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 Nos mains mariées | Dahlia

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Mar 28 Avr 2020, 02:00



" Ne prenez pas la peine de vous asseoir. Alix se montra assez vive, juste au moment où son regard croisa celui de l'Humaine et qu'elle comprit son intention. Marchons un peu, je n'ai que trop peu exploré ce palais alors que… il est nôtre, quelque part. La brune n'osa pas le dire trop haut, même en tant qu'épouse ce serait trop présomptueux. Tout ce qu'elle voulait, c'était de s'éloigner avec la fameuse Dahlia. Elle se releva tant bien que mal, manquant de faire un faux mouvement mais l'infirme réussit à se stabiliser. N-Ne vous en faites pas. J'ai un peu de mal à marcher mais là ça va. Un demi-sourire s'étira sur ses lèvres. Permettez-moi de m'accrocher à vous si j'en ai besoin. Je ne suis pas très lourde. " Peut-être que cela se voyait, étant donné la tenue officielle des épouses. Le fait que celle-ci les dénudent aidait à découvrir sur autrui ; notamment sur elle, qui était sûrement la plus maigre de toutes. Encore heureux, elle n'en était pas au stade squelettique. Il faut croire que les Chamans s'y connaissaient en médecine alternative… Alix ne portait pas forcément d'espoir sur une totale guérison, ce ne serait que se mentir, mais elle était certaine que sa proximité avec Brethil l'aidera à remonter la pente. Puis, elle ne serait pas vraiment seule, avec une autre Humaine dans le lot des élues. D'un geste doux, elle l'invita à s'égarer dans les couloirs de Zaowa ; les Chamans s'occuperont bien sans elles dans la cour centrale, surtout avec les Draugrs, puis le Roi ne semblait pas être d'humeur à vouloir les côtoyer.

" Je vous remercie d'être venue me parler. Déclara-t-elle au bout d'un moment, alors que les couloirs s'avéraient déserts sur leur passage. Ironique, quand on prenait compte de leurs Antimagies conjuguées. Je suis bien Alix, on m'appelle Petiote parfois. Enchantée, Dahlia. L'Humaine fit en sorte de paraître la plus rayonnante possible, leurs apparats officiels aidèrent fort heureusement à la tâche. De toute sa vie, Alix ne fut jamais aussi belle qu'en cette soirée. Je vous ai vue sur le bateau, oui. C'était une expérience, disons… plutôt surprenante. Cette soudaine expressions d'érotisme chez les Chamans, Alix qui se retrouve impliquée avec les élus, dont un Déchu. Et maintenant que j'y repenses, je me suis rarement sentie aussi brave. Alors qu'avec du recul, tout pointait sur notre probable mort. Sûrement l'idée lui était venue sur le moment qu'un simple faux pas les ferait jeter par-dessus bord, mais elle ne s'en souvenait plus. La mention de Brethil l'avait piquée à vif, peut-être était-ce cela qui lui avait donné envie de s'isoler un peu avec l'Humaine, dans l'espoir de se serrer les coudes. Vous connaissez Brethil ? Voulut-elle savoir d'emblée, comme pour vouloir s'interposer et mettre un pied dans le plat. Oh, elle ne se méfiait pas, mais maintenant qu'elle s'était livrée à son Ange, elle se sentait obligée d'avoir une vue d'ensemble sur leur situation. Qui sait de quoi sera fait le lendemain ? Brethil n'est pas juste une amie pour moi. Ses iris ferreuses s'attardèrent sur le coloris du palais, sur les quelques Chamans qu'ils voyaient au loin. C'est mon Ange Gardien. Seule une autre Humaine ou un Ange pouvait comprendre ce lien si puissant. À moins que… Petiote se sentit bête tout d'à coup. Vous avez un Ange Gardien vous aussi ? Mis à part Brethil, la brune ne vit aucun autre ailé immaculé. Elle fut certaine que cette question serait délicate, malgré tout elle préférerait être sûre. Elle baissa les yeux, les mains jointes en avant, alors qu'elle maintenait sa droiture autant que possible. Je ne pourrais pas rester ici sans elle. Cette aventure sur le bateau m'aurait fait tourner les talons. Je puise ma force en elle… "

Durant leur petit périple, la jeune femme en profita pour observer les traits de sa congénère. Dahlia contrastait avec Alix par son teint hâlé plus prononcé, une peau qui représentait, d'ordinaire, l'ethnie de leur peuple. À croire que même Jeriel, l'Æther du Soleil, fut incapable de bénir son enfant sous l'atmosphère pénible du Désert. Ses iris vertes pétillèrent davantage de vie, ils semblaient vouloir se démarquer envers et contre tout des afflictions présentes sur les bras et une partie visible de son dos. Silencieuse, Petiote adressa un regard désolé à son égard, car sûrement l'avait-elle vue s'attarder sur ces cicatrices. Finissant par se détourner, Alix s'en vint à penser qu'elle était jolie, et cela lui fit poser des dizaines de questions sur sa propre sexualité et son rapport avec les Chamans. Elle ne voulait pas penser à la nuit de noce, ni à l'après, pour autant elle devra forcément s'en préoccuper tôt ou tard. " On pourrait se tutoyer. Finit-elle par énoncer, comme si l'idée lui venait de lui apparaître sous le nez. Nous sommes du même peuple, nous avons le même âge… Et pourtant, elles ne se ressemblaient guère. À quelle tribu appartiens-t— Un gémissement fort prononcé la coupa, à la limite de lui faire louper un battement de cœur. Sur leur gauche, elles étaient passé devant une pièce dont la porte ouverte occasionnait un aperçu sur l'intérieur : des couples de Chamans copulaient entre eux, parfois même à plusieurs. Oh. Réagit Alix en se détournant auprès de Dahlia, un chouïa rouge. C'était davantage l'effet de surprise qui la fit agir plutôt que cette scène familière sur le drakkar susmentionné. Avec un naturel fou, les Humaines continuèrent leur route ; Alix cherchant pendant ce temps à se demander s'ils étaient de Raoni ou d'une tribu plus exotique. … Tu appartiens à quelle tribu ? Ceci sera son quotidien, elle devrait s'y habituer, surtout en temps de fêtes. Les arabesques et tentures défilèrent sur le chemin, toujours avec cette question qui lui brûlait la langue depuis qu'elle l'avait rencontrée. Petiote n'en put visiblement plus et se montra fonceuse, comme à l'accoutumée. Dis-moi… Chuchota-t-elle cette fois. Comment gères-tu ton Ma'Ahid ici ? " Les yeux braqués dans les siens, Alix lui posa volontairement la question en Alikir pour ne pas incommoder quelques Chamans de passage, présents dans un coin, ou encore… les Esprits qui leur étaient, encore et toujours, invisibles et insondables.


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Mar 28 Avr 2020, 19:58

Nos mains mariées | Dahlia Gj07
Nos mains mariées
[Dahlia]

« Ce serait avec plaisir… Je n’ai pas vraiment visité non plus. » En réalité, depuis notre arrivée, je n’étais pas sortie de ma chambre. C’était un peu stupide mais… dès que le rêve avait laissé place à la réalité, j’étais devenue tel le louveteau apeuré. J’essayais de ne pas le montrer. C’était compliqué. Je lui rendis son sourire. « Je vous en prie. N’hésitez pas à me demander mon bras dès que vous en aurez besoin. » Je l’observais se relever, sans tenter d’interrompre ses efforts. J’avais déjà pu remarquer son handicap. Il avait suscité ma curiosité. Était-il apparu à sa naissance ou bien s’était-il incrusté au cours de sa vie ? Je n’osais pas formuler mon questionnement ouvertement, de peur de paraître maladroite et indélicate. Les mots pouvaient blesser, même lorsqu’ils étaient innocents. Ils pouvaient aussi raviver des souvenirs délicats. Ce n’était pas mon intention. Inconsciemment, je plaçais ma main droite sur mon avant-bras. Mon pouce caressait les cicatrices qui y reposaient. L’Humaine fit un geste. Nous nous mettions en marche. Malgré moi, je jetais quelques coups d’œil inquiets dans sa direction. Elle était maigre et sa démarche me semblait fragile. Était-ce une réalité ou son infirmité me laissait penser que tout devait être une épreuve pour elle ? Je baissais les yeux, me sentant légèrement coupable de ressentir… de la pitié. Je ne devais pas la voir comme un objet cassé car, à bien des égards, elle me semblait être bien plus coriace et téméraire que moi. Même si j'avais tendance à me sous-estimer, je pensais réellement que l'Humaine possédait de véritables ressources.

Je relevais mes mires quand elle brisa le silence de notre balade. Doucement, je replaçais une mèche châtaine – qui était tombée dès que j’avais commencé à admirer le sol – derrière mon oreille. Je lui offrais un sourire un peu triste sans rien ajouter. Je comprenais. Elle n’avait pas à me remercier. « Enchantée. » Je regardais ses yeux. Étaient-ils gris ? « Honnêtement, j’ai cru qu’ils allaient vraiment nous… » Avec mon pouce, je fis un geste vertical devant ma gorge. « Couic. » Je souriais et plaisantais pour évacuer la pression que ce souvenir refaisait sortir en moi. « De mon côté, je ne sais pas si la bravoure me submergeait... En vérité, je crois que mes émotions étaient tellement fouillis que je ne sais même plus ce que je ressentais vraiment… Et puis avec ce qui se passait autour… » Mes joues prirent une légère teinte écarlate. Je détournais rapidement mes yeux pour dissimuler mon trouble soudain. Cette aventure sur le drakkar avait été une succession d’incompréhension, de peur mais aussi de désir. Son souvenir me rendait véritablement confuse. Je devais me ressaisir.

« Brethil ? Non, je ne la connaissais pas avant… tout ça. Mais j’ai pu constater que vous sembliez proches… » Il m’avait semblé qu’elles se connaissaient sur le bateau et lors du mariage. « Mais s'il s'agit de votre Ange, je comprends mieux. » Mon sourire devint plus tendre et rêveur. « De mon côté, non. Je n’en ai pas. Je ne peux qu’imaginer à quel point votre relation doit être forte. » Mes pensées s’égarèrent sur Elijah. Il n’était pas mon Gardien mais j’aurais aimé qu’il soit là, à mes côtés. J’aurais aimé que sa présence rassurante m’enveloppe. J’aurais aimé mais j’étais seule. « Je suis certaine qu’il en est de même pour elle. C’est une merveilleuse relation que vous avez. J’aimerais connaître cela un jour. Et en même temps… N’avez-vous jamais eu peur avant de vous lier ? Enfin… Est-ce un lien que l’on peut choisir de toute façon ? » J’étais sincèrement curieuse. J’enviais cette relation si pure. Elle me faisait peur aussi. Ce genre de lien bousculait des vies. Je souriais discrètement. J’avais déjà bousculé mon existence avec ce mariage.

Je hochais la tête quant à la proposition du tutoiement. Elle n’avait pas tort. Et puis… Nous étions mariées à présent. Je commençais à écouter sa question avant qu’un son très reconnaissable ne me trouble. Mes yeux, traîtres, regardèrent en direction du bruit avant de revenir sur Alix, les joues qui chauffaient. Elle aussi rougissait. Allait-on vraiment finir par s’habituer ? C’était assez… gênant. Surtout à entendre et voir aux côtés d’un inconnu. Nous nous esquivâmes rapidement.

J'essayais d'écouter la nouvelle question en chassant la vision érotique que nous venions de voir. « Raya. Je ne sais pas si je serais à la hauteur mais… » Je me redressais pour reprendre un peu de confiance en moi, arcant un peu mon dos pour libérer mon diaphragme. « … Je ferais tout pour. J’espère que je ne serais pas trop une catastrophe dans les différents arts. Je connais déjà un peu la couture mais… Ce n’est pas encore ça vu les monstruosités que je crée. » Je grimaçais tout en lui offrant par la suite un sourire qui se voulait complice. « Et toi ? » J’étais réellement intriguée. Il y avait tant de tribus et… j’imaginais que ce choix offrait une perspective sur le caractère de l’initié. « Hum ? Mon Ma’Ahid ? » Je reprenais en Alikir, l’imitant. Je m’étais un peu penchée vers elle pour mieux l’entendre. « Je crois que… Je ne le gère pas vraiment. Je n’ai jamais appris à le développer. Même si mes deux parents étai-… » Je m’arrêtais. Même si je savais mon père mort alors que je n’étais pas encore née, je ne connaissais pas le sort de ma mère. Je ne l’avais jamais revu après mes neuf ans. Je papillonnais des yeux une courte seconde avant de reprendre. « Même si, à ma connaissance, mes ancêtres ont tous été humains, j’ai vécu toute ma vie entourée par des êtres magiques. J’imagine que mon Ma’Ahid en a souffert. Peut-être que c’est mieux ainsi… Ou peut-être que c’est un fardeau… Ma vie n’aurait sans doute pas été la même si je l’avais développé. » Aurais-je évité l’esclavage ? Aurais-je pu contrer mes bourreaux ? M’auraient-ils tout simplement tuée en se rendant compte que je les affaiblissais ? Je lui offrais un demi-sourire. « Pourquoi cette question ? Tu ne sais pas comment gérer le tien ? » lui demandais-je toujours en Alikir. Je regardais autour de nous. Paraissions-nous suspectes à nous faire des messes basses dans un dialecte inconnu, en plein couloir ? Surement. Toujours aussi proche, je continuais. « Veux-tu que l’on arrête notre visite pour que l’on se pose dans nos appartements ? » Peut-être serions-nous un peu plus discrètes ainsi ? Je ne voulais pas que l'on croit que les Humaines fomentaient un mauvais coup. Nous étions déjà assez... mises à l'écart. Je ne voulais pas en rajouter.

Après avoir écouté sa réponse, je me redressais pour reprendre normalement. « Je suis curieuse. Pourquoi t’appelle-t-on Petiote ? » Je la regardais. Nous n’avions que… quelques centimètres d’écart. Elle n’était pas si petite que cela, si ? Était-ce donc dû à son apparence chétive ? Je rougissais soudainement. Et si j’avais mis les pieds dans le plat et que ce surnom lui avait été donné par rapport avec son handicap ? Devais-je m’excuser ? « Tu n’es pas obligée d’y répondre, si tu trouves cela trop personnel. Je ne voudrais pas te forcer la main. » Pourtant, je voulais savoir la réponse. Je voulais en apprendre plus sur cette Humaine qui, par sa simple présence, me rassurait un petit peu. Finalement… Je n’étais pas si seule que cela… Je me mordis discrètement la lèvre inférieure pour cacher ma gêne et me retenir d’en dire davantage. Il fallait que je réfléchisse un peu plus avant de parler. Lorsque je serais en présence du roi, je me refusais à être aussi maladroite…
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Sam 02 Mai 2020, 01:50

À bien des égards, Alix se sentait proche de Dahlia : elle se retrouvait dans ses propos, ses sentiments. Ce n'était donc pas juste sa condition qui l'entraînait dans ce torrent infernal, c'était simplement le fait d'être Humaine. Son regard s'abaissa avec cette prise de conscience. Elle ne sut réellement si c'était une bonne chose que les Humaines se confrontaient aux mêmes problématiques. Comment les Chamans, et le Roi, les accueilleront ? Non, c'était réducteur de penser ainsi. Même si on les traitera comme des Enfants de Sympan, les deux femmes restaient différentes. Là voilà à siéger à la place d'un Chaman, ce n'était pas bon… En reportant son attention sur Dahlia, cela lui parut évident qu'elle découvrait une autre personne, et non son reflet sur cette île aux mille et un dangers. Pour se pardonner de cette faute, elle se promit d'entretenir leur intimité dans la discrétion la plus pondérée. Toujours en Alikir : " Le mien est fort. Et le fait d'avoir côtoyer des êtres dotés de Kan’Ghar ne m'a pas aidée à le restreindre… Pour les érudits, ce devait être une question stupide. On ne contrôlait pas son Ma'Ahid, sur aucun plan. Mais d'un autre côté, on ne devenait pas l'épouse d'un être élu par les Ætheri sur un claquement de doigts. À partir de là, tout lui semblait possible, tant ce monde lui promettait monts et merveilles. J'ai bien peur qu'il incommode les Chamans, ou pire, et que je ne doive pas rester. Ses sourcils se froncèrent, guère ravie par cette possibilité. Mais je refuse d'abandonner Brethil ici, alors… Elle se tut, entraînée par sa camarade à ne pas continuer ces messes basses. Puis, employer leur langue pourrait être très mal vue par leurs congénères, étant donné le caractère sacré de leur propre dialecte. Elle hocha de la tête à la proposition, silencieuse pendant un temps avant que son regard ne s'égarât sur ce coin du Palais, en particulier, qu'elle connaissait très bien. Alix se mordit la lèvre, elle avait limite noyé Dahlia dans son flot d'interrogations, ces mêmes questions qu'elle avait accumulées dans son âme et conscience tout le long de leur séjour. Ce ne serait pas correct de sa part d'être aussi envahissante, alors cette idée-ci lui parût raisonnable : Tu veux bien qu'on… aille dans ma chambre ? "

~~~

Depuis leur entrée, Petiote sembla être plus légère, moins recluse sur elle-même. C'était bien le seul endroit où elle pouvait se permettre d'être aussi détendue. Pour cause : c'était chez elle. Des encens spéciaux envahissaient la pièce, avec un placement maîtrisé, dans le but de détendre ses invités – et elle – d'éveiller leurs sens pour mieux se les approprier. Normalement, la dose ne devait pas provoquer le sommeil ; Brethil était déjà venue ici et il n'y avait eu aucun problème. D'ailleurs, c'était peut-être en partie pour ça qu'Alix préférât se retrancher ici : son Ange pourrait la chercher et venir la chercher ici… Et d'un autre côté, elle espérait que Dahlia serait à l'aise. " Fais comme chez toi, il n'y a pas grand-chose mais… Au pied du lit, le centre de la pièce accueillait une myriade de coussins et de fourrures. Alix adorait ces pièces confortables, tout ce rembourrage disposé afin de garantir son confort et celui de ses hôtes. Et dans un coin de ce paradis douillet : un tapis chatoyant. Assieds-toi, je t'en prie. Juste : pas sur le tapis. Elle le désigna justement. C'est mon tapis. L'Humaine était catégorique et cela se ressentait avec son intonation, pourtant son sourire complice ouvrait à un possible partage. Après tout, Brethil avait eu le droit à ce traitement de faveur, ce n'était juste pas encore arriver pour autrui. Revigorée par la combustion des substances, Petiote s'activa à préparer un service à boire et proposa à Dahlia des thés ou des boissons plus fortes, ainsi que des produits qu'elle avait ramenés avec elle depuis leurs terres d'origine. Petiote… Reprit-elle, ayant fait trop durer le suspense à son goût. Elle s'installa sur son tapis et s'empara d'une sorte de grosse gourde en terre cuite. C'est mon surnom depuis toute petite, et je l'affecte particulièrement. En fait, j'oblige pratiquement tout le monde à m'appeler ainsi. Il me permet de garder cette âme d'enfant que je peine à conserver. Un sourire amer anima son visage. Enfin, ma tribu – qui est Mior, au fait – n'apprécie pas trop que je me comporte ainsi. Pour eux, le passage à la vie adulte est primordial. Sans quoi, je ne mériterais pas ma place auprès d'eux. Son recrutement dans le clan l'étonna toujours, par ailleurs, mais leur mode de vie nomade, sauvage, lui convenait parfaitement. C'est un peu notre combat d'être digne. " Ajouta-t-elle en se voulant rassurante, comme si elle était tout autant à la place de l'autre Humaine.

Elle débouchonna la gourde, une vapeur assez lourde s'en échappa. Elle versa le contenu dans une tasse, minutieuse. " Dahlia, je souhaite de tout cœur que tu trouves ton Ange, toi aussi. Lorsqu'elle eut fini de se servir, elle rebouchonna le récipient, les effluves des encens reprirent aussitôt leur droit. Ses mains à l'apparence fragiles saisirent sa boisson et le porta dans un premier temps près de son nez. Certes, ce n'est pas une relation que l'on choisi forcément, peut-être que certains le subissent plus qu'autre chose, je l'ignore, mais… De mon expérience, c'est un lien dont on ne peut pas se passer. Ses iris se perdirent sur la surface du liquide. Qu'il soit dicté par le destin ou non, je l'accepte pleinement. Enfin, ses lèvres cueillirent une première gorgée. C'était fort ! Elle faillit s'étouffer avec, levant la main assez rapidement pour rassurer Dahlia. Eh ben ! Elle braqua à nouveau son attention sur elle. C'est une boisson que les Mior'Wa m'ont offerte pour mon mariage. Une once de malice s'illumina dans le coin de ses prunelles. Si jamais tu veux goûter… "

Le plafond lui semblait si haut, avait-il toujours été ainsi ? Pour une infirme de sa trempe, rien n'était moins sûre. Même si son regard se baladait sur sa chambre, toute son ouïe fut focalisée sur les mots de Dahlia. On ne pouvait pas dire qu'Alix s'était bien socialisée depuis sa venue sur l'Île Maudite… Au fond, cela lui faisait un bien fou de parler, même de leurs petites personnes, de leurs problèmes. " Avant de venir ici… Se confia-t-elle, les yeux sur ses pieds nues. J'ai subi le Rexhnou et je me suis réveillée avec mes jambes infonctionnelles. J'ai rejoint un clan du royaume de Babelsba ; nous errions du Désert jusqu'aux Jardins, au gré de nos obligations. Je m'efforçai de me rendre utile : étant donné que les Ætheri ont épargné mes mains, j'ai décidé de prendre des notes, de recopier nos archives pour les sauvegarder, d'être en quelque sorte leur scribe. Puis, elle lorgna du côté de ses peintures corporelles, celles que les Chamanes choisirent pour sublimer leur être. Quant à transposer cette vie ici… je pense qu'un pinceau ne se manie pas de la même manière qu'une plume. D'ailleurs, dans cette pièce où elles surprirent des Chamans en train de copuler, l'un d'eux était en train de manier autre chose qu'un pinceau… Le rouge monta instantanément jusqu'aux joues de l'Humaine. Elle eut honte d'avoir ce genre de pensées obscènes en présence de quelqu'un ! Était-ce à cause de la gourde ? Y avait-il de l'alcool dedans ? Silencieuse, juste le temps de chasser ces images, Petiote se redressa et plongea dans le verdoyant de son regard. Parle-moi de toi, conte-moi ton histoire. Tu disais savoir coudre ? " Cette information fut retenue, toutefois la brune comptait bien garnir davantage ce portrait qui se dessinait dans sa tête. Ici, elles étaient libres de s'exprimer, libres d'être elles-mêmes.


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Jeu 11 Juin 2020, 22:04

Nos mains mariées | Dahlia Gj07
Nos mains mariées
[Dahlia]

Je m’avançais dans l’espace chaleureux. Les appartements d’Alix sentaient agréablement bon. Quelque part, les arômes rappelaient à ma mémoire les terres humaines. Si je fermais les yeux, je pouvais presque imaginer la passionnante chaleur de l’astre solaire sur ma peau. J’eus un demi-sourire. Tout cela était loin à présent. Cependant, j’espérais qu’un autre jour, j’affronterais de nouveau l’immensité du Désert. Pour cela, il fallait que… Je posais une main sur mon ventre, futur habitacle de la vie. J’inspirais une goulée d’air tandis que Petiote reprenait la parole. « Oh. Oui, merci. » répondais-je à son invitation de me mettre à l’aise. Je notais son indication sur son tapis et me contentai de hocher la tête pour finir par m’asseoir sur un gros coussin.

Mes yeux regardaient la silhouette de l’Humaine qui s’activait en allant chercher un service à boire. Je réalisais soudain que j’avais légèrement soif. En réalité, préoccupée par ce mariage, j’avais fini par mettre légèrement de côté l’hydratation. La boisson était donc bienvenue. Je détournais mes yeux de sa silhouette pour regarder le reste de la pièce. Comme elle avait quelques points communs avec ma propre chambre, je n’avais pas ce sentiment d’être perdue. C’était presque réconfortant pour quelqu’un qui avait soigneusement évité d’errer dans le Palais. Le Palais… Je baissais soudainement les yeux sur mes mains jointes. Celles-ci reposaient sur mes jambes installées en tailleur. Je passais mon pouce gauche sur le dos de mon autre main. Plus tôt, celle dernière avait été recouverte du sang d’innocentes créatures. Une sensation étrange m’habitait depuis le mariage. C’était comme si… j’avais réalisé sans le réaliser… Je fronçais les sourcils. C’était bête de penser cela.

Heureusement, la voix de Petiote mit fin à mes pensées décousues. J’écoutais attentivement la réponse à ma question précédente à propos de son surnom.  Un tendre sourire commençait à fleurir sur mes lèvres quand je compris pourquoi cette appellation. Pourtant mon sourire disparut assez rapidement quand elle m’expliqua la suite. Je séparais mes mains pour en poser une sur ma nuque, réfléchissant un instant à ce que Petiote me disait. Je n’étais pas très téméraire ou caractérielle mais ses derniers mots me laissaient un goût âpre et amer. Je voulais exprimer les pensées qui traversaient mon esprit mais m’en abstint, préférant continuer de l’écouter. À voir l’expression rêveuse qui passait sur son visage à chaque fois qu’elle pensait à son Ange Gardien, je ne pouvais que comprendre que son lien avec Brethil était intense.

Je commençais à me détendre quand elle fut prise d’une quinte de toux après sa première gorgée. Instinctivement, mes yeux s’écarquillèrent sous l’appréhension. Cependant, la main rassurante d’Alix fit son apparition. Le soudain effroi laissa automatiquement place à un grand sourire. Avec lui, un petit rire complice m’échappa. Je me saisis doucement de son verre. « Ce qui ne tue pas, rend plus fort, ne dit-on pas ? » Avec presque une certaine appréhension, j’apportais le liquide jusqu’à mon visage. L’odeur était forte et trop complexe pour mes nasaux. Ils ne savaient la décrire. Je devinais cependant que la senteur pouvait rapidement me faire tourner la tête si je n’y prenais pas garde. Aussi, je finis par porter le liquide à mes lèvres et en bu une petite gorgée. Je toussais aussitôt avant de rire par la suite. « C’est costaud. » disais-je en lui rendant son verre, souriante. « Je ne sais pas trop si je viens de me désaltérer ou si je viens de me nourrir, en fait. » riais-je, soudainement plus désinhibée qu’à l’accoutumée. « Mais ce n’était pas mauvais. » disais-je en essuyant d’un mouvement rapide le haut de mon arc de cupidon. « J’imagine qu’il faut laisser la gorge se faire ! » J’approchais ma main du genou de la jeune femme pour le tapoter de manière amicale et encourageante avant de me réintéresser à la grosse gourde. Je m’en servis un propre verre et enserrai celui-ci d’une main. Inconsciemment, je plaquais mon verre contre mon buste. Je faisais souvent cela pour rafraichir mon corps avec la température souvent fraiche des boissons.

« En revanche… Je ne sais pas s’il faut laisser le regard des autres nous terrasser. » disais-je plus sérieusement. Je regardais cependant Petiote chaleureusement. « Enfin... Je réagis à ce que tu as dit plus tôt… Comme quoi, le fait d’être Petiote ne plaisait pas à ta tribu… N’abandonne pas qui tu veux être si la décision ne vient pas de toi. » Je souriais avant de redresser mon verre pour en reprendre une gorgée, cette fois préparée à sa puissance. Je manquais tout de même de m’étouffer une nouvelle fois. Il était vraiment fort. « Ce que je veux dire c’est que, si pour être digne, je dois abandonner qui je suis ; alors je ne le serais jamais. Nous ne sommes pas ici pour nous déconstruire mais, au contraire, pour créer. » Je ne me considérais pas comme quelqu’un de fort. J’avais mes propres faiblesses, mes propres doutes et je savais que, si j’y étais forcée, je ne tiendrais pas le même discours. Cependant, j’avais des valeurs intègres. Ma propre histoire me poussait à ne plus jamais abandonner. « Je ne dis pas qu’il nous faut rester les mêmes, jour après jour. L’évolution est nécessaire et est un passage obligé. Je veux simplement dire que je n’abandonnerais pas qui je suis parce que je deviendrais ce que j’aurais choisi… » Je m’arrêtais de parler pour reprendre une gorgée. Je replaçais ensuite le verre contre ma peau. Il ne me semblait plus aussi frais déjà. En fait, j’avais de plus en plus chaud. Rien de comparable à la chaleur du Désert cependant.  « Enfin bon ! » riais-je soudain. Je balayais ce que je venais de dire d’un mouvement de la main. Heureusement, j’eus le bon sens de faire ce geste avec ma main libre, et non celle qui tenait le verre. J’en repris d’ailleurs une gorgée. Je finissais par m’habituer à son caractère. À moins que ce ne soit la boisson qui ait réduit au silence tous mes récepteurs sensoriels. Ce n’était pas une hypothèse si improbable.

Tout en continuant à siroter innocemment par ci, par là. J’écoutais l’histoire de Petiote. J’hésitais à poser ma main sur son genou dans le but de lui apporter une présence réconfortante. Je m’en abstins cependant, me contentant de prêter une oreille attentive. Je reposais finalement mon verre à ma droite quand la voix de mon amie s’arrêta. Comme elle semblait un instant perdu dans ces pensées, je ne dis rien, lui laissant le temps de revenir au moment présent. Finalement, je souris franchement en entendant sa question. « Savoir coudre, savoir coudre… » répétais-je en riant. « Ce sont des bien grands mots pour moi. J’apprends toujours. Je sais manier une aiguille, faire des nœuds, rapiécer et assembler des pièces… Mais pour ce qui est de l’artistique ou même du respect des proportions… » Je fis des gros yeux évoquant. « Je devrais te montrer un de mes essais de haut. Tu hurlerais de peur devant. » finis-je par dire. Je me tus une petite seconde, me mordant la lèvre inférieure pour retenir mon sourire. Je n’avais pas l’habitude d’être aussi joyeuse en compagnie d’une inconnue mais, avec Petiote, c’était facile.

« Tu disais avoir subi le Rexhnou ? Je n’imagine même pas à quel point ça a dû être difficile d’émerger de ce sommeil maudit. En vérité… Je ne parviens même pas à imaginer ce que cela doit faire de réaliser que le monde entier à continuer à avancer, de découvrir le génocide angélique ou toutes les autres catastrophes… de prendre conscience que le temps a fait disparaître des êtres aimés sans avoir eu l’occasion d’adresser des adieux… Encore plus lorsque l’on découvre que l’usage de ses jambes est impossible… » Je me tus, regardant vers le bas pendant un très court instant avant de reposer mes yeux dans les siens. « Tu es une force de la nature, vraiment. » Je souris doucement. « Je ne sais pas si je me serais relevée de cette histoire. Toi, tu l’as fait. »

Je passais une main dans mes cheveux châtains. Je n’avais pas l’habitude qu’ils soient détachés. Je relevais donc mes ondulations pour les rassembler dans un chignon éphémère, histoire d’aérer ma nuque quelques secondes. Le contact entre mes doigts sur ma peau laissa une trainée de frissons. Involontairement, je repensais au coït que nous avons aperçu plus tôt et aux mains baladeuses des chamans. Je me grattais le crâne et laissai mes cheveux retomber, essayant de montrer un visage neutre. Je notais cependant qu’il fallait que j’évite de toucher une de mes zones érogènes après avoir vu de pareilles choses. Je souris, gênée, ne sachant pas quoi dire qui pouvait cacher mon trouble. Je me rappelais soudainement qu’elle voulait connaître mon histoire. Je saisis la perche. « Quant à ma propre histoire… » Je quittais ma position en tailleur pour relever une de mes jambes. Je posais mes mains sur le genou plus en hauteur. « J’ai été esclave la plus grande partie de ma vie. D’où les cicatrices. » Je n’insistais pas sur les détails lugubres et repris aussitôt : « C’est à cette époque de ma vie que j’ai découvert la couture. Je rapiécais les vêtements de mes maîtres et, parfois, je m’occupais de suturer des plaies. Mais je préférais les vêtements. Eux, ne se vengeaient pas s’ils estimaient que mon aiguille leur avait fait trop de mal. » J’eus un léger rire sans joie, espérant alléger mes dires. « Quoi qu’il en soit, j’ai tout de suite apprécié le maniement de l’aiguille. Se concentrer sur une tâche… Oublier tous ses tracas… C’est rapidement devenu ma passion. » J’hésitais une très légère seconde avant de rajouter sur un ton beaucoup plus léger : « En fait, je suis devenue une véritable mordue. Toujours à la recherche de vêtement déchiré, à la limite de créer des trous moi-même ! On m’a rapidement surnommé l’Aiguille, en réalité. » Je haussais mes épaules. « J’aime bien ce titre et… même s’il m’a été donnée parce que ma fonction d’esclave surplombait mon identité, je l’affectionne. Mais, je ne me sens pas encore assez digne de me faire connaître comme cela. J’aimerais d’abord m’améliorer. » Je posais mes yeux sur le verre d’Alix avant relever les yeux vers son visage. Mon sourire doux revenait instantanément. « C’est peut-être étrange à dire mais… Je suis heureuse que tu sois mon épouse par l’intermédiaire du roi. » Petiote avait chassé ma solitude. « Tu n'as pas peur de lui, toi ? »

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Lun 13 Juil 2020, 19:10

Futile mais pas moins apprécié, le geste de Dahlia a son égard fut noté. Les Mior n'en sauront rien, et au pire, s'ils avaient vraiment chargé la boisson de quelque manière que ce soit, ils étaient fautifs. Pas elle, ni elle. Alix doutait de cette imagination paranoïaque, même si son instinct d'Humaine lui dictait de se méfier en tout temps. Sauf entre ces murs. Encore moins avec une autre Humaine. Alix acquiesça à la remarque de Dahlia : il fallait simplement s'y habituer. Ce qu'elles ont toujours fait depuis leur embarcation sur le drakkar. Cela déboucha forcément sur sa façon d'appréhender sa tribu d'affiliation. Les mots de l'Humaine étaient justes, se faire passer pour ce qu'elle n'était pas ne mènerait à rien. Si ce n'était de la déception d'un côté ou de l'autre, voire des deux. Petiote ne comptait pas spécialement faire les beaux yeux auprès des Chasseurs dans l'espoir qu'ils l'épargnassent. Techniquement, elle était intouchable. Seulement, ce n'était pas dans ses intentions d'être traînée dans la boue, plus que ce qu'elle n'était déjà. Elle était une peste, une sacrée épine dans le pied. Cela en sera toujours ainsi. Dahlia devait l'avoir compris.

" Cela n'a jamais plu à personne que je sois Petiote. Enfin, la plupart exècre cette partie de moi. Malgré tout, c'était son caractère. Il n'y avait pas de réelle réponse sur qui devait s'adapter à qui, toutefois elle refusait de porter tout le fardeau de son existence. Son regard s'éperdit dans un coin de la pièce, tandis que Dahlia dégustait à nouveau la boisson. Quel courage ! Je leur fais confiance, ils savent où est notre place. Après tout, nous avons tous acceptés de rester et d'endosser ce rôle. C'est notre choix autant que le leur. Seul l'avenir répondra à ses interrogations. Un temps trop court s'était écoulé entre leur entrée dans la tribu et le mariage en lui-même, soit aujourd'hui. Enfin bon. " Fit-elle écho à la conclusion de Dahlia, souriante. Oui, c'était mieux de balayer ce sujet de conversation pour le moment.

Un rire étouffé par ses lèvres scellées répondit à la proposition de l'Humaine au sujet de sa maîtrise à parfaire. La brune aimerait bien voir ça à vrai dire, mais son manque d'appréciation artistique risquait d'être mis à profit. Quoique, elle aimait bien la mode Humaine, même si sa condition ne lui permettait pas d'enfiler n'importe quelle tenue.


" Je suis curieuse de voir ça. " Émit-elle malgré tout, comme si la boisson agissait contre sa propre volonté. Alix, d'ordinaire discrète, se révélait plus ouverte en présence de Dahlia.

S'ensuivit une courte discussion autour du Rexhnou, à laquelle la brune n'osa participer. La couturière brossait un portrait bien élogieux, ce qui ne lui plaisait guère. Cela l'incommodait. Ils étaient des centaines ou des milliers à s'être réveillés dans les pyramides. Elle n'était pas forcément plus digne qu'un autre, la plupart s'en était même plutôt bien sorti. Et elle ? C'était une renaissance amère, qui aurait été bien plus difficile à supporter si sa route n'avait pas à nouveau croisé celle de Brethil. En tout pour tout, Alix préféra se taire et ne pas s'aventurer sur un terrain qu'elle ne connaissait pas. La jeune femme s'avérait bien incapable de convertir le vécu de Dahlia si elle avait subi le même sort qu'elle. Et puis, le Rexhnou, qu'en savait d'autre Alix ? Guère grand-chose. La copiste laissa cela aux érudits et aux experts.

L'attention de la Mohr fut attirée par un geste quasi anodin : la coiffure de Dahlia. Elle imaginait, par ce biais, la concentration de l'Humaine dans chaque mouvement de ses phalanges, la moindre précision qu'elle devrait apporter à son œuvre. Certes, Alix ne connaissait pas son niveau, qui apparemment n'était pas fameux. Pourtant, elle voyait ici une certaine habileté à user de ses doigts. Alors que ce n'était qu'un chignon ! La brune but à nouveau et se racla la gorge pour passer outre la gêne engendrée. À force de boire, la Mior savait pertinemment qu'elles s'enfonçaient dans une situation on ne peut plus nébuleuse, pourtant la volonté d'arrêter lui manquait. Heureusement que l'histoire de Dahlia fut là pour meubler, sinon Alix n'aurait même pas su où se poser.


" Et c'est moi la force de la nature ? Elle rit, c'était nerveux, très nerveux. Inapproprié étant donné la gravité du récit conté. Pourtant, l'Humaine ne put le retenir. L'ivresse ? L'incommodité ? La maladresse ? Je ne suis esclave que de mon corps, Dahlia. J'ai bien vécu quelques moments… très difficiles, que je n'arriverai pas à te confier ce soir, mais rien qui dictait mon quotidien. Comme toi. Elle se mit un peu plus à l'aise, son corps partant en arrière et son équilibre maintenu par les deux bras sur le tapis. Durant mon enfance, j'ai vécu un temps dans une cité où les habitants exécraient l'esclavage ; la plupart d'entre eux luttait même contre elle, en s'attaquant directement aux criminels. J'ai rencontré des hommes et des femmes ayant à peine acquis leur liberté. Je sais comment c'est dur mais je ne pourrai jamais m'imaginer à leur place. Ni à la tienne. Elle baissa les yeux, consciente que c'était un sujet délicat, même si Dahlia s'était confié et avait fini par surmonter tout ça. Jusqu'au point de devenir l'épouse d'un Roi. Tu es bien plus forte que moi, Aiguille. " Insista-t-elle en tout pour tout, d'un ton à la fois obstiné et attristé.

À présent bouleversée par le passé de l'Humaine, Petiote se masqua dans une nouvelle gorgée, son regard fuyant. Elle n'osait pas imaginer si les Démons ou Aleric l'avaient esclavagée. Déjà petite, elle souffrait d'un Mal bien ancré. Elle n'aurait sûrement pas survécu, ses tortionnaires n'auraient rien pu y faire. Ses idées noires s'estompèrent aussitôt lorsque Dahlia lui confia être heureuse en sa compagnie. Ses lèvres quittèrent le bord du récipient et ses yeux s'écarquillèrent un peu. La gentillesse dans ces propos la berçait comme sur un nuage.


" Je… Pourquoi faisait-il si chaud ? Je le suis aussi. Les joues rougies, la brune fit tournoyer le liquide puissant dans son verre. Elle pensait, seulement les mots ne s'imbriquaient pas suffisamment comme il faut pour être exprimé. Fort heureusement, le sujet dévia assez vite. Si. J'ai peur pour nous deux. À ton avis, comment est censé se comporter le Chef d'un peuple qui méprise notre Ma'Ahid ? La question laissée en suspens, elle surenchérit par un simple : On le dit "fou". C'était étrange d'être unie à un homme dont on ne savait guère plus. Sans doute leurs entrevues privées et respectives finiront par leur faire cerner le personnage. Son haut commençait à lui serrer, son souffle échauffé. Je ne sais pas si je pourrai honorer la Vie comme ils… le font. L'image de la copulation de tantôt lui revint, fugace. La consommation du mariage était, au fond, encore taboue pour elle. Alix était en paix avec sa sexualité, mais ne parvenait pas encore à l'affirmer. Un instant silencieuse, Petiote finit par céder. Tu l'as déjà fait ? " L'indiscrétion de la question aurait dû la stopper net. Ce fut trop tard.


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Jeu 13 Aoû 2020, 20:16

Nos mains mariées | Dahlia Gj07
Nos mains mariées
[Dahlia]

Musique
Je continuais de sourire. Cependant, sa question rhétorique me fit rougir. Je ne me sentais pas vraiment forte. Je continuais simplement d'avancer, parfois niant mon passé, le cachant sous des couches et des couches de vêtements, en me disant l’accepter jusqu’à ce qu’il ne revienne me hanter. Non. Je ne me sentais pas forte. Je me sentais coupable de ce qu’il m’était arrivé. J’essayais de me racheter, en étant gentille, en étant douce, en rendant des services. Jusqu’au point de devenir l’épouse d’un Roi. Pourtant, quand Alix se répéta, je me sentis troublée et émue. Une chaleur se répandit dans mon ventre. Elle était douce et réconfortante.

Quand Petiote reprit une gorgée de la boisson, je me saisis une nouvelle fois de mon verre. Je le vidai d’un trait pour chasser mes pensées négatives. Pendant un instant, je luttais pour ne pas tousser tant le liquide avait agressé mes papilles et ma gorge. Au lieu de cela, mon visage tourna au rouge tomate. Le rougissement s’accentua quand Petiote me confia être aussi heureuse que moi, à propos d'être ensemble. Pourtant, il ne venait plus seulement de la boisson. La chaleur dans mon ventre continuait à fourmiller. Je regardais la brune jouait avec le liquide de son verre. Le mouvement était rythmé et hypnotisant. Je me mordais la lèvre inférieure, la gorge soudain sèche. Sans doute était-ce l’ivresse. Ne disait-on pas que la boisson appelait la boisson. Je levais les yeux de son verre et, en remontant jusqu’à son visage, caressai avec ces derniers sa silhouette renversée en arrière. Dès lors que je le remarquai, j’émis un faible toussotement étranglé, espérant que l’attention serait davantage portée sur ce dernier plutôt que sur ce que je venais de faire malgré moi. La chaleur dans mon estomac devint plus désagréable et pressante et j’avais l’impression que la pièce se réchauffait considérablement.

Petiote reprit alors la conversation et j’essayais de me concentrer sur sa voix et d'oublier le mal qui me prenait. « Je ne sais pas. » Je toussais de nouveau en me rendant compte que ma voix normalement claire et douce était un peu enraillée. « La boisson. » expliquais-je rapidement, préférant me convaincre de cela plutôt que d’accepter que j’avais reluqué. « J’imagine qu’il ne se comportera pas comme le plus aimant des maris. Peut-être nous fuira-t-il… Quoique je n’en sache rien. Comme tu dis, on le dit « fou » alors… À mon avis, peut-être est-ce mieux pour nous que nous nous attendions au pire. » Je haussais les épaules avec une nonchalance feinte. En vérité, le Souverain me terrifiait autant qu’il m’intriguait. Malgré la peur qu’il m’inspirait, je ne voulais pas le juger trop rapidement. Au contraire, je souhaitais lui laisser une chance de me faire une autre impression. Peut-être étais-je dans l’erreur. Je baissais mes yeux sur le verre vide que je tenais toujours entre mes deux mains. Doucement, je fis glisser l’un de mes index sur son bord, à la manière des musiciens. Je pensais à la prochaine fois que nous verrons le roi : lors de la nuit de noces. J’arrêtais mon geste, le trouvant soudainement érotique.

C’est à ce moment-là que j’entendis la remarque de Petiote. Mes yeux revinrent rapidement à elle. Quand elle marqua une hésitation, révélant son trouble, je devinai ses pensées. Elle me renvoyait moi-même à ce que nous avions vu plus tôt et, pendant un instant, nous partagions la même pensée charnelle. Je me tus, ne sachant pas exactement quoi dire. J’étais troublée. Le sujet me mettait mal à l’aise mais, étrangement, je ne fuyais pas. J'étais même curieuse de ce qu’elle allait dire par la suite, à la fois empressée de savoir et terrorisée à cette idée. La lutte de ses deux sentiments avait quelque chose d’exaltant. J’entrouvris les lèvres, cherchant un second souffle.

Enfin, la voix de la brune revint. La question me laissa une seconde bouche bée. Je rougis de nouveau, ayant l’impression de ne faire que cela dernièrement. Mes joues allaient sûrement bientôt rentrer en fusion à ce rythme. « Eh bien... » Je baissais mes yeux sur mon verre et repris mon manège avec mon index. Après un petit silence, je les relevais pour regarder Petiote. Ils brillaient comme si j’étais fiévreuse. Peut-être l’étais-je après tout. Je ne me sentais pas dans mon état normal et j’avais presque l’envie de me mettre poitrine à nu pour avoir moins chaud. L’idée même ne m’aurait jamais au grand jamais traversé l’esprit si je n’avais pas quelque chose. « Eh bien, oui. Je l’ai déjà fait. Plusieurs fois, pour ne rien te cacher. » Et aucune n’avait été consentie, me laissant pour horreur le toucher d’inconnus. « Mais pas comme eux le font ici. » Je ne savais curieusement plus où me mettre ou que dire. Aussi, je mordillai l’intérieur de ma lèvre inférieure en marquant une pause.

Soudainement, une question me vint à l’esprit mais j’hésitais à la poser. L’alcool faisant effet, je ne pus lutter bien longtemps. « Demandes-tu cela parce que tu as peur de ne pas savoir comment faire ? Tu ne l'as jamais fait ? » Je reposais mon verre à mes côtés, sans quitter l’humaine des yeux. « Je… Ne t’inquiète pas pour ça. C’est assez instinctif. » Je me souvenais de mes premières fois. Elles n’avaient pas été agréables mais j’avais su comment agir pour ne pas décevoir mes tortionnaires et ne pas recevoir d’autres coups. Je pensais être assez agile de mon corps, de mes doigts et de ma bouche.

« Si tu veux... » Je me stoppais malgré ma désinhibition des plus totales. Cependant, maintenant que la folie était lancée, il était trop difficile de l'arrêter trop longtemps. « Si tu veux, je peux te montrer. » Je plaçais mes mains, paumes en avant, voulant stopper le fil de pensées de la brune pour m’expliquer. « On gardera nos vêtements, bien sûr, sinon ce serait bizarre, hein. » disais-je à une vitesse hallucinante désormais plus rouge que la couleur elle-même, tout en ayant un petit rire nerveux. « À moins que tu veuilles vraiment les enlever et... » Je plaçais rapidement les mains devant ma bouche tout en me redressant. « Enfin, non. Enfin… Je ne sais plus ce que je raconte. » Où était passé la timide et prudente Dahlia ? Me servant de ma main comme d'un éventail, j'agitais cette dernière devant mon visage pour me faire retrouver mes esprits. Il me fallait peut-être boire un peu d’eau pour que je me rafraîchisse.

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Lun 17 Aoû 2020, 16:17

La boisson commençait à être trop agressive. Même Dahlia subissait les affres de ce poison. Cela ne serait pas une si mauvaise idée d'arrêter ici-même. Alix ne se sentait pas spécialement mal, au contraire. Si l'alcool minimisait ses maux physiques, l'Humaine semblait être tout autant capable de se charger de son côté psychique. Au fil du temps, la perspective de passer une nuit de noce avec un Roi fou à lier disparaissait de ses pensées. Elle n'osa plus trop toucher à ce verre encore rempli, si tentant. Ses yeux se braquèrent sur sa compagne Humaine, dont le mouvement de ses doigts l'hypnotisait. La répétitivité et la vitesse dosées jusqu'au bout de l'index… Souhaitant fuir ses pensées scabreuses, son regard ferreux croisa le verdoyant de Dahlia. Elles s'étaient mutuellement regardées et la gêne occasionnée fit esquisser un retrait de la part de l'Aiguille. Pour sa part, Petiote baissa les yeux sur ses jambes, silencieuse. Ne remarquant même pas ce sourire gênée sur ses propres lèvres.

Au fond, Alix savait que son trouble était beaucoup plus profond que cela. Comment un homme, juste un homme, quand ceux-ci ne l'attiraient pas ? Ils l'avaient tourmentée dans sa plus prime jeunesse et le Rexhnou l'avait amenée à se positionner davantage sur cette question. Du fait de leur proximité avec l'érotisme, les Chamans agrandissaient son flot de pensées vers des sujets aussi tabous qu'étranges. Toutefois, l'élément déclencheur de tout cela était on ne peut plus limpide : sa déclaration auprès de Brethil. Certes, du fait de leur Lien étroit, son Ange aurait très pu être un homme que cela n'aurait en rien changé son amour. Mais… entre les femmes Chamans, la tribu Raya, présentement Dahlia, il lui semblait de plus en plus évident qu'Alix préférait se lier à des personnes du même sexe qu'elle. Et si la nudité du Hǫfðingi la bloquait ? Et si elle lui faisait soudainement affront sans en avoir réellement conscience ? Nul doute que cette nuit lui apportera autant de tourments que de regrets. Il lui tardait de la subir pour mieux l'oublier ensuite, de pouvoir rejoindre son Ange Gardienne. Et de vivre. Juste vivre.

Une nouvelle fois, la Mohr se sentit stupide de poser une question. Connaissant à présent son sordide passé, peut-être – sûrement – que la jeune femme s'était faite violée par ses tortionnaires de l'époque. Elle-même avait failli être la proie d'Aleric le Sorcier, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant ! La brune se fit toute petite et croisait les doigts pour que Dahlia ait pu trouver un semblant de bonheur chez un partenaire, consentante. Malgré tout, sa remarque quant au savoir-faire des Chamans attira son attention. Pour être honnête, c'était bien la première fois qu'Alix assistait à un véritable coït, pas juste s'instruire avec des textes ou des illustrations. Honorer la Vie. Était-ce vraiment à la portée de la Kaaiji ? Soudain, son interrogation prenait des airs légitimes. Sans surprise, l'autre Humaine mit les pieds dans le plat et désarçonna la pauvre Petiote. Cette dernière ne souriait plus, son visage pouvait même refléter son embarras, plutôt irritée. Détestant perdre le contrôle de la situation, Alix aurait voulu préciser d'elle-même plutôt qu'on le devine à sa place…


" Non… Je ne l'ai jamais fait. Tout le monde passait par là, il ne devrait pas y avoir de honte. Alors pourquoi sentait-elle ses joues chauffer ? Dahlia avait beau tenter de la rassurer, cela ne l'aida pas plus. Je… ne peux pas offrir grand-chose… Son corps fragile ne lui permettait pas d'être très active durant un tel acte. J'imagine qu'il faudrait être douce avec moi… Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle capta ce qu'elle venait d'exprimer. Doux, je veux dire doux ! Mon partenaire devrait être… doux. " Elle se mordit la lèvre, désemparée.

Que dire de l'audace de son amie ? En vérité, Petiote ne s'était pas du tout attendue à ce qu'elle se propose, encore moins à elle. Elle imaginait mal Dahlia s'offrir aussi aisément à quelqu'un, surtout avec une telle charge psychologique. Était-ce parce qu'elle se sentait en sécurité avec Alix ? N'était-elle pas dérangée de montrer à une autre femme ? Finalement, Dahlia n'était pas si claire que ça. Ainsi, la Mohr ne rajouta rien pendant quelques secondes. Doucement, l'appel de la boisson refaisait surface, néanmoins elle le chassa d'une caresse sur son propre front. La proposition de l'Humaine n'était pas si dénuée de sens finalement…

Sans piper le moindre mot et sans oser fixer sa compagne dans les yeux, les mains d'Alix se portèrent au niveau de son haut. Rien que le décoller de sa peau blafarde lui procurait un bien fou. Donc, d'un geste plutôt lent et incertain, la jeune femme fit glisser le vêtement juste haut dessus du crâne avant de le poser à côté. Par un miracle incommensurable, les Chamans parvinrent à redonner la santé à son corps fragile. À travers sa propre vision, Alix n'était qu'une femme squelettique et très peu avenante, alors qu'en réalité elle était juste une femme maigre, dont les côtes pouvaient être apparentes sans pour autant que ce soit systématique. Sa poitrine était petite et le bas de son dos dévoilait le tatouage chamanique, preuve de son appartenance. Toujours aussi fuyante, l'Humaine voulait stopper son intention ; l'ivresse et son mal être l'en empêchaient. Toujours aussi doucement, ses mains agrippèrent le sarouel pour ne laisser place qu'à une nudité totale. Ses jambes resserrées l'une contre l'autre, les genoux d'Alix se collèrent à son buste comme pour se protéger. Sa force intérieure la poussa à enfin affronter le regard de Dahlia ; elle espérait que celle-ci serait dégoûtée de son corps autant qu'elle l'était, qu'elle n'ait pas à se déshabiller à son tour.


" Si tu veux me montrer… Sa voix était toute basse, guère encline à se livrer totalement. Dis-moi quoi faire… " Pourtant, sa curiosité ne laissait place à aucun doute. Dahlia avait raison : c'était bizarre.


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