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 [Q] - La fin de l’oisiveté

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Orphée Dasgrim
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Orphée Dasgrim
Jeu 31 Aoû 2023, 22:08



Unknown

La fin de l’oisiveté

Solo | Cal


RP précédents : Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie ; Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître ; La Commémoration de Pandore ; À l’aube d’une ville nouvelle.
RP liés : Moi je t’aimerai encore, encore et jusqu’à ma mort ; Le rêve qui innocente (tous les messages de ce rêve) ; Le rêve qui soumet (tous les messages de ce rêve).


Svana. Cal savourait son prénom. Il le prononçait pour le ressentir. Devant les miroirs, il recréait avec imperfection son visage. Il l’imposait à ses traits et le parcourait, du bout des doigts, pour se le réapproprier. À chaque fois, il modifiait un détail. Il ajustait le grain de sa peau, l’emplacement d’une tache colorée sur son iris, la forme de l’ourlet de sa lèvre. Peu à peu, il la redessinait. Elle lui échappait encore, pourtant. Sans cesse – il n’était pas assez doué, sa mémoire le trahissait trop. Sa femme. La mère de ses enfants. Il ne la percevait pas autrement. Comment aurait-il pu imaginer qu’elle n’était qu’une ombre dans son existence, quand elle éclairait tant son cœur ? Le Génie choyait les maigres souvenirs qu’il possédait d’elle. Il s’inventait des histoires, voyageait dans les contrées de son imagination, voguait sur ses désirs, pour formuler un passé qui l’évitait. Il lui reviendrait, il le savait. L’océan, qui n’avait de cesse de se retirer, ne pouvait s’empêcher de revenir. Sa mémoire lui ressemblait. Elle le devait. Un jour, son écume chargée de débris lècherait les rivages de sa conscience. Il se la réapproprierait.

Ses doigts frôlèrent le rebord de l’autel ; la pierre s’effrita en volutes de fumée. Quelques instants plus tôt, deux corps s’étaient unis dessus. Deux âmes s’étaient aimées. Ils avaient vécu leur amour impossible, parce que dans les creux du sommeil, tout était réalisable. Avant l’acte, il avait observé, intrigué, leurs enveloppes qui s’appelaient, leurs regards qui s’aimantaient, leurs voix qui se répondaient. Leurs promesses chargées d’espoir. Puis, il les avait laissés à leur intimité. Il avait scruté les flammes qui montaient le long des vitraux. Il avait constaté qu’ils étaient plusieurs. Nombreux, même. Les songes qui reliaient la Perle Noire au Dompteur de Rêves attiraient les foules. Ils avaient gagné en importance, depuis sa première rencontre avec eux. La Coupe des Nations des Génies n’avait accueilli que deux enfants – trois, avec le fils Paiberym. Depuis, leurs songes n’avaient fait que se mêler, jusqu’à ce que leurs vies s’entrelaçassent. Cal ne jouissait pas d’un accès au monde comme il en avait eu par le passé, mais il trouvait toujours un comparse prêt à l’informer. Ce qui le reliait le mieux à la réalité, c’était le roulis fréquent de la boussole contre le torse d’Ulysse. Ils s’étaient déjà vus. La force de l’homme, couplée à sa propre incapacité, l’avait contraint à ne rien tenter. De toute façon, il n’avait rien formulé aucun vœu, et lui était trop mauvais pour détecter ses désirs cachés. Le possesseur de son habitacle s’était contenté de l’observer et de lui poser des questions. L’Éthéré avait répondu le plus succinctement possible, son attention braquée sur leur environnement, et tous les détails de la cabine du navire dans lequel ils se trouvaient. Ulysse ne lui avait rien dit, rien précisé. Simplement appris qu’il avait découvert la boussole en se promenant sur la grève.

« L’oisiveté suffit. » Cal tressaillit, puis se retourna. Les yeux de Demeria se plantèrent sur lui. « Cesse de te complaire dans ta médiocrité. » Elle avança sa main vers sa joue. La brume ne traversa pas sa peau d’éther. Parfois, elle esquissait à son encontre des gestes presque maternels. « Tu as suffisamment observé pour les siècles à venir. Tu dois continuer à agir. » Il la regarda. Depuis son intégration au monde onirique, elle le suivait. Elle lui expliquait, elle lui enseignait. Il n’aurait pas dit qu’il lui faisait confiance mais, dans cet océan d’inconnu, elle constituait une ancre relativement fiable. La seule sur laquelle il pût compter, sans garantie qu’elle ne l’abandonnât pas. Parfois, elle disparaissait pendant un temps qui s’apparentait à des années. Le néophyte ne disait rien, car il n’était pas certain de la véracité de ses impressions. Il avait perdu beaucoup de notions et de sensations. Trop pour pouvoir se fier à lui-même. « Viens. » Autour d’eux, le décor s’évanouit dans des fumées ténébreuses, comme si les flammes avaient fini par tout engloutir.

Un pétale de cerisier tomba sur son épaule. Cal l’attrapa entre ses doigts. Son pouce et son index le caressèrent, tandis que son regard gris se portait sur le reste du paysage. « Où sommes-nous ? » finit-il par demander. « Dans un rêve. Un rêve de Kaahl Paiberym et de Priam Belegad. »



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