Nymeria plaqua ses mains contre son ventre, avec un mélange de culpabilité et de honte. D'amour et de détresse. Elle pensa à l'enfant qui y grandissait et, surtout à l'homme qui l'y avait placé. Un frisson désagréable la secoua. Le tourment de son fantôme lui fit monter les larmes aux yeux. Elle ne l'avait pas revu, depuis leur mariage. Elle avait activement refoulé ses sentiments à son encontre, avait fait son possible pour chasser sa présence de ses pensées. Elle y était arrivée, un temps. Elle avait craint de le croiser au bal mais, par miracle, les Aetheri avaient entendu ses prières. Elle avait suivi ses conseils et s'était tournée vers les bras d'un nouveau compagnon. Entonnement, les choses étaient beaucoup plus simples avec lui. Il ne lui faisait pas éprouvé ce méli-mélo d'émotions. Le mage bleu était sympathique, courtois et, surtout, n'essayait pas de la mettre dans son lit à la première occasion. C'était un homme respectable, avec qui elle aurait pu mener une vie simple et sans complication - de ces couples communs que l'on retrouvait si souvent, de ces alliances sans passions qui s’accommodaient du devoir accompli. Oui. Antonin était le prétendant parfais. Il était presque parvenu à lui faire oublier le blond, pour de bon...
C'était sans compter la révélation qu'elle avait eu quelques jours plus tôt. Rajiv n'était pas le seul qu'elle n'avait pas revu depuis leurs ébats. La magicienne n'avait plus saigné. Cela ne pouvait signifier qu'une chose - une explication terrible. Elle était enceinte du Déchu - le doute n'était pas possible : elle n'avait jamais eu de relation intime avec qui que ce soit d'autre. Enceinte. La nouvelle aurait du l'élever aux cieux. Elle l'avait enterré en enfer. Un enfant du Luxurieux était le pire présage possible. Nymeria n'avait pas pensé cela possible - il s'était agit de sa première fois. Ne fallait-il pas essayer durant des années, avant de parvenir à ce résultat ? C'était ce qu'elle avait cru. Pourtant, la réalité de sa condition s'imposait à elle. Elle avait pleuré - beaucoup, au point qu'on l'avait congédié. La petite mage avait pensé à chercher conseil auprès d'Elyanna. Pourtant, la détresse et la honte l’avaient empêché de se confier à la Luxurieuse, dont la sagesse à ce sujet aurait pu la sortir de son malaise. Que lui aurait-elle conseillé de faire ? D'avorter ? La brune n'était pas certaine d'en être capable... Mais, serait-elle capable de garder l'enfant ? Comment réagirait Antonin, en apprenant sa grossesse ? Sans doute l'abandonnerait-il - elle l'avait trompé avant même qu'ils ne soient unis. Sa situation avait de nouveau ravivé des blessures enfouies, des insécurités jamais rassurées.
Nymeria essuya les larmes qui s'étaient mises à couler sur ses joues. Son regard s'accrocha alors à une chevelure dorée qui lui provoqua un haut le cœur. Rajiv. Le déchu avançait paisiblement, à quelques mètres d'elle. Tétanisée, la jeune femme sembla incapable de réagir pendant plusieurs secondes, surprise par le coup de ses émotions. Puis, comme si son sang s'était embrasé, elle se redressa d'un seul coup. Sans réfléchir à ce qu'elle faisait, elle marcha à vive allure vers l'Ange Noir et pointa un doigt accusateur dans sa direction. « Toi ! » s'égosilla-t-elle, sa voix s'éraillant sous l'effet de l'émotions. « C'est ta faute ! » continua-t-elle en s'approchant davantage. Ils étaient presque collés l'un à l'autre à présent. Elle appuya sur sa poitrine de toute sa maigre force. « Tout ce qui m'arrive, c'est toi ! La fève. Et maintenant ça. » Elle avait passé sa main libre sur son ventre. La nausée la fit vaciller une seconde, mais ne fut pas suffisante pour canaliser sa hargne. Elle avait confiné ses émotions trop longtemps : maintenant qu'elle les avait laissé s'échapper, elles se déversaient malgré elle. « Qu'est ce que tu vas faire, maintenant, hein ? » Elle hurlait presque, désormais. Elle ne s'inquiétait pas des regards qui se tournaient dans sa direction. En réalité, elle ne se rendait même pas compte du spectacle qu'elle donnait. Pourquoi aurait-elle dû ? C'était lui, qui la mettait dans cet état. C'était lui, qui aurait dû avoir honte. « Qu'est ce que tu vas faire pour nous ? Vas-tu assumer tes responsabilités ? » Elle redoutait la réponse. Elle pressentait que son ovjection terminerait de la briser, mais le besoin brûlant d'obtenir une réponse et du soutient la poussait à exiger son implication.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Elle avait raison. Le temps passant ton désir de mettre la main sur Vulpina et sauver Shiva avait fini par se transformer en obsession. Ce n'était pas bien. L'intention pouvait être juste, chaque action pour y arriver ne pouvait que ce faire sous le coup de l'émotion de cette façon, et c'était dangereux. Tu avais fini par te détourner des affaires de ton peuple et du monde. Tu ne t'en étais pas rendu compte avant, mais tu étais en train de sombrer à petit pas dans un trou béant duquel tu ne serais jamais ressorti. Même les rires d'Avetis et les sourires d'Ilana n'avaient plus suffit. Il avait fallu les nombreuses mises en garde de Valuë et un nouvel objectif s'ajoutant au secours de Shiva pour que tu réchappes à l'ombre du vice. Tameka. Cette Ange au physique de Kyra. Trop ressemblant pour permettre le doute. Mais ce n'était pas Kyra. On te l'avait confirmé, Kyra se trouvait encore à Avalon. Il avait malgré cela prit cette étonnante jumelle sous son aile. C'est alors que tu avais compris pourquoi c'était à toi qu'était revenue la tâche de panser ses plaies, visibles ou non, pour commencer du bon pied sa nouvelle vie auprès des siens. Ce dont tu ne t'étais pas attendu c'était qu'elle aussi soigne tes blessures. Elle n'avait connue que la violence des Démons, avait subit des sévices que l'on ne souhaitait à personne, avait gardé foi et espoir dans un environnement qui n'en laissait aucun. Pourtant il n'y avait aucune haine en elle. La joie de vivre. La nécessité de se saisir de chaque seconde écoulée comme s'il eût s'agît de la dernière. Savourer les évènements inattendus comme ils apparaissaient sans prévenir. Un optimisme à toute épreuve. Peut-être t'avait-elle été d'un plus grand secours que toi tu ne le fus pour elle.
À l'égal des oiseaux de passage, t'es pensées allaient et venaient ainsi, papillonnant depuis l'Ange jusqu'à la Déchue avant se perdre avec la Magicienne et brûler devant la Sorcière. « Toi ! ». L'adresse avait été suffisamment claire pour que tu devines que étais celui que l'on interpellait, bien que tu ignorais qui pouvait être cette femme. C'est donc dans un silence hébété que tu subis ses invectives sans comprendre un traître mot de ce dont elle t'accusait. Une seule chose te semblait assez évidente : elle semblait te connaître et toi semblait l'avoir blessé de quelques façons que ce soit. Ce que tu allais faire ? T'es responsabilités ? Tout n'était que charabia et tu fus incapable de répondre dans l'immédiat. Tu lèves les yeux rencontrant ainsi ceux des badauds et des curieux malgré eux. Il valait mieux mettre cette histoire au clair dès maintenant avant que les commérages ne prennent le dessus sur la vérité. « Je vous prie de m'excuser... Vous devez me prendre pour quelqu'un d'autre. » réponds tu avec le plus d'aménité que tu pouvais offrir, quoi que l'incompréhension prédominait toujours. En même temps tu essaies de deviner ce que cet autre avait bien pu faire pour la mettre dans un tel état. Puis soudain, l'illumination. Ses gestes ses mots. Nous. Un voile tomba sur ton visage alors que tu tentes l'apaiser d'un sourire qui se fit triste. « Je ne suis pas celui que vous croyez, et j'en suis navré. ». Tu marques une pause, attrapant d'une main et avec douceur celle affectueuse de la Magicienne s'étant attardée sur son ventre et ce qu'il y abritait. « Je me demande toutefois si "à cause" est le bon terme à utiliser. » ajoutes-tu, essayant masquer les terribles sentiments qu'elle avait réveillée en évoquant cet enfant à naître. « Vous semblez y tenir malgré la souffrance qu'il vous apporte. » ajoutes-tu en trouvant son regard courroucé. Ne serait-elle pas encombrée de son existence sinon.
La future mère s'était attendue à plusieurs scénarios. Elle avait envisagé un rire insolent de la part du Luxurieux qui l'aurait mise hors d'elle ; sa colère accusatrice motivée par l'incompréhension des injectives qu'elle avait proféré à son encontre ; l'entendre rejeter en bloc son implication dans cette galère ; diable, elle l'avait même imaginé fuir à grand coup d'ailes, dans les airs, là où elle n'aurait pu l'atteindre. L'entendre nier son identité n'avait cependant pas fait partie de la longue liste de situations qu'elle avait anticipé. La magicienne se trouva donc prise de court et ne sut pas comment réagir face à cette lâcheté. Inconsciemment, elle eu un mouvement de recul, ses sourcils se fronçant sur ses prunelles troublées. Ses lèvres formèrent un cercle courroucé, essayant de dissimuler le tremblement offensé de son menton. Une ribambelle de nom d'oiseaux fusa dans l'esprit de la mage bleue, se bousculant tant qu'aucun ne parvint à prédominer sur le précédent et à franchir ses lèvres.
« Pas celui... » répéta Nymeria dans un souffle. Le temps d'un instant, infinitésimal, le doute s’était installé. Sa façon de réagir, la douceur et la candeur qu'il dégageait... Se serait-elle trompée ? Non. Impossible. Elle le voyait de ses propres yeux : elle se tenait devant Rajiv. Si ce n'était pas lui, elle se tenait face à sa copie conforme. Du moins, sur le plan physique.
Un regain de colère traversa de nouveau la brune en entendant les propos du blond et elle récupéra ça main d'un geste agacé. « Et quel terme aurait été plus approprié, selon toi ? » rétorqua-t-elle dans un nouvel éclat de voix. « Grâce a toi ? » Un rire glacé, sans joie, qui ressemblait davantage à une lamentation, s'échappa de sa gorge. « La dernière fois que nous nous sommes retrouvés, tu n'étais pas près à t'engager avec moi. Et maintenant, tu voudrais que je sois reconnaissante face à cette situation ? Que je sois satisfaite du fardeau que tu me laisses sur les bras ? » Ignorant les protestations de l'homme, Nymeria s'était remise à l'accuser. Elle bouillonnait trop de rage et de désespoir pour être en mesure d'écouter son plaidoyer. Elle avait besoin d'un exutoire et les similitudes entre les deux Anges lui fournissaient suffisamment d'éléments incriminant pour blâmer celui qui se trouvait face à elle. Elle avait besoin d'extérioriser sa détresse, ce sentiment de culpabilité mélangé à la déception. Oui, une part d'elle même tenait à cet enfant en son sein. Mais elle l'affectionnait autant qu'elle le craignait. Il aurait pu devenir son trésor, mais se transformait en cadeau empoisonné. Elle n'était pas aussi forte que ces femmes capables d'éduquer un enfant à elles seules. Elle n'était encore qu'une enfant ayant des rêves qu'il lui fallait encore accomplir, des chimères auxquelles elle n'avait finalement pas totalement renoncé. Surtout, ce bébé aurait été la réminiscence de celui qu'elle n'avait pu obtenir.
« Tu sais, si tu n'as pas non plus envie de cet enfant... » Sa voix tressauta. C'était la première fois qu'elle le disait à voix haute. « ... Tu pourrais au moins avoir le courage de me le dire, plutôt que de te faire passer pour quelqu'un d'autre. Je suis enceinte, pas stupide. » La jeune femme braqua son regard féroce dans ceux de son amant, croisant les bras sur sa poitrine, comme pour s'apporter du soutient ou bien instaurer une barrière entre eux deux.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Par Ava. Tu ignores ce qu'avait exactement vécue cette petite — quoi qu'une partie de l'histoire était aisée à deviner — mais elle ne semblait pas prête à lâcher le morceau. Elle ne croyait pas un seul de tes mots. Plus que ça. Elle les rejetait comme le pire des mensonges que tu aurais pu sortir, ce que tu pouvais comprendre. Le genre de personne préférant faire entendre qu'il y avait erreur comme tu le lui fis remarquer, niant alors son implication pour un tel acte, ne pouvait qu'être une ordure. Toutefois si elle supporta difficilement tes réfutations, c'est l'amertume qui se distilla dans tes veines lors de ses réactions. Le rejet. Le refus. Un fardeau. Les lèvres pincées devant la rudesse avec laquelle elle considérait cet enfant, tu sens ton cœur se froisser des paroles qu'elle te jetait dessus comme l'on se débarrassait de détritus encombrant. Si tu n'en avais pas envie ? Un nœud serre ton estomac quand tout ton être se crispe de cette affirmation erronée. Dans une profonde inspiration tu relèves le visage et laisse ton regard s'égarer un instant au-delà de sa silhouette, agacé, avant ancrer tes prunelles irritées dans celles de la Magicienne. « Vous savez, il existe un moyen pour éviter ce genre d'incident, des plus simple et le plus sûr de tous. ». Tu laisses une pause que l'idée fasse seule le chemin dans son esprit avant détailler tes pensées. « Vous ne seriez pas venue me lancer ces mots qui ne me concerne ni de prêt ni de loin en couchant avec quelqu'un dont vous n'êtes même pas certaine de sa fidélité et de ses attentes. ». Ces mots t'avais échappés avec une virulence involontaire bien que tout droit sortis du cœur. Vos vœux et votre ressenti quant à ce petit être à peine existant étaient trop différents. Elle le rejetait quand on te les avais enlevés. Toutefois, et malgré ça, tu expires un souffle ennuyé. Ton sermon était sincère, certes. Mais il y avait mille autres façons de les dire, plus encore alors qu'elle était dans un mal particulièrement visible. « Pardonnez-moi. Je ne voulais pas être si cinglant. » te rattrapes-tu avec affabilité. En même temps tu réfléchissais à celui qui pouvait être à l'origine de ce malentendu. Tu songeais d'abord à Sora mais te rétractas aussi vite que tu y avais pensé. C'était impossible qu'il soit responsable. Il est toi. Jamais il n'aurait fait ça. Tu ne l'aurais jamais fait. Il te semblas également improbable qu'il eût s'agît d'un changement d'apparence. Alors qui ? « C'est vrai, vous n'êtes pas stupide. Vous êtes seulement fourvoyées à cause d'une étrange méprise. » essais-tu de l'apaiser. « Marchons un peu. » proposes-tu ensuite, l'invitant d'un geste du bras et d'un sourire bienveillant. « Il y a bien trop de curieux ici pour résoudre sereinement cette histoire. ». Une fois qu'elle se décida enfin à te suivre, tu lui offres un nouveau sourire aimable. « Je me demande ce qu'il faut que je fasse pour que vous daignez me croire. » ironises-tu la situation. Elle l'aurait de toute façon rapidement remarqué si tu étais le fautif. « Et si vous m'expliquiez plus en détail le genre de personne qu'est cet homme si criticable ? ». Peut-être arriverais-tu à deviner son identité ou, a minima, comprendre ce qu'il était en plus de savoir pourquoi cette jeune Magicienne se trouvait dans un tel état. « Avec tout ça nous n'avons pas eu l'occasion de se présenter. Je me nomme Nefraïm, et vous ? » l'interroges-tu comme pour remettre les compteurs de cette discussion à zéro.
Les larmes s'étaient mises à couler sans que la brune ne puisse les retenir. Les mots s'étaient enfoncés telles des lames dans le cœur et avaient terminé de le réduire en charpie. Les paroles de l'homme avaient autant éveillé la rancœur et l'amertume que l'injustice et le désagréable sentiment d'avoir fauté. Une part d'elle-même révoquait farouchement ses accusations. Une autre, plus sournoise, reconnaissait sa part de responsabilité. Il était vrai que Rajiv avait été ingrat : il s'était contenté de faire son affaire, était reparti après l'avoir chamboulé plus que personne ne l'avait jamais fait avant lui, et n'avait pas eu à se torturer l'esprit pendant plusieurs jours. Mais le blond n'avait pas totalement tort. Elle aurait pu - et peut-être dû - prendre ses propres précaution. Elle avait déjà entendu Elyanna parler des potions contraceptives qu'elle prenait. Le Luxurieux en consommait-il également ? Vu son état, la réponse était sans doute négative. A défaut de prendre ces élixirs, peut-être qu'une discussion à ce sujet aurait été nécessaire. Que faire de l'enfant ? En réalité, la jeune femme réalisait soudainement qu'elle n'avait pas laissé l'accusé se prononcer sur ce point. Elle l'avait bombarder sous les assauts de sa colère sans laisser la place aux émotions du blond. Le rouge embrasa de nouveau les pommettes de la jeune femme. Elle s'était montrée égoïste, un peu injuste sans doute, bien qu'elle continua à considérer ses sentiments comme légitimes.
Les excuses de l'homme qui se tenait devant elle surprirent Nymeria. Elle sentit un léger mal-être s'emparer d'elle. Son attitude différait totalement de celle du Déchu. Son aura dégageait également quelque chose de distinct. Lorsqu'il lui proposa de l'accompagner pour une marche, l'idée s'ancra de nouveau à elle, avec plus d'emprise cette fois-ci. Elle s'était fourvoyée. Elle n'était pas face à Rajiv. La honte lui donna une vague de chaleur tout à fait alarmante. « Par Suris... » murmura-t-elle en se remettant en marche, baissant la tête de sorte à ce qu'un rideau d'épaisses boucles vint cacher son visage, comme pour se soustraire aux regards qu'elle remarquait enfin. La remarque suivante, sur son identité, fit se mordre vigoureusement les lèvres à l'accusatrice. Inspirant profondément, elle serra les points et releva timidement le visage vers son camarade. « Vous n'êtes vraiment pas... » Le léger sourire sur le visage de l'homme le lui confirma. « Je suis... Je suis vraiment confuse, je pensais... Enfin, vous lui ressemblez tellement que... » Les mots s'emmêlaient dans ses pensées. « Je suis vraiment navrée. » dit-elle en se passant une main sur le front. Les larmes continuaient à dévaler ses joues, à une cadence plus maîtrisée cependant. Elle se sentait perdue et épuisée. Elle aurait eu envie de se cacher et ne jamais ressortir le bout de son nez. « Je vous ai hurlé dessus alors que vous n'avez rien fait... » Sans parler du fait qu'elle lui avait livré des éléments intimes de sa vie. C'était embarrassant, au delà de ce qu'elle aurait pu imaginer.
« Ce n'est pas quelqu'un de terrible... C'est juste que... » La brunette se mordilla les lèvres. Comment formuler ses pensées sans sembler trop rancunière ? « Disons que nous n'avions pas les mêmes attentes. Et je ne peux pas le lui reprocher, il ne s'en est jamais caché, il a été clair sur ce qu'il espérait de... » Un léger silence s'installa. « Je croyais en être capable mais... » Soupir. La magicienne laissa glisser son regard sur la nature qui entourait le chemin qu'ils suivaient. « Il s'avère que non. Particulièrement si... » Elle plaça ses deux mains sur son ventre. Surtout si elle devait élever un enfant.
« Nefraïm ? » hoqueta la domestique. Le nom fut comme une révélation. Comme un souvenir qui resurgit de loin, mais s'impose soudainement à vous, aussi clair que de l'eau. Un passé factice. Une copie ratée.Les réminiscence du Rêve apportaient les réponses aux questions qu'elle s'était posée. Devait-elle partager cette information avec l'Ange ? Lui aussi s'interrogeait sur la situation. Pourtant, une certaine loyauté la maintenait au Déchu et la mage bleue sut qu'elle ne pourrait pas révéler ces secrets. « Oh, je suis Nymeria. » répondit enfin la brune, réalisant qu'elle avait dévisage son interlocuteur. La curiosité la brûlait. Elle avait envie d'en apprendre davantage sur lui. « Est ce que vous vivez ici ? » questionna-t-elle. « C'est vraiment perturbant, cette impression de vous connaître et pourtant... Non. » Un léger rire lui échappa. « Je ne voulais pas vous importuner avec mes soucis. Je ferais peut-être mieux de rentrer plutôt que de vous impliquer dans cette affaire... » L'embarras surpassait cependant l'envie de connaître cet alter-ego de son amant.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Nefraïm, oui. Il y a un problème ? ». Un autre devrais-tu dire. La réaction qu'eut la Magicienne lorsque tu lui eus révélé ton identité te laisses perplexe. C'était comme si tu venais de lui dévoiler que tu avais expérimenté la forme Sorcière. Quoique, après réflexion, ce n'ait probablement pas été ce regard ahuri qu'elle aurait affiché si tu devais lui faire telle annonce. C'est après un court silence qu'elle se décida à te retourner la présentation, abandonnant par la même son air surprit. « Enchanté Nymeria. ». Un sourire amène dessine tes lèvres à la nouvelle prise de parole de la Magicienne, laissant de côté son émotion précédente, et plus encore lorsque enfin elle sourit. Son état semblait s'arranger, c'était agréable à voir. Semblait seulement, cependant. « Vous en aller ? Après ce qu'il vient de se passer ? Non, il est bien hors de question que je vous laisse partir, j'en suis navré. » ris-tu légèrement à son annonce. « Et puis, que vous le vouliez ou non, me voilà déjà impliqué. Avant même que vous me révéliez l'existence de cet homme je l'étais. S'il existe un être sur terre dont il est possible de confondre nos identités respectives, je préfère être au fait de la chose et en savoir ne serait-ce qu'un minimum sur cette personne, surtout avec les manières dont il semble pourvu. ». Dépourvu serait plutôt le meilleur mot au utiliser dans son cas. Un songe s'immisce à ton esprit. Cet homme pourrait-il être une représentation de ce que tu serais si tu devais laisser les ténèbres t'enlacer ? Cette idée te répugne et tu préfères l'oublier avant qu'elle ne s'ancre trop profondément et ne puisse plus disparaître. Ainsi tu relances la conversation là où elle avait imaginé y mettre un terme. « Pour répondre à votre question, non je ne vis pas ici même. Je viens des Jardins de Jhēn. Même si... ». Un nœud vint enserrer ton estomac de façon désagréable. « J'ai bien un lieu de résidence dans le coin. Il ne m'appartient cependant pas tout à fait et... Eh bien, je ne m'y rends plus tant que ça. ». complètes-tu avec une touche de mélancolie et une pointe de colère. Les choses ne tiendraient qu'à toi, cette bâtisse ne serait déjà plus qu'un tas de ruines et ce depuis longtemps. Les bons souvenirs y étaient plus nombreux que les mauvais. C'étaient pourtant ceux-ci qui demeuraient les plus impactants, plus alors que la dernière vision que tu aies eus de la masure était baigné dans le sang et de la mort ; le désespoir et la haine. « Puis-je vous poser une question ? » l'interpelles-tu d'abord dans une vive tentative de ne pas laisser ton esprit sombrer. « Vous semblez avoir une certaine nécessité de rendre des comptes avec mon sosie. Pourquoi ne pas vous rendre directement chez cette personne pour le confronter comme vous l'avez fait avec moi ? ». La façon dont elle s'y était d'ailleurs prise te faisait douter qu'elle ne l'ait toujours pas fait à cause du doute ou de la crainte de la réponse qu'elle pourrait obtenir. « Cela vous éviterait également quelques désagréments que ce soit du genre rejeter la faute sur la mauvaise personne. » ironises-tu la façon dont elle t'avait réprimandé. Toutefois... « Et si ce devait être plus difficile que de croiser cette personne au hasard des rues, n'hésitez pas à demander un bras en soutien. » conclus-tu dans un sourire affectueux.
« Comme je vous le disais, il n'est pas si mauvais bougre. C'est juste... Un quiproquo de taille. » conclut la brune en haussant les épaules, essayant de se détendre. Elle avait la sensation d'avoir fait une grosse bêtise. Nefraïm était-il au courant de l'existence de Rajiv ? Se fâcherait-il s'il apprenait que c'était avec le déchu qu'elle l'avait confondu ? Se mettrait-il en colère si elle devait lui apprendre son existence ? Toutes ces inquiétudes se heurtaient à sa curiosité, et à la sensation d'apaisement qu'elle sentait irradier de lui. « Oh, alors nous sommes presque voisins, dans ce cas ! Les jardins de Jhen, ce n'est pas très loin. » Elle avait sauté sur l'occasion de changer de sujet. « Mais je n'ai jamais pris le temps d'aller visiter l'endroit. » Il y avait eu quelque chose d'un peu indécent, à l'idée de visiter le dernier refuge des Anges. Pour se donner bonne conscience, elle avait toujours pensé qu'il valait mieux leur laisser le temps et l'espace pour s'occuper des leurs, de ceux qui avaient fuit ou été rescapés de leur ancien chez-eux. Désormais, le temps était passé mais il lui semblait toujours aussi idiot de vouloir visiter la cité pour la simple raison que des Anges y vivaient.
« Oui bien sûr, qu'y a-t-il ? » invita Nymeria lorsque le blond voulu lui poser une question. Inconsciemment, sa main était venue caresser son ventre tendit qu'elle l'écoutait. Elle rigola, quoiqu'un peu nerveusement à sa plaisanterie avant d'inspirer profondément. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée... » soupira-t-elle en expirant, venant passer une mèche de cheveux derrière son oreille avant de jouer avec les pointes de ses boucles. « J'avais pris la décision de ne plus le revoir, de l'oublier, de ne plus me confronter à lui. » Pour ne plus avoir à souffrir, bien que cette décision en elle-même déchira le cœur de l'éprise. « C'est simplement que je viens d'apprendre la nouvelle et... Et que j'ai gardé tout ça pour moi alors je n'ai pas su gérer ce que je ressentais. » La mage bleue glissa un regard vers l'Ange. « En vous voyant, disons que mes émotions ont pris le dessus mais... Comme vous l'avez constaté, ce n'est sans doute pas une bonne idée de me mettre dans cet état. » D'abord parce qu'elle ne parvenait plus à ordonner ses idées. Ensuite parce que ce n'était pas bon pour le bébé - ou du moins était-ce ce qu'on lui avait toujours dis. « Je pense qu'il serait plus sage que je prenne une décision et que je l'en informe ensuite. » Sans doute aurait-elle dû prendre une décision avec Rajiv, mais elle ne supportait pas l'idée de se confronter à sa décision. Le voir les rejeter, l'enfant où elle, lui crèverait le cœur. Le voir accepter de s'impliquer dans la vie de l'enfant, bien qu'improbable, signifiait s'ancrer à lui et renoncer à ses précédentes résolutions. Elle se savait égoïste de prendre la décision de son côté mais s'il avait voulu être impliqué, il n'avait qu'à être présent, ou au moins de prendre de ses nouvelles, ce qu'il n'avait pas pris la peine de faire jusqu'à présent.
La brunette se tourna vers l'Ailé. Il lui avait proposé son aide. Peut-être pourrait-il se montrer de bons conseils ? « As-tu des enfants ? » Elle se calquait sur son tutoiement à lui. Cette familiarité était facilité par sa ressemblance avec Rajiv. « A ton avis... Que devrais-je faire ? Crois-tu que je devrais lui en parler d'abord ? »
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Sans détacher ton regard de la Magicienne, tu écoutais ses explications tout attentif aux émotions qui pouvaient la traverser. Le doute, le trouble, la culpabilité. Elle semblait se sentir entièrement fautive de ce qui lui arrivait. Il fallait pourtant être deux pour cela. Même si tu lui avais assené sa part de responsabilité quant à sa situation alors qu'elle projetait sur toi son désarroi, elle n'était pas la seule à devoir l'être. Elle-même l'avait relevée un peu plus tôt avant de passer cette idée en arrière-plan après tes remontrances. Alors tu lèves les yeux au ciel, attardant tes iris sur les nuages blancs. Tu espérais qu'à la fin de cette conversation elle s'affirme totalement pour ne plus avoir à valser entre colère, remord et aménité. Il y avait des choses qui ne pouvaient être réfléchies que l'esprit clair et résolu. Toi-même tu ne l'avais réalisé que récemment, pour un tout autre sujet cependant. Quand son problème relevait de la vie nouvelle d'un être, le tien résidait en la mort attendue d'un autre. La question qu'elle te posa imposa cette image plus encore à ton esprit. Cependant la familiarité qu'elle employa t'amusa et un sourire t'échappa. C'était bon signe. Cela signifiait qu'elle s'apaisait. « Je crois que la décision pour ce genre de situation n'appartient pas aux autres. » commences-tu, omettant sa première interrogation et ton attention se reportant sur sa personne. « Que tout dépend également de votre volonté de garder ou non cet enfant ; de vous engager ou non auprès de cet homme qui ne semble pas au courant, ni même intéressé, par votre grossesse. Et que, si le doute persiste, deux avis valent mieux qu'un, surtout lorsque celui-ci vous est donné par un inconnu. » souris-tu avant relever le visage. « Les avis et idées de chacun ne se construisent que par leur passif ou leur essence après tout. » ajoutes-tu, promenant ton regard sur les passants que vous croisiez. Tu étais bien conscient que ce n'était pas le genre de réponse qu'elle attendait, ainsi développes-tu le fond de ta pensée, te décidant seulement à répondre à sa première question. Peut-être comprendrait-elle un peu mieux pourquoi tu avais commencé ainsi, tout comme la raison pour laquelle tu t'étais agacé plus tôt. « J'ai deux enfants. Un garçon et une fille. Néanmoins ils ne sont pas de moi. ». Cela n'empêchait en rien que tu les aimasses de façon inconditionnelle. « Je ne peux que supposer qu'ils sont un don d'Edel. Un cadeau pour atténuer une profonde douleur. ». Le souvenir vint comprimer ton estomac comme un étau brulant enserra ton cœur. « Nous avons essayé avec ma femme. Une Magicienne également. » précises-tu en offrant un œil affectueux à la brune. La silhouette gracile et le visage paisible de Shiva se dessina devant tes yeux, uniquement visibles de ta personne, réveillant les réminiscences de ces jours et ces nuits à vous blottir l'un contre l'autre ; ces étreintes amoureuses que vous partagiez ; ses caresses ; ses yeux ; sa bouche. « Cependant, chaque essai s'est conclu par une fausse couche. » expliques-tu la gorge nouée et le regard dans le flou. Pas à chaque fois en vérité. À présent c'était le corps souillé de sang de ta femme, ses cris désespérés et ses pleurs dévastés qui s'imprimèrent dans tes rétines. Une scène qui ne valait pas la peine d'être partagée. « Vous me faites un peu penser à elle. Douce et prévenante. » ajoutes-tu affectueusement pour chasser tes sombres pensées. « Mais finalement, peu importe votre choix tant que vous restez fidèle à vous-même. » conclus-tu dans un triste sourire.
Nymeria porta une main en visière, protégeant son regard verdoyant de la luminosité tandis qu'elle observait le parc que le duo longeaient à présent. Pourtant, ses yeux ne voyaient pas réellement les enfants jouer, ni les adolescents pique-niquer. Son attention était rivée sur les paroles du blond. La solution n'en était pas vraiment une. Elle était toujours coincée dans son dilemme : parvenir à une décision elle-même, ou impliquer Rajiv. Quoi que. L'Ange n'avait pas spécifié d'en parler au père. Peut-être pourrait-elle demander conseil à quelqu'un d'autre. A Elyanna ? En tant que Luxurieuse, elle comprendrait sans doute le point de vue de Rajiv et pourrait prendre son parti. Ou bien en parler à sa mère ? Non : la Vaughan n'oserait jamais avouer son faux pas devant sa famille. Soudainement, la magicienne se sentit bien seule. Elle avait l'impression de n'avoir personne à qui se confier. Paradoxalement, discuter avec cet inconnu avait quelque chose de salvateur. Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la brune, qui retourna enfin l'émeraude en direction de son interlocuteur. « Vous avez raison. » approuva-t-elle. Chaque personne avait une vision qui leur était propre, en fonction de leur vécu.
Une étrange mélancolie s'empara de la magicienne à l'écoute du discours qui suivit, sans savoir si cette sensation lui était propre ou si elle émanait de l'ailé. « Je suis désolée d'entendre ça... » C'était vrai. Et pourtant, une infime partie d'elle espérait que ce funeste destin puisse également lui arriver. De la sorte, son problème serait réglé sans qu'elle n'ait à prendre de décision, ni même à s'impliquer... A peine la voix eut-elle formulé cette pensée que la culpabilité l'étrangla. Quelle terrible personne elle devait être, pour envier ce drame. Le sourire de la mère se crispa légèrement. « J'imagine qu'Ësse'Aellun a béni vos efforts en vous apportant ces deux enfants, dans ce cas. Peut-être vous accordera-t-il votre vœux d'avoir votre enfant propre si vous continuez à le prier avec ferveur. » essaya-t-elle d'encourager.
Nymeria garda le silence. Rester fidèle à elle-même ? Qu'est ce que cela signifiait ? Elle avait l'impression de s'être tant éloignée de la jeune femme qu'elle avait rêvé de devenir, lorsqu'elle n'était encore qu'une fillette. Elle était loin, Nyméria l'aventureuse, inexistant, ce voyage autour du monde. Ses pensées dérivèrent vers cette journée, sur Böraur, où elle s'était amusée avec Rajiv, et où elle avait parlé de son désir d'explorer les terres qui lui étaient encore inconnues. Avec tendresse, elle se remémora l'invitation du Déchu à la rejoindre à Avalon. Son cœur se pinça légèrement tandis qu'elle réalisait souhaiter sa présence à ses côtés, malgré tout ce qu'elle avait pu prétendre plus tôt.
La blonde se stoppa net. Devant elle, un blond. Lentement, elle tourna la tête sur le côté. Nefraïm se tenait toujours là. Ecarquillant les yeux, elle ramena son attention sur l'homme qui venait d'apparaître devant eux. « Ra... Rajiv ? » demanda-t-elle d'une voix éraillée.
532 mots Pouvoir : Capacité à téléporter Rajiv près d'elle + Volonté de protection/appropriation par Rajiv
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Prier avec ferveur ? Un sourire délicat étira tes lèvres, cachant tristement l'incommensurable peine qui voilait ton âme. « Je crains que la prière soit loin d'être suffisante à l'heure actuelle pour ça, malheureusement. » souffles-tu, de sorte que tu n'étais pas même certain qu'elle t'ait entendue, peiné par ce constat probablement exprimé pour la première fois de vive voix. Pour l'instant tes prières visaient à ramener Shiva à tes côtés. C'était tout ce qui importait. Tu relèves les yeux au ciel. Un majestueux oiseau planait au-dessus de vos têtes, libre et insouciant. C'était une paix terriblement douloureuse qui vous entourait, la Magicienne et toi, chacun apaisé par l'aménité de l'autre sans pour autant réussir à vous défaire de vos démons respectifs. Ce fut un élément extérieur qui chamboula cette curieuse bulle. Un nouveau venu apparu de nulle part, pour le meilleur songeais-tu d'abord. Tu ne voulais pas impliquer plus encore la brune dans des tourments. Freinant des quatre fers pour éviter la collision avec l'individu qui, lorsqu'il leva les yeux de l'ouvrage qu'il tenait entre les mains, semblait aussi surpris que vous de sa présence en ces lieux, tu le détailles de la tête aux pieds. La méfiance t'étreint alors en constatant sa ressemblance frappante à la tienne. Lui faisait de même avec toi, quoique son expression traduise bien plus la curiosité. L'exclamation de Nymeria détourna ton attention de ta copie. Dans un même mouvement surpris, pour une raison différente toutefois, vous vous tournez vers celle-ci. « Ah ! Mais c'est ma petite femme que voilà. » entonna-t-il, ravi, refermant l'ouvrage pour embrasser la demoiselle sans plus de cérémonie. Les mots et les gestes accompagnant sa venue à l'encontre de la brune te permirent de démêler les fils du quiproquo qui vous avez mené à marcher ensemble. Il devait être cet homme auquel elle faisait référence, ce qui expliquerait pourquoi elle s'en serait prise à toi. « Hé. » l'interpelles-tu en le saisissant par le col pour lui rappeler ta présence. Déjà passablement agacé de découvrir ce voleur de visage, quelque chose en lui t'irritait plus que la normale. Alors, lorsqu'il eut l'audace de te jeter à son tour un regard agacé, le coup t'échappa et ton poing se fracassa sur son nez. « Putain ! » jura-t-il en reculant d'un pas, portant la main au visage, tandis que tu te frottais le revers de la main, abîmée également par le geste. « Tu dois être le frère de Kyra toi ? Elle avait raison en disant qu'il valait mieux me tenir loin d'ici. » continua-t-il, cette dernière remarque te crispant un peu plus encore. Il semblait plutôt bien connaître ta sœur. À l'évidence, une conversation était nécessaire. « Pardonnez-moi. » reprends-tu. Ces excuses étaient néanmoins à l'attention de Nymeria. « Le dernier qui s'est permis d'emprunter mon visage a au moins eu la décence d'en parler avec moi. » en plus de demeurer fidèle à ton essence, ce qui n'était pas le cas de celui-ci. Tu ponctues tes mots d'un court silence avant reprendre « À tout hasard, cette personne dont vous me parliez, était-ce lui ? ». Tu n'attendais qu'une confirmation de sa part, car il te paraissait évident que ce soit le cas. « Les dieux semblent avoir pris une décision à votre place. ». Tu marques une pause, dévisageant à nouveau l'intrus qui faisait de même avec toi. Ce devait être lui ce double que Sora avait croisé il y a quelques années de ça. « S'il vous est trop difficile d'exprimer vos soucis, vous pouvez toujours demander à quelqu'un d'autre. » - « Je savais pas que vous vous connaissiez, petite cachotière. Tu sais que c'est pas le genre de choses que je pourrais prendre mal pourtant. » intervint ton clone en se tournant vers Nymeria. Il paraissait se foutre totalement de ta présence.
Le palpitant de la brune s'était mis à faire des cabrioles à l'intérieur de ses côtes. La présence de Rajiv lui faisait éprouver des émotions contradictoires. Elle était autant heureuse qu'amère, rassurée qu'angoissée, envieuse que culpabilisée. Le titre qu'il lui accola en se tournant vers elle fit naître une pointe d'agacement piquée d'un espoir déçu. Entre ses lèvres, le mot de femme ne signifiait pas la même chose et sonnait presque comme une plaisanterie. Nymeria grimaça en se mordillant la lèvre. Son regard fuyant glissa vers Nefraïm, essayant d'analyser sa réaction. Son attention fut détournée par le baiser que vint déposer le Déchu sur ses lèvres. La demoiselle sentit son corps se tendre, de désir autant que de dégoût. Elle sentit la morsure des larmes lui piquer le nez et remonter jusqu'à ses yeux. Avant que cette indiscrétion ne soit remarquée, elle détourna purement le visage.
L'intervention de l'Ange fit sursauter la magicienne, qui écarquilla de grands yeux. Le coup de poing lui arracha un cri surpris et elle plaqua ses mains devant sa bouche comme pour retenir son effroi. « Nefraïm ! » héla-t-elle ensuite pour dissuader le cœur pur de céder face au pécher. Elle ne s'était pas doutée de son caractère impulsif et sa réaction l'avait prise au dépourvu, venant ajouter à sa conscience déjà lourde. Face aux questions du blond, la jeune femme fronça les sourcils tout en pressant ses lèvres l'une contre l'autre. Elle hésita un instant, lançant sur Rajiv un regard inquisiteur. La gorge nouée, elle acquiesça. « Oui... C'était lui. » répondit-elle tout en se retournant vers l'original. Elle soupira. Oui, les dieux semblaient se moquer. Etait-ce encore la volonté d'Amshloumkarhya, ou d'un quelconque autre Aether ? Dans tous les cas, leurs sens de l'humour ne l'amusait pas du tout. Elle l'avait voulu à ses côtés quelques instants auparavant mais, maintenant qu'il était là, elle se sentait paniquée. Elle croisa les bras sur son ventre. Que devait-elle faire, maintenant ? L'impliquer ? Ou ne rien dire ?
Nymeria fit claquer sa langue contre son palais, irritée. « Je viens de le rencontrer. » informa-t-elle d'un ton sec. La remarque l'avait piquée à vif, sans doute parce qu'elle était tintée d'une part de vérité. Elle lui tenait effectivement la vérité cachée. La magicienne se mordit la langue avant de soupirer. Retrouvant un visage plus doux, elle se tourna vers Nefraïm. « Merci pour vos conseils. » fit-elle, comme si son aura l'apaisait naturellement. « Discuter avec vous m'a fait du bien et si je me trouve de nouveau dans une impasse... Peut-être viendrai-je de nouveau me confier à vous, si vous l'accepter. Si vous en ressentez le besoin, vous trouverez en moi une oreille attentive. » Elle était un peu intimidée mais, soudainement, elle avait les idées claires. « Mais je crois que, maintenant, il me faut affronter la vérité en face. » Elle s'approcha et enlaça affectueusement le blond. Puis, presque immédiatement, elle se détacha de lui.
« Il faut qu'on discute. » Nymeria avait tourné les talons et s'était dirigé vers le père. Elle l'avait attrapé par la manche et tiré en arrière. Elle s'éloigna de quelques mètres, se dirigeant vers un banc. Pourtant, lorsqu'ils arrivèrent à sa hauteur, elle n'y pris pas place. Elle se positionna face au Luxurieux et ancra ses prunelles aux siennes. « Je suis enceinte. » lâcha-t-elle de but en blanc. Elle n'avait pas la patience de prétendre, de faire semblant. « Je ne garderai pas l'enfant. » informa-t-elle. Elle avait pris sa décision.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Tu fixes ton sosie d'un œil critique. Il connaissait Kyra semblait-il. À quel point ? Assez pour qu'elle lui ait parlé de votre famille. Était-il lui aussi Déchu ? C'était une possibilité sans être une certitude parfaite. Avalon était connue pour être une ville cosmopolite. Tu ne savais pas si ça avait rapport à son essence qui te hérissait le poil, au visage qu'il t'avait volé ou au caractère que tu lui avais vu, mais cette personne t'horripilait. Plus vite elle partirait, mieux ce sera. Avant cela, la dureté de tes pensées s'adoucirent à l'intervention de Nymeria. « Je vous en prie. C'était la moindre des choses. » réponds-tu, amène, avant de te laisser surprendre par la Magicienne et son geste d'affection que tu lui rendis. « Vous savez où me trouver si besoin est. » souffles-tu en même temps. Avant qu'elle ne s'échappe avec le gourgandin, tu te saisis de la main de la brune. « Madame, ce fut un plaisir. » conclus-tu votre échange en levant sa main comme tu te penches sur elle jusqu'à ce que tes lèvres n'y soient plus qu'à quelques millimètres. Puis tu la relâches avec un dernier sourire affectueux, la fixant s'éloigner en tirant ton double derrière elle. Tu ne t'en vas pas immédiatement toutefois. Tu ne savais pas ce qu'elle comptait lui dire exactement et tu ne connaissais pas assez cet homme pour être certain que sa réaction soit proportionnée ou acceptable.
Les bras croisés, tu fixes le duo, dubitatif. Tu avais du mal à croire qu'ils ne se connaissent que depuis quelques minutes. Ce n'était pas un problème en soi. Il t'était déjà arrivé, et plus d'une fois, de te retrouver particulièrement intime avec une personne dont tu ne connaissais que le nom. C'était cependant bien plus étonnant dans le cas de la Magicienne, et plus encore en ce qui concerne l'Ange. Tu les avais toujours vu coincés du cul, incapable d'humour s'il n'était pas "acceptable" avec un sens effroyable de la fête. Soit tu avais fait erreur jusque-là, soit ce type n'était pas un Ange. Tu étais d'ailleurs persuadé qu'il t'avait pété le nez ce con-là en te cognant. « Inutile de te montrer virulente comme ça. » commentes-tu en te faisant traîner par la brune, amusé de ce pic d'autorité qui l'avait gagné. Tu la détailles un peu et espères que ce qu'elle avait à dire était vraiment important car là, à cet instant précis, tu avais plutôt envie de lui faire l'amour. Vous discuteriez après seulement. Peut-être. Il ne fallut toutefois qu'un mot pour que toutes ces idées agréables ne disparaissent comme si elles avaient jamais existé. « ... Quoi ? » fut la seule réponse que tu pusses lui offrir, trop stupéfait pour y croire immédiatement. Tu ancres tes iris dans celles de la brune. Non, elle ne blaguait absolument pas. Ça n'avait aucun sens pourtant. Oriane te rabâchait trop souvent de faire gaffe pour que l'oubli d'une potion d'infertilité soit admissible. Elle te mit alors le doute. Est-ce que, comme par hasard, le jour où tu aies pu ne pas y penser soit le jour de votre mariage ? Ça serait tout de même curieux. Si tu avais accepté de suivre les lutins, c'était justement pour la lune de miel qui suivait l'alliance. Ne restait plus qu'une explication : le marchand chez qui tu te fournissais était un charlatan. « C'était de ça que tu discutais avec l'autre pi– l'Ange ? ». À mesure que l'idée germait dans ton esprit, tu commençais à dessiner les contours de ce qui avait causé cette improbable rencontre et l'envie de rire te pris. Tu aurais donné beaucoup pour le voir se faire sermonner par Nymeria. Tu te retins fortement de partir en éclats cependant. L'Ange était toujours dans le coin et Nymeria ne semblait pas en état de se rire de cette situation. « Et du cooooup, tu attends quoi de ma part en fait ? Une approbation ? Des excuses ? ». Tu n'aimais pas la position dans laquelle tu étais. Toutes les marges de manœuvre qui t'était offertes te paraissaient te mener sur un chemin compliqué. « Je t'avoue je sais pas trop comment interpréter ta réaction vis-à-vis de moi. » ajoutes-tu en te passant la main sur la nuque.
« Oui. » répondit la magicienne sans perdre son air farouchement remonté. « C'est de ça que je parlais avec Nefraïm. » confirma-t-elle, le cœur battant. Comme si cette information avait pu secouer le déchu. Oui, c'est avec un autre que j'ai parlé de notre enfant. Quelle réaction cela provoquerait-il ? Serait-il en colère, contrarié, interloqué ? Indifférent. C'est ce qui heurta le plus violemment la brune. Une fois le choc de l'annonce passé, son interlocuteur semblait s'être remis de l'information, et s'attendait à passer tout naturellement à la suite. Comme si l'annonce n'avait été que de moindre importance. Cachait il si bien ses émotions, ou n'y prêtait il simplement aucun intérêt ? Comment faisait-il pour que tout lui coule dessus sans jamais s'accrocher ? Nymeria était tout bonnement incapable de laisser les choses glisser. La question et la remarque de son amant lui firent écarquiller les yeux. Son teint s'empourpra d'abord, prise d'un pic d'agacement qu'elle manifesta par un claquement de langue. « Je ne sais pas ce que j'attendais de toi. » répliqua-t-elle. « Rien du tout. Ou bien une réaction, n'importe laquelle. » Peut-être aurait-elle aimé qu'il s'inquiéta tout simplement pour elle. Comment te sens-tu ; as-tu besoin de mon aide pour quelque chose ; qu'importe ta décision je te soutiendrai. Etait-elle égoïste d'espérer ainsi ? Peut-être l'était-ce, lorsque l'on s'entichait d'un Luxurieux. A croire qu'il n'y avait que le plaisir des corps qui les intéressait, et qu'ils se révélaient incapables d'autres sentiments.
Soudainement prise d'une immense lassitude, la Vaughan lâcha un soupir bruyant tout en passant une main dans ses cheveux bouclés, qu'elle tira légèrement en arrière. « J'ai simplement pensé que tu devrais être au courant de la situation, voilà tout. » expliqua-t-elle, alors que l'engourdissement de ses émotions lui apportait un semblant de calme. Elle se sentait vidée d'énergie. Elle aurait voulu rentrer chez elle, se coucher sous ses draps et dormir pendant un mois. « Alors je ne sais pas pour quelle raison tu es venu jusqu'ici, mais j'imagine que ça m'a fourni une bonne opportunité pour t'en informer. »
Nymeria se détourna légèrement puis commença à marcher lentement, s'assurant d'un regard par dessus l'épaule que l'homme la suivait bien. « Alooors... » fit-elle pour imiter la diction du blond et essayer de rendre l'atmosphère moins tendue. Maintenant qu'elle avait pris sa décision, elle parvenait à reprendre un peu de recul. Elle avait beau être contrariée par le père, elle réalisait qu'elle était peut-être injuste. Il n'avait pas eu le temps de digérer la nouvelle qu'elle exigeait déjà qu'il réagisse correctement, selon ce qu'elle avait jugé comme tel. Elle lui avait proposé, une fois, d'être amis. Alors c'est ce qu'elle s'efforçait d'essayer de faire. « Qu'est ce qui t'amène ici ? » voulut-elle savoir.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4742 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Bon. À l'évidence ce n'était pas ça que tu aurais dû lui demander. Elle semblait plus agacée qu'elle ne l'était déjà. Il y en avait une autre qui le serait également lorsqu'elle sera mise au fait de cette histoire. Tu voyais déjà venir d'ici le sermon auquel tu aurais droit de la part d'Oriane, et pour cela tu n'étais pas pressé de rentrer. Quant à Nymeria, au vu de ce que tu obtins suite à ta dernière prise de parole, tu considéras qu'il était plus sage de te taire plutôt que de trouver quoi répondre tant qu'elle ne se fut pas calmée ou qu'elle ne t'eût elle-même donné de son plein gré la parole. Tu avais le sentiment de l'avoir déçu. C'était sûrement le cas. Les états d'âme des Magiciennes étaient bien compliqués à gérer pour celui qui ignorait l'étiquette, ce qui était totalement ton cas. Tu avais la fâcheuse tendance à penser au présent quand la plupart des cultures parlaient au futur, ce qui devait probablement être le cas des Mages Bleus. L'une des affirmations qu'elle t'assena te fit néanmoins tiquer. Elle se méprenait. Tu n'avais aucune intention de venir. À la base, tu étais juste pénard à feuilleter un livre. Entre ta situation présente et celle passée, le choix était vite fait : loin des ennuis, plus proche du lit. Tu gardes cette pensée pour toi cependant. Même un idiot saurait que la situation ne se prêtait pas à ce genre de confession. Tu ressens alors pleinement l'appel à marcher à ses côtés, appel auquel tu obéis toujours sans un mot. La naissance d'un sourire marque finalement la commissure de tes lèvres en captant le ton qu'elle employât. Est-ce que ça voulait dire qu'elle t'excusait ? Ces personnes à la rancune légère étaient si agréables à côtoyer pour ça.
Enfin tu obtins ton droit de réponse. « Tu vas être étonnée. » commences-tu avec un sérieux exagéré. « L'histoire est surprenante. ». Tu te racles la gorge, te préparant au récit que tu comptais lui offrir comme le conteur devant son audience. « Je me trouvais à Avalon. Je sortais tout juste d'une librairie où j'y ai acheté ceci. » fis-tu en levant le recueil de poèmes sous le nez de la brune. « Je pourrais te le prêter d'ailleurs si tu veux. Je suis sûr qu'il te plairait. ». Tu n'en avais lu qu'une partie, néanmoins tu pouvais concéder le lui offrir tout de même. Le simple fait de l'imaginer découvrir le message scabreux dissimulé derrière la rondeur d'un vers suffisait à te rendre satisfait de cette acquisition. Elle nierait apprécier ce genre de littérature, il n'y avait aucun doute là-dessus. Tu étais néanmoins certain que, une fois la nuit tombée, à la lueur d'une faible chandelle, une fois que l'ensemble de la demeure dormirait d'un sommeil profond, elle en tournerait les pages avec un délicieux plaisir coupable. Chaque fois qu'elle entamerait un poème elle se dirait, le rose aux joues, que c'était le dernier. Chaque fois elle continuerait avec la curiosité érotique des jeunes filles sages biberonnées à l'amour romantique. Peut-être que certaines rimes la feront mouiller. Peut-être qu'elle se ferait jouir à visualiser les images suggérées et à faire couler sur sa langue leurs mots indécents. Hum. Ça y est. Tu avais à nouveau envie de soulever son jupon. Sur le bord du lac, ne serait-ce pas un cadre romantique ? Même si la plaquer contre un mur ou la soulever sur un rebord de fenêtre t'allait tout aussi bien. « Et donc — reprends-tu en tentant de chasser cette idée, songeant qu'il était encore trop tôt pour l'instant pour lui faire partager ton désir —, rejoignant l'établissement de Kyra où je devais l'aider à aménager les lieux — c'est la sœur de ce gus là-bas d'ailleurs — bref — trop pressé à lire ce livre, je commençai à en parcourir les premières pages. ». En même temps que tu déballais ton récit, tu l'illustrais de grands gestes théâtraux. « J'étais si captivé par ce que je lisais que je prenais à peine garde au reste du monde. Je crois même avoir loupé la rue qui tournait vers le bar à vins. » ris-tu. Probablement Nymeria ne devait rien comprendre à ce que tu étais en train de raconter et croire que tu te moquais éperdument d'elle. Elle n'aurait pas tout à fait tort. « Figure-toi alors que, tout d'un coup, sans aucun signe préalable, il y eut un brusque changement de météo. Le vent était tombé sans crier gare et on ne sentait plus les embruns de la mer. Dérouté, je levai les yeux de mon livre. Quel ne fut pas ma surprise en découvrant qu'Avalon avait disparu et que tu étais juste face à moi. ». Tu omis l'Ange et ses mauvaises manières. Puis, te rapprochant enfin de la brunette, tu passes une main dans son dos pour la tenir par la taille. « Bref, j'ai pas la moindre idée de ce qui m'amène ici. » conclus-tu en tournant ton visage sur elle, un immense sourire aux lèvres. Tout ça pour ça. « Mais c'est une bonne occasion pour visiter l'endroit, et je compte sur toi pour être ma guide touristique. » la taquines-tu d'un coup de l'index sur son nez. Brièvement tu jetais une vive œillade que tu voulais malicieuse à ton double derrière. Il s'était déjà détourné de vous. Flûte.
Nymeria sentit un sourire s'esquisser puis s'affirmer à mesure qu'elle écoutait les fanfaronneries de Rajiv. Elle s'amusait de ses fausses manières qu'il moquait. Elle loucha sur le livre qu'il lui présenta et s'en empara. Chants de la nuit, et autres délices déchus, lut-elle. Sans essayer de décrypter les vers, elle fit défiler les pages à toute vitesse, appuyant son pouce contre la tranche du livre. « Mmh. » fit la brune d'un air dubitatif. Elle n'était pas certaine d'avoir les mêmes goûts que son interlocuteur en matière de lecture. Elle doutait qu'il s'amuse en feuilletant des romans à l'eau de rose magicien - il devait même trouver ça trop ennuyeux. Elle ne lui rendit cependant pas le recueil de poèmes, qu'elle glissa sous son bras. « Tu connais sa sœur ? » fit-elle, étonnée. Les liens qui unissaient les sosies étaient visiblement plus profond que ce qu'elle avait imaginé. Mais les pitreries du blond effacèrent sa question, tandis qu'il lui révélait comment il était apparut mystérieusement et sans raison apparente. « Oh... C'est étrange. » commenta la brune, troublée. Une petite voix lui confirma l'étrangeté de la situation, surtout lorsqu'elle avait été celle qui avait souhaité, les quelques secondes précédent son apparition, l'avoir à ses côtés. La magicienne décida d'ignorer cette réflexion. Après tout, il arrivait de drôles de coïncidences tous les jours. « Oui, profitons de l'occasion ! » conclut la mage bleue. « Tu ne trouveras pas meilleur guide que moi. » fit-elle avec une pointe d'ironie.
« J'ai une petite faim. » déclara la brune. Elle avait montré les endroits emblématiques de la cité magicienne au déchu. Ils avaient discutés de choses et d'autres, de sujets légers. Il l'avait fait rire, avec son humour sans tracas, et peut-être un peu aussi avec son air coquin qu'il ne pouvait s'empêcher d'afficher. A chaque fois qu'elle s'était sentit sur le point de s'agacer, la jeune femme avait pris soin de changer de sujet. « Arrêtons nous ici. » proposa-t-elle alors qu'ils passaient devant une enseigne de crêperie. Elle commanda une crêpe au caramel, puis laissa son invité surprise passer sa commande avant de payer. « Alors, comment as-tu trouvé Vervallée ? » questionna-t-elle avec une pointe de fierté pour sa cité natale. L'endroit lui avait manqué. La capitale regorgeait d'endroits magnifiques mais elle restait malgré tout attachée à ses racines. Elle croqua une première bouchée tout en écoutant la réponse du Déchu. Continuant à discuter, elle se dirigea vers le parc de la rue adjacente. « Et quand m'invites-tu pour me faire visiter Avalon ? » lança-t-elle sur le ton de la plaisanterie.
gotheim pour 
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