Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
 | | Lun 02 Juin 2014, 17:11 | |
| Cela avait été long et éprouvant, mais le voyage touchait enfin à sa fin. La terre promise se dressa devant ses grands yeux ébahis. Mégido.
Quelles épreuves elle avait subi pour arriver jusque là, c'était incroyable… Léto n'arrivait tout de même pas à croire qu'elle avait fini par y arriver. La ville que lui avaient si souvent contée ses parents était juste là, éclairée de milles feux. Mêmes les murailles étaient ornées de fleurs ! Elle ne pouvait pas rêvé de mieux ! Père, mère, grand frère… J'ai réussi. Sur un sourire de fierté, elle pénétra dans la ville, les sentinelles ne l'importunant pas sur son passage, certainement grâce à sa physionomie d'Orisha.
Cependant, et elle en avait vraiment l'habitude maintenant, à chaque fois que quelque chose de bien lui arrivait, tout de suite après c'était la catastrophe. Et là, il faut dire que ça devenait pénible. A peine était-elle entrée que les lumières de la ville s'éteignirent toutes. Cette panne générale lui fit un froid. Malgré toutes les bonnes choses que lui avait racontées sa famille, on lui avait aussi répété sans cesse que Mégido restait dangereuse : criminels et autres rôdaient dans l'obscurité pour s'en prendre aux plus faibles. Et maintenant, leur champ d'action venait de s'étendre dangereusement." Rentrons, ma chérie, on devrait rester à la maison le temps que ça revienne. " entendit-elle de la part d'un homme auprès de sa compagne, la raccompagnant en vitesse dans leur foyer. N'étant aucunement familière à cette ville, Léto dût avouer qu'elle devrait en faire autant pour le moment. Elle n'avait pas peur qu'on l'attaque, elle avait su s'endurcir durant tout le trajet. Mais réparer les lampadaires n'étaient pas de son domaine, n'y connaissant strictement rien. Le mieux pour le moment était de trouver un toit où dormir. Une nuit à l'auberge lui ferait beaucoup de bien. Elle verra le lendemain pour un logement, s'assurant cette fois de ne pas perdre l'énorme somme qu'elle avait acquit à Drosera.
Son sac dans le dos, l'Orisha fixa les bâtiments sur son passage. Elle n'y voyait pas grand-chose dans le noir, mais ce qu'elle arrivait à discerner lui plût. Nul doute qu'elle se complaira pleinement dans cette ville, bien mieux qu'au Port ou à Drosera en tout cas. En tout cas, en arrivant ici, elle ne s'était pas attendue à une telle nuée de couleurs, c'était bien dommage que les lumières ne fonctionnaient plus. Elle croisa l'un de ces lampadaires justement, essayant de deviner quelle couleur il émettait lorsqu'il marchait. Donnant sa langue au chat, elle s'en approcha pour voir si un indice sur l'appareil la ferait deviner. Soudain, elle sentit une étrange force la repousser. Après de moult tentatives, elle comprit que le lampadaire était protégé magiquement, incapable de s'en approcher à moins d'un mètre. Cette protection la parut étrange à son goût, mais si c'était ainsi que Mégido fonctionnant…" Rah, mais m*rde ! " s'écria alors une voix plus loin. Un Orisha sembla essayer de s'approcher d'un autre lampadaire, lui aussi repoussé comme elle l'avait été. Il avait beau insister, il ne fit pas exception à la règle. La jeune blonde l'aborda, voir si elle pouvait se rendre utile auprès de cet homme visiblement contrarié par ce qu'il se passait." Un problème ? demanda-t-elle suavement, avec une once de virilité bien sûr.
- Oui ! Je suis censé faire marcher ces éclairages, mais un imbécile à trouver drôle l'idée de jeter un sortilège. grinça-t-il entre ses dents, cette information mettant la puce à l'oreille de Léto.
- Ces protections ne sont pas censées être là ?
- Bien sûr que non ! Comment je ferais mon boulot sinon ?! Je jure de faire pendre celui qui a fait ça ! " Voilà que l'affaire devint bien suspecte aux yeux de l'Orisha. Si quelqu'un avait osé faire ça à la ville de ses ancêtres, alors c'était son devoir de participer à l'enquête. Hochant de la tête tout en s'éloignant, elle avait besoin d'un plan d'action. Ne connaissant absolument rien à la magie, ou du moins dans ce type de glyphe répulsif, elle laissa tomber l'idée de tenter d'approcher les lampadaires pour essayer d'y trouver le moindre indice sur le ou les coupables. Le mieux serait d'inspecter les environs. Qui sait, elle tombera peut-être sur quelqu'un qui savait. Et puis, une visite touristique dans sa nouvelle ville ne pouvait être que bénéfique !
Ses pas la menèrent donc dans le square Kafiristan. Baigné dans le noir pour l'instant, cet endroit devait être magnifique vu de jour. C'est fou à quel point le potentiel de Mégido lui parut bien terne sans ses lumières, ces lampadaires devaient être la fierté de la ville. Elle remarqua néanmoins que les gens qui traînaient par ici ne semblaient pas très amicales. Souvent en groupe, il la dévisagea d'un air dégoûté, peut-être était-ce le fait d'une voir une Orisha traînée sa chaîne. Elle aurait bien aimé se justifier auprès d'eux, leur faire comprendre que c'était en réalité son arme, mais bon, elle s'attirait plus d'ennuis que coutume, puis ce n'était pas le moment de s'attarder en futilités.
D'autres lampadaires étaient installés par ici, tout aussi éteints malheureusement. Elle se demandait vraiment quel intérêt on aurait à faire ça. Un ennemi des Orishas sans doute, ou juste un voyou mal élevé. N'empêche que ce dernier avait réussi à placer des sortilèges sur chaque lampadaire qu'elle croisait, ce devait être un expert en la matière." Hé frérot, mate cet arrière-train ! entendit-elle dans son dos, se retournant pour constater que c'était deux hommes d'âge équivalent. Attends, c'est un gars ! s'écria alors l'un d'eux, l'autre riant à côté.
- T'es vraiment trop bête, mon frère.
- J'aurai parié que c'était une fille… il la scruta un peu longuement, ils n'avaient pas l'air agressifs mais pas non plus de bonne compagnie. T'es des "cuisses brûlantes", non ? la question lui parut bizarre, élevant un sourcil.
- Non, mes cuisses vont bien. Il fait même un peu froid par ici. la réponse fit rire de concert le duo, ne s'attendant pas à un tel état d'esprit.
- C'est un bon celui-là ! Même s'il a un cul aussi rebondi.
- On dirait bien que ces lampadaires vous intéressent. C'est vrai que c'est étrange ce qui se passe. Mais vous ne feriez mieux pas de traîner seul par ici. il étira un sourire malicieux. Qui sait, la "Hyène du Kafiristan" pourrait vous attraper !
- Je ne connais pas cet animal… Il est dangereux ? encore une fois, la naïveté de la jeune femme les fit railler les deux hommes.
- Vous n'êtes pas du coin, n'est-ce pas ? un coup d'œil aux affaires de la fille lui fit confirmer cette hypothèse. C'est le nom qu'on donne au tueur en série qui traîne dans les environs, toujours pas chopé à l'heure qu'il est.
- Se pourrait-il que c'est lui qui ait fait ça aux lampadaires ?
- Franchement non, c'est juste un tueur. Une légende de surcroît.
- Si tu veux des informations, je te conseille les cuisses brûlantes, c'est un cabaret dans le coin. Puis, c'est toujours mieux que rester dehors, pas vrai ? " Leur souriant pour les remercier, l'Orisha leur demanda ensuite de l'escorter jusque là-bas, espérant y trouver de quoi avancer dans ce mystère.
A l'intérieur du fameux établissement, Léto en comprit rapidement le nom. C'était un lieu bien torride dans son ensemble, prestations et alcool tournant à flot sans cesse. Pas le genre d'endroit qu'elle fréquenterait d'habitude, mais il fallait bien se démener un pour trouver le responsable. Ne sachant pas trop où se déplacer, l'une des filles vint à sa rencontre. Selon son uniforme, elle pencherait plutôt pour une serveuse, au lieu d'une prostituée. Restant courtoise et souriante, Léto la laisser aller à sa rencontre." Bienvenue aux "Cuisses Brûlantes", vous cherchez une place ?
- Eh bien, pour être franc, j'aimerai en savoir plus sur… le soupire de la serveuse la fit couper net.
- Les bars riment avec "bobards" en ce moment, je me demande vraiment d'où vient cette mode. Si c'est ce que vous cherchez, allez voir Edwina, elle raconte à qui veuille l'entendre tout ce que ses clients lui disent pendant qu'ils la sautent. Mais commandez au moins un verre pour la peine, ou louez-la, mais chut hein, comme vous l'avez sûrement compris. " Pas vraiment, non… Léto la suivit tout de même jusqu'à la fille de joie, installée confortablement au bar, sûrement en pause pour le moment, bref le moment choisie pour l'aborder sans pour autant la déranger. La fille usa de ses charmes quand l'Orisha s'assied à côté d'elle, forcément cette dernière immunisée au jeu de la prostituée." On cherche de la compagnie, mon chou ?
- Des renseignements en fait.
- Oh, tout ce que tu veux, mais ce ne sera pas gratuit.
- Un verre ? proposa-t-elle sur un sourire, la fille accepta volontiers ; à côté, Léto ne prit rien, peu habituée à l'alcool. J'aimerai découvrir celui qui a éteint les lampadaires.
- Ah, ça. Ça tracasse les esprits en ce moment, oui. un petit moment d'hésitation. Il se peut que je sache quelque chose, mais je préfère ne pas m'en mêlée.
- Pourquoi ? Vous pourriez aider, c'est bien non ? la jolie bouille de Léto sembla faire effet sur la femme.
- … Barristan, l'un des gérants de l'Aether's place, il est impliqué. elle but une gorgée avant de reprendre sur sa lancée. Pendant que je m'occupais de lui, il se demandait si la ville était plongée dans l'obscurité, si cela lui permettrait d'attirer plus de clients. Le casino est très lumineux après tout. Bon, je trouve cette logique débile personnellement, mais les rues sont sombres et dangereuses la nuit, alors les gens chercheront certainement un refuge. Puis ils seront happés dans le jeu du hasard.
- Pourquoi ne pas en avoir parlé aux autorités ?
- Parce que ce n'était qu'une phrase hasardeuse prononcée par un homme à deux doigts de l'orgasme. Les gens racontent toute sorte d'absurdités au lit. Puis c'était il y a quelques jours, les lampadaires viennent juste de s'éteindre. Et… je suis une p*te, Barristan un gros poisson. Je me vois mal l'accuser droit dans les yeux. Franchement, ne faites rien de stupide ; si vous le connaissiez, vous le sauriez.
- Cela ne coûte rien d'essayer. souffla-t-elle en quittant le comptoir.
- Je vous aurai prévenu. " Ne sachant nullement si c'était une mauvaise idée de ne pas suivre le conseil d'Edwina, Léto se décida quand même de suivre son instinct. De loin, le casino devait en effet être l'attraction la plus lumineuse de toutes, attirant alors les pauvres innocents tels des papillons vers une flamme qui les consumera dans l'horreur de l'avarice. C'était vraiment idiot de sa part s'il était réellement le coupable, la cupidité faisait vraiment faire n'importe quoi aux hommes. Enfin bon, c'était la seule piste qu'elle avait pour le moment, alors autant s'y livrer corps et âme.
De l'intérieur, l'Aether's place ne dérogeait pas à sa réputation. Beaucoup de clients affluaient à l'intérieur, se livrant aux jeux du hasard, dépensant des modiques sommes et en perdant plus qu'ils n'en gagnaient. Léto n'avait jamais compris comment on pouvait compter autant sur sa chance de cette manière. Pour elle, il lui était catégoriquement interdit de mettre en jeu les gains de son dur labeur. C'était un autre monde après tout, cela n'était pas ses affaires ; le coup des lampadaires aussi remarque, mais c'était une exception." Je cherche un certain Barristan. l'homme, bien chic, ne mit pas longtemps à se montrer.
- C'est moi, qu'est-ce que vous voulez ? J'ai beaucoup à faire. il ne lui restait plus qu'à croiser les doigts maintenant.
- C'est vous qui avez éteint les lampadaires. " L'homme ne sembla pas broncher face à l'accusation, il mima même un air d'étonnement. Pour les autres autour d'eux, le silence avait d'abord fait place avant que l'hilarité envahit tout le groupe, ainsi que Barristan. Ils oublièrent bien vite cet incident, tandis que le gérant s'approcha d'elle pour régler ce détail gênant, lui chuchotant :" Je ne sais pas qui t'a raconté ça… Léto vit une occasion de jouer des tours, augmentant le ton de la voix du gérant afin qu'ils entendent tous sa menace. Mais si tu continues de l'ouvrir, ce n'est pas des lampadaires que je vais éteindre la prochaine fois, mais ta… quand il se rendit compte de sa bourde, l'étau s'était déjà resserré, les autres responsables s'approchant du conspirateur.
- Je crois que vous avez quelque chose à confesser. assura-t-elle en croisant les bras.
- Sale petit… Et puis zut, ce n'est pas moi qui ai fait ça aux lampadaires, je le jure ! les regards accusateurs se maintinrent. C'est vrai, sur Antarès ! Mais j'avoue y avoir été pour quelque chose…
- Voilà qui est bon à entendre, poursuivez. l'accusé serra les dents.
- C'est un sorcier, que j'ai couvert. Il a dit que cela aiderait les affaires…
- Un sorcier ! s'écria l'un de ses collègues. Quel Orisha oserait se vendre à l'un d'eux ?!
- Je n'ai fait que le cacher, c'était un arrangement…
- Et où est-il, ce sorcier ?
- Il se cache dans les décombres de l'ancienne bibliothèque. " le jeu était fait. La piste étant plus que brûlante à présent, il ne fallut pas longtemps avant que les autorités de Mégido enchaînent le sorcier qui s'était effectivement réfugié sur les lieux. Il fut d'abord enfermé en attendant d'être jugé, tout comme le gérant de l'Aether's place. On avait forcé l'être maléfique à annuler ses sortilèges et tout redevinrent dans l'ordre.
On ne nia toutefois pas l'implication de Léto dans l'affaire. Plusieurs témoins louèrent son courage, ce qui tomba dans les oreilles de quelques hauts-placés d'Eorishaze. En récompense, l'Orisha se vit offrir la reconnaissance des habitants de Mégido, son nom ayant été au moins une fois entendu par chacun d'entre eux. Et puisqu'ils comprirent sa situation actuelle, on lui offrit également une modeste demeure, avec supplément de gardes et le droit de ne pas payer le loyer pour toute une vie.
Quand Léto posa les pieds dans sa nouvelle maison, les mots lui manquèrent tellement qu'elle ne put que tomber à genoux et pleurer de joie. Foyer, doux foyer…2393 mots ~  
By Jil ♪ |
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