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 [Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 23 Juil 2023, 19:41



Unknown

Les Rois du Monde

En groupe | Dastan & les couillons-bouffons



« Bah alors, comme ça on me plante des seringues dans le cou ? » lança Dastan en s’approchant du canapé, après avoir posé son verre sur la table. Il sauta à genoux dessus, puis s’étendit de tout son long sur le ventre, avant de caler ses avant-bras sur les cuisses d’Érasme et de lever un sourire enjoué vers lui. « C’est moche de m’empêcher de tuer un Ondin juste pour avoir raison. Je suis sûr que t’avais envie de l’éviscérer aussi. » Il parlait tout bas, avec un air de connivence. « Et que c’est autre chose que t’aurais préféré me planter dedans. » Doucement, il rit, avant de plisser les yeux. Ses traits se déformèrent pour adopter une mimique boudeuse. « Je vais me venger, tu sais. Hein, quoi ? » Il tourna vivement la tête vers Sympan, avant de s’exclamer : « Facile ! » Il se redressa légèrement, toujours en appui sur les jambes du Sorcier. « Je vais devenir Dovahkiin. » affirma-t-il, débordant d’assurance. « J’ai fait un rêve, un jour. » Il s’interrompit, pour jeter un coup d’œil à ses deux Mages préférés, avant de se reconcentrer sur l’assemblée. « Ce n’était pas un simple rêve et, dedans, j’étais Dovahkiin. En plus, Erza n’est plus vraiment là. Même pendant la guerre, elle n’est pas venue. » Zel’Eph semblait avoir disparu aussi. « Quand je serai Roi, je conquerrai plein de territoires. Je ferai la fête souvent, aussi. » Un sourire ravi courba ses lèvres. Il plia les jambes et battit deux ou trois fois des pieds dans le vide avant de décider de croiser ses chevilles. « J’irai mettre la pâtée aux Sorciers – désolé Érasme, mais comme on dit : œil pour œil, dent pour dent. » Du bout de l’index, il tapota l’une de ses canines, puis ferma la bouche et passa sa langue dessus. « C’est vraiment pas pratique, tes menottes. » Il tira un peu dessus ; elles résistèrent. « Mais c’est pas ça qui m’empêchera de te pourfendre, t’en fais pas ! » Il sourit, fier de sa plaisanterie, puis porta son regard bronze sur les autres membres. « Enfin bon, d’abord, il faut que j’aille à Gona’Halv. C’est là-bas qu’on est formés au combat. Je deviendrai le meilleur, je me ferai remarquer par la hiérarchie, et le reste ira tout seul. Hazaan me connaît déjà, je suis sûr qu’il rêve de me voir sur le trône. Peut-être qu’il ira avant pour me chauffer la place. » L’idée le fit marrer. « Puis après hum… je veux avoir plein d’enfants, aussi. Comme ça j’aurai une grande armée. Et ce serait pas très bien vu chez moi, mais je veux apprendre à utiliser ma magie. J’avais demandé à Érasme de m’apprendre mais c’est pas un prof très efficace, il m’a donné aucun cours. » Il lui jeta une œillade complice et, brandissant son index, déclara : « Faut que tu te ressaisisses, hein. Sois plus dur. » Il baissa les yeux sur son entrejambe et rigola. La sienne se portait bien, même si dans cette position, personne ne pouvait la voir. « Un jour, je coucherai avec Érasme. C’est pas trop mal parti je crois. Je suis sûr que les menottes, c’est pour ça. Il a un petit côté sado-masochiste. Puis s’il me détestait vraiment, je serais déjà mort. » L’inverse était sans doute vrai mais il n’éprouva pas le besoin de le souligner. « Je coucherai avec Lucius aussi. On a failli deux fois mais ça s’est pas passé comme prévu, la première fois y’avait sa copine et la deuxième fois une fille de Basphel. Kyra ? Kira ? Kiara ? Bref je sais plus, mais ça a pas chômé. » Il le regarda, tout sourire. « Mais j’y tiens, hein, à ce qu’on couche ensemble. » Ses iris filèrent ensuite vers le brun à la peau mate. « Et avec Tekoa. » Ce qu’il dégageait l’appelait. Il lui adressa un clin d’œil. « Puis peut-être avec vous autres aussi, je sais pas. Peut-être qu’Adriæn préfère que je le défonce comme ça plutôt que contre un mur. Même si on peut allier les deux… » Il rit encore, avant de se gratter la tempe, l’air pensif. « J’aimerais bien que mes parents soient fiers, aussi. Ils critiquent pas mal mon frère et ma sœur – enfin ça dépend des jours mais parfois ils sont vraiment pas tendres. Et j’aimerais bien qu’ils encensent un peu moins la petite. Elle est juste trop chiante. Je finirai peut-être par la jeter sous un troupeau de bicornes. » Ses mains reposées sur les cuisses du Sorcier, il jouait avec le tissu de sa serviette. De temps en temps, un doigt s’égarait sur sa peau. « Voilà, pour l’instant je pense qu’à ça. » Il se tourna à demi sur la tranche pour mieux voir le Paiberym. « Allez Lucius, à ton tour ! Tu vas devenir Roi des Magiciens, comme dans les rêves ? »



Message XI – 846 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 23 Juil 2023, 21:10



Les Rois du Monde


Je fixai la tête du rouquin. Je regrettais déjà d’avoir utilisé l’artefact sur lui. L’expression de son visage n’annonçait rien de bon. C’était néanmoins trop tard. Je ne pouvais pas le faire taire… à moins d’entraver ses lèvres. Je détournai le regard. Ce n’était pas le moment de penser à ce genre de choses. « Effectivement. » avouai-je, un sourire vague sur les lèvres. Pas exactement pour les raisons qui devaient venir à l’esprit du Réprouvé. Ils étaient trop proches, voilà tout. Ce que l’Ondin pensait n’importait pas. Il ne pouvait pas s’arroger seul le droit de se hisser à mon niveau. Les Sorciers étaient bien supérieurs au peuple des mers. L’ordre des choses était ainsi et il ne pourrait rien y changer. Cette race était composée d’hommes faibles qui se laissaient marcher dessus par des femmes vulgaires et imbues d’elles-mêmes. Il n’y avait rien à en tirer. Seules leurs écailles pouvaient avoir de la valeur. Certains Sorciers se prêtaient au commerce illégal des écailles de Sirènes. Peut-être pourrais-je m’y mettre à mon tour ? Arracher une à une celles d’Adriæn… Mon regard revint sur Dastan. Il n’avait pas idée. Je ris, désabusé. À ce stade, il ne servait plus à rien de me mentir à moi-même. Oui. J’avais envie de lui et si je n’avais pas été impuissant, j’aurais peut-être outrepassé les lois d’Amestris. L’appel de la mort me semblait tentant. Celui du risque plus encore. Qu’allaient-ils faire contre moi ? Me frapper ? M’écarteler ? J’allais tous les tuer. Ma magie ne demandait que ça, d’exploser. Elle allait croître encore, jusqu’à arriver à un point de non-retour. Ce jour-là, Val’Aimé lui-même ne pourrait plus rien contre moi. Je recréerais les horreurs du passé, changerais leurs corps en objets, éparpillerais leur chair sur le sol en flaques sanguinolentes. « C’est ça… » Se venger ? Il n’était en vie que parce que je le voulais bien. Ma magie était d’accord uniquement parce qu’il y avait une part sombre en lui. Elle jouait avec sa silhouette, sans qu’il ne semblât s’en apercevoir. À mes pieds, je sentais la présence du Vampire. J’aurais pu l’oublier si mon sang ne disparaissait pas doucement dans sa gorge. L’effet me plaisait, à la fois douloureux et agréable. J'écoutai le Feu Bouffon palabrer. « C’est moi qui vais te pourfendre. » répondis-je, tout bas, en appuyant ma tête sur le dossier tout en maintenant mon regard sur lui. Il me fatiguait à être incapable de discrétion. Nous allions nous faire tuer par sa faute. Je savais que je devais résister à l’envie de ne pas répondre. Il valait mieux que je lui tinsse tête. Les autres croiraient à une plaisanterie ou n’auraient rien à dire s’ils pensaient que j’assumais totalement cette sorte de relation. Tout était mille fois plus compliqué que ce que Dastan laissait paraître. Néanmoins, je jugeais que ça ne regardait que nous. S’il continuait, je risquais réellement de désirer l’assassiner.

La vision de Dastan Dovahkiin et entouré d’enfants créa chez moi un sentiment indescriptible. Je devrais faire disparaître son monde et brûler ses descendants. Peut-être était-ce ça ? Je l’aimais à l’en détruire. Je manquais pourtant de répartie. Je m’en rendais compte. J’en manquais avec lui. En temps normal, j’en utilisais parfois mais je préférais laisser parler ma magie ou mon rang pour moi. Avec Lucius, les mots venaient naturellement. Avec Dastan, ils restaient coincés dans ma gorge, pris en otages par les pensées que créaient ses phrases en moi. Ses sous-entendus me faisaient toujours de l’effet et mes sensations reprenaient le dessus. Il me rendait toujours faible. « Quoi ? » Mes lèvres s’entrouvrirent et je sentis la chaleur se répandre partout en moi, jusqu’à mes joues. Je le haïssais de parler de ça en public, de l’annoncer comme un objectif. « Je suis marié et tu le sais » répondis-je simplement, comme si l’institution me rendait intouchable. Au fond, je savais que nous finirions par coucher ensemble. C’était inévitable. J’en était convaincu. S’il se refusait trop longtemps, je le forcerais. Je le forcerais jusqu’à l’en faire pleurer et jusqu’à ce que le plaisir naquît d’entre ses larmes. Ma mine s’assombrit néanmoins lorsqu’il parla de Lucius. S’il s’imaginait que je les laisserais faire… « Tu ne coucheras avec personne. Arrête de te donner en spectacle. » Je n’aurais pu écrire plus grande lettre morte. Pour l’en empêcher, il m’aurait fallu devenir actif, le trainer hors de la foule et régler nos comptes à l’écart. Je ne voulais pas agir devant les autres. Je ne voulais pas leur montrer l’étendue de ma faiblesse. Il me faudrait les tuer, ensuite. Ma main s’abattit sur la sienne pour l’empêcher de continuer à jouer avec le tissu qui me recouvrait. À la question posée à Lucius, je coupai toute tentative d’intervention du Magicien. « Lucius, sers-moi à boire. » lui demandai-je, avant de continuer comme si aucun ordre de parole n’avait été donné. « Mon objectif à court terme est de virer Dastan de sur mes cuisses. » Je souris deux secondes, exagérément, en regardant le roux. « Pour le reste… eu égard à mon rang, ce ne sera pas bien difficile. Mon père compte récupérer son trône. Quand ce sera fait, je redeviendrai Prince. Puis je tuerai le Chef des Armées. » laissai-je entendre, provoquant. « Je tuerai mon père ensuite et deviendrai Roi à mon tour. Je serai Empereur aussi… Je conquerrai les terres intéressantes et viendrai finir les Réprouvés en premier. Puis je réduirai tous les peuples bénéfiques en esclavage… en commençant par les Magiciens. » Je fixai Lucius avec insistance après avoir envoyé un coup d’œil au larbin. Je reportai mon attention sur le roux. « Et lui, ce sera mon chien. » dis-je, en passant ma main dans ses cheveux. Mes doigts se resserrèrent sèchement sur ses mèches. Je n’étais plus réellement sûr de l’efficacité de la magie censée me rendre impuissant à présent.

979 mots
Je vais enchainer avec Lucius et Tekoa finalement  [Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 3 943930617

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 25 Juil 2023, 19:59



Les Rois du Monde


Je bus et écoutai Dastan avec une oreille distraite, mes pensées tournées vers Alcide qui semblait aller mal. Mon acuité augmenta cependant lorsque le roux commença à parler des rêves. Je tournai les yeux vers lui. Il était toujours fourré avec Érasme. Comme un aimant, le Sorcier l’attachait à lui. C’était lui qu’il allait voir, toujours. C’était pour lui qu’il chantait, pour lui qu’il enrageait. Qu’importât ce qu’il lui passait par la tête, j’étais convaincu qu’il y avait toujours une partie de l’ombre du Mage Noir. « Je t’apprendrai. » Pour la magie. Il n’y avait rien à attendre du peuple d’Amestris. Furtivement, une pensée s’imposa à moi : j’avais hâte que l’ancien Prince Noir détruisît sa relation avec le Bipolaire. Ça arriverait, tôt ou tard. Il valait mieux tôt que tard. « Kiara. Retiens un peu ! On aurait pu se la taper ensemble en plus. » Peut-être pas. En réalité, je n’en savais rien. Le rouquin parti, les choses avaient été plus faciles. Elle n’aurait peut-être pas voulu en sa présence. « Enfin, comme c’était sa première fois, il valait mieux que tu te casses : personne n’a encore rencontré la délicatesse Réprouvée… » Il l'aurait défoncée. Je ris et me resservis à boire. « Le mieux c’est que je drague avec Alcide. Il est mignon et n’effraie pas les filles, lui. » Pour le reste, ma nudité cachait difficilement l’effet que les paroles du Réprouvé provoquait chez moi. Je n’étais toujours pas certain de vouloir coucher avec lui mais mon corps, lui, avait de l’assurance pour deux. L’alcool coula de nouveau dans ma gorge. Je faillis cependant m’étouffer lorsqu’Yngvild fût évoquée. J’avais rêvé d’elle, quelques nuits plus tôt, sans même être certain de son existence. Ça n’avait pas changé mais le fait qu’il évoquât une « petite sœur » me percuta comme une vérité. Toujours les rêves... « Elle a quel âge ta sœur ? Elle s’appelle Yngvild, nan ? » Il ne m’en avait peut-être jamais parlé et celle-ci ne s’appelait probablement pas Yngvild. Néanmoins, je devais vérifier. Il y avait trop de rousses dans ma vie. Et trop de songes qui semblaient être des réalités. « Elle est rousse ? » Eméliana, Eeva, Yngvild… Les rousses avaient un petit côté maléfique. Elles m’attiraient.

Je voulus répondre mais fus coupé par l’autre con. Je le fixai, chatouillé par l’envie de lui mettre mon poing dans la gueule, puis, finalement, me déplaçai pour me rapprocher de la table. « Je vais te préparer un cocktail de ma composition, attends. » Je choisis quelques bouteilles, pris un grand verre et partis dans mon coin. « C’est un cocktail secret. » me justifiai-je. Je tournai le dos aux garçons et écoutai le Sorcier tout en me soulageant discrètement dans le contenant. J’observai la couleur de mon urine et ajoutai de quoi en couvrir le goût et l’odeur. Un sourire amusé s’empara de mon faciès. Je pouvais faire encore mieux. Je retournai vers la table, attrapai un citron et quelques friandises. J’agrémentai le verre et revins pour le tendre à Sa future Majesté l’Empereur Noir. « C’est beau, nan ? Encore un domaine dans lequel je te surpasse. » lui envoyai-je. « Et moi euh… Disons que je pense que mon père va devenir Roi des Magiciens. Je ne me vois pas le tuer pour prendre sa place, surtout que j’ai d’autres projets. Je veux devenir Pendragon. Les Dragons, c’est vraiment toute ma vie. Sans eux, je ne sais pas ce que je ferais… » Depuis tout petit, j’avais désiré étudier ces animaux et me rapprocher d’eux. Kaahl m’avait toujours soutenu dans cette voie-là. Ça m’agaçait de le reconnaître, parce que j’étais toujours fâché contre lui, mais il avait joué un rôle prépondérant dans ce que j’étais devenu à présent. Je me demandai si le père d’Érasme l’avait déjà soutenu. Nous n’avions pas la même vie. Je baissai les yeux sur le Vampire. « Tu devrais te choisir un autre maître. Son sang doit être avarié en plus. » lui conseillai-je, avant de reporter mon attention sur Dastan. Les doigts de l’autre con dans sa chevelure me dérangeaient. « J’espère que j’aurai une grande famille. Et puis, bien sûr, j’aimerais bien coucher avec Dastan mais il m’échappe toujours. » Je souris. « Mais c’est pas grave. » J’attrapai ses joues dans mes paumes et lui déposai un baiser sur les lèvres. « Ce n’est qu’une question de temps. » Je m’écartai avant qu’il ne prît l’idée à Érasme de m’étrangler. « Puis y a mon mariage avec Alcide aussi ! Et notre groupe ! On va devenir les Rois du Monde ! » m’exclamai-je, en joignant le geste à la parole. Je resservis des verres, passai un bras sur les épaules de Sympan et pointai une bouteille vide sur Tekoa. « À ton tour ! »

767 mots

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Mar 25 Juil 2023, 21:12



Les Rois du Monde


Les Esprits, autour de nous, étaient de plus en plus nombreux. Leurs paroles couvraient les conversations. Certains m’aidaient, d’autres conversaient entre eux. Je signai néanmoins le papier et appuyai mon dos contre le dossier. Je fermai les yeux un moment, me laissant bercer par les phrases qui me parvenaient. « Il ne sait peut-être pas voler mais il ne manque pas de courage. » « Je l’ai vu coller ses crottes de nez sous les meubles. » « Parce que tu ne l’as jamais fait peut-être ? C’est un Réprouvé, ça veut tout dire ! » « J’adore suivre leurs histoires… la manière qu’il a eu de protéger le Prince Noir… Tout le monde ne serait pas capable de le cacher dans une grange, à Lumnaar’Yuvon de surcroit… » « Et de rouvrir toutes ses plaies pour que personne ne s’aperçoive qu’il avait été soigné… » « Vous êtes complètement débiles. C’est répugnant. » Je rouvris les yeux vers le plafond lorsqu’une femme décrivit avec beaucoup de détails la façon dont le rouquin avait de se masturber en pensant tantôt au Magicien, tantôt aux Sorciers. D’après elle, parfois il s’agissait des deux à la fois. « Ce que j’ai trouvé très drôle, c’est cette fois où il a voulu tuer sa petite sœur. » « Oh oui ! Elle a braillé alors qu’il s’approchait du berceau et il s’est pissé dessus. » « Comme Lucius actuellement dans le verre d’Érasme. Qui veut prendre les paris ? Boira, ne boira pas ? » « Il va boire, c’est sûr. » « Pas sûr… Même si c’est un alcoolique et un drogué, son passage chez Val’Aimé l’a un peu sevré. » « Dommage parce qu’il est trop mignon quand il a bu et qu’il écrit des poèmes enflammés… » « Le seul qui est mignon ici c’est Alcide. Je l’observe beaucoup. Vous saviez qu’une fois, il a volé un paquet de bonbons à l’une de ses camarades ? Il culpabilisait tellement qu’il en a racheté deux et les a remis à l’endroit où il avait trouvé le premier ! » « Et sa collection de peluches ! Un vrai régal, tout comme ses histoires de chevalier qu’il rédige en secret. » « Son journal intime aussi est trop mignon. Il trouve toujours des excuses aux autres… » « C’est vrai que, comparé à Alcide, Lucius est moins gentil. » « Il en pince pour sa belle-mère en plus. Combien de fois il s’est masturbé en pensant à elle ? » « Il culpabilise toujours après. » Je soupirai. Qu’ils étaient bavards… « Et puis il a déjà piqué la copine d’un de ses amis. » « Heureusement qu’il ne le sait pas… » « Y en a un qui vient d’apprendre quelque chose qui va le faire enrager… » « Kiara ? » « Exactement. Mais bon, il a tout ce qu’il mérite ce sale violeur. » « Si seulement il n’était qu’un violeur… » « C’est vrai que c’est un meurtrier aussi. » « Puis le fait qu’il paye des femmes qui viennent d’accoucher pour toucher leurs seins et boire leur lait… » « Et le journal qu’il tient sur sa sœur est répugnant. » « C’est sûr… Sympan a beaucoup rigolé lorsqu’il l’a trouvé. » « Il faut dire que Sympan rit de tout… même de ce qui est grave. » « Ah.. il va boire… » « Non ? » « … ou pas… » « Je pense qu’il est plus probable qu’il boive la semence de Val’Aimé plutôt que ce cocktail… Il a l’air de se méfier quand même… » « Ah je ne suis donc pas la seule à avoir remarqué que le Chef des Armées en pince pour lui. » « Ça… mais Val’Aimé sait bien résister à la tentation, contrairement à certains… » « Sympan vendrait sa mère pour ses recherches. » « D’ailleurs je me demande quand est-ce qu’il va enfin jeter ses bocaux à sperme qu’il a commencé à constituer pour étudier l’évolution de la matière… » « C’est dégoûtant. » « Ce qui est dégoûtant c’est que Pieris pense que c’est de la crème pour la peau. »  « C’est mieux que Læn qui pensait que c’était de la gelée. » « Si Sympan n’avait pas ajouté du colorant et de l’agar-agar dans certains pots aussi… » Lorsque Lucius m’adressa la parole, il me fallut du temps pour m’en rendre compte. Les Esprits traduisirent. Je baragouinai des mots en patois doucement, faisant mine de réfléchir, afin que les Esprits m’aidassent. « Je veux devenir le plous grand chasseur du monde ! » exprimai-je, mes paroles couvertes par le flot de celles des morts. « Il a bu ! » « Par Ezechyel ! » Je vis qu’Érasme avait trempé ses lèvres dans le cocktail. Il grimaça. « Il est dégueulasse ton cocktail ! » lança-t-il. Visiblement, l’alcool ne suffisait pas à effacer l’urine. À moins que la boisson n’eût été ratée ? Le Sorcier leva le verre. « Qui veut goûter le désastre ? » Je fis signe que non. « Viens ici et bois. » Je déglutis. Il dégageait quelque chose qui obligeait. « Tu vas pas boire quand même ? » Trop tard. Je m'étais levé pour en avalé une gorgée. Ce n'était que de l'urine.... et puis le Sorcier m'effrayait plus que la boisson. Je lui rendis le verre, une grimace de dégoût sur le visage. « Vous allez tous en boire. » décréta-t-il soudainement. Le sourire de Lucius s'était totalement décomposé dès le début de l'échange.

840 mots

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Priam et Laëth
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Jeu 27 Juil 2023, 18:16



Unknown

Les Rois du Monde

En groupe | Alcide & les couillons-bouffons



Le verre que Sympan lui avait donné à la main, Alcide regardait la magie noire resculpter le corps de Dastan – sans laisser ses yeux descendre plus bas que les lombaires du Réprouvé. Elle serpentait sur ses courbes, sans trop se soucier de l’autre être pendu au pied d’Érasme. Ses iris bleus descendirent sur Pieris, étalé sur le sol, la bouche plaquée sur la cheville du Sorcier. Il n’y avait pas besoin d’être très intelligent ou très orgueilleux pour se figurer que la position tenait de l’humiliation. Il jeta un coup d’œil discret à l’ancien Prince Noir. Sa ressemblance avec les méchants des contes le frappa ; sérieux, dominant, auréolé de noirceur. Il était presque surprenant qu’il n’eût pas déjà tué quelqu’un. À cette pensée, un long frisson parcourut l’échine du Magicien. Il tenta de se raccrocher à un espoir, une étincelle de bonté quelque part. Quel malheur rongeait le cœur du brun ? Y en avait-il seulement un ? Plus les jours passaient, moins il était sûr de cette théorie. Peut-être que les gens violents, brutaux, condescendants existaient purement et simplement, comme les autres. Il scruta le visage de Dastan, qui s’était mis à parler. Il n’avait pas l’air malheureux, lui. Enflammé, vigoureux, virulent, oui, mais malheureux… La réputation des Réprouvés statuait sur le fait qu’ils étaient incapables de stabilité ; le dire n’avait rien de raciste, c’était un fait avéré, les études à ce sujet pullulaient et contredisaient les souhaits les plus profonds d’Alcide – comme l’existence des Démons, leur façon de faire et de vivre qui ne répondait qu’à une dévotion au Mal. Aucun malheur ne se cachait là-dessous. Plus le natif de Boraür se confrontait au monde, plus l’entièreté de ses croyances s’effritait. « Kiara ? » releva-t-il, étonné, avant de regarder Adriæn. La seule Kiara de Basphel qu’il connaissait, c’était la meilleure amie de sa sœur. Ils avaient fait un exposé ensemble. Depuis le Fessetival, de nombreuses rumeurs couraient à son sujet.

L’énonciation de son propre prénom lui fit reporter son attention sur Lucius. « Draguer » lui était un art parfaitement étranger. Il n’était pas certain d’avoir envie de le découvrir ; ces préoccupations d’ordre sexuel lui paraissaient encore bien lointaines. Comme tous ces rêves de pouvoir et de conquête. À quoi ressemblerait le monde, entre leurs mains ? Le Sorcier et le Réprouvé diffusaient en lui un sentiment de peur et de malaise. Il trempa ses lèvres dans le verre d’alcool. C’était fort, et ça laissait sur sa langue la sensation d’une brûlure. Ça réchauffait, aussi. « Pendragon, hein ? Tu veux remplacer l’amant de ton père ? » s’esclaffa Dastan. Alcide posa sur lui des yeux ronds, choqué par une telle plaisanterie. Il fronça les sourcils. Comment pouvait-il être de la même famille que Laëth ? Il plongea le nez dans son verre, décidé à l’ignorer – si tant était que ce fût possible. Le goût était toujours discutable, mais moins pénible que certaines interventions. Lui qui, d’ordinaire, était si détendu et souriant, se sentait d’une humeur fébrile, presque mauvaise. Il ne releva même pas l’énonciation de son mariage avec Lucius, alors que le Bipolaire s’en étonnait.

L’exclamation d’Érasme, cependant, le fit sursauter. Il releva la tête et fixa le dit cocktail, avant de baisser les yeux et de s’enfoncer un peu plus dans son siège. Il n’avait pas envie de goûter. Pourtant, l’ordre tonna, d’abord à l’intention de Tekoa. Par anticipation, Alcide grimaça. Il lorgna le visage du brun à la peau mate, sur lequel s’imprimait l’écœurement. « Quoi ? » Il pivota la tête vers le Sorcier. L’envie de protester grondait dans ses entrailles ; mais la simple vue du Mage Noir le dissuada de contester ses exigences. Il détourna le regard. Bien malgré lui, ses phalanges se refermèrent autour du gobelet. Il le porta d’abord à ses narines. L’alcool empestait ; il fronça le nez et abaissa les coins de sa bouche, répugné. Finalement, il y plongea ses lèvres pour en boire une petite gorgée. Il essaya d’envoyer le liquide dans le fond de sa gorge pour n’en pas sentir le goût. Il avait pris cette habitude en découvrant qu’il n’aimait pas le chou, bien qu’il fût parfois plus ou moins obligé d’en manger, quand il n’osait pas dire non – il avait peur de passer pour quelqu’un d’ingrat ou de malpoli. Cependant, la boisson dérapa tout de même sur sa langue, si bien que dès qu’il eût avalé, il la sortit, comme si l’air pouvait la purifier, avant de prendre une rasade de l’alcool servi par Sympan. Il sembla désinfecter chaque millimètre de sa bouche, de son œsophage et de son estomac. Le petit blond toussa, poing sur le torse, avant de lever son verre. « Moi, mon objectif, c’est d’apprendre à Lucius à faire des cocktails. » Remis de sa quinte de toux, il tendit le gobelet à Sym et Adriæn, avant de regarder l’auteur du massacre. « On en fait de super bons à Boraür ! Et il y a un groupe de cuisine à Basphel qui fait aussi de super boissons. Je t’inviterai. » L’esquisse d’un sourire effleura ses lèvres. Il se sentait un peu mieux. Revigoré.



Message V – 857 mots




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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 27 Juil 2023, 21:49

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Sympan faisait de son mieux pour noter ce que les uns et les autres disaient. Il trouvait cette expérience particulièrement enrichissante. Plus tard, il lui faudrait compléter son arbre des relations et ses notes sur les mensurations de chacun. Dastan avait la plus grosse mais ce n’était pas étonnant venant d’un Réprouvé. « Erza n’est plus là… » répéta-t-il, comme bien d’autres choses. Qui régnait alors ? Il sortit son carnet personnel de sa poche et recopia la question dedans. Il devrait enquêter. Des Bipolaires sans Dovahkiin pour les guider avaient la saveur de l’apocalypse. Atthirari avait-il assassiné sa semblable ? Il rit. Le malheur des uns faisaient toujours les bonheurs des autres. C’était la raison pour laquelle la morale n’existait pas et qu’il ne s’encombrait pas d’éthique. « Il va se faire assassiner à Lumnaar’Yuvon… » susurra le scientifique à l’annonce des volontés de Dastan d’apprendre la magie. En réalité, il répéta cette phrase plusieurs fois au fil du discours, de plus en plus extatique. Quand il parla de Kiara, l’Ygdraë fit le poisson avec ses lèvres et tourna les yeux vers Adriæn. L’Ondin vivait la pire journée de sa vie d’après lui. Lorsqu’il restait stoïque, ce n’était jamais bon signe. Sympan sourit. Jusqu’ici, il pensait surtout que Kiara était secrètement en couple avec la sœur de son colocataire. Il en avait parlé plusieurs fois avec Drejtësi. Ils avaient de nombreux paris en cours sur son compte. Sa copine pensait qu’Adriæn n’arriverait pas à coucher avec elle. Lui pensait l’inverse ; parce qu’il savait qu’il arrivait souvent à ses fins et que prendre des moyens détournés pour y parvenir ne le dérangeait pas le moins du monde. S’il gagnait, elle devrait lui acheter une collection de crottes d’insectes à étudier. Autant dire qu’il avait hâte que l’Ondin se montrât plus insistant. Maintenant qu’il savait qu’elle n’était pas homosexuelle et qu’elle avait déjà couché, il faisait déjà mentalement de la place dans leur chambre pour sa nouvelle collection. Johannês râlerait, comme toujours, mais finirait par s’y faire. « Si tu veux, on pourrait te débarrasser de ta sœur. » s’amusa Sympan sans savoir si le rouquin l’avait entendu ou non. « Par contre, le Chef des Armées sorcières c’est une autre paire de manches… » se fit-il remarquer, entre les piques acérés que s’envoyaient à la figure les deux Mages qui se ressemblaient. Parfois, l’un parlait et l’autre l’ignorait. D’autres fois, ils se répondaient. Quelque chose lui disait qu’il suffirait d’un rien pour qu’ils s’entretuassent. Il se demanda lequel Adriæn préférerait sauver : le Sorcier hautain ou le Magicien qui lui avait volé Kiara ? Et lequel Dastan défendrait-il ? Il émit un rire un peu fou, le nez dans ses notes. « L’inceste est plus courant qu’on ne le croit. » informa-t-il Dastan lorsqu'il parla de l'homonymie des Pendragon, manifestement heureux pour une raison inconnu. Il finit par se relever pour dégourdir ses jambes endolories. Le bras du Mage Blanc le plus affable le saisit à ce moment-là. Il se sentit chanceler légèrement mais réussit tout de même à noter l’objectif de Tekoa. Chasseur… chasseur de quoi ? Telle était la question.

« Fais voir ? » demanda-t-il. Cette histoire de cocktail l’intéressait hautement. Vu les grimaces, ça devait être scientifiquement magique. Il prit le verre et but. Il garda le liquide en bouche afin d’en étudier la saveur avant de l’avaler. C’était infect. Néanmoins, il avait goûté tellement de choses – sans mourir même s’il s’était chopé des intoxications alimentaires cosmiques – qu’il savait reconnaître les saveurs. Il inspira et ricana, en tendant le vers à Adriæn. « Je ne trouve pas ça si mauvais, moi. » mentit-il avec sa tête d’innocent absolument pas crédible. « Il faudrait qu’on aille tous sur Boraür. On pourrait parler des conflits qui nous divisent sans risquer de s’entretuer comme ça. Adriæn pourrait parler de Kiara, par exemple… » Un sourire aimable apparut sur les lèvres du Basphelien qui tourna les yeux vers Lucius avec un calme angélique. Dommage qu’il ait le temps de se préparer, pensa l’Ygdraë. « Sans rancune. » affirma-t-il. Sa voix le trahissait pourtant, ce qui était étonnant. Sympan flairait les problèmes à des kilomètres. Il valait mieux que Lucius, Dastan et Érasme dormassent très loin de l’Ondin. Et dire qu’ils venaient de signer un pacte de non-agression… Adriæn n’avait jamais été sanguin. Il était bien plus horrible que ça. Il prenait en traître. Il passait pour un garçon poli et gentil mais ce n’était qu’un verni, un masque social qu’il avait enfilé et qui cachait son vrai visage. L’Ondin but et cacha son dégoût. Il ne fit aucun commentaire avant de tendre le verre à Dastan d’un mouvement prudent. Il ne voulait pas se retrouver de nouveau collé contre le mur. « Déjà, je vais sortir avec Kiara. » « Tu la veux que pour toi ? » « Oui. » « S’il la veut que pour lui, je pense qu’on devrait la lui laisser. C’est pas cool de se taper les copines des autres. Enfin, sauf quand… » Il n’eut pas le temps d’expliquer que Drejtësi et lui faisaient une étude sur la jalousie, en allant batifoler à droite à gauche. « Puis je vais rehausser la place des hommes dans la société ondine. » C’était une jolie façon de dire qu’il allait faire des femmes des esclaves. « Ensuite, je deviendrai Roi et m’assurerai du bon déroulement du commerce sur les eaux. » Sympan sourit. Interdire aux navires de passer sans le paiement d’un impôt conséquent. Il avait lu ses idées déjà. Il savait.

Pieris releva la tête de la cheville d’Érasme. Il avait eu peur de réagir à la remarque de Lucius. Il préférait prendre le sang qui lui était donné. Ses lèvres rougies par l’hémoglobine, il posa les yeux sur Érasme. C’était comme s’approcher d’un précipice et ne plus souhaiter reculer. Il déglutit. À ses côtés, Dastan ressemblait à un brasier. Il avait envie de se brûler. Il avait besoin de leur sang. Absolument. « Moi je l’ai déjà dit en partie : devenir le directeur de Basphel, monter ma propre maison chez Yanna et faire toutes les expériences possibles et inimaginables. » Ce groupe en était une. Le Vampire hocha la tête et dit quelques mots à son tour, de sa voix chaude. « Je veux tous vous boire et… c’est tout. » L’ambition ne l’étouffait pas. Sympan se dégagea de l’étreinte de Lucius pour s’approcher d’Adriæn. « Comme Johannês est en retard, je te propose de le représenter et de signer pour lui. On lui fera signer un mandat plus tard. » « C’est une idée. » L’Ygdraë acquiesça puis chercha le verre des yeux. « En tout cas, d’après le goût de ton urine, Lucius, il me semble que tu es plutôt en bonne santé, même si c’est difficile à dire avec l’alcool qui réhausse… » déclara-t-il avec le ton d’un médecin avant de ricaner.

1145 mots



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Ven 28 Juil 2023, 18:35



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En groupe | Dastan & les couillons-bouffons



« Je peux être très délicat quand je veux. C’est juste que ma délicatesse se mérite ! » clama Dastan, en levant l’index. « Ouais, Alcide… » Il coula un regard à la demi-portion prostrée sur le fauteuil. C’était l’équivalent d’un ours en peluche ou d’un petit animal mignon. Ça faisait craquer quelques filles un peu niaises mais ça ne servait pas à grand-chose de plus. Il haussa les épaules. Cela dit, l’imaginer se faire embarquer par Lucius dans une mission drague avait de quoi faire sourire. Il aurait peut-être même payé pour voir ça. Il avait l’air plus coincé qu’un string entre les fesses d’une Ondine. « Ma sœ- Comment tu sais qu’elle s’appelle Yngvild ? » Il se redressa, sourcils haussés. Il pensa immédiatement aux rêves. Ils s’y étaient connus, enfants et adultes, avant de se rencontrer, enfants puis adolescents, dans la réalité. Ce qui ne l’aurait probablement pas fait rire du tout sans l’effet de la drogue lui arracha un sourire. « Ouais elle est rousse. Pourquoi ? Tu l’as baisée ? » Il rigola. « Fais gaffe. Elle a que cinq ans, même si elle en paraît un peu plus. Et surtout, elle est méga chiante. Mais je m’en chargerai tout seul, c’est qu’une morveuse. » finit-il à l’intention de Sympan.

Alors qu’il donnait la parole à Lucius, Érasme l’interrompit, et bloqua ses doigts occupés à jouer avec le bord de sa serviette. Il tourna la tête vers lui. « Ce que tu peux être rabat-joie. » rétorqua-t-il, tout sourire, en soustrayant ses doigts à l’emprise du Mage Noir, sans pour autant quitter ses cuisses. Il savait qu’en vérité, la configuration lui convenait parfaitement. Malgré ses insultes, ses menaces et ses regards assassins, Érasme l’aimait bien. C’était sa façon de montrer de l’affection, un peu comme un chat qui marque son humain en faisant ses griffes dessus. « J’espère que tu me laisseras taper un peu sur Val’Aimé aussi, hein. Garde pas tout le plaisir pour toi. » Il eut envie de lui pincer la taille mais, par une magie inconnue, se retînt. Peut-être l’évocation de l’extermination de sa race. « Ouais ouais, cause toujours. Ouaf ouaf. » Il fit mine de sortir la langue tel un chien, puis la lui tira, yeux plissés et sourcils froncés. Néanmoins, il ne dégagea pas sa main de ses cheveux. Aimer les caresses le faisait-il vraiment ressembler à un chien ?

Il loucha sur le cocktail proposé par Lucius, tendant le cou pour regarder l’intérieur du verre. Son attention en fut rapidement détournée par la prise de parole du Mage Blanc. Ça le fit rigoler, mais il le laissa finir, voulut lui rendre son baiser mais n’en eut pas le temps, avant de relever : « Pendragon, hein ? Tu veux remplacer l’amant de ton père ? » s’esclaffa Dastan. « Fais gaffe, ma sœur – l’autre, Freyja – va sans doute te trucider, elle aime pas trop qu’on touche à son Magicien je crois. » Amusé, il lança un clin d’œil espiègle à Lucius. « Ou alors c’est peut-être elle que tu veux te taper en devenant Pendragon ? Elle grogne mais bon elle va bien finir par le mettre dans son lit… » Son sourire s’élargit. Il n’avait rien oublié du jour où ils s’étaient retrouvés tous les trois dans les souterrains, en présence de Freyja et Kaahl. À l’époque, Lucius entretenait un sacré béguin pour son aînée. « Oh ça, je sais que l’inceste c’est assez répandu… Y’a qu’à voir la tête de certains ici. » lâcha-t-il sans préciser qui il visait. L’exclamation d’Érasme lui fit relever le nez vers lui. « C’est juste que t’es un Sorcier, les Sorciers ont pas de goût, c’est bien connu. Ça veut se taper des Ré- » Voyant que Tekoa s’emparait du verre pour le juger d’une grimace amère, il s’interrompit. Il fronça le nez. Alcide décocha une moue similaire à celle du brun. Sympan, pourtant, sembla de l’avis contraire. Le rouquin arqua un sourcil. « Passe, je suis le plus expert dans le domaine. » argua-t-il, avant d’attraper le verre et d’en boire une gorgée. Tout son faciès se renfrogna. « C’est dégueulasse. Sérieux Lucius, t’as mélangé quoi ? » fit-il en lui redonnant le gobelet. Avant que le Magicien ne l’attrapât, il pivota à demi vers Adriæn. « C’est ta pote ? » La réponse fut un peu différente. « Aaah… Bah c’est pas encore sa copine. Puis c’est cool, Lucius lui a déblayé le chemin ! Maintenant ce sera plus facile, ça va passer comme une lettre à la poste. » Ce serait une entreprise bien plus aisée à mener à bien que cette volonté de réformer le statut des hommes dans la société ondine. « Ouais, voilà, comme tu dis, sans rancune. Si t’as besoin de taper sur ces connasses de Sirènes, je veux bien t’aider. »

En bas du canapé, une masse sombre s’anima. Dastan baissa la tête et cligna des yeux. « Ah mais t’es là, toi ! Je t’avais oublié, je croyais que t’étais parti. » Ce type – cette fille ? – se fondait littéralement dans le décor. « Tu feras gaffe, on dirait que tu viens de te taper la meilleure entrecôte de toute ta vie. Sacré steak. » dit-il, en claquant la cuisse d’Érasme du plat de la main, taquin, avant de la flatter plus gentiment. « C’est vrai ? T’as encore soif ? » La seule fois où il avait été mordu, c’était dans ces fameux souterrains. Par Clauswitz Eorgor. Le type qui organisait la sauterie à Seaghdha. Le souvenir qu’il en conservait était mitigé ; mais l’alcool, et surtout la drogue, en effaçait tous les aspects négatifs. Il indiqua ses poignets posés sur les jambes du Mage Noir. « Tiens, t’as qu’à mordre là. » Dès qu’il s’exécuta, le Manichéen jeta une œillade malicieuse au Sorcier. « À deux doigts d’avoir l’impression qu’on fait un plan à trois. » Un rire fit vibrer ses lèvres. Il n’entendit pas cette histoire d’urine, parce que quand on avait les yeux fixés sur Érasme, Sympan n’existait pas.



Message XII – 1013 mots




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Sam 29 Juil 2023, 13:01



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Lucius riait à tout. « Si je baise toutes tes sœurs, j’espère que ce sera aussi sans rancune. » Il reprenait les paroles d’Adriæn pour les adresser au Bipolaire avec une facilité déconcertante. Il savait rebondir, ce qui était rarement mon cas. Là où il contournait, je brisais. Il semblait aussi moins torturé que je l’étais. Ça ne m’étonnait pas. Aucune question ne devait stagner dans son esprit. Je le trouvais stupide. Stupide et heureux. Si je n’en montrais rien, deux choses me perturbaient depuis quelques minutes : le baiser que le Magicien avait offert au Réprouvé et, dans une tout autre mesure, l’évocation de la sœur de Dastan. Mon cœur avait raté un battement lors des deux événements mais, contrairement à l’action, l’évocation de la rousse l’avait animé d’un rythme plus rapide. Mes souvenirs de Lumnaar’Yuvon remontèrent. Yngvild. C’était ce que la gamine avait dit. Il n’y avait pas que ça. C’était plus profond, plus ancré et… Je refusais d’être comme mon père, un putain de pédophile. En plus, je n’avais jamais éprouvé la moindre attirance pour les femmes. Alors pourquoi est-ce que mon cœur battait si vite ? Pourquoi est-ce que le poids de la rancœur le gonflait-il de la même manière que lorsque l’abruti de Mage Blanc s’emparait des lèvres de Dastan ? Pire, j’avais cette certitude de réalité, comme si Yngvild et moi avions déjà consommé un amour interdit. Ce n’était pas le cas. Ce n’était pas vrai. Je n’avais jamais rêvé d’elle… Je bus, pour oublier ce que je ressentais. Le goût me tira de mon malaise et ce fut à ce moment-là que je m’exclamai. Je sus que le Mage avait ensorcelé le cocktail, ou pire. J’avais trop bu d’alcool pour ne pas connaître le goût de chacun et il n’y avait pas d’ingrédients sur la table susceptible de conférer à la boisson un goût aussi détestable. Je refusai d’être le seul à subir et, après mon ordre, je les regardai tous boire avec une satisfaction qui s’illustra par un sourire en coin. Si je leur demandais de tuer Lucius, le feraient-ils ? « Je veux bien participer aussi. » L’idée d’une alliance entre les Réprouvés, les hommes Ondins et les Sorciers était aussi improbable qu’elle serait efficace. Les femmes en moins, les hommes se feraient ensuite balayer. Ils n’avaient pas l’habitude de diriger. Ils se couleraient eux-mêmes, de la même façon que le feraient les femmes sorcières si elles tentaient de prendre l’ascendance. Leur place était définitivement dans l’ombre des hommes. Eméliana ne serait pas une exception, malgré ce qu’elle croyait.

La claque de la main de Dastan sur ma cuisse me fit tourner les yeux vers lui. Il prenait des aises que je n’étais pas sûr de désirer accepter en public. Ma main tapota sa tête, comme un maître qui félicite son chien, avant que mon deuxième animal domestique ne parlât. Il ressemblait vraiment à une fille. Une fille invisible. Ma magie l’ignorait, comme s’il n’était pas assez digne d’elle. Elle le contournait, passait dans les stries noirâtres qu’elle avait créé sur mon corps et cherchait la part sombre du Réprouvé sans la trouver. Je me tendis pourtant lorsque le Vampire avança sa tête pour mordre les poignets du rouquin qui reposaient sur mes cuisses. Le commentaire de ce dernier m’arracha un soupir exaspéré. « Comme si t’en avais déjà fait. » dis-je, tout en posant ma main libre sur la tête de Pieris. J’en avais déjà fait, avec Sundara. Des plans à trois non consentis par la troisième personne, celle qui avait eu le malheur de se retrouver prise en étaux entre la fille du Monarque Démoniaque et le fils de l’Empereur Noir. Je m’adressai à l’Enfant de la Nuit. « Si tu pouvais le vider de son sang jusqu’à ce qu’il s’évanouisse, je te serais reconnaissant. » Puis, je tournai les yeux vers Alcide. « Toi ! Viens ici. » J’attendis qu’il obéît avant de continuer. « Puisqu’on doit se voir souvent, la prochaine fois, ce sera sur Boraür. Dastan n’aurait pas les couilles de se pointer à Amestris si je vous y invitais. » Et s’il les avait, sa folie le ferait tuer. « Je te charge d’organiser ça. Applique-toi pour que ce soit exceptionnel. » Un temps passa. « Je dormirai dans la même chambre que Dastan. Sans moi, il fait des cauchemars la nuit. » lui fis-je savoir, sur le ton de la confidence. Je tournai ensuite la tête vers le Réprouvé. « Tu penses que si on dort ensemble, Lucius viendra nous séparer ? » Puis, une lueur mesquine passa dans mon regard. « Et si je dormais avec ta sœur, qu'est-ce que tu ferais ? » Depuis le début, je ne parlais pas de juste dormir.

___________

Je me déplaçai vers Sympan pour le faire taire. Un rire franchit mes lèvres. « Tu racontes vraiment n’importe quoi ! Toi alors ! » lui fis-je, en l’attrapant comme je l’avais fait plus tôt, tout en offrant la même accolade à Adriæn. « D’ailleurs il va venir votre pote ou pas ? Il a dû se perdre… On devrait peut-être partir à sa recherche ? » Une odeur s’éleva de derrière la table. Ça sentait le tabac et autre chose. Je ne connaissais pas. Je tournai la tête vers Tekoa, le futur plus grand chasseur du monde. Entre ses lèvres, il tenait une pipe ouvragée. « C’est quoi ? » « Tou veux ? » « Je ne sais pas, ça dépend… » « C’est bon pour commouniquer avec les Ætheri… et se détendre. » Il tira dessus et relâcha la fumée de manière à créer des cercles dans les airs. « Qui veut ? »

900 mots

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Jeu 03 Aoû 2023, 08:18



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En groupe | Alcide & les couillons-bouffons



L’évocation de Boraür par Sympan lui fit tourner la tête vers lui. Alcide acquiesça, avec un peu plus de vie. Il oscillait entre un état d’anxiété morose et une sensation d’interconnexion joyeuse. Ça ne lui était jamais arrivé et, s’il avait dû résumer ce qu’il ressentait, il aurait conclu en un seul mot : « bizarre ». Son île les rendrait tous bien plus agréables et largement moins apeurants. Là-bas, la magie du Sorcier n’existerait pas. Les muscles du Réprouvés persisteraient, mais sa brutalité s’évanouirait. Il regarda Adriæn. Les allégations de Lucius et de Dastan semblaient l’avoir vexé, peut-être même blessé. Jusqu’alors, il ignorait parfaitement qu’il éprouvait des sentiments pour Kiara. En fait, s’il avait dû croire à une quelconque histoire romantique greffée au cœur de l’Ondine, il aurait pensé qu’elle aimait son amie, Lana. De son point de vue, leur amitié était purement platonique – comme la sienne avec Rose-Abelle l’était –, mais des rumeurs couraient à leur sujet, tant elles étaient inséparables. Quant à Adriæn… Hélène lui avait dit que c’était le rendez-vous qu’elle avait préféré. Elle serait peut-être déçue. Embêté, il se frotta le bout du nez. « C’est vrai que c’est pas très symp- » Le rouquin lui coupa la parole. Les yeux ronds, il le dévisagea, à nouveau choqué par les propos qu’il tenait. Parler ainsi de quelqu’un, ça ne se faisait pas. Cette façon de s’exprimer était-elle propre aux Réprouvés ou faisait-il face à un spécimen particulièrement insultant ? Laëth ne lui ressemblait pas. Jamais il ne l’avait entendue proférer de tels mots dégradants. Cela s’expliquait-il par le fait qu’elle était une Ange fille de Bipolaires, et non une Manichéenne accomplie ? La perplexité déforma ses traits. Elle s’estompa peu à peu, au fil des discours des autres, sans pour autant disparaître tout à fait. Ce n’était ni à Boraür ni à Basphel qu’il aurait pu rencontrer de tels énergumènes – cela valait pour le roux, mais aussi probablement pour Érasme. Lucius, c’était un peu différent. Il le connaissait déjà d’avant – de son île natale, parce que son père y venait parfois avec ses enfants, des terres magiciennes où lui s’était rendu quelques fois, et de leur île royale. Il repensa brièvement à ce que Dastan avait dit à son sujet et à celui de Freyja – était-ce ainsi qu’il appelait Laëth ? Il n’avait que deux sœurs, et c’était cette Freyja dont la description se rapprochait le plus de celle qu’il connaissait. Le doute était à peine permis. Avait-elle changé de prénom en arrivant chez les Ailes Blanches ? Et le Mage Blanc éprouvait-il du désir pour sa belle-mère ou… Non. Le Réprouvé devait mentir. Lucius n’était pas comme ça. Il répondait pour rigoler, mais il n’allait pas « baiser ses sœurs ». Si ? « Quoi ? » manqua-t-il de s’étrangler en entendant la remarque de Sympan. Il fixa le Paiberym, les yeux écarquillés.

Néanmoins, l’ordre du Salvatore détourna immédiatement son attention. Il plaqua sur lui son regard bleu, entre une admiration répugnée et un effroi revêche. Après s’être levé précipitamment, manquant de renverser son verre, il alla se planter devant le Sorcier. « Je… Oui. D’accord. » Il opina très vivement. Jamais il ne s’était senti aussi stressé à l’idée d’inviter des gens sur son île. Tout se déroulait toujours parfaitement. Pourtant, il avait l’impression qu’au moindre accroc, Érasme lui ferait regretter d’avoir vu le jour. Incapable d’imaginer les horreurs auxquelles il pourrait se prêter, il n’en frissonnait pas moins d’appréhension. L’aura qui l’entourait ne laissait présager rien de bon. « Dans la même chambre. » répéta-t-il, en hochant la tête. « Oui. D’accord. » Il doutait que le Réprouvé fît des cauchemars, mais se garda bien de le souligner. Se figurer cette brute en train de pleurer entre ses draps ou de faire pipi dans son lit relevait au moins de l’improbable, si ce n’était de l’impensable, voire de l’impossible. L’image était risible, sans doute – pour l’urine sur le matelas, en tout cas – mais peu réaliste. Le jeune Magicien se gratta l’arrière du crâne, observa quelques instants l’échange entre le duo d’inséparables, puis s’écarta de quelques pas, loin de leurs contours destructeurs.

En tanguant un peu, il retourna vers Lucius, qui avait tout nié de l’accusation de Sympan – qui devait avoir inventé la chose pour rire, oui, c’était ça, forcément, c’était pour rigoler, personne ne faisait pipi dans un verre pour le faire boire à quelqu’un d’autre, surtout pas le brun, il n’était pas comme ça, il était gentil. « On pourrait peut-être se retrouver tous ensemble sur notre île aussi, un jour, Lucius ? » Puis, il regarda Sym, Adriæn et Tekoa. « Et puis à Basphel ? Il y a plein de salles secrètes ! J’en ai découvert quelques-unes en jouant avec Rose-Abelle. » Il sourit, fier de son apport. « Moi je veux bien, fais voir ! » s’enthousiasma-t-il, soudain galvanisé par ce que dégageaient les Basphéliens et le Paiberym. En comparaison du Sorcier et du Réprouvé, il semblait pulser autour d’eux une légèreté et une tranquillité qui le frappaient de plein fouet. Il n’était pas taillé pour leur faire face, et l’alcool ne l’aidait pas à tenir la route. Volontaire, il plaça la pipe entre ses lèvres et en tira une ample bouffée, avant de se mettre à cracher ses poumons.



Message VI – 882mots




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Adriæn Kælaria
Jeu 03 Aoû 2023, 12:36

[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 3 4yi9
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Læn se prit le coin du mur. « Putain. » bougonna-t-il, à l’attention de ladite paroi. Elle ne sembla pas se formaliser de sa soudaine mauvaise humeur. Parfois, c’était passager. Il reprit son souffle, avec l’impression étrange qu’il était déjà passé par là cinq minutes plus tôt. « Bordel. Ils me font tous chier. » ragea-t-il. Pourquoi est-ce que Sympan avait-il choisi un lieu de rendez-vous si compliqué à trouver ? En plus, il pleuvait des cordes. Il était trempé. Ses chaussures produisaient le bruit d’un estomac gorgé de liquide que l’on aurait titillé à coups de poings. S’il n’avait aucune connaissance du phénomène, ça lui sembla néanmoins correspondre. En l’imaginant, il retrouva un semblant de sourire puis se mit à rire, comme un débile. Il repensa au fait qu’il avait embrassé Susannah. Sa main balaya son front, afin de ramener ses cheveux en arrière. Il s’appuya contre le mur et leva les yeux. « Ah mais… » C’était là, non ? Le papier sur lequel il avait noté l’adresse était presque devenu illisible. Il avait demandé son chemin trois fois et, depuis, tournais en rond. Il était passé devant cinq fois, sans voir l’immeuble. Il n’avait pas non plus conscience d’être suivi. L’environnement autour de lui était toujours flou, même après avoir vomi. « Bon. » Il tenta de se rincer la bouche avec l’eau de pluie, sans grand succès, et cracha par terre. Ce goût était un enfer. Les Démons étaient forcément responsables.  

Il hésita devant la porte de l’appartement. Il tendit l’oreille. À l’intérieur, ça semblait animé. Il actionna la poignée et un grand sourire s’imprima sur ses traits lorsqu’il reconnut Adriæn. Néanmoins, lorsqu’il se rendit compte que quelques garçons étaient nus, il déchanta un peu. « T’étais où ? » La voix de l’Ondin venait de pourfendre la foule. Læn se dit qu’il devait avoir l’air pitoyable dans son état mais, franchement, c’était quand même mieux qu’être à poil devant tout le monde. Il fixa Dastan, Lucius et Tekoa avec des yeux à la fois ronds et désapprobateurs, prenant soin de ne pas descendre plus bas que leurs abdominaux. L’avantage c’est que seul Lucius apparaissait totalement dans son champ de vision. La silhouette de son meilleur ami lui barra l’accès. « J’ai signé pour toi en attendant. » « Ouais d’accord. » Signer quoi ? Il jugea que ça n’avait aucune importance. « T’as bu ? » Son haleine sentait encore l’alcool visiblement. « Ouais euh… un peu. » « Viens par là. T’es trempé. Enlève ça. » Il désigna ses chaussures et sa chemise. « Huummm… Ouais nan, devant tout le monde comme ça… » Sympan se ramena, avec le fameux mandat dont ils avaient parlé plus tôt. Il lui tendit un crayon. « Tiens, on a juste besoin de ta signature là. » Læn ne fit pas de manières. Adriæn s’était baissé pour l’aider à retirer ses chaussures. « Lève le pied. » Il le fit tout en lançant un « Bonsoir ! » à la ronde. « Il y a du monde quand même… » Surtout, une odeur bizarre commençait à se répandre dans la pièce. « L’autre pied. » « Ouais atte… Oula ! » Il faillit se casser la gueule et s’appuya sur les épaules de l’Ondin qui tangua dangereusement. « Ha ha ! » rigola-t-il. « Maintenant la chemise. » « Mais puisque je te dis que je ne veux pas me déshabiller. » « Je te prêterai la mienne. Tu vas être malade sinon… » dit-il, avant de marquer un temps. « Pourquoi est-ce que t’as une chemise ? Tu voulais nous impressionner ? » « Ah… ça… ouais… c’est à cause de… Pourquoi ils sont nus ? » « C’est à cause de quoi ? » Les doigts du blanc s’activaient déjà sur les boutonnières de son ami. Læn l’observa avant de rire. Puis, il écarta ses bras et enlaça l’Ondin. « Je t’aime trop ! T’es mon meilleur pote ! » Ses yeux parcoururent encore la foule. « Oh mais c’est Pieris ! Hé Pieris ! Qu’est-ce que tu fais ? » « Je suce le sang de Dastan. » répondit-il après avoir avalé. Un filet de sang coula sur son menton. Il semblait être une plante verte au milieu d’un tableau de maître. Sympan faisait pâle figure aussi. Adriæn batailla pour recouvrer sa liberté. « C’est à cause de quoi ? » demanda-t-il encore. À moitié défroqué, Læn s’avança dans la pièce. « Oh des petites saucisses ! J’adore les saucisses ! » fit-il profiter à tout le monde en s’asseyant par terre et en amenant le plat de saucisses vers lui. « Tu vas me répondre oui ? » s’impatienta le blanc. Læn fit un coucou à Alcide. Il l’avait déjà vu à Basphel ! Il avait aussi fait le voyage pour le Fessetival. Sauf s’il confondait avec quelqu’un d’autre. « Mais raaa… C’est juste… Enfin, tu vois, c’est de la faute de Susannah ! » « Susannah ? » « Ouais. Elle voulait faire un concours de boisson ou je sais pas quoi et… et puis après elle m’a EMBRASSÉ ! » Il fixa Dastan. Il devait être fort en boxe. « Tu connais Susannah toi ? Et pourquoi vous êtes nus ? Et pourquoi Pieris t’es à genoux comme ça ? Vous êtes homosexuels ou quoi ? » Et il se mit à rire tout en mettant une saucisse dans sa bouche. Il faillit s’étouffer avec. « Comment ça elle t’a embrassé ? » « Ouais… Elle m’a EMBRASSÉ. Moi non… j’aurais jamais fait ça. Pas du tout. Absolument pas. » Il se laissa tomber par terre sur le dos. « Putain, je crois qu’on est en couple maintenant en fait. » soupira-t-il, entre amusement et apitoiement. Il ne vit pas le regard assassin de l’Ondin. « Sinon, on fait quoi ici ? J’ai envie de m’amuser moi ! » C'était nouveau ça. En temps normal, il était toujours le grognon de service qui ne voulait rien faire et se plaignait tout le temps.

985 mots



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Jeu 03 Aoû 2023, 21:11



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En groupe | Alcide, Dastan & les couillons-bouffons



« Tu serais surpris de connaître le nombre de fois où j’en ai fait, et encore plus surpris de savoir combien de fois j’ai rêvé qu’on en faisait ensemble, toi et moi. » adressa Dastan au Sorcier, un énorme sourire accroché au visage. Peut-être que c’était faux, peut-être que c’était vrai. Ça n’avait aucune importance. Dans le domaine de la taquinerie, le mensonge avait tous les droits. « Non non, me vide pas de mon sang. » Il fixa son regard sur Pieris. « Si j’en ai plus, je pourrai plus bander, et si je peux plus bander, il sera dépité. » Il s’inclina vers le Vampire, pour chuchoter dans le creux de son oreille, tandis que le Mage Noir énumérait ses ordres à Alcide : « Un qui bande pas, ça va, mais deux, ça devient complexe… » Il se redressa et réafficha un sourire satisfait, avant de hausser les deux sourcils. « Dans la même chambre ? Ouahou, quel honneur ! T’as entendu ça, Vampirou ? Il veut dormir dans la même chambre que moi. Dans le même lit ! » Il rigola, avant de relever le nez vers Érasme, puis de tourner brièvement la tête vers le Magicien. « Bah, je lui proposerai un plan à trois, et puis voilà. » Il lui fit un clin d’œil. Bien que l’on pût parfois en douter, le Réprouvé n’était pas stupide ; il savait pertinemment que jamais le Mage Noir n’accepterait de coucher avec son homonyme bleu. L’inverse devait aussi valoir. Il était probablement condamné à vivre ses fantasmes dans la solitude de son esprit. C’était triste, mais pas suffisamment pour le départir de son air enjoué. La question du brun, néanmoins, parvint à troubler son expression. « Ma sœur ? » Son regard bronze affronta les iris d’acier. « Pourquoi tu dormirais avec ma sœur ? » Il plissa les yeux, secoua la tête. « Je sais que t’es un Sorcier, mais violer les enfants, c’est franchement moche. Donc je te casserai la gueule. Et je serai vexé, parce qu’elle casse pas trois pattes à un canard, hein. Peut-être même plus que vexé. » Une vibration perturba le rythme de son cœur. Yngvild allait grandir. Quand elle serait une femme, elle s’intéresserait peut-être aux mêmes personnes que lui. L’idée lui fut brutalement insupportable. Blaguer était une chose ; mais il ne voulait la voir ni avec Érasme, ni avec Lucius, ni avec aucun des individus qu’il appréciait de près ou de loin. Elle n’avait qu’à se trouver ses propres amis et ses propres amants. Elle lui avait déjà piqué ses parents. C’était bien suffisant. Et Érasme… Jamais de la vie. Dastan fronça les sourcils, avant de conclure : « Puis t’es plus homo qu’une Fae, je vois pas pourquoi t’aurais envie de te taper ma sœur ! T’es pas marrant avec tes questions pièges. » Il se détourna, déterminé à le bouder. Il se prenait pour qui, à lui demander des trucs pareils ? Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’il allait lui faire une déclaration d’amour monumentale ? Se jeter à ses pieds et le supplier de ne pas la toucher ? Il était déjà sur ses genoux. Pour le reste, il pouvait se fourrer le doigt dans l’œil et le ressortir par son trouffion, non mais.

Lorsque la porte s’ouvrit à la volée, le Bipolaire tourna la tête vers le nouvel arrivant. Le fameux Johannês. Il avait l’air dans un état aussi précaire qu’un Réprouvé à la fin d’une fête des moissons. Adriæn se jeta sur lui, ce qui fit sourire le rouquin. Blablabla Kiara blablabla, mais en attendant… ça lui arracha un ricanement. « Bonsoir ! » Il aurait bien levé la main mais secouer la tête de Pieris alors qu’il avait ses deux crocs plantés en lui ne lui parut pas être une bonne idée. La morsure n’était pas douloureuse et cela lui convenait parfaitement. Elle l’apaisait, même. « C’est vrai ? Érasme aussi adore les saucisses ! Ça vous fait un point commun. » sourit Dastan, avant de gratouiller la cuisse du Sorcier du bout des ongles. Il aimait trop l’embêter. C’était plus fort que lui. En général, il réagissait au quart de tour, prêt à bondir dans toute la pièce pour s’insurger. Ce soir-là, il paraissait plus calme, mais l’amusement du Réprouvé n’en pâtissait pas. « En plus, vous avez un peu la même tête… » Il inclina la sienne sur le côté, songeur. « Vous êtes sûrs que vous avez pas tous les mêmes parents ? Ou les mêmes grands-parents ? Non mais parce que vraiment… En plus, Lucius aussi a déjà eu les cheveux bleus. » Il regarda tour à tour le Salvatore et le Paiberym, avant de reporter son attention sur Johannês. « Je pourrais baiser avec vous trois que je verrais pas la différence. Je rigole, fais pas la tronche. » précisa-t-il en pinçant légèrement la jambe du Sorcier. Il renifla, songeur, avant de prêter à nouveau l’oreille aux nombreuses déclarations du nouvel arrivant. « Ah, ouais, je connais, les gens qui veulent faire des concours de boisson… » Une fois, avec Érasme, ils avaient bu comme des trous. Après, ils s’étaient mariés. Il ne savait pas trop quelle conclusion en tirer. « Tu es en couple avec Susannah ? » L’intervention étonnée d’Alcide lui fit tourner la tête vers lui. « Pourquoi ? C’est interdit ? » - « Non, mais aux dernières nouvelles, ils se détestaient. » - « Ah, ouais. Érasme aussi me déteste. » Il sourit, avant de tourner la tête vers Lucius. « Tu me détestes aussi ? Et Adriæn, tu détestes Johannês ou tu détestes Susannah ? » Il avait beau être complètement drogué, son expression de mécontentement ne lui avait pas échappé. Il sourit, espiègle. « On n’a qu’à faire le jeu qu’on faisait tout à l’heure avec Lucius et Érasme. Action ou vérité ! Je suis sûr que ce sera très marrant et très instructif. Et si ça tente personne… on sort ! On n’a qu’à aller dans un bar. Ce serait chouette, non ? On pourra faire un concours de boisson tous ensemble ! » Il éclata de rire.



Message VII/XIII – 1027 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 03 Aoû 2023, 23:09



Les Rois du Monde


Mes lèvres formèrent une grimace. Penser à Lucius acheva le semblant d’érection retrouvée plus tôt. Si j’étais resté silencieux à toutes les phrases qu’avait débitées le Réprouvé sans se soucier de rien, mon corps avait réagi aux images qu’elles avaient véhiculées dans mon esprit. « Tu serais vexé, vraiment ? » Le produit que je lui avais injecté le faisait ressembler à un enfant capricieux. « J’en sais rien… peut-être que je ne suis pas si homo que ça. » laissai-je entendre, avec un sourire aussi malicieux que celui d’une Fae s’apprêtant à tuer un pyromane. Je le quittai un instant des yeux et tournai la tête vers Alcide lorsqu’il prononça un nom familier. « Rose-Abelle ? » Je l’inspectai de bas en haut. Parlait-il de ma sœur ? Je savais qu’elle était amie avec Rosalie Paiberym, la sœur de Lucius. Elle n’arrêtait pas d’en parler lorsque nous nous croisions à Amestris. Curieusement, elle ne m’avait jamais soufflé un seul mot sur lui. Je décidai de ne pas relever davantage. Je lui en parlerais directement la prochaine fois que nous nous verrions. Mes prunelles filèrent jusqu’à Tekoa. Je sentais d’ici l’odeur de la drogue. Le manque refit surface. « Dès que tu auras fini, donne-la-moi. » dis-je en direction du petit blond.

Lorsque la porte s’ouvrit, je tournai les yeux vers le nouvel arrivant. Il me sembla tout de suite familier. J’étais pourtant certain de ne l’avoir jamais vu. « Bonsoir. » répondis-je, ma voix couverte par l’exclamation du rouquin. J’observai le manège d’Adriæn et de Johannês avec un œil peu intéressé. Lorsque le premier s’assit et s’empara du saladier de saucisses, un sourire moqueur étira mes lèvres, un sourire qui s’éteignit à la boutade de Dastan. Sans rien dire, je tendis la main pour qu’Alcide me donnât la pipe. J’inspirai et laissai la fumée se répandre de mes lèvres au plafond. Je fixai les volutes. « Qu’est-ce que tu peux être bavard ! » s’exclama Lucius. « Que quelqu’un le fasse taire, sinon je vais m’occuper de lui donner une saucisse à manger moi ! » Il rit. Il était ivre. Je l’entendais au son de sa voix. J’inspirai encore et fermai les yeux, tout en écoutant les conversations. « Si elle t’a embrassé, profites-en. » conseilla le Magicien, tout en piquant une saucisse. « Elle aime peut-être les saucisses aussi. » Il fit rencontrer sa langue avec la paroi de sa joue plusieurs fois, au cas où ses dires n’eussent pas été assez explicites. Si je n'en vis rien, j'entendis distinctement les sons qu'il produisit. Je le trouvais de plus en plus vulgaire. « Moi ? Ouais, je te déteste, autant que Susannah et Johannês se détestent. » répondit-il, joueur. J’empêchai mes mâchoires de se contracter et fumai encore. Le Bipolaire parlait toujours. J’ouvris les yeux et attrapai son menton avec l’une de mes mains. J’approchai mes lèvres des siennes. « Ouvre la bouche. » lui murmurai-je, avant de tirer sur la pipe. J’attendis qu’il le fît et expirai la fumée, près de lui. Je la regardai le pénétrer doucement et souris, étrangement satisfait. Lucius nous envoya une œillade avant de reporter son attention sur Johannês. « On est nus parce que c’est confortable. Tu devrais essayer. » Je sentis mes lèvres s’étirer à droite. Je plaçai la pipe contre celles du Réprouvé, tout en gardant la proximité entre lui et moi. Occupé, il se taisait. Les effets des substances battaient contre mes tempes. J’entendais mon cœur battre et sentais mes inhibitions céder. Je pensai un temps à Val’Aimé. Tout ce qu’il m’avait fait ne servait à rien. Je retirai l’objet et le repris en bouche. Je l’enlevai et m’avançai encore, comme une vague venant caresser le sable. Le mouvement fut le même lorsque nos peaux se touchèrent. « Tout le monde devrait essayer d’ailleurs, même les Sorciers coincés. » J’entendais les autres en fond mais je m’en foutais. « On peut faire le ritouel ! » La voix de Tekoa venait de s’élever afin de proposer une activité. « Pieris va être outile ! » Je l’entendis expliquer dans un langage approximatif que pour nous rapprocher les uns des autres, nous n’avions qu’à pousser les canapés et les fauteuils afin de nous mettre tous sur le tapis. Il faudrait se mettre torse nu. Pieris, en tant que Vampire, pourrait pomper le sang de chacun et le recracher dans un bol. Ensuite, Tekoa mélangerait le sang et nous en boirions tous une gorgée. Ainsi, nous serions liés. « Pouis il faudra foumer. » décréta-t-il. « Quelqu’un veut rajouter des choses au ritouel ? » demanda-t-il, tout en commençant à mettre son idée à exécution. Il fit signe au Vampire de recracher le sang de Dastan en lui tendant un bol dans lequel il y avait précédemment de la nourriture. « Ouais, moi. On peut dire que pendant le ritouel, les deux là-bas ont interdiction de se rouler des pelles ? » proposa Lucius. Ma main libre remonta vers lui, le majeur levé. Je ne le regardai même pas.

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Haru Araé
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Haru Araé
Ven 04 Aoû 2023, 20:26



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Les Rois du Monde

En groupe | Haru, Makoto & les couillons-bouffons



« Je t’assure que c’était lui. » Les traits du faciès de Makoto se plissèrent dans une expression dubitative. « Je l’imaginais plus… » Il passa une main sur le bas de son visage, embarrassé, avant de l’amener dans sa nuque. « Sobre ? » proposa Haru, tout bas. L’odeur de l’alcool flottait encore à leurs narines. « Oui… » Ils se regardèrent, songeurs. « Au moins, il était souriant. » Læn Loukinæ, plus connu sous le nom de Johannês Taiji, avait même paru déborder de joie quand il s’était arrêté à leur hauteur pour leur demander son chemin au cœur de la capitale des Vampires. Les deux Orines avaient été bien en peine de le lui indiquer ; elles ne connaissaient de Seaghdha que les grandes rues que Kagamiko leur avait fait découvrir afin qu’elles pussent visiter quelques-uns des principaux lieux de la ville, dont la prestigieuse université qui accueillerait le bal. Désolées de ne pouvoir le renseigner, elles l’avaient laissé filer vers d’autres badauds. En cette veille événementielle, les artères de la cité pulsaient d’une vie que même la pluie ne pouvait contraindre à refluer. « On aurait peut-être dû lui proposer l’un de nos parapluies. » - « Il était déjà trempé. » - « C’est vrai. » Et puis si les Ondins craignaient l’eau, cela se saurait.

Sous un porche, les deux amis attendaient la fin de l’averse torrentielle pour reprendre leur slalom entre les gouttes. Kagamiko avait dû rejoindre son Aisuru, Priam Belegad, mais elle leur avait donné un plan de Seaghdha et beaucoup de recommandations. Ne pas aller dans telle rue, ne pas faire ceci, aller voir ça, profiter de cela… Globalement, les natives d’Onikareni n’avaient pas grand-chose à craindre de l’extérieur. La grande majorité des peuples respectaient scrupuleusement l’intégrité du leur. S’en prendre à une Orine pouvait avoir des conséquences désastreuses. « On devrait peut-être le suivre. » - « Quoi ? Mais Kagamiko a dit- » - « Même Cho-Hee ne froncerait pas les sourcils si on lui disait qu’on a pris en filature un potentiel Aisuru. En plus, les gens qu’il va rencontrer figurent peut-être aussi sur nos listes. » Il avait parlé de retrouver des amis. « Allez. » Il lui asséna un léger coup d’épaule. Haru lui adressa un regard en biais, lèvres pincées. Un sourire taquin lui répondit. « Dépêche-toi… À tout moment, il change de rue. » Derrière le rideau aqueux, on distinguait encore la silhouette du faux Magicien. « Bon, d’accord. » Un large sourire captura sa bouche. Makoto lui attrapa la main et l’entraîna à sa suite.

La poursuite de l’Ondin, entre course et espionnage de haut vol, amusa beaucoup les deux Orines. Il s’arrêta à plusieurs reprises pour demander des indications ; à chaque fois, elles s’éclipsaient derrière un mur, un renfoncement, une devanture ou n’importe quel agencement architectural susceptible de fournir une bonne cachette. Leurs pieds furent rapidement trempés. Les adolescents pataugeaient autant dans les flaques que dans leurs chaussures. Le bas de leurs vêtements alourdis par la pluie glissait sur les pavés. Pourtant, leurs yeux ne se départissaient pas des lueurs espiègles qui les animaient ; à l’inverse de la figure de Læn, qui gagnait en agacement à chaque erreur de trajet et à chaque heurt inopiné avec un angle, un poteau ou une personne qui n’aurait vraisemblablement pas dû se trouver là. Vint néanmoins un moment où il trouva le lieu de rendez-vous. Les deux amis le suivirent aussi discrètement que possible dans l’immeuble, le cœur battant. Ils le regardèrent ouvrir la porte puis s’engouffrer à l’intérieur, sans refermer derrière lui. Le gros des conversations leur parvenait. Parfois, les voix se chevauchaient ou s’entremêlaient. Il y en avait au moins sept, peut-être plus. Ils avaient l’air de bien s’amuser. Haru quitta l’abri du coin et se dirigea vers l’appartement. Makoto la retint par le poignet. « Je crois qu’on ne devrait pas… » - « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu penses à tes cartes ? Au chaooos ? » fit-elle, en levant les bras d’un air menaçant. Elle les laissa retomber le long de son corps et lui sourit. « Allez, on ne va pas rester cachés ici alors qu’on a l’occasion d’en rencontrer au moins un. En plus, c’est toi qui m’as fait venir. » - « D’accord, mais c’est toi qui parles. » Elle acquiesça, puis prit sa manche et tira dessus pour l’entraîner derrière elle.

Parvenue devant l’encadrement de la porte, elle se figea, choquée. Mako manqua de la bousculer, avant de s’arrêter net à son tour. Au-delà des verres d’alcool et de l’épaisse fumée piquante de la pipe, ce qui retint leur attention fut la nudité de trois des protagonistes, la semi-nudité de la plupart des autres, les embrassades d’un duo, la vision du sang et, globalement, le tableau absolument chaotique que créait la réunion de cette petite dizaine d’adolescents. La brune se tourna vers son ami, qui lui renvoya son regard désemparé. Devaient-ils faire demi-tour, et tout ignorer de ce qu’ils venaient de voir ? « Bonsoir ! » leur lança une voix enjouée. Trop tard. D’un même mouvement, ils tournèrent la tête vers les garçons. L’Araé inspira, remonta les manches de son hanfu – qui, amples, retombèrent aussitôt –, puis s’engagea dans la pièce. Son acolyte la suivit, paré d’un regard sceptique. Il comprenait mieux ce que voulaient dire les cartes. « Bonsoir. » Selon l’usage de ses terres, elle s’inclina – le brun l’imita. Lorsqu’elle se redressa, elle arborait un grand sourire. « Je suis Haru Araé et voici mon ami Makoto Fujiwara. Nous sommes ici parce que, euh… » Elle ne pouvait pas s’empêcher de regarder ceux qui étaient nus et ceux qui s’embrassaient. Liée à Adam Pendragon, sa mère ne l’avait pas élevée dans la honte des corps ou du sexe, bien au contraire. Néanmoins, depuis quelques années, elle n’était pas très à l’aise avec la nudité et la sexualité. Ce simple fait l’embarrassait, parce qu’il n’y avait rien de plus naturel que cela, mais… Elle aurait préféré qu’ils fussent habillés. C’était d’autant plus embarrassant qu’ils étaient sur leurs listes. Tous. Et certains étaient bien plus intimidants que ce qu’elle avait imaginé. Elle tenta de reprendre, en haussant un peu la voix : « Nous avons suivi La- Johannês. Parce qu’il est, euh… » L’écoutaient-ils, au moins ? Peut-être valait-il mieux que non. Elle avait répété, répété et répété ce moment dans sa tête, mais les mots ne sortaient pas comme elle l’avait prévu. « Sur notre liste. » intervint Makoto pour la secourir. « Oui, voilà. » Elle se racla la gorge. « Comme vous tous. » Mal à l’aise, Haru se mit à danser d’un pied sur l’autre. Son ami posa une main sur son épaule ; elle se voulait apaisante, mais elle tremblait très légèrement. Dans l’autre, il faisait tourner son parapluie. « Vous… vous étiez en train de préparer un jeu ? » demanda-t-elle, toujours aussi impressionnée, mais indubitablement curieuse.



Message I – 1161 mots


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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Ven 04 Aoû 2023, 21:19

[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 3 5l2x
Image par Minhua Fang
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« Ah ouais ? Cool ! » Læn n’avait pas compris le sous-entendu. Il faillit demander au Sorcier quel type de saucisses il préférait mais s’abstient. Il ne lui disait rien qui valût. Lui préférait vraiment les petites saucisses. C’était plus facile à manger. Le faux Magicien regarda le brun. Ils se ressemblaient ? Bof hein. « Moi je baise avec personne. » Il s’arrêta et se parla à lui-même. « Enfin ça dépend parce que… » Il se tut et reprit pour parler de Susannah. La réaction d’Alcide lui arracha une grimace d’incertitude. Ce n’était pas très clair tout ça.

Adriæn passa sa langue sur sa canine, comme s’il s’était coincé quelque chose là et tentait de le retirer. « Ouais, ils se détestent. » affirma-t-il, avant d’être apostrophé par Dastan. Il répondit au premier degré, parce que c’était une bonne manière de dévier les insinuations de cet abruti de rouquin. « Non, Johannês est mon meilleur ami. » « Ouais ! Meilleurs amis pour la vie ! » s’exclama le concerné. « Et Susannah… je n’ai rien contre elle, disons. Elle a juste un caractère compliqué. Alcide confirmera. » Toute la terre pouvait confirmer. « Je vais la lancer dans la poubelle de la cantine ! » intervint Johannês qui, visiblement, trouvait toujours l’idée très drôle. Adriæn pensa qu’il ferait mieux de la jeter dans un incinérateur. « Non, je n’aime pas être nu. » se plaignit l’adolescent allongé par terre en répondant à Lucius comme un enfant qui ne voulait pas prendre son bain. Il ne comprenait pas pourquoi ils voulaient tous se déshabiller.

Alors que le faux Magicien était pendu aux lèvres de Tekoa qui proposait une autre alternative à action ou vérité – il faudrait le tuer pour qu’il acceptât de jouer à ça – et au bar – il n’allait certainement pas y retourner – Adriæn se mit à observer le manège entre Dastan et Érasme. Il les fixa jouer ainsi et s’imagina le faire avec le bleu. Les deux garçons étaient attirants et il détesta particulièrement les réactions de son anatomie. Aimerait-il que son meilleur ami et lui jouassent à se chercher ainsi ? Peut-être pas. Il aimait lorsqu’il dormait et les habitudes étaient dures à chasser. « Au moins, ils sont occupés. » fit-il remarquer, à l’attention de Lucius. S’il garda une expression neutre, le fait de sentir une pointe de jalousie dans le cœur du Magicien créa chez lui une intense satisfaction.

À côté de lui, Pieris avait acquiescé et recraché le sang de Dastan dans le bol. Un petit sourire flottait sur ses lèvres. Sa prochaine cible serait Johannês. Il se releva avant de s’agenouiller à côté du bleu. « Je peux te mordre, dis ? » demanda-t-il, en passant délicatement ses doigts dans ses cheveux. « Moui s’tu veux. » Johannês ne paraissait pas convaincu mais le Vampire profita du consentement approximatif de son colocataire pour agir. Certains ne le lui demandaient pas son accord après tout. Il se mit à califourchon sur lui. « Qu’est-ce que tu fais ? » demanda la victime. « C’est plus pratique pour boire. » « Bon mais attends, je reprends une saucisse. » Le brun patienta en se tressant une mèche. « J’aimerais bien te coiffer un jour aussi. » laissa-t-il planer. « Même pas en rêve. » « Dommage… » Le faux Magicien tendit son cou. « C’est bon tu peux venir. » Quelques secondes plus tard, il rigola. « Tu me chatouilles ! » Pieris sourit contre sa peau et finit par le croquer. Parfois, il aimait bien se rapprocher de l’Ondin – il était sûr que c’en était un du fait du goût de son sang – juste parce qu’il savait que ça agaçait Adriæn. Il ne l’aurait jamais confronté directement cependant. Il lui faisait peur. C’était aussi la raison pour laquelle il n’avait jamais pipé mot sur le fait que le blanc se permît de le caresser et de le pénétrer la nuit. « J'aime trop ton sang. » Une fois qu’il aurait fini, il passerait à une autre victime, puis une autre. Il les goûterait tous.

Sympan, qui avait enlevé son haut et qui aidait à repousser les meubles – maladroitement – se redressa lorsque la porte s’ouvrit. Du sang dégoulinait de son bras, là où Pieris l’avait mordu. Il aimait beaucoup le chemin que traçait l’hémoglobine sur la peau. C’était la raison pour laquelle il n’avait pas essuyé sa trace. « Bonsoir ! » lança-t-il, de concert avec Alcide. Puis, tranquillement, il s’approcha du duo. Le problème était féminin. Les filles n’étaient pas admises à leur réunion. En plus, il s'agissait d'une rencontre privée. Néanmoins, il s’agissait d’Orines. L’Ygdraë regarda derrière lui. Certains semblaient ne pas avoir calculé les deux Enfants d’Onikareni. « On prépare un ritouel… » Il sourit. Le fait que Lucius eût repris l’accent de Tekoa l’avait amusé et il avait décidé de continuer dans cette voie-là. Ce serait un ritouel désormais, et plus un rituel. « Mais c’est une réunion privée… Si vous voulez rester, vous allez devoir exaucer chacun votre tour le vœu de tous les garçons présents. Et toi, vu que tu es une fille… » Il la regarda. Il n’avait rien contre les filles mais il s’agissait d’une soirée entre hommes. « Tu seras préposée aux boissons. L’objectif est que personne ne manque de rien. Chaque verre vide doit être rempli ! » Il ricana. « Nous avons un accord ? » Il n’était pas trop pour mais, encore une fois, il s’agissait d’Orines. Surtout, ils étaient tous sur leur liste. Ce n’était pas commun et assez excitant pour que Sympan dérogeât aux principes qu’il avait lui-même imposés.

Pieris se dirigea vers Alcide pour boire son sang et l’aider à retirer son haut s’il le désirait.

917 mots



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Priam et Laëth
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Sam 05 Aoû 2023, 21:24



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Les Rois du Monde

En groupe | Alcide, Dastan & les couillons-bouffons



Le rire de Dastan se fana en un sourire. La mâchoire coincée entre les doigts d’Érasme, il leva les yeux vers lui et, sans discuter, ouvrit la bouche. La fumée s’y engouffra ; il l’inspira. Le goût de la drogue crépita contre son palais, avant de monter directement à son cerveau. Ses prunelles ricochèrent sur les lèvres d’Érasme, tandis que les siennes se refermaient sur le manche de la pipe. Il aspira : les herbes rougeoyèrent et leur air empoisonné se déversa dans ses bronches. Le reste du monde avait soudainement cessé d’exister. Sa vision se réduisait au visage du Sorcier, à ses mains quand elles venaient lui prendre le calumet ou le lui rendre. Il n’entendait rien d’autre que leurs respirations entremêlées et les battements tapageurs de son cœur. Il bondissait derrière ses côtes, frappait ses tempes, tambourinait jusque dans son bassin. Quand ses lippes s’ancrèrent aux siennes, épousant leur forme si parfaitement qu’il se demanda une seconde comment elles avaient pu ne pas toujours être à cette place, sa mémoire le mitrailla de tous ces instants qu’ils avaient volés au temps, mais surtout à leurs peuples, à leurs nations, à leurs sangs. Il sentit à peine Pieris se détacher de lui. Tout l’univers de ses sens était focalisé sur le Mage Noir. L’île, la tour, la grange, la douche. Les rêves. Le temple en feu et leurs cœurs en cendres.

Les poignets toujours entravés par les menottes, il se redressa à la force de ses abdominaux et de son dos. Le canapé tangua. Il se stabilisa en se rattrapant à l’épaule d’Érasme. Le visage à moitié dans son cou, il laissa échapper un rire. Les effets des drogues chassaient le peu de bon sens, de pudeur et de raison qu’il pouvait posséder. Grisé, il enjamba les cuisses du Mage Noir pour s’asseoir à califourchon sur lui. Il passa la chaîne de ses fers par-dessus sa tête et l’appliqua contre sa nuque. Dès que l’ancien Prince tira une bouffée d’herbes, il rapprocha son visage pour la partager avec lui. Ses lèvres effleurèrent les siennes, embrassèrent les volutes de fumée, se refermèrent sur le vide. Puis elles s’imprimèrent sur sa bouche, d’abord joueuses, presque délicates, avant de devenir plus avides et passionnées. Sous la serviette, il devinait l’état du Sorcier, qui répondait au sien à l’image d’un miroir créé pour refléter. Il ne voulait plus le laisser fumer. Leurs corps se cherchaient. C’était un appel qu’ils n’avaient pas le droit d’ignorer. Plus maintenant. Il ne quitta sa bouche que pour rejoindre son oreille. Ses iris, presque noyés dans les ténèbres de ses prunelles, se fixèrent sur le fond de la salle. « On devrait partir. Maintenant. » murmura-t-il, avant d’attraper son lobe entre ses dents. « Et je pense que tu devrais me détacher. Ce serait plus pratique. » Il sourit. Ses lèvres descendirent dans son cou.



Alcide planait. Ses inhibitions mises sous cloche, sa mauvaise humeur étouffée par la fumée, il se sentait particulièrement à l’aise. Les drogues et l’alcool tourbillonnaient dans son cerveau. Néophyte, il en subissait les effets dévastateurs de plein fouet. Ce qui lui paraissait absurde, bizarre, dérangeant ou violent en temps normal le faisait sourire, parfois même rire. Il voguait sur un nuage de légèreté, du haut duquel rien ne pouvait l’atteindre. « On pourrait aussi coller nos morsures les unes aux autres ? Pour faire un vrai pacte de sang, comme dans les livres ! » Des lueurs extatiques brillaient dans ses yeux. « Ou on peut se faire d’autres coupures, parce que s’il nous mord tous dans le cou… » Ce ne serait pas pratique. Décidé, le petit Magicien enjamba les tibias de Johannês pour partir à la recherche d’une lame. Il jeta un regard circulaire à la pièce pour trouver un meuble susceptible de contenir de l’argenterie. Là, ce buffet. Il se dirigea vers celui-ci et fouilla : il en sortit plusieurs couteaux, qu’il ramena, tout guilleret, à Tekoa. « Tiens. » Alors qu’il s’écartait, ses pupilles s’arrimèrent à deux nouvelles silhouettes. Enjoué, il s’exclama : « Bonsoir ! » Un garçon et une fille, vêtus à la mode des Orines. Sûrement des invités retardataires que Sympan avait oublié de mentionner – ou dont il avait précisé les noms mais qu’il avait lui-même oublié. Comme Pieris l’abordait, il laissa l’organisateur s’approcher d’eux, et concentra son attention sur le Vampire. « Ah, oui, le haut. » Il en attrapa les pans inférieurs et se tortilla pour le faire passer au-dessus de sa tête. En temps normal, il aurait sans doute refusé de se découvrir, d’abord par pudeur, et ensuite parce qu’il aurait eu trop honte d’exposer son torse malingre à côté de ceux de Dastan, Lucius, Johannês ou Tekoa. « Tu veux me mordre où ? Là, ça t’irait ? » demanda-t-il en indiquant son épaule. « Je crois qu’il y a de grosses veines, par ici… » Il observa la partie désignée de son anatomie, circonspect. Il ne se rappelait plus trop, à dire vrai.



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