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 [Rp pour tous] L'avènement d'un édifice.

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Dim 19 Oct 2014, 19:03

Suite à ses paroles, une femme réagit en s’approchant de lui. Absorbé un instant par le détail des Rideres, il ne se retourna pour lui répondre que trop tard. Impatiente où ayant remarqué quelque chose de plus important à sa réponse, la femme s’en repartait déjà. Il la regarda s’en aller lorsque la danseuse répondit elle aussi à sa remarque. Et celle-ci n’avait semble-t-il rien de plus important à faire, elle ne s’en irait certainement pas. Mais sa réponse ne l’impressionna guère. Un simple rappel des faits sur les événements leurs étant liés. Le sorcier était déjà au courant. Et même si il n’avait pu lui-même le constater en direct, il ne doutait pas de la puissance de ces créatures. Et tout l’intérêt de les étudier était là.

Ou alors je trouverai un moyen de les contrer si d’aventure ils recommençaient à le faire. Les risques font partis du métier. Ne se prétend pas grand celui qui n’a pas d’audace. Cela dit, je suis un homme précautionneux. Et aucun d’eux semblent disposés à faire du mal aujourd’hui. Sinon vous ne danseriez pas avec l’un d’entre eux.

L’adepte pouvait concevoir la peur envers ces créatures. Ce dont ils avaient été capables et ce dont ils pourraient  l'être encore à l’avenir. Mais rester les bras croisés sans se préparer est d’une imbécillité ou d’une paresse qu’il ne pouvait cautionner. On ne doit pas subir le futur, mais le créer. Sinon on ne vaut pas plus que des animaux qui bouffent, dorment et se reproduisent sans but particulier.

Bien que cette femme puisse peut-être lui en apprendre plus sur les Rideres et sur ce qu’il ignorait encore des événements, il décida de ne pas pousser plus loin leur petit échange. Elle ne semblait d’ailleurs pas en avoir envie elle-même.

Mais vous avez raison sur un point. Observer peut être une bonne chose.

Tant que cela permet d'agir plus tard, termina-t-il pour lui-même. Ageman ne la salua pas pour la quitter. Elle s’était déjà retournée sans attendre. Aussi il se déplaça pour ne pas interférer avec les danseurs et se rapprocha du buffet. Il choisit un verre à sa convenance et dû chercher du regard la bouteille qui lui plairait. Le choix était luxueux aussi il hésita un certains temps avant de jeter son dévolu sur de l’hydromel. Il s’en servir un demi-verre et reposa la bouteille. Il attendit quelques instants puis approcha le breuvage de ses lèvres. Il en goutta une petite dose puis satisfait se retourna vers l’intérieur de la salle.

Comme il l’avait fait en entrant ici en arrivant, il observa les convives. Plus nombreux que tout à l’heure, quand d’autres avaient disparu. Il remarqua qu’il n’était pas le seul à se prêter à ce petit jeu. Un couple plus loin semblaient dévisager un certains nombre d'individus. Relevant son verre vers sa bouche, il se demanda si ils s'étaient intéressés à lui et le cas échéant ce qu’ils avaient pu en penser.

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Dim 19 Oct 2014, 23:48



Une danse

Je laisse ma cavalière m’entrainer sur la piste de danse. Attrapant sa taille pour la coller à la mienne, je la serre, comme si je cherchais à l’emprisonner. Je plonge mon regard azuré dans son regard saphir, et laissant pour une fois ma tête se vider de ses pensées noires, j’entame les premiers pas de danse. Je ne l’aurais jamais cru, mais je me sens plutôt à l’aise. Je la fait valser, ne quittant pas un instant ses yeux. Je n’éprouve nul besoin de parler, et je ne sais pas combien de temps je reste là, sur cette piste de danse, à la faire valser. Je ne me rappelle que trop peu des morceaux qui passent, la seule chose importante actuellement, c’est le corps de ma douce humaine contre moi, volant au milieu des autres. Je me dis que là, serrée contre elle, rien ne pourrait me déranger et être plus beau. Nos cœurs sont comme syncronisés, nos pas s’enchainent, nous faisant tourner et valser toujours plus.
Dieu que j’aimerais le tuer.

Je tourne la tête vers l’homme qui a nous a dérangé. Grand, costume noir. Je fronce les sourcils en mettant fin à notre danse, à contre cœur. Qui est-ce ? Et pourquoi ne semble-t-elle pas si étonnée ou agacée que cela ? Je resserre la taille de mon humaine en un geste qui se veut possessif. Un sourire nait sur mes lèvres à l’entente de son ton particulièrement autoritaire. Elle a son petit caractère qui me plait bien. Elle est décidément effrontée à souhait. Je devrais peut être penser à la punir pour cela un jour. Juste pour m’amuser. Mais tandis que je réfléchis à qui elle souhaite me présenter, nous quittons la piste de danse. Je me laisse entrainée, de toute façon n’ayant pas le choix puisqu’ayant ma main emprisonnée par la sienne. Je fronce n’incline que légèrement la tête. Contrairement à Lumi, je ne m’inclinerais pas devant eux. Les toisant toujours du regard, j’attends qu’ils commencent d’eux même la conversation. Il ne faut pas non plus trop m’en demander.
La musique sonne toujours, et je soupire en pensant à ma danse interrompue.< les sourcils tandis qu’elle se dirige vers un homme. Il est plus grand que nous, et il a l’air d’être plutôt sombre. Essayant sans bien de mal de faire passer toute ma frustration et mon hostilité à travers mes azurs, je toise cet homme. Je ne bronche pas en entendant Lumi lui parler si familièrement, mais il n’y a aucun doute que je la ferais passer par la case « interrogatoire » sous peu.
Je hausse cependant un sourcil surpris face à ses présentations. Ce serait donc un autre sorcier ? Me rappelant vaguement ce que m’avait dis la jeune femme au sujet de mes congénères, je serre la mâchoire. Si fort que j’en ai mal. Je regarde l’homme, silencieuse. Mais je laisse bien une de mes mains parcourir les hanches de mon amie, histoire d’ouvrir implicitement les hostilités. Si il la touche, de quelque manière que ce soit, il le regrettera. Du moins, je l’espère. Cependant, je dois quand même me montrer polie. C’est donc à contre cœur que je lâche la taille de l’humaine pour tendre ma main à mon confrère.
Enchantée de vous rencontrer monsieur. Mon ton laisse percer l’ironie. Je me tourne vers la femme à ses côtés. Vous de même madame. Je n’incline que légèrement la tête. Me tenant raide, je ne compte pas m’incliner comme le fait Lumi. Trop de fierté. N’ajoutant rien, j’attends qu’ils entament la conversation, en écoutant la musique, soupirant discrètement en regrettant ma danse perdue.
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(c) Code par Nartiifiice.



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Sam 25 Oct 2014, 00:19

« Mmmm. »

A n'en pas douter, il était perdu. Mais une partie de son esprit – une bonne partie – refusait de l'admettre. Après tout, ne pouvait-on pas simplement dire qu'il errait paisiblement entre les branches lumineuses de la forêt enchanteresse ? Qui erre n'est pas perdu, après tout. Mais ouvert à la méditation et à la contemplation. Quoique dans le cas d'Ercan, il s'agissait surtout d'un fouillis de pensées sans queue ni tête, sans logique superflue ou profonde, sans cause ni conséquence. Dire qu'il nageait dans la guimauve n'aurait pas été si loin de la réalité puisque, en dépit de sa situation, le jeune 'homme' aux cheveux argent était d'une humeur des plus parfaites. Pour quelle raison aurait-il pu être contrarié ? Au final, même le fait d'être perdu – quand bien même il ne l'avait admis qu'à moitié – n'était qu'un problème pouvant être relativisé. Ce n'était peut-être même pas un problème du tout.

Viima l'avait amené ici. Enfin, pas 'ici' exactement – le sens de l'orientation de la dragonne semblait être un poil meilleur que celui de son propriétaire – suite à la découverte fortuite d'un carton d'invitation non signé dans les affaires de l'Elémental par la plus grande enquiquineuse que celui-ci n'ait jamais connu – à savoir, sa mère, quand bien même celle-ci se disputait le titre d'enquiquineuse en chef avec Xena, dont le devenir avait été aussi surprenant qu'incertain. Et pour une fois, personne n'avait eu à tanner le jeune 'homme' aux cheveux argent pour qu'il se fasse violence afin d'assister à l'inauguration de l'édifice ayant remplacé les Château des Cavaliers sans tête, en dépit de son aversion pour les mondanités du genre. Peut-être était-ce justement la nature inconnue de l'hôte qui avait amené le jeune 'homme' à se pointer là où ceux qui le connaissaient ne l'attendaient guère – ce ne serait pas la première fois, après s'être invité aux festivités du couronnement de Yulenka, Impératrice de la Nuit. Curiosité et esprit de contradiction faisaient étrangement bon ménage chez le jeune Eren.

Qui, poursuivant dans ses excentricités, avait préféré s'enfoncer dans la forêt accueillante jouxtant le château plutôt que de découvrir le nouvel édifice – allez savoir pourquoi, alors qu'il s'était un jour pris d'intérêt pour l'architecture du palais d'Orae, sans raison évidente. Quelque peu consternée, la dragonne aux écailles sombres avait jeté un regard blasé à l'Elémental avant de s'envoler vers d'autres horizons, elle-même n'ayant visiblement pas un sens aiguë de la sociabilisation. Il fallait dire qu'elle non plus n'était pas vraiment aidée, entre son nouveau maître et ses anciens congénères qui avaient fini par la dénigrer à cause de son incapacité à voler – tout du moins jusqu'à ce qu'un certain Elémental ne lui fasse embrasser le vent et ses courants, de la plus fortuite des manières. Aussi le joaillier se retrouvait seul, et cela ne le contrariait pas plus que cela. Rien, à priori, ne pourrait le contrarier en ce jour. La magie était revenue, son Elément à nouveau en symbiose avec la totalité de son être, Girouette était une Girouette et Elisha... Et ben, Elisha, quoi. Il n'avait pas vraiment de mots pour décrire cela – déjà qu'il n'était pas très doué d'ordinaire pour décrire quoi que ce soit, il ne fallait pas non plus lui demander la lune. Quoi qu'il en soit, le nom et l'image de la Magicienne créait en lui un étrange mélange d'euphorie, d'embarras et de bonhomie. Pas de quoi arranger le bordel qui lui servait habituellement de psyché.

Et pour couper court à ses élucubrations dénuées de sens – pour le commun des mortels – le jeune 'homme' aux cheveux argent dut se rendre à l'évidence : il était seul, perdu et avait faim. Oui, faim. Aussi étonnant soit-il, l'Elémental demeurait un être obéissant aux besoins les plus primaires – excepté, peut-être, un besoin que l'on n'évoquera pas ici sous peine de rentrer dans une réflexion longue, douloureuse et très probablement inutile. Et puisqu'il ne souhaitait guère voir les choses sous l'angle de la contrariété en cette joyeuse journée, il ne se priva guère d'user de sa magie pour se téléporter dans le hall qu'il avait quitté une trentaine de minutes auparavant, sans même prendre la peine de s'y aventurer.

« Oh. Salut. »

Le regard vermeil de l'Elémental s'était levé vers le Ridere dont il venait hasardeusement d'écraser le pied, sa téléportation ne pouvant atteindre l'excellence dans un lieu dépourvu du moindre arbre sur lequel se percher. Avant qu'il ne s'attarde sur les pieds de la créature étrangement peu belliqueuse

« C'est sym... »

Le jeune 'homme' se ravisa. Non pas à cause de l'agitation de son Elément, visiblement craintif au contact de la créature qui, bien qu'inoffensive en apparence, avait peut-être été responsable d'une destruction sans pareille sur ces terres, mais à cause d'un éclair roux ayant traversé son champ de vision périphérique. Et soudainement, le Ridere fut totalement dénué d'intérêt aux yeux du joaillier, qui se détourna sans plus de cérémonies pour venir se planter devant celle qui avait retenu son attention, un index pointé en avant.

« Girouette. »

Pas de place au doute : cette jeune femme était bel et bien celle dont il avait possédé le corps au cours d'une expérience les plus étranges de sa vie pourtant étrange. L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres de l'Elémental.

« Tu t'es perdue ? »

Inutile de chercher la logique de la question : il n'y en avait pas.

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Mer 05 Nov 2014, 23:50

*Bah. C'est pas parce qu'il t'a pas prévenue qu'il veut pas que tu viennes. *

Fronçant les sourcils, je me tournai vivement vers l'équidé pour lui foutre une claque sur le museau. Il ne me lâchait plus trop les basques, depuis que j'étais revenue de ma folle expédition au repère des magiciens – à croire que je lui avais manqué. Et visiblement, notre séparation prolongée ne lui avait en rien ôté sa capacité à s'introduire dans mon esprit sans mon consentement.. Il avait même l'air de s'être amélioré.

- Sors de ma tête. Saloperie.

Reposant le gamin que je tenais auparavant par le col pour lui attraper la main – quant je le pouvais, j'aimais autant éviter de me faire taper sur les doigts par un Volontaire offusqué par mes méthodes éducatives – je laissai échapper un soupir. Quand bien même il constituait à lui tout seul une assez bonne définition du mot 'lourdingue', Charlie n'avait pas vraiment tort... Dès lors qu'il s'agissait d'Ercan, ma capacité naturelle à me prendre la tête se transformait en art à part entière – particulièrement prenant, soit dit en passant. Et, accessoirement, je devenais ridiculement paranoïaque. Parce que notre relation était encore trop floue, peut-être, pour que je . Ou bien parce que l'action conjuguée des sentiments et des hormones me retournait littéralement cerveau. Je savais pourtant qu'il y avait des choses que je ne pouvais exiger de l'élémental - et je n'avais ni l'intention ni le pouvoir de faire en sorte qu'il renonce à son indépendance. Une fois de plus, il était ce qu'il était. Dans la théorie, c'était bien beau de l'accepter sans conditions, avec ses qualités, ses défauts et tout le bordel ; mais en pratique, ça demandait quand même un sacré travail sur soi... Et  en l'occurrence, oui, j'étais carrément vexée qu'il se soit barré à je ne sais quelle réception à la con sans me prévenir – le fait que sa mère ait fini par m'en informer en mode 'oh, t'étais pas au courant' n'avait rien arrangé à l'affaire, d'ailleurs. Aller à des réceptions à la con ensemble, c'était le genre de trucs que faisaient les couples, non ? Quoique je n'étais pas tout à fait certaine qu'on puisse nous qualifier de 'couple'. Ni qu'on puisse nous qualifier tout court, en définitive.

*Ça te ferait du bien de sortir un peu d'ici de toute façon, non ? Et puis, moi... J'aimerais bien y aller. *


- Hum.

Consciente qu'une réponse si peu explicite ne satisferait pas Charlie très longtemps, je me remis en marche vers l'orphelinat. Le gosse que j'étais censée y ramener me paraissait étrangement calme – sans doute que me voir parler à une licorne comme s'il s'était agi d'un interlocuteur parfaitement banal l'avait suffisamment traumatisé pour qu'il n'ose plus l'ouvrir -  mais c'était tout sauf désagréable. C'était pas si pénible, les mômes, quand ça ne l'ouvrait pas ; peut-être bien que si je trouvais un moyen d'imposer le silence au mien – genre, un bâillon – je réussirai à m'en accommoder. Allez savoir. Mais, quand bien même le futur bébé restait LE thème indétrônable en ce qui concernait les prises de têtes interminables qui n'avançaient à rien... J'avais d'autres préoccupations pour le moment, aussi futiles soient-elles en comparaison.

Parce qu'en réalité, j'avais envie d'aller à cette foutue fête. Mais pas de me comporter comme une pauvre gourde incapable de supporter d'être séparée plus de trois jours de l'élu de son cœur – ce que j'étais, pourtant, selon toute vraisemblance. Si j'y allais toute seule, sur un coup de tête, dans l'unique but de le rejoindre alors que je n'étais même pas censée savoir qu'il était là-bas, j'aurais sans doute l'air d'une conne. Voir d'une folle furieuse. Et si j'y allais avec Charlie... J'aurais l'air d'une conne avec un gros poney cornu. Pas mieux. Sauf qu'en dehors de Charlie, je voyais mal qui accepterait de m'accompagner à un machin du genre. Et je ne voyais pas d'autre moyen que l'intervention d'une tierce personne pour justifier le fait de me retrouver 'par hasard' au même endroit qu'Ercan alors qu'il ne m'avait pas invitée.

Alors que je ressortais de l'orphelinat après y avoir largué le gamin fugueur, la solution finit cependant par m'apparaître – en la personne d'une jeune femme aux longs cheveux blonds, que je connaissais assez bien pour me permettre de l'embarquer là-dedans. Elias... Elle ne me dirait pas non. Surtout si je m'arrangeais pour ne pas trop lui demander son avis.

- Hé ! Glapis-je, attirant sur moi les regards curieux de quelques Protecteurs. Eli !

Rapidement – autant que le permettait mon corps alourdi par la grossesse – je franchis les quelques mètres qui me séparaient de la jeune femme. Si elle glandouillait dans les jardins, c'était certainement qu'elle n'avait rien d'important à faire... Et puis, même si c'était le cas, les gens étaient suffisamment pleins de bonne volonté ici pour qu'elle n'ait pas de mal à trouver un remplaçant.

- T'es au courant qu'il y a un genre de fête à, euh... A je sais plus comment ça s'appelle ? Un nouveau truc. Mais ça a l'air sympa. Si tu veux, j't'emmène ? Enfin, même si tu veux pas, parce que ça craint d'aller à un truc du genre toute seule... Si tu t'f*is ch*er, je te ramène.


Ne laissant qu'à peine le temps à la jeune femme de réagir, je lui saisis le bras et la téléportai avec moi jusqu'à Charlie, histoire de l'embarquer avec nous – c'était son idée, après tout. Puis j'usai de nouveau de mon pouvoir, faisant en sorte que nous quittions le Sanctuaire pour nous retrouver devant un bâtiment à la fois imposant et relativement classe. Je connaissais vaguement l'endroit, pour m'être quelques fois rendue dans la forêt enchanteresse ; l'édifice, en revanche, m'était bel et bien inconnu. Les constructeurs avaient du sacrément galérer, vu la complexité et la taille du bidule... Mais, la contemplation de poutres – non, il ne s'agit pas d'une métaphore – n'étant pas franchement ma tasse de thé, je cessai rapidement mon examen du monument et passai la porte qui permettait d'accéder à ce qui semblait être le hall principal. Vu le monde qui se trouvait déjà là, nous ne devions pas être particulièrement en avance – pas que ça me dérange, ceci dit. Scrutant un instant le visage de celle qui m'accompagnait, je lui adressai un sourire.

- Et maintenant, oooon... Va boire un coup. Viens.


Mes doigts toujours refermés sur son poignet, je l'entraînai vers le buffet avec un enthousiasme plus ou moins forcé. Saisissant un verre, je finis par lâcher le bras de la demoiselle pour en attraper un second, que je lui tendis avant de m'éloigner de quelques pas. En réalité, je n'avais pas envie de discuter avec elle, pas maintenant. J'appréciais sa compagnie, évidemment... Mais c'était Ercan que j'avais envie de trouver. Pour avoir l'esprit tranquille, il allait vraisemblablement falloir que je sache ce qu'il était venu foutre ici.

Il ne me fallut moins de trois minutes pour perdre complètement Elias de vue. En soi, rien de bien grave, elle saurait se débrouiller... Il y avait des chances en revanche qu'elle n'apprécie pas que je la laisse en plan après l'avoir traînée ici ; mais elle devait être habituée, à la longue, à me voir me comporter comme une peste ingrate. Et puis, je profitais de la soirée à ma façon. Littéralement collée au bar, j'eus le temps d'ingurgiter deux verres avant de seulement remarquer la présence des Ridere, un peu partout. Inoffensifs, visiblement... Assez difficile à croire, et pourtant ça ne semblait pas déranger grand-monde – un peu comme s'ils n'avaient pas décimé la moitié de la population, quoi. Pour moi comme pour les autres magiciens, ils n'avaient jamais été dangereux ; mais j'avais du mal à comprendre l'indifférence qu'ils semblaient inspirer à la majorité des convives. Même si leur potentiel destructeur n'était plus, ils restaient quand même des géants bleus à la tête à moitié arrachée – délit de faciès, je sais – meurtriers à peine quelques semaines auparavant...  Mais bon, tout allait apparemment bien pour tout le monde. Et après un verre supplémentaire, tout allait très bien pour moi aussi.

J'aurais presque pu oublier la raison de ma venue ici, en fait, tellement tout allait bien. L'alcool n'était pas mauvais, les gens ne faisaient pour la plupart d'entre eux absolument pas attention à moi, et un abruti – visiblement interpellé par mon tour de taille quelque peu anormal – avait même spontanément décidé de m'apporter une chaise. Ouais, si la raison en question n'avait pas fini par se pointer, le tout aurait pu rester au stade de bonne grosse cuite tout à fait banale... Mais lorsque Ercan arrivait quelque part, c'était difficile de l'ignorer. Immobile, le cul sur ma chaise, j'observai sa vague tentative de communication avec le Ridere avant d'esquisser un geste pour me relever. Mais je ne fis rien de plus qu'esquisser ; et je me figeai lorsque, suivant celui de l'élémental, mon regard se posa sur la jeune femme qu'il ne tarda pas à aller aborder. Il la connaissait, vraisemblablement. Moi non. Et elle était jolie. Bien assez pour que s'agite de nouveau, plus virulente qu'auparavant, l'espèce de paranoïa ridicule qui m'avait poussée à venir ici.

Sans que j'y prenne garde, l'étau de mes doigts se resserra autour de ce qui devait être mon cinquième verre, mon pouvoir de transmutation s'activant du même coup de manière parfaitement involontaire. Sans que je ne cherche trop à le contrôler, cependant. Et la coupe vola en éclats, son contenu se répandant à mes pieds tandis que quelques-uns des morceaux venaient se ficher dans la chair de ma main.

- Aïe.

Le bruit du verre brisé, comme ma voix, se noyèrent dans le brouhaha ambiant. En temps normal, j'aurais gueulé – et éventuellement insulté les génitrices de chacun des convives – histoire d'extérioriser un peu ma douleur ; mais elle me semblait cette fois bien secondaire. J'avais peur. Peur que cette fille présente plus d'intérêt que moi aux yeux d'Ercan. Peur que la venue de ce dernier à l'un de ces événements qu'il n'affectionnait pourtant pas plus que ça n'ait eu lieu que dans l'optique de la voir, elle. Sans moi.

Essuyant le sang qui maculait mes doigts sur la nappe la plus proche, je finis par me lever. J'avais envie d'entendre ce qu'ils avaient à se dire. Étant cependant encore assez sobre pour ne pas débarquer au milieu de la discussion comme un dragon dans la boutique d'un alchimiste, je me rendis invisible ; et, sans le moindre souci de discrétion – vu le monde qu'il y avait, ils ne risquaient pas de m'entendre – je m'approchai d'eux. Je me rendais bien compte que ni ma curiosité, ni les méthodes que j'employais pour la satisfaire n'étaient très saines... Mais il fallait que je sois fixée.


- - -


Charlie avait beau aimer les mondanités, il se doutait qu'une licorne ne serait pas vraiment la bienvenue à l'intérieur d'un bâtiment rempli d'invités de marque. Peu importait, cela dit : l'extérieur devait aussi contenir son lot de personnalités admirables – quand bien même sympathiser avec les gens n'avait rien de simple lorsqu'on avait des sabots au lieu des orteils. C'était un genre de discrimination, au fond... Comme si, sous prétexte qu'il n'avait pas d'empreintes digitales, il était moins apte à la conversation que les autres.

Perdu dans ses pensées, il manqua d'être percuté par le jeune homme qui déboulait en trombe de la forêt, poursuivi par ce qui semblait être un essaim de guêpes. Par crainte d'être lui-même attaqué plus que par désir de venir en aide au malheureux, l'animal projeta une sorte de traînée enflammée en direction des insectes – par chance, l'endroit n'était pas vraiment peuplé. Une fois les insectes rôtis, la licorne s'ébroua ; puis, relativement content de lui, il posa son regard sur celui qu'il venait de tirer d'affaire. Et eut un instant de perplexité.

*Oh... Noé. *

L'équidé pencha légèrement la tête sur le côté, dubitatif. Il ne savait pas vraiment quelle attitude adopter face au jeune homme : après tout, il n'avait personnellement pas de raison de lui en vouloir. Mais il lui en voulait quand même. Elisha avait souffert de sa disparition, et lui avait souffert de la souffrance d'Elisha – pas uniquement parce qu'elle se traduisait par une violence et une irritabilité hors du commun.

*Elisha est là. À l'intérieur. Elle... Est enceinte, tu sais ? *

Un instant, il sonda les pensées du jeune homme. Oui, bien sûr qu'il savait... Et, d'un côté, sa fuite n'en paraissait que plus lâche. La magicienne avait eu besoin de lui, lorsqu'elle avait appris sa grossesse – quand bien même elle n'avait cessé de le nier, l'équidé en était persuadé. Et le fait de ne pas avoir de solution n'aurait pas du le dispenser de lui apporter son soutien. Certes, c'était plus facile à dire qu'à faire : n'ayant jamais lui-même engrossé quelqu'un – et encore moins Elisha, les Aetheri l'en préservent – par erreur, Charlie était en définitive assez mal placé pour juger.

*Peut-être que tu devrais y aller. Ce que tu as fait, c'était... Pas très sympa. Vraiment. Pas sympa du tout. *


Il savait qu'il s'exposait à un retour plutôt agressif : Noé n'était pas franchement du genre diplomate, d'après ses souvenirs. Mais s'il ne se chargeait pas de dire – certes plutôt maladroitement, mais l'intention y était – ses quatre vérités au jeune homme, personne ne le ferait.


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Jeu 06 Nov 2014, 20:17

Cemilia voguait parmi la foule d’invités, l’esprit un peu absent. Elle tentait de se frayer un passage à travers les hommes et les femmes – et les Ridere, avec leur attitude aux airs toujours aussi déplacés aux yeux de la jeune femme  – qui se pressaient les uns contre les autres, en adressant parfois un salut aimable à ceux qui lui paraissaient plus sympathiques que d’autres.
Néanmoins, malgré ce sourire bêtement accroché sur son visage, et son attitude détendue, la jeune femme ne parvenait pas à oublier sa brève discussion avec Elros. Elle avait beau s’entêter à se comporter comme une personne tout à fait correcte, venue dans ces lieux splendides dans le seul but de rencontrer du monde, de se montrer, de s’amuser, son échange avec le Vampire avait ramené la brutale dimension de la réalité dans son esprit, et à présent elle ne pouvait se concentrer sur son intention première.
Alors qu’elle se perdait dans ses pensées, elle heurta quelqu’un avec son épaule. Elle se retourna sur son passage, et s’excusa mécaniquement, sans même faire attention à la personne à qui elle s’adressait :
-Oh, excusez-moi, je n’avais pas fait attention.
L’individu se retourna, et Cemilia replongea dans ses pensées, l’incident déjà oublié, tombé dans les limbes de l’indifférence.
Son absence s’étala encore sur de longues minutes, jusqu’à ce qu’elle s’ébroue soudainement, le regard plus vif.
-J’ai besoin de boire, moi, marmonna-t-elle pour elle-même.
Elle tourna les talons et intercepta un serveur qui slalomait agilement entre les convives, son plateau adroitement posé au bout de ses doigts tendus. Elle s’empara d’une flûte de champagne et la vida d’un coup sec, avant de la reposer aussitôt après sur le plateau du serveur. Ce dernier la regarda d’un drôle d’air, puis il sembla se rendre compte qu’il la fixait et s’apprêta à repartir dans son parcours de la salle. Mais Cemilia le retint par la manche, manquant de faire tomber son plateau, et lança :
-Restez ici, je vous en reprends.
Et elle s’empara tout de suite de deux autres flûtes. Sans plus attendre, elle tourna le dos au serveur abasourdi et s’en alla, ses verres à la main.
Le cheminement – l’errance aurait été peut-être un terme plus approprié – de l’Orisha se poursuivit, et elle se retrouva bien vite désœuvrée lorsqu’elle n’eut plus d’alcool à disposition. Un coup d’œil vers le buffet noir de monde suffit pour la décourager de tenter de s’en approcher, et elle se résigna à s’en tenir à trois coupes de champagne. D’autant plus qu’elle s’était promis de ne pas tomber dans l’excès en raison de sa robe un peu trop serrée, se rappela-t-elle à temps.
Elle en était à la de ses réflexions, lorsque du coin de l’œil, Cemilia fut soudain interpellée par un détail qui agita les méandres de ses souvenirs. Une chevelure argentée apparut, un regard vermeil brilla…
-Radis… ?
Dans un bruissement de feuilles, l’image de la Forêt Enchanteresse s’imposa à l’esprit de Cemilia. Elle revit le miroir posé au beau milieu de la nature, puis le chemin interminable, Shayal…
Et un Élémental un peu étrange.
-C’est bien toi ! s’exclama-t-elle avec un large sourire, et elle s’approcha aussi vite que sa tenue le lui permettait.
Arrivée à sa hauteur, elle s’empara spontanément de sa main – comme à l’époque, après la seconde mort de Shayal, lorque Radis l’avait pour ainsi dire sauvée de ses vieux démons. Peut-être faisait-elle cela pour s’assurer que c’était bien lui, qu’elle n’avait pas rêvé sa soudaine apparition. Peut-être voulait-elle même certifier que ce qu’elle avait vécu avec le jeune homme derrière le Miroir n’était pas une simple illusion.
-Tu as l’air plus perdu que moi, répliqua-t-elle à sa question, un sourire sur les lèvres.
Un vrai sourire cette fois, contrairement à cette expression fade qu’elle avait montrée durant toute la soirée.
Sans qu’elle sût pourquoi, Cemilia se mit à rire doucement, habitée par une joie sans pareille.
-Excuse-moi… finit-elle par dire en se calmant un peu. J’étais juste en train de me souvenir de notre première rencontre, et je dois avouer qu’à présent, ça me paraît très drôle… Tu te souviens quand tu étais dans mon corps ? ajouta-t-elle en se remettant à rire.
Il n’y avait pas à dire, Radis parvenait à mettre la jeune femme de bonne humeur. Sans doute était-elle heureuse de le revoir.
Mais juste un peu.

722 mots.

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Lun 10 Nov 2014, 03:41

Le temps suspendit son cours l'espace d'un instant, tandis que mon cœur semblait se liquéfier dans ma poitrine. Je me figeai. Et quelques gouttes de sang vinrent tacher le sol du grand hall alors que je serrai les poings, espérant vaguement que la douleur me permettrait de conserver un semblant de bon sens. Elle n'avait fait que lui prendre la main. Rien de grave... J'avais pris le poignet d'Elias, quelques minutes auparavant, et pourtant nos relations n'avaient rien d'intimes – pas dans le sens du terme qui me préoccupait, disons. Les amis faisaient ça, parfois. C'était normal. Enfin, ça l'était certainement. Quand bien même l'ardeur avec laquelle je tentais de me convaincre de la totale banalité de la chose ne suffisait pas à effacer le doute. Ni la peur, de la rivale que je voyais à présent en cette fille qui avait saisi la main du type que j'aimais avec plus de naturel et de spontanéité que je n'en étais moi-même capable. Il aurait mieux valu que je m'en aille. Que je n'attende pas que mes sentiments et mon incertitude transforment en montagne chacun des grains de sable qui constitueraient cette conversation. Ça ne rimait à rien... Et pourtant, la même curiosité malsaine qui m'avait poussée à m'approcher d'eux un peu plus tôt m'incita à rester, quelques secondes encore. Jusqu'à ce que l'une des phrases de la demoiselle ne me cloue littéralement sur place.

Tu te souviens quand tu étais dans mon corps ?

C'était marrant, comme formulation. Le genre de truc que j'aurais pu dire à Noé, au détour d'une conversation. 'Hé, tu te souviens la fois où t'as passé la nuit à l'intérieur de moi ? Non ? Ça tombe bien, moi non plus.' C'était presque drôle, ouais. Ou ça aurait pu l'être, si Noé n'avait pas totalement disparu – et si je n'avais pas fait mon possible pour enfouir dans un recoin de ma mémoire les souvenirs qui me restaient de lui. Noé ne faisait plus partie de ma vie. Ça n'avait sans doute même jamais à proprement parler été le cas. Mais cette fille... Elle était là, en face d'Ercan, un ravissement presque enfantin peint sur le visage à l'évocation des souvenirs indécents qu'ils avaient en commun. Elle avait une place – de choix, visiblement – dans sa vie, alors que je n'avais jusque-là pas réussi à définir celle qu'il était prêt à m'accorder. Quoique c'était un peu plus clair, maintenant. Il était venu pour la voir, elle, en me laissant volontairement dans l'ignorance. Elle lui tenait la main. Et puis, ils avaient... Enfin, bref. Je n'étais visiblement rien de plus qu'un genre de plan de secours ; et à présent que ma stupidité m'avait poussée à en faire le constat, je ne savais que faire. Hormis les laisser stoïquement réduire mon cœur en miettes.

Je clignai des yeux, tentant d'émerger de la torpeur dans laquelle mes spéculations douteuses avaient englué mon esprit. Une partie – ridiculement petite – de moi-même me sommait de ne pas tirer de conclusions hâtives ; peut-être après tout que j'avais mal compris, qu'en cherchant bien les choses pouvaient être interprétées autrement. Que si je demandais posément à Ercan ce que ce bordel signifiait, il aurait une explication rassurante – voire même crédible – à me fournir. Allez savoir.

Peut-être bien que les choses auraient pu se passer comme ça, d'ailleurs, si je n'avais pas déjà eu quelques verres dans le nez. Or, l'alcool ne tendait pas à me rendre plus stable émotionnellement – ni mentalement, d'ailleurs... Et je n'étais pas tellement d'humeur compréhensive. Je n'avais pas envie de l'entendre se justifier. Je n'avais pas envie de faire semblant de le croire, pour devoir ensuite dissimuler mes angoisses sous tout le reste. Et puis, je n'avais pas envie de rester calme. Inspirant bruyamment, je me rendis visible de nouveau. Avant de m'approcher d'eux, bousculant la jeune femme sans la moindre délicatesse pour me retrouver face à l'élémental.

- Salut, lâchai-je, mon regard rivé dans le sien. J'dérange ?

Ma voix me sembla bien moins assurée que je ne l'avais voulu. Bien moins cassante. J'avais peur de ce que je m'apprêtais à faire, de briser pour toujours ce qui m'avait – presque – unie à Ercan. Pourtant il était impensable pour moi de laisser les choses ainsi ; impensable de ne pas réagir alors que la confiance que j'avais en lui venait d'être piétinée. Et, comme souvent... La solution la moins modérée me semblait être la meilleure. Foncer dans le tas, donc. Sans laisser la crainte me faire changer d'avis au dernier moment.  

- J'te demanderais bien qui c'est, soufflai-je, mon regard se posant un instant sur la demoiselle. Mais j'suis pas sûre d'en avoir quelque chose à foutre. J'crois que j'ai plutôt bien compris, de toute façon.

Détournant le regard, je tordis mes lèvres en un sourire narquois. La situation était grotesque – digne d'une mauvaise caricature, au moins. Peut-être était-ce pour ça que je me sentais si peu concernée par ce que j'étais en train de raconter ; comme si mes propres mots avaient sonné faux dans ma bouche. J'avais l'impression de ne vivre la scène que d'un point de vue extérieur, mes émotions aussi peu convaincantes à mes propres yeux que si elles avaient été jouées par une actrice minable. Et pourtant la colère, la rancœur, la peine et tous leurs potes étaient bel et bien là... Planqués derrière un mur d'incrédulité, n'attendant que de voir se briser le peu d'espoir que j'avais que tout ça ne soit qu'une blague – ça aurait pas été méga drôle, mais on se divertit comme on peut après tout – pour me sauter à la gueule. Sans doute qu'il valait mieux que je ne leur en laisse pas le temps : j'allais casser des nez, sinon. Quand bien même je n'avais pas franchement opté pour la diplomatie, mieux valait éviter d'en arriver à de telles extrêmes. Ne serait-ce que pour ne pas devenir le centre d'intérêt du tas d'abrutis qui nous entouraient.

- L'truc que je pige moins par contre, repris-je subitement, c'est c'que ça a bien pu t'apporter d'te foutre de ma gueule à c'point. T'avais genre... Un pari à gagner ? Ou bien c'était juste d'la pitié ?

Je serrai les dents, luttant de toute mes forces pour empêcher ma lèvre inférieure de trembler – parce que ressembler à un gosse à qui on vient de voler son lapin en peluche dans un moment pareil, c'était pas terrible. Je haïssais les mots que je prononçais, chacun d'entre eux semblant me rattacher un peu plus à une réalité que je n'étais toujours pas sûre d'avoir envie d'affronter. Et en cet instant, je me blâmais plus moi-même d'avoir exprimé d'une manière si abrupte le sentiment de trahison qui me grignotait le cœur que je n'en voulais à Ercan de l'avoir fait naître.

- Enfin c'est... Sans doute normal, après tout. J'me d'mande même comment j'ai pu croire q...

Je me tus, incapable de prononcer à haute voix ce qui pourtant me tourmentait depuis l'instant où mes lèvres et celles d'Ercan étaient entrées en contact pour la première fois. J'avais fait mon possible pour éviter d'y penser, puisque jusque-là tout allait bien : ça aurait quand même été plutôt con de tout foutre en l'air à cause d'angoisses quasi-impossibles à exprimer. Mais concrètement, pourquoi l'élémental aurait-il voulu de moi ? L'amour avait beau être un truc subjectif et difficile à rationaliser, il était tout de même logique de jeter plutôt son dévolu sur ceux qui étaient agréables à regarder, ou au moins à côtoyer – voire les deux, dans le meilleurs des cas. Et il était clair que, en toute objectivité... Je n'étais ni l'un ni l'autre. Et en plus du reste, j'étais conne. Conne d'avoir voulu croire les yeux fermés que tout marcherait aussi bien que dans mes fantasmes d'adolescente énamourée - vous savez, ceux où la pauvre fille et le beau mec finissent mariés. Conne de ne pas me douter qu'il y avait anguille sous roche – voire carrément anaconda sous gravillon, en fait. Conne, une fois de plus, de croire qu'un type comme lui pouvait sincèrement s'intéresser à une fille comme moi.

Baissant les yeux, je reculai de quelques pas – comme si m'éloigner de la source du problème allait lui permettre de prendre moins d'ampleur. Et je restai immobile, tremblante d'une colère sourde, attendant que l'un des deux jeunes gens qui se trouvaient en face de moi trouve quelque chose à me répondre.


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Mer 12 Nov 2014, 19:28

Le sourire, qui n'était qu'une ombre, devint plus franc, alors qu'un terme à la fois commun et à priori dénué de sens dans la présente situation franchit les lèvres de la rouquine. Et s'il y eut le regard interrogateur d'une Vampire adressé à la jeune femme, aucun radis n'étant techniquement en vue sur le moment présent, cela ne dérangea aucunement l'intéressée et son interlocuteur aux prunelles vermeil. Et, sans la moindre réticence, l'Elémental laissa Girouette lui saisir spontanément la main alors qu'il l'aurait très probablement retirée s'il s'était agi d'une autre personne. Il avait été le premier à refermer ses doigts sur ceux de l'Orisha, par le passé, alors pourquoi lui refuser la réciproque à présent ? Quand bien même le contexte était loin d'être similaire et qu'il n'y avait guère de mort revenu à la vie pour leur casser les pieds, le jeune 'homme' aux cheveux argent ne trouvait pas le contact déplaisant. Tout comme le rire de la jeune femme et l'évocation de leurs souvenirs communs. Rares étaient les individus à marquer autant l'esprit du joaillier. Xena, Eric, Girouette et...

Elisha. Le fil décousu de ses pensées se rompit lorsque, brusquement, la Magicienne fit son apparition, dissipant un sort d'invisibilité dont la raison d'être était on ne pouvait plus obscure aux yeux de l'Elémental. Et un nouveau sourire se dessina sur les lèvres du joaillier, peu sensible à l'énervement pourtant assez visible de la jeune femme brune – qu'elle soit aussi venue assister à une telle convention l'étonnait quelque peu, mais la question n'était pas aussi problématique que cela... pour lui. Pourtant, toute réjouissance déserta ses traits lorsque la question de la Magicienne fusa dans les airs, légèrement cassante, ne laissant place qu'à l'incompréhension, le sourcil argenté de l'Elémental relevé.

Le jeune 'homme' risqua un regard vers l'Orisha, dont la présence n'avait visiblement pas l'air de réjouir Elisha, avant de le river à nouveau dans celui gris bleu de cette dernière. Non, décidément, il ne comprenait pas grand chose à ce qui se déroulait sous ses yeux. Il venait de retrouver Girouette, Elisha était là pour participer aux réjouissances, alors tout allait bien dans le meilleur des mondes, non ? Visiblement non. Et chacun des mots qui franchissait les lèvres de la Magicienne demeurait un mystère entier aux yeux de l'Elémental. Comme si, subitement, elle parlait une langue venue d'un autre monde. Et se comportait également comme un être venu d'un autre monde. A moins que ce soit lui-même qui vienne d'un autre monde. Réflexion qui ne manqua pas d'en soulever une centaine d'autres dans l'esprit alambiqué du joaillier. Et si l'excentricité de tous ceux qui l'entouraient – ou plutôt, sa propre excentricité, du coup – était le fait d'origines totalement différentes ? Et si ses problèmes hormonaux venaient également de là ? Et si soudainement, pour une raison x ou y, de congruence des probabilités, du fait de la rencontre d'une Girouette avec une Magicienne plus que spéciale avait déclenché un retour aux origines se manifestant par l'oubli de la langue parlée en ce bas monde ?

Le jeune Eren revint à la réalité lorsque la Magicienne fit un pas en arrière, les yeux baissés, tremblante. De colère, de rage. Comme une feuille prise dans une violente tourmente. Nageant en pleine incompréhension – un océan d'incompréhension – le jeune 'homme' aux cheveux argent pencha la tête sur le côté. Et eut un éclair bref de réminiscence, songeant à ses propres tempêtes intérieures dont la main d'Elisha l'avait sorti.

« Elisha... T'as mangé un truc avarié ? »

Une question pauvre de logique et de sens. Comme à son habitude. Mais sensible à la détresse de la Magicienne, l'Elémental était incapable de s'en cantonner à cela, alors qu'il l'aurait fait pour bien d'autres individus pour lesquels il avait un peu de considération – mais pas trop.

« Tu... vas bien ? J'comprends pas c'que tu me dis. Tu parles une autre langue ? Ou c'est moi qui nage en pleine hallucination ? »

Son regard se posa à nouveau sur l'Orisha, toujours aussi perplexe, ignorant totalement que c'était la rouquine qui était à l'origine d'une telle réaction de la part de la Magicienne. Et puisque son souci pour cette dernière était réel et qu'il doutait de ses propres capacités perceptives, il n'hésita pas une seconde à mettre la jeune femme rousse à contribution, puisqu'il savait – pour tout un tas de raisons non explicables – qu'il pouvait lui faire confiance.

« Girouette, tu comprends un truc ? Moi pas. Et ça m'va pas. »

Ca ne lui allait vraiment pas.

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Ven 14 Nov 2014, 17:16

« Oh ? Est-ce vrai ? ». Un sourire s'étira sur les lèvres de la démone. Il était rare de ne pas apprécier son parfum. La luxure en flacon était cette pincée de rêve, cette pincée de fantasme, cette touche d'illusions qui éveillait les sens d'une façon si agréable qu'il était presque impossible d'y résister. Son corps était fait pour éveiller le désir et cette huile ne faisait qu'en accentuer les effets, perdre les esprits. Néanmoins, cet homme précis, l'intéressait. Elle sembla réfléchir avant de déclarer. « Moi non plus. Il me rappelle chaque minute qui passe que les Hommes sont bien faibles ou bien trop enchaînés de normes. ». Elle précisa. « Se boucher le nez comme vous le faites n'est pas correct. Pourtant, beaucoup d'êtres savent que ce geste pourrait à lui seul les sauver. Ils n'en font rien, trop encombrés par les qu'en dira-t-on. ». Elle mima un soupire. « C'est si ennuyeux, et si malheureux. ». Son sourire revint, couplé à un regard malicieux. « Néanmoins, je dois vous avouez qu'en dehors des rares moments où il me prend l'idée de penser à l'état actuel de nos Terres, je profite allégrement de la situation. Après tout, est-ce seulement ma faute si les êtres ont des tendances suicidaires en se jetant d'eux-mêmes dans la bouche béante du loup ? Non. ». Elle rit. « Vous êtes intelligent, ou, plutôt, vous possédez au moins une intelligence pratique. Celle-ci vous sauve, en quelque sorte. En quelque sorte car je n'ai pas le temps de m'amuser avec vous. ».

Mitsuko s'écarta, faisant quelques pas pour séparer son corps de celui de l'homme. Elle admira le couloir, les objets. C'était amusant de voir ce palais réunit, enfin. « La mort ? Qui a peur de la mort ? Si cette dernière était une fin en soi, je ne serai sans doute point ici aujourd'hui. ». Elle se retourna, le fixant un moment. « Je suis morte jadis. Pourtant, ne suis-je pas celle qui tracasse votre odorat en cette soirée ? ». Elle sourit, levant doucement la tête telle un seigneur fixant ses guerriers avant une bataille, fière et droite. « La mort n'est qu'un jeu, qu'une illusion. Savoir la berner est la règle. Si vous réussissez, vous gagnez. Si vous échouez, vous lui appartenez. ». Il y avait tellement de moyens de lui échapper.

« C'est par devoir également que je suis ici. Un devoir de mémoire. ». Elle sourit. « Quant à votre objectif, je crains fort qu'il ne puisse être atteint. Je ne sais, moi non plus, qui est à l'origine de ces festivités. Sympan peut-être. Mais je préfère rester ignorante, ou ne faire que des suppositions. Car lorsque l'on sait qui est à l'origine, l'on se demande toujours pourquoi. Cette question en a déjà perdu plus d'un, surtout si elle a trait aux divins. ». Elle marqua une pause, se rapprochant de nouveau. « Il y a longtemps, dans ce palais même, vi... ». Elle s'interrompit, une forme apparaissant à son côté. Un homme, à l'allure répugnante, bossu, difforme. Il s'inclina un peu plus bas : « Dame Taiji, l'Ultimage demande à vous voir. Permettez-moi de vous escorter. ». Il tourna ses yeux vitreux vers l'interlocuteur de la Démone, faisant également une sorte de révérence, un peu moins prononcée cependant, comme s'il n'avait aucune envie de se fatiguer. La démone rit. « Oh et bien, si l'Ultimage demande à me voir, je ne puis faire attendre son altesse plus longtemps. ». Elle attendait ce moment depuis un certain temps, celui où elle pourrait aider la reine à se sortir des griffes de ses conseillers, comme l'avait fait l'ancêtre de celle-ci avec elle.

Mitsuko tourna son regard vers son interlocuteur passé. « J'espère que le destin vous replacera sur ma route, charmant inconnu. ». Elle ajouta, prenant la main de l'homme difforme. « Bonne soirée. ». Ils disparurent.

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Ven 14 Nov 2014, 20:26

Radis sembla réceptif à la joie de Cemilia, et mieux encore, sembla éprouver un sentiment semblable à son approche – bien qu’il soit difficile de décrypter la moindre des pensées de l’excentrique Élémental.
Néanmoins, les deux amis n’eurent pas le loisir de s’étendre dans leur enthousiasme des retrouvailles – même s’ils n’auraient pas été très expansifs, au vu de leurs caractères respectifs – car soudain, une jeune femme que Cemilia ne connaissait ni d’Adam, ni d’Eve, s’immisça dans leur discussion avec la brusquerie d’une tornade. L’Orisha cligna des yeux légèrement hébétée, entendant des paroles au ton agressif lancées au visage de Radis. La seule chose qu’elle saisit du discours étrange de la nouvelle venue fut qu’elle était une connaissance de l’Élémental, et plus encore, qu’elle lui était proche au vu de la familiarité avec laquelle elle s’adressait à lui.
Mais pourquoi la jeune femme affichait-elle un air si désespéré, si furieux, alors que Cemilia elle-même ressentait en cet instant un doux bonheur à l’idée d’avoir retrouvé Radis ? Il lui semblait que deux univers venaient de s’entrechoquer, deux mondes différents et incompatibles, son ami albinos étant la charnière entre les deux.
La jeune femme agressive était petite, brune, l’air revêche ; Cemilia ne put s’empêcher de se faire la réflexion qu’elle n’encourageait pas la sympathie à son égard – sans doute cette impression était-elle en partie liée au fait qu’elle était en train de jeter une quantité de paroles blessantes à la figure de son ami. L’Orisha se contraignit cependant à ne pas se borner à une première impression assez peu réfléchie, car il lui semblait décerner, sous la violence dont faisait preuve la nouvelle venue, une déchirure, une blessure, qui brillait dans ses yeux gris.
Et surtout, elle était enceinte.
Le regard de Cemilia tomba bien vite sur les courbes arrondies de la jeune femme, témoignant d’une grossesse bien avancée déjà. Cela avait quelque chose de déconcertant, d’ailleurs, car l’inconnue paraissait très jeune, trop jeune pour devenir mère d’un enfant du moins – l’Orisha lui aurait donné quinze ans, peut-être.
Mais une autre pensée vint titiller son esprit à l’instant même où elle remarqua la condition de la jeune femme, reléguant ses interrogations à une dimension moindre. La perspective d’imaginer un nourrisson grandissant dans ce corps menu éveillait en elle cette sensation inexplicable qu’elle éprouvait à chaque fois qu’elle avait affaire à des enfants : un fourmillement la parcourait dans tout le corps, et une immense vague de tendresse déferlait sur elle. Et aussitôt, des questions se pressèrent au portillon de ses pensées : quelle sensation éprouvait-on lorsque l’on hébergeait une vie en son sein ? Qu’éprouvait-on lorsque l’on tenait au creux de ses mains son propre enfant, la chair de sa chair, un cœur battant et fragile dont on avait la responsabilité ?
La gorge de Cemilia se serra sous l’émotion et elle battit des paupières pour s’arracher à l’extase dans laquelle elle avait involontairement plongé. Il n’était pas temps de se réjouir, car la jeune femme enceinte était visiblement bien loin de la joie que l’Orisha imaginait que l’on pouvait éprouver en vivant une telle expérience ; elle avait des soucis, et Radis en était manifestement l’une des causes.
Soudain, dans l’esprit de Cemilia s’opéra un déclic, et son regard voyagea du ventre rond de la femme au visage de l’Élémental ; puis de ce dernier jusqu’à celui de la femme. Ses yeux s’arrondirent sous l’effet de la surprise et de l’incompréhension, et ses yeux effectuèrent encore plusieurs fois leur voyage entre le ventre et les deux visages.
Il lui paraissait soudainement évident que l’inconnue était amoureuse de Radis ; peut-être ce dernier, depuis les méandres obscurs de son esprit, éprouvait le même genre de sentiments pour la jeune femme. Cependant, comme Cemilia avait eu l’occasion de le constater lors de leur première rencontre, Radis possédait, pour ainsi dire, une légère anomalie, qui interdisait l’idée qu’il soit le père de l’enfant que portait l’inconnue. La complexité de la situation sauta aux yeux de l’Orisha, et elle ne put s’empêcher de s’étonner de réaliser à quel point la vie de son ami l’excentrique pouvait avoir une vie sentimentale compliquée.
Malgré ce cheminement dans sa réflexion silencieuse, Cemilia ne s’expliquait toujours pas la soudaine intrusion de la jeune femme dans leur discussion, ni les nombreux reproches et sous-entendus qu’elle avait crachés avec véhémence. Que signifiaient ces paroles accusatrices et pourtant pleines de peine ?
Radis, qui aurait pourtant pu être plus à même de déchiffrer ce comportement étrange, sembla saisir la situation que Cemilia, et en vint même à faire appel à elle pour l’éclaircir. L’Orisha lui lança un regard étonné, et répondit d’un ton d’excuse :
-Je crois que ça te concerne… Je ne suis pas la modératrice de ta vie sentimentale, tu sais. Explique-toi, ajouta-t-elle d’un ton amène à l’intention de la jeune femme. Qu’a fait cet imbécile de Radis pour te mettre dans cet état ?
Elle se doutait que l’Élémental ne ferait pas un cas du sympathique qualificatif dont elle venait de l’affubler, et s’inquiétait davantage de la réaction de l’inconnue. Malgré ses paroles qui s’étaient voulues légères, elle ne désirait pas de conflit, surtout à l’instant où elle venait de retrouver Radis, et tentait de taire sa perplexité pour comprendre de quoi il était question ici.
-Au fait, félicitations, lança-t-elle avec un sourire à la jeune femme en désignant son ventre rond, dans une tentative de détendre un peu l’atmosphère.

901 mots.

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Dim 16 Nov 2014, 17:58

C'était bien sa chance qui lui jouait des tours à force. Tomber sur une femme aussi dangereuse n'était pas déjà suffisant, il fallait qu'elle se montre intelligente. Oberon était néanmoins étonné, elle n'était pas qu'une simple manipulatrice finalement. Chacune de ses paroles berçait l'esprit du torturé, tant d'aisance dans sa démarche verbale, tant de bon sens découlait. Finalement, il n'était pas tombé si mal à force : elle ne parlait pas pour rien, vraiment, pas pour le berner avec des dires inutiles. Il était même plutôt intéressant de constater qu'ils étaient tous les deux perdus dans ces festivités mystérieuses, elles n'avaient pas lieu d'être ici et les deux le savaient pertinemment ; sauf que le point de vue, ou du moins la perception qu'ils en avaient respectivement, n'était pas le même. Mais qui s'en souciera ?

De ce qu'il comprenait, c'est que ses gestes et ses dires charmaient la rousse. Pas charmer dans le sens de séduire bien évidemment, mais dans celui de contenter. Oberon ne faisait que ce qui lui semblait juste, pour son propre bien. Se boucher le nez impoliment, c'était bien le cadet de ses soucis au point où il en était. Et il fit bien apparemment, puisqu'elle confirma toutes les vertus de son parfum si spécial : le bon désir comme on l'aime, puis la déchéance qui s'ensuit. Elle devait être une sorte de vampire, ou une démone, difficile à dire. Bref, une femme qu'il devait se méfier, même si elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui ce soir ; tant mieux, lui non plus n'en avait pas le temps de profiter de ses derniers instants.

En contraste avec l'Élémental, la femme était bien bavarde, mais tout en finesse comme dit plus tôt. Une partie de ses dires capta effectivement l'attention du gris : celle sur la mort et comment la berner. Voilà un discours intéressant pour un condamné. Elle, elle était morte et semblait donc avoir gagné contre la mort. Lui, il ne l'était pas encore, mais s'il ne réunissait pas vite les cartes adéquates, il risquait de trépasser. Elle a raison. Il voulait clairement le lui dire, mais il n'osa pas tant la respiration lui paraissait difficile à force. Même si elle s'était éloignée, il préféra rester en garde tant qu'elle ne sera pas partie. De toute façon, elle devait déjà avoir compris que se délier la langue ne faisait pas parti de ses activités favorites, au contraire de ses neurones qui s'énergisaient à plein temps.

Le devoir les appelait toutefois tous les deux. Lui pour connaître les intentions de l'organisateur – voir si elles n'interfèrent pas avec celles de Phoebe – elle pour de mystérieuses raisons. De mémoire... Une information capitale, à n'en pas douter. Peut-être que sa supposition de tout à l'heure n'était pas si erronée que ça. Si c'était bien le cas, Oberon n'avait vraiment pas affaire avec n'importe qui. Bien que la mention de Sympan le chiffonna un peu. Sympan, Sympan, tout le monde ne parlait que de Sympan pour justifier tout : ça cachait quelque chose, ou quelqu'un. Par extension, la rousse demeurait intelligente, mieux valait finalement ignorer que se retrouver embourber dans un destin qu'on ne souhaitait guère subir. N'est-ce pas ce qu'il s'était promis, à propos de ses propres origines elfiques ? Oui, sa rencontre avec la divine Nature avait fini par le déranger, ce n'était pas la peine d'en faire tout un flan tant qu'elle n'aura pas elle-même bouger ses pions.

Une certaine frustration l'envahit lorsqu'elle fut interrompue par un homme à l'aspect assez repoussant. Oberon aurait pu en apprendre un peu plus sur cet endroit, mais c'était râpé. En retour, il apprit quelque chose d'assez essentielle : l'identité de cette femme. Une Taiji. Alors il avait en partie raison. De sa piètre stature, il ne pouvait guère faire le poids devant une telle représentante de cette famille. Il aurait pu en rire si cela n'avait pas été inapproprié en cette occasion. Enfin, elle avait réellement mieux à faire que traîner avec lui, surtout si cela impliquait l'Ultimage en personne. Et quand on parlait de magiciens, Oberon préférait s'éloigner le plus loin possible. Il darda avec son regard d'acier la dame à la chevelure ardente, mimant une révérence des plus respectueuses.

" Vous de même. " Venir ici fut plus enrichissant que prévu, même si le côté de la balance n'était pas celui de prévu.

Ceci fait, Oberon n'avait plus rien à faire ici. Il le fit bien comprendre à Galick qui commençait tout juste à s'acclimater avec les Ridere. Il n'était plus question des Ridere, de Phoebe, de Sympan, toutes ces personnes étaient sans importance à présent. Ce qui comptait, c'était lui, c'était la sauvegarde de son être. La mort n'était pas une fin en soi, il était vrai, alors il était hors-de-question de donner raison à ses anciens Némésis en capitulant face au Kurbus. Si la guérison n'était pas une solution, alors il n'avait qu'à traquer mieux qu'un remède. Après tout, il a passé toute sa vie à contrecarrer les règles habituelles pour conforter l'existence d'autrui, et la sienne.


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Lun 17 Nov 2014, 01:51

On a tous des problèmes de cœur. Allongée dans le jardin, au creux douillet d’un arbre dont l’ombre rafraichirait n’importe quel soleil, Elias contempla Elisha arriver à grandes enjambées d’un œil par-dessus son livre, se permettant le temps d’une seconde de se demander où en était les histoires de la jeune fille. Bien que ce fut évident que sa trajectoire ne dévierait pas, l’ange eut l’insigne idée de replonger la tête dans son bouquin, probablement dû à la berceuse de ses propres préoccupations. Son sourire s’étira comme une toile d’araignée sur ses lèvres roses à l’entente de son prénom .. Du surnom en fait. C’est vrai qu’elle partageait le même, c’était étonnant, et rafraîchissant de l’entendre ainsi. L’adolescente s’était véritablement bien arrondie maintenant.

« Elisha, ça va ? » La salua-t-elle rapidement, déjà gorgée du rire gentil qu’elle lui inspirait la plupart du temps. A tout hasard, elle devait avoir un problème existentiel à régler ou quelque chose du genre vu sa mine dramatique. Rien qui ne devrait concerner le Sanctuaire .. avec un peu de chance, parce que dans ces cas-là, la suite ne sentait jamais bon. Mais c’est avant avoir plus le temps d’aligner une autre pensée qu’Elias se retrouva soudainement saisie au poignet, engrangeant la surprise des explications alors qu’elle se redressait, son livre trouvant agréablement le chemin de la pelouse fraîchement entretenue. La soirée du Palais Millenium ? L’électricité de l’appréhension l’avait suffisamment envahie pour la délester de sa voix, répondant en une légère oscillation à l’impatience d’Elisha. Un claquement spectral après, une licorne toute blanche. Un claquement suivant, un décor tout à fait onirique de l’autre bout du monde.

« Ah oui. Oui, maintenant que tu le proposes ! »

Sa petite animosité darda des étoiles vengeresses sur l’adolescente, mais son timbre reflétait tellement peu de sérieux que ça ne dut pas le moins du monde ébranler les préoccupations d’Elisha. « C’était pas là, ça, avant, non ? » S’enquit-elle enfin, le regard vadrouillant à en saisir l’architecture si impressionnante. Evidemment elle n’en savait rien, ce n’était qu’une vague impression, et malgré le nœud qui nouait toujours son estomac, maintenant qu’elle était là .. autant en profiter. Sa question se perdit dans le rapide brouhaha qui les entoura, sans mal, la soirée touchait un peu à sa fin on dirait. Un vague sourire amusé traversa son visage un peu dépassé lorsqu’elle suivit la petite magicienne. Elle semblait aussi à l’aise d’un poisson dans l’eau qui a une idée derrière la tête mais chercher à tourner autour. « Tu ne devrais pas boire. » Argua-t-elle pour la forme, observant les dizaines d’invités qui sillonnaient l’espace dorée d’un décor aux formes secs, sachant qu’elle ne serait pas écoutée. Attrapant son verre, l’ange en fit tourner distraitement le contenu. Quelque chose n’allait pas, mais ça ne serait certainement pas maintenant qu’Elisha se confierait, si elle le faisait un jour.

Ce genre de soirées… Cela lui rappelait tant le mariage où elle avait été serveuse, voilà que les choses avaient un peu changé. Mais il n’y avait pas que les « gens de tous les jours », des créatures bleutés.. froides comme les cœurs qu’ils avaient démis se promenaient, dansaient, profitaient.. comme chacun d’eux. La vision, beaucoup trop naturel après l’horreur des évènements qui avait survenu, conduisit un malaise le long de la colonne de la jeune femme qui remonta ses doigts tremblants sur son bras. La chaleur ne manquait pourtant pas dans toute cette agitation, et ses vêtements étaient odieusement simples pour l’occasion vu sa .. prise au dépourvu. Entre les couleurs d’un diner que le banquet offrait et les suites entraînantes d’une danse que la réception proposait, Elias ne se sentait définitivement attiré par le moindre artifice pour passer le temps. Si ce n’était des réponses qu’elle cherchait sur les mystères de ce Sympan, si osait-elle y penser… Pourtant, parmi les multiples définitions des gens qu’elle ne connaissait absolument pas, une silhouette perceptible à sa mémoire ne manqua pas de se détacher.

L’élégance du vampire la frappa, peut-être plus sûrement dû à la silhouette que l’on reconnaît se mouvoir dans ce drapement familier qu’un véritable charme distinguable. Tout le monde semblait si appréciable à cette soirée. Un peu trop même … Peut-être que certains d’autres des siens étaient également ? Mais un rapide coup d’œil ne lui permit de discerner plus avant les .. invités, sauf ces créatures sans nom. Doucement, la jeune femme s’approcha de son compagnon d’étude fort hasardeuse. Le hasard faisait bien les choses parfois, mais son appréhension était peut-être demeuré trop grande pour s’éviter quelques regards dubitatifs à droite et à gauche. Cette normalité .. l’effrayait.

« Elros. » Le salua-t-elle d’un sourire qui força ses lèvres malgré son appréhension, ses orbes captèrent du même coup aux coins des yeux la forme tout à fait reconnaissable de la rondelette magicienne en proie .. avec un .. garçon ? Difficile à dire d’ici, mais la jeune fille ne semblait pas extraordinairement aller bien. « Tu as été invité ? » Attaqua d’emblée Elias en se souvenant de son récent accostage. Non pas qu’elle avait l’habitude d’être si impoli, mais cette fête lui laissait vraiment un froid vertébral inouï – et cette façon d’être tous réunis, certains, et d’autres pas. Personne ne s’interrogeait plus que ça sur les évènements qui terrassaient les terres ? Bien sûr, ça ne se contenterait que comme un après tous les précédents .. mais quand même.

« Je n’arrive pas à croire qu’ils soient là... »

Et son verre entre ses doigts tournait abusivement, comme sa concentration ressassait ces humains de gemmes azurés. Ce n’était pas tant du dégoût que simplement .. un semblant de bon sens. D’ailleurs à ce propos.. « Dis-moi, tu n’aurais pas entendu parlé d’un .. Sympan ? » Et le dernier mot raisonna avec force dissonance.

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Mar 18 Nov 2014, 18:59


Il sentit la vexation envahir celle qui avait été sa partenaire de danse. Il avait visiblement touché un point sensible de la personnalité de Cemilia, à savoir l'orgueil. Pourtant, elle tenta de conserver cette façade souriante menée par son habileté à s'adapter. De la même manière, les lèvres du Vampire s'étirèrent. La fin de ses propres malheurs... Elle était soit parfaitement idiote, soit assurément prétentieuse, soit démesurément idéaliste, soit terriblement effrayée - et souhaitait ainsi se rassurer. Néanmoins, il ne l'interrompit pas, la laissant même filer après de brèves salutations maladroites, observant la tache brûlante s'évanouir dans le flot d'invités. Toujours près du buffet, il regarda le verre qu'elle avait laissé à demi-vide avant de se saisir du sien pour le finir. Drôle de rencontre qui s'était orchestrée là, réunissant deux êtres selon les règles d'un inconditionnel hasard, joignant leurs destins pour quelques temps, même si eux mêmes l'ignoraient encore. Ils se retrouveraient, plus tard.

La lie du vin teintait sombrement le fond de sa coupe. Perdu dans ses contemplatives réflexions, et réflexives contemplations, Elros ne remarqua pas la silhouette gracile qui s'approchait, timide et méfiante. Il ne leva les yeux du spectacle finale que lorsqu'elle fut juste devant lui. D'abord étonné de la voir ici, il haussa les sourcils. Puis, trouvant la surprise agréable, un sourire se dessina sur son visage sévère. « Elias. Si j'avais su que nous nous reverrions ici.... » Cependant, elle ne semblait pas partager ses émotions : elle paraissait préoccupée par autre chose... Il regarda autour de lui brièvement, mais ne distingua rien. « Invité... Oui, on peut dire ça. Et toi ? Je ne pensais pas que ce genre de mondanités t'intéresserait. » fit-il sans cacher son dégoût vis-à-vis des festivités. On riait, on dansait, on jouait. Et le reste ? « Hum... » Les fléaux riaient, eux aussi, valsaient, eux aussi, jouaient, eux aussi. « C'est vrai que c'est étrange. Je ne m'y attendais pas non plus. » Il se demandait encore si le pardon était une alternative recevable et acceptable. Pouvait-on tout pardonner ? Tout effacer, de quelques mots ? Ne pas penser à tout ce qui avait été détruit et perdu ? « Je ne sais pas quoi en penser, à vrai dire. » Il croisa les bras, définitivement indécis. « Sympan ? » Les sons, vaguement, résonnaient à son oreille comme familiers. Il était cependant incapable de définir précisément ce qu'était cet être, quoi qu'il lui parût partager une incertaine corrélation avec les Aetheri. « Je dois avouer que... je ne pense pas pouvoir t'être d'une grande aide si tu cherches des informations à ce sujet. » Il esquissa un bref sourire, presque gêné de ne pas détenir la réponse, lui qui avait les bassesses de l'ignorance en horreur.

Il préféra se lancer sur un autre sujet. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? Hormis l'invitation je veux dire. » Et il ne put s'empêcher d'ajouter : « J'espère que ce n'est pas dû aux possibles attraits de telles... réjouissances. » Se sentant obligé de parler fort pour converser avec la jeune femme, la créature de la nuit lui fit un signe de la main, lui intimant de le suivre. « Viens. » S'il avait été plus tactile - ou plus galant peut-être - il lui aurait sans doute saisi le bras pour l'entraîner à sa suite. Mais Elros demeurait une personne peu encline aux contacts physiques. Ses pas les menèrent à la forêt enchanteresse. « Nous serons plus tranquilles ici pour parler. » Il s'arrêta avant de se tourner à demi vers elle. « J'espère que tu n'avais ni faim, ni soif ? »
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Mar 18 Nov 2014, 21:38

- Et compte sur moi pour te faire danser, cher frère. Il est hors de question que je reste assise toute la soirée et tu viens de t’engager en tant que mon cavalier.

Melody avait lancé ça avec cette autorité naturelle aux Eternam. Pour elle, cette affirmation était une évidence prononcée à voix haute.

Je ne répondis pas.

Je gardai le silence. Rien n’avait changé dans mon attitude. Je ne m’étais pas crispé, je ne m’étais pas détendu, ma marche n’avait pas ralentie ou accéléré… Le message que je renvoyais était clair : j’avais l’air de n’avoir rien entendu. Je n’avais pas intégré. Je n’avais ni à afficher mon refus, ni à afficher mon accord.

De toute façon, il était inutile que je réponde. Puisque m’opposer à cette décision était exclus dans la façon dont elle avait introduit l’idée, l’accepter était d’autant plus obsolète.

Alors que nous nous approchions des portes du château, je me surpris à la regarder. Elle me faisait penser à ma mère… Elle avait cette même lueur dans les yeux de certitude, cette étincelle vivante qui brillait et défiait quiconque de s’opposer à elle…

Nous approchions du buffet et tout semblait sous mon contrôle. Je m’en félicitais, considérant ma partenaire et son caractère difficilement prévisible. Cela n’était pourtant pas fait pour durer et je le sentis au moment où ma proposition, pourtant des plus classiques tout en élégance, la fit vivement réagir.

- Et je ne suis pas une Madley.

Cette affirmation était d’une telle force ! Et ses paroles étaient telles une dague parfaitement aiguisée, que l’on faisait légèrement osciller devant les yeux d’une victime potentielle en guise de menace. Elle semblait dire : « mesures tes mots si tu ne veux pas que je provoque un scandale en ce lieu et ce moment… ».

De nouveau et avec ce naturel que seules mes sœurs m’inspiraient, je souris, d’un sourire amusé et fier. Ma sœur était forte comme le voulait le nom d’Eternam. Elle savait ce qu’elle voulait, ce qu’elle était et quelle image elle voulait que les autres aient d’elle. Et elle n’en démordrait pas jusqu’à ce que le monde s’agenouille en acquiesçant à sa demande. J’avais beau ne pas être particulièrement attiré par le pouvoir, je devais avouer que je désirais le respect. Et curieusement, ce désir apparaissait alors que ma famille dont je pensais être l’unique représentant, commençait à renaître de ses cendres à travers mes deux sœurs retrouvées. Et si le nom d’Eternam pouvait devenir important ? Et s’il pouvait imposer ? Apporter la sécurité à ceux qui le porteraient ?

- Vous n’êtes pas une Madley, Melody. Mais êtes-vous une Eternam ? Ce nom n’est pas simplement une formalité. Un jour, il sera le signe distinctif de la noblesse de ceux qui le portent. Serez-vous, ma Dame, suffisamment méritante pour récupérer ce qui vous a été arraché ? Désirez-vous seulement être une Eternam ?

Son visage s’était déjà détendu lorsqu’elle me fixa pour me répondre.

Nourrir cette discutions plus longtemps ne m’intéressait pas. J’avais posé une question, elle avait apporté une réponse, cela me suffisait. C’est pourquoi je me désintéressai vite pour me concentrer sur la réception et tenter d’analyser la scène incroyable que constituaient les convives invités dans ce gigantesque palais.

Melody écouta sagement mes explications. J’ignorais si cela l’intéressait ou non, mais cela ne m’importait pas vraiment. Elle devait écouter et comprendre quels étaient les gens qui m’entouraient. Je n’en attendais pas moins d’elle.

Je n’avais pas prévu de lui présenter aussi tôt l’Empereur Noir. Mais puisqu’il était là… Je n’avais pas non plus prévu de perdre autant mes moyens… Ce n’était pas grand chose, j’avais juste marqué ma surprise, mais c’était déjà beaucoup pour moi.

Puisqu’il était question de lui, je ne pus m’empêcher de réfléchir à sa présence. Tout danger était sujet à réflexion et un Sorcier de cette puissance était un danger. Je me surpris moi-même en en faisant part à Melody et son propre avis sur la question était loin d’être stupide !

- C’est pourtant plus compliqué que ça car si pour des individus quelconques comme nous deux récolter des informations dans ce genre de soirées n’est pas difficile, pour les grands de ce monde, c’est une tâche autrement plus difficile. Les gens qui les reconnaissent filtrent indéniablement ce qu’ils disent en fonction des relations qu’ils entretiennent ou veulent entretenir avec ces personnes là. Alors imagine ce qu’il peut en être pour le plus puissant Sorcier actuel. Peu d’êtres se permettent seulement de lui adresser la parole et encore moins de lui dire la vérité… Mais ce que tu dis n’es pas impossible pour autant. C’est simplement mille fois plus compliqué que nos deux cerveaux ne peuvent encore le concevoir… Un jour peut-être saurons-nous quelles sont les règles de la diplomatie dans le domaine des Souverains…

Sans plus d’indices, spéculer sur les actions et intentions de mon Seigneur n’était pas très intéressant et ce fut la raison pour laquelle notre discutions retomba bien vite. Mais mes yeux avaient déjà capté un nouveau sujet d’attention et tandis que j’avais l’impression d’ouvrir métaphoriquement un plateau de jeu devant Melody, je lui lançait le défi qui allait animer notre soirée et lui faire passer l’envie de me faire danser. Je lançai les dés et tout en attendant le tour de Lumi et sa partenaire, j’usai de ma carte chance pour poser une question assez ciblée à ma jeune sœur.

Dans un sens, sa réponse fut fort décevante à mes yeux. Dans un autre, elle restait intéressante. En effet, la logique de sa pensée était parfaite. Simplement il lui manquait un élément qui rendait la conclusion incorrecte selon moi. Et cette perte ne m’étonna pas, venant de Melody Eternam. Il s’agissait tout bonnement de finesse !

Je connaissais véritablement ma sœur que depuis peu et pourtant j’avais déjà réussi à cerner son caractère assez spontané. Elle n’avait pas pour habitude de préparer ses coups très en avance. Lorsqu’elle désirait quelque chose, elle attendait simplement que le moment adéquat se présente – mais pas trop longtemps quand même parce qu’elle n’avait pas que ça à faire… - avant de foncer dans le tas pour aviser ensuite. Bien sûr, elle était une fille plutôt intelligente, comme tout bon Eternam, mais son intelligence ciblait plutôt l’adaptation à l’instant présent que l’anticipation de l’instant futur.

Ainsi, pourquoi aurait-elle eu besoin de se constituer un cercle de connaissances. Le jour où elle aurait eu besoin de quelqu’un, elle serait allée le chercher immédiatement… Sauf que cela ne marchait pas comme ça…

Levant mon verre, je bus une gorgée avant de poser calmement mon regard sur la ravissante Melody Eternam.

- La vie est un immense jeu, Melo, et dans ce jeu, il y a les joueurs, qui tiennent en main les cartes, et les cartes elles-même,commençai-je à lui enseigner tout en reprenant le tutoiement pour donner autorité à mon discours. Les personnes qui t’entourent sont autant de cartes dont tu peux te servir. Mais si tu ne possèdes aucune connaissance, tu n’as pas de cartes. Tu n’es donc pas une joueuse. Tu es une carte. La question est : veux-tu vraiment être une carte ? Les cartes ne maîtrisent rien. C’est le joueur qui les détient qui décide pour elles de leur destin. C’est ce que tu désires ?

La réponse était évidente et je n’attendis même pas qu’elle me la donne. En me tournant vers nos invités qui arrivaient à présent, précédés de mon serviteur de l’ombre, je lâchai à ma sœur avec un ton qui ne laissait en aucune façon la place à l’objection :

- Ne me déçois pas, Melody. Trouves-toi des connaissances. Pas des amis. Des gens qui te connaissent et que tu pourras manipuler à ta guise pour prendre ton destin en main.

La Madley qui n’en était pas une et ne le voulait pas eu le temps de me répondre avant que Lumi soit suffisamment proche pour que notre discutions prenne fin d’elle-même et que nous entamions les présentations.

Tandis que Je commençai à me concentrer sur l’instant présent, à calculer mon attitude et mes mots pour contrôler au mieux la situation, j’étouffai lentement une pensée qui m’était resté dans la tête… J’avais mentit à Melody. La véritable question était : si ma jeune sœur est une carte… Qui est le joueur qui l’a en main ?

- Bonsoir Romulus. Je suis surprise de te voir ici je ne pensais pas que tu t'intéressais aux réception.

Je voulu sourire à la jeune humaine mais le sentiment refusait de sortir. Pourquoi diable… ?

Il me fallut bien une dizaine de secondes avant de réaliser que seule ma sœur était capable de m’arracher un sentiment de plaisir sincère. Lumi avait beau être un connaissance agréable, elle ne m’apportait pas de satisfaction. Comment donc ma sœur en était-elle capable ? Je l’ignorais, pour dire vrai… < /d>
Finalement, je parvins à me concentrer sur l’aspect extérieur du sentiment de plaisir que j’aurais du ressentir et qui était tout à fait inexistant et un sourire mesquin s’étira sur mon visage. Il n’avait rien de particulièrement rassurant sans être véritablement inquiétant. Il laissait simplement planer un air de mystère incompréhensible pour les deux jeunes femmes, comme si je savais quelque chose que les autres ne pouvait soupçonner. En vérité, je percevais bien quelques détails que chacun avait du louper à tour de rôle et je tenais à rappeler par ce sourire que j’avais une marge d’avance dès lors qu’on prenait en compte mon intelligence clairement non négligeable.

Doucement, je m’inclinai, venant placer mon bras droit contre mon ventre en une révérence légère. L’angle entre mon buste et mes jambes ne descendit pas en dessous de quatre-vingt dix degrés mais cela était amplement suffisant pour de simples salutations polies.

- C’est un plaisir de te retrouver, Lumi. Tu as l’air en forme. Tant mieux.

Calmement, j’écartai les bras pour désigner le gigantesque palais.

- Tu sais bien pourtant que j’apprécie l’élégance et la noblesse !

La jeune humaine ne tarda pas à me présenter sa partenaire pour le bal. Circé…

La jeune Sorcière était très surprenante… Elle avait un comportement que j’avais un peu de mal à analyser. Elle semblait… Protéger l’humaine… J’ignorai le sens d’un tel sentiment éprouvé par un membre de ma race. Bien sûr, il y avait Emivia qui était amoureuse d’un Orisha, mais elle n’en restait pas moins une Sorcière et même si leur relation rendait sa vie compliquée, elle continuait de semer le chaos et à servir plus ou moins bien son propre peuple. Cette sorcière là, cette Circé, ne semblait pas dans les même dispositions.

Un nouveau sourire imité s’étira sur mon visage. Le message se voulait presque aussi clair que le précédent : « Nous entrons dans un jeu dont j’ai moi-même établit les règles. Sauras-tu les deviner avant que je gagne ?... »

Elle me tendit la main avec une attitude contrite, exprimant clairement son désarroi quant à s’éloigner de Lumi pour satisfaire les règles élémentaires de politesse. Calmement je me saisi de la sienne et ne pus m’empêcher de serrer sa main, de la tirer de manière infime vers moi et de plonger mon regard dans le sien. Comme tout Sorcier, elle devait être protégée de la magie noire, mais que valait la protection d’une simple Disciple Crépusculaire face aux pouvoirs d’un Apôtre Obscur ? Ma magie pénétra son regard et je dus me contrôler pour qu’elle ne s’en rende pas compte. Je la sentis frissonner d’intimidation mais rien qui aille jusqu’à la véritable peur. Elle retira rapidement sa main, m’obligeant presque de force à la lâcher. Ce fut le moment que je choisis pour répondre :

- Je suis, moi de même, charmé de faire votre connaissance, dame Circé.

Ma phrase s’estompa en laissant un subtil goût d’amusement dans l’air. Suite à ce qui venait d’avoir lieu entre nous, elle seule pouvait l’interpréter. Mais comment ?

Comme si de rien était, je me tournai calmement vers Lumi et répondit à sa question en écartant le bras pour désigner Melody de la main.

- Lumi, permets-moi de te présenter Melody, une connaissance à moi que j’ai eu plaisir à retrouver ce soir.

Avant même qu’elle eu le temps d’aller saluer ma sœur, je me permis de tendre mon autre bras en direction de mon serviteur de l’ombre avant de m’exclamer :

- Et voici mon majordome, Nestor.

Immédiatement, celui-ci fit une légère et sobre révérence. Il affichait toujours ce visage sévère dont j’avais l’habitude. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Je lui demandai de jouer le serviteur de bonne éducation. Puisqu’il n’était là que pour mon bon plaisir et qu’il ne ressentait aucune émotion, pourquoi aurait-il affiché une autre attitude ?

Tandis que Lumi saluait Melody, j’en profitai pour engager la conversation avec Circé, livrant volontairement l’humaine aux mains de mon adorable et diabolique sœur. Chacun son jouet !

- Je ne vous ai jamais croisé à Prison. Cela n’a rien de très significatif puisque je n’y passe pas beaucoup de temps, mais j’ai dans l’idée que vous n’avez pas l’habitude de côtoyer vos confrères et consœurs… Je me trompe ?

La jeune femme était clairement sur la défensive. Mais j’arrivai malgré tout à lui tirer d’intéressantes informations.

- Puis-je me permettre de m’intéresser à vous, histoire de discuter paisiblement ? Vous pourriez par exemple me dire d’où vous venez ? Il n’y a pas de piège et pour vous le prouver, je vous propose de me poser une question sur moi en retour.

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Mer 19 Nov 2014, 01:40

Ce n’était pas tout à fait explicable, dans cette ambiance qui la rendait mal à l’aise, mais la chaleur du vampire, évasée sur ses traits fins, la fit immédiatement sourire. « Ne m’en parle pas. » Contra-t-elle, un peu amusée, ou peut-être plus frustrée, mais elle ne pouvait dédier à Elisha de réelles pensées sévères. « On peut aussi un peu dire ça, j’imagine… » Répliqua-t-elle, déjà redevenue un peu plus dans le vague, au souvenir de l’étrange invitation qu’elle avait reçu. Probablement non officielle au vue du cachet et de la robe qui l’accompagnait mais.. ça n’en était pas moins perturbant. Rien que le vampire ne pourrait probablement expliqué de toute manière. « Pas réellement, quoique… Je suppose que je n’y suis pas complètement étrangère. » Un peu comme les murmures d’une vie passée, qui outrepasse ses droits d’oublié et rend compte de sensations sans qu’on n’est besoin de les expliquer. Quelque chose dans le regard d’Elros lui laissait présager que certaines fois, ses ressentis ne devaient pas en être bien loin. Même si lui-même dardait bien plus de ressentiment que sa simple indifférence pour les festivités, l’ange s’interrogea une seconde .. avant d’être ramené aux sujets de ces sales créatures bleutés. Ridere.. Ridere était leur nom, ça avait manqué de lui échapper. Comprendre tous ces mystères lui étaient encore si délicat, alors que les informations s’engrangeaient pourtant avec de plus en plus de fluidité dans son esprit.

Comme si être à son écoute était trop naturel, Elias suivit la suite de ses pensées avec le même rebondissement étrange que créait ce nom chez les êtres qui l’entendaient lorsqu’il le répéta. « Oui, ce n’est pas grave… » Elle n’avait pas réellement imaginé qu’il pourrait clairement lui répondre quelque chose, elle imaginait même bien mal que qui que ce soit ici aurait pu en dire quoique ce soit. Enfin .. Tout était relatif. Qui savait quels visages se promenaient parmi eux ? Cette soirée avait des allures de mystères taillés dans une roche dure, si formée qu’on en viendrait pas à douter, et pourtant l’ambiance qui se promenait au de-là des festivités .. Ou peut-être seule son imagination fertilisait ce que son malaise préconçu avait enclenché. « Ce n’est peut-être que mon imagination. » Réitéra-t-elle à voix haute, plus pensive, laissant à Elros toute possibilité d’entraîner son esprit ailleurs. Ce qui le valait peut-être mieux…

Ses remarques la firent rire, sincèrement, et d’une clarté qu’elle n’était d’ailleurs pas sûr d’avoir exprimé jusqu’ici. Elle se sentait à l’aise. « Je sens que tu aimes énormément ces soirées. » Mais elle le comprenait en un sens, elle ne comprenait peut-être même mieux qu’elle ne l’imaginait, et ne se permettrait de le dire en l’état des choses. Son orgueil et son désespoir des hommes s’en nourrissait sans qu’elle n’ait plus à y penser, probablement la barre de sa civilité et de sa douceur retenait encore celle du mépris. « Le .. hasard. » Même si une partie d’elle refusait de se laisser expliquer si simplement. « Une amie a eu la bonté de me téléporter en quatrième vitesse histoire de ne pas ‘faire le trajet’ seule. » Et quel taille du trajet quand on avait ce genre de pouvoir. En parlant d’elle, l’ange ayant emboîté docilement le pas d’Elros, son regard se mit à chercher la foule pour discerner Elisha mais .. elle n’était plus qu’introuvable. « Non, non pas particulièrement. » Répondit-elle à nouveau distraitement, les facilités avec lesquels on se déplaçait de nos jours étaient tout à fait déroutante. A telle point, qu’un nouveau malaise s’empara de la jeune femme à l’idée de s’être éclipsée si vite. C’était un endroit vraiment magnifique, son dos vint doucement nonchalamment quérir le repos du bois d’un arbre. « Toi au moins, la question ne doit pas se poser. Et puis tu as encore un casse-croûte à proximité. » Son amusement, un peu tendre, peut-être pour délier la tension qui s’était accumulé dans ses épaules, parcouru son élégante et détachée silhouette ainsi que le paysage à laquelle elle appartenait.

« Tu n’aimes vraiment pas ces festivités, n’est-ce pas ? » Conclut rapidement la jeune femme, peu désireuse de creuser dans sa personnalité qui lui semblait déjà ainsi vivace pour elle. « La compagnie des arbres est effectivement autrement rafraîchissante… » se moqua-t-elle un peu, mais le cœur n’y était probablement pas complètement. C’était même certain, elle l’appréciait bien pour ne pas être sérieuse, et avait d’autres préoccupations. Elle doutait l’avoir dérangé, vu que ce fut lui qui les incita à partir mais, lui-même ne devait pas être là pour rien, ayant l’impression pour la première fois de vouloir s’interroger un peu sur cet être dont les mystères étaient au final aussi plein que sa présence à laquelle on ne se soustrayait pas de bonne grâce. « Pourquoi être venu alors ? » C’était presque un étrange souci de lui qui l’avait motivée, plutôt qu’une curiosité, dans son timbre. Mais ses pensées étaient terriblement aléatoires, peut-être trop pour qu’elle puisse tenir à ses désirs de concentration.

« Je sais que ça peut paraître .. irréel, mais je crois qu’il était là, avant. » Sa tête dans le vague avait pris possession des hautes branches feuillus. « Sympan, je veux dire. » Sa mémoire était à foison un méli-mélo encastré de choses dont elle n’était pas sûre de la réalité, car si les impressions permettaient à des moments de vagues sensibilités d’avoir effectivement bien vécus et des choses appartenir à notre être, elles étaient aussi parfois trompeuses. « Quelque chose .. d’important à savoir sur lui, qui me fait peur .. probablement. » Etonnée que les mots de la confidence lui échappe si aisément.

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Mer 19 Nov 2014, 22:04

Il éclata d'un rire léger, qui se répandit dans l'air nocturne, grimpant vers les étoiles. « Et quel casse-croûte... » Son ton était anodin, moqueur, et un demi-sourire relevait le coin de sa bouche. Cependant, à l'idée de boire du sang, les instincts du prédateur instillait une envie ardente de se repaître. Ses pupilles s'étrécirent une fraction de seconde ; il cligna des yeux et chassa cette ineptie, gomma l'erreur. « Excuse-moi. » Ce n'était pas toujours évident à gêner. Il était saisi, parfois, et se retrouvait les crocs plantés dans une chaire tendre avant même d'avoir pu faire barrage à sa pulsion. « Un des rares désavantages de la race... » glissa-t-il sur un ton amusé, et qui pourtant cachait de tristes réalités. Ne pas pouvoir supporter la lumière du jour était une triste réalité. Ne pas sentir le goût des choses en était une autre. Ne pas pouvoir se comporter comme un humanoïde normalement désaltéré et rassasié était la troisième, mais certainement pas la dernière. Lorsqu'il pensait à tous ces désavantages, Elros se demandait comment il pouvait encore supporter sa condition et, pis encore, l'apprécier. Il n'avait pas la réponse. C'était ainsi.

Il s'appuya, lui aussi, contre l'écorce rugueuse d'un arbre. Les branches tombaient, décorées de feuilles, masquant la voûte du monde. Il sourit à la plaisanterie d'Elias. « Ce n'est pas que je n'aime pas... » Il chercha une manière de reformuler le problème. « C'est l'oisiveté et la propension des gens à fêter tout et n'importe quoi qui m'exaspère. Les arbres ne sont pas si frivoles, au moins. » Il croisa les bras. « Tiens, tout à l'heure, je discutais avec une jeune femme. Elle me disait qu'elle avait le sentiment que tous les malheurs s'arrêtaient avec l'avènement de la paix... » Se remémorant ce bref échange, il ne put retenir un soupir. « La paix, d'accord, mais pour combien de temps ? Clairement... c'est un cycle. Un jour la terreur du chaos, le lendemain l'ivresse de la sérénité. Tout s'enchaîne ; et on se plaint, et on pleure, lorsque tout va mal, puis on trouve le jour d'après le moyen de crier sa joie et son bonheur. Je trouve ça... idiot ? » Tout en parlant, il s'était détaché de l'arbre et avait commencé à marcher, passant son agacement dans ses jambes. « Sans compter que si les malheurs s'arrêtaient et reculaient face à l'annonce de la paix... ça se saurait. » Il se retourna soudainement vers Elias et ajouta. « Ne crois pas que je suis pessimiste. Et si je suis venu c'est parce que... j'ai... hm... » Eu un pressentiment ? Oui. « J'ai pensé que je devais être présent. Sans vraiment savoir pourquoi, en fait. » Le Vampire finit par hausser les épaules. Tout le monde faisait des choses insensées.

Un petit silence s'instaura avant que la Déchue ne reprenne la parole. A nouveau, le jeune homme sourit. « Je vais finir par croire qu'il t'obsède... » souffla-t-il dans une ébauche de sourire. « Pourquoi portes-tu tant d'attention à cet être ? » Écoutant la réponse, il fronça les sourcils. Puis il leva les yeux vers le Palais du Millénium. « Après tout, pourquoi pas ? De telles demeures n'apparaissent pas de la sorte tous les jours... Je suppose qu'il s'agit, ou s'agissait, de quelqu'un de puissant. Des rumeurs murmurent son retour... Je suppose qu'il est logique qu'il souhaite recouvrer ses biens. » Son débit de paroles ralentit jusqu'à s'arrêter. Il envisagea soudainement la possibilité de disparaître et de revenir bien des années, voire des siècles, plus tard. Et, aussitôt, il sentit un immense désir de possession et sentiment de possessivité s'emparer de lui. Il était des choses qu'il ne laisserait jamais filer. Il secoua la tête. Ces digressions étaient... néfastes. En tout point. Il releva la tête vers Elias, dont les cheveux aux teintes lunaires s'accrochaient quelque peu au tronc rude. « Et au fait, tes recherches ? » Ils n'avaient, lors de leur dernière rencontre, finalement pas eu le temps d'en discuter bien longtemps. « Elles ont porté leur fruit, ou tu te promènes toujours dans des endroits fortement déconseillés aux jeunes filles, surtout la nuit ? » Un sourire ponctua l'ironie de sa remarque.

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