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 [LDM décembre/janvier] - Lorsque la folie domine la raison

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Dim 31 Jan 2016, 03:03

Bien que Shawn avait pour habitude de ne rien savoir sur les moments de ce monde, celui-ci fut inévitable. Sur certain chemin en direction de ville, village ou même sur la route elle même il y avait des corps brûler, cette odeur de puanteur était le pire cauchemar du brun, cette odeur est quelque chose qui l'insupporte depuis la tragique histoire des parents adoptives. L'humeur de l'humain était donc dès plus désagréable et le groupe le savaient parfaitement de l'état actuelle des choses. Les compagnons arrivent finalement dans un petit village, pourtant quelque chose d'étrange s'y trame, déjà la présence de plusieurs chevaux attacher à des écuries de fortune, puis le rassemblement des personnes du village en pleins milieu de celui-ci.
Par curiosité le jeune homme s'avance dans cette direction, bousculant la foule pour y voir de plus près cette histoire, ce fut la vision d'horreur totale pour Shawn. Deux femmes, leur visage presque identique laisse à croire qu'il s'agit de deux sœurs et leur couleur de cheveux d'un roux éclatant confirme facilement les liens du sang entre les deux personnes, mais le contexte des deux rousses étaient comme un cauchemar dont la cruauté semble être irréel. Il y avait un tronc d'arbre dans le sol, dos à celui-ci la jeune femme rousse avait les main ligoté autour du tronc, on pouvait remarquer sur ses jambes des marques de coup tellement violent qu'explique que celle-ci soit à genou dans du foin tout autour d'elle. Sa sœur était exactement dans la même situation et autour des deux jeunes femmes on pouvait y voir plusieurs hommes brandir des torches d'une main et leur glaive de l'autre agitant dans tout les sens leur idéologie.

- Deux femmes aujourd'hui vont recevoir leur jugement, ses sorcières méritent la mort qu'elles ont récolté eux même !


- Attendez, nous somme pas des Sorcières nous avons rien fait de mal, pitié vous ne pouvez pas ...

Une des sœurs essayant de convaincre de son innocence dans le chaos fut frapper de pleins fouet par la torche de l'homme qu'avait prit la parole juste avant. On pu entendre ''Que ta mort soit douce'' avant de voir la torche tomber dans le foin d'entoure la première sœur, il suffit de quelque seconde pour que les flammes dévorent la partie inférieur de son corps, l'odeur de la peau qui brûle, les cris d'agonies,  les pleures de la sœur entrain d'assister au spectacle d'épouvante et la réaction des gens autour content d'y voir une femme carbonisé sous les flammes. Ce mélange fut quelque chose d’inexplicable pour Shawn, le traumatisme d'avoir perdu ses parents par les flammes, voir une femme subir ce sort volontaire par d'autre être vivant. Ce monde est fou ? C'est ce que Shawn pensa sur le moment, son hurlement résonne tout autour de lui, un simple nom sortie de sa bouche, Shannon. L'ange Gardien comprit alors les intentions de son protégé et elle use de son pouvoir de téléportation pour ce servir pour téléporté l'abreuvoir des chevaux sur la demoiselle en feu, pendant ce temps le brun ce précipite pour y voir l'état de la jeune femme qui semble encore être consciente.

- Voyez le résultat, ses Sorcières ont envoûté certaine personne du public pour leur venir en aide, toute personne assez faible d'esprit pour ce laissez envoûté par ses Sorcière méritent la mort
.

Alors que l'homme s'avance en direction de Shawn l'arme à la main pour le tuer, le brun dégaine son épée, ce relève doucement, ses mouvements semble être au ralenti juste avant le dé-clique de l'homme qui lance l'offensive, la seconde suivante il fut décapité par l'arme de Shawn, sa tête fait un bon en direction de la foule, son corps lui prendre plusieurs seconde avant de s'écrouler, suite à cette action le public s'enfuit aussi vite que possible pendant les autres partenaires du mort se regroupe pour faire face au brun.
Alors qui retire le sang de la lame d'un geste, il découpe les liens de la femme ayant brûlé, Shannon fit de même pour l'autre sœur qui accouru vers Shawn pour voir sa jumelle.

- Pro..proté... protégé ma soeur ... Dit-t-elle dans un dernier soupir avant que son regard laisse disparaître la moindre étincelle de vie.

Le brun referme les yeux de celle-ci pour que son visage soit plus doux et apaisé. Les hurlements de terreur de sa sœur fut plus persan d'une lame ou qu'une flèche. Dans ce chagrin un homme qui participe à ce meurtre charge subitement les personnes autour du cadavre, ce fut alors Hirobachi q'intervenue cette fois-ci, d'un geste il esquive l'attaque de son opposant, puis le désarme pour utiliser sa propre arme pour l'enfoncer dans sa gorge, celui-ci tombe au sol essayant de retenir l’hémorragie.

- Isbel, Shannon, prenez la jeune femme puis partez vous réfugiez plus loin. Dit Shawn.

Le brun n'avait pas demandé aux deux femmes du groupe de prendre la rousse sans raison, dans son chagrin elle refusait de partir d'un centimètre du cadavre de sa sœur, deux personnes étaient nécessaire pour la forcer à partir d'ici. Le temps de cette retraite les deux hommes debout face à leur opposant plus nombreux, l'un d'eux semble être dans une rage en voyant la rousse partir d'ici.

- Vous avez perdu la tête ? Pourquoi aidez-vous une Sorcière à échappez aux bûchers ? Vous partagez le même camp ?!  Avez-vous la moindre idée de ce qu'il se trame en ce moment ?


- Je vois des idiots tuer sans remord une jeune femme, il est vrai que je ne connais pas vraiment les récents problèmes. Mais si cela se résume à tuer par dizaine, voir par millier des personnes sous un prétexte aussi bancale ... Le brun soupir avant de reprendre ... Alors ce monde ne tourne pas rond.

- Elles étaient un danger pour nous, tu ne comprend rien pauvre ignare.

- Vous n'auriez jamais pu les capturez, elles ont au moins tenter de vous tuez ? Incantez un sort ?
Le silence des hommes laisse croire qu'il s'agit d'un grand non. Vous voyez, vos aviez tellement peur que vous avez cru n'importe quoi.

Il était difficile d'en vouloir aux faibles d'esprits, après tout dans un contexte différent Shawn aurait bien pu être l'un d'eux, cherchant à combattre cette menace en tuant des innocents par crainte qu'il s'agit bien des démon dont on parle tout le temps. C'est surement à cause de cette traumatisante scène de son passé qu'a maintenu le jeune homme dans la bonne voie. Et pourtant, il ne pouvait pas vraiment savoir si son choix était le bon, après tout il était peut-être lui aussi victime d'une illusion d'être du bon côté de la barrière, personne ne pouvait vraiment savoir quels personne avait raison ou tort, c'est surement une question sans réponse pour le commun des mortels.
Malgré ses paroles, les hommes avaient préféré continuer à croire leur conviction, ce fut un sanglant combat, Hirobachi et Shawn n'avait eu aucun mal à ce défaire du petit groupe mal organiser lors du combat, à force de voyage leur coup était rythmé et synchronisé à la perfection. Une fois le combat terminer le duo retournent auprès du reste du groupe, la rousse était dans une démence extrême, il est impossible qu'elle puisse continuer une vie après un tel traumatisme. Bien que le groupe prit soin d'elle le temps d'arriver à la prochaine ville, celle-ci refusez de ce nourrir et dormir.
Elle mourut avant même d'atteindre la destination, le sourire de sa démence sur le visage le groupe décident alors d'enterré son corps pour que celle-ci il repose en paix. Les souvenirs du passé de Shawn semblait toujours le rattraper qu'importe ce qu'il puisse faire pour les fuir, aujourd'hui son cauchemar prit fin, mais pour un simple répit, ce genre de chose était devenu fréquente en ce moment.

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Dim 31 Jan 2016, 20:20


Haletante, elle s’accroupit derrière une pyramide instable de vieux tonneaux de bière. Jusqu’au sang, elle se mordait les lèvres pour empêcher le moindre sanglot de franchir le seuil interdit, d’atténuer son souffle un peu trop fort, la faute à une longue course effrénée. D’un geste tremblant, elle posa ses doigts froids sur ses pieds, devenus rouges. Elle était sur le point de s’effondrer, épuisée, fatiguée, aussi bien dans son corps que dans son âme. Elle frôlait la folie, à force d’échapper à des ombres meurtrières. Un bruissement la fit sursauter. Plus loin, un chien fouillait dans les ordures. Ce n’était qu’un chien. Juste un sale cabot. Lentement, elle replia ses longues jambes contre sa poitrine, prise de l’effroyable sentiment de n’être qu’une misérable, qu’une créature méprisable dont l’existence n’avait pas la moindre valeur. Elle laissa tomber sa tête dans ses bras croisés. Pourquoi tout cela était-il arrivé ? Elle réfléchit à la question pendant de longues minutes. Les réponses les plus évidentes étaient déjà en sa possession mais des zones d’obscurité persistaient. Elle s’empara d’un morceau de verre brisé, doucement, puis contempla les contours de son reflet qu’elle devinait. Elle n’avait jamais été une mauvaise personne. Bien entendu, elle n’était pas parfaite. Elle avait fait bien des erreurs dans sa vie, n’avait pas toujours été bienveillante et attentionnée avec la moindre personne qui avait été mise sur sa route. Cependant, elle était persuadée de ne pas avoir mérité ça. Elle n’avait pas à mourir, simplement parce que ses cheveux étaient roux, comme ceux de la Khæleesi. La poigne ferme, déterminée, elle empoigna quelques grosses mèches de sa chevelure cuivrée et les coupa, arracha, à l’aide de la pointe du verre. Lentement, les longues boucles tombaient sur le pavé. Si elle en avait eu la possibilité, elle se serait certainement rasé le crâne. A défaut, elle coupait aussi court que possible, s’écorchait la peau, pour qu’il ne reste plus rien. Des idiots … Tout ces gens n’étaient que des idiots ! Ils avaient peur … Elle le comprenait. Seulement, leurs sentiments leur voilaient les yeux. La Khæleesi détenait une puissance inimaginable ! Pensaient-ils réellement qu’elle serait incapable de les fuir, de les décimer, de passer inaperçue ? Cette chasse était ridicule. Complètement absurde. Les peuples condamnaient les comportements passifs de leur Souverain. Ils étaient pires, une bande d’ignorants violents et cruels. Elle se recroquevilla quand une porte claqua. Une fillette venait de sortir de l’arrière d’une taverne, en faisant rouler un tonneau vide. Déconcertée, elle contempla cette étrangère débrayée. Elle ne savait pas quoi dire. « Est-ce que … tu peux m’aider ? » bafouilla la jeune femme, sans bouger mais le regard implorant. « Vous êtes qui ? » Elle déglutit difficilement, troublée par les yeux clairs de la fillette, d’un vert perçant. « J’ai besoin d’aide … » se contenta-t-elle de répéter. La petite fille hésita, avant de hocher la tête. « D’accord, venez. » Elle entrouvrit la porte. Gagnée par une force surprenante, la jeune femme courut à l’intérieur, se réfugier dans les cuisines. Le cuistot lui accorda un coup d’œil agacé. « C’est qui, celle-là ? » La petite haussa les épaules. « Elle a besoin d’aide. Offre lui quelque chose à manger. » De mauvaise grâce, il prit une assiette où il mit une cuillérée de pommes de terre, grillées en morceaux avec des herbes, et une cuisse de poulet. Elle les dévora, affamée. Le cuisinier se désintéressa d’elle et retourna au comptoir, laissant l’inconnue et la fillette seules. « C’est ton père ? » demanda-t-elle entre deux bouchées.  Les coudes sur un plan de travail, la tête entre les mains, la fillette observait cette drôle de personne. « Non. Il m’a trouvé dans les rues, il m’a embauché. Enfin … Il me laisse vivre ici, pourvu que je sois utile. » Elle marqua une pause. « Que vous est-il arrivé ? » Elle ne le souligna pas par courtoisie, mais elle était dans un piteux état. « C’est … compliqué. » Une enfant comprendrait-elle ? Elle avait décidé de ne pas tenter. « Comment tu t’appelles ? » - « Löuna, et vous ? » - « Garance. »

Une chose en entraînant une autre, Garance finit par se livrer à Löuna. La boisson n’était pas indifférente à ce climat de confidences. Devenue soûle à force de se noyer dans le vin, elle racontait son histoire à la fillette, sans retenu ni filtre. La jeune fille écoutait, sans rien dire. Peu à peu, elles se dirigèrent en salle, à s’affaler dans un coin sur une table. La discussion dévia très légèrement. Garance – qui put se laver sommairement et mettre un foulard autour de sa tête – se mit à déblatérer tout le bien qu’elle pensait de la Khæleesi. Löuna devint blême. « Je … ne préfère pas que nous évoquions le sujet. » murmura-t-elle, épiant en catimini les alentours. « Pourquoi ? Cette femme a brisé des vies à n’en plus savoir compter. J’en ai réchappé de justesse et je risque d’être tuée sur une couleur de cheveux. C’est injuste. » - « Garance … » - « Je n’en démordrai pas. Si seulement des hommes mieux entraînés et plus compétents étaient à sa recherche, à suivre sa trace, à remonter sa piste … Ils pourraient peut-être … faire quelque chose ? Celui qui rapportera la tête de cette créature aura tout mon respect, sans massacrer d’innocentes vaguement ressemblantes. Ils sont tellement sots de nous confondre avec elle … » Elle n’aurait pas pu l’avouer, mais aucune des mises à mort n’avait la grâce et la beauté de cette fichue garce meurtrière. « Elle, elle mérite de souffrir. » - « Ne dites pas ça … » - « Pourquoi ? » s’emporta-t-elle en frappant sa chope sur la table. « Elle est … mauvaise. » Un doux euphémisme. « Tellement … » - « Peut-être … est-elle capable de miséricorde ? » Garance cligna plusieurs des yeux, dubitative. « Tu la défend ? Qu’est-ce que tu es ? Une Sirène, dans son camp ? » - « Non, bien sûr que non. C’est seulement que … C’est compliqué. » - « Compliqué ? La population est meurtrie à cause d’elle, les familles enterrent leurs morts quand elles n’ont pas été entièrement détruites, les reconstructions vont prendre des mois ! Les Terres du Yin et du Yang portent les séquelles de son passage et elle s’en sort bien. La réaction brutale des autres … même envers moi et toutes les autres filles … Je … comprends, sans toutefois approuver. Si seulement les gens étaient plus organisés … » Elle était de moins en moins cohérente avec le vin. Pour autant, le fond de son discours était le reflet de sa pensée, plus ou moins bien exprimée. « Je sais, je comprends mais … » - « Mais quoi ? Comment on peut rétorquer quoi que ce soit à ça ! Tu es une traitresse ! » Le fait de s’adresser à une enfant qui ne devait pas avoir dix ans n’entrait pas en ligne de compte dans ses accusations. « Ce n’est pas ça … » - « Alors c’est quoi, ton problème ? » Elle avait presque hurlé, attirant l’attention des quelques individus qui fréquentaient la taverne. « C’est que … Mon patron … » - « Quoi, à la fin ? » - « Il … »  La chose était délicate à annoncer. « Mon patron … » reprit-elle doucement. « ... est un de ses adorateurs. » Elle soupira. « Comme la plupart des personnes qui fréquentent son établissement. Tous, en fait.» Garance était la cible de regards lourds. Elle se crispa.

« Ça te fait rire ? » - « A vrai dire, oui. » Perchée dans les hauteurs des toits, Vanille contemplait le feu qui embrasait la charpente d’une petite maison. Les flammes se propageaient, lentement. A ses côtés, le Professeur sirotait un verre d’alcool, assis en tailleur auprès de sa femme. « Il a brûlé sa propre taverne par amour inconsidéré pour toi. » - « Oui, je sais. Ça me plait. » - « Cette influence n’est pas très saine. » - « Ce n’est pas de ma faute. » - « Plutôt, si. » Elle sourit. « Cette pauvre fille a réussi à te survivre, à échapper aux bourreaux qui veulent ta tête et elle a fini par mourir, brûlée vive par des hommes fanatiques qui t’ont érigé en véritable déesse. Tu auras été un calvaire, pour elle et bien d’autres. » La Sirène ne répondit rien. Pour autant, elle ne pouvait pas s’empêcher de décaler la faute – des évènements récents, le reste était de son fait et elle ne tenait pas à ce qu’on lui arrache son triomphe - sur les Souverains qui, par leur inaction, avaient déclenchés la furie des peuples. Elle n’avait forcé personne à la laisser tranquille. Ils avaient pris cette décision, tout seul, comme des grands. Ils auraient mieux fait de réfléchir un peu plus longtemps. Tout cela ne préoccupait pas Vanille. Cela ne la concernait plus.

1 500 mots - 2 points de magie et 2 points de charisme pour Tobias, compagnon 0
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Dim 31 Jan 2016, 22:24




Tebryn tentait avec peine de reprendre son souffle. Il était allongé sur le sol, sans savoir comment il était arrivé là. L’elfe noir faisait un gros effort pour remonter le fil de son esprit. Sa tête lui faisait mal. Plus tôt dans l’après-midi, il était dans son village natal, et il avait entendu des cris en provenance de l’extérieur de sa demeure. Il avait voulu aller voir ce qu’il se passait quand la porte de sa maison avait volé en éclats. Il revoyait des yeux bleus sombres, que la vie semblait avoir quitté, et une peau pâle, presque blafarde. Une force impressionnante l’avait projeté contre le mur opposé et la pression l’avait fait littéralement passer au travers. C’est à cet instant qu’il avait perdu connaissance. L’elfe noir tenta de se relever, sans succès. Sa vue était brouillée, et l’air qu’il inspirait lui brûlait la gorge, lui donnant envie de tousser. Il mit quelques secondes à se rendre compte qu’il respirait à pleins poumons la fumée noire qui s’échappait de sa maison en flammes. Tebryn rassembla ses forces pour ramper hors du nuage toxique, et il retrouva peu à peu ses esprits pour voir que son village tout entier était en proie à un incendie ravageur. Toutes les maisons de bois étaient en feu. Devant ses yeux se déroulaient des scènes de cauchemar. Des cris provenaient d’habitations en flammes dont la porte avait été bloquée. Il entendait des hurlements d’alfars, et d’autres sons, plus rauques. On aurait dit des plaintes animales.
Cette pensée frappa l’esprit de l’elfe noir. Des béluas ! Sans prendre le temps de se demander comment ils étaient parvenus jusqu’à son village, Tebryn prit immédiatement la mesure de la gravité des évènements. Son l’effet du choc, il parvint à se dresser sur ses jambes. Il devait retrouver son petit frère et fuir au plus vite. Il pensait qu’ils seraient à l’abri ici, aux abords de la forêt des murmures, mais il semblait bien que non.
« Lesaonar ! »
L’elfe se dirigea en toute hâte vers sa demeure, faisant fi des flammes et de la charpente sur le point de s’écrouler pour bondir à l’intérieur en passant par la fenêtre. La fumée s’engouffra dans ses poumons, lui déclenchant une quinte de toux, mais il localisa rapidement un amas de meubles sur lequel s’était en partie écroulé l’escalier qui menait au deuxième étage. En dessous d’eux, il pouvait voir dépasser le bras inerte de son frère.
« Lesa ! »
Tebryn écarte rapidement les marches de l’escalier en ruine, se brûlant les mains sur le bois noirci encore chaud mais, ignorant la douleur, il parvint à dégager le corps sans vie du petit alfar qu’il porta sur son dos. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre la fenêtre par laquelle il était entré, une poutre du plafond crépita avant de traverser la pièce, déversant des braises partout sur son passage, pour venir s’écraser contre la fenêtre, interdisant son accès. Tebryn reposa Lesaonar sur le sol et sortit un pinceau et un encrier qu’il ne quittait jamais. Le pinceau s’était brisé en deux, mais de toute manière il ne comptait pas créer un chef d’œuvre. Il trempa les poils du pinceau dans le liquide noir et remonta sa manche. D’un geste agile, il se mit à dessiner des courbes sinueuses sur son avant-bras. Les traits muaient en même temps qu’il les dessinait, se contorsionnaient pour former les contours d’un loup bondissant. Tebryn avait toujours été doué et la perspective de mourir s’il ne parvenait pas à ouvrir un passage pour sortir de la maison lui donnait des ailes. L’elfe laissa tomber son pinceau au sol et souffla sur le dessin. Les lignes dansèrent sur le souffle magique et jaillirent de son bras pour venir former un loup qui sauta droit contre le mur situé devant lui. Les contours d’encre entrèrent en contact avec le bois et l’invocation éphémère s’écrasa de toute sa force contre la paroi, détruisant deux planches sous la force de l’impact. Bien assez pour qu’un elfe agile puisse s’y faufiler, c’était sa chance !

Tebryn souleva le corps de son frère et le lança à travers l’orifice avant de le suivre péniblement. L’elfe s’écorcha le bras dans toute sa longueur en tentant de passer entre les planches, et un mince filet de sang se mit à couler le long de sa main. Son corps était endolori et l’utilisation de son souffle l’avait affaibli un petit peu plus, mais il trouva cependant la force de tirer le corps de Lesaonar un peu plus loin. Il se croyait enfin en sécurité, mais ce fut à ce moment qu’il la vit à nouveau.
« Ici, il y a des survivants. »
Sa voix était neutre, ne trahissant aucune émotion. Elle ne ressentait pas la haine que Tebryn aurait pu s’attendre à déceler dans le ton d’un des ennemis de son peuple, mais la voix de la banshee ne laissait pas pour autant paraître la pitié qui aurait animé n’importe qui d’autre. Tout en elle semblait mort : ses yeux, son visage, sa voix. On aurait dit qu’elle ne ressentait rien. Pour celui qui arriva, par contre, c’était tout le contraire. Une panthère à plaques, énorme, venait se surgir derrière la banshee. La créature avait des yeux sauvages animés par la haine. Ses griffes et ses crocs luisaient, et son pelage était maculé de sang. Tebryn fit volte-face et se mit à courir, portant Lesaonar du bout des bras, mais sa tête heurta quelque chose au milieu de nulle part, comme un mur invisible qui se serait dressé devant lui. L’elfe noir tomba à la renverse et se retourna pour voir la panthère et la banshee avancer côte à côte.
« Attendez ! »
Les mains de l’alfar grattèrent le sol pour s’éloigner, mais c’était peine perdue, et il le savait. Il songea un instant à se servir de ses pouvoirs pour se défendre, mais il ne trouva pas son pinceau au fond de sa poche. Tebryn eut alors une idée. Remontant ses doigts le long de sa plaie, il les macula de sang avant de commencer à dessiner un trait droit sur le sol. En soufflant sur le dessin de fortune, l’elfe noir dressa un grand mur de plusieurs mètres qui bloqua le passage, sa matière mêlant des couleurs rouges et noires. Tebryn recula, espérant que sa création ralentirait ses agresseurs assez longtemps pour qu’il puisse fuir avec son frère. Ce dernier semblait d’ailleurs reprendre conscience, au moment où l’elfe entendit un craquement sinistre. La panthère à plaques venait de surgir du mur brisé, dans lequel des fissures s’élargissaient pour venir le mettre à terre. La banshee enjamba la matière sombre d’un pas nonchalant et posa son regard sur le bélua qui lui n’avait d’yeux que pour l’alfar.

Lesaonar ouvrit les yeux et vit son frère s’avancer quelque peu pour venir se placer entre la panthère et lui. La créature blafarde leva sa main et une puissante onde de choc vit vaciller Tebryn qui tomba à genoux, impuissant. Il sentait son heure approcher. Son souffle l’avait épuisé et n’avait suffi qu’à ralentir la panthère pendant quelques secondes. Plus rien ne pourrait venir le sauver. Mais le sort que lui réservait le bélua était pire que ce qu’il pensait.
La panthère s’avança. Ses mouvements étaient secs, comme si elle peinait à retenir sa colère. Sa gueule s’ouvrit grand, et une étrange voix grave retentit, que Tebryn eut du mal à comprendre.
« Où se trouve Vanille Deslyce, alfar ? »
Le bélua marqua une pause, mais pas assez longue pour qu’il puisse répondre.
« Tu l’ignores ? Dommage. Cela voudrait dire que l’on a brûlé ton village pour rien. Ou peut-être qu’au fond nous n’avons que faire de la reine des ondins. Peut-être avons-nous juste une vengeance à assouvir. »
La panthère s’avançait toujours plus, se délectant de chaque mot, prenant un plaisir presque malsain à jouer avec sa proie.
« Dis-moi, qu’est-ce que ça fait de voir ton foyer brûler sous tes yeux ? De sentir la puanteur des corps calcinés de ton peuple ? »
Tebryn aurait voulu essayer de raisonner la créature, mais il savait que c’était peine perdue. L’elfe noir écarta ses bras en signe d’acceptation et ferma les yeux, le visage serein. Mais un ricanement lui fit rouvrir les yeux. La panthère était juste devant lui et elle posa une patte sur son épaule. Un contact presque doux, alors qu’il s’attendait à recevoir un coup de griffe. Mais les projets du bélua étaient bien plus insidieux.
« Tu as l’air de tenir à cet être derrière toi. Regarde le bien… Et maintenant, tues-le. »
Tebryn leva un regard chargé d’incompréhension vers le bélua. C’était son propre frère, comment pouvait-il espérer que…

La panthère à plaques fit deux pas en arrière et regarda le corps de l’alfar changer. Peu à peu, ses bras vinrent se couvrir d’un pelage noir et son visage s’allongea pour venir prendre une forme féline. Ses pupilles s’allongèrent et son corps s’affaissa. Tebryn ne comprenait pas ce qui était à l’œuvre, pas plus qu’il ne comprit pourquoi il s’avançait vers son frère. Lesaonar vit son frère se diriger vers lui. Tebryn voulu hurler, mais aucun son ne sortit de sa bouche mis à part un grognement féroce au moment où il lacéra la gorge de son frère. Immédiatement, la transformation s’estompa. L’elfe noir avait les yeux chargés de larmes et il leva vers le bélua un regard déchirant de désespoir. Une longue plainte s’échappa de la bouche de l’alfar qui ne comprenait pas pourquoi il avait fait ça. La panthère baissa légèrement la tête.
« Contemple la souffrance que les tiens ont infligée à mon peuple, désespères et meurs. »
Tebryn vit la main de la créature blafarde se lever, et son corps se souleva dans les airs. Une profonde étreinte enserra son crâne, comme si une main le tenait par les tempes. Tout son poids pesait sur son cou alors qu’une violente douleur irradiait de chacun de ses os. Quelque chose se brisa à l’arrière de sa nuque et il ne ressentit plus rien. En un éclair, la douleur s’était envolée. L’alfar sentit l’étreinte se resserrer, mais à présent elle ne lui faisait plus mal. Tebryn savoura les dernières secondes de sa vie, puis un voile noir vint tomber sur ses yeux pour toujours.


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Dim 31 Jan 2016, 23:31



Nastée essayait de quitter le parc comme elle le pouvait. Et finalement, elle réussit à trouver une foule de gens. Au début, il n’y en avait que quelques-uns. La réprouvée les avaient suivi par curiosité, ils avaient l’air si pressés. Rapidement, d’autres personnes étaient apparues devant eux. Il y en avait toujours plus. Et aucune d’entre elles ne semblaient heureuses. Avant de se faire absorbée par la foule, la demoiselle demanda à l’un des inconnus ce qu’il se passait. L’homme la regarda une seconde étonné puis lui cria la réponse dessus comme si c’était une évidence. Ce qui était certain, c’était qu’il n’était pas content.

La blonde ne compris pas tout et elle ne retient pas la moitié également. Apparemment, une femme terrible nommée Vanille avait fait régner le mal. Les rois et reines de ce monde n’avaient rien fait pour l’empêcher d’accomplir d’horribles méfaits. Ou si les dirigeants l’avaient fait, c’était tellement inefficace que la pauvre population n’avait remarqué aucun changement positif. Alors les villageois avaient décidé qu’il était temps d’agir et de punir cette sorcière. Son signe distinctif étant sa chevelure de feu, toutes les femmes qui avaient le même attribut physique devait périr. Pour être certain qu’elles ne reviendraient pas, la majorité avait choisi la mort par les flammes en les brulant vive jusqu’aux dernières.

Nastée ne savait pas si c’était vrai ou non. Elle ne savait même pas si tout cela était vraiment nécessaire ou juste une mesure beaucoup trop excessive. La réprouvée ne connaissait rien au monde extérieur en particulier de la classe dirigeante. Une fille comme elle n’avait même pas le droit de penser à de tel être, ce serait terni leur image. Et de toute manière, toutes les horreurs qu’elle subissait était de sa faute et amplement méritée. Au début, la demoiselle ne souhaita pas s’en mêler. Mais Kyle insista pour qu’elle aille aider ces pauvres victimes. Le Sinn était un être très pacifiste. Même s’il avait tué durant son vivant, il ne souhaitait plus que la paix universelle. Voir ce genre d’injustice lui brisait le cœur. Devant la détresse de son ami, la réprouvée ne pouvait pas faire autrement que d’intervenir.

Elle passa à travers la foule à la recherche d’une rousse. Son avancée était pénible. Tout autour d’elle, des cris de haine résonnaient. Elle finit par ne plus entendre la voix de Kyle. Son ami commença même à la perdre de vue à cause de l’endroit bondé. Il s’inquiétait vraiment pour elle… Malheureusement, il ne pouvait plus faire grand-chose. Il regretta même un instant ce qu’il venait de faire. Et il avait raison. Nastée n’entendait que des reproches à l’encontre des rousses. La foule criait haut et fort qu’il fallait toutes les bruler. La pensée que ces sorcières méritaient de mourir s’insinua dans son esprit. La petite volonté du Sinn de les sauver ne résista pas longtemps…

Au bout de cinq minutes, la première victime fit son apparition en tombant juste devant elle. Nastée hésita un instant face à une cible à terre et déjà blessée. Les paroles de Kyle réapparue une dernière fois dans ses pensées…Avant de se faire définitivement recouvrir par les huées de la foule. La blonde s’abaissa lentement au niveau de la sorcière. Cette dernière cru naïvement à une aide de fortune et tendit une main désespérée vers la réprouvée. La main de la demoiselle s’approcha de l’inconnue. Pourtant elle ne saisit pas celle tendue… A la place, elle empoigna fermement le cou de sa victime. Sa deuxième main se resserra également autour de sa victime. Puis elle souleva la rousse.

La villageoise ne méritait probablement pas tout ça. Cette femme était probablement une innocente sans aucun lien, de près ou de loin, avec l’horrible Vanille. D’ailleurs, elle le clama haut et fort. Enfin, aussi fort qu’elle le pouvait avec sa gorge serrée et une tonne de sanglots accompagnés de supplications. Au bout de quelques mètres d’une haie d’honneur malsaine, un bucher apparut. Des femmes étaient déjà en train de bruler. Des hommes avec des fourches les empêchaient de fuir la fournaise. Nastée lança sa prise dans les flammes.

Un cri de douleur s’ajouta aux autres. La rousse se tordit de douleur. Elle n’arrivait pas à se protéger ou à sortir de là. Sa peau commença à roussir comme ses cheveux. Malheureusement, elle n’en avait déjà plus. Son corps commença à se consumer après ses vêtements. L’innocente jeune fille était totalement impuissante. Et Nastée l’observa comme subjuguée. Un petit garçon arriva près d’elle et jeta du bois supplémentaire sur le buché. Des étincelles s’envolèrent dans le ciel. L’enfant clama que c’était bien fait pour elles. D’autres victimes s’ajoutèrent. Devant ce spectacle, la réprouvée se mit à rire sans aucune raison.

Finalement, la blonde quitta la chaleur qu’offrait la proximité du feu. Il y avait aussi une désagréable odeur de viande brulée… Mais cela ne l’affecta pas plus que ça. Nastée repartit en chasse de rousses. Elle finit par en trouver une autre et la ramena de force. Elle souhaita ensuite repartir mais comme elle semblait plus forte qu’un enfant, le petit garçon de tout à leur lui demanda de l’aider avec une buche trop lourde. Pour le bien de la chasse aux sorcières, la réprouvée porta docilement le bois. Tout ce qu’un villageois lui demandait, elle le faisait. Pourquoi ? Simplement parce qu’elle avait été persuadée que ce qu’elle faisait était bien. Qu’en agissant ainsi, elle débarrassait le monde d’autre déchet de la société comme elle. Non, les rousses étaient probablement pire car personne n’avait jamais voulu la bruler vive. Alors si autant de monde souhaitait châtier ces femmes, c’est qu’elles devaient être les plus méchantes, inutiles et indésirable femmes du monde entier. La population avait même autorisé Nastée à les aider. C’était bien une preuve que les rousses ne valaient rien.

Quand Kyle retrouva son divertissement, il ne la reconnut plus. Bien sûr, son amie avait déjà essayé de le tuer. Pourtant, il ne l’avait jamais vu aussi violente. La demoiselle tuait des innocentes. Elle regardait bruler ses pauvres victimes avait un air amuser et satisfait… Le Sinn n’appréciait pas ça du tout. Il s’approcha de Nastée. La blonde était ravie de le revoir. Elle montra fièrement le bucher en lui expliquant ce qu’il se passait. Le garçon se rendit compte qu’elle suivait simplement l’effet de masse. Il fallait qu’il l’éloigne de toute cette agitation. Malheureusement, elle ne voulait pas partir. Elle était vraiment convaincue de pouvoir racheter son existence en le faisant. Cela n’avait aucun rapport avec l’évènement actuel. Tout le monde s’en fichait complètement de la demoiselle tant qu’elle les aidait à tuer leur bouc émissaire du moment. Qu’après cette soirée, ils se retrouveraient tous contre la réprouvée qu’elle était. Le pire était que la concernée ne s’en rendaient même pas compte.

Kyle devait la sortir de là ! Sinon, il ne savait pas s’il pourrait retrouver son divertissement comme avant. La demoiselle risquait de garder des séquelles émotionnelles et il ne le souhaitait pas. Il essaya en vain de la raisonner avec des mots. Alors il lui lança un regard noir mêler à de la déception. Puis il s’en alla. Nastée ne l’avait jamais vu comme ça. Etrangement, elle se sentit très triste de le voir réagir comme ça. Pas contre le Sinn mais contre elle. La réprouvée savait que son ami était triste par sa faute sans vraiment en comprendre la raison. La demoiselle abandonna les rousses pour le suivre. Le garçon était le seul qui se souciait un peu d’elle, son seul compagnon. Elle ne voulait pas le perdre. Du coup, elle voulait sincèrement qu’il lui pardonne. Elle ne savait pas comment alors elle essaya de le rattraper pour le demander.

Nastée le rattrapa enfin en dehors de la foule. Le duo se promena un moment entre les tombent du cimetière. Finalement Kyle essaya une nouvelle fois de lui expliquer que ce qu’elle venait de faire. Malheureusement, la jeune fille ne compris pas. C’était trop compliqué et surtout les effets de la foule l’affectaient toujours. Le Sinn finit par comprendre qu’il lui faudrait beaucoup plus de temps pour lui apprendre les fondamentaux. La réprouvée finie par se morfondre toute seule. Au moins cela n’avait pas changé. Soudain, elle décida de rejoindre les rousses… Le garçon l’en empêcha rapidement. Il la pardonna et elle se sentit un peu mieux. Il continua d’essayer de lui apprendre pendant plusieurs heures au calme…



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- 2 points de force pour Nastée

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 01 Fév 2016, 23:30

Mancinia laissait le vent emporter les cendres qu'elle tenait dans sa main ouverte. Sa mine était sombre en balayant à nouveau du regard ce lieu où se dressait autrefois un village. Cet endroit n'était plus que désolation après avoir été la proie des flammes, certainement au cours des récents événements. Était-ce l'oeuvre des habitants désireux de ne pas laisser leurs biens aux mains de pillards ? Celle des tremblements ? Celle des Démons ayant pris d'assaut leurs vies ? Comment savoir ce qu'il en retournait ? Est-ce que cela lui apporterait quelque chose ? Jamais elle ne le saurait. Dans le silence pesant qui l'entourait, l'Humaine adressa une prière aux Aetheri pour ceux qui avaient péris en ce lieu - mais dont il ne restait même pas les ossements à enterrer. Où était la Justice ? Dans un songe amer, elle renversa sa paume et laissa la poignée de cendre se faire emporter par le vent. La tristesse marquait ses traits alors que rien ne serait plus jamais comme avant. Elles étaient loin les festivités d'Orihime. Comme un rêve agréable qui précédait les ténèbres de la réalité. Levant son regard vers le ciel gris, la demoiselle vit le point sombre qu'était son corbeau se laissait porter par le vent froid. Kamiya était un observateur silencieux, veillant sur les alentours pour éviter une mauvaise surprise à sa maîtresse. Sa présence était rassurante. Elle l'était constamment.

Dans tous les cas, ils se devaient d'être prudents. C'était son choix que de partir en exploration aux alentours du Désert, découvrir l'étendue des dégâts et prendre les nouvelles des habitants - certains se montraient parfois hostiles en sa présence. Mancinia prenait un soin particulier à ne pas se retrouver seule face à une horde démoniaque, mais c'était un lieu relativement paisible. Devait-elle se considérer comme chanceuse ? Tout n'était que dévastation. Face à ce constat affligeant, l'Imprévisible n'était pas sans savoir que les Humains s'en sortaient bien. Utopia était encore debout. Forte de ses blessures passées, la Capitale des Humains tenait en échec les forces démoniaques qui avaient voulues s'abattre sur ses résidents. A n'en point douter, ils étaient plus chanceux que les Béluas qui avaient subis une incursion des Alfars sur leur territoire. De nouvelles guerres venaient de naitre malgré les souffrances de ces dernières semaines. Mancinia avait dû admettre que les rumeurs étaient fondées, Vanille Deslyce était responsable du chaos s'étant abattus sur leurs terres. Elle ne la connaissait que de réputation et celle-ci venait de considérablement se dégradée. La Souveraine avait berné son peuple et essayer d'anéantir le monde. Pourquoi ? Elle ne saurait le dire. Pourrait-elle seulement comprendre la folie qui avait saisi cette femme ? Probablement pas.

Mancinia savait aussi qu'elle avait répondue à l'appel d'une réception où elle se trouvait, celle de Somnium. Elle avait entendu les rumeurs lorsqu'elle y était, mais comment aurait-elle pu seulement faire quoi que ce soit ? Qui était-elle pour tenir tête à une ancienne régente ? Qui était-elle face à la force démesurée qu'on prêtait à Vanille Deslyce ? Cette réception avait été la piqure du poison amère de l'injustice. Depuis quelques temps, tous s'insurgeaient de la révoltante audace de la Sirène. Et l'inaction de leurs souverains. Comme s'ils allaient lui sauter à la gorge sans sommation ! Il était simple de critiquer ou de faire la morale, mais ces multiples surnoms acquis au cours des récents événements ne faisaient pas d'elle une personne dont on destituait la vie aussi simplement. Si l'Humaine comprenait ce mécontentement, elle essayait aussi de se mettre du côté des grands de ce monde : si on y réfléchissait, sans doute était-ce là le plan de cette Vanille ? Créer un peu plus le chaos était quelque chose qui lui correspondrait si bien. Même au sein de son peuple, différentes voix se faisaient entendre : si certains essayaient de se montrer conciliant envers leur dirigeant, les plus virulents comme Shapûr ne comprenaient pas ses inactions et indécisions. Il était un Roi, pas une décoration. Une conversation autour de ce fait la laissait affaiblie mentalement, devant un ami énervé.

Et que dire du discours de Delta ? Il ne laissait pas les coeurs insensibles. Plus que les souverains, une partie de la haine était désormais tournée vers les Aetheri. Les régents inactifs des cieux qui se contentaient de regarder une fois de temps en temps. Elle ne pouvait voir son peuple que s'entredéchirer plus sur ce point. Difficile de croire aux Aetheri lorsque les plus anciens n'avaient pas eu la chance des plus jeunes : celle d'avoir un semblant de civilisation. Son chemin à elle était dédié à Drejtësi. Elle était la Justice, n'est-ce pas ? Aucun doute, elle s'abattrait sur Vanille au moment opportun. Mancinia en était persuadée. Et si ce n'était pas la Justice des Aetheri, ce serait celle des Hommes. Un cri strident déchira le silence ambiant, ce qui fit sursauter la jeune femme. Un véritable supplice semblait étreindre une femme. Se pourrait-il que ce soit une survivante ? Une femme en détresse ? Etait-ce une Humaine aux prises avec les Démons ? Tout et n'importe quoi était possible ! Sans perdre un instant, Mancinia saisit sa lance planté dans le sol et se précipita en direction des exhortations. Elle du traversée le village en ruine et une centaine de mètres facilement avant d'atteindre une sorte de campement en bordure d'une petite forêt. Tout ce qu'elle vit, c'est un groupement d'hommes et de femmes, armés de bâtons ou d'autres objets destinés à se défendre qui s'en prenait violemment à une seule personne.

Laissez cette pauvre demoiselle tranquille ou il vous en cuira !

Mancinia n'avait pas de crainte a osé se mettre entre une foule en colère et une demoiselle, dont le bras était tordu par un colosse. Tous restèrent pantois à son intervention et l'observèrent d'un air surpris. Elle avait déboulée au milieu de cette cacophonie sans savoir de quoi il en retournait et l'Humaine avait le fol espoir que ce serait rapidement réglé. Sans effusion de sang. Elle dressa Nibelungen devant elle, sa lance droite était un rempart alors que Kamiya vint sa poser sur son épaule, tel un sombre avertissement accompagnant ses paroles.

Cette lance est un bienfait de la Déesse de la Justice ! Elle tranchera quiconque va à l'encontre des lois ! Vous...Ou elle. Dites-moi ce qu'il en retourne !

C'était véritablement un ordre. Unies contre sa personne, toutes ces personnes auraient pu lui faire beaucoup de mal, mais elles comprenaient que cette intruse, avec l'aura désagréable des Humains, ne prenait pas conscience de ce qu'elle faisait. Demeurant à une distance respectable de la foule au cas où elle devrait se défendre, Mancinia attendait une réponse ou un geste, le corps tendu et le regard inquisiteur. L'homme qui tenait la demoiselle aux cheveux noirs de jais la laissa à la merci de deux hommes et une femme qui essayait de la maintenir en place. Il fit un pas en sa direction alors qu'elle analysait le lieu. Une plaine derrière elle, une forêt touffue devant elle, des tentes dressées au milieu et des pans de bois qui attendait qu'on l'embrasse.

Humaine ! Nous sommes des personnes respectables et voit ce qu'il reste de notre village ! Nous en avons assez ! Assez, vous entendez ?! Oui ! Assez que les grands de ce monde se complaisent à la débilité enfantine en laissant la responsable de ses crimes se promener le front haut ! Nous la tenons ! Nous sommes sûre que c'est elle !
Je l'ai vu ! dit une adolescente. J'ai vu cette femme avec des cheveux roux ! Elle use de sa magie démoniaque pour changer la couleur de sa chevelure !
C'est un mensonge !
Tu es venu dans notre communauté pour nous détruire !

Des affirmations fusaient de toute part, laissant la ravissante inconnue pantoise. Mancinia ne sut que dire à son tour. Son regard était stupéfait devant tant de bêtise. C'était une chasse aux sorcières ? Toutes les ennemies étaient des femmes à la chevelure semblable à celle de la vipère ? Ils voulaient faire quoi avec ce bûcher, la brûlée vive ? Ce n'était pas vrai, hein ?

Vous êtes fous ? Ce n'est pas la Justice que vous défendez ! Pensez-vous conscience que si vous faites erreur, vous tuez des innocents et que vous ne valez guère mieux que celle que vous avez promis de détruire ?

Le colosse pointa la victime de cette histoire sans pour autant la quitter du regard.

Dans ce cas, l'Humaine ! Approche ici et que ta foutue antimagie dévoile les traits de cette maudite garce ! Nous saurons alors ce quoi il en retourne !
Non ! Ayez pitié !

Mancinia baissa sa lance et fit un pas en sa direction. C'était bien le seul moyen de parvenir à les convaincre. Soit ! La demoiselle déglutit au fur et à mesure qu'elle l'a vit faire ce que le colosse lui demandait.

Vous venez de dire vous-même qu'elle aimait prendre une autre apparence ? Voyons voir si c'est vraiment Vanille...
Non...Non !

Grignotant sa magie au fur et à mesure de sa progression, il n'en fallu pas moins pour que les gens qui la tenaient la jette avec dégoût aux pieds de Mancinia. Laissant entrevoir que ses fins cheveux sombres étaient écarlates. Une magie qui cachait sa nature. Elle releva son visage vers l'Humaine aussi tôt, l'implorant de son regard d'émeraude.

Je... ! hoqueta-t-elle de terreur.
Brûlez-là ! Sorcière !
Monstre ! Tueuses d'Enfants !
Tuez-là ! Tue-là !

Mancinia eu un regard glacial.

Je ne tue personne. Encore moins des innocents.

Le ton de leur interlocutrice était aussi froid que son regard. Tout son être dégageait un semblant de haine. Elle n'eut que des regards consternés comme réponse.

Elle n'est pas Vanille. Elle n'est pas la Dévoreuse.
Et comment diable le saurais-tu ?!
Si elle était Vanille, elle aurait résisté à mon antimagie. C'est femme à une puissance obscène, tout le monde le sait ! Même un aveugle le saurait ! Cette femme craint seulement votre colère et c'est la raison pour laquelle elle à changer la couleur de ses cheveux au lieu de s'enfuir de votre campement !

Ce devait être l'unique raison. C'était aussi simple que stupide.

Je suis Humaine ! affirma-t-elle. Êtes-vous pour autant tous mes ennemis ? Les Sirènes souffrent de la folie de leur ancienne souveraine, Alfars et Démons dansent de leurs mauvaises actions en toute bonne foi ! Eux aussi, ils doivent brûler ? Vanille à berner tout le monde, même son propre peuple ! Croyez-vous qu'elle serait ici, dans cette lande désertique à trembler de peur ?
C'est la faute à qui, alors ?
Tout cela à cause des incapables qui nous dirigent ! Aux Aetheri aveugles et rieurs de nos souffrances !
Je suis d'accord. L'inaction n'était pas une bonne chose, mais si vous commettez une erreur, vous serez aussi victime de la Justice des Aetheri ! C'est ce que vous souhaitez ?

Mancinia avait mentit. Elle n'était pas stupide pour croire qu'ils auraient pitié s'ils apprenaient qu'elle aussi était à Somnium. Si elle soutenait en partie les souverains. Elle n'allait pas prendre ce risque idiot. Et il osa sa dernière remarque.

Les Aetheri n'existent pas.

Et c'en fut terminé. Mancinia voulu répliquer et défendre l'honneur de celle en qui elle croyait, mais la Justice ici était de défendre cette femme d'abord. Que Drejtësi lui pardonne. Elle prit le bras de la femme aux cheveux noir de jais pour la relevée. Elle risqua un regard en arrière.

Je...
Disparais, Sorcière.

Kamiya prenait son envol pour s'assurer que sa maîtresse ne subirait aucun coup retors alors que Mancinia mit sa frêle force dans son action.

Quel est ton nom ?
Je ne suis pas Vanille.
Ce n'était pas ma question.

L'inconnue ne souhaitait pas lui répondre. Ou bien elle n'osait pas ? Elle baissa son visage et son corps fut parcouru de tremblements.

Je...J'ai eu tellement peur... ! Merci !

Regardant droit devant elle en la traînant par le bras tandis qu'elle pleurait, Mancinia ne savait que dire. Les terres du Yin et du Yang perdaient la raison et, le moment venu, elles s'en mordraient les doigts...


2 035 mots

Gains ; Pour Mancinia - 1 Point de Charisme + La Subjectivité de Drejtësi [malus - une trace de brûlure qui commencera sur ses épaules, plus elle l'utilisera, plus cette brûlure se dirigera vers son visage].


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