Un seul souhait
King Deshret - 暗猫

L’adolescente s’appuya sur le dossier de sa chaise, relisant les quelques phrases qu’elle s’était empressée de griffonner sur la feuille du parchemin. À plusieurs reprises, elle dût recommencer sa lecture, puisqu’elle continuait de trembler, esclave des émotions qui tourmentaient sa pensée. Enfin, elle se reprit une dernière fois, inspira une grande bouffée d’air avant de frotter le revers de sa main sur son visage pour repousser l’humidité qui troublait sa vision.

Ma’, c’est Toto. Je ne t’écris pas souvent, parce que je sais à quel point tu peux être occupée par tes fonctions, mais là, c’est très important. Tout récemment, j’ai appris ce qui s’est passé entre toi et Pa’… Il faut que tu reviennes à la maison. Il faut qu’on parle. Ça ne peut pas être vrai – c’est une blague, n’est-ce pas? Tout ne peut pas être fini entre vous. C’est impossible. Ça doit être un malentendu.

Elle sentit de nouveau les battements de son cœur s’accélérer, tandis que ses doigts s’agrippaient plus fermement sur le papier. Or, elle relâcha immédiatement la pression qu’elle exerçât, lorsqu’elle remarqua qu’elle froissait son message en réagissant ainsi.

Je t’en supplie, reviens à la maison et expliquez-vous. Je suis sûre que, tous ensemble, on pourra trouver une solution au problème. Je t’en prie!

C’était un véritable cri du cœur, un appel à l’aide; un espoir qui ne voulait s’éteindre malgré le déluge de désenchantement qui réduisait ses flammes au silence.

Je sais qu’il t’aime encore et je sais que tu l’aimes. Ce qu’il ressent pour Latone, c’est… ce n’est pas réel. Ça ne peut pas l’être! Il t’a toujours aimé et il doit simplement être… confus, parce qu’elle te ressemble. Ses sentiments ne peuvent être qu’éphémères. Alors, s’il-te-plaît, reviens à la maison.

On était supposé devenir une véritable famille, cette fois-ci. C’est ce que vous nous avez promis.

La jeune fille renifla et essuya de nouveau les larmes qui se suspendaient à ses cils. Elle en avait marre de tout ça. Tout ce qu’elle avait toujours voulu, c’était de pouvoir vivre comme toutes les autres familles. Comme ses meilleurs amis, Maydon et Chia, elle aussi désirait simplement être auprès de son père, de sa mère et de son stupide grand frère. Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir ça, elle aussi? Rien que ça? Elle ne demandait pas la Lune, pourtant! Entre tristesse et frustration, l’Orisha ne parvint à entendre les premiers coups qui furent portés contre le bois de sa porte et s’affaira rapidement à plier sa lettre pour l’insérer dans une enveloppe. Cependant, quand ils se firent plus insistants, l’adolescente se contenta de les ignorer complètement. Ce devait être son père ou Kaine, mais son instinct lui soufflait qu’il s’agît plus fortement du dernier. Dans tous les cas, elle ne désirait pas lui répondre. Pas après ce qu’ils lui avaient fait.


◆ 472 mots | FIN

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