Déc 2015, 13:29

« Le peuple hurle, Orishala. Il est en bas. Votre nom est sur toutes les lèvres... », « Je sais. » Cocoon était assit sur son trône. Lascivement, il appuya sa tête contre son point, la mine sévère, les sourcils foncés, les yeux fermés. La situation ne s'était pas arrangé. Pour une fois, tout n'était pas rentré dans l'ordre. Il ne pouvait blâmer personne. Lui aussi avait des rancunes. Que Vanille jouisse d'une certaine puissance, ne justifiait pas le fait qu'elle détruise le monde. Plus égoïstement, qu'elle touche aux siens, et à sa famille. Le souverain n'était pas un très bon roi, mais ces valeurs passaient avant tout par le bien être du peuple. La liberté de ce-dit peuple. Tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il avait bâtit, était pour lui. Mégido, le Port, la forteresse des montagnes, les guerres, les états d'urgence... Tout était pensé et vu pour que les habitants, les Orishas, puissent s'en sortir. Trouver refuge dans un foyer, qu'importe le temps. Seulement... Il n'avait pas le sens du partage. Autant il donnait beaucoup aux siens, autant il ne leur partageait rien de ce qui lui appartenait. Car ce qui était sa propriété, le restait.

Cocoon réfléchissait, seul avec Rido. L'Eshu se tenait droit, face à lui, attendant une réaction, peut être une réponse. Sans voir la mire, il reprit un discours un peu plus structuré « Il faut prendre une décision rapidement. Soyez pour ou contre le peuple, mais dite le lui. » Inspirant longuement, changeant de position, il ouvrit les yeux, regardant son conseiller « Je vois que le peuple n'a pas bien compris la notion de Liberté que j'ai tenté de lui inculquer. », « Vous êtes libre de penser ce que vous voulez, mais vous devez l'afficher. Rendre des comptes. Il en attend. », « Ne jouons pas sur les mots, Rido. Le peuple n'a que faire de la liberté si elle ne convient pas à leurs attentes. Peut importe ce que je dirai, ils veulent la tête de Vanille. Quiconque lui ressemblera, sera jeté sur le bucher. », « Nous ne pouvons pas... Laisser faire ça. Ils vont tuer... Des innocentes. », « Ce n'est pas leur faute, ni la notre, c'est celle de Khæleesi, simplement. Tu ferais bien de t'en moquer autant qu'elle. Personne ne l'attrapera. Je connais Vanille, et ce combat est vain. Pourquoi crois-tu que je ne me suis même pas déplacé jusqu'à Somnium ? J'y aurai fais quoi ? La rencontrer et faire sautiller sa frange une fois de plus ? Si nous arrêtons de parler d'elle, elle ne sera plus personne, mais ça, encore faudrait-il le comprendre. », « Elle a prit l'importance qu'elle a, voilà tout. », « Elle a prit l'importance qu'ils lui ont donné. » Cette dernière phrase claqua comme un coup de fouet. Rido ne dit rien, et le dernier mot résonna encore dans la vaste salle, aujourd'hui vide même de gardes. Cocoon était énervé par la situation. Qu'il perde le contrôle des siens, passe encore vu qu'il ne l'avait pas vraiment dès le départ, mais aujourd'hui c'était pire que tout. Croisant ses doigts et posant ses mains sur son ventre, il leva les yeux vers Rido « Donc ? Que me suggères-tu, toi qui as l'air d'avoir la solution ? », « Je n'ai pas de solution, roi. Ils crient justice, et je ne crois pas en cette justice. Ils ne vivent que pour la vengeance. Jetons en pâture certaines femmes, et nous aurons calmer les lions. », « Et ça alors, n'est-ce pas céder à leurs désirs ? Les calmer en les satisfaisant, ne crois-tu pas qu'ils ne feront que réclamer un peu plus derrière, la prochaine fois ? », « On n'arrête pas un peuple en furie. Montez une mascarade, et vous aurez ce qu'ils veulent. », « Je ne participerai pas à cette comédie. », « Le peuple se méfie de vous. Tous savent que vous fréquentez les draps de la Sirène. Vous êtes un complice à une place de choix. Ne vous a-t-elle pas particulièrement épargné ? », « Je ne dois ma survie qu'à moi-même. Nous ne sommes rien pour elle. Les Dieux eux-mêmes ne sont rien pour elle, Rido. Vanille est une chimère, elle vient comme elle repart. Mais personne ne le sait. », « Comptez vous le lui cacher ? Comme Antarès... ? », « Non. L'histoire Vanille, j'en fais mon affaire. Antarès, c'est autre chose, et tu le sais. N'inverse pas la situation. » Le Titan se leva de son siège « Ils sont devant ? », « Ils vous attendent. De pieds fermes. »


L'Orishala sortit du Palais par la porte principale. Pas de tenue traditionnelle, pas de temps pour la superficialité que les Orishas ne pratiquaient, de toute façon, pas. Lorsque le souverain, colosse des rois, apparut en haut des marches de l'Eorishaze, tout le monde se tut. La place Sforza était remplie, et les rues s'engorgeaient de plus en plus. Derrière lui arrivèrent Déon et Rido, conseiller royaux. Dans la foule, une femme s'indigna, elle lança les hostilités, demandant vengeance. Un brouhaha se fit entendre, et Cocoon croisa les bras. Il attendit dix secondes avant de lever un genoux, frappant d'un coup sec le sol. La ville trembla et les plus faibles trébuchèrent. Au moins le silence revint « Merci. » Décroisant les bras, il fit un tour d'horizon avant de continuer « Je ne vais pas me perdre en formalités. Vous souhaitez la tête de celle qui a brisé vos familles, de celles qui a pris votre âme. Vous êtes libre d'aller la chercher. Vous vivez dans la cécité de la vengeance, soyez en au moins digne. Courrez. Courrez au nom de la Liberté qui vous guide jusqu'à assouvir votre besoin, vous avez ma bénédiction. Vanille doit être éliminée. » Des cris retentirent, mais Cocoon reprit « Prenez garde à la fleur dont vous sectionnez la tige. La mauvaise cible sera, pour vous, synonyme de mort. Quiconque tuera l'innocent au nom de la Garce, sera aussitôt puni. Antarès veille, et elle n'est pas tendre. » Mais peu importait, ils avaient la réponse, l'approbation du souverain, et certains étaient même déjà partit en chasse.
Mais Cocoon avait parlé, il avait prédit. Quiconque viendrait à trancher la tête d'une innocente, serait puni par la mort. Celle ci viendrait le chercher immédiatement, lui faisant payer sa monstruosité par une autre. Seule elle avait droit de décidé du sort de chacun. Seule elle était libre de ça. Eux, les vivants, les mortels, n'étaient personnes. Aujourd'hui, la Liberté entrait en opposition directe avec la mentalité du bas peuple. Elle était bafouée, reniée, pour les beaux yeux verts d'une sulfureuse tentatrice. Les gens faisaient la guerre pour les femmes, Cocoon le premier. Mais ici, il préférait cacher son jeu, tricher avec quelques cartes sous la table...

Les rues s'évacuèrent à grande vitesse, et l'Orishala rentra « Vous ont-ils écouté ? », « Bien sur que non. », « Trancherez vous, vous aussi, la tête de la rousse qui viendra s'éprendre de l'Orishala ? », « Certainement pas. Vanille est meilleure vivante que morte. » Il y avait tant de différence entre ce qu'il disait et ce qu'il pensait. Ne pas approuver ce qu'elle fit était une chose, la tuer pour cela en était une autre. Il l'avait de son côté, et c'était un sacré atout. Bien qu'il lui ferait payé -à sa manière- le fait de l'avoir mis en danger, le résultat était bien plus positif : tout le monde était vivant, elle y comprit « Je donne au peuple ce qu'il veut, mais personne ne m'obligera à suivre un commandement qui n'est pas mien. Les Dieux eux-mêmes ne me font pas céder sous leur joug. », « Titan... Qui est-ce qui vous a nommé comme ça, la première fois ? », « Ma femme, il y a dix ans. »

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Mer 16 Déc 2015, 15:47




J'avais été attirée par la mort.

Anshû s'ennuyait ces derniers jours, alors que je faisais mon travail dans un petit village. Un jour où ma mortelle clairvoyance m'avait indiqué la mort proche d'une jeune femme, Anshû avait décidé que nous la suivrions jusqu'à ce qu'elle quitte le monde des vivants. Grâce à mes bienfaits, une dizaine de faibles êtres avaient mis fin à leurs jours dans le paisible village. Anshû, quant à lui, s'était amusé un moment à communiquer avec certaines victimes de mes œuvres qui n'avaient pas été emmenées par des ombres. Bien que les événements apocalyptiques s'étaient terminés il y avait maintenant un bon moment, le désespoir avait pris racine dans les cœurs et un bon nombre de survivants périssaient à cause de blessures ou de maladies causées par tout cela. Les passeurs étaient trop occupés pour se charger de tout le monde, plus encore que d'habitude. De plus, le désespoir s'était mu en colère pour certains. Anshû m'avait parlé de certaines choses qu'avait vu Carmen, son esprit compagnon, lors de ses voyages vers l'Au-Delà. Grâce à elle, nous étions au courant de beaucoup de choses et très rapidement ; plus elle faisait des allers-retours, plus elle les faisait vite. Sa dernière information en date, c'était la naissance d'une vendetta un peu partout sur les continents. Vanille, celle qui avait mené le peuple des Ondins pendant des années, avait mis le monde sans dessus-dessous. J'étais encore bien ignorante de tous ces tracas politiques, mais contrairement à d'autres, je n'en tirais aucune conséquence.

Selon Anshû, c'était bien le problème de ces gens furieux. Ils faisaient monter sur le bûcher tout le monde et n'importe qui, sous le prétexte que ces personnes avaient quelque chose à voir avec leur malheur. Pourtant, selon lui, il n'y avait eu qu'une personne qui avait été responsable : Vanille. Depuis le début, il avait cru à un complot des Ondins, et le fin mot de l'histoire l'avait enchanté. Il semblait même être aveuglé par une certaine vanité, depuis. Désormais, il parlait de ces gens comme s'ils étaient de vulgaires mouches, s'amusant de leur stupidité, sans pourtant avoir de la compassion pour leurs victimes. Finalement, c'était leur problème, tout ça. Les chamans n'avaient rien à voir avec eux. Xantha, quant à elle, s'était encore enfuie. Dans un tel climat, elle était la première cible de ces attaques et elle était encore trop faible pour se défendre correctement.

« Maelstrom, combien de temps reste-t-il à Lune ? » me demanda Anshû. Nous la suivions depuis plusieurs jours déjà, et ma mortelle clairvoyance s'affolait de plus en plus. Son heure était proche, c'était certain.

« Je n'en sais rien. Elle n'a pas non plus un compte à rebours sur le front. »

Une remarque sarcastique. Anshû sourit et se retourne, se mettant dans sa position pour dormir. C'est lui qui m'a appris à utiliser le sarcasme. Je regarde sa poitrine se soulever régulièrement alors que son souffle ralentit, et les heures passent ainsi, jusqu'à ce que l'aube ne colore le ciel. Ce fut à ce moment-là que Lune, comme l'appelle Anshû à cause de son teint pâle, sortit de son auberge. Je réveillai Anshû et nous partîmes la suivre. Nous marchâmes ainsi toute la journée, avec l'unique but d'accompagner cette âme jusqu'à sa mort. Et enfin, son dernier jour arriva. Elle s'était arrêtée à un énième village et avait pris une chambre dans une énième auberge, sans jamais parler à personne. A mesure que le temps passait, la curiosité du chaman grandissait. Comment allait-elle mourir ? Où voulait-elle aller ? Il faisait des paris avec Carmen sur ces questions.

Ce soir-là, Lune dînait à l'auberge. Anshû avait insisté pour y entrer aussi, malgré mes avertissements : si jamais elle nous avait déjà vus, elle pourrait avoir des doutes. Ces avertissements se réalisèrent car en plein milieu du dîner, elle croisa le regard intrigué d'Anshû. Elle nous avait repérés. D'abord hésitante, elle avait continué à manger machinalement, au milieu des autres clients de plus en plus bruyants. Mais elle finit par se décider à nous parler, car dès qu'elle eut fini et payé son repas, elle se dirigea vers nous.

« Que me voulez-vous ? » Elle souriait ; cela m'encouragea à répondre.

« Votre autographe. »

Mais cette fois, Anshû n'approuva pas ma tentative. Avais-je mal interprété les signes ? Le chaman prit le relais et nia comprendre où elle voulait en venir. Mais il s'embrouillait dans ses justifications et Lune n'était pas crédule. Elle s'énerva et commença à les menacer en montant le ton : autant dire qu'elle ne manquait pas de courage. Elle était même trop téméraire, car les clients de l'auberge braquèrent petit à petit leur attention sur nous, ce qui était tout sauf de bon augure en ce moment. Mais entre une belle femme et un arbre accompagné d'un chaman, le choix était vite fait pour eux : les hommes alcoolisés commencèrent à nous s'adresser à nous avec un langage bien fleuri. Lune nous adressa alors son premier sourire : celui de la victoire. Mais Anshû ne s'estima pas vaincu pour autant.

« Tu veux savoir ce qu'on te veut, Lune ? On t'a suivi et on a tout vu ! Tu es une sbire de Vanille qui sème le chaos partout où elle passe ! »

Anshû, qui s'était levé d'un coup sec, fourra sa main dans sa poche et en sortit un bijou en forme de coquillage. Je connaissais ce bijou : il faisait partie des gri-gris porte-bonheur qu'Anshû portait toujours sur lui. Quand je compris qu'Anshû comptait déplacer la cible sur elle, je corroborai ses dires en utilisant ma création de la glace. Quand je m'en servis, le coquillage se mit à briller. En voyant cette manifestation magique, les clients s'exclamèrent tous en même temps que Lune était une sorcière. Ils n'avaient pas seulement mordu à l'hameçon de la fourberie du chaman, ils se le disputaient même. Ils n'avaient pas l'air très futés, mais l'alcool les avait rendus complètement décérébrés. Certains dégainèrent leur arme et Lune s'indigna en disant que c'était un complot contre elle. Finalement, tout cela ne semblait pas très juste : nous l'avons suivie, elle avait pris peur, et maintenant elle allait mourir. Je me demandais si je devais vraiment intervenir : après tout, c'était aux maîtres des lieux de décider ce qui était juste. Ils semblaient d'ailleurs bien décidés, car ils s'approchèrent dangereusement de Lune avec leurs armes en proférant des injures diverses. Anshû, quant à lui, ne semblait plus très décidé : il était manifestement dépassé par les événements. Le regard de détresse qu'il me lança me poussa à intervenir. Alors que j'étais restée enracinée, sans bouger d'un pouce, je me levai et pris le bras d'Anshû et de Lune. J'activais alors mon pouvoir de téléportation. Tout cela s'était produit tellement vite que je n'avais pas pensé à un lieu précis. Nous arrivâmes en plein milieu de la forêt, les lumières de l'auberge perçant à peine le feuillage des arbres.


« Maelstrom ! On lui a sauvé la vie...! »

S'exclama Anshû dès qu'il réalisa ce qu'il s'était passé. Il me sourit et embrassa son coquillage comme si c'était une médaille. Mais soudain, je sentis un poids m'entraîner vers le bas : Lune venait de tomber parterre. Là où son cœur avait trôné, il ne restait plus que de la chair boursouflée. L'un des hommes avait eu le temps de le lui retirer, certainement en enflammant son corps. L'inconnue n'avait même pas crié, et maintenant, elle était morte. Quand Anshû entendit le bruit lourd de la chute de son corps, il se précipita au-dessus d'elle, ne comprenant pas tout de suite. Finalement, nous n'avions pas pu la sauver. Je fixais l'endroit où sa chair était brûlée avec intérêt, toujours aussi fascinée par l'anatomie des êtres vivants? Mais Anshû était dans un tout autre état. Tout était allé si vite ; vingt minutes plus tôt, elle mangeait tranquillement sans connaître notre existence et maintenant, elle était morte. Si la naissance était lente et douloureuse, la mort pouvait être aussi rapide qu'indolore.

« Ces gens... je ne pensais pas qu'ils... ah, ils sont vraiment dingues ! On va leur apprendre ce que c'est d'avoir peur, nous ! » En voyant que je ne le comprenais pas, il ajouta : « Ils ont l'impression de voir des démons partout. Ils sont aussi sanguinaires que Xantha juste parce qu'ils ont peur, parce qu'ils ont perdu des gens ou des choses à cause de... eh bien, on se fiche du responsable, finalement. C'est fait et ce ne sont pas des badauds comme eux qui pourront y changer quelque chose. Allez, retournons-y ! »


Anshû ne pouvait plus entendre raison. Il était aveuglé par la colère, furieux d'avoir en quelque sorte causé la mort de cette femme qu'il appelait Lune, mais dont le vrai nom nous resterait à jamais inconnu. Je me demandais pourquoi il courrait à la mort comme ça : ce que j'avais vu ne m'offrait pas de grands espoirs de changement. Mais le chaman se sentait maintenant concerné par ces histoires sans queue ni tête. Alors qu'il courait vers l'auberge, je lâchai le corps en me promettant de lui offrir une dépouille digne de ce nom plus tard. Non pas que je la respectais, mais je respectais la mort et ce qu'elle laissait derrière elle. Être née dans un cimetière m'avait appris certaines choses qui me seraient bientôt utiles.
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[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison

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