Je sursautais lorsque j’entendais la voix douce de la jeune femme que j’avais demandé en mariage. Après l’excellente nouvelle de la compagne de Maak un sourire tendre s’était tracé sur mon visage. Je savais que la vie n’avait pas été simple avec le réprouvé, je savais qu’il avait beaucoup souffert… Mais Maak méritait ce bonheur !

« C'est long , c'est douloureux , ça fortifie la solitude , ça amplifie par 4 tes peurs enfouies et t'en trouve même d'autres , ça fait de ton tendre promis un paranoïaque chamallow fini mais sinon c'est le bonheur ! Sans avoir omis quelques douleurs passagères très violentes mais à côté de ça , tu finiras par te poser après un combat de 9 mois , pour une pause bien méritée , sur les nuages du paradis de la vie de famille . »

Je levais les yeux au ciel. C’est pas moi qui portait notre enfant et c’était pas moi non plus qui me découvrais des passions loufoques comme… L’escalade ou la nage en compagnie de requins, voir même la typique baston. Sora ne faisait déjà pas bien gaffe, mais enceinte c’était encore pire ! Je lui tirais la langue. Avant de lui répondre.

« Chamallow d’accord… Mais pas parano ! Il faut prendre soin de la personne qu’on aime demoiselle. Tu as tendance à oublier de prendre soin de toi. »

Son ventre s’était gonflé ces derniers mois. Et des fois, lorsque je posais la main sur son ventre je sentais les petits coups donnés par notre bébé. Etre père était un rêve qui se réalisait… Et je voulais par-dessus tout partager ce bonheur avec Sora, la femme que j’aimais le plus au monde. On ignorait encore tout de ce petit bout, fruit de nous deux. Etait-ce un garçon ? Une fille ? Tant de questions se bousculaient. Et tant de doute. L’accouchement était douloureux… Et certaines mères mourraient durant le travail. Je crois que c’était ça qui venait assombrir mon merveilleux tableau, mais je gardais cette peur pour moi et moi seul. Je ne voulais pas faire peur à Sora. Je voulais fonder une famille avec elle… Car cet enfant serait dans ma tête suivit de quelques autres petits êtres. Elle était la première fille que je m’autorisais à aimer depuis 500 longues années.

« Sora . Mère et promise au cher ami blond de votre compagnon , enchantée de même ! »

Les deux femmes se serraient la main. Je haussais les épaules, souriant doucement. En fait ma journée n’avait été que joie. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises bien au contraire.

« Je te remercie pour avoir autant rassurée Reiya sur ce qui l’attend, je ne sais pas ce qu’elle aurait fait sinon ! Je serais ravi d’être le témoin de ton mariage, ce sera un véritable honneur ! J’attends cette heure avec impatience ! »

Sa voix était des plus sèches, mon expression se fit paniqué alors que je maintenais son regard. Hochant la tête rapidement. Encore un peu surpris de la réaction de Maak. Reiya enceinte signifiait-il chemin glissant ?

« Maintenant, si vous voulez bien nous excuser, j’ai bien l’intention de profiter de ma femme avec qu’elle ne succombe à d’atroce douleur durant neuf mois ! »

Je lançais un sourire contrits avant de répliquer d’une voix douce et apaisante.

« Bien, au revoir vous deux, j’espère qu’on se reverra vite. Et Reiya… Tout ira bien. N’est-ce pas Sora ? »

Ils partirent. Et moi je pris la main de ma chère ombrette. A son doigt brillait son alliance. J’embrassais la paume de sa main avant de braquer mon regard sur elle.

« Je déduis que ce sujet était… Délicat. Viens avec moi ! Aller viens, je veux que tu m’assiste pour la dernière animation. »

Je ne lui laissais pas le temps de répondre, l’entrainant à ma suite. Je m’arrêtais au milieu de la foire qui commençait petit à petit à se vider. M’approchant d’Asiphel, lui tapant gentiment sur l’épaule avant de remarquer son interlocutrice et de lui offrir mon sourire le plus mutin.

« Te voilà en bien bonne compagnie Asiphel. Je suis Narcisse. Permettez-moi d’emprunter ce jeune Don Juan ! Nous avons une fête à clôturer. Je vous le rend après promis ! »

Une main dans celle de Sora, et l’autre tirant Asiphel je grimpais sur l’estrade, attirant bien des regards. Les gens n’avaient pas oublié l’ouverture. Je parlais d’une voix assurée et amusée.

« Nous sommes de retour pour vous annoncer que le festival d’hiver va se terminer. Voyez-vous… Les marchands préfèrent rentrer au plus tôt chez eux. Bon nombres d’entre eux craignent le vil croque mitaine ! A moins qu’ils aient seulement envie d’un bon feu pour se réchauffer. Je tenais à vous remercier d’avoir passé ce moment avec nous. Ce festival était le premier… Mais mon petit doigt me dit qu’il est loin d’être le dernier. Alors laissez nous vous transporter dans un monde magique avant que vous ne partiez, des rêves pleins la tête. »

Je fis un clin d’œil a Asiphel qui commença a exciter la foule. Il créait avec sa maîtrise parfaite des flammes de magnifiques animaux de feu, on aurait pu les croire vivants, les oiseaux volaient avec grâce, laissant derrière eux de fines trainées de feu qui finissait par s’évanouir. Ce fut bientôt le tour des fauves. Un loup, un lion et un jaguar, faisant la course derrière un lapin. Moi je sortis une feuille de ma poche, la tendant à la jeune femme.

« Chante avec moi Sora »



Les musiciens qui déambulaient depuis le début du festival entre les stands en jouant de leur instruments nous rejoignirent alors, accompagnant nos deux voix alors que Asiphel faisait apparaître des serpentins de feu. Soudain je fermais les yeux, usant de mon don pour créer des illusions, c’est alors qu’un cerisier sortit de terre sans un bruit. Il était blanc, et les pétales qui tombaient ressemblaient à de la neige. Nous fêtions l’hiver, mais bientôt le printemps succéderais au rigoureux hiver. La nature renaîtrait, comme toujours. Et le silence et le froid disparaitrait. Il n’empêchait que je trouvais l’hiver magique. Lorsque la chanson fut finie l’arbre retourna en terre, les pétales se volatilisèrent. Je pris la main de l’élémental, celle de l’ombre, et les musiciens firent de même, tous firent une petite courbette, un large sourire aux lèvres.
L’hiver était froid… Mais nous nous réchauffions comme nous pouvions les uns aux autres.

Spoiler:

L'expression de joie qui envahit le visage d'Edwina apprit à Iro que ses franches félicitations avaient été accueillies en connaissance de tout ce qu'elles impliquaient. La jeune femme avait le don de le comprendre et ce simple fait faisait d'Iro le plus heureux des hommes. Passant délicatement le pouce de sa main libre sur la joue de celle qu'il aimait en une douce caresse, le jeune homme garda son sourire, sourire qui s'accrut lorsque la magicienne lui annonça qu'il pouvait venir chez elle à n'importe quel moment, lorsqu'il serait libre ou qu'il passerait à côté de la forêt des murmures.
« Alors attends-toi à me voir sous peu, demoiselle ! » annonça-t-il avec une pointe d'humour et une joie non dissimulée.
Il avait hâte de voir où vivait Edwina, de découvrir son univers. Aussi, il comptait bien, comme il l'avait dit, profiter de la proposition sous peu. Là, il était comme un gamin qui ressent une impatience grandissante à l'idée de découvrir ses cadeaux de noël. Enfin, il lui faudrait tout de même prendre son mal en patience quelque temps.

En parlant de cadeau, Iro fut heureux de constater que le sien avait l'air de plaire à Edwina. Joues rosies, yeux embués, l'émotion qui la saisissait faisait sincèrement plaisir au chaman. Néanmoins, l'ambiance du moment fut brisée par un petit corps qui vint s'écraser dans les jambes d'Edwina avant de choir sur le sol, de gouttelettes de chocolat chaud giclant en tout sens.
« Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, » Iro rassura le petit garçon qui accompagnait la fille à présent par terre. Le jeune homme s'apprêtait d'ailleurs à offrir un nouveau chocolat à la petite lorsque Edwina vint l'embrasser. Avec une pointe de tristesse, le chaman comprit que leur rendez-vous d'aujourd'hui était terminé. La magicienne allait raccompagner les enfants jusqu'à leurs parents.
« Je suis contant qu'il te plaise, » répondit-il aux remerciements d'Edwina tout en refermant ses bras en une tendre étreinte.
Puis il la laissa s'éloigner en compagnie des deux enfants, restreignant la tristesse qui pointait le bout de son nez en se rappelant qu'il la reverrait bientôt chez elle. Si seulement il avait su. S'il avait su que bientôt il perdrait la vue dans un affrontement avec son passé, aurait-il agi autrement ? Sûrement. Mais il ne pouvait aller contre les événements inéluctables qui se préparaient. Et il ne pouvait les prévoir. Aussi, soupirant, il se mêla à la foule à la recherche de son fils, scrutant toutes les âmes qui passaient à sa portée pour repérer celle de Seitsuu.

« Sei ! » appela-t-il lorsque enfin il arriva à portée de voix. Quelques instants plus tard, le petit albinos se tenait à ses côtés.
« Alors, tu as passé un bon moment ? » questionna-t-il avec humour.
« Plutôt, oui, répondit simplement Iro, sans se démonter tout en laissant tout de même poindre un sourire amusé. Et toi ? »
« Le spectacle était bien, je me suis bien amusé. »
« On rentre tout de suite ou tu veux rester encore un peu ? »
« On peut rentrer. Je pense que j'ai fait le tour. »

Un sourire aux lèvres, le père et le fils prirent donc la direction de la sortie, esquivant plus ou moins habilement les enfants qui, à l'instar de Violette et Faust, couraient en tout sens sans trop faire attention à ceux qui les entouraient. L'ambiance était encore à la fête, de nombreux badauds se pressaient autour des étals, néanmoins d'autres se pressaient à la sortie, désireux de rentrer chez eux, les yeux encore pleins d'étoiles du spectacles et des tout ce qui s'étalait sur les étals des marchands. Il n'y avait pas à dire, ce festival était un événement réussi qui avait pu satisfaire petits et grands. D'ailleurs, Iro en gardait un goût de trop peu même si sans Edwina il n'avait plus trop envie de s'y balader.
C'est ainsi que les pensées entièrement tournées vers la prochaine fois qu'il verrait celle qu'il aimait, le chaman passa les portes de l'arène de cristal accompagné de son fils pour laisser derrière lui le festival d'hiver.