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Orenha
~ Eversha ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 02/04/2023
Orenha
Mer 17 Mai 2023, 00:30


Image de Nan Fe
... jeux de vilains.

La main de la femme aux fastueux atours était enserrée autour de la gorge d’Orenha, qu’elle toisait de toute la hauteur de son mépris. Le dégoût et la lassitude se battaient en duel sur les plis de son visage poudré. À leurs pieds étaient répandues une multitude de pièces clignotantes de lueurs dorées et argentées, crachées par la bourse en tissu précieux qui pendait de la main de la Femme-Gerbille et qui ressemblait maintenant à un animal éventré.
« Crétine. Tu te croyais discrète ? Tu pues la vermine. »
Elle relâcha légèrement la pression, juste assez pour qu’un souffle ténu s’échappe des lèvres de la jeune fille. Orenha gardait le regard fixe malgré les larmes qui roulaient déjà sur ses joues, le corps flasque et inerte. Fais la morte. Sa gerbille intérieure appliquait ce conseil à la lettre, toujours aussi inutile qu’à son habitude dans les situations critiques.
« Eh bien quoi, tu n’as pas d’excuses à me donner ? Tu ne veux pas me supplier d’épargner ta misérable vie ? Tu es moins sotte que tu en as l’air. Ou bien peut-être que… un chat a pris ta langue ? Ma pauvre chérie. »
La femme lui empoigna le visage et la força à ouvrir la bouche d’une seule pression de ses doigts acérés, entaillant la chair des joues au passage  ; de l’autre main, elle extirpa l’organe visqueux, que Ren ne parvenait pas à empêcher de tortiller dans tous les sens, maculant son menton de bave.
« A’ê’ez… ’i wou wouai... » gargouilla-t-elle faiblement dans une bouillie de voyelles massacrées.
« Voyez-vous ça, elle sait parler ! Miracle. »
Le ton était enjoué mais les mots perçaient l’esprit de la jeune femme aussi sûrement que les ongles s’enfonçaient dans les couches supérieures de son épiderme. « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? »
Elle lâcha brusquement son emprise et Orenha, prise au dépourvue, manqua de s’affaler au sol comme un tas de chiffons ; gardant son équilibre de justesse, elle courba néanmoins l’échine dans une attitude soumise et contrite. La dame fit claquer sa langue et ses talons hauts ; elle étudia la voleuse ratée de la tête aux pieds, enveloppant d’un seul soubresaut de pupilles expertes les traits tirés, les fripes déchirées, les os saillant sous la peau terne et couverte de bleus.
« Tu es particulièrement… ordinaire, même pour une pouilleuse. J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi peu intéressant à regarder. » Quelque chose passa dans son regard et son expression devint songeuse. Un de ses doigts vint tapoter sa bouche charnue et luisante, tordue dans une moue pensive qui accentuait les plis d’amertume de part et d’autre de son nez aquilin, qu’elle fronça soudain.
« Peut-être que si tu faisais quelque chose pour cette odeur pestilentielle, tu passerais totalement inaperçue. »
Elle s’inclina et pressa l’index sur le menton d’Orenha, y laissant une empreinte carmin qui s’accordait à merveille avec le sang qui coulait des joues blêmes de la Femme-Gerbille.
« Le bal de Seaghda. Tu vas y aller pour moi. »
Pour la première fois depuis leur malheureuse rencontre, un sourire vint fissurer le masque d’albâtre de la femme aux cheveux de jais. Lentement, ses dents se dévoilèrent, avant de disparaître à nouveau sous la couverture molletonnée de ses lèvres rouges. La bouche s’était refermée aussi brutalement qu’un piège sur la patte d’un ours et pourtant, Orenha en était presque certaine : les canines étaient pointues et aiguisées comme celles d’un félin.
« Oui. C’est parfait. Une paire d’yeux en plus me sera toujours utile. On est jamais trop prudent. » L’ombre du rictus carnassier dansait encore dans ses yeux. Elle exultait ; elle aimait visiblement s’écouter parler. Vive comme un serpent, elle reporta son attention sur la fille, qui ne put réprimer un frisson lorsqu’elle sentit une souffle sur son cou.
« Ne ne te fais pas des nœuds au cerveau à essayer de comprendre ce qu’il se passe, c’est hors de ta portée ; trouve-toi un coin sombre, profite des petits fours et rapporte-moi tout ce que tu entends. Absolument tout. Compris, ma petite souris ? »
Elle ponctua sa dernière phrase d’une pichenette sur le nez de son nouveau jouet, soudain guillerette comme une enfant. La voix s’était faite caressante. Un fourreau de velours qui peinait à masquer la lame qu’elle abritait mais qui faisait étrangement illusion. Orenha se surprit à vouloir en éprouver la douceur.
« Ramasse-moi ça. » Malgré le ton qui s’était radouci, la jeune femme s’exécuta avec une fébrilité empressée ; elle fouilla le sol avec ferveur pour récupérer toutes les pièces d’or et d’argent, s’écorchant les genoux dans sa hâte. Après avoir précautionneusement entassé l’argent dans la bourse aux finitions somptueuses, elle la tendit à la grande dame brune, qui la refusa d’un geste dédaigneux.
« Garde-la. Il devrait y avoir largement assez pour le passeport et le voyage. Prend un bon bain et trouve-toi une mise plus… convenable que ces torchons dans lesquels tu t’es enroulée ce matin. Ou était-ce le mois dernier ? » Le fourreau avait glissé, laissant échapper une lueur menaçante.
« Fais ce que je te dis et tu en auras une autre à ton retour. Essaie de me doubler et tu reviendras te vautrer dans la fange avec les autres rats. En un peu moins vivante. Tu ne vaux même pas le quart d’une seule de ces pièces, tu le sais, n’est-ce pas ? J’aurais pu choisir n’importe lequel de tes copains clochards. Tu peux te considérer chanceuse, en fin de compte.  »
Pression rassurante sur l’épaule ; clin d’œil faussement complice.
« Et interdiction de rentrer avant minuit ! » Elle récompensa son propre trait d’esprit d’un rire grinçant et se fondit dans l’obscurité de la nuit.

Orenha avait soupesé la bourse d’un air absent, chaque bosse essayant de se frayer un chemin entre ses longues phalanges. Elle aurait facilement pu faire fi des menaces de la femme et s’enfuir ; ce n’était pas la première fois qu’elle se mettait une femme puissante à dos – et ce ne serait sans doute par la dernière. Visiblement, elle les attirait comme le vinaigre attire les mouches. Cette grande dame avait sans doute mieux à faire de son temps que de prendre en chasse une clocharde dans son genre. Elle l’aurait vite oubliée, se contentant de l’écraser sous sa botte comme un vulgaire cloporte si leurs chemins les amenaient à se croiser un jour.
Mais Ren en avait envie. Malgré la peur et l’angoisse et le danger, elle voulait lui obéir. Le désir de lui plaire venait de se faire marquer au fer rouge dans chaque fibre de son être. La tête dans le brouillard, elle commença mécaniquement à appliquer les instructions qui s'imposaient désormais à son esprit, à commencer par un tour dans le quartier commerçant de la ville.

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