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 Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin

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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

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Dorian Lang
Lun 31 Juil 2023 - 22:17

Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin Qp5u
Désolé, je ne suis toujours pas mort


Pitite mention à papa Jun qui a rendu ce rp possible, thank you Jesus.

Après ce rp


Emporté par la douleur, je m'échouai sur les rivages de l'inconscience. Le temps s'arrêta, peut-être mon cœur fit de même. Même dans les limbes, ma gorge se contractait d'elle-même, aspirant au nectar qui m'avait été refusé. Son large sourire me suivait, gravé sur mes paupières pressées pour me protéger d'une réalité plus sombre que la confortable obscurité dans laquelle je m'abritais. Peu à peu, je sentis mes muscles se décrisper un à un. La conscience me revenait de façon éparse. Quand je tendais les doigts en pensée pour l'attraper, elle se rétractait sauvagement et je sombrais encore. Je me perdis plusieurs fois, en moi-même et partout à la fois. Une fois, mes yeux s'entrouvrirent et je crus voir un feu chaleureux ronfler dans l'âtre d'une cheminée. Des bâtonnets de guimauve grillaient au dessus des flammes. Ils ne me donnaient pas envie mais la vision avait un côté réconfortant. Je fermai les yeux sur cette image, préservant avec d'infinies précautions ce sentiment afin de le garder avec moi face aux cauchemars qui m'assaillaient.

Une autre fois, je ne pus décoller mes paupières mais je sentis toutes les odeurs qui m'environnaient. Pas une seule veine palpitait à proximité, mais je reniflai l'odeur du textile sous moi, puis celle de la cannelle qui flottait comme si quelqu'un préparait un gâteau et que son odeur s'échappait pour envahir le chalet. Je savais que c'était un chalet car je l'avais constaté en ouvrant les yeux par le passé, il y a un temps incertain. Quelques heures ou quelques jours, je l'ignorais. Je me sentais si faible que je craignais qu'en respirant trop fort, mes poumons s'épuisent et me lâchent.

Vint le moment où je trouvais l'énergie de remuer. J'étais allongée en position fœtale, dans l'exacte même position où je m'étais évanouis, au bord de la fosse. J'avais la joue écrasée sur un tapis moelleux qui accueillait mon corps comme les bras d'une mère. La chaleur d'un feu cuisait mes joues. Je pris le temps de déglutir et tressaillis alors que cette simple action fit gémir tous les muscles lacérés de ma mâchoire. Lentement, je portais une main comme je pus à mon visage et manquais m'évanouir de nouveau en constatant la ligne irrégulière de toute la partie inférieure. J'avais le faciès complètement éclaté et je n'avais pas besoin de miroir pour m'en rendre compte. Le bras sur lequel j'étais allongé était gonflé et douloureux et je soupçonnais que là aussi, certains os n'étaient plus à leur place. Mes mains pendaient tristement au bout de mes poignets réduits en bouillie d'os et de chair. Des larmes dans les yeux, respirant par à coups, je parvins à m'asseoir en berçant ma douleur. Ma respiration se fit sifflante, mes côtes cassées protestant à grands coups de couteau répétitifs. Là, je passais de longues minutes simplement à laisser les vagues de souffrance s'amenuiser. Mes jambes ne se portaient pas mieux et je décidai de lâcher pour le moment ce sombre pronostic de ma santé physique pour étudier mon environnement. Comme je l'avais deviné, j'étais dans un chalet, dans un petit salon confortable. De la neige tombait à l'extérieur mais il faisait agréablement chaud à l'intérieur, peut-être même trop pour les vêtements que je portais mais je ne voyais pas comment enlever mon manteau sans défaillir. Je n'étais visiblement plus à Merhoneän. Il y avait une tâche de sang sur le tapis, là où ma tête avait reposé. Je détournai le regard et ne put constater que la trace marronnasse disparaissait d'elle-même.

Soudain, je sus que je n'étais plus seul. Tous mes sens m'alertaient dans une cacophonie apeurée qu'un second cœur battait entre ces murs. Est-ce qu'Elle était revenue pour m'achever ? N'avait-Elle créé ce havre que pour me donner de l'espoir avant de le piétiner au sol ? Malgré ma peur, j'espérais La revoir. Peut-être me laisserait-elle à nouveau boire son sang ? J'accepterai volontiers d'être roué de coups de nouveau pour quelques gouttes. Mais c'est un autre visage qui s'encadra dans l'entrée du salon. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise. J'avais cru ne jamais plus la revoir. Je voulus parler mais ma mâchoire brisée m'envoya me faire voir. Je renonçai et recourrai à notre lien pour lui parler mentalement. « Èibhlin. » J'avais la tête légèrement de profil pour pouvoir la voir du seul verre de mes lunettes qui n'était pas cassé. Est-ce qu'elle me reconnaîtrait ? Oui, je savais que oui. « Ça faisait longtemps. Désolé de te décevoir, je ne suis toujours pas mort. » lâchai-je, ne sachant pas quoi dire d'autre. Nerveusement, je me mis à rire et fut récompensé d'une quinte de toux qui envoya des gouttelettes de sang voler un peu partout et la douleur me donna envie de m'ouvrir le crâne sur un mur pour y mettre un terme.

Message I | 865 mots



Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin O5u6
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Sam 19 Aoû 2023 - 20:29


Daily Sketches- Winter par Surendra Rajawat
Désolée, tu n'es toujours pas mort


Assise sur un banc, une épaisse pelisse sur les épaules et un bol de chocolat entre les mains, Èibhlin écoutait sa vis-à-vis d'une oreille distraite. Une Magicienne, du rêve plein des yeux et de l'amour plein le cœur. L'Alfar la supposait folle depuis qu'elle lui eut dévoilé que son père n'était autre que la divinité régente de l'île. Selon elle, cette fille devait surtout avoir été abandonnée par sa mère en l'entendant élucubrer là-dessus. C'était le risque quand on partait à la recherche d'une figure parentale inexistante. « Tu viens de l'extérieur toi, tu peux m'en parler ? Je me sentirais rassurée de le connaître un peu avant de quitter Boraür. Tu es déjà allée à Caelum ? Ou aux alentours du Lac Bleu ? C'est là-bas que j'ai prévu d'aller, avec les autres Magiciens. C'est comment ? À moins que tu ne me conseilles d'autres lieux ? » - « C'est Louisa ton nom, c'est ça ? » l'interrompit la Nerethi avant de devoir subir une question supplémentaire de la Mage Bleue, cette dernière confirmant son identité d'un signe de la tête. « Tu ferais mieux de rester ici. » - « Oh mais non ! Je ne peux pas ! C'est de mon devoir que de partager les dogmes de mon père à travers le monde ! ». Èibhlin s'amusa de la niaiserie de l'adolescente. « Alors ce n'est pas chez les Magiciens que tu dois aller pour ça. Ce serait prêcher des convaincus, ce qui est inutile. ». La Magicienne parut particulièrement intéressée de cette dernière suggestion. « Amestris serait un bon terrain pour commencer. » se moqua-t-elle, doutant qu'elle y tienne une journée entière. La Dévoreuse ne laissait que peu de chances de survie aux âmes comme la sienne. Sans s'étendre davantage, Èibhlin finit les dernières gouttes de son breuvage avant de se lever et poser la tasse là où se trouvait à l'instant son séant. « Attendez. ». L'Alfar se tourna vers la Magicienne. « Vous paraissez tourmentée. Passez encore quelques jours ici. Ësse'Ællun prendra soin de votre âme et l'apaisera. Et– ». Elle s'interrompit, se mettant à fouiller dans les poches que cachaient les plis de sa robe. « Tenez ! ». La clone posa les yeux sur la statuette en bois que lui tendait la folle. « Nounou me l'a donné quand j'ai pris la décision qu'il était temps pour moi de partir aussi. Tant que vous l'aurez sur vous, rien de mauvais ne vous arrivera parce qu'il est imprégné de la magie de mon père. ». L'objet avait la forme minimaliste de l'un de ces Cerfeuils endémiques de la région. La Nerethi accepta le cadeau sans un mot. De toute façon, la Magicienne ne l'aurait jamais laissé tranquille sinon.

Sur le chemin menant au chalet, Èibhlin réfléchit tout de même à ce que lui avait proposé Louisa. Eskil lui avait déjà suggéré de passer quelques jours ici également. A présent qu'elle était sur place, pourquoi pas. En approchant du chalet, elle pouvait déjà voir les flammes de la cheminée danser dans l'âtre à travers les reflets sur la vitre. En arrivant à Boraür, sans trop savoir comment, elle avait appris que ce chalet lui appartenait. Elle n'avait jamais entendu parler d'une telle acquisition avant, même comme ça lui convenait très bien elle ne contredit pas son informateur. Ainsi, elle ne serait pas ennuyée par quelques âmes que ce soit. Le crut-elle jusqu'à en pousser la porte. D'abord elle se figea de cette présence inattendue, se demandant quel étranger avait osé profaner son lieu de retraite. Puis la surprise agrandit son regard en devinant celui qui y trouvait également le repos. La voix résonnant dans sa tête le lui confirma avant même qu'elle ne l'interroge. Elle resta silencieuse, même après le cynisme de son commentaire. Même après avoir constaté l'état pitoyable dans lequel il se trouvait où ses brimades se retournaient contre lui. Elle fit glisser la pelisse de ses épaules pour la déposer sur une chaise à proximité, s'avança vers la cheminée où elle fixa le feu crépitant, seule chose audible actuellement. « Dans quel pétrin tu t'es mis, Dorian Lang. » s'exprima-t-elle enfin avec sévérité. Elle n'arrivait pas à savoir si elle avait pitié de lui ou si elle était ravie de ce retour de karma ; si elle était heureuse de le revoir ou si son absence ne lui était pas plus agréable. « Arrête de faire ta diva. Tu es sur Boraür. Il te suffit de souhaiter aller mieux pour que tu retrouves un semblant d'apparence. Ësse'Ællun ne fait aucune différence entre un Ange et un Démon pour exaucer les vœux qui lui sont murmurés. ». Elle s'empara d'une pince pour tourner la buche et faire respirer les braises. « C'est une de tes victimes du bal donné par tes supérieurs qui a cherché vengeance ? » le questionna-t-elle avec autant de sérieux que de cynisme. Sans parler de la tournure désastreuse qu'avait prit cet événement, il lui paraissait impossible que les Vampires n'aient pas profité des invités sur place pour planter un croc. « Peut-être que tu apprendras à peser tes mots avant de t'adresser à quelqu'un maintenant. ». Elle en doutait fortement.
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Dim 20 Aoû 2023 - 20:05

Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin Qp5u
Désolé, je ne suis toujours pas mort



« Toujours aussi compatissante. » commentai-je, avec moins d'aigreur qu'anticipé. Contre toute attente, je n'étais pas mécontent de la trouver là. La réciproque ne devait pas être vraie. Toujours aussi prompt à m'apitoyer sur mon propre sort, j'aimais saupoudrer cette habitude d'une bonne dose de certitude sur la capacité du reste du monde - Bae excepté - à me haïr. Il suffisait de me souvenir de l'infernale apparition pour finir de m'en convaincre. Y penser suffisait à me serrer la gorge, l'addiction injectée dans mon organisme était comme un délicieux poison de folie contre lequel je ne réussissais pas à lutter. J'avais besoin de son sang ou j'allais mourir, c'était une certitude absurde, gravée en moi comme une vérité absolue.

« Sur Boraür ? Quoi ? » Qu'est-ce que je foutais ici ? Je partageai aussi cette pensée avec Èibhlin. Je me fichais de lui livrer l'entièreté de mes pensées, sauf celle où j'étais presque heureux de la revoir. Il y avait des choses que je préférais qu'elle ignore. Alors qu'elle me tournait le dos pour triturer dans les braises, je m'employai à tester ses dires. En premier, je souhaitai que la douleur disparaisse. Comme un masque collant à mon visage à mon corps se diluant, la souffrance reflua, se décolla de mon être. J'eus l'impression qu'on me plongeait dans un bain chaud avant de m'entourer de couverture douces et moelleuses. Le choc passé, je me risquai à corriger ma mâchoire qui partait sur le côté. Avec un doux craquement, les os se repositionnèrent. L'opération ne me produisit qu'un léger sentiment de malaise, provoqué par le bruit des os râclant les uns contre les autres, de la chair bouillie qui se reconstruisait comme à neuf. « Incroyable. » J'avais réussi à parler à voix haute cette fois. Je retournai à l'Alfar un visage transporté d'émerveillement. La disparition de mes maux avait davantage fait pour mon moral que si on venait de m'apprendre que je disposais d'une réserve illimitée de sang de premier choix.

Sa question eut tôt fait de réarranger mes traits selon leur air maussade habituel. Je revis Son sourire, aussi terrifiant que sublime. J'ignorai la pique lancée par Èibhlin pour répondre à sa précédente interrogation. « Non. J'ignore de qui il s'agissait, elle m'a parlé de personnes que je ne connaissais pas, et en particulier d'un... Ezidor ? Ça n'avait aucun sens. Je pense que je suis tombée sur une secte étrange qui a vu en moi quelqu'un à punir, c'est la seule explication plausible. Elle ne m'a pas vraiment laissé le temps de lui expliquer que c'était un malentendu. » Je haussai les épaules, même si j'étais plus gravement ébranlé que je ne le laissai paraître. Mieux valait me concentrer sur ce qu'il était possible de soigner plutôt que réfléchir au pourquoi du comment de ma situation. En silence, j'émis le souhait de réparer toutes les dégradations subies par mon corps. Mes poignets brisés se ressoudèrent, ma peau se recolla là où elle s'était ouverte sous la pluie de coups des suivants de la Femme.

« Boraür... » soufflai-je, impressionné. « J'avais entendu parler de ce lieu, mais je ne savais pas que c'était si... » Les mots se dérobèrent à moi, j'ignorai comment qualifier un tel lieu. J'avais d'autres questions plus pressantes. « Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est toi qui m'a téléporté ici ? Non, je suppose que je suis le dernier visage que tu souhaites voir. » Je me mis à rire, d'un rire légère et dénué de sarcasme. Je me sentais bien, détendu, sauf lorsque je pensais au sang dont j'avais à peine pu profiter. Mes muscles se crispèrent et je me forçai à repousser mon désir obsessionnel et incompréhensible. Jamais je n'avais ressenti ça auparavant en buvant du sang. Même celui des Anges ou des Orines ne pouvait concurrencer avec un tel nectar. J'en avais l'eau à la bouche. Je me secouai en réalisant que je fixai les flammes sans parler depuis un temps indéterminé. « Excuse-moi, je pensais à cette Femme qui s'en est pris à moi. Je me demande qui elle est, elle avait une aura vraiment spéciale. » Je me tus, surpris moi-même de m'être excusé. C'était nouveau. Gêné, je me levai et me rendis compte de l'état de mes vêtements, déchirés et raidis de sang. « J'imagine que si cet endroit peut me réparer... » Mes vêtements furent soudain comme neufs, secs, sans trous ni tâche. Je soupirai de bien-être. « C'est vraiment formidable. » Un sourire mutin me vint et une seconde plus tard, j'avais de longs cheveux verts. « Est-ce qu'on dirait un Elfe, comme ça, Èibhlin ? » Je rigolai et mes oreilles s'effilèrent en pointe comme les siennes. Puis aussi subitement, je repris mon apparence habituelle. Il y avait une dernière chose que je voulais essayer. Je me concentrai et ma vision devint floue. J'ôtai mes lunettes. J'y voyais parfaitement sans. Curieusement, ce changement me laissa plus pensif que tous les autres opérés sur mon corps. Comment les choses pouvaient être si simples ? D'un autre côté, je ne m'étais jamais penché sur mon problème de vision. Peut-être que si je l'avais voulu, j'aurais pu essayer de contacter un soigneur pour me débarrasser de ces lunettes. Je les déposai sur un meuble, comme si j'allais les récupérer plus tard.

Je pivotai vers l'Alfar. « Je suis surpris de ne pas t'avoir vue au bal. J'aurais pensé que tu viendrais. C'était un bal masqué, alors peut-être en souvenir à cette fois à Lagherta ? Mais finalement, tu as bien fait de ne pas venir. » Je n'aurais guère apprécié de voir mes congénères occupés à lui ponctionner allègrement du sang pendant que ses yeux vidés de conscience fixaient le néant. Elle aurait même pu mourir. Il y avait eu des morts à déplorer, en plus de la Lignée de Ksenia qui avait été décimée, juste sous nos yeux. Je fus pris d'un frisson. Leur assassinat s'était fait si rapidement, de façon si efficace. J'en avais froid dans le dos. Laysa n'avait pas été en mesure de me fournir des explications. Qu'elle me cachât des choses n'était pas nouveau. Je faisais de même. Je ne lui avais pas parlé de l'entretien que j'avais eu avec les deux hommes qui avaient prétendu être mes frères. Ni de la princesse noire que j'avais accidentellement sucée. Mes souvenirs étaient flous, je me souvenais avoir vu Isahya, ou est-ce qu'elle n'avait été qu'une hallucination ? Avec un soupir, je me laissais tomber dans un fauteuil près du feu. J'avais envie d'oublier tout des derniers évènements mais ils ne cessaient de me torturer. Je voulais des réponses et personne ne m'en fournissait.

Message II | 1179 mots



Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin O5u6
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 7 Sep 2023 - 13:29

Daily Sketches- Winter par Surendra Rajawat
Désolée, tu n'es toujours pas mort

La Nerethi haussa des épaules pour toute réponse à l'interrogation de Dorian. Elle n'avait déjà pas idée de la façon — ou plutôt de la raison — dont elle avait atterri ici, alors elle ne risquait pas de pouvoir expliquer la présence du Vampire. Elle ne se tourna cependant vers lui qu'à l'instant où il s'exprima enfin de vive voix. C'est alors qu'elle put assister à un événement qui aurait le mérite d'être marqué d'une croix sur le calendrier : il avait l'air heureux, et plus encore même. Èibhlin demeura donc immobile et béate de longues secondes devant cette scène aux allures de chimères avant d'enfin s'exprimer à nouveau. Constatant le départ immédiat du ravissement de son vis-à-vis une fois ses mots prononcés, elle se gifla mentalement de ne pas avoir été capable de les retenir. Au moins cela avait eu l'effet de lui faire enfin suggérer l'éventualité qu'il ne soit pas le seul à toujours chercher des poux à l'autre. Pourtant, l'explication qui lui fut offerte lui fit également supposer qu'elle n'était pas la seule fautive à son changement brusque d'humeur. « Ezidor... » souffla-t-elle en écho à Dorian, se plongeant alors dans sa mémoire. Oui, elle avait déjà entendu ce nom. Elle était cependant incapable de resituer la conversation dans laquelle il avait été prononcé, donc de rattacher cette identité à qui que ce soit. Ne pouvant, encore, apporter de réponses, elle relégua cette question au second plan, voire au troisième ou quatrième en constatant l'ampleur des dégâts qui ne demandaient qu'à être réparés. « C'est une chance que tu sois ici alors. La Folie et la Haine n'ont pas leur place sur ce territoire. ». Qui que soit cette personne, elle avait failli le tuer. Probablement n'aurait-il pas survécu longtemps à ses blessures s'il ne s'était pas retrouvé ici.

Elle voulut répondre à Dorian, mais l'inspiration qu'elle prit pour, ainsi que les mots qu'elle comptait libérer restèrent bloqués dans sa gorge. Ça aurait été mentir que de dire qu'elle n'avait pas été blessée par la remarque. C'était donc ça le visage qu'elle offrait ? Qu'elle lui offrait ? Une personne dont sa seule présence lui était détestable ? Elle détourna les yeux. Bien sûr. À quoi pouvait-elle s'attendre d'autres ? Elle n'avait jamais fait en sorte qu'il voit autre chose d'elle. Peut-être était-ce mieux ainsi. C'était désagréable, mais bien plus sûr pour tous. « Je ne sais pas pourquoi tu es ici, ni comment tu es arrivé là, non. » confirma-t-elle alors d'une voix terne l'hypothèse selon laquelle elle n'était pas à l'origine de sa présence et le laissant sans réponse pour l'ensemble de ses réflexions, y compris son jugement vis-à-vis d'elle. Elle avait elle-même bien des questions à poser. Pour cela elle voulut s'ancrer aux iris carmin de Dorian et essayer d'y deviner un semblant des pensées qui l'agitait, mais son regard vagabond dans les flammes la laissa sur le bord d'un chemin qu'elle peinait à discerner. De nouveau elle baissa les yeux. Cela faisait longtemps maintenant qu'elle n'avait eu l'occasion d'échanger avec lui. Avec du recul, elle avait même pris conscience qu'ils n'avaient jamais pris ce temps pour comprendre exactement comment ils en étaient venus là. Pourquoi cette détestation affichée. Il lui était parfois arrivé de songer qu'elle voulait mettre les choses à plat avec lui, s'exprimer avec clarté plutôt que par des piques incessantes qui ne menaient à rien. Pourtant, alors que l'occasion se présentait enfin, elle commençait à douter. Elle aurait eu l'occasion de prendre cette parole dans le silence qui s'était installé. Elle ne s'en saisit pas. Au lieu de ça elle afficha un nouvel air surprit aux excuses que lui fournit le brun. C'était nouveau ça aussi. « Si elle dirige une secte, ce ne sera pas facile d'avoir son identité. » commenta-t-elle seulement. La question se posait réellement cependant. Qui était-elle pour que, même après l'avoir mis dans un tel état, il ne songe à elle qu'en une personne "vraiment spéciale" ? Elle se prit à espérer que l'air de Boraür était à l'origine de ce manque flagrant de ressentiment à l'égard de cette personne.

Il fallut qu'il l'interpelle pour qu'elle abandonne ses songes dans lesquels elle s'était à nouveau perdue. « Que– ». S'il y avait une chose à laquelle elle avait été loin de s'attendre c'était qu'il agisse ainsi, lui habituellement si taciturne. « On y croirait presque. » fit-elle sans retenir son amusement. En d'autres jours et d'autres lieux elle aurait peut-être qualifiée ce comportement de puéril. Ici, c'était différent. Tout était différent sur Boraür. « J'ai failli y aller. La question avait été évoquée avec mes précepteurs lors de l'annonce de cet événement. ». Après une longue réflexion elle avait donné raison à Cerys et avait considéré que, sans invitation, elle n'avait rien à faire à ce bal. Maintenant qu'elle avait obtenue son Anoraë, les choses seraient différentes. « Il y en aura d'autres bals masqués. Ça semble être à la mode depuis quelque temps. » rit-elle doucement. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie légère ainsi. C'était un sentiment qui lui paraissait presque étrange. Sentiment qui céda rapidement la place à celui de l'inquiétude cependant. Les derniers mots de Dorian l'avaient interpellée. Néanmoins, avant de l'interroger à ce sujet, elle quitta son assise pour récupérer sa pelisse. « Allons dehors. L'air frais est agréable et la naïveté des habitants presque contagieuse. » lui proposa-t-elle en passant le vêtement sur ses épaules. « En plus il neige. » ajouta-t-elle en tournant le regard vers la fenêtre. « Je n'en avais jamais vu avant. Pas en vrai. » avoua-t-elle à mi-voix.

Elle attendit qu'ils s'éloignassent de quelques pas pour rouvrir la conversation sur ce sujet qui l'inquiétait et la questionnait. « Pourquoi est-ce que j'ai bien fais de ne pas aller à cette réception ? ». Elle leva le visage vers son vis-à-vis, cherchant à nouveau le contact de ses iris flamboyants et la vérité qui pouvait s'y cacher, mais rapidement elle ramena son regard sur la route tandis qu'un flocon s'échoua sur son œil. « Qu'est-ce qui s'est passé là-bas ? ». Elle avait seulement entendu quelques échos pour l'instant. Il y avait de tout et du plus invraisemblable. Rien qu'elle ne puisse considérer comme un on-dit sérieux tant les versions variaient entre elles. Peut-être la sienne, à lui, lui serait plus convaincante.
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Dorian Lang
Jeu 21 Sep 2023 - 17:21

Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin Qp5u
Désolé, je ne suis toujours pas mort



Je partageai son point de vue. Les bals étaient tels de la mauvaise herbe, il y en avait partout, on ne s'en débarrassait jamais réellement. Il fallait certainement accuser l'influence des Magiciens pour cela. Je suspectais que le goût des miens pour les bals provenait d'une forte concentration d'anciens Mages qui en avaient la nostalgie. Ils en avaient simplement créé une variante plus appropriée pour notre nature. La nuit s'était rapidement conjuguée en rouge et en prunelles voilées d'illusions. Moi-même, j'avais été victime des épais sortilèges enveloppant la salle de bal, laissant mes souvenirs dans un flou frustrant au possible.

« Vraiment ? » Je n'arrivais pas à lire dans son ton si son ironie grossissait le trait où si nous étions vraiment dans un lieu où l'innocence était aussi courante que l'oxygène. Le concept m'apparaissait improbable. Je me demandais ce que cela faisait d'être aussi chéri par un Æther aussi charitable et protecteur. Ma foi envers Lubuska se passait de doutes et de ressentiment, naturellement et je ne réfutais nullement ses valeurs, mais je savais que si elle devait offrir un territoire à ses enfants, il ne serait aucunement comme Boraür, et serait probablement hautement dangereux, y compris pour les Vampires.

Je me tournai vers Èibhlin dont la voix trahissait un certain éloignement, emporté par la vision offerte par l'extérieur. Je souris. « Si tu étais venue me rendre visite à Merhoneän, tu aurais vu la neige. Il y en a souvent. À Fjörd parfois, aussi. » Je me rendis à ses côtés pour observer aussi le paysage. « Elle a l'air plus propre ici. Immaculée. » soufflai-je, moi-même hypnotisé par la vision presqu'irréelle. Je songeais au rêve où je l'avais chassée. Il neigeait aussi, alors. Je gardai cette pensée pour moi. Je me surprenais souvent à y penser bien que cette configuration ne soit pas l'un de mes fantasmes. J'étais davantage curieux de savoir ce qu'elle me ferait si les rôles devaient être inversés. Ses doigts fins qui resserreraient les noeuds en soie sur mes poignets. Ses ronces qu'elle ferait courir le long de ma peau. Est-ce qu'elle en profiterait pour me tuer ? Il m'avait semblé voir souvent au fond de ses yeux ses intentions meurtrières quand je dépassais les bornes.

Une fois dehors, je ne fus pas saisi par le froid comme je m'y étais préparé. Doucement, mes muscles se décrispèrent et je levai le menton, les yeux fermés pour sentir les cristaux de glace se déposer sur mes paupières. Sans le filtre de mes lunettes, le monde brillait, ou peut-être était-ce dû à la magie des lieux. Une joie contagieuse désarmait mes derniers doutes. Je me sentais apaisé, pour la première fois depuis longtemps.

La question de l'Alfar me ramena à des considérations plus sombres. Je battis des cils pour en chasser les flocons qui s'y étaient accrochés. « Ça ne s'est pas très bien fini. » Il me répugnait d'en dire davantage. Une nouvelle Lignée avait été massacrée, au vu de tous, comme un exemple, un avertissement ou une menace. Ou les trois à la fois. Ou rien de tout cela. Je ne voyais pas d'un bon oeil l'anéantissement de ces deux Lignées avec si peu de temps d'intervalle. La version officielle voulait qu'ils aient été tués pour avoir été responsables de l'éradication des Enfants de Gabor. Je jugeais tout cela politique, et ne prêtais donc aucune valeur à cette explication. Et surtout, qu'en était-il des innocents si cela était vrai ? Remarquant que mon silence se prolongeait, je me râclai la gorge. « Disons simplement qu'il y a eu des morts. Des Vampires, pour la majorité. Nous étions tous sous le joug d'une puissante magie. J'ai eu l'impression de passer toute la nuit dans un rêve. J'ai été victime d'hallucinations. J'ai vu des personnes qui avaient disparu depuis longtemps. J'en ai rencontré d'autres qui m'ont tenu des propos étranges. » Je me tus, songeur de nouveau. Les Salvatore ne régnaient plus, mais au moins un était présent cette nuit. Une. Dont les protecteurs se disaient mes frères. « Tu as déjà rencontré ton futur époux ? Tu n'épouses plus Elias Salvatore mais Cyrius Windsor ? Une date a-t-elle été fixée ? » Cette fois, mes interrogations étaient dénuées de leur aigreur et de leur grain accusateur. Je réalisais que je n'avais jamais considéré les choses sous son angle à elle. Peut-être ne voulait-elle pas de cette union ? Et comment pouvait-elle le vouloir, à moins de désirer le pouvoir à n'importe quel prix ? « Tu te sens prête ? Tu devras vivre là-bas ? J'ai entendu qu'ils avaient reconstruit. Fais attention à toi quand même. J'imagine qu'il y a plus à craindre là-bas que des chutes de morceaux de lune. » J'essayais d'insuffler de l'amusement dans ma remarque. Je n'étais toujours pas en paix avec son statut de fiancée de l'Empereur Noir. Si j'apprenais qu'elle n'en voulait pas, que ferai-je ? « Tu es retournée sur Issë, depuis la dernière fois ? Je me demande ce qu'ils deviennent là-bas... » Une boule molle explosa soudainement sur mon visage. De surprise, je chutai en arrière et essuyai mon visage quand j'entendis des exclamations. « Pardon ! Ce n'est pas vous que je visais ! Nous jouions à une bataille de boules de neige ! Vous êtes tout mouillé, attendez, je vais arranger ça. » La voix flûtée appartenait à une femme à l'aspect rondouillard et ses cheveux gris traduisaient d'un âge avancé. Elle avait les rides rieuses et un visage avenant qui étouffa toute bouffée de contrariété qui aurait normalement dû survenir. À la place, une vague d'air chaud me parcourut et quand je touchai mes joues, elles étaient sèches et satinées, légèrement tièdes. « Merci. Ce n'est rien. » m'entendis-je lui répondre en me remettant sur mes pieds. Je la regardai retourner vers le troupeau d'enfants - et d'adultes, comme je m'en aperçus ensuite - qui reprirent leur guerre endiablée. Je pris le bras d'Èibhlin pour l'inviter à faire un détour et éviter de redevenir les dommages collatéraux de leur jeu. « Je n'ai pas connu autant de légèreté depuis la période précédant ma transformation. » commentai-je avec un sourire.

Message III | 1079 mots



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Jämiel Arcesi
Jeu 16 Nov 2023 - 16:49

Daily Sketches- Winter par Surendra Rajawat
Désolée, tu n'es toujours pas mort

Le froissement de la neige sous leur pas ponctuait les révélations de Dorian sur la tournure terrible qu'avait prit le bal de Seaghdae. En d'autres circonstances elle aurait classé cette version dans la catégorie "histoire folle". Des Vampires qui tuent d'autres Vampires au cœur d'un bal où une partie des invités ne l'était pas ? Ça n'avait pas beaucoup de sens à ses yeux. Elle avait vu dans les livres d'Histoire qu'il était une époque, où les Vampires se déchiraient entre eux. Elle n'en aurait pas été étonnée si c'était encore le cas aujourd'hui. Mais la race avait retrouvé un minimum de stabilité depuis. Non ? Elle le croyait jusqu'à maintenant en tout cas. « Ce n'est pas banal comme histoire... » commenta-t-elle en osant un regard sur le Vampire. Même au sein de son peuple ce genre de massacre était un événement rare. Les assassinats étaient majoritairement parfaitement ciblés. Il pouvait y avoir des victimes collatérales évidemment. Cependant, hormis chez les moins expérimentés, là non plus le hasard n'avait pas sa place. Il s'agissait d'une variante trop dangereuse pour se permettre de l'inclure à un plan. Son expression se fit plus surprise lorsque Dorian l'interrogea à son tour. Elle revint alors trouver le couvert de la fourrure ourlant sa pelisse, hésitante. Elle avait cru remarquer qu'il appréciait peu l'Empereur Noir. Elle en ignorait la raison profonde, le fait demeurait que son ton était toujours amer à la mention de l'Ultimage des ténèbres. « C'est cela. Le contrat me lie à la Couronne Noire, pas à l'individu qui la porte. ». En le formulant ainsi, elle prenait pleinement conscience de la chaîne qui enserrait ses poignets et la liait au Sorcier. Sa liberté était clairement limitée et seul l'Empereur Noir avait la clé pour la lui rendre totalement. « Je ne l'ai encore jamais rencontré. Mais ça ne saurait trop tarder. Je crois... » souffla-t-elle en jouant du bout des doigts avec sa boucle d'oreille. Un poing s'était refermé sur ses entrailles. La simple évocation de cet événement faisait monter en elle une bouffée de stress et d'anxiété. « On dit de lui que c'est un original. ». Fou, aliéné, malade étaient d'autres termes utilisés à voix basse pour parler de lui. « Mais il aime la musique. Il y a au moins un sujet sur lequel on pourrait s'entendre, peut-être. » rit-elle à moitié, plus de gêne que d'amusement, en levant les yeux sur le paysage. Elle ne se retourna sur Dorian que lorsqu'il reprit la parole. Un sourire étira la commissure de ses lèvres. Sourire qu'elle aurait voulu dissimuler s'il ne s'était pas insinué comme un voleur dans son cœur. Fais attention à toi. Elle n'arrivait pas à se l'expliquer — elle ne le voulait pas — mais ces simples mots suffisaient à réchauffer son être. La réponse qu'elle comptait lui offrir mourut soudainement dans sa gorge après la survenue d'un évènement extérieur inattendu. Un moment d'incompréhension suivit la chute de Dorian avant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Alors un rire répondit en écho à celui des enfants plus loin qu'elle s'efforça à atténuer, compatissant à l'agression qu'avait subie le brun. Toujours amusée malgré tout, son attention se posa sur celui-ci avant de revenir sur le groupe plus loin en voyant qu'il était parfaitement prit en charge. Mieux qu'elle ne l'aurait sûrement fait. Les enfants riaient à gorge déployée en imitant cruellement le sort qu'avait subi Dorian tandis que les adultes discutaient entre eux avec un regard désolé pour lui. « Aaah. ». Presque dos au Vampire, elle ne l'avait pas vue approcher et se fit embarquer par ce dernier sans peine. La surprise passée, elle ne chercha pas à se détacher de lui. Son cœur s'affolait d'une douce manière dans sa poitrine et une bouffée de chaleur accompagna ce sentiment, aussi, de sa main libre, elle remonta la pelisse jusqu'au nez pour dissimuler ses joues qu'elle sentait se rosir.

Son commentaire eut le mérite de faire naître en elle une réflexion l'interpellant plus encore que ses émotions. « Ta transformation... » répéta-t-elle, songeuse. C'était vrai qu'il s'agissait d'une donnée qu'elle avait omise jusque-là. Les Vampires vivaient deux fois. Personne ne naissait Vampire, de ce fait, tous avaient eu une vie avant celle d'Enfant de la Nuit. « De quel peuple étais-tu originaire avant ? ». Elle serait incapable de le deviner. La seule certitude c'était qu'il ne venait pas de Drosera. Une autre question brûla ses lèvres. Sûrement était-ce trop intime pour la poser, néanmoins elle voulait savoir. Elle devait savoir. « Il parait que ceux qui se font transformer l'acceptent en toute connaissance de cause. Qu'ils sont pleinement conscients et consentants. Pourquoi tu as accepté toi ? ». Il y avait de nombreux sacrifices qui se faisaient lors de la métamorphose. La vie s'en trouvait totalement bouleversée. S'il n'avait pas été forcé, qu'est-ce qui l'avait mené à accepter ce sort ?
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mer 13 Déc 2023 - 18:33

Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin Qp5u
Désolé, je ne suis toujours pas mort



« J'étais un Lyrienn. Pas un très bon, ma révélation tardait à arriver. Je devrais peut-être tenter de me convertir au sein de chaque peuple pour découvrir si je suis médiocre à chaque fois. » souris-je avec humour. Ici, mentionner mon passé ne s'accompagnait pas de la pointe de culpabilité ressentie habituellement, celle qui me rendait toujours agressif ou me plongeait dans des humeurs noires dont je ne sortais qu'au bout de plusieurs heures, voire plusieurs jours parfois. L'île ne m'autorisait pas à macérer dans les regrets. « En effet. Lors de la Guerre des Crocs, il y a eu des transformations non volontaires, mais c'était exceptionnel. Moi, j'ai accepté parce que j'ai été un peu idiot. Je ne cherche pas d'excuse mais j'avais toujours vécu dans un village reculé, à l'écart des murmures du monde. Je ne connaissais les autres peuples que de nom et par les connaissances sur eux qui circulaient au sein de notre communauté. Les villes, les guerres, les évènements, tout était si abstrait. Et un jour, Laysa est arrivée. Les visiteurs étaient rares, voire inexistants. Il y avait parfois des explorateurs, des scientifiques qui étaient de passage, mais des visiteurs ? » Je me souvenais encore le maëlstrom que sa présence avait occasionné, tout le village était en ébullition et tout le monde avait les yeux rivés sur l'étrangère. Je me tournai vers l'Alfar. Il ne me semblait pas qu'elle avait déjà eu l'occasion de rencontrer ma Créatrice et sans doute était-ce une bonne chose. « Elle peut être très charmante, et tout le monde a fini par avaler sa curiosité et à l'accepter tout en sachant qu'elle ne s'éterniserait pas. Ma curiosité à moi ne s'est pas éteinte. J'étais subjugué. Aliéné serait un mot plus adéquat ceci dit. » Nos pas nous avaient mené jusqu'à un pré clôturé. À notre arrivée, des cerfeuils levèrent le nez et s'approchèrent. Leur respiration formait des petits nuages de fumées au dessus de leurs naseaux. Dans leurs tendres yeux d'obsidienne brillaient une confiance totale en nous. Avec intérêt, ils poussèrent nos manteaux à la recherche de friandises que nous pourrions porter sur nous. J'en grattai un derrière l'oreille et souris en le voyant pencher la tête pour m'inciter à y aller plus fort. Je repris mon récit. Je n'osais pas encore mentionner Suna, comme si je pouvais réécrire l'histoire en une version plus douce, plus adaptée à Boraür. « Bref, nous parlions beaucoup, elle et moi. Elle m'a détourné de mon apprentissage, j'allais devenir le médecin du village quand l'actuel ne serait plus en capacité, mais ce qu'elle promettait était plus alléchant. J'avais envie d'être comme elle, d'être à ses côtés. Je n'étais pas amoureux d'elle, j'en aimais une autre. Peut-on aimer deux personnes ? Je ne sais pas vraiment. C'était étrange. L'Aliénation est un sentiment délicat à décrire. Je ne l'apprécie pas beaucoup. Je ne l'ai jamais utilisé sur toi, tu le savais ? Sur Issë ce n'était pas possible, et avant cela, ça n'avait pas été nécessaire. Mais parfois, je me demande si la Magie ne se déclenche pas d'elle-même, sans que je m'en rende compte. » L'idée d'avoir pu l'utiliser sur Bae par mégarde aurait pu me hanter mais l'île balayait mes inquiétudes. « Éventuellement, les effets se sont dissipés. J'étais un Vampire désormais. Je n'ai pourtant pas regretté ma décision, même si les premiers temps ont été particulièrement rudes. J'en voulais à Laysa, et je lui en veux encore, mais je ne serais pas revenu en arrière. Celle que j'aimais n'existait plus. Je n'avais plus de raison de rester là où j'avais toujours vécu, et toutes les raisons de relancer les dés de ma vie. » Le cerfeuil avait fini par se lasser de mes caresses et s'était éloigné en quête d'un brin de foin qui aurait échappé à sa vigilance. Je le suivis du regard sans vraiment le voir. Je peinais à rabaisser le voile du passé pour revenir au présent. « Voilà. » marmonnai-je, un peu gêné de cette confession. « Je n'en avais jamais vraiment parlé auparavant. Un petit peu avec Bae. C'est... c'est assez récent, mais j'ai une Orine maintenant. » Un sourire un peu bête remonta les coins de ma bouche en pensant à lui. « Il doit s'inquiéter de ne pas me voir revenir. Heureusement que ce n'est pas lui qui m'a découvert dans l'état dans lequel j'étais. Je pense que vous vous entendriez bien, si tu aimes la musique. Il ne cesse de me demander comment avance mon apprentissage du violoncelle mais la vérité, c'est que je ne suis pas très discipliné. Il y a toujours quelque chose pour me détourner de mes leçons. À nouveau, ce n'est pas pour me chercher d'excuses, mais lorsqu'on est poursuivi par des fanatiques, puis kidnappé par des Démons pour participer à leurs jeux de torture, puis ensuite battu à mort par une titanide complètement folle, je pense que j'ai le droit de ne pas progresser sur le reste. » Je ris bien que l'accumulation de ces épisodes n'avait rien de drôle. Ils semblaient juste perdre en importance ici. Machinalement, je repoussai la neige qui s'accumulait sur les clôtures. « Tu veux rentrer maintenant ? L'île m'a soigné mais je sens que mon corps fatigue. »

Message IV | 937 mots

Bla bla bla bla



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Lun 12 Fév 2024 - 9:01

Daily Sketches- Winter par Surendra Rajawat
Désolée, tu n'es toujours pas mort

Dans un silence religieux, Èibhlin laissait le brun lui raconter cette part de son histoire sur laquelle elle n'avait jusqu'alors jamais pris le temps de se questionner. Peut-être son attention était également dûe au fait qu'elle, elle n'avait rien à dire sur son passé. Outre le fait que sa vie n'avait pas grand chose de différent de la majorité des Alfars ayant fait leurs études à Drosera, elle n'avait aucun réel passif. Les souvenirs de son enfance étaient ceux d'une Ygdraë. Ses camarades d'antan, des Ygdraë. La ville dans laquelle elle avait grandit, Melohöre. Tout ça parce que sa naissance n'avait jamais eu lieu. Pas de façon naturelle du moins. Elle n'était qu'une création, une singularité dans ce monde, quelque chose qui n'aurait jamais existé si un être supérieur n'avait pas eu la lubie étrange de voir à quoi ressemblerait une Ygdraë si elle était née dans les ténèbres anxiogènes de la Forêt des Murmures. Elle n'était cependant pas en colère, ni déprimée par cette réalité. Elle était plutôt reconnaissante envers la curiosité de cet Æther ou quelconque autre instigateur de son existence. Seul le passé lui manquait, mais elle avait au moins un avenir. Un avenir encore meilleur à présent que son modèle avait succombé à la nature implacable du monde ; à présent qu'elle était l'unique détentrice de cette enveloppe corporelle. Elle leva les yeux sur Dorian. Oui, c'était ça. De la reconnaissance. Peut-être serait-il cruel de sa part de songer ainsi, mais elle l'était tout autant envers Oni d'avoir forcé le brun à abandonner son peuple et, eh bien, celle a qui il avait autrefois offert son cœur. Probablement la chose ne se produira jamais dans son cas. Était-ce un problème pour autant ? Rien de moins certain. Elle avait entendue des histoires à propos d'un Ange qui tournerait autour de l'Epouse Maudite. Au moins lui n'aurait pas à subir le rejet forcé de l'Immaculé. Il était d'ailleurs étonnant que celui-ci fut encore vivant. Sûrement a-t-elle réussi à lui offrir les grâces de l'Empereur Noir. La Nerethi ne voyait que ça comme explication.

Au fil des mots et des révélations qui lui étaient faites, ses pensées filaient à toute allure dans sa tête et arrivaient en vrac, sans qu'elle n'arrive à faire le tri parmi l'ensemble et réagir correctement en conséquence. Une main sur la joue de cerfeuil, la seconde caressant son museau, elle se laissa alors simplement bercer par la docilité et le calme du l'animal, comme par la voix apaisée de Dorian. Le fait qu'il avoua ne jamais avoir utilisé le don des Vampires sur elle la déstabilisa néanmoins. C'était là la dernière chose à laquelle elle s'était raccrochée our expliquer son attachement envers le Vampire. Comment pouvait-elle se trouver des excuses à présent ? Sans cesser de flatter l'animal, elle réfléchit à tout ce qu'elle venait d'apprendre et prit, enfin, le temps d'ordonner son esprit. « Oui. Rentrons. » approuva-t-elle enfin en s'écartant de l'animal qui sembla bien déçu de la fin de cette séance de câjolerie.

Après quelque pas, la Nerethi reprit la parole, enfin prête à s'exprimer sans trop trébucher sur ses propres émotions. « Tu sais, je suis persuadée que ton Orine, Bae, aurait été bien plus capable que moi de t'aider si c'était lui qui t'avait découvert. » déclara-t-elle. « Mais ce qui est vraiment une bonne chose, c'est que tu te sois retrouvé ici, à Boraür. Sans Ësse'Ællun, c'est chez Ezechyel que tu aurais sûrement atterri. ». Son cœur se serra à cette parole. « Alors ton Orine aurait réellement été malheureux. Bien plus que de te voir comme j'ai pu te voir. ». Bae. D'une certaine façon, l'existence de cette Orine l'arrangeait. Bien sûr, le voile amer de la jalousie s'était posée sur son cœur en voyant l'expression que le brun affichait en parlant du garçon. Néanmoins, ce qu'elle ressentait, elle pouvait l'exprimer à travers celui-ci, de sorte qu'elle n'ait pas à mettre à nue ses sentiments. Ça avait un côté assez douloureux de devoir ressentir par procuration. C'était pourtant nécessaire. « Je serais ravie de faire sa connaissance. Et peut-être qu'en s'y mettant ensemble, nous pourrons te motiver un peu plus à travailler le violoncelle. » sourit-elle un brin moqueuse, quand bien même un morceau d'elle redoutait l'instant où son regard croiserait celui de la Muse. « Normalement, je devrais intégrer le groupe des Geishas après– ». La fin de sa phrase mourru au bord de ses lèvres. Ça faisait si longtemps maintenant. Elle se mettait à croire — presque espérer — que cette alliance n'ait jamais lieu, ou que l'Amarante décide de briser ces fiançailles. Après tout, la Vaughan n'était-elle pas sensée avoir été fiancée à avec Lord à l'origine ? « Peut-être que l'on se croisera lors de mon apprentissage. ». À nouveau, le voulait-elle vraiment ?

La fumée de la chaumière apparue dans leur champs de vision. Déjà. Le retour lui avait semblé bien plus rapide. « Si tu veux, une fois rentrés, on peut travailler ensemble ton instrument ? Je ne suis pas une experte en violoncelle non plus, on pourra s'entraider. Et Bae n'aura pas de raison de te fâcher cette fois. ». Et peut-être que se perdre dans la musique lui permettrait de la libérer du carcan de ses doutes, de ses désirs, de ses souhaits, de ses craintes, et de tous ces sentiments trop lourd pour être tous assumés ensembles et en même temps.
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Sam 17 Fév 2024 - 8:24

Désolé, je ne suis toujours pas mort | Èibhlin Qp5u
Désolé, je ne suis toujours pas mort



« Peut-être. » répondis-je, dubitatif. Après tout ce que je lui avais fait subir, je ne voulais pas l'inquiéter plus que nécessaire. Me voir couvert de sang et plus mort que vif l'aurait paniqué au delà du raisonnable. Au moins, l'Alfar était protégée par sa prodigieuse indifférence à mon égard. Me voir ainsi n'aurait rien de traumatisant, et quelque part, son sang froid était ce dont j'avais eu besoin, autant que les soins prodigués par l'entité de cette île. « Malgré tout, je ne regrette pas d'être avec toi. » ajoutai-je, parce que c'était vrai. « Ici, on dirait qu'on arrive à se parler, normalement. » Sans doute trop, mais je ne me souciais pas d'en avoir tant révélé à mon sujet. Ici comme ailleurs, je me fichais des conséquences. Si elle usait ces informations contre moi, je saurais rebondir. Ailleurs qu'ici, j'aurais songé que je lui aurais arraché la gorge, mais l'idée de lui faire du mal ne m'effleura pas une seule seconde ici. Je me sentais apaisé et je sentais qu'elle aussi l'était. Je ne l'avais jamais connue aussi détendue, aussi peu sur ses gardes avec moi, et j'aurais voulu que ce soit toujours comme ça. Devenu prédateur, provoquer la peur chez autrui ne me dérangeait pas plus que ça, sauf chez Bae, et dans certains cas, comme maintenant, avec elle.

« Tu voudrais ? » Surpris, je sentis mes sourcils se lever légèrement. Était-ce réellement une bonne idée ? Je tâchais d'imaginer une rencontre entre les deux. Sans moi dans l'équation, il ne faisait aucun doute qu'ils s'entendraient bien. « Oui, peut-être. » avançai-je sans trop me mouiller. « Les Geishas ? » Je fis un effort de concentration. Depuis que nous étions liés, j'avais pris le temps de m'intéresser à son univers mais je n'en maîtrisais pas encore toutes les subtilités. Je savais avoir déjà croisé le terme dans mes lectures, ou lors de discussions avec le blond quand, incapable de dormir, je le rejoignais pour bavarder dans son lit jusqu'à la nuit. J'étais cependant surpris sur autre chose. Une fois mariée à l'Empereur Noir, serait-elle autorisée à suivre cet apprentissage, à poursuivre sa vie comme elle l'entendait ? La presse mentionnait parfois ces Fiancées, uniques par la façon dont elles avaient lié leur destin à la couronne sorcière, et je lisais ces articles avec un désintérêt feint, quand en réalité je craignais d'un jour y trouver le nom d'Èibhlin. Si elle devait ne plus quitter Amestris, nous ne nous verrions plus, sur Issë, Maëlith, ou ailleurs. Peut-être ici ? Il semblait que ce lieu échappait à toutes les contradictions, je ne savais toujours pas comment j'avais pu être transporté jusqu'ici. « On verra. » conclus-je, encore une fois sans trop me prononcer. Je ne voulais pas de ces promesses que nous ne serions pas capables de tenir.

J'acceptai sa proposition, et une fois débarrassés de nos manteaux, nous nous retrouvâmes de nouveau dans le salon agréablement chaud. Le tapis sur lequel j'avais commencé à me vider de mon sang était comme neuf, comme si rien ne s'était produit. Mes lunettes étaient restées sur le chambranle de la cheminée mais je n'allais pas les récupérer. La magie de Boraür fit apparaître un violoncelle, calé sur son appui, ainsi qu'un tabouret. Avec des gestes maladroits, je m'en emparais et m'installai. J'avais pris des cours d'introduction à Merhoneän, puis avait décidé de poursuivre en autonomie. Dans la mesure où j'avais été souvent distrait, par la force des choses, je n'avais donc absolument pas progressé. Pour me détendre les doigts, je fis appel à mes souvenirs pour jouer une courte mélodie, appuyée sur un enchaînement simple d'accords. Je le jouais lentement au début, puis au fur et à mesure, je gagnais en fluidité et le jouais plus vite. Je levai les yeux sur l'Alfar avec un petit sourire satisfait, bien que ce ne soit pas grand chose. Je me demandais pourquoi toute ma vie ne pouvait pas toujours être ainsi.

Message V | 697 mots



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