Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez
 

 [Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36413
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 01 Juil 2021, 22:49


Image par Mojavia

Jun sera la Voix




« Ismérie, bienvenue au château. Avant de vous laisser entrer dans notre merveilleux univers, nous avons quelques questions à vous poser. Tout d’abord, pouvez-vous nous parler un peu de vous ? » La jeune femme était assise dans un large fauteuil. Elle avait des manières nobles qui laissaient supposer une éducation propre aux races élitistes. Ses longues oreilles ne laissaient d’ailleurs aucun doute quant à son peuple d’appartenance. Sa peau était foncée. « Oui. » souffla-t-elle, en plaçant ses mains jointes sur ses genoux. « Je suis née au sein de la Majestueuse, un monde fermé sur l’extérieur. » « Cela devait être quelque chose de vivre en vase clos. » « Je m’y faisais. » « Vous avez quitté cet endroit ? » « Oui. » Il y eut un silence. « Je suis née au sein de la Majestueuse, donc. Depuis enfant, l’on m’a inculqué le travail et l’effort. La noblesse n’est pas suffisante pour s’élever et chaque Alfar peut se retrouver déchu sur un plateau inférieur, voire pire. Les sélections aux académies sont rudes. Elles demandent aux enfants de refouler leurs instincts pour se conformer à ce que la société attend d’eux : la perfection. » Plus elle y réfléchissait, plus elle pensait qu’elle n’avait jamais mesuré sa réelle position. Elle avait voulu toujours plus, parce que ce n’était jamais assez. Elle se sentait faible, parce qu’on lui demandait d’être encore plus forte. « À l’époque, j’ai rencontré Àlmos. C’était un Alfar avec une ambition démesurée, de ceux qui réussissent. Je ne me rappelle plus si nous nous sommes aimés un jour. Sans doute, à la manière des Alfars. Nous voulions nous élever ensemble et étions prêts à beaucoup de sacrifices. Pourtant, nous n’étions pas dupes : si l’un commettait une faute impardonnable, l’autre n’hésiterait pas à le renier voire à le traîner dans la boue avec le reste du peuple. Aucun de nous deux n’aurait pu supporter d’être sali par son conjoint. » « Une vision particulière de l’amour mais qui peut se comprendre vu votre race. » « Sans doute. Néanmoins, j’ai connu ensuite l’amour, le véritable, à un moment où mon couple avait réussi à s’élever dans les hauteurs et était promu à un encore plus bel avenir. Cet amour m’a consumée. J’ai compris ce que signifiait être prêt à tous les sacrifices. Le cacher m’était difficile. Je devenais fébrile à chaque fois que mon amant s’éloignait ou se rapprochait. À chaque fois que ses mains caressaient mon corps, j’oubliais le reste. Nos unions étaient comme des feux d’artifice. J’étais convaincu qu’il m’était destiné et, qu’un jour, nous voguerions tous les deux sur les flots de son Océan. » « Il sortait de Drosera ? » « Oui. C’était un voyageur. Son amour pour sa liberté était bien plus grand que celui qu’il portait aux convenances. Il faisait toujours sensation par son décalage. Et pourtant, personne ne pouvait rien lui dire. Il se détachait des us et coutumes avec brio. Et ses regards… Ses regards étaient autant de brasiers qui me brûlaient. Mon mari a toujours été incapable d’allumer ce genre de flammes en moi. Qu’un homme si tourné vers l’horizon aqueux pût rendre mon corps brûlant me faisait rire. » « Et que s’est-il passé ensuite ? » « Ensuite, son absence m’est devenue insupportable. Il était de plus en plus difficile de cacher mes sentiments derrière le masque de l’indifférence. J’avais envie d’être avec lui chaque seconde du reste de ma vie, quitte à voir s’effondrer ce que j’avais construit jusqu’ici, quitte à déshonorer ma famille, mon mari et mes enfants y compris, quitte à me faire lapider. J’aurais été prête à tout et mon mari commença à voir ses doutes confirmés. Il fut le plus rapide de nous deux. Àlmos avait beau ne pas raviver mes émotions, c’était un stratège qui avait la tête sur les épaules, là où je perdais la mienne en fantaisies. Il a pensé à lui, bien sûr, je sais qu’il a pensé à lui, mais également à l’avenir de notre famille et de nos enfants. Sans doute a-t-il trouvé que je faisais une bien piètre mère pour ne pas les prendre en compte d’ailleurs. Il avait raison. Je ne rêvais que de navire, de vagues et d’odeur de sel marin. Je ne rêvais que des hanches de mon amant emmêlées aux miennes. Mon désir de gloire et de position sociale avait fondu. Alors il a pris les dispositions nécessaires pour me chasser. Il m’a donné un choix impossible à satisfaire. » « Stratège, comme vous l’avez dit, n’est-ce pas ? » « Oui. C’était un bon parti. Il a dû se remarier depuis. Aucune femme n’aurait désiré laisser une perle rare se promener seul dans la nature. Peut-être même a-t-il épousé la femme de mon amant. Je soupçonne les deux d’avoir comploté à notre perte. » « Vous les trompiez, en même temps. » « Oui. » Le silence s’installa. « Je ne sais pas exactement ce qu’il a dit, après mon départ. Sans doute que j’étais morte ou partie dans un objectif quelconque. Il a dû faire ce qui arrangeait le plus ses affaires, ce qui lui permettrait de continuer à s’élever. Cette partie de mon histoire est floue. J’ai voulu retrouver mon amant, je suis partie sur les flots mais ai atterri sur une île inconnue, recouverte de végétation. J’ai erré là-bas, jusqu’à entrer dans un château plus grand et majestueux que toutes les demeures que j’avais pu voir. Je m’en souviens bien. Les chats étaient omniprésents. Il n’y avait aucune poussière mais personne ne semblait être là. J’étais désespérée. J’étais certaine que l’homme que j’aimais était mort. Je suis incapable de dire si c’est Àlmos qui m’a fait part de son décès ou si l’idée m’est venue de nulle part. Le monde me paraissait fade et j’ai fini par mettre fin à mes jours. » « Je vois. Et qu’attendez-vous de ce jeu ? » « Je n’en ai aucune idée, vivre à nouveau ? » « Il n’y a pas de magie ici, vous le savez, n’est-ce pas ? » « Je suppose que oui. » « Comme vous êtes incapable de survivre sans magie, nous vous avons rendu votre corps, entièrement fonctionnel. » « Je le ressens, oui. » « En êtes-vous heureuse ? » « Oui. » « Et quel est votre secret ? » « Je ne suis pas une Alfare. »

1065 mots

Prénom : Ismérie
Secret : Je ne suis pas une Alfare

Explications


Bonjour et bienvenue dans les Portes IV Partie I ! Ce Rp dirigé sera un peu différent des autres parce que, a priori, il devrait surtout être fait d'Event à message unique (ou à double message comme celui-ci), de quêtes annexes et peut-être de quelques rps de groupe brefs. En fonction de votre motivation, il pourrait s'étaler sur six mois ou un peu plus, en sachant que, pour le moment, ça ferait comme ça :
- Cet Event, à deux messages de 900 mots minimums dont :
> Le premier pour présenter le candidat, son pseudo, ce qu'il attend de l'aventure et son secret (juillet)
> Le deuxième pour jouer son arrivée dans le Château (août) | Je posterai la suite pour le 1er Août et je vous ferai un plan avec les chambres distribuées en fonction des participations du premier mois ^^
- Quelque chose les deux mois suivants (peut-être en duo ou solo). Peut-être que je donnerai une liste de défis ou de trucs à faire et qu'on tiendra un sujet récapitulatif des actions de chacun pour être sûr de pas se snober ^^ Mais on verra, j'y réfléchirai en fonction, déjà, de qui viendra en juillet - en sachant que ceux qui viennent en juillet seront les seuls participants pour les mois à venir ^^ En gros, je pense que ceux qui veulent poster un petit peu pourront et que ceux qui veulent s'embarquer dans 50 duos pourront aussi xD Chacun aura son rythme mais faudra bien se lire ^^

Au niveau de l'événement, il sera suivi de près par les Terres de Sympan (c'est un événement qui est retransmis par magie dans des lieux publics, il y a des débats dessus, des chroniques etc). Néanmoins, même si ce sont vos personnages, personne ne fera vraiment le lien. C'est un peu comme si les gens savaient que c'était eux mais étaient bloqués au niveau du lien logique xD Ils ne peuvent que faire des rapprochements en mode "Machin ressemble à Bidule, tu trouves pas ?". Et tout ce qui pourrait être compromettant ne sera jamais considéré comme tel parce que le tout semble "fictif". Donc même si le secret de votre personnage c'est "Je me tape des chèvres et j'aime ça." personne n'ira le voir dans la rue pour le lui faire remarquer. Et pour plus de confidentialité, votre personnage se verra affublé d'un nouveau nom, à choisir obligatoirement dans la liste des prénoms magiciens qui se trouve >> ICI << Par contre, le secret doit être vrai et formulé avec le prénom véritable des autres personnages. Genre Laëth (qu'on appellera Alvine - prénom magicien - pour les besoins de la cause) pourrait déclarer "Moi, Alvine 1ère du nom, j'ai envie de faire des bébés avec Jun" (Quoi ? Comment ? Hum ? /sbaf).

Au niveau de vos personnages, chaque étape du RD sera vu et ressenti comme une sorte de rêve par lui mais il ne fera jamais le lien entre le lui de "l'émission" et son véritable lui. Ce sera vraiment flou et il n'y aura aucune conséquences des choix faits durant la période passée sur Asgösth parce que Filou a décidé que ce serait comme ça. C'est une expérience divine quoi et le rp est fait pour s'amuser avant tout ^^ Donc même si Alvine clamait qu'elle couche avec l'Empereur Noir, il n'y aurait pas de conséquences et personne ne ferait le lien/le prendrait comme la réalité/pourrait y songer comme étant une vérité. C'est à dire que tout le monde parle de l'émission mais personne ne lui donne un ancrage dans la réalité. Et Laëth dans la réalité peut même regarder en se disant "Ha ha elle dit n'importe quoi celle-ci <3 Elle me ressemble un peu en plus, c'est drôle !"

Ensuite, c'est un rp éliminatoire, à savoir que le but c'est qu'il y ait un vainqueur à la fin. Si vous ne faites pas le minimum vital exigé, votre personnage sortira du château et sera réputé avoir été destitué par le public 8D Donc pour l'instant on est tranquille mais il y aura peut-être des petites périodes de rush vers la fin ^^ Encore une fois, le but c'est de s'amuser et on verra pour conclure le rp plus tard =)

Ah oui et aussi : il n'y a pas de magie. Pour les spécialités, on va standardiser à une moyenne pour les besoins du rp, qu'il n'y ait pas de personnages ultra bas et que des échanges intéressants (et croustillants) soient quand même possible. Cela dit les hautes stats restent un peu au-dessus. (Genre un 40 de charisme c'est le type ou la nana populaire du campus qui se retrouve dans votre jacuzzi quoi o/).

Gains


Partie de Juillet :  900 mots minimum
- 1 point de spécialité
- Le titre d'Elu(e) des Portes
- Un prénom magicien qui vient se rajouter au prénom existant de votre personnage par magie (ce sera une sorte de deuxième prénom - et s'il peut être bien ridicule ce serait fort cool /sbaf)
- L'impossibilité pour quiconque de trouver le secret énoncé. [Donc si Laëth dit qu'elle veut faire des bébés avec Jun, personne ne pourra JAMAIS s'en douter dans la réalité, ce sera bloqué]. À noter que le secret doit être une phrase simple genre, sujet + verbe + complément et pas faire 3 kilomètres de long. Exemple : "Je mets mes doigts dans mon nez en secret" et pas "Alors en fait, j'aime mettre mes doigts dans mon nez en secret puis j'aime bien aussi me ronger les ongles de pieds et en plus j'aimerais bien faire un élevage de bactéries.". C'est UN secret, pas la vie de votre perso XD  

Partie d'août : 900 mots - explications et gains à venir ~

Revenir en haut Aller en bas
Andrea
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 207
◈ YinYanisé(e) le : 31/10/2020
◈ Activité : Andrea : Harpe & Tatouages | Natsu : Danse des épées
Andrea
Jeu 08 Juil 2021, 21:53

[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  Qa4j
Les Portes IV
Andrea




Je battis lentement des paupières et la surprise arqua légèrement mes sourcils. Seul au milieu d'une petite pièce, j'étais assis sur un fauteuil plutôt confortable. Aussitôt, je cédais à l'envie de remonter mes pieds nus de sorte que mon menton effleure mes genoux. J'eus tôt fait de terminer l'examen du lieu où je me trouvais, il n'y avait pour ainsi dire aucune indication utile pour m'aider à me situer. J'avais peut-être quitté les terres d'émeraude. L'idée décocha une pointe d'excitation dans mon ventre, plus forte que l'angoisse face à une situation nouvelle. «Bonjour Hyacinthe.» La Voix avait transpercé le vide et je sursautais violemment avant de reposer précipitamment mes pieds à terre. Mes yeux firent un aller et retour nerveux mais aucune présence visuelle ne se manifesta. «Bonjour.» Finis-je par répondre, croisant mes jambes pour finalement les décroiser, incertain de l'attitude à adopter. «Bienvenue au château. Nous aimerions vous connaître un peu mieux avant de vous laisser rejoindre les autres participants pour commencer le jeu. Parlez-nous un peu de vous.» Les mots déclenchèrent un torrent de questions mais quelque chose me disait que j'en saurais plus au moment venu. Je laissais passer quelques secondes de réflexion, le temps de calmer les battements de mon coeur. La Voix ne semblait pas me vouloir de mal. Je n'avais aucun moyen de le vérifier mais il ne servait à rien de se montrer méfiant. Posément, je me mis à parler. «Je suis une Orine. Une Hanatsu plus exactement. Je vais sur mes seize ans.» «Ah vous n'avez donc pas encore trouvé votre Aisuru.» Une ombre voila mes prunelles et je me mis à tripoter nerveusement la manche large de mon kimono. «Non.» «Vous avez encore le temps. Êtes-vous impatient, Hyacinthe ?» Encore ce prénom. Pour une raison obscure, je ne voulus pas le corriger. J'aimais bien ce prénom après tout. «C'est peu de le dire.» Reconnus-je avec un petit rire. Je ne savais rien de l'identité de la personne derrière cette Voix, peut-être était-ce cela qui me poussait à être plus bavard que d'ordinaire. Je m'adossais plus confortablement contre le dossier du fauteuil, mon regard perdu dans le vague. «En vérité, je ne pense qu'à ça. Natsumura dit que ce n'est pas sain, que c'est une obsession. Oh, Natsumura est comme une soeur pour moi, nous avons grandi ensemble.» Précisais-je. «Un Aisuru est peut-être la chose la plus importante dans la vie d'une Orine.» Mes doigts pianotèrent impatiemment sur le bras du fauteuil. «Exactement ! Mais je pense qu'au fond, ce qu'elle me reproche, c'est de passer trop de temps à penser à quand je rencontrerai cette personne si chère à mon coeur plutôt qu'à vivre le moment présent.» «C'est compréhensible. Elle semble beaucoup vous aimer.» «Oui. Elle s'inquiète plus pour moi que pour elle-même. J'imagine que c'est comme ça quand on aime. Est-ce que ce sera comme ça quand j'aurais mon Aisuru ? Je m'inquiéterai en permanence pour lui ?» La Voix m'avait lancé, je tournais en boucle sur mon sujet de réflexion favori et j'en oubliais la situation dans laquelle je me trouvais. «Et peut-être que cela dérangera mon Aisuru si je suis trop à ses petits soins ?» «Certainement, certainement.» Fit distraitement mon interlocuteur avant de reprendre sur un ton enjoué. «Peut-être allez-vous rencontrer votre Aisuru lors de ce jeu. Qu'attendez vous du jeu d'ailleurs ?» «Oh et bien j'adore les jeux, comme toutes les Orines. J'espère donc que ce sera divertissant. Il s'agit d'un jeux de rôle ?» Demandais-je poliment. «Pas exactement.» Voyant que la Voix n'allait pas poursuivre, je repris : «Et si je peux rencontrer mon Aisuru...» Je marquais une hésitation. «Disons que mon coeur désespère de le rencontrer enfin mais j'ai peur aussi, vous savez comment c'est quand on attend quelque chose si fort que lorsque ça arrive, on a soudainement peur d'être déçu ou que ça ne se passe pas comme prévu.» «Mmh mmh.» «Excusez-moi, je ne suis pas si bavard d'ordinaire. Je me sens assez confortable pour parler facilement avec vous. Peut-être est-ce parce que je ne vous vois pas.» Le silence me répondit. Je craignis d'avoir endormi mon interlocuteur. Timidement, je poursuivis : «Aviez-vous besoin de plus d'informations ?» «Oui, dont une très importante. En effet, le but du jeu sera simple. Les autres joueurs devront deviner votre secret. Quel sera celui-ci ?» Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence tandis que je fixais le mur en face de moi, interloqué. «Mon secret ?» Je me mis à réfléchir. Hormis mon apparence androgyne, je n'avais rien d'extraordinaire. J'avais vécu une vie heureuse et ordinaire jusqu'à aujourd'hui, sans vagues. «Cela peut être quelque chose que vous aimez ou n'aimez pas. Quelque chose que vous avez vécu.» M'encouragea la Voix. «Je...» Mes joues se colorèrent légèrement et je me remis à tripoter l'extrémité de la manche de mon kimono. «Je ne sais pas si ça compte comme secret mais j'ai déjà eu des relations sexuelles avec des Orines plus âgées que moi. Beaucoup plus âgées que moi. Je n'en ai jamais parlé à personne. Pas parce que j'en ai honte mais parce que je n'aime pas beaucoup parler de moi.» Je me mit à rire. Cela semblait saugrenu à dire maintenant que j'avais passé près d'une heure à parler de moi avec un parfait inconnu. «Merci Hyacinthe. Une dernière chose, il n'y aura pas de magie.» «Oh ça ne fait rien, je suis assez mauvais dans ce domaine et je préfère m'abstenir d'utiliser la Magie pour le moment.»

Prénom : Hyacinthe
Secret : Avoir eu des relations sexuelles avec d'autres personnes plus âgées.

988 mots




[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  Zzm4
Happy St Valentin  nastae:

Merci Jil  [Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38496-andrea-lim#736255
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4748
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 12 Juil 2021, 00:24


Les Portes IV

Enfoncée dans le large fauteuil de velours rouge, les jambes croisées, Oriane balayait la pièce du regard avec une certaine impatience. Lorsqu'enfin une présence se manifesta, elle sursauta, surprise de cette voix survenue de nul part. D'autant qu'il n'y avait personne à par elle ici. « Bonjour Séphérine. Bienvenue au château. ». Séphé- « Quoi ? Vous êtes où ? Et vous êtes qui ? » l'interrogea-t-elle en retour en se redressant, entre agacement et inquiétude. « Je suis la Voix. C'est tout. ». Elle grimaça. Si elle avait l'impression d'avoir déjà entendu cette Voix, elle lui rappelait également un autre énergumène qui avait ce don pour ne quasiment jamais donner aucune explications. De dépit, elle se laissa retomber au fond de son assise. « Mais avant toute chose, nous aimerions en savoir un peu plus sur vous et votre histoire. ». Un rictus esquissa la commissure des lèvres de la Luxurieuse. « Nous ? Et vous avez combien de temps à m'accorder ? » fit-elle, rieuse. « Le temps qu'il faudra. ». Un sourcil arqué, son sourire s'agrandit. Alors elle s'installa plus confortablement dans le fauteuil, croisant son autre jambe sur l'autre et se redressant légèrement pour avoir le dos droit contre le dossier. Un coude sur le bras du fauteuil, sa main vint trouver son menton où il se posa sur le dos de ses doigts. « Bien. Dans ce cas. J'ai commencé ma vie tranquillement à Avalon sans connaître mon père. Ça ne me gênait pas vraiment, je ne suis pas la seule à avoir grandit dans cette situation. C'est devenu plus problématique quand j'ai commencé à approcher l'adolescence. Je m'entendais de moins en moins avec ma mère. Et avec son péché de Colère, les disputes n'étaient pas celle des petits ménages Magiciens. » - « Vous n'êtes pas de ce péché, n'est-ce pas ? » - « En effet. Heureusement. Ou dommage. Je ne sais pas trop pour le coup quelle est la meilleure réponse. Mais je dois admettre que je n'étais pas tout à fait innocente. Je cherchais la confrontation avec mes rébellions successives. » ajouta-t-elle avec amusement en repensant à cette époque lui semblant si lointaine. Et pourtant. « J'ai rejoins Bashel ensuite, où j'y ai intégré le département du Charbon. Je n'étais pas l'élève la plus assidue, surtout dans l'apprentissage des mathématiques ou la discipline sportive qui m'ennuyaient. Par contre, j'étais d'une attention toute particulière pour certains modules optionnels, de sixième année surtout. La Littérature aussi, j'aimais beaucoup. Pas pour les mêmes raisons cependant, comme beaucoup d'autres étudiantes et étudiants d'ailleurs. » continua-t-elle en se passant l'index sur les lèvres dessinées en un sourire lascif, une même lueur brillant dans son regard perdu dans ses souvenirs de ses années étudiantes. « Pour quelles autres raisons ? » interrogea la Voix. Elle ne répondit pas immédiatement, fixant le plafond d'où elle se l'imaginait provenir. « Je vous laisse deviner. » répondit-elle, moqueuse, en penchant la tête sur le côté. Son visage et son corps exprimaient autant que le ton de sa voix, par de simples gestes ou des micro-expressions, les émotions qui la traversaient en même temps qu'elle retraçait son passif. « Je suis restée sur les Îles Suspendues après ma scolarité. Kamlann est un lieu agréable où il y fait bon vivre. Mais je n'y suis plus aujourd'hui. On m'a demandé à Avalon, pour un service. J'y suis donc retournée. ». Elle marqua un temps, un voile sombre tombant sur son visage. « Avalon est plus énergique que Kamlann, je pensais m'y amuser. Finalement, mon retour sur terre m'a apporté plus de tracas qu'autre chose. » - « Ah oui ? Dans ce cas, pourquoi ne pas être reparti ? » - « Peut-être suis-je un peu masochiste au fond sans que je ne veuille l'admettre ? » fit-elle avec un rire blanc. Et puis Kamlann est un lieu paisible. Elle ne voulait pas y ramener ses soucis avec le risque d'y troubler cette paix installée.

Avec une inspiration, elle réajusta sa position dans le fauteuil. « Donc. Nous disions. À Avalon je suis devenue mentore d'un Corvus, Luxurieux également. Une sacrée corvée de s'occuper de celui-ci. Un vrai gamin. Ma vie était somme toute standard. J'ai trouvé un emploi dans un club et profité de mon retour sur le monde en m'invitant dans des festivités en tout genre. J'ai eu l'occasion d'y faire quelques rencontres. Des éphémères mais plaisantes ou des plus importantes et impactantes. À un moment ça a dérapé cependant. » - « De quelle façon ? » - « Vous êtes bien curieux. » se moqua-t-elle gentiment. « À moins de vous appeler Adam, ce qui ne me semble pas être le cas, je me vois désolée de vous dire que vous devrez vous contenter de cette explication. » expliqua-t-elle, son expression se fanant légèrement en même temps. Se taire. Ne jamais en parler. À personne. Adam seul avait cette exclusivité. Pour son bien et celui de ses proches. « À partir de ce jour les choses ont été différentes. Toujours dans le mensonge et le questionnement. La peur. ». Un triste rictus glissa sur ses lèvres en même temps qu'elle posa sa joue contre son pouce et son index dans un souffle dépité. « Qu'est-ce que je peux dire d'autre ? C'est vraiment devenu le bordel ma vie, je ne sais même pas par quel bout prendre tout ça pour la raconter clairement. » - « Vous avez l'air d'avoir une vie mouvementée. » - « On peut dire ça. » ria la Luxurieuse à la remarque de la Voix. « Je fuis sans que ça ne m'apporte rien. Je sais que la mort plane sur moi et je ne peux rien y faire. Je devrais peut-être demander à Jun. Tiens je ne l'ai pas dis ça. Jun Taiji est devenu mon Orine. Je ne sais même pas si je dois le prendre à la lettre ou non tellement ça me semble improbable. Et impossible surtout. Heureusement j'arrive à peu près à mener une vie "normale" à côté malgré tout ça. » souffla-t-elle, presque fatiguée de seulement songer à toutes ces histoires. Elle devait en avoir omis la moitié au moins d'ailleurs. « Est-ce que vous attendez la même chose de ce jeu, de l'action ? ». Surprise par la question, ce fut d'abord le silence qui répondit. « Un jeu ? Hum. En général je cherche plutôt à m'amuser pendant un jeu. » - « Je vois. Et quel sera le secret que vous défendrez ? » - « Un secret à défendre ? » - « En effet, durant tout le jeu, il vous faudra faire en sorte de ne jamais divulguer votre secret et faire en sorte que personne ne le découvre. » - « Oh. ». Elle se redressa dans le fauteuil et commença à taper du pied à intervalle régulier, son regard se perdant au plafond dans les tréfonds de ses souvenirs. Il y en avait quelques uns. Il fallait choisir le bon. Après quelques minutes elle cessa. Il y avait des témoins sur certains. Elle ne voulait pas parler d'autres. Même pour un jeu. Mais elle s'était faite à l'idée de la réalité de celui-ci. Aussi prit-elle une inspiration, une main venant chercher la blessure fantôme dans son cou, avant de déclarer d'une voix grave « J'aime l'homme qui a failli me tuer. ».
©gotheim pour epicode


- Surnom : Séphérine
- Secret : J'aime l'homme qui a failli me tuer

Mots | 1229
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1713
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mer 14 Juil 2021, 10:46

Toki
Jun sera la Voix
Psycho - Mia Rodriguez


-Bonjour Angèle, bienvenue au château.

-Vous pouvez m'appeler Angie.

Elle se sentait toute petite au centre de cette pièce, dans ce fauteuil qui lui paraissait immense. Sage comme une image, elle se tenait assise, le dos bien droit, les mains aux poings fermés sur ses cuisses. D’une oreille attentive, elle essayait de cerner d’où émanait le son. Elle était crispée, nerveuse. Pourtant, son ton et ses paroles suggéraient le contraire. Avant qu'elle n'en demande plus sur ledit château et sa visite, la Voix reprit :

-Très bien. Avant de commencer, nous aimerions vous connaitre un peu plus. Pourriez-vous nous parler de vous ?

-Hm hm !

Elle sembla tout à coup se détendre et se reposa contre le dossier. Le comportement d’une enfant influençait ses manières. Les yeux levés vers le ciel à la recherche de celui qui lui parlait, elle en oublia de continuer. Comme elle ne le trouva pas, elle entrouvrit la bouche.

-Je suis Angie et je suis une Démone.

En réalité, elle ne savait pas trop quoi dire. Il y avait beaucoup à raconter sur elle et sa vie. Mais c'était complexe et délicat, si bien qu'elle ne savait pas par quoi commencer. Elle préférait attendre qu’il fasse son travail de voix et lui pose les questions au fur et à mesure.

-C'est amusant que vous ailliez ce prénom, compte-tenu de votre nature.

La remarque la fit sourire. Elle haussa les épaules. Son attitude enfantine disparut, sa voix devint légèrement plus grave. Elle était toujours la même personne, pourtant.

-On a les parents qu'on mérite.

Elle disait ça pour rire, mais il ne rit pas. Elle fût déçue. Elle avait eu bon espoir : il était calme, chaleureux et rassurant. Il avait ce ton qui laissait deviner qu'il riait facilement, au moins pour conforter ses interlocuteurs.

-Vous ne les aimiez pas ?

-J'ai appris à les détester. C'étaient des Anges. Ils sont morts. Je ne me souviens pas de tout. Mon père était plutôt absent et ma mère exigeante. On ne communiquait pas beaucoup mine de rien. Comme j'ai vite choisi de mener mes activités de manière indépendante, nous faisions chacun nos tâches sans véritablement se préoccuper de l'autre. Ma mère était stressante. Nous avions beaucoup de non-dits et ça m'a rendue malade. Je me rendais malade toute seule aussi, mais elle n'y était pas pour rien. Je pense qu'elle l'était aussi. Folle.

Ses propos étaient sûrement décousus. Il ne devait rien y comprendre, mais c'était le cadet de ses soucis. Les monologues structurés, c'était chiant.

-Vous vous considérez comme folle ?

-Non, plus maintenant. Mais je l'ai longtemps cru. Et les autres continuent de le croire.

-Pourquoi ?

-Parce qu'Ange, j'avais des gros soucis pour gérer mon angoisse, en plus d'énormes trous de mémoire – j'en ai encore. Ensuite, j’ai été déchue parce que j’ai cédé à la Gourmandise. A Avalon, ça s'est empiré. Je me réveillais à des endroits où je ne me souvenais pas être allée. Je me mettais à avoir des comportements irrationnels qui ne me ressemblaient pas. Et puis j'ai eu vraiment peur quand, lorsque je reprenais conscience, j'avais tué quelqu'un. C'est arrivé plusieurs fois. Puis j'ai découvert que je n'étais pas seule dans mon propre corps. Aujourd'hui nous sommes quatre identités je crois.

Elle ne pouvait pas l'affirmer de source sûre. Ce chiffre pouvait changer. Elle possédait des identités dont elle ignorait l'existence et d'autres pouvaient se créer avec le temps et les expériences marquantes.

-Les gens pensent qu'être quatre fait de nous une folle. Que nous sommes une seule et même personne prise de délires et de psychoses. Mais en fait, nous existons toutes pour de vrai. C'est handicapant parce qu'on ne contrôle pas vraiment l’intervention de l’une ou de l’autre, mais nous ne sommes pas folle.

-Ce doit être difficile à vivre.

-Ça demande de l'organisation et de la communication. Nous sommes plus vieille que ce que les gens pensent. Ces années nous ont permis d'apprendre.

-Vos autres identités pourraient-elles se présenter ?

-Je viens de vous dire, on ne contrôle pas. Elles viendront quand elles en auront envie. Dit-elle sèchement.

Elle n'aimait pas qu'on leur force la main. C'était non seulement désagréable, mais ça lui donnait l'impression d'être un animal de cirque.

-D'accord. Dans ce cas, revenons-en à votre histoire. Comment êtes-vous devenue Démone finalement ?

-J'ai découvert que cette personne qui tuait des gens à ma place s'appelait Adalie. Elle me faisait peur au départ, alors je la rejetais. Mais au bout du compte, elle m'a fait comprendre que je méprisais mon monde. Donc j’ai fini par la suivre et j'ai tout détruit. C'était un peu effrayant, mais tellement jouissif : j’étais libre. J'ai tué tous mes proches.

Elle les avait dévorés ou donnés en pâture à d'innocentes personnes. Elle n'en avait loupé qu'un seul. Angèle n'en dit pas plus. Elle espérait déjà que sa présence au château ne serait pas trop redoutée. Sinon, ce ne serait pas drôle.

-Qu’attendez-vous de ce jeu ?

-Je ne sais pas. M’amuser. J’aime bien me lancer dans l’inconnu, quitte à me mettre en danger. Le pire qui puisse m’arriver, c’est une mauvaise expérience que je pourrais raconter plus tard en rigolant.

-Vous n’avez pas peur de mourir ?

-Je suis morte une fois et je me suis réveillée en Enfer. Un Ange a déjà voulu m’éliminer lors d’un Dîner et je me suis réveillée en Enfer. J’ai survécu à une Purge. J’ai manqué de me faire tuer des dizaines d’autres fois et je m’en suis toujours sortie. Vous-même, vous pensez vraiment que je peux mourir lors de ce jeu ?

Elle en riait presque. La question ne se posait pas. Elle ne pouvait pas mourir.

-Enfin, une dernière question : quel est votre secret ?

La Démone baissa les yeux pour observer ses ongles, tout à coup un peu ennuyée.

-J'ai beaucoup de secrets.

-Choisissez-en un.

Ses lèvres se crispèrent. Elle prit une inspiration, expira.

-Je ne suis qu'une copie conforme de Kitoe. Son apparence, sa mémoire, son histoire, sa vie. J'ai tout copié car sinon je ne suis rien.

-Alors tout ce que vous venez de me dire est faux, quelque part.

-Tout ce que je viens de vous dire appartient à Kitoe.

Il y eut un silence.

-Bon, maintenant, je peux voir le château ?

1047 mots
J'espère que ça ira hihi nastae


Prénoms :
Le système (pour nommer indifféremment le corps/les personnalités) = Angie
Kitoe = Angèle
Lia = Adalie
Ellie = Chanelle
Kraa = Xéria

Secret : Je ne suis qu'une copie conforme de Kitoe.



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Invité
Invité

avatar
Ven 16 Juil 2021, 21:37

Elh
Jun sera la Voix
Lorsqu'elle prit conscience qu'elle était là, le silence régnait en maître. Impressionnée, Elh ne bougea pas. Elle attendait qu'il se passe quelque chose. Elle examina les lieux stériles, qui ne lui permettaient d'aucune manière de savoir où elle se trouvait. Elle n'était pas très à l'aise. Être enfermée seule sans avoir reçu la moindre explication ni savoir où elle se situait l'embêtait.

-Bonjour Émélie. Bienvenue au château. Avant de vous laisser commencer le jeu, nous aimerions vous poser quelques questions afin de mieux vous connaitre. Compte tenu de votre situation, vous pourrez répondre en écrivant sur le parchemin devant vous. Je vous lirai, et ainsi nous pourrons interagir. Cela vous convient-il ?

Les yeux écarquillés, enfoncée dans le large fauteuil rouge, les bras posés sur les accoudoirs, elle cherchait où se trouvait l'homme qui s'adressait à elle.

-Je ne suis que la Voix. Vous n'avez pas à me chercher visuellement. Je suis là, c'est tout.

Elle battit des paupières. Cet environnement la perturbait. Cette présence invisible la rassurait d'une certaine façon, mais elle détestait tout autant le sentiment d'être épiée. Qu'elle ne puisse pas mettre de visage sur son interlocuteur contribuait à sa nervosité.

-Cela vous convient-il ? Répéta la Voix.

Elle tressaillit, prit une inspiration afin de reconnecter avec la réalité. Lui convenir pour... ? Ses yeux se posèrent sur le papier et la plume devant elle. Ah oui. Émélie hocha la tête pour confirmer. Elle se pencha en avant et les récupéra.

-Très bien. Dans ce cas, parlez-nous de vous. Dites-nous qui vous êtes et ce que vous appréciez.

Il marquait des pauses pour lui laisser le temps d’écrire. Elle faisait des phrases simples pour aller vite et ne pas s’emmêler les pinceaux. Elle sentait qu'on la lisait au fur et à mesure qu'elle écrivait, et ça la stressait. C'était stupide, mais elle avait peur de faire des fautes et des ratures. En plus, sa calligraphie était mauvaise et elle espérait ne pas être trop difficile à déchiffrer. Après avoir effectué un paragraphe, elle s’empara d’une autre feuille pour rédiger un mot à part.

"Désolée, ma vie n'est pas très passionnante."

Elle n'était pas douée pour parler d'elle. Quand elle évoquait ces éléments très personnels, elle les trouvait soudain ridicules et sans intérêt. Généralement, on ne le lui demandait pas et elle passait inaperçue. Ça lui convenait.

-Au contraire, nous y trouvons beaucoup d’intérêt. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre histoire ?

La jeune femme réfléchit avant de poser ses mots. Ils étaient plus difficiles à former, sa main formait des traits et des boucles moins sûres. Chaque caractère semblait douloureux, malgré les années qui la séparaient de l’événement, c’était pourquoi elle ne rentrait pas trop dans les détails. Autrement, elle se serait mise à pleurer. Les images redéfilaient pour la millième fois dans sa tête. Après tout ce temps, ses plaies restaient béantes. Elle n'avait pas beaucoup échangé sur ce sujet avec qui que ce fut. Les nombreuses fois où elle l’avait ressassé, c’était seule, la plupart du temps. Elle se souvenait dans les moindres détails du passage qui avait donné à sa vie ce tournant si drastique.

-Quel tournant ?

Elle cligna des yeux pour chasser ces larmes qui menaçaient de tomber. Ne pas pleurer.

-Y parvenez-vous ? A vous battre pour vos valeurs ?

La Lyrienne acquiesça énergiquement puis sécha ses yeux. Un "Pardon." Maladroit apparut sur sa feuille à part.

-Prenez votre temps.

D’un signe, elle le remercia. Le silence parut tout à coup différent, comme si la présence s’était éclipsée le temps qu’elle se calme. Elh en profita pour rajouter quelques mots à son texte, puis, intriguée, regarda autour d’elle. Elle relut rapidement ce qu’elle venait d’écrire.

"Je m'appelle Émélie. Je viens d'Aeden, je suis une Lyrienne de l'Air et je suis muette. J'habite sur Sülh. Ce que j'aime : ma vie là-bas. Je suis proche de mes amis car je me sens en sécurité. Mais parfois, je prends l'air, littéralement. Je m'envole et je me laisse porter. Je suis très matérialiste, un comble pour quelqu'un qui maitrise un élément tel que le mien j'imagine. J'aime bien collectionner des objets, leur donner de la valeur. Il m'est arrivée de voler des biens à des gens. Ça me rassure.

J'ai choisi de vivre à Sülh car mes parents sont morts. Ils ont été tués, sous l'ordre de Gabriela, car elle voulait éliminer les Lyrienns de Feu. Ma mère en était une, mon père a été exécuté en voulant la protéger. Ce sont des amis qui m'ont sauvée. C'est là que ma vie a pris un tournant, je suppose. J'avais douze ans.

Je vis à Sülh pour ça. Ne pas vivre dans le système qu'elle voulait créer. Essayer de me battre pour mes valeurs. Là-bas, tous les éléments y vivent en communauté, au contraire des autres îles qui abritent chacune un seul élément. Nous avons appris à gérer les crises entre nous. La vie ainsi est possible avec un peu de volonté et de bonne foi.

Je suis très timide, j'ai toujours eu des problèmes pour communiquer. Je le suis encore, mais c’est différent maintenant. A cause de ce qu’il nous est arrivé. Et avec la mort de Gabriela, ça va mieux. Je suis moins en colère.
"

Elle n’était pas très satisfaite par sa rédaction, mais tant pis. Prête à continuer, elle retourna le parchemin sur l’autre face. La Voix réémergea aussitôt.

-Avant de passer à la suite, nous voulions revenir sur un point : qu'en est-il de vos amis ? Ils semblent avoir une importance particulière pour vous.

La question la fit sourire. Oui, ses amis étaient ce qu’elle avait de plus cher.

"Ce sont ceux avec qui j'ai grandi ou qui m'ont éduquée. Ce sont ceux qui me comprennent le mieux et sur qui je peux toujours compter. Je communique avec eux en langue des signes car c'est plus rapide. A part eux, pas grand monde ne comprend si je n’écris pas. Alors c’est avec eux que je peux le plus m’exprimer et en qui j’ai le plus confiance."

-Est-ce que ce que vous attendez de ce jeu a un lien avec vos relations aux autres ?

C’était une question complexe. Mais une bonne question.

"Peut-être. Ça me permettrait de changer d'air. Sortir de ma zone de confort. Apprendre à m'affirmer davantage. Des fois je me sens perdue et j'ai besoin de me perdre encore plus pour me retrouver."

Cette phrase était d'une mièvrerie qui la faisait rougir tant elle la trouvait embarrassante. Mais l'encre avait imprégné le papier. Il était trop tard pour l'effacer.

-Enfin, pouvez-vous nous indiquer quel est votre secret ?

Hésitante, sa main descendit sur le papier pour noter la prochaine phrase à part, en évidence. Elle allait certainement regretter d'avoir écrit cela un jour. Elle savait qu'elle provoquerait de la colère et de l'indignation de la part de ceux qui ne voudraient pas comprendre sa situation. Ils diraient que si elle avait fait un effort, ils auraient pu éviter tellement de disputes et de quiproquos. Pourtant, ce n'était pas de sa faute.

"Je suis capable de parler."

Elle n'y arrivait juste plus.

~1187 mots~
S'il y a quoi que ce soit qui n'aille pas, n'hésite pas o/



Prénom : Emélie
Secret : Je suis capable de parler (elle est muette pour rappel xD)
Revenir en haut Aller en bas
Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 746
◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ
◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Pulsar Verhoeven
Mar 20 Juil 2021, 15:47


Illustration - Express the Chaos

Jun sera la Voix


Nous accueillons désormais une nouvelle candidate, Mancielle.

Assise sur la longue chaire, la Magicienne eu un mouvement du visage qui ne manquât pas de créer un tintement entre ses longues boucles d'oreilles, où reposait quelques esquisses de diamant sur le bout des pendants. Elle était habillée d'une robe de cérémonie en tulle blanche, relativement chic et classe, laissant ressortir la couleur proéminente de ses cheveux rouges, teinté de rosé. Avec son haut à col ras du cou, agrémenté de broderie dorée, elle donnait à sa propriétaire une allure stylisée. Une ouverture dans le dos ajoutait une note de sensualité. Un sourire se dessinait sur ses traits, avant que sa voix ne résonne dans les environs.

Bonsoir.
Bienvenue au Château, Mancielle ! Un nom curieusement ressemblant à celui d'une certaine Marquise, ne trouvez-vous pas ?
Oh, mais qui sait si nous ne sommes pas apparentées ? N'est-ce pas le Château des Secrets ?

Elle eut un clin d'oeil complice, mais il n'y avait personne autour de sa personne. Cette situation lui paraissait néanmoins totalement cohérente et naturelle.

Mystérieuse avant même d'être à l'intérieur, intéressant ... Bien. Parlez-nous de vous, Mancielle !
Qu'est-ce qui vous intéresserait ?
Eh bien ... De quelle race êtes-vous issue ?

Il y eu un haussement d'épaules.

Je suis une Magicienne et moins de vingt ans. Et comme tous les Mages Blancs de mon âge, ma vie n'a rien d'extraordinaire. J'ai vécu dans les nombreux domaines de ma Famille, allant des Terres du Lac Bleu à Caelum, tout en me consacrant à mon apprentissage.
Vous êtes donc relativement riche.
Ma Famille l'est. Je n'ai moi-même rien accomplis d'exceptionnel.
Modeste en plus !
Oh, non, simplement réaliste ! Je suis encore étudiante, alors même les mensonges qui sortiraient de ma bouche ne seraient pas cohérents.
Vous ne pouvez pas mentir ici.
Ah oui ?
Eh oui, ce serait de la triche, autrement. Je n'aime pas les tricheurs et vous ?
Cela dépend du domaine. Certaines tricheries peuvent apporter un grand bien ou sont sans conséquences, d'autres causées un immense tort. Je n'aime pas les secondes.

Il y eu un léger silence, comme si on la sondait. Elle essayait de en pas se démonter.

Et vous n'apportez donc rien aux vôtres ? Laissez-moi en douter !
Je suis stagiaire au sein d'une maison d'édition, c'est mon oncle qui m'apprends les ficelles du métier.
Vous aimez la littérature ?
Énormément ! Je lis beaucoup de romans et d'ouvrages illustrés ! Ce ne doit pas paraître étrange pour une Magicienne, mais je n'ai rien contre les nouvelles formes d'expression, ou des choses plus adultes.
Cela n'enlève rien au charme de la découverte.
Tout à fait !
Et dans votre vie privée, Mancielle ?
Je suis considérée comme célibataire et sans enfants, mais j'ai un partenaire.
Dites-nous en plus !
J'éviterais de vous dire que c'est le meilleur compagnon qui soit ... même s'il l'est ! Il est étudiant comme moi et s'est découvert une passion dans l'organisation d'événements, c'est quelqu'un de très ingénieux qui adore mettre en avant notre art magique. Je le soutiens dans ses projets.
Mais comment vous êtes-vous rencontrer ?
Aussi couramment que ce soit ... en cours ! Je l'avais remarqué dans un groupe d'amis, lui aussi et les choses se sont réalisées naturellement. Il était courant que l'on critique mon physique ou ma voix, mais j'ai réussi à ne plus être marquée de ses racontars en raison du regard qu'il posait sur moi. Je suis unique, pour lui.
Tous les hommes disent cela.
C'est vrai ! Mais cela fait des années que l'on se connait. Je pensais sincèrement qu'il se lasserait, mais il est toujours là.
Nous ne pouvons que vous souhaitez du bonheur, Mancielle, mais votre Famille semble vaste et puissante, n'avez-vous pas peur qu'elle rejette votre compagnon ?

La concernée secouait la tête, entraînant ses boucles dans le mouvement, en riant.

Aucun risque ! Il commence à se faire un nom et nous, les Magiciens aimons totalement que le prestige d'autrui rejaillissent sur notre famille !
Ils ont l'air assez ouverts, finalement ...
Non, pas vraiment, ma Famille est très strict. Une de mes cousines, également Magicienne, a été exclue avec sa Mère, qui est aussi Magicienne, uniquement parce que père et époux ... est devenu un Sorcier.
Juste ciel ! Ils n'aiment pas les Mages Noirs ?
Non. Ils sont contre l'actuelle politique de rapprochement de la Reine ... Je suis mitigée, dans mon cas.
Et êtes-vous proche de ce côté de la famille ?
Oui, ma tante est une personne travailleuse et ma cousine suit le même chemin. Elle est maladroite et timide, mais je l'adore comme une soeur. Sa présence auprès d'une personne de renom m'a sauvée la vie.
Ooooh, vraiment, Mancielle ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Peut-être ?

Une Magicienne qui en dévoilait autant que pas assez.

Attendez-vous à des choses de ce Jeu ?

Nouveau haussement d'épaules.

Non. Je veux seulement m'amuser et me faire d'éventuels nouveaux amis. Je dois vous avouer aimer les enquêtes et les ragots, c'est vraiment parfait pour moi d'entrer au Château !
N'avez-vous pas peur de la perte de votre magie durant votre présence là-bas ?
Absolument pas. Je suis l'amie d'une personne célèbre pour les pertes de magie qu'elle occasionne pas sa simple présence. J'y suis habituée.
Et dans votre vie, si propre et bien rangée, est-ce qu'il y a quelque chose qui vaut un Secret ?
Oui. J'ai survécu à une maladie incurable.

993 mots
Nom - Mancielle
Secret - J'ai survécu à une maladie incurable



◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38148-pulsar-verhoeven-le
Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1022
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Mar 20 Juil 2021, 22:03



[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  Gu56

Jun sera la Voix


« Bienvenue, Caïn.
— Merci. »

Ce nom me semblait totalement normal. J’étais assis dans un fauteuil blanc et parlais à une voix venue de nulle part et partout à la fois.

« Et si vous nous parliez de vous ? »

Je m’accoudai sur la tranche de mon assise et réfléchis un instant. Mes dernières réalisations n’étaient pas étincelantes. En y songeant calmement, j’allais de trahison en trahison. Je savais que je n’étais pas fait pour l’amour. Je n’étais pas loyal. Je bafouais l’autre. J’outrepassais les interdits, simplement parce que je détestais qu’on m’en impose. Mes désirs passaient souvent en premier. J’étais égoïste.

« Je ne pense pas être quelqu’un de bien. »

C’était sorti avec une telle facilité qu’il était difficile de douter de la véracité de mes propos. C’était ainsi, je n’étais pas fiable.

« Pourquoi ça ? »

Mes lèvres s’étirèrent d’un seul côté en une mimique embêtée.

« J’ai toujours vécu en ne pensant qu’à moi et à mon propre bien-être. Je ne me suis jamais vraiment attaché, sauf à des personnes qui ne pouvaient pas détruire mon équilibre. Il ne faut pas croire, je suis facile à vivre mais c’est simplement parce que je me consacre à des relations sans longévité. Je n’ai qu’une seule véritable amie, une fille qui ne me demande rien. Elle ne dépend pas de moi, est très entourée et simple. Elle me fait du bien.
— Ce qui veut que vous êtes capable d’avoir des amis, non ?
— Parce que notre amitié n’est qu’un ensemble d’épisodes. Nous nous voyons quelques temps puis chacun retourne vaquer à ses occupations pendant plusieurs semaines ou mois. Nous n’avons pas de suivi. À chaque fois que je la croise, c’est comme si tout recommençait. Nous n’essayons pas de construire quelque chose ensemble.
— C’est la construction qui vous pose des difficultés ?
— C’est ça.
— Pourquoi ?
— Je suis bien plus doué pour détruire que pour construire. Je le sens bien, que dès que ça commence à devenir sérieux, ça m’effraye. Ce n’est même pas de la peur c’est simplement… Je ne suis pas doué pour m’occuper des autres. Mon sens de la liberté est trop élevé. Je ne vis que pour moi, peu importe les conséquences. Si j’ai envie de faire une connerie, alors je vais la faire, en sachant très bien qu’elle pourra parfaitement faire souffrir l’autre. Le problème c’est que… »

Je me tus un instant, en essayant de trouver les bons mots.

« Le problème c’est que le simple fait de penser à m’abstenir pour quelqu’un me dégoûte. Je n’aime pas les concessions. Je trouve que personne ne devrait en faire. Que s’il y a besoin d’en avoir, c’est que la relation n’est pas viable.
— Et est-ce qu’une relation parfaite existe selon vous ?
— À part avec soi-même ? Non, je ne pense pas. Je pense que rien n’est éternel. On aime puis, un beau jour, l’amour s’en va. Je me demande… comment se réconcilier avec soi-même, à ce moment-là, en regardant en arrière et en constatant toutes ces concessions inutiles ?
— Peut-être qu’elles n’étaient pas inutiles sur le moment ?
— Mais… Je ne suis pas mon partenaire. J’ai des besoins, des envies. Je n’ai pas envie de passer à côté à cause de la simple volonté d’un autre. Je comprends la souffrance d’autrui mais je n’en suis pas responsable. Les autres ont des limites, des pensées qui les enferment dans un carcan et ils sont les seuls responsables de leurs sentiments. Ce n’est pas ma faute. Mon acte heurte mais c’est à cause de leur conception du monde.
— Vous ne ressentez donc pas de sentiments négatifs ou problématiques vis-à-vis d’autrui ?
— Si mais ça me concerne. Enfin… Avant je me foutais de tout. Je faisais ma vie. Je n’ai jamais été colérique ou possessif. Je n’ai jamais vraiment ressenti de sentiments négatifs par rapport aux autres. J’avais des besoins et j’y répondais, en toute liberté. Ça ne me valait pas toujours de bonnes expériences mais, au pire, ça n’ébranlait pas mon existence. Je ne réfléchissais pas. Je ne me prenais pas la tête. Ça m’allait. Et puis… Il y a eu ce type et depuis je ne tourne plus rond. Parfois, il m’arrive d’avoir des remords.
— Quels types de remords ? Dans quel contexte ?
— Quand je couche avec quelqu’un en sachant qu’il n’apprécie pas, par exemple.
— Mais vous le faites quand même ?
— Oui, quand la personne en question accepte bien sûr.
— Pourquoi ?
— Parce que je le veux et… parce qu’il n’y a pas de concessions de l’autre côté non plus.
— Et s’il y en avait, ça changerait quelque chose ?
— Je ne crois pas. J’ai déjà dit que je ne trouvais pas les concessions normales. Le problème c’est que j’ai l’impression que si je continue comme ça, il n’y aura plus de relation possible. D’un côté je me dis que c’est ainsi. De l’autre, ça m’emmerde profondément. J’ai envie de prendre soin de lui mais si je le fais, je ne prendrai plus soin de moi, ou moins. Je risque de devenir comme tous ces gens qui s’inquiètent en permanence. Je sais que ma légèreté est appréciée par lui, qu’il aime me voir hausser les épaules en marmonnant qu’on verra bien, devant les multiples hypothèses qu’il expose. Le fait qu’il se prenne la tête, ça me fatigue. Mais ça me fait aussi me prendre la tête. Et je me hais quand je suis comme ça. J’ai beau être éternel, je trouve que la vie est trop courte pour s’encombrer de potentialités et de limites. Je respecte les lois mais c'est tout. Juste qu'il y a mes sentiments... »

Je soupirai.

« Sincèrement, cette discussion est pire que tout.
— Nous allons l’abréger dans ce cas. Qu’attendez-vous de ce jeu ?
— De l’amusement.
— Et quel est votre secret ?
— J’ai couché avec Jun Taiji. »

958 mots

Prénom : Caïn
Secret : J'ai couché avec Jun Taiji.


[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  Ezpg
[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  1844408732 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34469-adam-pendragon
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4049
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 21 Juil 2021, 17:17



Jun sera la Voix


« Votre secret ? » Un sourire étira mes lèvres. Avait-il conscience du nombre de choses que je cachais ? Parmi celles-ci, bien sûr, mon identité. Mais ce n’était pas tout. Valera Morguis regorgeait d’expériences particulièrement dérangeantes qui ne rassureraient en aucun cas les partenaires économiques et diplomatiques des Mages Noirs s’ils venaient à en avoir connaissance. « Je vais y réfléchir. » dis-je, avant de me taire. Je repris néanmoins juste après, désireux de connaître les modalités attachées à ce secret. « Et si vous m’en disiez plus sur l’utilité de ce secret avant que je prenne ma décision ? » « Il doit être véritable et les autres résidents du château devront essayer de le deviner. » « Il vaudrait alors mieux que je vous confie un secret sans aucune importance. » « Vous auriez moins à cœur de le cacher, si tel était le cas. » « Certes, mais je ne tiens pas à ce que l’on déniche mes secrets. » « N’êtes-vous pas joueur ? » « Absolument pas. » À quoi bon prendre des risques inconsidérés ? Il n’y avait pas uniquement ma vie en jeu. Ce que je cachais, je le cachais pour une bonne raison. « Il faudra pourtant l’être si vous voulez gagner. » « Je comprends bien mais j’ai l’impression de manquer d’informations. » Il y eut un silence. « Je pense que vous mentez lorsque vous dites que vous n’êtes pas joueur. La Terre Blanche ne vous était pas donnée d’avance. » Le fait de parler à un inconnu ne me plaisait pas. Je répondis cependant, les mots s’échappant d’entre mes lèvres avec une étrange fluidité. « La stratégie mise en place me donnait de grandes chances de victoire. » C’était vrai. « J’ai pourtant échoué à bien des égards. » murmurai-je, pensif. « Dans quel sens ? » « J’aurais dû tuer le Monarque Démoniaque ce jour-là. Cependant, ma stratégie manquait d’informations. J’ai commis des erreurs qui auraient pu valoir la vie d’Eméliana et la mienne. » « Mais vous aviez prévu des échappatoires. » « Oui, même si demander à mon frère était extrêmement risqué. » « Vous voyez, que vous aimez jouer. » Je ne répondis pas. Peut-être avait-il raison quelque part mais il m’était impossible d’être sûr à cent pour cent de mes manœuvres. Les imprévus émergeaient souvent et prévoir la totalité de ces derniers était impensable. Il était néanmoins vital que je m’approchasse de la perfection avant de me lancer sur un champ de bataille et, ce, à chaque fois.

« À quoi pensez-vous ? » me demanda-t-il. « Il y a trop de façons de m’atteindre. » répondis-je, sans préciser exactement de quoi je parlais. Il devina pourtant facilement. « Si vous n’étiez pas entouré, vous seriez déjà fou. » « Je suis fou, à cause de mon frère. Il y a une partie de moi, je vous assure, elle… » Une partie totalement instable qui haïssait les Humains et faisait preuve d’un racisme qui ne me ressemblait pas. L’obsession, le dégoût pour les Divins, les sentiments ambivalents. Je ne cessais de penser au Roi des Ombres et à son expression figée. J’avais envie de le voir sourire, sans être certain de ce que je ferais alors. Il m’excitait mais, à la réflexion, c’était peut-être parce qu’il était inatteignable. Parfois, dans mes moments les plus incontrôlables, j’avais envie de me rendre en son Royaume pour le forcer à me regarder, quitte à lui hurler dessus. Peut-être était-ce un secret intéressant : je suis hanté par les souvenirs et les sentiments de mon frère disparu. « Vous devriez réellement choisir un secret que vous désirez cacher envers et contre tout. » Il n’y en avait qu’un que je désirais dissimuler jusqu’au bout, parce que toute ma stratégie reposait dessus. Malheureusement, ces derniers temps, ce secret s’effritait. Je perdais le contrôle, parce qu’Ârès réveillait le pire en moi. Il m’effrayait, à cause des trop nombreux songes que nous avions faits ensemble. Il était mon cauchemar.

« Si vous n’êtes pas encore prêt à nous dire votre secret, j’ai une question : comment trouvez-vous votre prénom ? » « Arcange ? » demandai-je, de façon rhétorique. « Étrangement ironique. » Je souris, avant de songer à autre chose. « D’ailleurs, vous avez dit qu’il n’y avait pas de magie à l’intérieur du château. » « C’est exact. » « Comment ferai-je pour me nourrir, dans ce cas ? Et pour survivre de jour ? » Parce que j’étais actuellement un Vampire. « Pour les besoins du jeu, le soleil sera indolore. Pour vous nourrir, ce sera moins excitant qu’en temps normal. Comme vous ne pourrez pas agrandir vos canines, nous vous mettrons des poches de sang à disposition de temps en temps. » « N’oubliez pas. » dis-je. « Bien sûr que non. » Le ton de sa voix ne me rassurait pas spécialement. « Alors ? Votre secret ? » Je restai silencieux un instant. « Quelque chose que je veux cacher absolument, c’est ça ? » « Exactement. » Je ne pouvais pas avouer être un Sorcier. C’était une évidence. C’était bien trop important. Je n’avais pas idée, alors, à quel point le fait de ne pas l’évoquer serait salutaire. Si choisir ce secret aurait préservé Kaahl à jamais, il aurait condamné Elias à la seconde même où un doute aurait pu être formulé à son encontre. J’aurais alors été incapable de prouver ma condition. Les minutes succédèrent aux secondes, avant que je ne me décidasse sur la formulation exacte que je désirais. « Je ne suis pas ce que je semble être. » dis-je finalement.

941 mots
Prénom : Arcange
Secret : Je ne suis pas ce que je semble être.

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4049
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 21 Juil 2021, 18:35



Jun sera la Voix


Je fixais mes mains depuis de longues minutes. À côté de moi, Sjar ne semblait pas si troublé. L’Humain avait constaté notre situation, avait poussé ce qui ressemblait à un juron et avait croisé les bras sur son torse, en décrétant qu’une créature maléfique avait dû nous jouer un tour. De mon côté, je ne parvenais pas à m’y faire. Les émotions que je ressentais roulaient sur mon cœur comme des vagues sur le sable. Elles s’y jetaient, le noyant sous une eau d’incompréhension. « Nous sommes adultes, Sjar. » dis-je, les yeux humides. J’avais envie de pleurer. J’étais à deux doigts de pleurer, en fait. « Oui, j’ai bien vu. » Je tournai les eux vers lui. Il était très grand, même assis, un corps assez fin mais ferme. Ses yeux bleus ressortaient toujours autant, à côté du noir de sa peau. Ses deux ailes avaient, elles-aussi, grandi. Dans son dos, elles semblaient mieux se maintenir qu’en temps normal. « Tu crois que c’est quelque chose qu’on a mangé ? » « Je ne sais pas. Je ne me rappelle même plus ce que nous faisions, avant de venir ici. » C’est vrai. Je ne m’en souvenais plus non plus. Je sentais que quelque chose d’étrange se passait. Plus je devenais adulte, plus j’oubliais. Plus j’oubliais, et plus je trouvais la situation tout à fait normale. La Voix ne retentit que lorsque mon esprit se fut totalement apaisé et que, la réalité, eut disparu au profit de ce monde fictif. Nous étions les candidats d’un jeu, et nous étions deux pour un seul secret. Si l’un de nous tombait, l’autre tomberait aussi.

« Bienvenue ! » « Merci. » « Hum. » J’étais moins bavard que Socrate mais nous n’avions pas le même caractère. Lui ressemblait à s’y méprendre au chef d’un commerce douteux. Néanmoins, lorsqu’il souriait, les choses étaient bien différentes. Alors, son visage s’éclairait et il devenait en un éclair le plus galant et sociable des hommes. Ses manières pouvaient être délicieuses mais je le suspectais de faire semblant, simplement pour arriver à ses fins. Je n’étais pas fait de la même matière. Mes émotions rythmaient ma vie et elles étaient le moteur de mes aspirations et de mes découvertes. Si je n’avais pas oublié d’où je venais, il se trouvait que l’Eau avait ma préférence. Nous nous entendions particulièrement bien, elle et moi. Quant à Socrate, il était différent. Il n’était pas cruel, il avait simplement son propre mode de fonctionnement et répondait aux besoins de ses seuls objectifs, ceux qu’il s'était fixés. L’en détourner était, au demeurant, impossible. « Deux pour le prix d’un ! Nous avons de la chance ! Dîtes-moi, quel est votre secret ? » Nous nous regardâmes. Nous semblions si différents, lui et moi. Sa peau foncée contrastait avec la mienne. Il était un Humain avec des ailes. Je n’étais rien de tout ceci. Il aimait parler, j’aimais observer. Mon monde n’était que sensation et franchise. Le sien n’était que stratégie et apparence. La seule chose qui nous rapprochait était la couleur de nos yeux. Il répondit pour moi. « Nous sommes frères. » Dans notre vérité, il y avait une autre vérité. Parce que nous étions réellement frères sans le savoir. Celui qui nous avait élevé n’était pas notre père, mais le énième frère d’une longue liste. « Je vois je vois. Allez-vous faire semblant de ne pas vous connaître ? » « C’est l’idée. » « Alors même que vous avez grandi ensemble ? Cela ne sera pas trop dur ? D’ailleurs, racontez-moi votre enfance. Vous, Olivarius. » me désigna-t-il. Je fus légèrement pris au dépourvu. Ma timidité n’avait pas disparu avec le temps, même si j’étais apte à communiquer. « Il n’y a rien de particulier à dire je pense. Nous nous entendions plutôt bien, même si Socrate m’intimidait. Très tôt, il a su communiquer correctement et obtenir ce qu’il voulait. » « C’est vrai ? » « Je ne sais pas quoi vous dire. J’ai compris lorsque j’ai commencé à fréquenter Basphel que le monde avait des codes. J’ai trouvé ça terrible, surtout que la plupart sont injustes et inégalitaires, mais… j’ai aussi décidé de suivre ces codes, parce qu’il n’y a que comme ça que l’on parvient à quelque chose. Crier au scandale n’amène à rien, pas plus que rejeter ces codes. Mon plan, c’est de suivre les codes, d’arriver au sommet et de les détruire pour en faire d’autres que je trouverai plus justes. » « N’est-ce pas un éternel recommencement ? Un autre les trouvera également injuste et vous défiera pour que ses codes à lui entrent en vigueur, non ? » « Si, bien sûr. C’est le principe même de la vie. La jeunesse prend la relève de la vieillesse, puis vieillit et se fait remplacer. Je ferai mon temps puis mourrai au profit d’un ou d’une autre. » « Et vous ? Qu’en pensez-vous ? » « La politique ne m’intéresse pas. » dis-je. « Je me contente de rêver et de fabriquer ce qui m’inspire. » « N’avez-vous pas peur que vos inventions tombent dans les mains d’une personne dangereuse ? » « Je n’espère pas mais la science est bien souvent détournée, en bien ou en mal. En temps de guerre, il y a souvent de grandes avancées scientifiques. C’est malheureux, vraiment, je le déplore, mais il y a des avancées qui ne se feraient pas sans conflit, ou plus lentement. » « Et la politique ne vous intéresse pas ? » me demanda la Voix, comme pour être sûre. « Non, vraiment. Je ne suis qu’un créateur, un architecte. Le monde extérieur ne... Enfin, je suis heureux en sachant que mes proches sont en sécurité, simplement. » « Mais si vos inventions servaient à… je ne sais pas, par exemple, détruire Vervallée ou Su ? » « Il faudrait que je sois mort pour qu’une telle chose se produise. Surtout que... je ne fabrique rien de dangereux. »

986 mots
Prénoms : Sjar (Socrate), Ilias (Olivarius)
Secret : Nous sommes frères

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Invité
Invité

avatar
Mer 21 Juil 2021, 22:46

[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  5l2x
Image par Minhua Fang
Jun sera la Voix


« Juste pour être certain… Vous êtes sûr que c’est du cuir ? » « Certain. » « Ce n’est pas très bien pour la cause animale… Je me demande comment il a été fabriqué… » Philoclès était à quatre pattes par terre, à étudier les coutures du canapé sur lequel il était apparu quelques minutes plus tôt. « Vous pensez que ça a été fait à la main ? » Il fouilla dans ses poches, comme une vieille habitude. Malheureusement, elles étaient vides. « Mince. Mon matériel n’est pas là… J’ai dû oublier de le remettre en place après le lavage. » rouspéta-t-il tout haut. « Ce n’est vraiment pas de chance. » « Et si vous vous rasseyez ? » « D’accord mais vous n’avez pas répondu ? À la main ? » « Cela dépend si vous considérez que les choses faites par magie sont réalisées à la main ou non. » répondit la Voix, légèrement lasse. Pourtant, cette phrase fut fatale car l’esprit un peu détraqué de Philoclès s’empara de la question. Il leva son index en l’air au bout de quelques secondes, comme s’il avait été soudainement inspiré, avant de le rabaisser. Il le releva un peu plus tard. « Je pense que ça dépend ! Parce que certains utilisateurs de magie utilisent leurs mains ! Puis… Peut-être que le pourcentage de magie a son importance. Par exemple… Si une couturière coud à la main, avec du fil et une aiguille, mais s’aide de magie parfois… Vous voyez ce que je veux dire ? » « Très bien, mais ce n’est pas le sujet. » « Ah ? Ah ! Ah. » « Qu’attendez-vous de ce jeu ? » « Le jeu ? Quel jeu ? » Il s’était perdu avec le canapé. « Le jeu pour lequel vous êtes candidat. » « Ah oui ! » Il réfléchit. « Je pense que… » À quoi pensait-il, là était bien la question. Parce que beaucoup d’idées passaient dans la caboche de Philoclès. Malheureusement, elles n’étaient pas toutes bonnes ni pertinentes. Ça papillonnait, là-dedans, mais il n’en sortait pas grand-chose d’intéressant. À part perdre bêtement son temps sur des questions non existentielles comme les coutures du canapé, il ne faisait pas grand-chose. Néanmoins, il avait acquis tout un tas de manuels qu’il se plaisait à lire, sans en comprendre grand-chose. Il tentait, en vain, d’apprendre le dictionnaire. Parfois, il retenait le mot mais pas le sens, et se plaisait ensuite à l’employer dans des phrases hors contexte. À force, ça finirait bien par rentrer. « C’est-à-dire que j’aimerais vivre plein d’expériences. Donc… Oui, voilà, j’attends des expériences, avec n’importe qui, pour faire n’importe quoi ! » « Vous accepteriez tout ? » « Oui. » « Ce n’est pas un peu dangereux ? » « C’est vrai. » rigola-t-il, en passant une main derrière son crâne, dans ses longs cheveux. « Mais c’est comme ça qu’on apprend, il paraît ! En plus, si je n’essaye pas, je ne peux pas savoir si j’aime bien ou pas. » « Dans un sens… » C’était un miracle qu’il fût encore en vie, celui-ci. Ses parents le surveillaient de loin, malgré le fait qu’il fût un adulte depuis peu.

« Donc, vous avez toujours vécu parmi les Enfants de Yanna ? » « Oui, exactement ! Mes parents ne voulaient pas vivre à Melohorë mais avec les récents changements, il faut croire que… Enfin, c’est un peu retour à la case départ, en quelque sorte. » « En quelque sorte. » Pas vraiment mais la Voix n’avait pas envie de se mêler de ce qui se tramait dans l’esprit de l’Ygdraë. Il ne le resterait pas toute sa vie, parce que, effectivement, il essaierait beaucoup de choses. « Et vous n’avez jamais souhaité retourner chez votre peuple ? » « Non. Avec Yanna, je peux voyager et puis… Les vaisseaux sont trop biens ! En plus, j’adore partir à l’aventure et je ne suis pas sûr de correspondre aux us et coutumes des miens… Enfin, j’ai peut-être une morale douteuse… Comme j’ai déjà entendu un grand homme le dire dans un livre : je ne suis pas fou, j’ai simplement une morale différente ! » « Intéressant. Qui était-ce ? » « Euh… Un Sorcier ? » « Oui. Mais encore ? » « Je ne sais plus trop… » « Vous chercherez. » Parce que c’était lui qui avait dit ça. Pourquoi ? Quand ? Comment ? C’était une histoire amusante mais ce n’était pas le propos. Peut-être la raconterait-il à quelqu’un un jour. Il reporta son attention sur Philoclès. « Donc, vous avez une morale différente ? » « Peut-être. Ça dépend par rapport à qui j’imagine. Si on me compare à un Démon, peut-être que ma morale paraît bien… Enfin, je me dis… Vous avez déjà rencontré un Démon vous ? Peut-être est-ce un Démon qui a cousu ce canapé ? Ma mère dit que vu qu’ils ont été tués en masse, ils devraient se reconvertir vers quelque chose d’utile. » Il s’arrêta de parler une demi seconde. « La fabrication de canapés c’est utile, non ? » « … » Le silence s’installa. Philoclès était reparti dans ses réflexions visiblement, ne faisant pas grand cas de la non-réponse de son interlocuteur invisible.

« Et sinon, quel est votre secret ? » « Un secret ? Ouh la… Quel genre de secret ? » « Un bien humiliant. » répondit la Voix, pour plaisanter. « Rien n’est vraiment humiliant vous savez ! » « Rien ne vous vient ? » « Pas vraiment… » « Quelque chose qui vous mettrait en danger ? » « J’ai bien brûlé le torchon de mon père il y a quelques jours mais je ne pense pas qu’il m’en tiendra rigueur. Il en a brûlé plein, lui. » « Je vois… Je vais donc vous trouver un secret. » « D’accord… » « Vous êtes la souris. » « Je suis la souris ? » « Exactement. » « Mais… » « Chut. »

1011 mots

Prénom et secret:

Revenir en haut Aller en bas
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2369
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Jeu 22 Juil 2021, 13:18

[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  Mt70
Les Portes IV
Grendel




«Bienvenue au château Valérianne.» «Salut.» Répondis-je au mur. J'étais assise en tailleur dans le fauteuil, ma jambe la plus courte pendouillant dans le vide. Un léger air méprisant fit hausser mes sourcils peints tandis que j'évaluais la pièce où je me trouvais. «La déco pue le derrière coincé comme un balai d'un Magicien ou d'un Sorcier.» «Vous êtes au château.» L'informa aimablement la Voix. «Ouais, tu l'as déjà dit.» Dis-je avec une insolence qui ne retomba nulle part car l'entité poursuivit comme si je n'avais rien dit : «Un lieux de secrets plus exactement. Vous aurez deux missions principales : découvrir celui des autres participants tout en faisant en sorte qu'on ne découvre pas le votre.» «Des secrets ?» Relevais-je, soudainement intéressée. «Oui. Ce sera l'objet du jeu. Découvrir les secrets des autres.» Précisa mon interlocuteur. Mes prunelles noires scintillèrent. J'avais hâte de découvrir les sales cachotteries des autres joueurs. «J'aime bien jouer.» Admis-je. «Je joue beaucoup avec mes amis au Cirque.» «Ce doit être une expérience hors du commun de vivre dans une telle communauté.» Je haussais les épaules. «Sais pas. C'est tout ce que j'ai jamais connu. J'étais à la rue avant alors je crois que c'est mieux, non ?» Rétorquais-je, une pointe de défi perçant dans ma voix. J'étais très fière du Cirque de Chichi et je ne tolérais pas la moindre critique. Instinctivement, je cherchais le couteau qui était habituellement sanglé à mes côtés. Il n'était pas là et je me renfrognais en posant un regard suspicieux sur la pièce trop propre et trop bien rangée. Même mes vêtements sales aux couleurs déteintes avaient été remplacés par un ensemble flambant neuf en velours noir parsemé de gros pois blancs. Je ne m'étais pas non plus regardée dans une glace mais les mèches couleur craie qui retombaient sur mes épaules venaient d'une perruque toute neuve également. J'avais même des boucles d'oreille, que je triturais nerveusement. «Certainement. Pourquoi étiez-vous à la rue ?» Je me rebiffais. «T'es bien curieux pour un type qui se cache. Pourquoi tu te montres pas ? T'as peur ? Je tue que ceux qui veulent pas m'embrasser tu sais ? Ou alors tu caches ta face de cul ? Mais si ça peut te rassurer, tu peux pas être aussi moche que moi.» Avec mes yeux enfoncés dans leurs orbites sous un front proéminant, mon faciès inspirait le dégoût lorsque je n'étais pas maquillée. «Je suis la Voix.» Répliqua simplement la Voix. «Mmh. T'as surtout l'air de quelqu'un de frustrant. Puisque t'es une Voix, tu dois aimer chanter ?» Légèrement amusée, la Voix répondit : «Et vous ?» «Bien sûr. Des chansons paillardes. Les Réprouvés et les Démons en font des pas mal, tu sais ?» «Peut-être aurez-vous l'occasion de nous montrer ça lors du jeu. Qu'en attendez-vous d'ailleurs ? Êtes-vous impatiente ?» Un léger sourire effleura les commissures de mes lèvres épaisses peintes d'un rouge sanguin et je me penchais en avant avec un petit air goguenard. «Ça dépend. Il y aura des jolies filles ?» «Je suis sûr que oui.» «Magnifique alors ! Méru me dit que je vais bien m'amuser.» «Méru ?» «Mon doudou !» Il était sur mes genoux et je le tripotais de mes doigts potelés depuis le début de la discussion. «Vous n'êtes pas une enfant malgré votre apparence et votre attitude. Pourquoi un doudou ?» «Ce n'est pas évident ?» La Voix marqua un temps d'hésitation. «Parce que ce sera votre secret et que beaucoup d'enfants ont un doudou ?» Je levais les yeux au ciel. «Mais non !» Fis-je, agacée. «C'est juste qu'il est mignon, tu ne trouves pas ?» La Voix se garda de faire le moindre commentaire et je poursuivis. «Mon secret sera que j'ai déjà tué quelqu'un.» «Vraiment ?» «Ouais. Un petit orphelin miteux. Personne n'a recherché ce pauv' rat après qu'il ait disparu et nous on s'est pas attardés sur les lieux non plus.» J'avais pris un air dégagé qui ne reflétait pas mes tourments internes. C'était une pulsion malsaine et dévorante qui avait guidé mes gestes et je n'en gardais qu'un souvenir aux lignes floues qui hantait mes nuits. Je regrettais mon geste mais ne l'aurait avoué devant personne. Je ne voulais pas paraître faible. «Pourquoi l'avoir tué ?» Je plissais les yeux, brusquement suspicieuse. Je bondis hors du fauteuil et pointais un index impérieux vers le mur. «Vous allez me dénoncer ?» «Toute cette discussion restera entre nous.» Promit la Voix. Je décidais de le croire et me laissais retomber dans le fauteuil, désormais à moitié affalée dedans. Les yeux fixés au plafond, j'expliquais avec une voix monotone. «Il m'a rejetée. Il ne m'a pas embrassée et m'a humiliée.» «Vous l'aimiez ?» Fit mon interlocuteur d'un ton compatissant. Je ricanais. «Quoi ?! Bien sûr que non !» Quelles fadaises me sortait-il ? «Vous vouliez redevenir une Fae alors ? Redevenir jolie comme le sont vos congénères ?» Cette Voix commençait à m'ennuyer avec ses questions trop intrusives sur des sujets dont je ne voulais pas discuter. «Je me fiche d'être une Fae ou d'être jolie.» Opposais-je agressivement. «Excusez-moi, nous cherchons simplement à en savoir plus sur chaque candidat avant de le faire rejoindre les autres. J'ajouterai aussi qu'il n'y aura pas de Magie.» «Pas drôle, votre jeu.» Râlais-je en croisant les bras. «Bon, on y va ?» Je ne savais pas tenir en place trop longtemps et j'en avais plus qu'assez de rester assise à discuter avec un inconnu ne daignant pas se montrer.

Prénom : Valérianne
Secret : J'ai déjà tué quelqu'un.

962 mots


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2369
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Jeu 22 Juil 2021, 23:20

[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix  L2ds
Les Portes IV
Dorian




«Bienvenue au château des secrets Séméas !» Je décochais une œillade méfiante en direction de... personne. J'étais seul. Tous les sens en alerte, je pris quelques secondes pour examiner la pièce mais il n'y avait nulle cachette où pouvait se cacher le petit malin derrière la Voix surgie du néant. Mes doigts pianotèrent sur l'accoudoir tandis que mon autre main réceptionnait mon menton. Lentement, j'énumérais : «Un dîner apocalyptique, un placard étroit coinçant deux personnes... Maintenant un château des secrets.» Je marquais une pause tandis qu'un sourire qui n'atteignit pas mes yeux chatouillait les commissures de mes lèvres. «C'est vous qui êtes derrière toutes ces imbécilités, qui que vous soyez ?» «Je suis la Voix.» M'informa l'entité invisible. Je grimaçais. Trop aimable de donner satisfaction à la plus élémentaire des curiosités. «Ce n'est pas drôle, vous savez ?» Déclarais-je d'un ton polaire. «Je ne suis pas d'accord. Et au fond, vous aussi vous trouvez ça amusant.» J'entendais un sourire dans le ton de sa voix et je me crispais. «Est-ce que vous lisez dans mes pensées ?» M'insurgeais-je en me redressant avant de réaliser la stupidité de mon geste. Qu'espérais-je accomplir contre un psychopathe invisible ? Je me réadossais dignement contre le dossier. «Il n'y a pas de Magie ici.» Précisa la Voix. J'eus un toussotement moqueur. «Humf. Quelque chose me dit qu'il n'y a qu'à moi que s'applique cette règle.» «Et à tous les autres participants.» Ajouta la Voix, faisant visiblement peu cas de mon attitude désagréable. Je m'assombris. «Pardon ?» «Vous ne serez pas seul au château.» Ben voyons. «Ah.» Fis-je, déçu. Le contraire aurait été étonnant, après réflexion. J'espérais juste que cette nouvelle lubie m'épargnerait la présence d'Alfars piailleuses et désagréables.
«Pourquoi ne pas nous parler de vous avant d'aller les rejoindre.» «Et pourquoi ferais-je ça ?» M'offusquais-je avec mauvaise humeur. Quel culot de la part d'une personne qui ne montrait ni visage ni identité de chercher de chercher à extorquer des éléments de ma vie privée. Constatant que la Voix n'allait pas me répondre, je soupirais et me pinçait l'arrête du nez. Il ne servait à rien de lutter. Je commençais péniblement à le comprendre. Mécaniquement, je me présentais. «Je suis un Vampire. Dans la vingtaine. Je vis à Merhoneän avec ma Créatrice, Laysa. Il y a aussi la sotte qui est en quelque sorte devenue une grande sœur - et qui joue son rôle de chieuse inutile à merveille - Selyne.» «Vous devez avoir entendu parler de la guerre qui implique votre race et celle des Evershas dans ce cas.» Je me renfrognais. «Pire que ça. Par un sombre et suspicieux concours de circonstances, je me suis retrouvé en plein milieu de ce conflit et je suis depuis confiné dans le manoir d'un vieux croulant qui pourrait mourir rien qu'en trébuchant dans les escaliers. Ce serait une bénédiction d'ailleurs. C'est une véritable honte à Lubuska d'investir autant de moyens dans quelques marécages. Qui se soucie des hommes bêtes puants ? Ce n'est pas une noble façon de faire honneur à nos valeurs.» Je sentais que je m'emportais plus que de raison et inspirais profondément. «Vous pouvez voir ce jeu comme une parenthèse agréable à votre situation dans ce cas ?» Dit joyeusement la Voix. «Ça, ça m'étonnerait.» Marmonnais-je à voix basse. «Je pourrais vous surprendre.» Contra mon interlocuteur. «C'est bien ce qui me fait peur.» «N'attendez-vous rien de ce jeu ?» «Non.» «N'y a-t-il rien dans votre vie qui vous excite ?» J'eus une seconde d'hésitation. «Non.» Mentis-je. J'étais terriblement obstiné. «Pas même les jeunes garçons blonds ?» Je feignis l'incompréhension. «Votre question est hautement troublante, me confondriez-vous avec un pédophile ? Je ne suis pas l'Empereur Noir, vous savez.» «Ça ferait un bon secret.» Dit la Voix avec un humour que je ne goûtais pas. «Un secret ?» «Quel secret allez-vous défendre au château ? Si les autres le découvrent, vous perdez.» Je haussais un sourcil. «Je ne suis pas très doué pour les jeux. Je n'ai donc pas intérêt à donner un secret trop important.» «C'est à vous de voir. Mais avez-vous seulement des secrets si troublants à garder ?» Ironisa la Voix. Piqué au vif, je gardais le silence. Bien sûr que non. Du moins, pas qui pourraient porter préjudice à d'autres que moi. J'étais toutefois vexé qu'il le devine si aisément. J'étais certain qu'il lisait dans mes pensées, le fourbe. «Disons plutôt que je n'ai fait que des mauvais choix.» «Vraiment ?» «Devenir un Vampire a été le premier.» «Vous regrettez ?» «Non. Ce serait inutile, je dois m'accommoder de ce que je suis désormais.» C'était ma seule option. «Vous viendrez peut-être à aimer ce que vous êtes devenu.» «Vous voulez dire un monstre ? Epargnez-moi vos tentatives de réconfort.» Rouspétais-je avec autant de hargne qu'une certaine Mertle. «Vous pensez être un monstre ?» «Je ne suis certainement pas un Ange.» Ricanais-je. «Tout n'est pas noir ou blanc.» J'eus un rire bref. «Pour qui vous prenez-vous ? Mon psy ?» «Je suis la Voix.» Rappela la Voix d'un ton mielleux parfaitement insupportable. C'était surtout un emmerdeur de première. «Quels autres mauvais choix avez-vous fait ?» Tiens, qu'est-ce que je disais. Un emmerdeur. Je songeais à Isahya qui avait fait de moi un esclave, à Èibhlin qui surgissait dans mes rêves tel un fantasme inavoué, à Bae que je désirais ardemment. «Disons plutôt des mauvaises rencontres.» «Ah oui ?» «À commencer par Laysa.» «Parce que vous n'auriez pas été un Vampire sans elle ?» «Parce que si je ne l'avais pas rencontrée, je n'aurais pas été responsable de la mort de ma femme. Vous n'avez qu'à prendre ça comme secret : J'ai tué ma femme.» Conclus-je «Ah. Bien. Amusez-vous bien alors.» «C'est ça.» Ronchonnais-je, peu convaincu.

Prénom : Séméas
Secret : J'ai tué ma femme. part écrire le RP flashback expliquant ça lalala

1019 mots


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Invité
Invité

avatar
Dim 25 Juil 2021, 23:25


Jun sera la Voix


J'avais sans doute dû m'assoupir. Je m'étirais, les bras largement au dessus de ma tête, le dos arquée et les jambes tendus. Je n'avais pourtant aucun souvenir des lieux, mais quelque part, je n'étais pas inquiète pour autant. Comme si j'étais chez moi. Sauf que je n'avais pas de chez-moi. Pourtant, j'étais étonnement sereine même. S'était calme, paisible et le fauteuil était plutôt confortable, la lumière était tamisée, l'ambiance intimiste. Bonjour Évangéline et bienvenue au château. Je penchais la tête de côté, à la recherche de la voix, avant d'esquisser un sourire. Personne en vue ? Soit, ça ne me dérangeait pas autant que ça aurait pu. Bien le bonjour. Attendre une réponse et se faire à ce nom. Évangéline. Il sonnait ... bien, mais pour une obscure raison, la consonnance me perturbait. Sans même savoir pourquoi, ça ne m'avait jusqu'alors jamais dérangée et sans doute était-ce plutôt cette voix, la Voix qui me troublait. Allons, ne soyez donc pas timide, présentez vous. J'ai un bref sursaut avant de reprendre contenance. Mais oui bien sur, la présentation ! Je me nomme Évangéline et ... Je suis une démone. Un nom fort peu commun pour un démon. Ce n'est pas comme si mes géniteurs tenaient à moi. Et puis, c'est plus facile pour diminuer les réticences quand on a un nom doux non ? J'ai un sourire en coin, difficile de s'imaginer se présenter comme ça, aussi facilement et pourtant. Ne soyez pas timide, dites-nous en davantage, dites-nous donc quel est vôtre secret. Mon secret ? Je n'en ai aucun.

Le silence, mais j'ai sur les lèvres un léger sourire. Il voulait mon secret et certes, j'allais le dire, mais pas de suite, pas avant de reprendre les présentations comme il se doit. Je suis née aux enfers, enfin, je crois, mais j'ai véritablement grandi dans les terres arides. Un lieu hostile, mais appartenant à votre peuple, poursuivez donc. J'obtempérais, m'enfonçant plus confortablement dans le fauteuil et croisant les jambes, profitant du confort pour soupirer d'aise. J'étais plutôt seule à vrai dire, même si j'avais un toit au-dessus de la tête et accès à un semblant d'éducation. Cela semble vous préoccupez. Bien sur, c'est très important d'avoir des bases. Personne n'a envie de se faire arnaquer parce qu'il ne sait pas lire ou compter. Mais s'était peut-être un lieu trop paisible pour moi. Vous devez savoir ce que c'est, ce sentiment de ne pas se sentir à sa place. Et bien, je n'étais pas à la mienne. Et à présent ? Je ne savais guère que répondre, avais-je trouver ce que je cherchais ? Rien n'était moins sur que cela. Mais je n'étais plus non plus l'enfant qui observait anxieusement les autres. Encore que ... Pourtant, je ne pouvais me résumer à ça, il y avait bien d'autres choses à dire. Vous vouliez mon secret ? Le voilà, j'ai peur du sang. Vous changez de sujet ? Soit mais votre secret est un paradoxe pour un démon. C'est vrai, mais faire du mal, détruire des choses, ça n'implique pas nécessairement de faire couler le sang après tout. Il y a mille et une façon de faire du mal aux autres. On peut devenir très imaginatif dans ce domaine. Certes, mais dites nous, comment avez vous découvert votre phobie ? Oh, d'une façon très simple. Il y avait régulièrement des combats d'animaux là où j'ai grandi. Clandestin vous pensez bien. Et j'ai fini par en être curieuse, vouloir en voir un. C'est là que j'ai compris. En soit voir les animaux se déchirer l'un l'autre, ça me plaisait même, mais voilà, le maître des lieux m'a découverte et forcée à nettoyer le sang et ... ce qu'il pouvait subsister. À la longue, j'imagine que tout découle de là.

Vous nous dites donc que votre phobie viendrait d'une mauvaise expérience, pourtant les démons sont plutôt réputés pour aimer les mauvaises expériences. Pas quand on devient le dindon de la farce. Je m'étais redressée sur le fauteuil, un peu trop vite certes, mais la réplique me laissait un goût amer. Comme si on se gaussait de moi et clairement, j'ignorais si quiconque sur ces terres aimaient à devenir le pantin d'une mauvaise blague. Aussi, la Voix enchaîna, comme si ma réaction passait inaperçu. Qu'attendez vous donc de ce jeu ? Je laissais mes mains se rejoindre sous mon menton, prenant appuie sur mon genou, pensive. J'imagine que je vais chercher qui je suis ? Où est ma place. Bien. Vous savez qu'il n'y aura nul magie n'est-ce pas ? Malheureusement, et en même temps, c'est peut-être un mal nécessaire. Ça corsera les choses assurément, mais après tout, les défis font grandir. Joueuse donc ? La vie n'est elle pas un jeu constant après tout ? Dès le début vous avez une pièce qui constamment tombe d'un côté où de l'autre. J'ai pas vraiment eu la sensation que ma pièce tombait correctement jusqu'à présent, peut-être cela changera t'il. Je redressais mon dos en laissant mes mains retombées de part et d'autre de mes hanches, baissant légèrement la tête l'espace d'un instant pour envisager l'avenir. Flou. Je n'avais aucune idée de ce pourquoi j'espérais que ce jeu m'apporterait quelque chose. J'étais simplement certaine qu'être là été nécessaire. En ce cas, bienvenue parmi nous, mademoiselle Évangéline. Un instant, j'aimerai juste ajouter quelque chose. Nous vous écoutons. Le but est seulement de découvrir les secrets des autres, n'est ce pas ? Mais si j'avais espérer une réponse, seule le silence me répondis, et tout devint subitement noir autour de moi. Mais le noir ne me faisais pas peur.

1002 mots

Prénom : Évangéline
Secret : J'ai peur du sang
Revenir en haut Aller en bas
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mer 28 Juil 2021, 22:57


St. Peter by aw anqi
Jun sera la Voix


Lorsque Dyfan effectua ses premiers pas à l’intérieur de la salle, la méfiance prit subitement le dessus sur sa volonté. Anxieux, son regard écarlate parcourait fébrilement les alentours, repérant chaque objet qui s’insérait dans son champ visuel. Heureusement pour lui, il n’y avait que très peu de choses à observer, que ce soit sur les murs ou sur le plafond : à l’exception d’un fauteuil en cuir qui trônait au milieu de la pièce, celle-ci ne contenait aucun élément de décor sortant de l’ordinaire. Pour autant, le Lyrienn n’en retira pas le moindre soulagement, franchissant prudemment la distance qui le séparait du siège. S’immobilisant près des accoudoirs de ce dernier, il n’osa pas y prendre place immédiatement. Dans un geste aussi doux qu’appréhensif, il effleura le dossier du fauteuil, tâtant du bout des doigts sa texture lisse, comme pour s’assurer que l’objet soit bien réel, qu’il ne disparaisse pas au contact de son toucher. « Bonjour, Achile ». La voix avait résonné de partout et de nulle part à la fois, tel un écho qui rebondissait sur les parois d’une caverne. Surpris, le jeune homme sursauta brusquement avant de pivoter sur lui-même, à la recherche de la source du bruit. Ses yeux ne rencontrèrent que du vide. La salle était entièrement déserte. Clignant des paupières, le jeune homme se retourna afin d’inspecter ses arrières. Il n’y avait personne ici non plus. « Bienvenue au château. », reprit la mystérieuse Voix. « Vous pouvez vous asseoir. » Malgré la défiance qui anima ses mouvements, il obéit sans protester. « Comment vous sentez-vous? » Achile regarda ses mains. « Bien, je suppose. », murmura-t-il sur une intonation qui sous-entendait tout le contraire. Si l’entité invisible perçut son hésitation, elle ne crut pas nécessaire d’en faire mention, passant simplement à un autre sujet. « Êtes-vous prêt à participer au jeu? », lui posa-t-elle. « Je n’en sais rien. » C’était la vérité. « Vous le saurez très bientôt. » Le silence retomba pendant quelques secondes avant que la Voix ne le brise à nouveau. « Dîtes-nous en plus sur vous, Achile. », s’enquit-elle poliment. Désabusé, l’Enfant d’Hekur ne souffla pas un mot : évidemment, il comprenait le sens de ces mots, mais le fait est qu’il ne savait pas du tout quoi dire. Il n’avait jamais été un bon orateur, encore moins une personne très loquace. En effet, il avait tendance à éviter les longues conversations, se limitant qu’à l’essentiel afin d’écourter la durée de ses échanges. C’est pourquoi il ne s’attendit pas à parler autant.

« Je suis un Lyrienn. », commença-t-il en guise d’introduction. « Je suis né à Djomir, dans l’Archipel d’Aeden. Je vis avec mes parents et ma sœur. » Il s’interrompit brièvement. « Ma famille est issue de la petite noblesse de Djomir. Nous ne sommes pas excessivement riches, mais nous possédons quand même une petite fortune et des armoiries. Mes parents ont l’intention de me léguer les biens familiaux en héritage, mais ils attendent que je fasse mes preuves en société avant d’officialiser la succession. C’est ce que tout le monde dit, mais… » - « Mais quoi? », s’enquit la Voix en constatant que son interlocuteur gardait le silence. Ce dernier sourit, mais son expression ne contenait aucune joie : seulement de l’amertume et un brin d’exaspération. « N’est-ce pas évident? », lui répliqua-t-il sur un ton aussi sinistre que l’ombre qui planait au-dessus de ses traits. Pour autant, la Voix ne s’en offusqua pas, lui demandant plutôt quelques éclaircissements pour le besoin de sa compréhension. Hésitant, le Lyrienn n’obtempéra pas immédiatement à sa requête. Muet, il songeait à une manière de bien formuler ses propos afin que ceux-ci demeurent cohérents. Après un moment de réflexion, le jeune homme se rabattit sur la simplicité, peu intéressé à tergiverser sur des problèmes auxquels il évitait habituellement de réfléchir, par déni envers leur légitimité. « Mes parents ne croient pas réellement que je sois à la hauteur. Ils ont des doutes quant au fait de me léguer l’héritage familial. Ils ont peur que je les déçoive comme ma sœur les a déçus. », avoua-t-il dans un murmure. « Ils n’ont pas confiance en moi. » La vérité était plus dure à exprimer qu’à penser. L’Enfant d’Hekur le constata douloureusement. Plantant ses ongles dans les accoudoirs du fauteuil, il réprima au dernier instant le cri qu’il désirât expulser de sa poitrine. Le désespoir s’était infiltré à travers son esprit comme un venin sournois, empoisonnant le peu d’assurance qui lui restait. S’il n’abhorrait pas autant les pleurs et les démonstrations de faiblesse, il se serait probablement mis à verser quelques larmes. « Vraiment? » La Voix s’était exprimée sur une intonation perplexe, comme si un détail n’adhérait pas à son histoire. « Vous avez pourtant dit que la succession vous était garantie depuis longtemps. » - « C’est vrai. », admit-il en détendant légèrement la tension qu’il exerçait sur le cuir du fauteuil. « Seulement, la vérité est beaucoup plus complexe. » Elle ne l’était pas tant que ça, mais le Lyrienn avait besoin de se rassurer, de croire que ses géniteurs avaient un motif plus raisonnable de douter de lui – un qui ne s’articulait pas essentiellement autour du fait qu’il portait des piercings et des tatouages sur les bras. Pire encore : qu’il n’était qu’une solution de rechange pour remplacer sa sœur aînée. « Votre situation familiale parait bien compliquée. », lui confia doucement la Voix. Son sourire disparut, laissant place à l’expression sévère dont il était si souvent affublé. « Vous n’en avez pas idée. » Malgré ses efforts pour apaiser la colère qui vibrait dans sa voix, il ne réussit pas à s’en débarrasser complètement. L’animosité crépitait encore sur sa langue.

« Vous n’appréciez pas votre famille? » Bien que son ton indiquât clairement qu’il s’agissait d’une question, le Lyrienn interpréta cette dernière comme une affirmation. « Je n’irais pas jusque-là. », admit-il. « J’aime ma sœur, j’aime… » Il bloqua sur le verbe. « Je tolère mes parents. », rectifia-t-il après une pause. « Je sais qu’ils pensent n’agir que pour mon bien, mais en même temps, ils ne me connaissent pas. Ils n’ont jamais cherché à me connaître. » - « Pourquoi? » - « Seul Hekur le sait. », grommela-t-il entre ses dents. « Je pense qu’ils ont une image de moi qui ne correspond pas à ce que je suis vraiment. Ils croient me connaître, mais en réalité, ils ne savent pas qui je suis. » - « Qu’est-ce que vous ne leur dîtes pas? » L’Asgjë haussa nonchalamment les épaules. « Pleins de choses. », se contenta-t-il de révéler. « Quoi par exemple? » Il dirigea ses yeux vers le plafond, faisant mine de réfléchir. « Ça dépend. Que vous voulez-vous savoir? » - « Un secret. » Rien que cela. Pour autant, le jeune homme savait exactement quel secret il dissimulait à ses parents. Ils n’étaient pas les seuls : Yelfir non plus n’était pas au courant. Ses amis d’école, ses oncles et ses tantes ne se doutaient également de rien. Personne n’avait conscience de son existence, à part lui. Prenant une grande inspiration, il se confessa après quelques minutes de silence. « Je suis homosexuel. »

✠ 1 164 mots

Prénom : Achile
Secret : Je suis homosexuel





I | II
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mer 28 Juil 2021, 23:07


St. Peter by aw anqi
Jun sera la Voix


« Bienvenue au château, Apollin. » Visiblement à son aise, le Lyrienn s’était vautré à l’intérieur de son fauteuil, les jambes posées sur les accoudoirs et les pieds flottant dans le vide. « Avant de vous laisser rejoindre les autres participants, nous aurions quelques questions à vous poser. », continua la Voix sans émettre le moindre commentaire concernant sa posture. Le jeune homme sourit, mais resta aussi silencieux qu’un fantôme. « Tout d’abord, parlez-nous un peu de vous. » Il rit sur une intonation enjouée. « Il n’y a rien d’intéressant à dire sur moi. », affirma-t-il sans se départir de son air assuré. La Voix s'évanouit pendant une poignée de secondes, sans conteste pour réfléchir à une bonne répartie. Le Lyrienn n’eut pas à attendre bien longtemps avant que son interlocuteur reprenne la parole. « Vous exagérez. », lui répliqua-t-il sur un ton légèrement accusateur. « Il doit bien avoir une chose qui se démarque du lot. Une expérience personnelle, peut-être? Une mésaventure? » L’entité sans visage continua de lister quelques exemples, apparemment déterminée à lui tirer les vers du nez. S’enfonçant dans le coussin de son fauteuil, le jeune homme se mit inconsciemment à en marteler les accoudoirs du bout des doigts. Malgré l’ennui que chaque ajout d’élément faisait graduellement peser sur lui, il n’osa pas pour autant interrompre la Voix, se contraignant à écouter l’intégralité de son monologue. Il faisait un piètre auditeur, d’autant plus qu’il n’était pas particulièrement attentif. Lorsqu’un sujet de discussion commençait à s’éterniser, il avait tendance à en perdre le fil, n’écoutant que d’une oreille l’échange auquel il participait. Pour autant, il arriva par on-ne-sait quel miracle à demeurer plus ou moins à l’écoute des mots que la Voix articulait, comme s’il s’agissait d’informations aussi précieuses qu’importantes. Néanmoins, il lui fallut attendre plusieurs minutes supplémentaires avant d’entendre la conclusion de son exposé. « Votre histoire vous semble peut-être insignifiante, mais elle ne l’est pas pour nous. » L’entité invisible s’interrompit brièvement, mais Apollin soupçonnait que ce n'était pas pour reprendre son souffle. « N’ayez aucune crainte : tout ce que vous direz restera confidentiel. », rajouta-t-elle pour le rassurer, ce qu’elle réussit en partie à accomplir. L’Asgjë hésitait visiblement à reprendre la parole. Malgré la promesse de confidentialité – était-elle sincère ou n'était-ce qu'un mensonge bien ficellé? –, il appréhendait encore les conséquences d’une telle démonstration de confiance. Néanmoins, il se laissa convaincre de divulguer quelques renseignements personnels ici et là, sans toutefois faire mention des plus compromettants.

« Je suis un Lyrienn. », lui confia-t-il pour s’introduire. « Je suis né à Djomir, l’Île du Métal dans l’Archipel d’Aeden. C’est là où j’ai grandi également. » Sa voix s’éteignit subitement, alors qu’il songeait à la suite de sa présentation. « Comme le Métal n’était pas en guerre contre la Glace, je n’ai jamais vraiment eu conscience de la tyrannie de l’ancien régime lorsque j’étais enfant. » Il haussa vaguement les épaules. « À vrai dire, Gabriela est morte avant que j’atteigne mes douze ans. » Il avait articulé ses paroles de la manière la plus désintéressée qui soit. Il était clair que le décès de la Reine des Glaces l’indifférait. « Cependant, je dois admettre que l’Archipel se porte mieux depuis qu’elle a été enterrée. C’est ce que ma mère affirme en tout cas. Selon elle, il était nécessaire de mettre fin à son règne pour que notre peuple puisse connaître la paix… ou, du moins, pour réduire la fréquence des effusions de sang. "C’est la solution du moindre mal". C’est ce que ma mère me répétait tout le temps. », clarifia-t-il. « Ça fait plusieurs fois que vous la mentionner, votre mère. », pointa la Voix. « Vous devez tenir à elle. » Apollin acquiesça en hochant de la tête. « C’est elle qui m’a éduqué. », expliqua-t-il à son interlocuteur. « Nous ne sommes pas très riches, mais elle travaille dur pour subvenir à nos besoins. Ça fait presque dix ans qu’elle travaille comme jardinière dans le domaine de la Famille Shiofra. » - « Elle a donc de l’expérience. », constata la Voix. « Et vous? Occupez-vous le même emploi? » - « Non. En revanche, je vis avec elle dans la résidence des domestiques. Quand j’ai du temps libre, je l’aide souvent à arroser les fleurs et à tailler les haies dans le jardin. Elle représente tout pour moi. », avoua-t-il sur une note emplie de tendresse. « Je vois. Et qu’en est-il de votre père? » Le regard du Lyrienn s’embrasa instantanément de haine et de ressentiment. « Il peut bien aller pourrir en Enfer, celui-là. Je m’en contrefiche. », cracha-t-il hargneusement, sans pour autant hausser le son de sa voix. « Il ne mérite même pas que je l’appelle "père". Il ne sera jamais mon père. » - « Pourquoi dîtes-vous ça? » - « Parce qu’il n’en est pas un! », répliqua-t-il sèchement, comme s’il s’agissait d’une évidence. « Ce n’est qu’un ivrogne infidèle avec qui j’ai le malheur de partager le même sang. » Les mots affluaient de ses lèvres en un torrent fluide et virulent, sans qu’il ne puisse en contrôler le flot. À bas les barrières et les réserves qu’il s’était promis de garder : elles s’étaient toutes envolées, balayées par la puissance de la tempête qui grondait en lui. Alors que les souvenirs de cet homme qu’il refusait d’appeler « père » déferlaient à travers son esprit, son corps s’était instinctivement mis à trembler. Le cœur battant à tout rompre, le jeune homme planta ses ongles dans la peau de ses bras afin de reprendre contenance.

« Il me battait fréquemment quand j’étais jeune, parfois même jusqu’à l’évanouissement. », souffla-t-il dans un murmure presque inaudible. « Il a failli me tuer une fois. Si ma mère n’était pas revenue de son travail en avance, il y serait probablement parvenu. » Il sourit, comme il ne lui était jamais arrivé de sourire : avec cruauté et malveillance. Ses yeux s’étaient métamorphosés en puits de rancœur et d’animosité. « Je rêve de tordre son cou entre mes mains. » Le silence tomba comme un coup de tonnerre, lourd, sinistre, tendu. Puis, au bout d’un moment qui parut sans fin, la Voix s'empara tranquillement des rênes de la conversation. « Est-ce donc votre secret? » Elle avait posé la question d’une manière effroyablement sereine. Pour autant, le Lyrienn n'en fut pas du tout bouleversé. « Oui. », confirma-t-il après une autre seconde de silence. « Mon secret est que je souhaite tuer mon père. » Jamais il n’avait été aussi sûr d'une vérité.

✠ 1 077 mots

Prénom : Apollin
Secret : Je souhaite tuer mon père





I | II
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39218-dyfan-shiofra#74654
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Les Portes IV - Partie I] - Jun sera la Voix

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Les Portes IV - Deuxième partie] - Première Soirée
» Mon esprit a entendu ta voix, et nos esprits ont réuni nos voix [Pv Lyam]
» [A] - La Voix
» | La voix de vos personnages |
» | RD - Les Portes |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer de cristal :: Asgösth-