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 D’ombres et de carton | Wakiya

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Mar 16 Nov 2021, 06:00



~ Événement précédent : Mon preux chevalier! ~

« Wakiya! »

Sage mais impatiente, Muramasa attendait mon retour sur les marches qui menaient à l’appartement d’Isley. Elle avait cessé de compter les minutes qui s’étaient écoulées du moment où j’étais parti auprès des Soldats du Kērosa à cet instant, où elle prit conscience de la présence de son amie, à proximité. Se remettant rapidement sur pied, la Muse descendit avec promptitude les escaliers, sautant les trois dernières marches pour atterrir juste devant la brunette.

« Qu’est-ce que tu fais? Oh non, tu sais quoi? C’est une bonne chose que tu sois là parce que… »

L’impulsion qui avait élancé l’Orine dans sa verve fût brusquement freinée lorsque la jeune femme remarqua le minois de sa consœur; rouge exténué. Un battement vif prit d’assaut le brin de ses cils, vibrant au même rythme que la palpitation qui agitait, fervente, la respiration de sa camarade. Stupéfaite, la rousse se rapprocha aussitôt de Wakiya, lui attrapant l’épaule.

« T’as couru jusqu’ici?! »

Ren lui laissa le temps de reprendre son souffle, jetant plusieurs œillades dans leurs environs; simple réflexe de curiosité, comme si elle s’attendait à apercevoir la raison qui avait poussé son amie à se démener ainsi. Seulement, en les considérant de plus près, elle constata également l’absence de quelque chose – ou plutôt de quelqu’un. Peu importe la direction où se portait son regard, elle ne voyait Isley absolument nulle part.

« Isley n’est pas avec toi? »

En début de journée, tous les deux étaient partis vers le centre des marchés de la Citadelle Doka. Là-bas, ils auraient su trouver tout ce qu’ils auraient souhaité, s’ils n’avaient pas coupé court à leur visite de la cité : de la nourriture pour les estomacs curieux et affamés; des herboristeries pour les amateurs d’onguents et d’alchimie; des boutiques exposant leur travail sur la soie et la mode angélique; des statues de marbre et d’argile éparpillées à travers la Citadelle, mettant de l’avant le savoir-faire et l’expertise des Ailes Blanches en la matière; des confections religieuses, habituellement à l’effigie des Ætheri Vertueux, qui charmaient par leur mythisme et réconfort en raison de la Magie qu’elles renfermaient; mais surtout, des entrepôts pour les besoins en fournitures d’Isley. Pourtant, voilà que Wakiya était revenue en trombe, éreintée et seule de surcroît. S’étaient-ils séparés? Est-ce que quelque chose de grave était survenu pendant leur sortie au cœur de Nisāria – la cité-mère de la Citadelle Doka? Comme si cet événement avec cette espionne n’avait pas été suffisant, il fallait maintenant qu’ils gèrent autre… chose…? Les réflexions de la rousse s’interrompirent un instant, tandis que le vert de ses prunelles s’ancra à l’émeraude des siennes. Elle ne put s’empêcher de la dévisager en prenant conscience de ses paroles.

« Arrêté? Isiode arrêté? Soudainement, le visage de l’Artiste perdit toute couleur, toute expression, si ce n’était la confusion pure qui voilait l’intégralité de son faciès. Comment ça « Arrêté? »

Il devait y avoir un gros quiproquo.


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Wakiya
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Wakiya
Dim 21 Nov 2021, 13:41



Ce retour en trombe aura au moins le mérite d'accomplir sa course quotidienne, l'un des exercices convenus avec Isley dans le but d'endurcir la frêle épéiste. Wakiya sut malgré tout qu'elle s'était surmenée durant ce sprint, davantage du fait de la distance plus conséquente que prévue. Son souffle saccadé fut son unique salutation à l'égard de sa sœur de cœur postée face à l'appartement.

" Ren ! " Parvint-elle à articuler entre deux bouffées vitales.

Apercevoir la flamboyante crinière de Muramasa fut comme atteindre la lumière au bout du tunnel, un signe du repos promis. Toutefois, la fatigue continuerait de l'assaillir encore quelques instants tant que son esprit sera embrumé par ses inquiétudes. À chaque enjambée, les affirmations du passant la hantaient, et le fait qu'Isley l'eût cru fut le coup de grâce. Ce devait être une évasion somme toute sereine, une découverte de Nisāria sous la jovialité de son instructeur attitré. Wakiya aimait bien passer du temps avec Isley, entre autres car elle était impressionnée par sa capacité à faire preuve de gaieté tout en revêtant les traits d'un grand soldat. Avec une telle attitude, la Sunano pouvait ainsi se rassurer sur sa capacité à conserver son identité propre tout en s'endurcissant. Elle ne cherchait pas à devenir une combattante aguerrie, ni à accomplir un quelconque faits d'armes, tout ceci ne représentait qu'une juste nécessité. Du moins, c'était ce que la jeune femme crût au tout départ, car finalement ce genre d'essais lui permirent de se rapprocher d'Isley et – elle espérait bientôt – Isiode. Elle-même désirait éviter un clivage dans le trio en demeurant dans les jupons de Muramasa : ils vivaient tous les quatre ensembles et cette ambiance la revigorait. Du moins, jusqu'à que les premiers cartons furent remplis… jusqu'à qu'Isiode fut arrêté par le Kērosa.

" B-Bien sûr que j'ai couru, dès que nous avions appris pour Isiode ! La cadette se redressa du mieux qu'elle pût, une main portée à son sternum. Isley est parti directement le voir. Quant à moi, j'ai préféré te retrouver à l'appartement, je n'étais pas… pas certaine que le Kērosa me dirait pourquoi Isiode a été arrêté, alors… " Elle n'était qu'une Orine, de surcroît une non-Liée.

Alors que Wakiya pensait pouvoir se poser, à son tour, sur les marches menant aux quartiers du Wun, quelle ne fut sa surprise face à l'allure hébétée de son amie. De son côté aussi, les paupières de la brune papillonnèrent sous le quiproquo naissant dont elle n'entrevoyait point encore. Il y eut un silence gorgé d'incompréhension mutuel ; si une mouche passait dans le coin, on l'entendrait parfaitement virevolter. La Sunano n'était pas le genre de femme à délier – ironiquement – les malaises par esprit d'initiative, sa Oneesan (Sœur aînée) saurait les sortir de ce flou ambiant. Visiblement, la Hanatsu dut se montrer plus précise sur son histoire, ainsi elles se confièrent l'une après l'autre.

" … Isiode va bien, alors ? Elle soupira, amplement plus tranquille. Par Kennocha, nous avions eu si peur. Non pas qu'elle doutât de l'innocence du Capitaine, mais la frayeur l'avait gagnée autant que son jumeau. Même si ce ne sont que des rumeurs, ne penses-tu pas que nous devrions aller les rejoindre ? Nerveuse, ses doigts s'entortillèrent les uns entre les autres. Au moins les attendre devant… ? " Malgré le malentendu, le bien-portant des frères continuait de la préoccuper.


591 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 21 Nov 2021, 18:57



« Oui, il va bien. Ren ne put retenir plus longtemps la bouffée de soulagement, qui s’échappa presque instantanément. Juste ciel… Pourquoi la situation a été interprétée ainsi? »

Question rhétorique, cependant, puisqu’elle ne doutât pas que cela était certainement dû à la réputation que l’on m’avait flanquée à la suite des événements survenus au cours des explorations. À son marmonnement, la rousse brisa brièvement le contact visuel qu’elle entretenait avec la seconde Artiste, son pouce et son index pressant légèrement l’arête de son nez. Toutefois, les prochains propos de sa camarade la retournèrent dans l’océan, olive et iridescent, de son regard. Elle hocha vaguement de la tête à la proposition de Wakiya, tendant aussitôt l’oreille. Dans un effort à peine étendu – depuis qu’elle pratiquait fervemment sa Magie, son utilisation n’était plus aussi désagréable et laborieuse – Muramasa essaya de rétablir la connexion télépathique entre nous. Le timbre de sa voix traversait l’espace, transcendait la distance qui nous séparait pour se reposer dans le creux de mon esprit. Sans difficulté, je perçu son écho, l’inquiétude qui vibrait doucement dans son accent. Pourtant, sans frémir, j’assurais à la jeune femme qu’elles n’étaient pas obligées de faire le déplacement jusqu’aux bureaux du Kērosa. L’Imperio Vaughan est présent. Il s’occupera de rétablir la vérité auprès des habitants, une fois que la police militaire aura terminée son interrogatoire et qu’ils réaliseront une première entrevue officielle. Une nouvelle fois, Ren opina du chef en silence. Elle ne chercha pas à insister plus que nécessaire, ses yeux pivotant naturellement jusqu’à la brunette pour se confronter à l’anxiété qui emprisonnait le visage de cette dernière. Tapotant gentiment la paume de sa main contre l’omoplate de sa consœur, la rouquine voulut la rassurer en la gratifiant d’un sourire resplendissant.

« Ne t’en fais pas, il est entre de bonnes mains. La police de la Nith-Haiah et l’Imperio Vaughan sont sur le coup. Ils vont également s’occuper de mettre un terme aux on-dit qui circulent à propos d’Isiode. L’invitant à la suivre, Muramasa indiqua l’une des marches du doigt. Assis-toi. Je reviens dans une minute. Disparaissant derrière la porte qui menait à l’appartement, la Liée revint après un certain temps, un grand verre d’eau en main. Tiens, bois ça. Tu dois avoir la gorge en feu après ta course. Puis, elle s’installa aux côtés de la gracieuse, ancrant ses yeux sur le paysage urbain qui continuait de s’animer devant elles. L’Ordre d’Hébé cause de plus en plus de problèmes. Leurs bévues sont sur toutes les lèvres… »

Et cela, c’était sans compter le mépris qui grondait de plus en plus fort à travers toutes les sphères de la communauté angélique. Depuis le retour de la délégation qui s’était rendue jusqu’à Arcadia, l’ire de la population à l’endroit des Chevaliers s’était décuplée. Si le gouvernement paraissait réagir calmement, sans faire de vague, ni crier au scandale, il bouillonnait pourtant, en pleine effervescence. Une seconde délégation avait été envoyée auprès de la nation indépendante de la Marche Terne pour discuter de quelque traité, alors que les artisans des forges étaient plus actifs que jamais. Quelque chose se préparait, à coup sûr, mais Muramasa peinait encore à en mesurer toute l'envergure.

« Je ne comprends pas leur stratégie… »

Ni pourquoi ils avaient ressenti le besoin de s’engager sur un tel chemin. Depuis combien de temps l’Ordre était-il si corrompu? Pourquoi avait-il choisi de tourner le dos à tous leurs principes et idéaux? Plusieurs scénarios jonglaient entre ses deux oreilles, concernant les Anges restés là-bas, mais elle n’osait pas croire en eux, peut-être trop terrifiée que ceux-ci se réalisent en finalité.


600 mots | Post II



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Wakiya
Sam 27 Nov 2021, 00:37



Sur le coup, Wakiya se sentit coupable de ses propres aprioris. Après Aïkisu, l'Orine ne se montrait peut-être pas si avenante en compagnie des Anges, encore moins du côté d'Isiode Yuërell, mais ceci n'était qu'un résultat de son côté discret. Au fil des jours de collocation, grâce entre autres à la bonne humeur de Ren et d'Isley à son égard, la plus jeune finit par faire preuve d'aisance, sa nervosité gestuelle moins prononcée. Néanmoins, depuis cet entraînement des plus compliqués, les palabres de l'Archontesse la hantaient. Elle désignait très clairement le Capitaine à ce moment-là, le nom de Boucher lui instillant des frissons incessants en son for intérieur. De cet incident d'ailleurs, la Sunano n'eût pas plus d'explication de la Dame Rose, celle-ci mystérieusement volatilisée. Au moins, cela lui permit de s'entraîner en secret sur son Art sans distraction supplémentaire. Quoi qu'il en soit, avec cette désignation à jamais ancrée sur l'Ange, Wakiya s'était laissée emporter par la fougue de son jumeau. Sur le moment même, elle n'avait même pas réfléchi : si son frère en personne le pensait, alors elle ne pourrait que le suivre dans la lancée. Avec un tel engouement, n'importe qui pourrait la mener droit dans la gueule du loup…

Silencieuse, toujours essoufflée, le réconfort de sa Oneesan fut le bienvenu. Elle ne rechigna pas à une bonne pause bien méritée, surtout si la police se chargerait de l'affaire en bonne et due forme. Tandis que Ren s'absenta, la Hanatsu fit un rapide calcul pour finir par se dénigrer à nouveau : malgré tous ses efforts, elle n'avait pas battu un record en sprintant jusqu'à l'appartement… Avec une moue d'enfant, elle sirota son eau fraîche.

La morosité se poursuivit malgré la présence de Muramasa, lorsque cette dernière évoqua les probables coupables de tout ce tintamarre. Pour ce qui était de l'Ordre d'Hébé, même une fille aussi réservée que Wakiya parvenait à les imaginer au coup de pinceau près. Des héros en armures éclatantes, des haut-faits bénéfiques pour les petites gens, des inspirations pour les artistes et les jeunes générations. Tant d'éloges pouvaient être dressés sur les fidèles chevaliers, en dépit des on-dit. Pourtant, puisqu'elle se trouvait au sein de la communauté du Bon, le moindre doute pouvait être fatal.

" Durant mon séjour aux Terres d'Émeraude, j'ai eu l'occasion de croiser quelques Chevaliers. Son regard s'éperdit tout autant sur leur environnement. Officiellement, ils n'étaient présents que pour exploiter les mines de notre cité natale, mais leurs escouades nous protégeaient à l'image des Raha. Durant une brève seconde, ses iris brillèrent au gré d'un franc sourire. Je ne saurai confirmer cette intuition, mais je pense que Yesane devait faire partie de l'Ordre, avec son étincelante armure et son altruisme exemplaire. Sa gaieté se dégrada peu à peu. Je ne peux qu'oser me tromper à son sujet, il ne peut pas être associé avec ces sordides histoires. Il m'a sauvée. " Choisir entre lui et les Yuërell serait si cruel.

Plongée dans ses souvenirs les plus profonds, la Muse tenta de se rappeler si Monsieur Hibou arborait l'emblème d'Hébé, en vain. L'Eversha pouvait très bien être un chevalier errant, voire un éclaireur de sa tribu, même si la jeune femme peinait à voir les Hommes-Bêtes aussi rutilants. Toute cette histoire pesait sur ses frêles épaules et la rendait inquiète vis-à-vis d'Isiode ; de cette coterie dont elle s'était prise d'affection. Est-ce que la vie ne pouvait pas être plus simple, plus juste, plus belle ?

" … Si les frères partent au front, tu devrais les suivre ? "


632 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 27 Nov 2021, 03:24



Aveuglée par ses appréhensions intérieures, la rousse n’avait pas remarqué qu’elle avait fait fondre le rictus boudeur du visage de sa compagne. Cela étant dit, cette dernière le cachait bien derrière sa soif apparemment frugale, étanchée grâce à l’eau qu’elle buvait à petites gorgées. Elle prêtait une oreille attentive aux propos de sa consœur, celle-ci continuant de décrire anxieusement ce qui se faisait entendre sur le compte des Chevaliers. Le visible rejet de l’Ordre quant à la concession des demandes angéliques laissait entendre plusieurs spéculations sur le sort des Anges restés sur le territoire d’Arcadia. Chacun prononçait sa théorie, allant du complot stratégique pour prévenir les Ailes Blanches d’attaquer leur forteresse à celle qui évoquait la possibilité que les rescapés aient pu être victimes de mauvais traitements et de sévices de la part des paladins. D’autres présumaient que l’Ordre désirait conserver ces gens entre leurs murs afin de prévenir toute fuite éventuelle d’informations et de témoignages incriminants dont ils auraient pu être témoins : ne pouvant séparer le bon du mauvais grain, ils avaient donc choisi de garder à l’œil l’intégralité de ces citoyens, alors que certains cogitaient sur des suppositions plus obscures encore, où les Chevaliers étaient dépeints comme des Possédés martyrisés, ayant été dénaturés et consumés par les paroles sulfureuses du Diable et de ses adeptes de la cruauté. Devant ce cul-de-sac, quelques-uns s’étaient ainsi réconfortés dans cette Foi précaire et incertaine, se consolant en pensant que les amis et alliés d’hier n’auraient jamais pu devenir de tels monstres, du jour au lendemain, sans une influence extérieure.

En soi, personne ne savait réellement ce qui se passait et cette confrontation avec l’inconnue ne faisait que gonfler les craintes et agiter sournoisement l’imaginaire. De son côté, Ren n’avait jamais eu d’histoires et d’expériences directes partagées avec les Chevaliers d’Hébé jusqu’à récemment, ne pouvant alors se baser que sur ce qu’elle avait entendu ici et là afin de construire son opinion. Cependant, à côté d’elle, Wakiya lui échangea l’une de ses brèves interactions avec des représentants de l’Ordre. Curieuse, la Sœrei braqua son regard sur le visage de sa cadette.

« Comment étaient-ils? »

Bons et protecteurs. Avenants et magnanimes. À l’image des Raha, comme l’avait si bien défini Waki, ils s’étaient dressés afin de préserver le bien de leur peuple. Sur tous les points, les Chevaliers paraissaient justes et étincelants. Pourtant, plus la lumière qui éclaire et enveloppe un corps est intense, plus son ombre devient grande… La Liée ne voulait pas dégrader plus encore l’ambiance en faisant remarquer ce point auprès de sa Imōto concernant Yesane, lui offrant plutôt un petit sourire sur le bout des lèvres.

« Si tu crois en Yesane, je croirai également en lui. Elle reporta son attention sur leurs environs. S’il est bel et bien comme tu me l’as décrit, maintes et maintes fois durant leurs nuits d’échanges et d’anecdotes, alors, en effet, il doit être une personne absolument admirable et formidable. Tranquillement, elle observa son amie. Que feras-tu quand tu le rencontreras de nouveau? N’es-tu pas… pressée de retrouver Yesane? »

Elle se demandait si, un jour, elle pourrait également le rencontrer et juger de ses propres yeux de l’excellence de ce Monsieur Hibou. Seulement, l’interrogation de la gracieuse la coupa brusquement dans son éphémère élan d’enthousiasme. Elle considéra longuement celle-ci de son regard émeraude, avant de pousser un soupir.

« Oui. Si ce moment survient – et il surviendra – je ne me vois nulle part ailleurs qu’à leur côté. Ren était éprise de ce sentiment puissant et indescriptible que peu importe là où notre présence était quémandée, elle serait toujours là pour nous accompagner, même si nous devions traverser un champ de bataille maculé par le sang et poignardé par l’acier. Même si je ne serais clairement pas au front avec eux pour leur prêter directement main-forte, je serais au moins présente et à proximité pour pouvoir les supporter. Confiante, la jeune guerrière releva la tête. Je ne suis pas un Soldat après tout et je ne fais même pas encore partie de l’Armée. Je ne ferais que les gêner et les déconcentrer pour le moment. »

Elle ne doutait pas de ses talents en matière de combat, mais savait qu’elle n’avait jamais eu de véritables expériences sur le terrain pour savoir si devant l’adversité – la vraie, l’impardonnable – elle serait toujours aussi brillante. Malgré cela, la lueur au cœur de ses mirettes ne perdit en éclat.

« Mais un jour, je pourrais véritablement les accompagner au front, être une véritable sœur d’armes pour eux et, ce jour-là, nous combattrons côte-à-côte, tous les trois! L'espoir faisait trembler son cœur. Tu comprendras bien vite, toi aussi, lorsque tu le ou la trouveras, ton Aisuru. Muramasa sourit, lui prenant la main. Nous pourrions continuer la conversation à l’intérieur? Nous n’avons pas encore défait toutes les boîtes après tout. »


804 mots | Post III | Ha... Haha... Oups /sbaf/



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Wakiya
Lun 29 Nov 2021, 00:01



Yesane… La question de Ren s'avérait bien compliquée. Pour ce grand homme, elle ne pourrait être qu'une damoiselle en détresse, rien de plus. Une rencontre passagère qui ne se réitérera plus jamais, à moins que les Ætheri n'en décideront autrement. En revanche, pour elle, il pouvait être tout. Un sauveur, bien entendu, dont le courage et la générosité lui avaient épargné d'autres traumatismes, voire un sort bien pire. Un ami qu'elle aimerait connaître davantage, à qui elle pourrait confier ses craintes et ses aspirations. Un potentiel Aisuru, son Inspiration et son Art s'en retrouveront alors combler et plus grands. Il hantait ses pensées et lui paraissait chaque jour de plus en plus inatteignable. Associer cette évidence aux atrocités de l'Ordre engendrait des maux encore plus accablants sur son âme.

" Honnêtement, au tout début, l'impatience me gagnait. Un maigre sourire se dessina, l'amorce d'un bref rire. J'ai même essayé de le suivre dès qu'il partit. Il pensait me contenter en me laissant ces armes et ses adieux, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que je ne méritais pas autant de considération. Il fallait que je rembourse ma dette, d'une manière ou d'une autre. Son index gratta sa joue. Tu me connais, dans ce genre de cas je suis trop têtue. Elle but une nouvelle gorgée revigorante. Je ne suis plus spécialement pressée de le revoir, parce que je veux évoluer et lui montrer, lorsque ce jour se présentera, que je suis enfin capable de me défendre. Ce doit donc être ça que je ferai lorsque nos routes se recroiseront : je le remercierai en lui montrant ce que son altruisme m'a procurée. Un silence plus tard et elle se s'en retourna sur la rousse. Bien sûr je n'oublierai pas ce que les Yuërell et toi faites pour moi, je ne manquerai pas alors de vous présenter. " Sans nul doute les quatre personnes les plus importantes de sa vie.

Après avoir imaginé son destin s'entrelacer avec celui de Monsieur Hibou, toute son écoute fut focalisée sur les sentiments de Muramasa. Depuis son départ des Terres d'Émeraude, c'était la première fois que Wakiya côtoyait une Orine avec son Maître ; enfin, ses Maîtres, le cas de jumeaux étant surprenant et unique. Sur le devant de leur quotidien, la Sunano avait pu glaner en expérience en observant le savoir-faire et savoir-être de sa consœur vis-à-vis des Anges. Ce ne pouvait être qu'un cas parmi tant d'autres, néanmoins toute leçon était bonne à prendre. Cette lueur que Wakiya captait dans les iris la rendait rêveuse, fascinée. Rattrapée par la réalité la décontenança sur le coup.

" Oh euh oui ! Finissons avant leur retour. " Gonflée à bloc malgré son sprint quasiment inutile.

Alors qu'elle aidât sa Oneesan à poursuivre le déménagement, Wakiya se rendit compte de la portée de ses propres mots. "Finissons". S'inclure sur le fil rouge qui unissait Ren aux Yuërell la perturba. Comme convenue, cette collocation ne devait être que temporaire, puisque la jeune femme trouvera forcément, un jour, l'Aisuru qui l'attirera sur son sillage. Et ce chemin pourrait, avec de grandes chances, la séparer de celui des Anges. Cependant, et si la réponse était toute proche ? Isley et Isiode avaient été un tournant de son existence, au même titre que Yesane. Si celui-ci ne réapparaissait pas sur sa route, peut-être s'était-elle trompée. Ou peut-être que l'adrénaline engendrée par la course la faisait trop réfléchir…

" Votre Lien est inspirant. Finit-elle par placer au détour d'un autre carton. Je comprendrai d'autant plus lorsque je rencontrerai mon Aisuru, comme tu dis, mais je trouve que j'en apprends tout autant en votre compagnie. Elles piaillaient tant la nuit avant de s'endormir qu'elle espérait bien que leurs secrets ne filèrent point aux oreilles des deux intéressés. Je ne crois pas que tu m'ais racontée comment vous vous êtes rencontrés ? Sans doute que dans le flot, l'anecdote lui avait échappé. D'ailleurs, comment fonctionne le Lien avec des jumeaux ? Elle tenta de se l'imaginer en vain, point sûre d'en avoir eu connaissance à Maëlith. Tu t'es liée aux deux en même temps ? " L'apprentissage de soi et d'autrui ne cessait jamais.


731 mots ~


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Isiode et Isley
Mar 30 Nov 2021, 00:13



En refermant un premier tiroir, Muramasa émit un rire délicat. La déclaration de Wakiya était si ingénue, formulée avec tant de naturel, que cela amusa quelque peu son aînée.

« Il n’est pas si remarquable que cela, vraiment. L’Orine se redressa, étirant son bras non loin afin de ramasser un nouvel objet. J’ai surtout l’impression d’avoir gagné deux grands frères aux caractères aussi semblables qu’opposés. Si Isley exprimait plus aisément ses sentiments, Isiode et lui se ressemblaient quelque peu, au fond. Ça me rend d’autant plus curieuse de savoir à quoi ressemblera ton Lien. »

La rousse espérait surtout que, peu importe comment ce dernier se tissera, que Wakiya saura trouver l’épanouissement et l’Inspiration qui parviendront à la faire gravir de nouveaux échelons. Parce que même si l’intérêt principal d’une Muse restait ceux de son Aisuru, la jeune femme n’en était alors que plus efficace et dévouée lorsqu’elle atteignait sa propre plénitude. À nos côtés, Muramasa n’avait pas à s’inquiéter de cela. Depuis le début, elle comprenait que ses intérêts étaient tout aussi importants que les nôtres, mais avait dû apprendre à les considérer avec tout autant de valeur.

« Je ne te l’ai pas raconté? Se surprit-elle en réfléchissant. Ah oui! Je pense me souvenir. Tu commençais à t’assoupir, alors nous avons choisi de s’en reparler une autre fois, quand bien même l’occasion ne s’est finalement jamais présentée. »

Et qu’elles avaient très certainement fini par oublier. Néanmoins, reprenant sa besogne, Muramasa conta.

« Comme tu le sais, j’ai quitté les Terres de Maëlith avec deux autres Orines : Kagami et Saya. Ressasser ces souvenirs lui arrachait toujours un grand sourire. Toutefois, j’ai choisi de partir plus tôt afin de rejoindre le plus rapidement possible les Jardins de Jhēn. J’avais un drôle de pressentiment qui me tiraillait à ce moment-là… Même maintenant, je ne pourrais l’expliquer clairement, mais je devais me rendre aux Jardins. C’était comme une nécessité, tu comprends? La rousse ne savait même pas si elle se comprenait elle-même. Quoi que fût cette impression, j’ai eu raison de l’écouter et d’y aller, parce que le lendemain de mon arrivée, les Anges quittaient le continent pour commencer leur campagne d’exploration. Une fois de plus, Ren se remémora le passé, ses réminiscences lui rappelant l’angoisse qui n’avait cessé de gonfler au fond de sa poitrine à chaque mètre qui l’avait rapproché de sa destinée. Ils avaient organisé une petite célébration afin de réunir les familles et les amis, une dernière fois, avant le grand départ. Je me suis invitée à la soirée et me suis mise à les chercher. Jusqu’à ce qu’elle nous trouvât. Isiode fût le premier que j’ai croisé. J’étais tellement nerveuse au moment où je l’ai vu que je me suis mise à boire pour noyer mon anxiété. Peut-être un peu trop d’ailleurs… À ce souvenir, immanquablement, les joues de la Sœrei se pigmentèrent d’un délicat coloris rosé qui camoufla brièvement les taches de rousseur qui parsemaient son nez. Je ne savais pas si j’étais surexcitée de les avoir enfin trouvés ou si j’étais inquiète, mais en réalité, je pense qu’Isiode m’a tout bonnement terrifié. Je n’ai pas eu le courage de l’approcher, pas avant qu’il soit rejoint par Isley. Wakiya devait saisir ce qu’elle voulait dire : par nature, Isley paraissait – et était – plus abordable. Ils sont sortis, je les ai suivis et ils ont fini par remarquer ma présence. J’étais un peu soûle alors je les ai accostés maladroitement. Le dire à haute voix l’embarrassa. Ils n’ont pas cru, au début, que j’étais ici pour eux. Peut-être était-ce par humilité, mais cela leur a pris du temps avant de me croire et de considérer qu’ils avaient bel et bien été choisi en tant qu’Aisuru – mes Aisuru. »

Il y avait également eu un autre incident, ma méfiance à son endroit n’en étant que plus rude et poignante à l’époque. Elle ressemblait beaucoup trop à cette personne pour que je ne m’en préoccupe pas.

« Pour certaines raisons, même en sachant qui j’étais et pourquoi j’étais là, Isiode ne voulait pas de ce Lien entre nous. Il ne le voulait vraiment pas, insista-t-elle. Alors j’ai simplement posé mon énigme à Isley. Les jumeaux sont effectivement particuliers, puisque le Lien de l’un est reproduit sur l’autre. Par conséquent, si Isley répondait à mon énigme, par défaut, je devenais également l’Orine d’Isiode. Et Isley l’a fait, même en sachant que cela allait à l’encontre du souhait de son frère. L’Enfant des Arts soupira, abandonnant un instant le rangement. Isiode était furieux lorsqu’il l’a compris… Pendant une longue, très longue période, Isley et lui ne se sont pas adressés la parole. Pas une seule fois. Et j’ai été contrainte de suivre Isley pour les explorations, Isiode ne voulant pas de moi. Pendant un temps tout aussi long, Ren s’était sentie malade et coupable. Nous ne voulions pas le piéger, seulement… j’ai été entraînée et formée pour cette vie. Ils me sont destinés comme je le suis pour eux. C’était inévitable, mais Isiode… il avait peur, je crois. Peur des implications, peur de la liaison, peur que je sois si près de lui, dans son cœur comme dans son esprit. Il disait ne pas avoir besoin de moi, que je ne leur serais pas utile et… Une seconde, Muramasa coupa sa verve, reprenant vers une tout autre direction. Et maintenant, nous voilà, Liés jusqu’à ce que la Mort nous sépare! L’Orine baissa les yeux, sentant les battements de son cœur s’accélérer, un relent de cette culpabilité passée revenant balayer ses pensées. Puis, tu sais, ce n’est pas toujours facile de devoir jongler entre toutes ces impressions qui se bataillent en même temps. Je ressens ce qu’Isley ressent, je perçois ce qu’Isiode perçoit, et au cœur de ces vagues, j’essaye de trouver mes propres sentiments pour ne pas me faire submerger et m’oublier. Un moment, leur regard se croisèrent et la rouquine lui échangea un sourire. Quelques fois, c’est aussi surprenant que terrifiant. Je suis brusquement happée par un sentiment qui n’est pas mien. Il me serre et me tord, me compresse et m’étrangle. Il m’oblige à le considérer. Puis, d’autres fois, j’ai l’impression de nager entre deux eaux, au point qu’une simple question de préférence devienne une véritable prise de tête pour moi. Je suis désignée pour incliner la balance, mais qu’est-ce que je dois choisir exactement? Ce que préfère Isley ou ce que préfère Isiode? C’est assez difficile quand je me retrouve ainsi exposée et ça me fait craindre le moment où une situation similaire, aux aboutissants peut-être plus importants, pourrait survenir. Lentement, l’Orine se massa la nuque. Par exemple, tout à l’heure, Isiode m’a demandé ce que je comptais faire maintenant qu’Isley emménage à la Citadelle. Il voulait savoir si j’allais suivre son frère ou si je souhaitais rester à Orhmior. En réalité, je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Si je choisis l’un, n’est-ce pas comme abandonner l’autre? Pendant un certain temps, la jeune femme cacha son minois derrière ses phalanges. Finalement, j’ai… je t’ai impliqué en lui disant que je choisirais en fonction de ce que tu préfères. L’Artiste déglutit, relevant la tête. Isley est gentil et je sais qu’à ses côtés, je ne manquerais ni de rire, ni de m’amuser, tout en ayant un professeur sur qui compter pour continuer à progresser. Malgré tout, Isiode est celui qui… »

M’inquiète le plus. Si elle ne s’était pas arrêtée, les mots se seraient échappés. Seulement, en observant sa comparse du coin de l’œil, Muramasa fût prise d’une soudaine hésitation. Depuis tout ce temps, Wakiya n’avait jamais été mise au courant de ma condition et à aucun moment, je n’avais soulevé l’intérêt de le lui partager explicitement. Pourtant, la situation actuelle laissait Ren songer le contraire, poussant la jeune femme à questionner la brunette.

« Dis, si tu avais à choisir, avec qui emménagerais-tu entre Isiode et Isley? Je pense sincèrement qu’il est important que tu fasses partie de cette décision, toi aussi. »


1 333 mots | Post IV



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Wakiya
Mar 07 Déc 2021, 22:43



D'une certaine manière, Wakiya s'était attendue à ce récit précis, avec ces dénouements logiques et sans surprise. Pour autant, un détail hantait ses réflexions au fil de l'histoire : Isiode ne désirait pas le Lien, même une fois établi. Cette sorte d'anomalie l'interrogea. La jeune Orine ne s'était pas attendue à ce qu'un rejet de l'Aisuru soit possible, même enchaîné par les cordes de leur Destin. Cela lui apparaissait comme à la fois singulier et terrifiant. Et si, à tout hasard, un tel scénario s'opérait en compagnie de Yesane ? Si elle s'imaginait très bien lui poser son énigme – et supposer qu'il y répondit juste – devoir supporter le poids d'une révulsion l'épouvantait. Ce n'était absolument pas l'idée de ce qu'elle se faisait du Lien, elle qui était si inexpérimentée et si naïve. Ses aînées l'avaient davantage rendue rêveuse vis-à-vis de cette liaison que méfiante ; peut-être était-ce là une terrible erreur, à l'instar de la discrimination inhérente de son Art Divin. Au fond, en prenant conscience de cette – pas moins – formidable histoire, Wakiya éprouvait de la peine pour Ren. Combien de temps s'était-il écoulé avant que l'Ànjonú acceptât l'Orine ? La Hanatsu n'osait le mesurer, encore moins questionner la concernée au risque de la vexer. Aïkisu lui avait fait découvrir un trio incroyable et soudé, de même pour le quotidien en Orhmior… Pour la novice, il fallait croire que la vie des Muses s'avérait jonchée d'embûches, inévitables.

Jusqu'ici, si l'histoire de Ren et des Yuërell la travaillait entre deux rangements, le discours de sa sœur spirituelle prit une tournure inattendue. En effet, Muramasa ne se montra point chiche en détails sur le Lien avec deux Âmes divergentes, expliquant avec une infime précision l'envers du décor. Ce qui était intéressant pour la Sunano, c'était que cette dernière avait justement pu assister à de nombreuses reprises aux tiraillements de la rouquine durant son séjour, celle-ci parée à satisfaire ses Anges par le biais de décisions minutieuses et équilibrées. Il ne lui semblait même pas l'avoir vue hésiter une seule seconde, même lorsque deux choix distincts s'étaient présentés sous son nez. En fin de compte, c'était comme si Ren se trouvait bel et bien dans leurs têtes et qu'elle réagissait en conséquence, tant bien que mal. Au début, Wakiya en fut médusée, entre autres poussée à mettre la main à la patte pour mériter leur bonté continuelle à son égard ; elle n'était pas aussi douée et serviable que Ren, mais elle s'était surpassée pour contenter autant Isley qu'Isiode. Sur ce terrain, la rousse était son idole.

Ainsi, lorsque Ren lui posa cette question, Wakiya se surprit à réagir comme elle et à peser le pour et le contre en son esprit à une vitesse prodigieuse. En très peu de temps, sans exprimer une quelconque réflexion, la voix déterminée de la brunette offrit sa réponse.

" Isiode. "

Pourquoi ? Tant de justifications s'étalaient sous son regard, car une telle décision nécessitait de solides raisons. Les mots de l'Archontesse la marquaient, certes, mais ce n'était pas tout : elle éprouvait une certaine affinité pour lui. Une certaine fascination, pourrait-elle dire. Embarrassée par son audace, la cadette entortilla ses doigts entre eux, le contour de ses lèvres irrégulier.

" Ce n'est pas… une question de préférence. C'est juste que… Choisir me fend le cœur car vous formez un Tout qui me soutient. Mais il y a quelque chose avec Isiode qui me fait systématiquement lever les yeux vers lui. Elle s'imagina le voir justement ouvrir la porte d'entrée. J'ignore si c'est son aura ou ce qui gravite autour de lui qui m'intrigue. Isley aussi possède une prestance bienveillante, comme s'il m'enveloppait de ses ailes en permanence. Sans le Lien, c'est plutôt difficile à évaluer. Un silence plana, lourd de sens, car les mots en avaient. Elle écarquilla les yeux face à sa bourde, agitant les mains face à son aînée. E-Enfin, loin de moi l'idée de me lier aux Jumeaux, ou plutôt… en fait, ce n'est pas que je ne veux pas… Hum. Un raclement de gorge plus tard et elle put se ressaisir, plus ou moins. Excuse-moi, j'ai un peu de mal à réfléchir avec ta question… Ce fut à ce moment-là que sa prise de conscience s'opéra. Ren… Si tu demandes mon avis, c'est parce que tu veux rester avec moi ? "


772 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 11 Déc 2021, 00:31



Dès l’instant où l’interrogation traversa sa bouche, le minois de la brunette se contracta légèrement; sans émoi soucieux ou nervosité troublée, elle semblait simplement considérer avec attention la portée de la question. De fait, la rouquine se taisait, offrant le temps qui serait nécessaire à son amie pour lui partager sa réponse. Ainsi, les mains de la Sœrei survolaient l’ouverture d’une nouvelle boîte de carton, effleurant avec délicatesse le tissu de quelque vêtement qu’elle reconnut immédiatement. À travers cet éventail d’uniformes, elle venait de remarquer une manche bien particulière, au coloris aussi délicat que chatoyant, plus large et légère que toute fabrique que le jumeau portait quotidiennement. Cette vue entraîna la danse d’un sourire sur son faciès, tandis que, par vagues, les réminiscences de la fête musicale d’Aïkisu lui revenaient tranquillement en mémoire. Les visions qui défilaient ainsi au creux de son esprit réveillaient une ribambelle de tendres sentiments au cœur de sa poitrine, alors qu’une félicité sans borne la gonflait de ravissement et de satisfaction : plus tard, lorsque les opportunités se présenteraient, Ren se fit la promesse de nous amener une nouvelle fois dans sa ville natale. Avec entrain, ses phalanges s’étirèrent pour aller récupérer le kimono. Seulement, la voix de sa cadette la stoppa dans l’élan, son regard se portant par réflexe dans la profondeur émeraude, reluisant, de ses prunelles. De toutes les réponses auxquelles la rousse s’était préparée, elle n’avait guère escompté une telle réplique de la part de la Sunano. Pas que l’idée ne lui avait point traversé l’esprit, bien au contraire. Toutefois, en songeant aux probabilités, ces dernières lui étaient parues si infimes pour ce scénario qu’elle l’avait presque aussitôt discrédité, puis rejeté.

« Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais, échappa-t-elle tout en esquissant un sourire, captant, au même instant, l’œillade que lui adressait l’Hanatsu. Je veux dire… C’est plutôt surprenant que tu le choisisses. Vous ne semblez pas si proches que cela, si je compare votre relation avec celle entre Isley et toi. Massant la tension sur sa nuque, l’épéiste poursuivit sur un ton léger : Je crois même qu’aujourd’hui, Isiode doit penser qu’il te fait peur ou qu’il te rend mal à l’aise. »

Avisant aisément le tic de l’Artiste – ses doigts s’entortillaient constamment lorsque l’embarras la secouait – Muramasa écouta religieusement la suite de sa réplique, opinant du chef de temps en temps pour lui montrer qu’elle appuyait ses propos. Elle comprenait le ressenti de sa Imōto. À l’inverse d’autres personnalités qui semblaient attirer, à la manière d’aimants, tous ceux les entourant, l’atmosphère qui m’enveloppait était de loin plus insondable et distante. Sans être excessivement agressive ou suffocante, elle laissait pourtant cette impression d’inaccessibilité, comme si le halo autour de ma personne formait naturellement une barrière impénétrable entre le monde et moi. Peut-être n’était-ce que le reflet de ma propre fermeture à la sensibilité, mais le fait est que l’on me comparait bien souvent au sommet inatteignable d’une montagne; inapprochable. De fait, que la Sunano veuille rester à Orhmior avait de quoi désarçonner la jeune femme qui lui prêtait oreille. Après quelques secondes, toutefois, Muramasa clôt ses paupières, essayant de mettre un peu d’ordre dans les impressions de sa consœur.

« Hum… Peut-être est-ce de l’admiration? Ou est-ce son impassibilité qui t’intrigue, ce visage inexpressif qui ne laisse presque aucun indice de ses véritables pensées et ressentis? »

L’intérêt que l’un portait à autrui pouvait s’expliquer par tant de facteurs différents que le résumer en un seul mot s’avérait bien souvent difficile, voire impossible.

« Ce n’est rien, vraiment. Si le Destin te porte sur ce chemin, qui suis-je pour m’y opposer? » Lui confia-t-elle, sa voix ne laissant deviner aucune once de crainte.

Elle savait ses intentions altruistes et, d’aucune façon, Muramasa considérait sa jeune Imōto comme une menace ou une potentielle compétitrice à un titre particulier. Après ce qu’elle avait fait le jour de la création de notre Lien, Ren ne comprenait pas pourquoi elle sentirait le besoin de s’interposer, surtout dans l’éventualité où Isley et moi voulions réellement de ce Lien… Boum. La jeune femme sursauta. Cela ne dura qu’une seconde, mais pendant cette courte période, une vague impression pinça son cœur; douleur inopinée. Que venait-elle de ressentir au juste? De l’envie? De la jalousie? À la seule pensée que Wakiya pourrait recevoir un meilleur accueil que ce qu’elle avait eu à l’époque? Discrètement, la Sœrei secoua la tête. Elle trouvait cela ridicule et préféra oublier cette étrange impression dans l’immédiat, la suite des propos de la brunette la paralysant brièvement. Se retournant vers elle, l’iris légèrement plus large, apparent, la rousse refréna un rire dans le creux de son poing. Oui, c’était tout bonnement ridicule.

« Bien sûr! Son honnêteté n’avait d’égal que sa conviction, un sourire fendant ses lèvres. Mais je le demande aussi pour toi, afin que tu ne te sentes pas lésée par une décision dont tu n’as eu aucune consultation ou préavis. Un instant, son regard perdit de son éclat. Enfin… Même en considérant ta réponse, je pense que cela ne fera aucune différence si Isiode refuse. Longuement, son œillade s’arrêta sur le faciès de la Muse, qu’elle voulut aussitôt rassurer. Ne t’en fais pas, ce ne serait pas de ta faute s’il venait à refuser. Ce serait surtout à cause de… »

L’hésitation ne dura qu’une fraction de seconde. En cet instant, Ren croyait que Wakiya méritait de savoir, ne serait-ce que pour sa sécurité.

« Ce serait à cause de cette créature invisible qui le poursuit. Cette fois, la Liée prit une profonde inspiration. Wakiya. Il faut que je te dise quelque chose. »

Elle était prête à lui raconter l’histoire, toute l’histoire.


943 mots | Post V



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Wakiya
Mar 28 Déc 2021, 00:05



Le rôle pour Yüerell est celui d’un exécuteur, celui d’un Boucher. Cette sentence issue de racontars indiscrets lui provoqua un frisson, hérissant ses poils d'autant plus à la suite du choc de l'effroyable révélation. Depuis le début du récit de Ren, Wakiya était demeurée silencieuse, interdite, attentive au moindre détail qui la ferait rebondir au moment propice. Pourtant, si l'introduction des expéditions Angéliques firent éclairer de l'admiration en ses prunelles candides, le moindre éclat disparut au moment même où sa Oneesan confia arriver à l'élément perturbateur. "Perturbateur", un euphémisme malheureusement mal choisi, étant donné la gravité des actes commis. En fin de compte, la Sunano n'avait même pas osé poser ne serait-ce qu'une seule question, ni était revenue sur un élément-clé de l'histoire. Pas une seule interruption. Pourquoi, d'ailleurs ? Souhaitait-elle respecter la mémoire de ces victimes ou ne pas attirer leurs courroux ?

Non, ce n'était rien de tout cela. Alors que Muramasa conclut cette tragédie, Wakiya baissa doucement les yeux sur ses mains, ses phalanges un brin tremblantes. En tant que demoiselle au cœur pur, bien évidemment qu'elle était désolée. Rien ne servait de se le ressasser ou d'exprimer ce ressenti à sa consœur. Mais surtout, de prime abord, Wakiya se sentait si anéantie vis-à-vis d'Isiode. Bien que Ren affirmât qu'il avait depuis tout temps eut une personnalité aussi acérée, il ne faisait aucun doute pour l'Orine que cet événement représentât un point de non-retour pour le Yuërell. Il y avait un Avant et un Après. Il avait opéré son devoir, il n'avait guère eu le choix et s'était même porté volontaire. Cela le rendait à la fois extraordinaire et effrayant. La Sunano comprenait alors les rumeurs, le ressenti d'autrui. Mais elle souhaitait surtout comprendre Isiode et l'aider à surmonter ce Mal qui le traquait à tout va. Pourquoi la justice s'abattait-elle sur lui d'une telle manière ? Pourquoi devait-il endurer la souffrance d'autrui de cette façon ? C'était injuste, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Elle allait devoir laisser l'Ange supporter toute cette tension, seul ? Il allait la chasser de la sorte ? Si seulement Wakiya pouvait faire quelque chose, n'importe quoi…

Puis, les mots de l'Archontesse lui revinrent en mémoire. Le Boucher… La Hanatsu déglutit, embrumée par les mystérieuses palabres de la Rose. L'image d'un assassin se forma irrémédiablement dans son esprit, à jamais accolée à la silhouette du Capitaine, tenace. Maintenant que la possibilité qu'Isiode ait pu revêtir les apparats d'un Démon, les maux étaient déjà trop ancrés entre les fibres de l'Orine. Pour elle, Isiode, au même titre que son frère, avait toujours été quelqu'un de bon et de salvateur à son égard. Douter à présent de lui ternissait les traits de son faciès. Elle se sentait si mal et voulut se réfugier dans un tout petit trou de souris…

" À propos d'Andrea… "

Ce fut comme une bulle qui venait d'éclater. Soudainement, la cadette releva son verdoyant sur la rousse. Elle se trouvait entre deux états contradictoires : avoir bien entendu ce que Ren venait d'évoquer ou l'avoir tout simplement rêvé pour s'extirper de sa torpeur. Hélas, étant donné l'expression malicieuse de son amie, c'était la pire situation qui se présentait.

" Tu l'aimes ? "

Wakiya papillona des yeux. Et ça, l'avait-elle vraiment entendue ? Venait-elle vraiment de voir les lèvres de Ren bouger et sa voix émettre cette combinaison précise de mots ?

" Eh ? "

" Comment c'était ? "

Encore. Elle ne rêvait pas : Muramasa déviait le sujet vers une toute autre humeur. D'un coup d'un seul, Wakiya n'arrivait plus à réfléchir comme il faut et finit par écarter l'histoire d'Isiode. Les rémanences florales l'envahirent, le doux souvenir d'un délicieux thé, et d'une chaleur soudaine et vacillante.

" De ? "

Elle faisait l'innocente mais Ren était parfaitement au courant de cette anecdote ; après tout, la Sunano n'avait guère sa langue dans sa poche avec sa consœur. Et vraisemblablement, elle ne la tenait pas non plus en place vis-à-vis d'un certain confrère.

" Je me demande si j'embrasserai quelqu'un, un jour. Je veux dire, un vrai baiser, pas celui que j'ai échangé avec Ryuu quand j'avais huit ans. "

Wakiya était rouge pivoine, ne s'étant pas du tout attendue à revenir sur cette histoire. Enfin, elles n'avaient guère eu le loisir d'approfondir les dessous de cette intimité non plus. Ses mimines serrèrent les pans de son kimono, ses iris peinant à se raccrocher à un point précis.

" C'est… C'était… Elle ferma les yeux quelques secondes, le temps de se reprendre et de se remémorer le baiser. C'était chaud et sucré. Elle soutint tant bien que mal le regard de la rouquine. Ça… Ça doit être propre à chacun, je ne saurai pas trop… t'expliquer comment je me sentais… à part que c'était… bon. Un demi-sourire trôna sur sa bouche décousue. Pour être franche, je ne sais pas encore si c'est de l'amour, il faudrait que… je le revois pour concrétiser ce fait. Elle porta ses doigts fins à sa lèvre inférieure. Mais j'ai aimé l'embrasser et je l'ai surtout voulu. "

Ses paupières se plissèrent, un temps rêveuse quant à ce singulier phénomène. Elle s'était élancée à corps perdu contre celui de l'androgyne, enhardie par les prémices de l'effleurement ; du souffle, du toucher. Avec plus de temps, plus d'intimité, peut-être que les nœuds se seraient un peu plus décousus.

Enfin. Enfin la Sunano finit par remarquer le sourire de pleines dents de Ren, de sa main qui massait sa nuque lorsqu'elle était soudainement gênée. Wakiya ne comprit pas sur le coup ; ce ne fut qu'en suivant son regard, plus en hauteur et en arrière, qu'elle prit la peine de se retourner, de plus en plus lentement, prenant conscience de ce qu'il se passait. De qui étaient présents.

" I-I-I-I-I-Is-s-s-s-s— ! La Hanatsu recula jusqu'aux côtés de sa Oneesan, en grande hâte. Vous ?! Les jumeaux, à l'entrée, oui. Vous venez d'arriver ?! " Par Kennocha, elle priait fervemment qu'ils n'avaient absolument rien entendu de ses confessions.


1041 mots ~ (sans les paroles de Ren)


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 31 Déc 2021, 06:51


D’ombres et de carton

Si son intention avait été de détendre l’atmosphère pour que s’efface l’expression tourmentée qui figeait le visage de sa cadette, Muramasa se rendit rapidement compte que le changement brusque de sujet avait, plutôt, complètement désemparée cette dernière. Cela étant dit, après un certain temps – et l’effet de surprise qui s’estompait – l’attention de sa camarade se porta tranquillement sur le fameux Andrea de la réception de thé. Ce n’était sans rappeler que, si son intention première avait été de détendre l’atmosphère, la rouquine commença pourtant à développer un certain amusement à regarder la sage et sereine Wakiya perdre ses moyens à la simple mention d’un garçon. Distraite par ce spectacle adorable, la Sœrei en rajouta une couche en mentionnant le dernier baiser qu’elle avait échangé, voyant le rouge escalader – non, décoller – jusqu’à la racine des cheveux de la brunette. Toutefois, la gêne ne perdura et se mit à fondre progressivement, le regard de la Sunano se perdant volontiers dans les souvenirs de ce baiser. Cependant, encore une fois, si son intention avait été de détendre l’atmosphère en revenant sur une telle histoire, Ren ne s’était pas attendue à ce que nous nous pointâmes pile au moment des confidences de la jeune Hanatsu…

Évidemment, Dame Sunano sursauta, tel un lapin effarouché, jusqu’aux côtés de Muramasa. En referment la porte dans notre dos, je me défis, par la même occasion, de la veste que je portais et mon frère me tendit les bouteilles d’ambroisie que nous étions partis achetés pour fêter la fin du déménagement. Seulement, nous restâmes silencieux, prenant petit à petit conscience de l’embarras qui gonflait notre atmosphère. À la rescousse – pour Wakiya ou pour l’ambiance en général – Ren s’avança dans notre direction, un large sourire chatouillant la commissure de ses lèvres.

« Alors? Comment ça s’est passé?

- La police militaire m’a interrogé, j’ai déposé mon témoignage contre la fleuriste et désormais, il la garde sous surveillance jusqu’à ce qu’on obtienne une déclaration de l’Ordre d’Hébé.

- Même si je doute que nous obtiendrons quoi que ce soit de leur part au vue de la situation assez… tendue. »

J’acquiesçais d’un hochement de la tête, la même pensée m’ayant traversé l’esprit bien assez tôt. Compte tenu du contexte, l’Ordre d’Hébé nierait certainement toute affiliation avec cette femme, malgré le dossier de plus en plus incriminant que le Kērosa était en train de monter à son sujet. Relâchant un soupir, je contournais la silhouette de la rousse avant de dépasser la brunette qui, toujours figée, n’avait osé échanger le moindre mot depuis notre arrivée, et encore moins le moindre regard. Lui adressant un coup d’œil en biais, je finis par me détourner de son visage.

« Vous pouvez être rassurée. Votre vie amoureuse ne nous regarde pas », déclarais-je de but en blanc tout en continuant mon chemin jusqu’à la cuisine, où je déposais les bouteilles d’ambroisie, sur le comptoir.

Si je crus que cela allait certainement rasséréner la jeune femme, les pulsations de son cœur, au contraire, s’accélérèrent terriblement. En plus de cela, puisque le précédent malaise semblait avoir été effacé, mon frère s’approcha de son élève avec un grand sourire et des yeux scintillants, remplis de constellations.

« Serait-ce pour lui que tu as accepté d’aller à la réception de la Marquise Leenhardt et du Capitaine? »

À l’entente de cette hypothèse, Muramasa arbora une expression pensive et soudainement absorbé, comme si l’idée ne lui avait jamais traversé l’esprit jusqu’à maintenant, ce qu’elle confirma dans une exclamation :

« Tiens, tiens, tiens! Petite cachotière, va. Là était donc tes véritables motivations! »

À la plaidoirie de la pauvre Orine – ils allaient finir par l’enterrer vivante… –, mon frère et Ren ne cessèrent de sourire, le premier d’un air plus chaleureux et bienveillant que la seconde, qui semblait s’amuser gentiment de la perte de calme de sa cadette.

« Et toi? N’as-tu pas profité de l’occasion pour essayer de retrouver ce mystérieux Ryuu? »

Les yeux de la rousse pivotèrent soudainement dans ma direction, sa bouche s’ouvrant en un « O » ahuri qui peina, les premières secondes, à souffler son ébahissement.

« Co-Comment as-tu entendu ça?! Nonchalamment, mes épaules se soulevèrent : je la laissais deviner, mais la combattante comprit rapidement. Vous trichez, toi et ton ouïe, maugréa-t-elle.

- Si cela peut te rassurer, je n’ai jamais embrassé qui que ce soit. »

Et si je l’avais déjà fait… Je l’avais complètement oublié. Ce genre de choses n’était pas important de toute façon. Malgré l’aveu, Muramasa expira un long, long soupir désabusé.

« Bon, bon, bon. Puisque nous sommes tous présents, terminons une bonne fois pour toute ce déménagement. Après quoi, nous pourrons manger le pâté aux légumes qu’Isiode nous a préparé hier! »

Nous opinâmes tous d’un signe du menton, la Sunano avec certainement plus d’empressement que le reste. Aussitôt, nous nous remîmes au travail. Alors que Muramasa ouvrait le dernier carton et que je déchargeais intégralement un autre de son contenu, je finis par l’interpeller, curieux :

« Est-ce que tu as discuté avec Dame Sunano concernant l’endroit où vous voudrez habiter? »

Ren perdit brièvement son sourire, me gratifiant d’une œillade par-dessus son épaule.

« À ce propos… »



Rassemblant au creux de leurs bras les derniers ensembles de draps pour les apporter dans les chambres appropriées, Isley et Wakiya traversèrent les premiers mètres dans un mutisme légèrement nerveux. Toutefois, en remarquant la tension qui palpitait autour d’eux, mon jumeau échappa un court esclaffement, gratifiant les prunelles verdoyantes de la brunette d’un sourire mi-diverti, mi-ennuyé.

« Je m’excuse, au nom de tous, si nous t’avons mis dans une situation un peu embarrassante, tout à l’heure. Ce n’était pas notre intention. Le Wun marqua son discours d’une courte réflexion, tout en s’arrêtant devant l’armoire de la première chambre. Du moins, pas mon intention, lui assura-t-il en rectifiant ses derniers propos, se rappelant aisément des mimiques malicieuses qu’avait adressé Muramasa à sa timide camarade des Terres d’Émeraude. Nous avons rarement la chance de parler de ce genre de petites aventures, ici, étant donné notre… mode de vie? »

Isley n’était pas bien confiant du mot employé, mais le formula néanmoins, ne trouvant rien de plus approprié sur le moment. Après tout, ce n’était techniquement pas faux. Lui avait choisi de prêter sa Force et son expérience pour les prochaines générations; Muramasa avait choisi de profiter de chaque instant pour rattraper notre niveau en matière de combat et d’arts martiaux, vouant ainsi ses jours et la plupart de ses nuits à ses interminables entraînements; et moi, je m’étais promis une seule chose depuis le Czírnúma (le Génocide) : protéger mon peuple. Par conséquent, si je ne l’avais jamais recherché pour ma part – malgré certains cœurs qui y avaient brièvement succombés – Ren et Isley semblaient avoir comblé tout espace disponible avec leur ambition respective, n'ayant de place pour l'amour dans leur vie. Enfin, mon frère avait bien essayé avec Araya, mais… nous savons tous comment cette histoire s’est terminée, et comment cela l’avait affecté, de la pire des manières. Prenant les draps des mains de la Sunano pour les placer dans le meuble de rangement, l’instructeur reprit la parole, l’air distrait, presque rêveur :

« Dans tous les cas, s’il est parvenu à faire battre ton cœur de la sorte, il doit être absolument charmant. Je ne savais pas que tu avais quelqu’un de spécial, cela dit. Hum… Il eut une idée. S’il le désire, il peut toujours rendre visite. Peut-être pas sur l’Île d’Orhmior, ce serait un peu compliqué en raison de toutes les mesures de sécurité, mais il pourrait toujours venir ici, sur les Terres d’Iyora. Refermant les portes de l’armoire, mon frère se retourna dans sa direction, hésitant un instant en contemplant son minois avant de rire en prenant conscience de ses paroles. J’ai compris! Désolé, on change de sujet. Se dirigeant vers la seconde chambre pour aller déposer les derniers draps, l’Immaculé reprit : Est-ce que tu serais disponible demain, en après-midi? J’ai une période de libre, alors je pensais que ça pourrait être l’occasion d’évaluer tes progrès. Puis, peut-être que cette fois, nous pourrons de nouveau augmenter le nombre de répétitions pour ton Surudoi dageki. »

Surodoi dageki ou « Coups secs » était un surnom, donné par Muramasa, pour faire référence à l’exercice pratiquée par la Sunano, qui consistait à travailler ses frappes au katana. Si elle avait commencé par une centaine de coups par jour au tout début de son entraînement, mon frère avait fini par lui demander de réaliser le double de répétitions il y a un certain temps; peut-être que très bientôt, elle serait prête à en réaliser trois centaines.


1 443 mots | Post VI

Notes : l’ambroisie est une liqueur pétillante plutôt sucrée qui est produite grâce aux fruits des Æia, une espèce d’arbre poussant sur les Terres d’Iyora. Il est possible de rajouter de l’alcool à la boisson pour rajouter un ptit boum-chaka-laka.




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Wakiya
Jeu 06 Jan 2022, 22:34



Ce qui tourmentait l'Orine n'était plus le probable jugement des êtres du Bien et de la Tempérance, mais bel et bien le silence et l'indifférence qui s'abattaient sur sa toute petite personne. Si elle en était capable, elle se serait recroquevillée sur elle-même au point de se métamorphoser en souris. Peut-être que sous l'emprise de Yesane, la Hanatsu aurait appris ce genre de tours. Qu'Isiode ferait la sourde oreille ne la surprendrait même pas, mais Isley ? Sa détresse devait dégouliner de tous les pores de son visage, tant elle insista pour lui arracher une réaction, une venue à son aide, n'importe quoi pour la tirer de ce malaise ambiant. Heureusement que Ren s'était jetée à sa rescousse. Plus ou moins. Disons que Wakiya n'arrivait tout bonnement pas à se concentrer sur les dernières nouvelles de cette sombre affaire. Le regard fuyant, ses doigts s'entortillaient frénétiquement en attendant de trouver une échappatoire ; pas par elle-même de toute évidence, car son manque d'initiative ne l'y aidera pas. Faute de quoi, elle finit par chercher un carton à ouvrir ou des affaires à déplacer. En faisant comme si de rien n'était, ils l'oublieront et elle profitera de l'accalmie engendrée pour revenir dévorer le pâté aux légumes.

Hélas – ou plutôt enfin ? – l'un des jumeaux revint sur son petit secret. La brunette soupira tout bas, baissant les yeux, laissant échapper tout cet embarras une bonne fois pour toute. Puis, les deux zigotos du quatuor anéantirent tous ses infimes espoirs. Elle eut l'impression qu'on éclatait une bulle avec une très fine aiguille. Parce que cette dernière était bien toute innocente, mais aussi chaotique que le papillon précédant l'ouragan. Le cramoisi qu'avait chassé le Boucher de son visage revenait alors au galop…

" J-J-Je ne… savais pas que… qu'il serait là… Balbutia-t-elle avec suffisamment de contenance. Ren répliqua par la suite, n'arrachant qu'à la plus timide un tout petit : Yamete kudasai… (Arrêtez, s'il vous plait…) " Oui, j'ai osé.

Forcément, savoir qu'elle n'échapperait pas à la présence de l'Androgyne l'aurait transportée jusqu'à la table de la Marquise. Mais non, Wakiya n'était au courant de rien, simplement contente d'accompagner Ren et Isiode en dehors de leur cadre de vie habituel. Elle ne s'était point intéressée à ce genre de frivolités auparavant. Cela était tombé ainsi, pour le meilleur comme pour le pire. Cette amère fatalité fut aussi écartée par l'intervention inespérée du taciturne Yuërell, rabattant le claquet de Muramasa en un instant. Wakiya papillonna des yeux en arrière-plan, éberluée et pourtant si reconnaissant. La vigilance en berne, l'Orine tira la langue à sa consœur en guise de représailles. À la prochaine erreur, le châtiment du shibari ne sera pas de trop.

~~~

Bien que l'adrénaline redescendît, la Sunano ne pipait pas plus mot qu'à l'accoutumée. Elle se montrait d'ordinaire plus avenante avec Isley, il était vrai ; malgré tout, les souvenirs du Thé la berçaient durant sa besogne. Entre la senteur des fleurs et le goût des lèvres d'Andrea, ses sens avaient été gâté. Le jumeau s'excusait de cette faute, pourtant Wakiya trouvait ces "petites aventures", comme il disait, drôlement addictives. Si les douceurs de cet événement la transportaient quelque peu, les dires d'Isiode et cette dernière affirmation d'Isley l'intriguèrent. Le premier se montrait bien en paix vis-à-vis de cette absence d'expérience et le second décrivait une fantaisie enfouie. Tous les deux, en phase avec cette vie loin du monde… N'était-ce pas ce qu'elle recherchait à la toute base ? Pourquoi plier bagages pour une île aussi éloignée, sinon ? La Nawashi songea à ce propos. La question de Ren l'avait déboussolée et elle n'y avait répondu qu'en prenant en compte son propre point de vue. Alors que si elle se mettait à la place des jumeaux… Lequel bénéficierait le plus de sa présence ? De qui sera-t-elle la Muse ?

Qu'était-ce pour le mieux ?

" … " À nouveau, ses lèvres se tordirent en ersatz de vaguelettes. En tendant l'oreille, Isley pourrait l'entendre maugréer son embarras tout au fond de sa gorge.

Le changement de sujet arriva à point nommé. Au moins comprenait-il vite de ses égarements, un véritable enseignant bien dans son uniforme. La question d'Andrea attendra surtout que son destin fût scellé entre les mains d'Isiode ou d'Isley. Cela dit, elle nota la possibilité de le faire venir sur les Terres d'Iyora, en effet, l'option d'Orhmior ayant été hâtivement écartée pour d'évidentes raisons : une invasion d'Orines sur le nouveau foyer des Anges ne risquait pas de passer inaperçu, ni d'être le bienvenu. Puis, elle n'avait pas encore essayé l'artefact laissé par l'Archontesse… Quoi qu'il en soit, Wakiya opina vivement à la proposition de son professeur.

" Bien sûr. Elle lui sourit ; il y a quelques semaines, cette jeune femme n'osait même pas sortir un sabre en bois de son fourreau factice. Je… Commença-t-elle avant de se rétracter : il ne servait à rien de lui exprimer son évolution, Isley ne le croira que de ses propres yeux après tout. Je te montrerai mes progrès. Un air malicieux voila son visage, il savait bel et bien à quoi s'attendre et l'élève ne le fit pas languir plus longtemps : Sensei (Professeur). "

À sa décharge, Ren l'avait entraînée dans cette plaisanterie, car l'instructeur s'était montré plutôt gêné par le surnom tiré tout droit de Maëlith. Depuis, Wakiya tutoyait bel et bien l'Ange, mais s'amusait quelques fois à remonter ce petit surnom informel afin de le déstabiliser. Sous ses airs de demoiselle timide se cachait bel et bien une petite Oni taquine. Un brin rieuse derrière sa main, l'Orine termina le tri de son côté avant de se redresser.

" Et toi, Isley… Son intonation était tout à fait sérieuse, son faciès reflétait tout autant cette attitude. As-tu déjà embrassé quelqu'un ? " Isiode non, Ren oui – bien que ce fût plutôt enfantin – qu'en était-il de lui ?


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 08 Jan 2022, 06:27



La passion qui se dégagea de sa personne fût un véritable ravissement pour les yeux et les oreilles, le sourire qui naquit à ses lèvres éclairant, chatoyant, les traits délicats de son faciès. En tant qu’instructeur, c’était l’une des visions les plus gratifiantes qu’il lui était donné d’admirer : d’observer ainsi l’enthousiasme de ses élèves, de pouvoir presque sentir la chaleur de leur plaisir irradier sur sa peau. Cela le réconfortait sur son choix de cheminement et renforçait sa propre résolution. Toutefois, il perçu un peu trop tard la petite malice qui s’était mise à trembler sur le coin de bouche de la Hanatsu, quelques picotements s’invitant à la surface de la figure du soldat. Pris d’un léger embarras – il ne s’était toujours pas habitué à cette appellation – le Wun approcha son poing à la hauteur de son visage, échappant quelques toussotements pour évacuer et dissimuler rapidement le trouble qui s’était incrusté dans sa pensée. Cependant, c’était sans compter cette expression qu’elle afficha ensuite, l’intérieur de sa main camouflant sans trop de discrétion l’amusement que cela lui procurait. Vaincu, mon jumeau se contenta de poser un soupir entre ses lèvres, un rire résigné flottant à la commissure de ces dernières.

« Cette fois, je présume que c’est juste : je l’ai sûrement mérité. À défaut de ne pouvoir lui serrer la main en raison des draps qu’il portait, Isley se tourna à moitié vers la Sunano pour lui présenter son coude, dans l’espoir qu’elle lui répondit de la même manière. Égalité? Comme s’il s’agissait d’une trêve au milieu d’une gentille altercation fraternelle. Quoi qu’il en soit, j’attends avec impatience de voir tes progrès. »

Rapidement, il joignit ses efforts à ceux de la Hanatsu, le duo terminant en peu de temps le rangement dont il s’était affecté. Visiblement satisfait de l’organisation, Isley se permit de fermer les portes de l’armoire avant de pivoter sur lui-même. Son regard, aussitôt, engloba la chambre des yeux, un sentiment bouleversant saisissant le battement de son palpitant. Il s’agissait de son nouveau départ, de sa nouvelle vie et, maintenant qu’il y songeait, il ne pensait pas qu’il aurait pu marquer cela avec un meilleur coup.

« Hum? »

Le soldat tourna son visage en direction de son interlocutrice, le reflet dans ses yeux s’étant soudainement acéré, aggravé, sans qu’il sache pourquoi. Quel changement de ton, et de visage également! Pourtant, cela n’enleva pas le sourire qui dansait sur son faciès, mon frère prêt à écouter tout ce qui lui traverserait les lèvres. Force fût de constater qu’il ne s’attendait pas à une telle interrogation. Son regard se figea pendant quelques secondes, alors que sa mâchoire se contracta distraitement. La seule réplique qu’il parvint à soupirer après ce laps de temps fût cet unique « Oh » sans grande conviction. La question était simple et malgré cela, il lui fût nécessaire de prendre une poignée de secondes avant de répondre. Isley semblait avoir fait la paix avec son passé, mais cela ne l’empêchait pas d’être brutalement balayé par une soudaine mélancolie à certains moments; comme celui-ci.

« Oui. Il respira profondément, adressant à la Sunano un sourire plus nostalgique qu’éploré ou déprimé, ses souvenirs défilant à toute vitesse entre ses deux oreilles, les bons comme les plus mauvais. Elle s’appelait Araya. À l’expression que la jeune femme étala, Isley sut qu’il venait de la mettre mal à l’aise, reprenant contenance pour la gratifier d’un plus grand sourire, espérant la rassurer, même si cela résulterait en un effort vain. Ce n’était pas indiscret, ne t’en fais pas. Cette histoire appartient au passé et je… nous devons continuer à avancer. Cela était nécessaire afin de ne pas s’embourber. C’est sur le présent que nous devons nous focaliser afin de bâtir un meilleur futur. »

Et éviter de recommencer les erreurs du passé.

« Isley! Où est-ce que tu as rangé la nourriture pour Raclette? »

Mon jumeau sursauta à l’appel impromptu, se détournant brièvement de la brunette pour s’exclamer :

« Dans le garde-manger, au sol, tout au fond! Elle est difficile à manquer!

- … … En effet! Un rire déchargea l’atmosphère : la Muramasa avait ressenti le soudain chavirement de son cœur, intervenant en toute discrétion. Merci! »

De fait, Isley relâcha un soupir amusé, rencontrant l’émeraude qui brillait dans les yeux de la délicate.

« Puisque nous en avons terminé ici, allons leur filer un coup de main, proposa-t-il. Ce n’est qu’une question de minutes avant que nous puissions nous remplir la panse. »

Rasséréné, l’instructeur s’engagea dans le corridor qui joignait les chambres au reste de l’appartement, débouchant après plusieurs enjambées dans la salle principale où nous triions les derniers articles. Une légère surprise apparut à son visage lorsqu’il remarqua Muramasa plier entre ses mains la dernière boîte de carton de son nouveau chez-soi.

« On venait vous aider, mais il semblerait que vous avez bientôt terminé. J’acquiesçais d’un signe de tête à cette affirmation, Isley se tournant aussitôt vers Dame Sunano pour capter son attention. Préparons la table à manger et réchauffons la nourriture dans ce cas! »

Enfin, devait songer mon frère, nous pourrions nous reposer après cette journée forte en rebondissement.


856 mots | Post VII



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Wakiya
Dim 16 Jan 2022, 16:13



Coude contre coude, les précédentes taquineries ne furent plus qu'un fragment du passé, rangé dans un petit tiroir de l'oubli et du pardon. La malice pouvait être dangereuse selon le contexte, mais surtout selon les protagonistes en lice ; toutefois, si elle fleurissait à petite dose entre des connaissances de longue date, alors cela voulait tout simplement dire qu'une amitié était déjà bien ancrée. Wakiya recouvrit son timide sourire habituel, consciente qu'elle ne s'était point autant épanouie depuis Maëlith. Ses consœurs lui manquaient quelquefois, mais la présence réconfortante et avenante de Ren et des jumeaux avait fini par la faire sentir comme chez elle.

La réponse était positive. La Sunano s'en voulut soudainement d'avoir été trop curieuse, étant donné l'intonation empruntée par Isley. Embrasser chez les Anges représentait bien plus qu'un gage au détour d'un bosquet – bien que pour Wakiya, ce baiser volé ne s'avéra point aussi innocent – ce geste portait toute la symbolique de l'Amour. Cette valeur faisait parti de leurs fibres, de leur être, de leur raison d'être. Ce devait être l'une des plus beaux événements auxquels elle pourrait assister, elle, jeune femme à la découverte du monde. "Beau" ne signifiait pas pour autant "joyeux", son ami ci-présent le lui faisait hélas comprendre par l'utilisation de l'imparfait. La Hanatsu parvint à maintenir tant bien que mal son sourire pour le conforter, néanmoins ses prunelles d'émeraude peinèrent à supporter la vue de cette apparente douleur. Bien vite, l'instructeur désamorça la situation avec sa jovialité constante, ce qui arracha un élan de bien-être à l'Orine. À présent, elle ne s'en voulut plus d'avoir aborder le sujet, mais de se sentir encore incapable d'initier au moins une étreinte de réconfort pour chasser ces vilains diables de mélancolie. Orine ou Ange, finalement, nous souffrions tous de ces séquelles imprimées en nous.

" Araya. Répéta-t-elle, l'ayant malgré elle prononcé sur un air mélodieux pour l'embellir. C'est un joli nom. " Un jour peut-être, elle apprendra à la connaître via le Yuërell, au détour d'un feu ou à l'ombre d'un arbre.

La voix de Muramasa marqua le début d'un nouvel arc, la Sunano se replongea aussitôt dans leurs tâches attitrées. Elle approuva, motivée, à l'idée de porter assistance à leurs compagnons en bas. Cependant, leurs entrains respectifs s'étiolèrent sous la finalité inévitable : tous les cartons avaient été déballés, les affaires disposées à leur place. C'était fini. Wakiya sourit, soupirant tout bas : Isley venait enfin de prendre totalement racine à Iyora. La cadette jeta une brève œillade à son aînée, consciente qu'elle et Isiode avaient dû parler de son cas, de la réponse plus ou moins évasive qu'elle lui avait procurée. Le sujet reviendra forcément, mais pas sur cette table-ci.

Pour l'heure, il était temps de rendre hommage au fameux pâté aux légumes d'Isiode. Chacun apporta sa patte à la tâche, Wakiya et Isley dressant la table et les couverts, tandis que Ren et Isiode s'occupèrent du service. Ce repos bien mérité – surtout après la course effrénée de ce matin – arriva à point nommé, la Sunano rendit grâce à l'offrande en leur faisant honneur de la première bouchée. Son palais ravi, elle sourit, guillerette, à l'attention du cordon bleu et lui assura que le bon goût était présent. Par la suite, l'Ordre d'Hébé prit une place bien importante durant le déjeuner. Les jumeaux restèrent plus ou moins confidentiels sur leurs échanges avec l'Imperio et quelques figures notables, juste de quoi chasser les quiproquos ayant engendré une inquiétude générale sous ce toit. Wakiya ne décrocha guère plus de mots, ne sachant pas trop quoi apporter au début étant donné son manque de culture vis-à-vis des Empires. Hormis les Chevaliers des Terres d'Émeraude, elle ne connaissait pas grand-chose à leur sujet. Ces histoires de scandales et coups montés lui paraissaient si incroyables… Si c'était vrai, cela allait faire beaucoup de bruit. Et même bien plus que simplement du bruit : des murs risqueront de s'effondrer.

~~~

Le fracas de la vaisselle sur le plan de travail lui évoqua quelques batailles imagées. Et pourtant, l'Orine n'était pas une soldate et n'était présentement armée que d'une brosse et de savon. La Hanatsu s'était portée volontaire pour réaliser la vaisselle, ce à quoi Isiode la suivit de ce pas. Elle n'était pas naïve, elle comprenait bien qu'il voudrait sans doute parler de son cas. Malgré tout, ils avaient déjà commencé la tâche ménagère que la conversation ne démarrât pas, étant donné la présence encore assez proche de Ren et d'Isley sans doute. Wakiya profita justement de cette accalmie pour se remémorer certains questionnements qui palpitaient en son être ; elle se repassait tout autant le récit de la rousse, l'histoire de la naissance du Boucher. Le nom qu'évoquât l'Archontesse ce jour-là…

Hormis le léger vacarme des couverts et la danse hypnotisant de l'eau mousseuse, un silence glacial s'abattit au même instant où l'Orine et l'Ange sortirent de la pièce. Wakiya continua sa tâche en compagnie d'Isiode, ne sachant elle-même pas pour où commencer. Le fatidique arriva, la brune rassembla quelques efforts pour maintenir son rythme de croisière.

" Oui, Ren m'a racontée toute l'histoire. Ses iris verdoyantes se relevèrent jusqu'au bleuté iridescent. Mais… Évidemment qu'elle était trop inquiète, impossible de le cacher plus longtemps. J'aimerais entendre votre version, votre ressenti à propos de… de cette créature invisible. " Wakiya ne se doutait alors pas qu'à ce stade, deux entités invisibles tournoyaient en réalité autour du Yuërell, tout comme elle possédait son propre poids dans l'ombre.


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Isiode et Isley
Mar 18 Jan 2022, 02:33



« Elle vous a mis au courant de ma situation. »

Finalement, je fus le premier à briser la glace en remarquant le mutisme de plus en plus persistant de la Sunano. Par chance, cette introduction l’incita à délier sa langue, les pulsions qui donnaient rythme à son cœur la gonflant d’un certain aplomb. De fait, elle parvint à retrouver ce brin de courage qui lui avait fait défaut aux premiers instants, l’olive de ses mires remontant jusqu’à mon visage pour s’y accrocher avec assurance. Yeux dans les yeux, je reconnus aisément la vague émotionnelle qui la submergeait, les reflets de son regard n’étant que la transposition physique des impressions qui se bataillaient au fond de sa poitrine.

« Vous n’avez pas à vous inquiéter », lui confiais-je sans hésiter, constatant bien rapidement que mes propos n’eurent l’effet escompté.

Sa voix s’était alors soulevée pour marquer sa désapprobation, mais je vins à freiner son initiative par un léger mouvement de la tête, lui indiquant du même fait que tout irait bien pour moi. Les Orishas seraient présents pour superviser l’opération et maintenant que j’avais pleinement conscience de sa présence et de sa véritable nature – bien distincte des Esprits vengeurs qui étaient contés dans le folklore elfique – la créature invisible ne saurait échapper à ma vigilance.

« Ma… version? Je ne m’étais pas attendu à cette requête, dévisageant la Muse d’un œil circonspect. J’ai bien peur que vous entendiez la même histoire, puisque ma version est celle que vous a transmis Muramasa. Prenant une nouvelle assiette des mains de la Sunano pour l’essuyer, je renchéris sur le même ton monocorde : J’ai tué les Disparus de sang-froid et le surnom du Boucher m’a ensuite été donné. Mes compagnons et collègues s’attendaient à ce que j’offre plus de respect et d’empathie aux Disparus lors de leur… exécution, mais je n’ai pas agi selon leurs expectations. Et je n’avais pas peur d’appeler cette action comme elle était réellement : une condamnation. S’ils pensent que pleurer sur leur sort et geindre aux pieds de la Mort auraient changé quoi que ce soit, c’est leur opinion et je la respecte sincèrement. Un nouveau silence s’imposa, que je nourris quelque instant. Plusieurs ont prié afin qu’ils soient sauvés, mais aucun Dieu ne nous a répondu et, malheureusement, ni les larmes, ni les supplications ne les auraient ramenés à nous, ou auraient effacés tout ce qui est survenu. Je fermais les yeux, prenant une profonde inspiration. La situation était hors de notre contrôle et nous avions très peu d’informations sur le mal que nous affrontions. C’est pourquoi, nous avons pris une décision en conséquence, en espérant protéger la majorité. Il n’était pas nécessaire de justifier nos actes en plaidant l’absence de choix, puisque nous en avions toujours un, et avions fait le nôtre durant cet événement. Et s’il m’était demandé de retourner auprès de ses malades pour les exécuter à nouveau, même en connaissant d’avance les conséquences qui en découleront, je referais exactement la même chose. Il n’y avait vraiment rien de plus à ajouter à ce récit, ma main s’évadant sur le comptoir pour déposer l’assiette. En revanche, cette créature qui s’est attachée à moi… Nous avons conscience de son existence. Nous connaissons peu de choses sur elle et sur ces intentions, c’est vrai, mais nous en savons suffisamment pour pouvoir prévenir tout incident. Cette fois, mon regard se braqua sur la délicate. Nous avons le pouvoir de contrôler la situation, comparativement à ce qui s’est produit durant les explorations, et c’est pourquoi je vous demande de rester auprès d’Isley. Pour votre sécurité. L’inflexion fût douce, mais une rigidité naturelle avait tout de même durci mon ton. Je ne voudrais pas que d’autres personnes soient touchées, voire blessées, par l’influence de cette entité. »

La créature pouvait altérer la réalité par des illusions et autres tours perturbant les sens, et pour ce faire, elle semblait s’inspirer de ce qui se trouvait au creux de notre conscience. Dans un instant de faiblesse, j’avais pu goûter à cette puissance, et l’idée que l'entité puisse éventuellement user des mêmes malices pour s’attaquer à autrui me tracassait énormément. Peu importe comment cette créature avait fini par jeter son dévolu sur moi, j’étais désormais responsable de protéger ceux qui se trouvaient à mes côtés.



À l’extérieur, appuyé contre le mur qui encadrait la fenêtre de la cuisine, le Dévoué écoutait posément la conversation entre l’Ange et l’Orine, bien heureux que son Élu se désunis, pour un temps, de ses attaches personnelles. Peut-être que, pendant ce temps, il pourrait changer définitivement son cœur. Malgré tout, il ne put s’empêcher d’être insatisfait sur une autre question, crachant un soupir, visiblement ennuyé. Si la petite Orine ne côtoyait pas le Boucher pendant un temps équivalent au délai convenu pendant le pari… Misère. Nakir allait encore faire des siennes. Et plus tôt qu'il ne l'avait escompté quand ils avaient scellé, au premier jour, les engagements du défi.


823 mots | Post VIII



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