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 Les Portes - Chapitre V

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Mer 28 Sep 2022, 21:49

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes

Un frisson la saisit lorsque le tissu de sa robe tomba. Le soleil pouvait être agréable, le fond de l'air soufflait une légère fraîcheur qu'elle n'avait pas ressentie plus tôt sous l'épaisseur de son vêtement. Le souffle effleurant sa nuque éveilla un semblant de désir tandis qu'elle visualisait le visage de son époux dans son dos. Ce fut le contact des doigts caressant son épiderme qui l'effaça, mettant un arrêt net à une libido montante. C'était toujours comme ça. Son corps avait encore en mémoire l'amour de Mathias et son toucher délicat sur sa peau nue. Même aveugle, elle aurait pu entre mille mains reconnaître les siennes. Mais elle se laissait tout de même faire. Elle se laissait toucher et pénétrer comme une chose, une poupée inanimée et dénuée de toute volonté, les yeux fermés pour s'oublier et la bouche expirant la répugnance qu'elle avait envers sa propre personne de n'être pas capable de lutter pour sa vertu alors même qu'il lui avait à moitié ouvert une porte de sortie. Ses oreilles étaient cependant, elles, pleinement attentives. Elle pouvait de cette façon deviner quand ses clients et clientes étaient proches de l'orgasme et, même faussement consentante, adapter son attitude pour satisfaire leur seul plaisir. Qui plus est, il était étonnant de constater comme certains et certaines se confiaient avec une facilité déconcertante pendant ou suite à l'acte. C'était comme si une boîte de Pandore s'ouvrait en même temps qu'ils et elles jouissaient. Or, les mots qu'il lui adressait ici avaient une saveur plus grande encore que celle de la confession.

Belle. Un compliment qu'elle n'entendait que peu aujourd'hui. Maintenant on lui disait qu'elle était bonne. Son apparence n'apparaissait au premier plan qu'avant qu'elle ne se donne. Elle-même ne se le trouvait plus, belle. Elle était trop salie pour ça. Eléontine. Elle ne la connaissait que trop peu. Elles n'avaient jamais été réellement proches, aussi devait-elle se contenter de la seule parole de son cousin — et accessoirement celle de Gustave qui était bien différente de ce que lui partageait Hermilius — quant aux dérives de la Dame. Si c'était vrai, que ferait Gustave s'il apprenait qu'elle était tout aussi libertine que lui ? Son égo était bien trop gros pour qu'il puisse tolérer une telle chose. Une part d'elle décida ainsi croire Hermilius. Oh, ce qu'elle donnerait pour voir la tête du cocu découvrir que lui-même est cocufié. La payer plus que n'importe qui ? De ces mots il lui rappela une période particulière de sa vie. Ces jours où on l'avait payé plus que de raison pour sa compagnie à la condition qu'elle ne portât plus que d'attention qu'à cette personne. Elle avait accepté, évidemment, et avait vécu dans l'opulence pendant quelque temps. Puis elle avait regretté. Ça aurait dû lui servir de leçon, oui. Mais elle ne pouvait ignorer ses enfants, encore moins le mariage à venir d'Yvonelle. Adénaïs rejoint le brun dans l'eau, se défaisant de son jupon par là même. Un nouveau frisson glacé courut sa peau lorsqu'elle y trempa un orteil, remontant jusqu'à ses joues lorsqu'elle s'engouffra entièrement dans l'eau. Elle s'approcha finalement d'Hermilius avant prendre la parole. « Si j'accepte. Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? ». Elle n'avait jamais été de ceux qui manigancent dans l'ombre. Elle n'était pas assez douée pour ça. Sans compter qu'elle n'en avait jamais ressenti le besoin. « Comment les choses se passeraient-elles ? »



Adénaïs encadrait de ses mains le visage de son fils. « Je ne connais que peu la princesse d'Uobmab. On la dit indépendante et appréciant peu son fiancé. » Entre autres choses. Elle n'avait pu faire connaissance avec elle la seule fois qu'elle avait eu l'occasion de la croiser. Elle glissa une main dans les cheveux noirs de Déodatus, un sourire affectueux aux lèvres. « Peut-être pourrais-tu prendre un temps pour la rencontrer, sinon lui envoyer une lettre ? Les coutumes de son royaume d'origine paraissent particulièrement différentes des nôtres. La connaître un minimum devrait éviter de mauvais pas. ». Et peut-être pourraient-ils suffisamment sympathiser pour qu'il s'envole loin de cette demeure maudite et part vivre loin de sa présence néfaste. Et s'épanouir. « Avec elle comme avec la famille royale. ». Après tout il n'avait la chance de se rendre au bal à son bras que parce que le Prince avait attenté à ses jours. Elle apposa un tendre baiser sur le front de son garçon avant le libérer. Ce ne fut que lorsqu'il quitta la chambre qu'elle laissa échapper un soupir fatigué. Quelques jours plus tôt, sa condition avait été terrible. Aujourd'hui elle tenait debout, toutefois la fièvre continuait à lui souffler le chaud et le froid. La Dame se tourna ainsi vers le miroir à pied pour un bilan de son bien triste état. En robe de chambre, des cernes marquaient encore largement son visage blême et soulignaient de façon terrible ses yeux vitreux. Chaque jour elle ne pouvait que songer qu'elle avait eu de la chance qu'Ezidor eût été de retour au royaume et qu'il acceptât la soigner malgré la faible rémunération qu'elle pouvait lui donner. Elle exhala un souffle, puis alla s'installer à son bureau. La lettre de Childéric y trônait encore en évidence. Son regard en survolant les lignes, elle ne put retenir un triste sourire. Il y avait bien trop d'affection à son égard dans ses écrits par rapport à ce qu'elle méritait réellement. Elle prit alors une longue inspiration puis attrapa un parchemin et rapprocha la plume qu'elle imbiba de l'encre noire.

Très cher Childéric,

L'attention que tu me portes me va droit au cœur alors même que tu n'es pas ignorant de la situation qui est la mienne. En cela il m'est toujours difficile de comprendre ces sentiments qui peuvent t'animer et qui pourraient se porter sur une femme bien plus intègre que je ne puisse l'être. Qui plus est, tu risquerais être déçu par mes aventures qui doivent se montrer bien moins palpitantes que celles que tu sois vivre.

Adénaïs releva la plume tandis que l'on frappa à sa porte. « Oui ? ». Ce fut la gouvernante qui apparut. « Messire de Xyno est ici. » - « Pouvez-vous le faire patienter dans le petit salon ? J'arrive dans quelques minutes. » - « Bien Madame. ». Une fois de nouveau seule, la Dame se repencha sur la lettre.

xxxxxxxxxxxxD'autant plus que je ne suis pas même certaine de pouvoir me rendre au bal à venir. Il y a quelques jours j'ai été frappé par la maladie et ma santé s'en est trouvée être fragilisée. Il n'y a cependant pas matière à s'inquiéter. Un médecin de passage, messire Ezidor de Xyno, a rapidement accepté prendre en charge mon mal. Peut-être pourrais-je te le présenter si tu venais me rendre visite ? Tu l'as toi-même souligné, cela fait longtemps. Cela me permettra par là même de me faire pardonner. À défaut de pouvoir le rémunérer à la juste valeur de ses services, j'ai proposé à messire de Xyno de m'accompagner au bal. Toutefois j'espère bien avoir la chance de pouvoir partager au moins une danse avec toi et te montrer le formidable travail de Clémentine. C'est elle qui a confectionné ma toilette pour l'événement. Si tu devais la voir, remercie là de ma part. Elle possède de véritables doigts de fée.

Tu connais les liens entre Natanaël, mes enfants et Rosette d'Eruxul. Ils sont comme les cinq doigts de la main et n'ont pas eu besoin de l'aide de leurs parents pour s'organiser. Il ne leur aura fallu que leur bénédiction. En revanche, la confection de leurs tenues aura été bien plus compliquée. Figure-toi qu'ils veulent accorder leurs tenues.

D'ailleurs, connais-tu la Princesse d'Uobmab ?

De tout coeur,


Adénaïs

La blonde rinça soigneusement la plume dans le petit pot d'eau claire puis la reposa délicatement sur la table. Là elle pressa le buvard sur le parchemin, retirant l'excédent d'encre avant sceller la missive d'un cachet de cire carmin. Un soupir fatigué fuita de ses lèvres entre ouvertes avant qu'elle ne se lève et quitte enfin la pièce. « Pouvez-vous porter cette lettre au coursier ? À l'attention de Sieur d'Ukok. » demanda-t-elle à la gouvernante en passant devant elle, celle-ci confirmant d'un signe de la tête avant s'éloigner, missive en main. Alors enfin Adénaïs rejoint le salon et son invité. « Sieur de Xyno, veuillez me pardonner pour l'attente. » s'excusa-t-elle dans un sourire exténué en s'installant sur un fauteuil à côté. « Mais laissez-moi vous remercier également. Les réveils me sont toujours légèrement vaseux, mais par vos soins j'ai enfin la force nécessaire pour vous tenir compagnie ici plutôt que dans la chambre. » sourit-elle avec aménité.
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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Jeu 29 Sep 2022, 18:42

Les Portes - Chapitre V  - Page 6 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Chapitre V



Rôle:

« Il faudrait peut-être la prendre en flagrant délit d’adultère. Gustave ne le supporterait pas. » souffla-t-il, proche d’elle. « Pousser un homme dans ses bras ne sera pas trop difficile, à la condition qu’elle en tire une certaine jouissance intellectuelle. » Il sourit. « C’est une femme qui aime montrer qu’elle peut gagner toutes les parties qu’elle commence. » Quant à l’âge du concerné, ça n’avait que peu d’importance, du moment qu’il avait un certain statut ou des engagements définis. Bien sûr, Hermilius n’allait pas lui proposer Natanaël, puisque ce dernier était fiancé à Yvonelle, mais il y pensait fortement. Le royaume regorgeait de jeunes premiers qui ne demandaient qu'à se perdre entre les cuisses chaudes d’une femme. « Interdisez-lui et elle exigera l’interdit. » continua-t-il. Il devrait y réfléchir. « Ou bien, peut-être trouver des éléments compromettants mais ma cousine sait très bien cacher son jeu. Elle maîtrise cet art avec brio. » Il perdit son regard sur le paysage, étudiant la rive opposée avec l’œil de quelqu’un qui cherche des réponses. Il trouva quelque chose, mais certainement pas ce qu’il attendait. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Visiblement, quelqu’un les regardait. Il aimait assez l’idée d’être vu par un passant. Il s’en fichait. Il était célibataire et pouvait bien faire ce qu’il lui plaisait avec qui il lui plaisait. C’était elle la pute et elle qui en porterait le blâme si jamais elle était reconnue. Le seul problème qu’il y trouvait était l’éventuel bruit qui pourrait courir aux oreilles de Clémentine. Si cela arrivait, il nierait, bien entendu. Sans l'avertir de la présence d'un intrus, qu'il n'avait d'ailleurs par reconnu, il reporta son attention sur Adénaïs. « Nous en reparlerons mais peut-être pourrions-nous pousser un homme à s’en prendre à elle. La colère excitera sans doute son envie et elle fera tout pour le faire tomber et, par là-même, le faire sien… J’imagine. » Il n’était pas non plus exclu qu’il cherchât à pousser Eléontine à une autre faute si elle agissait d’une façon qui ne lui convenait pas. Il fallait surtout qu’il vît la concernée, afin de reprendre leurs jeux de manigances. Le bal serait un terrain fertile.




Rejoignez-moi au grenier ce soir.

Hermilius avait laissé un petit mot dans l’une des boîtes à bijoux d’Eléontine. Ils avaient pris l’habitude de placer ce genre d’écrits, pas signés, à l’intérieur d’objets spécifiques. Ils correspondaient ainsi. Le grenier en question n’était pas un grenier, mais la chambre du concerné, qui vivait dans l’une des dépendances. Il fallait savoir brouiller les pistes et, depuis leur adolescence, ils étaient devenus doués à ce jeu-là. Quelque part, il était mélancolique de ce temps où tout, à côté d’elle, lui semblait exaltant et exceptionnel.




Le refus de Clémentine n’avait produit chez Hermilius qu’un léger plissement des yeux. Ses pensées étaient un peu moins calmes. Il n’aimait pas qu’on lui refusât quoi que ce fût et il avait pris l’habitude, avec le temps, de forcer le destin à aller dans son sens. Il aimait comploter mais était nul au jeu de l’amour véritable et sain. Il préférait le malsain. Il lui semblait d’ailleurs que faire les choses de façon honnête – pour une fois – ne lui apporterait rien. Devait-il forcer le consentement de Clémentine ? La pousser dans ses bras d’une manière détournée ? Il savait comment faire. Il espérait simplement ne pas avoir à s’adonner à des comportements qu’il avait décidé de quitter petit à petit. Peut-être parlerait-il de Clémentine avec Eléontine, le soir-même ? Il lui dirait qu’il la voulait et elle l’aiderait à l’obtenir. Il oublierait simplement de mentionner ses réels sentiments pour elle dans l’équation. Elle ne devait pas savoir, sous peine d’en ressentir de la jalousie. Il lui avait toujours appartenu et ils avaient toujours jouer à ce jeu-là ensemble. Qu’il voulût se retirer provoquerait la colère de sa cousine.

En attendant, il avait envoyé une lettre à Ernelle, la sœur de Clémentine, afin de l’inviter au bal. S’il s’y rendait avec celle-ci, il pourrait s’approcher de la brune sans problème. Peut-être même pourrait-il la raccompagner chez elle et en profiter pour discuter avec celle qui lui avait offert une fleur de guimauve. Il lui dirait qu’il n’avait pas voulu aller au bal avec sa sœur mais qu’elle ne lui avait pas laissé d’autre choix. Surtout – puisqu’il l’avait appris entre temps – le fait qu’elle fût la cavalière du Roi rendait les choses bien plus intéressantes qu’il ne l’aurait cru. L’idée de ravir la belle au monarque était plaisante. Il devrait faire preuve de stratégie et ça l’excitait déjà.

Hermilius s’installa sur le canapé du salon et regarda Ludoric. « J’ai appris que tu allais au bal avec Coline de Lieugro. Félicitations. » Il ne savait pas si l’adolescent était au courant mais ça ne lui importait pas. S’il ne l’était pas avant son arrivée, il l’était à présent. « Son frère n’a pas dû aimer être destiné à la Princesse Zébella. » En même temps, il comprenait pourquoi. La Princesse en question ressemblait bien plus à un sanglier qu’à une Princesse. Il devait d’ailleurs réfléchir à son cas. « Il paraît qu’il a attenté à sa vie… » Il attrapa la tasse de thé qu’il avait amenée avec lui et déposée sur la table basse. « Enfin… je doute que ce soit réellement une question de bal. Le pauvre garçon doit être malheureux de façon générale. Le peuple ne cesse de le critiquer à cause de sa sensibilité et de son apparence frêle. » Hemilius trouvait que le physique n’était pas la première qualité qu’un monarque dût avoir. « Mais bon, tout le monde ne peut pas être comme ton père. » Il ne put s’empêcher de sourire. Gustave était beau, certes, mais il avait un cerveau tellement atrophié et écrasé par son égo que ç’en était navrant.

952 mots



Les Portes - Chapitre V  - Page 6 4p2e
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 30 Sep 2022, 19:17

Les Portes - Chapitre V  - Page 6 G7pa
Les Portes V - Le Conte II
Ezidor




Rôle:

Une visite au roi était apparue à Ezidor comme nécessaire plus que désirée. Bien que son règne ne soit pas marqué par la terreur, il n'était recommandé dans aucun Royaume de faire preuve d'irrespect en ignorant l'intérêt royal et il n'était pas suffisamment idiot pour froisser l'égo et l'amitié du monarque.

Alors que Montarville bavardait gaiement, installé confortablement dans son fauteuil rembourré, le médecin demeurait silencieux, pensif. Il lui arrivait de s'interroger, jadis comme en cet instant. Etait-ce par pure beauté d'âme ou par stupidité que le souverain n'avait pas façonné de rancœur à son égard ? Nombreux auraient été les époux qui, affligés par la douleur, auraient demandé l'exécution de l'homme qui n'avait pas réussi à sauver leur femme à un accouchement, qui plus est ceux avec un tel pouvoir dans les mains. Il avait bien constaté qu'ailleurs, on décapitait pour moins que ça. Lui-même l'aurait fait, s'il avait été à sa place. Mais pas Montarville. Il était même réjoui de le revoir, au lieu de voir en lui l'incarnation de la tragédie ayant frappé sa famille plusieurs années auparavant. Mais il n'allait pas s'en plaindre.

« Je ne doute pas qu'ils soient devenus de prodigieux enfants avec vous pour père. » Il n'en pensait pas un seul mot. Tout le monde racontait combien le Roi était bon et aimé à travers le Royaume. Or, être un bon père de famille et un bon gouverneur étaient deux rôles incompatibles à moins d'être un surhomme. Ezidor regarda Montarville. Ce n'était pas son cas. Il était sûrement trop conciliant avec sa progéniture, à les gâter à profusion. Ou peut-être avait-il des vices cachés. Devenu veuf, quel homme était-il devenu ? Il paraissait vieilli, sans doute alourdi par le poids de sa couronne mais ses yeux avaient conservé tout le pétillant de leur jeunesse. Empli d'une fausse sollicitude, Ezidor se pencha en avant. « Comment vous portez-vous, votre Altesse ? Garder la paix dans un pays ne doit pas être de tout repos. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, vous n'avez qu'un mot à dire. J'ai beaucoup voyagé et mes bagages sont remplis de plantes exotiques qui, combinées avec mes soins, vous fourniront des fortifiants qui vous feraient le plus grand bien. Surtout avant un tel évènement comme un bal. » Avec qui y allait-il ? Jugeant la question trop indélicate, le médecin musela sa curiosité. S'était-il trouvé une nouvelle compagne ? Une maîtresse pour réchauffer un lit devenu trop grand ? Tant de choses qu'il ignorait, tant de faux pas qu'il risquait de faire en se basant sur ce qu'il se souvenait. Il fallait y remédier, et ce, le plus vite possible.

« Oui, Majesté. » On ne pouvait dire non à son Roi, mais Ezidor se serait bien passé de tels évènements. Bien que noble lui-même, il aspirait davantage à travailler sur ses remèdes dans son coin ou à réfléchir au moyen de coincer ses futures victimes qu'à s'afficher en belle société pour partager leur futilité. Ces soirées le mettaient mal à l'aise. Il était bien plus confiant en petit comité, lorsqu'il avait l'ascendant tandis qu'à un bal, il y avait trop de variables qu'il ne pouvait contrôler, trop d'imprévus qu'il ne pouvait anticiper. Mais peut-être devait-il voir ça comme une occasion de revoir de vieilles connaissances. Certains visages jaillirent de sa mémoire et s'imposèrent à lui. Ses victimes, dont il n'oubliait jamais les visages, encore moins lorsqu'elles étaient d'un haut rang, mais aussi ses anciens alliés, ses clients. Revoir Hermilius avait été un choc, comme si finalement, il avait fallu qu'il reconnaisse un visage pour se rendre compte du temps qui avait passé.

« C'est très aimable à vous. » Le remercia-t-il avant de tourner à son tour son regard sur la domestique. La nervosité de la jeune femme trahissait sa récente prise de fonctions, tout comme la façon dont ses yeux ne cessaient de s'accrocher à la silhouette du roi avec appréhension. La lecture de son comportement ne concluait finalement qu'à un pauvre jeune femme impressionnable, en somme une proie parfaite pour satisfaire facilement ses penchants. Surprenant son regard dardé sur elle, la brunette eut l'audace de prendre la parole et les sourcils d'Ezidor se froncèrent imperceptiblement, désapprobateurs. Il laissa passer un silence, se nourrissant du malaise qui s'étalait sur la figure de la domestique. « Comment décevoir un tel enthousiasme en refusant ? C'est entendu, Lénora. Je compte sur vous. » Fit-il avec un sourire trop froid pour être sincère. Ainsi pourrait-il la punir pour cette désolante formation qu'elle avait dû recevoir pour interrompre une conversation entre son roi et son invité. Il n'y avait rien qu'il préférât davantage que remettre les gens à leur place. Peut-être fournirait-elle une parenthèse distrayante lorsqu'il en aurait assez pendant le bal du bruit et de l'agitation, il serait facile de l'entraîner dans une salle sombre pour se détendre entre deux valses.

Les Portes - Chapitre V  - Page 6 Zktc

Le repos n'existait pas pour un homme de sa fonction. Il était sous serment, quel que soit l'endroit et l'heure, de prodiguer ses soins à qui était dans le besoin. Parfois, le paiement se révélait différent d'une simple poignée de pièces ou de la promesse de repas chauds et d'un toit pour un temps. Parfois, mais pas cette fois. Les poumons pris dans un courant d'air dont Ezidor devinait la provenance, la veuve d'Etamot comptait sur le médecin pour la remettre sur pieds pour le bal, en échange de quoi trouvait-il une chambre à sa disposition et une place à sa table.

Muni de sa sacoche remplie d'instruments, de fioles et de simples, le médecin se dirigea vers la chambre de sa patiente pour vérifier qu'elle suivait ses recommandations et suivre l'évolution de son état. En chemin, il croisa son premier fils, un adolescent au regard sombre. « Déodatus. » Le salua-t-il. « Vous rendiez visite à votre mère, je présume. Elle vous a annoncé la nouvelle ? » Il sourit et s'expliqua. « Je reviens du palais. Les nouvelles vont vite là-bas. Une princesse étrangère à votre bras, c'est un grand honneur, mais sûrement aussi beaucoup de pression pour un jeune homme comme vous, peut-être trop ? » Bien sûr que ça l'était. Avait-il les épaules pour ? Le médecin en doutait. À cet âge-là, tout prenait des proportions démesurées et le manque d'expérience se voyait comme si c'était inscrit sur son front. La princesse aux poings de fer ne ferait qu'une bouchée de lui et Déodatus lui fit soudain pitié. Lui aussi avait été malingre et peu viril par le passé. Pour les hommes comme eux, il ne leur restait qu'à apprendre à se servir de leur cervelle pour espérer tirer leur épingle du jeu dans la cour cruelle et injuste du monde. « Si j'en crois les rumeurs, la princesse d'Uobmab est une dragonne peu commode. » Le médecin se rapprocha pour lui murmurer sur le ton de la confidence. « Si vous ne voulez pas finir dévoré et vous montrer un cavalier à sa hauteur, sachez que ma porte vous est ouverte si vous désirez un soutien et des conseils. » Il lui tapota l'épaule et poursuivit son chemin jusqu'au salon attenant les quartiers de la maîtresse de maison.

Après quelques minutes, celle-ci le rejoignit et Ezidor se leva poliment à son arrivée. « Ce n'est rien, Madame. » Abandonnant les banalités, le médecin vint poser un genou à terre près d'elle pour procéder à ses habituelles vérifications. « Permettez. » D'un geste sûr, il prit son poignet entre deux doigts et ses yeux se fermèrent le temps de se rassurer sur la régularité de son pouls. Il lui rendit ensuite sa main et lui leva le menton d'un doigt afin d'accéder à sa gorge à la recherche de ganglions trop gonflés. « Votre main est glacée. Couvrez-vous davantage si vous quittez votre lit. Et même si vous vous sentez mieux, ne négligez pas le repos. Sans cela, vous ferez une rechute plus sévère et vous ne pourrez vous présenter au palais pour le bal et je serai obligé de demeurer à votre chevet. Qui veillera alors sur vos enfants ? Vous n'allez pas les priver de cette soirée. » La morigéna-t-il. Il n'y avait rien qu'il détestât plus que ceux qui luttaient contre l'inévitable par conviction que leur volonté supplanterait leur fragile condition humaine. Les tombes se nourrissaient chaque jour de ces optimistes. Mais Adénaïs n'était pas une patiente désobéissante. Elle se révélait passive, comme lorsqu'il l'avait surprise à copuler avec Hermilius. Discret, il avait gardé le silence à ce sujet. Il ne lui aurait servi à rien maintenant de faire usage de cette information, mais il ne l'oubliait pas, tout comme il était difficile de chasser de sa mémoire la teinte laiteuse de sa peau se couvrir de gouttelettes d'eau tandis qu'elle rejoignait son amant dans le fleuve. Sentant que ses pensées s'égaraient, il se redressa et la toisa. « À l'avenir, ne vous découvrez pas en extérieur. La saison n'est guère appropriée pour cela. » La saison, et la décence. Encore une qui méritait d'être punie. Il lui tourna le dos pour fouiller dans ses affaires à la recherche d'un remède qu'il venait d'achever de préparer. « Buvez ceci, c'est pour apaiser les démangeaisons dans votre gorge et mieux dormir. Evitez l'alcool et préférez des thés à base de thym et lourdement chargés en miel. » Une fois qu'il eut dressé l'inventaire de ses instructions, il se rassit face à elle. « J'ai croisé Déodatus en venant ici. Ce sera un bal dont il se souviendra, pour le meilleur, comme pour le pire. Il est encore jeune, peut-être aurait-il préférer rester avec ses amis et ses frères et sœurs ? » Il pencha la tête sur le côté. « Et vous ? Je crains d'avoir évincé les espoirs d'autres hommes par ma présence. » Il pensait à Hermilius. « Rassurez-vous. Je n'aime guère danser et vous serez libre de profiter du bal avec qui vous plaira, et je vous remercie de me prendre comme cavalier. Il est vrai que je suis devenu un étranger ici. Qui aurais-je pu inviter ? » Il espéra qu'elle n'avait pas pris pitié de lui, ce serait regrettable, pour elle évidemment.

Message II | 1792 mots
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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Priam et Laëth
Sam 01 Oct 2022, 09:18




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Malgré son habitude à mépriser les autres, la stupidité d’Eléontine de Tuorp et de Madeline d’Eruxul étonnait Garance – d’autant plus que, si les capacités du cerveau de Gustave s’apparentaient à celles de la cervelle de son épouse, il fallait bien reconnaître à Lambert qu’il disposait d’une matière grise plus efficace que la moyenne. Surprenant qu’il eût pu tomber sous le charme de pareille idiote – et la sœur du roi ne le songeait pas uniquement par orgueil ou mauvaise foi. Il fallait être d’une bêtise sans borne pour répondre si peu finement et avec force outrage à une tête couronnée. Sans compter le refus d’un mariage potentiel avec l’une des princesses au profit d’une jeune femme qui, si elle possédait probablement nombre de qualités – pourvu qu’elle ne fût pas aussi sotte que sa génitrice –, n’apportait aucun des atouts que Coline ou Adolestine portaient au sommet de leurs crânes. Aux yeux de la blonde, la question du caractère pouvait éventuellement s’entendre, en tant que préoccupation mineure. Elle n’aurait jamais dû être présentée ainsi, comme la pierre angulaire du jugement maternel. Peu importait les tentatives de rattrapage maladroites ; le mal était fait. Elle détailla les deux femmes. Elles ne jouaient pas intelligemment, et c’en était décevant. « Je suis fort aise de savoir que vous ne séduisez votre mari que grâce à la bouche vorace qui siège entre vos jambes. » répliqua-t-elle, calme et implacable, en imprimant une pointe d’étonnement dans le fond de ses iris et aux extrémités de ses sourcils. « Il m’est avis, cependant, qu’il est préférable d’attirer les hommes à soi grâce au moineau qui voltige entre nos deux oreilles, car il me semble que l’esprit a plus d’élégance ou, à défaut, d’endurance que le corps. Quitte à avoir l’air d’une femme de petite vertu, pour ce que je comprends de vos propos. » Elle s’interrompit et lui sourit, dans sa délicatesse habituelle, comme si elle n’avait pas pris ombrage de ses attaques irréfléchies. « Tout se fane, madame, et à l’aube de la mort, il ne reste de nous-mêmes que l’éclat de notre intelligence et, pour ceux qui ont su l’entretenir là où elle existait, la possibilité de discussions enflammées. » Malgré elle, elle y pensa, à toutes ces discussions enflammées qu’ils avaient eues, Lambert et elle. Ils s’entendaient bien, à l’époque. Ils avaient passé des heures et des heures, allongés dans l’herbe et le regard perdu dans les étoiles, à refaire un monde qui leur échappait. « Quant à moi, je n’avais guère l’intention de me présenter comme votre concurrente, mais plutôt comme la garante d’un équilibre politique et diplomatique. Si je vous ai offensée, j’en suis navrée. » Pas du tout. C’était calculé, et Madeline avait foncé dedans tête baissée. Aussitôt, elle rebondit, en direction d’Eléontine : « Je ne doute pas une seule seconde que ma nièce saura proposer à votre fils une conversation éclairée et amusante, tout comme je ne doute pas que la demoiselle d’Eruxul sait se montrer d’une compagnie fort agréable. » Elle se tourna vers Ludoric. « Vous aurez tout le loisir de nous dire quel esprit vous a paru être le plus à même de vous apporter joie et félicité après le bal. » lui dit-elle gentiment, en souriant. Puis, elle pivota à nouveau vers les deux femmes. « Quant à moi, ne vous faites guère de souci. Ce n’est pas la bonne fortune qui me manque et, si elle venait à m’échapper, je n’aurais aucune crainte à me montrer au bal sans la tutelle d’un homme. » Parce que si toutes ces années de vie pouvaient attester d’une chose, c’était que Garance n’avait besoin de l’aide d’aucun homme pour maîtriser son existence et atteindre ses buts. Elle était d’une indépendance presque insolente. « Dans d’autres circonstances, j’aurais été ravie de paraître au bras de votre cousin, mais j’ai bien peur que si deux des hommes de votre famille ne se présentent aux côtés de membres de la royauté, cela n’éveille les jalousies et les convoitises. Je ne voudrais pas vous placer dans l’embarras. » Elle regarda la bleue qui se trouvait prête à partir. Par politesse, elle se leva aussi. « Je vous souhaite un agréable retour chez vous, Dame d’Eruxul. » Lorsqu’elle fut partie, elle regarda ses hôtes. « Je vais suivre la dame : le devoir m’appelle ailleurs. J’ai été ravie de pouvoir discuter avec vous, et vous souhaite à tous les trois une agréable fin de journée. À bientôt. » termina-t-elle dans un sourire, avant de prendre congé.

Garance se détourna de la fenêtre et regarda son frère. Elle lui sourit. « Montarville. » répondit-elle sur un ton affectueux. « Je lisais, mais je me suis perdue dans mes pensées. » Elle ferma le livre qu’elle tenait sur ses genoux et le déposa sur la table basse devant elle. Quand ses deux mains entourèrent la sienne, elle s’imagina serrer les doigts autour de son cou. Elle le détestait, cependant, elle n’éprouvait pas aucun amour pour lui. Il restait son frère, ils avaient grandi ensemble et, bien qu’il fût d’une naïveté affligeante, sur certains points, ils parvenaient à bien s’entendre. Entre eux, tout n’était pas qu’illusions. Elle avait conscience qu’il était un homme bon, mais cette bonté le confinait à la sottise. N’importe qui pouvait le duper. Elle voulait la couronne pour elle-même, parce que tel aurait dû être l’ordre des choses ; et aussi, dans une moindre mesure, parce qu’elle rêvait pour ce royaume d’un avenir plus grand, plus sûr et plus ferme. Son frère représentait la faiblesse, là où elle était bâtie toute en force. « Ah oui ? C’est amusant ces hommes qui préfèrent s’adresser à toi plutôt qu’à moi. » C’était ce qui se faisait, en général, mais elle n’avait jamais été trop adepte des convenances sexistes. « En vérité, j’ai reçu quelques demandes pour le bal, mais je n’y ai pas encore répondu. » Elle baissa les yeux, feignant l’embarras. « Plus les années passent, plus les hommes sont pressants. » La blonde s’humecta les lèvres. « Mais je ne suis pas tout à fait sûre d’être prête à me marier par pur intérêt, et je ne voudrais pas donner d’espoirs vains en choisissant un cavalier parmi d’autres. » Elle savait que Montarville recevrait l’argument. Il avait fait un mariage d’amour, qui l’avait rendu fou de joie puis fou de douleur. Pourtant, elle était certaine que si c’était à refaire, il recommencerait. « D’ailleurs… Lambert est entré dans mes appartements. » dit-elle en relevant la tête vers lui. « Il y a laissé des fleurs et un mot, dans lequel il me demande de lui accorder une danse. » Elle cligna des yeux, comme si ce souvenir la troublait encore. Quand elle avait vu le bouquet et lu le papier cartonné, elle s’était vraiment sentie étrange ; à la fois ici et ailleurs, là-bas, dans ce passé qui les avait rassemblés. Sa méfiance l’avait maintenue en alerte. Lambert n’avait aucune raison de vouloir soudain se repentir, ni aucune raison de croire qu’elle le désirât aussi. « J’ai vu sa femme, lorsque je me suis rendue chez les De Tuorp pour évaluer la possibilité d’un mariage entre leur fils et l’une des princesses. » Elle posa sa main libre sur le bras de son frère. « Rassure-toi, tout dans le jeune Ludoric fait oublier l’identité de son père. De ce que j’ai vu et entendu, son caractère ne ressemble en rien au sien. » Elle savait que c’était ce qui inquiétait le plus le roi au sujet de ce potentiel prétendant, et elle le comprenait. « Enfin, Madeline était là, et elle s’est montrée particulièrement véhémente envers moi. Je lui ai dit que j’avais envisagé d’inviter Lambert pour le bal – pour montrer aux étrangers que la couronne et ses conseillers sont soudés, et parce que danser avec un homme marié m’aurait évité bien des déconvenues – et même s’il a décidé de s’y rendre avec elle, je crois que cela lui a fortement déplu. Elle a eu des propos très déplacés à mon encontre. Je te passe les détails, c’était vraiment… vulgaire. » souffla-t-elle, apparemment gênée et encore étonnée du comportement de la bleue. « En outre, Eléontine de Tuorp avait l’air de préférer pour son fils un mariage avec Rosette plutôt qu’avec Coline. Je ne sais pas si c’est voir le mal partout, mais je me dis que, peut-être, Madeline pourrait être derrière tout ça. Elles sont extrêmement proches, et je trouve ça très audacieux de rejeter l’idée dès qu’elle est émise, devant moi et sans même en discuter avec son mari et son fils. » Faussement embêtée, elle détourna le regard, puis soupira. « Je ne sais pas trop quoi en penser. Enfin, tout ça pour dire qu’entre ça, le fait que Lambert passe le plus clair de son temps à travailler et le mot qu’il m’a laissée, je me demande si tout va bien entre eux, et s’il est vraiment raisonnable que j’accepte sa proposition. Qu’en penses-tu ? »



Message IV – 1500 mots

Note : Garance suivra Montarville et Coline jusque dans la chambre de Placide =)




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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 01 Oct 2022, 10:42


Images par BX LU & FiReZ..
Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle:
« J'étais à un cours de dessin. Je suis venu aussi vite que j'ai pu. » réponds-tu naturellement. Le secret d'une magouille réussie est un alibi bien ficelé. Le mieux reste de toujours incorporer une part de vérité dans tes mensonges. En l'occurrence, tu as bel et bien passé du temps à perfectionner ton art. La fille que tu as utilisé comme modèle n'a simplement pas été prévenue de cette commodité. « Oh, je n'ai rien à cacher tu sais. Mais quoi, tu as peur que ta cavalière change de prétendant en voyant mon corps de dieu ? » Tu esquisses un clin d’œil à Rosette à la fin de ta réplique. Elle t'avait déjà vu torse-nu, lors de la beuverie évoquée par Elzibert. Ce qu'elle avait pu voir n'a visiblement pas été à son goût étant donné qu'elle n'avait pas davantage cédé à tes avances. Mais l'humour reste la meilleure arme pour parer la honte la tête haute. « Des épousailles ? Encore ? » Tu soupires, faussement désabusé. « Si j'avais su, j'aurais apporté un cadeau. » lâches-tu avant de reprendre une gorgée du liquide ambré. « Du solfège ? Avec Rosette ? » Tu louches sur Nathanaël, surpris. Ta sœur est une musicienne talentueuse et ferais, de ce fait, une bien meilleure professeure que la rouquine. Les explications à demi-mots de ton aînée éclipsent cependant tes interrogations : il est vrai qu'Yvonelle pouvait se montrer aussi exigeante que virtuose dans son domaine de prédilection. « Mmh... Je vous laisse à vos clavecins, moi, j'ai déjà trouvé mon art. » lâches-tu d'un air rêveur.

Tu ricanes tandis que ton benjamin s'avachit sur tes genoux. Tu l'imites et attrapes son visage entre tes doigts, faisant gonfler ses lèvres tandis que tu le parodies. « Pauvre petit cœur. Et sache que si j'avais été avec elle, ce ne sont pas mes genoux qui auraient été salis. » Elzibert aimait ses livres et, à force de s'y perdre, peut-être s'entichait-il de ces imitations de femmes parfaites, sans penser à regarder les vraies femmes d'en dehors de ses pages. Quoi que, sa déclaration concernant Rosette t'avait surprise. L'idée n'était pas si délirante. Peut-être tous les deux finiraient-ils mariés et heureux, aussi heureux qu'un mariage sans passion peut l'être. Tu lâches son visage et reportes ton attention sur Yvonelle. Nouveau rire mesquin. « Pas d'inquiétude, mon frère. Je suis un éternel amoureux : mon cœur bat la chamade pour toutes les jolies femmes, pourquoi se restreindre à une unique amourette quand Mère Nature nous gâte de tant de jolies fleurs. Je te céderais ton âme sœur pour mieux me concentrer sur sa voisine. » promit-il.


Tu portes sur ta mère un regard inquiet. Bien qu'elle ait retrouvé des couleurs, elle n'a toujours pas regagné toutes ses forces. Son état t'inquiète. Tu as toujours été fusionnel avec elle, craignant le moindre rhume tout comme elle s'affolait à ta moindre toux. Tu accueilles sa main dans tes cheveux d'un soupir soulagé, comme si ce contact balayait tous les maux et les tracas. « Oui, je ferais de mon mieux pour être à sa convenance, mère. » la rassures-tu. Tu pourrais demander conseil à Merlin. Lui saurait te dire ce qui serait acceptable ou non. Sans doute était-il rassuré de savoir que sa sœur et épouse était entre tes bonnes mains. Avoir un ami pour veiller sur sa prétendante devait l'apaiser, plutôt que de la laisser entre les mains d'un prince fébrile incapable de la tenir en laisse, ou d'un inconnu dont les intentions pourraient être inconvenantes. Si Adénaïs avait eu vent de la relation que vous entreteniez, elle ne se serait pas inquiétée pour toi. Le baiser qu'elle dépose sur ta tempe t'arrache un frisson et tu regrettes que la blonde mette fin à l'étreinte. Tu restes là, les bras ballants, comme pour espérer une dernière attention qui ne vient pas. Finalement, tu esquisses une petite révérence. « Je vais de ce pas arranger cela, Mère. Pendant ce temps, reposez-vous. Je vais demander aux domestiques de vous apporter votre repas. » fis-tu avant de te retirer de sa chambre.

La silhouette qui attend dans l'antichambre t'arrache une grimace. L'étiquette exige cependant que tu t'arrêtes après qu'il t'ait interpellé. Ton sourire se veut chaleureux mais ton regard, lui, reste glacial. « Ezidor ! » lui réponds-tu avec la même familiarité. « Une nouvelle ? » Celle selon laquelle elle l'accompagnerait au bal ? Oui, tu avais déjà été mis au courant. Et cela t'avait fortement agacé. Un peu plus que cela, même. Tu percevais chaque homme rôdant autour de ta mère comme un vautour à abattre et jalousait chacun d'entre eux. Que ce fusse Gustave ou Childéric, ou bien ce nouveau noble. Tu n'en aimais aucun - quoi qu'au sujet du De Tuorp, tu conservas une admiration pour son talent de séducteur, mais cette fascination s'arrêtait aux frontières des femmes de ta famille. « Mmh, si c'est une dragonne, c'est qu'elle a sans doute un trésor à cacher. Qui sait, peut-être que je parviendrai à faire céder ses défenses. » répliques-tu, essayant de ne pas souligner les piques qu'il t'a lancé. Ton sourire s'était cependant crispé. « Mais je me souviendrai de votre offre aimable et n'hésiterai pas à venir vers vous si le besoin s'en faisait sentir. » Tu t'inclines poliment et tournes les talons, lançant mentalement un chapelet d'injures à l'encontre du scientifique. Tu aurais voulu lui jeter à la figure une réplique plus cinglante mais avait perdu tes moyens. Quand tu tombes sur l'un des rares domestiques, tu lui aboies dessus pour lui ordonner d'aller servir à manger à Adénaïs.

Irrité, tu te diriges vers la chambre d'Elzibert. Tu toques puis ouvres la porte pour y entrer. Tu l'appelles mais personne ne répond. La pièce est de toute évidence vide. Peut-être est-il finalement allé prendre des cours de solfège auprès de la blanche, comme l'idée avait été soulevée dans la cabane. Tu rebrousses donc chemin et te diriges vers la chambre de votre sœur, entrant cette fois-ci sans prendre le temps de toquer. « Êtes-vous prêt pour aller chez Rosette ? On ne va pas apprendre à danser comme ça. »

1075 mots



Merci Kyky  nastae
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 01 Oct 2022, 14:42



Les Portes


Dans la chambre d’Yvonelle, il y avait une pièce attenante qui lui servait de penderie. Nous allions souvent dans cette dernière. Plutôt petite, elle fournissait une intimité supplémentaire pour qui désirait discuter ou… s’adonner à d’autres activités. Ainsi, mon souffle heurtait son oreille. Elle s’était assise sur le rebord d’une petite table d’appoint que nous avions, des mois plus tôt, amenée là pour qu’elle servît exactement à la tâche à laquelle nous nous exercions à présent. Mes mains sur ses hanches les maintenaient fermement, comme si elles cherchaient à lui écarter davantage les cuisses. Je voulais la pénétrer plus profondément, avaler de nouveaux millimètres pour disparaître plus en elle et, surtout, éjaculer en elle. L’envie de me perdre totalement me prenait toujours lorsque j’étais avec elle mais ça n’arrivait que très rarement. Je songeais souvent à Natanaël, à comment est-ce qu’il la prenait, à ce qu’ils fonderaient ensemble, après le mariage. En plus de ces pensées déplaisantes, il y avait eu cette phrase qu’elle avait prononcée. Je ne suis pas certaine que tu le soutiennes toujours si tu apprends qu’il convoite la même femme que toi. J’avais beau me raisonner, en sachant que, comme il l’avait si bien dit, Déodatus était porté naturellement sur toutes sortes de femmes, un goût aigre me restait en bouche. L’idée de la mettre à genoux devant moi afin qu’elle me fît du bien germa. Je voulais guider le mouvement de sa tête et, surtout, la voir dévouée à mon plaisir. Je voulais enlever les images d’elle et de Natanaël de mon esprit. Soudain, je m’arrêtai à l’intérieur d’elle, le plus profondément possible. Je voulais qu’elle me sentît, qu’elle n’oubliât pas, une fois qu’elle serait avec le blond. La situation me donnait presque envie de lui faire mal, de l’empêcher d’avoir des relations sexuelles dans les prochains jours. Si je me montrais assez violent, son entrejambe ne serait plus apte à recevoir quoi que ce fût de mon meilleur ami. Je déglutis, incapable d’agir en conséquence. Elle ne se laisserait pas faire, à raison. Je ne voulais pas risquer notre relation à cause d’une jalousie mal placée. Après tout, Natanaël était, pensai-je, bien plus à plaindre que moi. Je repris doucement mes mouvements, mes doigts se faufilant entre nous pour la caresser. J’aimais bien que nous jouissions en même temps. Étrangement, je pensai à Rosette, au bal, à cette idée d’épousailles qui m’avait pris et à son corps contre le mien. La vision, qui d’habitude ne me procurait aucun désir spécifique, dans cette situation, termina de me finir. En temps normal, je me retirais toujours avant quitte à terminer manuellement. Cette fois, je vins en elle, râlant et tremblant de trop de frustration.

Je réalisai vraiment que quelques secondes après, mon esprit retrouvant ses fonctions normales au fur et à mesure que mon souffle s’atténuait. « Merde… Pardon. » lui dis-je, en me retirant rapidement. Je n’étais qu’à moitié désolé mais, tout comme elle jouait avec mes nerfs lorsque Natanaël était présent, je devais lui cacher quelques pensées qui m’appartenaient. Si elle tombait enceinte, les choses seraient plus faciles. « Tu devrais aller te laver… » murmurai-je. C’était une évidence. « Je crois qu’on a encore de ces comprimés là qui… » J'en avais achetés au cas où et lui en avais prêtés, sans que je ne susse si elle en avait utilisés à cause des débordements de Natanaël. Je m'interrompis. « Vraiment, je suis désolé. C’est venu d’un coup. »

Alors que j’allais prendre un linge pour m’essuyer, j’entendis la porte s’ouvrir et la voix de Déodatus retentir. Je tournai les yeux vers Yvonelle, la panique grognant dans ma cage thoracique. « Il faut que tu sortes et que tu lui dises que je ne suis pas là… que… » Je cherchai une excuse. « Que je suis allé cueillir des amaryllis dans la serre pour les offrir à Rosette et que je vous rejoindrai plus tard. » finis-je par murmurer, en me rappelant de ma conversation de la veille avec le jardinier. Je récupérai ses vêtements et les lui tendis. J’étais encore transpirant et chaud. J’aurais préféré rester encore un peu avec elle, à la caresser. C’est sans doute ce que nous aurions fait si je n’avais pas commis l’erreur de prendre mes désirs pour des réalités en ne me retirant pas et si Déodatus n’avait pas faire irruption dans la chambre de ma demi-sœur. Avions-nous été si longs ? Ou était-il en avance ? Je n’en savais rien. Il n’y avait pas l’heure dans la pièce sombre dans laquelle nous nous trouvions.

Quand elle fut sortie, je restai un instant sans bouger. J’aimais cet endroit, son odeur de vêtements propres et tous les souvenirs qui y étaient liés. Nous avions fait l’amour tellement de fois ici. Après nos ébats, la penderie sentait nos fragrances mélangées, sa peau contre la mienne, nos fluides liés. Je passai une main dans mes cheveux. Peut-être que tout ceci disparaîtrait, lorsque le mariage aurait réellement lieu. Nous ne vivrions pas sous le même toit et ce serait plus difficile de se voir. Je soupirai, en pensant que si notre mère était malade et, de ce fait, était moins susceptible de nous prendre en flagrant délit, je ne devais pas oublier la présence de ce médecin. Enfin… nous allions déjà aller chez Rosette, ce qui me semblait être le problème le plus urgent. À cet égard, je devais me préparer à voir de nouveau Yvonelle jouer à la fiancée parfaite. Je soupirai une nouvelle fois, agacé d’avance.

877 mots
Lucius - Elzibert:

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Sam 01 Oct 2022, 15:50



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


La sentence était tombée. Il irait au bal avec Coline de Lieugro. Tout futur soldat qu’il était, cette potentialité le terrifiait. Depuis l’annonce de la nouvelle, les histoires de Placide sur sa sœur ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête. Il imaginait le calvaire qu’elle lui ferait vivre avant même de pouvoir y goûter. Hors de question de l’épouser. Son père avait l’air d’y tenir, tout comme la sœur du roi – la sœur du roi ! Dès qu’il songeait à ce que Gustave et elle étaient en train de faire juste avant que sa mère ne rentrât, il pâlissait. Les aventures de son géniteur n’étaient plus un mystère pour lui depuis bien longtemps, tout comme celles d’Eléontine, notamment avec son cousin, Hermilius. Mais la sœur du roi… Il fallait oser. Et puis, il y avait un côté honteusement dérangeant à se dire que son père couchait avec elle pour lui assurer une place auprès de l’une de ses nièces, au plus proche de la couronne. Ça le dégoûtait. Il le dégoûtait. Plus il y pensait, plus la mine de son crayon s’enfonçait sur la page de son cahier. Pour se changer les idées, il avait décidé d’étudier. Force était de constater que cela ne lui réussissait pas vraiment. Son seul réconfort consistait dans le fait que, s’il paradait au bras de Coline, il pourrait s’approcher plus facilement de Placide. Celui-ci devait danser avec Zébella d’Uobmab. Elle était promise, certes à son propre frère, mais au moins, il était à peu près certain qu’elle n’essaierait pas de contracter un mariage avec le prince. Le roux soupira, puis écrasa son front sur son avant-bras, posé au-dessus de son carnet. Son écriture lui apparut de façon floue. Tout aurait été plus simple si l’un d’eux avait réellement été une fille, et s’il n’avait pas eu une franche préférence pour les garçons. Surtout pour lui. Il sentait encore l’empreinte de ses lèvres contre les siennes et se languissait de l’instant où elles pourraient à nouveau se caresser. Il ferma les yeux. Durant quelques secondes, il ne bougea pas. Puis, il reposa son crayon, se leva et quitta sa chambre. Il était incapable de se concentrer, de toute façon. Il avait envie de voir Placide et de parler avec lui du bazar que sa tante avait mis dans sa petite existence.

Il descendit au salon et s’installa derrière le piano. Comme s’ils les saluaient, ses doigts effleurèrent les touches noires et blanches. Lorsque son esprit s’éparpillait, il ne connaissait que trois façons de l’aider à s’évader en toute unicité : Placide, le combat ou la musique. Seule la dernière lui était accessible. Le jeune homme enfonça une première note et ferma les yeux un instant. Puis, ses mains s’animèrent sur la surface d’ivoire et d’ébène, et de leur danse naquit un chant doux et reposant. Il se laissa porter par la mélodie, jusqu’à ce qu’une voix ne retentit dans son dos. Elle le fit presque sursauter. Il se retourna et regarda Hermilius. Il ne l’aimait pas franchement. Difficile de l’aimer en sachant qu’il couchait avec sa mère, sa propre cousine. Ludoric le trouvait répugnant. Répugnant et mesquin. « Merci. » répondit-il en essayant de ne pas laisser transparaître ce qu’il ressentait à ce sujet. Il aurait détesté que son abattement parvînt jusqu’aux oreilles de son père. Juste pour avoir la paix, il était prêt à lui faire croire qu’il adorait Coline. Il ne voulait vraiment pas l’épouser, et s’il avait fallu s’unir à une femme, il aurait de loin préféré Rosette, mais son paternel – et surtout ses espoirs inatteignables – l’inquiétaient beaucoup plus que sa mère. « J’ai entendu dire qu’elle était particulière. » Il s’exprimait avec prudence, incertain quant à l’attitude que son petit cousin attendait. Pourtant, toute sa contenance s’écroula en une fraction de seconde. Sous le choc, son visage se décomposa. Il fixa le brun avec des yeux écarquillés, le cœur battant et le cerveau figé. Que venait-il de dire ? Placide avait quoi ? Le souffle coupé, le roux scrutait les lèvres d’Hermilius, comme si elles allaient soudainement se déformer pour contrecarrer l’horreur qu’elles venaient d’énoncer. « Et il… il est vivant ? » Personne n’ignorait la prétendue amitié qui unissait les deux garçons. C’était elle qui leur permettait de se retrouver parfois, et d’échanger en société. C’était elle qui cachait à tous l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Ludoric déglutit. « Il faut que j’aille le voir. » Il se leva précipitamment, et sans un regard en arrière, quitta le salon.

Aussi vite que possible, il se rendit à l’écurie. Il sella lui-même son cheval, avant de se hisser sur son dos et de l’élancer sur le chemin qui menait au palais. Le vent suscité par sa course lui arrachait des larmes – ou était-ce la douleur et la peur qui lui sciaient le cœur ?

Lorsqu’il parvint au palais, il se fit annoncer et demanda à voir la princesse Adolestine.



Message IV – 821 mots




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Sam 01 Oct 2022, 17:43




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lana


Rôle :


Yvonelle se mordait la lèvre. Quand la maison n’était pas vide, elle restreignait ses ardeurs vocales, de peur qu’on ne les entendît, malgré toutes leurs précautions. Elle était d’autant plus prudente qu’un étranger séjournait actuellement parmi eux. Lorsqu’elle ouvrait la bouche, son souffle, chaud et rauque, frappait le cou d’Elzibert, jusqu’à se faner en un gémissement de plaisir. Parfois, elle songeait qu’il n’avait pas idée de sa capacité à lui faire du bien. À chaque fois qu’il la touchait, tout son corps cédait aux avances du sien et acceptait qu’il se fondît en lui avec une docilité presque suicidaire. Elle aimait le sentir aller et venir entre ses cuisses, elle aimait qu’il tînt ses hanches comme s’il craignait qu’elle ne s’échappât, elle aimait qu’il cherchât cette osmose interdite. Il y mettait toujours une intensité qui la faisait chavirer. Avec Natanaël, c’était bien aussi, mais d’une façon différente. Elzibert agissait avec l’amour, l’envie et le désespoir d’un condamné à mort. Il lui faisait l’amour comme si tout pouvait s’arrêter en un claquement de doigts. Elle essayait d’y répondre de la même façon, parce qu’il avait peut-être raison, parce que peut-être qu’un jour, tout devrait s’arrêter. Elle doutait qu’ils pussent souvent se voir seul à seul si elle se mariait au blond. Et puis, il aurait une famille, lui aussi. Une épouse, des enfants, des obligations. Elle se pressa contre lui et les caresses qu’elle lui prodiguait s’intensifièrent.

Lorsqu’il interrompit ses mouvements, elle décala légèrement son buste pour pouvoir le regarder. Ses mains grimpèrent dans ses cheveux et elle l’embrassa, en bougeant son bassin autour de lui. Elle attrapa l’une de ses paumes entre ses doigts pour la remonter sur l’un de ses seins. Ses lèvres restaient près des siennes, toujours prêtes à lui soustraire mille délicieux baisers. Lorsqu’elle sentit la pulpe de ses doigts descendre sur son ventre et se glisser entre ses jambes, son rythme cardiaque s’accéléra naturellement. Malgré elle, la blanche poussa plusieurs gémissements d’un plaisir mal contenu, avant d’enfouir son visage dans le cou de son amant pour les y étouffer. Elle attrapa sa main et la retira de son intimité, avant de la ramener dans son dos. Elle s’interrompit brutalement quand elle comprit ce qu’il venait de faire. Ses phalanges se resserrèrent autour de son poignet et elle se redressa brutalement. Ses yeux bleus plongèrent dans les siens. Muette, elle lâcha son bras et recula son bassin, mais ne fut tout à fait libérée que lorsque lui-même s’arracha à ses cuisses. Elle déglutit. « C’est pas grave. Ça arrive. » Elle se laissa glisser jusqu’au sol. Elle le sentit couler entre ses jambes. Instinctivement, elle les resserra. « Oui. » En même temps qu’elle se détournait pour prendre une serviette afin de s’essuyer, elle réfléchissait. Quand avait-elle eu ses menstruations, pour la dernière fois ? « Oui, il en reste. Je vais en prendre un. » Elle regarda vers l’armoire dans laquelle elle rangeait ses chaussures. Les comprimés étaient cachés dans l’une des boîtes. « C’est rien. Je devrais bientôt avoir mes règles, de toute façon. » Elle n’en savait rien. Elle n’arrivait pas à se rappeler, là, tout de suite. Ses vêtements à la main, elle commença à dire : « Je vais aller me lav- » mais fut interrompue par la voix de Déodatus. La peur tambourina à ses tempes et dans son cœur. Elle ne pensait pas qu’il arriverait si tôt, à moins qu’il ne fut plus tard qu’elle ne le pensait. « Oui, je… Je vais lui dire ça. » répondit-elle, troublée. Elle regarda les vêtements qu’il lui tendait. « Non, je vais lui dire que j’allais me laver. Il ne tardera pas trop comme ça. » Elle le scruta, hésitante. L’incident éjaculatoire avait instauré une forme de gêne entre eux. Elle ne savait pas trop comment réagir. D’habitude, ils faisaient toujours attention. Ils savaient tous les deux ce qu’ils risquaient si jamais elle tombait enceinte – et elle n’avait pas du tout envie de tomber enceinte, ni de lui, ni de son fiancé. Dans d’autres circonstances, elle l’aurait enlacé et embrassé. Là, elle le dévisagea juste bêtement durant plusieurs longues secondes, avant de s’essuyer rapidement, de s’enrouler dans une serviette plus grande encore que celle qu’elle avait attrapée – celle-ci la couvrait de la poitrine jusqu’aux chevilles –, d’enrubanner ses cheveux dans une autre, de déposer un baiser perturbé sur sa joue, de lui glisser un « à tout à l’heure », et de s’éclipser.

« Tu pourrais frapper avant d’entrer, j’allais prendre mon bain… » fit-elle à l’intention de son autre frère, planté au milieu de sa chambre. « Il faut que je fasse ma toilette, puis je serai prête. » À son grand étonnement, malgré son trouble, il était assez simple de faire semblant, de mentir. Après tout, elle en avait l’habitude. « Elzibert m’a dit qu’il devait aller cueillir des fleurs pour Rosette, alors je pensais que j’avais le temps. C’est déjà l’heure ? » Elle jeta un œil vers l’horloge qui trônait près de sa bibliothèque. « Ah oui. Bon, je me dépêche, et je vous rejoins. On n’a qu’à se retrouver au niveau de la serre, d’accord ? » Elle sourit, mutine. « Tu me diras si notre frère s’amuse à arracher des pétales en récitant elle m’aime, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout... » Son sourire s’élargit un peu, comme si elle se réjouissait qu’une idylle naissante pût se créer entre son amie et son amant. « Allez, à tout de suite. Promis, je fais vite, que tu puisses t’entraîner avant de danser avec la princesse Zébella ! » Elle lui adressa un clin d’œil, puis retourna dans la penderie, à laquelle attenait une petite salle d’eau.



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 02 Oct 2022, 13:34




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Autour d’elle, les oiseaux pépiaient joyeusement. Leurs couleurs chatoyantes fendaient l’air dans des souffles de joie qui apportaient à son visage des sourires heureux. L’adolescente plongea la main dans son sac de grain et en versa dans la gamelle accrochée devant elle. Bientôt, ses amis arriveraient pour qu’ils pussent s'entraîner à danser avant le bal. Elle valserait au bras d’Elzibert – elle songea qu’elle devrait d’ailleurs en parler à ses parents. C’était déjà arrivé, mais depuis qu’elle avait pensé à son corps nu contre le sien, l’idée la perturbait. Cela la troublait d’autant plus qu’elle l’avait déjà aperçu, seulement en partie et seulement une fois, malgré elle de surcroît. Toutefois, elle avait été incapable de détacher son regard des gestes qu’il effectuait sur son entrejambe. Elle était restée figée sur place, rouge écarlate, le cœur battant et la sueur plaquée sur sa nuque. La jeune fille n’avait été capable de bouger que lorsqu’elle avait craint qu’il ne la surprît à son tour. Ces images l’avaient longtemps hantée, et elles le faisaient encore parfois. Elle n’avait jamais osé en parler à Yvonelle. De la scène, et de ce qui avait provoqué l’émoi d’Elzibert. Elle avait tout détaillé dans son journal intime mais ça n’avait pas suffi à éponger son trouble : quand elle y pensait, elle en rougissait encore. Gênée, elle se racla la gorge et entreprit de remettre de l’eau dans les abreuvoirs. Elle aimait s’occuper elle-même de ses oiseaux. Soigneuse, elle prenait toujours le temps de les observer attentivement, un à un. C’était d’autant plus vrai depuis que, quelques années auparavant, une grande partie des volatiles étaient décédés dans d’étranges circonstances. Elle craignait toujours de manquer les signes avant-coureurs d’une épidémie ou le mal être de l’un de ses petits protégés.

Lorsqu’elle eut terminé ses tâches, elle s’assit sur la chaise qu’elle avait choisi de laisser ici, accompagnée d’une petite table ronde. Rosette y avait déposé son journal. Elle aimait passer du temps dans la volière. Elle y travaillait, parfois, mais surtout, elle y écrivait. C’était aussi là qu’elle avait lu le premier poème de son admirateur secret. Elle regarda autour d’elle. Il y avait longtemps qu’il n’en avait pas laissé un. Elle se demandait s’il était trop occupé pour cela ou s’il avait fini par se lasser de ce jeu de séduction. Le menton calé dans la paume de sa main, elle soupira laconiquement. Ses doigts pianotèrent sur sa lèvre inférieure. Son fameux cours de musique avec Natanaël lui revint en mémoire. Ils n’avaient pas du tout joué. Ils avaient profité de l’absence des membres de sa famille pour s’adonner à leur activité favorite. Après avoir joué la carte de la distance, qu’elle savait capable de le rendre fou, elle avait fini par se presser contre lui avec envie, par embrasser ses lèvres avec la passion qui l’habitait quand leurs étreintes l’enflammaient. Ses mains avaient parcouru son corps à la recherche de ses soupirs. Sa bouche aussi. Juchée sur le piano, elle l’avait accueilli entre ses cuisses. Quand elle y repensait, elle éprouvait encore l’ardeur de ses caresses. Au bal, il lui faudrait refréner ces souvenirs. Il danserait avec sa fiancée et, aux yeux de tous, ils devraient avoir l’air impeccables. Surtout, pour rien au monde Rosette ne désirait que ses parents fussent au courant de ses aventures. Elle savait que cela les étonnerait et, peut-être, les peinerait. Natanaël, Yvonelle et elle seraient tous trois placés dans l’embarras, ce qu'elle ne désirait pas non plus. C’était un secret qui devait le rester, voilà. Elle n’avait pas l'intention d'épouser le blond, et elle ne comptait pas poursuivre cette liaison une fois mariée. Son désir de fonder une famille stable et aimante surpassait à la fois toutes les qualités que son amant pouvaient déployer et à la fois toutes les grandes parties de rigolades que cette situation occasionnait entre elle et sa meilleure amie. Elle refusait d’être à moitié investie au sein de sa famille ou d’avoir pour mari un homme aussi occupé que ne l’était son père. Avec sa mère, ils se voyaient rarement. Parfois, elle se demandait s’ils s’aimaient encore. Quand elle les regardait, elle se sentait un peu triste.

D’humeur mélancolique, elle se leva et quitta la volière. Elle était presque parvenue à sa chambre lorsqu’elle se rappela soudain avoir oublié son journal intime sur la table de jardin. Aussitôt, elle se hâta de faire demi-tour, et pénétra dans la volière en coup de vent, ce qui effraya quelques oiseaux. « Oh, pard- » commença-t-elle, avant que ses yeux ne tombassent sur la silhouette d'un jeune homme brun. Elle le reconnut, pour l’avoir souvent vu au palais ou, plutôt, dans les écuries. Sa cousine, Adolestine, s’entendait particulièrement bien avec le palefrenier. « Clémentin ? » La rousse cligna des yeux, surprise. Que faisait-il ici ?



Message IV – 863 mots




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Latone
Dim 02 Oct 2022, 15:29



Tic. Tac. D'une minutie remarquable, l'apex de son toucher fit tourniller l'outil afin d'atteindre l'harmonie parfaite entre les engrenages. Tic. Tac. Ernelle connaissait ces rouages comme sa poche ; depuis toute petite, elle éprouvait déjà une puissante fascination pour les horloges. Pouvoir agir sur le cours du temps, le tordre et l'imposer, n'était-ce pas l'une des plus belles prouesses des Hommes ? Tic. Tac. Cette revancharde ne lui accordait aucun répit, aucune once d'erreur dans ses manipulations. Elle se mordit la lèvre et réajusta le réglage de la loupe intégrée à ses lunettes. Cette merveille lui était revenue depuis son passage au Royaume Xirtam et ne l'avait plus quitté durant ses travaux manuels. Elle entrevoyait son potentiel bien au-delà de ses lubies pratiques : un médecin pourrait s'en servir pour étudier avec bien plus d'attention une affliction physique, un entomologiste étendrait ses connaissances bien plus aisément dans la nature, ou dans son cas plus précis : un horloger galèrerait moins dans ses ajustements pointilleux. Tic. Tic. Tic. Tic. L'aiguille vrilla sous l'impulsion du mécanisme et son outil grippa depuis, le tranchant de ce dernier pressa son chemin sur sa peau et la fit aussitôt s'éloigner par réflexe.

" Mince… "

Ce n'était qu'une maigre lésion, rien d'alarmant en soi. Hélas, remise dans le contexte, cette blessure n'aurait jamais dû être provoqué. La Dame d'Ukok préféra prendre ses distances pour, d'une part, épargner cette pauvre horloge de son sang, et d'autre part pour enfin réaliser une pause dans ses "dévoirs". Une longue pause, à vrai dire. Entre Clémentine et Childéric, toute l'attention du domaine s'avérait river sur le château et son futur bal organisé par Sieur D'Eruxul. Auparavant, ce genre de cérémonies ne lui aurait faite ni chaud ni froid. Ernelle ne s'était jamais présentée comme une Dame de la cour, un cœur à prendre et à profiter pour un futur fortuné. Tout au contraire, Clémentine serait une femme convoitée, désirée, son mariage – avec qui qu'il fût – fera hautement parler de lui. Et Childéric… eh ben, il avait ses propres convictions. C'était tout ce qu'on pouvait en dire. Alors qu'Ernelle, les amours ne l'intéressaient plus, les mariages ne la faisaient point rêvé, et pourtant elle s'était retrouvée avec un enfant sur les bras. Avec toutes ses aventures de jeunesse, le père de Natanaël pouvait être n'importe qui – diantre, même celui de Montarville ! – mais elle n'en faisait bien plus grand cas. De ce fait, ce sera à son fils de faire valoir ses privilèges s'il en possédait. Elle, elle en restera avec son atelier bordé de mécanismes.

Tout en désinfectant la plaie avec un chiffon immaculé gorgé d'alcool, la bricoleuse fit un dernier tour de son modeste havre de paix. Un brin de rangement ne lui ferait pas de mal, mais avec toutes les préoccupations actuelles, le temps lui manquait. Laisser de côté en vrac sur le plan de travail suffisait, tant qu'aucune âme n'y pénétrât. Seulement, elle ne pût laisser l'invitation d'Hermilius, qu'elle saisît et enfouie sous son corset. Certes avec une pincée de vulgarité, les D'Ukok purent affirmer que la révélation du cavalier de Clémentine les avait laissés sur le séant. Et si Ernelle n'était plus une romantique, elle n'en était pas moins lucide : l'initiative d'Hermilius à son égard n'était point innocent et concordait avec la soudaine compétition qui s'était créée autour de sa sœur. À cette pensée, Ernelle sourit et repassa ses longs cheveux de blé derrière ses épaules. À ce bal, Clémentine fera fureur. Elle ne pouvait masquer sa curiosité et irait tout autant danser malgré elle. Qui sait, peut-être que De Tuorp lui en revaudra la chandelle. D'ici-là, une tout autre motivation faisait tambouriner le cœur de la D'Ukok concernant ce bal. Cette personne s'y trouvera forcément ; puisque la connaissant, elle fera tout pour saisir l'opportunité créée par D'Eruxul. En sentant le pli de l'invitation à-même contre son buste, elle hésita à lui faire parvenir une missive. Ernelle avait dépassé le seuil de la crainte de leurs correspondances, depuis le temps. En soi, cela ne lui coûtait rien de lui écrire ; qu'aurait-elle à perdre ?

Mon amie,

Je me languis de te revoir. Seras-tu présente au bal ?

Si tu n'es parvenue à tes fins, écris-moi. Je t'aiderai.

E

Dans tous les cas, il valait mieux anonymiser ces échanges interdits. Ce déshonneur n'enlevait en rien la sincérité de ses propos.

Fichtre, mon Natanaël ! Ernelle ne s'était jusqu'ici qu'interroger sur les manigances de sa fratrie mais pas encore de son beau garçon. Telle une mère bien trop impliquée pour son propre bien, elle quitta son cher atelier de bibelots pour se précipiter jusqu'à la chambre de l'enfant. S'assurant d'avoir l'autorisation d'entrer dans son cocon d'intimité, la mère aimante entrebâilla la porte et la referma aussitôt derrière elle. Ce qui était incroyable et forçait le respect auprès de la Dame D'Ukok était son amour pour son fils, dont le géniteur pourrait demeurer à jamais inexistant. Et malgré cela, malgré le fait qu'elle-même n'en avait aucune fichue idée, la demoiselle passait au-dessus de ces ignominies et éprouvait, et exprimait, toute son affection pour la chair de sa chair. Il sera un grand homme, un gentilhomme respecté et brave. Adénaïs D'Etamot et elle-même avaient pu arranger ses fiançailles avec Yvonelle, ce qui était en soi un signe avant-coureur de son magnifique destin.

" Mon beau Natanaël ! Même les gentes de la haute noblesse pouvaient se permettre une étreinte guère trop consentie – le genre qui faisait d'ailleurs mal sous ses muscles comme forgés – c'était du moins ce qu'en pensait Ernelle. Aurais-je osé te délaisser toute la journée ? Il semblerait ! Elle s'écarta, faussement désinvolte. Je me suis encore égarée dans mes babioles. À défaut de le faire dans ses plus sombres cauchemars. Qu'en est-il de toi ? As-tu proposé à Yvonelle D'Etamot d'être son cavalier ? " Un fiancé ne devrait jamais relâcher ses obligations à l'égard de sa promise.

Elle portait encore, sur son crâne, la paire de lunettes modifiées avec les multiples loupes. Le seul détail qui détonait avec sa tenue formelle.


1084 mots ~



By Jil ♪
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Dim 02 Oct 2022, 17:51


Il manque un "s" mais faites genre vous n'avez rien vu.

Les portes - Chapitre V
~Finding Melody - Gavin Luke ~

Rôle:

Eléontine se regardait dans le miroir. Elle aimait constater que, malgré ses trente-sept années de vie, les rides la fuyaient toujours. Elle tirait légèrement sur la peau de sa mâchoire. La vieillesse lui faisait peur. Peut-être en aurait-elle été moins effrayée si elle avait su pouvoir compter sur l'amour de son mari. Mais l'amour était mort. Avait-il un jour vécu ? Elle pensait à ce bon vieux roi qui les dirigeait. Elle pensait à la défunte qui projetait son spectre sur le royaume entier. Eléontine semblait être la seule à penser que la mort de la reine avait entrainé avec elle l'amour de tous couples. Madeline et Lambert coulaient des jours plus heureux à l'époque. Gustave était encore fidèle. Adénaïs était... Elle s'arrêta un instant. La femme était-elle déjà une putain à l'époque, ou son mari était encore vivant pour prendre soin d'elle ? Elle levait les yeux, légèrement espiègle, essayant de retracer la chronologie des évènements.

Mais elle ne se creusa cependant pas la tête très longtemps, et s'admirait de nouveau dans le miroir. Ses yeux bleus, pétillants de vie, se plissèrent légèrement. Elle avait grossi ; il fallait qu'elle arrête un peu les entremets. Heureusement, son nouveau gras était parfaitement dissimulé grâce à son corset. Au pire, on voyait simplement qu'elle avait pris de la poitrine. Gustave en serait ravi - plus de matière à empoigner pour son bon plaisir. Elle sourit, en émettant un léger soupir, et s'approcha de sa coiffeuse. Il lui fallait un médaillon pour habiller son décolleté. Elle savait exactement lequel. Aussi, elle ouvrit l'une de ses boîtes à bijoux. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement quand ils tombèrent sur une petite note laissée là. Elle le lut. Le rouge lui montait aux joues. Cela lui faisait plaisir.

Sans bouger le petit mot, elle se saisit du médaillon recherché, puis referma le couvercle de la boîte sur cette note interdite. Toujours un peu émue, elle alla se replacer devant le miroir de sa chambre. Là, elle déplaça ses cheveux dorés sur le côté et entreprit d'attacher son collier au cou. Quand ce fut fait, elle plaça sa main sur l'ornement. Il s'agissait d'un énorme pendentif, orné de rubis rouges, avec, en son creux, le portrait peint de Gustave. Eléontine sourit tandis que Gustave était parfaitement entouré par ses deux avantages. On aurait pu voir là le reste d'un amour pour son mari, mais ce n'était pas vraiment le cas. La femme avait simplement relégué son époux à un homme-bijou. Et puis, c'était amusant de parader avec ce collier : il donnait l'impression au monde qu'Eléontine était une chienne fidèle à son maitre. Si elle pouvait cacher son jeu et s'inventer des vertus, elle n'hésitait pas. Et puis, l'image de la chienne lui plaisait. Certains auraient pu voir en cet animal de la vulgarité, mais Eléontine le trouvait précieux. Il était loyal, comme elle l'était envers ceux qu'elle aimait. Bien sûr, il savait aussi montrer son ventre pour obtenir quelques papouilles... En soi, les De Tuorp étaient une meute de chiens. Elle était un chihuahua. Gustave, un fier bichon; Ludoric, un petit caniche ; Hermilius, un lévrier. Et... hum... Il y avait un problème de taille dans cette visualisation, non ?

Alors qu'elle réfléchissait à sa conception familiale, Gustave fit une entrée fracassante dans leur chambre. Eléontine sursauta légèrement avant de dévisager son mari. Oh, elle le voyait venir celui-là et savait d'ores et déjà ce qu'il voulait lui dire, avec son présent tardif dans le dos. Elle feint l'ignorance et lui offrit un sourire merveilleux. "Gustave ? Tu me cherchais ?" Elle s'approchait de lui, comme il le lui avait demandé. Sa main saisie, elle planta ses mires bleutées dans les siens. Son coeur se serra un instant mais elle sourit plus intensément pour l'ignorer. Quand Gustave la regardait comme ça, elle pouvait presque oublier... Oublier leur union fanée. Oublier la fidélité égarée. Oublier l'amour tué. L'amour... Gustave et Eléontine en étaient les meurtriers mais la notion ne cessait de les hanter. C'était un fantôme ennuyant, un spectre pourrissant.

Elle saisit la rose rouge que son époux lui tendait. Alors qu'elle regardait encore ce dernier, elle approchait la fleur de son nez. Elle n'aimait pas vraiment le parfum, trop entêtant et fort, de la précieuse. Un jour, elle en avait informé Gustave mais celui-ci avait oublié depuis. Il oubliait toujours. "Quelle belle attention, mon époux." Elle serra la fleur contre sa poitrine - heureusement, le servant qui s'en était occupé avait pris soin de retirer les épines. Le rouge lui allait bien au teint. "Tu es tout excusé, Gustave. T'avoir comme cavalier me comblerait de bonheur." Elle posa la rose sur un meuble près d'eux et, de sa main nouvellement libre, caressa la joue du beau. Ses yeux rayonnaient de tendresse avant que Gustave ne commence à la faire tournoyer. Elle riait, avec espièglerie. Cependant, elle profitait qu'elle soit dos à lui pour faire faner le sourire de ses lèvres. "Bien sûr que je me souviens." Comment aurait-elle pu annihiler ces souvenirs ? Ils lui restaient tendres et étincelants. Elle luttait pour les chérir précieusement dans son cœur et pour ne pas les rendre amers. Être Eléontine de Tuorp était une lutte permanente. Le désespoir et la nostalgie ne sied au teint de personne.

Son sourire renaissait alors qu'elle se laissait bercer par l'embrassade de son mari. Elle fermait les yeux et entrainait Gustave, qui la maintenait contre lui, dans une légère danse, balançant entre la gauche et la droite continuellement. "Je me souviens comme tu m'enlaçais. Comme si j'étais la plus précieuse de toutes." avoua-t-elle doucement. La parole était tendre, loin d'un reproche. Elle tournait doucement sa tête, pour croiser le regard de son époux. "Je me souviens comme je te regardais. Comme si tu étais le seul qui existait." Cette fois, elle se tournait complètement, toujours enlacée par Gustave. Elle était plus petite, aussi lui fallait-elle lever les yeux. Se hissant sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser sur la joue de son époux. Elle fit ensuite glisser doucement ses lèvres le long de sa mâchoire pour déposer un baiser brûlant sur la commissure de sa bouche. "Je me souviens comme nous nous embrassions. Comme si nous mourrions si nous ne partageâmes le même souffle" susurra-t-elle.

Ses mains glissèrent jusqu'à la nuque de son époux. Elle la caressait tendrement du pouce. "Je me souviens." finit-elle par souffler. Son bassin se collait à celui de Gustave. Elle le sentait dur. Aussi, sa bouche quitta la commissure pour se planter sur les lèvres. Eléontine avait toujours su embrasser et lui offrait un baiser passionné. Elle se cambrait contre son mari, cherchant un peu plus sa chaleur et son contact. Si l'une de ses mains était toujours nichée sur la nuque et l'omoplate de Gustave, l'autre était partie, aventureuse. Elle avait glissé sur le corps bien dessiné. Eléontine en connaissait tous les contours, mais combien avaient touché son mari comme cela ? Elle fronçait les sourcils. Il lui fallait se réapproprier la chose. Être la dernière à y poser sa marque. Aussi, elle reculait, entrainant dans ses pas Gustave, jusqu'à se plaquer contre un mur, tout proche d'une fenêtre. Si elle avait appris à être discrète en cachant toutes ses aventures, elle aimait se montrer un peu plus exhibitionniste avec Gustave. Elle pensait un instant à Hermilius, qui lui avait laissé un mot, et elle eut encore plus envie de se faire prendre. "Gustave..." susurra-t-elle à l'oreille de ce dernier, concupiscente. Sa main, exploratrice, finit sa course dans le pantalon de ce dernier. D'abord caressante, elle s'activa dans un rythme de va-et-vient. Eléontine regardait son amant, se mordant la lèvre de désir. Elle continua légèrement ses préliminaires avant de se tourner pour plaquer son ventre contre le mur, afin que Gustave ait libre accès aux lacets de son corset pour le défaire. Elle avait déjà entrepris l'action avec ses propres moyens.

Une fois libre de son armature, elle déshabillait à son tour Gustave pour mettre à nu son torse. Elle embrassait sa peau à chaque fois qu'elle se dénudait un peu plus. Son souffle devenait un peu plus saccadé et chaud, aussi elle se pressa un peu plus. Elle continuait à le caresser, dans des endroits plus ou moins chastes. Elle se caressait aussi. Ils devinrent vite aussi nus qu'à leur naissance. Sauf Eléontine qui garda seulement son médaillon en guise d'apparat. Bientôt ses cuisses avalèrent Gustave pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Elle se cambrait alors qu'il la prenait. Elle lui susurrait son nom, comme pour se rappeler qu'il n'était pas elle, et qu'elle n'était pas lui. Mais c'était vain. Leurs deux corps s'étaient faits l'un à l'autre après des années de vie commune. Ils trouvaient de l'harmonie ensemble. L'amour qui les unissait était presque éteint mais le plaisir, lui, continuait d'être au rendez-vous. Elle gémissait doucement, assez fort pour faire comprendre à Gustave qu'il la comblait, mais aussi assez faiblement pour ne pas que ses bruits n'atteignent le rez-de-chaussée qu'elle savait occupé par son fils.

Ils continuèrent ainsi leur affaire, bercés par la décadence et le plaisir, jusqu'à être joints par l’apothéose et l'acte final. Eléontine avait le souffle court. Elle embrassa une dernière fois Gustave, plus tendrement cette fois, prit sa main et le conduisit avec elle à la salle de bain pour qu'ils se nettoient correctement. Ils partagèrent le même bain, et elle en profita pour l'aider à se nettoyer. Elle aimait bien toucher son homme-bijou, l'air de rien. "Pardon, je t'ai un peu griffé." pendant l'acte. Elle lui embrassa doucement la clavicule pour se faire pardonner et lui sourit. "Tu es beau." conclut-elle alors qu'elle l'admirait réellement. Elle penchait un peu la tête sur le côté pour rire doucement.

***

Eléontine sortit du bain avant son mari. Elle fit venir un domestique pour l'aider à se rhabiller, avec son corset et tout l'attirail qui pouvait l'orner. Ensuite, elle descendit au rez-de-chaussée pour s'enquérir des nouvelles de la maisonnette. Si elle croisa son cousin, elle fit mine de rien mais son coeur battait à tout rompre, excité par l'interdit.

On lui apprit vite que Ludoric était parti en vitesse rejoindre le prince parce que, horreur, ce dernier avait attenté à ses jours. Cet acte interrogeait la De Tuorp. Pourquoi s'infliger un tel sort à la veille d'un bal, d'un évènement heureux ? Le prince était-il si malheureux, bien qu'il fût ami avec Ludoric ? Ou était-ce la perspective de danser avec la princesse étrangère qui lui déplaisait à ce point ? Quand bien même, un acte si malheureux était surement motivé par des sentiments que tous ignoraient.

Eléontine demanda donc à l'un de leurs cochers d'apporter des affaires à Ludoric, si celui-ci était autorisé à passer la nuit au palais, afin soutenir son ami dans cette épreuve. Elle lui adressa aussi un mot accompagné de ses affaires :

"Mon Ludoric,

Je suis fière de voir que tu es un homme vertueux et que tu es fidèle à ton ami.
Je lui souhaite un rétablissement miraculeux.
S'il t'est possible de rester au palais ce soir, ne t'inquiète pas pour nous.
Il est notre Prince alors sois présent autant que tu le peux à ses côtés.

Ta mère qui est fière de toi,
Eléontine De Tuorp."

Quand le cocher partit, elle s'en alla de nouveau rejoindre Gustave pour le tenir au courant. "Je lui ai donc dit qu'il pouvait y passer la nuit, si le roi l'y autorisait aussi." Elle tritura un peu ses mains, nerveuse. "Ce sera peut-être pour lui l'occasion de rencontrer la fille du roi avant le bal..." L'idée ne lui plaisait pas, tant elle voulait qu'il finisse avec la petite Rosette de son amie. Cependant, elle savait que l'idée serait un enchantement aux oreilles de Gustave. "L'épreuve tragique pourrait les rapprocher." Elle croisait les bras devant sa poitrine. "Aussi, je me disais, si tu veux y aller pour offrir ton soutien à la sœur du roi, ce sera tout à ton honneur. Je crois avoir pu percevoir que vous vous étiez entendu pour Coline et Ludoric et que vous étiez proches." Eléontine sourit doucement. Si elle envoyait si facilement son mari dans les bras d'une autre qui l'avait cocufiée, c'était simplement pour pouvoir s'assurer de voir Hermilius, ce soir, en toute sécurité. Elle espérait que la nuit allait vite tomber.

"A un certain moment, on ne compte plus" mots
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Min Shào
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Min Shào
Dim 02 Oct 2022, 18:14


Image par Sylvain Sarrailh
Les Portes - Chapitre V


Rôle:

 Aujourd'hui, une fois n'était pas coutume, Natanaël avait pris la place de Déodatus en tant que cinquième roue du carrosse. Ses amis, son aimante et sa fiancée allaient tous se retrouver sans lui pour une leçon de danse en amont du bal, alors que lui resterait ancré à son territoire, délimité par les murs du château familial. Mais cela ne le dérangeait pas particulièrement : ses études de marin et la perspective d'un mariage avec Yvonelle ne laissaient nulle place à l'ennui. Bien que sa fiancée soit déjà habituée au romantisme codifié d'une vie de couple, il était déterminé à ne rien négliger pour le Bal, comme si elle n'était pas encore sienne. Après tout, ce n'était qu'à moitié faux.

Il avait donc convenu avec ses domestiques et ceux du domaine D'Etamot de préparer leurs chevaux le moment venu et d'orner celui d'Yvonelle de rubans accordés à sa robe. Et avant de se rendre à son cours de solfège avec Rosette, le blond avait envoyé une lettre d'invitation formelle au Bal, lui enjoignant de l'attendre en amont de l'événement. Le fiancé ignorait si ses autres amis les accompagneraient ou si le couple aurait le privilège de passer un moment d'intimité avant de se mêler à la foule. Il y avait peu de chances que Déodatus les accompagne, ayant eu vent de sa cavalière. Un dénouement auquel il ne s'était certainement pas attendu... et une femme dont la virilité rivalisait avec celle de sa mère. Le blond était très curieux de voir ces deux personnalités et silhouettes opposées se mêler dans une danse.

Natanaël songeait à des scénarios plus ou moins irréalisables -et plus ou moins chastes, quand sa mère vint l'interrompre en toquant discrètement à la porte de sa chambre avant de s'y engouffrer. Il tenta de masquer la protubérance qui était apparue au niveau de son entrejambe en se rapprochant de son secrétaire, mais Ernelle fut trop rapide. Elle le souleva avec une aisance qui trahissait son métier manuel et l'étreignit de toute sa force, comme pour l'absorber, lui et ses côtes fragiles. Au moins, l'effet au niveau de son entrejambe fut immédiat. Il fallut quelques secondes pour que Natanaël retrouve son souffle et puisse lui répondre.

« Maman ! Tu soignes toujours autant tes entrées », dit-il en faisant un coup de menton à ses lunettes excentriques qui trônaient au-dessus de ses prunelles brillant d'affection pour son fils. S'il rejetait ses marques d'affection en public, il n'en était rien quand ils n'étaient que tous les deux. Malgré son âge, sa mère le couvait encore comme un enfant, et ce n'était pas pour lui déplaire. Elle était tout pour lui -et c'était certainement elle qui le faisait douter de l'appel de l'océan, plus encore que sa fiancée. Ils étaient fusionnels et Natanaël ne pouvait envisager une réalité où ils ne se voyaient plus au quotidien. Yvonelle le savait pertinemment et acceptait que sa mère ait une présence dans leur future vie de couple marié, mais cela l'interrogeait sur son propre avenir. Il lui serait plus aisé de commencer sa nouvelle vie en sachant sa génitrice aux côtés d'une autre épaule attentionnée, si possible dans le cadre d'un mariage. Mais chaque année qui passait éloignait cette possibilité. Et si le Bal pouvait changer cela ?

« Moi aussi, j'étais perdu dans mes babioles... j'ai commencé la journée en étudiant la navigation maritime, puis je suis allé étudier le solfège avec Rosette. Bientôt, je pourrai lire correctement les partitions de ma muse », dit-il fièrement en faisant référence à Yvonelle. Bien entendu, lui et Rosette n'avaient pas étudié grand chose au cours de la matinée. L'impertinente avait soufflé le chaud et le froid au début du cours, ce qui avait fait de leurs étreintes une libération frôlant l'extase pour Natanaël. Elle savait exactement où appuyer pour le frustrer, puis décupler son plaisir quand elle s'offrait enfin à lui. C'était ce jeu qui le transcendait. A chaque fois qu'il appuyait son corps contre le sien et qu'il la prenait, il avait le sentiment de l'avoir conquise. Ce matin, c'était le piano qui avait été le nid de leur orgasme. Le blond avait encore un sourire niais qui s'étirait contre sa volonté en y repensant, oubliant complètement ses inquiétudes de la voir bientôt danser avec d'autres hommes.

« J'ai également tout préparé pour aller chercher ma bien-aimée au Bal. Sais-tu que nous allons accorder nos tenues, tous les cinq ? On formera notre propre petite famille. » Il se rapprocha de sa mère et appuya ses mains contre les siennes. « Et toi, tu es toujours mariée aux machines... si ton cavalier était fait de métal, irais-tu au Bal ? A moins que tu n'aies finalement trouvé un heureux élu en chair et en os ? » Il s'éloigna soudain de sa cavalière, puis s'en rapprocha et l'entraîna d'une main à tourner sur elle-même, en faisant retomber sa paire de lunettes sur son nez. « Je ne voudrais pas manquer l'occasion de danser avec les deux femmes de ma vie. » Il songeait à la famille D'Ukok et au fait que sa tante Clémentine ait été annoncée comme la surprenante cavalière du Roi. Il ne voyait pas sa mère rester à l'écart d'un tel événement alors que leur famille y était désormais si étroitement liée.

Mots: 846

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Mitsu
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Mitsu
Dim 02 Oct 2022, 19:22


Image par Joelin Tan

Explications


Bonsoir Les Portes - Chapitre V  - Page 6 2289842337

Donc, je vous laisse continuer tranquillement <3

Vos personnages vont, néanmoins, recevoir leur ruban :
- Montarville & Madeline (ruban jaune à pois roses)
- Gustave & Clémentine (ruban rose à étoiles vertes)
- Déodatus & Eléontine (ruban bleu à rayures vertes)
- Ludoric & Adolestine (ruban orange à losanges bleus)
- Clémentin & Rosette (ruban vert à fleurs rose)
- Ezidor & Placide (ruban marron à pois noirs)
- Hermilius & Zébella (ruban violet à cœurs bleus)
- Elzibert & Coline (ruban rouge à papillons noirs)
- Merlin & Garance (ruban noir à potimarron orange)
- Natanaël & Yvonelle (ruban gris à rayures noires)
- Childéric & Adénaïs (ruban blanc à rayures dorées)
- Lambert, Ernelle et Lénora (ruban bleu à rayures dorées)

L'objectif sera qu'ils retrouvent leur moitié durant le bal lorsque celui-ci commencera ! Vous pouvez donc commencer à parler des rubans que votre personnage a reçu  nastae (les personnages peuvent essayer de tricher pour savoir avant le bal hein et vous pouvez également faire des échanges si vous le désirez à la condition que ça se justifie inrp ^^). Il y a un trio (oui c'était pour inclure tout le monde, même les domestiques /sbaf - en vrai tu n'as qu'à dire que Lénora a reçu le ruban d'une noble qui trouvait que celui-ci ne seyait pas à son teint ou qu'elle l'a trouvé par hasard ou autres 8D).

Voilà ! Amusez-vous bien 8D

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : J'ai fait un objectif secret pour vos personnages que je vous ai envoyé par MP 8D N'hésitez pas à mettre tout en œuvre pour le réaliser ^o^

Secret : Normalement c'est tout bon o/ Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement 8D

Voilà !  Les Portes - Chapitre V  - Page 6 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  Les Portes - Chapitre V  - Page 6 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : IV
- Hélène (Garance) : IV
- Kiara (Coline) : IV
- Kyra (Adolestine) : IV
- Ikar (Placide) : IV
- Faust (Gustave) : IV
- Lucillia (Eléontine) : IV
- Laen (Hermilius) : IV
- Dastan (Ludoric) : IV
- Latone (Madeline) : IV
- Adriaen (Lambert) : IV
- Yngvild (Rosette) : IV
- Chelae (Clémentine) : IV
- Léto (Ernelle) : I
- Tekoa (Childéric) : I
- Min (Natanaël) : III
- Eibhlin (Adénaïs) : IV
- Lucius (Elzibert) : IV
- Stanislav (Déodatus) : II
- Lana (Yvonnelle) : IV
- Chuan (Lénora) : I
- Dorian (Ezidor) : II
- Wao (Merlin) : I
- Susannah (Zébella) : IV
- Erasme (Clémentin) : IV

Deadline Tour n°5


Dimanche 09 octobre à 18H

Gain Tour n°5


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Un ruban (de la couleur de celui que votre personnage a reçu et lié au personnage IRL lié à votre personnage 8D) : Ce ruban permet à votre personnage de se téléporter près de l'autre à n'importe quel moment en fonction de sa magie et de savoir s'il est réveillé ou en train de dormir. (pour l'instant c'est tout mais on attend le prochain tour 8D)

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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Dim 02 Oct 2022, 20:37



Les Portes




Ma tendre Adénaïs,

Cesse de penser que mon cœur pourrait aller à une autre. L’amour ne se commande pas et, si je le pouvais, aucune de mes pensées ne s’en irait loin de toi.

Je suis navré d’apprendre que le mal s’est invité chez toi et espère que, lorsque tu liras ces lignes, le médecin dont tu m’as parlé aura réussi à guérir ce dernier. Si tel est le cas, je serais ravi de le rencontrer, afin de lui exprimer ma gratitude. Je comprends, bien entendu, que tu lui aies proposé de t’accompagner au bal et te réserve une danse avec hâte. Je pense, dans ce cas, et si tu n’en prends pas ombrage, proposer mon bras à la sœur du Roi, Garance. Cela permettra de montrer à tous que la royauté et son armée sont unies.

Je ne manquerai pas de remercier ma sœur quant à la confection de ta toilette. Clémentine a eu beaucoup de travail ces derniers jours. C’est d’ailleurs avec un grand plaisir que j’ai appris qu’elle accompagnerait Sa Majesté au bal et je songe qu’un homme tel que Montarville saura apprécié sa compagnie. Je suis heureux pour elle qui est si discrète.

Cette volonté d’accorder leurs tenues ne m’étonne pas. Comme tu le dis si bien, ils sont comme les cinq doigts de la main et veulent très certainement le prouver au monde entier. Ce genre de caprice leur passera sans doute avec l’âge, bien que je trouve cela très beau de vouloir à ce point marquer son amitié.

Je n’ai pas eu l’occasion de croiser la Princesse Zébella, non. Il me tarde de la rencontrer. Pourquoi cette question ?

Bien à toi.

Childéric.

________________

À Ezidor de Xyno,

Je vous écris cette lettre après qu’Adénaïs d’Etamot m’ait confié son état de santé et votre présence à ses côtés. Je vous prie de bien prendre soin d’elle car elle m’est particulièrement chère et sa souffrance serait, par là même, ma propre souffrance, avec toutes les afflictions que cela me coûterait.

Soyez assuré que je ferais tout pour qu’aucun mal ne la touche encore si je le pouvais. Cela peut sans doute vous paraître présomptueux mais je serais même prêt à éliminer n’importe quel mal, aussi effroyable et efficace soit-il.

Je compte donc sur son prompt rétablissement et espère de tout cœur vous croiser au bal. Puisque vous revenez tout juste en notre royaume, je serais plus que ravi d’écouter les récits des aventures que vous avez sans aucun doute vécues à l’extérieur.

Enfin, si je puis me permettre, il serait peut-être judicieux que vous rendiez visite à Gustave de Tuorp. Il me semble avoir entendu dire qu'il était atteint depuis longtemps d'une maladie à laquelle il serait grand temps de mettre un terme. Vos talents, puisqu'ils m'ont été vantés par Adénaïs, sauront sans aucun doute remédier à son état, définitivement.

Veuillez agréer, cher docteur, mes salutations distinguées.

Childéric d’Ukok.

________________

À Son Altesse Garance De Lieugro,

Je vous prie de pardonner l’audace de mon courrier, chère Garance, mais l’idée que j’ai à vous soumettre me semble excellente d’un point de vue stratégique et c’est la raison pour laquelle je me devais de vous contacter. Je pense, en effet, que puisque vous êtes la sœur du Roi et que je suis son Chef des Armées, nous rendre ensemble au bal nous permettrait d’envoyer une image forte de la puissance qui est celle de la Royauté en ces temps parfois troublés.

Bien évidemment, je comprendrais qu’une femme de votre rang ait déjà reçu des centaines de demandes et ait, en conséquence, déjà fait son choix. Néanmoins, je vous prie de considérer ma proposition avec tout le sérieux qu’elle mérite à vos yeux.  

Votre loyal et dévoué, Childéric d’Ukok, Chef des Armées de Sa Majesté

________________

Je posai ma plume et regardai les trois courriers. Le fait qu’Adénaïs refusât de prendre mon bras pour se rendre au bal m'avait attristé mais je pouvais, bien entendu, comprendre ses raisons. J’étais certain qu’elle ne me préférerait jamais Ezidor pour les choses de l’amour mais les inclinations de son cœur n’étaient pas ce qui me préoccupait le plus. Ce qui me préoccupait était bel et bien la présence du médecin à ses côtés. La lettre que je lui avais envoyée, d’ailleurs, comportait une menace sous-jacente. Cette menace n’était pas une déclaration de guerre mais bien plus un avertissement. Le Royaume regorgeait de femmes et celle-ci m’importait, contrairement à beaucoup d’autres qui m’étaient totalement indifférentes. J’avais pour mission de protéger la Royauté et son peuple mais je savais également que certains maux étaient difficilement délogeables. Ezidor en faisait partie. Pour plusieurs raisons, il me serait impossible de l’exclure. Ce n’était pas dans mon intérêt. De plus, le temps écoulé ne changeait en rien notre relation. Il me tardait de le revoir et je savais qu’il saurait être discret, comme je le serais également. Nous ne nous connaissions que trop bien et avions chacun autant à perdre à nous affronter. Simplement, je désirais qu’il ne touchât pas Adénaïs. Sa condition était particulière et je jugeais qu’elle avait bien trop souffert pour, encore, subir des sévices innommables. D’autres les méritaient bien plus qu’elle et, en réalité, je ne rêvais que d’une seule chose : pouvoir la sortir de sa condition actuelle. J’étais certain, de plus, qu’Ezidor finirait par comprendre à quel point la vie ne l’avait pas épargnée et à quel point elle subissait déjà cruellement son existence. Elle n’était pas la meilleure cible. Elle était bien trop facile à enterrer, contrairement à Gustave. Le sous-entendu me semblait assez explicite pour qu'il le comprît.

Je me levai, en pensant à Garance. Sa réponse restait incertaine mais nous nous connaissions également très bien, elle et moi. Le temps avait rendu notre coopération première caduque mais elle demeurait une figure incontournable de la Royauté et, surtout, une femme imminemment stratège. Je la respectais pour ça car, au-delà de son ambition, elle était un pilier fondamental de la bonne tenue du Royaume.

Une fois devant la glace, je pris une paire de ciseau et fixai mon reflet. Ces cheveux longs me ramenaient bien trop au passé. J’attrapai une première mèche et la coupait. Une masse brune tomba sur le sol, à mes pieds. Je ne pouvais tuer le passé mais je pouvais le faire taire, quand bien même il m’était délicat de répondre totalement à mes aspirations. Agir dignement et en respectant les procédures était d’une lenteur exaspérante, voire d’une inefficacité chronique. Quant au retour d’Ezidur, il n’annonçait rien de bon pour ceux qui ignoraient tout de lui.

1 014 mots
Tekoa - Childéric:

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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Babelda
Lun 03 Oct 2022, 08:46


Image par Fernanda suarez.
Les portes - Chapitre V
Babelda

Rôle:
Ce fut le timbre de voix qui l'alerta. Abandonnant totalement sa réponse à Garance, l'homme se tourna vers Coline qui venait d'entrer en trombe dans la pièce. Son cœur sembla manquer un battement sous l'émotion. Sa peur venait d'être confirmée : il était arrivé malheur. Placide. Il était arrivé quelque chose à Placide. Il bondit sur ses jambes tel un ressort puis se laissa guider par la blanche. Son palpitant était sur le bord de l'explosion, tandis que la crainte et le déni tissaient un nœud qui l'étouffait de l'intérieur. Son fils s'était-il blessé en tombant ? Il était parfois si maladroit et frêle... Avait-on essayé d'attenter à sa vie ? En tant que Dauphin, sa vie était continuellement mise en danger et les menaces se faisaient parfois sournoises. Était-ce cela ? S'en était-on pris à son fils adoré ? Montarville aimait ses trois enfant avec autant d'affection et de tendresse. Mais son fils avait toujours eut une saveur particulière. Feu la reine avait donné sa vie en échange de la sienne et, pour cette raison, Placide lui donnait l'impression d'être le dernier joyaux laissé par sa défunte épouse. L'avait-il perdu pour de bon ? Il n'osa poser de questions, trop abasourdit pour pouvoir réagir. La porte de la chambre fut bientôt en vue et, à chaque nouvelle enjambée, son corps semblait vouloir s'écrouler. Pourtant, il s'y engouffra.

La vue lui arracha un hoquet horrifié. Le garçon, allongé dans la marre de son propre sang, les domestiques affairés à stopper le flux qui s'échappait de ses poignets. Montarville accourut à ses côtés et, par réflexe, essaya de le secouer, comme s'il espérait qu'il pu se réveiller d'une sieste. « Placide ! » appela-t-il, sa voix s'éraillant dans des notes de désespoir. Le garçon resta inconscient, malgré ses secousses. « Poussez-vous. » gronda-t-il en attrapant le tissu des mains de l'un des domestiques. Il se mit à serrer, de toute ses forces, comme si en s'accrochant à ce petit poignet si fin, il s'agrippait également au mince éclat de vie qui essayait de s'enfuir. Finalement, il ne lâcha prise que lorsque le médecin arriva et que l'ordre fut donné de l'éloigner pour qu'il puisse travailler correctement.



Le père soupira et referma le recueil de poèmes. Il était venu chaque jour, afin de lire au chevet de son fils. Pourtant, il s'était arrangé à chaque fois pour le rejoindre une fois les paupières du blanc closes, plongé dans un profond sommeil. Entendre sa respiration, lente mais profonde, le rassurait. Parfois, il passait délicatement une main dans les cheveux pâles qu'il tenait de la D'Eruxul. Il descendait sur sa joue, ou la posait sur le torse du convalescent, pour sentir le cœur battre farouchement sous ses doigts. Malgré son éclat de folie, Placide avait décidé de s'accrocher à la vie et Montarville célébrait cette décision. Il essayait de motiver davantage ce choix en lui lisant régulièrement. Parfois, des nouvelles, d'autres des vers. Des lectures que sa mère avait appréciée. « Repose-toi bien. » murmura-t-il avant de replacer la couverture sous le menton de son fils et de se lever, après avoir déposé un baiser sur son crâne. Il s'agissait du dernier moment de complicité : bientôt, son ami serait à son chevet et chasserait le père endeuillé.



« Adolestine. » Montarville avait prononcé le nom de son aînée d'une voix plus dure qu'à l'accoutumée. On y percevait même une pointe de déception. Il s'approcha de sa fille après avoir congédié les domestiques puis avoir refermé la porte de la pièce. « J'ai entendu dire que tu étais allée trouver le Prince D'Uobmab pour repousser son invitation. » Il se plaça face à la brune et la toisa de haut, sans s'asseoir. « Ce n'est pas à toi de prendre ce genre de libertés. » gronda-t-il d'une voix sourde. Il était mécontent. Il comprenait la peine qu'elle éprouvait, car lui-même la ressentait dans chaque fibre de son corps, sans doute plus cruellement encore que la sœur. « Merlin est venu jusqu'ici dans le cadre d'un voyage diplomatique. L'entente entre nos deux nations est primordiale et c'est toi que j'avais missionné pour cette tâche. » Bien évidemment, il n'y avait pas que de cela. Le roi pensait sincèrement que passer du temps en compagnie du brun aurait pu satisfaire les envies d'évasion de la rêveuse. Il s'était de toute évidence fourvoyé. Il n'en restait pas moins que derrière cette faveur se cachait également des responsabilités et des obligations. On ne décline pas si aisément l'invitation d'un membre royal. « Ton devoir est de veiller à ce que le Prince se plaise ici, et que son séjour se passe sans accroche. » Le roi marqua une légère pause. Son regard se fit plus dur. « Ce que ton frère a fait... Nous a tous affecté. » Sa gorge se noua. Il était soulagé que son fils soit encore en vie et, en même temps, l'amertume l'avait gagné au fil des jours. Que son enfant eu pu sacrifier le cadeau que lui avait fait sa mère laissait le monarque dans une colère perplexe et inavouée. « Malgré cela, nous restons les De Lieugro. Nous sommes les représentants de notre nation. Nous avons tous des devoirs, dont certains sont loin d'être plaisants. » Lui même avait souhaité mourir après le décès de son épouse. Pourtant, il avait dû contenir son rôle de monarque, malgré le désespoir, malgré la souffrance et le chagrin. « Reste au chevet de Placide tant que tu le veux, mais je te veux demain au bras du Prince D'Uobmab. »


Montarville soupira. Des cernes, encore plus profondes qu'à l'accoutumé, soulignaient son regard morne. Il attrapa une feuille et commença à écrire.

« Mon cher ami,

Je t'en ai fait la confidence il y a des mois déjà. Je songe à me retirer du trône pour laisser place à mon successeur. L'idée en est devenue si obsédante, ces derniers jours. J'y ai beaucoup réfléchi et suis finalement parvenu à une conclusion.

J'annoncerai la nouvelle lors du bal. Je compte sur toi pour organiser cela, et espère trouver en toi un confident de confiance.


Bien à toi,
Ton ami Montarville. »

Sans doute aurait-il mieux convenu de faire une lettre plus protocolaire mais le monarque ne s'embarrassait plus de ces futilités lorsqu'il s'adressait à son beau-frère. Il lorgna sur le ruban qu'il avait posé sur son bureau. Toutes ces mondanités lui semblaient de nouveau inutiles et s'il n'avait pas pris la décision de faire cette annonce, peut-être aurait-il tout annulé pour rester au côté du Prince.



Montarville s'approcha de la blanche. Il passa une main dans ses cheveux puis s'assit à côté d'elle. « C'est dans ces moments troubles que l'on peut reconnaître les personnes fortes. » commença-t-il. « Que l'on peut différencier ceux sur lesquels on peut compter, et ceux qu'il faut au contraire prémunir de la pression. » Placide n'était pas l'aîné et, de ce fait, n'était pas l'héritier au trône. Pourtant, le roi avait longuement songé à déposer sa couronne sur la tête de son fils : parce qu'il était un homme, mais surtout parce que l'idée de devoir départager entre ses filles chéries brisait le cœur du monarque. Pourtant, ses désillusions s'étaient envolées dans cette giclée de sang qui le hantait encore depuis ces derniers jours. Le garçon n'avait pas la carrure pour supporter un tel fardeau. Ses épaules ne lui permettaient pas même d'accompagner une princesse... Le Père se doutait qu'il y avait là des raisons sous-jacentes qui lui étaient inconnues, mais son enfant ne les lui avaient jamais confié et, peut-être était-il trop lâche pour les lui demander directement. « Ceux qui endosses leurs responsabilités, et ceux qui s'y dérobent. » Adolestine, ravagée par son chagrin, avait abandonné ses engagements. Se comporterait-elle également ainsi, lorsqu'elle serait assise sur le trône ? Saurait-elle prendre des décisions difficiles, pour le bien de leur peuple ? « Tu es l'une des personnes sur qui l'on peut compter, Coline. » déclara le roi. Il attrapa la main de sa fille puis remonta son regard pour le river à celui de son héritière. « Que dirais-tu de devenir Reine ? » Peut-être sa décision était-elle précipitée par les derniers événements. Mais la réponse semblait plus évidente que jamais. Et puis, de la sorte, le peuple pourrait se tourner vers une personnalité forte. Le couronnement n'était pas pour tout de suite. Il devrait d'abord la former, et cela prendrait du temps.
1483 mots


Merci Kyra nastae

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