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 D’ombres et de carton | Wakiya

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Wakiya
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Wakiya
Sam 22 Jan 2022, 21:50



Comment ne pas s'inquiéter ? Celui lui était impossible. Même Ren l'était, indéniablement. Pourtant, ne serait-ce que manifester un signe équivalait à se heurter à un mur. Isiode était un soldat, il était le bouclier d'autrui, pas l'inverse. Encore moins Wakiya qui apprenait tout juste à tenir un sabre ; et point dans le but de défendre une nation, ses raisons se montraient hélas bien plus égoïstes. Prise au dépourvu, la Sunano céda à l'inflexion du Yuërell, consciente qu'elle ne pourra pas s'opposer à sa demande. Laver les assiettes, c'était bien aussi.

Le récit d'Isiode découla en miroir de celui de Ren, les versions concordant. Évidemment : ce que Murasama savait de cette histoire provenait directement de la bouche du soldat. Malgré tout, étant donné sa nature d'Orine, Wakiya savait que Ren aurait été capable de discerner des anomalies via le Lien. Tout était donc vrai. De manière lâche, on traitait d'Isiode d'assassin au sang-froid. Elle-même n'était pas présente au moment des faits, mais pourquoi douterait-elle de la version d'Isiode ? Pourquoi devrait-elle remettre en question ce que Ren avait enduré ? C'étaient dans ces moments pénibles que Wakiya comprenait ses sentiments à leur égard, de cette affection qu'elle éprouvait et de cette amitié qu'elle souhaitait chérir et protéger. Durant une fraction seconde, elle songea à user de son Art Divin pour le garder à ses côtés. Vint alors le sujet principal, celui de l'entité qui l'obligeait à prendre ses distances. En réalité, la Hanatsu eut un infime espoir qu'Isiode lui confia une information qui pourrait changer la donne, un détail qu'il aurait fini par dénicher afin de pouvoir délier plus aisément la situation. Après tout, ces événements remontaient bien avant leur première rencontre. Peut-être que la rousse n'était pas au courant de l'évolution, peut-être que cet espoir subsistait encore… Non. Ses épaules s'affaissèrent davantage sous l'infortune. Le destin était ainsi et Isiode prononça enfin ces mots qu'elle redoutait. Le ton devrait la plier – et c'était le cas – mais sa volonté continuait de l'animer.

" C'est injuste. Souffla-t-elle quelques temps après ce silence. Injuste de quoi ? De trop. C'est injuste que l'on vous ait accolé ce surnom. Elle cessa sa besogne quelques secondes. Loin de moi l'idée de vous trouver un meilleur titre, je ne suis pas… habilitée à ça. Mais avec ce surnom, on ternit vos efforts et votre réputation. Elle affronta son regard de glace. Si vous étiez vraiment le Boucher, je ne désirerais pas rester avec vous. " Pourtant, elle était encore là.

Et surtout, Wakiya ne souhaitait pas partir. Mécaniquement, la jeune femme reprit en main la tâche ménagère, le flot de ses réflexions s'emballant. Toute cette situation qui lui échappait, cela s'avérait au-dessus de ses forces. Elle se sentait aussi démunie que ce jour-là où Yesane lui avait fait entrevoir une lueur d'espoir et de bonté, tout cela pour lui intimer de rester et de vivre avec ce poids sur le cœur. Yesane ou Isiode, cela était du pareil au même : la Sunano se sentait aussi inutile que coupable. Isley ou Ren lui feront forcément comprendre tout le contraire bientôt, mais en l'état, entendre Isiode émettre cette requête la bouleversait.

" Et aussi… Tranchant dans ce silence néfaste, elle ralentit la cadence de sa vaisselle. C'est injuste ce que vous me demandez. Elle déposa la brosse et haussa une nouvelle fois le verdoyant de ses prunelles. Cette chose vous hante depuis lors et je n'apprends son existence qu'aujourd'hui. Vous ne pouvez pas me demander de l'ignorer : tout ce temps que j'ai passé avec vous, je me suis sentie en sécurité, apaisée, alors que vous enduriez la menace. Si je pars… "

Sa voix s'écorcha, elle prit note qu'elle risquait de vriller à tout moment en s'emballant de la sorte. Dans tous les cas, ce départ arrivera, et elle ne pouvait plus rien y faire. Mais comment faire autrement ? C'était contre sa nature : le danger ne venait pas à elle, elle courait vers lui. Tiraillée, la Sunano baissa les yeux, se soustrayant du taciturne. Elle avait l'air d'une enfant grondée.

" J'ai l'impression de vous abandonner. Cette perspective lui déplaisant, l'Orine se plongea de tout cœur dans ses frimas. Ce que vous n'avez pas fait pour moi à Aïkisu. "

Il n'y avait pas que de l'injustice ; mais également de la cruauté.


770 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 23 Jan 2022, 17:36



Injuste…? Dans un sursaut soudain, l’intégralité de mon corps cessa tout mouvement, pris d’un engourdissement aussi désagréable qu’inattendu. Pourtant, sous ma chair, dans mes muscles, un frémissement continuait de m’assaillir. Inévitablement, je me revoyais la nuit de la commémoration des Dix Disparus d’Orhmior, debout devant la stèle qui avait été érigée à leur mémoire. Écrasé sous un poids qui m’était soudainement apparu trop lourd à porter, j’avais eu de la difficulté à respirer, à marcher, à savoir ce que je ressentais à ce moment précis, tiraillé par des émotions que je n’arrivais tout simplement pas à éclaircir. Face aux conséquences de mes actes, face aux conséquences de mes choix. Hum. C’est étrange comment je pouvais être fait, n’est-ce pas : capable de percevoir les sentiments d’autrui, mais incapable de comprendre mes propres ressentis… C’est peut-être pour cela que les flots qui m’avaient submergé à cet instant-là n’avaient cessé de faire rugir et de faire crier mon âme, tant son… – désespoir? sa déception? son affliction? – furent lancinants. Mon esprit s’était étouffé à la marée qui l’avait immergé, la confusion, qui l’avait brutalement chargé, l’enfonçant de plus en plus furieusement dans des profondeurs inconnues et insoupçonnées.

Jusqu’à ce que je l’en extirpe de peine et de misère, arrachant ma conscience aux maux de l’affectivité. De fait, j’étais parvenu à reprendre le contrôle sur ma sensibilité.

Cela étant dit, encore aujourd’hui, je me rappelais parfaitement des douleurs qui m’avaient poignardé durant ce soudain vacillement intérieur, égaré dans mon propre esprit, à la recherche d’une raison qui saurait expliquer pourquoi je m’étais senti aussi mal et abîmé, aussi détruit et vidé, après m’être persuadé que tout ceci avait été réalisé pour le bien commun et pour l’apaisement des afflictions de nos défunts. Pendant que j’avais fixé la stèle, je me souvenais de la tempête émotionnelle qui m’avait traversé. Avais-je été empli de soulagement en sachant que les malades pouvaient enfin reposer en paix? Avais-je été furieux de ne pas avoir pu les sauver lorsqu’il en était encore temps? Avais-je été en Colère de me faire ainsi calomnier pour avoir agit dans le seul but de préserver notre sécurité? Avais-je simplement été satisfait de savoir ma mission accomplie, sans autre accident? Lentement, je posais mes paupières devant mes yeux. Injuste… Le mot résonnait gravement à l’intérieur de mon crâne, à chaque fois qu’il traversait les lippes de la délicate. Puis, finalement, j’ouvris les yeux, braquant le saphir de mes iris sur ses épaules, silencieux.

« Le Boucher n’est qu’un surnom. Un coup de linge passa sur la cuillère en bois que je tenais désormais en main. Vous en êtes consciente, parce que vous savez qui je suis, au-delà des rumeurs que je traine derrière moi, et pour tout vous avouer, cela me suffit amplement. Mes épaules se redressèrent, nonchalamment. Que des étrangers déblatèrent que je suis un sans cœur, que mon rôle est celui d’un exécuteur, que grand bien leur fasse. Pourquoi cela devrait m’atteindre? Ils ne me connaissent pas et ne font pas l’effort de le faire, et s’ils ont besoin d’un bouc émissaire pour défouler leur colère, pour apaiser leur chagrin, cela me va très bien. D’une certaine façon, on apprenait à vivre avec, et eux trouvaient peut-être une certaine paix dans cette manière de faire. Je sais qui je suis, je sais pourquoi j’ai fait cela, et je sais que d’autres en sont également conscients. J’exhalais un soupir. Parfois, les bonnes actions ne sont pas couvertes d’honneur et de gloire : il faut accepter cette réalité et prouver au reste du monde qu’ils ont tort. C’est un combat perpétuel après tout. Cherchant l’émeraude de ses yeux, je finis par lui demander de relever la tête. Regardez-moi. Enfin, nos regards se liaient. Je vais bien et si c’est cela qui vous inquiète, qui vous retiens à moi, je vous l’assure, vous n’avez pas à l’être. Je forçais un rictus à apparaître sur mon visage, l’acuité de mes pupilles s’ancrant à sa figure, comme les serres d'un rapace dans la chair tendre de sa proie. Ais-je l’air si misérable que cela, ma Dame? Au point que vous considériez cette séparation comme un abandon? »


691 mots | Post IX



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Wakiya
Lun 24 Jan 2022, 22:24



Malgré toute sa volonté, toute sa combativité rassemblée dans le pénible but de changer la donne, Wakiya ne réussit pas à maintenir son regard face à l'iceberg qui se dressait face à elle. Elle savait, elle le savait pertinemment que tenter de le convaincre était peine perdue ; parce que justement, c'était injuste. C'était injuste que ces badauds colportassent de telles rumeurs sur le soldat. C'était injuste qu'une créature aussi féroce s'était attachée à lui. C'était injuste que toute cette situation leur échappât et que l'unique choix le plus logique, le plus intelligent, l'éloignait de lui. Non, la Sunano ne lui en voulait certainement pas d'opérer une telle précaution, puisqu'elle l'aurait suivie en ce sens, même sans être attachée. Pourquoi s'obstiner, dans ce cas ? La réponse était pourtant simple : la peur du regret. Cette fois-là, l'Orine n'avait pu exprimer tout son ressenti pour son sauveur des Terres d'Émeraude, ni de lui mettre sous le bec comment cette séparation lui provoquait bien plus de maux qu'escompter. Vis-à-vis du Yuërell, il lui était hors de question de réitérer une telle erreur, rien que par respect pour lui. En fait, Ren n'avait pas tout à fait tort à son sujet : peut-être lui faisait-il peur, peut-être la mettait-il mal à l'aise ; mais si c'était encore le cas, alors Wakiya n'aurait pas bravé une aussi furieuse tempête émotionnelle afin de se faire entendre. Le quitter les yeux baissés, le regard fuyant, l'incommodait bien plus.

Pourtant. Pourtant, ses tympans captèrent les confessions et ressentis du tristement célèbre Boucher, des mots qui lui rappelaient les douceurs d'une conversation au coin d'un feu, sous les artifices célestes. Doucement, son visage se dévoila un peu plus, sans pour autant balayer cette barrière persistante. C'est parce qu'ils ne vous connaissent pas qu'ils ne sont pas légitimes… Ses réponses prirent formes dans son esprit, sans franchir le pourtour de ses lèvres. Isiode était bien plus courageux qu'elle, ayant déjà affronté ce blizzard qu'autrui abattait sur lui, alors qu'il revenait tout juste de l'œil du cyclone. Pour tout dire, qu'en savait-elle ? Toute cette scène démontrait son indiscrétion, bien qu'il valût mieux ça que le déni.

" Regardez-moi. "

Elle obéit. Par pas peur, pas par malaise. La Hanatsu sentit simplement que, par cette demande, Isiode lui ouvrait une porte. Une nouvelle fois, ses certitudes s'abattirent sur elle, mais non plus comme des lames acérées jusqu'au derme, plutôt à l'instar d'aiguilles effleurant avec parcimonie sa peau. Une vérité douce et amère.

Illuminé par ce sourire horriblement forcé, la Nawashi le suivit avec sa propre grimace.

" Non… Il n'était pas misérable. Sa bouche se tordit, une hilarité naissante et de peu contenue. Parce que contre cette créature, vous n'aurez pas besoin de moi pour la réduire en charpie. "

Ses paupières refermées, la Sunano accueillit ce réveil salvateur sous la forme d'un petit rire sincère, ses joues rougissant de honte ou de félicité – un peu des deux, au final – elle eut beau serrer son poing, celui-ci n'atteignit pas son visage et son euphorie poursuivit son bonhomme de chemin. Elle ne s'était tout bonnement pas attendue à tout ça, d'autant plus de se retrouver si légère et proche de cet Ange qu'elle pensait abandonner. Ren, Isley, Isiode, ils étaient de toute évidence devenus importants pour l'adepte rejetée.

L'exaltation essoufflée, l'Orine rouvrit les yeux, plus souriante qu'à l'ordinaire. Son attention se porta d'abord sur lui, puis sur la vaisselle qu'ils avaient bien fini par se débarrasser, séchant alors ses mimines à l'aide du torchon propre. Si son visage continuait d'arborer une belle teinte rosée, ce fut du fait d'un vœu ; d'un caprice sous certains angles, d'une nécessité sous d'autres. Que ce fût une bonne idée ou non n'avait point d'importance, car entretenir ce péché ne ferait qu'envenimer davantage ce poids qui pesait sur son cœur. Ce ne sera pas la dernière fois qu'elle reverra le Yuërell – à présent convaincue – néanmoins, l'occasion se présentait comme la Muse à un artiste. Il fallait la saisir.

" Isiode-san. À nouveau, elle chercha à raccorder leurs prunelles. Me faites-vous confiance ? "

Droite et intègre, la brunette n'extériorisa aucune malice ; elle lui ouvrait à son tour sa propre porte. Par suite de sa réponse, elle lui présenta sa paume en supination.

" Donnez-moi votre main. "


772 mots ~ (sans les mots d'Isiode)


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Mer 26 Jan 2022, 02:36



En réponse à mon intervention, je l’aperçus déformer son minois pour y dessiner une légère simagrée. Au moins retrouvait-elle le sourire, songeais-je avec satisfaction, et, à ce constat, le simili de sourire qui voguait distraitement sur mon faciès tomba; quant à elles, mes épaules se rehaussèrent, emportant ma colonne dans leur mouvement afin qu’elle se redresse. Dame Sunano semblait avoir compris. Cela ne servait à rien de nourrir des regrets là où il n’y en avait pas – et là où il n’y en aurait jamais. Qu’est-ce que cela allait lui apporter, si ce n’est des inquiétudes inutiles et des impressions erronées? De toute façon, ce qui allait survenir ne serait pas permanent. Certes, pour la durée des investigations, nous ne pourrions nous voir comme nous le faisions présentement, ici et maintenant, mais puisqu’il ne s’agissait justement que d’une séparation, nos chemins ne tarderaient pas à se croiser de nouveau. C’est pourquoi elle ne devait pas penser à cette situation comme à une fuite, à une évasion; comme si elle me délaissait, dans l’ombre, aux prises avec mes démons : comme elle l’avait si bien fait remarquer, de toute façon, je n’aurais aucune difficulté à les réduire en charpie.

Puis, l’abandon était le résultat d’un rejet, d’une renonciation, autant chez la personne qui en subissait les affres que celle qui aurait éveillé le sentiment. Or, de ce que je lui connaissais, la demoiselle n’était pas de ceux et celles qui tournaient le dos aux infortunés, à moins qu’une frayeur, trop grande, l’inciterait à déguerpir, ou qu’une entrave, trop poignante, l’empêcherait convenablement de réagir. La délicate était timide et sage, paraissait faite de porcelaine et de cristal. On hésitait à trop la bousculer, car on pensait qu’il ne suffisait d’un rien pour la briser. Pourtant, en elle vibrait un courage bienveillant, celui-là même qui la poussait à placer ses proches et ses amis avant sa personne. À bien y penser, peut-être était-ce une qualité propre à toutes Orines, vouées comme elles étaient à aider autrui afin de les tirer vers le haut, toujours plus haut. Malheureusement, à certaines occasions, Dame Sunano manquait d’aplomb pour réaliser cela. Ce n’était pas la volonté qui lui faisait défaut, encore moins l’absence de vaillance qui la figeait : parfois, il ne suffisait que d'un manque d'assurance pour laisser la situation dégénérer…

« Qu’y-a-t-il de si drôle? »

En observant son visage, je fus surpris de remarquer qu’elle s’efforçait à retenir un éclat au fond de sa gorge. Cependant, malgré tous ses efforts, celui-ci ne semblait pouvoir être contenu plus longtemps. Le soulèvement de mon sourcil trahit mon étonnement, alors que ses lèvres s’écartaient pour libérer, sans attache ni asservissement, le petit rire qui la secouait gracieusement. Plus encore, ma tête bascula sur le côté. Je me questionnais sincèrement. Avais-je dit quelque chose d’étrange? Ou fais quelque chose d’incongru? Ou… était-ce mon sourire? Était-il anormal? Hum.

« Isiode-san. »

Je me retournais dans sa direction, distraitement. Mais cette fois, mon œillade se chargea d’un poids plus intrigué que perplexe à l’entente de sa voix. Si je lui faisais confiance? Pourquoi me posait-elle une question pareille? Par réflexe, mes sens se renforcèrent pour étudier l’envolée de ses émotions. Pourtant, dans ses intentions, je ne percevais qu’un souhait sincère et un espoir carillonnant. Imperceptibles, mes sourcils se froncèrent, mais, sans un mot, je fis comme elle le requerra, retournant ma paume vers le ciel avant de déposer le revers de ma main dans le creux de la sienne. À cet instant, je ne pus passer outre la petitesse et la finesse de sa main, la seconde allant lui porter secours pour encadrer mes doigts.

« Qu’avez-vous l’intention de faire? La questionnais-je enfin, braquant mon céruléen dans son verdoyant familier, prenant conscience du rose qui coloriait doucement ses traits. Est-ce une forme de bénédiction? »

Typiquement orine, je supposais. Toutefois, Muramasa ne nous avait jamais fait une telle demande.


649 mots (sans les paroles reprises du post de Wawa) | Post X



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Wakiya
Sam 29 Jan 2022, 14:59



Un brin distraite, la Sunano déposa sa seconde main sur celle d'Isiode, l'enfermant entre de légers réceptacles, les doigts maîtresses d'une Artiste. C'était la seconde fois qu'elle étudiait les contours de celle d'un homme. Pourtant, l'anatomie de l'androgyne n'avait rien à voir avec celle du soldat. L'exercice serait alors, encore une fois, nouveau, mais pas moins bienvenu. Cessant de glisser sa paume sur le revers de la main du Yuërell, la Muse releva son attention sur lui, forcément perplexe et intrigué par ses mystérieuses intentions. Elle pensait éprouver beaucoup plus de difficultés à la tâche ; pourtant, la voilà avec cette boule au ventre en moins.

" Ce ne serait que trop présomptueux de ma part d'appeler ceci une bénédiction. Cela étant, si un jour où on lui prodiguait ces mots, elle serait aux anges. Mon intention est de vous montrer mon Art Divin. "

La déclaration enfin exprimée, elle affirma son emprise sur la main de l'Ange : elle déposa la paume de sa main faible à l'intérieur de la sienne, l'apex de ses doigts atteignant tant bien que mal le poignet du Yuërell.

" Depuis toute petite, j'ai inlassablement cherché cet Art qui forgerait mon identité de Muse. Et vous comprendrez assez vite pourquoi je ne suis pas capable de le dévoiler à quiconque. Bien qu'elle sourît, il était possible de percevoir une certaine détresse au fond de ses prunelles de jade. Au fil de mon apprentissage à Maëlith, j'ai compris que je ne cherchais pas à grandir par moi-même, mais plutôt à rentrer dans les standards de mes aînées. Car si mon véritable Art n'est pas interdit, il est encore tabou dans les mœurs Orines. Un silence. Et plus encore auprès des vôtres, par exemple. Un bref soupir plus tard et elle tendit sa main libre, une succincte lueur prit naissance entre ses doigts : de la magie. Ren est au courant, depuis quelques nuits après mon arrivée chez vous. Je me considère suffisamment proche de vous et de votre frère pour en parler ; il serait malheureux que vous découvriez à mon insu ce secret que je ne souhaite plus entretenir. Au moins avec vous deux. La lueur gagna un peu plus en intensité, contrôlée. Isiode-san, je vous présente mon Art Divin : le shibari. "

Via le Tsunagitomeru, les fibres torsadées s'extirpèrent de sa main et, d'un doigté minutieux et imbibé de magie, tracèrent leur chemin jusqu'à leur point de contact. Les cordelettes invoquées s'avérèrent banales et sans fioritures, ce qui lui permettait de sauvegarder ses ressources et de pouvoir se concentrer uniquement sur le motif de son shibari. Lentement, prudemment, le lien créé se glissa sur leurs peaux et les nœuds apparurent un à un. Cette confection en particulier ne présentait guère de difficultés pour la Hanatsu, l'ayant à plusieurs reprises réitéré sur sa propre personne. C'était simplement la première fois qu'elle le pratiquait sur deux supports à la fois. Et le résultat, se terminant sur un resserrement plus prononcé, fit naître quelques étoiles au creux de ses iris.

" En Niséis, on appelait cet Art "kinbaku", avant d'adopter la formule "shibari" lorsque les premiers Maîtres furent attachés par nos soins. Elle balança son poignet entravé de haut en bas, afin d'accompagner celui d'Isiode et de tester l'efficacité de ses nœuds. En langage commun, il désigne l'Art Divin du ligotage. Son regard remonta jusqu'à son visage. Les liens peuvent prendre différentes formes, ils demeurent l'encre pour les tatouages, le pinceau pour les peintures. Par leur biais, je sublime le Corps. Peu à peu, son expression trahit son incertitude. J'ai conscience que dans la plupart des coutumes, ce type de pratique s'ancre dans la sexualité. Mais ce n'est pas mon cas : je me complais à tisser mes liens afin de créer les plus belles compositions, la plus grande partie du temps sur des mannequins calibrés dans ce but, sans arrière-pensée. Une pause contemplative. C'est à cause de… ces médisances que mon talent s'en retrouva ébranlé, fragile. Au fil de ma croissance, je n'avais d'autres choix que de l'entretenir dans l'ombre et d'espérer pouvoir l'exprimer avec plus d'assurance en dehors de nos frontières. Ces nœuds-ci lui plurent tant. Me rabattre totalement sur une autre pratique ne me ressemblait pas, sans parler du fait que je n'étais pas plus douée. Elle sourit, timide. C'est… c'est mon histoire. "

Il lui était inutile de mentionner les coutumes du Neru, peut-être les découvrira-t-il un jour si Wakiya aidait Muramasa à se lancer. À force de côtoyer le peuple angélique, elle comprenait que ce type de pratique pouvait être mal interprété, voire mal intentionné, étant donné le sort de la Terre Blanche. La brune espérait qu'il comprendrait et, de toute manière, ne s'en servirait pas pour blesser. Règle numéro un du shibari.

" Vous trois m'avez donnée confiance. Je sens que je peux me débarrasser de ce poids qui alourdit mon âme depuis mon enfance, si je continue d'être franche avec vous, de vous montrer ce dont je suis capable ; bien au-delà de mon Art. Elle apposa sa main sur les leurs liées. Je partirai avec Isley et Ren, comme convenue. Et par cette attache, nous nous retrouverons sans faute. "

Les liens menaient toujours aux cœurs.


913 mots ~
Dans l'idée, elle fait ce type de création : ICI, mais avec une de ses mains et l'une de celles d'Isiode, les deux non parallèles. Ca s'appellerait "Prayer Tie", mais j'ai pas trouvé de dénomination officielle, au moins l'intention est là ♪
Pour le motif et les nœuds par contre, c'est plutôt comme ça : ICI. C'est un peu plus travaillé et joli que l'attache classique


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Isiode et Isley
Dim 30 Jan 2022, 16:54



Il s’agissait de son histoire… Les paroles exhalées de son souffle s’évanouirent doucement. Dans le même temps, je perçu le mouvement de ses mires qui remontèrent jusqu’à mon faciès, attentives. Il ne se fit espérer, le moment où nos regards se suspendirent l’un à l’autre, l’émeraude de ses prunelles scrutant soigneusement la moindre réflexion que renvoyait les fenêtres de mon âme. Par leur biais, la Muse cherchait justement à saisir mon esprit, à y discerner mes pensées les plus enfouies, celles-là même qu’elle ne parvenait à déceler sur ma mimique désormais figée. Seulement, l’étincelle qui pouvait être aperçue ne semblait s’altérer que par l’intensité de la luminosité environnante, puisque derrière l’éclat céruléen, dès qu’un trait dans le firmament dissimulait le corps céleste qui nous éblouissait, seuls l’apathie et le détachement se distinguaient sur l’ensemble de mon faciès.

« Pouvez-vous nous détacher? L’œil qui se posait sur elle ne se déroba pas, bien ancré aux traits de son visage, alors que j’attendais patiemment qu’elle réalisât ma requête. S’il-vous-plaît? »

Dès cet instant, l’inflexion de ma voix se fit plus distante et formelle, mes pupilles admirant la détente du cordage fin autour de nos phalanges. Une fois les liens relâchés et nos mains libérées, par réflexe, mes doigts vinrent entourer mon poignet désormais délivré. Je le frottais avec précaution, comme pour lui faire oublier ce contact singulier.

« Alors, c’était la vérité, laissais-je tomber avant de la contempler, sans véritable expression qui saurait l’aiguiller; toutefois, à l’extérieur, un rire entendu de moi seul retentit discrètement, visiblement satisfait de la tournure des événements. Votre Art Divin est bel et bien celui du ligotage. »

De cela, l’Archonte avait donc été sincère… Cependant, provenant de Dame Sunano, un battement furieux interrompit ma pensée, m’incitant à porter mon attention dans sa direction. Le visage de l’Orine s’était blanchi, décomposé, l’incompréhension et l’angoisse balayant en un instant toute la confiance qu’elle s’était construite jusqu’ici pour ce moment décisif. En remarquant cette allure qui défigurait son minois, je rabattis aussitôt mes paupières afin de cacher mon œillade, prenant quelques profondes inspirations : une première bouffée d’air pour dilater mes poumons, une seconde pour faire vibrer le creux de ma poitrine dans une pulsation.

« Oui, j’étais déjà au courant. Je posais l’expiration entre mes lèvres, secouant distraitement la tête, rectifiant mes propos par la même occasion : Pour être plus précis, j’avais des soupçons », lui confiais-je franchement.

Inévitablement, les questions affluèrent entre ses deux oreilles, battantes et fluctuantes, à la cadence de son désarroi martelant. Je n’avais pas besoin de sonder son cœur ou de me plonger dans son esprit – quand bien même je ne possédais cette dernière capacité – pour en être certain, son faciès trahissant chacune des émotions qui la traversaient. Ses lèvres s’écartaient machinalement pour mieux se refermer, secouées par cette volonté de parler, mais le flot ne semblait vouloir s’échapper pour le moment. J’étais en mesure d’entendre l’angoisse qui hurlait au fond de sa poitrine, dans l’attente d’une réponse de ma part, d’une explication… Pourtant, je n’avais que le silence à lui offrir présentement, la course de mes souvenirs galopant à vive allure au sein de mon esprit. Lorsque lui et sa « connaissance » s’étaient retrouvés, l’autoproclamé Dévoué me l’avait pratiquement crié aux tympans, persuadé que l’information ne se perdrait pas dans toute cette confusion que lui et sa « connaissance » avaient initié. Et il avait eu raison, les mots « Art » et « Divin » ayant soudainement fait émerger toutes ces réminiscences entre mes deux oreilles, d’un coup, rapidement et brutalement. Pensif, je réfléchis. Néanmoins, pourquoi aurais-je donné un quelconque crédit aux paroles de cette étrange entité, pour commencer? Je ne lui faisais pas confiance et avais d’abord songé qu’il avait dit tout cela, à propos de Dame Sunano, pour se moquer d’elle ou pour me faire réagir, arrachant de force quelques expressions de ma personne. Cependant, ce n’était pas des balivernes, l’entendre de la bouche de la principale concernée ayant aussitôt aiguisé ma vigilance et ma concentration.

« Dame Sunano, soyez tranquille. Je vous ai écouté. Je l’observais sans sourciller, simplement scrutateur. Si vous étiez de ceux qu’il me fallait me méfier, je me serais déjà occupé de vous faire partir de cet endroit de mes propres mains. »

Le bleu électrique de mes iris l’engloba, la pressa : j’étais sérieux. Cependant, l’instant d’après, l’atmosphère se détendit comme si de rien n’était. Je connaissais son cœur pour l’avoir lu et exploré au cours de notre particulière collocation. De fait, je savais de quelle nature était composée ses sentiments et son esprit : elle n’était pas une menace, simplement une Artiste en quête de considération, inquiète d’être de nouveau rejetée en raison d’une incompréhension… Comme à cet instant, où il lui avait fallu tout le courage accumulé au fil des années pour me dévoiler qui elle était vraiment. Je secouais la tête, portant immédiatement mon intérêt sur un tout autre sujet.

« C’est un Archonte qui m’a révélé votre Art Divin. Vous vous rappelez de votre première session d’entraînement avec mon frère? Une seconde, je la contemplais, attentif à la recrudescence ou à l’accalmie de ses palpitations. Vous savez ce qu’est un Archonte, n’est-ce pas? Parce qu’il y en a un qui s’intéresse à vous également. Je me penchais pour la fixer. Entre vous et moi, c’est de ces entités qu’il nous faut nous méfier. »


899 mots | Post XI



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Wakiya
Lun 14 Fév 2022, 23:12



Adepte du principe fondamental de son Art, Wakiya répondit aussitôt à la demande de libération d'Isiode. Dans le même temps, elle se détachait aussi de lui, marquant leur future séparation temporaire. Une lueur ravie dans ses yeux, elle admira les liens se rompre avec délicatesse, relâcher leur délicieuse tension sur leurs peaux, pour finir par disparaître dans les méandres de la magie. Il ne s'était pas montré réticent dès le début et lui avait laissé tout le temps de poser ses confessions, et c'était bien tout ce qui comptait pour elle. La Sunano n'était guère gourmande, avide, et se cantonnait aux volontés de ses partenaires. Isiode ne l'avait certes pas choisi, mais masquer plus longtemps la véritable part de son identité ne ferait que la ronger et lui ferait redouter son courroux si elle entretenait un tel secret trop longtemps. Tout fut plutôt simple, finalement, elle en était bien heureuse. Sûrement aura-t-il des questions – et elle y répondra, avec bien plus d'assurance – ou restera-t-il fidèle à lui-même et n'en donnera pas grand cas. Toutes les configurations lui plaisaient, tant que son petit cœur se calmât enfin.

Pourtant. Un battement raté plus tard et Wakiya se figea. Elle aurait préféré ne pas avoir entendu ces mots, les avoir imaginés dans ses pires scénarios. Mais non, ils furent réels, tangibles, ils accablèrent son esprit et l'œillade lancée par Isiode soutenait cette indésirable situation. Elle sentit tous ses muscles réclamer davantage de sang, son corps fonctionner au ralenti. Le terme "vérité" résonna tels des échos incessants, pénibles et ravageurs. Une vérité émise à son intention impliquait forcément un tiers. Alors qui ? Qui aurait osé bafouer son secret ? Ren ? Elle n'y croyait pas une seule seconde. L'Archontesse ? Elle ne devait pourtant pas interagir avec autrui… Du moins, c'étaient ces mots. Quand bien même, Wakiya ne comprendrait pas ses intentions, si son but était réellement de la perfectionner… ou finalement de la tourmenter.

" Vous… saviez ? " Le bleuté glacial de ses prunelles en disait long, même si la confirmation tarda à lui venir.

Et vous ne m'aviez rien dit ? Pourquoi ? Pourquoi aviez-vous gardé vos suspicions ? Nous aurions pu en parler. Nous… Cela aurait été plus simple. Les répliques s'avéraient toutes prêtes, mais aucune ne parvint à franchir la barrière de ses lèvres. L'Orine continuait de subir ce carcan, une armada d'émotions négatives l'assaillant. Incompréhension, trahison, déception, dépit, ce melting-pot désagréable la noyait dans un silence morne alors que le Yuërell ne lui montrait aucune once de pitié. Était-ce tout ce qu'elle méritait, après lui avoir ouvert son cœur ? Un regard pesant et des palabres tranchantes ? Muramasa avait raison, finalement. Isiode n'était pas facile à vivre, mais il était encore pire d'être déçue de sa part. Il avait beau lui assurer qu'elle aurait été chassée depuis longtemps du fait de… d'exister, pour résumer ? Wakiya ne se contrôla pas, l'expression de son visage le déforma en un tiraillement d'humeurs résignées. Après tout ce que je viens de vous confier sur mon Art… Je ne sais pas comment je dois prendre votre réponse…

Puisque le bleu électrique la foudroya, la Hanatsu se résolut à capituler, baissant la tête telle une enfant grondée ; une enfant qui cachait mal son mal-être et n'attendait qu'un ordre pour prendre enfin congé. Jamais auparavant elle s'était sentie aussi démunie en compagnie du dénommé Boucher ; le timing s'avérait aussi horrible que cocasse. Néanmoins, avec un certain aplomb, Wakiya reprit contenance à l'évocation du responsable de cet embarras. Relevant aussitôt le regard sur lui – trahissant par la même occasion sa connaissance du sujet – la Nawashi l'écouta. Il ne mentionnait pas l'entité au féminin, à moins qu'elle l'ait manipulée. Malgré ce probable scénario, l'Orine n'y crut pas une seule seconde. Cela signifiait, alors, qu'ils étaient respectivement élus d'Archontes.

" Nakir. C'est le nom de cette Archontesse. Émit-elle dans les dédales du silence. Elle encourage mon Art à s'exprimer, je n'y vois aucune inimitié. "

Elle ne rajouta rien et n'y compta point. Là était un problème, puisque son trouble l'enserrait encore et semblait vouloir l'enfermer dans un mutisme qui ne lui ressemblait pas. Ce n'était plus de l'ordre de la timidité, mais de l'apathie. On disait que l'entourage pouvait nous influencer. Pour autant, Wakiya ne désirait pas ternir son savoir-faire par de vilains états d'âme. Puisque rien ni personne ne vint l'arracher de cette indignation, la jeune femme s'engouffra dans ses propres ténèbres, le temps de prendre une grande inspiration. Ses frêles épaules se détendirent au moins un peu, bien que la tension s'obstinât. Une fois ses pupilles de jade libérées, la Hanatsu soutint son regard, preuve de son attention et de sa bonne foi, les mains croisées sur sa taille.

" Que suggérez-vous à leur sujet ? "


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 17 Fév 2022, 06:34



« Nakir. C'est le nom de cette Archontesse. »

Je fermais les paupières. Alors il ne s’agissait pas que de Till. Malgré l’intérêt de l’Archonte pour la jeune femme, un troisième parti existait bel et bien, et celui-ci avait-il choisi « d’aider » la Sunano comme me l’avait promis l’entité aux cheveux bleutés, le premier jour où il s’était révélé? Nakir. Nakir… Avais-je déjà entendu ce nom par le passé? Est-ce que ce Dévoué l’avait déjà mentionné? Sur le moment, j’hésitais à poser une affirmation. Certes, Till avait bien parlé d’une « connaissance » la dernière fois, d’un autre Archonte qu’il aurait revu, sur le terrain d’entraînement, mais je ne me souvenais pas d’avoir entendu un nom quelconque être introduit, que ce soit pendant nos exercices ou après. Tout ce dont je me rappelais avec clarté, c’était les insultes et le mépris, l’arrogance et l’exaspération, qu’il n’avait cessé de cracher à tout va contre le vide, pris d’un délire que j’avais cru solitaire. Après tout, sous mon angle de vue, c’était ainsi qu’il m’était apparu, mes yeux n’ayant perçu que sa présence et non pas celle de sa « connaissance ». Nakir, donc… Elle devait être ce visage familier qu’il avait retrouvé ce jour-là, et si ces deux entités étaient proches, elles ne semblaient pourtant pas s’apprécier. Qu’est-ce que cela voulait dire? Comment deux Archontes avaient fini par se poser sur nos épaules, à elle et à moi? Pouvait-il s’agir d’une coïncidence ou avions-nous besoin de creuser plus profondément la question? Plongé intégralement dans mes pensées, mon attention se porta à retardement sur l’expression de la brunette qui, d’une voix basse, avait repris la parole. Je la considérais brièvement.

« Mais puisqu’elle ne vous montre aucune hostilité ou parce qu’elle semble s’intéresser un tant soit peu à votre Art, vous êtes encline à lui donner votre confiance? » Tentais-je de comprendre.

Si c’était le cas, Dame Sunano était bien plus naïve que je l’avais pensé. Ou alors n’avait-elle glissé cette remarque que pour évacuer la frustration qui la faisait trembler? Parce que je ne croyais pas qu’elle eût voulu prononcer ces mots simplement pour me faire ressentir un brin de culpabilité. Dans ce scénario, je pensais surtout qu’elle avait pu les formuler parce qu’elle se sentait blessée, et ce, quand bien même je ne saisissais pas pourquoi exactement. Je comprenais sa nervosité, mais pourquoi se sentait-elle à la fois si meurtrie et froissée? N’avais-je pas été assez clair? Je lui avais pourtant dit qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, si l’emploi de son Art était aussi inoffensif qu’elle l’avait décrit…

« Cette Archontesse doit bien attendre quelque chose de vous. Que devez-vous lui offrir en retour? »

Ce jour où Till s’était révélé, il m’avait assuré qu’il n’attendait rien de moi en échange de son soutien : m’aider l’aiderait, à un certain point. Aujourd’hui, c’est bien pour cela que je nourrissais tous les doutes possibles et inimaginables à son endroit. Non seulement je n’arrivais pas à me faire à son caractère, mais en plus, il était une entité extrêmement puissante. À tous les coups, il pouvait très bien manipuler mes sens pour me faire croire ce qu’il voulait bien me laisser voir. Mais qu’en était-il de Dame Sunano? Est-ce que son Archontesse lui avait partagé des mots similaires ou lui avait-elle conté d’autres balivernes?

« Nous ne savons rien à leur sujet, et j’ai beau avoir fouillé toutes nos bibliothèques, les Archontes ne sont mentionnés nulle part. Je libérais une courte expiration. Toutefois, sincères ou non, ils ont besoin de nous. Ils ne risquent pas de nous laisser tranquilles, et ce, jusqu’à ce que nous leur procurons ce qu’ils désirent. Mon regard dériva discrètement sur l’extérieur que l’on distinguait par la fenêtre. Restez prudente et vigilante, jusqu’à ce que nous en apprenions davantage sur eux. »

Un silence palpable. Dans mon champ de vision, Till fit alors son apparition, traversant le mur qui séparait l’extérieur et l’intérieur. Je ne lui prêtais qu’une vague attention.

« La délicate cache bien des secrets sous son air niais, vous ne trouvez pas? Se postant derrière l’Orine, le Dévoué sourit. Et croyez-moi, en contact de Nakir, elle sera plus terrible encore. Ce n’est pas à vous d’en juger. Je ne fais que vous mettre en garde. Vous faîtes ce que vous voulez de l’information. »

Vivement, je secouais la tête.

« Une dernière chose, Dame Sunano. Je changeais de position afin de m’asseoir sur l’une des chaises qui entouraient la table à manger, forçant ainsi la jeune femme à se décaler et à s’éloigner de l’Archonte aux cheveux cyan. Je ne connais que l’art de la guerre et du combat, pour y avoir été introduit dès mon plus jeune âge; ce n’est qu’en contact de Muramasa que j’ai appris à connaître et à apprécier l’art de la musique; mais l’art du ligotage… Je ne connais strictement rien à cela, si ce n’est ce que j’ai entendu et comment il est majoritairement employé.

- Qu’est-ce que vous faîtes? »

Je continuais de scruter la Fille de Maëlith, taciturne.

« Vous l’avez bien souligné tout à l’heure : pour mon peuple – et à mes yeux – il s’agit d’un tabou, d’une pratique qui amène à la dépravation, alors que pour d’autres communautés, l’expérience est la bienvenue et très souvent pratiquée. »

Mais ce qui était d’usage ne voulait pas dire que c’en était moins pervers.

« Nous sommes au moins d’accord sur ce point. Elle suivra forcément ce chemin, elle aussi.

- Vous avez eu le courage de venir m’en parler par vous-même en sachant certainement ce que j’en penserais… Pourtant, vous êtes terriblement déçue présentement. Je marquais une pause, auscultant son cœur par la même occasion. Aviez-vous quelques anticipations? Son cœur fut secoué d’espoirs vains. Vous attendiez-vous à ce que je me réjouisse d’apprendre que j’hébergeais une pratiquante du shibari? Vous vouliez que je vous couve d’admiration et d’applaudissements? Cette fois, il frémit d’une irritation et d’une surprise enflammées; une nouvelle blessure s’ouvrait. Ce n’est pas ce que vous recherchez; ce n’est pas pour cette raison que vous vous êtes mise à nue. Je la contemplais. Parlez franchement, Dame Sunano. Je vous l’ai dit tout à l’heure : il s’agit d’un combat perpétuel, alors ne capitulez pas au premier coup. Sa pulsation, brusquement, chavira, et je poursuivis sur le même ton : Est-ce parce que vous avez baissé trop tôt les bras que vous avez décidé de partir de Maëlith? Son cœur tremblait dans des battements violents, assailli par la frappe de l’angoisse et de la détresse. Comptiez-vous également partir, cette fois-ci? Ou songez-vous à ruminer encore longtemps vos… sentiments? »

Je me tus soudainement, apercevant un voile reluisant à la surface de ses yeux, comme un rideau risquant de s’effondrer à tout moment.


1 118 mots (Sans les paroles reprises du post de Wawa) | Post XIII



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Dim 27 Fév 2022, 15:57



Wakiya secoua la tête, négative.

" Au début, elle me faisait peur. Elle se souvenait très bien de sa première apparition ; ou devrait-on dire, intrusion. Elle parait si omnipotente, comme si elle était détachée de notre monde. Elle m'affirmait n'être qu'une "Archontesse", ce que j'interprétas comme l'absence d'une quelconque divinité. Elle se remémora tous ces moments où Nakir s'immisçait, dans son quotidien ou dans le cocon d'intimité. Maintenant, je la considère davantage comme un moustique qui ne cesse de bourdonner à mon oreille. Je ne la vois pas comme… une menace. Était-ce son cas à lui, pour qu'il fût si méfiant ? J'ai même cru, engoncée dans ma méconnaissance du monde extérieur, qu'elle avait fini par être le fruit de mon imagination. Cela me semblait si surnaturel que… je n'ai pas jugé nécessaire de vous le confier. "

Toutefois, si elle avait su qu'il en était lui-même victime, elle se serait précipitée à sa suite. Le plus tôt possible. Bien avant que l'entité ne lui révélât sa vraie nature. Malgré elle, son humeur à la frontière du dégoût et de l'apathie se raccrochait à ses traits, d'ordinaire, fins et délicats. Elle ne lui conta rien de plus à propos de l'Archontesse, si ce n'était que cette dernière souhaitait entretenir son Art ; pour répondre à sa question. C'était tout. Pour le reste, Isiode n'était qu'un soldat qui énumérait des faits et lissait ses attentes à son sujet. La Sunano ne rajouta rien, se contenta de récolter les informations, dans l'attente d'en finir, tout bonnement. Rien ne devrait apaiser son chagrin si ce n'étaient les affres du temps.

" Oui. " Elle sera prudente et vigilante.

Le silence visiblement tenace, Wakiya baissa les yeux. Elle s'attendait à être autorisé à prendre congé, pourtant rien ne vint la retenir. L'Ange semblait d'autant plus songeur. Elle interpréta tout ceci comme un ultime point et s'apprêta à sortir de la pièce, jusqu'à qu'il la retint et s'assît subitement. Piquée à vif, l'Orine reprit position, aussi droite que possible. Le Yuërell revint sur son Art – ce à quoi elle ne s'attendît pas, en toute franchise – happant l'attention de la jeune femme avec une efficacité sans égale. Puisqu'il était question de ses compétences, il était tout à fait légitime de sa part de consolider sa défense et affiner son attaque. Sans s'en rendre compte, Wakiya réfléchissait comme Isley l'avait incitée à opérer face au mannequin d'entraînement. Sauf que cette fois-ci, ce dernier n'était pas en paille mais en chair et en os.

Si l'introduction d'Isiode sembla la caresser dans le sens du poil, signe que la Hanatsu avait réussi à lui faire au moins comprendre toute la complexité de son Art tabou, ses derniers propos sonnèrent comme un bris de glace sur la paroi de son âme. Des anticipations ? Elle n'était point aussi perverse, surtout lorsque son tabou pouvait susciter de si nombreuses réactions. Des espoirs persistaient, certes, mais n'altéraient point son jugement. De l'admiration et des applaudissements ? Ses paupières s'écarquillèrent, tressautèrent sous le jugement du soldat. Avec plus de hargne insufflée, l'indignation aurait gagné ses idées et les conséquences n'auraient été que plus néfastes. Pour l'heure, l'emballement de ses iris de jade ne l'aida pas à trouver une issue à cette embuscade. Il émit pourtant ce conseil et ces autres interrogations. Le mal était pourtant déjà fait et une fine couche nacrée couvrait ses yeux, malgré eux dépourvus de leur abri. Lèvres pincées, l'Orine inspira et soutint malgré elle ce combat que lui imposait celui – qu'elle imaginait jusqu'alors comme tel – de son ami.

" Partir de Maëlith est une étape primordiale. Ses doigts se resserrèrent entre eux contre son abdomen. Mais nier que mon départ revêtait les apparats d'une libération serait malhonnête… Elle ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir avec ce voile impérissable. Cette aversion me hante depuis mon enfance. Je suis alors parti précipitamment, oui. Néanmoins, ce ne sera pas le cas avec vous. Ses mains s'éloignèrent, afin de cesser l'entretien de ce déshonneur et de raffermir son assurance. Je me suis attachée à vous tous, alors je ne partirai pas. Et si vous imaginez encore une telle vilénie de ma part, cela signifie je n'ai pas assez resserré nos propres liens. "

Je ne capitulerai pas au premier coup. Cette idée luisait dans son regard, malgré toutes ses faiblesses, malgré toutes ses ouvertures. Visiblement, l'Orine avait bien failli à sa tâche avec Isiode. Mais un tel cas ne saurait être dompté avec quelques tours de passe-passe. Elle en était bien consciente, et même l'Archontesse savait que ce serait un défi de taille. Quoi qu'il en soit, sa réponse émise, Wakiya chassa d'un coup sec les quelques réminiscences de son chagrin et revint aussitôt sur lui.

" Je suis déçue que vous n'êtes pas venu me confier vos soupçons avant. Même dans ces embarrassantes circonstances, je me serai mise à nue au nom de notre amitié, Monsieur Isiode. "

Avec une discrétion hors norme, une obi rosâtre s'extirpa des ténèbres et fonça s'enrouler autour de Till. Résistant à toute épreuve, le tissu ne lui laissa peu d'oportunité pour s'échapper et le traîna en dehors de la pièce. Loin des principaux protagonistes de cette ouverture du cœur. L'attirant à ses pieds, Nakir plaqua son confrère contre le mur, ses autres invocations fibreuses ressemblant à des serpents. Autant dire, l'Archontesse ne se montrait pas très contente vis-à-vis de son homologue.

" Tu triches ! Afin de consolider son emprise sur lui, elle plaqua tout son corps contre le sien, ses iris, haineuses, ancrées aux siens. Tu n'as pas le droit d'intervenir quand ils sont tous les deux ! Tu es en train de l'influencer, alors qu'elle lui révèle son atout ! Nulle réplique de sa part ne saura la convaincre du contraire, seuls les actes servaient à la repousser. Je songe à te punir ici et maintenant, mon Dévoué Till. "


1042 mots ~


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 05 Mar 2022, 02:51



Le silence qui s’ensuivit trembla mais ne se brisa pas. Comme ses lèvres, avant que la délicate ne mette un terme au frisson dans une morsure distraite; comme son chagrin qui, d’aucune façon, ne coula jusqu’à son visage. Si ses prunelles restaient humides et de nacre, le voile larmoyant que j’apercevais à la surface de ses yeux – et qui avait essoufflé tout propos de ma bouche, un peu plus tôt – ne s’abattait pourtant pas. Au lieu de quoi, la poitrine de l’Orine se gonfla, doubla de volume, une profonde inspiration trouvant chemin jusqu’à l’intérieur de ses poumons, une inspiration qui parvint à secouer le silence qui nous étranglait jusqu’à présent. Néanmoins, malgré les quelques sursauts qui en faisaient osciller l’inflexion, sa voix était suffisamment claire pour se faire entendre. Je l’écoutais alors sans l’interrompre, désormais conscient que j’avais perdu en finesse et en délicatesse au cours de mon précédent discours.

« Et si vous imaginez encore une telle vilénie de ma part, cela signifie que je n'ai pas assez resserré nos propres liens. »

En revanche, à ces paroles singulières, l’impassibilité se tordit aux traits de ma figure. Mes yeux se plissèrent légèrement tandis qu’une mince ouverture sépara mes lèvres, brièvement. Pourtant, aucun mot ne se fit entendre, ma bouche se refermant presque dans la seconde. Quant à elle, plus solide que jamais, l’étincelle de son regard s’accrochait aux lignes de ma chair avec une conviction implacable et une assurance inébranlable. Je ne savais quoi dire ni quoi faire en cet instant, si ce n’était de scruter cette lueur qui illuminait, déterminée, l’ensemble de son faciès. Même au moment où ses doigts vinrent éclipser le chagrin de ses yeux, ce scintillement ne perdit en flamboyance. J’expirais un soupir.

« Je vous l’ai dit : je ne vous considère pas comme une menace. Le bleu de mes iris la lorgnait calmement. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’avais donné aucun crédit aux paroles de cette entité. »

Parce qu’entre l’Archonte et l’Orine, je savais au moins ce qui se tramait dans la tête de la dernière – ou plutôt, dans son cœur. Si je n’étais guère mentaliste, je savais au moins reconnaître la sincérité de ses intentions par le biais de ses sentiments et cela me suffisait amplement pour lui accorder le bénéfice du doute.

« Cela étant dit, il s’agit effectivement de mon erreur de ne pas avoir cherché à découvrir la vérité et d’avoir attendu que vous réalisiez le premier pas de vous-même. »

J’avais même terminé par repousser cette curiosité dans un coin obscur de mon esprit, tant elle semblait peu m’importer. Revêtu de nouveau par les apparats du silence, je fis mine de laisser flotter mon regard dans l’espace qui s’étendait derrière son dos, scrutant la silhouette du Dévoué qui s’était rapproché pour m’examiner. Un sourire, aussi grand que son enchantement, ne quittait les traits de sa figure. Toutefois, la seconde suivante, le turquoise de ses cheveux et de ses yeux disparurent instantanément de mon champ de vision. Un hoquet de surprise parvint jusqu’à mes tympans, mais l’entité s’était déjà évanouie dans l’air…

« … »

Que venait-il de se passer exactement? C’est comme s’il avait brusquement été tiré vers le bas, vers un trou qui l’aurait entièrement englouti en un instant. Je reposais lentement mon regard sur les épaules de la délicate. Est-ce qu’elle avait vu cela?

« Aïe. Pourtant, aucune douleur ne s’entendait dans son exclamation, pauvre en conviction, le sourire qu’il lui gratifia ensuite ne faisant que corroborer cette vérité. Tu arrives bien plus tard que ce que j’avais estimé. »

Pour être tout à fait honnête, il était persuadé qu’elle se serait pointée au moment où sa petite chose s’était mise à faire son spectacle de cordes. Cela étant dit, s’il y avait bel et bien quelque chose d’authentique dans la confrontation qui opposait ces Dieux mineurs, c’était la rage de la Rose. En revanche, le Dévoué ne paraissait aucunement impressionné, l’éclat d’arrogance s’étant, désormais, chargé d’une dose de méchanceté au plus profond de ses yeux.

« Tu geins comme une enfant. Penchant sa tête sur le côté, l’Archonte lui adressa un sourire charmant rempli de dédain : Je ne me rappelle pas avoir accepté une condition aussi ridicule lorsque nous avons établi les règles de notre jeu. »

Malgré le poids de l’obi qui lui comprimait le torse, le Dévoué continuait de sourire avec tranquillité tout en dissimulant l’impact de la ceinture qui lui coupait la respiration. Il savait que cela ne servirait à rien de la raisonner maintenant, puisqu’elle l’observait avec ce regard mêlant la colère et la répulsion.

« Non merci. L’Archonte se téléporta à moins d’un mètre de l’obi qui l’avait retenu prisonnier jusqu’ici, se libérant du tissu mais également de la poigne de la jeune femme. Sans façon. Son visage se tourna alors en direction de l’appartement qu’ils avaient laissé derrière eux. Je n’ai pas le temps de m’amuser avec toi. »

Dès qu’il se mettait un objectif en tête, il était presque impossible de le faire reculer. Lumineux, d’un cyan clair et irritant, Till posa ses iris sur Nakir. Si elle souhaitait réellement en découdre et continuer de bloquer son chemin, le Dévoué se ferait un plaisir certain de la remettre à sa place, comme il se doit. Qu’ils soient tous deux de force égale l’importait peu. Si elle lui offrait l’occasion, il ne raterait pas une chance de matraquer son joli minois de coups de poing et de râper sa chair contre du verre.

« Quoi qu’il en soit. Toujours dans la cuisine, je finis par me relever, inconscient de la tension qui s’expandait plus loin. Vous resterez chez Isley. »

Et en parlant du loup.

« Est-ce que vous aurez besoin d’aide pour déménager vos affaires? »

Nous nous tûmes en notant le retour de mon frère et de Muramasa dans la pièce.

« On récupérera le nécessaire ce soir avec Isiode. »

La rousse balaya distraitement nos visages, cherchant d’abord notre approbation des yeux avant de tilter légèrement sur un détail intriguant. Pourtant, elle fit comme si de rien n’était, reportant son attention vers l’instructeur militaire.

« Ce ne sera pas grand-chose en attendant de transférer, petit à petit, le reste de nos affaires jusqu’ici.

- Ça marche. Isley nous observa à son tour. Est-ce que tout va bien? »

De mon côté, j’acquiesçais automatiquement, sans un mot.


1 037 mots (Sans les paroles reprises du post de Wakiya) | Post XIV



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Wakiya
Sam 05 Mar 2022, 23:34



Pas à pas, l'angoisse se détériora en son être, au fil de sa respiration qui reprenait calmement son rythme naturel, calme et réfléchi. Aux paroles du glacial soldat, Wakiya acquiesça doucement, profitant de l'accalmie pour chasser définitivement l'irritation provoquée par l'iodé de son chagrin. Avec du recul, maintenant qu'ils avaient franchi le plus dur, il était de toute évidence beaucoup plus libérateur et juste de mettre à plat ses sentiments. Jusqu'ici, la Sunano n'avait fait que les considérer avec le même degré que ses consœurs d'antan et s'était, malgré elle, imaginé le pire de leurs réactions. Même si l'Ange ne pouvait intégrer toute la complexité de son Art, elle lui était maintenant bien reconnaissante de la voir telle qu'elle était : c'était-à-dire, point une menace. Maintenant que l'honnêteté avait franchi les lèvres de l'Orine, celle-ci se sentait encore moins mal à l'aise en compagnie du tristement célèbre Boucher. Une partie de son être, en revanche, regrettait de lui avoir confié son secret en ce contexte ; puisque l'occasion de tisser de plus solides et sincères liens avec Isiode ne se présentera pas tout de suite. Elle gardera malgré tout la foi et priera pour son âme. Un beau jour, Orhmior accueillera un Yuërell plus serein, libéré des entraves de cette incessante traque. Sa jeunesse la rendait impatiente à l'idée de retrouver Isiode sous ces plus beaux rayons de soleil.

Dans son champ périphérique, la Hanatsu crut voir passer une sorte d'éclair rosé. Avec toute l'énergie déversée pour enrober sa sincérité et encaisser la réaction, la jeune femme ne réagit que peu au phénomène, sachant pertinemment que l'Archontesse n'était, justement, pas nommée "la Rose" pour rien. Dans un tel cas, la brune se contenta de jeter un petit regard en biais, s'attendant à trouver Nakir et son expression mutine ; pire, à poser ses yeux sur son enveloppe charnelle dévêtue. Après tout, sa "chouchoute" venait de dévoiler ses attaches à un Ange et elle avait toujours fantasmé sur le fait de les voir soumis de la sorte. Cela n'aurait même pas été étonnant qu'elle ait assisté au tour de passe-passe de Wakiya. Pourtant, un certain étonnement luisit au fond de prunelle face au vide à ses côtés. Elle n'avait pourtant pas imaginé cette apparition éphémère, et ce n'était pas le genre de Nakir de se soustraire au regard d'autrui. Finalement rassurée, Wakiya reporta son attention sur Isiode, qui en fit de même. Ses sourcils se froncèrent un brin, cherchant à capter s'il avait remarqué, lui aussi, cette intrusion. Ni l'une, ni l'autre, ne finit par porter un tel crédit aux chimères.

" Entendu. " Fille de Maëlith oblige, une légère révérence accompagna la fin de leur accord.

Wakiya se redressa et remarqua alors le retour de leurs colocataires. Par réflexe, sa jovialité revint fleurir à l'orée de ses traits délicats. Ce devait être un signe que leur présence signifiait la fin de ce pénible passage et que, au fond, elle était rassurée d'avoir pu s'en sortir en définitive. Toutefois, sa véritable identité entre les mains d'Isiode lui permettra de se sentir, bientôt, aussi à l'aise avec lui qu'avec son jumeau, par exemple.

" Oui… Étant donné le silence ambiant, la brunette ne put retenir son emprise du flambeau. J'affirmais juste à Isiode-san que je viendrai lui rendre visite sur Orhmior sans faute, le moment propice. " Elle ne l'avait pas nécessairement confié, mais à son œillade, elle lui fit bien comprendre que la première heure ne sera pas ratée.

Visiblement, les détails furent étudiés entre Ren et Isley. Si Wakiya avait réussi à renverser la tendance, nul doute que ces deux-là auraient été très surpris de laisser la Nawashi avec la Capitaine sur Orhmior. Et pas qu'eux. D'un pas décidé, l'Orine s'élança vers son instructeur attitré, afin de ne pas le laisser comme le dindon de la farce. Maintenant qu'Isiode était au courant, et depuis longtemps pour Ren, il était bien juste qu'il fût le prochain.

" Isley, j'aimerais te parler en privé à l'occasion. Ça peut attendre que nous terminions le transfert. À sa mine aussi intriguée qu'inquiète, Wakiya lui offrit un ravissant sourire, bien que faiblard. Je t'assure que ce n'est rien de grave. "

Non, ce n'était point un drame. À l'illumination qui égayait son visage, ce devait être même être une excellente nouvelle. Le début d'une vie détachée des entraves du passé.

Un début explosif, célébré par sa plus fervente Æther mineure.

" Je n'ai pas demandé ton avis. "

Nakir était catégorique. Son refus la rendait furibonde, alors que d'ordinaire, lorsqu'il cherchait à s'échapper de son emprise, cela attisait sa libido. Pour le coup, elle était bien plus encline à le réduire littéralement en cendres en boucle, jusqu'à qu'elle se lassât ou que Papa Isemli les séparât comme des frangins intenables. Ce qu'ils étaient, techniquement. Puisque l'arrogant n'en démordait pas, les obis de la Rose s'agitèrent soudainement, voulant happer le moindre imprudent dans un certain périmètre autour de l'instigatrice, mais hors de portée du Dévoué. C'était une menace ; une menace silencieuse, un avertissement que s'il s'approchait encore une fois de cet endroit, il le regretterait.

" Je n’ai pas le temps de m’amuser avec toi. "

Puisqu'il tenait tant à l'ignorer, Nakir fit retomber toutes ses apparitions et se propulsa vers lui, couchée et lévitant en l'air juste sous son nez. Le tissu qui recouvrait son corps s'était dénoué durant l'élan, laissant d'innombrables fibres, si fines, sur son passage. Nue et tentatrice, l'Archontesse laissa un air à la fois coquin et innocent envahir son visage, alors que son ongle griffa avec parcimonie la mâchoire du Dévoué.

" Tu es sûr… ? "

L'instant de lui instiller une once d'excitation, juste une brève seconde de faiblesse et de doute… avant de lui asséner un violent coup à la face. Son attaque portée, Nakir pivota sur elle-même pour se redresser et rappeler son contrôle des fibres à elle. Avec tous ces fouets improvisés, elle pourrait le réduire en de minuscules cubes de chair.

" Le but n'est pas que toi, tu t'amuses… Au contraire. Ses iris s'enflammèrent d'une puissante lueur rosâtre. Puisque personne ne t'a inculqué le fair-play, je vais corriger ce vilain défaut. "

Ce sera le feu d'artifice en l'honneur de sa chouchoute ; une vraie battante.


1103 mots ~ (sans les paroles de Till)


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D’ombres et de carton | Wakiya

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