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 [LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison

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Mer 16 Déc 2015, 18:53

Olaf vivait les pires jours de sa vie. Il était exilé dans un village sans âme près de Drosera pour une semaine entière, une semaine où il devrait faire en sorte de survivre tout seul. Toutes ses journées étaient consacrées à la survie en évitant de croiser les rayons du soleil et toutes ses nuits étaient consacrées à la chasse. C'était un enfer pour lui : jamais il ne pouvait se reposer, pas une seule seconde. Comme d'habitude, il avait fait quelque chose qui avait déplu à Lully et elle avait jugé bon de le punir ainsi. Il n'avait pas le choix. Le pire était certainement qu'il était poussé à revenir sans cesse à l'alfar car elle était autant sa sauveuse que son bourreau. Ainsi, lors de sa dernière nuit de punition, il entreprit de rejoindre Drosera, affamé. Mais il ne savait pas ce qu'il lui attendait sur son chemin de retour.

En effet, il croisa le chemin d'un groupuscule de voyageurs. Ils étaient tous sauf aimables : ils brandissaient des torches comme une arme et leur surprise quand ils remarquèrent la présence du petit vampire laissa très vite place à une autre réaction : la fureur. Ils le poursuivirent et Olaf n'arriva pas à les distancer bien longtemps. Après s'être pris une flèche dans le tibia, il s'évanouit de peur quand il vit les torches s'approcher de lui en même temps que leurs cris. Quand il se réveilla, il était attaché à un poteau, tout seul. Et l'aube se levait. En face de lui, sur une grande place, il n'y avait qu'une personne qui était là : un enfant de son âge, voire moins, qui dormait à poings fermés. Avait-il été chargé de le surveiller ? Et pourquoi Olaf était-il attaché ? Il tenta de se débattre, mais soudain, il sentit le contact d'une peau contre sa main. Et quand il se retourna, il s'aperçut qu'il n'était pas seul : de l'autre côté était attachée une jeune femme à la chevelure magnifique. Elle était rousse et ses cheveux lui arrivaient jusqu'au bas du ventre. C'est tout ce qu'il pouvait voir de là où il était. Ne sachant pas quoi faire et paniqué par le jour qui se levait, il tenta de réveiller son alliée dans sa mauvaise posture.


« Psst ! Réveille-toi ! » Il se débattit pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que la jeune fille se réveille. Quand le sommeil la quitta, elle poussa un cri et réveilla le garde improvisé des deux cibles. Ce dernier, surpris de s'être endormi, ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes quand il s'aperçut qu'ils étaient réveillés, puis il partit en courant, certainement pour prévenir les autres. « Oh, nous devons sortir de là ! » Olaf tentait de faire glisser les cordes contre son poignet, mais rien n'y faisait. En revanche, la jeune fille s'en sortit bien mieux que lui : elle utilisa sa magie pour brûler les cordes. Apparemment, elle contrôlait le feu. Était-elle une élémentale ? Quand elle fut libérée, elle entreprit de partir en courant. « Attends...! Aide-moi ! J'ai de l'argent ! » C'était faux, mais Olaf n'avait pas trouvé meilleur argument. Pourtant cela fit mouche car la jeune fille rigola en entendant cela. Elle revint vers lui et enflamma ses cordes, qui se consumèrent et rompirent dès que le vampire les tira. Evidemment, les flammes avaient atteint sa chair et il avait dû prendre sur lui pour ne pas crier. Mais à ce moment-là, discrétion et rapidité étaient de mise. Les deux captifs entendaient déjà l'enfant crier à quelqu'un qu'ils étaient réveillés.

Les deux s'en allèrent en courant le plus vite possible. Olaf ne savait pas où aller, mais la rousse semblait avoir plus de présence d'esprit que lui, alors il la suivit sans se poser de questions. Au bout d'une vingtaine de mètres de courses, d'autres cris se firent entendre derrière eux : les villageois étaient arrivés et venaient de les remarquer en pleine fuite. Mais les enfants étaient trop loin pour eux, et les villageois ne semblaient pas si déterminés que ça à les rattraper. À ce moment-là, le vampire n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait ; il n'avait fait de mal à personne à part courir dans leurs forêts et boire le sang des écureuils. Mais cette dernière lui dévoilerait bientôt toute l'histoire. Quand le soleil était haut dans le ciel, les deux arrivèrent à un abri idéal pour lui, en pleine forêt. Ils s'arrêtèrent, à bout de souffle, et elle mangea quelque chose qu'elle avait gardé dans sa poche avant de lui parler pour la première fois.


« Je m'appelle Mady », lui dit-elle. Olaf sourit tristement et lui répondit en se présentant à son tour. Puis, voyant qu'elle n'entretenait pas la conversation, il lui demanda : « Pourquoi étions-nous attachés ? Qu'est-ce qu'ils nous voulaient, dis ? » Mady se moqua de son ignorance, pensant qu'il blaguait. Mais non, il ne savait vraiment pas ce qu'il se passait. Alors elle finit par tout lui raconter : les animaux marins déchaînés, la Dame des Abysses qui auraient été le chef d'orchestre dans tout ça, et enfin, la haine de tous ceux à qui elle avait fait perdre des proches. Les villageois s'en prenaient alors à toutes celles qui ressemblaient à Vanille en pensant qu'elle se serait cachée quelque part. Tout cela n'était qu'hypothétique et Mady lui disait être innocente. En revanche, elle ne savait pas pourquoi ils avaient voulu faire du mal à Olaf. Elle disait qu'ils devenaient de plus en plus fous et qu'elle avait dû quitter sa famille pour ne pas être prise par leurs habitants. Désormais, son objectif était de retrouver ses parents en cachette, en espérant que les choses s'étaient calmées contre eux dans son village natal. Ils discutèrent ainsi longtemps et Mady s'endormit dans l'après-midi. Une fois que la nuit fut tombée, ils recommencèrent à se déplacer, en direction du village de la rousse. « Et toi, où veux-tu aller ? » Finit-elle par lui demander, alors qu'ils n'avaient parlé que d'elle. Le vampire lui expliqua alors qu'il venait de Drosera et que son passé avant cela lui était très obscur.

Mais en entendant ce nom, le comportement de Mady changea du tout au tout. Son regard n'était plus aussi amical et elle avait eu un mouvement de recul.
« Tu n'aimes pas... Drosera ? » Une fois de plus, elle tiqua en entendant ce nom. « Pardon ?! Comment tu peux...! Ne fais pas l'innocent, ce sont vos armes qui ont détruit nos terres ! » Une fois de plus, Olaf, qui était coupé du reste du monde depuis un bon bout de temps, ne comprenait pas où elle venait en venir. Des armes de Drosera ? Etait-ce pour cela que Lully était partie plusieurs semaines...? Il était innocent, une fois de plus, mais Mady ne semblait pas prête à l'écouter. Elle commençait déjà à partir en courant mais il faisait nuit noir et elle ne discernait presque pas les obstacles. En la voyant partir ainsi, alors qu'il s'était attaché à elle, comme jamais, une colère le saisit et ses yeux devinrent rouge vifs. Il était affamé depuis une semaine, n'ayant presque rien mangé, fatigué et torturé psychologiquement. Son amie s'enfuyait pour ne plus jamais revenir, tout ça à cause de son appartenance à une ville débile. Et puisqu'elle le laissait tomber comme une mouche, elle allait le payer cher, très cher. Olaf allait se faire un festin, un festin comme il n'en avait jamais eus : celui du sang humain, le meilleur qui soit au monde. Ce dernier commença à la courser et il la rattrapa à une vitesse impressionnante. Il était mu par des pulsions qu'il avait cru enfouies à jamais et la pauvre Mady ne pouvait aller bien loin en pleine nuit. Elle invoqua sa maîtrise du feu et tenta de lancer une boule de feu sur lui, mais il n'eut même pas besoin de l'éviter car elle ne le toucha pas. Et à force de regarder frénétiquement derrière elle, l'inévitable finit par se produire : elle tomba à la renverse, sa chevelure rousse se déversant tel un fleuve sur les fleurs piétinées. C'en était fini d'elle. Le monde avait réellement sombré dans la folie.
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Ven 18 Déc 2015, 16:21

La vitesse de ma jument avait encore augmenté depuis la dernière fois. Accrochée à sa crinière, les jambes serraient autour de son ventre, je me laissais porter, les cheveux balayés par le vent. Lancé à pleine allure, Aeris me donnait l’impression de voler. Je lui permettais de choisir le chemin, sachant qu’en raison de la course, je ne parvenais pas à distinguer correctement le paysage autour de moi. Mais je m’en fichais, fermant les yeux je poussais un long cri de joie, ce qui fit doubler l’allure de mon amie. Sur le coup je fus soulagé que Castiella ait décidé de rester dans la forêt, car je doutais fortement qu’elle aurait pu nous suivre à une telle vitesse.

Au bout d’un temps qui me parut infini, ma fidèle monture décida finalement de ralentir. Essoufflée, je passais les mains devant mes yeux pour sécher mes larmes. « Tu es devenue beaucoup plus rapide ma grande. Tu ne te serrais pas entrainé pendant mon absence. » Elle tourna la tête vers moi et me fit ce qui semblait être un sourire. « Il faut bien que je m’occupe quand toi et Castiella n’êtes pas là. » Je passais ma main sur son encolure. Je savais que la solitude lui peser, mais je ne pouvais pas l’emmener partout avec moi. C’est pour cela que je ne la voyais que lors de mes visites au Continent du Matin Calme.

Mais alors que nous marchions tranquillement pour permettre à Aeris de reprendre son souffle, un étrange bruit parvint à nos oreilles. Nous nous approchions du Cimetière et celui-ci ne faisait qu’augmenter. De plus, une étrange odeur de bruler arrivait à nos narines, de même qu’une drôle de lumière. « Allons jeter un coup d’œil. » Je poussais à nouveau ma jument au galop et nous arrivions vite au lieu des morts. Et là, un spectacle horrible s’offrit à nous.

Une foule, munie de fourches et d’épées observait avec colère un immense bûcher en flamme. Les hommes et les flammes manifestaient leur haine en hurlant et en brandissant leurs armes. « A mort ! » « Bruler les tous ! » « Qu’ils payent pour le mal qu’elle nous a fait ! » Je ne comprenais pas d’où venait leur dégout, mais alors que je levais les yeux vers le feu, je ne pus me retenir de pousser un cri. Au milieu du tourbillon se trouver des êtres humains en train de se faire brûler vif. De l’endroit où je me situer, je pouvais entendre leurs cris de douleur et de terreur. Pourquoi leur faisait-on subir un tel châtiment ? Seul des barbares en étaient capables. Mais en regardant le peuple autour de moi, je ne doutais pas qu’il pouvait le faire.

Aeris, également dégoutée, poussa un fort hennissement et se cabra. Elle essaya de partir, mais je fis pression sur son dos pour l’arrêter. « Nixy je ne veux pas rester ici. Ce spectacle est trop affreux, je t’en prie ne m’oblige pas à regarder cela. » J’essayais de la calmer, tout en l’empêchant de s’enfuir. « Je ressens la même chose que toi. Mais nous ne pouvons pas partir sans comprendre ce qui ce passe. Je te promets que nous ne resterons pas longtemps. » Soufflant bruyamment, la vapeur sortait de son museau, montrant qu’elle n’arrivait pas à retrouver son calme. Malgré cela, elle fit demi-tour et se dirigea à nouveau vers la foule.

Le feu commençait à s’atténuer, laissant d’avantage apparaitre les cadavres. Je fis avancer ma jument pour me faire entendre. « Pourquoi faites-vous cela ? Qu’on bien pus faire ces personnes pour que vous les laisser quitter ce monde d’une façon aussi horrible ? » Beaucoup de tête se retournèrent vers moi, mais peu dénuèrent me répondre. « C’est êtres étaient des partisans de Vanille ! » Quoi ? « Que voulez-vous dire ? » Une brune, le visage en larmes me répondit avec colère. « Cette femme à massacrer nos famille et détruit nos vies ! Ces hommes et femmes ne voulaient pas la haïr, ils ont même chanté ses louanges ! Comment aurions-nous pus rester sans rien faire devant un tel acte ? »  La surprise s’empara de moi. Je savais que l’ancienne souveraine des Sirènes n’avait pas était tendre avec la terre c’est dernier temps. Mais ce n’était pas une raison pour condamner des innocents à mort. Certes je ne pouvais pas comprendre les agissements de Vanille, mais d’une façon ou d’une autre elle avait des raisons de le faire, des raisons solides. Par contre, rien ne permettait à ces hommes et femmes de faire régner la loi de cette manière. « Vous pensez que votre comportement est mieux ? Vous condamnez des innocents à mort sur un principe que vous pensez juste, mais en réalité ce n’est que du barbarisme. » Cette fois personne ne m’écouta, t’en ils étaient focalisés sur le reste des flammes. L’odeur de bruler continuait à dominer dans l’air ambiante, me donnant envie de vomir.

Mais je réprimandais ce geste en voyant un petit groupe, non loin du reste du bûcher, en train de tabasser un jeune homme. Soudainement je ne vis que du rouge, ces actes de cruauté devaient cesser. Je poussais Aeris en direction de la bagarre. Mon amie n’hésita pas et partit au galop. Nous arrivions rapidement devant le groupe, et je sautais de ma jument, atterrissant sur un homme de forte corpulence. Profitant de l’effet de surprise, je me mis devant le jeune homme, recouvert de bleus et saignant de la bouche, afin de le protéger. « Arrêter ! Cela suffit ! Vous accusez Vanille de certains crimes, mais ce que vous faites et encore pire ! Comment pouvez-vous laissez des innocents bruler vivent et battre un pauvre homme à mort juste à cause de leurs propos ? » Je lançais un regard de dégout à la foule. « Vous êtes pire que l’ancienne souveraine ! Mille fois pire ! » Mais malheureusement mes remarques ne semblèrent pas les toucher. Car une blonde parla encore plus fort que moi. « Vous défendez cet être de cruauté, cette femme qui nous a pris nos familles ! Vous êtes également de son côté ! Vous méritez de mourir ! » La foule s’embrasa à nouveau, me prenant au piège avec le jeune homme. Heureusement, je n’étais pas seule. Hennissant, montrant les dents, Aeris empêcha les personnes de s’avancer vers nous. J’en profitais pour attraper le garçon par les épaules et l’aider à monter sur ma jument. Il était assez lourd mais je réussis finalement à le faire enfourcher Aeris. Sans perdre une seconde, je sautais à mon tour, puis je lançais mon amie à travers la foule. Celle-ci essaya de nous arrêter mais elle ne put rien faire contre la vitesse de mon équidé.

Nous ne nous arrêtons qu’une fois assez loin du peuple. Aeris était épuisée, et avait du mal à tenir sur ses jambes. Je me laissais tomber de son dos, avant d’aider le garçon à descendre. Je pus enfin l’observer correctement. Il ne semblait pas avoir plus de seize ans et était pourvu de courts cheveux bruns, ainsi que de beaux yeux bleus. Mais des larmes venaient entacher leur beauté. « Tu n’as pas à t’inquiéter, ils ne te ferrons plus de mal. » Je l’aidais à s’assoir, puis allais chercher un peu d’eau dans une rivière située non loin. J’essayais de le faire boire, mais il refusait. Je laissais tomber en poussant un soupir. « Dis-moi, pourquoi te battaient-ils ? Tu étais également pour les agissements de Vanille ? » Il mit un temps avant de me répondre. « Par vraiment. J’ai juste eu tort de dire que je n’étais pas contre ses actes. Mais pour eux, cela voulez dire la même chose. » Les larmes recommençaient à couler, plus fortes qu’avant. « L’une des personnes qu’ils ont brulés était ma grande sœur. Elle tenait les même propos que moi. Pourtant, elle a fini sur le bûcher, mais pour moi ils avaient prévus de s'amuser. C'est pour cela que vous 'm'avez trouvé en train de me faire battre. » Je ne pouvais comprendre sa peine, mais je tentais de le réconforter en posant une main sur son épaule. Mais cela ne semblait pas faire d’effet. Je me sentais tellement impuissante devant sa détresse. Je levais la tête vers le ciel, priant pour que le destin aide ce garçon à se reconstruit et qu’il fasse cesser cette barbarie.

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Sam 19 Déc 2015, 01:28

LDM – Lorsque la folie domine la raison
« La colère de tout un Monde… »

[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison  - Page 2 Sha10


Quatre jours avaient passé depuis que je tentais de réunir des informations sur Ardwick. Hakiel m’aidait du mieux qu’il le pouvait, mais tous les deux – nous le saisissions progressivement – étions démunis face à la situation. Nous avions beau creusé les pistes qui s’offraient à nous, ils nous amenaient toujours dans une impasse. Nous avions bien tenté de parler aux quelques voisins du Magicien, qui habitaient à proximité de son laboratoire, mais peu savaient grand-chose sur lui, la majorité ne sachant rien du tout. Des quelques informations que nous avons reçu, elles décrivaient un homme énigmatique, s’enfermant le jour pour sortir le soir. Les voisins n’osaient pas l’approcher ou lui poser des questions, notamment à cause de son caractère particulièrement étrange et son visage, disaient-ils, toujours marqué par les ombres. À cette description du mage blanc, mes sourcils n’avaient cessé de se froncer et mon front de se plisser. Hakiel, de temps à autre, me jetaient des regards en biais. Peut-être s’inquiétait-il pour moi, surtout que la déception grandissait en moi au fur et à mesure que mes recherches n’aboutissaient pas. Une fois encore, aujourd’hui ne semblait pas nous offrir beaucoup de réponses et je remerciais la vieille dame qui avait pris le temps de nous parler. Elle nous sourit avec un petit air fatigué et nous prîmes congé.

« Ça va Miles?

- Hum? Non, pas vraiment. Soit les réponses sont toutes les mêmes, soit il n’y en a pas.

- Alors comment on fait pour trouver des informations sur quelqu’un d’invisible? »

Je regardais brièvement le Corbeau en soupirant. Je n’en avais aucune idée. Je croyais qu’il m’aurait suffi de deux ou trois jours pour assembler des informations sur le mage blanc et pouvoir, par le fait-même, le coincer une bonne fois pour toute. Mais en plus de savoir mes recherches sans cesse interrompu par le manque d’informations, je n’étais pas capable de le rejoindre. C’est comme si, depuis la grande fête de Noël, il s’était évaporé dans la nature, POUF!, envolé par magie! Mais il devait bien être quelque part, non? Mais où? Et depuis quand? Mais surtout, pour faire quoi? Ça commençait à m’énerver, surtout que je ne savais toujours pas dans quel camp le mage faisait partie. Était-il vraiment un Magicien? Ou était-il un représentant félon de cette ignoble race qu’était les Sorciers? Me savoir dans l’ignorance finalement m’exaspérait plus que tout.

« En plus, je ne sais même pas si son vrai nom est Ardwick. Bon sang! Avec si peu d’informations, comment je pourrais connaître la vérité?

- On ne lâche pas maintenant! On va continuer jusqu’à ce qu’on trouve une piste sérieuse, c’est compris? D’ici là, je ne veux pas t’entendre gémir. Tu vas trouver la vérité, quoi qu’il en coûte! »

J’étais en train de me faire sermonner par un gamin: cela montrait à quel point j’étais à mon plus bas. Traversant Médigo à grands pas, je m’arrêtais soudainement à l’entente d’un grand vacarme. On criait, on hurlait; l’indignation consumait les voix; la colère se fracassant dans l’air. Qu’est-ce que c’était que toute cette agitation soudaine?

« Regarde! On dirait qu’il y a foule là-bas! »

Je me tournais vers le point qu’Hakiel me présentait de son doigt et, effectivement, j’y aperçus une masse conséquente de citoyens. Ils étaient en colère, sans aucun doute, celle-ci fulminant même à travers leurs narines dilatées. Précautionneusement, nous nous approchâmes du rassemblement, tendant l’oreille aux indignations qui explosaient dans chaque rang.

« On ne peut pas la laisser vivre! Elle a tué nos femmes, nos maris, nos enfants!

- Elle mérite que nous la brûlions! VIVE!

- OUI! VIVE! On ne peut pas accepter une telle chose!

- Et le Roi qui ne dit rien! Nous voulons savoir! Qu’est-ce qu’il compte faire à propos de cette garce?!

- J’espère qu’il se montra sans pitié pour ma part! Parce que moi, je n’aurais aucune pitié à trancher la tête de cette folle!

- VANILLE DOIT MOURIR! VANILLE DOIT MOURIR! » Scandait le peuple et, aussitôt, d’un pas furieux, il se mit en marche en direction de la place public, la place Sforza, devant le palais du Roi.

Je déglutis à cette vue.

« Oh… Vanille… Avec tout ce qui s’est passé entre-temps, j’ai failli l’oublier… »

Le Bélua trembla d’un affreux frisson aux souvenirs de ces jours. Le passé ramenait rarement les bons moments; seuls les fautes, les massacres et le sang refaisaient surface. Je caressais la tignasse de plumes et de cheveux du jeune garçon.

« Aller, viens, on retourne à la maison…

- Qu’est-ce que tu en penses, toi? »

En reprenant notre marche, je réfléchissais sérieusement à la question avant de secouer de la tête.

« Je pense que le peuple a raison, que Vanille doit être punie pour les actes qu’elle a commise contre l’humanité. Elle est peut-être puissante, intelligente, mais au lieu de mettre à profit ses aptitudes pour le bien commun, elle a choisi de faire souffrir et de faire trembler un monde tout entier. Évidemment, toutes les conséquences de ses actes ne vont pas entièrement se répercuter sur elle: son peuple aussi est victime de son ambition démesurée. Quelle Ondine peut encore traverser les rues sans se faire pointer du doigt, se faire injurier pour ce qu’elle n’a pas commis? C’est un véritable bordel ce qu’il se passe.

- Est-ce que tu veux voir ce qu’en dit le Roi à propos de cette histoire? »

Je me mordis l’intérieur de la joue.

« Je ne sais pas… Est-ce qu’il va vraiment abdiquer face à la pression du peuple?

- Il n’a pas trop le choix, non? C’est le Roi! Il doit se plier aux exigences de son peuple s’il veut être aimé. »

Cette remarque me tira un sourire, même un rire en fait.

« Eh là! Tu peux me dire où tu es allé piger tout ça? C’est un peu plus… compliqué, Hakiel, crois-moi. En tout cas, je ne vais pas m’embarquer dans cette folie furieuse contre la Khælessi.

- Même si tu sais qu’elle est coupable sur tous les points?

- Sur tous les points. Je ne m’attaquerais pas à elle, ni ne m’embarquerais dans les émeutes du peuple. Ce ne sont pas mes affaires. »

Surtout que, pour l’heure, j’avais d’autres chats à fouetter. Je faisais confiance au jugement de l’Orishala pour contenir les débordements d'un peuple un peu trop bouillant. J’allais reprendre ma marche quand Hakiel s’exclama soudainement:

«  Je te trouve aussi égoïste qu’elle, en fait! »

Je me retournais vivement vers le garnement.

« Pardon?!?

- Tu te fiches de savoir qu’elle a tué des milliers d’innocents? Tu ne te sens pas concerné par la colère de ton propre peuple, Miles? Non… Tu ne penses qu’à Ardwick. Qu’à ton petit nombril… »

Je le regardais avec de gros yeux. Mais… Pourquoi me disait-il tout ça, tout à coup?

« Hakiel! Bien sûr que je me sou…

- Mais non! Monsieur vient de dire que ce n’était pas de ses affaires! Moi, je serai resté solidaire à mon peuple! Les Béluas m’ont déçu, c’est vrai, plus qu’autre chose – surtout parce qu’ils n’arrêtaient pas de se taper dessus au lieu de trouver une p*tain de solution à nos problèmes! – mais face aux Alfars, face à leurs attaques incessantes sur notre territoire, je ne m’étais jamais senti aussi Bélua qu’à ce moment-là! Je partageais leur peine et leur colère et… et j’avais envie que justice soit faite! Toi, t’as seulement peur de te salir les mains! Tu t’en fous complètement ou quoi?! »

Je l’écoutais attentivement, malgré la frustration qui montait en moi. Je pris sur moi-même pour ne pas m’énerver.

« Hakiel, je me soucie de mon peuple, ça, ne le conteste jamais. Mais avec tout ce qui se passe, je…

- Tu… quoi!

- Je n’accepte pas que le peuple se soulève comme il le fait, qu’il crie aux Sorcières comme il le crie. Sais-tu comment ce genre de choses se termine? Dans le sang, dans la violence; ces soulèvements rehaussent le nombre de victimes et alors, c'est pire encore! Et ce n’est pas vrai que je vais accepter un autre bordel dans ce genre-là, après tout ce qui s’est passé! »

La bouche d’Hakiel s’ouvrit pour protester à nouveau, mais un cri horrible perça nos tympans à cet instant précis et nous nous retournâmes d’un seul bloc vers la source de cette vive exclamation. C’était une jeune fille qui venait d’être sauvagement plaquée à un mur. Son agresseur, la vengeance dans la peau, tenait une torche, la flamme léchant doucement le visage de la rouquine.

« Une sale rousse!

- Mais qu’est-ce que… EH!! TOI LÀ-BAS! TU PEUX ME DIRE CE QUE T’ES EN TRAIN DE FOUTRE À CETTE FILLE?!? »

Le grand gaillard braqua férocement son regard dans ma direction, alors que je m’approchais de lui. Il renforça encore plus son emprise sur la gorge de la demoiselle, qui se mit à pleurer, balbutiant des supplications inaudibles à cause de sa gorge entravée.

« Dépose-la par terre!

- NON! C’EST VANILLE! C’EST ELLE ET NOUS DEVONS LA BRÛLER! AU BÛCHER! AU BÛCHER!

- Le Roi n’acceptera pas un tel massacre dans sa ville, alors, je te le dis une dernière fois: lâche-la.

- BWAHAHAHA! LE ROI? Tu veux parler de l’Orishala?! Il nous a donné sa bénédiction! Nous devons la tuer, avant qu’elle ne sévit encore!

- Pitié… Aidez-moi… Je ne suis pas Vanille… Croyez-moi! Je n’ai de ressemble avec elle que les cheveux!

- Vous voyez bien que ce n’est pas Vanille! Maintenant, lâchez-la tout de suite! »

Ne me prêtant plus aucune attention, l’homme approcha la flamme de sa torche sur le visage terrorisé de la demoiselle, murmurant rapidement des phrases, sans queue ni tête, comme possédé par une entité.

« La tuer… La tuer. La rousse. Elle doit payer. »

Elle cria à l’approche de la flamme, se débattant un peu plus dans les bras de son tortionnaire. J’avais l’esprit en ébullition. Je fonçais droit sur lui. Je pensais à mon épée à double lames qui se trouvait toujours dans ma besace magique. Et je frappais un premier coup sur son poignet. La torche chuta, s’éteignit. L’homme poussa un cri. La fille tomba. Je la rejoignis. Je l’aidais à la relever.

« On s’en va! Viens vite! »

Elle se laissa faire, encore sous le choc, tandis que l’homme jurait dans sa barbe, criant encore et toujours à la Sorcière, son poignet ensanglanté par la coupure que mon épée lui avait fait, entouré par son autre main. En courant, j’aperçus Hakiel, et je l’intimidais de me suivre, ce qu’il fit sans aucune hésitation.

« Tsk! C’est pour cette raison que je ne veux pas m’embarquer dans cette histoire de dingues! »


+ 1 700 mots | Je prendrais, pour Miles, la Subjectivité de Drejtësi [le malus étant l’apparition de fissures sur son visage, un peu comme si sa peau craquait] et 1 point de Magie! :3

Pour Cocoon, pour le PNJ, c'est un gros fanatique qui veut brûler de la rousse, alors il a, comment dire, un tout petit peu compris de travers tes avertissements /pam/

J'espère que j'ai pas fait de bêtises avec le post.
En tout cas, c'était un super LDM xD



[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison  - Page 2 Signat16
Merci Léto ♪:
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
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Mer 23 Déc 2015, 11:49


« Certes, je n'ai jamais fait quoi que ce soit de positif à ton égard et tu peux penser que cette fois encore j'agis dans le but de te punir ou je ne sais quoi, je m'en fiche. Tu va rester dans cette maison et cette forêt et ne sortiras pas temps que l'agitation dehors ne c'est pas calmée un minimum. »  Immobile Lina me regarde dans les yeux avec une lueur de défi dans le regard. Tout cela ne lui plaît pas, je le sais cependant quand le monde est en pleine chasse à la sorcière et que de jeune femme rousses sont brûlées sans la moindre forme de procès, il ne fait pas bon ton de s'amuser à côtoyer les foules en étant une cible potentielle. « Écoute, je vais le répéter une dernière fois, une fois cela fait tu seras libre de faire ce que tu veux. Si tu veux aller te jeter tête la première dans un bûcher libre à toi, pour ma part je jugerais avoir fait ce que j'ai à faire et n'éprouverais aucun remord. » la lueur de défi présente dans ses yeux se teinte d'une pointe de malice alors qu'elle croise les bras en souriant. « Ainsi c'est cela… Tu cherche en réalité uniquement à soulager ta conscience et ne pas avoir ma mort sur la conscience n'est-ce pas ? En tout cas si tu crois que je vais me contenter de rester ici bien gentiment à attendre tu te trompe lourdement. » je soupire longuement en fermant les yeux et secouant la tête. Elle ne comprend rien. Plus précisément elle ne veut rien comprendre. La que je suis face à elle et tente de lui faire entendre raison je comprends aisément pourquoi elle est en compagnie de Wisely. Les deux sont identiques. « Fait ce que tu veux écoute. Ce n'est pas moi que ta disparition va attrister après tout. En tout cas ne vient pas me voir pour me demander de l'aide, tu ne recevras rien de ma part. Mais tu le sais déjà n'est-ce pas ? »

Notre discussion est interrompue par l'arrivée de Wisely qui prends Lina par les épaules avant de la décaler légèrement un grand sourire sur les lèvres. « Oui oui oui, elle a compris et mieux que ça elle ne fera rien de stupide. J'ai encore besoin d'elle et je ne compte pas la laisser s'enfuir comme ça soit rassurer. Ta conscience n'aura rien à se reprocher soit rassurée. » Un grand sourire moqueur qui se veut rassurant sur les lèvres il se retourne vers Lina. Presque immédiatement son visage ne dégage qu'un air sérieux que je lui ai rarement vu. Il calme la sorcière d'un simple signe de tête avant de l'envoyer marcher plus loin. « Tu devrais aller un petit peu dehors. Tu le sais aussi bien que moi mais le monde à commencer à bouger et tu ne pourras pas rester neutre plus longtemps. Il est temps de te faire tes propres opinions et d'arrêter d'accrocher à celle des autres. » Me tournant le dos il emboîte le pas à la sorcière avant de rajouter au détour d'une porte « Va et fait entendre ta voix. Ta voix et celle de la famille. Notre mutisme a duré assez longtemps et tu est la mieux placée pour y mettre un terme. » Je prends quelques minutes pour analyser ses paroles, réfléchir et prendre une décision. Il a raison. Il est grand temps que j'arrête de me laisser guider et que je suive ma propre voix. Si elle doit commencer avec ces événements il en sera ainsi.

Avec un dernier regard vers la demeure je sors afin de me téléporter dans l'une des villes voisine. Presque immédiatement l'ambiance pesante se fait ressentir et alors que je marche au milieu de la foule je me pose pour la première fois une question qui aurait du me venir bien plus tôt. Quelle est ma position par rapport à tout cela ? Certes des innocentes meure tous les jours brûlées vive pour assouvir la vengeance des villageois cependant, est-ce vraiment si atroce ? Dans les fait oui, bien sur que ça l'est… Mais la femme qu'ils traquent à menacé notre monde, notre paix et notre sécurité uniquement pour satisfaire ses envies. Nous ne pouvons pas les blâmer de vouloir la faire payer pour tout cela. Une odeur immonde me fait avoir un haut le coeur et interromps mes pensées de manière immédiate. Après une rapide recherche je trouve la source de tout cela, les restes encore chaud d'un bûcher. Avec une longue inspiration je croise les mains sur ma poitrine en fermant les yeux, la visage penché vers le sol. Non, tout cela n'est pas justifié et n'aurait jamais du se produire. Ce n'est pas le premier carnage auquel le monde est soumis et nous nous sommes toujours relevé après cela. Tuer ces jeunes femmes ne servira à rien à par créer une ambiance encore plus pesante et nous diriger vers le chaos.

« Comment peut-tu oser te montrer devant nous sorcière ? Ce que tu a fait au monde ne te suffisait pas, il fallait en plus de ça que tu vienne te moquer de nous ? » « Mais… Ce n'est pas moi… Je travaille pour mon père dans la ferme voisine, je ne suis pas celle que vous pensez » « Sorcière et menteuse en plus de ça, nous nous étions peut-être trompé sur la dernière personne cependant, on ne peut pas faire d'erreur cette fois-ci. Aidez-moi à l’amener au bûcher vous autres. » Me mettant rapidement en marche je me dirige vers l'origine des voix, anxieuse à l'idée que je puisse arriver trop tard. Un bruit se fait soudain entendre et je retiens de justesse un cris de surprise en voyant un homme tomber inconscient à mes pieds. Tournant au coin de la rue j'arrive face à la source de l'agitation. Un homme d'une taille presque irréelle se tient au milieu de la foule, une jeune femme rousse agenouillée et en pleure derrière lui. Devant lui une foule de personnes est présente et l'expression sur leurs visages ne laisse pas vraiment de place aux doutes. Ils veulent condamner cette femme.

« Camarade, cessez donc tout cela. Pourquoi s'acharner à vouloir brûler une innocente ? Elle ne vous a rien fait, ce n'est pas elle la source de vos mots. » Le géant prends la parole en tentant de calmer la foule, une main tendue derrière lui afin de rassurer l'innocente. Cependant, malgré ses paroles les habitants ne semblent pas se calmer le moins du monde. « Pourtant elle porte la même couleur de cheveux que la sorcière, c'est une preuve suffisante non ? Et si ce n'est pas elle c'est peut-être sa sœur. Nous ne pouvons prendre de risque, elle doit mourir » « Non. Ce n'est pas elle la source du mal. La sorcière aussi est innocente. La source du mal provient d'ailleurs, elle provient des arbres. Se sont les arbres qui veulent dominer ce monde et se sont eux qui sont à la source des problèmes que nous venons d'avoir. »

Il me faut un gigantesque effort de concentration pour ne pas rire face à la déclaration de cet inconnu et face à la tête des habitants. Respirant calmement je profite de ce moment de silence pour me glisser au milieu de la foule et forcer les gens à m'écouter. Malheureusement il a beau avoir la taille il n'a pas la prestance nécessaire pour attirer l'attention des foules et les faire se rallier à sa cause. Contrairement à moi. Et bien que cela ne me fasse pas réellement plaisir de devoir me dévoiler ainsi aux yeux de tous si je veux avoir un quelconque impact sur ce qui est en train de se produire je n'ai pas réellement d'autres choix. À peine suis-je debout à ses côtés qu'un murmure parcourt la foule. Tous les regards sont braqués sur moi et je sais qu'il suffira d'un mot de ma part pour qu'il m'écoute. Un mot pour qu'ils m'écoutent et une phrase pour qu'ils me suivent.

« Écoutez, dans un sens cet homme à raison. Tuer cette innocente ne vous serviras à rien. Pensez-vous réellement que ceux que vous avez perdus vous serons rendu une fois la personne à l'origine de tout cela morte ? » Pas un seul bruit ne brise le silence qui suis ma déclaration. Ils sont tous pendus à mes lèvres et attendent la suite. Je n'ai qu'une infime poussée à faire pour qu'ils changent de direction et que leurs croyances s'effondrent. Tout cela est effrayant. Jamais je n'avais eu à faire usage du charme qui se dégage de moi pour forcer les gens à m'obéir cependant, maintenant que je suis face à la réalité… Tout cela est réellement effrayant. « Vous ne devez pas oublier cette rage que vous ressentez contre elle néanmoins il ne faut pas chercher à la dissiper sur n'importe qui. Retournez chez vous, venez en aide à ceux qui en ont besoin et reconstruisez en solidifiant ce qui a été détruit. Les récents événements nous ont ébranlés ce n'est pas une raison pour se laisser abattre. Il faut garder la tête haute et ne pas oublier ce que nous sommes. » Je fais courir un instant mon regard sur la foule. C'est bon. Ils sont désormais tous avec moi. Avec une facilité déconcertante j'ai réussir à les faire changer de camp et éviter un bain de sang. « Ce n'est pas la première catastrophe que nous vivons et nous nous sommes toujours relevé. Alors ne rendez pas les choses plus dure qu'elles ne le sont déjà, restez solidaire et avançons ensemble pour reconstruire ce qui doit l'être. »

Lentement la pression des regards se dissipe, les villageois se fixant l'un l'autre, le regard penaud après tout ce qu'ils viennent de produire. Derrière moi un soupir se fait entendre et d'un simple coup d'oeil en arrière je peux voir la jeune femme être libérée du poids qui pesait sur ses épaules. La seule personne visiblement chamboulée par tout cela est le géant. Quelque chose semble visiblement le déranger cependant je ne parviens pas à comprendre quoi et je serais probablement incapable de le deviner temps que je ne lui aurais pas demandé de vive voix. Ce que je ne souhaite pas faire. Certes il est indéniable qu'il a défendu cette femme et peut-être est-il réellement un homme bon néanmoins je dois rentrer. Ce que j'ai vu aujourd'hui me suffit. « Merci de l'avoir protégée. Rare sont les hommes qui auraient accepté de prendre ce risque » J'adresse un dernier signe de tête à son égard avant de me téléporter chez moi, la tête pleine de pensées. Cette femme est-elle vraiment un monstre ? Ce qu'elle a fait aurait tendance à faire répondre que oui mais au fond si elle en est venue à faire tout ça il doit forcément y avoir une raison valable dessous. Et peut-être pas une simple envie de voir le monde sombrer dans le chaos. Soupirante je me laisse tomber sur mon lit les yeux rivé vers le plafond. Tout cela ne me concerne pas. Je dois uniquement veiller à prendre soin de moi, de ceux qui m'entoure et tout se passeras bien. Si nous devons tous disparaître à cause de l'envie d'une personne alors il en sera ainsi. Après tout, je n'ai pas mon mot à dire quand tout cela concerne le sens dans lequel le monde tourne.

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Mer 23 Déc 2015, 23:12



[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison  - Page 2 Kusuri13


Lorsque la folie domine la raison




"Aidez moi..." Un sanglot, une voix faible et éraillée déchira le silence. "Aidez moi je vous en supplie..." Lentement, le chaman baissa les yeux cherchant la source du problème. A ses pieds se trouvait une jeune femme sous forme d'esprit, recroquevillée sur elle-même, pleurant. A quelques mètres seulement, se tenait son cadavre ensanglanté, encore chaud. Le regard du chaman fit quelques allers-retours entre ces deux éléments, cherchant à comprendre ce qu'il s'était passé. Puis il s'accroupit aux pieds de malheureuse. "Mon enfant... Ils m'ont prit mon enfant ! Sauvez-là !" Elle leva le bras, tentant vainement de lui attraper la manche, mais sa main ne faisait que passer à travers le corps du chaman. Pourtant elle recommençait encore et encore, ne se rendant même plus compte qu'elle était morte et que le monde des vivants ne lui était plus accessible. "Misère." murmura faiblement le chaman, pour lui-même, refermant les yeux. Tout cela était épuisant. Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était retrouvé dans cette situation, à voir des esprits torturés par les récents cataclysmes. Bien évidement, à chaque fois il écoutait et voyait ce qu'il pouvait faire pour les apaiser. Mais maintenant, il trouvait cela écœurant. Il était sans cesse plongé dans la détresse de ses âmes en perdition, dans leurs cauchemars, leurs peurs, leurs tortures. C'était sans fin.

Lui-même ne prêtait que peu d'attention au bonheur ou au malheur des autres. Il s'en fichait, du moment qu'on ne touchait pas ni aux chamans, ni à ses proches. Mais le cas des esprits était à part depuis le début. On ne pouvait laisser cette horde de fantômes hanter le monde indéfiniment et certains morts  méritaient qu'on leur donne de quoi se reposer pour l'éternité. C'était sa manière à lui d’honorer l'Aether de la Mort et c'était sur cette idée que le chaman fondait sa vie, sa façon de penser, son fonctionnement. Les vivants payeront si besoin. Globalement, le chaman était en dehors des machinations et guerres raciales. Son camp était celui des esprits, point final. Sans aucune distinction, il avait tué des alfars, des béluas, aidé des démons, tout cela pour accomplir les demandes certains esprits, quand il avait jugé ces dernières acceptables. Un pauvre sourire étira ses lèvres. Comme toujours, il écouta, tel un confident fidèle. Les plaintes de la mère étaient difficiles à déchiffrer tant son élocution était hachée et entrecoupée de pleurs. Avait-elle déjà sombré dans la folie ? Une des ironies de la Mort était que si elle délivrait l'être des douleurs physiques, elle ne protégeait point des maladies mentales. On avait donc l'éternité pour sombrer dans la psychose. C'était dommage de s'y enfermer si tôt. Un rire s'échappa des lèvres du chaman. "Ils... ils ont amené ma fille ! Ils vont la brûler ! Ils croient que c'est Vanille ! J'ai voulu les empêcher mais... Ma fille ma fille ma fille... A l'aide." Elle sombra. Devaraj serra les dents et perdit son sourire aussi vite qu'il l'avait gagné. La tension de Khaal à ses côtés était palpable. Son esprit compagnon était particulièrement sensible au désespoir de ses homologues car elle avait-elle même risqué la démence pendant de longues années, maudissant sa mort. La première folle de chagrin et la deuxième remplie de rage... Quel entourage promettant.

Comprenant peu à peu la situation, Devaraj se releva. La Chasse aux Sorcières... Encore une stupidité inutile. Parfois, la bêtise des êtres humains lui donnait envie de se suicider. Chose qu'il n'osera cependant jamais faire de lui-même, par peur de contrarier le Destin que les Aetheri lui réservait. Pourtant, l'autre monde, celui des morts, était parfois bien plus attirant. "Par où sont ils partis ?" demanda-t-il, n'espérant pas vraiment de réponse compréhensible. La nature lui donna d'ailleurs une explication toute faite à la place. Regardant les branches arrachées et les herbes piétinés, Devaraj fit un signe de tête à Khaal et s'avança. "Je reviendrais avec votre fille." Une promesse, qui ne fut pas entendue par l'intéressé tant cette dernière était enfermée dans sa peine. Il laissa la folle derrière lui et se mit à courir à grande enjambées. La chasse commençait. Pourvu qu'elle soit un minimum divertissante...

Sautant au dessus des racines, écartant les branches à la vas-vite et jetant des coups d'oeil de droite à gauche, Devaraj s'était lancé dans une de ses courses en forêt qu'il aimait tant. Il fallait bien qu'il se détende un peu, avec toutes ses épreuves qu'il traversait à force de fréquenter des esprits dépressifs. Un grand sourire éclairait son visage, on aurait dit un enfant innocent se promenant pour aller chercher des fleurs. Sauf que lui, il allait chercher la Mort. Et cette dernière n'était pas si loin que ça. Par chance, il était arrivé peu de temps après le meurtre de la mère. Les dissidents n'avaient pas eut le temps de retourner à leur village encore. Ils ne l'auront jamais, d'ailleurs. Un peu essoufflé par sa course, Devaraj s'arrêta derrière un buisson, sentant que son but était tout proche. "Sale rousse ! Catin ! A mort ! Sorcière ! Meurtrière !" Les cris retentissaient, juste devant lui. L'air tout enchanté, le chaman sortit de sa cachette, rejoignant rapidement le groupe. Ils étaient cinq, en colère, fous. L'un d'entre eux traînait la présumée coupable par les cheveux, laquelle se débattait faiblement, le visage crispé et horrifié. Devaraj se racla la gorge. "Messieurs, je crois que vous manquez de galanterie." lâcha-t-il, tenant fébrilement Spectrale dans sa main. On arrivait à la partie la plus amusante. "Khaal." La fusion fut rapide. Cela faisait maintenant longtemps qu'il maîtrisait le partage de son corps avec Khaal.
"-T'es qui toi ? Un compli-
-Je faisais juste une blague. On se calme. "
La pointe de sa lance transperça joyeusement la gorge du premier venu. Elle effleura le bras du second et le poison fit rapidement effet, troublant l'homme qui se reçu un coup de genoux dans le ventre. A terre, Devaraj l'acheva et se remit en position, économisant mouvements et souffle. Mais avec Khaal, il se sentait plus calme, réfléchi, ainsi que plus rapide et apte à anticiper.
"-Voyez, c'était pour attirer votre attention.
-C'est un traître ! Un ami à Vanille !"
Le chaman perdit son sourire. Il n'avait plus envie de s'amuser. Ce n'était plus amusant du tout, d'ailleurs. Lentement, la froideur de Khaal l'envahit. "Appelez moi ami de cette inconnue si ça vous console... " Il serra ses poings. "Mais je ne fais pas ça pour elle. Je fais ça pour les morts."

Il ne restait plus que trois ennemis. Peu importe qu'ils soient justes, qu'ils aient raison ou non. A ces yeux, ils étaient juste mauvais. Cette jeune maman n'était pas la seule qu'il avait rencontré. Il avait croisé les esprits des victimes, des parents, des amis. Ils étaient beaucoup trop nombreux à son goût. Ici au moins, le chaman allait rendre justice. Leur justice à eux, celle qu'ils méritaient pour être morts en martyrs. Ces bourreaux mourront de sa propre main, à cause de leur propre bêtise. Devaraj n'aura pas à aider leurs esprits. Il agrandit sa vitesse et frappa, déchirant, cassant, brisant, assommant. Sa force n'était pas grande, mais quand les attaques étaient répétés si rapidement, l'effet était assez satisfaisant. Le dernier tomba au sol, mordant misérablement la poussière. Devaraj lui marcha dessus, l'écrasant avec son pied. "Ignorant." Il lui cracha dessus, puis il le tua.

Quelques mètres plus loin, la jeune rousse trembla, autant apeurée par le sort qu'elle avait évité que par le massacre qui venait d'avoir lieu sous ses yeux. Devaraj ne lui prêta que peu d'attention. Il n'était absolument pas expert en consolation et ne voyait pas l’intérêt de lui parler. En silence, il lui attrapa le bras et l'entraîna avec lui. Comme la mégère se débattait, il l'assomma et la porta sur ses épaules, trouvant cette partie de la mission extrêmement déplaisante. Refaisant tout le chemin inverse, il revint sur ses pas et retrouvant l'esprit errant. "Voici votre fille, vivante." Il déposa doucement le corps au sol et repartit. Les adieux, c'était pas son truc. Khaal elle, resta un peu plus longtemps pour parler à l'esprit de la mère et peut-être même l'accompagner dans l'Au-Delà.

Alors qu'il sortait de la forêt, Devaraj se retrouva devant un jeune homme affolé, qui cherchait sa femme et sa fille. Le chaman lui rit au nez. "J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Par où je commence ?"



Merci pour ce LDM !  nastae
Bon alors Dev tue des gens en étant persuadé qu'il est gentil ! C'est fabuleux pas vr- *mur*
Mots : 1511
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Jeu 24 Déc 2015, 17:13

Qu'elle était cette odeur qui crépitait dans l’air ? Depuis qu’elle arpentait les terres du Ying et du Yang, Nissa avait vu que l’atmosphère avait changé de composition très rapidement. Lors de son passage dans les différents villages, elle voyait que les habitants la dévisageaient. Ils ne le faisaient pas qu’avec elle, mais aussi entre eux et à chaque nouvelle arrivée.
Elle trouvait leur réaction bien trop disproportionnée. Certes, son ancienne reine avait fait souffrir la terre entière mais, pour survivre à cela, selon elle, les humains auraient dû se soutenir, et non entrer en guerre les uns contre les autres. Les hommes échappaient aux regards soupçonneux, mais ils étaient les premiers à agresser les femmes. Les femmes elles, restaient cloîtrées chez elle et ne sortaient plus. Surtout les jeunes femmes, les vieilles harpies, elles, se trouvaient avec les hommes à faire la chasse aux jeunes femmes.

De par sa nature de sirène, plusieurs fois elle avait dû fuir certains villages car sa situation commençait à sentir le roussit. Heureusement qu’elle n’était pas puissante, de cette manière, elle attirait moins le regard que ces congénères beaucoup plus puissantes.
Ces regards insistants avaient contraint la jeune femme d’éviter pour quelques temps les villages. Elle préférait faire de longs détours, plutôt que de devoir subir ces regards accusateurs et soupçonneux. Les humains étaient vraiment des êtres futiles, ils avaient peut-être bien mérités ce qui leurs arrivaient.

Elle avait pris l’habitude de longer les rivières. L’eau la calmait et l’apaisait. Elle aimait ce rythme doux qui glissait sur les rochers. Accompagnée de Land, le loup massif qui ne la quittait jamais, elle aperçut une autre femme avait dû avoir la même idée qu’elle, puisqu’elle se baladait aussi le long du même cours d’eau que la jeune ondine, seule. Malgré le fait qu’elle le fasse elle-même, elle trouvait qu’une simple humaine seule, ce n’était pas forcément la chose la plus intelligente et sécurisante du monde. Elle accéléra le pas et se retrouva derrière la jeune femme qui lui tournait le dos. Elle avait de longs cheveux blonds ondulant, lui descendant jusqu’en bas du dos, ce qui accentuait sa petite taille. On aurait pu croire à l’apparition d’un ange. Elle l’interpella en s’annonçant, afin de ne pas lui faire peur :

« Bonjour Mademoiselle, je suis Nissa. Je me demandais si un village se trouvait près d’ici ? »

La jeune femme se retourna lentement, et la sirène eut un choc. De dos, elle avait une apparence angélique mais, sur son visage, les lèvres étaient tuméfiées, elle avait un œil eu beurre noir, et du sang séché se trouvait à la frontière de son cuir chevelu et de son front. Elle avait sûrement reçu un coup à cet endroit là.

« Vous allez bien ? Vous vous êtes fait agressée ? Est-il loin ? »


Le mot « il » lui était venu immédiatement à l’esprit. Seul un homme pouvait faire ça. Nissa n’avait encore jamais vu la malfaisance de certaines femmes, surtout envers d’autres, et elle ne s’imaginait pas que c’était possible. C’était, certes, une humaine, mais elle restait une femme, et l’instinct protecteur de la sirène c’était développée. Dès qu’elle pouvait aller malmener le sexe opposé, elle s’en donnait à cœur joie.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme, et elle commença à bégayer des explications totalement incompréhensibles :
« Calme toi, respire. Oui comme ça, c’est bien. On va s’asseoir, et tu vas m’expliquer.  Comment t’appelles-tu ?»

Joignant la parole aux gestes, elle fit assoir la jeune femme. La voir dans cet état lui avait fait venir le tutoiement rapidement. C’était familier et cela la réconforterait peut-être un peu en instaurant un climat de sécurité entre les deux jeunes femmes. Après c’être calmée, elle put enfin parler :

« Edwene. Oui, il y a un village à quelques kilomètres. Mon village, elle fit une pause, c’est les gens de mon village qui ont fait ça. Elle éclata en sanglot, se calma une nouvelle fois et reprit en reniflant. Ils font ça à toutes les femmes qui n’avouent pas être Vanille, ce monstre. Mais je ne suis pas elle, aucune de nous ne sommes elle.
-Et si l’une de vous avoue sous la torture ? Nissa posa la question d’une voix sceptique.
-Ils la tuent. Sauf que plusieurs ont déjà craquées, et ils ne cherchent pas à savoir si l’une d’elles est la bonne. Ils vont les exécuter, cet après-midi, et ma sœur en fait partie, nouvelle crise de larmes, nouvelle attente, J’ai réussi à partir lorsque l’un d’eux m’a laissé pour morte sur le sol. »

Le sang de Nissa ne fit qu’un tour. Qu’est-ce que les humains pouvaient être obtus et fermés ! Et ils se croyaient avoir tous les pouvoirs.

« Edwene, je vais aller voir les villageois. Je vais aller chercher ta sœur. Tu vas rester là jusqu’à mon retour. C’est d’accord ? »

La jeune femme hocha la tête et se recroquevilla sur elle-même. Nissa ne pouvait pas lui promettre qu’elle sauverait sa sœur.
Elle remplit ses deux gourdes d’eau, il lui fallait des munitions puisqu’elle ne maîtrisait pas encore la création de l’eau, puis prit la direction du village, marchant d’un pas vive et l’atteint alors que le début de l’après-midi commençait. Néanmoins, plus elle s’en approchait et plus sa volonté flanchait. Avait-elle pris la bonne décision ? Elle se mettait en danger en faisant cela, mais elle ne supportait pas l’idée que des femmes soient tuées au nom de la vengeance envers Vanille. De plus, elle adorait Vanille, et si cela avait été elle sur le bûcher ? Elle aurait tout fait pour sauver l’ondine adorée.

Elle arriva dans le village, et se dirigea vers la place afin de rejoindre un attroupement. En son centre se trouvait un orateur, surélevé sur une bûche de bois, qui tenait de galvaniser la foule en l’inondant d’un discours patriotique, qui avait été clairement élaboré dans un objectif de bourrer la tête des villageois afin de les monter contre les femmes. Certains villageois regardaient d’un œil mauvais son loup, mais ils étaient trop absorbés par l’orateur pour vraiment s’en trouver indisposer.

« … Mais ne craignez rien, mesdames, messieurs, dans quelques minutes, nous verrons l’essence du mal s’estomper. Elles sont trois à avoir avouées. Je savais qu’il était impossible qu’une seule femme ait pu commettre tous ces crimes. Nous pourrons dormir tranquille ce soir. Suivez-moi tous. »


Il sauta de son présentoir, et tourna le dos au groupe, les invitant à le suivre. La foule, hypnotisée, le suivit et elle se mêla à elle. Ils avaient tous le regard vide et bovin. Quoique même les vaches avaient un regard moins idiot que le leur. Elle se contint. Si elle voulait agir, il faudrait que ce soit au moment de leur exécution, elle n’aurait pas d’ouverture avant.

Ils arrivèrent tous au cent d’une place ou trônait une plateforme assez grande pour y placer plusieurs personnes, et sous cette plateforme, un tas de bois imposant se trouvait là. Ils avaient élevé un bûcher. L’orateur reprit :
« Un bûcher pour des sorcières. Elles n’auront que ce qu’elles méritent. »

Deux trompettistes sonnèrent le début de la cérémonie. Dans le regard des gens, étaient mêlés plusieurs sentiments : le désir de vengeance mais aussi le désaccord sur ce qui était entrain de se passer. Bien, ils n’avaient tous pas perdu la raison et certains prendraient peut-être son parti lorsqu’elle interviendrait.
Trois jeunes femmes, plutôt adolescentes se firent diriger vers la plate-forme, pieds et mains liés par des chaînes. Leurs geôliers les poussèrent, puis une fois dessus, ils entamèrent un chant funèbre, tout en allumant le feu. Il n’y avait pas que les pleurs des jeunes filles qui se faisaient entendre, c’était la moitié de leur communauté qui pleurait.
*Bande de lâches*

Alors que le feu commençait à dévorer le bois, progressant vers les humaines, Nissa s’avança en avant de la foule, débouchonna   les gourdes qu’elle portait de chaque côté de ses hanches. D’un geste de ses mains, elle envoya deux jets sous forme de jets en direction des gardes qui formaient en barrière entre la population et les victimes. Ensuite, elle s’engouffra dans la brèche humaine qu’elle venait de créer, et projeta de l’eau sur les flammes naissantes. Afin d’assurer ses arrières, Land avait déjà attaqué quelques gardes qui tentaient de l’arrêter. Elle ne pouvait pas les libérer de leurs chaînes mais au moins elles étaient en sécurité. Elle fit face à ses adversaires :

« Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Et vous vous dites humains ? Ce n’est pas être humain, vous êtes à l’égal des démons ! »

L’orateur, réalisant que l’action de la jeune sirène avait touché les cœurs des villageois peu convaincus de la culpabilité des trois jeunes filles, sentait qu’il allait perdre le contrôle de cette foule et que cela allait se retourner contre lui :

« Elle contrôle l’eau, c’est elle Vanille. Elle s’est teint les cheveux en noir. N’importe quelle sorcière peut le faire.
-Si j’étais Vanille, je vous aurai déjà tous tués. Et c’est ce que vous mériteriez !
- Libérez-les, mais occupez-vous d’elle ! »

Les trois jeunes filles étaient sauves, et elle ne pouvait pas se battre contre tout un village. Néanmoins, elle prit son couteau de lancer, et l’envoya en direction de l’orateur. Il le reçut en plein dans la veine jugulaire. Au moins, le village ne subirait plus l’influence de cet homme mauvais. Land fut plus rapide que les gardes et se précipita vers la victime de Nissa, retirant le couteau avec ses crocs, accélérant la sortie du corps de l’homme déjà sans vie. Il bondit en direction de la sirène, qui lui reprit le couteau. Cette courte distraction leur permit de foncer vers la sortie du village, le plus loin possible des humains, retrouver Edwene afin de l'emmener dans un autre village où on prendrait soin d'elle.

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Ven 25 Déc 2015, 22:36

L'odeur de la peur frappait Nithael comme un marteau. L'odeur de la chair calcinée, du feu et du désespoir était un cocktail nocif qui lui donnait envie de gerber. Mais pourtant, elle se trouvait là, à sillonner le ciel assombrie par l'obscurité et la fumée des flammes vengeresses. Le peuple était tout simplement devenu fou. Elle ignorait comment tout ceci avait pu déraper à ce point, mais une chose était sûre qu'il n'y avait pas de justice dans leur manière d'être et de faire. Brûler vives des femmes rousses parce qu'elles avaient la même chevelure que Vanille était d'une horreur sans nom. L'être vivant pouvait tellement être cruel quand il était désespéré. Les êtres maléfiques devaient ce régaler de cette activité, ils pouvaient agir et pousser le peuple sans que personne ne les pointes du doigt pour leur crime. Elle avait envie de crier sa colère et sa rage, son incompréhension était si grande que même Tor semblait être pris dans le tourment de son esprit. Pourquoi la populace devait-elle agir de la sorte ? Comment un Aether avait-il pu pousser le peuple à faire tel horreur ?

Pour la toute première fois, l'Ange se sentait bafouer dans ses croyances. Il n'y avait aucune justice dans ce geste désespérer. Même si le peuple avait mal compris le message, rien ne pouvait pardonner de tel geste. Essayant de calmer son âme de la douleur qui semblait vouloir l'immerger et la fondre dans les abysses d'un monde qu'elle ne voulait pas connaitre. Nithael tendit l'oreille. Elle écarta son propre battement d'aile, refoula son battement de cœur, amoindrit l'agitation de Tor autant physiquement que mentalement. Elle était heureuse ‘être sous cette forme et non sous le jonc de la couronne du milieu, sinon il y aurait bien longtemps qu'elle serait tombée dans les profondeurs du puits qu'était la partie sombre de son être. Mais dans cet étrange silence de peur et des ténèbres, la guerrière attendait ou plutôt cherchait un signe. Elle portait déjà Voluntas en main, ce n'était pas la première fois qu'elle réagirait. Puis brusquement, un cri brisa l'air, strident et féminin. Sans plus attendre la guerrière fonça, élançant ses grandes ailes d'une pureté absolue dans la direction. Elle usa de son contrôle du vent pour arriver plus vite à destination.

Quand elle atterrit ce fut avec brusquerie, s'interposant entre la pauvre femme et la horde d'êtres vivants qui la guidaient vers les bûchés sans qu'elle ne le réalise. Pour la toute première fois, la colère brillait dans son regard acier. Le vent qui avait été utilisé pour accentuer sa vitesse sembla presque exploser dans une onde quand ses pieds touchèrent le sol et que sa manœuvre d'arrêt fut brusque. La foule fut reculée et la rouquine sembla reculer de quelques pas sous la brusque bourrasque de vent. Quand la Dame d'Acier releva son corps en glissant son regard aussi coupant que l'acier sur la foule plusieurs reculèrent devant la colère  qui si lisait. Sur son armure luisait sous la lumière des torches, offrant une vision sombre de l'ange. Dans un autre mouvement brusque, elle planta Voluntas au sol, le son de la lame qui s'enfonçait dans la terre se répercuta méchamment sur les murs de la ville.

Elle ne semblait pas être intimidée par ceux qui semblaient pousser des cris de colère, insistant ceux qui étaient devant à continuer sans comprendre ce qui se passait. Ses ailes s'étirèrent de toutes leurs grandeurs, dévoilant sa race et pour créer un voile entre la foule haineuse et la jeune femme qui sanglotait. Poussés part ceux de derrière, les premières lignes fit quelques pas timides, mais ce  fut à ce moment que Tor fit son entrée, Atterrissant lourdement tout juste derrière l'ange sous l'apparence d'un énorme dragon. Il poussa un rugissement qui étouffa le cri de surprise de la jeune femme qui se retrouvait entre les pattes de l'impressionnante bête. Mais étrangement, tout autour de l'ange et du dragon, la lumière sembla s'amoindrir et ce malgré les torches qui jetaient leurs flammes autour. Quand le dragon sembla presque disparaitre dans les ténèbres, on ne pouvait voir que l'ange à l'expression sévère qui n'attendait qu'un faux mouvement.

-Donne-nous la fille ! C'est surement Vanille !
-Non. Déclare froidement Nithael.
-Quoi !?! Serais-tu folle ? Ou même serais-tu avec Vanille ?
-Non. Je n'apprécie aucunement ce qu'a fait Vanille, mais j'apprécie encore moins ce que vous faites aux femmes rousses. Déclare-t-elle la voix vibrante de colère.
-Nous cherchons justice ! Nous allons trouver Vanille et la brûler pour tous ses crimes ! Si nos Rois ne font rien, alors nous aviserons !    
-En tuant des innocents ? Vous n'êtes pas mieux qu'elle en ce moment ! Vous vous rabaissez à faire ce qu'elle a fait ! Ce n'est pas de la justice, mais de la vengeance !Lance-t-elle cette fois sans retenue.
-Arrête de la protéger ! Nous faisons ce que nous pensons d'être juste, et nous savons que Vanille est rousse ! Alors, il n'y a rien de mal ! Déclare un homme en insistant la foule à faire un pas vers l'avant.
-Je vous préviens, si vous continuez à avancer, je n'hésiterais pas à utiliser mon arme contre vous.
-Tu lèverais ton arme contre des innocents comme nous ? Et tu te dis ange !
-Vous n'êtes pas des innocents, plus à partir du moment de la première femme que vous avez brûlée… Vous tous ici, êtes des criminels à mes yeux qui brûlent sans raison apparente des femmes qui ‘'pourraient'' ressemblez de proche ou de loin à Vanille ! Aucun d'entre vous n'a jamais vus Vanille, alors comment savoir qu'elle est réellement rousse ? Crache-t-elle cette fois-ci avec colère.

Le monde était en train de devenir fou. Il y avait eu cet incident à la Citadelle avec l'apparition des anges extrémistes et maintenant la populace s'en prenait impunément à des femmes qui n'avaient surement aucun rapport avec la femme qui avait saccagé notre monde. Elle se sentait doublement submerger par la colère, rien au monde n'aurait pu la frustrée autant que ceci. Elle ignorait pourquoi personne n'avait réagi à la présence de Vanille à la réception de Somnium, mais elle n'allait certainement pas laisser le peuple faire la loi parce qu'il pensait bien faire !

-Savez-vous que tout au travers les terres ce genre de schémas arrivent aussi ?  Savez-vous à quel point vous vous faites avoir par ce ne sait quel sortilège !
-C'est toi qui es sur l'emprise de cette sorcière !
-Non, je suis déçue, je suis frustrée, je suis en colère de voir que la populace se rabaisse à faire la même chose que cette femme qui a déjà mis à feux et à sang les terres. Tout ce que vous faites en ce moment est de l'encourager à continuer !

Quand la foule sembla faire un autre pas, la guerrière n'hésita pas à poser la main sur Voluntas en défiant  de son regard acier et de son visage froid la foule. Les flammes bleues prirent  formes, léchant la main et l'avant-bras de la Dame d'Acier qui offrait une vision bien sombre de sa personne.

-Oser vous approcher et je n'hésiterais pas à vous envoyer dans les bras de Morphée !

Cette menace n'était pas voilée et loin d'être un mensonge. À ses yeux, tous ces hommes et ces femmes étaient des meurtriers qui avaient impunément tué des femmes innocentes. Mais une image la frappa brusquement, elle se voyait se laisser envahir par la colère, soulever son arme et massacre cette foule qui attendait. Elle se voyait se délecter de leur mort, elle se voyait rire de leur stupide choix et ce fut une constatation effrayante. Tel une douche froide, la colère fut brusquement lavé de son âme et ce fut de la déception qui se peignit sur son visage, autant envers la foule que pour elle-même. Elle s'était à nouveau laissé envahir par l'instinct de Tor qui s'était enfuit avec la jeune femme et mit en sécurité. Combien d'autres femmes allaient-ils devoir sauver ce soir ? Ou même dans les jours à venir ? Dans un soupir qui rejeta le peu de colère qui lui restait, elle s'assura mentalement que Tor était bien loin avec la jeune femme et une fois la réponse positive, elle ne fit que tourner dos à la foule incertaine.

-N'oublier pas que je vous observe et que j'interviendrais ou que vous allez. Laissa-t-elle tomber froidement avant de s'envoler brusquement et d'être engloutit par les ténèbres.

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Dim 03 Jan 2016, 18:05

Qu’est ce qui lui avait pris ? Etait-ce une rancœur insoupçonnée, ou bien l’envie soudaine d’aller brûler des gens, qui l’avait incitée à sortir de chez elle ? Pourtant, elle n’avait pas grand-chose contre Vanille, et ne tuait pas sans raison valable. Non, elle n’avait pas été directement victime des attaques de la sirène, alors pourquoi tout cela ? Elle en conclut que les mouvements de foule pouvaient avoir des effets dévastateurs sur un individu. Bah tient, elle ne savait même pas vraiment où elle était… Elle avait suivi des abrutis révoltés qui n’avaient pas le moindre sens de la logique… Les manifestants – si l’on pouvait se permettre de les nommer ainsi – les avaient conduits dans un village perdu au milieu de nulle part, et ils entraient maintenant dans chacune des maisons, sans même frapper à la porte, à la recherche d’une quelconque rousse.

   -Je l’ai ! Beugla un homme.

   Il sortit d’une demeure, tenant une jeune femme de vingt ans à peine par les cheveux. Il la traîna violemment jusqu’au centre du village. Elle criait et pleurait, ses parents les suppliaient pour qu’on la relâche. Mais ils n’écoutaient rien. Elle fut ligotée à un bûcher improvisé et l’on apporta trois torches. Djinshee assistait à la scène sans broncher, assise sur le dos de Morokei. Tout se passait très vite. Tous hurlaient. On s’apprêtait à allumer le bûcher, quand deux hommes surgirent, s’emparèrent des torches et coururent les jeter dans le puit du hameau avant que quiconque n’ai pu réagir. Les cris de protestation s’élevèrent. La moitié des protestants se tournèrent vers Djinshee. Elle était la seule capable de leur fournir du feu. Pendant ce temps, les autres allaient à la poursuite des traitres. Ils devaient être les frères de la jeune femme.

   -Fais-la brûler !

   L’Elémentale de bougea pas. Ils répétèrent, plus agressifs. Les parents tentèrent de libérer leur fille, mais ils furent battus à coups de bâtons.

   -Maman ! Papa ! S’époumona-t-elle, le visage trempé de larmes.

   Djinshee s’éclaircit discrètement la voix afin de couvrir toutes les autres.

   -Croyez-vous un seul instant que c’est Vanille ? Bande d’abrutis. Elle vous aurait déjà tous tués à l’heure qu’il est. Et encore. Elle serait déjà partie. Et puis, sérieusement : c’est une Ondine. Pensez-vous vraiment que du feu l’achèverait ?

   Il y eut un long silence, puis des murmures, durant lequel beaucoup restèrent là, à la regarder.

   -C’est toi ! S’écria soudain quelqu’un. C’est toi, Vanille ! Regardez, elle est rousse ! Ca tombe sous le sens ! Elle est rousse et elle nous suit pour mieux nous tromper !

   Djinshee chercha l’insolent et lui lança un regard assassin.

   -Je suis une Elémentale, pas une Sirène.

   Elle n’avait cette fois-ci aucun argument pour se défendre. Ils étaient trop stupides pour voir que leur théorie était tout sauf logique. Ils se mirent tous à hurler.

   « Et je suis censée faire quoi ? Les brûler ? » Pensa-t-elle, à bout de patience.

   -Brûlez-la !

   Elle eut presque envie de sourire, mais la situation l’agaçait vraiment. La première chose à faire était sûrement de sauver la fille, qui était restée sur le bûcher. Elle fit avancer Morokei sans attendre que les hommes ne se poussent, quitte à les écraser. Ils l’avaient énervée et ils voulaient la tuer ; elle n’allait pas être tendre avec eux. Certains, armés, tentaient de blesser le dragon. Ce à quoi, Djinshee répondait par le feu. Morokei rugissait. Une fois au centre, sa maîtresse brûla les cordages qui maintenaient l’innocente sur la poutre et lui tendit la main. Cette dernière voulut la remercier, mais sa voix était si cassée qu’aucun son ne franchit ses lèvres.

   Morokei hurla quand on lui planta soudainement une fourche dans la cuisse gauche. De sa queue, il balaya tout ce qui se trouvait derrière lui.

   -Alors là, c’est trop ! Siffla Djinshee.

   Elle attacha ses rênes au crochet de sa selle et enflamma ses mains.

   -Vous m’avez bien cherchée !

   Elle lança un énorme rayon incandescent à sa gauche. Les premiers touchés moururent presque sur le coup, mais les autres se mirent à courir, écrasant ceux qui se roulaient en vain par terre pour éteindre les flammes. La jeune femme derrière elle poussa un cri d’effroi.

   -Non ! Arrêtez ! Mes parents ! Laissez au moins mes parents et mes frères !

   C’était plus ou moins une perte de temps mais elle allait obéir. Elle n’était pas là pour détruire cette pauvre famille qui venait déjà d’être amochée.

   -Dis-moi où ils sont. Soupira-t-elle.

   La femme avait déjà commencé à chercher. Elle lui pointa du doigt un groupe particulièrement dense. Elle appela encore une fois le nom de ses parents, les larmes ruisselant sur son visage. Djinshee reprit les rênes et tira dessus. Morokei tourna la tête et se dirigea vers le groupe. Les hommes frappaient sans relâche et sans remords les deux corps des parents. La fille poussa un cri si déchirant que l’Elémentale eut du mal à se retenir de se couvrir les oreilles. Elle lui donna un coup de coude – qu’elle ne pensa pas trop violent – avant de tendre les bras et d’écarter magiquement le tas de révoltés en deux. Ce qu’elle vit, fut d’abord du sang, puis les faibles mouvements du couple. Djinshee les souleva dans les airs et les passa doucement à leur fille. Elle surveillait les révoltés qui daignaient encore s’approcher de l’imposant dragon. Elle en brûla deux ou trois, puis s’éloigna du centre. Elle avait créé un tel tumulte que les hommes ne savaient plus qui suivre ni où aller. A peine dix se lancèrent à sa poursuite. Mais elle les sema rapidement, grâce à l’endurance de sa monture.

   Ils ne mirent pied à terre qu’une fois qu’ils n’entendirent plus le tumulte du village. La jeune femme déposa ses parents sur le sol terreux et éclata en sanglots. Elle leur tenait la main. Le père, svelte, avait les traits tirés par la douleur mais aussi par la vieillesse, ou peut-être la maladie. La mère devait avoir perdu conscience. Leur corps était recouvert d’hématomes.

   -Quelque chose de cassé ? Demanda Djinshee.

   Le père gémit. Sa fille l’aida à s’assoir.

   -Je crois… Que ça va. Merci pour tout.

   -Ca va de soi, répondit-elle en haussant les épaules.

   Elle se pencha pour vérifier que sa femme était hors de danger. Le problème était presque réglé. Il ne restait plus qu’à savoir ce qu’elle allait faire d’eux. Retourner au village était une très mauvaise idée : ce devait être la pagaille et il serait impossible, vu l’intelligence de certains, de ramener le calme. Le mieux était d’attendre. Mais l’Elémentale n’avait pas que ça à faire. Elle voulait rentrer à Aeden, et l’on n’en parlerait plus.

   -Si je puis me permettre de vous demander votre nom… ?

   -Je ne préférerais pas.

   -Oh, euh… Oui, d’accord, je comprends… Balbutia l’homme.

   Il était très respectueux. Djinshee appréciait. Silence.

   -Il faut retrouver Ian et Sven ! S’exclama la jeune femme. Ils sont en danger.

   -Ils sont malins. Répondit le père. Ils n’ont rien à craindre. Aide-moi à porter ta mère.

   Elle s’exécuta, mais Djinshee la devança et fit voler la femme jusqu’au dos de Morokei.

   -Où comptez-vous aller ? Rentrer chez vous ne sera pas une bonne idée.

   -Oui, vous avez raison. Nous allons aller au hameau suivant. Ce n’est pas très loin. J’ai un frère, là-bas.

   Elle leur fit signe de monter. La fille aida son père avant de s’installer elle-même. Djinshee tira sur les rênes du dragon et ils reprirent la route. Le chemin ne fut pas si court que cela. Il dura bien une heure et se fit en silence. Le père s’était endormi, fatigué et la fille n’avait pas osé parler. Etait-elle intimidée, ou sous le choc ? Elle n’aurait su le dire, en plus elle était derrière elle.

   Djinshee poussa un long soupir : enfin arrivés. Et dire qu’elle allait devoir faire tout le chemin inverse pour retourner chez elle… Elle n’était pas d’humeur. Mine de rien, les trajets en monture pouvaient être assommants.

   -C'est cette maison. Dit soudain la fille.

   L’Elémentale arrêta Morokei. Elle se chargea de la mère tandis que la rousse réveillait son père. Djinshee alla ensuite frapper à la porte.

   -Qui est là ? Cria une voix d’homme.

   -De la famille.

   La porte s’entrouvrit et elle put voir la moitié d’un visage. Il claqua aussitôt. Djinshee frappa de nouveau.

   -Vous allez ouvrir, oui ?

   -Si c’est pour rentrer en force et me piller, ce n’est pas la peine.

   -Erik ! Ouvre s’il te plait !

   Le porte s’entrouvrit de nouveau.

   -Aaron ?

   -Oui, c’est moi.

   Djinshee lui laissa la place. Erik ouvrit en grand et écarta les bras pour embrasser son frère.

   -Que me vaut ta venue ?

   -Des hommes complètement fous cherchaient Vanille. Ils s’en sont pris à Lina, alors nous voilà. On aimerait rester quelques temps, histoire que tout cela se calme.

   -Ah ! Vous aussi ? Ils sont venus hier, ici. Entrez !


   Djinshee laissa la mère aux mains de sa fille. Erik l’invita elle aussi, mais l’Elémentale refusa poliment. Il tenta d’insister mais elle ne changea pas d’avis. Il réussit tout de même à lui offrir un peu d’argent. Ils se saluèrent et il ferma la porte. Djinshee se tourna vers Morokei, qui l’observait, et soupira. Oui, elle n’avait plus qu’à faire le chemin inverse et rentrer.

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Merci!!
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Mer 13 Jan 2016, 10:29


Je n'avais jamais vu Alyska aussi en colère, c'était bien la première fois que je la voyais dans cet état là. Elle n'arrêtait pas de faire les cent pas dans le grand salon d'Ardir. « Alyska, calme toi je t'en pris. » Elle s'arrêta nette, me foudroyant du regard. « Tu me demande de me calmer ? Je ne pourrais jamais me calmer ! Pas après ce qu'ils ont essayé de me faire ! » C'est vrai, elle avait raison. Sa colère avait ses raisons … Des personnes ont tentés de brûler l'élémentale de la foudre directrice de Draguial croyant que c'était l'ancienne Souveraine des Ondins, surtout qu'à ce moment là, Alyska était sous sa forme de sirène grâce à sa dague, la vague perlée. Ils ont vraiment tenté de brûler la fille de la foudre, elle n'était débattue pour tenter de se libérer, mais il y avait eu beaucoup trop de personnes contre elle qu'elle n'a pas pu leur résister. Elle a donc été attachée sur le bûcher, lorsqu'ils ont mit le feu, Alyska a utilisé sa maîtrise de l'eau pour éteindre les flammes avant qu'elle ne soit libérée par ses deux frères, Axel et Altaïr. Tous les trois, ils ont tentés de raisonner le groupe qui voulait brûler vive l'ancienne souveraine des ondins pour ce qu'elle avait fait, mais ils ne faisaient aucune distinction entre elle, la fautive et les rousses qui n'avaient absolument rien fait comme Alyska par exemple. Je ne sais pas comment on pouvait qualifier cela … d'injustice peut être ? Non, je ne crois pas. C'est juste que les personnes voulant que l'ancienne souveraine des ondins paye pour le mal qu'elle a fait, s'arrêtèrent sur ses traits physiologiques notamment la couleur de ses cheveux, roux. Un certain nombre de filles possédaient des cheveux roux sur les terres du yin et du yang, pensant que ces filles sont en faite l'ancienne souveraine des ondins, ils n'hésitent pas à les accuser à tord et à vouloir les brûler alors qu'elles n'ont absolument rien à voir avec la fautive.

Il fallait que je fasse quelque chose pour que ces nombreux mépris cessent. D'accord, je ne pourrais pas tous les diriger, ni dire ce qu'ils doivent faire et vers qui se tourner. Je n'en avais pas le pouvoir, ni l'autorité nécessaire pour que l'on m'écoute. Peut être que j'arriverai au moins à raisonner quelques personnes en espérant que celles ci m'écoutent afin de leur dire qu'il fallait d'abord qu'ils cherchent qui était exactement Vanille, l'ancienne souveraine des ondins avant de s'attaquer à tord à des jeunes femmes lui ressemblant seulement par rapport à la couleur rousse de leurs cheveux. Il fallait que je prévienne l'éleveuse des dragons de Draguial que j'allais partir afin d'essayer de parler avec les gens de dehors, essayer de calmer la tension qui régnait en maître à cause d'une seule et même personne. Mais lorsque je me retournais pour voir où était Alyska, elle n'était plus là ! Je me mis à courir comme une folle dans les grands couloirs du château Ardir. Je l'aperçus de l'autre côté, je me mis alors à crier son nom. « Alyska ! » Elle ne se retourna même pas. « Alyska où vas tu ? » Les deux frères triplets d'Alyska apparurent dans le couloir. « On devrait peut être la suivre non ? » Altaïr acquiesça. « Oui, tu as raison. Elle serait capable de tout, en plus cela risque de provoquer le réveil de son Passager Noir. » Ils se mirent à courir avec moi, suivant Alyska jusqu'à l'un des toits plats du château où la dragonne noire d'Altaïr nous attendait. « Alyska ! Si tu vas quelque part, on t'accompagne tu n'as pas le choix. » annonça Altaïr avec sa voix portante. Elle baissa les yeux. « Je vais essayer de sauver les rousses qui n'ont rien fait, après tout ce n'est pas de leur faute, mais celle de l'ex souveraine des ondins. » Elle monta sur Dremth rapidement avant de réduire son dragon Kinoë et Sarafine, la dragonne d'Axel. Ses deux frères montèrent sur la dragonne noire avant que je m'incruste sur son dos. Je voulais absolument faire quelque chose pour Alyska, me rendre utile même si j'étais dépressive. Peut être que cela me permettrait de mieux accepter ma condition d'Ombre. Je ne sais pas, mais bon je ne pourrais le voir qu'après avoir aider la fille de la foudre.

Pendant le survol d'une zone à dos de dragon, nous entendîmes des cris d'une femme. Dremth commençait à descendre pour que nous puissions voir ce qu'il se passait. Une jeune femme rousse criait de toute ses forces tendis qu'elle se faisait traîner à terre sans pouvoir lutter par deux hommes. « Laissez moi ! Je n'ai rien à voir avec cette sorcière-ondine ! Je n'ai rien fait ! » Ils la jetèrent contre un poteau en bois, un autre type s'avança vers elle est l'attacha à ce piquet. « Tu crois que l'on va te laisser la vie sauve ? Je ne crois pas ! Pareil tu fais semblant d'être innocente alors qu'en faite tu es Vanille ! » Il lança une torche de feu dans la paille et le bois empilés en dessous de la jeune femme. « Non ! Au secours ! Aidez moi ! » Le feu dévora le bûcher assez rapidement. Alyska n'en pouvait plus de voir cela, elle descendit de Dremth suivie de près par Axel qui contrôla le feu pour le faire disparaître. Altaïr se dirigea vers la jeune femme pour la libérer tendis qu'Alyska se dressa devant le bûcher, je la suivis me positionnant à ses côtés. D'une voix forte et assurée elle rétorqua. « Vous en n'avez pas marre d'essayer de brûler des pauvres innocentes qui n'ont rien à voir avec l'ancienne souveraine des ondins ? Vous vous laissez aveugler par la colère sans chercher réellement qui et comment est la fautive. Renseignez vous d'abord sur la personne que vous recherchez avant d'agir ! » Un homme osa répondre à Alyska. « Ouais, mais elle est rousse ! Et vous aussi ! Donc on dit vous éradiquer ! » La fille de la foudre était très en colère, tellement qu'elle se dirigea vers l'homme en le saisissant par le cou d'une poigne ferme. « Certes je suis rousse et elle aussi ! Mais ce n'est pas une raison valable pour que vous nous éradiquez tous juste à cause d'une seule et même personne. » Elle finit par le lâcher avant de leur tourner le dos à tous. Elle ne nous adressa même pas un regard, je me m'y à la suivre. Elle nous annonça « C'est pas la peine de chercher plus longtemps … Nous allons essayer de trouver l'ancienne souveraine des ondins pour ensuite voir avec l'Empereur du Tout ce qu'on peut faire. » Sans leur adresser aucun regard elle lança à la foule d'aveugles de la colère. « La prochaine fois … Réfléchissez avant d'agir ! » Je la suivais toujours, elle avait bien grandit mon ancienne élève, je regrettais toujours mon geste … le fait de m'être suicidée. Je montais sur le dos de Dremth tout comme les triplets, il fallait que l'on parte à la recherche de cette fautive avant que toutes les rousses ne soient éradiquées par sa faute.

La dragonne noire, de l'élémental de l'air et frère triplet d'Alyska, s'envola dans les cieux, avec nous sur son dos. « Rentrons à Draguial, il faut que l'on parle pour voir comment on pourrait faire pour retrouver l'ancienne souveraine des ondins. » La dragonne tourna dans les airs pour prendre la direction du domaine de l'élémentale de la foudre. Après tout, Alyska avait raison, il fallait que l'on fasse quelque chose pour retrouver l'ancienne souveraine afin d'éviter que de nouvelles âmes innocentes ne se retrouvent entre les mains des Ombres pour les recycler. Certes, les Ombres faisaient parti du cycle de la vie des personnes, mais certaines des victimes n'auraient jamais dû mourir dans ces conditions affreuses, elles devaient vivre encore longtemps. Leur mort aura était violente sans en comprendre les raisons. Ces âmes allaient être perturbées et difficiles à recycler. Même si c'était dans mon essence, dans mon moi intérieur d'amener les âmes vers de nouveaux horizons, cela m'attristait de savoir que je serais amener à le faire. Je n'arrêtais pas de me dire que chaque âme aurait mériter, pour certaine, de vivre plus longtemps, sans avoir subi une mort tragique et violente.

Nous arrivâmes enfin à destination, Dremth se posa sur l'une des pistes d'atterrissage aménagés sur les toits du château Ardir. Tout le monde descendit de son dos, Alyska redonna à son dragon Kinoë et la dragonne Sarafine de son frère Axel leur taille normale. Je suivais toujours Alyska, je voulais vraiment prendre part de cette conversation, la justice devait être rendue. D'ailleurs, je commençais à croire en une force supérieure, à croire en l'Aether de la Justice. Cela m'étonna, mais finalement pas autant que cela. Croire un dieu ou plusieurs dieux était normal sur les terres du yin et du yang et moi je commençais à ressentir le besoin de vouer un culte à Drejtësi, l'Aether de la justice. Nous nous retrouvâmes tous dans une pièce d'Ardir consacrée à des réunions privées en petit comité. Nous nous assîmes tous autour d'une table ronde afin que l'on discute de tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui et voir quelles possibilités on pouvait envisager pour retrouver la souveraine des ondins déchue de ses fonctions. Cela n'allait pas être facile, mais on allait faire du mieux que l'on pourra.






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Mar 19 Jan 2016, 23:07


« Maître, ils mettent le village à feu et à sang. Les flammes s’envolent plus haut que la dernière fois. » Des prunelles carmines s’arrachèrent à la lecture d’un parchemin pour lancer un regard au spectacle embrasé. « C’est là le revers de médaille des exactions de ton ancienne reine. Qu’ils brûlent ces hères, que veux-tu que cela me fasse ? Aurais-tu oublié ma race et les sentiments qu’elle inspire à tous les habitants de ces terres ? » ; « Non, bien sûr que non maître. Mais, il y a peu vous étiez plus… Salvateur envers votre prochain. Eliott saurait en témoigner. » Une jubilation lascive exhala des lippes de l’apostrophé, qui vrilla le courroux de ses pupilles dans le smaragdin de la défiante. « Les choses changent Ysaline. Je ne pense pas te traiter en esclave. Tu es le présent que j’ai reçu suite à la coupe des nations, jamais je ne t’ai contrainte à m’appeler ‘maître’. Il est bon, parfois, d’être un peu débarrassés de la présence de ce cher ange gardien. » ; « Mais… » Des phalanges agrippèrent le menton de l’insolente et approchèrent son visage aux traits fins de l’incube, dont la patience commençait à ressentir les aléas de son mécontentement. « Mais rien. Je me moque de ces filles, aussi innocentes soient-elles. Qu’elles brûlent. Ces parangons de la bonne parole sont stupides s’ils escomptent dénicher ainsi l’insaisissable dame des abysses. Ils joncheront le sol de cadavres. Voilà bien leur seule fortune. » ; « Où est passé l’homme avenant et préoccupé qui m’a accueilli ? Où sont passés les iris bleutés de votre bonté ? Vous… » Les doigts du proscrit s’enfoncèrent dans les joues de l’ondine, marquant sa peau de quelques entailles. « Tu m’agaces Ysaline. Je me suis débarrassé d’un père pour qu’un substitut de mère vienne irriter mon contentement. L’homme que tu évoques existe toujours, mais inutile de le déranger pour l’heure. Il est bon pour lui de passer les rennes à sa part la plus… Obscure. » Les choses avaient changé. Patience avait libéré le réprouvé de ses carcans. Elle était venue à bout du lien qui sévissait entre son géniteur et lui. Tout était différent à présent. Vadim s’était abandonné aux sentiments qu’il renflouait depuis tout ce temps. Cette part sombre qui étreignait sa poitrine. Il était encore bien loin du spectre de l’incube impitoyable et destructeur. Ses antécédents de bienfaiteur s’étaient cependant retrouvés mis à mal par cet esprit revanchard et révolté. Il acceptait enfin, en partie, sa condition de réprouvé, malgré la souffrance inhérente que cela entraînait. La pression sur le faciès de la sirène se relâcha quelque peu. « Maintenant, si tu voulais bien me laisser poursuivre ma lecture. » Les doigts s’écartèrent et libérèrent la captive qui se soustrayait à son emprise.

Des cris retentirent. Puissants. Déchirants. Des voix de femmes, d’enfants, dont les exclamations torturées ne laissaient de place au doute sur leur supplice. Un éclat céruléen passa dans les mires de l’exilé, qui déposa le vélin à ses côtés, penchant son visage vers la source de tout ce tumulte. « Ces fous vont balayer toute la population si ça continue. » Son timbre était vibrant, marqué par une hésitation latente, qui gisait au fond de son être. Agir ou rester spectateur de cette vaine hécatombe, le choix était cornélien. Soupirant, il rejeta son épaisse chevelure dont la teinte s’était grandement assombrie et se leva. Il empoigna une fourrure qu’il abattit sur ses épaules et ceintura le présent de William dans son dos. « Je vais voir de plus près ce qui se trame. Reste ici et surveille les affaires. Eliott est censée revenir avec un garçon. Elle a évoqué une âme en peine. Nous étions deux, mais ça devient vraiment la cour des miracles ici. » Ysaline acquiesça, visiblement heureuse que Vadim se décide enfin à s’intéresser au monde autour de lui. « Tu es une sirène bien étrange, Ysaline. Tu te soucies du sort des innocents, voilà un tempérament peu commun chez vous. » Elle leva ses grands yeux émeraudes vers son maître. « Je n’ai pas dis cela. J’évoquais seulement le fait qu’en temps normal, vous étiez plus soucieux d’autrui. Je ne me soucie pas du devenir de ces femmes. Brûlez-les si cela vous chante, je voulais uniquement vous ramenez dans le monde réel, maître. » Le proscrit n’ajouta rien, se contentant d’hocher la tête et descendit la butte sur laquelle Ysaline et lui s’étaient juchés.

En bas, tout n’était que braise et pestilence. Des hommes en armure endiguaient quelques débordements, pour le reste, il ne s’agissait que d’hères du village ou des alentours. Des civils qui hurlaient à l’éréthisme, réclamant la mort des captives tremblantes au minois terrifiés. Un feu vomissait des flammes rougeoyantes, alimentées par des buches qu’apportaient des quidams, par dizaines. Le cinabre des iris du réprouvé passa sur ces enragés. Le spectacle était répugnant, certaines de ces jeunes femmes sortaient à peine de l’enfance, d’autres n’avaient que quelques mèches éparses de la teinte incriminée. Cette cohue était aussi invraisemblable que révoltante. Cette débâcle de barbarie l’irritait. Il avança vers les apeurées, dont les poignets étaient enserrés par d’épaisses cordes. « Est-ce ainsi que vous rendez la justice ? En amenant à la mort des innocentes à peine sorties du berceau ? Les avez-vous ne serait-ce que questionnées ? Avez-vous cherché autre chose que cette couleur de cheveux ? » Il désigna une enfant dépourvue de la moindre forme. « Celle-ci n’a jamais connu d’homme, elle doit même être capable d’enfanter. Celle-ci a des yeux dissemblables. Vous cherchez une sirène, pas une Orisha. Vous pensez rendre justice, vous affligez ces gamines d’une cruauté éhontée. » ; « La ferme ! Tais-toi indigne descendant. Tu ne vaux pas mieux que celle que nous traquons. Toi et tes semblables, n’êtes que des immondices tout justes dignes à parcourir nos terres. Assez de ton venin. » L’homme qui s’était fendu de cette diatribe, s’était avancé. De taille moyenne, les joues gonflées et le crâne glabre, il n’avait rien d’extraordinaire. « Tu es l’un de ces réprouvés abjectes, un bâtard sans dignité, fruit d’une union tout aussi répugnante. Garde tes conseils et tes allégations perfides pour les tiens. » Des cris de ralliement retentirent à travers la plèbe amassée. Vadim lorgna longuement l’acrimonieux, ses lippes s’érigèrent, sardoniques, en un sourire bestial. « Craignez-moi, noble seigneur. Craignez les miens que vous rejetez, un jour viendra où vous découvrirez le revers de cette médaille sur laquelle vous crachez. » ; « Il suffit ! Laisse-nous accomplir notre besogne. Laisse-nous éradiquer ce mal qui ronge nos terres. Brûlons les dernières, pour que ne perdure pas le vil règne de cette sorcière des abysses ! Écarte-toi, engeance du démon. » Le réprouvé avança vers le rabatteur à la voix persiflant. L’odieux personnage avait mis à mal sa sérénité. Il paierait cette défiance. Des phalanges enserrèrent la gorge proéminente du bedonnant tandis que le courroux de deux prunelles cinabres s’abattaient dans l’affolement des siennes. Une main agrippa la garde d’une lame qui trônait dans le dos du proscrit, l’exhumant dans un chuintement aux relents de doléance. « Ne défie plus jamais les miens créature. » L’arme s’enfonça dans le ventre du captif, qui ouvrit un regard éberlué, avant de se fendre d’un cri de douleur. Un pied vint le cueillir à ce même endroit et le repoussa vigoureusement, extirpant l’épée de son intérieur. « Sois heureux que j’ai omis d’atteindre un point vital. Quant à vous, disposez donc de ces gamines si tel est votre désir. Votre infamie révoltante saura vous rattraper un jour prochain. Vous paierez, pour ces morts inutiles, croyez le bien. » D’un revers, il essuya sa lame et la rangea. Le peuple s’était figé, mais n’avait pas souhaité s’en prendre à lui de peur de goûter au fil de son épée. Quelques hères se précipitèrent sur la dépouille agonisante et Vadim s’éloigna. Il n’y avait rien à faire ici. Plus rien.

« Que s’est-il passé ? » Le réprouvé avait rejoint le campement et ôta l’arme du temple ainsi que l’épaisse fourrure de ses épaules. « Rien de bien intéressant. Je n’étais pas à même d’aider. J’ai préféré les laisser dans leur stupidité. » Ysaline l’observa longuement. « Quel est ton choix dans tout ça ? Ton camp ? » Le carmin répondit au smaragdin. « Celui de ma race. Peu importe les exactions de Vanille. Il est ridicule d’abattre des innocents. Ces ignares me font de plus en plus penser que c’est elle qui avait raison finalement. Une purge s’impose. » Les réprouvés sauraient tirer leur épingle du jeu. Tôt ou tard.
1440 mots.
+2 en intel. pour Vadim, merci !

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Mer 20 Jan 2016, 16:04



Allongés sur la colline, les observateurs guettaient l'étrange scène qui se déroulaient sous leurs yeux, profitant de la couverture de leur sur-hauteur pour passer inaperçu, utilisant les fourrés et herbes hautes pour se dissimuler tels des serpents dans un champ. Ils étaient trois a s'être d'avantages avancés, afin d'avoir un angle de vision plus accru. Les uns après les autres, les béluas monstres se passèrent une longue vue. Quand le tour de Vylker, le dernier des trois, vint, il porta la lunette à son œil gauche et observa la place du village.
On y avait bâtit une sorte d'estrade, sur laquelle reposait trois grands poteaux, où l'on avait attaché trois jeunes femmes rousses. C'était un bien étrange spectacle, et il avait beau chercher dans ses souvenirs, Vylker ne parvenait pas à mettre le doigt sur un moment de sa vie où de pareils événements s'étaient produits. Il fallait dire qu'il n'était pas vraiment au courant de ce qui se passait dans le monde. A vivre isolés, les béluas monstres n'avaient pas de grands moyens de suivre l'actualité. Néanmoins, en dépit de cette ignorance, cela arrangeait quelque peu leurs affaires.

« Et bien, voilà une occasion qui nous tends les bras. Nous avons bien fait de venir ici. » nota le premier des trois en repliant la longue-vue.

Ils inspectèrent encore un peu le village. Cette étrange chasse aux sorcières lancer dans les terres étaient pour eux du pain béni. Non seulement parce que cela attirait le regard des autorités ailleurs, mais en plus parce que les villageois avaient les yeux braqués ailleurs que sur leurs défenses. Il avait été une délibération assez facile et commune à chacun de profiter de cet élan afin de surfer sur la vague et s'emparer de tout ce qu'ils pouvaient tant que la confusion régnait.
Car si il y avait bien une chose que les gens ne s'attendaient pas à voir, au milieu de leurs exécutions par le feu, c'est qu'une bande de pillards viennent saccager et voler leurs granges. A titre justificatif, les béluas monstres n'étaient pas sortis de leur trou afin de prendre part à des tueries de masse par plaisir. Dans les faits, si les gens fuyaient ou bien se cachaient, cela les arrangeaient, tant qu'il ne s'agissait pas de béluas de sang pur. Il fallait simplement piocher les ressources où elles étaient, et en cette saison rude, l'occasion de remplir les stocks était la bienvenue, d'autant plus que leurs raids n'avaient pas été partout couronnés de succès.

La vie de maraudeur était dure.
« D'accord. Quel est le plan ? » questionna Vylker.

Ils parlementèrent un moment sans parvenir à un accord, jusqu'à ce qu'enfin, notre lézard sur patte se propose enfin pour se désigner comme volontaire afin de pénétrer discrètement dans les habitations, le temps de l'exécution, afin d'y repérer les ressources.

« Ce n'est pas vraiment mon domaine d'expertise, mais il devrait être facile d'utiliser ce rassemblement afin de rentrer doucement dans le cœur de la fourmilière. » déclara t-il.

On lui fournit un crochet assez large afin de casser les serrures et ouvrir les fenêtres, puis, enfin, il se mit à dégringoler la colline, exploitant les cachettes à sa mesure afin de faire un grand tour pour atteindre le village sur un angle mort. Son temps était plus que limité, puisque l'exécution n'allait pas prendre la journée entière. En approchant, outre les râles de la foule, il pouvait également percevoir un homme occupé à prêcher et a sermonner, sans doute, glorifiant le bûcher et rendant compte des nombreux « bienfaits » que cela allait apporter. Ce moyen d'exécution n'était pas sans rappeler le calvaire que Vylker avait vécu dans les prisons qui constituaient aujourd'hui le repaire de  ses congénères. Immolation, marquage au fer rouge, écartèlement et éviscération étaient autant de moyens de mise à mort qui avaient jadis hanté les lieux. L'odeur de la chair grillé lui avait marqué profondément les sens et la mémoire. Difficile pour notre béluas de tirer une quelconque appréciation de se spectacle donc, a moins, bien entendu, que le corps que l'on brûle fusse celui d'un sang pûr, si possible bien gradé, afin que ce dernier comprenne quel genre de monnaie Vylker et ses camarades avaient a rendre. Mais trêve d'idée revanchardes, il avait des bâtiments a explorer.

Se collant au mur en évitant les regards, Vylker fit le tour d'un grand bâtiment pour y atteindre une fenêtre située en arrière. Plantant le crochet sous cette dernière en constant qu'elle était fermée, il effectua un mouvement de levier jusqu'à ce qu'un « crac » s'en suive. La fenêtre ainsi brisée s'ouvrit sans difficulté, permettant a l'infiltré de rentrer sans grandes difficultés. Il y découvrit un large bâtiment où la salle principale était remplie de diverses tables et tabourets. Cela devait sans doute être une auberge. Se dirigeant vers les cuisines en s'abaissant, Vylker évita soigneusement de faire trop de bruits, constant que dehors, on apportait tout juste la torche qui allait déclencher le brasier. Les cuisines en elles même n'avaient rien de bien impressionnants, jusqu'à ce qu'il découvre une trappe dans le coin de la pièce. Ouvrant cette dernière et se faisant glisser en bas, il y découvrit des piles de caisses et de barils. Jackpot.

Notant bien l'endroit, le béluas refit surface et se dirigea doucement vers les étages. Ils semblaient vides. Vylker fouilla les chambres, mit la main sur tout ce qui pouvait valoir quelque chose et qui était assez petit et inspecta depuis les étages les bâtiments adjacents. Il repéra au loin ce qui devait être une grange, soit le lieu idéal où piocher pour y trouver d'autres réserves.
Dans l'objectif d'être aussi rapide que possible, constatant que l'on venait tout juste de mettre le feu au bûcher, Vylker usa du crochet fourni afin d'ouvrir une fenêtre sur l'arrière-bâtiment. Il se laissa par la suite glisser en usant de ses griffes pour se planter dans le bois et descendre doucement. Aussitôt au sol, il prit la direction inverse à celle de sa venue. Remontant la colline par le coté, il y retrouva ses camarades en embuscades.

« L'auberge contient des vivres. Sur l’extrémité ouest du village, j'ai observé une grange. Elle doit sans doute contenir du grain. Je n'ai rien vu de plus, ce village n'est pas très développé. Il n'y a qu'un moulin et une auberge. Aucune denrée précieuse à se mettre sous la dent. » expliqua t-il.

Maintenant que les informations avaient été transmises, la suite ne reposait plus vraiment sur les épaules de Vylker alors que les béluas monstres préparaient armes, crocs, griffes, tout ce qui pouvait servir pour intimider, blesser et combattre. L'espace d'un instant, il s'imagina commandant cette bande, en quête de richesses et d'aventures.
Un jour, cela viendrait. Un jour. C'était t-il promit.
Mais Vylker n'était pas un insensé, il se savait trop faible en l'heure actuelle pour se doter du droit de décider et d'avoir de l'influence sur les autres. Il se contentait de suivre la masse.
Pour l'instant.

Après quelques temps de préparation, alors qu'au loin, les cris de douleur de personnes qui grillaient vivantes se faisaient entendre, les pillards décidèrent de passer au raid. Ils dévalèrent tous ensemble la colline en poussant un grand cri, ce qui eut le mérite de détourner les regards de la foule du bûcher. Alors qu'ils pénétraient sur la grand place du village, dispersant les habitants qui prirent la fuite dans de grands cris, les pillards se mirent à enfoncer à grand coup de pieds portes et à briser tout ce qui était à leur portée. Vylker se permit lui même d'ouvrir à coups de hache la porte de l'auberge pour y laisser s'engouffrer quelques uns de ses compagnons. Il alla ensuite porter assistance à ceux qui s'étaient dirigés vers la grange. Le chaos général était profond, donnant l'occasion aux pillards de faire quelques prisonniers qu'ils ligotèrent. Le but étant de paraître aussi effroyables que possible, certains sortirent le grand jeu. Il y eut trois ou quatre victimes dans le lot des villageois, qui se dispersaient. La plus significative étant le fameux prêcheur qui fut projeté droit dans les flammes par les assaillants en guise de récompense pour avoir soutenu à haute voix cette exécution.

Le temps s'écoula très lentement alors que l'attaque progressait vite en raison de la confusion générale. Au bout d'une dizaines de minutes, ce qui correspondait au moment où les pillards se retiraient du village, il ne restait plus qu'une pagaille monstrueuse dans le village où bâtiments avaient été saccagés et dépossédés d'une grande partie de leurs vivres et objets de valeur. La plupart des villageois étaient en déroute, mais certains avaient simplement décidés de se réfugier dans ce qui devait être le lieu de culte du coin. Ce fut, étonnamment, le seul bâtiment épargné par l'attaque. Néanmoins, l'objectif avait été rempli.
Plutôt que de prendre part à un avis ou un autre, Vylker et ses congénères avaient mis à sac le petit village, laisser les accusées se faire immoler avant de projeter l'un des responsables dans le même feu qui consumait les victimes précédentes. Derrière eux, ils laissèrent une place sinistrée par le vol et la casse mais, néanmoins, habitée encore par l'essentiels des âmes qui avaient été épargnées.


Mots : 1600 ( un peu plus en comptant les balises )

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Mer 20 Jan 2016, 22:30


   
 Lorsque la folie domine la raison
   
Leallyra

   

Avalon! Il faudrait vraiment qu'elle songe à s'y rendre afin de pouvoir enfin rencontrer des personnes comme elle, et de pouvoir peut-être enfin comprendre qui elle était et qui ils étaient eux aussi, les déchus. Après tout par qui pouvaient elle obtenir des réponses et être guidée dans cette nouvelle vie si se n'était par ceux de sa propre race. C'est ainsi que laissant son esprit divaguer la jeune femme était entrain d'arpenter un chemin sans même s'en rendre compte et ne sachant pas où cela la mènerait. Cependant elle fut vite ramenée à la réalité par une odeur fort peu agréable qui se faufilât jusque dans son nez ainsi qu'une épaisse fumée noire qui commençait à doucement s'élever dans le ciel, teintant peu à peu de noir le monde qui l'entourait, rythmé par les cris de douleur que la jeune femme pouvait à peine distinguer à travers tout ce chaos. Des mouvements de foules semblaient avoir lieux un peu partout sans que Leallyra ne saches réellement ce qui les avaient provoqués. Elle se demandait ce qui pouvait dégager une odeur à ce point nauséabonde et de telles épaisses fumées tout en provoquant de pareille réaction. Afin d'en avoir le cœur net elle entreprit de suivre les bruits qu'elle entendait en s'aidant des brasiers d'où la fumait s'échapper encore afin de s'orienter. A mesure qu'elle s'approchait des lieux elle parvenait à distinguer de mieux en mieux ce qu'il se disait.

 Qu'on la brule! Brulez-la! Brulez-la!
 
 Le bucher c'est tout ce que cette sorcière mérite. C'est un Monstre, le pire qui soit.

La mort est encore trop douce pour elle.

 Non je vous en pris laissez-là tranquille. Elle n'a rien fait c'est encore une enfant, elle est innocente. Ce n'est pas celle que vous recherchez! Elle est rousse mais ce n'est pas Vanille, ce n'est même pas une sirène. Je vous en supplie c'est ma fille., disait une mère implorante.

 Tais-toi femme, nous savons que Vanille est passée maitre dans l'art de changer d'apparence et de duper le monde. Nous devons rassembler toutes les femmes rousses que nous trouverons et ce n'est pas toi qui va nous en empêcher. Maintenant lâche-là avant que nous ne t'obligions à le faire.

 L'homme arrachât la jeune fille aux mains de sa mère en pleure qui s'écroulât de douleur et de chagrin en voyant sa fille s'éloigner surement pour toujours. Mais quelle étrange folie avait donc semblé envahir les gens, quel en était la source? Ou plutôt qui? Vanille. La Vanille. Même si Leallyra avait passé le plus claire de son temps dans la nature fuyant ardemment toute forme de civilisation, elle avait tout de même pu entendre quelques rumeurs gonfler les rares fois où elle prenait la peine de se rendre en ville pour une quelconque raison. Il se murmurait que le monde tel que l'on le connaissait avait failli prendre fin avec la tentative de Vanille de le détruire, massacrant tout ceux qui se dresseraient sur son passage. Mais même si la tentative de destruction d'une nation toute entière est dérangeante, le fait qu'elle ait été perpétré par la reine des ondins l'est encore plus. Une souveraine se doit effectivement de protéger son peuple mais également tout être vivant; ce qui ne fut pas le cas de Vanille qui ne causa que la peur, la panique et le chaos sur son passage.

  Mes amis écoutez-moi! Comme vous l'avez sans doute entendu Vanille à été aperçue dans les environs, arpentant librement les même chemins que nous empruntons chaque jour. C'est inadmissible! Nous ne pouvons la laisser se jouer de nous ainsi sans réagir, pas après ce qu'elle nous a fait subir. Nous devons lui faire payer ses crimes et son châtiment sera à la hauteur de ses actes. Elle ne mérites pas un procès, tout ce qu'elle mérite c'est le bûcher. Ne vous laissez pas duper mes amis, elle a sans doute revêtu les traits d'une quelconque personne afin de nous échapper mais nous ne la laisseront pas s'en sortir! Vous devez trouvez toutes les jeunes femmes à la chevelure rousse que nous n'aurions pas encore trouvées et les bruler sur le bûcher. Nos souverains ne nous aideront pas c'est donc à nous même de rendre la justice. Il en va de notre salut, du mien, du votre, de celui de vos proches et surtout de celui de la prochaine génération!

 Baliverne!, ce simple mot avait suffit à attirer toute l'attention sur la jeune femme. Et avant que quiconque ne puisse l'interrompre ou lui demander quoi que ce soit elle reprit son discours.  Je peut comprendre que vous désiriez par dessus tout vous venger de ce que vous avez pu endurer, que vous vouliez réparer tous les maux que vous avez injustement subit et que vous vouliez rendre la justice par vous même. Mais croyez vous réellement qu'immoler toutes les jeunes femmes rousses qui auraient le malheur de rencontrer votre funeste route soit la meilleure solution à tous vos problèmes. Ce n'est pas en les sacrifiant sur l'autel de votre colère que vous pourrez arranger la situation et réparer les crimes qui ont été commis. Il n'existe qu'une seule coupable aux atrocités que le monde a récemment connu et si comme vous le dite, elle sait si bien changer d'apparence comment pouvez vous pensez une seule seconde qu'elle n'aurait pas pris la peine de changer également la couleur de ses cheveux? Qu'est-ce qui vous prouve qu'elle n'est pas elle même l'instigatrice de cette grande chasse aux sorcières, se dissimulant parmi nous et admirant le chaos qu'elle a provoquer. Vous imaginez-vous réellement qu'elle se laisserait aussi facilement attraper sans se défendre et sans certainement vous tuer tous autant que vous êtes, surtout si elle est aussi cruelle que j'ai pu l'entendre dire.  

 Qui es-tu? Tu oses t’immiscer dans des affaires qui ne te regardent même pas mais tu ne prends pas la peine de montrer ton visage. Pourquoi voudrais-tu défendre ce monstre? Peut-être es-tu avec Vanille ou alors tu es même peut-être cette maudite sirène!

 Mon nom comme le tien importe peu, puisqu'en réalité aucun de nous ici bas n'est véritablement capable de choisir le sort qui doit être réservé à un criminel peut-importe les actes dont il s'est rendu coupable. Je ne suis pas entrain de défendre les agissement de Vanille mais je ne serais en aucun cas capable de juger quelqu'un de la manière dont vous le faites en ce moment même. Et je ne suis pas avec elle, comment le pourrais-je sans l'avoir jamais rencontrée, et encore moins Vanille. , finit par répondre la jeune femme en ôtant sa capuche.

 C'est elle! Regardez ses cheveux, c'est Vanille, attrapez-là!

 Tous se retournèrent vers la jeune femme, une lueur d'incompréhension dans le regard qui se transforma peu à peu en véritable rage, s'avançant doucement vers Leallyra et formant presque un cercle autour d'elle. Elle ne pris que quelques secondes de réflexion afin d'envisager le meilleur chemin pour fuir et commença à courir de toutes ses forces sans se retourner ne ralentissant la cadence que lorsqu'elle n'entendit plus les bruits de pas derrière elle. Elle s'enfonça de plus en plus dans une petites forêt qui se trouvait non loin de là où se déroulait l'horreur et s'arrêta vraiment lorsqu'elle ne distingua plus aucune volute de fumée dans le ciel. C'est à cet instant précis qu'elle se promis de ne plus jamais interférer dans les conflits.

   
   
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Jeu 21 Jan 2016, 00:13


Folie. Tout cela n'était que folie. Réfléchir à ce qui se passait n'avait aucun sens. Les événements échappaient à toute logique, se nourrissant de la colère douloureuse d'êtres qui ne pouvaient penser à ce qu'ils faisaient. La fumée qui s'élevait jusqu'aux cieux en lourds nuages masquait la lumière du soleil, et plus grave encore, faisait presque taire les murmures des astres célestes. Leurs murmures se teintaient de tristesse, désespérés qu'ils étaient de ne pas avoir agi face à cette hérésie. Personne ne pouvait les entendre, personne ne pouvait transmettre leur message. Quelques êtres s'opposaient à l'horreur qui grandissait en ces lieux, quelques êtres qui ne suffiraient mais participaient au maintien de l'équilibre. La brune ne devait pas intervenir, par respect pour les principes de sa race. Lui reprocherait-on d'écouter la voix des étoiles plutôt que des lois à peine formulées par des mortels ? Cela n'avait pas la moindre importance. Qui, de toute manière, pourrait témoigner de sa présence et de ses actes ? Une seule appréhension la retenait : bousculer l'équilibre fragile qui régissait le monde aurait des conséquences désastreuses.

Serrant par réflexe la main de Syveth, Callidora n'avait même pas remarqué qu'elle l'avait attrapée. Son propre corps lui semblait incertain dans cette réalité déformée. Pourtant, elle ne se noyait pas dans un cauchemar. Comment tout cela pouvait-il arriver ? Bien qu'elle en comprît les tenants et les aboutissants, elle ne parvenait pas à envisager qu'une telle situation puisse advenir. Laissant le chagrin qu'elle éprouvait de côté, elle décida d'agir malgré tout. Les innocents n'avaient pas à payer pour des crimes qui n'étaient pas leurs. « Allons-y. » D'un geste entendu, son compagnon lui emboîta le pas, lui assurant une sécurité relative. S'abandonnant à ses sens exacerbés, il tournait la tête de tous côtés pour vérifier que le chemin était sûr. Du haut de la colline où ils se trouvaient, la scène avait des allures presque apocalyptiques. Il fallait y remédier à tout prix. La jeune femme devait trouver un moyen, quel qu'il soit, de délivrer les pauvres créatures qui s'apprêtaient à finir leur existence aquatique dans les flammes. Cependant, à mesure qu'ils approchaient, elle manqua pousser un hurlement de colère en voyant qu'au-delà de leur rage aveugle, les protagonistes de ce moment d'horreur avaient également enchaîné des fillettes, des adolescentes et des adultes avec une indifférence flagrante, et un certain nombre n'appartenait pas à la race ondine.

Sans rien perdre de son assurance malgré l'élan de révolte qui grandissait en elle, elle continua son chemin. Quelques bûchers achevaient leur immonde besogne non loin de là. Des lambeaux corporels, calcinés, enlaçaient encore les piliers de bois. Une magie protégeait certainement les infrastructures, car aucun pilier n'avait sombré dans le feu, à moins que l'élément destructeur ne se consacrât qu'à la mort des Sirènes, comme doté d'une volonté propre. Cette seconde hypothèse lui paraissait tout à fait improbable, et c'était précisément pour cette raison qu'elle la conserva. Le goût acre de la fumée lui brûlait les poumons, mais elle n'aurait pas songé à s'en plaindre, consciente que les condamnées vivaient un supplice affreusement plus intense. Ce rassemblement était d'une cruauté sans nom. Quitte à promettre la mort à des êtres, il fallait que cela soit fait le plus rapidement possible pour épargner une souffrance inutile. Ces hommes se comportaient comme des monstres, et Callidora ne pouvait les laisser faire sans s'interposer. Tout en elle se révoltait face à un abus aussi évident. Invoquer la justice pour commettre de tels actes relevait d'une stupidité sans nom. Syveth se chargerait de distraire les villageois pendant qu'elle s'occuperait de délivrer les malheureuses.

L'esquisse d'un plan se profilait dans leurs esprits sans que ni l'un ni l'autre osât en parler. Malgré leurs bonnes intentions, les deux partenaires savaient parfaitement qu'ils ne pourraient sauver que quelques Sirènes et que la majorité d'entre elles finirait en lambeaux noircis. Les possibilités se trouvaient limités par la présence massive des agresseurs, et l'absence d'une véritable défense. Cela dit, comment les créatures auraient-elles pu se défendre ? Perdue dans ses pensées pour se protéger de l'horreur qui empoisonnait ce village, Callidora en sortit au moment où son compagnon lui lâcha la main pour se diriger vers les individus peu engageants qui brandissaient des torches en vociférant. S'arrêtant à quelques mètres d'eux pour garder une distance de sécurité raisonnable, le brun s'assura que son arme était bien visible avant de s'adresser à eux. « Tout cela est-il vraiment nécessaire ? » Sans attendre la réponse qui ne tarderait pas à venir, la Rehla se dirigea en toute discrétion vers le nouveau bûcher tout juste allumé, usant de son invisibilité pour s'assurer d'être tranquille. Une dizaine de jeunes femmes s'y trouvaient, implorant leurs dieux de les délivrer d'un châtiment d'une telle injustice. Pour l'avoir déjà tenté, la brune savait que les flammes refuseraient de lui obéir comme elles le faisaient habituellement. Quelque chose de malsain se dégageait de cet embrasement : la colère seule ne pouvait lui donner une telle force. La magie était à l'oeuvre, une magie à laquelle elle ne pouvait se mesurer.

L'urgence de la situation lui éclata en plein visage lorsqu'elle sentit une flamme s'approcher de son visage alors qu'elle contournait le bûcher. Visiblement, l'intervention de Syveth ne suffisait pas à arrêter ces idiots enragés qui ne faisaient qu'obéir à une colère aveuglante et injustifiée. L'hystérie générale ne donnait lieu qu'à de profonds malheurs. Dissimulée par l'immense tas de bois sur lequel étaient installées les condamnées, Callidora fit glisser sa dague entre ses doigts blancs et trancha d'un coup net une première corde. Les liens, effroyablement serrés, se rompirent en laissant apparaître la chair striée de rouge. Sans perdre sa concentration, elle trancha d'autres nœuds avec acharnement, s'attendant presque à voir la future délivrée à tomber dans les vapes. Ici, la fumée se faisait plus âpre, plus étouffante et se lovait avec délice dans les poumons des malheureuses qui ne hurlaient plus. Alertée par le sens, la Rehla espéra que les hommes n'avaient rien remarqué. « Continuez à hurler ou ils risquent de comprendre. » Son ordre n'avait été qu'un murmure, mais l'intégralité des malheureuses s’exécuta. Callidora ne savait par où commencer. Tellement de coeurs à sauver des flammes, et si peu de temps. Par-delà le rugissement du feu, elle croyait percevoir des bruits de bataille, à moins que son imagination ne lui joua des tours dans ce lieu immonde où régnait un aveuglement exécrable.

Perdre de précieuses secondes en délibérations intérieures n'arrangerait à la situation. Reprenant le sens des réalités, la brune délivra finalement la Sirène qu'elle avait commencé à détacher. Celle-ci se précipita hors du bûcher, les yeux révulsés par les larmes et disparut presque aussitôt de son champ de vision. Callidora songea que s'évanouir ainsi dans la nature alerterait sans le moindre doute ces imbéciles de villageois. S'approchant d'une nouvelle cible avec laquelle elle répéta la même opération. « Attendez d'être toutes libérées avant de partir. » Sa décision ne fut pas contestée, à sa grande surprise, et les pauvres créatures luttèrent vaillamment pour faire semblant de se débattre. Une troisième suivit, puis une quatrième et une cinquième. Cependant, la Rehla venait de voir une arme lumineuse apparaître à travers la grisaille funèbre. Il fallait partir, et tout de suite.  Tournant la tête vers les dernières prisonnières, elle se dit avec horreur qu'elle ne parviendrait pas à les sauver toutes les deux. N'hésitant pas une seconde, elle bondit dans leur direction et s'affaira à trancher les liens de la première qui sentait l'emprise des cordes se relâcher. « Non, non. Laissez-moi. C'est elle qu'il faut sauver. » À demi inconsciente, celle que désignait la Sirène possédait une chevelure d'une longueur exceptionnelle dont la blondeur se pâmait dans les cendres. Comment avaient-ils pu confondre une enfant à l'air angevin avec la prestigieuse Vanille, la dame des Abysses ?

Se déplaçant légèrement sur la gauche, la brune s'attaqua aux cordes qui emprisonnaient la petite avec une vigueur acharnée. L'immonde lien refusait de céder, s'émoussant en vain sur la lame d'argent. Les doigts crispés, la Rehla esquissa un dernier mouvement. Aussitôt, le corps de la petite tomba sur les planches de bois et se releva lentement. L'une des rescapées surgit de nulle part et attrapa la main de la jeune blonde. « Allez-vous en. Ne vous en faites pas pour moi. Maintenant qu'elle est en sécurité, tout ira bien. » Un sourire libérateur sur les lèvres, l'Ondine se sacrifiait pour une personne qui lui était chère. Rejetant la tristesse qui affluait à ses iris, Callidora refusa de s'en aller, s'apprêtant à régler le problème. D'un coup d'oeil rapide, elle constata que ses congénères avaient toutes disparu, probablement échappées vers d'autres lieux où elles se trouveraient en sécurité. Du moins l'espérait-elle. Le regard qui se posa sur elle la dissuada de tout nouveau geste. « Vous en avez assez fait. Partez ! » L'acharnement dont faisait preuve la Rehla en toutes circonstances trouva ici une autre manière de s'exprimer. Malgré les protestations de la condamnée, elle s'attaqua aux sombres attaches avant de tituber légèrement, les effets de l'asphyxie ne tardant plus. Levant les yeux vers la jeune femme, elle découvrit sans le vouloir son identité. Aylin. Elle s'appelait Aylin. Une toux virulente l'empêcha de continuer son œuvre. Cet air vicié aux relents de chair brûlée qui la révulsait. Des bras puissants se refermèrent brusquement sur sa taille alors qu'elle semblait s'effondrer. Paniquée, la brune utilisa ses réflexes pour se téléporter. Une bienfaitrice invisible qui avait échoué. Ne restait qu'un prénom suspendu dans les airs.

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Jeu 21 Jan 2016, 15:09


Quel calme… Quel silence…

Jamais encore je n'avais vu le petit village de Hoax aussi paisible. Bien qu'il fut de faible ampleur, il y perdurait une activité raisonnable et sa population était essentiellement constituée de jeunes personnes, l'espérance de vie dans l'Antre des Damnés étant nettement plus faible que la moyenne des terres du Yin et du Yang, aussi les enfants se chargeaient-ils de l'animation les jours de repos tandis que les jeunes hommes et femmes conservaient l'énergie pour s'activer autant chez eux qu'à l'extérieur…

Alors pourquoi diable aujourd'hui n'y avait-il ni marché, ni enfant riant et criant ? Pourquoi les hommes ne coupaient-ils pas le bois, pourquoi les femmes ne lavaient-elles pas leur linge au lavoir ? Pourquoi les portes ne grinçaient-elles pas en un concert abrutissant ? Que faisaient les voisins malhonnêtes qui se disputent inutilement d'habitude ?

Tout cela n'apparaissait pas. À la place, j'avais le droit à une promenade dans un ville fantôme…

Soudain, d'innombrables bruits de pas suivis d'un mélange incompréhensible de discutions à voix basses et douce, malgré l'excitation qui en ressortait, retentit derrière moi.

Curieux, je ne pu m'empêcher de me retourner pour trouver un attroupement de personnes, hommes et femmes, rassemblés, tous dissimulés sous d'amples vêtements noirs dont l'allure était clairement celle qui caractérisait la culture vestimentaire des sorciers…

Alors que je venais à peine de comprendre de qui s'agissait cette population regroupée, une porte s'ouvrit rapidement à mon côté. Le tête d'une femme, complètement encapuchonnée, en sortit à peine et me souffla tout en jetant de regards en biais affolés :

- Par ici ! Dépêchez-vous !

Les questions après, les réactions d'abord. Deux choix, soit je reste pour demander à ces sorciers et sorcières ce qu'ils font là, soit je suis la femme qui vient de m'inviter d'une façon bien mystérieuse…

Simple. Si la situation tourne mal, je serai plus à l'aise en compagnie d'une seule femme que face à d'innombrables sorciers…

Sans hésiter plus longtemps, et alors qu'un sorcier semble pointer du doigt la rue dans laquelle je suis et ainsi indiquer la marche à suivre à ses compagnons, je m'engouffre dans la maisonnée et j'entends la porte se fermer immédiatement derrière moi.

Tandis que je reprends mon souffle après cet effort soudain, la femme s'agite dans tous les sens, fermant un à un les rideaux avec affolement, éteignant les bougies, s'assurant que rien, depuis le dehors, n'est visible à l'intérieur de la maison ; du moins est-ce ce que je déduis de ses agissements…

- Qui êtes-vous exactement, que me voulez-vous, et qui sont ces gens au-dehors ?

Trois questions, simples. Je veux des réponses…

La femme retire son capuchon, dévoilant une longue chevelure rousse terne, si la plupart des gens sont étonnés lorsqu'il croisent telle crinière, aussi pâle fut-elle, nous, sorciers, sommes les moins surpris de tous. En effet, il n'est pas rare au sein de notre peuple de rencontrer femmes à la capillarité colorée tel le pelage du renard au printemps venu. C'est même l'un des traits raciaux qui nous caractérisent le mieux, d'un point de vue physique, tout du moins. Voilà pourquoi il n'est pas rare d'entendre parler de la condamnation d'une femme rousse, les habitants du village en question l'ayant prise pour une sorcière… Et la pire mise à mort qui soit est alors le bûcher…

Mais ce genre d'incident, pour le peu que je savais de Hoax, n'était pas une habitude du petit peuple de ces lieux… Alors pourquoi cette femme cachait-elle ses cheveux ?

Elle se tourna vers moi et m'expliqua avec une telle vélocité dans son débit de paroles que l'on comprenait rapidement qu'elle était affolée.

- Vous devez m'aider ! La basse population des sorciers ses soulevée en écho aux mouvements de violence rencontrés un peu partout aux quatre coins du monde… ! Pourquoi maintenant, pourquoi avec autant de violence et si peu de réflexion ? Je l'ignore ! Quoiqu'il en soit, il sont de nombreux petits groupes à chercher l'ancienne Khæleesi à travers le monde. Ce groupe là n'est pas ici par hasard. Vous savez comme moi que Hoax ainsi que votre domaine sont des lieux reculés de l'Antre des Damnés. S'il sont là, ce n'est pas par hasard. Il me cherchent… Aidez-moi !

J'étais à la fois abasourdi par ce qu'elle venait de dire et d'un même temps complètement indifférent à sa demande d'assistance…

- Pourquoi diable vous aiderai-je ? Et puis comment savez-vous qui je suis ?

- Je vous en prie ! Tout le monde sait qui vous êtes ici ! Et je sais en particulier que vous êtes un sorcier, tout comme moi ! Les informations sont faciles à obtenir lorsqu'on pose les bonnes questions, à Prison !

Mais soudain, de sonores frappes retentirent sur la porte. La femme jeta un œil affolé avant de revenir à moi et de parler de nouveau à une vitesse remarquable :

- Je vous en prie ! Aidez-moi ! Vous êtes un sorcier, tout comme moi ! Vous n'avez pas de raisons de vous opposer à moi alors vous pouvez m'aider ! Soyez un exemple pour notre race, protégez les sorciers dans le besoins et ils vous seront redevables dans l'avenir.

Je n'eus le temps de répondre que déjà la porte craquait et s'écroulait sous les assauts répétés des poursuivants de la jeune femme. Les sorciers déboulèrent, de violents éclairs de haine traversant leurs yeux. Ils lancèrent d'improbables fantaisies à propos de bons informateurs qui les auraient informés de sa véritable identité et qu'ils savaient qu'elle était en vérité la tristement célèbre Vanille. C'était ridicule, mais je me fichais bien qu'ils brûlent cette femme ou une autre… Si ça pouvait les apaiser…

Il se saisirent d'elle tandis qu'elle hurlait qu'on la laisse tranquille et tentait vainement d'atteindre ses assaillants avec de la magie noire. Peine perdue face à des sorciers… Quelques-uns me remarquèrent et me demandèrent si j'étais avec elle. Je répondis qu'elle avait cherché à me piéger comme elle savait si bien le faire et qu'ils étaient arrivés à temps. Leur égo incroyablement flatté, ils avalèrent mes bobards mieux que personne ne l'avait fait auparavant et repartirent en fanfare. Mais la jeune femme n'en avait visiblement pas fini avec moi et tandis qu'ils l'emportait, elle hurla :

- Soit maudit Romulus Eternam ! Sauves-moi !

Et alors que les sorciers s'en allaient et que j'avais baissé ma garde, je fut frappé par un rayonnement de magie noire puissant ; probablement le résultat des forces du désespoir de cette femme.

J'étais inquiet. Que m'avait-elle fait ?

C'est en passant devant un miroir que je vis ce que la sorcière m'avait fait : elle m'avait donné l'apparence de Vanille ! Je la reconnaissais car c'était celle que j'avais vu à Somnium, il y avait de cela plusieurs mois… !

J'étais en danger. Le monde entier cherchait quelqu'un me ressemblant exactement. Je ne devais surtout pas conserver une telle apparence et en l'heure actuelle, il n'y avait qu'une personne qui pouvait m'en débarrasser vite et bien : la sorcière qui m'avait ensorcelé. Pas une minute à perdre !

Je sautais hors de la maison et réfléchissais à un plan d'attaque simple et sans trop de danger.

Un peu de bluff. Profitons de ma position. La téléportation pour l'esquive, ça devrait le faire. Ajoutons à cela mon majordome de l'ombre histoire d'obtenir un soutient non-négligeable. Comme avec les morts-vivant de l'autre fois, la comédie musicale devrait les immobiliser…

Non… C'était irréaliste, ils étaient trop nombreux… J'avais mieux en réserve…

En courant à travers de petites ruelles, je parvins à rattraper l'attroupement de sorciers. Je sortis alors l'arme que j'avais choisi pour mon intervention choc : une boite à musique enchantée dont l'usage s'était déjà révélé redoutable par le passé…

À son ouverture, la mélodie commença à se répandre dans dans la grande avenue que traversait le sinistre cortège, imposant le silence par la curiosité qu'elle inspirait…

En quelques accords seulement, les sorciers somnolaient. Quatre mesures s'écoulèrent à peine avant que chacun fut plongé dans un profond sommeil, ma cible comprise…

Tranquillement, je vins à son encontre et me saisit d'elle, la transportant dans mes bras autant que je le pouvais jusqu'à une ruelle où je pris le temps de réveiller à grandes claques. J'étais énervé, profondément énervé, et il était temps qu'elle me rende mon apparence normale.

Une fois retrouvé ses esprits, elle m'expliqua qu'elle m'avait jeté une malédiction. Tant qu'elle ne serait pas hors de danger, je garderais cette apparence menaçante. Elle m'expliqua alors qu'elle savait à présent mieux ce qu'il se tramait. Un sorcier, du nom d'Azagor, avait voulu l'épouser et elle avait refusé. Passionné, il cherchait maintenant à la tuer, préférant que personne ne puisse jamais la regarder puisqu'elle l'avait repoussé. C'était lui qui avait incité les sorciers à la pourchasser, la faisant passer pour Vanille. Il fallait le neutraliser pour s'assurer qu'il ne puisse plus guider la foule en colère.

- Prenez cette fiole. Si jamais vous tombez de nouveaux face à ces sorciers fous, vous n'aurez qu'à la déboucher et répandre ses vapeurs pour les faire délirer complètement et vous enfuir. Je me charge d'Azagor et je reviens.

Chasser du sorcier ? Un jeu d'enfant....


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Sam 30 Jan 2016, 05:01



Accoudée au balcon du manoir qui était plus que paisible depuis un certain temps, profitant de sa quiétude pour ne porter qu'une blouse noire sans manche et un short très ajusté qui couvrait à peine un peu plus que les fesses, ne voulant être trop vêtue par cette chaleur tout en observant les alentours puis la mer à l'horizon.  Les occupants en était presque toujours absent, ne s'y promenant que les serviteurs et compagnons de l'Orisha. Tempête en mode félin faisant la bronzette sur la terrasse, provocant un sourire en coin sur le visage de la rouquine.  Maléna ayant soudain une envie de se promener dans la tranquillité, filant à sa chambre attraper une cape rouge cendré dont elle rabat la capuche sur sa tête pour cacher sa chevelure. Empêchant ainsi d'avoir une tête horrible sous les effets du vent. Rejoignant le pégase tigré pour lui offrir de se dégourdir, ce qu'il accepte sans hésitation, adoptant aussitôt sa forme équestre pour étendre ses ailes et accueillir l'élémentale sur son dos.

Voyage rapide et sans encombre tandis que le soleil brillait de milles feux dans les cieux du continent du matin calme. En contrebas, elle percevait ce qui semblait être des conflits si l'on jugeait les nombreuses personnes armées de faux, fourche et armes diverses courant à la poursuite de quelqu'un ou quelque chose. Maléna n'arrivait pas à reconnaître qui pouvait être la cible de ses fous furieux, elle fit signe à sa monture ce poser dans un coin aux apparences tranquille du cimetière pour qu'elle puisse voir plus en détail ce qui se passe. Remerciant son compagnon de voyage, elle lui indiqua de retourner au manoir pour éviter tout danger, elle trouverait le moyen de rentrer le moment venu.

C'est ainsi qu'avec une arbalète à la main, elle se mit à avancer à travers les tombes à la recherche d'informations. La rouquine entendit courir, elle se retourna aussitôt pour lui faire un signe de la main. L'homme d'une quarantaine d'année en profita pour reprendre son souffle en posant une main sur son torse et l'autre sur ses genoux.
- Que se passe t'il ? Pourquoi tant d'affolement ?
- Nous réclamons Justice ! Nous voulons éliminer Vanille !
- L'ancienne Reine ! Celle qui serait selon les rumeurs à l'origine du bordel que nous venons de traverser ?
- Dans le mille ma p'tite dame.
Maléna entendit une jeune fille hurler au loin, attacher et brûler vive en l'espace de quelques secondes.
- Mais ! Ce n'est pas Vanille ! Que faites-vous !?
La voix de l'élémentale exprimait la haine et l'incompréhension, ressentant l'injustice qui venait de se produire sous les acclamations de la foule.
- On prend pas de chance, toute les rousses vont y passer jusqu'à trouver la bonne, elle peut se cacher n'importe où, sous biens des apparences.

Elle déglutie péniblement, bénissant sa capuche qui couvrait sa crinière flamboyante.  S'assurant que son arme était prête à tirer, se préparant à tout instant à faire jaillir le feu de sa main pour se défendre si nécessaire. Fuir ou aider ces pauvres innocentes, le choix était à la fois aisé et difficile. Elle ne pouvait laisser mourir ces jeunes âmes pour rien mais sa propre vie risquait de tenir à un fil si quiconque voyait ses cheveux.
- Allez, allons les rejoindre ! Que Justice soit faite !
L'homme se mit à rire et courir de plus belle pour rejoindre le macabre spectacle. Une foule d'individu avait pourchasser toute les rouquines de la ville, les encerclant, les forçant à venir se perdre dans le cimetière et être prisent au piège. Maléna se mêlant au coeur de cette populace en rogne, le coeur battant à cent à l'heure dans sa poitrine, fonçant jusqu'au bûcher pour tirer un carreau en plein coeur de la victime qui hurlait de douleur. Abrégeant ses souffrances en l'espace d'un instant mais provocant la hargne des spectateurs. L'élémentale se mit à courir à travers les monuments puis grimpa sur l'un d'eux qui faisait près de deux mètres de haut.
- À mort ! À mort ! Elle a aidé l'ennemi !
Tous réclamait la peine capitale pour la jeune femme qui avait osé interrompre le châtiment.
- Pauvre fous ! Vous ne voyez donc pas que la colère vous aveugle ? La rage d'avoir perdu des proches assombri votre regard et votre jugement n'est pas clair ! Cette humaine n'est pas Vanille... bande d'abrutis, vous pensez vraiment qu'elle va se laisser attraper sans riposte ?

Maléna sema légèrement le doute dans l'esprit de cette meute d'imbécile, les regardant pour surveiller tout geste menaçant, question de ne pas se prendre un râteau en plein tête. Aucun semblait avoir l'idée de la rejoindre sur son piédestal, ce qui restait encourageant pour l'instant. Les cris de frayeur d'une autre fille rousse que l'on traînait par les cheveux, ses vêtements en lambeau pour s'être débattue, incapable de se libérer. L'élémentale leva son arbalète de nouveau mais le vent qui c'était levé l'empêchait de bien viser, faisant battre contre son visage le côté de sa capuche. Sans réfléchir, elle la rabat sur ses épaules avec empressement, libérant sa crinière rouge feu qui se mit à suivre les mouvements du vent.

Le tir fut précis, touchant la nuque du bourreau qui trainait la pauvre victime, la cible s'écroulant au sol pour se vider de son sang sous le regard stupéfait des autres. Attirant sans attendre tout les regards sur elle, permettant à la condamnée de fuir sans plus attendre. Maléna n'avait pas réalisé que ses longs cheveux flamboyait sous le soleil ardent, libre au gré du vent, traçant sur elle une cible gigantesque. Les hurlements de la foule ne se firent pas attendre, faisant comprendre à la rouquine que la cible, c'était elle maintenant.
- C'est Vanille ! Elle a dit vrai, cette folle ne se laisserait pas faire !
- Non ! Non ! NOONN !
Maléna hurlait sa rage et sa peur, elle n'était pas cette Reine en cavale qui avait semé le chaos sur tout les continents. Tout ce qu'elle voulait était que justice ne soit pas accomplie sur des innocentes.

La conviction du peuple en colère s'accentuait, essayant de la rejoindre sur son perchoir, l'encerclant pour restreindre sa fuite. Elle tirait, carreau après carreau, visant la tête de chaque agresseur rendu trop près.  Y trouvant presque une satisfaction de voir ces imbéciles tomber et écraser les autres, mourant piétiné par leurs pairs. Manque de munitions, elle replaça l'arme dans son dos et le feu prit place au creux de ses mains, causant une stupéfaction et une crainte.
- Reculez ! Tous ! Ou vous brûlerez comme vous avez embrasé ces innocentes.
Les plus simples d'esprits reculèrent, ayant bien entendu les hurlements de douleurs des victimes, ne souhaitant pas subir ce triste sort. Bref soulagement pour la rouquine qui n'eut pas cet effet dissuasif sur tous, attisant plutôt leur colère et leur volonté d'éliminer celle qui résistait, celle qui usait de magie, comme cette Vanille.

Elle n'eut d'autre choix que d'enflammer ses ennemis, lançant des boules de feu bleu qui grandissait de plus en plus dans ses mains. Sa rage nourrissait la flamme, elle n'avait pas le plein contrôle sur son élément, n'y allant que de création en création pour lancer encore et encore ses projectiles irréguliers. Sa maladresse mit le feu à sa cape, arrêtant aussitôt de jouer avec le feu, s'empressant de retirer et jeter le plus loin possible son vêtement. Se retrouvant dans la tenue dans laquelle elle admirait le paysage un peu plus tôt.  Une grosse brute eu le malheur de la siffler, geste grossier de l'homme qui appel son animal, elle prit cette fois un malin plaisir à le faire rôtir...

Maléna avait assurément causé tout un émoi, attirant encore plus d'imbécile en soif de vengeance, sa crinière flottant toujours au vent du haut du mausolée où elle avait prit place. Prenant une grande respiration, elle s'exprima en essayant d'être calme mais claire.
- Osez venir me tuer pour assouvir votre vengeance et chacun d'entre vous connaîtra l'horreur qu'ils ont fait subir à ces innocentes. Je renaitrais de mes cendres tel un phoenix pour exécuter MA vengeance. Réfléchissez un instant. Organisez-vous, trouvez des informations, traquez la vrai Vanille et non la moindre rousse qui vous passe sous le nez. Les Dieux vous regarde, observe votre déchéance, vous paierez tous un jours le prix de vos actes !

L'élémentale ferma les yeux un instant et ses ailes rouges se déployèrent dans son dos, se mettant à battre lentement puis s'accélérant pour la soulever peu à peu. S'élevant au dessus de la fumée des corps en cendre, s'éloignant de l'odeur de chair calciné et sauvant sa vie en espérant qu'au moins une poignée d'homme avait compris. Le vol était plutôt mal habile dans son ensemble, peu habitué à cette méthode de transport, trouvant refuge dans une ruelle près d'un marché public. Loin du tumulte, sa couleur de cheveux n'intéressait guère, Maléna en profitant pour se trouver une nouvelle cape avant de reprendre sa route vers des lieux plus serein. 
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[LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison

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