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 Après le chaos le renouveau (Iro pv Edwina)

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Lun 17 Sep 2012, 16:45

Fermant les yeux quelques secondes, je me remémorais les derniers instants passés avec Edwina, les derniers instants qui avaient précédés la période la plus sombre de l'histoire des terres du Yin et du Yang. Je me remémorais notre dernier baiser échangé, le goût de ses lèvres,la douceur de sa présence. Depuis, peu de temps était passé, mais les événements semblaient l'avoir tellement allongé... L'impression qu'une éternité s'était écoulée me taraudait, instillant le poison du doute au cœur de mon être. Depuis notre dernière rencontre, court instant volé, hors du temps, je n'avais plus eu de nouvelles d'elle. L'idée même qu'elle ait pu perdre la vie m'emplissait d'effroi mais je me persuadais que si c'était le cas, je l'aurais senti d'une façon ou d'une autre et qu'elle ne pouvait qu'être en bonne santé...

Malgré tout... Ce jour là elle m'avait annoncé qu'elle partait pour l'atelier Shidori... Pourquoi de tout les couturiers il avait fallu qu'elle soit l'élève de celui-ci ? Penser qu'elle avait été aussi proche de cet être... Pourquoi ne l'avais-je pas retenue ? Je l'avais même encouragée à suivre cette voie... Allait-elle bien ? Au moins, je serai bientôt fixé. La dernière fois que je l'avais vue, j'avais ri doucement à la rougeur qui envahissait son visage, trouvant cette gêne mignonne... Aujourd'hui je n'aspirais plus qu'à savoir si elle était en bonne santé... L'auberge avait-elle dit, chambre 217...

« Nous y sommes presque... Tu veux que l'on te laisse maintenant ? »

La voix de Seki qui se tenait à mes côtés me tira de mes pensées. Nous avions convenus qu'elle et Seitsuu m'accompagneraient jusqu'à la rue commerçante puis qu'ils partiraient de leur côté, me laissant retrouver Edwina.

« Oui... Merci de m'avoir accompagné... répondis-je simplement avant de me tourner vers mon fils. Tiens, prend Kuro avec toi, tu pourra rentrer plus facilement de la sorte. »
« D'accord, à tout à l'heure, conclut-il en attrapant le chat. Au fait, il faudra que tu me la présente cette Edwina, elle est un peu comme ma belle-mère, non ? »

La réplique, lancée d'un ton taquin apporta à mes joues une rougeur qui ne s'y était pas présentée depuis longtemps. Il était vrai que depuis la dernière fois j'avais hérité d'un fils... Je me demandais d'ailleurs comment ma demoiselle allait accueillir la nouvelle même si je ne pensais pas qu'elle le prenne mal... Si elle était encore.... Non ! Il ne fallait même pas envisager cette possibilité. Edwina allait bien, je m'apprêtais à la retrouver et mes pas prirent donc tout naturellement la direction de l'auberge.
Depuis que les sans-âmes avaient disparu de nos terres, il était agréable de constater que la reconstruction des bâtiments s'était faite rapide. Il restait encore en de rares endroits des destructions qui témoignaient de l'horreur de ce passé, mais dans l'ensemble tout était de nouveau en état, ce qui était aussi le cas de l'auberge dans laquelle Edwina m'avait dit vivre.

Le paysage autour de moi semblant s'effacer, je montais les marches des escaliers dans un état second, entre rêve et cauchemar. Les derniers mots que je lui avait adressés flottaient dans mon esprit. Aurais-je à nouveau l'occasion de lui dire que je l'aimais comme je l'avais fait lors de notre séparation dans la forêt aux milles clochettes ? Pourrais-je à nouveau contempler son visage ? Des pensées sombres et des images de morts se mirent à flotter dans mon esprit, images que je chassais en secouant la tête. J'allais la retrouver... Plus que quelques mètres...
Ces quelques mètres furent les plus éprouvant de ma vie. Mon cœur battait à grand coup dans ma poitrine, résonnant dans mon crâne, la peur de ne plus jamais pouvoir la revoir s'imposant avec force dans mon esprit. Aussi, lorsque je fus devant sa porte, j'eus l'impression d'être à deux doigts d'exploser... Mais finalement...

* Toc, toc, toc... *
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Dim 23 Sep 2012, 10:57

J'étais en pleine séance de couture sur Emilie, la femme zombie qui n'avait pu être soignée et que j'avais recueillis. Elle faisait d'incroyables progrès et, parfois, j'avais l'impression qu'elle était réellement douée d'une grande intelligence. J'espérai que plus le temps passerait, plus elle redeviendrait normale, qu'elle puisse enfin sortir de ma chambre dans laquelle elle était enfermée depuis quelques jours. La nuit, je ne dormais pas avec elle, pas par peur qu'elle ne me dévore, mais plus après une recommandation de Maître To qui, lui, n'aimait pas spécialement vivre avec une morte vivante, bien que celle-ci n'est pas d'odeur de pourriture et se comporte bien. C'était d'ailleurs pour cette raison que j'étais en train de lui confectionner des vêtements digne de ce nom car ceux qu'elle avait sur elle quand elle était venue à moi étaient déchirés et les miens étaient légèrement trop petit pour moi. Wouaf dormait tranquillement aux pieds du lit alors que Maître To me fixait, assis sur le lit, ses yeux de chat me mettant légèrement mal à l'aise.

« Elle déchirera tes vêtements en cinq minute. »

« S'il vous plait, laissez moi lui faire de jolies choses, c'est important qu'elle se sente bien! Hein Emilie? »

Je lui souriais afin de la rassurer face à l'hostilité du chat. J'étais sans doute la seule personne au monde à vouvoyer mon chat mais ce n'était pas un chat ordinaire non, mais un sorcier transformé en chat, un sorcier très strict avec moi d'ailleurs qui ne cessait de me rabaisser lorsque je faisais une erreur. Car il m'apprenait la magie, l'histoire de ma famille et, pour dire la vérité, j'étais bien plus douée en histoire qu'en magie, mes pouvoirs étant un grand mystère pour moi. Peut-être ne s'exerçaient-ils que lorsque j'étais en danger? Je n'en savais rien et cela avait le mérite d'énerver mon maître. Je ris repensant à sa tête lorsque je lui avais dit que j'avais été changée en zombie, moi, la seule et unique héritière d'un clan sur les épaules de laquelle reposaient tous ses espoirs. J'avais du mal à me rendre compte de la situation et même si j'étais déjà maître mage, j'avais l'impression que je ne méritais pas vraiment cette position.

Wouaf redressa la tête, remuant légèrement les oreilles et juste après, l'on frappa à la porte. Je regardais cette dernière comme si je m'attendais à y voir surgir un monstre. Je réfléchissais à toute vitesse à qui cela pouvait bien être car je ne recevais jamais de visites. Maître To confirma mes doutes :

« Ils sont sans doute venus pour en finir avec Emilie. Après ce qu'il s'est passé, les zombies ne devraient plus exister. Zélia est la reine des sorciers et tu n'aurais jamais dû accepter de prendre cette morte vivante avec toi en sachant que tu es magicienne. Tu vas te retrouver en prison Edwina et on ne pourra pas dire que je ne t'avais pas prévenu... »

Et s'il disait vrai? Mon regard chercha un échappatoire et je finis par avoir une idée en regardant la grande armoire de ma chambre. Je me dirigeais en vitesse vers cette dernière criant un grand « J'arrive!!! » puis commençait à tout vider sur le sol. Le plan était simple : je vidais mes affaires, je mettais Emilie dedans et je glissais les affaires sous l'armoire. Simple et efficace, enfin, si je me dépêchais. Le seul problème c'est que je n'avais absolument pas prévu que les choses ne se passeraient pas comme je le voudrais. Car, en effet, ma zombie était intelligente. Je criais de nouveau pour être plus crédible, m'en voulant de prononcer un mensonge : « Il faut juste que je m'habille! Attendez un peu!! ». Wouaf aboya avant de se lever, la queue remuant de gauche à droite. Quant à Maître To, il fixait la porte sans aucune expression, attendant de découvrir qui se trouvait derrière celle-ci. Je me dépêchais autant que je pouvais mais Emilie alla ouvrir la porte. Et voilà qu'Iro se retrouvait nez à nez avec une morte vivante plutôt grande, une robe à moitié cousue par dessus des vêtements trop petits pour elle, des aiguilles plantées ici et là afin de tenir les plis. Quant à moi, je n'avais bien sûr rien remarqué et continuait de vider mon armoire rapidement avant de me tourner vers...ah mais...

« Euh... »

Bien entendu, je ne pouvais voir qui était derrière la porte mais je me précipitais vers elle en criant :

« Non s'il vous plait, ne la prenait pas, elle est sociale et intelligente, elle ne veut pas me manger, elle est gen... »

Et ce fut à mon tour de me retrouver nez à nez avec Iro, j'en eu le souffle coupé, ne sachant absolument pas comment réagir. Bien entendu, j'étais contente de le voir mais j'étais prise de court, surtout que ma chambre était à présent dans le bazar le plus complet et qu'il y avait quand même une morte vivante derrière moi. Un mètre ruban sur les épaules, un ciseau coincé dans la poche de ma robe bleue, je devais avoir l'air maline...
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Mar 25 Sep 2012, 15:52

Bien sûr, mon pouvoir m'indiquait qu'à l'intérieur de cette pièce se trouvaient deux âmes humaines et une animale. Mais encore une fois ma puissance magique ne me permettait pas de savoir à qui elle appartenaient. Derrière cette porte pouvait se trouver n'importe qui... Un couple accompagné d'un animal de compagnie par exemple. A aucun moment la pensée qu'Edwina puisse être avec quelqu'un d'autre ne m'avait traversé l'esprit, et si tel avait été le cas, jamais je n'aurais envisagé la possibilité d'une romance entre eux. Les sentiments qui je lui portais incluaient une confiance absolue. Certains la qualifieraient de stupide, moi je savais ne pas me tromper en la lui accordant.

Finalement un « j'arrive » poussé par une voix familière réchauffa mon cœur avant de lui faire manquer un battement. Car dans le ton employé, je sentais une certaine dose d'affolement, de peur. Était-il possible qu'Edwina soit séquestrée en ces lieux ? Mais dans ce cas pourquoi ? Cela avait sûrement un lien avec ce clan Taimon dont elle m'avait parlé.
J'en était là de mes pensées lorsque la voix de celle que j'aimais retentit à nouveau et à travers elle je sentis le même affolement que précédemment, ce qui était trop pour moi... Posant la main sur la poignée de mon kodachi, je m'apprêtais à défoncer la porte s'il le fallait lorsqu'elle s'ouvrit d'elle même et que mon cœur me sembla réellement cesser de battre.Devant moi se tenait un, ou plutôt une sans-âme.

Moi qui pensait qu'ils avaient tous été guéris, je me retrouvais en face de l'un d'entre eux dans le lieu ou je voulais le moins en voir. C'était donc la raison de l'affolement d'Edwina ? Est-ce que quelqu'un la menaçait à l'aide d'un sans-âmes ou pire, était-elle déjà mordue ? Le temps n'était pas aux questions... Malheureusement pour moi je n'avais plus d'antidote dans mes poches ayant tout utilisé afin de purger le quartier résidentiel du mal qui l'habitait. Mais si je mettais le sans-âme et celui qui menaçais celle que j'aimais hors course, alors je pourrais aller en chercher. Mais pour le moment, il fallait que je m'occupe de l'obstacle qui me faisait face. Fort heureusement pour moi, je pouvais le blesser gravement autant qu'il le fallait car quoi que je lui fasse, il ne mourrait pas tant que sa tête ne serait pas tranchée et l'antidote se chargerait de soigner ses blessures dès que je le lui administrerait.

Un chuintement feutré se fit entendre tandis que je dégainais mon kodachi avec la vitesse que confère l’entraînement. L'acier brilla sous la lumière tandis que sa courbe acérée visait les jambes du sans-âmes.

« Non s'il vous plait, ne la prenait pas, elle est sociale et intelligente, elle ne veut pas me manger, elle est gen... »

Instantanément ma lame s'arrêta tandis que les paroles prononcées par Edwina cheminaient pour se faire une place dans mon cerveau. D'étonnement, mes yeux clignèrent quelque fois avant de se poser sur une Edwina indemne mais à l'air particulièrement surprise. Gardant la pose les quelques secondes que dura ma réflexion, je finis par me redresser, mon kodachi retournait à son fourreau. J'avais beau tourner cela dans tout les sens, je ne comprenais pas ce qui se jouait ici mais, rassuré quand à l'état de celle que j'aimais, je ne pouvais que croire ce qu'elle me disait.

« Désolé... » m'excusais-je donc sincèrement à l'attention de la demoiselle sans-âme.

Je ne savais pas si elle me comprenait, mais Edwina venait de dire qu'elle était intelligente donc je pouvais le penser... Et si elle l'était vraiment, je me sentais réellement confus à l'idée de l'avoir agressée de la sorte. Mais malgré tout, j'avais d'autres priorités. Aussi, après un dernier sourire contrit à l'attention de la sans-âme, je regardais Edwina plus attentivement et de mon observation découla un haussement de sourcil interrogateur. Car si je comprenais bien ce que je voyais, alors ma demoiselle était en train de coudre des vêtement pour la sans-âme.

N'y tenant plus, je finis par faire le pas qui me séparait d'Edwina. L'intensité de la peur qui m'avait saisi jusqu'à nos retrouvailles faisant, je la pris dans mes bras, la serrant contre moi sans préambule d'une étreinte à la fois forte et tendre. Retrouver sa chaleur, sentir son corps contre le mien, c'était là tout ce qu'il me fallait pour me sentir au mieux. Enfouissant mon visage dans son cou, je passais néanmoins par son oreille pour lui murmurer :

« Tu m'explique ? »

Quand à la deuxième présence humaine que j'avais sentis dans la pièce, je l'avais totalement oublié je dois dire...
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Mar 09 Oct 2012, 09:05

J'étais tellement étonnée que je n'entendis même pas Emilie prononcer un « pas...grave... » difficile. Elle avait du mal à parler pour le moment mais je lui apprenais du mieux que je pouvais. Sentant par la suite l'étreinte d'Iro, j'eus immédiatement comme envie de pleurer. Je ne devais pas car si je continuais ainsi, chacune de nos rencontres serait baignée de larmes. Je souris donc, préférant afficher d'une autre manière mon émotion, respirant son parfum, appréciant son contact. Et je ris lorsqu'il me demanda des explications. A chaque fois que nous nous voyons, il fallait expliquer. C'était comme si le temps s'arrêtait lorsque nous étions ensembles et une fois que nous nous étions quittés, comme s'il défilait à mille à l'heure. Je passais l'une de mes mains dans ses cheveux avant de lui déposer un baiser dans le cou et de m'écarter afin de lui expliquer la situation. En réalité, j'hésitais à lui avouer ma transformation en zombie parce que ce n'était pas une expérience dont j'étais fière. Mais je n'avais pas envi de lui cacher des choses, même les pires. Comme d'habitude, j'avais un peu peur de sa réaction, de ce que cette transformation impliquée mais vu le nombre d'individus qui avaient muté, ce sujet ne pouvait rester tabou.

Me rendant compte que nous nous trouvions sur le palier, je pris la main du chaman pour l'emmener à l'intérieur et je fermais la porte, me retournant sur un bazar digne de ce nom. Wouaf arriva vers Iro et commença à remuer la queue en tournant autour de lui comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Quant à Maître To, se relevant, il s'étira, regardant le jeune homme avec des yeux perçants, des yeux qui montraient qu'à l'évidence, ses sentiments à son égard étaient tout le contraire du chien. Le chat s'assit puis continua de fixer l'homme que j'aimais, me rendant mal à l'aise.

« Donc...voilà. Euh...je te présente Wouaf, mon chien mais je pense que tu as déjà dû l'apercevoir une fois, quoi que je n'en suis plus très sûre en réalité. »

J'étais confuse. Puis, je me tournais vers Emilie, autant faire du plus joyeux ou plus hostile.

« Emilie est une zombie qui n'a pu retrouver son âme mais elle a acquis des dons magiques et m'a été confiée. Je pense que j'arriverai à lui rendre son humanité avec le temps, peut-être, j'espère. Et lui...c'est maître To, mon chat, un ancien sorcier qui voit en toi une sorte de euh...obstacle au bon déroulement de la reproduction de ma famille... »

Cette phrase ne voulait rien dire, enfin si, mais je n'étais pas très à l'aise pour parler d'enfants, d'actes sexuels et compagnie. Je préférais donc changer de sujet mais fut prise de cours par le chat qui déclara avec un air mécontent :

« Exactement, Edwina a le devoir d'enfanter avec un ro... »

« ET ça c'est ma chambre, un peu mal rangée mais je t'avais pris pour une personne souhaitant m'enlever Emilie. C'est vrai que les zombies ne sont pas très aimés en ce moment. Mais comme j'ai moi-même été transformée, je comprend ce qu'elle peut ressentir... »

Je l'avais dit. Maître To me regardait avec des yeux assassins et je savais que dès qu'il en aurait l'occasion, il me ferait un sermon digne de ce nom, un sermon que je redoutais déjà. C'était étrange mais j'étais réellement soumise à mon chat, il m'effrayait. Regardant Iro, je lui souris, ça faisait longtemps. Retrouvant mon calme, je regardai ses yeux avant de lui dire doucement :

« Je suis contente de te voir, tu m'as manqué. J'ai eu peur pour toi. »

C'était vrai, je l'avais déjà perdu une fois et je ne voulais pas que cela recommence. Et puis, c'était lui qui m'avait permis de lutter, de me raccrocher à la vie, de me battre, de résister à la contamination du mieux que je pouvais. M'approchant de lui, je me collais dans ses bras, l'embrassant doucement. Ses lèvres aussi m'avaient manqué.

« Allez faire vos cochonneries ailleurs, je ne veux pas être témoin d'une telle scène. »

Je me retournais vers le chat :

« Si notre présence vous dérange, vous pouvez toujours partir en promenade. »

« Non. »

Au moins, j'aurai essayé. N'importe qui aurait pris le chat et l'aurait mis à la porte, mais j'en étais totalement incapable. Je souris, légèrement confuse avant de questionner Iro :

« Et toi? Tu as fait quoi pendant que nous étions séparés? »

Je regardais la pièce puis eus une idée, demandant tout de suite après :

« Si tu veux, je peux te coudre un vêtement...enfin, j'ai des restes de tissus et puis, ça ne me prendra pas longtemps...enfin... »
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Mer 10 Oct 2012, 13:25

Un frisson de plaisir parcouru mon corps alors que la main d'Edwina caressait mes cheveux et que ses lèvres se posaient sur mon cou. Comme à chaque fois la force des émotion qu'elle pouvait me faire ressentir balayait tout les tracas qui pouvaient peser sur mon cœur, me libérant totalement afin de n'avoir plus qu'une seule pensée en tête, qui concernait celle que j'aimais. Et comme à chaque fois, le temps passé dans ses bras me sembla trop court alors qu'elle reculait et m'attrapait la main pour m'inviter à entrer. Sous mes yeux s'étendit alors un champ de bataille digne des plus grandes guerres de l'histoire de nos terres. Ci et la traînaient morceaux de tissus et outils de coutures en un amas tel que le simple fait de traverser la pièce sans rien écraser semblait impossible. Voir qu'Edwina pouvait être aussi désorganisée, elle qui autrefois préservait les apparences plus que tout autre chose m'arracha un sourire amusé ainsi qu'un certain bonheur de voir qu'elle s'était épanouie, libérée des chaînes de cette vision de vie utopique.

Mais je n'eus pas le temps de m'étendre dans ma nostalgie qu'une boule de poils familière vint tourner autour de mes jambes en remuant la queue. Enfin, je disais familière mais je ne l'avais vu qu'une seule fois lorsque j'avais rejoint Edwina à la Rivière Eternité. Souriant, je me baissais légèrement afin de caresser le chien de ma main libre tandis que la jeune femme entamait les présentations.

« Oui, je l'ai déjà rencontré, confirmais-je. A l'époque où tu ne savais pas ce qu'il était. »

C'était d'ailleurs moi qui lui avait appris que Wouaf était un chien à l'époque, me rappelais-je avec une nouvelle pointe de nostalgie tandis que sa joie d'alors revenait dans ma mémoire. Vint ensuite la présentation d'Emilie, sans-âme de son état, incapable de revenir à sa forme d'origine malgré l'antidote. Edwina m'expliqua donc qu'elle possédait des dons magique et qu'elle espérait lui rendre son humanité avant d'embrayer dur la dernière présentation du jour... et la plus désagréable à mes oreilles. La première partie m'expliqua pourquoi j'avais ressenti deux âmes humaines mais ensuite, j'appris que ce sorciers me voyait comme un obstacle a effacer pour qu'Edwina aille dans les bras d'un autre. Le bouillonnement de colère qui m'envahit alors sembla me brûler de l'intérieur tandis que rien ne venait troubler mon visage. Une rage non-naturelle m'avait envahie alors que j'imaginais ce chat emmener celle que j'aimais loi de moi, une rage alimentée par cette idée, mais aussi par des images qui semblaient danser à la lisière de mon esprit sans que je ne parvienne à les saisir. Encore une fois mon passé semblait me jouer des tours...
Mais aussi vite qu'elle était apparut, la colère disparu, se diluant dans les yeux de ma bien-aimée. Mon regard se perdit dans le sien tandis qu'elle me sourit. Mais alors les autres paroles qu'elle avait prononcé plus tôt montèrent à mon esprit. Ainsi mes craintes étaient fondées... Elle avait été transformée en sans-âme...

« Tu m'as manqué aussi... Je suis désolé de ne pas avoir été là pour te protéger... » lui répondis-je en tentant d'effacer de mon visage le tourment qui me prenait.

Et qui disparu instantanément au contact d'Edwina. Rien que le fait de l'avoir à mes côtés était le meilleur remède à tout les maux que je pouvais ressentir. J'avais l'impression de ne vivre que grâce à elle et, après tout, c'était le cas, car c'était elle qui m'avait donné la force de continuer à vivre après les derniers événements... Aussi je lui rendis doucement son baiser, y mettant toute la tendresse que je portais en moi. Mais encore une fois nous fûmes interrompus dans nos retrouvailles par ce sorciers à présent chat. Et encore une fois une colère qui ne m'était pas habituelle m'envahit avant de se retirer en restant, cette fois-ci, à la lisière de mon esprit, prête à reprendre le dessus.

« Eh bien... répondis-je mine de rien. J'ai survécu comme j'ai pu tout en venant en aide à ceux qui en avaient besoin. »

A ces mots, une ombre passa sur mon visage tandis que je me remémorais le crime dont j'étais coupable, crime dont il faudrait que je lui parle, mais pas maintenant, pas devant ce chat...

« Il m'a donc fallu continuer de ma familiariser avec mes nouveaux pouvoirs et ça, ce n'est pas vraiment évident. J'ai été habité tellement longtemps à être élémental que j'ai l'impression d'être amputé d'une part de moi-même... »

Ca, je m'étais refusé à y faire face jusqu'ici, mais devant elle je livrais tout. J'avais décidé de tirer un trait sur mon ancienne race, aussi je continuais jour après jour à me persuader que cette part de ma vie n'était somme toute pas grand chose, que tout était devant moi, mais au fond de moi ce que je fus me manquait...

« Ah! m'exclamais-je soudain. Il faudra que je te présente mon fils aussi ! Il s'appelle Seitsuu. Enfin, ce n'est pas mon vrai fils, je l'ai adopté, mais c'est tout comme. Il a hâte de te rencontrer... J'espère que vous vous entendrez bien... »

Plus j'avançais dans ma phrase et plus j'avais l'impression de m'enfoncer. Comment Edwina allait-elle réagir à cette nouvelle ? C'est pour cette raison que je me mis à lui raconter l'histoire de Seitsuu, le fait qu'il était captif d'un ordre de prétendus chevaliers qui exploitaient ses pouvoirs, comment je l'avais libéré de là, le circonstances de son adoption. Tout en somme car j'espérais qu'Edwina l'accepte.

« Enfin bon... Euh... hésitais-je. En tout cas, je veux bien que tu me couses un vêtement ! »

Cela pouvait sonner comme une échappée, mais ce n'était pas du tout le cas, je venais juste de me rendre compte que dans mon début d'affolement, j'avais oublié de répondre à la proposition d'Edwina. Quoi qu'il en soit, pour affirmer l'envie d'obtenir un vêtement fait par elle, je quittais le réconfort de ses bras, m'écartant de quelques pas avant de retirer la simple chemise en lin que je portais aujourd'hui ainsi que le kodachi que je portais à ma ceinture me retrouvant torse-nu afin que le jeune femme puisse prendre les mesures qu'il lui fallait.

Ce qui se passa ensuite, je ne m'en rappelle que comme si cela s'était déroulé au travers d'une épaisse couche d'eau, comme si je n'étais pas l'auteur des événements, ce qui était en quelque sorte le cas... Ma chemise et mon arme à la main, je me dirigeais simplement vers le lit, comme si tout ce que je voulais faire était les poser dessus, mais une fois que j'en fus à proximité, c'est au sorcier que je m'adressais en des mots guidés par cette rage brute qui s'était de nouveau emparée de moi, comme si un autre esprit que le mien guidait mes actes.

« Si jamais tu tentes par un quelconque moyen d'écarter Edwina de moi ou si tu la fais souffrir, sorcier, sache que le clan que tu tentes de sauver n'en réchappera pas... La terre et le ciel eux même n'offriront aucun endroit où vous puissiez vous cacher et aucune force au monde ne pourra m'arrêter, pas même la mort... Mais saches aussi que ceux que tu veux exterminer périrons bientôt de ma main. » articulais-je suffisamment peu fort pour que seul lui m'entende, d'un ton glacial bien plus effrayant que toute autre démonstration de force, l'esprit qui m'habitait sans que je ne le sache accompagnant mes gestes de son aura ténébreuse.

Puis, mine de rien je posais mes affaires sur le lit avant de retourner auprès de celle que j'aimais. Alors, mes actes apparurent clairement à mes yeux et l'horreur m'envahit. Que venais-je donc de faire ? Mais plus généralement... Que m'arrivait-il ? Ces derniers temps je semblais perdre le contrôle de plus en plus souvent, comme si quelque chose en moi gagnait de plus en plus de force avec le temps... Et puis pourquoi voudrais-je exterminer des gens ? Jamais je ne tuerai quelqu'un de mon plein gré, alors qu'est-ce qui m'avait poussé à dire cela ?

* Ce n'est que l'expression de ta jalousie et de ton désir de possession, les vrais sentiments qui t'habitent et auquels tu ne veux pas faire face... * ricana soudain une voix dans ma tête.
* C'est faux! *

Ça par contre, c'était nouveau... Étais-je en train de devenir fou ?

« Alors, que comptes-tu me faire? » questionnais-je sur un ton joyeux.

Car de mes tourments intérieurs, je n'avais rien montré à Edwina. Il faudrait que je lui en parle... Mais pas devant le chat, encore une fois...
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Lun 12 Nov 2012, 12:27

Je rougis jusqu'aux oreilles lorsque Iro me rappela qu'il avait déjà vu Wouaf. Avais-je une si mauvaise mémoire? Je finis par me dire que j'étais trop émotive pour réfléchir cinq minutes, pour me remémorer des choses qui semblaient si simples, si logiques. Ou alors, j'avais la manie de parler plus vite que ma réflexion? Pourtant, ce genre d'oubli n'était pas grave, il n'aurait même pas marqué l'esprit d'une autre personne mais le mien si parce que je voulais garder en mémoire chacun des moments que je passais avec cet homme. Ne jamais l'oublier. J'avais déjà réfléchi tant de fois sur l'amour et sur le temps, et je n'avais pas envi que dans le futur, après une éventuelle dispute, une éventuelle séparation, je ne retienne de lui que les mauvaises choses. Pour l'instant, il n'y en avait pas, je l'aimais comme il était, je n'avais pas le moindre doute là dessus, mais il y avait tellement de couples comme nous qui, un jour, sans savoir pourquoi, ne pouvaient plus se voir. Je ne voulais pas en arriver là, je voulais profiter de l'instant présent, faire en sorte que notre relation fonctionne pour toujours. Je lui souris :

« Tu sais, tu n'es pas obligé de me protéger. Je sais que tu le veux, et moi de même, je ne veux pas que quelque chose t'arrive, mais ne t'excuses pas. Cette histoire s'est bien terminée et puis, cette expérience m'aura permis de voir les sans âmes autrement. Je ne sais pas trop...peut-être que je n'aurai pas pu comprendre Emilie sans elle. Enfin, le principal c'est qu'on s'en soit sorti tous les deux. Je n'aurai pas pu continuer à vivre si j'avais appris la nouvelle de ta mort. S'il te plait, fais attention à toi. »

J'étais sincère et la suite du discours d'Iro démontra encore une fois que j'étais réellement incapable de cacher mes sentiments. Lorsqu'il m'avoua avoir un fils, mes yeux s'agrandirent comme si je venais de voir une chose extraordinaire. Et heureusement qu'il précisa que son fameux fils était adopté car sinon je pense que j'aurai réagi sans doute étrangement. Je ne savais pas, fils disait femme et comme je n'étais pas cette femme, ça m'attrista un instant, puis me mit en colère. A la fin, quand il précisa l'adoption, je me trouvais stupide d'avoir pensé à ça. Finalement, je me disais que j'avais sans doute de quoi être jalouse, Iro devait côtoyer tout un tas de femmes qui avaient déjà fait « ça » et avec moi, il devait être un peu frustré. Je rougis comme une pivoine, que j'étais stupide de penser une telle chose mais l'une de mes ancêtres m'avait parlé des hommes et de leurs désirs, et puisque le chaman anciennement élémental était un homme, je supposais que...enfin, voilà. Je finis par baisser les yeux, écoutant l'histoire de l'adoption de l'enfant et puis, lorsque Iro eut finis je lui confiai avec une mine réjouie :

« Je suis impatiente aussi de le rencontrer! Par contre, je ne suis pas sûre de savoir m'y prendre avec les enfants...enfin, je ne sais pas trop... mais je vais essayer! J'espère qu'il m'aimera!! »

J'étais sincère encore une fois, je l'étais toujours de toute façon. Je ne savais pas mentir en vérité. Mais j'imaginais toujours le pire, que ce passerait-il si Seitsuu ne m'aimait pas et me rejetait? Oh non, il ne fallait pas y penser, ce serait trop horrible!! D'ailleurs, ma pensée fut totalement interrompue par ce que faisait Iro. Ah oui, vêtements, mesures, nudité...enfin, heureusement que ce n'était pas son corps entier parce que j'aurai sans doute fait quelque chose s'apparentant à de l'hyperventilation. Déjà qu'à ce stade j'avais étonnement chaud alors... Pour éviter de devenir encore plus rouge que je n'étais, je partis en direction d'un mètre ruban, manquant de tomber en trébuchant sur mes affaires mal rangées. D'ailleurs, où était mon mètre ruban? Devant le bazar ambiant, je n'eus qu'une solution : me mettre à chercher. Et pendant ce temps, Maître To reçut le message d'Iro avec un étonnement qui le fit s'asseoir, ses yeux perçants fixant cet homme étrange comme s'il cherchait à lire en lui. Puis, le chat finit par dire tout haut.

« Finalement, cet homme est plutôt intéressant... »

Ca ne sonnait pas du tout comme un compliment mais à mes yeux, s'en était un. Je répondis, victorieuse d'avoir trouvé ce que je cherchais : « Vous voyez! » puis je me tournais vers Iro.

« Une veste de costume...parce que j'ai du tissu et puis...enfin...comme ça si tu vas dans une réception tu penseras à moi. »

Il fallait absolument que j'arrive à structurer mes phrases et que j'arrête d'employer des « enfin », « bref », « euh ». Je soupirai avant de reposer les yeux sur Iro et de m'approcher doucement, le mètre ruban à la main, les joues rosées.

« Bon...ça va être un peu ennuyant pour toi mais il faut que tu cesses de bouger, que tu restes immobiles. Emilie? Tu notes les mesures? »

La zombie prit un calepin et un crayon de papier. J'étais vraiment fière d'elle et de ses progrès. Je tirai donc un coup sec sur le mètre roulé en boule pour le dérouler, m'approchant encore un peu d'Iro. Je sentais son odeur à cette distance là et la proximité de nos deux corps me troublait. Bien entendu, on s'était déjà enlacé plusieurs fois mais ce n'était pas vraiment pareil. Je contemplais son corps en prenant les mesures, de son cou à son épaule, de ses bras, de son tour de torse, de son tour de taille. Je passais tout en revu, mes mains frôlant sa peau sans jamais réellement la toucher. Puis, quand j'eus finis, je relevai la tête vers lui, troublée, plus que jamais. Je restais sans rien dire un instant puis finis par bredouiller :

« Euh voi...voilà...je vais préparer le costume...enfin, la veste. »

Puis, baissant les yeux pour me dérober, je me dirigeais vers une table où était posé le tissu en question. Il n'en restait pas énormément mais tout de même assez pour ce que je projetais de faire. J'usais de mon don de transmutation, enfin, au début, il ne voulut pas m'obéir mais, finalement, à force de concentration, le tissus se transforma selon ma volonté. Cela ne dura pas longtemps, Emilie m'aidant à assembler les pièces, quelques coups d'aiguilles et de ciseaux plus tard, c'était fini. Je revins vers le chaman avant de lui tendre.

« Tu peux l'essayer si tu veux...et puis, si tu amènes ton fils plus tard, je pourrai lui faire un habit aussi... et puis si tu as besoin de quelque chose d'autre, tu peux me demander... »

J'étais toujours troublée en réalité, mais ça allait un peu mieux, enfin, je croyais.
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Ven 16 Nov 2012, 21:22

Les changements brusques d'émotion d'Edwina avaient toujours le pouvoir de me fasciner et de m'amuser à la fois. Pour moi qui voulait tout savoir d'elle, voir son visage changer selon ses pensées, rougir, sourire, était inestimable. L'envie de contempler son visage pour toujours était, je dois l'avouer, bien tentante bien qu'irréalisable... Il fallait tout de même que je cesse de la regarder de temps en temps pour vaquer aux occupations du quotidien...
Quoi qu'il en soit, elle m'expliqua que je n'étais pas obligé de m'excuser, que cette expérience avait été enrichissante mais malgré tout, je ne pouvais cesser de m'en vouloir... La fin de cette histoire aurait pu être bien pire... Enfin, lorsqu'elle me demanda de faire attention à moi, je ne pus répondre avec des mots, sous le coup de l'émotion qui me coupait la voix aussi, en guise de réponse, je lui adressais un sourire qui portait avec lui les sentiments que je ressentais pour elle. Je ferais tout pour rester en vie et en bonne santé cela, c'était certain. Jamais je ne pourrais me pardonner de l'abandonner aussi j'espérais qu'elle fasse attention à elle, elle aussi.

Vint ensuite l'histoire de l'adoption, accompagnée d'une succession d'émotions, parfois contraires, sur le visage de mon aimée. Je crois que j'avais bien fait de préciser de suite que Seitsuu était adopté car un brin de tristesse et un soupçon de colère apparurent sur le visage d'Edwina. En même temps, je la comprenais... Vu la réaction que j'avais eu lorsqu'elle m'avait appris le « problème » qu'elle avait eu avec cet homme du clan Taimon, je comprenais ce qu'elle pouvait ressentir...

« Je pense qu'il n'y aura pas de soucis de ce côté, et il n'y a pas vraiment besoin de s'occuper de lui de la façon dont tu semble le penser. Il a un pouvoir un peu... Particulier. » répondis-je avec un sourire à l'espoir de ma demoiselle.

C'est donc pris dans ces pensées et pensant aux vêtement qu'elle voulait me faire, que sans réellement y penser que je m'écartais d'elle pour retirer mon haut. Je crois bien qu'à cet instant, en prenant clairement conscience de ce que je faisait, j'aurais rougi au moins au tant, voire plus qu'Edwina si l'événement étrange que j'ai déjà évoqué ne s'était déroulé. Événement qui sembla particulièrement intéresser le chat sans que je ne comprenne vraiment pourquoi... Ce qui n'était pas pour me rassurer.

Quoi qu'il en soit, cela m'avait laissé suffisamment de temps et de choses à penser pour que je puisse garder contenance. Aussi c'était avec un sourire amusé que je scrutais le trouble sur le visage d'Edwina, malgré les frissons qui me parcouraient le corps à chaque fois qu'elle me frôlait.
Mon cœur battait à une vitesse folle lorsque l'élue de mon cœur eut fini de prendre ses mesures, mais, prenant sur moi, je pus garder mon sourire amusé lorsque, après un court silence, ma demoiselle bredouilla qu'elle allait préparer la veste. Malgré tout, une légère trace du trouble qui m'habitait, parfait reflet du sien, dansait dans mon regard.
Quelques instants plus tard, Edwina s'écarta en direction d'une table qui, semblait-il, était son lieu de travail. Du moins, c'est là qu'en quelque minutes elle créa une veste à l'aide de transmutation, de quelques outils et d'Emilie, la sans-âmes semblant parfaitement savoir ce qu'elle devait faire. Elle revint donc finalement vers moi, un vêtement que je ne pouvais m'empêcher de trouver magnifique à la main.

« Merci, soufflais-je sincèrement. Je n'hésiterai pas à te demander alors. »

Sans attendre, j'enfilais alors la veste qui cacha une grande part de ma peau mise à nue.

« Merci à toi aussi d'avoir aidé Edwina, Emilie. »

Depuis que j'avais vu le comportement atypique de la sans-âme, je commençais à lui trouver un petit côté attachant. Au moins, je réussissais à ne pas m'en méfier. Je n'avais pas envie de manifester le moindre sentiment négatif envers ce qui se révélait être une amie d'Edwina.
Mais bien vite, mon attention se recentra sur l'être qui monopolisait mes pensées. D'un pas, je comblais la distance qui nous séparais avant de l'enlacer tendrement et d'avancer doucement mes lèvres à la rencontre des siennes. Un profond frisson me parcouru tandis que j'embrassais celle que j'aimais. La dernière fois que nous nous étions vus, notre entrevue avait été bien trop courte à mon goût, mais diverses affaires nous appelaient tout les deux. Aussi, aujourd'hui je comptais bien rattraper le temps perdu pour faire preuve, si il en était encore besoin, de tout l'amour que je lui portait.

« Tu m'as manqué tu sais... » glissais-je à son oreille tandis que le baiser se transformait en douce étreinte.

J'aurais pu rester ainsi pendant des heures...
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Lun 24 Déc 2012, 02:48

Il m'avait beaucoup manqué aussi et je me laissais faire, rassurée de le sentir dans mes bras, tout contre moi. Mais, en réalité, j'avais du mal à me ressaisir. En fait, je m'étais toujours demandé ce qu'il avait fait avant de me connaître, enfin, au niveau des femmes. Remuant légèrement la tête avant de me rendre compte de ce que je faisais, je décidai d'arrêter de penser à ce genre de choses. Réfléchissant, je me questionnai alors sur le fils d'Iro, m'écartant légèrement de lui avant de demander, un air curieux sur le visage :

« Un pouvoir un peu particulier? »

Je ne savais pas de quoi il s'agissait et j'imaginai un peu tout et n'importe quoi. Pouvait-il grandir? Pouvait-il se transformer en animal? Pouvait-il se transformer en objet? Je soupirai, j'étais prête à penser à n'importe quoi pour ne pas aborder le sujet qui me mettait mal à l'aise. Cependant, je devrais bien lui poser la question un jour et puis on ne pouvait pas rester ainsi pendant des années, à juste se permettre quelques baisers, si? Je restai dans ses bras parce que je me doutais de la couleur de mes joues, mais j'étais aussi troublée par mes interrogations. Les femmes de mon clan m'avaient exposé la chose comme un bien nécessaire, ou un mal nécessaire, je ne me rappelais plus vraiment. Mais pour elles, l'acte charnel ne servait qu'à manipuler les hommes et à enfanter. Aussi, personne ne m'en avait jamais parlé auparavant et je me posais des tonnes de questions là dessus. Est ce que ça faisait mal? Qu'est ce que je devais faire?

Pourtant, je travaillais au Circus Brothel et j'avais vu un grand nombre de fois des femmes en petites tenues, danser sous le regard émerveillé des hommes qui les payaient même parfois. Ces femmes semblaient n'avoir aucun problème avec ce genre de sujets et peut-être, qu'au fond, c'était à elles que je devais poser des questions. Je n'en savais rien. En fait, je me disais qu'il suffisait peut-être de toucher l'autre, que c'était peut-être instinctif finalement...peut-être. Je me détachais de lui, mes mains titillant une aiguille qui était auparavant accrochée à ma robe. J'étais nerveuse et je préférai m'asseoir sinon j'allais me mettre à bouger dans tous les sens. Me dirigeant vers mon lit, je me laissais presque tomber dessus, le moelleux du matelas me réconfortant un peu. J'étais assise, là, fixant l'aiguille d'un air pensif, d'un air hésitant. Je devais lui demander...

Emilie le regardait avec un drôle d'air et heureusement qu'elle était là parce que je n'arrivais pas à me décider, comme si j'avais perdu la capacité de parler. Je tournais et retournais ma question plusieurs fois dans ma tête, une question qui en devint plusieurs au fur et à mesure de ma réflexion. La zombie partit vers un placard qu'elle ouvrit, attrapa une boîte dont elle sortit une fleur blanche qu'elle revint mettre sur la veste d'Iro. Ce geste me fit penser à la vie passé de ma sans âme. Je me demandais ce qu'elle avait été avant de devenir ce qu'elle était aujourd'hui. Était-elle fleuriste? Était-elle mariée? L'avait-elle déjà fait? Elle n'avait pas de souvenirs, elle ne se souvenait plus de son identité et, quelque part, j'avais l'espoir qu'un jour tout lui revienne et qu'elle puisse m'en parler. Je songeais alors que vu ce qu'il s'était passé il y a peu, je ne devais plus hésiter, je devais lui demander. Après tout, rien ne me disait qu'un nouveau malheur n'allait pas s'abattre encore sur nos terres et comparée à une invasion de zombies, mes interrogations semblaient bien stupides.

« Est ce que tu as déjà fait...le truc? »

Je n'avais pas réussi à le dire et j'avais parlé un peu vite, me demandant s'il allait comprendre. Et puis, dès que je réalisai que je m'étais lancé, mon visage devint un coquelicot géant et mon regard scruta le plus intensément possible l'aiguille que tenaient mes doigts. Et à force de la tripoter dans tous les sens, ce qui devait arriver arriva : elle s'enfonça dans mon indexe. Mais, curieusement, je ne réalisai pas vraiment, troublée au plus au point par mes besoins, mes envies, mon manque cruel de connaissance et mon mal aise grandissant.

« Parce que tu sais, les femmes de mon clan m'ont dit qu'un homme ne restait jamais longtemps si...enfin...et moi je ne sais pas comment on fait...je... »

« Non mais ça suffit! »

Maître To venait de me couper la parole et je me rendais compte que j'étais vraiment ridicule, mes yeux devenant humides sous le coup de l'émotion. J'avais oublié un instant la présence du chat et je me sentais si mal que j'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Tout ce que je voulais, c'était ne jamais avoir ouvert la bouche.
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Mar 25 Déc 2012, 16:10

La douceur de son contact, la chaleur de sa présence, je n'aurais perdu cela pour rien au monde. Parfois, je pensais encore à comment s'était déroulée notre rencontre, cette suite de hasard et de pas en avant qui nous avaient réunis pour qu'aujourd'hui elle soit une part intégrante et essentielle de ma vie qui me semblait désormais impossible sans elle à mes côtés. Souriant, je sentis sa tête bouger avant qu'elle ne s'écarte légèrement pour me demander ce que j'entendais pas un pouvoir un peu particulier.

« La connaissance absolue. Rien ne lui est inconnu, même s'il a parfois du mal à appréhender les connaissances que recèlent son esprit. » répondis-je.

Puis, pour sentir un peu plus son contact, je plongeais mon visage dans le creux entre son cou et son épaule, reposant la ma tête en maintenant l'étreinte dans laquelle je tenais celle que j'aimais et qui enfin se trouvait de nouveau avec moi après autant de temps passé à vouloir la voir. Tranquillement, le silence s'installa, bien que je sentais Edwina pensive. Quelles étaient ses pensées ? Je n'en savais rien pour le moment, mais pour ne pas interrompre le flot de sa réflexion, je restais silencieux, goûtant simplement au plaisir de la tenir entre mes bras, préférant attendre qu'elle décide de me faire part de ses pensées.
Finalement, ma demoiselle s'écarta de moi, se mettant à triturer une aiguille, signe que sa réflexion la rendait nerveuse. Je ne savais toujours pas ce qui occupait ses pensées, mais en la voyant ainsi, je me doutais que c'était important pour elle. Je m’apprêtais donc à lui demander ce qui n'allait pas lorsqu'elle alla s'asseoir sur son lit, l'air hésitante. C'était cette hésitation qui l'habitait qui me poussa à garder le silence un peu plus longtemps afin de ne pas la brusquer. De plus, au milieu du silence, Emilie sortit d'un placard une fleur blanche qu'elle vint accrocher à ma veste. Ce fut donc avec un sourire amical et sincère que je lui adressais mes remerciements. Je devais avouer que je n'avais pas encore totalement confiance, mais ce n'était pas tant dirigé vers elle que vers sa condition. Après ce que j'avais vu, il me faudrait encore un peu de temps avant de me dire qu'il n'y avait vraiment aucun risque à la côtoyer, même si le fait qu'elle soit l'amie de celle que j'aimais aidait en ce sens.

Ensuite, une question posée par Edwina brisa le silence. Je devais avouer que sur le coup, le sens de celle-ci m'échappa totalement. Mais lorsqu'une jolie teinte pivoine envahit son visage, le jour se fit et je compris le sens de sa question... qui me fit aussi rougir, dans une moindre mesure néanmoins. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à cela. Mais alors que je réfléchissait à la formulation de ma réponse, l'aiguille que tripotait Edwina s'enfonça dans son doigt, sans qu'elle ne semble réagir plus que cela. Non, elle semblait bien plus perturbée par ses propos que par les perles carmin qui se formaient sur sa blessure. Mais malgré sa gêne, ce vieux chat acariâtre lui coupa la parole sèchement, me plaçant à deux doigts de sortir de mes gonds.

« Mais tais-toi espèce de vieux chat irascible et aigri. Je ne sais pas ce qui es arrivé dans ta vie pour que tu en sois à ce point, mais laisse Edwina en dehors de ça ! ne pus-je m'empêcher de laisser échapper. Et si nous te dérangeons à ce point, personne ne t'oblige à rester ! »

J'avais pourtant tenté de me retenir, mais je devais avouer que ce sorcier avait un don pour me mettre hors de moi... Mais bon. Reprenant mon calme, je m'approchais d'Edwina venant m'asseoir à côté d'elle avant d'attraper délicatement sa main blessée. Avant de répondre à sa question, il fallait penser à la soigner. Doucement, je retirais l'épingle de la chair puis dans un scintillement blanc, j'usais de la magie pour soigner la plaie. Elle n'était peut-être pas énorme, mais je ne voulais pas voir celle qui était chère à mon cœur souffrir. Enfin, caressant sa joue pour tourner sa visage afin de la regarder dans les yeux, je formulais ma réponse d'une voix douce.

« Je ne veux pas te mentir donc je ne peux pas te donner un non certain. Je ne sais ce que j'ai fais durant une grande partie de mon passé. J'étais peut-être un peu jeune durant cette période donc je ne pense pas, mais... De plus, j'ai la désagréable impression qu'il me manque certains événements plus récents donc là non plus, je ne sais pas trop... Quoi qu'il en soit, je ne me souviens pas de l'avoir déjà fait. Et le fait de l'avoir fait ou non ne changerait pas ma pensée : je resterais toujours à tes côtés. Je t'aime, Edwina. Je t'aime et rien ne pourra changer ça. »

Je ne savais pas si cela la rassurerait ou non, mais comme je l'avais dit, je ne voulais pas lui mentir. De nouveau, doucement et avec tendresse, je la serrais dans mes bras, tentant de mettre dans mon étreinte tout ce que je ressentais pour elle. Je n'avais jusque là pas soupçonné qu'elle soit perturbée par ça et j'étais désolé de lui faire ressentir ce genre de tourments...

« Je t'aime, Edwina... »
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Jeu 17 Jan 2013, 02:34

Mon regard fixait le vide, ma blessure, certes, mais le vide. J'étais tellement troublée par ce que je venais de dire que j'en remarquai à peine que le chaman venait de s'installer à mes côtés. Je regardai ma main doucement glisser vers lui, une douce lueur soignant le trou que l'aiguille avait causé. J'avais envi de lui dire que ce n'était pas grave, que j'avais subi ce genre d'incidents plus d'une fois dans ma vie à cause de mon travail, mais je restai muette. Je devais l'avoir mis dans l'embarra à cause de mes questions et mes propos. Il commença néanmoins à me répondre, d'une voix douce qui suffit à me rassurer légèrement. Oui, il ne se rappelait pas de bien des évènements de sa vie et, de ce fait, il ne pouvait me répondre, je ne pouvais savoir. Peut-être qu'il l'avait déjà fait, peut-être avait-il aimé quelqu'un d'autre. En réalité, cette pensée m'était insupportable dans un sens mais pouvais-je lui en vouloir? Non, bien sûr que non. Après tout, j'avais moi-même couru après mon fiancé sur toutes les terres du Yin et du Yang, j'avais cru l'aimer, réellement. Bien sûr, depuis que j'avais rencontré Iro, je savais que je n'avais jamais ressenti de l'amour à l'égard de Frey, c'était autre chose. Je le savais car jamais je n'avais aimé quelqu'un autant que le chaman, jamais. J'étais sûre de préférer mourir à sa place plutôt que de le voir disparaître, j'étais prête à faire n'importe quoi pour lui du moment que ça pouvait lui éviter de souffrir, du moment que ça pouvait l'arranger, du moment que ça lui faisait plaisir. J'étais sans doute niaise mais j'aimais cet état. Je m'abandonnai à lui sans peur parce que je l'aimais et je ne voulais pas passer à côté de cette chance. Mon amour semblait partagé et c'était tout ce que je voulais, tout ce dont j'avais besoin malgré mes doutes sur des sujets variés. Je souris donc à ses mots, restant un instant dans ses bras avant de le repousser doucement, plantant mes yeux océans dans les siens. Maître To avait quitté la pièce en râlant mais je ne m'en étais même pas aperçue.

« Peu importe que tu l'ais déjà fait ou non. Le passé n'importe que peu...je...je crois que du moment que tu m'aimes et que tu continues de m'aimer, c'est pas grave si tu l'as déjà fait...ou...ou si tu en as aimé une autre. C'est pas grave, parce que c'est moi qui suis à tes côtés maintenant... enfin, de temps en temps. »

Je lui souris, amusée. Peut-être que je devenais plus mature, peut-être était-ce cela, à force de côtoyer le monde, sa misère, les gens. Je ne savais pas, j'avais des périodes d'hésitation, de fragilité, et d'autres où je prenais conscience de tout un tas de choses, où j'essayais de relativiser, où j'arrivais à poser les choses calmement, à les énoncer avec tact. C'était rare, bien sûr, mais ça m'arrivait, et c'était un peu le cas à ce moment précis. On ne se voyait pas beaucoup avec Iro, souvent, on avait même tout un tas de choses à se raconter, on se croisait par hasard après une catastrophe ou je passais mon temps à le chercher, persuadée qu'il était mort. Je pensais donc que s'il ne tenait pas à moi alors...alors il serait déjà parti avec une autre, une femme mieux que moi et, j'étais persuadée qu'il y en avait énormément. Alors qu'il choisisse de toujours me rejoindre suffisait à me rendre heureuse, à savoir qu'il m'aimait, moi et seulement moi.

« Quant à ça... »

Voilà, j'arrivai à la partie un peu gênante. Je n'avais pas envi de le blesser, il fallait que je fasse attention à ce que j'allais dire. C'était un peu étrange d'être comme moi, de ne pas se sentir prête à ce genre de choses. Rien que le fait d'imaginer m'effrayait. Je voyais ça un peu comme une sorte de défi là où les femmes de mon clan voyaient cela comme un moyen de se faire plaisir et d'assurer une lignée de choix. Mon père était un génie, ça, je le savais, mais je n'avais aucune idée de qui il s'agissait, sans doute un haut placé ou un roi. Mais, en réalité, je ne me trouvais pas exceptionnelle, j'étais très loin de répondre aux attentes des femmes de mon clan, très loin...et j'étais tellement différente d'elles. Enfin, peu importait, moi je croyais en l'amour, pas elle, et, sur ce point, jamais elles ne me feraient changer d'idée.

« Je ne veux pas...enfin, non, je veux... bien sûr que je veux le faire avec toi. Je pense même qu'il n'y aurait que toi avec qui je serai capable de le faire... »

Bon, il fallait que je respire parce que pour quelqu'un qui souhaitait être claire avec ses mots, j'étais très loin du compte, je m'embrouillais plus qu'autre chose. Je respirai donc, reprenant calmement.

« Je ne me sens pas prête pour l'instant. Si je le fais un jour, je veux que ce soit avec toi, c'est sûr. Je ne me sens bien qu'avec toi, c'est toi que j'aime... je t'aime plus que tout. » Je lui avais souris doucement, mes yeux reflétant ma sincérité. « Je veux apprendre à te découvrir doucement. Bien sûr, je te connais, je parle de ton corps. C'est que, ce sujet me fait peur, ça ne me paraît pas naturel...je serai trop tendue. Je veux prendre mon temps, y aller doucement. Et puis... peut-être que tu ne veux pas le faire toi. »

J'avais dit ça un peu trop précipitamment, ayant sans doute peur qu'il confirme mes dires. Mais je savais que s'il me disait qu'il en avait envi, j'allais culpabiliser de le faire attendre, et s'il me disait qu'il ne voulait pas...euh...je ne savais pas trop si je devais bien ou mal le prendre. Peut-être que je n'étais pas assez belle physiquement? Après tout, je voyais tous les jours de vraies femmes, belles, séduisantes, qui faisaient tourner le visage des hommes. Moi, c'était très rare, j'étais encore un peu enfantine, malgré mon âge. Enfin, j'avais pris des formes, c'était incontestable, mais... enfin, je n'étais pas une femme fatale. Juste moi.

« Enfin, ça n'a pas d'importance... ne le prend pas mal, je veux bien...enfin...pas maintenant. ».

Je préférai l'enlacer de nouveau, maintenant vraiment rouge comme une pivoine. Emilie nous regardait avec un air un peu idiot qui la rendait attachante. Elle ne devait pas comprendre.
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Jeu 17 Jan 2013, 23:33

Il fallait croire que mon attaque verbale l'avait blessé, ou alors qu'il ne supportait vraiment pas de nous voir ensemble Edwina et moi, car To quitta la pièce en bougonnant de bien belle façon. Bon débarras. Ce chat tout ancien sorcier qu'il soit, commençait réellement à me taper sur le système à vouloir absolument qu'Edwina devienne une personne contraire à sa nature. Je ne savais pas ce qui le liait à ce clan Syrkell, mais sa maniaquerie allait beaucoup trop loin. Enfin, il n'étais pas temps de penser à cela.

Heureusement, je vis Edwina sourire à mes mots. Pendant un temps j'avais peur, peut peut-être qu'elle ne me croit pas, ou que je puisse la perdre, ou que sais-je d'autre. Même si je savais que c'était impossible, je ne pouvais empêcher cette peur d'être présente. Était-ce dû à ce passé qui me manquait ? Je n'en savais rien. De toute façon, après s'être échappée doucement de mon étreinte pour planter ses yeux dans les miens, Edwina me rassura par ses mots hésitants, m'arrachant pour le coup un sourire amoureux. Je devais avoir l'air fin en cet instant, mais je n'en avais cure, seules comptaient les paroles de celle que j'aimais. Et le sourire qui apparut sur son visage.

Néanmoins, bientôt son air précautionneux fit disparaître mon sourire et élever l'un de mes sourcils en un air interrogateur. Néanmoins, quand je compris le teneur de ce que son ''Quant à ça...'' impliquait, je dû me concentrer pour ne pas piquer un fard magistral. J'avais beau rester maître de moi-même la plupart du temps, ou du moins essayer, la voir parler de ça avec autant d'hésitation me mettait dans un état de gêne certain. Se trompant de nombreuses fois dans la formulation qu'elle voulait emprunter, Edwina m'expliqua que même si elle ne pensait vouloir le faire qu'avec moi, que même si elle m'aimait plus que tout, elle ne se sentait pas prête pour le moment. Je perdis d'ailleurs le contrôle sur la rougeur de mes joues à partir du ''Je veux apprendre à te découvrir...'' avant de reprendre un air plus neutre lorsqu'elle annonça que tout cela lui faisait peur.

Je comprenais le courage qu'il avait dû lui falloir pour parvenir à me parler de cela et je comprenais tout à fait ce qu'elle voulait me dire. Déposant donc un baiser sur son front avant d'y apposer le mien, je lui murmurais simplement ce que je pensais avec douceur.

« Je te l'ai dit, Edwina, je resterais toujours à tes côtés. Nous avons tout notre temps, il n'y a nul besoin de se presser et de risquer de gâcher ce moment. »

J'espérais dans le même temps avoir répondu convenablement à sa ''phrase piège''. En effet, le fait de me demander si moi je voulais le faire ou pas impliquait deux réponses. D'un côté le non, ce qui la ferait douter d'elle même et de son physique et de l'autre le oui, qui la ferait culpabiliser. De plus, ma réponse n'était ni oui, ni non. Bien sûr, étant une étape importante d'une relation, j'avais en moi l'envie de le faire, mais d'un autre côté, même si pour certain ce n'était pas le cas, c'était un moment important et je ne voulais donc pas qu'il arrive trop tôt que ce soit pour elle ou pour moi. Je l'aimais telle qu'elle était et je n'avais pas un besoin impérieux de le faire pour que notre histoire perdure.

« Je ne le prends pas mal, ne t'en fais pas, nous avons tout notre temps » répétais-je doucement en écartant mon front du sien, un sourire tendre sur les lèvres.

C'était presque une prière adressée à n'importe qu'elle être supérieur qui pourrait m'entendre. S'il y avait bien une chose que je défendrais à tout prix, c'était bien elle. Si il y avait une seule personne pour laquelle je me sacrifierais sans hésiter, c'était elle. S'il y avait une seule personne avec laquelle je voulais vieillir et passer le restant de mes jours, c'était elle... S'il le fallait, je renierais tout mes principes pour la sauver, mais jamais je ne pourrais supporter qu'elle me soit enlevée. Me re-concentrant sur Edwina, je remarquais enfin la rougeur qui avait fini par s'emparer de ses joues. Élargissant ma vision, je me rappelais d'Emilie qui nous regardais dans un coin. A mon tour je me remis à rougir, bien plus intensément que la fois précédente, tandis qu'Edwina m'enlaçait et que je lui rendais son étreinte.

Je restais un moment comme cela, profitant de sa présence, tout en hésitant sur si je devais lui annoncer ou non. Finalement, je me résonnais en me disant que c'était assez important pour que je ne doives pas le garder pour moi, même si j'étais attristé de devoir m'écarter doucement à mon tour.

« Je dois te parler de quelque chose... hésitais-je tout de même. Je pense... Oh, ce n'est rien de vraiment important, ne t'en fais pas. Mais je pense que tu as le droit de savoir. Je pense bientôt partir sur les traces de ce passé qui me manque. Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais je crois que si je veux pouvoir construire un futur solide et non basé sur un château de carte, je dois savoir en premier lieu qui je suis vraiment... »

Je ne savais pas trop pourquoi je me sentais obligé de lui dire ça, je ne savais pas à quelle réaction je m'attendais – si je m'attendais à une réaction particulière – mais je ressentais le besoin d'en parler. Peut-être pour exorciser la peur que cela amenait au plus profond de moi.
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Ven 18 Jan 2013, 22:45

Nous avions tout notre temps. Je songeais que c'était le cas, je l'espérai du moins. Après tout, avec tout ce que nous avions traversé, peut-être était-il une évidence que nous continuerons à affronter les épreuves en en sortant indemnes à chaque fois. Pourtant, il est vrai que parfois j'avais peur de le voir partir pour ne jamais le voir revenir. C'était sans doute ma hantise, parce que je ne voulais pas avoir à l'esprit l'image de son dos me quittant, cette dernière image, je ne voulais pas être rongée par la culpabilité de ne pas avoir su le retenir. Si une nouvelle guerre devait éclater, alors j'aurai peur, peur de le perdre une bonne fois pour toute. Bien sûr, nous n'étions pas éternels, nous allions vieillir et mourir au bout d'un certain temps, mais je voulais vivre une grande partie de ma vie à ses côtés et non qu'il me soit volé par la grande faucheuse trop tôt. Alors, si l'on me disait que demain serait notre dernier jour ensembles, bien sûr que je voudrais faire l'amour avec lui, bien sûr que je voudrais me trouver au plus près de son corps, au plus près de son esprit, mais je ne souhaitais jamais qu'un tel jour arrive. Je voulais vivre heureuse à ses côtés, remplir ma mémoire de souvenirs merveilleux, encore et toujours, même dans quarante ans. Je ne souhaitais pas l'étouffer, non, je voulais qu'il vive, avec et sans moi, qu'il puisse me raconter ce qu'il avait vu, entendu, ce qu'il avait fait une fois que nous nous retrouvions, comme aujourd'hui. Mais j'avais peur, peur de me dire que j'aurai dû faire ci ou ça avec lui, que j'aurai dû avant qu'il ne soit trop tard. Et, au fond de moi, je voulais croire que nous avions le temps, je voulais le croire de la plus forte des manières, mais j'avais toujours cette peur. Je l'avais cru mort il y a peu, et je me rappelais que trop bien des sentiments qui m'avaient envahi ces jours malheureux. Pourtant, j'avais gardé espoir, même si plus le temps passait, plus cet espoir faiblissait, plus ma tristesse s'installait. Et, je me demandais ce que je ferai si le chaos régnait de nouveau, que nous nous retrouvions séparés sans aucun moyen de nous contacter. Oui, peut-être que s'il venait à disparaître ou à mourir, alors je deviendrais aussi cruelle que mes ancêtres, alors le mal s'installerait en moi sans que la lumière ne puisse éclairer mon âme de nouveau. Je souris, ne répondant rien, profitant simplement de sa présence. Je ne voulais pas l'embêter avec mes interrogations, sa réponse me convenait, il avait raison, nous ne devions pas précipiter les choses et, pour tout avouer, j'en étais incapable.

Mes yeux rencontrèrent les siens lorsqu'il fit cesser notre étreinte, me demandant ce qu'il allait me dire. Je compris en voyant ces traits que cela n'avait rien à voir avec le sujet précédent et lorsqu'il m'annonça qu'il allait partir sur les traces de son passé, je restai silencieuse quelques secondes, pensive. N'était-ce pas ce que j'avais fait un peu plus tôt? Bien sûr, j'avais voulu savoir, quoi qu'il reste encore quelques parties floues, mais en étais-je plus heureuse à présent? En réalité, peut-être aurais-je préféré continuer de penser que mes parents étaient morts en mer mais est ce que mon ignorance m'aurait fait avancer? Non, bien sûr que non, mais, à présent, je me retrouvais avec un clan entier de sorcières, mortes ou encore vivantes qui m'épiaient pour savoir quand est ce que je les vengerai, quand est ce que je ferai de nouveau la gloire des Syrkell. Toutes ces femmes qui n'attendaient que voir ce côté sombre sortir de mon être, qui souhaitaient que cela arrive le plus tôt possible, qui me forçaient à rendre visite aux fantômes du passé, qui me forçaient à m'engager dans des organisations vouées au mal. Était-ce ce que j'avais voulu en partant sur les traces de mon passé? Non. Mais peut-être que mon problème était d'être trop manipulable, de ne pas savoir dire non. Si Iro découvrait des choses qui ne lui plaisaient pas, peut-être saurait-il les gérer mieux que moi? Peut-être saurait-il leur faire face? Je finis par sourire, m'approchant un peu de lui.

« Je pense que c'est une bonne idée dans le fond. Bien sûr, ni toi ni moi ne savons ce que tu vas y découvrir mais peut-être est ce le meilleur moyen d'avancer. Si tu découvres ce passé, tu sauras qui tu es totalement et tu pourras agir en conséquence. Comme je te l'ai dit, peu importe qui tu étais avant, l'important c'est celui que tu es maintenant, celui que j'aime. ».

C'est vrai que j'avais peur qu'il découvre qu'il était marié ou quelque chose comme ça mais ce n'était rien par rapport à la peur qu'il ait fait auparavant des choses qu'il regretterait, des choses qui allaient le ronger de l'intérieur. Je ne savais pas, peut-être étais-je maudite par la peur qui ne souhaitait jamais me lâcher? Je tenais à lui, je ne voulais pas qu'il souffre de ce qu'il découvrirait. Et peut-être qu'il n'en serait rien, peut-être qu'il ne trouverait rien de bien nouveau, que des choses qui lui correspondaient, du moins, je l'espérai.

« Du moment que tu reviens ensuite pour me raconter... »

Peut-être étais-je en train de passer pour une sorte de commère, une femme trop curieuse, mais ma phrase signifiait deux choses. Tout d'abord, je voulais qu'il revienne, ensuite, je voulais que quoi qu'il découvre, il ait assez confiance en moi pour me le dire. Je ne le jugerai pas, jamais, je le connaissais, celui qu'il était à présent, et peu importe qui il avait été avant, c'était lui que j'aimais.

« Tu sais, il va falloir également que je trouve qui était mon père et que je m'occupe de ma famille du côté maternel alors... je ne sais pas comment ça va se passer, si ça sera dangereux ou pas. Je pense qu'on ne peut pas se cacher toute sa vie, il faut affronter ses fantômes au bout d'un moment... sans vouloir parler de ton esprit. ». Je souris, puis finis par rire. Heureusement qu'elle n'était pas là. D'ailleurs, je me demandais où elle était partie, si elle pouvait s'en aller où elle voulait ou si elle devait rester dans un certain périmètre. Enfin, tout ceci était sans doute des questions très idiotes et je me retins de les poser. Au lieu de cela, mon ventre fit un énorme gargouillis qui me fit taire pour de bon avant que mon visage se baisse, cramoisi. Ca arrivait toujours dans les pires moments de toute façon.
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Sam 19 Jan 2013, 16:19

Pour tout dire, je me demandais aussi comment Edwina allait réagir. Je savais qu'elle aussi avait dû partir en quête d'identité lorsqu'elle avait appris que tout ce qu'elle croyait être sa réalité s'était écroulé suite aux révélations faites par celle qui se trouvait être sa sœur. Je n'étais pas totalement sûr de ce qu'elle en pensait, mais de mon point de vue, ce qu'elle avait découvert ne lui correspondait pas. Aussi sombre qu'elle était pure, ce clan tentait de l’entraîner de l'autre côté de ce voile mince qui séparait le bien et le mal. Fort heureusement, Edwina ne semblait pas suivre cette pente, restant telle qu'elle était, telle que je l'aimais. Enfin, je ne pensais pas cesser de l'aimer si elle sombrait dans l'obscurité de son clan, mais nous en souffririons tout les deux. Enfin, je ne pouvais pas non plus savoir, et je n'en avais pas envie. Je ferais tout pour la préserver de cela, même si cela pouvait sembler prétentieux de ma part.
Mais cela me faisait douter. De ce que j'allais trouver, de ce qui pouvait en résulter. Du peu que je savais, mon passé était loin d'être rose, bien au contraire. Des courts aperçus que j'en avais eu, des événements sombres s'y étaient déroulés. Cela suffirait-il à me changer ? Et si je changeais, resterait-elle à mes côtés ? Pour résumer tout cela en un mot, j'avais peur. Mais il fallait que je sache.

Le mouvement d'Edwina pour s'approcher de moi finit par me tirer de mes pensées et, relevant les yeux vers elle, je lui souris, faisant taire mes doutes, les envoyant dans un recoin reculé de mon esprit. Le moment n'était pas aux pensées sombres, mais à profiter de sa présence à mes côtés, à m'imprégner de souvenirs d'elle qui me permettraient de tenir jusqu'à nos prochaines retrouvailles. Et cela me fit penser que nous vivions tout de même une drôle de relation. Chacun partait de son côté, jusqu'à nous retrouver par hasard. D'ailleurs, cela lui convenait-il ? Cela me convenait-il ? A vrai dire, je ne m'étais jamais posé la question. Nous avions toujours vécu notre histoire comme cela et, même si chaque séparation était un déchirement, je vivais dans l'attente de notre prochaine rencontre avec espoir et joie à l'idée de la retrouver. Bien sûr, en y pensant j'aurais aimé être plus avec elle, bien plus. Moi qui était d'un naturel solitaire, j'avais bien entendu besoin de moments pour remettre mes idées en place, des moments de solitude au milieu de la nature. Mais si on me posait la question, oui j'aurais voulu passer plus de temps avec elle. Mais j'avais peur de l'étouffer, peur qu'elle se lasse de moi... Et à cause de tout cela, je gardais le silence, continuant de vivre comme nous le faisions depuis notre première rencontre. Oui, en un sens on pourrait dire que j'étais faible. Mais cette faiblesse n'est elle pas ce qui nous rend tous humain ?

Me recentrant de nouveau sur l'instant présent, j'écoutais la réponse d'Edwina en gardant mon sourire accroché aux lèvres et en posant sur elle un regard portant la tendresse que j'avais pour elle. Elle commença alors par me dire que c'était une bonne idée, qu'ainsi je pourrais avancer et ne plus douter de qui j'étais. De plus, elle me rassura en annonçant que celui que j'étais alors importait peu par rapport à celui que j'étais maintenant et mon sourire s'élargit, ému, alors qu'elle précisait qu'elle m'aimait. J'avais beau le savoir, à chaque fois qu'elle le disait mon cœur bondissait comme si plus rien d'autre n'avait d'importance. Edwina était vraiment la plus belle chose qui me soit arrivée.

Mais alors je ressentis une certaine inquiétude en elle lorsqu'elle me demanda à demi mot de revenir. Craignait-elle qu'ayant découvert mon passé je ne revienne plus vers elle ? Ou alors que je reviennes mais sans les sentiments que je lui portait ? Non. Qu'importe ce qui puisse ce passer, qu'importe ce que j'apprendrais, je reviendrai vers elle et je lui raconterai tout ce que j'aurais découvert sur moi, sans rien cacher car elle était ce que j'avais de plus cher au monde.

« Ne t'en fais pas... » lui murmurais-je.

Dans le même temps je vint placer ma main sur sa joue en une douce caresse que je tentais de rendre rassurante. Puis j'écoutais ses plans à elle, à savoir découvrir l'identité de son père et s'occuper de l'autre côté de sa famille. Vint alors un jeu de mot auquel je ne m'attendait absolument pas. Écarquillant légèrement les yeux sous la surprise, je finis pas accompagner son rire de bon cœur. Rire qui d'ailleurs s'amplifia tandis que le ventre d'Edwina se mettait à gargouiller de façon fort peu discrète.

« Allez, on sort ! lançais-je alors joyeusement une fois que mon fou rire se fut calmé. C'est moi qui invite ! »

Récupérant mon kodachi par me sure de sécurité, j'attendis ensuite qu'Edwina soit prête pour quitter la chambre, puis l'auberge. Une fois dans la rue, je me saisis délicatement de sa main avant de l’entraîner vers un petit restaurant qui ne payait peut-être pas de mine mais qui servait des repas absolument fantastiques. Il m'était arrivé plusieurs fois d'y aller et j'avais fini par tisser des liens avec le propriétaire qui serait donc sûrement ravi de nous accueillir.

« Bon, alors d'où elle sort cette boule de poils acariâtre ? » demandais-je finalement.
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Ven 25 Jan 2013, 18:52

J'étais heureuse que nous sortions de l'auberge. Pas que je n'aimais pas que nous nous trouvions sur mon lit, pas du tout, simplement que cela faisait sans doute des jours que je n'étais pas sortie, plongée dans mon travail, ne voyant le jour que depuis ma fenêtre. Un peu d'exercice me ferait du bien, oui, et puis, je devais manger aussi afin d'éviter que mon ventre ne continue son office de gargouillements. J'étais quelque peu rassuré par ce que m'avait dit Iro, même si je savais très bien que l'avenir risquait de nous surprendre encore. Plus le temps passait, plus l'incertitude me faisait peur. Peut-être que j'arrêtai progressivement d'être une enfant. J'avais toujours été moins mâture que mon âge, que cela soit mentalement, physiquement ou magiquement. Mais mon psychisme évoluait de jour en jour, considérablement, et, si cela me plaisait de prendre conscience de certaines choses, je me rendais compte que devenir adulte pour de bon était quelque chose d'effrayant, oui, avoir conscience du danger, avoir conscience de pouvoir tout perdre du jour au lendemain était horrible. Lorsque j'avais affronté Delix, je ne m'en étais pas rendue compte, mais, depuis que j'avais pris connaissance de mon clan et que j'avais affronté les sans âmes, j'avais peur. Quant à mon physique, il changeait aussi beaucoup ces derniers temps, preuve que je grandissais. Enfin, ma magie en était toujours au même point. Je la sentais en moi, mais j'étais incapable de l'utiliser et c'était ce qui me faisait le plus douter de moi. Tous ces espoirs qui étaient tournés vers moi, toutes ces personnes auxquelles je tenais, surtout lui, oui, j'étais incapable de protéger ce qui était important pour moi.

Je finis par sortir de mes pensées, consciente du fait que cela ne servait à rien de m'apitoyer sur mon sort, surtout pas aujourd'hui car j'étais avec lui. Non, je devais simplement profiter de sa présence. Lorsqu'il me prit la main, je me mis à le regarder de façon à ce qu'il ne le remarque pas. C'était amusant parce que j'aimais m'adonner à cet exercice, avec chaque individu, mais avec lui tout particulièrement. Et puis, je me plaisais à imaginer que ma façon de le regarder n'était pas commune aux autres êtres. J'étais amoureuse de lui alors mes yeux devaient pétiller. Peut-être que j'avais lu trop de contes pour enfants quand j'étais arrivée sur la terre ferme mais, en réalité, je pensais vraiment qu'en y croyant, tout pouvait s'avérer possible. Je souris, me disant que les étoiles qui scintillaient dans mes yeux pourraient être une preuve d'amour. Après tout, les sentiments étaient bien durs à prouver parfois. Mais, il suffisait juste qu'il me le dise pour que je crois en son amour et, j'espérai que ce fut pareil pour lui. Et puis, il y avait toutes ces petites choses, ces mots doux, ces caresses, ces baisers. Il aurait fallu être folle pour douter un seul instant de la sincérité de ses sentiments. Alors, doucement, avec mon pouce, je caressai sa main ancrée dans la mienne. J'étais heureuse d'être à ses côtés, très heureuse même, et je ne devais laisser aucune pensée négative se mettre entre ce moment de bonheur et moi. Je voulais profiter.

Je lui souris lorsque nous nous assîmes dans un petit restaurant que je ne connaissais pas, le fixant lorsqu'il me posa sa question avant d'en rire. Oui, maître To était réellement une boule de poils acariâtre. Et puis, Iro avait bien rit des gargouillements de mon ventre alors je pouvais moi aussi me moquer de quelqu'un, même si je n'aurai jamais osé en présence du chat. Comment lui expliquer d'où il sortait? Je réfléchis un instant, décidant de ne pas trop entrer dans les détails de la vie de cet ancien sorcier, par respect sans doute.

« En fait, maître To est un ancien sorcier qui a été changé en chat. Il appartenait à ma sœur avant et était là pour faire son éducation, afin qu'elle réponde aux exigences du clan Syrkell. Alors à sa mort, il m'a été légué dans le même but. Il est un peu spécial c'est vrai, un peu ronchon mais je crois qu'il veut le meilleur pour moi. »

Je le défendais un peu, c'est vrai, et je n'aurai su si c'était pas respect ou bien par peur, mais, je n'étais pas non plus un cadeau pour le vieux chat qu'il était.

« Tu sais, il est sensé m'apprendre la magie et me cultiver sur le monde mais, pour le premier cas, je suis incapable de produire une quelconque once de magie de par ma volonté, et pour le deuxième cas, j'ai bien peur d'être trop peu intéressée par la politique pour écouter ses longs discours jusqu'au bout. »

Je ris, rougissant légèrement en admettant ma propre sottise. Moi ce qui m'intéressait c'était la couture et je ne ressentais aucun besoin de savoir quel était le dernier acte politique pris par la reine des anges ou de savoir qui s'était marié avec qui parmi les plus puissants de ce monde. Tout ce qui m'intéressait c'était de savoir le minimum vitale, de vivre tranquillement, et non d'analyser chaque syllabe d'une ordonnance pour savoir ce qu'elle allait entraîner ou risquait d'entraîner. Peut-être étais-je stupide de tourner le dos à tout ceci, peut-être qu'Iro me trouverait idiote mais je pensais que tout le monde ne pouvait pas être féru d'histoire ou de politique. Ce que j'aimais c'était faire rêver les gens avec les vêtements que je confectionnais, j'étais fantasque, un peu trop émotive, et je souhaitais que mon monde ne change pas. Bien entendu, je n'étais point fermée au point d'ignorer les guerres, au point de n'avoir aucun goût pour la culture, mais je préférai dans tous les cas apprendre en m'amusant plutôt que de rester assise sur une chaise à écouter un monologue pendant une heure. J'avais une mémoire pratique, non théorique.

« Et il est aussi sensé trouver un... géniteur puissant pour que le clan ne s'arrête pas avec moi. Mais moi je suis pas trop pour cette idée... et puis euh... on en a déjà parlé et puis en plus... »

Voilà, je m'embrouillais de nouveau. Heureusement, le serveur arriva pour prendre notre commande, reconnaissant Iro et me demandant en première, les dames d'abord, ce que je voulais manger. Je lui souris alors, avant de dire d'un ton amusé :

« Je prendrais une surprise. Je ne suis pas difficile, j'aime tout, donc faites moi la surprise du plat. »

Je prenais un risque mais parfois c'était amusant de le faire. Je souris à Iro, préférant oublier la fin de mon discours. Il était clair que je ne voulais pas faire un enfant avec un homme juste parce qu'il était puissant et qu'il apporterait sa puissance au clan. Et puis je ne voulais pas non plus le faire tout court. Et si un jour je le faisais, ce serait avec Iro et puis c'est tout. Nan mais oh.
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Ven 25 Jan 2013, 22:38

Nous finîmes donc par rejoindre le restaurant avant de nous asseoir tranquillement à une table. Cela faisait un moment que je n'y étais pas venu et il semblait qu'il n'ait pas trop pâtis de l'invasion des sans-âmes. Ou alors il s'en était bien remis, car il était tel que dans mes souvenirs, sans trop de gens ce qui permettait d'y sentir une bonne ambiance à toute heure mais avec tout de même assez pour que l'établissement puisse perdurer.
Un court instant je fixais ma main qu'Edwina avait dû lâcher pour que nous puissions nous asseoir. Je ne pouvais vraiment pas me passer d'elle, de ses caresses, de sa présence... A un tel point que j'en avais peur parfois. Moi qui n'avait jamais rien ressenti de tel, je ne savais pas toujours comment agir et je tentais donc d'agir normalement, même si à chaque mouvement, à chaque parole je m'inquiétais de savoir si je n'aurais pas dû agir autrement. Certains diraient que je me posais trop de questions pour mon propre bien, mais bon...

Profitant du rire que produisit ma question, je laissais un sourire naître sur mes lèvres. S'il avait été là, je ne savais pas si Edwina aurait rit ainsi. J'avais vraiment l'impression qu'il la bridait dans ses émotions. Mais pourquoi ?
Répondant à ma question, elle m'apprit alors qu'il était un ancien sorcier qui était là pour la former afin qu'elle entre dans le moule du clan Syrkell, ce clan de sorcières qui comptait autrefois parmi les puissances qui façonnaient ce monde. Il voulait donc redorer le blason de cette famille aujourd'hui l'ombre d'elle même à cause des Taimon. En parlant d'eux, pourquoi l'autre en moi m'avait fait dire que j'exterminerais ce clan ? Avaient-ils un lien avec mon passé à moi aussi ? Voilà d'autres questions qu'il me faudrait élucider.

Mais pour le moment, seule comptait la présence d'Edwina en face de moi. Gardant mon sourire accroché à mes lèvres, je laissais mes yeux parcourir son visage, gravant en moi son image pour le moment ou nous devrions nous séparer. Je n’imprégnais de sa voix alors qu'elle m'expliquait qu'il lui apprenait le contrôle de la magie et les choses de ce monde malgré le fait qu'elle ne soit pas une bonne élève. Ce qui me fit rire à nouveau, je devais l'avouer.

« Pour la magie, tu apprendras à ton rythme, il n'est nul besoin de se presser. la rassurais-je finalement. Et puis pour la politique sur ces terres, elle évolue tellement qu'il faut être passionné pour la suivre. Alors quoi que l'aigri puisse en dire, il ne faut pas te sentir idiote ou quoi que ce soit d'autre à cause de ça. Mais si un jour tu as besoin d'information, n'hésite pas à me demander. »

Il fallait bien que mon réseau d'informations puisse servir à d'autres qu'à des épris de pouvoir. Et si je pouvais me rendre utile auprès de celle que j'aimais, je serais le plus heureux des hommes. De plus, l'Edwina actuelle qui confectionnait des vêtements avec concentration et plaisir me semblait être bien mieux que ce que voulait en faire ce To. De ce que j'avais appris des Syrkell, Edwina ne correspondait pas du tout à leurs standards. Elle était bien trop pure et cela devait continuer. Je ne laisserais pas ce chat sorcier la pervertir.

De plus, à force de lui mettre dans la tête ces idées de géniteur puissant, il mettait mon aimée dans l'embarras, ce qui n'était pas pour me plaire. Si cela continuait, il faudrait vraiment que je mette les choses au point avec lui. L'idée qu'Edwina puisse m'être arraché pour engendrer un enfant avec un puissant juste pour l'avenir d'un clan m'était insupportable. L'idée qu'elle me soit arrachée tout simplement, m'étais insupportable, devrais-je dire.

« Iro ? nous interrompit alors une voix qui me semblait familière. Eh bien, je commençais à penser que tu ne reviendrais plus nous voir... Mais te voilà, et en charmante compagnie en plus ! Faut que je prévienne le patron ! »
« Diran ! Tu travailles toujours pour Landos ? Je pensais que tu aurais démissionné depuis le temps ! » répondis-je avec humour au serveur.
« Eh bien, qu'est-ce que je vous sers noble demoiselle ? » questionna-t-il Edwina après un rire communicatif.

« Je pense que je vais prendre comme ma demoiselle, ce sera donc deux surprises ! » commandais-je après avoir écouté Edwina.
« Tout de suite ! »

Un air amusé sur le visage, j'adressais un sourire à celle que j'aimais avant de prendre la parole à nouveau.

« Cette bonne humeur est l'une des choses qui me fait apprécier cet endroit. appris-je à Edwina. Mais ne t'en fais pas, après les retrouvailles, ça devrait se calmer. Je ne suis pas venu depuis l'invasion des sans-âmes alors... »
« CA PAR EXEMPLE! tonitrua soudain une voix encore plus familière qui eut tôt fait de s'excuser auprès des clients qu'il venait de déranger dans leurs repas. Iro ! Je pensais ne plus te revoir, mais tu débarques soudain, une jolie demoiselle à ton bras ? »
« Moi aussi je suis content de te revoir Landos, rétorquais-je d'un ton amical mais néanmoins ironique. Edwina, je te présente Landos, le propriétaire des lieux, Landos, je te présente Edwina, ma compagne. »
« Enchanté, mademoiselle ! Je ne sais pas comment vous êtes parvenu à ravir le cœur de cet hurluberlu, mais ma foi je vous en félicite et je vous souhaite d'être heureux, surtout après les récents événements. »

La discussion continua alors un court moment avant que Landos nous quitte pour retourner aux fourneaux. Et finalement nos plats arrivèrent.
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Après le chaos le renouveau (Iro pv Edwina)

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