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 Petite tortue deviendra grande.. [Voie du Temple - PNJ Abel]

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Ven 26 Sep 2014, 08:47

Le temple des esprits.. Ce serait vous mentir de dire que l'elfe n'en avait jamais entendu parler. Elle lisait tous les jours de nouveaux livres, faisant de nombreux aller-retour entre son domicile et certaines bibliothèques. Elle se renseignait sur un peu tout et n'importe quoi, désirant apprendre et seulement apprendre de nouvelles choses. Peu lui importait s'il s'agissait de nouvelles recettes de cuisine ou d'histoires d'enfants, elle adorait lire, elle adorait s'instruire. Et même ses compagnes avaient du mal à supporter cet engouement pour le savoir, elles ne disaient rien.

Julia avait abandonné l'idée de la suivre dans cette aventure, trop peu motivée pour ne serait-ce que se plonger dans quelques bouquins. Rester comme ça sans rien faire les pieds dans l'herbe pendant des heures à décortiquer ce qu'un auteur à bien pu vouloir dire dans son foutu livre, ce n'était pas son truc. Si elle avait quelque chose à dire, elle pensait logique de le dire le plus directement possible, pas de passer par quatre chemins. C'est pourquoi elle n'appréciait pas la passion de son elfe qui perdait son temps à analyser ce qui pouvait bien se tramer dans la tête de l'écrivain.

Mais ce qu'elle aimait, c'était bouger un peu en dehors de la maison. Et si elle arrivait à mêler la soif d'intelligence de sa maîtresse avec son propre amusement, c'était le jackpot. Ce jour-là, la Dullahan s'était montrée très sage  par rapport à la jeune femme, qui ne tarda pas à remarquer cet effort de sa part. « Julia, tu as quelque chose à me demander ? » Ou à se méfier qu'elle manigançait quelque chose, ça marche aussi. La morte-vivante se mit à sourire malicieusement, balançant ses jambes dans le vide, alors assise sur le bord du lit. « Je me demandais si tu avais déjà entendu parler d'une certaine élévation dans un temple. ». L'elfe arrêta de ranger ses affaires d'un coup net, se retournant vers la gamine qui ne cessait de l'étonner, que ce soit dans le bon sens ou dans le mauvais.

Elle avait en effet lu quelque chose là-dessus mais ne s'y était pas vraiment attardée. « Je pensais que nous pourrions y faire un tour. Ou plutôt, toi seule. ». Son sourire s'élargit alors. « Je n'ai ni le cœur ni la motivation pour faire mes preuves devant des esprits. ». Elle se mit alors à regarder le plafond qui tombait presque en ruines. « Je suis morte, je n'ai pas besoin de m'élever. Je suis montée si haut que je me suis brûlée les ailes et que je suis retombée plus bas que terre. Mais toi.. ». Se levant du lit, elle alla près de l'elfe. « Tu pourrais apprendre et obtenir une arme qui sera digne de toi et dont tu seras digne. ».

Les élans de maturité de la Dullahan se faisaient de plus en plus nombreux, et ce n'était pas sans plaire mais aussi surprendre sa compagne qui ne s'attendait à ça que de la part d'Héliana. Cette dernière ne disait pas grand chose, occupée à peindre dans l'autre salle. Elle s'était découvert cette passion récemment et elle ne lâchait plus son pinceau. La jeune femme devrait alors aller jusqu'au temple seule et affronter les épreuves qui l'attendaient. A l'aube, Mircella déposa le strict nécessaire pour gérer la maison le temps d'un ou deux jours sur un plan de travail qu'elle utilisait habituellement pour cuisiner. Elle s'agenouilla pour dire au revoir aux enfants puis se releva pour flatter ses dragons avant de s'engager seule sur le chemin qui allait s'avérer plus escarpé qu'il ne le semblait pour le moment.

La jeune elfe mit un certain temps à arriver au temple, parcourant les galeries souterraines sans aucune certitude qu'elle arriverait à ses fins, à ce qu'elle désirait voir. A bien y réfléchir, elle s'était lancée sans poser de questions plus précises à la morte-vivante. Pour une fois, elle avait été spontanée. La soif d'apprendre ne la quittait jamais et elle espérait la rassasier quelque peu auprès d'esprits qui savaient tellement plus qu'elle et qui sauraient toujours plus qu'elle. Après avoir franchi la fontaine, elle se retrouva dans une pièce circulaire, complètement seule, et huit portes se trouvaient autour d'elle.

Elle fit un rapide tour pour toutes les observer et fut attirée par la condamnée, n'osant cependant pas poser ses doigts dessus. Si elle était fermée, ce n'était sans doute pas pour rien. Il valait mieux ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle venait d'arriver dans le temple des esprits, et quand elle poussa la porte de la tortue, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre.
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Ven 26 Sep 2014, 21:28




Lorsque l’elfe pénétra dans la pièce plongée dans le noir, un petit sourire se dessina sur le visage de Fuzâil alors qu’elle scrutait déjà l’esprit de la nouvelle venue. Enfin une nouvelle mortelle s’était décidée à venir égayer sa journée. Elle qui ne pouvait plus quitter le temple des esprits depuis qu’elle était devenue Aether se délectait de chaque rencontre, car il n’y avait plus que cela pour l’empêcher de sombrer dans la folie. Chaque venue était l’occasion pour l’un des esprits de passer une journée, une semaine, un mois différent des autres, en fonction du temps dont ils allaient avoir besoin pour juger leur visiteur. La révélatrice, comme on la nommait, était bien décidée de prendre son temps avec celle-ci. Même dans l’obscurité, elle pouvait détailler sans aucun problème chacun de ses traits et détailla son visage doux, parcouru sa chevelure blonde pour s’arrêter un instant sur ses oreilles pointues. Elle n’avait pas reçue d’elfe depuis bien longtemps, cela promettait d’être intéressant…
« Qui es-tu, jeune fille aux cheveux d’or, et que viens-tu faire ici ? »
L’aether savait pertinemment qui elle était, mais elle voulait lui laisser une chance de le lui expliquer elle-même, pour savoir si elle était en accord avec ses pensées. Sa voix douce et mélodieuse s’était élevée dans la pièce au moment où des torches s’étaient allumées pour en éclairer l’intérieur. C’était une salle de taille raisonnable dont les murs semblaient couverts d’écorce, comme s’ils s’étaient trouvés à l’intérieur d’un arbre gigantesque. Le couloir que formaient ces parois de fortune n’était pas très long, mais on pouvait y voir des lierres grimper à perte de vue, de telle sorte que le plafond n’était pas apparent. L’elfe était entrée par une porte qui avait à présent disparu, comme envolée, et quatre autres portes se dressaient devant elle à l’autre bout de la pièce.

Une légère brise se leva, et dans un bruissement de feuilles l’esprit se matérialisa un petit peu en rentrait, les yeux posés sur Mircella. Fuzâil avait pris la forme d’une jeune femme aux cheveux azur, recouverte d’un voile translucide qui tombait de ses épaules jusqu’à ses pieds. Son regard semblait scruter l’elfe comme si elle voulait bien plus que son apparence, inspirant une sagesse teintée de malice.
« Ces portes te mèneront à chaque fois plus loin sur la voie de la connaissance. Mais tu ne saurais franchir ces passages sans te munir de leur clé. Seul un esprit aiguisé te permettra de les obtenir. Sache qu’ici les notions les plus élémentaires de ton monde ne s’appliquent pas. Je contrôle chaque aspect de cet espace. Tout ce que tu vois, tout ce que tu ressens ici n’est que le fruit de tes sens trompés par la magie. Il n’y a qu’une chose que je m’engage à ne pas manipuler : ton esprit. Ta faculté de réflexion est ici ta seule alliée, la seule sur qui tu peux compter. Utilise-la à bon escient, ou erre ici-bas à jamais. »
Alors que l’esprit parlait, les portes commencèrent à se mouvoir, à changer d’aspect, de texture, à s’éloigner peu à peu les une des autres pour venir entourer Mircella.
« Dans la vie, tu feras face à de nombreuses portes fermées, et tu trouveras de nombreuses clés sans serrure. Mais seule la bonne clé ouvrira la bonne porte et te permettra d’avancer. Trouve la clé, mais en la cherchant, n’oublie pas quelle est la porte que tu veux ouvrir. Si tu en es capable, retrouve moi de l’autre côté. »
Le visage de Fuzâil se brouilla avant de disparaître, bientôt imité par le reste de son corps mais ses mots résonnèrent dans l’air durant quelques secondes encore. Sa voix fut un petit peu plus insistante, suggérant à Mircella que les mots qu’elle prononçait était un petit peu plus importants.
« Cherche en toi et tu trouveras la clé. »

Alors que le calme retombait à nouveau sur la pièce, une des portes s’hérissa de pointes de métal acérées qui semblaient en interdire l’accès. A l’opposée, une autre s’enflamma lentement, brûlant d’un feu magique dont les flammes projetaient des étincelles inquiétantes. Une autre devint translucide et sembla couler comme de l’eau, sans que la source ne se tarisse. Derrière l’elfe, une liane se dressa lentement pour venir recouvrir la dernière  qui se changea en un amas de plantes. Mircella avait en elle une clé, qui pourrait ouvrir l’une de ces portes. Elle n’avait qu’à trouver la bonne porte, et elle pourrait sans doute l’ouvrir.
Fuzâil avait quitté la pièce, mais elle restée concentrée sur les pensées et les actes de l’elfe, ne doutant pas qu’elle parviendrait à utiliser ses facultés pour ouvrir la bonne porte, derrière laquelle elle l’attendait déjà avec une autre épreuve.
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Mar 30 Sep 2014, 16:20

Mircella se retrouva alors dans la pénombre et malheureusement pour elle, elle ne possédait pas la capacité de voir dans le noir. Elle s'en retrouvait souvent terrifiée d'ailleurs, contaminée par les peurs d'enfants de la jeune ange qu'elle gardait chez elle mais cette fois, elle resta calme. Il ne s'agissait pas de s'agiter dans tous les sens et quand la voix se fit entendre, elle comprit qu'elle n'était pas seule. Haussant la voix à son tour tandis que la pièce s'éclairait, sans aucune peur mais une petite appréhension quant à l'apparence de la personne qui lui parlait. Ou plutôt, une curiosité maladive. « Je m'appelle Mircella et je viens vous voir en recherche de la connaissance. » Sa réponse était maladroite, mais sincère.

A bien y réfléchir, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait, elle voulait juste apprendre de nouvelles choses et sa soif de savoir ne connaissait pas de limites donc tout lui irait. Puis elle observa les alentours et un grand sourire prit place sur son visage fin. Ils se trouvaient dans ce qui semblait être un arbre géant, et si elle avait laissé ses émotions prendre le dessus elle se serait probablement déjà mise à sautiller en l'air. Les yeux de la jeune femme couraient sur le décor, s'affolant parfois dangereusement. Elle tenait faiblement sur ses petites jambes, comme si elle se retenait d'exploser. Puis elle prit une longue respiration et poussa sa joie au plus profond d'elle-même. Ce n'était pas le moment de se laisser aller.

Ce qui l'inquiéta plus, c'était l'absence de la porte par laquelle elle était rentrée. Elle ne parvenait plus à la retrouver mais n'eut pas le temps de poser la question que son interlocutrice se matérialisa dans un coin de la salle. Elle s'amusa à la détailler ne serait-ce qu'un instant, cherchant chez elle un petit signe distinctif. Elle n'imaginait pas les Aether comme ça, en fait elle ne les imaginait pas tout court. Elle ne savait pas quel genre de créature ils pouvaient être, mais elle n'eut aucun doute sur le fait que l'esprit du temple ne se trouvait pas devant elle dans sa véritable apparence. Avaient-ils seulement une véritable apparence ? Elle se mit à sourire toute seule, ravie et terriblement confiante, peut-être un peu trop.

Les portes autour d'elle ne lui inspiraient pas confiance, et lorsqu'elles s'éloignèrent progressivement les unes des autres, l'elfe eut un mouvement de recul par réflexe. Errer ici à jamais ou trouver la solution.. Le challenge lui plaisait. Alors qu'elle aurait du se sentir bousculée par l'épreuve qu'on lui imposait, qu'elle aurait du être effrayée par l'idée de rester bloquée dans cette pièce, elle fut prise d'une joie sans pareille. Extraordinairement enjouée, elle ne tenait plus en place mais gardait cette part de folie dans un coin de sa tête, tandis que son cœur paraissait vouloir lui exploser la cage thoracique. Il tapait fort contre la surface de sa peau et cette histoire la rendait complètement dingue sans pour autant qu'elle libère cette passion.

L'esprit disparut sous les yeux de la jeune elfe qui n'eut même pas le temps de poser une question, mais bientôt un frisson de plaisir la parcourut tandis qu'elle observait les portes se modifier chacune leur tour. Les pointes acérées en métal de la première ne l'impressionnaient pas mais elle n'avait en elle aucune idée de comment elle pourrait l'ouvrir alors elle fit volte face afin d'observer la prochaine et en fut fascinée plusieurs secondes. Elle voulut plonger la main dans l'eau qui se dégageait de la porte mais au dernier moment, dévia sa propre main comme si elle avait manqué de se la couper.

Examiner toutes les opportunités avant de se décider était le plus judicieux des conseils qu'elle put elle-même se donner. Malheureusement pour elle, la prochaine porte lui donna des vertiges. Elle brûlait et rien que la vision du feu faisait revenir en elle les souvenirs de la destruction d'Earudien. Elle s'en éloigna bien vite, sans même penser à tenter de l'ouvrir, sans même y réfléchir. Ce serait sans doute son erreur, mais la peur prenait souvent le dessus sur ses capacités de réflexion, ce n'était pas la première fois et ce ne serait pas la dernière.

Mircella se retourna alors vers celle qu'elle estimait lui correspondre. La verdure avec une elfe, il n'y avait rien de plus cliché mais également rien de plus logique. Elle posa alors sa main sur cette dernière et l'examina de plus près, s'habituant à son toucher. Elle semblait si réelle, les pouvoirs d'illusion de l'Aether devaient être des plus puissants. Elle-même n'aurait pu créer quelque chose d'aussi ressemblant à la réalité. La jeune fille ferma les yeux et commença à se concentrer. Il y avait une clef en elle, et elle se trouvait persuadée que la porte qu'elle ouvrirait était celle-là.

Mais comment ? Utiliser ses pouvoirs ? Faire appel à eux dans une situation pareille avait-il lieu d'être ? Elle pouvait communiquer avec les arbres et contrôler la nature, mais la contraindre était-elle la bonne solution ? Le sourire de l'elfe disparut de son visage et elle grimaça un instant. « Ouvre-toi.. ». Parler aux plantes l'aiderait sans doute, mais elle ne voyait rien. Elle ne voulait pas forcer les choses, elle ne voulait pas voir la vérité en face, tout simplement car elle ne désirait pas voir son échec.

Se fondre avec cette porte ne lui inspirait pas confiance mais sans qu'elle s'en rende compte, elle passait déjà à travers, comme si cette dernière n'avait jamais existé et bien vite elle se retrouva dans une nouvelle salle où d'instinct, elle chercha l'Aether du regard. « Expliquez-moi ! ». Ce qu'elle voulait se faire expliquer, elle l'ignorait. Il y avait tant de questions sans réponses et elle ne tenait plus. Il fallait qu'elle sache.
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Dim 05 Oct 2014, 03:58




Fuzâil n’avait pas eu l’occasion de s’amuser avec quelqu’un de l’extérieur depuis bien longtemps. La présence de cette elfe la réjouissait, et le fait qu’elle soit vive d’esprit était un plus. Bon nombre de mortels révélaient vite leurs limites et se montraient bien peu divertissants. Mais ce n’était pas le cas de Mircella. Elle avait regardé chaque porte, les avaient évaluées, avant de choisir celle dont elle avait la clé. La porte qu’elle avait ouverte pouvait lui apprendre des choses, mais aux yeux de l’esprit, celles qu’elle n’avait pas ouvertes, et plus particulièrement celle qu’elle avait à peiné osé regarder, étaient de loin les plus intéressantes. Elle avait vu des images terribles émerger parmi les souvenirs de l’elfe. Earudien, les flammes… Fuzâil ne voulait pas faire souffrir inutilement ceux qui lui rendaient visite. Certains des autres esprits éprouvaient un malin plaisir à dénicher les faiblesses des mortels pour les utiliser contre eux dans l’unique but de les voir tourmentés et impuissants. Une éternité de solitude et de confinement pouvait se révéler dévastatrice même pour les esprits les plus robustes. Mais elle avait su garder sa raison, et jamais elle ne s’amuserait de la sorte avec ses visiteurs, même s’il allait tout de même falloir qu’elle éprouve les talents de cette elfe. Elle allait devoir se servir de ce souvenir, mais à bon escient.
Une fois arrivée dans la salle suivante, qui ressemblait à s’y méprendre à la précédente, la voix de l’elfe retentit. Alors qu’elle cherchait l’aether des yeux, Fuzâil apparut près d’elle, souriante.
« Je suis ici pour te montrer le chemin, elfe féérique, pas pour l’arpenter à ta place. Tu es venue accomplir un voyage, un long voyage durant lequel je serais ta guide. Tu es plutôt douée, tu as l’esprit vif, c’est indéniable… Je sais pourquoi tu es venue en ce temple. Il y a sans doute d’innombrables choses que tu aimerais savoir, que tu aimerais découvrir, mais personne, pas même moi, ne pourra t’enseigner ce qui est le plus important. Tu dois penser par toi-même, trouver tes propres réponses, et par-dessus tout, tu dois apprendre à te connaître. Cette porte que tu as franchie, elle a appelé quelque chose, en toi, quelque chose que tu aimes. Si tu veux que je t'accorde ma confiance et que je te considère comme digne de mon enseignement, je dois apprendre à te connaître. Cette autre porte, et tu sais de laquelle je veux parler, t’a évoqué la peur. »
L’aether marqua une petite pause. Ce souvenir était remonté rapidement à la surface, un petit peu trop même… Il devait vraiment être important pour l’elfe, faire partie de ce qui composait l’être qu’elle était aujourd’hui. Bien qu’il soit traumatisant, elle allait se devoir d’utiliser sa mémoire, comme elle devrait l’utiliser pour l’apaiser peu à peu. L’équilibre spirituel ne pouvait être atteint si l’on gardait enfoui en soi un tel poids. Fuzâil se devait de la libérer de cette souffrance, et pour cela, elle allait devoir la comprendre. Bien sûr, elle aurait pu lui poser la question. Elle aurait pu s’asseoir avec elle autour d’un feu et lui demander de lui ouvrir son cœur, mais bien souvent, les mortels se montraient réservés, parfois même menteurs, et l’esprit détestait cela. Elle allait utiliser une méthode plus efficace, qui obligerait l'elfe à se révéler, de gré ou de force.
« Une fois de plus, je vais te montrer une porte. »
Les parois de la salle semblèrent se déformer jusqu’à ce qu’elle atteigne une taille considérable. A l’autre bout, une porte de bois couverte de feuilles et de lierres, similaire à celle que Mircella avait franchie, se dessina dans la paroi. Des bâtiments elfiques apparurent, évoquant la cité d’Earudien. L’aether poussa un petit soupir.
« A toi de la franchir. »
Autour de l’elfe, de petits foyers apparurent au moment où le corps de Fuzâil disparaissait. De petits crépitements se firent entendre, et il se révéla bien vite que de multiples brasiers avaient été disposés aléatoirement un peu partout, près des arbres, contre les bâtiments, sur le chemin qui séparait l’elfe de son objectif. Dans quelques secondes, un incendie incontrôlable allait se déclarer. L’aether hésita un instant, car elle savait que c’était une épreuve difficile que d’imposer à l’elfe de revivre ce souvenir si terrible, mais c’était dans de telles situations que Mircella lui révélerait de quoi elle était faite. Quels que seraient ses actes, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise solution aux énigmes de l’esprit, simplement un pas de plus sur le chemin de la connaissance, et de nouvelles questions, de nouvelles portes à franchir. Fuzâil voulait pousser l’elfe à réfléchir, à s’interroger sur ses motivations, sur son passé. Elle voulait avoir en face d’elle des disciples droits et honnêtes, tant avec eux même qu’avec les autres, et c’était sur ce chemin qu’elle voulait mener Mircella. Si elle s’en montrait digne, peut-être accepterait-elle de l’emmener un petit peu plus loin, pas après pas, vers un niveau de connaissance que les mortels n’atteignaient que très rarement.
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Lun 06 Oct 2014, 15:25

Lorsque l'esprit disparut, Mircella crut qu'elle allait s'évanouir. Elle se trouvait là, entourée de bâtiments elfiques qui lui rappelaient Earudien en milles, et de petits feu naissaient autour d'elle petit à petit. Elle les regardait naître, et plus ils grandissaient plus elle les craignait. « Non.. ». Elle fit un pas en arrière, elle avait perdu de vue son objectif. La porte elle ne la distinguait même plus, elle ne s'en rappelait pas.

Elle avait complètement oublié ce pourquoi elle était venue dans le temple. Elle tremblait, ses jambes pouvaient la lâcher d'une seconde à l'autre. « Non..non.. ». Elle se répétait, complètement paniquée. Ses membres refusaient de bouger, elle se trouvait bloquée dans un véritable cauchemar et ne parvenait pas à se dire qu'il s'agissait d'une illusion.

Elle attrapa sa tête entre ses mains et s'efforça de se convaincre elle-même. Ce n'était rien. Earudien ne brûlait pas. Non. C'était terminé. Elle posa son regard vide sur ses propres mains qu'elle revit presque complètement brûlées et elle poussa un cri, manquant de tomber à la renverse. Il fallait qu'elle bouge, il fallait qu'elle fasse quelque chose. Le feu allait grandir, il allait tout flamber sur son passage et elle ne ferait pas le poids. L'elfe chercha ses compagnes du regard mais Julia ne se trouvait pas à ses côtés pour la réconforter. Héliana n'était pas là non plus pour lui faire partager sa fameuse aura de sérénité.

Il ne s'agissait que d'elle. Compter sur les autres était impossible. Personne ne la protégerait toute sa vie. Personne ne resterait à ses côtés. Il était bête de sa part de s'enticher de petites filles, sans compter qu'une ne vivait plus. Elle devait bien s'en foutre de la vie de l'elfe. Ça ne la concernait pas. Si elle mourrait, alors ça ne changerait rien. La jeune femme tremblait, déconcertée par ses propres pensées. Elle voulait être courageuse mais son corps ne réagissait pas.

Elle voulait courir vers la porte mais ses pieds refusaient de quitter le sol. Et pire que tout, le temps était limité. Elle ne pouvait pas rester là, et pourtant elle sentait que la solution n'était pas de fuir le danger. Elle devait y faire face. Elle doutait franchement que l'Aether se soit amusée à reconstituer cette scène juste pour lui faire encore plus peur. Il s'agissait de la faire grandir.

Elle prit alors une grande inspiration et fit claquer son pied contre le sol. Elle serra les poings et s'éleva dans les airs d'un coup d'un seul, évitant une gerbe de flamme qui la visait manifestement. Elle virevolta alors dans les airs pour s'approcher de la porte mais une fois qu'elle fut proche du but, une fois qu'elle ne se trouvait plus qu'à quelques centimètres, elle s'arrêta.

Un foyer puissant venait de prendre forme devant cette dite porte et lui bloquait le passage. Elle allait devoir foncer dedans. Elle allait devoir y faire face. L'elfe transpirait, elle tremblait, se demandant encore comment elle pouvait bien réussir à continuer à léviter dans les airs. Ses pouvoirs ne la quittaient pas, ils l'empêchaient de tomber dans les flammes. Elle était incapable d'avancer, et pourtant elle osa poser ses pieds sur le sol, juste devant le foyer.

Elle ne pouvait pas s'y aventurer, elle le savait. Alors elle se mit à sourire, tandis que l'incendie faisait rage autour d'elle. Elle se sentait si bête, si impuissante. Elle avait toujours cru qu'elle ne pourrait rien faire pour aider les autres, elle se pensait faible. Mais elle pouvait faire mieux, tellement mieux.. Il s'agissait de rester en haut, de ne jamais quitter le piédestal sur lequel elle daignait se mettre dans certaines situations. « Je vais le faire.. ». Son bras se leva alors doucement vers les flammes et en prenant un puissant élan, fonça dans la porte. Si elle ne se mélangeait pas à la nature, c'en était fini d'elle.

La jeune femme s'écrasa sur le sol d'une autre pièce en toussant. Elle ne parvenait plus à respirer, comme asphyxiée par sa propre stupidité plutôt que par la fumée dégagée par le feu. Elle tremblait, elle n'arrivait plus à se relever. Elle voulut supplier l'esprit d'arrêter de la torturer mais elle se reprit. Elle l'avait cherché. La déesse ne faisait que ce qu'elle devait faire. Mais maintenant qu'elle était au sol, elle ne parvenait pas à se dire qu'elle avait passé cette étape. Elle en mourrait à l'intérieur, elle se sentait mal, tellement mal. Il n'y avait qu'une chose pouvant autant la bousculer, et elle savait que rien de pire ne l'attendait.

Se hissant sur ses genoux, elle resta assise, comme soumise au jugement de l'Aether. « Vous trouvez ça.. drôle ?.. ». Un sourire prit place sur son visage, alors qu'elle relevait ses yeux larmoyants vers l'esprit. « Je l'ai fait, vous êtes contente ? Moi, je le suis. ». Elle avait enfin trouvé un moyen de passer outre sa peur. Ce n'était peut-être qu'une illusion, mais dans son cœur il s'agissait de bien plus.
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Sam 11 Oct 2014, 01:36




Fuzâil resta concentrée sur la jeune elfe, et même si elle n’était plus présente à ses côtés l’esprit n’en restait pas moins focalisée sur la moindre de ses pensées. La manière dont un être affrontait ses peurs était une information très importante pour pouvoir le cerner. Ces tests étaient peut-être éprouvants pour la pauvre âme qui devait revivre ses pires traumatismes, mais ils étaient nécessaires pour que Fuzâil ne puisse rendre un jugement éclairé sur la personne qui venait la trouver. Combattre sa peur était une preuve de courage, de force de caractère, même si ce n’était pas la seule façon de franchir cette salle. D’autres étaient arrivés ici avant elle, et s’étaient retrouvés face à des choses qu’ils auraient aimés voir enfouis à jamais. Certains avaient fuis leur peur, certains l’avaient surmontée et tous ceux-là étaient parvenus à nouveau devant l’esprit. D’autres, au contraire, avaient cru se jouer d’elle ou d’eux même en refusant de reconnaître qu’ils se trouvaient face à quelque chose qu’ils redoutaient.
Mircella était passée par la peur, la colère, et avait fait preuve d’une grande force pour parvenir à passer d’une paralysie totale à un élan salvateur qui l’avait menée jusqu’à l’autre côté. La salle dans laquelle elle venait d’arriver était à l’image de l’autre, à ceci près qu’en lieu et place des bâtiments elfiques en flammes se tenaient des arbres majestueux, formant une forêt qui ressemblait à s’y méprendre aux bois centenaires des contrées du Sud du continent naturel. L’esprit se matérialisa aux côtés de l’elfe et déploya une aura d’apaisement autour d’elle. Les sons du brasier de la salle précédente se turent et une chaude lumière envahit la salle pour venir caresser de ses rayons les arbres, les feuilles, et le visage de Mircella. Tout sembla soudain plus calme, plus serein et bientôt les rythmes lents de la respiration des deux personnages se virent entrecoupés par des chants d’oiseaux restant pourtant invisibles dans la canopée.
L’aether resta silencieux un moment, permettant à l’elfe de retrouver ses esprits. Elle devait de traverser une épreuve difficile, et elle l’avait fait au prix d’un grand courage. Elle méritait bien d’avoir quelques instants pour souffler, le but de l’esprit n’étant pas de l’épuiser, même si elle commençait peu à peu à cerner qui elle était. Si jusqu’alors, elle n’avait rien fait qui pouvait dissuader Fuzâil de lui dispenser son enseignement, il lui restait encore du chemin à parcourir avant de s’en montrer digne. Ce moment de calme apparent serait l’occasion pour l’aether de lui faire passer une épreuve plus douce, mais tout aussi importante que la précédente.
« Je ne fais pas cela par plaisir, même si je t’avouerais volontiers que ta venue s’avère jusqu’à présent divertissante. Tu dois comprendre que tous les mortels ne méritent pas ce que je peux leur offrir, et qu’il me faut faire un choix. Les miens n’ont pas d’animosité envers ceux qui pénètrent en ce temple, mais pas d’affection non plus. Ceux qui s’en montrent digne peuvent acquérir un grand pouvoir auprès de nous… »
L’esprit marqua une petite pause avant de détailler le visage de Mircella.
« Dis-moi… Que cherches-tu exactement ici ? A quoi pourrait te servir tout le pouvoir que je peux t’offrir ? »

L’esprit fronça légèrement les sourcils. C’était là une question difficile. Non pas qu’il y avait de bonnes et de mauvaises raisons d’acquérir la puissance, l’esprit n’était pas là pour juger les motivations des mortels et à ces yeux la vengeance était une tout aussi légitime que la protection d’un être cher, mais c’était une question à laquelle beaucoup hésitaient à répondre sincèrement. Certains avaient honte, d’autres espéraient encore cacher des choses à l’aether, et elle ne pouvait tolérer que l’on lui mente. Si elle voulait pouvoir faire confiance à ses disciples et leur transmettre un grand pouvoir, elle devait savoir qu’ils étaient conscients de ce que cela signifiait.
Alors que l’esprit observait attentivement l’elfe, un autel sembla émerger du sol juste à côté d’elle, sans pour autant faire le moindre bruit. Au-dessus était posé un arc. Il était de coutume que l’aether offre une arme à ses disciples, qui représenterait ce qu’ils étaient venus chercher, et la quête qu’ils avaient à accomplir. Celle-ci s’était imposée d’elle-même à l’esprit quand elle était entrée discrètement dans l’esprit de l’elfe. Mais pour l’heure, il restait à Mircella de répondre à la question qui déterminerait si elle aurait le droit de se saisir de cette arme et ainsi d’entrer dans le cercle très fermée de ceux en qui l’aether avait placé sa confiance.
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Mar 14 Oct 2014, 09:41

Mircella peinait à retrouver son souffle. Elle se sentait si mal, si mal.. Les souvenirs d'Earudien se bousculaient dans son esprit qui ne parvenait plus à les organiser correctement. Elle revoyait la première destruction, puis la deuxième, puis les deux mélangés dans un bazar incompréhensible. Elle tentait de paraître calme, mais l'orage se déchaînait à l'intérieur de son cœur et de sa tête. Bien que tenir sur ses genoux ne demandait pas beaucoup d'équilibre, elle vacillait plutôt régulièrement et malgré le grand sourire qu'elle affichait, on devinait bel et bien son malaise.

Comment avait-on pu lui faire ça ? Elle n'en voulait pas à l'Aether, mais réellement, l'incompréhension pesait sur tout son être. Devait-elle souffrir à ce point pour atteindre la connaissance, le savoir ? Si elle le devait, alors elle le ferait, mais était-ce nécessaire d'aller aussi loin ? De fouiller dans ses plus grandes peurs, de la faire explorer les moindres recoins de ce qu'elle refoulait en bloc ? La jeune femme mit un temps à sortir de sa torpeur, et quand l'esprit du temple apparut à ses côtés, elle se sentit apaisée. Son rythme cardiaque sembla se calmer et bientôt elle put observer ce qui se passait autour d'elle sans craindre de poser ses yeux à nouveau sur des flammes.

Une lueur d'admiration naquit dans ses yeux tandis qu'elle regardait les alentours. Elle admirait l'habilité de la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Tout semblait si réel, tellement réel qu'elle eut envie de tester, de toucher les arbres. D'essayer de les ressentir, de leur parler comme elle avait pris l'habitude de le faire. De les utiliser, de les aider, de fusionner avec ces derniers. Mais il n'était pas l'heure de s'amuser, et même si elle adorait user de ses pouvoirs et montrer de quoi elle était capable, la terrible épreuve qu'elle venait de passer ne lui permettait pas encore de tenir correctement sur ses jambes encore fragilisées par le retour de ce traumatisme.

La jeune elfe releva les yeux vers l'esprit quand elle s'adressa à elle. Elle comprenait, elle comprenait mais son cœur ne tenait pas le coup face à ce genre de choses. Elle n'était pas capable, physiquement et psychologiquement de supporter une nouvelle fois la vision d'Earudien. C'était tellement dur qu'elle osa se demander pourquoi Julia lui avait conseillé de s'engager dans une telle aventure. Elle savait ce qui lui arriverait, et elle eut un moment d'absence ou elle se mit à réfléchir sur les motivations de la morte-vivante, mais ça ne dura pas longtemps, car on venait de lui poser une question. Une question qu'elle ne comprit tout d'abord pas. Pourquoi elle était venue ? Ce qu'elle cherchait exactement ? Mircella baissa les yeux et son cerveau se mit à carburer.

Elle bredouilla alors. « Je viens.. je viens pour.. ». Elle s'arrêta, et prit réellement appui sur le sol pour se relever et une fois qu'elle fut à hauteur de l'esprit, elle plongea son regard dans le sien et prit une grande inspiration. « Je viens pour en apprendre plus sur le monde et tout ce qui l'entoure. Je viens pour m'instruire. ». Elle serra alors les poings.

« Mon objectif premier n'est pas de protéger quelqu'un, ou de conquérir le monde. Je le fais pour moi, et je pense qu'en apprenant, j'apprendrais aux autres. ». Elle regarda ses mains, puis se mit à sourire. « J'ai besoin de me débarrasser de cette peur, de ces tremblements qui prennent tout mon corps d'assaut dés que je pense à Earudien. ». Puis elle redressa la tête. « C'est pourquoi, même si je ne veux plus jamais revivre la destruction de la cité, je n'arrive pas à vous en vouloir de me l'avoir montrée. ».

Les yeux de la jeune fille souriaient à leur tour. « Je pourrais défendre mon peuple, je pourrais partager mon savoir sur tellement de choses. Je n'aurais plus peur d'avancer, je ne me dirais plus que dés que j'aurais fait un pas, j'en ferais deux en arrière. ». Puis son corps se détendit doucement, comme si elle prenait conscience que sa cause n'était pas à défendre. Qu'elle pouvait tout avoir une motivation mauvaise comme une bonne, car après tout l'Aether, jusque là, ne l'avait jamais jugée.

Elle n'était pas là pour ça, c'est pourquoi l'elfe n'eut aucun mal à se confier à cœur ouvert à cette dernière. « Vous savez ce qui me fait peur, je viens de vous rencontrer et pourtant vous me connaissez presque par cœur. ». Elle replaça alors quelques mèches de ses cheveux et les chants des oiseaux l'apaisèrent à nouveau. « C'est ça qui me fascine. ». Tout était si magique. Elle vivait dans un monde qui l'émerveillait, mais qui à la fois la terrorisait. « Je dois apprendre ce qu'est la douleur, ce qu'est le mal. ».

Elle jeta un coup d'oeil en arrière. « Je fréquente des personnes qui ne sont pas nécessairement qualifiées comme bénéfiques mais j'ai appris que juger quelqu'un sur sa race n'est jamais de bonne augure. ». Puis replongea son regard dans celui de l'esprit. « Je ne veux plus me tromper sur quoi que ce soit. Je ne veux plus blesser, je veux aider, je veux sauver. ». Elle n'avait aucune idée de si sa réponse correspondait, elle s'était concentrée sur ce qu'elle ressentait, et n'avait même pas remarqué la présence de l'autel. Elle resta alors silencieuse un moment, attendant une remarque, un sourire, ou tout du moins une réaction de la jeune femme.
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Jeu 16 Oct 2014, 13:35




La jeune elfe semblait assez choquée par ce qu’elle venait de vivre. Il n’y avait rien de plus normal, l’esprit était consciente que ses épreuves pouvaient être difficiles à vivre. Faire ressentir à nouveau les pires traumatismes à ses disciples pouvait paraître cruel. Peut-être l’était-elle, après tout, mais elle avait besoin des informations que l’elfe lui avait révélées. Elles étaient cruciales pour que Fuzaîl ait la clé de ses pensées. Elle pouvait facilement lire en elle, mais les peurs les plus profondes et les sentiments les plus puissants n’étaient accessibles que lorsqu’ils remontaient à la surface, lorsqu’ils évinçaient tous les autres. L’esprit avait vu sa peur, son incompréhension, son impuissance, et elle avait vu son envie de faire que jamais plus une telle chose ne se produise. Ses intentions semblaient pures. Elle voulait aider sa race, protéger les siens, ceux qui lui étaient chers tout en évitant de blesser les autres. C’était là l’une des qualités qu’elle recherchait chez ses disciples. Certains venaient en ces lieux pour trouver la force, pour trouver la vitesse ou la puissance destructrice de la magie. Certains venaient chercher des armes implacables ou le moyen de déchaîner sur leurs ennemis des torrents de feu. Mircella, elle, venait chercher la possibilité de les comprendre, de se mettre à leur place. Aux yeux de l’aether, c’était là un pouvoir bien plus puissant que les précédents, et le fait qu’une mortelle ait pu le comprendre faisait d’elle une élue, même parmi les siens. Peu de gens comprenaient le réel avantage que pouvait conférer une intelligence supérieure, et les autres l’apprenaient souvent à leurs dépens.

Fuzaîl hocha la tête quand Mircella eut fini de parler. Elle commençait à se faire une meilleure opinion de l’elfe. Pour l’instant, elle aimait beaucoup ce qu’elle entendait. Elle pourrait certainement faire une disciple de choix. Elle avait vécu de grands traumatismes, mais plutôt que de les laisser gouverner son existence, elle s’en servait comme force, comme énergie pour avancer et pour que jamais plus ils ne se reproduisent. Elle méritait d’acquérir ce qu’elle était venue chercher.
« Tes intentions sont louables…. »
L’esprit sembla réfléchir un instant. Elle s’apprêtait à prendre une décision importante, qui allait déterminer beaucoup de choses, qui allaient changer la destinée de cette elfe. Ce n’était pas un choix à faire à la légère, mais elle devait bien avouer que peu de mortels étaient parvenus à éveiller sa curiosité comme elle l’avait fait. A présent, son sort était entre ses mains. Peut-être que la prochaine épreuve se solderait par sa mort et qu’au final rien ne changerait, mais si elle trouvait le moyen de réussir les prochaines épreuves comme elle avait passé celles qui l’avaient menées jusqu’ici, elle pourrait se vanter d’être l’une des disciples du temple.
« Ici, il est de coutume que les esprits remettent à ceux qui sont susceptibles de devenir leurs élèves un objet très particulier. Je vais te l’offrir, considère le comme le symbole de mon intérêt pour toi. Si tu parviens à le manier, à comprendre de quoi il est capable, il sera un grand allié pour ta cause. Si tu n’y parviens pas, il est probable que tu ne puisses jamais quitter ce temple. »
L’aether voulait la mettre en garde, car si les premières questions auxquelles elle avait su répondre n’étaient qu’une manière pour elle dobserver comment elle se comportait dans telle ou telle situation, les épreuves qu’elle lui imposerait à partir de maintenant pouvait être plus dangereuses, et l’échec aurait de lourdes conséquences. Mais l’esprit avait confiance en Mircella. Elle voulait lui donner l’occasion de prouver sa valeur.

Fuzaîl se tourna vers l’autel qui était apparu derrière elle et prit l’arc qu’elle y avait créé. C’était une arme élégante, précise, qui demandait de la maîtrise plus que de la force. Elle semblait convenir tout particulièrement à ceux qui suivaient son enseignement. Elle était bien loin des haches et des masses d’armes que certains arboraient comme symboles de leur puissance. Mais une flèche bien placée, bien que moins impressionnantes, était tout aussi dévastatrice.
L’esprit tendit l’arme à Mircella, et un carquois bien garni se matérialisa à ses pieds. Au loin, entre les arbres, apparurent des silhouettes sombres, des monstres couverts d’une carapace impénétrable et des démons en armure. Une simple flèche tirée au hasard n’aurait sans doute pu qu’érafler leurs épaisses protections, mais elles n’étaient pas dénuées de faiblesses, et ses adversaires ne pouvaient masquer les raccords et autres zones tendres qui feraient des cibles de choix. Tandis que toutes les créatures restaient immobiles, semblant attendre un signal, trois d’entre elles se mirent soudain en mouvement, se dirigeant droit vers l’elfe avec un regard exprimant des intentions belliqueuses.
«  Souviens-toi de ce que tu es venue chercher. Pas de précipitation. »
C’était un conseil précieux, bien que difficile à appliquer lorsqu’une menace s’approchait à vive allure. Fuzaîl observa la scène. Il n’y avait ici que deux issues possibles, l’une impliquait son succès, l’autre la mort de l’elfe.
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Jeu 16 Oct 2014, 14:43

Mircella attendait que la sentence tombe. Elle savait qu'elle ne la jugerait pas, mais avoir un avis sur ses motivations pour obtenir de l'aide lui semblait être une bonne idée. Mais l'Aether ne lui mâcherait jamais le travail, elle le savait, et cette simple idée lui donna le sourire. Elle allait devoir se débrouiller toute seule et honnêtement, elle préférait ça.

La connaissance ne pouvait pas être accessible facilement, il fallait se battre pour l'obtenir et juste cette idée réussit à enflammer l'esprit de la jeune elfe. Puis la bouche de l'esprit s'ouvrit enfin, pour lui annoncer qu'elle avait de bonnes motivations ou qu'en tout cas, elles lui convenaient. Le sourire de la jeune fille s'élargit sur son beau visage qui rayonnait de bonheur. Cette phrase venait de lui mettre comme un coup de fouet, et elle n'était pas au bout de ses surprises.

L'Aether déposa alors l'arc au creux des mains de la jeune fille dont le regard s'était complètement illuminé. Elle l'observait, totalement sous le charme de cette nouvelle arme qu'elle voulait déjà utiliser. Elle sentit le toucher de l'arc et passa ses fins doigts sur ses finitions, comme si elle-même l'avait construit. Puis quand le carquois de flèches apparut à ses pieds, elle s'affaira à s'habituer a leur poids et à leur constitution.

Elle prit alors le carquois et le mit sur son dos, tandis qu'elle se relevait, bouillonnante. Elle crevait d'envie de s'en servir et elle semblait animée d'une passion fulgurante qui ne lui ressemblait absolument pas. Peut-être était-ce la soif de connaissance qui la rendait dingue à ce point, ou peut-être était-ce son instinct de combat qui se réveillait enfin, elle n'en savait rien. Le fait est qu'elle ne tenait plus en place.

La jeune elfe observa les silhouettes apparaître au loin et se remémora les paroles de l'esprit. Apprendre à le manier.. Elle attrapa alors une flèche dans son dos et banda l'arc, même si elle sentit une petite résistance. Il ne s'agissait pas de la matière dont l'arc était fait, ou la corde. Il s'agissait de sa propre âme qui refusait presque d'admettre qu'une autre arme se trouvait dans ses mains. Son vieil arc lui convenait, elle avait traversé tellement d'épreuves avec ce dernier mais maintenant, il fallait s'en séparer. Ne serait-ce que pour quelques instants. La poigne de Mircella se resserra autour du bois de l'arc et elle se mit à jauger ceux qui fonçaient sur elle.

Au lieu de chercher à se défendre directement, elle les laissa approcher. « Pas encore.. pas encore.. ». Murmurait-elle à sa seule personne. Elle répéta ses deux mots doucement, tandis que la distance entre elle et les créatures se réduisait, puis une fois qu'ils furent à la distance idéale, elle décocha sa flèche sur le monstre qu'elle ne visait pas à la base, changeant soudainement de point de vue pour les déstabiliser. Elle réussit à toucher une zone tendre, entre la jambe et le bassin de l'individu, mais les autres continuaient d'avancer et elle n'allait pas assez vite.

Elle roula sur le sol pour s'éloigner de quelques mètres et l'idée d'utiliser ses pouvoirs lui parcourut l'esprit. Mais elle se trompait. L'arme devait lui servir, uniquement l'arme, seulement l'arme. Elle ne pouvait pas toujours compter sur sa magie, elle n'en avait pas l'intention, et elle comptait bien le prouver. Cette dernière se précipita derrière un arbre pour se cacher et reprendre son souffle.

Malheureusement pour elle, la créature n'était pas dupe et avait suivi son mouvement. L'elfe plia ses genoux et s'élança vers le haut pour s'envoler et se poser sur la branche de l'arbre. Elle observait ainsi ses ennemis de loin, et si la plupart restaient à l'écart pour une raison inconnue, les deux autres commençaient à s'acharner sur l'arbre.

Le sang de l'elfe ne fit qu'un tour. Toucher à un arbre était la pire chose qu'on pouvait faire devant elle, les créatures venaient de signer leur arrêt de mort, et même si habituellement elle se retenait de sombrer dans une violence folle, sa main tremblait. Elle devait se reprendre, elle ne parvenait plus à viser, l'arc manquait de lui échapper des mains. Elle sauta de la branche et virevolta dans les airs. Elle pouvait viser d'ici, ils ne pouvaient pas l'atteindre. Elle décocha alors une nouvelle flèche mais rata son coup car un puissant déséquilibre parvint à la faire basculer. Son double maléfique s'amusait lui aussi dans l'esprit de la jeune femme et la voir échouer le rendait hilare.

Elle se reprit rapidement et en posant ses pieds sur le sol, elle prit la décision d'utiliser un de ses pouvoirs. Sa voix s'éleva dans l'air et elle commença à chanter doucement, avant d'augmenter le volume progressivement. Elle s'approchait progressivement des créatures pendant son chant, bandant à nouveau son arc avec force. Elle décocha une flèche entre l'épaule et le torse d'une des créatures avec un calme effrayant puis une fois qu'elle se retrouva à quelques mètres de la dernière, elle s'arrêta net. Devait-elle vraiment le faire ? Oui. Oui. Elle se le répétait, et quand elle décocha sa flèche, elle ferma les yeux, sans doute de douleur de devoir tuer. Il s'agissait de défense, non pas d'un meurtre.

Et quand elle se tourna vers le reste des créatures qui attendait paisiblement dans un coin de la pièce, elle haussa la voix. « Qu'est-ce qu'ils attendent ? ». A l'attention de l'Aether mais également à elle-même. Peut-être était-ce ça, la véritable épreuve. Deviner pourquoi ils restaient immobiles à leurs places. Pourquoi ils ne couraient pas à leur mort ? Parce qu'ils étaient intelligents. Ils étaient des êtres vivants. Personne ne foncerait la tête la première dans la gueule du loup. Alors c'est en baissant son arme qu'elle s'en approcha, sans trop savoir ce qu'elle allait devoir faire. Tuer pour tuer ne lui allait pas, et quand elle chercha l'esprit du regard elle ne la trouva pas.
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Dim 19 Oct 2014, 10:55




L’esprit s’était un petit peu reculée lorsque les monstres s’étaient lancés à l’assaut. Elle ne voulait pas gêner la visée de l’elfe. Certaines personnes étaient parvenues à faire preuve d’une grande habileté au tir, et pouvaient s’avérer très précises sur des cibles d’entrainement, mais lorsqu’une menace mortelle s’approchait à vive allure, c’était une toute autre histoire. Tirer sur une cible mouvante, avec la peur au ventre, pouvait faire oublier à bon nombre de personnes les réflexes qu’ils avaient acquis. Au final, il n’y avait rien de magique là-dedans, et l’esprit incitait toujours ses disciples à laisser toute superstition en dehors de leur jugement. La flèche avait un poids, la corde avait une résistance, le vent avait un sens et la cible une vitesse. Tirer à l’arc revenait à accomplir un geste extrêmement simple, mais en prenant en compte tous ces facteurs dont l’omission d’un seul pouvait faire la différence entre un coup au but et une flèche tombant à plusieurs mètres de sa cible. Si au début, il fallait composer avec chaque facteur de manière séparée, ajustant sa visée à chaque fois, les plus habiles parvenaient, avec l’entraînement, à « sentir » ces facteurs, à développer ce qui pouvait s’apparenter à un sens qui leur disait de manière inconsciente s’ils visaient juste. Un jour, si elle y mettait du sien, l’elfe parviendrait à développer ce sens.

Mais l’esprit constata qu’elle se débrouillait déjà bien. Là où beaucoup auraient cédé à la panique et auraient envoyé plusieurs flèches aussi vite que possible pour réduire la menace qui s’approchait, Mircella semblait attendre, observant les gestes de ses adversaires en pleine courses, repérant les raccords de leurs armures et les espaces entre les plaques de leurs carapaces, et analysant la position qu’ils prenaient à chaque pas. Elle avait raison de prendre son temps. Elle avait compris que si elle ne s’appliquait pas, ses traits viendraient seulement érafler l’armure de ses adversaires. Fuzaîl s’était bien gardée de lui dire que les ennemis qui l’assaillaient étaient bien réels, et que cette épreuve mettait en jeu sa vie, mais elle semblait l’avoir compris d’elle-même, car dès qu’elle eut tiré sa première flèche, elle commença à mettre de la distance entre elle et les monstres. Heureusement, son tir toucha sa cible et se faufila entre un raccord pour venir toucher son bassin. Déséquilibré, il tomba lourdement. Un de moins… Il en restait deux, et à présent ils étaient dangereusement proches de Mircella. En quelques acrobaties, l’elfe parvint à sauver sa vie en se mettant hors de portée des créatures, mais Fuzaîl n’était pas décidée à les faire arrêter de la poursuivre. Les coups qu’ils commencèrent à porter contre l’arbre pour tenter d’y déloger leur proie provoquèrent une réaction intéressante. Une fois au sol, l’elfe vint achever ses deux ennemis en les perturbant par un chant envoutant. Une diversion bienvenue, qui permis à Mircella d’ajuster sa visée sur les deux derniers ennemis qu’elle mit à terre après une seconde d’hésitation. Un mouvement intelligent, digne d’une de ses disciples.
Lorsque l’elfe reporta son attention sur les autres monstres, l’esprit fit disparaître ceux que l’elfe avaient blessés, et en une fraction de seconde il ne resta plus aucune trace d’eux, comme s’ils n’avaient jamais existé.
« Ils attendent mon signal. Tu es douée, mais je voulais voir ce que tu valais contre quelques un d’entre eux, avant de leur demander à tous de te tuer. Tu sembles bien manier l’arc. Mais celui que je t’ai donné n’est pas un arc ordinaire. En apparence, il n’a rien de particulier, mais si tu te concentres et que tu fais appel à son pouvoir, il pourra te donner la solution à une situation désespérée. N’oublie pas que la plupart des assauts que tu peux subir obéissent à des lois, à une logique, dans laquelle tu peux entrer, que tu peux comprendre. »
Parmi les ennemis restés en arrière, des démons avancèrent quelque peu, sortant depuis le couvert des arbres et se dupliquant à souhaite jusqu’à représenter une force d’une bonne dizaine de serviteurs des enfers. Ils étaient à une distance raisonnable. Chacun d’entre eux sortit un arc, une arbalète, un javelot ou une hache, autant d’armes de jets qui pouvaient faire pleuvoir sur l’elfe un déluge de fer.
« Ne cherche pas à les esquiver individuellement. Sens leurs trajectoires et place juste ton corps à un endroit où leurs elles ne te toucheront pas. »
Ce dernier conseil donné, l’esprit s’écarta à nouveau, laissant sa disciple seule face aux démons. Ceux-ci levèrent leurs armes à l’unisson, semblèrent attendre quelques secondes, puis chacun d’eux projeta en même temps une flèche, un carreau ou une arme de lancer en direction de l’elfe dans un véritable barrage d’acier.
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Sam 01 Nov 2014, 12:25

Mircella écoutait l'esprit, et plus le temps passait, plus elle sentait quelque chose bouillir en elle. La flamme de la passion l'envahissait et elle peinait à tenir fermement son arc. La bataille l'excitait terriblement et elle se haïssait d'aimer ça. Mais ce sentiment grisant, cette peur de mourir, cette adrénaline.. C'était un tout qui la poussait dans ses retranchements et les souvenirs de la dernière bataille d'Earudien la rendaient plus forte que jamais. Elle repensait à cet alfar avec son dragon, à la façon dont elle était parvenue à les séparer. Elle n'appréciait pas le fait de tuer des gens et préférait toujours la diplomatie mais parfois, il fallait laisser ses capacités de raison au placard. Face aux imbéciles, on ne peut pas discuter. Face à ceux qui ne veulent rien entendre, on ne peut pas parler. La situation en elle-même la rendait triste. Être si peu doué de raison qu'on ne peut se remettre en question devait être bien dur à vivre, mais en même temps si simple. Aucune hygiène intellectuelle, aucune réflexion. Une vie simple dans un cadre banal qui n'avait rien à envier au passé tragique de la jeune elfe. Un sourire naquit sur son doux visage, un certain apaisement l'avait gagnée. Sans doute le calme avant la tempête.

L'arc avait un pouvoir.. Un pouvoir qu'elle devrait savoir libérer, qu'il ne lui donnerait pas si elle ne se mettait pas à y penser. Elle examina son arme une nouvelle fois et passa ses fins doigts sur la corde, comme pour mieux ressentir ce qu'elle tenait entre ses mains. Il pouvait l'aider, il pouvait se montrer bien plus fort qu'il n'y paraissait. La maîtrise du tireur n'est pas tout, si l'arme est mauvaise la compétence n'en sera qu'affaiblie. Alors qu'avec une arme qui se donnait tout entière, que l'on savait maîtriser et qui ne faillit jamais, tout peut arriver. Mircella leva les yeux vers l'armée de monstres qui allait se jeter sur elle. L'adrénaline remonta doucement en elle et elle sentit son cœur battre même dans ses doigts. Ils attendaient le signal de l'Aether pour fondre sur la jeune femme, et quelque part, ce suspense la rendait tout aussi folle. Ne pas chercher à les éviter individuellement impliquait que l'esprit n'attendait pas d'elle l'impossible, et encore moins qu'elle cherche tous à les contrer. Humainement parlant, elle n'aurait pas pu le faire. Et si elle avait confiance en son habilité à manier l'arc, des flèches ne pourraient pas repousser des haches ou des marteaux. C'était comme la pierre et le ciseau. On peut savoir s'en servir sans pour autant que cela nous sauve. Il y avait ici un rapport de force qui ne lui échappait pas et sans doute allait-elle pouvoir s'en servir.

Lorsque les monstres lancèrent leurs armes en l'air, le temps parut s'arrêter pour l'elfe. Elle serrait l'arc dans ses mains et fixait les armes de jets, les unes après les autres. Bientôt, leur trajectoire lui apparut clairement. Elle ne sut si elle venait de réussir à la calculer ou s'il s'agissait du dit pouvoir mais elle faisait confiance à son instinct. Elle analysa alors méthodiquement l'endroit où retomberaient chacune d'entre elles dans ce qui lui parut durer des heures alors qu'il ne s'agissait que de quelques secondes. Et un endroit ou rien ne pourrait l'atteindre lui apparut. C'était donc ça ce dont parlait l'esprit. Ne pas chercher à tous les éviter individuellement.. Se mettre à un endroit ou rien ne pourrait la toucher.. L'elfe n'eut qu'à se jeter à ce dit endroit en utilisant l'élan que lui procurait le pouvoir de voler et bien qu'elle fut au sol quelques instants, elle put regarder les flèches, les haches, et les marteaux se planter dans le sol à quelques millimètres d'elle. Son cœur loupa plusieurs battements avant qu'elle ne se rappelle qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Ses jambes tremblaient quelque peu mais elle parvint à se hisser sur ces dernières pour se relever et elle allait pouvoir profiter de la légereté des flèches par rapport aux autres. Certes, quelques uns étaient armés d'un arc comme elle, mais ils étaient si peu nombreux qu'elle ne considéra pas ça comme un problème.

Chaque monstre peinait à récupérer son arme ancrée dans le sol, et ce fut cette aubaine qui permit à la jeune femme de s'en défaire. Elle se mit à tirer en rafale. D'abord dans les zones les plus visibles comme la nuque, les cuisses.. Mais ses tirs se firent plus précis au fur et à mesure qu'elle contre-attaquait. Des flèches se mirent alors à tomber sur elle, mais comme lors d'une danse, il ne lui fallut qu'une pirouette pour s'en défaire. Un de ses yeux faisait attention aux projectiles et l'autre visait. Il ne lui semblait plus être simplement une elfe et son arc. Ils n'étaient plus qu'une seule entité, elle le considérait comme un membre à part entière et si elle ne semblait pas s'amuser jusqu'à maintenant, un petit sourire en coin se dessina sur son joli minois. Elle n'était pas faite pour la guerre, elle doutait même que quelqu'un dans ce monde soit fait pour ça. Le fait est qu'elle s'amusait terriblement et que même si elle tirait, elle faisait en sorte de ne pas tuer. Elle les amochait, touchait les articulations, mais il semblait évident qu'elle évitait les points vitaux. Une fois que la plupart furent au sol dans l'incapacité de continuer à la menacer, elle banda son arc vers les autres archers et attendit. « A nous maintenant.. » Il ne restait plus qu'eux, et un combat à armes égales serait des plus délectables.
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Sam 08 Nov 2014, 23:05



Le visage de Fuzaîl afficha un sourire imperceptible. A côté des énigmes basiques et des épreuves psychologiques qu’elle avait fait subir à l’elfe depuis qu’elle avait pénétré dans le temple, ce combat était certainement le plus grand péril qu’elle lui ait envoyé. Car si durant les épreuves précédentes il n’y avait pas à proprement parler de bonne ou de mauvaise manière de réussir, il n’y avait face à ces créatures qu’une seule et unique façon de triompher : survivre, là où bien d’autres auraient fait les frais d’une trop grande confiance en eux ou d’une capacité d’analyse trop superficielle. L’aether avait appris que la force brute ne valait rien si la main qui la guidait obéissait à un esprit faible. Seule une conscience supérieure pouvait s’échapper de situations périlleuses pour les analyser et trouver la faille qui permettrait de les résoudre. Lorsqu’elle avait vu toutes les armes et les flèches se diriger droit sur Mircella, elle avait su que l’elfe était en train de vivre ce moment précis où tout allait basculer, où elle devrait réunir tout ce qu’elle avait commencé à entrevoir de l’enseignement qu’elle lui prodiguait pour faire d’elle une meilleure personne. L’arme n’était que le vecteur du pouvoir de l’esprit qui la commandait. Un être faible aurait tenté, et aurait peut-être réussi à dévier une, deux, trois attaques… Mais tenter de parer la première était synonyme d’échec, car enfermait l’esprit dans une situation où il était inutile. Seules l’agilité, la vitesse, et peut-être une certaine capacité à se servir de ses armes auraient alors permis à l’elfe de s’acheter un sursis dérisoire avant qu’elle ne soit touchée par un projectile qu’elle n’avait pas vu. Mais au lieu de cela, Mircella avait su prendre ses distances, et contempler la scène d’un point de vue différent : celui de l’esprit. Elle n’en avait peut-être pas pris conscience, mais elle avait effleuré un monde où la position d’une flèche n’était que la conséquence d’une trajectoire, d’une vitesse elle-même découlant de la tension d’une corde d’arc. Tous ces éléments avaient toujours été présents, elles les avaient bien vus lorsque le démon avait lâché la corde de son arme. Un esprit entrainé pouvait comprendre les implications de chaque chose. Le passé, le présent et le futur n’étaient alors plus qu’une toile dont il pouvait démêler les filaments. C’était ce que l’elfe était parvenu à faire, l’espace d’une seconde. Fuzaîl l’avait senti.

L’elfe était alors venue se placer naturellement là où elle ne risquait rien. Aux yeux des démons, ce fut une esquive miraculeuse, certains pensèrent même que la magie avait dévié leurs traits, mais il n’en était rien. Les quelques instants qui avaient précédé les multiples impacts avaient suffi à Mircella pour se prémunir de tout danger.
Alors que les démons s’élançaient pour récupérer leurs armes, ils furent accueillis par une pluie de flèches et d’acrobaties impressionnantes, mais ce qui bluffait réellement l’Aether était la rapidité avec laquelle l’elfe s’était habituée à son arme. Elle avait dû s’entraîner très dur pour parvenir à un tel niveau de maîtrise, et cela témoignait d’une grande persévérance. Si Mircella était à présent capable de faire preuve de la même résolution à sculpter son esprit, Fuzaîl la voyait déjà accomplir de grandes choses, et là où bon nombre de ses disciples ne faisaient qu’entrevoir les possibilités qu’elle leur offrait, peut-être qu’elle saurait se hisser plus haut encore, jusqu’à un plus haut niveau de conscience. Il était encore un peu tôt pour parler d’une destinée si incroyable, mais si elle s’en donnait les moyens, Fuzaîl savait que l’elfe pourrait faire de grandes choses. Elle serait sans aucun doute un atout précieux pour son peuple.

Lorsque l’elfe en eut terminé avec les ennemis qui avaient accouru vers elle, il ne restait plus que quelques archers au loin, et elle semblait prête à en découdre. Mais alors qu’elle s’apprêtait à encocher une nouvelle flèche, tous ses adversaires disparurent subitement. Non loin de l’endroit où ils se trouvaient un instant plus tôt, le tapis de feuilles qui recouvrait le sol bougea légèrement, comme si quelqu’un venait de marcher dessus. En arrière, un buisson bougea légèrement, avant qu’une flèche ne siffle aux oreilles de Mircella, apparaissant comme si elle venait de surgir de nulle part. L’aether observa la scène en silence, se demandant si ce n’était pas trop pour l’elfe. Mais après tout, il ne servait à rien de demander. Elle le constaterait bien assez tôt. Alors que l’esprit se tenait quelque peu à l’écart, sa voix s’éleva dans l’air.
« Fais attention, ils sont toujours là. N'oublie pas ce que tu as appris. Leur emplacement n'est que l'origine des attaques que tu subiras. Tu n'as pas besoin de les voir.»
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Jeu 13 Nov 2014, 13:55

L'elfe se tenait au milieu de la scène, un sourire aux lèvres. Et alors qu'elle s'apprêtait à décocher sa flèche sur les autres archers, ils disparurent d'un coup. Elle fut alors quelque peu déstabilisée, mais l'adrénaline montait en flèche dans son corps. Elle aurait quelque peu regretté que le combat soit si facile, que les ennemis ne lui offrent pas un peu plus de challenge. Gagner cette arme ne serait pas des plus aisés, et c'est ce qui la motivait réellement. Mais là ou elle se serait attendue à les voir surgir de nul part pour lui sauter dessus et la tuer, une flèche siffla à ses oreilles et elle put à peine s'en décaler. Les buissons bougeaient, et après que l'esprit ait parlé, elle comprit ce qui lui restait à faire pour s'en sortir. Il ne s'agissait que d'un combat d'esprit, sa force n'était nullement remise en cause. Il fallait qu'elle réfléchisse, qu'elle se mette à carburer une nouvelle fois. Une bonne arme ne suffisait pas. Un bon esprit ne suffisait pas. Une force gargantuesque ne suffirait jamais. Il fallait les allier afin de pouvoir se débrouiller. Elle ne faisait pas partie de ces bourrins qui ne comptent que sur leur force physique, d'ailleurs malgré son agilité ses muscles ne se trouvaient pas être plus développés que ça. Elle était fine, mais rapide. Elle était frêle mais intelligente. L'intelligence. La jeune femme haussa les épaules, avant de fermer complètement les yeux. La technique des archers autour d'elle était un paramètre à prendre en compte, mais il aurait été bête de se contenter de tirer dans tous les sens dans l'espoir d'en toucher un. Une fois les yeux fermés, elle ne pourrait plus voir leur trajectoire mais elle la sentirait. Elle le savait.

Elle laissa alors un instant aux autres archers de se mettre en place, volontairement. Elle les écoutait attentivement et se trouvait complètement sereine au milieu de la pièce, en proie à de nombreuses flèches qui ne demandaient qu'à être décochées. Et quand l'une d'entre elle siffla à nouveau à ses oreilles, les vocalises de la jeune elfe montèrent en flèche pour la protéger, tandis qu'elle se tournait vers l'endroit d’où venait la flèche. Ses oreilles frétillaient au son des buisson et elle ne communiait que trop bien la nature pour savoir que ce bruit n'était pas naturel. Elle décocha sa flèche, toujours les yeux fermés. Et l'on entendit un petit gémissement. Elle n'avait pas trop réfléchi à quel endroit elle tirait mais sans doute avait-elle touché une jambe dés lors qu'il avait daigné tenter de s'échapper de sa cachette. Un sourire naquit sur le visage de poupée de porcelaine de la jeune femme. Un sourire de victoire, un sourire confiant. Mais pendant qu'elle savourait sa puissance, une autre flèche fut décochée et cette fois, elle ne parvint pas à la contrer par un quelconque chant. Elle la regarda passer devant ses yeux et bien vite, Mircella se rendit compte qu'être trop confiante allait la perdre. Son visage se crispa et elle replaça ses pieds au sol, avant de fermer à nouveau ses paupières. Elle écouta les arbres qui lui parlaient, le bruissement des feuilles contre lesquelles les armures frottaient une fois que les archers changeaient de place. Et quand elle entendit le bruit s'arrêter, elle se tourna brutalement et décocha sa flèche.

Ses gestes perdaient leur grâce, et bien vite elle remit en place cette danse qui la caractérisait si bien. Elle ne faisait plus qu'un avec son arc, et ce sentiment lui donnait des ailes. Et vint l'idée aux archers que la jeune fille attendait. Tous lui tirer dessus en même temps, de part et d'autres afin qu'elle soit parfaitement encerclée. Elle laissa alors volontairement ses bras tomber le long de son corps et attendit. Son comportement gênait les créatures, qui se sentaient frustrées par sa nonchalance, par son indifférence totale à leurs attaques. Elle semblait inaccessible, pourtant elle était bien plus qu'atteignable mais la colère déformait leur manière de penser. Ils se firent un signe et tirèrent en même temps sur la jeune elfe, afin qu'elle ne puisse pas éviter. Mircella lâcha un léger rire et s'envola d'un coup après avoir plié les genoux, laissant les flèches se planter dans leurs congénères. Elle était parfaitement sereine et c'est là que se tenait sa supériorité par rapport aux monstres. Ils se laissaient avoir, ils se laissaient emporter par un sentiment aussi destructeur que la colère, que la frustration. Elle ne connaissait que trop bien cette situation car malgré son calme légendaire, il lui arrivait de ne plus savoir se contrôler. Comme tout le monde, se disait-elle pour se rassurer. Le fait est qu'actuellement, elle ne devait pas se laisser faire. Elle pourrait se contrôler. Et à ce moment-même, l'existence de son double maléfique lui échappait complètement.

Elle ne s'en préoccupait plus du tout, seul le combat comptait. Il ne restait plus que deux archers encore en état de combattre, et ces derniers se laissaient petit à petit aller vers leurs instincts primaires. Ils devaient sauver leur peau, et venger les autres. Mais elle ne leur accorda pas le temps nécessaire, et une flèche de l'elfe fonça droit vers une des créatures. Une fois cette dernière hors d'état de nuire, elle s'approcha progressivement de la tanière du deuxième et haussa la voix tandis que ses pas résonnaient dans la salle. « Ce que vous vouliez me faire comprendre, je l'ai compris. ». Elle ouvrit alors les yeux, alors à quelques mètres du monstre. « Ne pas se laisser déborder.. Compter sur son esprit et ne pas rester sur ses acquis.. ». Elle tendit la corde de son arc. « J'ai compris. ». Puis tira sur la dernière créature, qui s'effondra au sol. Elle tourna alors sur elle-même. « J'ai encore à apprendre, vous le savez mieux que moi. ». Elle sourit à nouveau, tandis qu'elle pianotait sur le bois de l'arc avec ses petits doigts impatients d'en démordre. Elle entendit un nouveau bruit dans les buissons et haussa un sourcil, prenant le temps de viser. « J'en aurais oublié un ?.. ».
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Dim 23 Nov 2014, 00:31



L’aether sortit du buisson en question avec un petit sourire, se matérialisant à la vue des mortels en observant, satisfaite, l’application que Mircella avait faite de ses enseignements. Elle ne venait que d’effleurer un monde qu’elle ne pouvait pas encore comprendre, mais à force de pratique, elle pourrait trouver les clés des portes qu’elle lui avait montrées. Elle ne pouvait pas faire bien plus pour elle que d’exercer son esprit, jusqu’à ce qu’elle arrive d’elle-même à ce qu’elle voulait montrer à ses disciples. Fuzaîl ne créait pas de guerrier ni de héros. Elle ne faisait que les révéler, comme un sculpteur extrayait la statue qui avait toujours été contenue dans le bloc de pierre qu’on lui avait confié. Il y avait encore fort à faire pour que l’elfe soit l’égal de ses meilleurs disciples, mais elle venait de commencer le voyage avec brio. Les démons étendus à leurs pieds étaient tous forts, agiles, précis. A vrai dire, il ne leur manquait qu’une chose, l’intelligence pour utiliser leurs capacités du mieux qu’ils pouvaient, et c’était pour cette raison qu’elle avait opposé l’elfe à ces créatures sans cervelle. Il était beaucoup plus simple de constater l’utilité d’un esprit supérieur lorsqu’on était confronté à des êtres qui en étaient dénués.

Observant l’arc que l’elfe pointait sur elle, l’esprit eut un petit sourire. En un battement de paupière, la flèche qui était encochée sur la corde de l’arme disparut, et l’aether s’était approchée à quelques mètres de sa disciple.
« Il va te falloir encore un petit peu d’entrainement avant qu’un duel avec toi ne soit intéressant. Souviens-toi qu’aussi sûr que ces adversaires que je t’ai envoyés étaient faibles, il existe des créatures douées d’une intelligence que tu ne peux soupçonner. Tu dois te montrer avisée lorsque tu choisis un ennemi. Ton peuple a affronté, et affrontera encore des périls contre lesquels tu ne pourras rien. C’est là le fardeau de tous les mortels. Mais si tu poursuis ton entrainement, alors un jour, tu verras le monde différemment. Tu pourras voir les puissants tisser le voile de la réalité. Peut-être même qu’un jour, tu pourras tirer sur les fils de ta destinée, et de celle de ton peuple… Tu auras alors acquis un grand pouvoir, qui fera frémir de peur ceux qui se seront reposés sur leur simple force physique. »
L’esprit marcha lentement vers l’elfe, le visage éclairé d’un petit sourire, à peine perceptible. Il était rare qu’une disciple parvienne à la faire sourire, mais elle devait bien avouer qu’elle prenait à malin plaisir à promettre gloire et puissance à qui voulait bien entendre ces contes de fée. Il était bel et bien possible de parvenir à un tel niveau d’intelligence, mais si peu y étaient parvenus. La route était longue, et pleine d’embuches.

Les yeux azurs de Fuzaîl fixèrent un instant Mircella, comme si elle voulait profiter du peu de temps qu’il leur restait. Depuis combien de temps l’éprouvait-elle ? En ces lieux, le temps n’était qu’un facteur de plus sur lequel l’esprit pouvait jouer. Mais leur petit jeu touchait à sa fin. Aussi divertissante qu’avait pu être cette visite, il allait bien falloir qu’elle laisse l’elfe regagner son monde, où elle ne pourrait la suivre. Il n’y avait qu’à gager qu’elle reviendrait vite, avide de connaissances, pour poursuivre sa formation.
« Tu as obtenu ton arme, tu as découvert son pouvoir en même temps que le chemin s’est ouvert devant toi. Tu m’as prouvée que tu étais désireuse d’apprendre, et tu as effleuré un nouveau monde. Tu es à présent ma disciple, Mircella. Si tu veux pouvoir quitter ce temple et retourner parmi les tiens, forte de ce nouveau savoir que je t’ai transmis, il te reste une dernière chose à faire. La plus importante de toutes. »
L’esprit marqua une pause, son regard pétillant d’une certaine malice alors qu’elle savait que l’elfe ne pourrait refuser le pacte qui la lierait à elle.
« Comme toute chose en ce monde, ce temple a de nombreux ennemis. Certains ont par le passé essayé de le détruire, et d’autres essayeront encore. En ces lieux, nous sommes maîtres, mais à l’extérieur, nous n’avons que peu de pouvoir. Du moins, personnellement… Notre seul rempart réside dans la capacité de nos disciples à se dresser pour nous. »
L’aether se mit à regarder l’elfe de manière plus insistante, pour lui faire comprendre qu’elle se devait d’être une partie intégrante de ce rempart qui, jusqu’alors, avait su les protéger.
« Si tu veux quitter cet endroit, tu devras promettre de le protéger contre ses ennemis, quels qu’ils soient. Si un jour le temple est en danger, tu recevras un appel. Tu devras alors y répondre, et mettre ton arme, et tout ce que tu auras appris, au service de ses défenseurs. C’est un engagement important, auquel tu seras lié toute ta vie. Mais c’est là le prix de notre sécurité. Maintenant, fais-en le serment. »
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Dim 23 Nov 2014, 14:55

Le regard de l’elfe s’assombrit quelque peu. Elle comprit bien vite que son périple se terminait, qu’elle arrivait à la fin de ses aventures. Les épreuves de l’Aether l’avaient forcées à se dépasser et même si elle aurait pu rester des heures à s’entraîner, toutes les bonnes choses ont une fin et elle en restait malheureusement consciente. Elle avala sa salive et se redressa bientôt complètement, accrochant l’arc dans son dos avec son carquois. Il ne lui serait plus utile désormais, l’esprit ne la piégerait pas et elle le savait mieux que quiconque. Elle rendit alors un faible sourire à son interlocutrice, tandis qu’elle lui expliquait les rouages du rituel qui la liait désormais au temple. Si cela aurait pu déranger Julia, d’être ainsi forcée à protéger un certain lieu contre ses assaillants, ce contrat redonna le sourire à la jeune elfe. Elle ne venait pas juste pour prendre le pouvoir et s’en aller. Bien sûr qu’elle reviendrait, qu’on l’y invite ou non.

Elle s’avança alors de quelques pas devant l’esprit et mit un genou à terre. Elle ne connaissait que très peu les cérémonies et toutes les coutumes de ce monde mais il s’agissait pour elle de la manière la plus basique dont elle pouvait se présenter au temple. L’espace d’un instant, elle fit le vide dans son esprit. Ce pourquoi elle se battait était flou, mais elle comptait bien parvenir à rendre son but clair et net. Elle ne pouvait s’éparpiller dans tous les sens, car si elle le faisait, elle se perdrait sur son propre sentier, sur sa propre destinée. Elle posa alors son arc devant elle comme signe de reconnaissance et l’observa quelques secondes.

Elle l’aimait déjà tellement. Il lui ressemblait, faisait parti d’elle mais restait si mystérieux en même temps. Elle brûlait d’envie de le découvrir, mais en même temps désirait retarder ce moment où il n’aurait plus rien à lui offrir. Ou elle le connaîtrait par cœur, ou elle saurait lire en ce dernier par chaque rayure que lui offrirait le temps passé à ses côtés. Mais peut-on vraiment connaître quelqu’un comme l’on connaît une arme ? Les deux peuvent nous lâcher à tout moment sans aucune raison. On peut également les briser volontairement ou les perdre sous le coup de la pression. Elle tenait tant à ses armes, et encore plus à celle-ci. Elle l’avait gagnée, elle l’avait méritée.

Mircella prit une grande inspiration et se mit à parler d’un ton très solennel. « Je fais le serment de protéger le temple, peu importe la nature de ceux qui l’attaqueront. De me dresser devant l’ennemi aux côtés de tous les autres disciples. De me battre pour sécuriser cet endroit qui a encore tant à donner et qui m’as émerveillée. Je promets. ». Cela n’avait rien de très contractuel, et elle ne lisait pas un discours longuement préparé mais l’intention y était, et mieux encore, elle y croyait. Elle croyait en ses propres paroles, persuadée que cette arme lui permettrait d’accomplir tout ce qu’il y avait encore à faire.

Puis, avant de se diriger vers la sortie, elle s’arrêta net pour offrir un sourire à l’esprit. « Je vous ai promis fidélité, j’ai promis de vous protéger. ». Elle tourna les talons. « Cependant, aussi longtemps que je serais à vos côtés, j’ose espérer qu’il n’y aura jamais rien d’assez fort pour vous tourmenter. ». Plutôt que de faire le serment de protection sans rien d’autre, elle trouva plus intelligent de prier que rien n’arrive. Elle espérait n’avoir jamais à protéger cet endroit, tout simplement car elle voulait le voir survivre au passage du temps et aux nombreux combats qui s’y dérouleraient. Si besoin il y a, alors elle se présentera. Mais le temple lui réserverait sans doute bien d’autres surprises d’ici-là..
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Petite tortue deviendra grande.. [Voie du Temple - PNJ Abel]

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