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 "L'avenir est la trahison des promesses" [Léto&Kohei]

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Sam 12 Sep 2015, 19:33


La nuit commençait à tomber sur Drosera. Les chaumières s’allumaient une à une, le noir prenant petit à petit place au sein des rues. Mozaga regardait par la fenêtre, à genoux sur son lit : « Dis-moi Shalk, qu’est-ce que tu fais ici ? » Ses yeux étaient rivés vers l’horizon, pensive et en pleine recherche de stabilité. L’Orine hésita, ne sachant pas vraiment le fond de sa question : « Je ne sais pas… je te lis un livre ? » Ses doigts jouaient sur les pages, il disait bel et bien la vérité après tout… Il lui lisait une histoire de héros Alfar à dormir debout pour qu’elle s’endorme, mais quelque chose en lui, lui faisait dire que ce n’était pas la bonne réponse. Mozaga rit silencieusement, se rapprochant de Shalk : « Non… » Elle ferma le livre, suivant le regard de l’homme : « Je veux dire… qu’est-ce que tu fais avec mon père ? » L’Orine laissa son regard sur la couverture, incapable de répondre convenablement à cette question plus que censée de l’enfant. Elle sourit délicatement, posant sa petite main sur la sienne : « Ce n’est pas grave, moi je suis contente que tu sois là. » Regardant une nouvelle fois par la fenêtre, elle murmura : « J’ai un mauvais pressentiment Shalk… Quelque chose va arriver, j’en suis sûre, mais je suis incapable de mettre le doigt dessus. » L’Orine, posa le roman sur le lit avant de la rejoindre, posant les coudes sur le bord : « Tu n’as pas à t’en faire, vis ta vie d’enfant… les préoccupations d’adultes arriveront bien assez tôt… » Les lèvres de Mozaga s’étirèrent : « Ce n’est pas ce que dirait papa… » « C’est vrai… mais en même temps, qu’en savons-nous ? Tout est en train de changer… Son comportement envers nous, sa façon de penser... Je ne suis plus aussi sûre qu’avant, il devient moins prévisible, même quant à ses réponses. »

Les rayons de lune perçaient difficilement la cime des arbres. Doucement, les flammes éclairèrent les rues, les murs de pierres. L’atmosphère semblait charger d’une énergie nouvelle, mais agressive, comme si une parole pouvait changer le cours des choses. Mes mains jouaient sur la table en bois remplis de papiers divers. Des antidotes à créer pour l’institut médical, des nouvelles potions à tester sur les brulés… du travail à perte de vue. Je portais à mes lèvres le verre de liqueur que Shalk m’avait emmené avant de monter voir ma fille. Naraë avait cessé son boucan, et plus aucun bruit ne se faisait entendre. Le calme avant la tempête.  Je soufflais en lâchant la paperasse, me dirigeant vers la terrasse, là où diverses plantes avaient été entreposées. Je regardais leurs feuilles, leurs pistils, envisageais la confection de nouveaux antidotes, tandis que là-haut, dans ma propre demeure, une discussion était née de mon silence, de mon mutisme.

« Quand je suis rentrée de Basphel, il y avait une drôle d’ambiance entre vous… » Shalk souffla sans dire un mot : « C’est une préoccupation d’adulte ? » Finit-elle sa phrase. « Si l’on veut… » Murmura-t-il pensif. Il y avait tant de choses que l’on était incapable d’exprimer, encore moins à un enfant qui ne comprendrait pas… ou du moins, c’est ce que nous croyions tous. « C’est compliqué entre nous… c’est impossible en réalité, je crois que nous ne sommes pas faits pour nous entendre » Il hésita un instant : « Je suis conscient qu’il me défendrait au moindre problème… Il m’a recueillis, m’a fait une place et me fais confiance… pourtant, je ne le comprends toujours pas. Rien n’est assez bien pour lui, il désire tout et son contraire… comme lui. » Shalk rit en regardant Mozaga : « Je ne sais pas pourquoi je te dis ça, ce n’est pas important. » Mozaga avait entretemps attrapé son Yawokars en peluche, lui tirant les oreilles en souriant bêtement : « Parce que t’avais envie de le dire ? » Shalk posa sa main sur la tête de l’enfant, avant qu’elle ne reprenne la parole : « Mon père est très fière, cours-lui après qu’il te refusera violemment, montre-lui de l’indifférence qu’il n’hésitera pas à te courir après. C’est tout ce que j’ai compris en réalité… c’est quelqu’un de très fier… trop peut-être. Je ne sais pas ce qu’il pense, tu sembles en savoir plus que moi sur ce sujet… mais je sais que je compte pour lui, je sais qu’il regrette quand il lève la main sur moi, parce qu’il lui arrive de rester éveillé toute la nuit à regarder les buches brûler, que ses nuits le hantent, et qu’au fond, il se déteste. » La main de Shalk glissa sur sa joue : « Tu as peut-être raison… » L’Orine croyait tout savoir, mais il lui arrivait de souvent se tromper sur l’Alfar qui l’hébergeait. « Cependant, il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas savoir. » Mozaga pencha la tête, ne comprenant pas tout. Soudainement, elle perçut des bruits de pas dans la cour, et se pencha à la fenêtre : « On a une invitée ! » sourit-elle. Shalk regarda à son tour et descendit les escaliers : « Vous avez de la visite » me dit-il sans aucune émotion dans la voix, toujours vexé de la nuit dernière.
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Dim 13 Sep 2015, 17:32

Léto se réveilla soudainement lorsque l'orage frappa pour la première fois ce soir. Ses bras affalés sur le bureau s'étirèrent, à l'unisson avec son dos. Elle avait somnolé toute la soirée suivant le repas, l'esprit préoccupé, et tout bonnement fatigué d'à peu près tout. Son regard balaya la pièce assombrie, tout juste éclairée par une bougie en fin de vie. Elle soupira si longuement qu'elle crut qu'elle allait de nouveau s'endormir. De grands évènements étaient à venir, tout commençait à se mettre petit à petit en place. Les Marcheurs tournaient de plus en plus leur regard en sa direction, ils attendaient que le "gros coup" se fasse enfin. Ses camarades proches étaient divisés. Thémis demeurait sereine mais terriblement anxieuse au fond, consciente du rôle qu'elle s'apprêtait à endosser bientôt. Galick ne cachait pas son agacement depuis quelques temps, sans réellement s'exprimer à ce sujet, et personne n'osa déranger le géant. Avec Anita disparue, Léto s'occupait de plus en plus des enfants et s'absentait beaucoup moins souvent. Sa relation avec Oberon s'était dégradée et avait explosé en miettes depuis ; la chamane refusait de voir l'esprit qui gardait à présent ses distances, demeurant dans l'ombre. Seules Alix et Prune restaient totalement insouciantes des responsabilités que leur protectrice allait bientôt assumer ; quoique la jeune humaine avait le regard assez absent depuis son passage à Utopia et l'erreur de son père, tandis que la petite orisha avait cette petite étincelle dans les yeux, une très légère pincée de malice. Bref, de gros changements se profilaient à l'horizon, et la blonde devait d'abord régler cette histoire-là avant de se lancer.

La chamane se leva de son siège, las. Léto ignorait si c'était une bonne idée de retourner à Drosera tout de suite. Elle avait déjà prévenu les Guides de son projet d'emménager, et donc d'être moins présente à Ciel-Ouvert – ce qui en soi n'était pas dérangeant étant donné qu'elle était une femme de terrain – ils n'avaient pas eu leur mot à dire, mais ils souhaitaient toutefois qu'elle offre une compensation en retour. C'à quoi elle répondit que le "gros coup" leur plairait sûrement, sans pour autant s'attarder là-dessus. Bref, tout ça pour acquérir un chariot qui transportera quelques affaires à elle et sa fille lorsque le moment sera venu. Pour l'heure, Léto devait encore régler cette histoire de triangle amoureux avec Aëran. Tant qu'elle n'aura pas le fin mot de cette histoire, il était inutile d'envisager un déménagement qui risquerait de ne pas se faire si tout part à vau-l'eau. Malgré tout, la chamane était confiante, juste un peu stressée par les potentielles réactions de l'alfar. Elle s'approcha de la coiffeuse – oui, elle en avait une, incroyable n'est-ce pas ? – et plongea le bout de ses doigts dans le pigment. Ses pupilles vairons fixèrent la couleur et un sourire fin se dessina sur son visage.

Le lendemain, la chamane était sur la route de la cité des ronces, très tôt le matin. Ce sera une très longue journée et elle espérait que son passage se métamorphose en long séjour du coup. Tout dépendrait d'elle et d'Aëran. C'était assez perturbant de se rendre chez lui tout en étant consciente que quelque chose d'extrêmement dérangeant risquait d'arriver. Auparavant, l'envie de faire demi-tour l'aurait tiraillée sur place, mais aujourd'hui elle était beaucoup plus confiante, elle avait toutes les cartes en main et sa résolution était imparable. D'ailleurs, le fait que Léto marche seule prouvait sa force ; une chamane sans son esprit-compagnon était relativement faible, mais elle sentait tout de même la présence d'Oberon, dans les parages. Son maître-chaman avait approuvé sa décision quant à l'élémental, il était mieux qu'il couvre un plus large champ plutôt qu'il reste coller à ses basques systématiquement. A cela, la blonde s'était retenue de répondre qu'elle aurait préféré le châtier purement et simplement…

La Majestueuse se dressa enfin, toujours aussi impressionnante, admirable. Vivre entre ses murs ne la dérangerait vraiment pas, seuls ses habitants risquaient de lui poser problème… mais elle était forte et avait des alliés, ce n'était plus un problème majeur. Son cœur se resserra un peu, l'heure du dénouement sonnait bientôt. Léto inspira un bon coup, puis, un certain temps après, elle se retrouvait à faire face à la demeure de son amant. Elle resta quelques minutes à fixer la façade, ses yeux virent directement l'intérieur des murs grâce à ses capacités magiques : Mozaga et Shalk étaient présents dans la même pièce et discutaient, tandis qu'Aëran était isolé et pensif. La chamane prit son courage à deux mains et s'approcha de la cour, sa présence se vit interceptée par les sens auditives de la petite alfar. Léto leva la tête et sourit à la jeune fille ; elle attendit que l'orine s'éloigne de la fenêtre avant de faire un mystérieux signe de silence à Mozaga, ainsi qu'un clin d'œil. D'une certaine manière, elle jubilait. Quelques petites minutes s'écoulèrent avant que la porte ne s'ouvrit sur…

Rien. Le maître des lieux ne fut dérangé par une visite invisible. Léto n'était pas présente à l'entrée, personne ne l'était en fait. Juste Aëran. Quoique fut sa réaction, il avait suffit d'un seul pas en dehors de la maison et il tomba entre les griffes du canular. Juste au-dessus de lui flottait un seau qui se renversa, son contenu rose-fuchsia s'étala sur sa chevelure, son visage, avant de filer le long de ses vêtements et de son corps. La peinture était persistante et légèrement odorante. Le seau se fracassa sur le côté une fois vidé du liquide, et des pas prirent la relève dans le processus d'humiliation de l'alfar.


" Hahahahaha ! Le rire enfantin de Léto annonça son arrivée et sa faute, il couvrait tout le reste mais il suffisait de lever un peu le regard pour la voir venir, en compagnie de Kohei Emon. Le bras musclé de la blonde filait le long des épaules de l'alfar et leur proximité trahissait leur coopération quant à cette blague qu'ils avaient échafaudée ensemble. Bientôt, elle parvint à se contrôler malgré le recouvrement ridicule que supportait Aëran. On t'a bien eu ! Tu devrais voir ta tête ! Le rose-fuchsia te va super bien, j'en étais sûre ! Elle repartit dans son hilarité, de plus en plus cette bonne humeur masquait mal son anxiété pour la suite, mais il était inutile de s'inquiéter pour le moment : ils étaient en position de force. Une fois calmée, Léto prit une bonne inspiration pour recouvrer sa respiration. Elle lâcha l'amant de son amant, son sourire demeura intact ; doux, mais amer. Allez, à l'intérieur, il faut qu'on parle. Et interdit de te laver tant que nous n'aurons pas terminé. " Il savait exactement ce dont il était question, il n'avait pas d'autre choix que de se plier à l'inévitable. Assez insistante, la chamane poussa les deux elfes noirs – surtout Aëran évidemment – à l'intérieur et referma la porte derrière elle. La partie beaucoup moins drôle arrivait…



By Jil ♪
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Dim 13 Sep 2015, 21:26

Le regard améthyste de la petite Fae voyageait partout dans la pièce avec un entrain qui la saillait à merveille. Shi était de bonne humeur, mais c’était uniquement parce que depuis peu, Kohei était enfin de retour parmi eux. Une chose était sûre, une fois que les jours passeraient, une fois que la routine quotidienne aura été retrouvée, sa joie de vivre finirait par disparaitre, laissant ainsi place à des pensées bien plus troubles, plus sombres qui ne pouvaient malheureusement pas dépendre de sa vie avec l’Alfar. Et à cette simple prise de conscience, son sourire s’effaça. Dans un tic incontrôlé, elle s’amusait à taquiner l’Alfar, passant son temps à lui crier dessus, lui redemandant encore et encore quel était leur prochain objectif en termes de voyage, simplement pour s’assurer qu’il n’avait pas oublié. Elle agissait de la sorte simplement pour oublier, pour se forcer à garder le sourire, mais très vite, elle finissait déçue en se rendant compte du changement soudain qu’avait connu le blond. Toujours le même, toujours aussi impassible, avec toujours la même vision des choses… Mais c’était sa posture, sa façon de parler, d’arborer un nouveau masque face aux inconnus qui lui titillait l’esprit.

Malheureusement pour elle, le temps n’était pas aux planifications de voyage. Kohei avait une idée bien différente dans la tête, un objectif précis qu’il savait ne pas être le seul à partager actuellement. Sa tête reposait sur le dos de sa main alors qu’il contemplait le dehors, par la fenêtre, pensant sans arrêt qu’il allait se retrouver dans cette rue d’une minute à l’autre. Shi lui tirait les mèches, pour avoir un semblant de réaction, et d’un sourire qui se voulait présent mais qui finalement était à peine notable, il détournait son regard vers elle. « Je dois aller chez Aëran. » Sa détermination la laissait dubitative, car d’un coup il s’était relevé pour s’exécuter, comme si tout partait d’un drôle de coup de tête. Pourtant il était affreusement calme. Le blond ne pensait qu’à mettre les choses au clair, il ne pensait qu’à cette histoire de triangle amoureux, du fait qu’il avait lui-même compliqué une situation amoureuse par sa simple existence. Mais là n’était pas sa seule motivation. Voilà un bien long moment qu’il ne l’avait vu, des lunes et des lunes qu’il n’avait même plus pris la peine de compter ; et tout ça à cause de ses stupides parents. L’image de son frère lui revint en tête, et la part démente de son esprit poussa un soupir qui se retranscrit physiquement. Heiko était là, pour la bonne raison qu’il voulait pleinement profiter de la petite… farce qui allait bientôt suivre.

Shi se mit à le suivre, bien qu’il affirmait vouloir y aller seul. Cette étrange entreprise était en train de la noyer de curiosité, et malgré la difficulté qu’elle avait à faire face au blanc, elle ne pouvait pas s’en empêcher, surtout maintenant qu’elle connaissait la nature de leur… relation. Non ! grand non elle ne resterait pas si cela devait dégénérer, haha… Mais le simple fait qu’Heiko agissait la motivait d’autant plus à aller voir ce qu’il préparait. « A tout à l’heure. » Dit-il finalement, sans se douter qu’elle le suivrait de loin, invisible qu’elle pouvait désormais devenir. Il ne prit pas bien longtemps à se préparer, et ainsi il se dirigeait vers la porte tout en adressant un simple au revoir à Art qui lui répondit avec un sourire plus qu’allusif. Son regard devint tout terne et froid lorsqu’il croisa celui de Yuuhei. Ce type était bien la seule présence qu’il ne tolérait pas ici, le seul qu’il ne pouvait pas accepter dans cette famille qu’il avait construite petit à petit. Putride image de lui que ce clone reflétait. Le visage de Shi se décomposa suite à cette réaction, et elle se sentit infiniment désolée face à la personne qu’elle avait elle-même accueillie. Si elle avait su que Kohei réagirait de la sorte, elle n’aurait pas invité Yuuhei avec tant d’entrain… Mais en même temps, pouvait-elle le laisser livrer à lui-même ?

L’Alfar foulait le sol de sa belle cité, se dirigeant tout droit vers la maison d’Aëran. Un sourire s’esquissa alors que la nervosité était aussi de mise. Comment les choses allaient-elle tourner ? « Oh, bonjour, Léto ! » Il était tout sourire. Alors qu’il se posait ces dernières questions trahissant son insouciance habituelle, il avait croisé le regard de la blonde transportant l’objet de son sourire incontrôlé. Il trouvait ça drôle, comme un enfant, dans un sens. Pourquoi voulait-il lui aussi devenir complice de cette blague bien colorée ? Parce que c’était drôle, parce qu’il se tardait de voir le blanc devenir tout rose, parce cela semblait être la suite logique des choses. Pourtant, Kohei avait tout su, il avait agi en conséquence, Aëran n’était pas le seul fautif. Pourtant, il n’avait pas pu s’empêcher de prendre part au méfait, surtout que l’avis qu’il portait sur la personne de Léto était d’une aide précieuse. Un rire qu’il ne prenait même pas la peine de cacher trahissait sa complicité face à l’acte alors qu’il observait de près la réaction de son amant et qu’il entrait lui aussi à l’intérieur. « Il va falloir bien frotter ! » Continuait-il sans se préoccuper à premier abord de l’incompréhension dans laquelle devait s’enfoncer l’Alfar, et dans la réaction bien violente qu’il aurait à son égard. Ah, les farceurs.

Shi avait observé tout la scène, et même si elle restait très surprise de la présence de Léto, elle n’avait pu s’empêcher d’exploser de rire à la vue d’un Aëran tout rose. Fort heureusement pour elle, elle était assez loin de la scène pour qu’on ne l’entendît pas. Après mûre réflexion, elle avait fini par comprendre ce qui allait se passer. Elle s’approcha alors de la fenêtre, observant mieux la scène, et balayait quelque temps son regard dans cette maison qui lui était totalement inconnue. Et… ses yeux s’écarquillèrent alors que juste devant elle se dressait l’Alfar qu’elle avait rencontrée il y a de cela quelques temps. Elle s’engouffra alors à toute vitesse dans la demeure, passant sous le nez de son compagnon qui régit en conséquence sans toutefois pouvoir en placer une puisque la petite fille l’avait déjà ouverte. « Toi !! Euh… euh… J’ai oublié ton nom haha ! » Mais en fait, elle ne l’avait jamais connu son nom. La petite Fae était bien contente de la retrouver, mais avait été si surprise de la retrouver qu’elle en avait totalement ignoré les politesses. Elle se retourna vers les autres, adressant des salutations froides. « Bonjour Léto ! » Sauf envers la chamane à qui elle fit son plus grand sourire, ce qui ne pouvait que ajouter du mystère sur le dos d’Aëran. D’ailleurs, elle ne cacha pas son rire face à la dégaine de ce dernier. « Shi… Qu’est-ce que tu fiches ici ? »
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Mar 15 Sep 2015, 12:08


La sentence fut sans appel, et la relation qu’avaient dorénavant mes deux amants ne faisait que renforcer mes craintes, mais aussi ma colère. Shalk s’en était frotté les mains, et il était bien heureux de ne pas avoir lui-même ouvert la porte. Les paroles de Léto ne firent que passer comme un coup de vent, et je rentrai dans la pièce, pour le moment résilié. Les petits pas de Mozaga résonnèrent dans la cage d’escalier : « Lét… Papa ?! » S’arrêta-t-elle avant de se précipiter dans mes jambes. Le sourire de l’Orine ne passa pas inaperçu, et ses cris percèrent le silence ambiant : « Qu’est-ce qui te fait rire ?! » Mes yeux se portèrent sur elle : « Mozaga… » L’appelais-je calmement. « Quoi ?! » dit-elle d’un ton désinvolte, me faisant froncer des sourcils : « Se sont encore des préoccupations d’adultes ? Je n’ai juste que le droit de me taire ? Tu vas les laisser faire ? T’humilier, sous ton toit ? » Je soufflai, cette petite n’avait pas la langue dans sa poche, et nul doute que nous allions encore l’entendre au cours de cette soirée : « Oui, c’est ce que je vais faire… » Finis-je par dire, cherchant deux verres dans la commode avant de les disposer sur la table. Je rabattis mes cheveux à moitié roses, avant d’enlever la peinture qui coulait sur ma joue : « Tu n’es pas sérieux ? Ça va à l’encontre de tout ce que tu m’as appris ! » « C’est plus compliquer que ça Mozaga, tu appliques à la lettre ce que je te dis, comme un pantin… mais il y a des nuances à tout ! » Le ton était instinctivement monté, et Mozaga eu du mal à franchir le pas : « Je te croyais plus fort que ça ! » Lança-t-elle au tac au tac, serrant des poings. Je saisis une bouteille d’alcool avant de servir dans les deux verres la liqueur. « Ce n’est pas la question Mozaga ! Je ne peux tout bonnement pas m’en sortir d’une pirouette à chaque fois ! Que veux-tu que je fasse ?  Que je les brutalise ? Que je les tue ?! Tu dois être la mieux placée pour savoir que ça ne marche pas toujours comme ça ! » Mes yeux étaient devenus si noirs, que Mozaga se réfugia dans la cage d’escalier. Ma main serra la bouteille que j’avais gardée, et je pris plusieurs gorgé avant de me tourner vers les deux autres.

La situation allait déraper, c’était certain, et même si j’étais prêt à assumer mes actes, je n’étais pas près de pardonner à Kohei son affront. « Je t’avais demandé qu’une chose… » Murmurais-je en baissant les yeux sur la table, un regard si sombre et une colère si présente, qu’Aglakh s’était instinctivement réveillé. Ma main libre serra de plus en plus la chaise, avant de violement la projeter sur le mur : « C’était à moi de lui dire ! De lui annoncer ! De lui expliquer ! » Shalk perdit immédiatement le sourire qui planait sur son visage, et celui-ci devint plus sombre : « Non, non, non… » Finit-il par dire en serrant la clef sur son cou, se précipitant pour ramasser la chaise. Une voix sortit alors de nulle part : « Tu as fait quoi à Maman ? » Shalk se précipita alors vers elle : « Ne reste pas là Mozaga, monte dans ta chambre… » Les mains se posèrent sur elle, qu’elle les rejeta : « Lâche-moi ! Il ne me fera pas de mal à moi ! » Un sourire plana sur mon visage a ses mots, mais aussi au vu de la situation. Me retournant, je bus une autre gorgée : « J’ai trompé maman » fis-je simplement « Avec lui » finis-je en donnant un coup de menton vers Kohei. « Pourquoi ? » me répondit-elle avec toute la naïveté du monde. Je restai un instant inerte, les bras croiser : « ça c’est une histoire que nous allons entamer entre adultes… monte dans ta chambre maintenant » Mozaga ne se fit pas prier, mais sa déception était visible… en dernier affront, et pour en savoir plus, elle se posta dans les escaliers, là où personne ne la verrait.

Ma colère était retombée, mais mon regard ne s’était pas plus adouci, et il fuyait pour ne pas effrayer. Le retour du bâton était violent, j’étais à la limite de toutes mes émotions, et je ne savais pas par quoi commencer… Il fallait à présent assumer, tout simplement parce que je ne voulais perdre ni l’un, ni l’autre. Dans le cas contraire, nul doute que tout serait parti dans le plus parfait des chaos, et que j’aurai tenté de m’en démêler par une pirouette sans queue ni tête. Posant la bouteille, les deux mains sur la table, et le regard ailleurs, je brisai le silence : « Bien, et maintenant ? » La réponse était simple, mais je n’arrivai pas à commencer, parce qu’il aurait fallu se dévoiler, et tout allait être compliqué à partir de maintenant. Il fallait choisir ses mots, ne briser ni Léto, ni Kohei… et essayer de garder la tête haute n’allait pas être chose aisé.
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Mer 16 Sep 2015, 10:50

Un sentiment de bien-être l'envahit lorsque ses pas franchirent le pas de la porte. A partir d'aujourd'hui – si tout se passait bien – ce sera son chez-soi. Léto huma les odeurs, faisant fi du rose qui gouttait sur leur passage, écouta le craquement du sol sous leurs bottes… A chacune de ses visites, la chamane avait toujours l'impression de redécouvrir l'endroit, comme s'il se métamorphosait en son absence. Pourtant, tout était pareil, les meubles étaient à la même place que dans ses souvenirs, les escaliers s'élevaient à la même hauteur qu'auparavant. Hormis Mozaga et son père, Shalk, l'orine, était toujours présent. Léto n'avait jamais eu de réels contacts avec cet homme, et n'en avait su que bien peu de la part d'Aëran. Tout ce qu'il comptait pour elle, c'est que sa propre fille apprécie l'orine lorsqu'elle passait un séjour chez son géniteur. Son sourire se raviva, témoin de l'hilarité de Shalk face à la punition du maître des lieux. Au moins n'était-elle pas la seule à s'amuser avec Kohei, ce qui en soi représentait un accomplissement parfait de l'objectif.

" Bonjour Shalk ! Ajouta-t-elle naturellement, de très bonne humeur, à la scène, elle se sentait tellement libre de faire ce qu'elle souhaitait après cette victoire. Et pour couronner le tout, c'est l'intrusion de la fae qui pimenta un peu plus l'affront. Hé, salut Shi ! " Ils étaient tous là, ceux qui connaissaient le fameux Aëran, ceux qui n'auraient jamais cru le voir ainsi, teinté de rose, battu par son amante… tous, sauf une.

La chamane n'était pas idiote, elle connaissait suffisamment bien sa fille pour savoir que cette image-là risquait de lui faire un choc. Léto n'aurait pas pu la convaincre de l'aider dans cette entreprise, même si elle partageait une certaine complicité avec elle. Mozaga ne pouvait pas comprendre, du moins Léto ne souhaitait pas qu'elle le sache tout de suite, pas comme ça. Mais la blonde perdit une partie de sa certitude en devenant témoin de la dispute familiale. Elle a tellement grandi… Comprit-elle au bout de quelques échanges, ce qui la confortait une fois de plus dans son envie de nouer les liens familiaux une bonne fois pour toute. Léto ne comptait pas laisser passer cette occasion, elle ne se le pardonnerait jamais.

Un sifflement résonna dans sa caboche, son front se plissa et ses sourcils se froncèrent. Pas le serpent. Ces yeux noirs, elle ne les connaissait que trop bien pour ne pas comprendre ce qu'il se passait. Seraient-ils allés trop loin dans la farce ou la désinvolture de la petite alfar eut raison sur ses nerfs ? Tout partit si vite à ce moment-là, les séquelles provoquées à la secte se rouvrirent succinctement tandis qu'elle perdit elle-même en réflexe. Léto aurait dû être là pour ralentir la descente aux enfers, mais c'était déjà trop tard : Kohei se fit passer un savon et une chaise maltraitée volta entre eux. Ce qu'il annonça la prit quelque peu au dépourvu : ainsi donc, il comptait bel et bien lui annoncer la nouvelle… Mais quand ? Ça, elle se le demandait sérieusement et espérait bien trouver quelques réponses avant que ça ne dégénère. La blonde lança un regard désolé à Mozaga, elle n'aurait vraiment pas dû l'apprendre comme ça, pas de manière si expéditive. C'était plus compliqué et cela allait sûrement s'alourdir avec la propre version d'Aëran. Malgré tout, en tant qu'adulte, elle reprit son calme et se força à s'assoir, à prendre une très légère gorgée de la liqueur. La tension ambiante était retombée et il était l'heure de passer à la partie la plus corsée.


" Bien, euh… pour commencer… La chamane voulait prendre l'initiative, c'était juste qu'elle avait peur de s'emmêler dans ses mots et qu'ils soient par conséquent mal interprétés, par l'un ou l'autre des alfars. Je n'aurais jamais pardonné à Kohei s'il ne me l'avait pas dit, on n'en serait même pas là. "Là" voulait dire dans cette situation de discussion posée, entre autre, elle espérait se faire bien comprendre de ce côté-là : l'animosité entre les deux amants d'Aëran était pratiquement faible. Et il n'est pas venu me le dire comme ça, hein, on s'est rencontré par hasard et on a fini par comprendre qui on était pour toi… Plus ou moins. C'était dans ses intentions depuis le départ de défendre Kohei par elle-même, au moins c'était dit et il n'y aurait plus rien à reprocher de leur côté. Je n'ai qu'un reproche, Aëran. Elle avala une plus grosse gorgée de liqueur, le goût passait beaucoup mieux depuis que Latone avait, en quelque sorte, initié son corps à supporter ces substances-ci. Son regard vairon, à mi-chemin entre l'incompréhension et la tristesse, se braqua sur l'alfar au centre du débat. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Plus tôt je veux dire. Elle regarda brièvement Kohei avant de reprendre. Dans les montagnes avec les Marcheurs, tu aurais pu le faire, nous avions tout le temps. Quand je t'ai parlé de fonder une famille avec toi, je connaissais déjà Kohei en fait. Et j'espérais que tu m'en parles, mais… Cela n'avait pas réellement marché, seule l'attitude légèrement différente de l'alfar à son égard l'avait trahi. Bref, ce que je veux dire, c'est que nous n'avions jamais discuté du fait qu'on puisse fréquenter quelqu'un d'autre, autre que nous. Cela aurait pu être possible lorsque j'étais orisha, mais je ne l'ai jamais fait. On aurait pu en discuter… Tu aurais pu m'en parler, avant que toi et Kohei alliez si loin. Qu'ils se voient, qu'ils s'embrassent, ce n'était vraiment pas un problème – elle-même l'avait déjà fait – mais qu'ils partagent leur lit, c'était déjà trop tard pour prévenir Léto sans qu'elle n'y voit un affront. Son regard se baissa à cette perspective, elle avait placé toute sa confiance en Aëran et ils en étaient arrivés là… Voilà. Rajouta-t-elle en relevant les yeux. D'où le seau de peinture. " Mais elle attendait quand même des réponses, qu'il la prévienne semblait être pris pour acquis mais il n'avait jamais profité du temps pour le faire, et c'est bien tout ce qu'elle lui reprochait tant qu'elle n'aura pas ses explications. La chamane voulait replier ses bras pour les croiser sur son abdomen, mais ses mains étaient comme fixés au verre de liqueur, au cas où l'envie de faire retomber la tension devienne trop forte. Au lieu de repartir et de monopoliser la parole, elle tourna son regard en direction de Kohei, une manière de lui dire qu'il avait le champ libre, qu'il pouvait rajouter ce qu'il désirait avant qu'ils ne soient confrontés aux mots de leur amour.



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Mer 16 Sep 2015, 19:10

Une jeune fille avait surgit de nulle part ce qui avait provoqué chez la petite Fae une réaction que Kohei ne comprenait pas du tout. Et sans réfléchir à la question, il en était venu à la conclusion que cette jeune Alfar n’était autre que la fille d’Aëran et Léto. Mais alors… Comment Shi pouvait-elle bien la connaitre ? Ca n’avait purement et simplement pas de sens. Shi ne lui avait raconté que peu de chose de ce qui lui était arrivé une fois rentrée à Drosera à la fin de tous les fâcheux événements qu’avaient connu ces terres. Mais il n’était pas complétement stupide. Kohei avait bien vu que Shi avait considérablement changée… Pourtant, il n’avait jamais été la forcer à raconter quoi que ce soit. Mais ça, le fait qu’elle connaissait cette jeune fille le surprenait. Qu’avait-elle réellement fait ? Avait-elle été voir Aëran ? Toutes les questions étaient permises, et il ne manquerait pas de l’interroger sans cacher sa colère face à tant de mystère délibérément laissé. Mais pour l’heure, sa pensée ne se focalisait pas plus sur cette question que sur celle de sa présence ici.

Il observait, en silence, la dispute qui se déroulait entre un père et sa fille, sans esquisser ce sourire habituellement carnassier qui aurait pu donner l’impression à n’importe qui qu’il se jouait de la situation. Kohei n’avait nullement l’envie de laisser à cette enfant l’impression que son père se faisait écraser par les auteurs de cette farce, c’était bien le dernier de ces désirs, d’autant plus que ce n’était absolument pas le cas. Il comprenait parfaitement pourquoi elle réagissait de la sorte, mais il n’y avait pas de raison à cela. Ce n’était en tout cas pas comme cela que Kohei le ressentait. Mais une personne qui restait en tout cas bien choquée de cette situation, c’était Shi. Elle observait Mozaga, sans la quitter des yeux, exprimer tous ces ressentiments, sans savoir quoi y penser. Shi n’avait pas sa place dans cette situation, elle ne savait plus du tout quoi penser. Elle entendait enfin Aëran parler lui aussi de ce triangle amoureux ce qui la troublait grandement. Ses yeux demeuraient grand ouverts, et commençaient peu à peu à valser entre les deux interlocuteurs alors qu’elle était complétement perdue. Finalement elle aussi se réfugia dans un coin de la maison, ignorant totalement s’il valait mieux sortir ou rester observer. « Shi, tu sors d’ici. » Lui ordonnait-il. Mais elle ne le voulait pas, elle recherchait beaucoup trop à avoir des réponses.

Le blond ne l’observa même pas partir, si tant et si bien qu’elle restait postée au même endroit. Son attention s’était plutôt reportée sur Aëran qui lui parlait, prononçant ses mots avec une telle noirceur que Kohei pensa à son tour que la conversation ne resterait pas calme bien longtemps. La chaise se fracassa contre le mur, le forçant à se lever d’un coup dans un réflexe incontrôlable, pour lui aussi élever le ton tout en balançant son bras à l’horizontal. « Comme si j’avais pu me le permettre ! Je l’ai rencontrée complétement par hasard Aëran. Et je ne suis pas de ce genre moi. Cacher des choses aussi importantes sans penser aux conséquences… non merci, ce n’est vraiment pas pour moi. » Parce que cacher des choses, ah ça, il le faisait bien souvent… Mais c’était uniquement quand il était sûr que ça n’aurait pas de graves répercussions. « Tu pensais quoi ? Que je n’assumais pas notre relation ? Et mieux que tout, en parler aura au moins permis de ne pas envenimer la situation. Je sais très bien que tu voulais en parler toi, mais les choses ne se déroulent pas toujours comme on le veut, et il faut savoir s’adapter à la situation. » Il s’était rassit sur ces mots, certes brutal, et il prenait bien conscience qu’il avait posé un gros problème moral à Aëran, mais ne regrettait pas son acte pour autant. « Et puis, le moment venu où tu lui aurais tout dit, tu lui aurait précisé que je la connaissait déjà, moi, la vérité ? Et qu’aurait pensé Léto en sachant que du coup je lui aurais caché ? » C’était pourtant clair, non ? Déjà qu’il n’avait pas envie de voir leur relation s’envenimer par sa faute, il avait encore moins envie de passer pour un sale type qui aurait rendu la situation encore plus problématique.

Léto elle-même exposait la chose sous ce même point de vue. L’écoutant parler, il but une longue gorgée de la boisson qui le rafraîchit instantanément. Jamais il ne pensait avoir à parler à quelqu’un sur ce ton, mais actuellement, il s’en contrefichait bien. Lorsque le père annonçait ce qui pouvait être qualifié d’horreur à sa fille, Kohei tourna son visage vers Mozaga à sa désignation, le regard empreint d’une folie qu’il se fichait bien de cacher. La situation demandait plutôt la présence de Heiko, et non celle de son autre. Pour lui, rien n’était plus évident, il était plus à même de parler librement, sans prendre trente ans à réagir, ni à se laisser porter lui-même par la discussion en la subissant bêtement comme le type silencieux qu’il était. Léto avait finalement fini d’exposer son point de vue, de faire part de ses reproches, laissant libre court à Kohei d’en placer une. Lui aussi avait à peu près vidé son sac, mais il était bien vrai qu’une ou deux précisions restaient tout de même à formuler. « Lorsque l’on s’est rencontrés, juste avant de nous quitter, on a pensé bon de venir te voir tous les deux en même temps. On avait simplement besoin d’exposer notre situation en se voyant tous les trois, c’était nécessaire, non ? Mais dans aucun cas il y avait de mauvaises intentions derrière. » Un silence plana quelques instants. Kohei n’avait rien à dire il préférait plutôt répondre aux questions à vrai dire, puisque le but, dans l’immédiat, c’était de rendre la situation claire pour tout le monde. Parce que lui, des questions, il n’en avait pas vraiment pour le coup.

Il observa un à un la chamane et l’alfar, buvant de nouveau la liqueur. La situation était devenue bien plus calme, et les pensées de Kohei commençaient à être polluées de questionnements divers concernant la tournure de cette entrevue, tandis que du haut du coin où elle s’était terrée, Shi observait la situation, toujours plus silencieuse et plus concentrée. Elle avait eu quelque peu peur lorsqu’elle vit la chaise valdinguer, croyant qu’une bagarre allait éclater, mais tous étaient désormais assis et discutaient dans le calme. Kohei prenait parfaitement conscience que c’était lui qui s’était introduit dans la vie de ce couple et pensa alors que la suite devait dépendre de Léto. C’était surtout elle qui subissait tout cela. Elle était donc une Orisha avant ? Kohei se demanda alors comment elle pouvait être devenue une chamane, mais il ne perdit toutefois pas de vue que cette révélation était là pour justifier une certaine façon de penser. Le blond ne voulait pas poser la question fatidique. Celle qui permettrait à Léto de décider de la suite de cette relation. Il était hors de question pour lui d’abandonner, mais il savait parfaitement que sa position ne pouvait pas lui permettre d’insister là-dessus. « Aëran, qu’est-ce que tu penses de cette situation ? » Son regard était resté naturellement rieur, mais son ton laissait tout de même le loisir aux deux autres interlocuteurs de comprendre qu’il parlait sérieusement. Il était resté naturellement vague sur la nature de cette question, et même si elle visait à lui faire exposer son avis sur leur relation, il n’était pas contre l’idée d’écouter ce qu’il aurait à dire d’autre en lui répondant.
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Mar 22 Sep 2015, 12:33


Mes mains restaient fixées sur la table, écoutant les jérémiades de mes deux amants. Un sourire fantomatique planait sur mon visage, masquant mes réelles intentions et les sentiments contradictoires que je ressentais. On me parlait de trahison, de moral, du temps pour faire, mais l’on oublia celui pour penser, et la vérité était bien plus dure à avaler que le simple fait de la dire. Il ne suffisait pas de calmer les esprits, il fallait omettre, se protéger, réfléchir à ce qui était nécessaire à ce qu’il ne l’était pas… Les paroles de Kohei me firent d’ailleurs relever le regard vers lui, tout en riant de ses mots : « Il est bien trop tard pour t’acheter une conscience Kohei… après tout ce que tu as fait, après tout ce que nous avons fait ensemble, tu ne peux pas te pointer devant moi en prônant une morale sans faille… » Mes yeux devenaient rieurs, provocants : « Les choses importantes ne te sont pas égales ? Tu penses aux conséquences ? Je suis certain que ta petite Elfe serait ravi de l’entendre… » Une Elfe, un Alfar… une bonne plaisanterie, et il n’était pas dur au vu de Kohei, de savoir pourquoi cela n’avait pas fonctionné.

Je rebaissai les yeux, j’étais resté silencieux aux paroles de Léto, peut-être parce que celle-ci avait quelques choses de plus pures, de plus clair et de plus meurtrier. « Tu ne dois rien à Léto Kohei ! » sortant de mes gonds, ce fut la seule chose que je sortis en renversant une dernière chaise : « Que tu l’es croisé n’aurais pas eu d’importance ! As-tu tissé des liens avec elle ? Des liens assez forts pour lui devoir la vérité ? Pour ne pas lui mentir ? Ou même des liens assez puissants pour ressentir un manque en son absence ? » Replaquant les poings sur la table, je laissai échapper un : « Tu ne lui dois rien… contrairement à moi… »  Un silence se fit, et les dernières paroles de Kohei me firent soupirer : « De mauvaises intentions… » Soufflais-je en me tournant et en m’appuyant sur la table : « Non, bien sûr que non. »

Le temps passa, et je pris enfin l’initiative de me calmer : « ça n’a pas d’importance en réalité… Si cela avait été une trahison Léto, crois-moi, tu ne l’aurais jamais sus… » Je plissais les yeux, cherchant les mots, et fuyant les regards en recherche de réponse : « Pour moi, ce n’en était pas une quand on sait ce qui m’anime, ce qui m’habite. Vous semblez tous les deux croire que tout vient de moi, que je contrôle tout ce que je fais sans me soucier de rien… en réalité, je me demande toujours si mes désirs sont de mon fait, ou si elles viennent d’Aglakh. » Je pris la bouteille, la portant à mes lèvres : « Vous ne savez rien, et vous vous arrêtez à ce que vous pouvez voir… ne vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il y avait derrière le masque ? » Je levai la bouteille vers Kohei : « Tiens, tu ne l’as jamais vu toi… » Je réfléchis un instant, avant de reprendre la parole : « Une boule de rage, de brutalité, prête à dévorer tout ce qu’elle trouve, à tout détruire… Tout comme je l’ai été avec toi. » Je retournai mon visage vers Léto : « Mes désirs sont mélangés aux siens, je prends autant de plaisir que lui dans leur réalisation… pourtant, avec toi, je tente de tout contrôler, de ne pas me laisser submerger… ce qui me rend par la suite plus violent avec les autres… si tu es ce qui me maintient à la surface, celle qui m’aide à ne pas sombrer, Kohei est celui qui me libère des tensions que le contrôle occasionne… » Un tout, une union indissociable entre l’homme et la bête.

Je reposai la bouteille sur la table : « Tu me reproches une trahison, quant à toi Kohei, tu me reproches une place que je t’ai donnée, et qui ne te convient pas vraiment… eh bien, j’en suis désolé, mais il n’y a pas d’issus… pour la bonne raison que je ne me délesterai ni de l’un, ni de l’autre, et que je ne regrette qu’une chose, ne pas te l’avoir dit avant votre rencontre. » Mes yeux s’étaient adoucis, je n’avais dit que le nécessaire, sans me compromettre… et la vérité y était. « Je vous aime tous les deux, je ne pourrai pas me passer de l’un de vous sans sombrer, c’est une vérité indéniable. »

Shalk baissa la tête, mais la releva aussitôt en lançant : « Et vos filles ? Et le désir de Léto à faire une famille ? » Soufflant, je me relevai de toute ma hauteur, tournant la tête vers lui : « Mes sentiments n’ont aucun rapport avec mes filles, je reste leur père, quel qu’il soit… Quant à ton désir… » Fis-je en m’adressant à Léto : « Si il est toujours d’actualité, ma porte t’es grande ouverte. » Rien ne changeait pour moi, je voulais autant rester avec Léto qu’avec Kohei, et même dans mes paroles, le lien qui m’unissait à eux était présent… la colère m’avait emporté avec l’Alfar, mais la douceur avait primé avec la Chamane.

Mozaga restait caché dans les escaliers, mais elle n’avait pas fini de donner son avis. De ses petits pieds, elle descendit les marches, se postant près de moi, face aux deux autres : « Papa ? » soufflant face à tant de désinvolture de sa part, je murmurais un : « Quoi ? » agacé. « Maman va venir vivre  à la maison ? Et lui ? » Dit-elle en pointant du doigt Kohei : « C’est qui ? Un deuxième Papa ? » Mon regard resta en suspens, mais ma seule réponse fut de les regarder tous les deux, attendant leur décision.

Explication:
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Latone
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Sam 26 Sep 2015, 19:00

Les avis des trompés étaient tombés. Et encore, Léto avait été légère de ce côté-là, elle aurait très bien pu continuer de s'exprimer davantage sur cette situation délicate. Elle respectait néanmoins l'opinion de Kohei, et plus encore les réactions d'Aëran. Ils avaient tous les deux de la chance que la blonde soit aussi compréhensive et surtout que son passif d'orisha l'ait aidée à se forger une ouverture d'esprit aussi grande que son cœur. Autrement, elle s'en serait sûrement pris à Kohei dès leur rencontre, ou alors Aëran en aurait lourdement payé les frais : la perte de la mère et de son enfant seraient devenus inévitables. Bref, cette dissension amoureuse était en quelque sorte refermée par une étrange alchimie entre les trois protagonistes. Si le lien qui unissait la chamane et le dément était précaire, celui qui les liait tous les deux à l'alfar auquel ils ont confié leur amour était définitivement très important. Malgré le fait qu'Aëran semblait se noyer dans une colère noire avec Kohei, Léto n'était pas suffisamment sourde pour ne pas discerner la profondeur des propos. Ainsi, les échanges qu'elle avait eus avec le dément s'affirmaient : les deux alfars se connaissaient très bien, ils avaient partagé assez d'intérêts pour se lancer dans cette relation. Pourtant, Aëran tenait toujours à elle, comme le démontrait son attitude envers l'autre alfar et les reproches qu'il lui renvoyait au visage. Au beau milieu de ce carnage de chaise, Léto était relativement confuse et ignorait tout bonnement quoi faire, quoi dire, et à qui.

" On ne va quand même pas casser tout le mobilier… " Commenta-t-elle finalement pour détendre indirectement l'atmosphère, tandis que leur amant respectif commençait tout juste à se calmer. Elle plaignait Shalk de devoir faire le ménage derrière eux, au fond.

La suite se montrait moins tendue, aucun du côté des amants ne prit la parole. C'était à Aëran de faire tomber son ressenti sur chacune de leurs reproches. Les explications étaient aussi claires que troublantes… Pas le serpent. S'effraya Léto, elle repensa brièvement à ce qu'il s'était passé aux terres arides lorsqu'Aëran décrivit brièvement le monstre qui l'habitait à Kohei. Tout prenait son sens finalement, il avait suffi qu'il mentionne Aglakh pour qu'elle comprenne la majorité de ses actes. Elle avait cru qu'il s'était comporté avec Kohei de la même manière qu'il l'avait fait avec elle, mais ce n'était finalement pas le cas : tout doucement, sans qu'elle ne s'en rende compte, Aëran s'était adouci avec elle, tandis qu'il satisfaisait les caprices de la bête avec un tierce ; le dément, en l'occurrence. La chamane baissa légèrement la tête, le regard attristé se plongea dans le contenu de son verre à moitié vide. Elle n'était pas triste que son amant en soit venu à prendre de telles mesures, elle l'était envers elle-même : elle aurait dû voir ce jour arriver, cette possibilité naître, et surtout elle aurait dû comprendre qu'elle n'aurait jamais pu être la clé de voûte pour que l'équilibre entre Aëran et Aglakh se créer, pas totalement.

" Alors, c'est pour ça… Souffla-t-elle, la voix faiblement enrouée. Ses yeux se relevèrent en direction du blanc, elle ne masquait pas son embarras à la surface. Je ne pensais pas que… notre relation créerait des tensions en toi. Je croyais même que j'étais devenue capable de t'aider complètement depuis que j'ai rencontré ta bête… Je suis désolée. " Elle l'était beaucoup plus qu'elle ne l'exprimait, pour avoir connu son amoureux sous cette facette depuis si longtemps maintenant.

Il était donc devenu certain, et même confirmé par le concerné, que cette équilibre entre l'homme et la bête ne pouvait pas être assuré qu'avec Léto. En fait, personne n'en était réellement capable si on y réfléchissait, sauf quelqu'un qui soit atteint du même mal qu'Aëran à la rigueur, et encore… En tout cas, la blonde ne suffisait pas, tout comme le dément ne suffisait pas non plus, seule leur propre coopération permettra d'atteindre ce but. C'est du moins ce que l'alfar tentait de faire comprendre en assurant qu'ils lui étaient indispensables. La chamane hocha doucement la tête, elle comprenait parfaitement les raisons de cette dispute à présent. Ce n'était pas un caprice qu'il tentait de satisfaire, contrairement à ce que cela pouvait paraître, mais c'était une nécessité, une question de vie ou de mort. Son amour pour lui était pur et puissant, elle avait tant sacrifié pour lui, pour eux, et ce n'était pas l'intrusion d'une tierce personne qui la freinera dans son avenir avec lui, loin de là. Si Léto devait se livrer à cette expérience, alors soit, elle le ferait, car rien n'était plus précieux que sa famille. Son désir d'intégrer l'alfar à cette dernière demeurait intact, et fort heureusement, celui-ci n'était pas refoulé. Avant de répondre à tout cela, la blonde regarda Kohei ; elle ne savait pas encore si elle pouvait lui faire totalement confiance, mais sa niaiserie et sa tendance à s'attacher trop aisément lui firent prendre ce risque. Quoiqu'il advienne, elle ne regretterait pas ce choix.

" D'une certaine manière… On a tous besoin l'un de l'autre. Elle jeta des regards autant à l'alfar qu'à l'autre. Aglakh, Latone, Heiko… Ils étaient tous au courant de leurs propres monstres. Ces derniers avaient des degrés de violence différents, néanmoins il était indéniable de comprendre qu'ils créaient en eux un déséquilibre, qui ne pouvait être soigné que par leur relation ; peut-être pour Latone, certainement pour Heiko, mais c'était entièrement sûr pour Aglakh. Après avoir mûri la perspective dans son esprit, elle releva le regard vers Aëran, celui-ci était imbibé de détermination. Je ne veux pas te perdre : si Kohei peut t'aider autant que moi à maintenir cet équilibre, alors je l'accepte. Seul l'avenir dira si cela fonctionnera vraiment, mais d'ici-là, Léto refusait de laisser son amour sombrer à nouveau, ni d'abandonner son propre rêve. A cela, elle fixa Mozaga et lui sourit. Et je vais vivre à la maison, avec Prune. "

Elle dévoila ses dents, de bonne humeur, autant à sa fille qu'à son amant. C'était donc décidé, elle vivra à leurs côtés, du moins de manière beaucoup plus présente qu'auparavant. Ciel-Ouvert et ses compagnons resteront dans son cœur, mais elle avait besoin de se poser un peu, loin des responsabilités, des préparatifs. La blonde préférait profiter de ce très long moment de répit avant de se livrer enfin aux risques. C'était la meilleure décision, elle ne nourrissait aucun regret pour le moment, et c'était mal parti pour qu'elle en ait plus tard. Quoiqu'il en soit, si de son côté c'était réglé, il restait encore à Kohei de se décider. Dans tous les cas, Léto ne le repoussait pas, elle l'encourageait même du regard à accepter ; pour lui, pour eux, pour Aëran. Ils se connaissaient plutôt bien de toute façon, elle ressentait quelque part qu'elle pouvait lui faire confiance. Impulsivité oblige, Léto ne pouvait s'empêcher de s'avancer beaucoup trop en besognes, elle était toutefois impatiente de préparer leur avenir commun, afin qu'elle soit sûre que tout soit parfait et qu'elle ait parfaitement compris les tenants et aboutissants de leur triangle.

" Du coup… comment on fait ? Demanda-t-elle naïvement, en faisait naturellement référence à leur quotidien, les conditions qu'ils devront instaurer pour que tout se déroule sans encombre. Le lit n'est pas assez grand, il me semble. " Pour elle c'était une évidence qu'ils allaient vraiment vivre tous les trois ensemble, alors que des alternatives – beaucoup plus intelligentes – existaient. Néanmoins, seuls les hommes du groupe pouvaient le lui faire comprendre. Elle n'y pouvait rien si elle était assez perdue, c'était bien la première fois qu'elle entretenait une telle relation…



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Sam 26 Sep 2015, 23:03

L’Alfar resta silencieux face aux paroles d’Aëran. Il lui avait quelque peu… cloué le bec. Il n’avait pas tort dans un sens. Même si ce n’était pas ses intentions, et qu’il parlait surtout pour justifier en toute sincérité ses actes, dans un sens, il était en train de s’acheter une conscience. Mais malgré tout ce qu’il pouvait dire, ce n’était pas ce qu’il voulait en premier lieu. « Tu n’as pas tort. » Euphémisme. « Mais je ne faisais qu’exposer des faits. Et » Il hésita un instant avant de répondre à ce qu’il interprétait comme une provocation légère. « Si tu veux le savoir, c’est bien cet excès de folie que je suis et que je me fichais bien de réprimer qui a causé la rupture. » Mais jamais il n’avait cherché à se justifier ou à s’acheter une conscience. « La morale n’a pas de place chez moi, oui. Et ce n’est pas par son biais que je justifie mes actes. » Mais il n’en disait pas plus. A vrai dire, pour lui aussi tout était floue. Aëran avait réussi à faire douter Kohei. Comment avait-il réussi ce coup ? Pourquoi Kohei avait-il dit la vérité à Léto ? Mais si, il le savait ! Bon sang… Parce que, mentir par procuration, ce n’était vraiment pas la meilleur des idées. Mais dans un sens, comment pouvait-il poursuivre le débat ? Il semblait être sans fin… Alors il se tu, ne dit plus rien.

Derrière le masque, hein… C’était une façon de concevoir les choses qui n’étaient pas du tout inconnues à l’Alfar. Alors pourquoi n’y avait-il pas pensé ? Pourquoi n’avait-il pas songé à ce qu’il devait y avoir derrière Aëran ? Etait-il égoïste à ce point ? Envers Aëran, ce n’était nullement son intention. Et à la simple évocation de ce terme, Kohei comprit que sa vision allait changer. Aëran… Fonctionnait comme une gigantesque boule de stress. Il vivait dans une situation que Kohei ne connaissait pas. Qu’il ne pouvait même pas comprendre. Heiko parvenait de mieux en mieux à réprimer ses désirs les plus primaires, même s’il se laissait bien souvent aller… Le côté raisonné de Kohei ne le vivait pas de la même manière qu’Aëran… Une double personnalité et une bête hantant les plus profonds désirs… Ce n’était définitivement pas la même chose. Du côté du blanc, tout semblait plus compliqué, bien moins gérable… Et Kohei ne l’avait jamais compris. Il n’avait jamais pris la peine d’y réfléchir. Pour lui, Aëran avait le même problème que lui, et tout s’arrêtait là. Mais c’était totalement faux, finalement.

Il se mit à rire, nerveusement. Ainsi, là étaient les limites de ce qu’il y avait de bon en lui ? Il n’était même pas capable de comprendre ce qui pouvait poser tant de souci dans la vie de son amant ? Il écoutait les paroles de Léto, qui détendirent en quelque sorte l’atmosphère de toute l’irritation qu’il y avait en l’air, mais pour Heiko, tout n’était pas encore réglé. « Je suis en mesure de vous parler normalement, même si je le suis sous ces traits… » Il riait de nouveau. « Pourtant, j’ai comme l’impression de faire fausse route. » Il ne s’expliquait plus, n’était plus maître de l’avalanche de pensée qui l’emportait… Non, il ne reprochait rien à Aëran. C’était Kohei qui était sur la défensive, pas l’inverse. Pourtant, il donnait à Aëran une impression totalement inverse. « Vous, vous êtes toujours Léto et Aëran… » Il finit son verre en une gorgée. Heiko ne savait plus quoi penser, il commençait à se sentir étranger à la situation. Que pouvait-il faire pour arranger les choses ? Pour ne pas continuer de poser de problème ? Léto semblait l’accepter, alors les choses étaient sensée rentrer dans l’ordre ! Mais Aëran… qu’allait-il encore faire pour provoquer ses fureurs ? Kohei oubliait bien trop son entourage, butait sur des choses bien trop essentielles. Ce n’était pas tant le fait d’avoir fait l’impasse sur ce que représentaient Kohei et Léto pour Aëran qui le mettait dans cet état. Mais le simple fait qu’il n’avait pas encore cherché à le comprendre, tout simplement. Kohei se blâmait intérieurement, se reprocher son infini égocentrisme dont il s’était jusqu’à ce jours toujours fichu. « Suis-je le seul à avoir recours à mes penchant pour être capable de m’exprimer intelligiblement ? » Mais qu’est-ce qu’il disait ? Ce qu’il racontait n’avait aucun rapport avec ce qu’il pensait ! « Alors que c’est avec ce pendant de moi, avec cette folie, qui devrait manquer de raison ? » Ca, pour être fou, il avait complétement perdu les pédales et racontait n’importe quoi. « Hum… Laissez tomber. » Hésitant-il. Il comprenait enfin qu’il était en train de complétement divagué et qu’il ne se rendait même plus compte de ce qu’il disait. Kohei était complétement incapable d’exprimer la moindre de ses sensation. Les mots qu’il pensait, qui le tiraillaient, se transformaient en quelque chose de complétement insensé une fois qu’il prenait la parole. Il reprenait son verre, y jetait un œil… Il était vide.

Finalement, c’était vraiment de ce genre de situation pour lesquelles il était vraiment sérieux que ses deux personnalités se mêlaient le plus. Même si sur la fin la différence s’était plus fait sentir, tout le long il était resté calme et posé… Car Heiko savait faire preuve d’un minimum de raison, finalement. Il n’était pas toujours aussi insouciant, ne se laissait pas toujours porter par ses désirs meurtriers, sournois. Il y avait des choses auxquelles il tenait, et pour rien au monde il ne laisserait ses défauts prendre le pas au profit des pertes. Il avait fait bien trop d’erreurs dans sa vie, déçu bien trop de gens. Et il ne voulait pas recommencer, encore une fois. Il observait les alentours, et buvait du regard les décors que cette maison avait pu lui offrir… Ce n’était pas un endroit qu’il ne voulait plus revoir. Alors il se prit en main. Son regard devint plus sérieux, moins évasif, moins perdu. « Pour toi Aëran… » Je ferais n’importe quoi. Hum… C’était à la limite de la niaiserie. Il n’osa prononcer la fin de sa phrase. Le mieux était d’être un peu moins concis. « Je ferais en sorte que cet équilibre reste intacte. » Il tournait son visage vers Léto qui signifiait l’accepter. « De mon côté, la question ne se pose pas. Si Léto accepte cette situation, il n’y a aucune raison pour quoi moi non. » Cet excédent de folie – cette fois ci non meurtrière – qui l’avait pris tantôt semblait s’être complétement calmé. Kohei n’allait pas se morfondre sur des problèmes passés. Il préférait largement plus aller de l’avant, et tenter de protéger cet avenir. Bien sûr, oublier, il ne le ferait pas. En avait-il seulement le droit ?

Mais son humeur n’était pas non plus à la blague. Enfin… Il n’y avait qu’à regarder la dégaine d’Aëran pour comprendre qu’en peu de temps l’humeur de Heiko avait changé du tout au tout. Il prit la remarque de Léto comme une plaisanterie. Il ne savait donc pas trop comment réagir, sans paraître impoli tout de même. « C’est sûr, mais ce n’est pas comme si j’allais rester là jusqu’au lendemain. » Fit-il alors le ton décontracté, mais ce fut si peu naturel que l’on aurait presque pu croire Heiko redevenir Kohei.
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Mar 29 Sep 2015, 15:53


La tension redescendit en flèche, et mes muscles se décontractèrent aux paroles de Léto. Il était difficile de concevoir ce sujet à présent clos… Surement des tensions seront toujours présentes, des questions resteront en suspens, il était délicat de prévoir la suite de cette relation à trois. Mozaga fut également satisfaite, même si elle fit la moue à l’appellation de sa demi-sœur. Je posai la main sur sa tête, notre famille n’était pas encore à sa fin. Kohei se mit alors à rebondir sur mes accusations, sur mes provocations, et je me reconcentrai sur lui, me rapprochant de la table. Je souris, un peu parce que j’avais touché une corde sensible, mais surtout parce que c’était une situation pour essayer de briser le lien qui unissait l’Alfar à l’Elfe, un plus qui n’était pas négligeable : « Tu n’as pas besoin de réprimer ce que tu es… pas avec moi dans tous les cas. » Un sourire naquit sur mon visage, si je pouvais gagner des points, je venais tout bonnement de le faire : « C’est bien pour ça que nous nous sommes trouvés, pour ne plus nous cacher. »

Soufflant, je voulus aller vers Kohei… Certes, il m’avait mis dans une situation épineuse, mais toute ma colère avait été tournée vers lui. C’était une rage sans fin, pour la bonne raison que Kohei attirait irrémédiablement Aglakh. Je me retins, ne voulant pas créer un sentiment de rivalité, les traitants tous deux d’une manière distante. Il reprit la discussion qui avait été plongée dans un long silence, des propos délirants que je compris à peine. Plissant les yeux, je murmurai : « Kohei… » Mais il était trop tard, le délire avait pris toute la place, et aucune de ses pensées n’était dite pour être comprise. Je pris une gorgée d’alcool, laissant l’Alfar finir. Je souris à ses remarques, comment ce faisait-il que la folie sache mieux se faire comprendre que la raison ? C’était une bonne question, mais Kohei n’était à mon sens que l’inhibition de tout, et Heiko était autant la folie que la raison, l’exhibition même de la pensée. Je restai pourtant muet, ne tergiversant pas sur le sujet. Kohei, Heiko, devait se trouver tous les deux, et cela dans le même corps, pour espérer avancer ensemble… ce n’était pas de mon ressort.

Je me mis à rire de l’interrogation de Léto, ne sachant pas si cela était une réelle question ou non… après tout, elle pouvait bien être légitime : « J’ai tout de même un assez grand lit, et nous ne sommes pas bien gros… mais Kohei habite Drosera, il n’a pas besoin de vivre ici pour me voir. » Mon visage c’était éclairci, un peu comme si tous ces problèmes étaient derrière moi, alors qu’en réalité, cette relation ne venait que de commencer.  Je me relevai, jouant de mes doigts sur le bord d’une chaise encore debout : « Je pense qu’il est préférable d’instaurer des règles… peut-être ? » Les gestes à ne pas faire en présence des deux concernés, les choses à ne pas dire… « Même si je vais tout faire pour ne pas éveiller les rivalités, je ne suis pas certain d’en être capable si je ne sais pas ce qui ne vous convient pas à l’avenir. » Kohei aurait-il droit de venir ? Devrais-je disparaitre quelques fois pour retrouver l’Alfar ? Auquel appartenait mon lit, dans cette maison ? Mozaga pouvait-elle entretenir une relation avec Kohei ? Peut-être même Paternelle avec elle ? « Toi aussi Mozaga… je t’impose deux êtres que tu verras surement souvent, tu as ton mot à dire. » La petite fille me regarda, avant de tourner son regard vers les deux autres : « C’est la soirée des confessions ? » « Ne fais pas ton impertinente, c’est une discussion sérieuse, et si tu n’en es pas capable, je ne te laisserai pas le choix. »  Mozaga baissa les yeux, et ses mains jouèrent entre elles, incapables de placer un mot. Un silence se fit, et elle commençait à bégayer : « Je ne comprends pas tout… » Dit-elle doucement sans me regarder. « Déjà, je me suis habituée à Léto, je l’ai prise pour mère parce que j’en voulais une, comme Prune. Je me suis habituée aux silences de cette maison, mais aussi aux cris qui rugissaient parfois, à tes excès de rages. J’ai dû m’accommodé de ton absence, parce que tu décidais de partir sans raison, sans un mot, pour je ne sais quels problèmes… Puis tu m’as envoyé à Basphel… sois disant pour mon éducation… ce soir tu me demandes mon avis sur un homme que je ne connais pas, celui que tu prétends aimer, alors que tu as déjà maman ? » Elle releva le regard, plissant les yeux : « Je ne sais pas… je ne comprends pas, et je ne veux pas d’un deuxième père. Je ne veux pas que tu remplaces Léto, je ne veux pas que tu nous abandonnes pour lui… » Elle hésita un moment, avant de rajouter : « Et j’aime pas Prune, ce n’est pas juste… elle a un papa et une maman, elle est aimée de vous deux, elle arrive à t’amadoué de rien, tandis que moi, je suis obligé de crier pour que tu m’écoutes ! » Partant en courant, je ne la reteins pas murmurant un simple : « Non ce n’est pas juste… tu as raison. » La réalité était que je lui avais pour la première fois demander son avis, son ressenti sur les choses qui l’entourait, et tout était partie en vrille. Tout était difficile pour elle, elle n’était pas née comme Prune, c’était une enfant non désirée, un accident caché de tous, une gamine sans père et sans repères.
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Latone
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Latone
Ven 02 Oct 2015, 18:05

Son regard se rabattit sur le verre à moitié plein de liqueur. L'alcool alfar avait cet arrière-goût raffiné plutôt agréable, avec une légère pincée d'âpreté. Jusque dans les confections aromatiques, Léto retrouvait l'esprit du peuple de la Majestueuse. Elle y était plus ou moins acclimatée, maintenant qu'elle ne fréquentait pas un mais deux alfars. L'un avec beaucoup plus d'affinités que l'autre, certes, mais si la chamane souhaitait que la famille de ses rêves prenne perpétue, elle devait en faire en sorte que chaque membre s'y retrouve… En outre, avec Aëran et Mozaga, la blonde avait fait en sorte depuis bien longtemps d'être davantage proche de leur culture, de leur quotidien différent du sien. Maintenant que Kohei était rajouté au cocktail, elle n'avait vraiment plus trop le choix. Cela aura des répercussions sur l'éducation de Prune, mais tant pis : cette dernière était déjà une terreur, sans qu'elle ne sache à quel degré de folie s'élevait petit à petit sa fille.
 
La chamane vida le quart de son verre, sans perdre le fil de la conversation qui prenait des tournures moins tendues entre eux. Sauf que cette tension se nouait sur eux-mêmes à présent : Kohei débitait des paroles relativement incompréhensibles pour la guerrière. Elle n'était pas maline, elle lisait très mal entre les lignes, mais le fait qu'elle soit au courant de sa double personnalité lui fournissait des pistes : Kohei et Heiko réalisaient un travail sur soi monumental, et Léto commençait à se convaincre que l'équilibre apporté à Aëran permettait également d'apaiser les frictions de l'autre alfar. En somme, ses dires étaient fondés : ils avaient tous les trois besoin de construire cet équilibre, de faire en sorte que ce triangle soit suffisamment plan pour éviter les torsions. C'est ce qu'elle souhaitait faire de toute façon : les accompagner, tous les deux, vers ce contrôle de leur plus sombre part de leur âme. Du moins, cela fonctionnerait – on croise les doigts quand même – sur Aglakh et Heiko, mais en sera-t-il de même pour Latone ? Cette torpeur qui lui nouait l'estomac la démangeait, elle devait se vider la tête, ainsi que le verre, pour ne pas faire l'erreur de réveiller par mégarde la dégénérée.

 
" Ah, oui, c'est sûr que c'est mieux ainsi, je suppose. " Un léger rire gêné ponctua cette réplique.
 
L'idée de partager son lit avec deux hommes était tout simplement mirifique… A vrai dire, Léto ne savait même pas si elle se laisserait tenter par l'expérience, en étant consciente des liens qu'ils tissaient. Par conséquent, la précision d'Aëran sur le domicile proche de Kohei fut la bienvenue et la détendit complètement. Ceci étant dit, la chamane se sentait très à l'aise en leur compagnie combinée, maintenant que Kohei avait fait part de son acceptation et que le maître des lieux s'était retrouvé dans une position moins inconfortable. Tout est bien qui finit bien, aurait pu-t-elle croire s'il ne restait pas tant de détails à aborder… Cette relation était définitivement compliquée pour la pauvre jeune femme.
 
Les règles, un mot qui ne lui plaisait guère. Après tout, une orisha s'affranchit de certaines d'entre elles pour atteindre sa liberté… Son statut chamanique semblait la restreindre à devoir accepter ces fameuses règles qu'ils instaureront ensemble. Elle en comprenait néanmoins la nécessité, seulement son envie d'atteindre le plein contrôle de sa propre vie ne devait pas le moins du monde en être affecté. La blonde ne pouvait qu'attendre pour voir, mais un autre sujet accapara toute son attention : sa fille, Mozaga… Bien qu'elle ne retienne pas un bref sourire quant à son insolence, elle demeura perplexe quant au choix qu'on lui offrait. Était-ce vraiment un choix au final ? Léto en doutait fortement. Elle écouta toutefois ce que Mozaga avait à répondre, et autant dire qu'elle ne fut pas du tout déçue ; bien au contraire, Léto trouvait cela bien qu'elle vide son sac ainsi. Après tout, c'était bien "la soirée des confessions". La chamane se redressa sur sa chaise, elle s'empara de sa liqueur et avala ce qu'il lui restait. Au moins, elle n'était pas la seule à avoir du mal à s'habituer au nouveau climat de cette demeure. Une expression apitoyée orna son visage, elle savait que cela ne serait pas une partie de plaisir… mais à ce point ?
 
" Je ne veux pas que Mozaga souffre de notre relation. Elle était catégorique là-dessus, elle jeta ce fameux regard autant au père qu'à l'amant : ce n'étaient pas des yeux réprobateurs, plutôt des inébranlables. C'est pourquoi je vais m'installer ici avec Prune. Notre famille doit être heureuse, on doit tout faire pour que ça marche. Elle s'adressait bel et bien aux deux à la fois, Kohei était d'autant plus concerné par ce à quoi il assistait. Alors, pour les règles… Elle fixa brièvement le plafond, c'était une question relativement corsée que celle-ci. Je vais sûrement rester ici la plupart du temps, parfois je serai aussi absente mais je te préviendrai, Juishi. Je fais confiance à Shalk pour s'occuper de Prune s'il le faut. Mais je ferai en sorte de passer beaucoup de temps avec elle, avec Mozaga… et avec toi. Elle lui sourit, elle ne lambinerait pas pour fonder sa propre famille. Et si vous avez besoin de vous voir tous les deux, vous pouvez bien sûr. Tu peux aller chez lui Aëran, ou même toi Kohei tu peux venir à la maison. Il faut juste que je le sache, c'est tout ce que je demande. Non pas parce qu'elle souhaitait s'assurer qu'ils ne s'acoquinent pas plus entre eux qu'avec elle, mais plutôt parce qu'elle ne voulait absolument pas voir de ses propres yeux son amoureux en train de satisfaire les caprices macabres de sa bête… C'était un spectacle auquel elle ne pouvait assister sans souffrir. Vous pourrez… faire vos trucs, et moi je m'occuperai de mon côté, c'est tout. Je crois que c'est bien comme ça. Elle haussa les épaules, elle n'était pas confiante lorsqu'elle livrait ses propres scénarios intérieurs sur son futur. Et si on se voit tous les trois… Car c'était une possibilité non négligeable, elle risquait même de se produire assez souvent ; elle baissa les yeux, c'était la scène la plus tendue, elle ne pouvait pas le nier. Eh ben… Je te fais confiance mon Juishi, je sais que tu ne créeras pas des tensions entre moi et Kohei. Par ailleurs, je vous assure que je ne suis pas jalouse si vous vous faites des bisous ou que vous vous dites des mots mignons ou que vous vous prenez la main avec moi à côté, je veux dire il m'en faut quand même plus pour m'énerver ! Et sur le coup, elle était vraiment sincère : les gestes tendres l'amadouaient, qu'elle en soit la réceptive ou non, seul leur funèbre rituel bestial la répugnerait, si ce n'est pire ; mais qui sait, un jour elle pourrait très bien finir par faire la part des choses. Puis bon, la vue d'un couple à trois risquait d'être cocasse, elle en riait joyeusement d'avance. Bien, si ça vous va… Je vais parler à Mozaga, je reviens. " Elle commença à se lever ; elle avait préféré, elle aussi, partager tout ce qu'elle avait sur le cœur avant de rejoindre la petite. Son côté maternel meurtrissait sa conscience, Léto ne pouvait décemment pas abandonner sa fille en pleine détresse, même au beau milieu d'un débat important. Ses sentiments prenaient le pas sur ses responsabilités, tout simplement et comme toujours.



By Jil ♪
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Ven 02 Oct 2015, 22:34

L’Alfar ne pensait plus à la relation avec l’Elfe. Pour lui, elle était bel et bien de l’histoire passée, bien qu’il considère toujours la personne de Mircella. Mais le fait était qu’Aëran se soit retrouvé à lui en parler à plusieurs reprises lui titilla l’esprit. Il n’était pas dupe. Il comprenait ben que quelque part, le blanc ne voulait plus qu’il pensât à elle. Mais n’était-ce déjà pas le cas ? Les seules fois où Kohei repensait à elle en la compagnie de son amant, c’était parce qu’il lui en parlait. Peut-être n’appréciait-il pas, en tant qu’Alfar, qu’une telle relation ait pu être possible. Et Kohei comprenait parfaitement pourquoi. Pourtant, la manière dont Aëran amena la chose ne laissa pas Kohei indifférent. Il n’avait pas besoin de… réprimer ce qu’il était. Il avait des papillons dans le ventre en cet instant. Il comprenait que quelque part Aëran profitait bien de ses propres mots, mais ils étaient sincères. Kohei sentait pour la première fois de sa vie, que se lâcher, se montrer tel qu’il était réellement était enfin possible. Son égoïsme, sa folie, ainsi que tous ses défauts, il n’avait plus à les craindre autant qu’avant dans une relation qu’il construisait avec quelqu’un. Il sourit. Il pouvait être lui-même, sans dégoûter ou décevoir quelqu’un. N’était-ce pas parfait ? « C’est une bien dangereuse liberté que tu me confies là haha » Il riait, plaisantait, mais on ne savait jamais. La manière dont il le remerciait était quelque peu étrange, mais pleine de reconnaissance.

L’Alfar finit par écouter les paroles de la petite fille, avec une attention particulière. Si jusque-là il n’avait fait attention qu’à la présence d’Aëran et de Léto, il n’en était pas moins que la jeune fille avait son mot à dire. La simple présence du blond ne devait pas l’enchanter plus que cela, et c’était purement logique. Et dans un sens, Kohei avait l’habitude d’être vu comme ça de la part des personnes comme elle. Ainsi elle le rejetait totalement ? Le comprendre lui arracha un sourire. Elle était… mignonne. Mignone tant elle avait l’air à la fois mature et pleine de sentiments d’enfant. Le versatile apprécia ce premier trait chez elle, bien qu’il sembla s’en moquer. Il avait entendu son avis, et il allait dans le sens inverse de Kohei. Soit. Il n’allait rien y changer, et elle n’y pouvait rien. Kohei n’avait rien de bien empathique, aussi, des sentiments de Mozaga, il s’en contrefichait totalement. Il en riait presque, tant en cet instant il était plus heureux qu’autre chose que de se rendre compte qu’aimer Aëran ne le ferait pas souffrir. Il se retenait de rire, alors que l’enfant déballait tout un discourt, et reporta son attention autre part, sans rien montrer de son amusement, par respect peut-être, surtout à l’égard de ses parents, mais donnait aussi l’impression d’ignorer totalement les paroles importantes d’une pauvre enfant. Mais que dire ? « Je suis désolé » ? Il ne l’était pas. Et il n’était pas question qu’il mentît. « Je vois, je vois. » Fit-il finalement sans toutefois quitter du regard le décor sur lequel il avait reporté son attention tantôt.

Shi avait parfaitement lu en Kohei. Elle avait compris ce à quoi il pensait, comprit qu’il se moquait des sentiments de l’enfant. Qu’il était… écœurant parfois… Ce qu’il ressentait était une chose, mais qu’il le montre aussi ouvertement en était une autre ! Il était vrai que mis à part un sourire il n’avait pas vraiment montré grand-chose… Puis il souriait depuis qu’il était entré dans cette maison… Et surtout, il avait suffisamment caché ses propres pensés pour que cela ne soit pas notable… Mais Shi le connaissait depuis suffisamment de temps pour pourvoir lire dans le moindre de ses silences, pour déceler la moindre de ses émotions et pensées… Et ce qu’elle y voyait la poussa à rejoindre la jeune Alfar pour la soutenir. « Je suis désolée, pour ce type. » Elle enfonçait délibérément le clou. Cela faisait deux fois qu’elle se sentait obligée d’engueuler Kohei pour ses mauvais agissements, mais elle sentit que le faire dans ce cas-là s’avérerait plutôt problématique. Kohei s’en était suffisamment prit plein la tête. Mais il ne faisait rien pour être irréprochable, aussi…

Aëran et Léto étaient chacun en train de donner leur point de vue sur les dispositions à prendre pour le futur, l’organisation qu’ils devraient avoir tout simplement pour que cette relation fonctionne, mais Kohei ne fit tout d’abord qu’écouter. Il n’avait pas vraiment d’avis sur la question, aussi préférait-il suivre celui des autres. Les mots de Léto lui parurent logiques bien que la liberté était pour Kohei bien grande. Il était heureux de voir que Léto acceptait aussi bien leur relation et de savoir qu’il pouvait voir Aëran aussi librement. « Eh bien ça me convient parfaitement. Il me paraît évident de te revenir à chaque fois que je passe, après tout, tu vis ici maintenant. » Le sourire dément de l’Alfar était bien plus doux à ces mots, car la folie laissait plutôt place à une certaine lucidité depuis qu’ils parlaient tous les trois calmement autour de cette table, et que l’humeur joueuse de Kohei n’était pas de mise. « Je ne suis pas jaloux non plus, il ne faut pas vous en faire. » leur déclarait-il pour leur permettre d’être tout aussi libre entre eux en la présence de Kohei. Mais en réalité, il n’en savait rien, de s’il était jaloux ou non. Le fait était que sa relation avec Aëran était née à peine avant quelques heures qu’il n’apprît pour l’existence de Léto… Peut-être cela avait-il joué sur sa perception de la chose ?

Finalement, Léto alla rejoindre sa fille, en compagnie de Shi qui voulait simplement être sûre qu’elles iraient bien. Elle ne voulait pas déranger la discussion entre une mère et sa fille, aussi elle s’en irait assez vite, mais ne put s’empêcher de suivre la jeune fille qu’elle avait rencontrée aux terres arides dans un pur hasard. Aussi, avant de s’éloigner, elle jeta un regard dédaigneux derrière elle au blond qu’elle ne parviendrait décidément jamais à voir comme un modèle de vertu. Celui-ci lui sourit légèrement, voyant parfaitement pourquoi elle lui montrait des yeux si noire. Elle le jugeait, mais il n’y pouvait plus rien, maintenant que le mal était fait. « Cette relation a-t-elle une chance de devenir parfaitement stable un jour ? » Fit-il à Aëran, sans réellement attendre de réponse. Cette question était bien compliquée… Car même si les choses semblaient allée pour les trois principaux protagonistes de l’affaire, pour les autres personnes, c’était parfois un monde qui s’écroulait, parfois une incompréhension irritante qui s’élevait. Quoi qu’il en fut, cette histoire ne faisait que commencer.
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Mar 06 Oct 2015, 12:42


« Je le déteste, je le déteste, je le… » Mozaga arrêta de jeter ses affaires par terre. Sa chambre était en piteux état et la venue de deux protagonistes n’arrangeait en rien son affaire. Elle bloqua la poignée de porte avec une chaise, plaquant son dos à celle-ci : « Allez-vous-en ! » cria-t-elle, se décollant brutalement pour saisir son oreiller et frapper tout ce qu’elle pouvait avec : « Mon père n’est qu’une ordure ! Il trompe tout le monde de maintes manières qu’elles soient ! » Quelque chose se brisa à terre : « S’il ne te trahit pas aujourd’hui, il le fera demain ! Je le déteste ! » Elle disait vrai, elle me détestait, et du peu que je lui donnais, surement jamais ne s’en contenterait-elle. La réalité était que mon existence était nocive pour elle, même si sa rage provenait d’une autre source, elle ne pouvait que m’accuser de tout. Elle s’assit sur son lit, tordant les coins de son coussin : « Il ne m’a jamais voulu de toute façon, quand il me protège, ce n’est qu’une question d’éthique et de moral… j’en suis sûre. » Mozaga s’était toujours sentie désinvestie de tout, mal aimée, non désirée. Elle avait raison en un sens, sa mère ne l’avait gardé que comme une babiole, et ne l’avait jamais considéré comme sa fille. Aujourd’hui, elle ne pouvait se venger sur elle, alors elle tourner le regard vers moi. Je n’avais pas mon mot à dire, chaque phrase m’enfonçant un peu plus… je n’étais pas homme à parlementer des heures durant, sur un sujet qui n’en valait pas la peine, sans issus apparente… alors je la laissai à ses tourments, et je priais pour que sa mère de substitution en face une meilleure fille, une enfant moins tourmentée, avec une colère qu’elle pourrait contrôler et mettre à profit. Pourtant certaines choses m’échappaient encore, et je n’avais pas saisi la teneur de ses sentiments contraires. Des émotions qui la rapprochaient de moi plus de quiconque. « Maman ? » dit-elle d’une voix plus douce : « J’ai des aveux à faire… et Papa ne sera pas content. » Elle avait peur, elle ne supportait pas l’idée de me ressembler, d’être dépassé par quelque chose qui la hantait, et ne demandait qu’à naître.

Je me tenais toujours en bas, et je vis les femmes rejoindre Mozaga, ne disant mot. Je me retrouvais alors seul avec Kohei, enfin, presque, puisque Shalk était toujours dans la pièce. Ses paroles me firent sourires. Léto avait été très clair finalement, la seule règle était qu’il n’y en avait pas… c’était bien digne d’une ancienne Orisha. « Je ne vois pas pourquoi elle ne le serait pas… » Fis-je presque en murmurant, pensif. C’était une relation complexe, certes, mais elle semblait déjà bien commencer. Contournant la table, je me postai devant l’Alfar : « Dis-moi Kohei… Tu n’es vraiment pas jaloux de quoi que ce soit ? » M’asseyant sur le coin de la table en bois, je continuai : « Léto, je peux comprendre, c’est une ancienne Orisha… mais toi, tu es Alfar. Je sais que si je devais vous partager à quelqu’un d’autre, cela m’agacerait plus qu’autre chose… Sans doute essayerais-je d’évincer mon rival. » En réalité, c’était une certitude, et je tentai là de montrer mon agacement face aux sentiments qui l’avaient animé avec cette Elfe. « Si tu es partagé, je préfère le savoir maintenant. » Un sourire illumina mon visage, et je m’arrêtai un instant sur ses lèvres. C’était une certaine vérification en réalité, à savoir si j’avais dorénavant toute son attention, ou s’il fallait encore le convaincre. Je voulais le posséder, au moins autant que Léto, à la différence qu’avec elle, je ne pouvais être sûre de rien… Orisha un jour, Orisha toujours. Ma main droite alla doucement s’agripper à son haut, et je me relevai de toute ma hauteur : « Tu comprends, j’aimerai savoir si je dois m’occuper de mes rivaux avant de m’occuper de mon amant. » La menace avait été faite, et je plongeai mon regard dans le sien, ma main remontant jusqu’à sa nuque. Je n’avais cessé de sourire, c’était un jeu auquel je ne me lassais malheureusement pas. Mes lèvres saisir les siennes sans attendre de réponse de sa part, après tout j’avais eu l’autorisation de Léto plutôt, et elle-même n’était pas là pour voir la chose. Seul Shalk grinçait des dents dans son coin, n’acceptant pas la situation. Me détachant de lui, toujours à quelques centimètres : « J’espère dorénavant avoir toute ton attention et contrairement à Léto, je n’accepte pas aussi facilement les soupirants. »  
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Mar 13 Oct 2015, 16:47

" Mozaga… Ouvre s'il te plait. " Sa voix était trop douce pour inspirer ne serait-ce qu'une pincée d'intimidation, surtout auprès d'une alfar.

Son regard vairon se balada sur l'encadrement de la porte, parfois elle échangeait des regards complices avec Shi, lors de chaque réplique acide de l'enfant ; qu'on devait bien entendre dans toute la maison finalement. Mais que pouvaient-elles faire au final ? La petite était aussi têtue que son père, voire que sa petite sœur. C'était en quelque sorte sa faute : elle avait négligé le fait que cette affaire ne concernait pas qu'eux trois, mais bien toute leur famille, toutes leurs connaissances… Léto se mordilla la lèvre inférieure, elle s'était montrée très anxieuse quant à la réaction d'Aëran, mais elle ne s'était pas attendu à ce que ce sentiment de malaise perdure avec Mozaga. Qu'arrivera-t-il lorsqu'elle devra réitérer l'expérience quand Prune aura l'âge de comprendre les relations adultes ? Ou même ses amis, se contenteront-ils de faire le rapprochement avec ses anciennes racines, ou la lorgneront-ils d'un air inquisiteur ? La chamane était quelque peu effrayée par cet amas de questions, mais sans doute son esprit s'allégera lorsqu'elle commencera à partager son quotidien avec Aëran, ici, à Drosera. Au final, l'important, c'est qu'ils acceptaient ses conditions et que la jalousie ne devienne pas un poids. Il ne restait plus qu'à voir s'ils atteindront cette stabilité tant désirée. Un fracas à l'intérieur servit d'impulsion pour rentrer à l'intérieur ; la chaise en tant qu'obstacle ne fut qu'un détail pour ses muscles.

" Ton père ne m'a pas trahi. Assura-t-elle en regardant Mozaga s'enrager sur son coussin. Ce n'était pas une trahison… Mais une nécessité, aurait-elle voulu ajouter, pourtant elle était persuadée qu'il était inutile d'accabler davantage la petite avec autant de questionnements. La grande femme s'assied à ses côtés, elle avait vraiment besoin de se poser après toutes ces épreuves. Je l'aime toujours autant et lui aussi. " Au moins, cela avait le mérite de ne pas être un mensonge.

Elle soupira, ses doigts calleux allèrent se réfugier sur son crâne pour gratter le cuir chevelu. Il n'était pas facile d'être mère, encore moins lorsqu'on se livre à ce genre d'expérience de vie inhabituelle. Ses yeux s'attardèrent quelque peu sur la fae : elle aussi devait être bouleversée – si ce n'est remontée – contre Kohei. Elle était de sa famille après tout, sans les liens du sang, certes, mais elle était en outre la première à devoir se confronter à cette réalité du côté de l'alfar dément. Il était indéniable que leur monde respectif s'écroulait et que c'était leur responsabilité de recoller les morceaux, afin qu'ils s'engrènent parfaitement avec tout le reste. Clairement, cette relation avait de quoi se faire questionner sur sa stabilité à long terme… Néanmoins, ce n'était pas de ça que souhaitait parler Léto en compagnie de sa fille, ni même avec Shi. Et fort heureusement – ou malheureusement, vu le ton que prenait la jeune elfe noir – Mozaga était sur le point de lui avouer quelque chose, quelque chose qui risquait d'attirer les foudres de son amoureux. La blonde s'inquiéta de suite, elle était déjà consciente que cela n'allait pas l'enchanter non plus en fait. Elle leva brièvement son fessier pour s'assoir directement à côté de Mozaga, un doux sourire aux lèvres.

" Quoi donc, ma chérie ? Tu peux tout me dire. Elle sous-estimait le pouvoir de cette phrase, mais elle ne s'en était jamais rendue compte… Je ne le dirai pas à Papa si c'est un secret. " Elle tenait à l'intimité de sa fille, puisqu'elle ne l'éduquait pas comme Aëran ; ce n'était sûrement pas une compétition entre les deux parents, mais plutôt une étrange complémentarité.

~~~

" Hum, hum. " La voix de la mord'th résonna dans la pièce d'en bas, celle-ci brisa l'ambiance en une fraction de secondes.

Thémis se tenait là, fièrement droite, avec Prune dans les bras ; il faut préciser que la petite profitait systématiquement de sa petite taille pour qu'on la porte, elle était irrésistible de ce côté-là. La mord'th ne céda que peu de considération à l'égard du jeu de séduction entre les deux alfars ; elle ignora également le rose-bonbon dont était apprêté le maître des lieux. En vérité, elle était déjà au courant : elle était la confidente de Léto par excellence, sa meilleure amie pour aller plus loin. Toute cette histoire de relation à trois l'avait prise au dépourvu, c'était un peu sorti de nulle part en fait. Mais la blanche dut se faire à cette idée que Léto profita d'une liberté beaucoup trop étendue pour qu'elle ne soit sans danger. Ainsi, Thémis accepta l'amour de la chamane pour le risque. Puis de toute façon, il fallait bien qu'elles – Léto et Prune – trouvent leur place quelque part, afin de s'épanouir dans un futur qu'elle leur souhaitait radieux. Cette pensée lui provoqua tout de même un petit pincement au cœur, car cela signifiait qu'elle devra de moins en moins fréquenter cette paire de blondes. Mais bon, on lui avait assigné un rôle et c'était son devoir de le remplir à la lettre, qu'importe les sacrifices.

" La porte était grande ouverte. Erreur de la chamane ou oubli volontaire ? Léto m'a confié son souhait de faire venir Prune aussitôt que votre discussion se termine. Expliqua-t-elle en s'approchant de l'orine, sans offrir un regard à autrui ; un échange de consternation quant à cette situation ne manqua pas d'être réalisé entre elle et Shalk. Et puisqu'on m'a averti que c'était bien le cas, et dans le meilleur des mondes, la voici. La mord'th tendit Prune, qui elle-même tendit les bras, en direction de Shalk. Brièvement, un sourire de satisfaction plana sur les lèvres de la petite orisha à la vue de l'orine. Sois sage, ma petite. Offrit-elle en guise d'au revoir, clairement cette petite fureur lui manquera malgré la présence d'Alix. Elle se tourna vers Aëran ; pour lui, elle devait être clairement différente de la dernière fois qu'ils se sont croisés : elle semblait plus robuste. Quant à ses affaires, elles arriveront d'ici quelques jours. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée. " Et Thémis disparut dans un écran de fumée.

Léto demeurait optimiste et prête à tout. Ainsi, son départ depuis Ciel-Ouvert ne s'était évidemment pas fait en solitaire : elle avait insisté pour que Thémis la suive, de loin, avec sa fille. Dans le cas où tout ne se serait pas déroulé comme prévu, elle aurait au moins eu une épaule sur laquelle pleurer et Prune aurait pu avoir l'occasion de revoir une dernière son père dans l'immédiat. Mais heureusement, grâce à la capacité des chamans de communier avec les esprits, invisibles et inatteignables, un mot dans la maison avait suffit pour que celui-ci finisse également dans les oreilles de Thémis, à Drosera. La bonne nouvelle était donc là, si tant est qu'on pouvait considérer cette décision de sain.

Quoiqu'il en soit, pour le moment, les pensées de Prune étaient totalement focalisées sur Kohei, et non pas sur ce que les adultes semblaient débattre ardemment depuis quelques temps. Oh bien sûr, elle était ravie de retrouver son papa et Shalk, ainsi que Mozaga et de vivre enfin ici avec sa peluche licorne favorite. Cependant, en l'instant, l'intrusion de l'alfar dans son cocon de vie la dérangeait et le fait qu'elle le fixe intensément avec ses grands yeux vairons le confirmait bel et bien. Pauvre Kohei, rejeté par les deux progénitures de son amant, chacune à leur manière mais tout aussi cruelle…



By Jil ♪
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Jeu 29 Oct 2015, 18:38

Le spectacle dont était témoin la petite Fae la laissa quelque peu dubitative. Elle enrageait en un sens, pour la jeune Alfar, contre son père, et surtout contre celui qu’elle qualifiait de frère… « Tout ça à cause de cet abruti… » Elle serrait les poings, toujours en colère contre Kohei, toujours irritée par la nature de cette situation… A tel point qu’elle ne prêtait plus attention à l’heureux hasard de retrouver Mozaga… Les circonstances ne s’y prêtaient absolument pas. « Quand il rentrera… Je vais le… » Murmurait-elle, se coupant elle-même la parole. La colère montait suffisamment pour qu’elle ne prenne pas le temps de finir ses phrases, mais dans les faits, ce qu’elle voulait dire était clair : elle voulait frapper Kohei, même si sa force était insignifiante. Elle s’apprêtait à le rejoindre, pour définitivement péter une durite, mais les mots de la jeune fille l’arrêtèrent sec. C’était le ton qu’elle employait, le simple fait qu’elle semblait avoir besoin de confier quelque chose à celle qui semblait être sa mère. Shi lui lança d’ailleurs un regard, interloquée, curieuse. Mais quel genre de père Aëran était ? Cet homme baissait de plus en plus dans son estime, au point même que la jeune Fae sembla éprouver le besoin de clamer haut et fort que personne ne devrait rien avoir à faire avec un type comme lui ! Mais elle repensa à Kohei, un être tout aussi… sot et égoïste… Aah… Il était bien tombé clui-là, ça, on pouvait le dire.

Malgré tout ce qu’avait pu dire le blond, la question de son amant lui tambourinait le crâne et provoqua en lui une montée de stress. Après tout, l’avait-il lui-même pensé : il était hésitant sur la chose. Mais pour rien au monde il ne souhaitait que la situation ne puisse s’envenimer, ou même créer des problèmes. Même si une jalousie pouvait s’avérer fondée, elle n’avait tout de même pas lieu d’être. C’est vrai, tout allait pour le mieux ! Et légitimement, l’Alfar était loin d’être bien placé pour faire la moindre réclamation. Et puis… Il aimait Aëran, et lui l’aimait en retour… Que lui fallait-il de plus ? Pourtant, un vague sentiment irrationnel le prenait, forçant son visage à se crisper dans une expression montrant qu’il s’enfonçait de plus en plus dans une réflexion trop labyrinthique. « J’en suis sûr. » Fit-il, l’observant droit dans les yeux, le sourire nonchalant peint au visage, comme s’il souhaitait lui faire oublier les yeux perdus qu’il avait arboré lors de la question du blanc. Mais ce dernier, loin d’être dupe lui en ferait peut-être la réflexion. Mais Kohei ne l’espérait pas. « Partagé ? Pff » Il eut un rire, à demi moqueur, à demi réellement amusé. « Ne me fais pas rire. Tu parles encore de cette Elfe ? » L’appeler de cette manière lui parut extrêmement bizarre. « Je ne t’ai jamais réellement parlé d’elle tu sais. Et ce n’est pas par respect envers notre relation, sache-le bien. Aëran, je vais être clair. Voilà bien longtemps que je ne pense plus à elle de cette manière. » Et le dire aussi clairement, c’était une première. Les sentiments qu’il éprouvait par le passé pour l’actuelle reine de Elfes l’avaient fait souffrir des jours durant, dans une culpabilité abominable, mais sa rencontre avec Aëran avait su faire taire définitivement ce sentiment d’angoisse, sans qu’il ait à le refouler. Il avait… tout simplement oublié Mircella. « Je n’éprouve plus rien pour elle. Mon être en a même oublié que je l’aimais. » Depuis qu’il l’avait rencontré.

Il préféra tout de même omettre le fait qu’elle et lui s’étaient échangé une lettre récemment sur le bon terme. Non pas que cet échange pouvait être un mauvais signe quant à la relation des deux Alfars, mais la jalousie dont faisait preuve Aëran obligea Kohei à faire ce choix. C’était une jalousie excessive, aveugle, qu’il peinait à recevoir… Le blond était surprit de l’observer, surprit de pouvoir l’inspirer… qu’il en équarquillé les yeux, donnant l’impression qu’elle le répudiait, et pourtant… elle lui procurait satisfaction, plaisir, et plénitude, dans une ivresse folle ! Provoquant en lui la monté dun désire fou ! Envers celui qui se tenait face à lui. « Tu préférerais que je sois jaloux moi aussi ? » Fit-il, souriant de plus belle, pulsions éveillées. « Après tout, si je trouve plaisant ce trait de caractère chez toi, ce que certains appelleraient un défaut, peut-être le voudrais-tu chez moi aussi ? » Manière détournée de lui dire qu’il aimait ça, tout en faisant du sujet de ses mots tout autre chose. Il le provoquait, avec ces viles paroles, à l’aimer encore plus. Il employait des mots qui se voulaient désagréables, avec la ferme intention d’en faire quelque chose de contraire. Kohei était on ne peut plus rassuré, et de savoir Aëran jaloux ne pouvait que le conforter dans l’idée que lui n’avait nullement besoin de l’être. Il devait faire en sorte que cette caractéristique devienne une arme, et non pas une contrainte. Comment pouvait-elle l’être de toute façon ?

Mais le jeu des provocations avait été lancé. Aëran ne cachait pas ses désirs, ni ses intentions, et montrait bien qu’il voulait Kohei pour lui et pour lui seul. Mais ce fut avec un léger sourire aux lèvres, distant, rieur, qu’il répondit à ses préventions. « Me le dire ne changera rien. Crois-tu sincèrement que ce sont ces mots qui résonneront dans ma tête le jour où ce genre d’incident arrivera ? Toi comme moi ne voulons pas que ce soit la menace qui puisse construire les bases de notre relation. Je me trompe ? Alors oublie là Aëran. Oublie Mircella. Car depuis le jour ou je t’ai rencontré, elle n’a plus rien à voir avec tout ce qui pourra se passer entre nous. » Comme si tout avait été joué la fois ou on avait pris sa vie, ainsi que celle de l’Elfe et du blanc, cet étrange jour où, sous forme d’esprits, ils avaient exploré des terres inconnues. Pourtant il l’embrassait à son tour, même si ce baisé signifiait qu’il courbait l’échine face à ses menaces. Mais s’il le faisait, c’était simplement parce qu’il en avait envie. « Ce genre de propos ne pourra que m’inciter à agir contre ton sens. » C’était ça l’esprit de rébellion après tout. « Pourtant… » Et il l’embrassa encore. « Peu importe la manière, il sera difficile pour toi de me rejeter. » Mal lui parler pour ensuite repartir dans l’excès inverse… Kohei semblait se moquer de la situation, la prendre avec trop de distance, et se jouer de tous sentiments mis sur table… Aussi, il se jouait de ses propres émotions, mais les montrait toujours plus. « Parce que je t’aime. » Ce n’était pas un jeu anodin. C’était celui des provocations, destiné à attiser leur amour. Ces paroles mauvaises que Kohei débitait n’étaient là que pour prouver que la fidélité de Kohei ne se basait pas sur les menaces ou le respect, égoïste qu’il était, mais uniquement sur ce qu’il ressentait. Et s’il y avait bien une chose à laquelle il était incontestablement attaché, c’était à ses sentiments, indubitablement.

Le regard de Kohei se posa finalement sur les deux nouvelles arrivantes, sans que celui-ci ne poursuive d’avantage ce qu’il entreprenait finalement avec le blanc. Ses yeux étaient toujours aussi animés de folie, mais le reste du visage ne suivait pas, crispé dans une sale émotion froide. Il n’aimait pas vraiment le regard que la petite lui portait, et il comprit vite pourquoi. Débarrassant le plus possible la peinture qu’il avait reçu, il eut un bref instant une pensée vers le pigment qu’Aëran avait finalement toujours sur lui. Finalement, il ne faisait que l’étaler plus sur ses mèches de cheveux ainsi que sur sa joue, alors se dit-il, heureusement que son amant n’en avait pas trop sur le visage. Mais qu’importe, ce n’était pas vraiment le moment de penser rose. Prune qu’elle s’appelait ? Heiko l’observa longuement, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment elle lui évoquait un mal-être. Une chose était sûre, elle n’était pas comme la petite Alfar. Celle-ci semblait bien plus sereine, bien plus dérangeante. Les deux se fixèrent longuement, et le regard de l’Elfe noir était de plus en plus sombre lorsqu’il plongeait dans celui de la gamine. Il se rendait bien compte à quel point il chamboulait la vie de beaucoup de personnes. Mais il n’abandonnerait pas pour autant, il ne fallait pas trop pousser. Il soupira. « Je pense que tu peux aller te laver maintenant. » Déclara-t-il finalement pour briser le silence. « Je pense qu’on a déjà bien parlé, non ? »
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"L'avenir est la trahison des promesses" [Léto&Kohei]

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