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 Une gorgée d'obsession | Dorian

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Mer 19 Juil 2023, 20:38




La petite fille recula dans un coin de la pièce, elle se banda les yeux aussi vivement qu'elle voulût se boucher les oreilles. Elle ne fut qu'un appât, elle a toujours été un excellent élément dans ce domaine : un air innocent, si chétive et apeurée, elle était la proie parfaite des prédateurs, un lapin déguisé sous la grâce de leur Hǫfðingi toute puissante. Cette dernière était présente, elle n'en croyait pas ses yeux mais elle ne devait pas regarder la scène. Seul le murmure importait. Parfois, Zi'Utixhax'Ir désira naître aveugle. Néanmoins, lorsqu'elle leva si haut les yeux – pensant avoir affaire à une montagne – elle remercia les Ætheri de l'autoriser à poser son dévolu sur leur Messagère. Ce contact fut bref et restera gravé dans son esprit pour l'éternité. C'était suffisant. À présent, le devoir reprenait le pas sur l'honneur. Alsea se complaisait dans le macabre et leur tribu était habitué à manipuler les enveloppes charnelles vidées de Vie. Ils en avaient affaire à l'une d'entre elles, toutefois celle-ci bougeait encore. Vega n'avait jamais vu de Mort bouger, vociférer, résister. Il avait des crocs si longs qu'elle remerciât la Hǫfðingi de lui soustraire la vue.

Pour Léto, ce n'était rien de plus qu'un trophée à glaner. L'idéal aurait été de le ramener directement à Orahza, mais le temps s'écoulait trop hâtivement. Elle maintint alors son pouvoir sur les tribus volontairement nomades et cette branche d'Alsea lui permit de remonter la source de sa prédation jusqu'en terres Vampiriques. La lueur lunaire transcendait le vitrail ; il aurait été mal venu de se présenter en plein jour. Un Chasseur devait chasser ; et cette fois-ci, le rejeton de Douria se retrouvait cerné par la meute de loups. Parmi eux, la Souriante toisait le garnement que les Chamans violentèrent au nom de leur Reine. Dès que ses yeux acérés se posaient sur un étranger, les siens se démenaient si vite à la tâche, inspirés par le dessein révéré du Panthéon. En outre, la Maîtresse des Esprits fut profanée. Les Alsea n'eurent nul besoin de comprendre les intentions de la Sùlfr : seul le châtiment comptait à leurs oreilles. A l'instar de l'unique fillette présente, leurs vues furent privées.

" "Pauvre imbécile." "

Ses pieds nus foulèrent le parquet. Même sans chausse, son simple poids parvenait à faire agoniser le sol sur son passage. Ce qui devait être un havre de paix pour ce jeune Vampire serait marqué à jamais par le désespoir.

" Ce sont les derniers mots prononcés par Ezidor De Xyno avant d'être empoisonné par Childéric D'Ukok. " Elle souriait, l'ocre et le rubis de son visu rivés sur le conte qu'elle feuilletât en ronde, citant à voix haute les dires les plus remarquables de l'exécrable personnage.

Son corps était tacheté de rouge et de lignes brisées. Avant même de saluer leur Reine, les Alsea connaissaient ainsi ses intentions. Ils avaient agi en conséquence et se délectaient de son ode funèbre. La compréhension du langage commun ne s'avérait même pas nécessaire : seule comptait la rage qui se dégageait de sa voix.

" Pour la suite… Elle posa pour la première fois – enfin – son attention sur le fameux Dorian Lang. Je ne m'y suis pas intéressée. " Elle jeta le conte de Lieugro, il atterrit aux pieds de Vega et celle-ci tressaillit au boucan.

Elle avait brisé les poignets de sa proie et ses jambes étaient trop lourdes pour supporter davantage la fuite. Sans doute avait-il déjà compris que cette sentence serait inévitable : un Chasseur en reconnaissait un autre. Léto s'était extirpée de la magie Faerique par un dénouement plutôt non conventionnel. Combien de victimes de ces charmes respiraient encore en ce monde ? La blonde ne souhaitait pas leur Mort contrairement aux Alsea ; ô non, leur potentiel était tout autre. À commencer par ce garçon au bord du précipice.

" Pauvre imbécile. Réitéra-t-elle en s'accroupissant face à lui, même positionnée ainsi elle le dominait avec aise. Elle braqua son regard embrasé en lui, cherchant à discerner son Âme. Son sourire était resplendissant, à la hauteur de sa légende. Signons nos rôles respectifs et éveillons ce Chasseur qui est en toi. À son tour, elle lui banda les yeux. Il n'avait nul besoin de voir ; seulement de goûter. J'épierai jusqu'où ta Traque s'étendra. "

Jusqu'où la Folie te mènera. Son potentiel résidait ici. Léto comptait alors faire germer une graine qui saurait le pousser dans ces retranchements. Elle dégaina une petite lame dont le chant résonna entre ces murs et elle sectionna sa propre paume, l'écarlate perla entre eux. La petite Vega devina par la suite ce que les traces de lutte entre ses tympans signifiaient. La Hǫfðingi avait marqué cette Âme pour l'éternité. Était-elle destinée alors à semer les vents de la discorde ? Était-ce ainsi que se nourrissait l'Ouragan d'Ihagye ?


835 mots ~

- Ceci est mon Sang : Le personnage peut faire en sorte que son sang soit aussi nutritif que désaltérant. Ainsi, quelques gouttes peuvent suffire à rassasier pour une journée entière. Ce phénomène a, cependant, deux conséquences dans la vie de tous les jours, sans que le pouvoir ne soit utilisé. Tout d'abord, les Vampires sont naturellement attirés par lui. S'ils goûtent le sang du personnage, il agira comme une drogue sur eux et ils en voudront encore.



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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 21 Juil 2023, 09:30

Une gorgée d'obsession | Dorian 9855
Une gorgée d'obsession



Son odeur illumina la nuit. Comme un cri dans le silence. Je fis volte-face brusquement, le nez à l'affût.

Il y avait cette fille. Ridiculement jeune. Ridiculement seule. Ridiculement folle. La salive épaissit aussitôt l'intérieur de ma bouche. Je n'avais pas particulièrement faim en quittant le domicile plus tôt. J'avais eu tort. Sans en prendre conscience, mes pas me rapprochèrent de la délicieuse créature mais elle recula en tandem. Une étincelle habilla le vermeil de mes yeux. Je n'aimais pas chasser, mais il y avait un fond de mensonge dans cette affirmation. Les lapins et les chevreuils, je les laissais à ceux qui avaient l'énergie et l'envie d'y croquer, les genoux dans l'humus. Mais lorsque je tombais sur ces inconscients qui pensaient que sortir en pleine nuit dans une cité dégorgeant de Vampires se solderait sur une fin heureuse, je trouvais là un plaisir sadique à les acculer et leur faire réaliser leur erreur, les crocs dans la jugulaire. Je n'avais jamais le réflexe d'user d'Aliénation, sauf lorsque ma soif arrivait à un seuil critique et que ma proie m'ennuyait en s'échappant trop vite ou en se débattant. Ce n'était pas le cas ici. Où irait-elle avec ses petites jambes ?

Notre petit jeu nous guida jusqu'à une bâtisse transpercée de faisceaux lunaires. Le piège se refermait. J'allais la coincer contre un mur et - Ma raison revint en même temps que mes sens m'alertaient, trop tard. Nous n'étions pas seuls. Déjà, la fillette avait pris soin de se blottir dans leur ombre, dans Son ombre, si imposante que je crus subir une hallucination. Le piège dans le piège. Mon juron explosa en projections de sang sous le coup que je me pris en plein visage. Je n'eus pas le temps de m'apitoyer sur le feu dévorant ma mâchoire. Les poings pleuvaient, les pieds mordaient. Cerné par une meute de loups enragés, je devins l'un d'eux. Certains subirent le fil de mes crocs, de petite victoires qui ne m'amenaient nullement à une porte de sortie, rien qu'une rétribution car rien n'était gratuit. Mon passage à tabac n'était pourtant pas cher payé car je ne fus pas long à finir par me recroqueviller pitoyablement sur moi-même pour accepter l'étreinte de la violence. Et il y avait l'Autre. Sa stature nous dominait et quand elle se mit en mouvement, je compris que j'allais le regretter et que je n'allais pas connaître de nouvelle nuit.

Une fois n'est pas coutume, j'avais eu tort. Pas mort, mais pas loin. J'aurais préféré. À genoux car je savais mes jambes incapables de me soutenir, mes bras pendaient le long de mes flancs, inutiles. Des tremblements agitaient mes mains, les nerfs et la chair protestant d'avoir été écrasés avec si peu de ménagement. Je levai les yeux sur la Terrifiante. L'un des verres de mes lunettes avait été brisé plus tôt et je ne la voyais bien que d'un côté. Je tressaillis aux premiers mots prononcés, si incongrus. J'ignorais que les monstres étaient doués de parole. J'ignorais aussi désirer autant goûter leur sang. Ce n'était pourtant pas la première fois. J'avais sucé une Démone une fois, son goût avait été exécrable mais la situation différait ici, par presque tous les aspects. Malgré la peur tétanique dans laquelle Son regard m'emprisonnait, je crevais d'envie de planter mes dents en elle et d'aspirer toute sa vitalité. Pire que ça, je m'en sentais intrinsèquement capable.

« Quoi ? » Croassai-je avec difficulté, la bouche encombrée de sang, du mien pour une fois. Je ne comprenais rien à son charabia cité de son livre. J'étais à présent certain d'être la victime d'une secte et elle me lisait leur doctrine. Etrange bible ceci dit. Je n'arrivais pas à savoir si leur culte vénérait les actes de cet Ezidor ou s'il les condamnait. Qui savait avec ces fous ? Et qu'est-ce que j'avais à foutre avec tout ça ?

À la façon dont elle se débarrassa négligemment de son livre, je révisais mon jugement. Je cessais d'essayais de comprendre, happé par sa présence alors qu'elle instaurait une proximité envahissante, son sourire lumineux comme un vent de fraîcheur au milieu de l'enfer. Je cessais de respirer aussi. Les effluves de son sang, lové au chaud dans ses veines, me déconcentraient et je peinais à attribuer un sens à ses mots. J'avais juste envie, non besoin de la posséder. Je tremblais autant de peur que d'avidité, déchiré entre les deux. Je me sentais prêt à risquer ma vie pour accéder à la panacée.

Stupidement, je m'employais à réfléchir à comment faire alors que mes mains gisaient comme mortes et que mon corps ne s'accrochait à un fil de vie que parce que mes tourmenteurs avaient cessé de s'acharner à peine à temps, à comment faire alors qu'elle me privait de ma vue. Je gémis car je n'avais plus que son odeur et la perception de son aura pour la repérer et que c'était insoutenable ainsi. Comme un enfant, j'eus envie de me rouler au sol par caprice. La Folie avait déjà gangréné mon esprit, son chemin facilité par la brutale rossée. Elle s'emballa au galop quand la saveur chaude et familière du sang succéda au crissement de l'argent dans la chair. Je croyais à peine à ma chance et je n'allais pas la laisser s'enfuir en posant des questions.

Tant bien que mal, je me traînai pour accéder à la source, craignant à chaque seconde le coup fatal qui m'achèverait si j'osais. Et j'osais. Mes doigts blessés dérapèrent douloureusement dans le liquide et je les portais à ma bouche en tremblant. C'était loin d'être suffisant et je me mis à lécher le sol où les gouttes avaient daigné s'échouer comme si j'avais été transformé hier et que rien ne saurait me retenir. Des décharges de plaisir me secouaient par vagues et je grognai de frustration car il y avait si peu. « Encore. » Murmurai-je et ma bouche trouva avec précision malgré ma cécité la paume sectionnée.

1064 mots


- Les obsessions d'Ezidor : Chaque fois que Dorian rencontrera l'un des personnages ayant joué l'une de ses victimes dans le Conte, il aura le désir compulsif d'abuser d'elle à nouveau (dans le sens large du terme).


Une gorgée d'obsession | Dorian O5u6
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Latone
Ven 21 Juil 2023, 19:03



Léto ne s'était pas relevée depuis la première lampée. Elle se souvenait très bien de toutes ces fois où elle donna la becquetée, sa main généreuse gorgée de merveilles pour les papilles : pour ses dragons si petits, pour son chat corpulent, pour sa myriade de lapins affamés… Jamais pour un Infant de la Nuit. L'engeance accrochée à sa paume dégoûterait n'importe quelle âme citadine tant son comportement bestial repoussait les limites de la décence et de la pudeur. Pour les Chamans, ce n'était rien de plus qu'un sacrifié se raccrochant à la Vie, indigne de la libération accordée par Ezechyel. Étant aux premières loges, la Sùlfr fixa l'être assoiffé s'empêtrer dans un festin qu'il n'aurait jamais soupçonné dans une telle situation. Elle l'observait ainsi, longuement, très longtemps… Son énergie lui avait fait passer bien vite l'étape de la simple succion : maintenant qu'il avait accès à la source, le jeune Dorian n'hésitait pas à entrouvrir les portes de son paradis, écarter la chair, faire s'écouler à flot le nectar revigorant, mordre, arracher cette peau qui lui barrait la route. Il n'hésitait plus tant que sa prétendue victime s'engonçait dans une effroyable passivité. Sa propre main ne ressemblait plus à grand-chose dans cet amas de bouilli, peut-être parviendrait-il à lui ronger jusqu'aux phalanges pour les mettre à nu… Néanmoins, le Vampire avait affaire à un roc comme nul autre. Ce devait être pénible et douloureux de se confronter aux murailles fibreuses de la Titanide. Cette dévoration, en réalité, ne lui procurait pas grand-chose sur le plan névralgique, si ce n'était une succincte émotion de pitié. Quand notre corps avait déjà vécu les pires horreurs possibles et imaginables – quand on était la compagne d'un Númendil – plus rien n'atteignait son égocentrisme. Il se démenait pour rien, puisqu'il n'aura rien de plus si ce n'était le déshonneur. Il s'était simplement montré assez aliéné pour arriver jusque-là. Léto n'avait jamais levé la main sur des gourmands, il fallait une première fois à tout : sa main valide fila en revers afin de se débarrasser de l'hérétique ; son corps chuta sur le côté, sa conscience avec. Il n'allait pas mourir d'une claque de la Titanide, surtout après s'être autant empiffré, mais sa mâchoire n'allait pas s'en remettre avant un moment.

~~~

Ils étaient tous partis, sauf Vega. Lorsqu'il reprit ses moyens – du moins, qu'il essayait – la Chamane se tenait à quelques pas de lui. Elle lui avait retiré son bandeau et le sien. Ses pupilles délavées soutinrent autant que possible le regard fou de l'Enfant de la Nuit, sans doute cherchait-il sa "proie" ou son odeur, prêt à la traquer pour en finir. Il abandonnerait bien vite, puisque Léto s'avérait toujours tout proche : dans les mimines de Vega trônait une jarre dont les effluves envoûtants rappelleraient très vite un doux souvenir aux narines du Zvyar.

" C'est son sang. " Confirma-t-elle aussitôt qu'il parût intéressé par sa possession.

Il chercha à l'atteindre et elle recula d'un pas. Les Alsea avaient beau l'avoir laissée seule face à ce jeune homme, il n'en restait pas moins trop faible pour s'en prendre à elle. Cela dit, comme convenu, elle ne devrait pas tarder. La Hǫfðingi fut claire sur la question : il fallait faire germer une graine de Folie en lui. Pourquoi ? Elle n'en savait trop rien, ces mots étaient si nébuleux, autant que ses actes. Léto était incroyable, si indiscernable, une véritable force de la nature. Telle une tempête, elle avait simplement décidé de s'abattre ici et de repartir. C'était terrifiant. Il n'avait aucune chance, elle avait un peu pitié de lui en réalité.

" Je m'appelle Vega. Et toi ? "

Allait-il succomber à ses blessures ? Pourrait-elle le sauver à travers la Mort ? Ce serait une conclusion plus attrayante que l'étrange prophétie de la Maîtresse des Esprits. Les Ætheri se montraient si cruels à travers leurs avatars. Sera-t-elle punie un jour ? Toutes ces questions la taraudaient, tandis qu'elle s'accoutumait aux râles de souffrances et aux appels à l'expiation.

" Je vais le verser dans la fosse. " Et sur cette intention énoncée, elle s'en alla, sans prendre en compte les protestations du bestial. Sur ordre de Hǫfðingi, afin de voir si l'obsession surmontera le nauséabond.

C'en était fini avec ce joueur d'Ezidor, toute la suite ne dépendait que de lui. Après tout, Ernelle avait bien d'autres chats à fouetter.


779 mots ~



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Dorian Lang
Dim 23 Juil 2023, 20:18

Une gorgée d'obsession | Dorian 9855
Une gorgée d'obsession



J'eus tôt fait d'oblitérer l'ombre écrasante me surplombant. Je n'en étais pas sûr toutefois. J'avais chuté dans un espace-temps en suspension. Pendant un temps incertain, plus aucun neurone n'osa bouger là-haut, comme s'ils retenaient leur souffle dans cet orgasme comme j'en avais rarement eu, comme si la moindre pensée parasite pouvait gâcher le festin. J'étais réduit à une bouche et je n'existais qu'en me pressant contre les lèvres écartelées de sa coupure devenue béante comme un nourrisson contre le sein. Ma position comme l'emplacement de la plaie me frustraient. J'aurais aimé baigner dans un océan de ce sang, le boire jusqu'à en éclater et mourir. Déplacer mon périmètre de buffet au poignet fut anormalement difficile et je finis par me rabattre sur la paume que je tâchai de réduire en charpie à charge de revanche. J'allais la ronger comme un chien ronge son os, jusqu'à la moelle et qu'il ne reste d'elle qu'un squelette nettoyé par mes soins. Vaguement, peut-être me demandai-je pourquoi elle se laissait faire. Alors que cette énigme insistait sur mon système cognitif pour attirer mon attention sur cette anomalie, je disparus. S'il y eut de la douleur, j'eus à peine le temps de la ressentir ; l'inconscience s'était chargée de mon cas avec autant de rapidité que d'efficacité.

Quand elle me recracha dans la réalité devenue froide et atroce de souffrance, je fixai le plafond pendant quelques secondes, aussi immobile que la pierre. Par un réflexe salvateur, mon corps se retenait de bouger le moindre muscle pour me donner le temps de dresser un rapide résumé de la situation. Tout d'abord, je crus à un rêve, ou un cauchemar, selon le moment choisi. Puis, je me pris comme un mur plusieurs constats. J'avais la gueule en charpie. J'étais tout bonnement incapable de bouger la partie inférieure de ma mâchoire, jusqu'à mon menton dont je me rendis compte avec inquiétude n'avoir plus aucune sensation. Ma nuque aussi avait dû négocier quelques virages serrés vu sa raideur lorsque j'essayais de la solliciter. Le reste de mon corps n'était pas en reste mais je cessais de faire l'inventaire de mes bobos dès que je réalisais ne pas être seul. Sa respiration résonnait dans l'air, mais c'est son cœur que j'entendais le plus. Celui des enfants palpitait toujours comme s'ils avaient emprisonné un oiseau à l'intérieur d'eux-mêmes, je pouvais presque le visualiser se contracter à toute vitesse, niché derrière sa cage thoracique. Mais elle ne m'intéressait pas. À moins qu'elle ne puisse me guider à nouveau vers Elle ? Et alors même que j'y songeais, la salive emplit ma bouche et une décharge d'énergie me parcouru. Où était-elle passée ? Je la sentais, là, non loin. Nous n'avions pas terminé, elle et moi.

Avec d'infinies précautions, je m'assis à même le sol, les veines tendues sur mon cou dans l'effort de canaliser les plaintes de mon corps dévasté. J'étais aidé en cela par l'arôme ensorcelant qui provenait directement de la fillette, non pas de ce qui se cachait dans sa juvénile jugulaire, mais du récipient dans ses mains. La mâchoire en miettes, je renonçai à parler et me projetai directement dans l'esprit de la gamine. « Donne. » Je lui décochai un regard noir. « Ne sois pas idiote. Ne te met pas en travers de mon chemin. » Je m'étais levé, sur des jambes aussi tremblantes que si je sortais de plusieurs mois de convalescence, ce qui m'attendais probablement dès que Laysa découvrirait mon état. Souhaiterait-elle déménager maintenant que nous savions ne pas être en sécurité ici ? Je respirais avec difficulté et je soupçonnais avoir quelques côtes en vrac. « Ta gueule. Je m'en fous de qui t'es. Donne. Dépêche-toi. »

Je marchai jusqu'à elle. À petits pas, comme si mes os s'étaient changés en cristal qu'un souffle de vent suffirait à briser. « Quoi ?! Espèce de sale morveuse. Arrête. Non. Arrête ! Reviens ! » Comme mes ordres mentaux passaient mille lieues au dessus de cette misérable gamine, un vagissement rageur s'échappa d'entre mes lèvres tuméfiées encore tâchées du sang de la Souriante. Mon teint ne m'autorisait pas de blanchir davantage mais je sus que j'avais davantage l'air mort que vivant quand je vis le contenu de la jarre finir dans la fosse. Incroyable. Elle l'avait fait. Elle... J'allais la tuer. « Reviens ici, que je te tue ! » Beuglai-je dans son esprit alors que sa silhouette s'éloignait sans plus me témoigner d'attention. Comme si elle allait m'obéir. Je maudirais son nom et planifierai ma vengeance plus tard. À genoux au bord de la fosse, je manquais m'évanouir sous les effluves nauséabonds exhalés en bas. Déjà, Son odeur s'estompait, disparaissait, son sang dont je m'étais épris, souillé dans les excréments et autres fluides en décomposition. Le cœur au bord des lèvres, malade de manque, malade de désir et de douleur, je me couchai en position fœtale sur le côté et m'abandonnai aux larmes.

879 mots

Je te remercierai bien pour ce rp mais je crois que je vais plutôt aller réparer mon personnage.


Une gorgée d'obsession | Dorian O5u6
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