Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Partagez
 

 [Quête] - Leidhr, la hache du tonnerre | FB | Alþjófr

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4733
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 09 Jan 2022, 22:51

Intrigue/Objectif : Ginarr va apprendre les techniques de forges des haches à Alþjófr afin qu'il puisse forger la sienne propre


Leidhr, la hache du tonnerre

environments visdev par Victor Hugo Harmatiuk

Flúga | SKÁLD
Soupesant un caillou, Alþjófr jongla un instant avec avant relever le visage vers la cible tracée au sol. Mótsognir était celui qui avait l'avantage, son galet se trouvant presque en son centre. Presque. S'il visait bien il pouvait gagner cette manche en s'en approchant plus encore. Il pouvait également déloger la pierre de son ami afin de lui prendre la place. Il n'était pas vraiment bon pour ce genre de tactique cependant. Elle était néanmoins la plus simple à mettre en œuvre ici. L'œil rivé sur la cible, il n'entendait même plus les commentaires de ses amis. Enfin il prit de l'élan, son bras passant derrière son épaule et, tandis qu'il s'apprêtait à faire son lancé, une voix retentit derrière le groupe. « Mótsi ! ». Tous se retournèrent. « Je croyais que tu sortais aujourd'hui ? » interrogea la sœur cadette de l'interpellé en s'accrochant à son bras. « Oh ! Une partie de Myotír ! » s'exclama Án qui l'accompagnait comme elle se rapprochait également. « Qui gagne pour l'instant ? » interrogea-t-elle. D'abord bougonnant de l'intervention inattendue de sa cadette, Mótsognir tourna le visage vers Án, un sourire mesquin se glissant sur son visage. « Bonjour Án ! Ça fait plaisir de te voir. » salua-t-il cette dernière en insistant sur son nom, ses iris venant chercher celles d'Alþjófr. Il ne reçu qu'un regard mécontent. Non pas de l'arrivée des deux Naines, mais plutôt de la façon dont son ami se moquait, il le savait, de lui. « Figures-toi que je suis le grand gagnant de cette partie, sauf si monsieur arrive à faire mieux. » - « S'il se décide à jouer. » se moqua Þorinn, assit sur un banc à proximité. « Non, je la lui laisse. » - « Quoi ? » s'étonna Mótsognir en fixant, ébahi, Alþjófr. « Je dois y aller. Ginarr m'attends aux Forges. » expliqua celui-ci en jetant son galet aux mains de son ami qui se précipita sur lui. « Mais tu peux pas partir comme ça ! Pas maintenant ! » lui souffla-t-il en s'aggripant à lui, de sorte qu'Alþjófr soit le seul à entendre sa réprimande. « Bien sûr que je peux, et c'est exactement ce que je fais. » répliqua Alþjófr de même qu'il se défit de l'étreinte de Mótsognir qui le fixât s'éloigner quelques secondes. « On a dit pu fait quelque chose de mal ? » s'inquiéta Án en suivant également des yeux le Nain qui s'éloignait. Þorinn  soupira, amusé. « Non, t'inquiètes pas. Le problème vient d'autre chose. » - « Même si c'est vrai que tu dois y avoir une part de responsabilité. » ria Mótsognir en se retournant pour faire face au groupe et constater une Naine choquée par la révélation. « Comment tu parles à mon amie toi ?! Fais gaffe où je t'arraches les trois poils de la barbe ! » s'énerva Ólvir en s'approchant à quelques centimètres de son aîné, outrée. Lui tira la grimace face aux menaces de sa sœur. Elle en était capable.

La chaleur s'abattit sur ses épaules à l'instant où Alþjófr pénétra les Forges. Une chaleur intense mais appréciée. Grandir avec le son de l'enclume martelée le rendait aussi familier que rassurant. « Ginarr ! » appela le jeune Nain en s'approchant de celui-ci. « Ah ! Te voilà déjà. J't'attendais pas de suite. » répondit le Forgeron sans se détourner de la tâche sur laquelle il s'était attelé. « La partie de Myotír était finie. J'allais être en retard si je me lançais dans une nouvelle. » expliqua le plus jeune. « Hum. Puisque t'as de l'avance, viens voir. ». Tout en faisant signe à son élève d'approcher, Ginarr affûtait le fil courbe de ce qui serait à l'évidence une hache. Alþjófr observa l'ouvrage avec curiosité. « Tu te souviens des entraînements à la hache ? La sensation que laisse l'arme une fois en main et celle lors d'un coup porté. » l'interrogea-t-il. « Oui. Pourquoi ? » - « Connaître l'arme que l'on créé aide à prévenir des erreurs facilement évitables. Exagérer sur la quantité de métal utilisé, son poids, la résistance qu'elle doit avoir pour ne pas se briser contre le premier obstacle. Ce sont de nombreux détails à prendre en compte et qui font la différence entre une bonne et une mauvaise œuvre. » - « C'est pas la même chose avec les épées ? » s'étonna Alþjófr tandis que son maître radottait ce qu'il lui avait apprit pour forger Nótt. « Cela vaut pour n'importe quelle arme. N'importe quel ouvrage. Chacun possède ses propres caractéristiques, de même que chaque forgeron y inscrit son âme, rendant toute création unique. Mais ce que je cherche à te faire comprendre est bien plus technique qu'artistique. Comme la forme d'une hache est différente de celle d'un sabre, la résistance à appliquer l'ait également. » répondit Ginarr en se tournant vers son disciple. Là il put voir les yeux pétillants et le sourire ravi du Chercheur d'Estella qui comprit qu'il allait forger sa première hache. « T'excites pas trop petit. Aujourd'hui je te montre pour que tu saisisses le truc. Ton tour viendra un autre jour. » ajouta donc le Forgeron, amusé, laissant le sourire de son élève se faner de désillusion.

Plusieurs jours suivirent où Ginarr montra à son apprenti les techniques existant pour créer une courbe correcte suivant la taille de la hache. Il lui expliqua l'équilibre des éléments afin de lui offrir une bonne résistance tout en conservant assez de légèreté pour être facile à manier. Aussi, après la déception de n'être que subordonné à ces ouvrages, c'est la compréhension qui imbiba l'esprit du jeune Nain. Lui aurait usé des mêmes méthodes que pour forger une épée. Une grossière erreur donc. Le travail à effectuer sur le métal était clairement différent. On ne battait pas le fer pour l'allonger à la taille standard d'une lame. On le battait pour en étendre la surface de travail. On le polissait à son extrémité. On y gravait dessus œuvres et légendes comme sur un papier à dessin. En cela, si l'épée permettait de laisser la finesse de l'âme si dessiner, la hache offrait à l'imagination un plus vaste terrain pour s'exprimer. Alþjófr était malheureusement bien mauvais dessinateur.

«
Alþjófr ! ». L'interpellé se retourna à l'appel. C'était Þorinn. Depuis leur dernière partie de Myotír, ils n'avaient pas eu l'occasion de se revoir. Ça l'étonnerait toutefois que ce soit juste par joie de se retrouver que son ami courait à lui. « Þorinn ! Il y a un problème ? » demanda-t-il une fois le Nain à ses côtés. Celui-ci prit quelques secondes et inspirations afin de calmer son cœur qui continuait à courir dans sa poitrine. Puis, enfin, il répondit. « L'autre jour, qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu t'en ailles en plein milieu de la partie comme ça ? ». Une moue ennuyée glissa sur le visage d'Alþjófr. « C'était la fin de la partie, pas le milieu. » rétorqua-t-il doucement. « On s'en fout de ça, si c'est le début ou la fin. Án est devenue imbuvable depuis. ». C'est sa curiosité en plus de l'inquiétude cette fois qui intervint. « Comment ça ? » questionna le Chercheur. « Elle croit que c'est à cause d'elle que t'es parti, ce qui semble l'avoir bien contrariée. Même si on lui a dit que c'était pas le cas, elle nous écoute pas et passe son temps à bouder et grogner. » répondit-il rapidement. « Et maintenant elle est pleine de cynisme et veut plus se joindre aux autres puisqu'elle "dérangerait", d'après elle. » finit-il avec ennui. Alþjófr se tapa le front du plat de la main. Est-ce que c'était possible de réagir dans de telles proportions, pour un malentendu qui plus est. « Je vois. J'irai lui parler tout à l'heure. » - « Tout à l'heure ? Pourquoi pas maintenant, comme ça c'est réglé et on en parle plus. » - « Parce que j'étais parti rejoindre Ginarr là, et qu'aujourd'hui je peux vraiment pas louper la leçon. ». Þorinn laissa fuir un soupir. « D'accord. Tu nous tiens au courant. » fit celui-ci en commençant à s'éloigner. « T'inquiètes, demain on rira de ça. » conclu Alþjófr avec un sourire.

L'esprit encombré de sa dernière discussion, Alþjófr rejoint son maître j'ai l'attendait patiemment à l'entrée des Forges. Immédiatement il vit que son disciple n'était pas vraiment dans son assiette. « Et bien gamin. On a passé une mauvaise nuit ? ». Alþjófr fixa une seconde son mentor, silencieux, avant lui répondre. « Non, c'est pas ça. C'est juste un malentendu avec une amie, mais ça m'embête. » - « Tu veux qu'on reporte la leçon ? » proposa Ginarr. Les Forges seraient encore là demain après tout, alors que les liens entre amis, aussi puissant pouvaient-ils être, pouvaient céder avec une terrible brutalité si l'on n'en prenait pas soin. Pourtant le Chercheur nia d'un signe de tête. « Non, c'est bon. » répondit-il, appuyant de vive voix sa volonté d'assister au cours. « Comme tu veux. Mais je te demande juste de rester concentré, où t'arriveras à rien. » conclu son aîné, mettant fin à cette discussion tandis qu'il tournait les talons pour rejoindre l'une des forges. Toutefois, ses mots interpellèrent Alþjófr. « J'arriverai ? ». Ginarr tourna le visage vers son élève qui le suivait à pas rapide. « Mmh mmh. Aujourd'hui tu vas mettre en application tout ce que je t'ai appris jusqu'ici. ». Alþjófr s'arrêta à l'annonce. Que venait-il de dire ? Son regard se mit à pétiller, oubliant le tracas qui l'oppressait jusqu'alors. Pourtant, il était peu probable qu'il puisse parler à Án ce soir s'il était celui au fourneau. Rattrapant son maître, un sourire aux lèvres, il réfléchissait déjà à la forme qu'il donnerait à la hache et la façon dont le manche serait taillé. Il n'avait pas encore l'expérience pour se permettre les fantaisies d'illustration sur le métal que lui avait montré Ginarr. Il ne voulait pas quelque chose de trop commun non plus. Ornerait-il le manche bien plus que le tranchant donc. En bois il serait. Pas trop clair, mais pas trop foncé non plus. Y faire quelques gravures, mais rien de trop sophistiqué. Il n'avait pas la technique et ne s'était pas assez entraîné à travailler le bois de la sorte. L'orner d'autres matières éventuellement. Et la hache ? Simple. Lui offrir l'éclat qui s'allierait avec perfection avec le bois du manche. Fine, mais pas trop, pour éviter de la fragiliser avant même qu'il n'est pu en faire usage.

Alþjófr commença son ouvrage en s'occupant du manche. Il récupéra ainsi un épais morceau de bois d'acajou qu'il tranchât à la taille désirée — un peu moins d'un mètre de long — avant dessiner sur un papier ce qu'il avait en tête afin de l'orner. Il le voulait légèrement courbé, assez pour lui donner une certaine finesse, mais pas trop pour éviter que la prise en main soit trop compliquée. Chacune des extrémités taillées de façon à ajouter une forme d'esthétique. Il l'imagina enlacé dans un large lacet de cuir à peine plus sombre que l'essence utilisée. Sur l'extrémité basse, un oiseau de proie, tel ceux qu'il avait pu brièvement observer à l'extérieur, ou à l'image de l'Oiseau-Tonnerre de leurs légendes, y serait gravé. Là il fronça des sourcils, une grimace sur le visage. Il n'aimait pas son dessin. Il savait qu'il ne pourrait pas faire mieux pourtant. Ginarr remarqua la mine ennuyée de son disciple qui fixait, mécontent, son brouillon, ce qui lui valu un sourire amusé. Le Chercheur reprit son travail et, sur la partie haute du manche, au-dessus du lacet, il y dessina autant de runes — symbole de protection — qu'il y avait de lettres dans le nom qu'il comptait donner à sa hache. En même temps que sa craie s'agitait sur le papier pour mettre en forme ce qu'il imaginait, il expliquait précisément les différents détails à son maître qui serait celui qui se chargerait du manche. L'important pour lui était avant tout le travail de forge plutôt que celui de gravure sur bois. « Voilà en gros ce que j'imaginais. » conclu-t-il en posant la craie. « De l'acajou ? Ce n'est pas le plus commun pour une arme. » commenta alors Ginarr. « Mais c'est ce que je veux. » répliqua le jeune Nain avec assurance. Un sourire satisfait glissa sur les lèvres du Forgeron comme il se saisit du plan et de l'essence encore brute avant se mettre à l'écart pour en commencer la taille. Alþjófr, lui, rejoint la forge pour se mettre à l'œuvre de son côté. Le feu était alimenté depuis la matinée par un souffle fourni par les maîtres du vent et tournant en circuit ouvert, brulant la terre et le métal tout en permettant d'aérer les lieux. L'eau était régulièrement changée par les maîtres de l'eau afin d'éviter que les armes ne soient polluées par quelques impuretés y demeurant et afin de conserver le liquide à température stable. Et, avec un peu d'attention, c'est l'odeur du bois ciré des hampes de lance ou des manches d'épée, qui parvenait dans les narines. La quasi-totalité des éléments trouvaient place au sein des forges. Il paraissait qu'à la Surface vivait un peuple qui en était les maîtres incontestables et inégalables. Il paraissait également que l'entente entre eux n'était pas des meilleures. C'était bien dommage quand on voyait ce que, tous réunis, ils étaient capable de faire.

Le marteau battant le métal rougeoyant, la hache ressemblait, à chacun des coups, un peu plus à l'image qu'en avait Alþjófr. Il récupéra de quoi en polir la surface pour en perfectionner le grain. Un travail long d'autant que l'arme était large. Il peaufina enfin en aiguisant le tranchant courbé. Satisfait, il se retourna vers son maître qui surveillait le travail de loin, et le rejoint afin de récupérer le manche terminé depuis longtemps malgré le travail à fournir dessus. Alþjófr avait dû cependant recommencer à plusieurs reprises son ouvrage. Tantôt le métal battu était trop fin et fragile. Tantôt trop épais et lourd. Il s'était fissuré une fois lors de l'étape de trempage. Il s'était cassé une autre fois tandis qu'il avait continué à marteler le fer alors que le métal n'était plus assez tendre. Il avait failli jeter l'éponge. Après une inspiration, il s'était une nouvelle fois motivée à encore recommencer. À présent, la hache était prête. Récupérant le manche, il y enfonça la tête et l'encra de quelques coups de marteau dessus. Normalement, ça ne devrait plus bouger. Enfin il prit le temps de l'observer dans son entièreté. Le contraste entre le bois et le métal était saisissant et beau. L'oiseau bien plus esthétique qu'il ne l'avait dessiné lui. Le cuir sur le bois ciré donnait à l'ensemble quelque chose se situant entre la sauvagerie et la noblesse. « Alors ? Qu'est-ce que t'en dis ? » interrogea Ginarr. Alþjófr eut sourire ravi. « Elle est comme je l'imaginais. Enfin, quasiment. J'ai fait la tête trop petite je trouve. ». Le Forgeron sourit à son tour. « En effet, un peu plus grande aurait pu être bien. ». Alþjófr le fixa, une lueur de déception dans le regard malgré le ravissement de son visage. Il le savait. C'était mal fait. Il aurait dû recommencer, encore une fois. « Mais c'est une belle œuvre tout de même. Tu t'es bien amélioré. ». Le Chercheur fixa son maître avec étonnement d'abord, puis avec bonheur face au compliment.
©gotheim pour epicode


Mots | 2588
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
 

[Quête] - Leidhr, la hache du tonnerre | FB | Alþjófr

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Quête] - Au pied de l'Arc-En-Ciel | Alþjófr | FB
» [Quête] - Au-delà de la montagne | FB | Alþjófr
» Quiproquo | FB | Alþjófr
» [Quête] - Forger l'avenir pour un futur précieux | Alþjófr | Cadeau à Ammon
» Le ventre de la montagne | FB | Alþjófr
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Forêt aux mille clochettes :: Terre de Feu-