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 [Q] - Sur un sentier enneigé | Miles

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Miraneiros
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Miraneiros
Sam 18 Mar 2023, 04:17

[Q] - Sur un sentier enneigé | Miles Oliver10
Crédit : Cathedral of Winter by Oliver Beck
Sur un sentier enneigé


Partenaire : Miles ~
Intrigue/Objectif : Accompagné par les enfants de Miles, Miraneiros participe à une visite organisée de Ciel-Ouvert en compagnie de Keryel, un Ange muet que sa famille héberge depuis qu'ils ont quitté Arcadia.





« Mira ! » À deux pas de la porte d’entrée, je m'immobilisai brusquement sur place à l'instant où l'appel tonna à mes oreilles. La main en suspension au-dessus de la poignée, je l'en éloignai lentement, tandis que mon regard, interrogateur, se délaissait de l'ouverture pour se diriger vers la personne à l'origine de cette intervention; personne qui se précipitait d'ailleurs dans ma direction. Dans un tourbillon de boucles turquoise, Sylæna combla la distance qui nous séparait en deux enjambées. Coincé entre ses doigts, un bonnet de laine se tenait fermement au creux de sa poigne, qu'elle compressait avec une telle force que ses jointures en blanchissaient à vue d'œil. Levant un sourcil, je me retournai entièrement vers ma mère, qui s'empressa de me tendre le morceau de tissu. « Tu as failli oublier ton chapeau. » me sermonna-t-elle, pendant que je m'emparais du bonnet. « Nous ne sommes plus à Arcadia. Si tu ne te couvres pas suffisamment, tu vas attraper froid. » Une grimace vint aussitôt tordre mes lèvres, exaspérée. « C’est facile à dire pour toi, mais à cause de mes oreilles, ce truc ne tient pas sur ma tête. » me plaignis-je en désignant leurs terminaisons acérées. Afin de prouver d'autant plus mon point, je me permis de joindre le geste à la parole en faisant mine de visser l'accessoire laineux sur le dessus de mon crâne, pour mieux le voir retomber devant mes yeux attisés par une lueur d'agacement. Loin de se laisser intimider par la montée de ma colère, la Lyrienne croisa plutôt les bras au niveau de sa poitrine, visiblement déçue de mon attitude grincheuse. « Arrête un peu de faire le difficile et mets-toi ce bonnet sur la tête ! » À contrecœur, j'obtempérai à sa demande en ajustant correctement le chapeau cette fois. Écrasées par la laine qui les cernait de toutes parts, mes oreilles s'affaissèrent naturellement sous le poids qu'elles n'arrivaient pas à supporter, créant une sensation déplaisante dont il m'était à présent impossible de me soustraire. « Tu vois ? Ce n’était pas si compliqué. En plus, ce chapeau te va à merveille ! » D'emblée, la première pensée qui me traversa l'esprit fut celle d'avoir l'air complètement ridicule. En règle générale, lorsque ma naleth (mère) complimentait mes tenues en jurant qu'elles m'aillaient « à merveille », ces dernières se révélaient le plus souvent hideuses sur moi, trahissant son mauvais goût en matière de mode vestimentaire.

Ta mère a raison : ce chapeau te va très bien. Timide, la voix s’était glissée directement à l’intérieur de ma tête afin d'intervenir en faveur de l’ancienne Sirène. L’instant suivant, une nouvelle silhouette faisait son apparition dans le hall d’entrée, frêle et légèrement boitillante, qui attira aussitôt mon attention. « Keryel ? » m’exclamai-je, surpris. Je ne m'attendais pas du tout à le voir ici. Comme moi, il était vêtu d'un épais manteau de fourrures et d'une écharpe qu'il avait remonté jusqu'au bout de son nez, cloisonnant ses cheveux immaculés dans un véritable cocon de laine, scellé par un bonnet semblable au mien. Le faciès rougissant – de chaleur ou d’embarras, c’était impossible à dire – l'Ange abaissa les yeux sur la pointe de ses bottes. Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. bafouilla-t-il piteusement. C’est juste que je t’ai entendu critiquer le chapeau et je pensais qu’en te disant qu’il était joli, ça t'aiderait à te calmer. Devant la détresse qui défigurait ses traits, un soupir s'évada immédiatement de mes lèvres. « C’est bon, je ne suis plus fâché. » tentai-je de le conforter en adoucissant le ton. « C’est vrai qu’en le regardant de plus près, le bonnet n'a pas l'air si moche que ça. » Je ne le disais pas sincèrement, mais mes paroles parurent néanmoins le soulager. « Mais assez parlé du bonnet. Qu’est-ce que tu fais ici, Keryel ? Je pensais que ça ne te tentait pas de venir. » - « Il a changé d’avis. » intervint Sylæna en posant une main bienfaitrice sur son épaule. « Ah, d’accord. » C'était vrai que, contrairement à Rika et Althaïr, l'Immaculé s'était montré moins catégorique dans son refus de visiter les Köerta, mais j’avais toujours supposé que son hésitation n’eût été que l'effet de sa timidité maladive, et non pas celui de son incertitude. Dans tous les cas, je me sentais rassuré de ne pas être le seul – et par seul, j’excluais bien évidemment mes parents – à me présenter chez des inconnus, la présence de l’Ange étant plus à même de m'aider à vaincre ma solitude.

« Êtes-vous prêts ? » nous demanda la Lyrienne en saisissant la poignée. Comme un seul homme, nous hochâmes de la tête à l’unisson. Néanmoins, sitôt qu’elle ouvrit la porte d’entrée, un vent glacial s’engouffra à l’intérieur de la maison, se faufilant entre les pans de mes vêtements que je resserrai immédiatement autour de ma taille. Frigorifié, je crispai la mâchoire pour empêcher mes dents de claquer les unes contre elles et emboîtai le pas de ma mère, qui me guida à l’extérieur. J’avais à peine mis un pied dehors que mon corps souffrait déjà du climat hivernal. Sans doute aussi pressée que moi à se réfugier de la morsure impitoyable du froid, Sylæna se mit aussitôt en marche après avoir verrouillé la porte derrière elle. Pendant que nous arpentions les rues du quartier à la recherche de la bonne adresse, une conviction commença doucement à s’enraciner dans mon subconscient, à mesure que mes sensations quittaient à la fois le bout de mes doigts et de mes oreilles : je détestais l'hiver.

✠ 921 mots | Post I

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 26 Mar 2023, 05:17


Crédit : Inconnu.

RP précédent : Un seul souhait

« Toto? Il savait qu’elle était dans sa chambre, mais cette dernière lui offrait, une fois de plus, le traitement du silence. Ça suffit, s’agaça-t-il en consolidant la prise de sa main autour de la poignée. Je rentre maintenant. »

Lorsqu’il comprit que cela ne servirait à rien de cogner continuellement à sa porte, le grand frère finit par l’ouvrir de lui-même, abandonnant tout espoir de recevoir une quelconque permission de la part de sa petite sœur. De fait, Kaine passa sa tête dans l’entrebâillement et reconnu aussitôt la silhouette de Toesia Eses. Elle était couchée sur les draps de son lit, ses pieds suspendus au-dessus du sol, alors que le vairon de ses yeux s’était fixé au plafond. Comme à son habitude, depuis ces derniers jours, son expression était sombre, froide, renfermée.

« Qu’est-ce que tu m’veux? La voix de sa cadette vibrait sous la note de la colère, mais cela n’empêcha pas le Köerta de pénétrer à l’intérieur de la pièce, comme si de rien n’était. Eh! Dégage de ma chambre! »

Mais le jeune homme continuait d’avancer, sa foulée le menant droit vers le bureau sur lequel reposait l’objet de sa curiosité : une enveloppe immaculée. Il avait noté sa présence quelques secondes seulement après avoir posé les yeux sur la chambre de sa sœur, et voulût immédiatement confirmer son pressentiment. Pourtant, en comprenant ses intentions, Toesia Eses le devança, s’interposa et récupéra rapidement la missive qu’elle venait de rédiger. Le silence, comme une bille de plomb, retomba brusquement sur eux, tandis que la fratrie se défiait des yeux.

« … Je présume que c’est une lettre pour Ma’?

- Qu’est-ce que ça peut t’faire? Siffla-t-elle en dissimulant définitivement la lettre dans l’une des poches de sa veste. C’est pas comme si toi ou Pa’ aviez essayé de faire quoi que ce soit pour arranger la situation. Du coup, je m’en occupe personnellement. »

Puis, la brune se laissa de nouveau choir sur son lit. On n’était jamais mieux servi que par soi-même, comme disait le credo, et si Kaine comprenait parfaitement bien les raisons derrière les agissements de sa sœur, il savait également que cela ne servirait sûrement à rien. Après tout, Pa’ semblait plus déterminé que jamais à mettre un point définitif sur ce chapitre de sa vie, tandis que Ma’… Même si l’aîné des Köerta ne savait pas ce qui pouvait bien se passer dans son esprit, il était persuadé qu’elle aurait déjà essayé de les contacter si la moindre chance existait toujours pour leur couple. Cependant, fort était de constater que son silence n’en était que plus poignant à ces temps troublés, d’où l’initiative et l’inquiétude grandissante de Toesia, supposa l’archer.

« Très bien, fais comme tu le sens. Et hum… J’te dérange, parce que Pa’ voudrait savoir si tu acceptes toujours de participer à la visi–

- Pourquoi? Brusquement, les lèvres du jeune homme s’immobilisèrent. Pourquoi tu ne m’as rien dit? Pa’, encore, je peux comprendre, mais toi… Tu savais ce qui se passait entre lui et Ma’ et tu as tout de même décidé de me laisser dans le flou.

- Parce que ce n’était pas à moi de te l’annoncer.

- Tu continues de te trouver des excuses…

- Interprète ça comme tu l’veux, soupira Kaine. Mais j’ai plusieurs fois voulu t’en parler. Seulement, Pa’… Il n’était pas prêt à te confronter et te décevoir.

- Il avait qu’à y penser à deux fois avant de la tromper avec Latone! Ses dents grincèrent en même temps qu’elle se redressa pour affronter son regard. Et qu’est-ce que tu aurais fait, s’il n’avait jamais eu les couilles pour m’le dire en face? »

Sans la moindre hésitation, son frère répliqua :

« Je serais devenu le porteur de mauvaises nouvelles à sa place, parce que je n’aurais pas supporté de te laisser complètement ignorante de la situation plus que de raison. Il finit par s’accroupir pour atteindre la même hauteur que sa sœur. T’es de la famille aussi. T’as le droit de connaître la vérité.

- Parfois, je me demande si cette notion a une quelconque valeur à vos yeux. Sévère, Toesia Eses ne lâchait plus son frère du regard. Et t’es pas en colère contre eux, contre Pa’ et Latone? Ils ont trahi Mamä, ils… ils se sont encore foutus de nous. »

L’Orisha resta muet un certain temps, l’œil un peu plus sombre.

« Je sais, et je comprends toujours pas comment on ne l’a pas remarqué. Maintenant, quand j’y pense, ça paraît tellement évident. Il libéra une longue expiration. Mais est-ce que ça me met en rogne? En fait, je me sens surtout trompé, déçu. C’est comme s’il n’a aucune confiance en nous ou qu’il se contrefiche de nos sentiments.

- On est d’accord sur ce point. »

Les enfants Köerta se dévisagèrent, statiques et silencieux, jusqu’à ce que je glisse un premier pas à l’intérieur de la chambre. Comme à mon habitude, mes déplacements furent subtils, furtifs, mais dès que j’apparus dans son champ de vision, le regard de Toto se glaça instantanément. J’avais abandonné le mur sur lequel je m’étais appuyé pour les écouter sans vraiment réfléchir à ce que je pourrais leur raconter, mais avant que la moindre pensée ne traverse mon esprit, le ricanement mutin de Toesia résonna dans mes oreilles.

« Tu sais, la prochaine fois, si tu as quelque chose à me dire, viens m’le dire toi-même. Arrête d’utiliser Kaine comme un pigeon voyageur.

- … Est-ce que tu m’aurais seulement écouté?

- T’écouter? Oui. Te répondre? Si j’en ai envie. De plus en plus énervée, l’Orisha quitta définitivement le moelleux de son matelas et contourna son frère pour se diriger droit vers moi. Si c’est pour me demander si je participe toujours à la visite guidée, ça dépend. Est-ce que tu y vas, toi aussi?

- Toto…

- Oui ou non?

- Je sais que t’es en colère contre moi, mais ça ne devrait pas se répercuter contre ces gens.

- Oh, tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Si j’y vais, j’aurais qu’à faire comme toi : sourire et faire semblant que tout va bien. »

D’un pas précipité, elle s’évada des quatre murs de sa chambre, nous laissant seuls, Kaine et moi, à travers les relents de son irritation.

« Tu ne peux pas lui en vouloir », déclara finalement l’aîné en se redressant.



Et comme de fait, je posais un sourire sur la commissure de mes lèvres en ouvrant l’entrée pour nos trois invités.

« Bonjour Sylæna! J’espère que ça n’a pas été trop compliqué de trouver la maison. »

Si elle était localisée dans le Quartier Ode, notre résidence ne se situait pourtant qu’en périphérie de celui-ci, à proximité d’un boisé plutôt bien fourni.

« Entrez, je vous en prie. Je leur laissais l’espace nécessaire pour qu’ils pénètrent un à un à l’intérieur de notre petit cocon de chaleur, échangeant aux deux garçons une poignée de main dès qu’ils traversaient le seuil de l’entrée. Enchanté. Je suis Miles Köerta. Vous pouvez retirer vos bottes juste ici et vous installez au salon, le temps qu’on termine de se préparer de notre côté. »

Comme pour illustrer mes paroles, Kaine déboula soudainement dans les escaliers, une tuque et des mitaines à la main.

« Oh! Bonjour tout le monde! »

Peut-être était-ce le bon moment pour les présentations.

« Kaine, voici Miraneiros, Keryel et Sylæna, la mère de Miraneiros.

- Enchanté, enchanté. C’est un plaisir de vous rencontrer! D’une grande chaleur, l’aîné des Köerta leur adressa un sourire tout aussi charmant. Par contre, je croyais que vous seriez plus à nous accompagner aujourd’hui, non? »

Maintenant qu’il l’exposait, c’est vrai que Sylæna m’avait également mentionné que son conjoint devrait être présent, et voilà qu’il brillait actuellement par son absence. Cela étant dit, les explications ne tardèrent à nous être partagées, au même moment que Toto surgit, à son tour, au rez-de-chaussée.

« Et voici la petite dernière de la famille. »

Sans me porter le moindre regard, l’Orisha s’arrêta finalement devant le trio arcadien, avant de les gratifier d’un sourire éblouissant, qui paraissait si vrai…

« Salut! Je suis Toesia Eses, mais vous pouvez m’appeler Toto, si vous le voulez. »


1 365 mots | Post I




[Q] - Sur un sentier enneigé | Miles Signat16
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Miraneiros
Mar 11 Avr 2023, 02:17

[Q] - Sur un sentier enneigé | Miles Oliver10
Crédit : Cathedral of Winter by Oliver Beck
Sur un sentier enneigé
Solace - Neil Davidge


Lorsque la porte d’entrée s’ouvrit sur le Marcheur, je dus étirer le cou en même temps de lever les yeux pour apercevoir son visage que notre différence de taille ne me permettait pas de distinguer autrement. Cependant, à la seconde où nos regards se croisèrent, mon corps se figea brusquement, pétrifié par les affreuses balafres qui zébraient la surface de sa peau. Heureusement, l’intervention de Sylæna, qui s’inséra à point nommé dans la discussion, me permit de reprendre contenance en reportant mon attention ailleurs, pendant que les deux adultes s’échangeaient quelques banalités. « Bonjour à vous, Miles ! Nous nous sommes effectivement perdus en chemin, mais un bon samaritain a accepté de nous guider dans la bonne direction. J’espère que nous n’arrivons pas en retard. » Le sourire aux lèvres, l’homme défiguré nous fit profiter de son accueil chaleureux en nous invitant courtoisement à franchir le seuil qui nous séparait des murs de sa maison, une invitation que nous fûmes plus qu’enclins à accepter, pressés de recouvrer la chaleur dont le climat impitoyable de Ciel-Ouvert nous avait privé durant notre trajet. Tirant avantage de ma petite taille, je parvins à me faufiler devant ma mère qui bloquait partiellement l’entrée, atteignant le vestibule en premier, rapidement suivi par Keryel qui, plus sensible encore aux écarts de température que moi, se mit aussitôt à éternuer. Alors que mes doigts s’enroulaient craintivement autour de la main de notre hôte, à qui je n’adressai qu’un simple « Bonjour » à peine audible sur le bout des lèvres, la Lyrienne se précipita vers l’Ange afin de lui prêter un mouchoir qu’elle tira vivement des poches de son manteau. Puis, sans même détourner le regard du pauvre adolescent qui essayait tant bien que mal d'étouffer les sons disgracieux qu’il expulsait du nez derrière le morceau de tissu, l’ancienne Chevalière réagit d’emblée à mon intonation de voix en émettant un sifflement réprobateur. « Mira, voyons! Est-ce une façon de saluer les gens? » Pour toute réponse, je me contentai de me pencher pour défaire les lacets de mes bottes que je retirai une à une en débarrassant les semelles de la neige qui s'y était entassée.

Relâchant un soupir, la Fille de Lyë pivota la tête en direction du Köerta qu'elle gratifia d'un sourire navré. « Veuillez l'excuser. Je ne sais pas ce qui lui prend ces derniers temps, mais il n'est pas aussi difficile d'habitude. Je pense qu'il a encore du mal à accepter... ce qui s'est produit. » Elle parlait bien évidemment de la chute d'Arcadia, mais avant qu'elle n'eût le temps d'approfondir sa réflexion, l'apparition du jeune Orisha en bas des escaliers la coupa subitement dans son élan. « Bonjour Kaine ! Ravie de te rencontrer. Le plaisir est tout partagé ! » Le faciès illuminant d'un sourire plus jovial que le précédent, l'ancienne Sirène nous saisit – à moi et à l'Immaculé – l'épaule pour nous forcer à établir un contact visuel avec le nouvel arrivant. « Ne soyez pas timides les garçons, présentez-vous. » Braquant mes pupilles braquées dans celles du dénommé Kaine, je lui soufflai un « Salut » à la va-vite, tandis que l'Aile Blanche courbait timidement le buste vers l'avant. Bonjour. Je... Je suis aussi ravi de faire votre connaissance, lui partagea-t-il en s’immisçant directement dans son esprit. Là où sa Magie s’était butée contre une barrière impénétrable en tentant de communiquer avec Miles, il n’avait cependant eu aucun mal à transmettre ses pensées à son fils aîné, rompant le silence dans lequel il semblait enfermé depuis tout à l’heure. « C'est vrai, mais malheureusement, Aeyadriel a été obligé de s'absenter. » expliqua brièvement Sylæna pour répondre à l'interrogation de Kaine sans toutefois révéler plus de détails, les laissant en suspens le temps de saluer convenablement la petite Toesia Eses qui s'invita dans leur conversation. « Enchantée de te rencontrer, Toto! Je m'appelle Sylæna et voici mon fils, Miraneiros, et son frère, Keryel. » Malgré l'ambiguïté qui résonnait dans ses propos, la Lyrienne ne jugea pas nécessaire de préciser qu'il ne s'agissait pas de mon frère biologique, son regard céruléen se reportant immédiatement vers le Marcheur avant que Toesia ne puisse glisser le moindre commentaire. « Pour en revenir à Aeyadriel, il a décidé de rester à la maison pour garder un œil sur les autres réfugiés angéliques que nous hébergeons. » Rika et Althaïr n'étaient pas très portés à socialiser, encore moins depuis qu'ils avaient été forcés de fuir – encore – une ville qui leur avait été hostile. Ils apprenaient à peine à s'adapter à la vie en famille que nous, les Silvandiel, nous efforcions de leur bâtir, alors la vie en société... Il s'agissait d'un cap qu'ils n'étaient pas encore parvenus à franchir, ou plutôt, qu'ils craignaient de franchir, mais que pouvions-nous faire contre cela? Les forcer à participer à une activité qui ne les intéressait pas n'était, de toute évidence, pas une option envisageable, et malgré la confiance que le trio angélique semblait nourrir à notre égard, il y avait malheureusement encore bien des limites que nous étions incapables d'outrepasser sans risquer de briser à tout jamais le lien fragile que nous avions tissé, à la sueur de nos fronts, auprès d'eux. Étonnamment, bien qu'il fût le plus timide des trois, Keryel n'était pas aussi borné que ses confrères dont le vécu les incitait naturellement à entretenir des opinions figées sur à peu près tout ce qui existait en ce monde, notamment sur les événements qui avaient le potentiel de troubler leur quotidien, comme les nouvelles rencontres. Certes, s'il était vrai que l'Ange muet s'était initialement opposé à la visite guidée pour des raisons similaires à celles de ses compagnons, cela ne l'avait pas empêché de réviser sa décision quelques jours après, prouvant sa plus grande ouverture à l'égard du changement.

Tandis que Sylæna s'égarait à travers un long monologue sur la situation des rescapés que nous accueillions au sein de notre maison, Keryel s'empara de mon poignet afin d’accaparer mon attention. Cette Toto... Elle est fâchée contre son père. Retirant le bonnet que je portais sur la tête, j'haussai simplement un sourcil pour signaler ma confusion, n'étant pas en mesure de lui répondre par le même procédé. Que voulait-il que je fasse? Sondant mes pensées, l'Ange réagit promptement. Je vais lui demander ce qui ne va pas et après... nous pourrions essayer de l'aider? Cette dernière phrase, il l'avait formulée sous la forme d'une question, mais malgré tout, il n'attendit pas de recevoir mon avis avant de rétablir un contact avec l'esprit de Toesia Eses : Bonjour Toesia... Est-ce que tout va bien? Vous avez l'air... tendue.


✠ 1 099 mots | Post II

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Miles Köerta
Lun 01 Mai 2023, 03:25


Crédit : Inconnu.

J’avais aussitôt reconnu le reflet qui s’était mis à miroiter dans les yeux de nos jeunes invités; celui-là même qui animait le regard de ceux et celles qui discernaient pour la toute première fois l’étendue des dommages qu’avaient marqué l’alchimie des Corvus Æris sur ma peau. Après des années à porter ces stigmates à même la surface de ma chair, j’avais noté que, même si les réactions différaient d’un individu à un autre, elles prenaient toutes racines dans un sol commun : celui de la surprise. Néanmoins, une fois cet effet rapidement éteint, ce dernier laissait alors place à une ramification d’émotions qui pouvait s’étendre du dégoût sordide à l’émerveillement juvénile. La curiosité la plus fervente des uns pouvait également être l’indifférence la plus brutale des autres, mais je m’en accommodais à chaque fois, car il n’y avait pas un regard que je n’avais pas encore affronté. Quel qu’il soit, il me suffisait de passer outre cette réaction et faire semblant de n’avoir rien vu. Cependant, quand le malaise était aussi évident, et qu’il était porté par un cœur aussi jeune que celui du Silvandiel, il m’était plutôt difficile de simplement balayer les faits pour passer à autre chose. Je ne souhaitais pas l’embarrasser ou l’intimider plus que nécessaire, mais l’insistance de sa progénitrice me prit quelque peu au dépourvu. Par réflexe, mon sourire se réchauffa pour détendre l'atmosphère.

« Ce n’est rien, Sylæna, vraiment », assurais-je à l’Arcadienne.

Malgré cela, elle crut nécessaire de m’adresser des excuses pour l’attitude de son fils, et une seconde fois, je lui fis savoir que ce n’était pas grave du tout. Le comportement actuel de Miraneiros était tout à fait compréhensible. La confiance qu’il avait offerte, toutes ces années, à l’Empire d’Hébé avait été lâchement piétiné et saccagé; il avait été témoin d’une guerre sanglante et enflammée qui avait détruit le peu d’espérance qu’il dévouait encore à ses héros, maintenant déchus; il avait soudainement abandonné le foyer qui l’avait vu grandir et qu’il croyait ne jamais délaisser pour, aujourd’hui, vivre à travers des montagnes constamment tourmentées par un climat glacial et inhospitalier. À mes yeux, c’était normal et je ne m’en offensais aucunement : il n’était, après tout, encore qu’un enfant.

« C’est dommage que les autres réfugiés n’aient pas acceptés, mais il y aura toujours une prochaine fois. »

À mes côtés, Kaine acquiesça d’un hochement de la tête.

Malgré les ravages de son cœur, continuellement dévasté par la colère et les déceptions, Toesia Eses semblait pourtant réussir avec une aisance insolente à maintenir le sourire qu’elle faisait briller sur son visage. Plus que simplement vouloir se moquer de moi, la jeune fille désirait surtout recouvrir ses blessures ouvertes afin qu’aucun ne puisse les apercevoir et chercher à les faire saigner davantage. Ces gens, qui venaient de pénétrer notre antre, étaient des étrangers. Elle ne voyait aucun intérêt à leur faire savoir à quel point elle était blessée. C’est pourquoi elle jouait parfaitement le jeu, ayant accueilli avec politesse les invités. Malgré un regard curieux qu'elle eût en entendant que les garçons étaient frères – ils ne se ressemblaient absolument pas – le faciès de Toto conservait une apparence lisse de joie. Rien ne semblait pouvoir troubler ou fracturer le sourire de l’adolescente, mais lorsqu’une voix perça son esprit, le coin de ses lèvres trembla doucement. Vive, elle détourna les yeux de la gestuelle de la Lyrienne pour observer suspicieusement la curieuse fratrie devant elle. Elle ne savait pas lequel des deux étaient à blâmer pour cette subite invasion et d’un pas, elle se rapprocha de leur position.

« Oh! Est-ce que l’un d’entre vous fait de la télépathie? »

Le concerné ne tarda à se dévoiler au grand jour et aussitôt, la petite Orisha braqua le vert et le bleu de ses iris dans son regard. Pendant une poignée de secondes, elle ne fit que le dévisager en silence, remuant ses méninges pour comprendre la véritable signification des mots qu’il venait de lui partager. Est-ce que ce Keryel l’avait percé à jour? Est-ce qu’elle paraissait aussi tendue que cela pour qu’il s’en inquiète ou son jeu était-il vraiment mauvais? Elle ne croyait pas en la deuxième option. Après tout, elle avait toujours eu confiance en ses aptitudes – peu importe la nature de celles-ci – et sans plus attendre, histoire de ne pas lui donner raison, Toesia Eses se contenta d’élargir plus encore son sourire afin d’entretenir les artifices du factice.

« C’est génial! J’aimerais pouvoir faire ça, moi aussi. C’est si pratique : tu peux littéralement discuter avec n’importe qui de cette façon; même quand ils se trouvent sur un tout autre continent! Elle ne savait pas que, pour le jeune homme, ce pouvoir révélait plus du besoin que de l'accommodement. Quoi qu’il en soit, merci de t'inquiéter, mais je vais bien. Pour appuyer le mensonge, elle expira un léger ricanement. Pis, tu n’es pas obligé de me vouvoyer. On doit avoir le même âge, alors c’est un peu bizarre si tu commences à t’adresser à moi de manière aussi formelle. Appelez-moi simplement Toesia ou Toto, dit-elle en s’adressant directement aux deux adolescents d’Arcadia, ça m’ira parfaitement! Quand elle se fût assurée de leur coopération, l’Orisha poursuivit sur un ton toujours plus enjoué : elle ne souhaitait pas trahir de nouveau son persona. Est-ce que vous voulez visiter la maison avant de partir? Je pourrais vous faire un tour. »

Continuer de parler et détourner leur attention du précédent sujet était l’objectif de la jeune fille. Tout pour qu’il ne la questionne plus.


922 mots | Post II




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