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 [Quête] - La nuit des étoiles | Eiko

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Sam 30 Avr 2022, 20:31

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
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La nuit des étoiles


Objectif : Jun discute avec la Reine des Orines, qui lui fait part de son projet d'honorer les Dieux, suite au changement de ciel, dans une cérémonie appelée La nuit des étoiles. Ils sont rejoints par Eiko  nastae
Le but, pour l'instant, c'est juste de faire un petit rp comme ça, avec Eiko trop choubidou. Après, si tu veux, on pourra faire des ellipses de préparation de l'événement (qui se déroulera sans doute après la guerre entre les Réprouvés et les Sorciers pour le coup) et ouvrir le rp à ceux qui le désirent pour qu'ils participent à la nuit des étoiles, en tant que spectateurs ou en tant qu'acteurs. Pour moi ça serait un grand événement qui met en scène les Orines et des races vénérant la nature + des artistes, artisans et scientifiques de tous les horizons. Si ça te va ! On y va à notre rythme et on verra bien ce que ça donnera =)





Deux voix s’élevaient dans les plaines aux alentours d’Onikareni, une voix féminine, délicieuse, et une voix masculine, douce. La chanson leur allait bien. Lente, elle semblait pourtant refléter un certain optimisme. De temps en temps, l’une des voix se taisait, pour laisser l’autre assurer seule la continuité. Le tout était harmonieux, parfois agrémenté de phrases. Jun chantait, en servant du thé à l’Āto. La jeune femme portait un kimono couleur pêche et ses longs cheveux étaient attachés en tresse. L’homme abordait la même coiffure, bien moins élaborée. Il avait laissé des enfants faire ce qu’ils voulaient avec sa chevelure et ces derniers s’étaient amusés une bonne heure avant le levé du jour, à trouver des accessoires et à modeler sa tignasse. Ils lui avaient ensuite verni les ongles en deux couleurs différentes et tracé des tatouages temporaires sur le dessus des mains. Ça ne le dérangeait pas. Il aimait l’art et le portait depuis longtemps sur son corps. Un kimono vert d’eau entourait sa silhouette. Les deux protagonistes donnaient à la scène une ambiance calme et paisible. Les pastels répondaient à la couleur du ciel du matin, orangé et rosé. Le jaune, peu à peu, se frayait un chemin et éclairait les zones encore bleues foncées. La rosée habillait l’herbe. « C’est gentil de me recevoir. » murmura-t-il, alors qu’elle continuait à chanter. « Et c’est gentil de me parler de votre projet. » Il la trouvait mignonne. Elle dégageait quelque chose de familier et de rassurant. Lorsque ce fut son tour de chanter, elle lui répondit. « Je vous en prie. » En réalité, il s’était imposé. Néanmoins, il était bien plus poli de répondre ainsi. Elle n’aurait rien gagné à le contredire. Elle l’aimait bien, cet homme étrange sur lequel beaucoup de rumeurs circulaient. Certains le disaient Sorcier, d’autre Magicien. De folles histoires étaient colportées sur son cas. Surtout, depuis qu’il n’était plus marié à Lily-Lune Araé, certaines Orines se comportaient comme de vraies Magiciennes. Il avait été Roi, par statut marital. Même s’il n’avait jamais régné, il avait souvent été présent. Puisque Lua Eyael était proche, Sakuya ne pouvait ignorer qu’il y possédait également un statut tout particulier. Ses énigmes l’amusaient. Elle désirait en savoir davantage. C’était en partie la raison pour laquelle elle lui avait parlé de son projet de Hoshi no yoru, « la nuit des étoiles ». « Il me semble que votre proximité avec le peuple Orine rend légitime votre participation à l’événement. Personne ne sait pourquoi le ciel a subitement changé mais il m’apparaît important d’honorer les Ætheri. Qui sait ? Peut-être ces derniers nous donneront-ils quelques indices ? » Elle sourit, espiègle, et se remit à chanter, alors que la voix de l’homme diminuait pour l’inviter à continuer.  « Peut-être. » susurra-t-il.

Autour d’eux, il y avait plusieurs coupelles, remplies de fruits multicolores. Ils semblaient succulents. Pourtant, aucun des deux n’y avaient encore touché. « Je ferai de mon mieux pour honorer les Étoiles comme il se doit. » Elle termina la chanson. Le silence s’installa, ponctué par le bruit de la nature. C’était un silence apaisant, qui ne tolérait aucune gêne. Chacun prit son bol de thé et but, élégamment. « Je suis heureux que vous soyez devenue Reine de l’ensemble du peuple. » dit-il, après un temps. « Merci. Je fais de mon mieux pour que chaque Orine puisse choisir la voie qui lui plaît le plus, que cela soit avec un Aisuru ou sans. » Au-dessus d’eux, un nuage s’installa. Le soleil brillait mais, d’un coup, la pluie s’y joignit. Jun sourit, alors que l’eau se déversait en une cascade légère. De la magie sortit de sa main libre et un dôme transparent se créa autour d’eux, afin de les couvrir. Les gouttes se transformèrent en petites rivières sur la protection et coulèrent le long de cette dernière jusqu’au sol. Il y avait de la beauté dans ce phénomène. « Peut-être devriez-vous ouvrir l’événement à d’autres peuples ? » « J’envisageais cette possibilité. Il serait intéressant de convier les peuples proches de la nature. » Elle marqua une pause. « J’avais également pensé aux Réprouvés mais la guerre semble inévitable, à présent. » Ils cessèrent de parler. L’un comme l’autre savaient qu’un massacre risquait d’advenir. Pourtant, l’Āto ne prendrait pas parti. Le gouvernement était neutre dans les conflits, à cause de la position particulière que les Orines occupaient. « Oui. » se contenta de répondre l’homme. Le pire pour le meilleur. Que leur trépas engendre leur renaissance. Que la Lumière rayonne et que l’Ombre dévore.

Le regard de Jun glissa doucement sur une petite chose mouvante. Il sourit. « Tu peux venir si tu veux, te mettre à l’abri de la pluie. » Il parlait à une enfant. L’Āto sourit à son tour. « Oui, tu peux venir. » dit-elle, d’une voix douce. Elle adorait les enfants et n’était pas le genre de Souveraine à rester à l’écart de son peuple. Elle vivait parmi ce dernier.

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Eiko
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Eiko
Dim 01 Mai 2022, 10:01


La nuit des étoiles
Papa Jun & Eiko
Eiko, dissimulée à quatre pattes dans un buisson, se figea en entendant la voix de l'homme. Lentement, elle tourna la tête vers lui, comme pour s'assurer qu'il s'adressait bien à elle. Son regard était braqué dans sa direction, mais il n'y avait aucune trace de mécontentement ; au contraire, un sourire adoucissait ses traits. L’Āto l'avait remarqué également. La Hanatsu resta dans sa cachette une seconde, relevant la tête comme pour essayer de voir le petit écureuil qui y était perché. Le rongeur laissa échapper quelques couinements aiguës qui semblèrent décider la fillette : son rire fendit le battement régulier de la pluie tandis qu'elle courrait s'abriter sous le dôme. Naturellement, et sans s'encombrer d'une pudeur qui lui faisait défaut, l'enfant s'installa entre les deux adultes. « Merci. » chantonna-t-elle avec un grand sourire en direction de sa monarque et du visiteur. Elle l'aimait bien, cet étranger. Il venait souvent leur rendre visite et laissait les enfants s'occuper de lui. Cette fois-ci ne faisait pas exception et Eiko s'était évidement jointe au cortège de petits artistes. Elle avait aidé à tresser ses cheveux puis s'était amusé à encrer son corps. Elle avait dessiné un trèfle, des fleurs, des étoiles, des coquillages, et ce qu'elle avait décrété être une licorne - bien qu'il fallut avoir une pointe d'imagination pour reconnaître la créature. La fillette constata avec contentement que l'homme n'avait pas effacé son chef d'oeuvre. Son sourire se raviva tandis qu'elle brandissait sa propre main devant son visage : « Tu as vu Papa Jun ? On est assortis ! » Lorsque Baba Yaya avait rappelé les Hanatsu pour qu'ils puissent se préparer pour la journée, Mayu avait décrété qu'elle avait encore besoin de s'entraîner pour son Art Divin. La petite Orine s'était portée volontaire pour lui servir de modèle, à condition qu'elle lui dessina les mêmes motifs que ceux qu'elle avait tracé sur la main du Visiteur. La vieille Orine avait accepté que les deux fillettes se prêtent au jeu, mais seulement après avoir terminé leur petit déjeuné et s'être habillées. Eiko portait désormais un hanfu rose et bleu, léger mais suffisamment chaud pour la saison. Ses cheveux avaient été peignés par Bae, qui avait attaché deux chignons de chaque côté de sa tête à l'aide de rubans bleus ; la longueur retombant librement sur ses épaules et dans son dos.

Le début de matinée s'était déroulé calmement, les plus jeunes profitant de la compagnie de leurs aînés. Suivant l'activité qu'avait lancé l'Homme, beaucoup d'énigmes avaient été posées, au milieu des récitations de Haïku. Puis, dans un éclaire de révélation, Eiko avait eu une idée : elle pensait avoir trouvé la réponse à la dernière devinette posée par Jun. Une énigme plus compliquée que les précédentes, qui avait intrigué beaucoup des demoiselles. Alors, pour confirmer son intuition - et aussi parce qu'elle avait envie de le revoir - la Hanatsu s'était discrètement éclipsée - elle avait eu peur que Baba Yaya lui dise de laisser les adultes discuter ensemble si elle demandait la permission de les rejoindre - et était partie à leur recherche. Elle les avait trouvé là, assis dans le jardin, en train de chanter. Eiko les avait écouté silencieusement. Si elle aimait chanter, elle aimait encore plus écouter les autres le faire. La musique était une façon de communiquer qui résonnait en elle. Depuis le festival d'Aïkisu, il lui semblait qu'il émanait de chacun une mélodie particulière, qui lui était propre. Comme si leur âme se mettait à chanter pour elle. L'Orine aimait tout particulièrement la ritournelle qu'elle percevait de Papa Jun. Il s'agissait d'un air calme mais harmonieux, qui l'apaisait et la laissait rêveuse. Elle aurait pu passer des heures à l'écouter sans s'impatienter. Pourtant, lorsqu'il eut terminé son duo avec l’Āto et qu'ils commencèrent à discuter, la fillette eut l'impression qu'elle n'aurait pas dû épier leur conversation. Bien sûr, elle n'avait pas tout compris, plus intriguée par les notes qui s'évadaient de leurs silhouettes que par leur discussion. Mais lorsque la pluie s'était mise à tomber, elle avait conclut qu'il était plus sage de retourner auprès de Baba Yaya.

Monsieur Noisette, l'écureuil, redescendit sur les genoux de la fillette qui commença à le caresser. « Dis Papa Jun, est ce que la réponse c'était une coccinelle ? » interrogea-t-elle. C'était, après tout, pour ça qu'elle était revenue auprès du voyageur.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 14 Mai 2022, 21:06

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
Image par inconnu
La nuit des étoiles



Les yeux de Jun se posèrent sur Eiko. Un sourire ne tarda pas à apparaître sur son visage et il tendit sa main vers celle de la petite Orine pour rendre la comparaison des motifs plus facile. « C’est vrai ça ! » fit-il, en collant les dessins. « On est le groupe des licornes magiques maintenant ! » Il dut refréner l’envie de lui offrir une vraie licorne. La chose aurait été aisée pour lui et rien ne garantissait qu’il ne le ferait pas à l’avenir, mais il devait rester concentré. C’était un problème qu’il n’avait pas su régler avec le temps. En tant qu’Æther bien trop proche des Mortels, il avait tendance à s’éparpiller et à oublier ses objectifs initiaux. Parfois, il avait même l’impression d’errer sans but, perdu dans ses pensées. Il pouvait, certes, se dédoubler - et c’était d’ailleurs ce qu’il faisait au Cœur-Vert - mais ses autres lui n’étaient pas forcément plus efficaces. Il avait, comme cela, passé des mois à visiter les parties non encore immergées de Qaixopia, en perdant de vue ce qu’il y cherchait au préalable. Son rapport au Temps et à l’Espace était particulièrement compliqué. Tout aurait été bien plus simple s’il avait accepté de couper les ponts avec les Mortels, en se contentant de quelques miracles. Beaucoup de Dieux ne perdaient pas ainsi leur temps. Ils élisaient des Élus et partaient à la découverte d’autres Univers. Parfois, ils ne revenaient jamais, laissant leur culte se perpétuer seul et les croyants n’obtenir comme toute réponse à leurs prières qu’un silence persistant.

Celui qui était Cha dans la culture des Orines - et une partie de Hananaru Shizen - sourit une nouvelle fois. « Oui, c’est bien ça. Bravo. Tu as le droit à un mochi en récompense ! » répondit-il, en avançant une coupelle vers l’enfant. Le regard bienveillant de l’Āto allait de l’un à l’autre. « Cela m’étonne que votre nom n’apparaisse jamais sur les listes. » fit remarquer cette dernière. Il but une gorgée de thé. La seule Orine à avoir partagé sa vie avait très mal finie. Le Lien s’était brisé lors de son élévation et, au-delà du reste, elle avait vécu un véritable enfer à ses côtés, surtout lorsqu’il s’était hissé sur le trône des Sorciers. Il l’avait envoyée en mission et elle avait, entre autres, été à l’origine de la destruction de la Cité d’Earudien. À l’époque, le peuple était bien plus asservi à la volonté de l’Aisuru et il n’avait eu d’autres choix que de l’utiliser pour répondre à sa propre mission en tant que Rehla et Maître du Temps. « Les Ætheri sont sages. » Il détourna les yeux pour les poser sur l’enfant. « Et toi, Eiko, est-ce que tu as déjà reçu ta liste ? » demanda-t-il, afin de se faire oublier. Parfois, il se sentait seul. Il savait qu’une Orine aurait pu pallier ce manque en partie. Il avait le pouvoir de faire passer son statut divin au second plan pour maintenir le Lien intact. Néanmoins, il n’était pas certain de désirer enchaîner qui que ce fût à lui de cette façon-là.

« J’envisage néanmoins de me remarier. » dit-il. L’Āto n’avait pas insisté concernant son peuple. Cette déclaration la fit rire. Elle s’excusa, une excuse de pure forme. Elle savait qu’il ne serait pas froissé. « Excusez-moi mais vous dîtes cela avec le ton de quelqu’un qui n’a aucune idée de qui pourrait remplir ce rôle. » « Sans doute parce qu’il s’agit de la vérité. » « Pourquoi ne pas rester seul, dans ce cas ? » Il n’en savait rien. C’était une vérité effrayante mais les choses étaient ainsi faites. Il désirait se remarier, tout simplement. Peut-être y avait-il autre chose mais il y avait des souvenirs et des vérités qu’il préférait occulter. Il avait transformé Edelwyn en Constellation et, bien qu’il pût se rendre auprès d’elle, il avait conscience qu’elle ne le désirait pas. C’était une rupture douloureuse, d’autant plus qu’il savait pertinemment qu’elle apparaissait à un autre que lui. Quant à certaines réalités, cet autre que lui entrait également en compte. Il avait un talent insolent, un peu semblable au sien, certes, mais en bien plus… froid et stratégique. Ça l’agaçait mais c'était ainsi. Il lui paraissait impossible d’obtenir ce qu’il désirait sans utiliser la magie. Peut-être. En fait, il préférait ne pas savoir. À chaque fois qu’il faisait un pas, il reculait aussitôt. Il changeait d’avis parce que cet autre que lui n’était pas vraiment « autre ». Geminae avait lié leurs Âmes et bien qu’il en fût libéré en tant que Divin, il avait vécu avec ce Lien toute sa vie. « J’essaye d’oublier quelqu’un. » avoua-t-il. « Oh, je vois. Cependant, si je puis me permettre, ce n’est jamais une bonne solution de procéder de la sorte. » Il le savait bien. « Je ne sais pas comment procéder autrement. » « Vous lui avez dévoilé vos sentiments ? » « Non. » dit-il, en attrapant un mochi. « Mais je pense que ça ne changera rien à la situation. J’ai toujours été mauvais au jeu de l’amour. » Il sourit, fit un clin d’œil à Eiko et attarda son regard sur l’écureuil.

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Eiko
Sam 04 Juin 2022, 06:37


La nuit des étoiles
Papa Jun & Eiko

Eiko, un sourire satisfait aux lèvres, croqua avec gourmandise dans le mochi que lui avait offert Papa Jun. Elle l'avait remercié avec excitation lorsqu'il lui avait tendu le bol contenant les sucreries, autant parce qu'elle était ravie d'avoir trouvé la réponse à son énigme que parce qu'elle adorait ce dessert. Elle mâcha énergiquement sa bouchée avant de relever la tête vers l'homme qui l'interrogeait sur ses hypothétiques Aisuru. « Non, pas encore. » répondit-elle avant de croquer dans sa confiserie. « Maman dit que je suis encore trop petite pour recevoir ma Liste. » Lorsqu'elle avait vu des Hanatsu un peu plus âgées qu'elle recevoir la leur et partir à hors des abords d'Onikareni pour aller à la rencontre de leurs prétendants, Eiko avait éprouvé l'envie de faire de même. Elle avait alors questionné sa mère à ce sujet, qui lui avait expliqué que l'on n'avait pas encore sélectionné d'Aisuru potentiel pour elle. Cela avait soulevé plusieurs questions - était-ce parce qu'elle n'était pas une bonne Orine ? parce qu'elle n'avait pas terminé son apprentissage ? devait-elle attendre cette liste avant de partir du village ? Cette dernière interrogation revenait régulièrement : elle désirait farouchement découvrir ce qu'il y avait au delà de sa contrée natale. C'était à force d'insistance à ce sujet qu'Akiko avait finit par l'emmener avec elle chez les Enfants de Sympan, puis à Aïkisu. « Je me demande qui c'est que ce sera sur ma liste. » continua à bavasser la fillette. « J'espère que ce seront des gens gentils. Et puis des gens rigolos aussi. » Eiko aimait les blagues. Elle aimait sentir son ventre et ses joues devenir douloureux à force de rire. Kôta était très drôle, mais malheureusement, les Orines ne pouvaient pas se lier entre elles. « Est ce que tu penses qu'ils aimeront bien chanter et danser, comme moi ? » questionna-t-elle. Cette fois-ci, elle s'était retournée vers l'Ato pour l'interroger du regard, pleine d'espérance. « Et est ce qu'ils aimeront bien les animaux, aussi ? » Eiko ne pouvait pas concevoir qu'on ne puisse pas aimer les animaux, mais elle avait déjà constaté que certains leur accordait moins d'intérêt qu'elle. Lorsqu'elle pouvait passer plusieurs dizaines de minutes à observer des escargots - un temps long dans son référentiel, puisqu'elle peinait habituellement à se concentrer sur une simple activité plus de quelques instants - les autres se lassaient rapidement et préféraient reprendre leurs activités après s'être extasiés seulement quelques secondes sur la présence des limaçons. « J'ai hâte de voir ce qu'on pourra faire ensemble. » Elle avait entendu parler de Tora, qui avait découvert l'art des potions grâce au mage à qui elle s'était liée. C'était un talent très impressionnant : elle avait réussi à changer la couleur des langues de ses camarades pendant toute une semaine - celle d'Eiko était devenue toute verte.

La Hanatsu termina la seconde moitié de son mochi puis voulu réagir à la remarque de Papa Jun sur son envie de se marier, mais elle fut coupée dans son élan par le rire de sa souveraine. Patiente, elle laissa les adultes discuter entre eux. Elle ne saisissait pas exactement tout ce qu'ils se racontaient. Elle comprit cependant parfaitement la conclusion du visiteur et cette révélation lui fit un peu de peine. Comme si elle avait remarqué la légère mélancolie qui avait traversé le visage de son ami, la mélodie qui s'échappait de lui lui parut légèrement triste. Sa maman lui avait expliqué que la tristesse n'était que la manifestation des pleurs du cœur. Aussi, la brunette se pencha tout naturellement sur la poitrine du brun pour écouter attentivement les battements de son palpitant. « Ton cœur fonctionne bien. » L'informa-t-elle, comme pour le rassurer. Elle se redressa pour pouvoir le regarder franchement. « Si tu veux, je peux t'aider moi ! » L'enfance avait cette simplicité apaisante que chaque problème trouvait toujours une solution. On ne la connaissait pas toujours, mais si l'on demandait de l'aide, quelqu'un était toujours là pour vous tendre la main et vous venir en aide pour surmonter vos difficultés. « Est ce que tu aimes déjà quelqu'un ? » C'était là le premier pas à faire. Savoir pour qui son cœur battait. « Si tu sais pas encore, c'est pas grave ! On aura qu'à demander à Liànjiē ! Et puis ensuite, on aura qu'à faire un dessin pour que ton amoureuse elle sache que tu l'aimes. On pourra l'inviter à venir prendre le thé ici, dis, qu'est ce que tu en dis Papa Jun ? » Cette perspective enthousiasmait la plus jeune. Dans ses yeux, une lueur espiègle luisait.
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 07 Juil 2022, 17:27

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
Image par inconnu
La nuit des étoiles



Jun aimait le monde des Orines. Entendre Eiko poser des questions le ravissait et lui apportait un vent d’innocence qui lui donnait envie de faire quelques bêtises, lui aussi. La simplicité de l’enfance lui manquait parfois. Lorsque sa condition devenait trop insupportable, il se rendait donc essentiellement à deux endroits : sur l’un des territoires orines et à Boraür. Les enfants qui y vivaient semblaient encore étrangers à la souffrance et à certaines réalités, tellement qu’il aurait pu s’oublier là des années durant. Il le ferait peut-être, oublier un fragment de lui, comme il le faisait déjà au Cœur-Vert, auprès d’Alaster. Il n’avait aucune obligation d’être un, après tout.

Après cet interlude de fraicheur, il s’était embourbé dans d’autres considérations. Il savait que se marier sans aimer n’était pas foncièrement une chose à faire. Il aurait pu façonner de ses mains une femme qu’il serait sûr d’aimer – il l’avait déjà fait – mais il s’y refusait. Le résultat était toujours désastreux, pour la créature surtout. Il n’arrivait pas à se laisser aller à la facilité, à un amour provoqué par ses soins. Surtout, c’était bien plus complexe que ça, une complexité qu’Eiko ne pouvait pas percevoir à son âge. Aussi, lorsqu’il la sentit contre lui, il sourit. « Merci Doctoresse Eiko. » dit-il, lorsqu’elle commenta le fonctionnement de son cœur. Il aurait pu n’en avoir aucun et continuer son existence. Néanmoins, il était incarné, vivait comme ceux qui l’entouraient. Il redoutait parfois de se perdre dans cette Mortalité. La chose était taboue mais il lui semblait avoir entendu parler de cas d’Ætheri redevenus Mortels à force de trop les côtoyer. Lorsqu’il avait posé la question aux Esprits du Temple, ceux-ci n’avaient pas désiré répondre. Il en avait donc conclu que la chose était vraie, au moins en partie. Ces Ætheri avaient peut-être été aidés dans leur déchéance.

« Ah oui ? Tu ferais ça ? » s’amusa-t-il, soudainement moins enclin à se laisser aller à la tristesse. « Voyons… » Il fit mine de réfléchir mais il savait que oui, il aimait quelqu’un. En réalité, il aimait plusieurs personnes ou en avait aimé plusieurs. Le Temps était toujours flou pour lui. Il savait aimer Edelwyn mais était incapable de dire comment et, surtout, quand. Était-ce toujours un amour amoureux ? Ne l’aimait-il pas plutôt comme un frère ou un ami à présent ? Non. Peut-être pas, parce qu’il suffisait qu’il se concentrât pour que des sentiments très Mortels vinssent le toucher de plein fouet. Il comprenait néanmoins l’impossibilité de ce chemin-là. Ils se verraient probablement à l’avenir mais ce serait quand elle l’aurait décidé. Elle décidait de tout, toujours, et il lui laissait croire en ce mensonge volontiers. Son orgueil avait quelque chose d’attirant. La fierté qui se dégageait d’elle le faisait sourire, tout comme ses affirmations qui semblaient ne souffrir d’aucun doute. Il savait qu’elle doutait parfois. Cependant, elle n’était pas l’objet de sa mélancolie récente. Elle le rendait triste depuis bien trop longtemps pour pouvoir encore ternir son humeur. « Huuuum… » ajouta-t-il, d’un air mystérieux, avant de manger un mochi et de lâcher la vérité. « Si, je sais qui j’aime. » La Souveraine rit devant l’énergie qu’il mit dans cette déclaration. « Je veux bien faire un dessin. Tu as des idées de comment on déclare sa flamme avec un dessin ? » demanda-t-il à Eiko. L’Āto profita de l’occasion pour se lever et s’excuser. « Je vous laisse ensemble parler de votre amour. Je vais entamer les préparatifs pour la nuit des étoiles. Nous nous reverrons plus tard dans la journée. » Jun lui sourit. « Oui, et ce sera avec plaisir. » dit-il, sincère. Il écouta le bruit de son kimono sur l’herbe humide. La pluie n’osa pas mouiller la silhouette de la Reine.

Il reporta son attention sur l’enfant. « Alors ? Et dis-moi, qu’est-ce que tu lui servirais comme thé pour qu’elle m’aime plus que maintenant ? » Il prit une grosse fraise et la mit dans sa bouche, entre ses dents et sa joue. Ça fit une grosse bosse un temps. Elle disparut lorsqu’il croqua dedans. « Hum… Peut-être que je devrais t’envoyer lui parler. » N’importe quelle personne – même une qui n’aimait pas les enfants – succomberait au charme enfantin d’Eiko. Il était sûr qu’elle avait le pouvoir de soulever des montagnes à elle seule. À moins que la stratégie fût autre ? Et s’il l’envoyait chez son principal rival pour le distraire ? Il rit, sachant son idée stupide. Ce n’était pas une question de rivalité. C’était simplement une question propre à la concernée, à ses sentiments. « Ce dessin… » Il fit apparaître le nécessaire sur la table. « Tu me montres, dis ? Et… est-ce que tu as d’autres techniques ? Comme ça, j’essaierai de toutes les faire et si je me marie avec elle un jour, tu seras ma demoiselle d’honneur. C’est celle qui porte les anneaux chez les Magiciens. C’est un rôle très important. » précisa-t-il.

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Eiko
Dim 21 Aoû 2022, 17:51


La nuit des étoiles
Papa Jun & Eiko

Eiko observait l'étranger avec une intensité exponentiellement proportionnelle à sa curiosité. Son regard s'était fixé au sien, bien qu'il ne la regarda pas en retour, plongé dans ses pensés. La fillette aurait souhaité pouvoir s'y plonger pour les écouter, les découvrir pour mieux comprendre les tressauts qu'elle avait perçu un peu plus tôt dans la mélodie de son âme. Sa chanson était cependant redevenue fluide, apaisante, délicate à ses oreilles : bientôt, il ne resta plus que le désir de connaître la réponse à la question qu'elle avait posé, ses tracas s'envolant à mesure qu'elle se laissait absorber par les notes que lui inspirait Papa Jun. « Han, pour de vrai ? C'est trop bien ! » s'extasia-t-elle finalement lorsque le brun lui révéla savoir avoir des sentiments pour quelqu'un d'autre. Une nuée de questions lui brûla le bout des lèvres mais, tandis qu'elle essayait de se décider sur laquelle poser en premier, l'adulte lui demanda conseil sur sa méthodologie amoureuse. Sans se départir de son entrain, la fillette revêtit un air légèrement plus sérieux, de ceux que ses professeures empruntaient en lui enseignant une leçon. « Oui, c'est simple, tu vas voir ! » le rassura-t-elle d'abord. « J'ai déjà aidé Tama et Hanni à faire des dessins pour leurs amoureux et amoureuses ! » La preuve qu'elle avait de l'expérience, dans ce domaine : on pouvait lui faire confiance. Son attention fut cependant déviée une fois de plus par le départ de l’Āto. Légèrement déçue, la fillette lui adressa de grands signes énergique de la main en guise de salutation. « A tout à l'heure ! » Les préparatifs des festivals étaient toujours très amusants et, d'ordinaire, la brunette aurait sans doute éprouvé l'envie d'y participer. La présence du visiteur changeait cependant sa décision. Il y aurait d'autres célébrations et d'autres spectacles à organiser d'ici peu. Elle ne savait cependant pas lorsqu'elle pourrait revoir Papa Jun - et, encore mieux, quand est ce qu'elle pourrait ne l'avoir que pour elle.

« Hum... » Eiko plaça son menton entre ses mains, réfléchissant à la nouvelle interrogation de l'homme. « Je pense qu'il faudrait un thé à la pêche, parce que les pêches, c'est tout doux comme un bisou. » C'était une caresse délicate sur l'âme. « Et puis aux fleurs de cerisier aussi, parce que c'est joli et que votre histoire d'amour, elle sera trop jolie comme quand ils sont en fleurs ! » Le regard violacé de la fillette se perdit vers les arbres fruitiers, un peu plus loin. « Et avec... Un peu de fraise ! Parce que les fraises, ça ressemble à un cœur ! » Satisfaite de sa réponse, elle se retourna pour observer la réaction de l'adulte. Allait-il approuver son choix ? Pensait-il que ce serait une bonne idée ? Elle l'espérait, car elle souhaitait sincèrement l'aider pour que son amoureuse s'attache à lui. Imitant son modèle, elle attrapa l'un des fruits rouges qu'elle enfourna dans sa bouche. Elle dû la mâcher avant de pouvoir répondre à sa proposition suivante. « Oh oui ! Comme ça je pourrai la rencontrer moi aussi ! » La gourmande chaparda un second fruit avant de continuer. « On pourra discuter de plein de choses ! Comme... Comme de "est ce que elle aussi elle veut rejoindre le groupe des licornes magiques ?" ou bien "est ce que elle préfère les Oniyumi ou les Dragons ?" ou encore "est ce qu'elle sait cuisiner des Mochi ?" » Tous ces sujets étaient d'une importance capitale. Le rire de Jun, qu'elle interpréta comme lui étant destiné, la ravit et elle l'accompagna de son propre éclat enfantin.

Dès que le nécessaire à dessin se matérialisa devant elle, la brunette s'en empara et laissa libre cour à son Dakao. Elle commença par dessiner la silhouette de Papa Jun. « Oh oui ! » répondit la fillette d'un air entendu. Si elle n'avait pas encore toutes les solutions pour résoudre les mystères de l'amour, son imagination débordante serait suffisante pour élaborer des plans. « Tu peux par exemple lui écrire un poème ou une chanson ! Si tu veux, je pourrai la chanter pour toi ! » Elle pourrait l'aider à écrire les paroles, également. « Ou bien, tu peux tresser un bracelet et le faire bénir par une prêtresse de Liànjiē. » Les jeunes Orines s'amusaient souvent à tisser des bracelets, qu'elles imaginaient réserver pour leurs Aisuru. Ceux bénits par les disciples de l'Aether promettaient une relation épanouissante et puissante, en plus d'être éternelle. « On peut aussi lui faire un bouquet de fleur, lui préparer un bon petit plat, ou alors lui offrir des origami ! Tu as déjà fait un mariage chez les magiciens ? Moi j'en ai jamais vu... Est ce que c'est bien ? Peut-être qu'un jour, je pourrai en voir un aussi ! Tu sais, madame Mancinia, elle fait des trop jolies bagues ! »

« Dis c'est qui que tu aimes, hein, dis moi ? » L'excitation se lisait sur son visage et dans sa posture : Eiko s'était de nouveau retournée pour faire face à son camarade. « Est ce que je la connais ? » C'était peu probable, mais maintenant qu'elle avait voyagé, il lui semblait avoir fait le tour du monde et d'avoir rencontré tellement de gens qu'elle avait toute ses chances d'avoir déjà croisée l'heureuse élue. « A quoi elle ressemble ? » Maintenant qu'elle avait terminé de dessiner la silhouette en kimono de Papa Jun, elle devait s'attaquer à celle de son amoureuse.
923 mots



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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 08 Oct 2022, 20:49

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
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La nuit des étoiles



Jun plaça son visage à côté de celui d’Eiko, comme s’il désirait mieux voir son dessin. Il sourit et en profita pour incliner légèrement la tête, afin que leurs deux têtes se touchassent. La petite Orine était trop mignonne. Il aimait l’observer vivre, tout simplement. Ses mouvements avaient la saveur imprécise de l’enfance. En quelques minutes, il était devenu son plus grand fan. Il avait envie de prendre soin d’elle et d’écarter le mal de son chemin. Il désirait que sa route fût pavée de fleurs et d’animaux, qu’aucune pierre plus haute que les autres ne la fît chuter. « Je pense bien qu’elle voudra rejoindre le groupe des licornes magiques. » répondit-il, en imaginant la concernée en kigurumi licorne. Étrangement, il trouva la chose bien moins mignonne qu’il ne l’aurait espérée. Il modifia sa pensée, pour enlever de son esprit ce qui était bien trop adulte à son goût. Ça lui parut tout de suite plus acceptable. « Dragon ou Oniyumi… » Il ne savait pas trop. Elle devait aimer les deux. Les dragons lorsqu’elle était en colère ou déterminée. Les Oniyumi lorsqu’elle devenait plus câline, lorsqu’elle avait besoin qu’on la serrât dans ses bras. « Il faudra lui demander, tu as raison. En revanche, je ne pense pas qu’elle sache cuisiner des mochis… » Il articula à l’oreille de l’enfant : « Je pense que tu devrais lui apprendre. Tu serais une super cheffe pâtissière ! » Il sourit et déposa un petit bisou sur sa joue. « Cheffe Koko ! »

Il écoutait l’enfant sans arrêter de sourire. Parfois, un éclat de rire passait la barrière de ses lèvres. Il la trouvait attendrissante et il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer l’enfant chanter une chanson de sa composition à son « amoureuse ». Elle avait plein d’idées et sa bonne humeur lui évitait de plonger dans les méandres de la réalité. Le problème c’est qu’il aurait beau faire tout ce qu’il pourrait, il doutait que cela portât ses fruits. C’était trop… compliqué. Pourtant, il se dit que l’expérience mériterait d’être tentée, rien que pour taquiner l’Ange. Il n’était pas obligé de faire ça sérieusement. Il pouvait, comme à son habitude, travestir le vrai pour créer l’illusion voulue. Il rigolerait, lui dirait qu’il plaisantait et elle se mettrait en colère, tout en lui pardonnant puisqu’il était ainsi. Ce n’était pas comme si un comportement léger de sa part l’étonnerait. « J’aime beaucoup toutes tes idées. » lui dit-il, tendrement. Elle lui rappelait un peu Maggie, la sœur d’Alcide. Les deux petites filles étaient comme des brioches : impossible de ne pas être conquis et de ne pas fondre devant. « Oui. Chez les Magiciens la mariée a une grande robe ! Il y a beaucoup de fleurs. C’est très beau. Si tu veux, je pourrai te faire voir. » Il sourit. « C’est vrai qu’elle fait de jolies bagues. Et toi ? Tu voudrais bien faire une bague pour mon amoureuse ? Je suis sûr qu’elle sera toute jolie et qu’elle la gardera toute sa vie. »

« C’est une fille… » commença-t-il, un peu vague. Ça lui faisait bizarre d’en parler. Il ne l’avait jamais fait avant, aussi parce qu’il redoutait le courroux d’Edelwyn. Même si sa jumelle avait rejoint les Étoiles en en devenant une, elle était d’une jalousie maladive. « Elle est brune et elle a les yeux verts. Et… » Il fit apparaître un livre pour les enfants, mettant en scène une guerrière au cœur tendre et aux émotions débordantes. « Elle est comme ça. » dit-il, en désignant la jeune femme sur la couverture. « On a qu’à l’appeler… Jiyû. » Liberté. Il sourit. « Je vais devoir y aller mais lorsque je reviendrai, tu voudras bien me monter ton dessin ? » Il désigna le livre. « Je te le laisse. Tu peux le regarder si tu en as envie. » Il hésita mais conclut ainsi : « Et si tu veux vraiment savoir le prénom de Jiyû, je te le dirai la prochaine fois. Mais il faudra que ça reste un secret entre nous deux, d’accord ? Il ne faudra pas le répéter. »




« Bien sûr. Si elle le souhaite, ce sera tout à fait possible. Les jeunes Orines ont rarement un père et, bien que cela ne leur manque pas forcément, avec votre statut tout particulier, je ne vois pas ce qui vous en empêcherait. » « Merci, Sakuya. » « Jun… » « Oui ? » « Ne la faites pas souffrir inutilement. Si vous voulez l’adopter, faites les choses correctement. Je vous surveillerai. » Il sourit. « Je vous donne l’autorisation de me bannir à jamais de vos terres si je la blesse. »




Lorsqu’il revint, les préparatifs battaient leur plein. Il allait également participer à la Nuit des Étoiles. Il danserait pour les Orines et les spectateurs, afin d’honorer les Cieux. Toujours en kimono, il se fraya un chemin parmi les mini-Orines qui ne manquaient jamais son arrivée pour se regrouper autour de lui. Elles aimaient bien monter sur ses épaules et il regrettait souvent de ne pouvoir en prendre qu’une ou deux à la fois. Lorsqu’il vit Eiko, il la rejoignit à pas légers. Il s’accroupit agilement. « Bonjour, Koko. Comment ça va depuis la dernière fois ? » Il lui avait pris un cadeau. Il le fit apparaître devant elle. C’était une barrette en forme de licorne. « C'est pour le groupe des licornes magiques. » Il montra ses propres cheveux où la même barrette trônait. « Elle est pour toi. » précisa-t-il, en reportant son attention sur celle qu’il tenait.

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Eiko
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Eiko
Sam 12 Nov 2022, 15:10


La nuit des étoiles
Papa Jun & Eiko

« Oh oui ! » s'exclama la brunette. « Je lui ferai une trop jolie bague rien que pour elle ! Elle sera aussi jolie que les étoiles qui bougent ! » Elle releva la tête vers le ciel et les traces colorées qui le traversaient de part en part. «  Si tu veux, je te ferai aussi une bague. Ou alors un bracelet. Comme ça, tu pourras penser à moi aussi, même quand tu n'es pas ici. » Que faisait-il, lorsqu'il ne restait pas avec elles ? Explorait-il aussi le monde, à la recherche de son amoureuse ?

« Oh oui, d'accord ! » acquiesça la fillette avec enthousiasme. Elle s'était mise à chuchoter, comme si la confession avait déjà débuté. « Je garderai ton secret, c'est promis ! » assura-t-elle avant de passer son doigts sur ses lèvres puis de faire semblant de les verrouiller à clé.



Eiko était occupée à aider pour les préparatifs. Sa mère lui avait assigné une tâche simple, qu'elle pouvait accomplir sans trop de difficulté. De la sorte, elle se trouvait occupée et ne s'amusait pas à filer entre les étals de ses voisins. Et puis, Eiko était ravie de pouvoir participer à la préparation du festival. Celui-ci en particulier : elle attendait le retour de Papa Jun avec impatience. « Un... Deux... Trois... » Elle comptait lentement, laissant tomber de petites pierres blanches au font d'une coupelle en verre. Le récipient était recouvert d'une fine couche de papier, et une clochette pendait en dessous, suivie d'un pompon de la même couleur que l'enveloppe. Les lanternes seraient ensuite accrochées sur les perrons. Dès que le soleil arrêterait de briller dans le ciel, l'énergie récoltée durant la journée par les minéraux se mettrait à luire, éclairant les ruelles telles des nuées d'étoiles. « Quatre... Cinq ! » Eiko avait toujours aimé les pierres de lune. Lorsqu'elle était plus jeune, elle avait eu peur de dormir dans le noir complet de sa chambre : sa maman lui laissait alors une petite veilleuse sur le coin de sa table de nuit, fabriquée à partir de ces cailloux que l'on trouvait parfois dans la montagne, en se promenant. « C'est bon, au suivant ! » Elle attrapa une jarre vide pour continuer son labeur, mais un éclat de rire lui échappa. Elle venait de débusquer Moko, son Jishi. La petite boule de poils frémit légèrement, avant de furetér de droite et de gauche, comme pour essayer de trouver une nouvelle cachette. L'enfant tendit doucement sa main. «  Tu veux venir te cacher là ? » proposa-t-elle, et l'animal s'y engouffra sans une seconde d'hésitation.

Akiko usait de sa magie pour préparer des décorations plus volumineuses tout en gardant un œil sur sa fille. Elle aperçut le visiteur en première et un sourire se dessina sur son visage en l'observant s'approcher. « Tu vas avoir de la visite, ma chérie. » La concernée n'eut pas le temps de réagir à l'annonce avant que l'homme ne la surprenne. Lorsqu'elle le reconnu, elle lui sauta au coup avec un grand sourire : celui de la joie pure, de ceux qui se dessinent malgré nous lors d'une retrouvaille attendue. « Ca va bien ! Regarde, on fait des jolies choses avec Maman ! » Elle désigna l'atelier qu'elles avaient installé devant leur maison. « Et toi, est ce que tu vas bien ? » s'enquit-elle. Avait-il de nouvelles histoires passionnantes à lui raconter ? Elle espérait que oui.

« Pour de vrai ? » Surprise, Eiko récupéra délicatement la barrette, la regardant avec des yeux emplis d'amour. Puis elle la porta contre son torse, comme on garde près du cœur les présents auxquels on tient. « Elle est trop chouette ! » Le fait qu'ils partageassent un accessoire identique n'était sans doute pas inconnu à l'enthousiasme éprouvé par la plus jeune. « Est ce que tu peux me l'attacher s'il te plait ? » demanda-t-elle en rendant la barrette à l'adulte et en se tournant pour qu'il puisse la glisser dans ses cheveux. « Est ce que Jiyû elle en a une comme nous aussi ? » En parlant de sa chérie, la Hitoka se remémora les cadeaux qu'elle avait confectionné pour le brun. « Oh, attends-moi ici, je reviens vite ! » La fillette se mit à trottiner jusqu'à chez elle sans se retourner.

Akiko adressa un signe de tête poli à l'étranger. L'Ato l'avait mise au courant de sa proposition. « Vous allez faire des jalouses, vous savez ? » déclara-t-elle en glissant un regard vers la horde de Hanatsu qui l’observaient de façon indiscrète. « Je suis étonnée qu'elle ait attiré votre attention. Onikareni regorge de prodiges talentueuses. Pourtant, c'est sur ma fille que vous avez porté votre intérêt. » Il était rare que des mécènes se montrent si avenant envers l'une des leurs alors qu'elle n'avait pas encore montré d'attrait spécifique pour un Art Divin. Si Eiko aimait chanter, rien n'était encore certain et elle avait encore le temps de se découvrir une nouvelle passion d'ici là. « Veillez à prendre soin d'elle. »

« Papa Jun ! » La fillette était revenue, les mains chargés de parchemins. A force de courir, l'une de ses couettes commençait à tomber. « C'est Jiyû et toi ! » Elle lui offrit les nombreux dessins qu'elle avait fait durant son absence. La femme du livre était un peu devenue sa nouvelle héroïne « Est ce qu'ils te font plaisir ? » Elle trépigna d'impatience avant de se pencher en avant, vers son oreille. « Comment elle s'appelle, Jiyû ? »
928 mots



[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko B6vi

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Lun 10 Avr 2023, 23:23

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
Image par inconnu
La nuit des étoiles



« C’est très beau. » La voix de Jun était un apaisement. Lorsqu’il était avec Eiko, il oubliait facilement les tracas de son quotidien, de ses quotidiens ; les tracas de ces milliards de fragments de lui-même qui étaient perdus dans le Temps et dans l’Espace. Il oubliait le fait qu’il n’était plus Mortel et oubliait aussi les atrocités qu’il avait commises et celles qu’il commettait encore. Il n’était pas gentil. Il n’était peut-être pas méchant non plus. Il était multiple, un Roi qui régnait sur des concepts diamétralement opposés et pourtant si proches. À chaque fois que la petite Orine faisait un Rêve, il en était à l’origine. À chaque fois qu’elle faisait un Cauchemar, il était le coupable. Pourtant, il savait que les Cauchemars aidaient à grandir. Il savait que la Mort n’était qu’une étape et que la Vie était bien plus assassine. Ce qu’il connaissait filait parfois dans l’immensité, jusqu’à créer un marasme qui n’avait plus de sens. Alors, il se perdait. Il se perdait en lui-même et hors de lui-même. Une seconde devenait une éternité et rien ni personne ne pouvait plus le rattraper. Il était le seul à pouvoir s’aider. Pourtant, il y avait des figures qui avaient le mérite de le défaire de ses propres chaînes. Il était si libre, si libre que la liberté n’avait plus aucune signification. « Oui, je vais bien. » Il n’en était pas sûr. C’était plus compliqué que ça. Néanmoins, il lui suffisait de regarder l’enfant pour se rappeler qu’il irait toujours bien, d’une manière ou d’une autre. Il y avait toujours un fragment de lui, quelque part, qui avait été heureux, l’était ou le serait.

« Oui, pour de vrai. » Aucun nuage ne venait ternir son horizon. Jun avait toujours aimé le monde des Orines. Lorsqu’il était encore Rehla, à se débattre entre les doigts aiguisés du Destin, il avait trouvé dans leur culture un refuge. La philosophie du Beau qu’elles prônaient lui avait parlé, parce qu’il aimait ce qui l’était et que, dans la tourmente qu’avait été sa vie, la Beauté l’avait réconforté. « Si ça te fait plaisir, alors je suis heureux. » Il sourit et, d’un mouvement habile, plaça la barrette dans les cheveux de la petite fille. Il aurait aimé pouvoir être présent auprès de certains de ses enfants. Ses pensées s’évadèrent vers Devaraj. Son fils n’était plus que Néant. Il n’était pas mort. En cela, il lui était impossible de lui parler aujourd’hui. Parfois, il l’observait dans le passé. Un mur de silence les séparait. Il n’avait jamais été un bon père. Il avait même été terriblement mauvais. « Non, elle n’en a pas encore une. Mais je vais lui offrir la même que nous ! » Il la lui enverrait. « Comme ça notre groupe des licornes magiques sera encore plus grand ! » Il rit après avoir effectué un grand geste et la laissa se retirer à sa guise.

Son visage redevint sérieux et il tourna son regard vers Akiko. Il sourit avec humilité à la remarque. Il venait souvent, assez pour pouvoir parler avec les autres enfants. Il aimait cette ambiance, ce peuple, ses coutumes. C’était plus fort que lui. Lorsqu’il avait possédé sa maison de Lua Eyael, au milieu des plaines rouges, il avait souvent fait le chemin pour se rendre à Onikareni. Son apparence physique, celle qu’il avait fini par adopter au fil des siècles parce que son autre lui manquait, le rendait semblable à ces dernières. « Votre fille est comme un rayon de soleil pour moi. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à avoir cette impression. J’aime la voir sourire et je veux l’aider à s’épanouir. » Il espérait qu’aucun orage, jamais, ne viendrait ternir la joie de vivre de l’enfant. Il savait pourtant que ce ne serait pas possible. D’autres personnes la feraient souffrir, consciemment ou inconsciemment. Comme tout le monde, elle s’abîmerait face au deuil, au doute et, finalement, face à la Vie. Il était la Vie. Il savait à quel point celle-ci était injuste. « J’y veillerai. » Il ne pouvait rien répondre d’autre. Ça avait été toujours été ainsi. En tant que Rehla, il avait su prononcer des mensonges et avait dû le faire. La vérité était trop crue, trop dure. La vérité éteignait les espoirs.

Jun accueillit Eiko avec la même joie et la même douceur que précédemment. Il remit délicatement sa couette en place. « Ils sont très beaux tes dessins. Tu as dû t’entraîner très fort. » constata-t-il, tout en découvrant les croquis. « Oui, ils me font plaisir. » Il tendit l’oreille, pour l’écouter. La question le fit sourire. Pourtant, la réponse n’était pas si facile. Devait-il lui dire ? « Tu veux vraiment savoir ? » la questionna-t-il, comme s’il désirait créer le suspens. En réalité, il tentait de gagner du temps. S’il avouait, elle finirait par découvrir que la jeune femme en question n’était pas libre. Pas tout de suite mais un jour peut-être. « Je te le dis mais il faut que tu gardes le secret. Promis ? » Il s’approcha. « Elle s’appelle Freyja. » Il avait trouvé un compromis. Laëth n’était pas connue en tant que Freyja, moins qu’en tant que Laëth. « C’est une Ange et elle se bat contre les méchants. » En réalité, ce n’était pas tout à fait exact. Un jour, il lui avait demandé de chasser le mal en son fils. Elle avait pris sa phrase trop à cœur. Il l’avait su avant même de la prononcer. Il l’avait fait quand même, en sachant qu’il regretterait. « Et toi ? Tu as un amoureux ? » demanda-t-il à l’enfant. « Tu peux me le dire. Je garderai le secret. Mais tu n’es pas obligée, tu fais comme tu préfères. » Il lui sourit. « Et puis après, si tu veux bien, j'aimerais que tu me montres ce que tu vas faire pour la Nuit des Étoiles. Je vais faire un numéro aussi. Tu voudras le voir avant tout le monde ? »

1004 mots

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Eiko
Lun 12 Juin 2023, 12:29


La nuit des étoiles
Papa Jun & Eiko

« Secret pour la vie ! » promit la curieuse. Elle plaqua ses lèvres l'une contre l'autre, puis fit signe de la main de les verrouiller à double tours et d'en jeter la clé par dessus son épaule : elle ne révèlerait jamais à personne d'autre ce qu'il lui confierait. « Freyja... » répéta l'enfant. Le nom sonnait étrangement. Ses consonances n'étaient pas familière à la fille d'Okinareni. Pourtant, elle ne le trouvait pas déplaisant - au contraire, il était d'autant plus étonnant et donc plus unique que tout le reste. « Comment ça s'écrit ? Tu peux me montrer ? » demanda-t-elle. Lorsqu'il le lui montra, elle sourit, mémorisant le prénom avant qu'il ne s'efface. « Alors tu peux lui offrir des dessins aussi, à Freyja. » La fillette commença à grimacer. « Mais je crois que je continuerai à l'appeler Jiyû. Pour pas révéler ton secret ! » Elle s'était penchée pour murmurer à l'oreille du brun. « Mais ça veut pas dire que j'oublierai. » le rassura-t-elle;

« Un amoureux ? » La Hanatsu se mit à réfléchir. « J'ai Kôta, mais c'est mon meilleur copain. » Pour plaisanter, des adultes leur avait prédit un mariage, mais ni le garçon ni la fillette n'envisageaient cette fin pour leur relation. Ils étaient juste confidents. Ils s'amusaient ensemble et partageaient leurs secrets, voilà tout. « Mmh, il y a peut-être Aurel ! Et puis Lucius ! » Elle éprouvait indéniablement une forme d'amour à l'encontre du premier. Peut-être pas dans le sens auquel faisait allusion l'adulte, mais quelque chose de fort. Elle aimait l'Humain, parce qu'il était un fragment d'elle-même, les meilleures parties qu'elle chérissait tendrement. Elle avait l'impression qu'il l'aidait à être meilleure, lorsqu'ils étaient ensemble. Quand au second garçon, ses sentiments étaient plus vagues. En réalité, elle le trouvait simplement très beau. Il l'intriguait. Mais ses sentiments ne se développeraient que plus tard, lorsque ses nuits continueraient à être hantées par le garçon. « Est ce qu'on peut avoir plusieurs amoureux ? » se questionna-t-elle sincèrement à voix haute. « Si je ne devais en choisir qu'un seul, ce serait... Aurel ! » décida-t-elle, parce qu'elle n'imaginait pas pouvoir passer sa vie sans lui.

« Oh oui, montre-le moi s'il te plait ! » fit la chanceuse en sautillant. Elle avait hâte de voir Papa Jun à l'œuvre. « Si tu veux, je te montre d'abord, et après toi tu me montres ! »



Il y avait un tunnel en pierre, recouvert d'un talus de terre, un peu en contrebat des festivités. Il avait été monté pour l'occasion, et serpentait au travers d'un champ. L'une des extrémités partait du village, et la seconde débouchait sur le Torii menant à un temple. On devait y entrer sans torche mais, à peine après avoir fait quelques pas à l'intérieur, une lueur nous guidait hors de l'obscurité. Après avoir emprunté un premier virage, on débouchait sur une salle bombée, donnant l'impression d'entrer dans un ciel, à l'aube de la nuit. Une brume glissait paresseusement, tel des nuages soufflés par une légère brise, invitant le spectateur à suivre le chemin pour découvrir l'Histoire de Subarashi et de la création de ses trésors célestes : la grotte contait la naissance des étoiles. Sur les murs, des pierres colorées et phosphorescentes permettaient d'y voir aussi clairement qu'en extérieur. Des fresques avaient été peintes et animées, afin de retranscrire l'histoire de l'Æther. Des mélodies résonnaient à certains endroits stratégiques, les parois de la grotte ensorcelées pour que les musiques ne contaminent pas l'atmosphère des pièces voisines. Les dernières pièces étaient consacrées aux évènements plus récents, qui ne relevaient plus seulement du mythe : le changement des constellations et la signification d'un tel bouleversement céleste ; ou encore la pluie de lumières parcourant le ciel et n'ayant laissé que des cristaux lévitant au dessus des cités.

Eiko se tourna vers son père adoptif, qu'elle tenait par la main. Elle lui avait fait visiter l'attraction sur laquelle sa famille avait travaillé. « Est ce que tu as bien aimé ? » demanda-t-elle, avec autant d'enthousiasme que d'appréhension. « Est ce que tu veux qu'on fasse une prière ? Ou bien qu'on retourne au village ? » L'heure de sa performance ne tarderait plus. Eiko avait eu la chance de l'observer une première fois, mais elle avait hâte de pouvoir admirer de nouveau son spectacle. Il l'avait ému aux larmes, et elle ne doutait pas que la seconde fois serait aussi merveilleuse que la première.
779 mots



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Jun Taiji
Mer 02 Aoû 2023, 16:41

[Quête] - La nuit des étoiles | Eiko E8us
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La nuit des étoiles



Tendrement, il traça les lettres du prénom de la jeune femme. C’en était presque douloureux, pas vraiment pour lui mais pour ce qu’il avait été. Le passé avait le goût de l’amertume. Peut-être que, le Destin aidant, les événements se dérouleraient différemment. Il l’espérait et le redoutait. Si Ezechyel réussissait à se faire une place dans le cœur et la vie de Freyja, ce serait au détriment de bien d’autres choses ; de bien d’autres individus aussi. Lui était un Dieu et l’élévation ne pourrait pas être annulée parce que ni le Temps ni l’Espace n’avaient d’emprise sur sa personne. Mais son lui d’antan pourrait très bien ne pas suivre le même chemin. Il pourrait très bien devenir un Banni du Temps. Ces concepts étaient complexes, paradoxales. Il ne voulait pas savoir ce qu’il était prêt à faire par amour. Sa vie à lui avait été différente de celle de son passé et celle de son passé serait différente de la sienne. « Elle sera heureuse. » Il fallait qu’il la voie. Quand ? Comment ? Un jour. Peut-être. « Tu es une petite fille intelligente. Je sais que tu n’oublieras pas. » Il lui fit un clin d’œil.

« Oh je vois. Ça fait deux amoureux ça. » s’amusa-t-il. Lucius était bien plus âgé que la petite Orine mais ça ne voulait rien dire. Le Temps faisait toujours son travail. Là où les peuples non-éternels s’éteignaient à la vitesse de la flamme d’une bougie sur laquelle on souffle, les autres évoluaient et demeuraient. Qu’importassent les siècles de différence, l’amour pouvait germer à loisir dans les cœurs. Aurel et Lucius aujourd’hui. Seulement Aurel demain. Puis Lucius. Puis un autre. « J’espère que je pourrai les rencontrer ! » Il jouait les pères avec trop de facilité. Avec elle, tout paraissait simple. Il avait le même sentiment vis-à-vis de ses enfants de Boraür. Alcide évoluerait mais ceux qui restaient et resteraient sur l’île seraient toujours faciles à côtoyer, contrairement à la majorité de ses enfants. « Tu peux avoir tout ce que tu veux. » Ce n’était pas tout à fait exact mais elle n’était qu’une enfant. Il n’allait pas l’embrouiller. Pour le moment, ses amours étaient innocents, voire impossibles. Les Rêves avaient façonné ses goûts et, là encore, il en était responsable puisqu’il régnait sur le Monde des Songes. L’avenir promettait d’être riche en rebondissements. Les émotions et les liens qui avaient été créés hanteraient à jamais leurs victimes. « D’accord ! Montre-moi d’abord et je te montrerai ensuite. » Il était sûr que ce serait adorable.




« Oui. Je suis sûr que les Étoiles et les Ætheri sont ravis. » lui assura-t-il. Lui, en tout cas, était ravi. Et si les Étoiles étaient de sacrées capricieuses, il savait qu’elles étaient facilement touchées. Seule Edelwyn était exigeante et froide. De là-haut, elle devait les affubler de son regard hautain. S’il ne l’aimait pas, il l’aurait haïe. « On peut faire une petite prière et retourner au village. » proposa-t-il. À qui pourrait-il bien adresser la sienne ? Qui que fût le Dieu à qui il penserait, ce dernier prendrait ses mots pour une plaisanterie. Il n’était pas connu pour être gentil et respectueux envers ses comparses. Plus le temps passait et plus il était craint même. Certains trouvaient encore le courage de se moquer de sa persistance à marcher parmi les Mortels mais ils n’étaient plus si nombreux. Tous sentaient qu’il préparait quelque chose et ce n’était jamais bon signe.




En kimono, il attendit son tour. Les Orines se succédaient sur la scène. Les spectacles étaient magnifiques ou mignons. Parfois, il y avait de l’approximation chez les plus jeunes mais il y avait toujours une forme de magie qui rendait tout pardonnable. Quant à lui, rien ne le distinguait de la majorité du peuple d’Onikareni. Tout dans son physique ressemblait à celui de ses hôtes. Ses yeux bridés se posèrent sur la foule. Il allait danser mais il n’était pas le spectacle en lui-même. La nuit caressait les environs et les étoiles brillaient haut dans le ciel. Elles avaient repris leur ballet scintillant après un temps de calme. Certaines y filaient et l’éclairaient de couleurs étonnantes. Jamais, auparavant, dans les Ères précédentes, le ciel n’avait été si beau. Il sourit tristement et sa magie se répandit, appelant à lui toutes les teintes des cieux et, surtout, les Étoiles qui étaient fixées sur la Voûte. Il rendit audible pour tous le langage des Étoiles, cette musique qui semblait venir du plus profond des cœurs, plus vieille que les Âmes elles-mêmes. Personne ne le comprendrait mais l’entendre était déjà une expérience qui transcendait l’être. Pure, il semblait intemporel. Dans ce dernier, le passé, le présent et le futur tenaient. Les Étoiles savaient et prévenaient les Mortels qui étaient, pour la plupart, sourds à leurs chants. Seuls les Rehlas étaient assez sensibles pour les toucher du doigt. Autour de lui, des jeunes femmes dansaient, impalpables et aériennes. Il était leur Dieu et elles avaient accepté de se prêter à son jeu parce que, pour une fois, elles étaient audibles de tous.  

À la fin du spectacle, il s’envola en même temps qu’elles, jusqu’à disparaître aux yeux des Mortels. Il se posa sur la Voûte et fixa le Monde, caché dans les ténèbres.

885 mots

Explications


Les Orines ont organisé un événement qui s'appelle La Nuit des Etoiles. Il a lieu à Onikareni et est ouvert à tout le monde (les Orines sont des créatures sacrées pour tous les peuples). Il s'agit d'un spectacle en l'honneur du ciel étoilé. La danse des étoiles, après s'être calmée, a repris entre le Mariage de Neah et Mancinia et le Bal de Seaghdha dans certaines régions du Monde (ça va s'étendre de nouveau partout ensuite, par cycles - parfois le ciel sera normal, d'autres fois les étoiles coloreront le ciel et y danseront).

Les Orines font donc des spectacles les unes à la suite des autres (ou en groupe). Votre personnage peut venir admirer tout ça. C'est une fête traditionnelle, avec des kimonos, de la nourriture, des distributions de lampions et beaucoup d'artistes.

Jun fait un spectacle son et lumière /sbaf Non mais il danse au rythme de la musique que j'ai mise plus haut et qui est le langage des étoiles tel qu'entendu par les Rehlas. Il l'a rendu audible pour tout le monde, bien que personne n'en comprenne le sens. C'est une mélodie magnifique qui résonne profondément en chacun, comme si elle détenait la réponse au Tout. C'est très émouvant. Depuis les Cieux, il a fait descendre des étoiles pour qu'elles dansent avec lui (bien sûr votre personnage ne pense pas qu'il s'agit de vraies étoiles). Ce sont toutes des femmes. Elles ont un corps coloré - plutôt pastel - et translucide actuellement. Une fois le spectacle terminé, Jun disparaît dans les Cieux. C'est mon dernier message ^^

Eiko devrait faire un spectacle. Si vous avez des Orines, ne vous privez pas non plus  nastae

Il s'agit de faire un seul message de 720 mots minimum mais ne vous privez pas si vous désirez en faire plusieurs. Le rp est ouvert à tout le monde maintenant.

Si vous venez, vous aurez le gain suivant :

L’Écho du Langage des Étoiles : Parfois, lorsque votre personnage regarde le ciel dégagé, tard le soir, le Langage des Étoiles lui parvient, créant chez lui une émotion capable de l'émouvoir jusqu'aux larmes.

Code:
L’Écho du Langage des Étoiles : Parfois, lorsque votre personnage regarde le ciel dégagé, tard le soir, le [url=https://youtu.be/3HgbOMci_Io]Langage des Étoiles[/url] lui parvient, créant chez lui une émotion capable de l'émouvoir jusqu'aux larmes.

Voilà ! Merci <3

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 09 Aoû 2023, 00:53



La nuit des étoiles



« Dîtes au Chancelier Elzagan que je n’irai pas à Seaghdha. » Mes yeux dorés ne regardèrent pas la mine déconfite du soldat que j’avais fait appeler. Je m’en fichais. Perdu dans mes pensées, je ne le voyais pas vraiment. « Puis-je demander à Sa Majesté ce qu’elle compte faire à la place ? » Ils avaient tous fini par comprendre qu’il valait mieux me poser les questions directement. Les insinuer était une perte de temps, pour eux comme pour moi. « Je compte me rendre à Onikareni dans un premier temps puis chez les Magiciens. » « Chez les Magiciens ? » J’inspirai. Comme toute personne s’intéressant à Kaahl, j’avais appris son mariage avec Laëth Belegad. Depuis, ma chambre s’était transformée en tapisserie d’articles de journaux relatant les faits. Il m’arrivait de passer des heures devant les murs des appartements royaux. Parfois, un ricanement macabre m’échappait. J’aurais mieux fait de la tuer, et non uniquement l’enfant qu’elle portait. « Je dois m’assurer que le Duc Kaahl Paiberym viendra bel et bien au prochain concert de Lagherta. » Il m’avait répondu trois fois qu’il s’y rendrait mais ce n’était pas suffisant. Je voulais son sang. Je désirais le voir. J’avais envie de sentir nos musiques résonner en chœur. Pour le reste, je demeurais impuissant malgré mes ordres. Je ne pourrais pas écarter l’Ange de sa vie moi-même. Si j’essayais, il mettrait ses menaces à exécution. Il me faudrait trouver autre chose, même si j’étais convaincu qu’il finirait par ne revenir qu’à moi. J’étais le seul à-même de le comprendre. Il n’y avait que moi, parce que nous étions frères et que la musique passait à travers nous. Toutes ses vilénies, je les avais acceptées sans concession et j’accepterais les suivantes avec joie. Ce ne serait pas le cas de l’emplumée. Quant au Déchu, ce n’était aussi qu’une question de temps. « Si je puis me permettre, il serait peut-être plus stratégique de vous rendre à Seaghdha et d’envoyer quelqu’un chez le Duc. » Un petit rire aigu sortit d’entre mes lèvres. Derrière sa phrase assurée se cachait la peur d’annoncer au Chef des Armées que je ne suivrais pas le plan que ce dernier avait façonné pour moi. Il ne pouvait pas comprendre. Mon existence ne comportait que deux uniques passions : la musique et Kaahl. Jamais je ne leur préférerais quoi que ce fût d'autre. « Ce sera tout. » chantonnai-je, à l’adresse du soldat, avant de lui faire signe de partir. Val’Aimé n’aurait qu’à se rendre à Seaghdha lui-même.

________________

Au milieu des Orines, j’avais revêtu la tenue traditionnelle. Marcher avec les sandales d’Onikareni était toujours une épreuve. Mon long corps se frayait un chemin parmi la foule, navigant dans des eaux troubles. Le sol me semblait traître car mon équilibre était précaire. À mes côtés, ma dernière Orine me regardait d’un air soucieux. La première était interdite de séjour. Bannie, elle portait sur ses épaules le poids de sa trahison envers la Nature. « Je suis contente de te voir. » me confia-t-elle. « Cependant, je dois te dire que Jun Taiji est ici. » Un fin rictus apparut sur mon visage. J’aimais beaucoup copier celui de Val’Aimé depuis quelques semaines. Je m’entraînais toujours pour que mes émotions transparussent sur mes traits. Le plus dur pour moi était de déchiffrer celles des autres. Grâce à la musique, néanmoins, je pouvais lire dans chaque individu comme dans un livre ouvert. Le Chef des Armées restait compliqué à appréhender. Peu de choses résonnaient en lui. Peu de choses à manipuler. Il y avait son amour pour Lhéasse, son amour pour son cheval, sa haine du reste du monde et, depuis peu, un désir singulier. Je souris en y pensant et m’arrêtai devant un groupe d’Orines qui donnaient un spectacle en dehors de la scène principale. « Cyrius ? » « Oui ? » « Tu ne m’as pas répondu. » « Je me fiche qu’il soit ici. » dis-je enfin, en comprenant mon erreur d'interprétation : son affirmation avait été une question déguisée. Elle parut confuse. « Je ne vais pas tuer son père… » continuai-je, plus bas. Je savais pourtant que cette relation était difficile et source de bien des souffrances. « Il te manque. » Elle savait. Toute personne m’écoutant parler du Duc pouvait deviner facilement que notre lien était puissant. Je ne le cachais pas. Ça déplaisait à certains mais ceux-là trouveraient la mort dans mon prochain spectacle s’ils le faisaient savoir un peu trop fort. « C’est mon frère. J’ai besoin de lui et il a besoin de moi. Je dois le protéger, contre les autres et contre lui-même. Je l’aime. » « Je pense qu’il t’aime aussi. » « Pas assez. » Serait-il prêt à tuer son Ange pour moi ? Je levai les yeux vers le ciel, pris d’un soudain vertige. Un son ne tarda pas à m’arriver, un son magnifique. Je fermai les yeux et souris. Tout finirait par rentrer dans l’ordre. Dès que le Mal prendrait de nouveau possession de lui, ces temps troublés ne seraient plus que de l’histoire ancienne. « Où sont Philidor et Berlioz ? » demandai-je, soudainement inquiet.

811 mots

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Min Shào
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Min Shào
Dim 27 Aoû 2023, 11:52


La nuit des étoiles
Min & Chuan


Le soleil couchant embrasait les plaines rouges d'Onikareni. Ses rayons caressaient les traits laiteux des Orines qui s'affairaient aux préparations du Hoshi no Yoru, la Nuit des Étoiles. L'événement avait toujours particulièrement enchanté les habitantes des plaines. Mais cette fois, la cérémonie aurait un goût particulier. Depuis le déchaînement de la voûte céleste, les érudits du monde entier avaient levé les yeux sur la science des étoiles. Tous voulaient percer le secret de ce bouleversement, mais le mystère perdurait encore. Entre temps, des étrangers des contrées les plus éloignées avaient appris l'existence de la cérémonie céleste des Orines. La Reine avait ainsi décidé d'ouvrir l'événement au monde entier, attirant ainsi toutes sortes d'êtres dans la contrée reculée des Orines.

Hmmmmm... enfin ! La véritable saveur d'Onikareni ravit mes papilles.

Chuan engloutit son biscuit au yuzu en une bouchée. Il était difficile de se procurer des ingrédients de la région d'Onikareni en retrouvant leur goût originel aux Terres du Lac Bleu. La brune avait broyé du noir avant de revenir. Elle avait beau voyager souvent depuis toute petite, son cœur la rappelait sans cesse aux montagnes ancestrales d'Onikareni. Quoiqu'il arrive, elle était toujours ramenée à sa région d'enfance. Y retourner était aussi essentiel que de respirer. C'était tout autant une nécessité pour Min, elle le savait. Leurs vies avaient été bouleversées depuis leur départ. Mais Onikareni, cet îlot de tranquillité, avait résisté à tout. Quand ils s'y retrouvaient, les deux amis d'enfance retrouvaient leur insouciance, comme si elle ne les avait jamais quittés.

Et pourtant.
Une ombre passa dans le regard du blondinet. Son sourire s'évanouit alors qu'il mâchait son biscuit. Pensif, il tourna la tête vers la fenêtre de la petite bâtisse en bois où les deux amis s'étaient réfugiés. Les deux Orines n'avaient cessé de courir depuis le lever du soleil. Le village de Takao faisait sa part de préparatifs pour les festivités, mais la liste de choses à faire ne semblait jamais se terminer. Alors ils avaient profité d'un ralentissement dans leur journée respective pour se reposer un peu avant la soirée. Ils avaient été chargés de ramener des outils de nettoyage, mais ce n'était pas urgent : ils seraient utilisés le lendemain, afin de remettre la grande place en ordre. Min s'était allongé, avait posé sa tête sur une pile de tatami et avait fait une sieste pendant que Chuan avait médité. Ils se permettaient aussi une courte pause gourmande avant de repartir aider les autres. Une fois cette pause salvatrice terminée, l'agitation ne cesserait plus avant que les étoiles se fondent dans le ciel azuré du matin, ils le savaient. Etait-ce pour cela que le sourire de Min s'était envolé ?

Je... la dernière fois que j'en ai mangés, c'était avec Wao.
Ah...

Le regard de Chuan s'assombrit. Elle déglutit. Le biscuit venait soudain de perdre un peu de sa saveur. Elle se tourna vers le coin à côté d'elle, désespérément vide. Ses pensées l'amenèrent aux souvenirs révolus de l'enfance. Non, tout n'était pas comme avant. Parce que le plus précieux de leurs amis n'était plus là. Il avait disparu. Sa disparition était extrêmement inquiétante, car son Aisuru potentiel, lui, était toujours là. Wao ne serait parti nulle part sans son Aisuru potentiel. Chuan avait compris combien le brun s'était attaché à lui, dans ses lettres. Elle secoua la tête et posa ses restes de biscuit dans la boîte, l'appétit coupé.

Alors... tu t'es décidé à venir avec moi à Drosera ?
Je te l'ai dit... je ne peux pas y aller. J'ai pris trop de retard sur mes enseignements.

Chuan savait pertinemment que ses leçons n'étaient qu'un prétexte. Aller dans la Cité des Alfars, collaborer avec des détectives... il fallait du courage pour s'embarquer dans une telle quête. La brune savait que Min ne manquait pas de courage, mais son moral était au plus bas. Peut-être ne pourrait-il pas supporter la dure vérité, selon ce qu'ils découvriraient sur place. Chuan aurait préféré pouvoir s'appuyer sur lui, mais elle avait confiance en son peuple. Les Orines de Drosera s'allieraient à elle et l'aideraient à passer cette épreuve. Chuan n'était pas seule. Min s'empara de ses restes de biscuits et les engouffra en une bouchée. Quand l'anxiété lui retournait l'estomac, elle transformait celui de Min en trou béant. C'était un point commun qu'il avait avec Wao. Chuan laissa un gloussement passer ses lèvres, malgré elle.

Tu te souviens quand vous vous êtes rendus malades avec des prunes ?
...ah oui ! C'était la veille de notre examen, non ?
C'est ça. Ta tante avait récolté trois kilos de prunes pour les faire sécher... en une après-midi, pouf ! Vous aviez tout englouti.
Par les Aetheri. Qu'est-ce qu'on était malades !
Je vous avais fait une tisane pour la digestion. Sans moi, vous auriez même pas pu vous lever jusqu'à la nuit !
...et on serait sûrement arrivés en retard à l'examen.
Oh, ça ne t'as pas empêché de le rater.
Eh, dis donc !

Le pied de Min surgit soudainement de son katana pour s'écraser contre le tibia de Chuan. Elle protesta et lui rendit son coup. Sauf qu'elle avait bien plus de force que le blondinet. Sous l'impact du coup, Min s'écrasa au sol et fit mine de souffrir le martyr, tel un soldat au bord du trépas. La gorge de la brune bascula en arrière alors qu'elle éclatait de rire. Voilà pourquoi leur amitié était si précieuse. Elle survivait à tout. Elle apportait tellement de soulagement à Chuan, dans une vie trépidante, trop trépidante parfois, alors qu'elle tentait de suivre le chemin tissé par le Destin pour enfin trouver son Aisuru. En attendant, lui était là, au moins. Wao, son premier amour et ami le plus précieux, avait disparu, mais tout n'était pas perdu. Pas encore.

Bon, retournons-y. On va commencer à se demander où on est.
Tu parles ! Il y a tellement de monde pour aider. Je pense m'entraîner un peu plus pour mon spectacle de ce soir... j'ai encore du mal à faire mon dernier pivot sans atterrir de travers.
D'accord, Min-ah. On se rejoindra au coucher du soleil. Moi, je vais accueillir les voyageurs. J'ai entendu qu'il y aurait même quelques Lyrienns au rendez-vous !

La brune s'en alla comme une bourrasque. Et soudain, Min se retrouva seul, sous un silence lourd. Ses paupières se fermaient. Wao n'était pas la seule ombre au tableau, et c'était ce qui l'inquiétait le plus. Il avait à peine l'énergie de s'inquiéter pour son ami. Il avait tant de questions. Sa dernière rencontre avec un Aisuru potentiel avait encore été un désastre, si bien qu'il avait commencé à croire être la cible d'une malédiction. Selon la légende, faire un vœu en croisant les mains sous une étoile filante portait bonheur. Il avait bien besoin de rassembler toutes ses chances. Cette nuit, il ferait un vœu auprès d'un million d'étoiles. Se lier à son Maître. Etre enfin heureux.

+1190 mots
Post I/II.
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Haru Araé
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Haru Araé
Jeu 14 Sep 2023, 12:46



Unknown

La nuit des étoiles

En groupe | Haru & Makoto



Les doigts d’Haru coururent sur le manche du couteau, taillé dans un bois de cerisier aux profondes nuances rouges. Ses phalanges se refermèrent autour, et elle pivota le poignet pour examiner le tranchant de l’arme. Assise en tailleur, elle avait étalé sur la petite table devant elle sa panoplie de lames. Son regard baigné de l’apprentissage de ses formatrices, elle détaillait chaque travail de forge, avec accroché au cœur le rêve d’un jour réaliser des ouvrages similaires – équilibrés, solides et efficaces. Bien qu’elle s’entraînât durement, les siens avaient trop tendance à s’ébrécher ou à casser. Parfois, l’impatience cueillait sa poitrine ; elle prenait alors le temps de respirer et d’observer les lents mouvements de la nature. La ronde des saisons, qui ne se précipitait jamais, qui tournait toujours avec la même régularité, et apportait ainsi au monde cet aplomb serein des renouveaux intelligibles. L’érosion languissante des berges caressées par les cours d’eau et des montagnes enlacées par les vents, que l’inévitabilité ne rendait pas rapide pour autant. Les graines du printemps, dont la croissance indolente s’avérait indispensable à l’épanouissement, quelques années plus tard, de splendides branches gorgées de fleurs et de fruits. Les ventres des femmes qui s’arrondissaient si progressivement, puis le temps qui semblait s’étirer quand leurs corps peinaient à porter le fardeau de la vie qui ne demandait qu’à délivrer ses premiers cris. Toutes les grandes œuvres de la nature prenaient du temps. La jeune Orine n’excellerait qu’en acceptant de tituber, d’échouer et de recommencer. Elle en avait une conscience aiguë ; simplement, par moment, la fougue de la jeunesse reprenait ses droits et elle s’enflammait d’espoirs empressés.

Haru attrapa la pierre à aiguiser, qu’elle avait laissé tremper dans un bol d’eau. Elle la passa avec minutie de chaque côté de la lame, en formant un angle fermé et avec des gestes aussi mesurés que possible. Quand elle eut fini, elle la reposa, puis elle se munit d’un chiffon, dont elle trempa une extrémité dans le pot d’huile de lin qu’elle avait ouvert près d’elle. Avec précaution, elle huila le manche du couteau. Sous la lumière brûlante du crépuscule, il se mit à briller. Elle enferma la lame dans le tissu pour que l’huile honorât l’acier, avant de remettre l’arme à sa place, alignée avec les autres, classées par ordre de taille. La jeune fille leva les yeux vers la porte coulissante ouverte sur la terrasse. Les mouvements du ciel, aussi, semblaient lents – quoi que ces derniers temps, il s’illuminât parfois d’étoiles vives et colorées, au creux de constellations métamorphosées. Dehors, elle entendait l’écho des derniers préparatifs pour la nuit qui devait célébrer ces changements. Hoshi no yoru. Elle y avait participé toute la journée, avant de prendre un peu de repos pour ne pas s’écrouler au milieu du spectacle qu’elle avait imaginé avec Makoto. Il devait encore se trouver au cœur du village, l’âme émerveillée. Plus tôt dans la journée, elle l’avait taquiné en lui disant que son Aisuru avait intérêt à être plus étincelant qu’une étoile pour retenir son attention. Ils avaient ri, mais elle était persuadée qu’il y avait un fond de vérité dans sa plaisanterie. Il vouait aux cieux un amour intense, plus intense que sa propre passion pour les lames.

L’Orine attira vers elle une mallette de cuir bleu, au sein de laquelle elle replaça méthodiquement chaque couteau. Ils disposaient tous d’un emplacement précis, qui épousait leurs formes à la perfection. « Haru ! » La voix de Makoto précéda le claquement de ses pas sur le bois de la terrasse. Il s’arrêta sur le pas de la porte. Un large sourire étirait ses traits. Des mèches noires s’étaient échappées de son chignon et voltigeaient devant son visage, parfois poussées par sa respiration essoufflée. Il avait couru, pourtant, son kimono enveloppait impeccablement sa silhouette. La brune sourit, reconnaissant le soin particulier que son ami portait à toute chose. « Tu es prête ? Les premiers spectacles vont bientôt commencer. On a juste le temps de se préparer, je pense. » Elle acquiesça. « J’ai presque fini de ranger. » Elle glissa les dernières lames dans la petite valise, puis la referma et se leva pour la ranger dans l’armoire qui trônait dans un coin de la pièce. « Entre, je vais te recoiffer. » dit-elle en sortant pour aller chercher des peignes. Makoto ôta ses chaussures, puis entra. Il s’agenouilla près de la table basse. Quand Haru revint, elle défit son chignon. Ses cheveux cascadèrent sur ses épaules et dans son dos. Elle repensa au cours tranquille des fleuves, et glissa ses doigts dans la marée d’ébène.



Message I/II – 764 mots


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Haru Araé
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Haru Araé
Jeu 14 Sep 2023, 18:27



Unknown

La nuit des étoiles

En groupe | Haru & Makoto


Inspiration : Religion et Mythologie.


Makoto avançait d’un pas pressé, ponctué par le bruissement de la soie de son kimono violet. « Le premier spectacle d’Eiko est juste après le nôtre, il faudra qu’on se dépêche de sortir de scène. » Haru acquiesça, un sourire joyeux accroché aux lèvres. Frappée d’enthousiasme, la petite Orine leur avait demandé plusieurs fois s’ils assisteraient à ses représentations. Ils avaient évidemment confirmé leur présence à plusieurs reprises. L’enfant était bien trop mignonne pour que l’on pût lui dire non ou pour que l’on s’agaçât qu’elle refusât de donner la moindre information sur ce à quoi elle participerait, entretenant un mystère à la lisière de l’insoutenable. Ils comptaient, de surcroît, admirer le plus de spectacles possibles ; ce que produiraient leurs aînées et leurs cadettes magnifierait la beauté et insufflerait l’inspiration. « Il paraît que Jun aussi va faire un spectacle. » À Onikareni, celui sur lequel couraient les murmures du monde avait conquis bien des cœurs. Enfants, les deux amis passaient des heures à jouer avec lui, à tresser ses cheveux, à le maquiller, à lui réclamer des histoires, à lui raconter les leurs, à lui demander à quoi ressemblait l’ailleurs. Son mariage avec Lily-Lune Araé avait entretenu une certaine proximité avec la famille d’Haru ; plus à l’image de l’écho d’une note qui résonnait en arrière fond que comme des tambours insistants. Son amie ne l’avait jamais connue et, de toute manière, personne ne marquait de différences entre un Araé ou n’importe quel autre enfant. Du moins, Makoto ne se rappelait pas avoir un jour été étonné d’un traitement réservé à la brune ou s’être senti lésé en sa présence. Il savait que, chez d’autres peuples, le nom et les origines signifiaient plus que la personne elle-même, mais parmi les Orines, les choses ne fonctionnaient pas ainsi. « Oui ! J’ai hâte de voir ce qu’il va faire. » À chaque fois que Jun venait, il émerveillait les jeunes Orines. « J’ai aussi dit à Min qu’on irait le voir. » Son ton enjoué se teintait soudain d’une nuance plus grave. Le Fujiwara la regarda. Depuis le départ – la disparition ? – de Wao, Min et Chuan paraissaient moins heureux. Comment ne pas les comprendre ? Si Haru partait sans lui, il en aurait le cœur brisé.

Sur scène, le cœur de Makoto se mit à trembler. Ils avaient répété maintes et maintes fois, mais il ne parvenait pas à se départir de l’appréhension bouffie d’adrénaline qui lui taquinait l’estomac. Les deux Orines s’étaient assises sur des coussins et faisaient face au public. Elles y avaient repéré Jun, plusieurs de leurs amis, le père et la mère de l’adolescent, et il avait même cru apercevoir l’Empereur Noir, au loin. Dans leur dos, des lampions mauve et pêche éclairaient l’estrade avec douceur. Il regarda Haru, son kimono orange bien ajusté, ses cheveux noirs relevés en un chignon ponctué de quelques perles, ses mains posées sur ses genoux. Elle s’éclaircit la voix, puis entama : « Au commencement, il n’y avait rien. Le silence couvrait un univers de pénombre. Quand Hahanaru Shizen et Sōzō se rencontrèrent, la Vie naquit. » Un air de musique s’éleva. Toujours assise, les Orines se firent face et se saisirent des torches jusqu’alors cachées par leurs silhouettes. Elles les tendirent devant elles. Leurs flammes s’entremêlèrent. « La lumière inonda le monde. Chaque soir, Hakai tirait le manteau de la nuit, et chaque matin, Sōzō l’ôtait pour dévoiler le soleil. « Tu ne sais guère honorer ta femme, car tu ramènes toujours l’aube, tandis que c’est la nuit qu’elle est la plus étincelante. » lui dit son frère, dont l’œil se baignait chaque nuit dans la beauté de la Lune Blanche. » - « « Au contraire, je sais la contempler même de jour, dans tout ce qui est et dans tout ce qui n’est plus, tandis que tu n’es capable de l’admirer que dans les ténèbres. » rétorqua Sōzō. » Makoto avait oublié la foule. Ses iris ancrés dans ceux d’Haru, il ne voyait plus que les Ætheri. Ensemble, ils plongèrent les torches dans la large coupole d’eau qui les séparait. « Les deux frères n’eurent de cesse de se quereller à ce sujet. Quand Hahanaru Shizen accepta de plonger au cœur de la nuit avec Hakai, elle trouva Geomi. Mais cette fille ne suffit pas à combler ce qui lui manquait. » -  « Car dès que le jour déclinait et que la pénombre s’étendait, Hahanaru Shizen, pourtant si bien entourée de toutes ces vies qu’elle avait créées, se perdait dans sa propre contemplation. Le lac lui renvoyait son reflet, large sphère blanche esseulée dans un ciel à peine effleuré par les nuages, et alors, la solitude l’étreignait. » D’un coffre près d’eux, Haru sortit un lampion blanc, qu’elle tint suspendu au-dessus de l’eau. « Línggǎn l’observait, silencieuse, parfois frissonnante. La brise courait sur la surface de son lac comme l’amour sur son cœur. Les rides troublaient le reflet d’Hahanaru Shizen et, plus le temps passa, plus elles s’intensifièrent, au point de parfaitement déformer les traits de l’Æther. Quand elle s’en étonna, Línggǎn lui répondit : « Tous les soirs, je tente de te peindre ; mais tous les soirs, mon cœur et mes mains tremblent. ». » D’une main, Makoto agitait un éventail au-dessus de la coupole ; de petites vagues se répandaient et clapotaient contre les rebords. « Hahanaru Shizen, qui s’était rapprochée pour scruter son reflet, effleura la surface du lac. Le contact démultiplia son image et, partout où des éclats de lune avaient illuminé les eaux sombres, des lotus fleurirent. Kennocha était née. » De sa main libre, l’adolescente répandit des pétales blancs dans le récipient. « Chaque jour et chaque nuit, Hahanaru Shizen admirait sa fille et son épouse. Kēxué naquit de leur amour pour la mesure et la précision ; puis ce fut autour de Jang-in et de son feu chaleureux. » - « Le temps et la vie se poursuivirent. Hahanaru Shizen, si bien entourée, se croyait enfin débarrassé de sa solitude ; mais celle-ci revint frapper, un soir. Alors qu’elle admirait les lotus qui constellaient le lac, elle se confia à sa fille. « Autrefois, Línggǎn ne reflétait que moi. Elle était emplie d’inspiration mais dépourvue des Arts. Je suis heureuse que tu sois née, et je suis heureuse que tu combles tes mères de ta présence ; mais quand je te regarde, je ne peux m’empêcher de voir le vide qui m’entoure. » » Les deux Orines se levèrent. Elles échangèrent leurs places, puis se mirent à marcher, leurs mains et leurs bras décrivant une chorégraphie simple mais longuement travaillée. Haru se trompa quelques fois, mais Makoto ne le remarqua pas, tant il était concentré sur l’histoire. « Touchée par la détresse de sa mère, Kennocha s’en alla voir son frère et sa sœur. « Notre mère Hahanaru Shizen souffre trop de ce vide qui habite le ciel entre le crépuscule et l’aube. Elle voudrait mieux ressembler à notre mère Línggǎn. » leur confia-t-elle. Jang-in abattit son marteau sur le métal de Kēxué. » L’Araé défit les deux lames fixées à sa ceinture et les entrechoqua. « Des étincelles jaillirent du choc, et Kennocha, muette, sut quel nouvel art devait naître. » - « Elle courut retrouver Sōzō et lui conta son histoire. Il lui narra la sienne, cette concurrence pour Hahanaru Shizen qui s’était agité entre les ténèbres d’Hakai et sa propre lumière. Kennocha fut d’autant plus convaincue de son idée, qu’elle formula ainsi : « Je veux que ma mère reflète le lac comme il l’a si longtemps reflétée. Je veux qu’à ses côtés dansent mille lotus étincelants. » Sōzō accepta d’apporter de la lumière là où il avait laissé régner les ténèbres, et de leur union naquit Subarashī. » - « Elle répandit la beauté partout où elle alla ; dans son sillage, la pluie devenait neige, les cailloux s’érigeaient en montagnes, les bâtons brisés se métamorphosaient en bambou. » Makoto fit doucement tinter les quelques grelots qui ceignaient sa taille. « Des étincelles pendaient à sa ceinture, et Kennocha savait que c’étaient là les lotus qu’elle désirait faire porter à sa mère. « Subarashī. » lui dit-elle. « Tu dois te rendre chez ton oncle et ta tante. Trouve-les, et demande-leur de frapper chaque étincelle entre leur marteau et leur métal. » Subarashī obéit. » - « Elle apporta toutes les étincelles à Jang-in et Kēxué. La première plaça une lourde plaque de métal devant ses yeux. » Du coffre duquel elle avait sorti le lampion, Haru extirpa une carré d’acier et un petit marteau. Elle continua à illustrer son propos, en veillant bien à ce que ses coups ne couvrissent pas le son de sa voix. Makoto, dans le même temps, plongeait des feux d’Onikareni dans la flamme d’une bougie. Aussitôt, les bâtonnets couverts de poudre se mirent à crépiter. « Une première étincelle fut déposée dessus, puis Jang-in abattit son marteau. L’étincelle vibra violemment, se projetant tout autour d’eux, puis s’envola. » L’adolescent confia des bâtons à son amie, et en conserva autant pour lui. « Elle fila à vive allure, portée par le vent, rieuse. Ses pas légers bondirent sur la cime des roseaux, puis sur celle des montagnes, avant qu’elle ne se mît à courir sur les nuages. » Les deux Orines sautillèrent sur l’estrade, imitant les pas des étoiles filantes. « Les autres étincelles suivirent son chemin. C’est ainsi que naquirent les premières étoiles. » Makoto et Haru se rejoignirent sur le devant de la scène et, d’un même geste, levèrent chacun le bras qui tenait les étoiles. Leurs mains libres se lièrent. « Trouvant leur confort dans les cieux auprès d’Hahanaru Shizen, elles cessèrent leur course, pour entreprendre une ronde plus lente. » Ils tournèrent doucement, puis s’immobilisèrent face au public. Les feux d’Onikareni s’étaient éteints. « Parfois, pour honorer la Beauté et la Vie, elles reprennent leur danse folle et filent à travers la voûte. Elles disparaissent à l’horizon et plongent dans les lacs où baignent des lotus. » - « Et c’est en leur honneur qu’aujourd’hui encore, les forgerons battent le fer en jouant autant le feu qu’avec l’eau. » Les deux Orines s’agenouillèrent et s’inclinèrent. La musique cessa, et le cœur de Makoto reprit ses tremblements incontrôlés. Cette fois, il souriait.



Message II/II – 1718 mots

Note : Ce que j'ai appelé feux d'Onikareni, ce sont les feux de Bengale. Même si les feux d'artifice sont a priori plutôt une spécialité des Génies, je me suis dit qu'à Onikareni et chez les Orines, on pouvait les appeler comme ça, notamment s'ils sont souvent utilisés pour illustrer les étoiles (mais ça peut être un nom parmi d'autres !) nastae


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