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 Ton pire cauchemar | Quête solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
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Miles Köerta
Mar 15 Déc 2015, 04:53

Ton pire cauchemar
❧ Suite de La Coupe des Nations, entre rêve et réalité
« Une chute infinie… »

Ton pire cauchemar | Quête solo Solo10

Et je crus que tout se terminerait dans cette chute.

Je me sentais léger, comme ces plumes diaphanes qui se laissaient prendre entre les mailles du vent. Leurs couleurs chatoyaient sous les rayons du soleil, leur duvet laissant des trouées de lumière sur mon visage, sur les nuages, dans le firmament tout entier… La chute ne m’apparaissait pas effrayante, loin d’être terrifiante. Au contraire, je ressentais comme un poids se soustraire de mes épaules, des ailes me pousser dans le dos, comme si toute cette souffrance qui m’avait habité s’était volatilisée, emportée derrière moi, s’apaisant entre les bras aimants de mes parents. Ils seraient toujours là pour moi, m’avaient-ils promis. Ils resteraient à tout jamais à mes côtés, peu importe les frontières qui nous séparaient, les conditions qui nous éloignaient. Je n’avais plus à me retourner, à constamment porter un regard rempli de regret sur le passé; à ce stade, il me suffisait d’avancer, de laisser mes angoisses de côté, et de ne jamais arrêter d’avancer. Jamais. Père et Mère avaient vécu heureux et mourir restaient inévitable pour les mortels comme nous. Si ce n’était pas hier, aujourd’hui, ils seraient morts demain de toute façon.

Même s’ils s’étaient dit que l’heure était venue trop tôt, ils ne regrettaient pas leur vie passée chez les vivants. Je n’avais pas eu besoin de leur poser la question: il fallait seulement plonger notre regard dans leurs yeux pour comprendre ce qu’ils ressentaient au plus profond d’eux. Ils étaient heureux; déçus, certes, de ne pas avoir pu vivre un peu plus, de ne pas avoir pu consumer au maximum leur existence, mais ils restaient heureux et fiers de leur choix. C’était une pensée, une certitude qui m’était devenue implacable en les observant. Je pouvais donc partir le cœur léger, non? Rejoindre ceux que j’avais laissés dans la réalité. Depuis trop longtemps je m’étais attaché au passé, enfermé dans cette idée que je n’aurais plus personne au monde s’ils venaient à disparaître; mes parents, représentation de tout un Univers, le mien en somme. Cependant, j’avais bien des liens qui me rattachaient toujours sur ce sol, il y avait bien des gens qui comptaient pour moi et qui m’attendaient de l’autre côté de ce monde. Je ne pouvais pas partir rejoindre Père et Mère. Pas pour l’instant. Ma présence, j’en étais certaine, était encore réclamée sur ces Terres. J’avais un but, j’avais un autre espoir: vivre le plus longtemps que je pouvais vivre; vivre pour ceux que j’aimais. Voilà ma mission. Et cette fois-ci, je ne faillirais pas. Plus jamais.

Un sentiment de liberté euphorique grisait chaque fragment de mon être. Léger, autant de corps que d’esprit, je trouvais une certaine sérénité dans le souffle du vent, dans le bleu azur du firmament et la douceur des nuages flottants. Tout était si sublime en ce lieu, les plumes valsant dans le paysage, m’enveloppant du duvet soyeux et doux de leurs filaments. Un large sourire fendait mon visage en deux, irradiant par lui seul la satisfaction sublime qui me prenait soudainement. Cette rencontre avec mes parents m’avait permis de réfléchir sur mes actions passées, sur tout ce que j’avais pu faire contre la volonté de Père. Maintenant, je comprenais. Ça m’irritait d’avoir compris la portée de mes actes seulement une fois ce dernier ayant donné son âme à la Mort. J’aurais voulu lui montrer, j’aurais voulu lui prouver ma maturité avant qu’il ne me quitte, mais j’étais trop aveugle, trop obstiné par cette chimère que je n’avais cessé de chercher. Évidemment, je n’étais jamais parvenu à la trouver… Et je me rendais compte à quel point ce Miles-là n’était pas moi, qu’il ne l’avait jamais été.

J’étais Miles, celui qui vole de ses propres ailes, celui qui vit selon ses propres règles, selon le crédo de la Libertae. Alors qui était cet individu avec qui j’avais partagé mon corps durant ces deux dernières années, celui qui s’était laissé enchaîner par la douleur, par la peur, par une solitude qui n’existait que dans son esprit chamboulé? Un étranger: ce Miles-là était un étranger. Peut-être s’était-il égaré, peut-être s’était-il bouché, intolérant des réponses, de la réalité, qui se profilait devant lui… Mais maintenant, j’avais ouvert les yeux. Je n’allais plus les fermer par caprice; je n’allais plus me boucher les oreilles par peur d’entendre ce que je ne voulais pas entendre. J’allais de l’avant, de l’avant, toujours de l’avant. J’allais tendre la main à celui que j’avais été, celui qui s’était perdu, celui que j’avais blessé, torturé, pour le relever et lui montrer le chemin qu’il fallait prendre dorénavant. Père et Mère m’avait tracé ce chemin pour que je puisse l’emprunter; à mon tour, j’allais l’emprunter pour le guider et pour ne plus qu’il s’égare dans ce monde, beaucoup trop vaste et trop grand, pour le petit être qu’il était et qu’il sera, probablement, toujours…

Soudainement, il eut un coup de vent.
Un vent glacial et mordant qui me prit par le collet et qui semblait m’oppresser contre l’air, contre un corps immatériel. Se collant à moi, posant sa poigne glacée sur ma nuque, je le sentais lécher ma joue, se délecter de la panique grandissante qui s’éveillait en moi et laquelle il se rassasiait avec joie. Que se passait-il? Il y avait encore dix secondes, je volais avec les plumes autour de moi, je faisais partit intégrante du ciel et des nuages et à présent, comme si l’on voulait me virer bien fait vite fait de ce monde, je sentais comme une présence, un sentiment néfaste, mauvais, cruel, me demander de quitter cet endroit. Angoissé, je me recroquevillais dans ma chute. Je ne comprenais pas. Qu’est-ce qui m’arrivait tout à coup? Je me sentais aussi lourd que du plomb, aussi vide qu’une coquille de papillon. Je chutais et je chutais et je chutais, sans fin, sans point. Elle me semblait éternelle. Je ne voyais pas une ligne d’horizon, une ligne de terre, je ne saisissais pas là où se terminait le ciel et commençait la Terre. La plume coincée entre mes doigts, je descendais comme un boulet sans rencontrer d’obstacle. Et cette présence, toujours aussi froide dans mon dos.

Je fermais les yeux quelques secondes et aussitôt, la plume que je tenais avec force dans le creux de mes mains s’échappa pour se mêler au reste des plumes qui valsaient dans le firmament. Je la fixais s’éloigner, paniqué, tendant rapidement ma main pour la rattraper, mais elle s’enfuyait. Finalement, je la perdis de vue, ma plume s’intégrant à la danse de ses consœurs avec la même fluidité, la même légèreté que ces dernières. J’écarquillais les yeux, un désespoir sans nom m’envahissant soudainement. Qu’est-ce que je faisais maintenant? Qu’est-ce que je pouvais faire? Je tombais sans pouvoir m’arrêter, je sentais que l’on voulait m’expulser et à présent, la plume, la clé de ma rédemption, s’était échappée. Je me mis à regarder le ciel en contrebas. Les nuages filaient rapidement à côté de moi. La couleur joyeuse, calme, sereine du ciel s’altérait brusquement dans une immonde couleur de rouille, comme un coucher de soleil qui, pourtant, ne présageait rien de bon. Je déglutis, faisant fi de la froideur que je sentais peser sur mes épaules. J’avais dit que je ne reculerais pas, que je ne rebrousserais plus jamais chemin. Aller Miles. Va voir ce qui se trame ici. C’est un rêve, ça reste un rêve. Et tu es maître de ce dernier. À peine ces quelques réflexions songées, j’aperçus soudainement une forme sibylline se dessiner juste en bas de moi. Plus je me rapprochais de cette forme irrégulière, imprécise, et plus ma chute s’accélérait, tant qu’après un certain temps, je poussais un cri de terreur. La vitesse soulevait brutalement mon cœur, j’avais la nausée et un nouveau cri, retenu depuis peu, s’échappa de ma bouche dans un grand fracas qui me brûla la gorge.

J’avais peur. Cette forme en bas me faisait peur. Même si j’avais pris suffisamment de courage pour me jeter devant elle et l’affronter, je ne pouvais empêcher mes instincts primaires de prendre le dessus et de me faire sentir impuissant, vulnérable, face à cette entité aux contours sombres et obscurs. Il émanait d’elle des ténèbres que je ne souhaitais pas battre de front, mais ma conscience me disait qu’il fallait que je me jette à elle, que j’explore cette profondeur infinie qui s’étendait sous moi. De plus en plus large, de plus en plus longue, la forme indistincte que je voyais depuis peu se précisa comme étant une porte au relief acéré, tranchant et menaçant. La présence glaciale se tenait toujours auprès de moi; je la sentais comme l’on pouvait sentir une main posée sur son épaule. Mais malgré ma peur, mon angoisse de plus en plus retentissante, je savais que je n’avais pas à revenir en arrière. Père et Mère veillaient sur moi. Ils me l’avaient promis. Ils m’avaient promis qu’ils seraient toujours là pour moi. Je devais leur faire confiance, leur prouver que j’agissais, à présent, sans regret. Peut-être était-ce une autre épreuve de la Coupe des Nations? Si c’était le cas, alors je l’affronterais. Encore et encore et encore. Jusqu’à ce que je sorte de ce cycle infernal par mes propres moyens!

« Aller, Miles. Même si ce qu’il y a de l’autre côté de cette porte est terrible, tu as déjà vu pire, tu as déjà combattu pire. Tu seras capable. Vas-y. Fonce! »

La porte en-dessous de moi s’ouvrit dans un ignoble bruit de fer rouillé. La présence glaciale s’échappa soudainement, me relâcha et, comme si l’on venait de me pousser, je partis comme une fusée dans la bouche béante et noire de la porte. Quelques secondes lui suffirent pour m’engloutir.

Il faisait un noir d’encre, de corbeau, de ténèbres…
S’il devait exister un néant, cet endroit s’y rapprocherait à tous les niveaux. Je ne me sentais plus chuter, mais je flottais toujours dans ce monde immatériel où rien, pas même la lumière, réussissait à  percer ses voiles. C’était un noir profond, insondable. Je n’étais même pas en mesure de savoir si j’avais bien les yeux ouverts ou s’ils étaient fermés tant je n’y voyais rien. Que devais-je faire à présent? Bouger? Avancer? Rester sur place? Il n’y avait pourtant aucun bas, aucun haut; le gauche et le droit se mêlait aux ombres oppressantes du milieu. Je réfléchis quelques minutes, songeant finalement que je devrais avancer. Si je veux venir à bout de cette épreuve, autant me jeter dans la gueule du loup. Je ne saurais dire comment je me propulsais vers l’avant. En nageant ou plutôt en marchant? Dans les deux cas, je finis bel et bien par me mouvoir. Je ne pourrais appeler ceci de l’exploration, mais c’est bien ce que je faisais. J’explorais cet environnement qui se perdait dans l’encre, y cherchant une sortie qui me mènerait vers la réalité. Sur quoi allais-je tomber? Avec qui devrais-je me justifier?


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Miles Köerta
Mar 15 Déc 2015, 04:55

Ton pire cauchemar
« Une chute infinie… »

Ton pire cauchemar | Quête solo Solo_110


Marchant, volant, nageant – ce qui vous plaira – durant une dizaine de minutes encore, je finis par remarquer une porte au-dessus de moi, comme si une cave se trouvait dans ce vide infini. Je m’approchais de l’embrasure, tâtant à l’aide de mes doigts le bois dans lequel il était construit. Il s’effritait sous ma caresse et aussitôt, je n’osais plus y toucher, de peur qu’elle s’effondre sur moi peut-être. Mais voyant qu’elle tenait bon, j’approchais ma main du bois avant de pousser de toutes mes forces dessus. La porte de ce qui ressemblait à une cave s’ouvrit dans un grincement strident et aigu, qui fit s’entrechoquer mes dents l’une contre l’autre. Un escalier, alors, se déplia pour s’échoir juste devant moi. Intrigué, je me mis à l’escalader. Les marches étaient solides, elles semblaient bien réelles sous mon poids. Avec un peu plus d’assurance, je les montais plus rapidement jusqu’à me retrouver dans une large pièce au plafond bas. Où est-ce que je me trouve?

Soudainement, une secousse me prit par surprise, faisant trembler l’entièreté de mon corps. J’étais pris de convulsions, d’agitations et, sans crier gare, une douleur sans nom s’étendit à tout mon être. Je poussais un hurlement déchirant, me prenant la poitrine à deux bras pour tenter de freiner la ponctuation intense de la souffrance. Je fermais les yeux, m’effondrant au sol, en petite boule vulnérable, tandis que mon corps, convulsif, me faisait souffrir le martyr. Qu’est-ce qui m’arrive? Qu’est-ce qui m’arrive? Un nouveau hurlement me déchira la poitrine et brusquement, aussi soudainement qu’elle était apparue, la douleur s’évapora, me laissant pantelant, comme une vulgaire marionnette désarticulée sur le sol. Paniqué, j’ouvris les yeux, hagard, avant de me relever doucement. Mais en me redressant, je constatais que le plafond au-dessus de ma tête était beaucoup plus haut. Je regardais mon corps et, avec surprise, je remarquais que je flottais, littéralement, dans mes vêtements. Mes yeux s’agrandirent, épouvantés. Comment se faisait-il que mes vêtements se soient autant élargis? Ou…  

« Non… C’est moi qui ai rapetissé… »

Je me mis à examiner mes mains, à toucher les lignes de mon visage et reconnu, finalement, que mes traits n’étaient plus les mêmes. Du moins, pas exactement. J’avais un nez, des oreilles et une bouche beaucoup plus petits; mes bras et mes jambes s’étaient raccourcis et la fine musculature que je m’étais bâti depuis quelques années avait totalement disparu. Oui, ça ne faisait plus aucun doute: j’avais vraiment rajeunit.

« Pourquoi? » Pensais-je en regardant les environs, essayant de comprendre la signification d’un tel changement.

Je savais que tout ceci n’était pas réel. Ça ne pouvait pas être réel. Pourtant, la souffrance qui m’avait torturé un peu plus tôt était aussi réelle que mon existence. Je savais qu’elle m’avait attaqué, qu’elle s’était répandue à travers tout mon corps, comme une toxine brûlante qui enflammerait chaque morceau de mon intérieur. Mais ce que je vivais présentement ne pouvait être réel. C’était tout bonnement impossible.

C’est alors que j’aperçus, tout autour de mes poignets, des menottes. J’écarquillais les yeux, plus affolé encore par la présence de ces entraves sur moi que par l’environnement physique angoissant qui m’entourait. Qu’est-ce que ça faisait là? Pourquoi avais-je ces immondices sur moi? Brusquement, je me mis à brandir les bras, à les fracasser de toutes mes forces contre le plancher de la cave. Des menottes. Des menottes. Qu’est-ce que je faisais avec ça? Elles ne voulaient pas s’enlever, se retirer. Une peur sans nom déferla en moi et aussitôt, j’empoignais les chaînes entre mes dents pour les casser, les briser, n’importe quoi. Mon petit corps frêle frémissait de peur. Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait, encore moins à ce qui s’était passé pour que des menottes viennent s’insérer autour de mes poignets.

« Mais qu’est-ce qu’il se passe? Pourquoi… Pourquoi suis-je ici?

- Parce que tu deviendras bientôt la propriété de mon maître… »

Un frisson glacial s’insinua entre mes omoplates.
Cette voix… cette horrible voix… La peur qui me paralysait m’empêchait même de le regarder en face. Mon courage m’avait complètement abandonné. J’étais . J’étais ici, avec lui.
Non… Non… Tout mais pas ça, non… Non! NON! NON!!

« Alors sois sage, petit Sauvage… »

Je me pris la tête à deux mains, respirant avec force. Qu’est-ce que je fichais ici? Qu’est-ce qu’il faisait là, lui aussi? Il était mort. MORT! MORT! COMPLÈTEMENT MORT! Mère s’en était assurée; Père l’avait abattu. Je l’avais vu. Ils me l’avaient assuré, tous les deux…  

« Tu n’es pas réel, tu n’es pas réel, tu n’es pas réel… Tout ceci n’est pas réel. »

Il eut comme un rire, un charmant rictus, puis, tout doucement, il s’approcha de moi. Je pouvais le sentir, son odeur nauséabonde, sa démarche féline, son pas délicat, aussi souple et silencieux que celui d’un renard. Il allait me toucher. Il allait me toucher. Non, non, ne me touche pas…

« Mais si, c’est bien réel. Tu seras au maître, le Prince. Il a toujours adoré s’entourer de copains de jeu… »

Je pouvais sentir son souffle tout près de moi à présent. Il était tout proche, trop proche. Ma terreur se décupla.

« Ne devrais-tu pas être honoré, petit Sauvage, d’avoir été choisi par le Prince pour devenir son ami?

- Je ne veux pas être son ami… Je veux retrouver mes parents. Ils vont venir. Ils vont me sauver.

- Petit, tes parents ne seront plus avant même d’avoir franchi la porte du Prince. Évidemment, s’ils oseront la franchir. Tu as de la chance, Orisha. Vous êtes les esclaves de ce monde et même s’il faut croire que vous ayez oublié votre véritable place dans celui-ci, nous vous rappelleront sans cesse qui vous êtes et de qui vous devez votre vie. Alors ne fait pas ton difficile, d’accord? Tu seras gentil, tu seras serviable, tu aimeras et tu louangeras le Prince, est-ce bien clair? »

Je ne répondis pas, tant la peur me figeait.

« Tu mourras pour le Prince parce qu’il a été clément envers toi… Il t’a éduqué… Il t’a élevé… Il est tout pour toi…

- N-Non… Ce n’est pas vrai… »

Était-ce de la manipulation? Je sentais toutes mes défenses s’amoindrir, ma vigilance s’effacer. Non, non, reste fort, conscient. Je ne pouvais pas succomber. Mais face à ma soudaine résistance, la voix se fit plus mielleuse encore, s’approchant toujours plus de mon oreille, pour y insuffler une vérité altérée.

« Si c’est vrai. Il t’a sauvé. Tes parents sont morts et il t’a sauvé. Tu lui dois tout, Orisha. Parce qu’il est ton maître. Il est celui que tu combleras de bonheur, tu accompliras ses faveurs…

- NON! »

Vivement, je me tournais vers l’homme en Rouge et sans plus attendre, je le mordis de toutes mes forces, enfonçant tout ce que j’avais de dents, de molaires et de canines dans la chair de sa main. Cependant, il était plus fort, beaucoup plus grand que moi. Sans se presser, il m’attrapa par les cheveux avant de me secouer violemment et de me rejeter en arrière.

« Tsk! Comme ça, même ma manipulation mentale ne t’affecte pas. Tu es bien l’un de ces Sauvages, Orisha », persifla-t-il à la manière d’un serpent irrité.

Je crachais le morceau de chair que je venais de lui arracher, avalant de travers le sang qui avait rempli ma bouche. L’homme en Rouge s’approcha, menaçant, sa présence se faisant de plus en plus imposante. Je me reculais alors qu’il s’avançait. Mais bientôt, je finis par me retrouver coincé entre sa silhouette et le mur de la cave. Il souriait, comme un prédateur échangeant un rictus à sa proie, laissant le reflet de ses dents immaculées illuminer son visage ingrat, à moitié caché sous une capuche rouge.

« Une chance que je sois au service du Prince et que ce dernier déteste gaspiller une main-d’œuvre aussi bon marché: il m’a interdit que je te tue, même si tu fais ton difficile. Par contre, malheureusement pour toi, il ne m’a jamais interdit de te corriger lorsque le besoin s’en fait sentir. »

Il craqua ses doigts, un bruit répugnant qui me fit paniquer. Les jointures de sa main droite saignaient et l’on pouvait voir un trou là où mes dents s’étaient plantées. Malgré l’effroi qui me tétanisait, j’étais heureux de lui avoir infligé pareille douleur. Mais je savais qu’à présent, c’était à mon tour de baver. Avec une force et une violence inouïe, il me souleva par les cheveux avant de me frapper le visage avec son poing.

« Ça, c’est pour ma main, Sauvage. »


Les coups pleuvaient sur mon crâne, sur mon corps en entier.
J’avais fini de pleurer, de cracher le sang qui emplissait ma bouche; j’avais fini de hurler, de me recroqueviller. À chaque fois, il revenait vers moi, laissait sa colère guider son poing vers mon visage. La douleur me brûlait avec intensité, tellement que j’avais l’impression que ma peau se consumait sous l’assaut de flammes affamées. Je ne sentais plus la majorité de mon corps, souffrant, la douleur semblable à celle que devait ressentir un mutilé auquel on arrachait chaque ongle d’orteil, chaque bras, chaque jambe et celui d’un borgne à qui on arrachait un œil. Je devenais flasque, à peine conscient. Lorsqu’il eut fini avec moi, il me rejeta par en arrière et je rencontrais avec violence le mur dans mon dos. Un cri, faible, à peine audible, franchit laborieusement la sinueuse entrée de ma bouche. Je n’étais plus capable de respirer, ou à peine. Des marteaux se fracassaient contre mon crâne, accentuant la douleur qui se mettait à jaillir de tous les pores de ma peau.

« Ça fait mal, pas vrai? Si tu veux que cela cesse, Orisha, tu es mieux de te tenir tranquille à l’avenir. Et de m’écouter. »

Il m’envoya un dernier coup de pied en signe de salutation et je me pris le ventre à deux mains, tremblant de tout mon corps tant la souffrance m’était devenue insupportable. Il s’éloigna, ouvrit la porte de la cave avant de disparaître, ses pas se mêlant à l’acidité de son rire.
Il était parti…

« Antarès, qu’est-ce qui se passe? » Pleurais-je en me faisant le plus petit possible dans un coin de la cave.

Pourquoi revivais-je cet instant? Pourquoi? J’avais tant été traumatisé par ce moment que mon esprit, pour sauvegarder ma santé mentale, avait tout simplement effacé cette période de ma mémoire. Ça faisait mal, ça me brûlait la peau. Même les larmes qui coulaient de mes yeux me provoquaient un pincement intenable, et je prenais sur moi pour ne pas hurler à gorge déployée. Faible comme un oisillon hors du nid familial, je me mis à pleurer et à prier avec tant de ferveur que j’en perdais tout mon latin.

« Père, Mère, aidez-moi… Que faîtes-vous? La dernière fois, vous êtes apparus, vous m’avez sauvé, vous m’avez libéré. Aidez-moi… Vous m’aviez promis, Maman, Papa. Vous m’aviez promis et vous n’êtes pas là. Alors où êtes-vous? Où êtes-vous? Pourquoi m’avoir abandonné?... »


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Miles Köerta
Mar 15 Déc 2015, 05:05

Ton pire cauchemar
« Une chute infinie… »

J’étais seul, seul avec ma pensée, seul avec mes idées, seul avec ma solitude. Elle m’épiait, je la voyais, je la sentais me regarder, m’enlacer de ses bras épineuses. Elle me faisait aussi mal que les blessures que je venais de subir. Puis, sans que je m’en rende compte, dans le torrent de mes larmes, de ma frustration, de ma douleur, je m’assoupis dans les bras de ma compagne. Même si elle me faisait mal, elle était la seule à être restée auprès de moi… Mon allié, la solitude, veillerait sur moi.

En ouvrant les yeux, la douleur s’était dissipée et, étrangement, je me surpris à me réveiller debout, mes mains contre ma tête, comme en train de m’arracher les cheveux à la racine. Je me demandais ce qui se passait quand je sentis de nouveau son souffle tout près de moi. Il était tout proche, trop proche. Ma terreur se décupla. Qu’est-ce qui se passait, par tous les Diables? Qu’est-ce que j’avais à revivre cette scène horrible?

« Ne devrais-tu pas être honoré, petit Sauvage, d’avoir été choisi par le Prince pour devenir son ami?

- Je ne veux pas être son ami… M’entendais-je lui chuchoter d’une voix si tremblante qu’elle me surprit à ne pas casser. Je veux retrouver mes parents. Ils vont venir. Ils vont me sauver.

- Petit, tes parents ne seront plus avant même d’avoir franchi la porte du Prince. Évidemment, s’ils oseront la franchir. Tu as de la chance, Orisha. Vous êtes les esclaves de ce monde et même s’il faut croire que vous ayez oublié vote véritable place dans celui-ci, nous vous rappelleront sans cesse qui vous êtes et de qui vous devez votre vie. Alors ne fait pas ton difficile, d’accord? Tu seras gentil, tu seras serviable, tu aimeras et tu louangeras le Prince, est-ce bien clair? »

Je ne répondis pas, pas tant parce que la peur me paralysait, mais bien parce que l’étonnement m’en empêchait, tout simplement. Mot pour mot, je vivais exactement la même scène que tout à l’heure.


La scène se répétait et se répétait sans cesse…
C’était une boucle sans fin, une torture ininterrompue dans laquelle je me noyais. C’était comme si l’on me retenait sous l’eau durant un si long moment que ma respiration venait à manquer, que mon souffle n’était plus qu’un fil mince dans ma gorge; et puis, l’on me sortait brusquement de l’écume des eaux pour me permettre de souffler un peu, de croire en ma libération, mais que l’on me plongeait tout de suite après, sans que j’eusse le plaisir de profiter de cette bouffée d’air. Et ça se poursuivait ainsi. Sans que je puisse l’arrêter. Il apparaissait dans mon dos, me soufflait ses jolis mots à l’oreille, et puis je le mordais, agacé, effrayé, et, inévitablement, il me frappait. Ses coups, à force d’en encaisser, ressemblaient de plus en plus à des massues qui se fracassaient de tout bord et de tout côté sur mon corps. Pam! Un coup sur le flanc! Vlam! Une gifle sur ma joue! Je ne saurais dire d’où pouvait provenir le souffle que j’entendais marteler mes narines, mais j’avais l’impression d’être déjà mort. Dès qu’il m’empoignait par les cheveux, j’avais l’impression de me ramollir, de faiblir, de perdre mon corps dans cette avalanche incontrôlable de violence.

Puis, le calme arrivant toujours après la tempête, il m’abandonnait, moi, le petit garçon effrayé, ensanglanté, dans un coin sombre de la cave, mes poings et mes pieds toujours liés. J’étais aux fers, la solitude et la noirceur se refermant sur moi dès que la porte de la cave claquait et m’abandonnait à cet Univers de ténèbres. À chaque fois, je pleurais, je souffrais. Je n’avais plus la force de hurler depuis bien longtemps déjà et pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait de pousser un cri. Rien que pour libérer la frustration qui habitait mon esprit, la colère et la peine qui s’entrechoquaient dans mon cœur. Nous serons là, toujours là pour toi… C’était du flan. Ils n’étaient pas là. Ils n’étaient plus là. Ais-je vraiment été naïf au point de croire en cette autre illusion de mon subconscient? Ne te retournes pas, car nous veillerons sur toi. Non, ils n’était pas là. Pourquoi je me rattachais aussi aveuglément à cette promesse? Ils étaient morts. Mes parents étaient des fantômes de l’Autre monde. D’aucune manière, ils pouvaient venir me sauver ou bien me protéger: les frontières entre nos deux Univers étaient loin d’être aussi ténues que je l’avais imaginé…

Redressant la tête, je pris une grande inspiration avant de hurler à plein poumon:

« AAAAAAAH! POURQUOI?! POURQUOI?! VOUS M’AVIEZ PROMIS ET VOYEZ CE QUI ARRIVE! VOYEZ CE QUI M’ARRIVE LORSQUE JE VOUS LAISSE MA CONFIANCE! ELLE EST PIÉTINÉE, ÉCRASÉE, IGNORÉE! ET… et je souffre… Papa, Maman, je souffre tellement tout seul…»

Si je m’attendais à recevoir une réponse, c’était peine perdu. J’étais seul. Tout seul… Tout seul… J’étais véritablement seul… Qui savait où je me trouvais? Friedrick et Asche étaient loin; Hakiel était beaucoup trop jeune pour venir prendre soin de moi. J’étais seul. Seul et livré à moi-même. Je m’affaissais de tout mon long sur le mur de ma prison, laissant à mes larmes le désir incontrôlable de se déverser et de m’essuyer un peu du sang qui s’était barbouillé sur mon visage. C’est alors que, dans mon inconscience, j’entendis une voix, je sentis une ombre s’approcher de moi. Je la distinguais à peine parmi les autres obscurités de la pièce, mais elle était bien là, tangible, et elle me toucha.

« Tu es seul que lorsque tu te crois seul… »


De nouveau cette scène. Encore ce souffle âcre et répugnant à mon oreille. Ce chien galeux, avec ses dents blanches, se permit de se rapprocher encore plus de moi, de ma bulle de paix, de cet antre qui m’appartenait, susurrant avec malice au creux de mon orifice:

« Tu mourras pour le Prince parce qu’il a été clément envers toi… Il t’a éduqué… Il t’a élevé… Il est tout pour toi…

- Je ne mourrai pas pour le Prince parce qu’il n’ait rien pour moi… Il m’a enlevé… Il m’a battu… Il n’est rien pour moi. Absolument rien…»

« Tu es seul que lorsque tu te crois seul… » Cette voix solennelle, grave et douce, s’était implantée dans mon esprit. Elle tournait et tournait et tournait dans celui-ci, tant, que je commençais à ne plus entendre qu’elle.

« Tu es seul que lorsque tu te crois seul… Tu es seul que lorsque tu te crois seul… »
J’aperçus alors une silhouette devant moi rayonner de mille feux. Elle me toucha la joue tandis que mon corps tremblait toujours autant sous l’assaut de la peur. « Tu es seul que lorsque tu te crois seul, Miles. – Maman? – Il est peut-être bon de tourner la page pour mettre fin aux souffrances, aux doutes, aux regrets, mais ne tourne pas le dos à ceux qui t’ont toujours tendu la main. Regarde autour de toi. »

J’osais lever les yeux et mon regard balaya le groupe qui me tendait tous leur main, sourire aux lèvres. Même Asche me souriait, pour vous dire! Hakiel, le plus petit d’entre tous, s’approcha de moi et me prit la main. « Arrête d’avoir peur. Tu es fort, Miles. Nous le savons tous. En toi, tu as la force de pouvoir changer le cours de ton destin. » Doucement, ils disparaissaient. Mais avant de complètement disparaître, de finir en poussière, j’aperçus le sourire que me lança Hakiel, le plus beau qu’il m’ait été possible de voir. « Mais si tu ne t’en sens pas capable, ne prends pas tout sur tes épaules. Fais-nous confiance et nous t’aiderons, sans aucun doute, à passer cet obstacle. Nous joindrons nos forces à la tienne, Miles. Parce que tu n’es pas seul. »

Et la lumière devant moi s’éteignit. Je baissais la tête, souriant, lâchant mes cheveux pour me cacher le visage à l’aide de mes mains. L’homme en Rouge, quant à lui, recula un peu, surpris. Je pouvais deviner le rictus qui défigurait son visage hideux. Il était impressionné, mais n’abandonnait pas pour le coup.

« Je suis remarquablement surpris par ta résistance face à la manipulation, Sauvage. Mais il t’en faudra plus pour te soustraire à mon emprise… »

Il ne les avait pas vus, encore moins entendus. Mais à présent, ils étaient bien là, avec moi, et tant et aussi longtemps qu’ils étaient à mes côtés, je me soustrayais de son emprise autant de fois qu’il le faudra. C’est alors que je sentis les mêmes convulsions qu’au début m’agiter violemment. L’homme en Rouge remarqua les tremblements soudains qui me prenaient et cessa aussitôt de s’avancer, intrigué. Cette fois-ci, pas de souffrance, pas de morsure insupportable. Je me sentais plus léger, et mon petit corps de plomb laissa rapidement place à mon véritable corps, celui de mes dix-neuf ans. Les lignes de mon visage reprenaient leur forme, je pouvais sentir mes muscles rouler sous ma peau. J’étais de nouveau là.

« Mais qu’est-ce que…!! »

Le ton avait radicalement changé. Le timbre de sa voix était effrayé par la confusion, tremblant par ce phénomène qu’il n’était en mesure d’expliquer. Le petit garçon qu’il s’était amusé à martyriser poussait; le petit garçon qui n’avait jamais su prendre une décision par lui-même se levait enfin.

« Je suis désolé, les amis, Papa et Maman. J’ai beau dire que je me suis éveillé, il ne reste que je suis toujours aussi aveugle et bouché, pas vrai? Mais je vous ai entendu. Je… Je suis désolé de vous avoir autant négligé, alors que vous ne vouliez que mon bien…

- À qui tu parles, Orisha?!

- Aaah! Vous… Je vous avais presque oublié… »

Je me tournais lentement dans sa direction et je perçus, dans ce mouvement, le geste de fuite de l’homme en Rouge. Avant même qu’il ne puisse s’échapper par la porte de la cave, je l’empoignais par sa tunique plantant, implacable, mon regard dans le sien.

« Avant, Père et Mère étaient venus à mon secours, mais à compter de ce jour, je me débrouillerais par moi-même. Je me battrais par moi-même. Je sais qu’ils sont avec moi, mais je ne suis plus un enfant. Je vais me libérer par moi-même.

- Non! Attend, Orisha! Je… Je ne faisais que suivre les ordres du Prince! Il… C’est lui votre véritable ennemi! C’est lui qu’il faut…

- Je m’en fiche. »

Prenant mon élan, je serrais très fortement mon poing, sentant que les chaînes qui m’entravaient réduisirent mon mouvement. Mais c’était suffisant, suffisamment long et violent pour que je puisse lui faire goûter ce que j’avais pu subir. Je savais qu’ils me prêtaient leur force, qu’ils me regardaient. J’allais me délivrer. J’allais me libérer. Avec une brutalité que je ne me connaissais pas, je vins écraser mon poing sur le visage de l’homme en Rouge. Ce dernier poussa un cri à en faire glacer le sang tous les Démons de l’Enfer. À peine eu-t-il le temps de retomber au sol que je le rejoignis, lui retirant vivement le capuchon qui lui couvrait la moitié du visage. Dans une joute visuelle, je soutenais l’émeraude du regard de mon adversaire, plus jeune, finalement, que moi.

« Car, le seul ennemi que je connais, c’est moi-même… »

Les larmes de l’homme en Rouge coulaient de ses yeux sous l’effet de la peur. Doucement, j’approchais ma main du jeune adolescent, mais ce dernier recula. Finalement, je lui tendis uniquement ma main, conscient de la peur qui l’habitait et qui le rendait si faible.

« Tu n’es pas seul… Tu ne le seras plus, crois-moi, Miles… »

Mon double me regarda avec de grands yeux avant de considérer la main que je lui tendais, amicalement.

« En es-tu sûr?

- Prends ma main, et tu les verras sûrement toi aussi. »

Hésitant, il finit néanmoins par me prendre la main. Ses yeux s’écarquillèrent plus encore et je lui souris, conscient de leur présence derrière moi.

« Ils sont tous là pour toi, ne l’oublie pas.

- … O…Oui. C’est d’accord! »

Il me gratifia d’un grand sourire et ce dernier, sans que je m’en sois préparé, m’aveugla tant que je dû fermer les yeux pour les ouvrir quelques secondes plus tard.

Et je me trouvais couché dans l’herbe, au-dessous d’une pluie torrentielle.


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