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 [LDF] La Trahison des Hauts

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Jeu 14 Avr 2016, 21:42


La Trahison des Hauts

« La bâtisse semble à l’abri de toute guerre, de tout conflit » Llorayna posa sa main sur le coin de la fenêtre, le regard vers les terres brûlées par le soleil. « Ce n’est qu’une illusion que nous tenterons de maintenir. Si les Vedelea se rendent compte que nos rangs se fragilisent, ils se montreront plus décidés à se défaire de notre emprise. » « N’est-ce pas déjà le cas ? Nombre de nos alliés nous trahissent jour après jour, contraignant leur Vedelea à prier Sympan, nous avons déjà essuyé des assassinats dont nous n’avons toujours pas trouvé les coupables, si ce n’est des enfants obéissant pour des broutilles qu’ils obtiendraient en récompenses. Ils utilisent nos armes et les détournes à leurs avantages. » Llorayna s’était vivement détournée vers sa mère qui se trouvait assise à son bureau, plume en main. « Je sais » fit-elle simplement, sans même poser le regard sur sa fille. « Tu le sais, mais tu ne fais rien ? Quand viendront-ils nous sortir de nos lits en nous intimant de prier Sympan ? Les Hauts Membres se déchirent tous les jours ! Les accidents arrivent trop fréquemment pour en être ! Les occuper ne sert plus à rien, les festivités ne seraient qu’un moyen pour empoisonner tous les partisans des Aetheri ! » Un silence s’installa, sans que l’une ou l’autre ne le brise. Hlavora avait déjà déplacé ses pions, sans même que certains de ses enfants ne le sache. Il était essentiel que cela vienne lorsque personne ne s’y attendait, ainsi, avant même que Llorayna n’entre dans cette pièce : des têtes étaient tombées.

Les Hauts Membres n’étaient plus que l’ombre d’eux même, regardant dorénavant derrière eux pour ne pas se faire poignarder dans le dos. Ils bloquaient leur porte de crainte qu’on ne les agresse dans la nuit. Plus personne ne parlait de leur avis politique ou religieux. Il y régnait une atmosphère de méfiance, de manipulation et de peur. Tandis qu’ils tentaient de garder la tête haute auprès de leurs esclaves, ceux si se retrouvèrent au cœur du conflit. Les membres de la famille Númendil décidèrent que si les membres se liguaient contre eux dans cette guerre de religion, alors tous les Vedelea devaient les rejoindre en devenant partisans des Aetheri. Ainsi, les arrivants, déjà menés vers la torture pour endurcir leur corps et esprit, devront également être conditionnés à prier les Aetheri. Ceux ayant déjà passés cette étape pourront accuser ceux du camp de Sympan, mais aussi seront contraints de prier les Aetheri dans une salle commune, contraint d’y croire par peur des représailles. Certains des récalcitrants seront tués ou torturés puis laisser pour mort dans la cour, afin de faire craindre aux autres le courroux des plus Grands, s’ils choisissaient le mauvais camp. Les Vedelea déjà vendus auront ordre de se renseigner sur le camp de leur maître, et de les éliminer, eux et sa famille, s’ils ne voulaient pas en changer. Certains maîtres se révolteront contre la secte, mais les enfants les élimineront au plus vite, faisant passer leur mort pour un accident, n’impliquant aucunement la secte.

Pour Hlavora, gagner cette guerre était d’une importance capitale. On avait attaqué l’œuvre de sa vie, mais aussi essayé d’ébranler sa foi. Elle renforcerait par la suite les membres, garderait un œil plus hagard sur eux. Elle ne croyait pas en Sympan, dans le sens où elle refusait de lui donner un quelconque crédit alors que son apparition tombait au moment le plus opportun pour lui. Elle écrasa une dernière fois l’encre de sa plume sur le papier jauni. « Il est temps de s’en remettre à la crainte que nous avons instauré en ces lieux. » Elle passa la cire rouge sur la flamme de la bougie avant de cacheter deux enveloppes. « Apporte-les à Sirius et Beden. Ils sauront quoi faire. » Les mains frêles de l’Alfar s’en saisirent. « Encore d’autres de vos secrets, Mère ? » Hlavora sourit à l’accusation. « Des directives qui vous sauveront. Vous et les membres de cette bâtisse. » Llorayna sourit à son tour, elle savait que sa mère avait plus d'une corde à son arc. Elle traversa la salle à pas feutrés, sa robe verte épousant ses formes. Sa main se posa sur la poignée et elle s’arrêta un bref instant. « Espérons que notre famille y survivra. » lâcha-t-elle avant de passer la porte. Il n’y avait plus qu’à attendre que les choses se passent.


Explications

[LDF] La Trahison des Hauts  598901 Bienvenue à tous les membres Númendil  [LDF] La Trahison des Hauts  145763

Les intrigues se passe donc hors et dans la secte, donc théoriquement, même ne faisant par partie de la secte, vous pourrez y participer /o/ nous avons donc trois intrigues:

Les Hauts Membres: Ici, vous êtes témoins des traitrises et des meurtres divers. Je vous laisse libre, mais je vous donne juste des idées, dont vous pouvez vous écarter bien sûr:
- Vous pouvez vous faire agresser par un pro-Sympan, il peut aussi vous forcer à prier Sympan
-Vous pouvez vous jeter dans la chasse au pro-Sympan

Les Vedelea (dans la secte/hors secte) : Ici, vous pouvez constater des changements, voir même, si vous avez un haut membre qui vous a choisis, vous voir contraint de prier Sympan. Cependant, vous pouvez aussi avoir été vendu et recevoir l'ordre (par une personne tiers, pas de lettre) de tuer ceux qui vous ont acheté, de maquiller le/les meurtre(s) en accident et de revenir au plus vite à la bâtisse. Des idées, dont vous pourrez vous écarter:
- Vous êtes dans la première étape, vous pouvez décrire le conditionnement via la torture psychique et physique afin de vous faire prier les Aetheri, en plus de votre entrainement censé vous endurcir
- Vous pouvez décrire les changements (comme la scène de prière), et peut-être même mener votre propre enquête pour espérer avoir un traitement de faveur ?
- Vous pouvez faire partie des récalcitrants qui voient que la fragilité de la secte à ce moment précis et tenter une rébellion, dans ce cas-là, vous serez torturé et laisser pour mort en plein milieu de la seconde cour, ou pourquoi pas torturer à la vu de tous

Je précise, pour les récompenses en cas de dénonciation, ce sera des broutilles, et qui pourtant vous semblera être des trésors: de la nourriture, un bon bain, un oreiller, etc....  

Les membres hors secte: Que vous soyez pour ou contre la secte n'a aucun impact, cependant, vos actions en auront. Les Vedelea vont tenter de tuer les maîtres, mais aussi leurs enfants, leurs femmes, et tous ceux se trouvant dans la maison avant de disparaître ou de se tuer pour ne pas faire accuser la secte:
- Soit vous aider aux meurtres pour reprendre contact avec la secte, en sachant que vous pouvez la réintégrer sans arrière pensé en tant que Haut Membre, mais que vous pouvez aussi en ayant le but de trouver son point faible afin de la détruire. Si vous prenez la dernière solution, il ne faudra pas que vos intentions puissent être devinées. Soit vous aidez les maîtres, et dans ce cas là, vous deviendrez un problème pour la secte qui tentera de vous éliminer pour ne pas que leur bâtisse soit découverte.

Pour les idées de scénarios que vous n'êtes pas obligé de suivre:
- Vous pouvez être témoin par le plus grand des hasards
- Dans le cas où vous ne souhaitez pas revenir à la secte, vous pouvez enquêter sur le meurtre de la famille et retrouver le Vedelea afin de le tuer, d'obtenir des informations, etc...
- Vous pouvez être dans la maison à ce moment précis ou/et reconnaître un enfant Vedelea par son tatouage

Pour les PNJ: Pour mes PNJ, vous pouvez tous les jouer, sauf Hlavora qui n'est pas une femme d'action (sauf si vous voulez discuter). Pour les PNJ de Vanille, ils ne sont pas jouables pour le moment ♥  

Lien utile: Description + PNJ

♦ Ce lieu se termine le 14 mai à 23h59


Gains


♦ 900 mots : 1 point de spé
+ 450 mots : 1 points de spé supplémentaire



Récapitulatifs


♦ Nymsshia (niv 0) | FICHE | 2 points intelligence + 1 point de Force + 1 point d'Agilité  
♦ Léto | FICHE | 2 points d'agilité
♦ Aëran | FICHE | 2 points de force
♦ Säno (niv 0) | Fiche | 2 points d'intelligence
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Mer 20 Avr 2016, 20:04


L’enfant jouait dans la cour. Il ne se doutait de rien. Parfait. Nym, perchée dans son arbre, visa et lâcha son projectile. La corde de l’arc claqua l’air, la flèche alla se ficher dans la tête du gamin, et la petite assassine détala avant qu’on ne l’eût remarquée. Ce jour-là était une bien belle journée !

En effet, c’était encore le matin et sa mission était déjà achevée. De plus, tout s’était passé comme prévu grâce à son maître. Comme d’habitude, il avait fait parvenir à Nym une adresse. Là-bas, elle avait rencontré le client du maître qui lui avait expliqué ce qu’il attendait d’elle; elle n’avait plus qu’à exécuter les méfaits demandés. Cela fait, elle se rendrait ensuite à la taverne ou l’auberge indiquée par son maître, où l’attendait souvent un lit réservé à son attention.

Cette fois-ci, elle avait dû mettre à mort un enfant d’une dizaine d’année. Une histoire de vengeance avait-elle crût comprendre… Peu importe. Que ce fût ça ou autre chose, elle obéissait scrupuleusement aux consignes qu’on lui donnait, pour nul salaire, sans jamais y mêler le moindre sentiment. Et l’idée de fuir cette vie n’aurait jamais pu effleurer son esprit. Elle était conditionnée ainsi, en raison de son entraînement : un parfait petit soldat.

Nym avait passé le premier demi-siècle de sa vie au service de la famille Númendil. Jusqu’à ses vingt ans, elle avait été torturée, puis entraînée au combat. Chaque faux pas était châtié par encore d’autres supplices toujours plus insoutenables, dont l’esprit souffrait au moins autant que le corps. Quand enfin on daignait les laisser pour morts, affamés et à bout de force, les enfants soldats de la secte - les Vedelea - se sautaient à la gorge dans leur cage, dans l’espoir d’être de ceux qui mangeraient, et non celui qui serait dévoré par les autres. Née dans cette arène, Nym se montra assez forte pour y survivre, se relevant après chaque coup, se réveillant après chaque évanouissement. Certes, elle en garderait à jamais les séquelles, comme sa taille d’enfant, ou l’incapacité psychologique à se révolter. Elle était devenue un monstre froid, insensible à la souffrance d’autrui, aux cris et aux supplications, dans le corps d’une enfant – ce monstre docile qui exécutait un gamin d’une flèche en pleine tête, sans considérations ni remords.

Lorsque Nym avait été jugée prête, on l’avait marquée d’un V sur la main, et on l’avait mise à la botte d’un jeune membre du Haut Parti. Des années durant, elle avait obéit à tout ce qu’il pouvait lui demander, sans poser de problème, en véritable esclave ; au moins, elle n’était plus à la merci du bourreau et des autres Vedelea. Puis un jour, en mission à l’extérieur, la petite Alfar avait été enlevée par un vampire. Il était devenu son nouveau maître, elle rendait service à ses clients, et jamais elle n’avait eu de nouveau avoir à faire avec les Númendil. Jusqu’à ce jour.

Quand Nym poussa la porte de l’auberge où elle devait se rendre, elle le reconnut immédiatement. Elle ne l’avait vu qu’une seule fois, le jour où il l’avait prise à son service, mais ça ne pouvait être que lui, son maître. Comprenant parfaitement ce qu’on attendait d’elle, Nym alla s’asseoir en face de son supérieur. Elle tremblait. C’était inquiétant qu’il veuille la rencontrer… D’ordinaire, il lui communiquait simplement les adresses par courrier ou par une tierce personne. Que voulait-il ? Craintive, elle l’écouta entamer la conversation d’une manière surprenante :
"-Dis-moi jeune Alfar, quels dieux pries-tu ?
- Je… Les Aetheri, maître, hésita-t-elle.
- Lesquels ? demanda-t-il au bord de l’énervement.
- Tous, maître ! Enfin, principalement… bafouilla-t-elle d’une voix tremblotante.
- Bon sang, lesquels Nymsshia ? Lesquels ?!
- Xaraxus, Aether de la tromperie.
- Ce sont les Númendil qui t’ont appris à prier les Aetheri, n’est-ce pas ? prononça-t-il lentement, sa voix s’étant radoucie.
Elle frissonna en entendant le nom de la secte.
- Oui, ils m’ont appris tout ce que je sais.
C’était la vérité, elle le savait pertinemment.
- Je vois… J’imagine que tu n’es pas sans savoir que Sympan est de retour, hm ? Et toi et moi savons parfaitement qu’il s’agit du seul vrai Dieu… ?
Nym fit oui de la tête, sans conviction. Elle n’avait toujours prié les dieux que par principe : qu’il eût fallu vouer un culte à Sympan ou aux Aetheri, ça n’aurait rien changé pour elle. Autrefois, on avait exigé qu’elle célèbre les Aetheri, elle s’y était soumise, c’était ainsi. De toute manière, elle croyait les dieux mauvais, nocifs pour les mortels qu’ils s’amusaient à faire souffrir, et que les prières ne servaient qu’à leur demander clémence.
- Dans ce cas, nous avons un problème, petite Nymsshia, un terrible problème… Les Númendil, eux, ne prient pas Sympan. Et ils obligent tous ceux étant sous leur influence à louer les Aetheri. C’est terrible, donc. Il faut que quelqu’un leur fasse entendre raison. Mais ils n’écouteront pas, tu le sais. Il faudra frapper fort pour se faire entendre. Retourne là-bas, venge-toi de tout ce qu’ils t’ont fait subir, et débrouille-toi pour les soumettre au nom de Sympan. Tu fais ça pour la gloire de ton culte et pour moi, c’est un honneur, sache-le ! Maintenant, vas-y ! "

Cette journée n’était pas si bonne que ça, finalement. Nym se dirigeait vers les Terres Arides, où se trouvait le repère de la secte, d’un pas traînant et l’esprit embrumé par le conflit de loyauté auquel elle était confrontée. Bien sûr, son maître l’avait arrachée de l’emprise des Númendil, l’entretenait correctement, et lui avait même offert son arc. Jamais elle ne s’était sentie aussi libre, grâce à lui. Ainsi, elle ne pouvait pas lui désobéir, ça lui était impensable. Néanmoins, jamais elle ne pourrait s’en prendre à la secte. Jamais. Malgré les supplices, les humiliations, et la crainte, elle en était incapable. Elle ressemblait à ces chiens battus par leurs propres maîtres : elle mordait tout ce qui passait à portée de ses dents, hormis la main qui la frappait. Sans la secte, elle n’était rien. Sa personne toute entière, corps et âme, avait été forgée par les tortures ; et Nym ne voyait pas comment il aurait pu en être autrement. Elle était la propriété des Númendil, leur création, le serait toujours, et on ne trahissait pas ses créateurs. Elle était une Vedelea avant tout, comme le prouvait la marque sur sa main.

Au terme de quelques heures de marche, Nym arriva aux portes du manoir. Elle se demanda comment les Hauts Membres réagiraient à son retour. Peut-être pensaient-ils qu’elle avait fui.... La tueraient-ils alors, pour l’exemple ? Ou alors se doutaient-ils des raisons de sa venue ? De toutes manières, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle ferait une fois à l’intérieur.

Elle frappa au vieux panneau de bois en déclarant clairement « Nymsshia, Vedelea. » Au bout de quelques instants, la porte s’entrouvrit légèrement. On lui dit qu’elle pouvait entrer, et elle s’introduisit de profil. À l’intérieur, la cour principale était vide. Seuls deux gardes de part et d’autre de la porte – ils devaient être nouveaux, elle ne le reconnaissait pas – la jugeaient du regard, de la tête aux pieds. Elle ne voulait pas avoir à s’expliquer avec eux. Aussi, elle releva sa manche, leur montra sa marque, et fila droit vers les quartiers des Vedelea, plus par vieille habitude que par stratégie. Elle savait qu’il lui restait peu de temps avant de tomber nez à nez avec un Haut Membre : on les avait certainement déjà prévenus de sa présence en ces lieux.

À la recherche d’une solution, elle traversait lentement les couloirs sans regarder les malheureux, enfermés dans leurs cages. Rien n’avait changé ici : l’odeur de l’hémoglobine et de la mort, les cris étouffés s’échappant de la salle des tortures un peu plus loin, les pas qui collent au sang pas encore sec qui recouvre le sol spongieux, et les rares torches qui ne permettent pas de voir le visage des enfants qui agonisent au fond des cellules.

Nymssiah s’arrêta brusquement. Non, quelque chose différait d’autrefois. Les enfants. Les enfants parlaient entre eux. Nym entendait des morceaux de phrases chuchotés : « Les Hauts Membres…assassinat programmé… en fuite… Vedelea de l’extérieur… Sympan… a été puni, dehors, mort…oui, dans la cour… ». Quelque chose se tramait. Au paravent, les enfants s’adressaient peu la parole, rares étaient les audacieux qui mentionnaient le Haut Parti, et on faisait rapidement taire ceux qui faisaient trop de bruit ou semblaient comploter. Soudain, l’odeur du sang fût trop forte pour Nym, qui aurait préféré ne jamais remettre les pieds dans le manoir. L’endroit commença à lui donner la nausée, faisant remonter en elle de vieilles terreurs enfouies. Elle accéléra alors le pas, et déboucha sur la seconde cour. Là encore, un étrange spectacle l’attendait.

Le corps putride d’une Vedelea, qui avait apparemment succombé aux tortures, reposait au beau milieu de la cour, prêt à servir de repas aux corbeaux. Mais, une poignée d’autres esclaves étaient assis tout autour du mort, en silence, comme s’ils se recueillaient sur la dépouille. Ils ne se retournèrent même pas vers Nym. Comment était-ce possible ? Dans le souvenir de l’Alfar, dès qu’un enfant mourrait, tous se jetaient dessus pour avoir une part de viande avant que la chair ne se décomposât. Plus rien ne tournait rond ici. Cette révolte silencieuse des Vedelea était tout bonnement contre nature !

Nym retourna à l’ombre du couloir aux prisons afin de réfléchir. Bon, elle ne devait pas décevoir son nouveau maître. Ainsi, il fallait impérativement qu’elle s’attaquât aux Númendil. Néanmoins, elle ne pouvait pas porter atteinte à ses autres maîtres, ses créateurs. Donc, si elle devait frapper la secte sans toucher les Hauts Membres, le seul moyen qu’elle avait demeurait de…

Vite, elle s’empara d’une torche accrochée au mur, s’agenouilla à côté de la cage la plus proche, et approcha la flamme du sol. Immédiatement, la paille souillée tapissant la cellule prit feu. Avant même que les prisonniers se mirent à hurler, Nym avait incendié cinq autres cages. Bientôt une épaisse fumée, accompagnée d’une piquante odeur de viande grillée, empêcha de respirer normalement dans le couloir. La pyromane, à genoux pour ne pas suffoquer, balança sa torche dans une septième cellule, puis s’élança à quatre pattes vers la sortie, du côté de la cour principale.

Une fois à l’air libre, elle se redressa d’un seul coup, et lança aux gardes : « Le feu ! Le feu s’est déclaré dans les cellules ! ». Les deux hommes se retournèrent vers une troisième personne, que Nym n’avait pas encore remarquée. Un Haut Membre. Son Haut Membre. Celui dont elle avait été l’esclave par le passé. Il fit un signe de tête à l’intention des gardes qui se ruèrent sans attendre vers la prison des Vedelea.

Le Haut Membre, lui, resta planté là, à dix pas de la jeune Alfar, la dévisageant d’un regard sans expression. Cette dernière en était sûre : on lui avait dit qu’elle était là, et naturellement il était venu la chercher. Dans quel but ? Pour la torturer de nouveau ? Pour la reprendre à son service, en la gardant sous haute surveillance ? Et combien de temps avant que toute la famille ne rapplique ? Le Haut Membre ouvrit la bouche, mais Nym ne voulait pas savoir ce qu’il lui réservait. Elle arma son arc. Il eût un mouvement de recul, considérant sa propre esclave d’un air ahuri. Du bout de sa flèche, elle lui fit signe de reculer encore, ce qui n’eût pour effet que de le faire crier : « À l’aide ! Vedelea en fuite ! » Il voulut se jeter sur elle, mais Nym tira à ses pieds. Il sauta en arrière. Elle en profita pour se ruer sur la porte, la pousser, et s’enfuir à toutes jambes.

Courir encore longtemps ne lui servirait à rien, sinon à se faire rattraper. Mieux valait donc rester caché un moment dans les cavités qu’offraient les Terres Arides. A l’abri, Nymsshia remarqua qu’elle tremblait de tous ses membres. Néanmoins, elle parvînt à se rassurer avec cette idée : l’incendie pouvait très bien passer pour une déclaration de guerre, comme pour un geste de soutien aux Númendil - du moins c'est ce qu'elle croyait. Bien entendu, on aurait vite fait le rapprochement entre elle et l’origine du feu. Cependant, ce n’était rien puisque le Haut Parti pourrait alors croire qu’elle voulait seulement tuer les Vedelea rebelles, comme elle n’avait pas vraiment attaqué de Haut Membre. De plus, si elle avait de la chance, quelques esclaves auraient péris dans les flammes, et ces dégâts plairont à son nouveau maître. Ce fût sur ces pensées que Nym s’endormit dans sa cachette, sereine et espérant ne plus jamais avoir à choisir de camp. A bien y réfléchir, ça avait quand même été une bonne journée pour la petite Alfar.
2142 motss

Gains : 2 points d'Intelligence + 1 point de Force + 1 point d'Agilité pour Nymsshia
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Lun 25 Avr 2016, 00:35

Le maître lui jeta un bout de viande, le garçon se jeta dessus telle une bête affamée ; ce dont il était, aux yeux de tous à présent. Tandis qu'il arrachait la maigre chair avec avidité, le Vedelea fixa discrètement son mentor. Tuer. Rakatöl était un guerrier émérite, le genre de quadragénaire en manque de gloire, qui traçait sa route dans l'espoir de tomber sur l'opportunité. Pas une opportunité, "l'opportunité", la seule et unique qui changera sa vie de tout au tout. Très souvent, il se donnait des airs de chevalier, alors qu'il ne faisait partie d'un quelconque Ordre, ni y été admis dans l'un d'entre d'eux d'ailleurs. Mais que voulez-vous, les petites gens ont besoin de surnaturel, une petite pincée d'épique pour égayer leur soirée et donner à leur vinasse un goût de bon cru. Histoire de donner un semblant de crédit à ses mensonges, il recruta le jeune garçon qui traînait à présent dans son ombre. Holwen, le Vedelea soi-disant écuyer. Du haut de ses seize ans, cela faisait déjà deux ans que l'adolescent suit tel un toutou le gaillard qui l'a pris sous son aile, en tant que trophée en réalité. Une bien trop grosse médaille pour Rakatöl, Holwen était un Vedelea doué, efficace et par-dessus loyal envers et contre tout. A la secte, cependant.

La veille, Holwen faillit faire une crise cardiaque lorsqu'un membre de la secte l'avait abordé, à l'abri de l'ouïe du prétendu chevalier. Le Haut-Parti mettait à mort Rakatöl, pour sa foi dirigée vers Sympan. Le Vedelea aurait dû le voir venir, cela faisait déjà quelques semaines que le maître le mettait au parfum au sujet de l'Unique, et qu'il lui sommait d'adresser ses prochaines prières à lui, et lui seul. A vrai dire, Holwen n'eut plus de dieu depuis son entrée dans la secte, depuis qu'on lui avait arraché son nom et tout ce qu'il fut autrefois. Ætheri ou Sympan, cela n'avait point d'importance pour lui ; mais cela en avait aux yeux du bonimenteur et du Haut-Parti apparemment. L'enfant-soldat devait se débarrasser de son maître au plus vite et retourner à la bâtisse, il n'y avait pas d'autres alternatives. Tout pour la secte.

Cette nuit, ils avaient pris refuge dans une vieille bâtisse abandonnée, perdue au beau milieu des cornes rocailleuses de l'Edelweiss enneigée. L'adolescent était étonné de constater la solidité de l'endroit, alors que plus aucun meuble n'y trônait depuis belle lurette ; ce lieu avait dû en voir passer des tempêtes de neige. Mais bon, il avait l'habitude depuis, de squatter les maisons sans famille, en compagnie du mercenaire sans sou. A force, Holwen avait compris que Rakatöl n'aurait jamais pu le payer s'il l'avait engagé ; un esclave de la secte était moins laborieux à entretenir. Quoi qu'il en soit, c'était le bon moment. Lorsque la lune atteindra son point culminant, le Vedelea coupera tout lien avec cet homme.

Les ronflements incessants du chevalier de pacotille le maintenaient éveillé jusqu'au moment fatidique. Holwen gardait un œil attentif sur la fenêtre qui donnait une vue imprenable sur le ciel étoilé. Ils étaient à une bonne altitude, personne ne trouvera son corps avant plusieurs jours. Il n'allait rapporter que la tête à la secte, cela suffira amplement et cela lui fera un bagage moins conséquent à se trimballer. Une fois paré, le garçon se leva doucement, sa furtivité dépassait largement les sens du piètre épéiste. Ce sera presque trop facile, mais Holwen ne se nourrissait pas de proie aussi faible, il n'avait pas de soif de sang à étancher, contrairement à la majorité de ses camarades. Ce coup de couteau, ce ne sera qu'une autre corvée. Ce fut avec cette lassitude à fleur de peau qu'il porta la lame à la gorge du bruyant maître. Il était tellement obnubilé par l'accomplissement de cette tâche qu'il ne fit pas de suite attention à l'intruse qui se tenait juste en face. Accroupie de l'autre côté du lit, l'esprit aux cheveux bleus lui offrit un sourire des plus narquois.

" Repéré ! " Chuchota-t-elle pour plaisanter, le Vedelea se crispa et fit un pas en arrière, effrayé par plus par l'apparition spontanée que par le fantôme en lui-même.

A peine Latone eut le temps de se relever qu'Holwen tenta de la poignarder, mais elle put fuir avant, de toute façon immunisée à toute action de la part du mortel. Irrité, le Vedelea la suivit à pas feutrés dehors et ferma doucement la porte derrière lui ; il s'occupera du maître plus tard, cette femme risquait de tout faire foirer bien avant. Dehors, il vit plus loin l'alfar s'éloigner, elle laissait une traînée bleutée derrière elle. Il trouvait cette couleur attrayante, presque hypnotisante. C'était relativement suspect mais il se sentait obligé de suivre la piste, jusqu'à une falaise en contrebas. Là bas y attendait la fameuse intruse, ainsi qu'une autre femme, blonde cette fois, qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Holwen était particulièrement déstabilisé par ce duo de jumelles, ou de jumeaux, ils ou elles semblaient attendre quelque chose de lui. Léto fixa le tatouage du garçon, elle le reconnut en tant que Vedelea ; la même marque que son fiancé.

" Tu es un Vedelea… Je n'avais pas prévu cela. Holwen tiqua, elle semblait attristée. Mais le fait qu'elle connaisse la secte le dérangeait d'autant plus.
- Qui êtes-vous ? Il ne parlait que rarement, il n'était pas autorisé à prendre la parole librement d'ordinaire.
- Léto Sùlfr, de la Marche Terne.
- Et toi, mon petit ? Leur manière de lui adresser la parole était curieuse.
- On m'a appelé Holwen…
- C'est vrai, ces malades te détruisent jusqu'à ce que t'en oublie tous tes souvenirs ! Elle cracha. Tu me dégoûtes, tu n'es même plus un enfant. Cela ne lui fit ni chaud ni froid, il était juste un Vedelea, et c'était tout. Dire que j'étais là pour te sauver, un esclave aux mains d'un poivrot. Mais c'est trop tard, le tuer ne servira à rien, tu reviendras vers tes maîtres encore, et encore…
- Pourquoi voulais-tu assassiner ton maître ? Je croyais que les Vedelea étaient loyaux.
- Cela ne vous regarde pas. Elle lui sourit, un sourire bien amer.
- Répond à la question. Étrangement, il se sentait comme obligé de se justifier, ces femmes avaient un terrible pouvoir sur les enfants…
- La secte me l'a ordonné.
- Pourquoi ?
- Car il soutient Sympan.
- Oooh… Latone commença à faire tout le rapprochement, par extension Léto aussi, via un seul regard elles se comprenaient. Holwen le voyait bien à présent, elles étaient résolues à en finir avec lui.
- Vous allez me tuer. A ce moment-là, une légère lumière bleutée engloutit les deux guerrières pour n'en faire apparaître plus qu'une, parfaite combinaison des deux. Léto dégaina son épée, le sourire disparu.
- Tu n'as qu'une chance. "

Le Vedelea se jeta sauvagement sur la chamane, lame en avant. Il n'avait qu'une simple dague en guise d'armement, mais il se mouvait tellement vite et de manière si fluide qu'il compensait aisément le manque de portée. Léto reconnut de suite le style de combat des enfants-soldats de la secte. Elle n'en avait jamais affronté concrètement, elle n'avait pu qu'observer. Cela n'importait que peu au final, puisqu'elle était clairement plus forte que cet enfant. Il lui arrivait plus souvent de rater ses parades mais les coups du garçon ne l'affectaient guère, elle avait déjà supporté pire. A force, il pourrait finir par l'avoir à l'usure, mais l'agilité de Latone lui offrait un bonus non-négligeable. Ainsi, lors d'un nouvel assaut, Léto balança son bras de telle manière à frapper durant la charge ; Holwen vola plus loin et roula par terre sur plusieurs mètres. Elle s'avança lentement, pour lui laisser le temps de se relever. Pour elle, ce devait être un combat loyal, surtout pour un Vedelea.

" Tu as encore ta chance. Là, il remarqua qu'elle souriait de nouveau. Elle porta sa main à son propre buste. Montre-moi ta bête ! Il se releva, cette femme était réellement au courant de tout. Moi aussi, j'ai été torturer par la secte, et j'en suis ressortie avec un monstre, que tu as juste sous tes yeux. Elle se mit en position offensive. Alors fais-moi honneur et bat toi comme moi ! " C'est là qu'une entité colossale sortie du ventre d'Holwen.

Le Vedelea se releva aux côtés d'un monstre bipède, affublée d'une mâchoire refermée par des fils de couture, mais dont les griffes étaient si acérés qu'ils pourraient la déchiqueter en deux sans problème. Léto étira un sourire comblé et chargea sans attendre. Je vais détruire ! Le monstre répondit à l'attaque, imposant comme jamais, il faisait trembler le sol et le fissurait à chacun de ses pas. C'était parfait, la chamane n'avait eu qu'à faire glisser sa lame le long des griffes tout en passant sur le côté pour laisser, tout bêtement, l'entité s'écraser en bas de la falaise. Ta défaite, recueillir ! Holwen se tortillait sur place, la souffrance de son monstre lui bousillait les boyaux. Cette sauvage lui avait éveillé son instinct le plus primitif, son envie d'un combat digne de ce nom… et elle l'avait piétiné, elle s'était moquée de lui. Léto comprenait la mentalité des Vedeleas, pour en côtoyer un tout le long de son quotidien, pour s'être liée corps et âme à l'un d'entre eux. Elle pointa son épée en direction du garçon, recroquevillé par terre, sanglotant.

" Je ne voulais pas me battre contre un enfant. Tu n'en es plus un, mais je ne peux pas m'empêcher de te regarder et me dire que j'aurai pu te sauver à temps… Il la regarda, toujours avec ces yeux d'animal. Elle prit son épée à deux mains et la brandit. La secte doit être détruite. Je vais te libérer.
- "Libérer" ? Elle n'amorça heureusement pas le mouvement avant qu'il ne pose la question. Ça veut dire quoi, "libérer" ? Ses bras, à elle, tremblaient.
- Libérer, c'est… Sauve l'enfant ! Trop souffrant ! Ferme les yeux, je vais te montrer. " Et elle le libéra.

Horrible… Pénible…


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By Jil ♪
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Lun 02 Mai 2016, 13:11


La grande demeure arborait une aura de bienveillance, tant par sa chaleureuse façade que par ses grandes arches entourées de fleurs mauves. Une richesse y était apparente, tout comme ses servants qui s’attelaient à leurs tâches quotidiennes. Le jardin était parfaitement taillé, tandis que les pétales qui tombaient sur la pelouse verdoyante étaient enlevés avant qu’ils ne pourrissent. Cependant, les résidents avaient quelques chose que je désirai, et si les progénitures des maîtres de ce lieu étaient, quant à elles, parfaitement innocentent, ça n’était plus le cas de leurs parents. Les grandes richesses attiraient le regard, menant à eux les avares, les menteurs et les ennemies de toutes les espèces, surtout quand les affaires ne sont qu’illégalités. Ils avaient donc jugé bon de se procurer un Vedelea, une jeune fille de quinze ans. Elle était douée pour éliminer les cibles sans un bruit, doué pour substituer n’importe quoi à la barbe des ennemies. Elle avait l’œil, mais aussi l’instinct d’un prédateur sans faille, elle n’avait aucune pitié, ne ressentait aucun remords. Elle n’avait pas encore son monstre, mais elle ressentait déjà en elle cette naissance qu’elle avait entendue comme le commencement de la vie de sa bête. Mina était également un jolie brin de fille, si ce n’étaient ces cicatrices qui parsemaient son dos et ses épaules, son visage était quant à lui soyeux, mais dénué de toutes émotions. Elle obéissait, c’était le sens de sa vie et elle n’était pas aussi mal traitée que ses comparses, ses maîtres la choyant afin de la garder auprès d’eux. Malheureusement, Mina avait été conditionnée pour n’écouter que ses véritables maîtres, les Númendil. Ainsi, lorsqu’un homme avait pris contact avec elle près du marché, elle avait acquiescé, sachant pertinemment qu’en tuant ses acheteurs, elle mettrait fin à cette vie de privilège, contrainte par la suite à revenir à la secte dans les pires conditions.

Le marché était bondé, Mina avait lâché son panier lorsque l’homme s’était détourné d’elle. Les œufs et les fruits s’étaient étalés sur les dalles grises et elle s’était mise à marcher en direction du manoir. « Voulez-vous que je vous aide ? » avait lancé un vieil homme qui déjà s’atteler à ramasser les condiments. Cependant, lorsqu’il releva la tête, la jeune fille n’était plus là. Jetant un coup d’œil furtif vers le messager qui s’éloignait, me jurant de me rappeler son visage, je suivis cette Vedelea que j’avais remarqué depuis longtemps déjà grâce à sa marque. Alors qu’elle jouait des coudes pour se sortir de la masse grouillante, elle jeta un coup d’œil vers moi, me faisant comprendre qu’elle savait déjà. Me rapprochant maintenant d’elle, elle se mise à parler d’une voie douce : « Hlavora savait que vous viendriez à moi pour prendre contact avec elle, elle m’avait prévenue. Cependant, vous choisissez mal votre moment. » Mon regard la dévisagea tandis que nous sortions de la foule, nous postant derrière le mur de pierre grise de la demeure de ses acheteurs. « Que t’as t’elle dit de faire dans le cas où je prendrai bel et bien contact ? » Ma main restait posée sur mes couteaux, tandis que la sienne était proche de sa ceinture, sans doute cachant une dague sous ses vêtements. « Êtes-vous hostiles à leur cause ? » Mina avait appris à parler, sans doute pour quelques riches acheteurs. Ma main glissa sur le manche du couteau, avant que je ne croise les bras et elle enlevât également la main de sa ceinture. « Je souhaite parler à Hlavora. » Mina plissa quelque peu les yeux, sa suspicion flagrante.  « Si Hlavora t’a expressément demandé de me vouvoyer, c’est qu’elle me voit comme un Númendil, et non plus comme un Vedelea. C’est suffisant pour me convaincre qu’un arrangement peut être conclu. » La Vedelea posa son regard sur mon visage, sondant la moindre expression. Elle n’y trouva que ses traits : froids et dénués d’émotions quelconques. « J’ai reçu l’ordre de tuer mes acheteurs. Je sais qu’ils sont pour Sympan dans cette guerre qui nous divise tous, les Númendil éliminent tous ceux qui seraient contre leur croyance. » Annonça telle de but en blanc. « Très bien. » Fis-je en grimpant sur le mur de pierre. « Alors, mettons-nous au travail et partons. »

Ce fut à pas feutré que la besogne fut faite et ce fut par un cri strident que les cadavres furent découverts. Mina avait pour la première fois, depuis sa transformation, les joues mouillées de larmes. Elle jouait une comédie si crédible que quelques servantes la serrèrent dans ses bras pour la réconforter. Dans la pièce, la famille réunie avait été égorgée, tandis que le père s’était enfoncé une dague dans le ventre. Tout avait été fait pour être perçu comme un suicide de la part de l’homme, la culpabilité le rongeant de par ses méfaits, ne pouvant laisser un tel héritage à ses enfants. Une lettre avait soigneusement été écrite de sa main, sous la menace, bien sûr, mais personne ne vit les quelques traits tremblants de celui-ci. Rares étaient réellement ceux qui le connaissaient, s’autosuffisant dans sa propre richesse. Personne ne put alors prétendre qu’il n’était pas homme à avoir des remords. Mina était ainsi restée dans la demeure pour n’éveiller aucun soupçon, mais bientôt, les servants seront dissous et elle pourra revenir dans les terres arides. Elle m’avait donné cette fameuse pièce dont le père ne se séparait pas et qu’il gardait cachée sur lui : une pièce d’or où son visage avait été sculpté. Quittant la ville, je revins sur le chemin de mon commencement en tant que Vedelea.

Les deux côtés distincts de la bâtisse étaient toujours présents, et la porte était grande ouverte. Ils m’avaient vu arriver de loin, ils avaient tout prévu. Peut-être allais-je me jeter dans la gueule du loup, sans que personne ne sache quelle était ma dernière destination. Cependant, je me savais épier depuis trop longtemps pour continuer à les ignorer, car dorénavant, j’avais une famille sur laquelle je me devais de veiller. Entrant en ne sentant même plus cette odeur de sang qui m’avait autrefois donné des nausées, je scrutais les gardes qui baissaient la tête à mon passage. Ceux qui m’avaient autrefois battue, aujourd’hui me respecter en tant que la main qui pouvait m’abattre sur eux sans craindre d’être punis à mon tour. La grande salle était toujours aussi bien ornée, sombre et raffinée. Les quelques partisans me regardèrent du coin de l’œil, tandis que je restai immobile dans le hall. « Aëran, Hlavora t’attend. » Me retournant, je me retrouvai en face d’une de mes tantes, Llorayna. Elle était la femme qui avait mis ma survie en jeu lors d’un tournoi dont je ne devais pas sortir vainqueur. Celle qui avait amusé les partisans en leur servant toute la sauvagerie dont j’étais capable d’offrir. Sans un mot, je la suivis, dépassant les maintes portes que j’avais autrefois passées afin de servir Elina. Hlavora se tenait dans la bibliothèque déserte, un livre à la main près d’une fenêtre sali par les bourrasques de sable. « Mina ? » me questionna-t-elle sans détour tandis que Llorayna avait déjà claqué la porte. Je jetais la pièce sur la table qui se tenait près d’elle, nous séparant. Elle ferma son bouquin, le posant sur le bois avant de se saisir de l’objet. « Tu t’es donc décidé à nous rejoindre ? » Je ris à cette remarque, contrecarrant presque immédiatement. « Je suis venu convenir d’un arrangement afin de protéger ma famille de ta voracité. » Elle sourit, un sourire qui fut franc et sans mentir, elle commença une tirade emplie de vérité. « Tu n’es pas homme à te soucier du mal qui ait fait, ici, la seule différence c’est que nous t’avons attaqué, toi. Quelle différence y a-t-il à la douleur que tu peux infliger aux autres sans sourciller et à cette douleur que nous t’avons infligée, si ce n’est la place que tu occupes ? Tu te défends de ce lieu, mais tu pourrais tout autant en être le bourreau. » « Tu me demandes de croire en une famille qui m’a détruite, qui a trahi ses enfants ? » Elle rit avant de continuer : « Quelle différence y-a-t-il avec Drosera ? N’es-tu pas toi-même en train de trahir la famille que tu tentes de protéger, en venant ici ? Cette femme qui défend cette idée de la Liberté ? » Gardant son regard dans le mien, je laissais un court silence. « Je me fiche du mal que vous pouvez infliger aux autres, que la mort vienne d’ici ou de Drosera, quelle importance ? Je suis prêt à sacrifier la liberté des autres pour ne pas qu’elles aient à se défendre de toi. Protège-les de tes sbires, aide-les dès qu’elles en éprouveront le besoin et j’aiderai ton œuvre en retours. » Hlavora était pour une fois franche, elle savait que son petit-fils était prêt à les rejoindre. Si je n’étais pas honnête, cela l’importait peu, car elle savait qu’elle avait devant elle la bonne personne pour apprendre aux enfants comment utiliser leur monstre. « Cette fille dont tu t’es aguichée risquerait de nous poser problème. » Je souris : « Elle sait sans doute déjà que je suis ici, sans doute lui a-t-on rapporté mes paroles. Je ne sais pas ce qu’elle compte faire, ni même si nous en parlerons, mais si elle désir détruire cet endroit, laisse la s’écraser contre nos murs. » « Très bien. » Finit-elle par dire. « Tu es la bienvenue ici. Si tu le souhaites, tu peux prendre un Vedelea avec toi, cependant, j’ai un présent pour toi. » Elle leva la main vers la porte, m’intimant de la suivre.

Le quartier des Hauts était toujours aussi somptueux, la fontaine toujours gardé par ces soldats en alerte perpétuelle. Une chambre avait été préparée afin de m’accueillir, près de celle des autres membres de la famille. La chambre était spacieuse, sombre et raffinée, mais un cliquetis de chaînes me fit tourner la tête vers le coin gauche de la pièce. Une femme se tenait, là, dénuée de sa grandeur passée, elle avait été enchaînée, en habit de souillon. Un V fraichement déposé sur sa main rendait sa peau boursoufflée, du sang sec souillant ses vêtements qui ne cachait que peu de son corps. Elina avait peine figure et n’en menait pas large, gardant la tête baissée, semblant détruite par les maltraitances qu’elle eût vécus. « Elle est à toi. Elle nous a désobéis en t’enlevant, toi et cette Léto, elle vous a malmené contre notre agrément et même en Vedelea, la voilà à prier Sympan. Traitre jusqu’au bout. Fais-en ce qu’il te plaira, tue-la si le cœur t’en dit, je n’en ai cure. » Elle contempla la chambre et ouvrit les rideaux pour laisser passer la lumière du soleil. « Viens ici quand tu le souhaites, je te ferai savoir si nous avons besoin de tes services. Les directives pour Elina lorsque tu n’es pas là et as donné au Vedelea qui se trouve à ta porte. » Acquiesçant, je la laissai partir, m’asseyant par la suite sur le lit. « Quelle ascension fulgurante au sein de ta famille. Ils t’ont meurtrie, tu leur en as fait baver, et vous voilà réconcilier. Mis à part que cela parait peu crédible, ça en serait presque attendrissant. »  Restant silencieux, je ne comptais pas dévoiler mes cartes. « Quelle descente fulgurante Elina. Si je ne t’avais pas vu dans ce triste état, je ne l’aurai pas cru. » Serrant des mâchoires elle répliqua. « Tu ne tarderas pas à venir me rejoindre, chien ! Si tu crois qu’ils ne vont pas te trahir une énième fois, tu te trompes lourdement ! » Elle tira sur ses chaines afin de s’approcher de moi. « Je ne sais pas ce que tu fous ici, mais jamais tu n’aurais dû revenir ! » Je souris en me levant, me postant en face d’elle. « Tu devrais plutôt te soucier de ton sort. »

Les bourrasques de sable tapaient sur les fenêtres de verre, tandis que la bâtisse se dessinait au loin. J’avais renoué avec une famille qui semblait ne pas être la mienne. Je m’étais défait de leur conditionnement pour ne plus obéir à leur moindre caprice, j’avais dorénavant un avis qui serait pris en compte. Cependant, un Vedelea au sein des Hauts, ne pouvait que donner espoirs aux enfants récalcitrants comme je l’ai été. Je le faisais parce que ses enfants n’avaient plus d’importance pour moi, parce que les aléas de la vie sont une force et que silencieusement, je croyais dur comme fer que certains des Vedelea se détacheraient de leurs maitres et viendrait se venger de nous, d’eux, qu’ils auraient pour eux mérité leur sort. Ils étaient capables de détruire cette secte, ils ne le savaient juste pas. Cependant, je n’allais pas les y aider. Si Léto entamait un combat, je la laissais se battre seule. Je protégeais ma véritable famille ainsi, peux être en les trahissant, peux être en mettant un terme à tout ce que j’aimais, ce qui me maintenait en vie. Peut-être aussi aurais-je dû couper les ponts pour me défaire de cette emprise que Léto, Prune et Mozaga avaient sur moi… cependant, je ne m’y étais pas résolue, préfèrent aller à la source et faire taire ce danger permanent flottant au-dessus de leur tête, ou peut être avais-je précipité notre perte.

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Sam 14 Mai 2016, 19:56

Il y avait ces cris qui ne cessaient de retentir dans ma tête. Encore et toujours, comme une éternelle ritournelle. Je ne cherchais pas à comprendre. Mon corps était meurtri et mon esprit détruit. A force d'être enfermé entre les murs de ma cellule, je ne pouvais me développer convenablement. C'était sans doute ce qu'ils voulaient, faire de moi un animal obéissant, faire surgir les ténèbres abyssales de mon être. J'étais un Alfar et, par définition, j'étais déjà fourbe de base. Seulement, l'on m'avait brisé et, pour tout avouer, je n'avais aucune idée de quoi serait fait demain. Je me demandais même si j'étais encore maléfique, si j'avais encore les capacités de penser convenablement. Mon esprit était embrumé. Je ne voyais rien et ne souhaitais rien voir. Je fixais tantôt les murs, tantôt le plafond, tantôt le sol de ma cellule, semblant imperturbable et, pourtant, je l'étais. Je ne dis pas que j'étais toujours stoïque, bien au contraire. Parfois je tremblais, quand on me torturait. Mais je donnais surtout l'impression d'être une carcasse vide, une carcasse qui ne mettait plus aucun sens sur les mots prononcés à son égard. Je restais juste là, j'attendais l'heure de ma mort ou l'heure de ma libération. Rien ne venait. Je ne savais pas, je ne savais rien. J'étais une loque qui pouvait à peine se lever. Je n'espérai plus rien de la vie. Pourtant, il y avait quelques chuchotements qui me parvenaient parfois, des rumeurs que, certains, bien plus résistants que moi, arrivaient à glaner. Il paraissait que des Vedelea pouvaient obtenir des faveurs pour des services. Je ne comprenais pas tout. Je n'étais pas très calé en religion et même si le nom de Sympan me disait quelque chose, je n'avais pas réellement été exposé à tout ceci auparavant. Pourtant, en très peu de temps, il me sembla que les noms des Ætheri et de ce Sympan se mirent à figurer sur toutes les lèvres. Les murmures s'élevaient sur certains d'entre nous qui ne voulaient pas obéir, qui voulaient se révolter. Il y avait des chuchotements qui disaient que les hauts membres étaient ébranlés, qu'il fallait en profiter pour essayer de se rebeller. Peut-être que si mon état me l'avait permis, j'aurai pu, moi aussi, participer à tout ceci, essayer de tuer mes bourreaux et d'échapper au contrôle constant qui avait été établi sur ma personne. Certains pensaient que c'était maintenant ou jamais. La secte se positionnait en faveur des Ætheri, nous n'avions qu'à prier Sympan pour qu'il nous vienne en aide. Il était le Créateur, ça marcherait forcément. Le discours était discret, il fallait tendre l'oreille pour espérer le capter. Je l'entendais sans faire le moindre effort mais c'était sans doute parce que, dans ma terreur constante, j'avais appris à rester attentif à la moindre chose, au moindre bruit. Parfois, mon instinct me disait que l'on venait pour moi, pour me torturer de nouveau afin que je devienne ce qu'ils souhaitaient. Souvent, c'était le cas.

Les cris ne cessaient de retentir. Bientôt, je sus que l'un des nôtres avait été laissé pour mort dans la cour après d'innombrables tortures. Il ne fut pas le seul dans ce cas, si bien que je commençai à me demander si, moi aussi, je ne devrais pas prier Sympan. Je finis par soupirer. C'était idiot. Je ne savais pas de quoi ils étaient capables. Si cela se trouvait, ils pouvaient lire dans mon esprit, intercepter n'importe quelle prière que j'aurai pu faire. Je ne pouvais pas prendre ce risque, je ne voulais pas le prendre. Les séances de torture que je vivais me suffisaient amplement. J'avais cette flamme en moi parfois, celle de la rébellion, mais je n'avais jamais le courage de l'écouter. J'étais convaincu qu'essayer de sortir d'ici se retournerait contre moi. Je ne voulais pas faire comme les autres et risquer l'impossible. C'est sans doute la raison pour laquelle je ne fis qu'obtempérer lorsque l'on me sortit de ma cellule avec un objectif précis : prier les Ætheri. Je ne pouvais pas refuser, pourquoi le ferai-je ? J'étais déjà enchaîné à cet endroit, m'enchaîner à des Dieux en plus n'était pas un problème. Ma vie était si insignifiante de toute façon. Une idée me vint. Peut-être que je pourrai effectivement prier, et donc obéir, mais pour moi avant tout ?

Peu de temps après, je me retrouvai dans une grande salle, au milieu d'individus qui étaient comme moi. Certains semblaient en meilleur état que je l'étais, d'autres faisaient pitié à voir. J'étais sans doute de ceux là et, heureusement, je ne pouvais pas me contempler dans un miroir. Ce que j'y aurai trouvé m'aurait sans doute effrayé. Je commençai donc à prier, suivant les instructions comme je le pouvais. J'avais mal partout. Mes membres étaient meurtris et certains mouvements ne faisaient que rouvrir d'anciennes blessures qui avaient été recouvertes par de la croûte brune. Je répétais ce que l'on me disait de dire, ne cherchant pas à essayer de feinter. J'aurai tant voulu avoir la faculté de faire résonner des paroles tout en pensant à d'autres demandes mais c'était impossible. Les combats que je devais mener contre les autres, les nombreuses privations que je subissais me réduisaient à l'état de larve. J'essayais pourtant, espérant que les Ætheri pourraient me sortir de cet enfer, qu'ils pourraient faire en sorte de me venir en aide. L'espoir ne m'était pas permis. Je voulais y croire mais je savais que si les Dieux n'avaient pas voulu ma condition, alors je ne serai pas là. En même temps, qu'est ce que les Divins pouvaient avoir à faire d'un être tel que moi ? Non, le seul moyen que j'avais de m'en sortir, c'était de devenir plus fort et de tuer les autres. Combattre ou mourir.

961 mots.
Je vais prendre deux points d'intelligence s'il te plaît parce qu'il est vraiment ras les pâquerettes mon pauvre petit xD  Et merci pour ce LDF ! C'est cool les LDF !  Hu hu
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[LDF] La Trahison des Hauts

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