Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Partagez
 

 Soins clandestins | ft. Aëran

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 26 Mai 2015, 22:11


Eerah entendait ses dents crisser les unes contre les autres, alors qu’il contractait la mâchoire pour ne pas se lamenter. De temps à autre, il laissait échapper une flopée d’injures imagées, maudissant Phœbe, tout ce qui avait quatre pattes et qui circulait dans cette satanée forêt. Depuis quelques minutes déjà, il avançait en boitant, le flanc maculé de sang. Avec un morceau de sa tunique, il s’était confectionné un garrot qui ne cessait de glisser ; la faute aux compétences discutables du roi en matière de nœuds. C’était donc la main crispée sur la cuisse, le visage blafard, mais résolument agacé, qu’il arpentait les rues du second plateau de Drosera. Il avait d’abord fallu qu’il se traine en dehors de la forêt, qu’il parvienne à soutirer l’adresse d’un médecin aux sombres habitants de la capitale, et tout ça avec l’apparence et l’odeur d’un mendiant ; il n’avait même pas eu besoin de maquiller son identité, personne n’aurait jamais cru que le trainard ensanglanté qui butait sur chaque pavé pouvait être roi. Et à vrai dire, ça l’arrangeait bien. Il était un invité ici ; si ses hôtes s’apercevaient qu’il avait délibérément échappé à la surveillance « bienfaisante » des gardes du palais, pour aller s’encorner sur un Sanglier Crête-Noire, nul doute qu’on trouverait sans peine un sobriquet ridicule à lui affubler. En soi, ce n’était pas si lamentable que ça – en tout cas, de son point de vue. Plutôt que de passer sa journée à s’empiffrer aux frais du magnat local, en attendant que les accords de vente soient signés, il était allé chasser. Même pour un aveugle, ça n’avait rien de sorcier ; surtout pour un aveugle, d’ailleurs : dans la Forêt des Murmures, il valait mieux savoir compter sur son ouïe que sur sa vue. En bon télépathe, il repérait même ses cibles avant qu’elles ne bougent où n’apparaissent ; c’était donc bel et bien un coup du karma si le temps qu’il fasse sa toilette, un mammifère s’était soustrait à sa surveillance. La tête dans l’eau, il ne percevait plus ni odeur, ni son, et il suffisait d’une seconde d’inattention pour perdre le contact avec l’une des innombrables créatures qui peuplaient le bois. Donc oui ; il avait, sinon une excuse, au moins une circonstance atténuante. C’était ainsi qu’il se rassurait, ressassant les évènements pour bien s’assurer qu’il n’était pas réellement la cause de tout ceci. Le Sanglier, lui, n’avait pas eu tout le loisir de savourer sa victoire, puisqu’Eerah s’était occupé de griller ses synapses avant qu’il ne remue ses défenses dans la plaie ; il y avait malheureusement laissé un morceau d’os au moment de l’extraire.

Le Dædalus frissonna, et passa sa main sur une pancarte en cuivre. « Institut de soins généraux ». Enfin. De la main, il poussa le battant de l’entrée, marcha jusqu’au comptoir qui servait d’accueil. « J’ai besoin d’un médecin. ». Une femme au ton sévère et à l’odeur d’ouate leva la tête, et grinça : « Comme beaucoup de monde. Mais vous allez attendre. ». Lèvres scellées, Eerah la considéra un instant de ses yeux aveugles, avant de se pencher plus avant. « J’ai besoin d’un médecin. ». Cette fois-ci, il s’assura qu’elle se montrerait plus coopérative, en jouant avec les rouages de son esprit. La magie opéra rapidement, et l’acariâtre hôtesse se changea rapidement en charmante femme. « Veuillez me suivre, je vous prie ! ». Dans son dos, de nombreuses protestations s’élevèrent, que le roi fit taire en tournant vers l’assemblée son visage courroucé. Sans plus de fioritures, il emboita le pas à l’infirmière, ravalant un grognement douloureux. Quelques pas plus loin, celle-ci se saisit d’un bloc et le parcouru des yeux avant de lui confier, d’un bien trop enjoué : « Il n’y a personne de disponible ! ». L’air las du Déchu dû parler pour lui, car elle ajouta rapidement : « Mais si vous voulez, je peux vous donner l’adresse personnelle de l’un de nos réservistes, peut-être qu’il acceptera de vous prendre en consultation ! ». Eerah s’abstint de commenter sur le fait qu’il avait plus besoin d’un mage que d’une « consultation », mais pris l’adresse et boita dans le sens inverse. Ce n’était pas si loin, près d’une place locale, pourtant chaque nouveau pas avait l’air plus épuisant que le précédent. Quand enfin il parvint devant la maison du médecin, il lutta pour lever le bras et frapper trois coups. Puis il s’assit sur le palier, contre la porte, et attendit ; tout en se promettant d’aller chercher la carcasse du Sanglier dès qu’il serait sur pied. Il ne serait pas dit qu’il avait perdu sa journée.


Soins clandestins | ft. Aëran GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Mer 27 Mai 2015, 16:58


Posant délicatement mes mains sur son visage, je considérai la plaie de Mozaga. Celle-ci était revenue couverte de sang, et même à son âge, elle se comportait comme une sauvageonne, ne répondant que par la violence et la provocation. « C’était pour quoi cette fois ? » fis-je en appliquant un liquide stérilisant sur son arcade. « Il m’a marché sur le pied ! C’était un gamin des rues tout sales en plus ! Monsieur demandait quelques pièces ? Et bien je lui en ai collé une ! » Elle se tue un instant, cherchant ses mots : « Enlève bien les microbes, hein papa, sinon je vais attraper la peste ». [i]Je soufflais en la regardant, cette gamine était irrécupérable. Sortant alors une aiguille et un fil, elle écarquillait les yeux : « Et oui, c’est le lot de ceux qui ne pense pas à surveiller leurs arrières ». Shalk attrapa Mozaga qui se débâtit à l’approche de l’aiguille. Quelques pleures retenties, mais les deux points fut fait sans dommages. « La prochaine fois, évite les coups » dis-je en l’embrassant sur le front. « C’est l’aiguille que j’éviterai la prochaine fois… » Protesta-t-elle alors que l’on toquet à la porte.

Shalk se pressa vers celle –ci, se hâtant de l’ouvrir. Sa première réaction fut de reculer, avant de bredouiller : « Aëran ? Quelqu’un pour toi je crois… ». Arquant un sourcil, je laissai mes affaires tel quelle, avant de m’approcher de l’Orine, ma main posée sur le manche de mon couteau. Je restais alors un instant incrédule face à l’homme. « Tu le connais ? » Il me semblait l’avoir déjà vu, l’avoir déjà croisé à Avalon, lors de la coupe des Nations. Étant arrivé alors que la fête battait son plein, j’avais raté le discours du Roi. « Tout ce que je sais, c’est qu’il salit mon devant de porte… » Pestais-je. « L’institut est par là », crachais-je d’un geste de la main. « Tu ne vas pas le laisser comme ça ! » « Oh que si… » Dis-je en roulant des yeux, prêts à refermer la porte. Shalk la coinça alors de son pied : « Surement pas ! ». Un silence s’installa, avant que Mozaga ne décide de revenir vers nous. Elle s’approchait de l’homme, regardant sa blessure avant de déclarer haut et fort : « Vous allez avoir la peste si vous restez comme ça ! Papa ? Faut le soigner avant qu’il ne l’attrape ! » Tirant sur mon haut, je la considérai un instant : « Tu as vraiment un problème avec les épidémies toi… » Soufflant, je passais le bras de l’homme autour de mon cou, l’aidant pour marcher jusqu’à la table. Débarrassant celle-ci, je l’invitai à s’allonger d’un geste de la main, tout en parlant à Mozaga : « La peste s’attrape par contact avec un rat, ou une piqure de tique de celui-ci… alors à moins qu’il ne se soit fait attaquer par une tique géante, il n’attrapera pas la peste Mozaga… ».

Tournant autour de la table, je regardais la plais profonde de celui-ci. Je décidai de couper le tissu autour, laissant mieux apparaitre la blessure. « Shalk ? » Il s’empressa de venir à mes côtés : « Va dans la remise et ramène-moi : de la cendre de bois avec du tissu, de l’onguent aussi, de l'eau vinaigré et ce sera tout pour le moment… ah ! Ramène de l’eau bouillante aussi, on va désinfecter les instruments pour limité les infections. » Shalk partit alors, claquant la porte derrière lui. Mozaga vint alors tout près de l’homme : « Moi aussi mon papa il me recourt souvent ! Vous vous êtes battue avec un garçon qui vous a marché dessus, c’est ça ? » « Mozaga, va dans ta chambre » dis-je d’un ton sec pour n’entendre aucune contestation. Soufflant, elle descendit de la table pour partir à son tour.

Ayant finis de dégager la plait, je refis le garrot déjà présent
: « Dans l’ordre, je vais : stopper l’hémorragie, désinfecter, recoudre votre jambe, vous donnez un traitement pour accélérer la guérison et je vous demanderai d’aller voir un médecin là d’où vous venez, dans le cas où cela gangrènerait. » Je lui souris à ses derniers mots : « mais normalement, ça devrait bien se passer ». J’avais à la base toujours quelqu’un derrière moi, car je commettais toujours des erreurs, mais les blessures étaient l’un de mes points forts, contrairement aux maladies. Je posais mon regard sur le sien : « Vous n’êtes pas d’ici, en dehors de vos oreilles rondes,  je crois vous avoir vu à Avalon, à la coupe des nations… » N’attendant aucune réponse en particulier, je continuai : « Il va falloir me dire comment vous vous êtes blessé, j’aimerai éviter toute sorte de complications, ou prévenir d’une maladie éventuelle. »  

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mer 03 Juin 2015, 18:22


Le battant pivota, et un jeune homme sembla le considérer un instant. Eerah ne pipa mot, tâchant de sourire le plus cordialement possible, saluant en hochant la tête, sans trop mettre en évidence son garrot de fortune maculé de sang. Il devait déranger. L’homme fit un pas en arrière, appela celui qui devait être médecin, un certain Aëran. Oui, il dérangeait, bien entendu. Il ne pouvait pas nier être arrivé là en connaissance de cause, mais il rebutait toujours à faire ainsi irruption dans la maisonnée d’un autre. Et lorsque ledit médecin manifesta les premiers signes avant-coureurs du propriétaire agacé, l’aveugle s’apprêtait d’ores et déjà à retourner à l’institut. Ça ne le dérangeait pas de devoir sortir un ou deux patients pour pouvoir obtenir une place rapidement, mais forcer un homme chez lui, c’était une limite qu’il ne s’autoriserait qu’en situation critique. Or si sa cuisse était effectivement douloureuse, il doutait que la blessure puisse être fatale. Ses cils bâtèrent rapidement, et il leva une main compréhensive à l’intention du plus jeune ; inutile d’insister, à la place de l’Alfar, il aurait déjà claqué la porte. Pourtant, l’autre semblait avoir son petit caractère. L’Orine – en y réfléchissant bien, ce genre de parfum et cette manière de bouger n’était propre qu’à ce peuple – acheva de « convaincre » celui qui devait être son maitre, lorsqu’un nouveau venu s’invita à la conversation. Une enfant, qui s’annonça rapidement comme la fille du docteur, l’avertit avec candeur du risque de contamination. Eerah, que la douleur n’aidait pas à faire preuve de pédagogie, tâcha tout de même de lâcher un petit rire. Quelques vapeurs de crasse provenant d’une bouche d’égout proche le firent dangereusement vaciller, et il s’en fallut de peu pour qu’il ne chute pas au sol, rattrapé de justesse par le guérisseur. Il l’amena jusqu’à une table d’opération, et le Déchu ne se fit pas prier pour s’y étendre en gémissant. Ni l’Orine ni son maitre ne semblaient l’avoir reconnu ; n’en déplaise à son égo, il n’y avait rien de surprenant à cela. Tout le monde n’était pas un jour venu en Avalon, et son règne était bien trop frais pour que quelque artiste ne se soit aventuré à le représenter dans un tableau ou un livre. A vrai dire, allongé sur le bois, sa plaie semblant saigner à nouveau et la douleur plus vive que jamais, que qui que ce soit ai reconnu ses traits lui importait relativement peu.

« Aëran » donna ses directives à son assistant, et Eerah se serra les dents sans rien ajouter. Il avait l’air de connaitre son affaire. L’enfant tournait toujours autour d’eux, mais son père la congédia rapidement. Ouvrant pour la première fois la bouche depuis son arrivée, le Déchu grimaça avant de lâcher : « Je vous remercie. ». Son regard vide tourné vers le plafond, il patienta pendant que l’Alfar se préparait ; celui-ci lui énonça en quelques mots la teneur des soins qu’il allait lui prodiguer, concluant par quelques mots qui n’étaient pas pour rassurer l’aveugle. Il ne connaissait de la médecine que ce qu’il avait pu en lire, et la gangrène était rarement citée pour sa facilité à être soignée et dans la plupart des cas, conduisaient à… l’amputation pure et simple des parties impliquées. Ce qui – étonnamment – ne mettait pas Eerah en joie. Il déglutit et hocha doucement la tête. Lorsqu’enfin vint la question fatidique de sa provenance, il ne s’étendit pas sur le sujet, se contenta de confirmer sa présence à la Coupe des Nations. Quant aux causes de l’accident, il tâcha d’être concis et factuel : « Je chassais, dans la Fôret des Murmures. En allant me laver dans un lit de rivière, un Sanglier à Crête Noire m’a pris pour cible, et m’a encorné ; je m’en suis débarrassé, et j’ai fait un garrot avec ce que j’ai pu. Malheureusement… ». Il toucha du bout du doigt le tissu imprégné. « Malheureusement, je ne suis pas particulièrement doué pour ce genre de chose, et de toute évidence il n’aura pas rempli son travail. Je pensais pouvoir stopper le sang et cautériser en rentrant au palais, mais mon état empirant, j’ai dû trouver une solution plus urgente, aux dépens de votre vie privée, et je m’en excuse. ». Beaucoup de souffle pour pas grand-chose en vérité ; ses oreilles bourdonnèrent et il relâcha la tête en arrière, sur la table. Eerah n’avait pas problème avec le sang, les aiguilles ou la chirurgie en générale ; mais comme une majorité de personne dans le monde, il en avait un avec la douleur. Il avait trouvé la parade, depuis le temps. Un peu de magie aidant, il rompit le lien qui existait entre sa jambe et son esprit, et le mal s’évanouit. Il continuait à en subir les effets, mais au moins il n’en était pas conscient. L’anesthésie la plus efficace, à son sens. Tandis que l’Alfar se mettait au travail, il réfléchissait aux tenants et aboutissants de sa visite à Drosera. Il était là pour négocier un contrat exclusif avec les plus grands fournisseurs de venin d’araignée ; mais puisqu’il était bien malpoli pour un souverain de visiter une capitale sans passer saluer le – ou les, dans ce cas précis – souverain en place, il n’avait pas manqué de se faire inviter. S’il avait pu imaginer qu’on le laisserait à ce point à l’écart de tout, il serait venu incognito. Ce qui était sûr, c’est qu’il avait terminé de s’ennuyer maintenant. Ses yeux toujours résolument fixé dans le vide, il lança à tout hasard : « Comment va la vie, à Drosera ? J’ai entendu beaucoup de choses sur la dernière reine, sans que rien ne soit affirmé ou infirmé. On m’a parlé d’un suicide, est-ce vraiment ce qui s’est passé ? ». Simple conversation ; l’information qu’il tenait venait d’une Æther, peu de chance qu’elle se soit laissée berner par une rumeur.


Soins clandestins | ft. Aëran GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Mer 10 Juin 2015, 13:06


J’écoutai consciencieusement les dires de l’homme, les yeux fixés sur ce regard ne projetant qu’un vide presque invisible si on ne se penchait pas sur ceux-ci. « A priori, c’est Shalk qu’il faut remercier… vous savez très bien que je vous aurai laissé au pied de ma porte. » C’était faux, à moitié du moins. Certes, je l’aurai laissé devant, quelque instant dans tous les cas, avant que ce pour quoi j’étais devenu médecin ne revienne à la charge. Je souris au reste de son discours, j’avais pris en note que sa blessure avait été faite par un sanglier, qu’il n’y avait donc aucun risque à proprement parlé, mais certains de ses mots restèrent en suspens dans mon esprit. « Au palais… » Murmurais-je en levant un sourcil : « Je vais devoir prendre grand soin de votre jambe alors » lâchais-je en souriant, alors que Shalk rentrait dans la pièce les bras chargés. Disposant le tout sur la table, il garda en main une bouteille d’alcool, et il se rapprocha à pas de velours près de la tête du blessé : « Tenez » dit-il tout en la posant près de lui : « Je ne suis pas pour vous entendre crier dans toute la maison… puis… Aëran n’est pas l’un des plus tendres » grognant tout en plongeant mes outils de travail dans l’eau chaude, je lui lançai un regard noir : « Allons Shalk, ne le sous-estime pas ainsi, et par la même occasion, fiche le camp de cette pièce, je n’ai pas envie de te voir t’évanouir, j’ai assez d’un patient. »

Je me lavais les mains avec de la cendre de bois, et je pris une aiguille dans l’eau chaude, je répondis à sa dernière question lorsque la porte se referma derrière l’Orine: « Je crains ne pas être la bonne personne pour parler du passé de Drosera, je ne suis dans la cité que depuis quelques années, et notre Amarante m’était inconnue… » Je fis le premier point, regardant les réactions de mon patient, puis continuai : « à mon grand regret d’ailleurs. »  Ma pensé au sujet de ma race était une impasse politique, elle ne rognait pas son principe, car le postulat était juste, seule ce qui l’entourait la m’était en déroute. Les voix restaient basses, certes, mais beaucoup ne pensaient pas à bien sur nos nouveaux souverains. « Je ne puis vous dire si aujourd’hui notre peuple est mieux servi, mieux protégé qu’avant… » J’hésitai un instant, mais je continuai : «  Si certains Alfars pensent que le danger est dehors, je pense pour ma part qu’il est ici, devant nos yeux. Drosera est une ville qui s’effondre, le peuple s’autodétruit, et tout le monde a les yeux rivés vers l’extérieur, cherchant un coupable qui ne leur ressemble pas. Ils se trompent… malheureusement. » Le mal était partout, et par ailleurs, je n’étais pas contre la cruauté ou tout autre supplice, ni d’ailleurs le fait qu’ils se battent pour une place, mais lorsqu’on atteint le sommet, doit-on continuer à se battre les yeux en l’air, ou doit ton regarder en bas pour enfin s’occuper de quelque chose de plus grand que sa personne ?

Je soufflais lorsque l’artère fût cousue, enlevant le garrot qui ne devait pas trop longtemps rester en place. « Ça risque de faire un peu mal… » Désinfectant l’intérieur de la plaie avec de l’eau vinaigré, je tapotai minutieusement l’intérieure de celle-ci, avant de la recoudre à son tour. « Dans tous les cas, oui, il se dit bien que la dernière Amarante c’est suicidé » finis-je en appelant Shalk. Celui-ci revint charger d’autres concoctions, et les disposa devant moi, pendant que j’informai mon patient de la marche à suivre: « Il faudra le changer tous les jours, quand elle sera refermée, le mieux et de laisser sécher la plaie à l’air libre » . Laissant ainsi, je commençais à fabriquer l’onguent brun, dans un but confortatif, qui faciliterait la cicatrisation. Shalk, de son côté, mélangeait maintes plantes, dans le but d’apaiser les douleurs de l’homme, préparé en assez grande quantité pour qu’il puisse en avoir pour un temps. Posant L’onguent brun sur la plaie, je bandai la plaie d’un linge de lin. « Bien » fis-je en passant mes mains dans la bassine d’eau : « c’est fini… pour le moment en tout cas »


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 30 Juin 2015, 17:54


À entendre les bruits de chair, Eerah déglutit et se félicita d’avoir rompu la connexion avec sa jambe. Néanmoins s’il désirait se rendre devant les nouveaux responsables de Drosera, il allait falloir marcher sans boiter, et donc faire avec la douleur. Son apathie toute relative – il avait beau ne pas ressentir la douleur, son cœur et ses muscles eux protestaient avec véhémence – n’avait pas l’air de déranger le médecin outre-mesure. Le Déchu s’imagina en souriant l’image de héros insensible à la douleur qu’il devait donner ; la vérité était bien autre. En général, il se débrouillait surtout pour ne pas être blessé, ce qui était nettement plus efficace que de serrer les dents. La Magie, plus que de lui éviter les gémissements douloureux, lui permettait de suivre un semblant de conversation avec le docteur. Il avait tiqué au mot « Palais », et ne tarda pas à le faire savoir. Ravi de constater que sa petite bombe verbale avait fait mouche, il n’ajouta rien, décida de laisser l’Alfar dans le doute. L’Orine lui apporta une bouteille d’alcool, mais il la refusa d’un hochement de tête. Les vapeurs éthyliques endorment les sens et Eerah, d’entre tous, faisait partie de ces gens qui comptent sur leur esprit plus que sur leur corps. Lorsqu’enfin l’assistant eut claqué la porte, son bienfaiteur aux oreilles pointues s’aventura sur le sujet de la politique. C’était un échantillon parfait. Il n’y avait rien de mieux dans une ville pour en prendre la température que de s’adresser aux élites muettes. Les médecins, prêtres, scientifiques, ces être au-dessus de la moyenne qui n’usaient ni de la violence ni de leur voix pour tenter d’écraser les autres. Observateurs et impartiaux. Demandez à un paysan et il sera toujours mécontent, demandez à un riche prince et il estimera que tout va pour le mieux. Aussi le Dædalus se tut et écouta son hôte lui donner sa version de Drosera. Une version qui de toute évidence différait grandement de ce qu’on plaisait à raconter sur la cité. Aëran faisait preuve d’un pragmatisme à toute épreuve. Un avis tranché sur la question, et peut-être un début de réponse… Mais il n’avançait rien d’autre. Peut-être par peur de passer pour un révolutionnaire, ou peut-être simplement parce que ce genre de débat ne le passionnait guère.

En quelques minutes il avait su prendre soin de sa plaie, à la manière des anciens, sans recourir à la Magie. C’était peut-être mieux ainsi, ce serait toujours une cicatrice à exhiber pour plus tard. Tandis qu’il finissait de recoudre, il confirma la rumeur selon laquelle Svana s’était suicidée. À l’instar du médecin, Eerah n’était pas certain d’avoir une opinion concernant cette femme. Elle n’avait pas brillé par ses décrets ou ses lois, mais d’un autre côté on ne lui imputait aucune guerre, contrairement à celle qui l’avait précédé. Elle et Aya avaient autrefois été amies, c’était un fait, mais l’adage selon lequel « L’ennemi de mon ennemi est mon ami » n’est jamais aussi erroné que lorsqu’il s’agit de politique ; alors quand à savoir si de ces nouveaux dirigeants au pluriel ou de cette ancienne reine solitaire, l’une valait mieux que les autres, difficile à savoir. Ni l’un ni l’autre, répondrait certainement la classe populaire, mais on cite rarement le citoyen moyen pour les solutions qu’il apporte à un régime en crise. Aëran n’était pas le citoyen moyen. Il avait visiblement quelque point de vue sur la situation, mais comme le Déchu lorsqu’il était plus jeune, tout ceci devait lui paraitre si éloigné de sa condition qu’il ne pouvait se résoudre à y réfléchir d’avantage. Dommage. « Difficile de savoir ce qu’il conviendrait de faire avant que quelqu’un ne s’y emploie, n’est-ce pas ? ». L’Alfar s’employa à désinfecter la plaie, et même en ayant coupé les messages provenant de sa jambe, il sentit son corps se contracter sous la douleur. « Urgh. Drosera a encore quelques beaux jours devant elle, ne vous en faites pas. Vos seigneurs n’ont pas encore fait leurs preuves, peut-être attendent-ils que l’occasion se montre. ». Eerah porta sa main à la plaie, sans la toucher, se contentant d’effleurer son nouveau bandage. Il grogna et fit un effort pour se redresser, assis sur la table. « Toutefois… J’ai toujours pensé que les occasions ne se montrent qu’à ceux qui les provoquent. ». Son regard vide alla se perdre dans un coin de la pièce. Il essaya de rétablir la connexion avec la partie douloureuse de son corps, et à peine ouvrit-il les vannes de son esprit que de nombreux signaux douloureux lui parvinrent en masse. Il contracta la mâchoire à s’en briser une dent, et réduit tout de même le flot, pour s’habituer peu à peu à la douleur. Un peu plus bas que les autres fois, il ajouta : « Mais vos inquiétudes m’intriguent. Vous ne pouvez être le seul à avoir remarqué cela, et j’en sais assez sur votre peuple pour savoir qu’il n’est pas vraiment connu pour sa passivité… Aucun nouveau prétendant en vue ? ».


Soins clandestins | ft. Aëran GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Mer 08 Juil 2015, 21:11


J’avais maladroitement mis du sang de cet homme sur mes vêtements, et tout en regardant les tâches qui ne partiraient pas, je continuais de l’écouter. Je relevai instinctivement les bras vers lui quand il se releva de la table en grognant, sans le toucher pour autant et en les baissant bien vite. M’essuyant avec un morceau de tissus, je répondis à sa première question : « Difficile de faire quoi que ce soit ici... même quand quelqu’un s’y emploie. » Malheureusement faillis-je rajouter. Pourtant, mon ton était drôlement enjoué, comme s’il s’agissait d’une plaisanterie d’Alfar. Je ne savais pas si nous étions prisonniers, ou contraint… mais je savais qu’il ne valait mieux pas contrarier les Amarantes présents, au risque de disparaitre du jour au lendemain. Ça phrase me surprit quelque peu, je me mis même à rire, j’avais l’impression de parler à un Alfar. Les opportunités se créaient... puis se saisissaient, c’était un peu comme cela que marchait la politique de Drosera. Je me retrouvai une nouvelle fois face au regard vide de l’homme, et je ne pouvais m’empêcher de les observer. Le vide avait quelque chose d’effrayant pour moi… cet homme ne voyait donc que cela ? Du noir, le néant ? Je secouai la tête pour revenir à la réalité. Baissant la voix, il me posait une question personnelle, et seuls les Artheri savent, qu’une réponse erronée, pouvait s’en doute m’emmener à la mort si quelqu’un avait l’oreille indiscrète, ou même si celui-ci décidait de parler de notre petite discussion. Un silence s’installait, et s’il pouvait voir mon regard, il n’était pas de toute gentillesse à présent… « Surement tous les Alfars du troisième plateau… » Finis-je par lancer avant que Shalk ouvre précipitamment la porte : « Aëran… il… il y a un groupe d’hommes à ta porte… ils disent que tu héberges un étranger… »  Mes yeux se décrochèrent de l’homme, et je fronçais des sourcils vers Shalk : « Je vois… emmène Mozaga en haut s’il te plaît. » Attachant ma ceinture contenant mes couteaux, je lâchais : « Une des raisons pour laquelle je vous aurais laissé dehors… » Je me doutais qu’ils n’étaient pas venus pour moi, mais le fait que je résiste à leur donner l’homme, qui semblait vraisemblablement être important pour sa race, allait forcément poser problème... et je pensais à ma fille avant tout.

Mes pas résonnaient dans la maison, et je me plantai devant la porte : « Messieurs… » Fis-je d’un ton las, bloquant l’accès. Ils croisèrent les bras, comme si ce qu’ils attendaient était évident. « Vous salissez mon pas de porte… je vais, vous demandez de partir si vous n’avez rien à me dire » Telis sortit de chez lui sans même réfléchir : « Un problème ? » croisant les bras, celui-ci était loin d’être patient. « Aucun, ils allaient parti… » « File-nous l’étranger ! » Telis arqua son sourcil vers moi, aujourd’hui n’avait pas été un bon moment pour s’aventurer à Drosera et chez moi… même si la plupart des Alfars restaient plus ou moins distants, ou injuriaient les étrangers, certains n’appréciaient pas que l’un des leurs en accueille un, ou même lui parle… et donc prévoyait une bonne correction pour ceux-ci.

Soufflant, je n’avais pas envie de me battre pour ça. J’étais même prêt à les laisser entrer, mais tout ce que je voyais, c’était la possibilité d’un conflit entre deux races… et nous n’avions pas besoin de ça. L’impatience des hommes se fit ressentir lorsque le premier me poussait violemment, et alors que son deuxième coup se voulait directement au visage, je l’évitai pour le voir tomber à terre, emporté par son propre élan. Empoignant mes couteaux, mon ton devint coupant, et mes yeux noirs : « Sortez de chez moi… tout de suite. »  

Ces hommes avaient tout simplement l’air de vouloir se battre sans plus de discernement. Quant à moi, je voulais éviter les affronts d’un peuple, mais aussi de devoir recoudre la jambe de l’homme aveugle… j’avais aussi ma fille au premier étage. Shalk descendit, se clonant pour que nous soyons plus qu’eux… ils ne savaient pas que c’était un être plutôt faible, mais le seul fait qu’ils doutent de sa puissance nous apportait un avantage certain.
Revenir en haut Aller en bas
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mer 23 Sep 2015, 03:38


C’est à sa réponse qu’Eerah su qu’il avait affaire à quelqu’un d’intelligent. Quelqu’un qui n’avait pas besoin d’un écriteau pour comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle question. Il sourit, un sourire léger, à peine dessiné. Il allait prendre congé, lorsque l’assistant fit irruption dans la pièce, porteur de mauvaises nouvelles. Un instant décontenancé, le Déchu attendit une réaction du maitre de maison, et celui-ci ne se fit pas prier. Le tintement du métal lorsqu’il s’équipa parlait de lui-même. Il haussa les épaules avec fatalisme lorsque l’Alfar le railla gentiment. La vie au sein d’une communauté aussi corrosive que celle de Drosera n’avait rien de simple. En Avalon, il était bien rare que qui que ce soit s’étonne de voir trainer un membre d’une autre race. Le spectacle de ce médecin intègre s’interposant entre lui et un groupe d’hommes en colère était inspirant, mais une fois de plus, le Dædalus souhaitait limiter au maximum les effets qu’aurait pu avoir sa petite escapade. Il se leva avec une grimace, tituba une seconde avant de se diriger en direction du bruit. Avant de s’avancer dans le vestibule, il fit une pause et battit des paupières, tandis qu’il accrochait l’esprit des rustres.

Une demi-douzaine, et aucun d’entre eux n’était ce qu’on pouvait appeler un érudit. L’affaire fut entendue en quelques instants. Il enleva avec méticulosité toute trace d’agressivité, et priva chacun de ses récents souvenirs. Pour parfaire l’enchantement, il alla chatouiller leur sens de la politesse, qui, bien qu’enfouit derrière un orgueil proéminent, était bien présent. Puis enfin, il avança dans le hall d’entrée. « Que se passe-t-il ? ». Les deux hommes qui formaient la tête de ce cortège hétéroclite d’artisans et de citadins bourrus le regardèrent, perdus, et bafouillèrent quelque chose d’inintelligible. « Bein… Non, je sais plus. ». Celui qui parlait pour les autres jeta un coup d’œil circulaire, celui qu’on réservait généralement aux carrefours sans indication, lorsque la nuit tombait : il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il était venu faire ici. Constatant avec effroi l’air renfrogné d’Aëran, et les traces de boue sur le tapis de l’entrée, il recula en bousculant ses compères, avant d’apostropher celui qui gisait au sol : « Laranën ! Je peux savoir ce que tu fais ?! ». L’intéressé glapit plus qu’il ne s’excusa, en prenant la porte, terriblement gêné. L’Alfar qui avait pris la parole continua dans la lancée, en reculant également, poussant les autres vers la sortie. « Excuse-moi, Aëran. Je ne sais pas ce qui nous a pris. ». Il lâcha un autre chapelet d’excuses, et ferma la porte en morigénant violemment ceux qui le suivaient. Une minute plus tard, on n’entendait plus de la rue que le bruit blanc qui y régnait habituellement. Eerah, satisfait, se frotta les paumes et retourna à la table d’opération.

Là-bas se trouvait les quelques affaires qu’il avait emporté avec lui, et il les empoignant fermement, préférant se concentrer sur la lanière de cuir de son sac plutôt que sur la douleur lancinante de sa jambe. Celle-ci avait été bandée à la perfection par le médecin, et les quelques pas qu’il venait de réaliser l’avait rassuré sur sa capacité à supporter son poids au moins jusqu’à la fin de la journée. En invité convenable, il attendit ainsi qu’Aëran vienne le retrouver. S’il était malpoli de s’introduire chez quelqu’un sans son autorisation, il l’était tout autant de quitter les lieux comme un voleur. Lorsque celui-ci reparut, il s’écarta de la table. « Toutes mes excuses. J’aurais dû savoir que ma présence ici risquait de vous apporter des ennuis. ». Il enchaîna sur un autre sujet, peu désireux d’être interrogé sur le curieux comportement des malfrats. « Et encore merci pour les soins. J’ai une dette envers vous. ». Il repensa à la discussion qu’ils avaient eu un peu plus tôt. Il était toujours intéressant de garder un œil – métaphoriquement parlant – sur ceux qui foulaient les premiers pavés d’un très long chemin. Et d’un autre côté, il aurait été blessé dans son orgueil que la réputation des Déchus ait à pâtir de son comportement. Il n’était pas ingrat. « Si vous avez besoin de quelque chose, quoi que ce soit, ou qu’un jour vous vous rendez en Avalon, songez à me faire parvenir un mot. ». Scellant leur poignée de main, il se présenta finalement : « Eerah von Dreth. Et ce fut un plaisir ! ».


Soins clandestins | ft. Aëran GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Sam 26 Sep 2015, 17:05


L’improbable se passa sous nos yeux, une manipulation presque palpable au vu du comportement des Alfars, qui maintenant bégayaient presque. Je restai incertain, ne bougeant pas de ma position, tournant la tête vers l’homme qui se tenait dans la pièce. En cet instant, je me demandais vraiment qui il pouvait être, dans le sens où un nom m’aurait grandement aidé. Je n’étais que rarement sortie de Drosera en réalité, et n’étais allé qu’une fois en Avalon, où j’étais arrivé en retard qui plus est… Je n’avais pas non plus pour habitude de côtoyer les grands de ce monde. Pourtant, il me rappelait bien quelqu’un, peut-être l’avais-je croisé quelques secondes, mais je n’arrivai pas à mettre une identité sur ce visage. Pour le moment, je pris la peine de considérer l’homme que j’avais chez moi… un homme qui aurait pu me contraindre à le soigner, et qui ne l’avait pas fait, me laissant le choix de refuser.

Les excuses de l’Alfar résonnèrent dans mes oreilles, me faisant faire une mine plus qu’étrange. Les regardant s’éloigner, mes muscles se décontractèrent : « Voilà des hommes bien polis, vous devriez prendre exemple… » Fit l’Orine, en se moquant ouvertement. Un bref instant, je ne sus s’il avait compris ou non, mais mes yeux restèrent sur la boue de l’entrée : « T’as du ménage », lançais-je en tournant les talons. Telis enleva ses bottes et se permis d’entrée : « C’était quoi ça ? "Excuse-moi Aëran !" Sérieusement ? » Il riait presque, et je l’arrêtai avant d’entrer dans l’autre pièce, là où se trouvait le blessé : « Tais-toi et reste ici. »

J’ouvris la porte et accueillis ses paroles d’un : « Je n’ai pas besoin de recevoir un étranger pour avoir des ennuis, je vous rassure. » Ce qui en soi était vrai, d’ailleurs, il n’était pas le seul à être venu ici avec un lot de problèmes à la clef. Mon regard ne se décrochait pas de lui, ne répondant pas à tout. Une dette ? Je n’avais fait que mon travail, écoutant la partie la moins mauvaise de mon être. Je baissai un peu les yeux, suivi, d’un mouvement de tête qui en disait long. Dans tous les cas, je n’allais pas cracher dessus, et je comptais bien garder en tête cet engagement silencieux, pour le lui rappeler lorsque j’en aurais grandement besoin. Lorsque la poignée de main suivit, je restai un moment figé sur ses dires… voilà qui était plus clair maintenant. J’avais accueilli chez moi un Roi, homme que j’avais presque bafoué en le laissant sur le pas de ma porte. Je souris en y pensant, c’était une situation presque burlesque finalement : « Aëran Númendil, ce fut un plaisir aussi. » Il était facile de déceler une certaine gêne, mais la provocation reprit le dessus : « Si d’aventures vous vous retrouvez une nouvelle fois percuter par un sanglier, vous savez où me trouver. »

Lorsque la porte se ferma derrière lui, Télis me prit par le poignet, levant ma main : « Ne te lave plus jamais celle-ci ! » Le repoussant, je ris avec lui : « N’importe quoi ! » « T’es vraiment trop bête Aëran ! Puis toi aussi Shalk ! Vous auriez pu le reconnaitre ! C’est… une honte sans nom. » Je le poussais amicalement, enlevant mon haut taché de sang : « Je connais son nom, pas son visage… je ne l’ai croisé qu’une fois, et sans savoir qui il était. » Télis se précipita sur le vêtement taché : « Tu l’as saigné ? T’as saigné un Roi ?! » Je levai les yeux au ciel : « Je l’ai soigné abrutie, soi-gné. »  Prenant dans ses mains le morceau de tissus irrécupérable, il lâcha : « On va le vendre… » Je crus un instant qu’il ne blaguait pas, mais ses yeux rieurs prouvaient le contraire : « Et faire de ta salle, maintenant tachée de sang, un musée ! » La soirée resta sur ses évènements peu communs, où Shalk frottait le sang séché sans arriver à tout enlever. Pourtant, malgré les rires que cela occasionnait, je restais sur ses mots, sur cette dette dont il avait parlé… Je souris silencieusement, parce que je savais qu’un jour, celle-ci serait d’une aide précieuse.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Soins clandestins | ft. Aëran

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Provisions (Aëran)
» Invasion à Drosera [ft. Aëran]
» Souvenir du passé [PV: Aëran]
» Entre joie et incompréhension [-18] [PV Aëran ♥]
» Rencontre avec la princesse du crépuscule [Aëran]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Forêt des murmures :: Drosera-