[Annexe aux Portes V | Flashback] - Mon preux chevalier | Alembert
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Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4741 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Les deux mains sur la bouche, je retenais mon rire pour ne pas dévoiler ma position. La suivante qui me tenait compagnie était une nouvelle arrivée au château. Accroupie derrière le buisson dans lequel je me cachais, je l'entendais m'appeler désespérément. Les autres, maintenant, ne me hélaient plus qu'avec lassitude, attendant seulement mon retour. Car je revenais toujours. Je ne voulais pas que papa s'inquiète. Mais surtout, j'aimais parler de mes jeux à Placide. Il ne me comprenait pas encore, mais ce n'était pas grave. Au moins j'étais certaine qu'il conserve le secret. Quelques secondes passèrent. Je me mis à quatre pattes pour jeter un œil que je voulus discret sur la position de la domestique. Elle s'éloignait enfin. Après quelques mètres effectués en sa direction opposée, et toujours à quatre pattes, je me redressai enfin et couru droit devant moi, mais une véritable destination en tête. Nourrice m'a dit une fois que droit devant soi, on ne va jamais bien loin. Elle disait aussi que ce qui importait dans la vie, ce n'était pas la destination, mais le voyage. Je n'étais pas certaine de trop comprendre ce que ça voulait dire. Ces deux affirmations me semblaient cependant bien se contredire. J'avais donc décidé de ranger toutes ses phrases obscures avec toutes les histoires et expressions que "je comprendrais plus tard", comme les grands disaient. Essoufflée, je pris une pause, les mains sur les genoux. Sous mes yeux, je pus voir une magnifique branche tombée d'un arbre. Fière de ma trouvaille, je m'en saisis et la passai dans la ceinture cintrant ma robe, en déchirant un peu le tissu en même temps. Ce n'était pas grave. Ça me donnait plus l'air d'être une aventurière ! Pour la même raison, je me défis de mes souliers vernis et repris ma route. C'était plus pratique pour escalader les arbres en plus, même si après les pieds ils me faisaient un peu mal. Mais ce n'était pas grave non plus. Nourrice, à chaque fois, elle me fait couler un bain plein de mousse et me passait la pommade qui sent bon le miel sur les jambes et les pieds après. Elle me grondait un peu aussi. Ça j'aimais pas. J'arrivais finalement dans la clairière des Faes. Je l'avais appelé comme ça à cause des lucioles qu'on voyait parfois flotter près des racines des arbres. En fait, je suis sûre que les lucioles ce sont des Faes. Au centre de la petite clairière, je mis les mains dans les poches à la recherche d'un dessin que j'avais fait avant de sortir. Puis je me mis en tailleur, le dessin censé représenter une carte du monde — j'avais recopié celle qui était affichée dans le bureau de papa — posée à même le sol devant moi. Je pris alors un air sérieux en fronçant fort des sourcils et me tenant le menton entre le pouce et l'index, poussant un "hummmm" bruyant parce que je réfléchissais. Je voulais normalement rejoindre les terres glacées au nord. Mais ma boussole s'était cassée et j'avais perdu mon compas en m'échappant d'une grotte profonde et effrayante où se terrait un dragon féroce gardant un trésor énorme. Me voilà maintenant sans le sou ni les étoiles pour me guider, parce que la forêt est si grande et le feuillage si épais que le ciel était invisible. Un bruit attira mon attention et je me relevais rapidement, prête à décamper s'il s'agissait encore d'un troll. Ces petites bêtes étaient particulièrement sournoises et je préférais les éviter. Ce qui apparut n'avait cependant rien d'un troll. « Mon preux chevalier ! » m'exclamai-je en courant vers lui pour lui sauter dans les bras. « Je t'ai manquée ? » l'interrogeai-je alors. Moi j'étais une aventurière, j'étais forte ! J'étais Marie-Jane Gorgerouge et rien ne me faisait peur ! Même pas la solitude ! Non, il me manquait jamais. Enfin, c'était ce que je faisais croire. « Regarde, j'ai une nouvelle épée ! » clamai-je en m'écartant pour brandir mon arme, déchirant définitivement ma ceinture. « Mince... ». Nourrice allait me fâcher. Tant pis. Ce n'était pas grave, parce que j'avais une jolie épée et mon amoureux avec moi pour continuer ma quête !
Alembert vérifia par dessus son épaule qu'aucun adulte ne le suivait. Une fois qu'il constata leur absence, il s'enfonça dans le petit bois qui entourait une partie du domaine familial. Il ne lui fallut pas longtemps avant de retrouver le sentier qui s'était tracé, à force d'y passer régulièrement. En le suivant, il ne mit que quelques minutes à retrouver Marie-Jane Gorgerouge. Lorsqu'elle lui sauta dans les bras, son rire le contamina et il ne chercha pas à le retenir : l'enfance rendait l'âme spontanée et bannissait les restrictions sentimentales. Le garçon s'assura de réceptionner la fillette. C'était sa règle d'or à lui : il voulait devenir un homme fort, sur lequel on pouvait compter. Alors il se devait de ne jamais laisser tomber les personnes qui comptaient pour lui. Aussi, bien qu'il vacilla sous son impulsion, il se stabilisa rapidement.
Le jeune prince sentit ses joues rosir sous la question de sa copine. Lui avait-elle manqué ? La réponse était évidente. Il y avait deux femmes, dans la vie d'Alembert. La première était Garance, qui était le centre de son univers, celle autour de qui tout tournait. Mais depuis peu, il avait rencontré l'aventurière et cette dernière s'était frayé un chemin dans les failles que sa mère provoquait à force de ses longues absences. Leurs rencontres secrètes étaient un baume sur son cœur, qui l'apaisaient et le faisaient battre un peu plus vite. Mais là était le revers de ce bonheur : lorsque la plus petite s'en allait également, Alembert ressentait avec d'autant plus d'acuité sa solitude. Evidement, il avait ses précepteurs, mais ce n'était pas pareil. « Oui... Un peu... » fini par admettre le garçon en haussant les épaules, avec une moue boudeuse. Il savait qu'elle ne lui retournerait pas le compliment. Seulement, il craignait trop de la voir disparaître pour toujours s'il prétendait le contraire.
« Ah oui ? » Curieux, le fils de Garance attendit que son amoureuse lui montre son arme. Sa réaction, lorsqu'elle constata les dégâts de son empressement, lui arracha un nouveau rire. Sans un mot, il défit sa propre ceinture puis s'approcha de sa cousine pour l'accrocher à sa taille. « Tiens, prends la mienne si tu veux. » fit-il. « Comme ça, tu n'auras pas d'ennui. » Il le pensait sincèrement, bien qu'un adulte n'aurait pas de mal à remarquer la disparité entre les deux accessoires. Satisfait d'être venu en aide à celle qu'il chérissait, il se redressa. « Alors, montre-moi ton épée ! » encouragea-t-il la brune. Il l'applaudit tout en la complimentant. « Moi, j'ai ça regarde ! » fit-il en sortant une petite poignée de cailloux de sa poche. « C'est des explosifs. » précisa-t-il. « Ce sont des choses qui font boum et qui détruisent tout ce qui est autour ! » L'un de ses précepteurs le lui avait expliqué, lorsqu'ils avaient vu ensemble un complot qui avait prit leur famille en cible. Fort heureusement, le coup avait échoué. Mais l'arme avait fait une forte impression sur le garçon.
« Marie-Jane, j'ai trouvé une nouvelle grotte ! Là-bas, il y a un trésor magique ! » Avec impatience, le De Lieugro illégitime s'empara de la main de l'aventurière et se mit à courir à travers les troncs en guidant sa partenaire. « Viens je te montre ! »
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4741 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Je ris quand mon amoureux s'approcha pour réparer ma bêtise. J'aimais être avec lui. Lui ne me faisait pas de méchants commentaires quand je jouais. Il me disait pas que "une demoiselle ne peut pas marcher pieds nus dans les jardins". Il me disait pas que "une princesse ne devrait pas escalader les arbres" ou "courir dans les couloirs et rire fort au milieu des gens". Les adultes étaient que des nuls qui n'aimaient pas jouer. Ils devaient tous être toujours tristes ou en colère. Ils m'empêcheraient pas de m'amuser comme je veux sinon et me crieraient pas dessus quand je rêvassais. Mes poupées étaient des exploratrices de renom et des princes déchus se battant pour les plus miséreux. Ça faisait soupirer Nounou et les autres serviteurs. Je comprenais pas pourquoi. J'en rigolais même. Je me penchai un peu en avant pour mieux voir ce que mon chevalier avait découvert. « Oooh ! Ça a l'air de faire peur... ». Moi je n'avais pas peur de ça ! Enfin, un peu quand même. Ça semblait terrible. « Ça détruit vraiment tout ? ». Est-ce que ça voulait dire que ça pouvait aussi détruire la forêt ? Et le château ? Je fronçai des sourcils. J'aimais pas ces explosifs. J'étais alors bien contente qu'il ne les utilise pas et les range immédiatement.
Heureusement, la nouvelle d'un nouveau lieu à découvrir balaya entièrement la crainte de ce vilain truc qui fait boum. « Oh, c'est vrai ? ». Souvent c'était lui qui me faisait découvrir les lieux cachés. Je n'étais pas assez souvent là ni assez longtemps présente pour réussir à débusquer tous les secrets de la forêt. De ma main libre je soulevai le jupon de ma robe pour éviter de m'entraver les pieds dedans lors de notre course. Fermement accrochée à la main de l'aventurier, je le suivais en riant de joie et d'amusement. Je riais fort, parce que personne pouvait m'empêcher ici. Lorsqu'il s'arrêta, je vis en effet l'entrée d'une petite cavité entre un énorme tas de roches. Et si c'était un piège ? Et si c'était un golem qui en gardait l'entrée ? Et si dans chaque crevasse se trouvaient des lutins prêts à nous y enfermer ? Si y avait un trésor, et s'il était magique en plus, il y aurait forcément des obstacles et des gardiens. « Prenons garde ! On ignore ce qui s'y cache d'autres. » fis-je avec sérieux en répétant une phrase de l'une des histoires épiques composant notre bibliothèque. Je dégaine alors mon épée que je tiens en avant, prête à accueillir la moindre vilaine bestiole qui voudrait nous attaquer ou nous empêcher de traverser la caverne.
Toujours serrant la main de mon compagnon, on s'avançait lentement dans le tunnel éclairé par les rayons lumineux perçant à travers les interstices des roches superposées. L'écoulement d'un point d'eau commença à nous parvenir aux oreilles. Soudain je tends mon épée droite devant moi pour pointer la direction. « Là-bas, il y a de la lumière ! On doit être arrivé au bout ! Le trésor doit se cacher là-bas, dans la prairie secrète ! »
Alembert se dirigea à travers le petit bois. Il s'y était tant perdu dans sa solitude imposée qu'il le connaissait désormais par cœur. Bien sûr, il se faisait gronder lorsqu'il déambulait trop loin de la propriété, mais cela ne l'empêchait pas d'explorer les alentours. Cette tendance s'était accrue depuis qu'il avait rencontré la brune. Il se devait de lui trouver des terrains de jeu intriguants et excitants, de nouvelles zones à lui faire explorer pour leurs jeux. Il aimait voir ses traits s'émerveiller devant les paysages qu'il lui dépeignait, ou simplement devant les bouts du jardin qu'il lui montrait. Evidement, il arriverait un moment où il lui aurait dévoilé l'entièreté de son territoire, mais l'enfant ne s'inquiétait pas de ce moment fatidique. Pour lui, la limite du domaine était infinie et le temps qui les unirait également.
Le garçon se dirigea à travers les branchages, aidant parfois sa meilleure amie à éviter les obstacles en retenant une branche ou en poussant un buisson. Durant tout le trajet, il ne lui lâcha pas la main, comme s'il craignait de la perdre. « Ce trésor est très très magique ! » expliqua-t-il sur le chemin. « Déjà, il rend riche pour toujours ceux qui le découvrent. Il est inépuisable. » Le brun aimait utiliser les nouveaux mots qu'il apprenait avec ses précepteurs. « Mais en plus, il permet de faire un vœu ! Moi, si je pouvais, je souhaiterais qu'on soit toujours copains pour la vie et qu'on explore le monde entier ! » C'en faisait deux différents, mais il ne le réalisa pas. L'un n'allait pas sans l'autre, dans son esprit.
Bientôt, les bois s'éclaircirent peu à peu. Là, il y avait une allée d'arches en pierres. Une couverture végétale recouvrait les interstices, créant un tunnel de pénombre. Pourtant, l'imagination fertile et débordante transformait ce chemin abrité en grotte obscure, où l'humidité fétide d'un monstre corrompait même l'air. « C'est là ! » s'exclama l'aventurier en pointant l'entrée du doigt. « Oui, il faut rester prudent. » approuva-t-il la mise en garde de son amoureuse. D'un pas excité, le duo s'aventura dans le gouffre. Alors qu'ils allaient regagner l'extrémité du couloir, le garçon tira sur la main de Marie-Jane pour l'empêcher d'avancer dans la gueule du monstre. « Attention ! » cria-t-il en désignant de l'index une poupée qui avait été accrochée sur le mur. Le garçon était le créateur de ce jouet. Lorsqu'il n'était pas à l'extérieur, il était dans sa chambre, à confectionner différentes figurines avec les matériaux qu'il avait à sa disposition : du bois, des chiffons, de la ficelle. Plus tard, il développerait un talent pour créer ses pantins. Ses plus belles créations seraient à l'effigie des femmes qu'il aimait. « C'est un monstre ! Regarde, il a cent bras et des dents coupantes ! » décrit-il. « Vite, ton épée ! »
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4741 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Je sens sur ma main la pression des doigts de mon amoureux se faire plus forte comme il s'arrêta d'un coup, me forçant à m'arrêter aussi. Je me tournai donc vers lui pour savoir ce qu'il se passait. Nous étions bientôt arrivés, pourquoi rester dans le tunnel alors ? La raison m'est rapidement énoncée et je suivis son doigt du regard. « Ah oui ! Attention ! ». Je reculai jusqu'à être hors de portée des bras comme des tentacules. Ses yeux rouges étaient effrayants. On croirait que le feu les faisait briller. Je dégainai enfin mon épée et la brandis droit devant, avec assurance. J'étais forte. Je vaincrais ! Et on pourra rejoindre le trésor ! « Attrape tes, euh... ». Comment c'était déjà ? « Tes trucs qui font boum ! ». Ensemble, nous étions invincibles. Aucun monstre ni aucune chimère n'avait réussi à nous battre. Seulement, plus on avançait dans notre aventure, plus ces monstres étaient forts et effrayants. « À l'attaaaaaaque ! ». En même temps que je donnais l'ordre, je me précipitai sur la créature et commençai à lui trancher ses cent bras. Les uns après les autres. Mais il y en avait tellement. Je me rendis alors compte que c'était pire que ce que je pensais. « Regarde ! Ses bras ! Ils repoussent ! » constatai-je horrifiée en pointant du doigt le monstre. Je commençais à fatiguer et cette nouveauté n'aiderait pas à aller mieux. Il aurait fallu qu'on puisse lui couper la tête. Mais ses bras nous empêchaient d'y parvenir. Trop stupéfaite, je ne fis pas attention au bras qui se propulsa sur moi. Je me mis en position de défense de justesse, mais me retrouvai tout de même avec le bras sévèrement griffé — car les héros subissaient toujours un revers avant de terrasser la créature. Je reculai à nouveau pour me mettre à côté de mon amoureux. « Tu es blessé toi ? » m'inquiétai-je. Une fois qu'il me rassura sur son état, je me tournai vers le monstre grognant et baveux. « Il faut le battre pour passer. Tu sais comment on peut faire ? ». Je me souvenais pas avoir lu histoire de ce genre et me retrouvais donc sans solution. Mais mon amoureux avait toujours une solution quand moi je savais pas. Je l'écoutai alors attentivement, hochant la tête à ses explications. « D'accord ! » affirmai-je avec assurance. Je me retournai vers la bête. Maintenant qu'on avait un plan, elle ne faisait plus peur. « Yihaaaa ! » criai-je en me précipitant sur le monstre.
Des baies pleines la robe que j'avais soulevée pour en faire un petit panier, je rejoins mon amoureux et m'assis à côté de lui. « J'ai trouvé plein de mûres sauvages magiques ! Elles peuvent guérir les blessures. ». Nous avions gagné notre combat et avions pu rejoindre le trésor. C'était un joli caillou au milieu d'une souche. Enfin, c'était un caillou magique en vérité. Une magie secrète cependant. Il allait falloir chercher des informations pour découvrir ce qu'elle pouvait faire. Alors, avant de se remettre en route, on avait décidé de se reposer pour reprendre l'aventure en pleine forme. Une fois les baies avalées, je m'affalais au sol. Un petit rire m'échappait. « Quand on sera arrivé au bout du monde, tu voudras bien être roi avec moi ? » déclarai-je en me relevant pour me mettre à quatre pattes, et avancer jusqu'à mon amoureux. Sur les genoux, une pensée me vint. Chaque fois, quand je lisais les histoires, j'imaginais la scène avec lui. Est-ce que c'était pareil en vrai ? Pour répondre à l'interrogation, je me penchai sur lui pour lui faire un bisou sur les lèvres. « Voilà ! On est marié ! Maintenant tu peux être roi ! » ris-je en m'écartant à nouveau pour re piocher dans le tas de mûres que j'avais abandonné à côté. Je levai le visage pour regarder des oiseaux chanter au-dessus de nous. « Ah ! » m'exclamai-je en sautant sur mes pieds. « Il commence à faire moins jour ! Il faut que je parte. » fis-je effrayée, parce que j'étais comme les princesses maudites, la nuit je devenais moi aussi une créature hideuse et je voulais pas que mon amoureux me voie comme ça. J'étais également triste de devoir partir parce que ça voulait dire que c'était la fin de notre aventure pour aujourd'hui. Mais je voulais pas inquiéter Nourrice et les autres au château. Et puis, la nuit faisait peur. À nouveau je lui fais un bisou sur la bouche avant de filer dans un dernier au revoir. J'avais déjà hâte à demain.
Je courais à travers la forêt pour rejoindre la petite prairie dans laquelle j'avais semé la domestique. Tout de suite je vis qu'elle était inquiète et je m'en voulus d'être partie trop longtemps. « Mademoiselle Adolestine ! Par tous les dieux où étiez-vous, je me suis fait un sang d'encre ! » - « Pardon... ». Je baissai les yeux, navrée et accusant les ses remarques sur ma toilette comme elle s'affaira à débarrasser mes cheveux et mes habits des feuilles et branche s'y étant accrochée. Seulement alors nous quittions la forêt. Peut-être aurais-je eu moins de scrupules à la faire patienter si j'avais su que mes aventures se terminaient aujourd'hui. Que jamais je n'allais revenir dans cette forêt et que jamais je ne reverrais mon amoureux.
gotheim pour 
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