La journée promettait d'être longue et ennuyeuse. Vanille, dans un soupire, détourna son regard clair du portrait flottant de l'Ultimage qui prononçait tranquillement son discours d'ouverture. La jeune femme regrettait déjà d'être venue au Lac de la Transparence. Elle n'était guère de celle qui célébrait une magie trouble avec un peuple bénéfique. Néanmoins, il paraissait nécessaire que les enfants des mers soient présents en cette célébration de la magie bleue. Alors la Reine des eaux ferait bonne figure en cette journée et tâcherait de se comporter normalement. « Est-ce que tout va bien, Khæleesi ? » murmura la voix basse et grave d'un des trois gardes qui constituaient l'escorte de la Dame des Abysses. Celle-ci tourna très légèrement la tête pour contempler brièvement celui qui avait pris la parole. Elle laissa un léger sourire étirer doucement ses lèvres roses, puis hocha doucement la tête. Elle était belle et élégante, dans sa longue et vaporeuse robe rouge. Le bustier soulignait à merveille sa silhouette, et une ceinture en or rehaussée d'une fleur forgée cintrait parfaitement sa taille fine. Les longues boucles de cuivre de sa chevelure étaient remontées en un chignon, parachevé par un diadème assorti au reste de sa parure. « Maman.» Le mot était encore maladroit et approximatif. Vanille baissa quelque peu la tête. Ismaël regardait sa mère de ses grands yeux menthe. Quelques petites mèches argentées tombaient près de son nez. Le petit n'était pas bien grand pour son âge mais du haut de ses onze mois, il avait d'ores et déjà une démarche assurée et des dizaines et dizaines de mots à son vocabulaire. Pour l'occasion, le petit Prince portait un ensemble aux nuances fraise et corail. Et il tendait les bras, sans rien dire, sans grommeler, attendant que sa mère daigne le prendre contre elle. Ce qu'elle fit.

« Tu entends mon chéri ?» souffla Vanille en serrant son fils dans ses bras. Depuis peu, elle s'essayait aux surnoms affectifs pour donner l'illusion d'être une bonne mère, quand bien même Ismaël n'avait jamais semblé se plaindre de son sort. « Les Magiciens ...» Elle n'acheva pas sa phrase. Mieux valait garder pour soi ses réflexions médisantes. Pour autant, les paroles de l'Ultimage prêtait à sourire aux yeux de la Sirène. Tant que cette magie existerait, le monde jamais ne pourrait disparaître, que tant que cette magie existerait, l'équilibre serait toujours maintenu. Elle avait déjà entendu ces quelques mots, il y a bien longtemps. « Une Prophétesse ...» répéta-t-elle tout bas en soupirant à nouveau. Il n'y en avait qu'une. La Prophétesse était Unique et Vanille était bien placée pour le savoir. Les croyances à l'égard de la Prophétesse était multiple. Il était pourtant décevant que les Magiciens, peuple érudit qui revendiquait un savoir infini, se laissent berner par les foutaises des autres. « Et toi Ismaël, que penses-tu de la Magie Bleue? » Elle passa doucement un doigt sur le nez du bambin qui cligna frénétiquement des yeux.

Ce monde était pourri. Il ferait mieux de disparaître. Yeul était la plus illustre des visionnaires. Les paroles qu'elle prononçait étaient toujours savamment pensées. Allait-il arriver quelque chose à cette chère Magie Bleue ? Vanille l'espérait. Tout comme elle aspirait à ce que la Magie de son fils soit Noire. « Un Dragon.» Vanille pencha doucement la tête sur le côté. Le discours de l'Ultimage venait de s'achever. Cette dernière information était de loin la plus intéressante. « Est-ce que tu aimerai avoir un petit Dragon, Ismaël? » Élever un animal légendaire en même temps que son enfant pouvait être intéressant. Les deux seraient très liés, d'une certaine façon. Vanille se mit à parcourir les alentours du Lac, suivie de près par son escorte qui tâchait cependant d'avancer en retrait. « Khæleesi? » osa s'interposer l'un des gardes. « Oui ? » - « Hum. Je crois que le Prince a ...» Il ne termina pas sa phrase gêné et suggestif. Vanille dévisagea son fils et ne tarda pas à comprendre. « Ismaël ! » Il tenait entre ses petites mains potelées une petite chose colorée. Surpris de s'être fait disputé, le jeune Mage avait lâché pris, et libéré la petite fée qu'il avait attrapé au vol un instant plus tôt. « Je suis sincèrement navrée.» Prendre une fée pour un hochet avait un petit côté risible. La Sirène avait du mal à accepter ses origines féeriques et le fait même qu'elle avait été reconnu par ce peuple. « Est-ce que tout va bien ?» Qu'il était lassant d'être prévoyante, polie, et soucieuse de son entourage.

Spoiler:

« Ahhhh... »

Le soupir, bruyant à souhait, s'échappa sans la moindre finesse des lèvres du jeune homme blond qui se tenait à mon côté, les mains nonchalamment placées derrière sa tête, alors que son regard ambré était rivé sur la surface bleutée du lac. Mais avant même que je ne puisse réagir moi-même, une main vint frapper sèchement l'arrière de la tête du jeunot, de la tranche, alors que son possesseur émettait un claquement de langue réprobateur.

« Garde tes soupirs pour toi, diablotin. Si ça t'blase tant qu'ça, t'avais qu'à pas v'nir. »

Le jeune blondin se retourna, foudroyant le Tiregan aux cheveux roux du regard. Déjà, lorsque Feyd avait décidé de me rejoindre, j'avais su que je pouvais dire adieu à ma vie tranquille, mais les choses étaient encore bien pires depuis que je m'étais vu accablé de l'An'Sarna d'ascendance démoniaque qui se trouvait à mon côté. Lui comme le Tiregan avait un caractère électrique au possible, ne rendant pas les choses plus simples. Et malmenant à l'extrême ma patience qui était déjà d'un naturel fluctuant. Je laissai moi-même échapper un soupir, cependant plus discret, tout en écartant machinalement une mèche ébène venue se balader devant mes prunelles gris acier. J'étais autant ici par devoir politique que par envie personnelle, mais je n'avais obligé ni le Tiregan ni l'An'Sarna à m'accompagner. Pourtant, les deux se trouvaient à mes côtés, contemplant la surface bleutée du lac au-dessus de laquelle le visage de l'Ultimage était apparu, souhaitant la bienvenue à tous les invités et expliquant quelques éléments traditionnels.

« Si les conventions t'ennuient tant que ça, Lian, t'as qu'à aller chercher des œufs. Comme ça, t'auras p'tetre une chance d'approcher l'Ultimage. »

Et de me ficher la paix au passage. Même si je ne regrettais pas avoir pris l'An'Sarna sous mon aile, il demeurait que celui-ci était relativement pénible en certaines occasions. Surtout lorsqu'il était question de conventions sociales, que le jeune blondin envoyait balader encore plus magistralement que moi – et pourtant, je n'étais pas vraiment à cheval sur ce genre de chose.

« Et dev'nir aussi voyant qu'un nez au milieu d'une figure ? rétorqua le blondin, ironique. Ah ouais, j'avais oublié, je cherche à être célèbre... »

Non, en réalité, l'An'Sarna cherchait à tout prix à faire profil bas. Oui oui, même en mettant les pieds à des festivités où il était certain de rencontrer une bonne partie de la population des terres du Yin et du Yang. Je n'ai jamais affirmé que Lian brillait par son intelligence, soit dit en passant. J'esquissai tout de même un sourire mi-figue mi-raisin avant de poser mon regard sur un Magicien qui distribuait des lampions, qui devraient être allumés au cours de la soirée et m'approchai de lui, abandonnant sans le moindre scrupule le Tiregan et l'An'Sarna qui se regardaient en chiens de faïence. Remerciant le Magicien pour le lampion, je fis demi-tour, me frayant de nouveau un chemin dans la foule pour rejoindre mes deux compagnons, qui attendaient toujours à quelques pas de la surface tranquille du lac, et tendis le lampion à Feyd. Celui-ci hésita un instant. Et ne tarda pas à déchiffrer la signification du sourire qui s'était dessiné sur mes lèvres.

« Toi aussi t'es pénible quand tu veux, soupira le rouquin, se saisissant toutefois du lampion. »

Maussade, le jeune homme aux prunelles flamboyantes tourna les talons et s'éloigna, sans que je ne daigne de le suivre. Et que Lian ne se donne la peine de le retenir – entre ces deux-là, c'était loin d'être le grand amour. Je savais que Feyd avait plongé son nez dans différents livres et parchemins dans différentes bibliothèques, surtout lorsqu'il était revenu de Draguial avec Steel, et qu'il connaissait le mythe qui entourait les festivités du soir. Peut-être que je me trompais sur les désirs du rouquin, mais sa réaction ne faisait que renforcer mes convictions.

« Si un jour tu tombes sur un décodeur à Feyd, j'suis preneur, commenta l'An'Sarna. »

Je haussai les épaules, laissant échapper un vague 'bah'. Je doutais qu'un quelconque artefact magique suffise pour que ces deux-là se trouvent sur la même longueur d'onde. vu les circonstances dans lesquelles j'avais pris Lian sous mon aile, il y avait de quoi hérisser les poils de l'un et de l'autre... Un nouveau soupir franchit les lèvres du blondin, qui tourna à son tour les talons pour se diriger vers le bois mentionné par l'Ultimage quelques instants plus tôt, alors que j'observai les particules de magie ayant composé le dragon illuminant davantage le lac imprégné de la magie bleue des Magiciens.

« J'vais aller t'les chercher, tes œufs, si tu veux tant qu'ça embrasser l'Ultimage, fit l'An'Sarna en s'éloignant. »

Je ne pus qu'esquisser un sourire amusé. Je commençais à comprendre le fonctionnement de l'An'Sarna, et me doutais que ses propos ne traduisaient pas vraiment le fond de sa pensée...

Résumé:

Résumé:

Sumyna avait un regard plutôt fuyant. La bélua n'aimait jamais se retrouver quelque part où il y avait beaucoup de gens. Elle préférait se sentir seule, la solitude était en quelque sorte sa seconde amie. Son regard rouge s'arrêtait sur le ciel alors qu'elle attendait toujours l'orine qui se préparait pour sortir. L'orine avait choisi l'une de ses robes rouges favorites. Des collants magnifiques qui allongeaient ses jambes fines et élancées. La jeune femme avait mélangé des décorations dorées, des bijoux légers qui brillaient sous l'éclat d'une quelconque lumière. Aëlys avait entendu parlé de cette soirée chez les magiciens afin de célébrer la magie. Elle avait aussi entendu parler qu'une nouvelle reine avait prit la tête chez la race. Elle était donc curieuse et elle avait souhaité y aller. L'orine avait proposé la sortie à son amie. Sumyna n'avait pas très envie d'y aller, mais la jeune femme ne pouvait presque rien refuser à son amie. La bélua allait certainement se transformer et rester sous cette forme tout le long de la soirée. Elle n'avait pas très envie de se faire déranger et de rencontrer de nouvelles personnes. Elle le faisait surtout pour faire plaisir à son amie. Aëlys la remerciait même si, dans un sens, elle se sentait légèrement mal à l'aise qu'elle se prive pour elle. L'orine était finalement prête et ensemble, les deux jeunes femmes partirent ensemble pour le lac de la transparence.

Aëlys était légèrement nerveuse. Elle savait qu'il allait y avoir beaucoup de gens et elle se demandait si elle faisait bien de se retrouver dans cet endroit. La jeune femme ne sortait jamais beaucoup parmi autant de gens. Elle parcourait ces terres afin de vivre de nombreuses aventures. Mis à part cela, elle aimait bien se retrouver dans un endroit paisible où il faisait tout simplement bon de respirer et de sentir le calme de l'espace. La nature a toujours été quelque chose qu'elle aimait. Elle avait peur de ne pas être à sa place, de se sentir de trop parmi tous ces gens. Elle avait peur que personne ne vienne lui parler ou que sa voix se brise lorsqu'elle essayerait de prononcer quelque chose. Les longs cheveux de jais de la belle flottaient et claquaient même au vent. Certaines bourrasques étaient plus puissantes que d'autres. La jeune femme s'arrêta un petit instant devant le lac de la transparence. Elle avait cette petite boule au fond de son ventre, une sensation indescriptible qui l'empêchait un peu de pouvoir avancer. Sumyna la poussa gentiment alors qu'elle prenait sa forme animale. La louve au pelage blanc lui jeta un regard inquisiteur avant qu'elles ne pénètrent en ces lieux. Bon très bien. Elle n'était pas certaine de vouloir y aller, mais le regard de son amie l'avait finalement convaincue. Lentement, elles entraient ensemble en ces lieux et il ne fallu pas très longtemps pour qu'elles trouvent l'endroit du rassemblement.

À son arrivée, Aëlys fut contente de constater qu'elle était arrivée dans les temps. La jeune femme ne manqua pas le discours de la nouvelle reine des magiciens. Son regard mauve se tardait sur elle pendant que ses lèvres bougeaient et que sa voix s'élevait dans les airs pour parler. La louve s'asseyait sur le sol. Elle fut contente d'assister à un petit spectacle de magie qui illuminait le ciel avant de déposer la reine sur le sol. Aëlys s'estompa de la présence des autres pour se rapprocher du parc. C'est à cet endroit qu'elle manqua de percuter quelqu'un. Un homme, à première vue. Elle s'excusa de sa voix douce et basse, parvenant à se faire discrète pour s'éloigner de quelques pas. Aëlys n'avait guère l'habitude des grands espaces avec beaucoup de gens. Elle espérait ne pas avoir offensé les gens qui se trouvaient là. Ou plutôt, disons qu'elle avait presque envoyé valser un homme dans les eaux du lac, par pure erreur.

Résumé:

Son regard de feu posé sur le lampion, encore éteint, le jeune homme s'arrêta au bord de l'eau, après quelques minutes de déambulation dénuée d'objectif. Un soupir franchit ses lèvres et il passa machinalement une main dans sa chevelure rousse, s'étonnant de la soudaine mélancolie qui s'était emparée de son être. Lui qui pensait pouvoir faire face au présent, voilà qu'il se surprenait à penser au passé, presque à le regretter. Presque. Non, en vérité, ce qu'il aurait voulu, c'était que celui qui lui avait donné son nom soit à ses côtés pour cette soirée et qu'il n'ait pas à tenir ce lampion, espérant qu'un miracle né d'une superstition opérerait. Oui, pour lui, la croyance qui entourait ce lampion n'était qu'une superstition. Dans son esprit pragmatique, dans son vécu d'homme blessé par les misères du futur, les morts ne revenaient pas. Feyd Doï Arkh était mort et aucune magie ne remédierait à cela. Pourtant, Enzel lui avait donné le lampion en toute âme et conscience, presque avec cruauté.

Le Tiregan laissa échapper un soupir. Il se faisait des idées. Beaucoup trop d'idées. Ce n'était qu'un stupide lampion. Les morts ne revenaient pas. Et Enzel n'avait fait que se débarrasser du lampion afin qu'il s'éloigne de l'An'Sarna, plutôt qu'il en vienne à lui casser le nez 'par erreur'. Quelle mouche avait donc piqué le Fé pour qu'il prenne sous son aile ce blondinet exécrable... Si Feyd n'était pas une référence en terme de diplomatie et de relations sociales, l'An'Sarna était encore pire. Et n'attirerait que des ennuis à l'Iluminae, qui commençait à gagner de l'importance au sein de la société – et provoquer un incident diplomatique à cause d'un blondinet qui ne savait pas tenir sa langue n'était pas des plus désirables.

Plongé dans ses pensées, le Tiregan ne prêta pas attention à la jeune femme qui s'approcha de lui plus que raisonnablement, et fut brutalement tiré de ses réflexion lorsque la demoiselle en question le percuta. Surpris, le rouquin vacilla, mais évita de peu la chute, de même que le plongé forcé dans les eaux bleutées du Lac de la Transparence. Dardant son regard sur la coupable, il s'apprêta à l'enguirlander, mais ravala son venin lorsqu'il découvrit les traits fins d'une jeune femme visiblement peu à l'aise dans cet endroit fréquenté. Néanmoins Tiregan de nature, il ne put empêcher une remarque de franchir ses lèvres – beaucoup moins virulente que ce qui lui avait en premier temps traversé l'esprit, cependant :

« C'est gentil à vous d'vouloir me rafraîchir, ironisa-t-il. »

Le regard orangé du Tiregan s'attarda sur les prunelles améthyste constellées d'ambre de la demoiselle, encadrée par une soyeuse chevelure noir de jais. Malgré son malaise apparent, la jeune femme transpirait l'élégance, ce qui ne manqua pas de faire resurgir le souvenir d'une autre dame de la trempe dont le Tiregan avait fait la connaissance au marché de Noël de Mégido. Peu importait ce que l'Orine de l'Orishala pensait de sa propre personne, Feyd n'avait pu que voir l'élégance à travers Céles. Et il en allait de même avec cette inconnue, dans une moindre mesure.

Celle-ci s'était néanmoins éloignée, visiblement gênée par sa propre maladresse. Le rouquin marqua un instant d'hésitation avant de faire quelques pas en avant, afin de ne pas se laisser distancer. Il fallait croire que la prévoyance d'Enzel déteignait sur lui.

« Et vous, ça va ? J'suis loin d'être un roc, mais sait-on jamais... »

L'élégante jeune femme lui paraissait si fragile...


Alors que j'ignorais exactement ce que j'allais faire de ma soirée – probablement au moins saluer la reine des Magiciens – mon dilemme trouva sa fin dans un murmure qui parvint à mon oreille aiguisée d'Illuminae, habitué à écouter et entendre les voix des fleurs qui voulaient lui parvenir. Et en l'occurrence, il semblait que, de manière totalement inattendue, plusieurs fleurs semblaient s'être éveillées, et qu'elles cherchaient à présent un contact avec le monde extérieur, comme si elles venaient de naître. Intrigué, je balayai les environs du regard, avant de m'attarder un instant sur la forêt où devait avoir lieu la chasse aux œufs, qui aurait constitué l'endroit le plus vraisemblable pour que ces fleurs, aussi nombreuses, éclosent. Et je parvins seulement à comprendre que cette supposition était erronée avant que je ne sois interrompu dans ma réflexion, me voyant percuté par quelqu'un qui semblait ne pas m'avoir vu – pourtant, mon mètre soixante, s'il n'était guère très faramineux, n'était pas non plus des plus discrets.

Surpris, je fis quelques pas en arrière pour récupérer mon équilibre, celui ou celle qui m'avait heurté étant visiblement convaincu qu'il n'y avait guère d'obstacle sur son chemin, et manquai de peu de heurter quelqu'un d'autre – bien que je ne sois guère très familier avec les coutumes des Magiciens, je supposais que jouer aux dominos humains au court de leurs festivités ne se faisait pas tellement. Levant mon regard vers le coupable, je fus quelque peu surpris de découvrir le visage que j'avais aperçu plus tôt dans la soirée, flottant au-dessus du lac, qui n'était nul autre que celui de l'Ultimage. De quoi surprendre un chouïa.

« Oh, euh, ne vous inquiétez pas. Y'a pas de mal. »

Un bref instant, mon complexe d'infériorité et mon langage guère soigné à cause de la surprise me força à baisser les yeux, avant que je ne me morigène intérieurement. Et alors que je m'apprêtai à lever de nouveau les yeux lorsque j'aperçus aux pieds de la jeune femme ces fleurs dont j'avais entendu les murmures quelques instants plus tôt. Ainsi, tout s'expliquait. Enfin, presque. Pourquoi est-ce que l'Ulitmage s'amuserait à faire pousser magiquement des fleurs au milieu des festivités tout en percutant les pauvres gens trop petits pour être vus ?

« Ah, c'était donc vous, laissai-je échapper avec un mélange de surprise et d'admiration. »

Réalisant soudainement que je m'enfonçai en terme de courtoisie, je me retins d'ajouter un compliment à l'égard de ses fleurs, et m'inclinai de la manière la moins maladroite possible – difficile à faire lorsque l'on a toujours été une quiche en matière de bienséance et que l'on se trouve avec deux surprises devant les yeux.

« Erm, excusez mes manières, Ultimage. Je devrais vous saluer, pas vous baratiner... Je suis Enzel Taiji, du peuple féerique. »

Devais-je mentionner mon accession encore non proclamée au rang de Gardien ? Dans le doute, je n'en fis rien – faire de l'étalage de prestige n'était guère mon activité préférée. Si Myrialuna comptait se servir de moi en terme de diplomatie, il faudrait sérieusement que je revoie mes notions de bienséance... quand bien même je n'étais guère certain de savoir un jour me conformer un jour à toutes ces règles qui régissaient les discussions des puissants de ce monde.

« C'est un honneur, ajoutai-je, sans vraiment me sentir à l'aise avec ce genre d'expression conventionnelle. »

Résumé:

Résumé:

~ La Reine des Ombres achevait le brossage de sa chevelure, tout en vérifiant l'absence de plis sur son vêtement rouge, qui arborait un dragon légendaire en filon doré. Agnus Dei l'avait mis au courant du couronnement de la nouvelle souveraine des Magiciens. Ainsi, l'Ombre devait faire acte de présence afin de féliciter la nouvelle dirigeante. Ce genre de cérémonie n'agaçait pas l'Esprit de la Mort, qui aimait sortir pour rencontrer ou revoir du monde. Benedictus, qui n'était pas loin de la petite Ombre, déclara : « Tu te rends donc à cette cérémonie. Veux-tu que l'on vienne ? » « Oh, c'est comme tu veux Benedictus, pareil pour les autres. Il est vrai qu'on me voit si peu souvent avec les Gardiens et Gardienne du sceaux... Kuro est toujours à mes côtés, c'est pour ça. » Le Gardien du jugement sourit : « Oui, tu as déjà un bon œil qui veille sur toi. » Ils se sourirent, le tutoiement montrant la proximité de la Reine et de ses Gardiens. Le vouvoiement était employé exclusivement en présence d'étrangers ou lors d'usages des titres. L'Ombre préférait se faire tutoyer par ses Gardiens, puisqu'elle les considérait avant tout comme des amis et conseillers. Le Démon, qui était présent dans la pièce, déclara : « Dis que je t'énerve Shiro. » L'Ombre rigola en observant son ami, qui, ayant refuser de changer ses vêtements, portait une longue écharpe rouge et or : « Mais non ! On t'aime mon vieux, pas vrai Benedictus ? » « Tu es le seul qui arrive à calmer cette boule d'énergie qu'est notre Reine à coup sûr ! » Ils rigolèrent tous ensemble, bien que le Gardien gardait en toute circonstance sa posture noble et humble, même dans des moments décontractés comme celui-ci. C'était l'étiquette.

Ainsi, Shiro laissa à nouveau le royaume aux mains de ses fidèles Gardiens et d'Eyji, qui avaient hâte que l'Esprit de la Mort rentre afin d'avoir le résumer de l'événement. Ils arrivèrent à dos de dragons sur le lieu des festivités et laissèrent Windy et Ray s'envoler dans les airs. Etaient déjà présents des invités à l'arrivée de l'Ombre, heureusement, les deux amis se posèrent à temps pour assister à l'ouverture des festivités. Côte à côte, ils écoutèrent le discours de la nouvelle Ultimage, la déclaration de l'Archimage, puis, Shiro poussa un petit cri d'émerveillement quand le dragon bleu s'éleva pour disparaître en poussières. Le jeu des enfants intéressait grandement la demoiselle, après tout, l'ex-Passeuse avait toujours une âme enfantine en elle. Kuro resta indifférent à la remarque de Vallen, laissant cet appât aux amadoués. Le duo se mit alors à déambuler près du lac, admirant la beauté et le doux bleu du lieu. La zone rappela instinctivement aux deux amis la quête pour la Couronne Blanche, effectuée avec Cocoon, peu de temps auparavant. Shiro chercha la souveraine des Magiciens, mais celle-ci se trouvait en compagnie d'Enzel, le nouveau Fé Gardien. Elle changea donc de chemin pour passer près des stands. Puis, Shiro se mit à longer la berge de lac, remarquant non loin une Fée en compagnie de Vanille. La Reine s'arrêta et sourit. Cela faisait aussi un moment que les deux Reines ne s'étaient pas revues.

Fatiguée d'être inactive, l'Esprit de la Mort décida de chercher un lampion, elle qui adorait les lâcher dans les airs ! Elle s'exclama auprès de Kuro : « Hey Kuro, allons chercher un lampion ! Je meurs d'envie d'en lancer un quand ce sera l'heure ! Quand j'étais encore du monde des vivants, je me souviens en avoir lancer dans les airs, on aurait dit que le ciel se parsemait d'étoiles enflammées ! » Le jeune homme sourit tout en écoutant et suivant la Reine des Ombres. Elle poursuivit : « Puis après, on ira jouer au jeu mis en place, moi j'ai bien envie de faire une partie de cache-cache ! Pas toi Kuro ? » « Si, bien sûr, mais n'oublie pas d'aller féliciter la nouvelle régente. » « Mais oui, j'ai une mémoire performante, ne l'oublie pas ! » Shiro fit un clin d’œil tandis qu'elle apostrophait un Magicien afin d'obtenir un lampion. Celui-ci l'alluma et le lui donna, pour le plus grand bonheur de la fillette. Alors qu'ils se remettaient en route vers la surface bleutée limpide, le Démon dit : « La magie bleue des Magiciens est quand même bien étrange... » « Oui, je me demande d'ailleurs si, en enfilant la Couronne Blanche, il m'est possible de la maîtriser.. » Tandis qu'ils songeaient à cette remarque, l'Ombre reconnut une aura, et surtout une voix masculine. Surprise, elle se retourna pour découvrir l'Orishala, les pieds au bord de l'eau. Il paraissait tracassé, ce qui éveilla la curiosité et aussi l'inquiétude de la petite fille. Lampion en main, elle aborda son ami : « Bien le bonjour Cocoon. Tout va bien ? Tu en fais une tête... » Souriante, elle attendit la réponse du titan au même moment où Kuro venait se poster derrière la Reine, les bras croisés.

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Résumé:

~ Kuro observa le Roi des Orishas, qui paraissait absorbé par les eaux lumineuses du lac. A voir sa mine, quelque chose le tracassait fortement. Le Démon appréciait beaucoup l'Orishala et l'observer dans un tel état de réflexion tortueuse ne le rassurait pas. Heureusement, la petite voix de Shiro le tira de cette torpeur et le ramener à la réalité. L'Ombre sourit, bien qu'un peu embêtée d'obliger le géant à se baisser pour être à sa hauteur. Il était vrai que depuis leur dernière rencontre, la Reine des Ombres n'avait pas grandi d'un poil. Le Démon acquiesça au geste et aux mots du souverain. « Ouais, ça va nettement mieux, merci. J'évite les coins bourrés de magie blanche au maximum. » En effet, l'incompatibilité de sa race et de cette magie bénéfique l'énervait quelque peu. Etait-ce cela pour tous les Démons ou était-ce cela uniquement pour lui ? Le jeune homme espérait que son changement de race lui offre la possibilité de ne plus subir ces maux désagréables. Néanmoins, quitter l'essence de sa race démoniaque - celle dans laquelle il était né - était quelque chose de compliqué, bien son envie de ne plus y appartenir. Puis le Roi du peuple libre fixa le lac pour déclarer qu'il avait, en ce moment, les idées ailleurs, mettant cela sous le coup de la politique. Le cornu soupira en son for intérieur, lui qui n'aimait pas du tout la politique et qui, pourtant, était contraint d'en faire à cause de sa meilleure amie.

Alors que la conversation semblait s'engager entre les trois amis, une silhouette paru attirer le regard du vairon. L'Esprit de la Mort se tourna dans la direction des yeux de l'Orishala, mais ne vit rien. Après tout, comment pouvait-elle savoir ce qu'il regardait... Revenant sur son ami Orisha, ce dernier s'excusa auprès de l'Ombre et la dépassa pour rejoindre la forêt. Shiro déclara, alors qu'il s'en allait. « C'est pas grave, je comprends... » Plus que l'idée qu'il venait de leur fausser compagnie, c'était la chose qui avait interpellé l'Orishala qui fit froncer les sourcils de la régente. L'Orisha disparut et le Démon demanda à l'Ombre : « Il paraît bien étrange... Quelque chose le travail apparemment. » « Oui, je me demande quoi. J'espère que ce n'est rien de grave... Enfin, laissons-le, il a sûrement besoin de régler ce problème. » « Oui, en attendant, allons nous promener, on rencontrera peut-être d'autres personnes. » Son lampion en main, l'Esprit de la Mort reprit sa marche. L'Ultimage était toujours avec le nouvel Illuminae, tandis que Vanille engageait une discussion. Shiro observa les autres convives, qui paraissaient tous occupés, elle qui déambulait avec son lampion et Kuro, admirant la lumière du lieu.

La Reine des Ombres aurait bien voulu adresser quelques mots à la souveraine des Magiciens, car c'était l'une des raison principales de sa venue. Néanmoins, comme toutes les personnes présentes avaient une occupation, la jeune fille décida de laisser parler son esprit enfantin. Elle se retourna brusquement et déclara au Démon : « Bien ! Et si on partait jouer au jeu des enfants de la magie, moi je meurs d'envie de faire une partie de cache_cache ! Pas toi ? » « Ah euh, si. Ben je te suis du coup. » « Youpi ! » Pleine d'énergie, la demoiselle usa de sa télékinésie pour faire léviter son lampion et ainsi, s'élancer dans les bois en quête des enfants Magiciens. Kuro se lança à sa poursuite. Il avait l'habitude de ces jeux enfantins avec Shiro, elle qui se permettaient une partie de trappe-trappe ou de cache-cache avec les autres enfants du Royaume des Abîmes. Une souveraine pas comme les autres... Ainsi, une fois dans les bois magiques, l'Ombre se mit à chercher les œufs de dragons. Le Démon à ses côtés, ils se baladèrent dans les fourrées, cherchant avec minutie les œufs.

Sous les feuilles, derrières les buissons, cachés par un rocher, le jeune homme se laissa prendre dans le jeu et en oublia même les pensées sombres qui le traversaient de temps à autres. Ils devaient forcément être tapis quelque par et, à force d'acharnement dans les recherches, les deux amis finirent par trouver un groupe d’œufs, logé entre des racines. Shiro et Kuro échangèrent un regard complice, avant que la dirigeante ne saisisse l'un des œufs pour le donner à Kuro. « Trempe-le. » Le Démon sourit et prit l'objet, avant de s'approcher du lac. Lentement, il plongea l’œuf dans les eaux cristallines... Ressortant l'ovale, se fut un petit dragon qui apparu , puis s'envola. Kuro regarda sa meilleure amie, un léger sourire aux lèvres. Il haussa les épaules : « La prochaine fois. » Shiro fit un large sourire avant d'éclater de rire devant l'expression de son camarade démoniaque. Ce jeu lui plaisait décidément beaucoup !

Résumé:

Résumé:

Deux lettres scellé du sceau des magiciens avaient atteint le manoir du couple, Ethan les ramassa sur la table et ouvrit celle qui lui était adressé. Les deux enveloppes étant identique, l'information risquait fort d'être la même. Il lisait lentement tandis qu'il retournait à la chambre, papier dans une main et plateau déjeuner de l'autre, poussant avec le bout du pied la porte de la chambre et la refermant de la même manière. Jetant un oeil si le verrou avait bien prit sa place par un peu de télékinésie. Déposant le plateau à côté d'Emivia qui l'attendait en sa plus simple tenue, lui volant un baiser au passage.

- Nous avons reçu du courrier tout les deux, une invitation à se rendre au lac de la transparence pour une célébration donné par les magiciens...
- Des magiciens... tu veux rire de moi ? Pourquoi ils m'inviterai.
- N'oublie pas que nous avons gagné leur reconnaissance à un moment ou un autre.
- Mouais...
- Allez, on va s'amuser, prendre des vacances et prendre du bon temps tout les deux. Le lac de la transparence est magnifique.

Ethan ne lui laissa pas le temps de répondre et l'embrassait avec une pointe de folie avant de glisser les lèvres jusqu'à son oreille et murmurer. Emivia se mordilla la lèvre inférieure à ses mots et accepta de se rendre aux festivités. Quittant la maison après un instant d'égarement, prenant tout deux place sur Hiei afin d'être enlacé tout le long du vol et profiter tendrement de cette proximité.

Le dragon se posa aux environs de la destination, laissant ses passagers mettre pieds au sol avant de venir se blottir dans le cou de la brunette. Le couple pu alors admirer tout ce qui avait été mis en oeuvre pour rendre ce lieu étincelant et répandre cette atmosphère magique. Le lac était rayonnant d'une couleur bleu magnifique. Ils avancèrent le long du rivage, passant devant les kiosques qui offraient nourritures et rafraichissements aux visiteurs. Ethan prit un instant pour y prendre deux verres, boissons au goût fruité et très désaltérant. Partout autour d'eux, tout le monde arborait le rouge et le doré, la robe dos-nu et asymétrique de sa chérie était toutefois d'un bleu minuit et la chemise de l'orisha d'un bleu plus pâle et son pantalon noir ne convenaient pas non plus. «Et m*rde, j'avais loupé ce détail dans la lettre...» Repérant un marchand de vêtements plus loin, il fit signe à sa compagne de s'y rendre en posant une main sur ses reins et pointant de son autre main.

- Allons nous trouver une tenue mon coeur, c'est moi qui offre.

Quelques idées folles lui traversaient l'esprit tandis qu'ils atteignait l'étalage pour les dames. Laissant Emivia effectuer ses recherches tout en tendant les bras pour qu'elle y accroche quelques choix en vu d'un essayage dans la petite tente prévue à cet effet juste derrière. Au final trois tenue avait attiré l'attention de la brunette, le marchand pris note et pointa la tente.

- N'hésitez pas à demander si la grandeur ne va pas mademoiselle.

Ils y entrèrent, accrochant les vêtements sur une grande barre installé d'un côté, l'orisha s'assurant de bien fermer l'ouverture derrière eux. «Voilà le genre de festivité qui débute bien...» Devant lui la robe bleu venait de suivre les courbes de son corps jusqu'au sol.

- Laquelle veux-tu en premier ?

Résumé: