Résumé:

Les rêves. Un cadeau des cieux, selon Raeden. Il y avait bien évidemment son pendant, le cauchemars, mais l'un valait l'autre, et ils ne pouvaient vivre séparément. Dans les songes, tout était possible, tout pouvait arriver. En partant du principe qu'il n'y avait aucune intrusion extérieure, on était le maître de ce qui se passait. On y puisait courage, force, détermination, réconfort … tout ce dont on avait besoin pour continuer a avancer dans la vie de tous les jours. L'Homme-ours accueillait à bras ouvert le sommeil tous les soirs et tout ce qu'il pouvait lui apporter. Cette fois-ci, cependant, ce fut une situation qu'il n'avait pas prévu qui se produisit. Son rêve le transporta à Somnium. Pourquoi ? Il n'en savait rien. En fait, il n'était même pas au courant qu'une réception était organisée en ces lieux. Il avait raté beaucoup de chose lors e son emprisonnement dans ce lieu inconnu et il n'était pas encore totalement au fait des derniers événements et rebondissements de situation.

C'est donc totalement par surprise que l'Enfant de Phoebe se réveilla chez les Génies. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas mit les pieds ici. Il n'avait vraiment aucune idée de pourquoi ses rêves l'avaient emmené en un tel lieu. Il ne savait pas non plus ce qui était en train de s'y passer. Tout ce qu'il pouvait noter, c'était qu'il y avait une réunion. Des festivités peut être. En quelle honneur ? Un mystère. Mais maintenant qu'il était là, il n'avait pas vraiment d'autres choix que de se méler à la populasse. Silencieusement, habillé simplement, un manteau à col, une chemise blanche et un pantalon noir, il commença à vagabonder dans la place. Il tentait en fait d'essayer d'apprendre un peu ce qui se passait ici, mais les brides de conversation qu'il entendait n'éclairaient pas plus sa lanterne. Finalement, il gagna lentement les tables du buffet. C'était toujours un endroit incontournable dans une cérémonie. A croire que les gens ne viendraient pas si une telle activité n'était pas proposée à leur égard.

Alors qu'il était prêt d'une table, son regard balayant les lieux, il tomba sur une jeune femme aux cheveux blancs, seule à sa table. C'était à peine si elle regardait autour d'elle pendant qu'elle grignotait quelques amuses-gueules. Lentement mais surement, le Bélua s'approcha d'elle, montrant d'un signe de tête, la chaise vide à ses côtés.

Puis-je me joindre à vous?

En fait, sans vraiment attendre une réponse de la jeune femme, il tira la chaise à lui pour y prendre place, attrapant un amuse-gueule qu'il avala d'une quichenotte.

Tout va bien ? Vous semblez un peu perdue dans vos pensées. … Pourtant … il semble y avoir pas mal de chose à observer et à attendre ici.

Il se tut un instant, ses yeux parcourant de nouveau la salle et la foule pour essayer de voir s'il repérait des gens présents qu'il connaissait. Pour le moment, d'où il était en tout cas, aucun visage ne lui semblait familier. Il reporta donc son attention sur sa voisine de table.

D'ailleurs … Est-ce que vous pourriez me dire pour quelle occasion est organisé tout ceci ? J'avoue que ma venue à Somnium n'était pas prévu et que je suis un peu … perdu, même si un peu de piment ne peut pas faire de mal.

résumé:

Résumer:

Lilith sursauta lorsqu'une voix d'homme s'éleva. L'Ange tourna la tête vers lui, ses yeux rencontrant ceux d'un blond qui ne semblait pas lui vouloir de mal. Seulement, il l'avait vu et la chose n'était pas pour la rassurer ou lui plaire. Elle avait encore beaucoup de travail si elle voulait réussir à être efficace. Elle manquait furieusement d'habileté dans la matière et pensait véritablement à se faire entraîner par quelqu'un qui saurait faire d'elle une personne aussi discrète et agile qu'un chat. En attendant, elle sourit, bonne joueuse. « Je suppose... » dit-elle sans trop s'avancer. Il valait sans doute mieux qu'elle garde son petit secret bien au chaud au fond de son esprit. Cela ne regardait pas cet homme après tout de savoir qu'elle ne conservait rien en sa possession et vendait absolument tout ce qu'elle volait pour les personnes dans le besoin. Il devait ne pas être intéressé par ce genre de considérations. Elle ne le connaissait même pas... Pourtant, elle avait envie de se livrer, simplement pour que le poids qui trônait fièrement sur ses épaules s'allège légèrement. Ce n'était pas sage, elle en avait conscience mais... « Je... ». Elle s'arrêta, le fixant un peu plus. Devait-elle lui avouer son prénom ? C'était toujours compliqué parce que, même si elle utilisait Lilith, ce n'était pas sa véritable identité. « Pour moi c'est un peu compliqué à dire vrai... ». Lilith était son pseudonyme de Génie. Elle l'avait conservé une fois Ange, et aussi parce qu'elle avait passé des siècles sans doute sans se rappeler de son véritable prénom, mais elle se demandait si c'était vraiment honnête de se présenter de la sorte. « Vous pourriez m'appeler la voleuse de bracelet... qu'en dîtes-vous ? ». Elle sourit, se faisant un peu mystérieuse. En vérité, elle se sentait plutôt seule, légèrement nostalgique des années où elle n'avait ni occupation véritable ni responsabilité. « J'espère que vous n'allez pas me dénoncer... » fit-elle alors, plus par jeu que par réelle crainte qu'il le fasse. Néanmoins, il lui faudrait être prudente car elle ne savait rien de lui. Si cela se trouvait, il avait déjà prévenu les personnes responsables de la sécurité et lui faisait la conversation le temps pour ces dernières de s'organiser. Et puis, quelle certitude avait-elle sur ce qu'il était ? Elle avait des ennemis et, bien qu'elle n'en soit pas encore au stade de la paranoïa, elle ne pouvait faire preuve de naïveté. Regardant à droite et à gauche comme si elle cherchait quelque chose, elle plaça ses mains derrière son dos, faisant apparaître une paire de menottes qu'elle lia à l'un de ses poignets. Semblant soudain intéressée par quelque chose qui se passait plus loin, elle fit un mouvement qu'elle voulait rapide en direction du poignet de Devaraj, nouant le second bracelet.

« Je suis désolée mais je n'ai aucune idée de qui vous êtes... Vous me semblez être un homme bien mais... je n'en ai pas la certitude. ». D'accord, lier cet individu à elle n'était peut-être pas la meilleure idée du monde quand il pouvait s'avérer potentiellement dangereux. « Mon précédent maître semblait être un homme bien aussi mais il régnait sur l'Enfer. ». C'était grâce à elle, aux différents vœux qu'il lui avait fait. Elle l'avait voulu aussi mais le fait est qu'il avait totalement disparu du jour au lendemain et que la situation ne lui avait pas plu. Il était mort, puisque le lien avait été brisé, mais cela n'empêchait pas, qu'aujourd'hui,  elle se retrouvait avec des Démons sur le dos, d'autant plus prêts à la tuer puisqu'elle était devenue un Ange. Certains pensaient qu'elle avait trahi l'ancien Souverain, d'autres qu'elle lui était restée fidèle, et puisqu'ils soutenaient à présent Gaïa, souhaitaient la faire disparaître. Heureusement qu'elle n'était pas très importante dans la hiérarchie angélique, sinon son calvaire aurait été bien pire.

Après un moment, Lilith finit par soupirer. Elle était ridicule à se méfier de lui comme s'il s'agissait de la Vaakum. « Pardon... Je vais nous détacher. Ça doit être le manque de sommeil. Je n'ai toujours pas assimilé ce besoin et je deviens irritable quand je ne dors pas... ». Ulrick serait furieux de la voir dans cet état. « Je vais nous détacher... ». répéta-t-elle. Sauf que, bien évidemment, plus talentueuse pour se faire des idées que pour pratiquer la magie, elle n'avait pas fait apparaître la clef. « Hum... en fait... » commença-t-elle. Il était évident dans le ton de sa voix qu'elle n'avait pas les clefs et puisque les menottes étaient réputées incassables, même par le grand Orishala lui-même, ils allaient devoir se supporter jusqu'à ce que la jeune femme retrouve assez de puissance pour faire apparaître les clefs, ce qui, dans son état de fatigue, relevait un peu de l'utopie.

792 mots

Spoiler:

Edwina posa sa coupe de champagne sur le plateau d'un domestique puis en reprit deux, en tendant de nouveau une à Lord. C'était amusant mais depuis qu'elle avait pris un peu plus confiance en elle, depuis qu'elle n'arrêtait pas de se répéter qu'il ne ferait que cracher son venin sans la mordre, elle le trouvait... attendrissant. Il lui faisait peur, bien entendu, mais elle le plaignait d'être aussi ravagé par le mal. « Si ce n'est que mon essence qui vous dérange, sachez que le sentiment est partagé. ». Seulement, il ne dut pas l'entendre car sa dernière phrase ne trouva nulle fin. Il partait dans des paroles qui n'avaient rien à voir avec elle et l'Ultimage se demanda un instant s'il n'était pas totalement fou. Quand Edwina réalisa qu'il parlait de Vanille, elle but sa coupe d'une traite. Elle en aurait d'autant plus besoin. Cette femme était totalement folle de venir ici. La Magicienne s'étonna d'ailleurs que personne ne semble troublé de la voir, à croire qu'ils étaient tous atteints d'amnésie. Elle attendit, laissant Lord bavarder avec cette dernière. Il ne semblait pas vouloir l'attaquer, ce qui la fit rire. La jeune femme ne savait pas qui blâmer, Vanille ou Lord ? Entre les deux souverains maléfiques, elle possédait un choix bien difficile à faire. Elle se demanda même si ignorer totalement l'ancienne Reine ne la blesserait pas plus que de lui apporter une quelconque manifestation de haine. Cela dit, en écoutant les paroles de l'Ondine, elle finit par sourire. Posant de nouveau sa coupe sur un plateau, elle en reprit deux, tendant la deuxième à Lord comme si c'était devenu une habitude. Le serveur, lui, quand il reconnut Vanille, partit à toutes jambes. Il ne courrait pas mais son pas laissait penser qu'il aurait souhaité se trouver n'importe où sauf ici. « Vous savez, je pense que chacun possède forcément chaussure à son pied. On pourrait se poser la question pour vous également. Il faudrait être fou pour prétendre à vous épouser... ». Elle rit, se moquant de Lord au passage. « Et fou pour ne pas chercher à vous tuer... ». Edwina regarda encore aux alentours. Personne ne bougeait. Elle haussa les épaules, un peu éméchée. « Je pense que l'on vit dans un monde de fous. ». Elle fit signe à un autre serveur tout en vidant son verre. Celui-ci ne voulut pas approcher donc la jeune femme alla à lui. Edwina avait chaud mais face à une telle situation, le mieux était d'oublier. Elle prit de nouveau deux coupes et en rapporta une à Lord. « Après tout, ce n'est pas moi qui ai pris une déculotté. Je me ris un peu de vous intérieurement à vrai dire... ». Ce n'était plus vraiment intérieur à présent. « Pourquoi vous n'essayez pas de la tuer ? Après tout ce qu'elle vous a fait. Et elle continue de vous rabaisser en plus. Êtes-vous sûr d'être si maléfique ? ». Elle rit, semblant réfléchir. « Oui vous l'êtes... sinon vous accepteriez de m'épouser. Logique. ». Elle délirait un peu. « Je me demande ce que ça donnerait si vous étiez tous les deux bénéfiques... Ce serait ça la solution, vous transformer... ». Elle tourna son regard vers Lord. « Moi j'aime bien fréquenter Lord. Je trouve que c'est... exotique. Seulement parfois je me dis que je devrais le tuer... ou pas. Je ne sais pas trop. ». Ce n'était pas vraiment sa fonction que de tuer les autres Souverains. « Si je fais ça, je crains que son trône m'appartienne ensuite... Et puis, je préférerai vraiment le rendre gentil... Vous imaginez ? ». C'était inimaginable.

Cela dit, la magie d'Edwina aimait particulièrement ce type de défi. Ivre, la jeune femme devenait bien plus puissante que lorsqu'elle avait toute sa tête. Les barrières qu'elle se mettait à elle même, son trop grand sens des responsabilités, toutes ces choses étaient totalement annihilées pour faire place à une facette plus sauvage et indomptable de sa personnalité, une facette qui n'avait pas peur de tuer tout un banquet, par exemple. Elle n'avait certes pas conscience de sa puissance, mais dans son état d'ébriété, elle n'avait qu'à y penser pour que ça se produise. L'un des fragments du cristal maître qu'elle possédait apparut et de ce dernier sortit une vague de puissance magique qui toucha Lord, se répercutant un peu vers Vanille également. « Hum... » fit-elle en tanguant dangereusement.

737 mots

Spoiler:

résumer:

Résumé:

La jeune femme n'avait apparemment rien contre le fait qu'il s'installe à ses côtés. Par contre, il ne put s'empêcher de lui envoyer un regard surpris quand elle précisa que la chaise n'avait certainement attendu que lui. Etait-ce elle – la femme, pas la chaise – qui l'avait fait venir ici, à Somnium, pour une raison qui lui était inconnue ? Apparemment pas, à en croire la façon dont elle se comportait avec lui et comment elle lui répondait. Le mystère quant à sa présence ici restait donc toujours entier. Tant pis. Il finirait bien par comprendre à un moment ou à un autre, au cours de la soirée. Et puis, vu qu'il était ici, autant en profiter. Ce n'était pas non plus comme s'il pouvait repartir tout de suite sur un claquement de doigts. Observant la foule, la cérémonie, les lieux, Raeden écoutait sa compagne d'un soir lui répondre. Il n'arrivait pas à savoir s'il l'avait dérangé dans ses réflexions ou pas mais en tout cas, si c'était vrai, elle ne paraissait pas vouloir lui en tenir rigueur. Sinon, pourquoi aurait-elle accepté qu'il s’assoit à côté d'elle et qu'il lui fasse la conversation. Peut être par politesse, mais l'homme n'y croyait pas vraiment.

C'était donc une fête en l'honneur de Somnium et de sa renaissance. Le Bélua avait brièvement entendu parlé des Mord'th qui s'étaient présentées sur diverses places de villages pour convier les gens à une cérémonie, mais il n'avait pas réellement cherché à en apprendre plus, occupé qu'il été par la préparation de la forge et de l'école. Après tout, il n'était qu'un homme, il ne pouvait pas se rendre partout. D'accord, il était capable de faire des illusions et des hologrammes de lui, mais ce n'était pas suffisant et assez puissant sur de telles distances. Et puis, il ne voyait pas non plus l'utilité d'être sur tous les fronts. Après tout, il n'était pas roi, ni même émissaire ou représentant gradé de sa race ou d'une quelconque autorité. Peut être qu'un jour cela viendrait, mais pour le moment, il ne cherchait pas plus que cela à grimper les échelons, faisant les choses simplement à son rythme, en douceur. Et puis, il avait certaines affaires à régler et des apprentissages à faire avant de réellement pouvoir se considérer comme un bélua, enfin, selon lui.

La jeune femme se présenta sous le nom de Lysis et lui explica la raison de sa présence ici. Apparemment, elle attendait quelqu'un. Il ne savait pas si l'adjectif « important » faisait référence à une personne de haut rang ou à quelqu'un cher à son cœur, mais il garda le silence là dessus. Pourquoi remuer le couteau dans la plaie alors que cette personne ne s'était pas pointée ? Il reporta son regard sur elle, sentant des yeux posés sur lui. Il réfléchit quelques secondes à la question qu'elle venait de lui poser avant de lui répondre.

Enchanté de vous rencontrer Lysis. Je m'appelle Raeden. Je dirai que c'est une coïncidence dans le fait que je n'avais pas prévu de venir. Mais en même temps, quelque chose me pousse à me dire qu'il y a une bonne raison à ma présence ici ce soir et que je ne la connais juste pas encore. Peut être quelqu'un souhaitait me rencontrer ou bien les Aetheri ont-ils jugé que ma présence était requise, pour apprendre ou observer une situation qui me serait nécessaire plus tard … ou jamais …. Allons savoir avec les dieux.

Il prit une gorgée d'eau avant de reprendre.

J'espère que votre rendez-vous n'était pas urgent ou d'une situation capitale. A moins que votre homme ne soit quelque part dans la salle et qu'il vous cherche. On peut facilement se perdre au milieu de la foule.

résumé:

Kaahl discutait avec les convives depuis quelques temps. Il essayait d'apprendre des choses mais n'obtenait que très peu d'informations. Petit à petit, néanmoins, il avait réussi à en savoir plus. Apparemment, le message avait été énoncé dans toutes les cités du monde, ce qui expliquait le nombre important d'individus qui se trouvaient ici. Le Sorcier finit par prendre une coupe de champagne. Il conservait des traits enfantins mais, de jour en jour, ces derniers se transformaient. Bientôt, il deviendrait un homme, ce qui ne l'arrangeait d'ailleurs pas forcément. Une bouille enfantine était toujours un avantage considérable lorsque l'on souhaitait manipuler autrui. Seulement, on l'avait prévenu depuis qu'il était petit : plus la magie noire s'emparerait de lui, moins il pourrait être mignon au naturel.

« Vous pensez donc qu'il s'agit d'un complot ? »

Il but une gorgée de l'alcool. Son père n'était sans doute plus de ce monde mais s'il l'avait vu faire, cela ne lui aurait très certainement posé aucun problème. Son interlocutrice, elle, avait déjà quelques verres dans le nez, ce qui déliait sa langue. Il ne la connaissait pas et elle ne semblait pas faire partie de la haute société. Seulement, parfois, les serviteurs en savaient bien plus que leurs maîtres. Il suffisait de savoir écouter.

« Très certainement ! Sinon pourquoi nous serions tous réunis ici ? A mon avis, on a surtout eu envie de nous faire oublier tout ce qu'il s'est passé ! Soit c'est pour nous faire une fausse peur et nous rassurer, soit c'est plus pour... en fait je ne sais pas trop. Je me dis que ça peut être un piège ou une farce. »

Kaahl se dit qu'il n'obtiendrait rien de cette femme. Elle ne savait pas ce qu'elle disait et ça s'entendait quand elle parlait. Ses idées n'étaient pas claires. Elle continuait cependant dans un discours tout à fait incohérent, aimant visiblement qu'on l'écoute. Peut-être même était-ce simplement le fait de s'écouter parler qui la séduisait.

« Regardez... Nous sommes ici, nous avons tous accouru comme des petits chiens bien obéissants, et pourquoi ? Parce que des espèces d'hommes de fumée nous ont dit de venir. Si ce n'est pas la preuve que nous sommes formatés par la société et les rois pour leur obéir au doigt et à l’œil... Ça se trouve, nous allons tous mourir ici. »

L'adolescent n'écoutait plus depuis quelques temps. Ce n'était pas idiot mais pourquoi parler de choses contre lesquelles on ne pouvait de toute façon pas lutter ? A quoi servait de critiquer les souverains si c'était juste pour rester bien sagement dans sa chaumière. Le Sorcier n'était pas de ceux qui parlait encore et encore, sans jamais s'arrêter. Il préférait agir, prudemment, mais agir. Ses yeux ne tardèrent pas à se poser sur Lord en personne. Peut-être qu'il pourrait savoir pour son père. C'était une occasion en or même si l'idée de se retrouver en face de son roi en personne avait de quoi lui mettre la chair de poule. Il s'avança cependant, délaissant complètement la femme qui continua de discuter un temps avant de se rendre compte qu'il n'était plus là.

Au fur et à mesure de sa marche, le doute s'immisça dans son esprit, surtout lorsqu'il se rendit compte que Lord n'était pas tout seul, qu'il y avait deux femmes en sa compagnie, et pas des moindres. Peut-être se ferait-il écorché pour oser les interrompre. C'était d'ailleurs sans doute la première fois de son existence qu'il se sentait aussi misérable devant des individus. Son père dégageait quelque chose de fort qui l'avait toujours contraint à lui obéir, mais à cet instant, il n'était plus sûr de rien. Son existence semblait être une araignée que l'on aurait écrasé sans aucune pitié. Il était néanmoins trop tard pour reculer. Même s'il était jeune, il n'était pas non plus n'importe quel garçon sorti de n'importe où. Il ferma les yeux une seconde, prit une grande inspiration puis coupa ce qui semblait être déjà un silence.

« Bonsoir. Je ne tiens guère à vous retenir très longtemps. .

Il s'inclina poliment. Il voulut éviter de saluer l'Ultimage mais son désir ne demeura qu'une fraction de seconde. Poser les yeux sur elle lui fit baisser instantanément la tête. Il était surpris de voir Vanille et bien qu'il partage sans doute le mépris et la haine que la population mondiale avait à son égard, il était également fasciné par son œuvre et sa beauté. Il ne ferait cependant pas l'outrage de l'admirer ouvertement devant l'Empereur Noir.

« Je suis le fils de Ser Paiberym. Mon père a disparu depuis un certain temps et j'aimerai savoir ce qu'il en est. J'ai entendu bien des versions alors... j'aimerai au moins m'enlever de l'esprit qu'il puisse être un traître à notre peuple... »

Il était incapable de regarder qui que ce soit dans les yeux. Fixer le sol était sa seule option, la seule possibilité pour lui de se concentrer sur les mots qui sortaient de sa bouche. N'ayant aucune idée de ce qu'il s'était passé juste avant, il attendit simplement que quelqu'un daigne lui répondre. Il n'était pas sûr d'obtenir quoi que ce soit mais il aurait essayé.

Spoiler: