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 "L'avenir est la trahison des promesses" [Léto&Kohei]

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Sam 31 Oct 2015, 13:51


Mozaga entortilla une de ses mèches de cheveux entre ses doigts. Son regard portait vers le sol, à part, elle ne fit qu’un petit sursaut lorsque la porte s’enfonça près d’elle. Des larmes coulèrent sur ses joues, son visage s’était déformé et elle se précipita vers sa nouvelle mère. Elle écrasa sa tête contre les vêtements de la femme qui l’avait accepté dans sa famille. Ses mains avaient accroché ceux-ci, pour ne plus les lâcher. Sa gorge refusait de laisser passer l’air convenablement, elle semblait gonfler au rythme des sanglots. Intérieurement, elle savait ce qu’elle allait dire, et surtout ce que cela allait impliquer : « Je… je » Elle n’arrivait plus à parler, plus à penser, elle ne voulait pas devenir comme son père, ni comme sa véritable mère : « Je ne veux pas devenir un monstre ! » sortit-elle d’un bloque, reprenant sa respiration. Elle se décolla, essuyant les larmes qui ne voulaient plus s’arrêter : « Je le sens… Il est en moi, il bouge, se forme… Je ne veux pas abriter un monstre… » Elle bougeait la tête de droite à gauche : « Je ne veux pas être comme papa ! » Ses pleurs reprirent de plus belle, et elle recolla son visage contre Léto. Elle ne savait pas quand elle l’avait compris ni comment… mais elle se sentait divisée, parfois contrôler, quelque chose d’inexplicable l’habitait. « Je ne veux pas de serpent… je ne veux pas hésiter quand je veux faire quelque chose, me demander si cela vient vraiment de moi, où de la bête… je ne veux pas tuer à tout va avant de savoir me contrôler… je ne veux pas… » Elle s’arrêta, cachant toujours son visage et ses yeux rouges : « Je sais ce qu’être un Alfar signifie, moi aussi je veux être forte, surpassé les autres… mais si toutes mes réussites n’était due qu’à ce qui m’habite ? » Elle hésita un bref instant : « Et vous ? Que vais-je faire si un jour Prune m’agace ? Aurais-je envie de la dévorer comme quand papa est en colère ? La détruirais-je parce que celui qui est en moi le désire ? »  Sa peur était tournée vers ce qu’elle pouvait faire, mais aussi ce qu’elle cesserait de faire. Elle craignait de détruire ceux qui l’avaient accueilli, de ne plus croire en ses désirs aussi… elle était effrayée de devoir apaiser la bête, au risque de s’autodétruire.  Elle voyait son père infidèle, obligé d’en détruire un pour pouvoir en aimer une, et pourtant, en appréciait chaque sévices, car tous deux étaient comblés… La bête et son père. Mozaga s’était maintenant calmé, mais son regard resta bas : « Je sais que papa t’aime, je sais aussi qu’il aime surement l’autre… » Ses mains jouaient ensemble, gêné : « Moi aussi je vais devoir trouver deux amoureux ? » Elle fit une mine de dégout : « Mais j’aime pas les filles ! » Ce fut ses derniers mots avant de s’assoir sur les genoux de sa mère, les bras autour de son cou. Après cette crise, elle n’avait qu’une envie : dormir et oublier.

Alors que les cris étouffés de Mozaga traversèrent les murs, je considérais les mots de mon amant. Ce n’était pas que je n’avais pas de sentiments pour ma fille, loin de là… c’était juste que les pleurs échappaient à ma conscience, j’étais tout bonnement incapable de la consoler, et je préférai tout bonnement oublier ce vacarme. La jalousie, c’était un sentiment au moins aussi présent que ma colère. En réalité, lorsque je considérai quelque chose à moi, je n’appréciais pas qu’on l‘ait touché avant, ne pas être vierge de tout. Je savais que Kohei n’avait jamais passé la nuit avec cette Elfe, mais j’étais conscient que ses lèvres s’étaient posées sur les siennes, et que jamais je ne pourrai les laver de tout. Je souris, je voyais dans ses yeux la provocation qu’il m’offrait, le jeu qu’il jouait. Je me rapprochai de lui, et mes yeux pétillèrent aussi de malice : « Non voyons, je ne te veux pas jaloux… mais sache que tu as tout pour l’être. » Le discours de l’Alfar à peine fini, de nouvelles arrivantes firent leur apparition : « Prune ! » m’exclamais-je en repoussant délicatement Heiko, me dirigeant vers elles: « Et toi là, asservi de Léto… » Rajoutais-je  en faisant mine de chercher son prénom, en vain. Elle disparut aussitôt et une dernière provocation fut jeté : « ah quel dommage… » Prune fut rapidement pris des bras de Shalk, et celui-ci s’en alla préparer sa chambre. Je caressai sa petite bouille lui mettant du rose partout, et la maintenant fermement : « Ne regarde pas Kohei ainsi, tu risques de le voir souvent, il va donc falloir t’y faire. » L’arrivée de Kohei dans la famille ne se passait pas vraiment comme prévu, je voyais bien que mes deux filles venaient tout bonnement de lui dire qu’il n’avait rien à faire ici. Je me rapprochai de Kohei, Prune toujours dans les bras : « Allez, dit bonsoir… » Fis-je en la toisant du regard.
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Dim 15 Nov 2015, 15:26

Il n'y a rien de plus poignant que les larmes de sa propre fille pour une mère. Qu'importe les liens du sang, qu'importe qu'elle ne soit qu'une intruse dans cette branche familiale, Léto était la maman de Mozaga, un point c'est tout. Elle pouvait haïr de tout son être la génitrice de la petite alfar, ce ne serait pas son style de reporter toute sa haine sur la descendante. Non, elle aimait Mozaga, au même niveau d'amour qu'elle portait pour Prune. Toutes les deux, elles avaient vécu l'enfer dans cette secte, dans l'ombre d'Elina et celle du monstre d'Aëran… Délicatement, la chamane posa ses mains sur la petite, la fourrure qu'elle portait sur elle aidait à récolter les chaudes larmes de Mozaga. Rien de plus normal, elle recherchait la chaleur du réconfort, rien de plus confortable que le revêtement d'une bête morte ; c'était assez ironique dans un sens. Mais trêve, il n'était point le moment pour Léto de s'égarer piteusement. Ses responsabilités s'accumulaient au fil de l'âge, et la famille était devenue la plus importante. Après tout, elle avait réalisé tout cela pour eux, pour leur avenir commun.

" Un monstre ? Pourquoi un monstre ? Le terme l'avait prise au dépourvu, elle n'était pas attendu à ça alors que Mozaga se décollait peu à peu pour se reprendre. Mais tu ne vas pas devenir un monstre, ma chérie, pourquoi tu… " C'était évident, au fond d'elle, elle le savait, et il suffisait que la petite reprenne la parole pour qu'elle comprenne.

Pas le serpent. Un frisson lui parcourut l'échine et un très bref flash fit apparaître Aglakh à la place de Mozaga dans son champ de vision. Non, elle ne pouvait pas croire que cela arrivait… D'abord Aëran et maintenant Mozaga, jusqu'où cette malédiction ira ? Léto repensa à Prune et les frissons reprirent de plus belle. Elle avait peur, de nouveaux les cicatrices s'ouvrirent pour ne laisser place qu'à une impuissance profonde. Et si elle-même avait été touchée ? Est-ce qu'un serpent grouillait dans son ventre et la dévorera, ou dévorera ses filles et ses proches sous ses yeux ? Les sifflements hantèrent son esprit, seule Mozaga put les chasser indirectement en mettant carte sur table sa confession d'enfant à l'attention de sa mère. Les plaintes de l'alfar étaient à l'unisson avec les pensées de la chamane, cette dernière n'avait nullement besoin de s'exprimer, ni même de se concentrer sur elle-même : écouter seulement suffisait. Mécaniquement, elle enlaça de nouveau sa protégée, confuse et désemparée.

Que faire, telle était la question. En parler avec Aëran serait déjà une bonne avancée, mais pas dans l'immédiat ; Kohei n'était pas concerné par cela, et même s'il aidait leur amant à canaliser ses pulsions, ce ne sera pas pareil avec Mozaga. De toute façon, cette dernière le reniait, au final. A croire que c'était un cercle sans fin : maintenant qu'ils avaient trouvé un moyen de stabiliser Aëran, ne voilà t'il pas que c'est au tour de Mozaga d'être équilibrée. Et après Prune ? Et ensuite leurs enfants ? Ce chemin était définitivement interminable. C'était comme si trouver des compromis n'était pas la bonne solution, il fallait creuser plus loin, trouver un moyen de couper court à cette malédiction. Cette histoire finira par rendre Léto folle, déjà qu'elle était quelque peu éteinte en ce moment-même, suite à cette révélation… Elle aussi voulait pleurer, mais elle devait être forte. C'était son crédo. Plus facile à dire qu'à faire cependant. Fort heureusement, Mozaga put indirectement lui redonner du baume au cœur, avec son humour particulier. La blonde rigola brièvement à la plainte de l'alfar concernant les filles. C'est vrai, c'était dans ce registre qu'Aëran avait trouvé l'équilibre… mais ce ne devait pas être universel, du moins elle le pensait.

" Non, tu n'as pas besoin de deux amoureux. Papa en a besoin, mais pas toi, enfin pas obligé. Aëran saura sûrement mieux qu'elle, mais après tout ce qu'il venait de se passer, elle n'avait pas très envie de se confronter à la réaction de son amoureux. On trouvera une solution : on a réussi pour Papa, on peut le faire pour toi, ne t'inquiète pas, on sera là pour toi. Elle la berça, lui caressa ses cheveux sombres tout en regardant Shi, une forme de détresse dans les yeux. Qu'il était difficile de fonder une famille, elle commençait à comprendre la douleur de son propre père à présent… Dors, ma petite Anémone. " Elle n'allait pas la lâcher, elle aussi avait besoin de faire le vide, de se dire que tout ira bien dans le meilleur des mondes.

~~~

Prune n'aimait pas ce regard. Les yeux de cet intrus étaient noirs, comme saturés d'une malveillance qu'elle refusait de laisser passer. Pour preuve, elle continua de le fixer de ses grands yeux vairons sans faillir ; elle ne brisa pas plus le contact visuel lorsqu'elle changea de paire de bras où trôner. Cet individu ne lui avait rien fait, il ne lui avait même pas adressé un mot pour être encore plus précis, et pourtant, la petite orisha n'allait pas le laisser faire. Quoi exactement ? Elle l'ignorait, lui demander n'aidera pas plus, les enfants étaient têtus, bornés, elle l'était encore plus. Contrairement à sa mère, elle avait tendance à plus voir le mal que le bien chez les gens. Son seul caprice ne suffira pas à plier cet homme, elle n'avait pas encore les moyens de le faire. Mais un jour… Oui, un jour, elle y parviendra et réitéra ce caprice autant de fois que nécessaire, sur lui et sur autrui. Pourtant, son père ne semblait pas être tant dérangé, au contraire il était particulièrement jovial. Prune fronça légèrement des sourcils, il y avait anguille sous roche… et ce rose dégoulinant était infect à ses yeux. Déjà qu'elle exécrait les peintures faciales de sa maman, mais alors ça, c'était…

" Dé-goû-tant. " Elle accentua sur chaque syllabe, se débarrassa de toute trace sur son visage que son père osait lui transmettre. Il n'aurait qu'à laver le plancher ensuite, ce n'était pas ses affaires.

Comble du comble, l'individu fut présenté comme Kohei et, apparemment, il sera présent assez souvent à partir de maintenant. Voilà qui n'était pas commode pour la petite orisha : la présence de Mozaga lui était déjà suffisamment étouffante, si en plus on rajoutait ce malotru qui la regardait méchamment… Décidemment, le froid de Ciel-Ouvert commençait à lui manquer, même Alix. Histoire d'en rajouter une couche – sans jeu de mot – son père lui intima de s'en remettre aux règles de la politesse auprès de l'intrus. Prune hésita, elle appréciait ce fameux savoir-vivre, mais de là à bien se tenir auprès de lui, c'était assez tendu. Elle continua de fixer Kohei, hautaine comme jamais, avant de céder à l'autorité paternel.

" Bonsoir. Offrit-elle avec dignité, la tête haute. Elle espérait bien qu'il en fasse de même où elle ne répondrait plus de rien ! Ensuite de quoi, Prune tourna la tête en direction de son père, tout de même curieuse de savoir pourquoi cet alfar se voyait octroyer un tel traitement de faveur. Qui est-il ? " Ce serait déjà une bonne approche, parce qu'elle n'avait jamais entendu parler d'un certain "Kohei" auparavant. Puis elle avait l'étrange sentiment que cela n'allait pas lui plaire… A l'instar de sa maman, à l'époque.



By Jil ♪
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Jeu 24 Déc 2015, 15:51

Les émotions qu’éprouvait Mozaga touchèrent Shi au point que sa colère s’amplifia, et à cet excès d’irritation se mêla une pointe de tristesse qu’elle ne sut contenir. L’expression du visage habituellement si angélique de la petite Fae se crispa. Tout le long de l’échange elle garda le silence, se faisant plus petite encore. La situation lui échappait, et elle peinait à comprendre tout ce qu’il se passait réellement, notamment avec cette histoire de monstre. Comme son père disait-elle ? Mais qui était réellement Aëran enfin ? Pourtant, même si elle ne comprenait pas, même si tout était flou dans la situation, quelque chose de fort sembla en ressortir, comme une opportunité pour la petite fille d’agir, de faire ce qui lui semblait juste. Finalement, elle s’approcha plus de la mère et de la fille, fronçait des sourcils, abandonnait l’idée de rester invisible plus longtemps. Elle devait se montrer comme le soutient qu’elle avait toujours voulu être pour les autres. « Ce n’est pas parce que tu viens de découvrir quelque chose que tu as en commun avec ton père que tu vas suivre ses traces ! Je suis certaine que tu resteras maître de toi, et que tu sauras contrôler la situation. Il te suffit d’y croire ! » Malgré toute la niaiserie de ses propos, Shi croyait sincèrement en ce qu’elle disait. C’était peut-être sa nature féerique qui la poussait à agir et penser ainsi, mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas avoir entièrement tort. Avec de la volonté, on était capable de grandes choses. Pour preuve, elle savait que Kohei se contrôlait bien mieux qu’au tout début, elle savait qu’il pouvait commander ses excès d’humeur.

« Je sais très bien que j’ai l’air de balancer des propos naïf, qu’ils ont juste l’air d’être là pour ceux qui ont besoin d’entendre ce qu’ils veulent, mais je suis sincère, j’ai pas tout compris à ce qui t’arrivais, mais si c’est bien ce que je crois, j’ai déjà vu ce genre de situation, et je sais que tu pourras vivre avec si tu ne te relâche pas. » Ses mains tremblaient, la colère baissait pour laisser place à l’adrénaline, et pourtant, elle sentait que tout ne finirait pas avec ses belles paroles. « Enfin… je suis désolée de me mêler de ce qui ne me regarde pas. » Shi n’oubliait tout de même pas qu’elle s’adressait à une Alfar, et avec les stéréotypes qu’elle trainait au fond d’elle, elle savait très bien comment étaient ces gens, fiers, hautain. Mais tant mieux, c’était ce que ferait la force de cette jeune fille ! Et Shi savait qu’elle s’en sortirait. Elle n’avait cependant que eut l’impression d’épauler faiblement Léto. Shi sourit aux intentions que la mère portait à l’enfant, douces, chaleureuses… Pour elle, il n’y avait rien de plus réconfortant.

Les mots d’Aëran traversèrent Kohei à la manière d’une flèche gelée. Il avait tout pour être jaloux. C’était bien vrai, et il s’en était bien rendu compte. Pourtant, il avait choisi de ne pas le montrer, de prendre de la distance, et son discourt de tantôt, il ne le contredirait pas pour autant. Dans cette logique, son expression du visage ne changea pas, et ce fut avec un léger soupir qu’il répondit à ce dernier argument glacial. Il ne céderait pas, il n’en avait nullement besoin. Ce qu’il voulait, il l’avait malgré tout.

Le jeu des regards ne voulait prendre fin. C’était comme si certaines des pensées les plus évidentes s’échangeaient entre la petite et l’Alfar. Que c’était stupide, pensa-t-il. Même si le regret était définitivement explicité, ce n’était pas une raison pour se jeter dedans brutalement, car rien n’y changerait. Poser ce regard noir lui sembla alors totalement immature, et si au début il la fixait de la sorte dans le but de décortiquer la situation, là, il avait plus l’impression de combattre pour sauvegarder un semblant d’amour propre que lui-même n’estimait pas. Et lorsqu’elle exprima de manière enfantine son dégoût face à la peinture qui recouvrait Aëran, la seule réaction de l’Alfar fut de rire. Cette gamine l’amusait assez, et qu’il l’avait rencontré dans d’autres circonstances, à n’en point douter, il l’apprécierait réellement. « Bonsoir ! » Répondit-il de ce faux air amusé et quelque peu hypocrite. Heiko tentait de lui montrer un sourire plus rassurant que ses yeux noirs de tantôt, mais il avait plus l’air moqueur qu’autre chose. Que voulait-il ? S’attirer les bonnes faveurs de Prune ? Non, pas vraiment. Il était simplement incapable de garder un semblant de sérieux pour les yeux d’une petite fille. Et puis, si une enfant que quelques années à peine avait été capable de maturité alors pourquoi lui s’obstinerait-il ?

Toutefois, ce fut la question de son identité qui lui retomba dessus, et comprenant bien qui était face à lui, il lui était difficile de répondre. Elle était petite, il n’allait pas lui balancer sans aucune gêne que son père n’avait pas que sa maman dans sa vie… « Je suis un proche de ton papa. » Il ne lui mentirait pas, mais dire lui-même la vérité de façon trop claire lui sembla déplacé. Il ne pensait pas que c’était à lui de tenir ce rôle, mais dans un sens il n’allait pas laisser le boulot à Aëran ou à Léto… Ce n’était pas très correct. Il jeta un regard au tout de rose revêtu dans l’espoir qu’il arriverait mieux à éclairer la situation selon ce qui lui convenait le mieux…
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Mer 30 Déc 2015, 11:09


La peinture glissait lentement sur ma peau blanche, coulant sur mes vêtements. Prune manifesta très vite son dégout, de ses petits gestes maladroits et indélicats. Cette gamine savait ce qu’elle voulait, de ce qu’elle ne voulait pas, et son regard montrait une indescriptible arrogance envers Kohei, signe que la cohabitation allait être plus difficile que prévue. Capricieuse, mais mortellement adorable, elle n’avait qu’à faire les yeux ronds pour que tout lui vienne sur un plateau d’argent… et pourtant, tous étaient conscients de ses manipulations, mais qui ne se ferait pas avoir par un garnement qui réveille l’enfant que nous avons tous en nous ? Mes lippes s’étirèrent en un fin sourire presque invisible, Prune était le fruit d’un amour qui ne cessait de brûler, et elle était le symbole d’une certitude plus précieuse encore : du chaos, pouvait naître une certaine harmonie, et surtout, une vie pouvait y germer.

La question tant redoutée traversa ses lèvres, raisonnant faiblement dans la maisonnette. Équilibre et désordre étaient les deux faces d’une même pièce, et ses mots me frappèrent en plein visage. Il était impossible d’expliquer à une enfant de quatre ans que son père était tout est son contraire, et qu’il avait besoin de quelqu’un pour plonger, puis pour le relever. Impensable d’expliquer que le père qu’elle connait n’est pas que tendresse, mais qu’il peut à tout moment la détruire. Kohei tenta d’expliquer sa présence, ce pour quoi il allait être là plus souvent qu’à la normale, et mon regard se porta sur lui pour le remercier silencieusement. Asseyant Prune sur le bord de la table, je lui embrassai le front, murmurant des mots qu’elle allait surement haïr longtemps : « Tu comprendras quand tu seras plus grande. » Le rose s’étala sur sa peau, et je l’enlevai de mon pouce. Un soupir fut poussé, avant que je ne tourne le dos de la scène, nettoyer les traces de mon mutisme, de mes secrets.

Là-haut, Mozaga avait le nez enfoui dans le cou de sa mère. Elle aimait l’idée qu’elle allait loger ici, comme un pilier sur lequel elle pouvait maintenant s’appuyer, plus stable que son père. Il y aurait toujours sa sœur, cette petite peste qui savait amadouer ceux qu’elle aimait, celle qu’elle considérait comme la préférée, mais elle avait maintenant une Mère quoiqu’il arrive. « Je me demande à quoi il ressemble… » Murmura-t-elle, balayant quelques mèches de cheveux dans son souffle. Elle avait l’âge pour le voir apparaître, mais elle n’était pas encore prête… Sa vie n’était pas encore assez en jeu pour le voir traverser sa peau, prendre forme en déchirant le voile entre le monde intérieur et extérieur. « J’espère aussi… qu’on trouvera une solution… » En une seconde, son timbre était descendu, et ses muscles s’étaient détendus. Elle avait attrapé la petite fae, la collant sur sa joue libre. C’était une Alfar contre nature, et elle aimait bien cet insecte ailé. Elle aimait sa petite voix presque inaudible, ses paroles qui se voulaient rassurantes.

Ma main était posée sur le mur, près des débris de la porte. La tête basse, je la laissais glisser sur le mur râpeux. La secte était emplie de secrets que je ne connaitrai surement jamais… ces monstres étaient-ils des fabrications de la bâtisse ? Et s’ils se transmettaient de génération en génération, gardaient-ils les enfants de ceux-ci pour faire naitre ses abominations ? Les contrôler ? Mon regard se tourna vers l’arrière, Prune allait-elle aussi être possédée ? Mes doigts se serrèrent à m’en briser les phalanges, il n’y avait pas d’issus à ce cauchemar. Je passais la porte, ne jetant aucun regard dans la pièce. Passant l’accès de la salle d’eau, je laissais glisser mes vêtements, les jetant dans un coin. Shalk avait tout prévu, et la pièce était envahie d’une vapeur étouffante.  Je repassais les images qui m’avaient conduit à voir naître Aglakh, un traumatisme, puis un instinct de survie à toute épreuve. Mozaga n’avait rien de tout cela, malgré toutes ses blessures, et si Prune était aussi hanté, alors il n’y avait besoin de rien pour voir naître un monstre en soi. Que pensait Léto de tout ça ? L’une était la chair de sa chair, et la voir posséder comme son père pouvait briser bien des choses. Finalement, nous avions encore beaucoup à découvrir de la famille que nous avions construite, que nous voulions tant. La bête avait fait son apparition, puis Kohei, maintenant le fait que je maudissais mes enfants. Mozaga avait également choisis de ne pas m’en parler, préférant sa Mère de substitution, quand sera-t-il de Prune ? Me détestera-t-elle aussi pour ce que j’abrite ? Il y avait tant de secrets enfouis, des parts d’ombre dont je n’avais pas conscience, et quand bien même je les avais sus, je les aurai gardés pour moi, comme la réelle nature de mon sang.
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