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 [A] - La Voix

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Jeu 23 Avr 2020, 18:35



Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Grâce aux souvenirs de Lolaha Kirzor, Latone renoue avec la Magie des Chants, afin de pouvoir s'en servir contre leurs ennemis, dont le Bleu Roi.

~~~

" Lola, ça va ? " Sa tête secoua instinctivement, son regard cherchant à capter celui d'Orevra. Sa petite sœur s'inquiétait pour elle, ce n'était pas la première fois qu'on lui posait la question. Avait-elle une mine si affreuse ? Lolaha chercha sa réponse dans un reflet et y trouva une Vertigo plutôt terne. Le sourire, c'était le sourire qui manquait ! Alors elle l'appliqua et se montra rassurante vis-à-vis de la Kirzor. Les révélations de l'agent d'Aulos l'avaient troublée, sa famille n'apprit la nouvelle qu'après coup. Ses frangines eurent beau lui poser milles et une question, Lolaha fut bien incapable d'apporter plus que ce que Gandr leur confia : Ghydra fut retrouvée assassinée par un Kyri, étant donné son état, probablement de la main de Navyu. Fin de l'histoire. Isolée, abandonnée, la malheureuse Kirzor fut livrée à son sort et elle paya le prix de l'hostilité de sa mère. Cette dernière se préoccupa beaucoup plus de ses autres progénitures que de sa perte. Les complotistes pourraient chercher à l'accuser, mais l'ensemble des filles ne s'évertuaient point à salir le nom de leur génitrice. Ce serait stupide de dissocier les Lèvres Noires… Sa main alla ébouriffer les cheveux d'Orevra, attisant l'embarras de cette dernière. C'était un événement dramatique, mais la vie devait continuer. Peut-être que ses prochaines interactions avec Gandr l'amèneront à délier le mystère autour du tueur de Linos.

" Ne perdons pas plus de temps. Nous avons une réputation à tenir. Eposi se détourna de ses deux congénères, qui leur tirèrent la langue avec une formidable discrétion – c'est-à-dire, celle d'un pachyderme – avant de s'exécuter.
- Aux dernières nouvelles, les Kirzor ne sont guère connues par ici. La plus âgée s'arrêta à sa hauteur et planta son regard glacial dans le sien. Orevra se fit toute petite, confrontée à l'accoutumée à cette rivalité parfois factice.
- C'est bien pour cela que nous n'avons plus à nous cacher. Mère tient à ce que nous nous installons dans ces quartiers chics, ses portes pourraient bien s'ouvrir à nous grâce à toi et à Lasudri. Les yeux de Lola' roulèrent, guère convaincue ; les sourcils de l'autre se froncèrent. Pile au moment où Ghydra nous quitte. Pensa-t-elle, Latone entendit bien évidemment cette réflexion.
- Pourquoi tu ne mettrais pas ta contribution à l'œuvre ? Tu ne montres pas bien l'exemple, tu ne trouves pas ? Une mine agacée apparut fugacement chez l'aînée.
- Ce n'est pas moi qui ai attiré les bonnes grâces d'un Siffleur.
- C'est vrai que ce serait un bon parti…
Commenta la plus jeune, afin d'abaisser les tensions. Lolaha repassa devant, sa main suivant la rambarde.
- Il n'y a rien entre lui et moi. D'autant plus avec les circonstances qui l'ont amenée à moi. " Le coup de grâce. Parmi les Kirzor, Lolaha demeurait sans doute la plus proche de Ghydra, et cela aurait pu être le cas d'Eposi si cette dernière ne marchait pas autant dans l'ombre de leur matriarche. Les deux autres sœurs accompagnèrent en silence la coqueluche, le pont sous ses pieds laissait s'écouler une eau turquoise et manifestement glaciale, le courant paraissait plutôt fort selon l'Esprit.

L'endroit qui succéda s'avéra bien riche et bien rempli. Le marbre des édifices laissa plus de place aux fantaisies colorées, ainsi qu'au grandiose. La place était gigantesque, ses pavés jouant avec les nuances froides. Le style vestimentaire de ces Linèsiens captiva la Marcheuse : les Kirzor s'en rapprochaient de peu mais tranchaient avec leurs atours sombres. Les autres citoyens cherchaient le juste milieu entre sobriété et grandiloquence, guère chiches en démonstration de leur fortune. Cela étonna Latone : il n'y avait très peu de différences les nobles d'ici et les habitués du bar du précédent souvenir. À croire qu'à Linos, la vie était radieuse. Lolaha, joueuse, pivota sur elle-même sous le regard de ses sœurs et de quelques passants avant de présenter avec ses mains.
" Voilà, c'est la place Kartara. Eposi croisa les bras, manifestement déçue par ses mots. Orevra fit un signe avec sa main pour inciter son aînée à surenchérir. Lolaha soupira longuement et éclaircit sa voix. Kartara fut le premier enfant des Primas fondateurs, Steon et Lista. La légende raconte qu'ils baptisèrent cette place comme leur progéniture, car leurs chants portaient tout leur amour pour ce joyau de Linos. Elle se tourna à moitié vers un premier établissement, dont Latone devina la nature. Entre autres, elle rassemble l'Opéra Mehlio, où j'espère pouvoir vous accueillir lors de ma prochaine prestation. Puis vers un édifice beaucoup plus imposant. Le Temple de Senere, où les Cantateurs vous bassineront à longueur de journée. Sauf si vous êtes accompagnées de Lasudri. Quoique… Avant de finir sur quelques noms en vrac. Les boutiques Greolmeo, la bibliothèque Strar, l'avant-poste de l'Aulos… " Tant de noms qui fascinèrent l'Hozro. Tant de recoins encore à découvrir au sein de l'actuelle Linos. Latone paraissait être aussi fascinée que les deux autres Lèvres Noires, excitée à l'idée de s'engouffrer dans l'histoire de cette cité, de mettre une chronique sur chaque nom, chaque édifice. En somme, Lolaha lui ouvrit une porte vers un monde incroyable et déchu.

" Et c'est aussi ici que nous, les Grands de Linos, on botte les fesses des "touristes". Les Kirzor s'attardèrent sur trois pitres qui firent des acrobaties en rythme, soutenue par une magie musicale et endiablée. Leur show fut acclamé par quelques piétons, comme si c'était un spectacle comme un autre à Kartara. Lolaha s'avança sur la droite d'Eposi et d'Orevra, un air de défi s'imposa sur son faciès. Lorsque les gusses terminèrent leur tour de force, le plus grand d'entre eux accueillit les acclamations par une noble révérence.
- Les "Grands". Répéta l'aînée, hautaine. Vous devez être bien les seuls à vous ridiculiser pour prouver votre existence. Tenez-vous correctement en présence d'une célébrité.
- Ha ! Vertigo, n'est-ce pas ? Ce n'est pas parce que tu entres à Mehlio que tu peux te pavaner comme nous. La règle ici, c'est que dès que tu entres, tu chantes !
Lolaha ricana et fit un pas un avant.
- Oooh, ce sont tes mots, mon "Grand" ? Un nerf se cogna fort contre sa tempe, de même pour ses deux frangines. Je n'y perçois aucune mélodie pourtant. Un sourire carnassier déchira les traits de l'Alfar. Tu veux chanter ? Alors chante ! " Le trio masculin s'accorda sur un hochement de tête avant de se placer à bonne distance, tout comme du côté des Kirzor.

À partir de cet instant, Latone se sentit à la fois proche et éloignée de Lolaha. Elle était spectatrice du terrain mais continuait de ressentir les émotions de son réceptacle. Une étrange chaleur prit source en elle, alors que Vertigo retenait son souffle. Un mot unique résonna dans sa tête et tout prit sens pour l'Hozro : Khitarr.


Toi, tu n'es pas à ta place ici. (Ouh !)
Laisse-moi te montrer, la fin de ta route. (Ouh ! Ouh !)
Ce privilège dont tu bénéficie,
Il ne marchera pas sur notre troupe.
Écoute-la, notre Voix qui te pétrifie, (Ouh !)
Ce ne sont que les prémices de ta déroute. (Ouh ! Ouh !)

Une aura écrasante s'élevait des trois chanteurs, rougeoyante, une écarlate qui cherchait à chasser les esprits faibles et refroidis par la peur. Elle lui léchait la peau et cherchait à s'immiscer dans son âme. Pourtant, Lolaha se contenta de sourire dédaigneusement et de taper deux fois des mains, Orevra fit claquer ses doigts tandis que les Kirzor entrèrent dans le duel.

Tu ne m'auras pas, souillon, je suis féroce.
Entends mon nom, qu'il résonne en toi.
Errer ici ne te permet pas cette révolte. (Hin hin !)
Ne te démène pas, ce n'est pas adéquat,
Un comique comme toi, d'arracher l'éloge.
Hors de ma vue, je n'ai que faire de ta Voix. (Ha ha !)

À l'opposée, la magie insufflée par les sœurs créa un amas sombre et oppressant autour d'elles. Des langues ténébreuses repoussèrent les vaines tentatives des adversaires et s'infiltrèrent peu à peu dans leur monde flamboyant. Sous la pression, mais non vaincus, les jeunes hommes se redressèrent et firent éclater leurs Voix ; les manifestations de leurs magies respectives prirent de l'ampleur et se débattaient comme des forcenés.

Ne prend pas cette peine de lutter !
Tu ferais mieux de t'exécuter !
Et de dégager le plancher !

Tonhor !

Ne cherche pas à me faire bouillir !
Il est temps pour toi de subir !
Observe à quel point je sais rugir !

D'une bourrasque puissante de leurs Voix, leurs concurrents se firent repousser et éjecter malgré leur propre cri. Ils n'étaient, pour finir, pas de taille pour les imprévisibles Lèvres Noires. Un tonnerre d'applaudissements se chargea de féliciter la performance du groupe. " Bon sang… On se tire, les gars ! " Ils déguerpirent illico, Lolaha en tapa cinq à Orevra et rit avec elle. Eposi se laissa aller à un sourire satisfait et un humble accueil pour leurs ovations publiques.

~~~

Combien de lunes s'étaient-elles écoulées depuis son dernier passage ? L'artiste n'en savait trop rien. Mais ce qui était sûr, c'était que sa merveilleuse moustache accueillit, avec joie, les chants mélodieux de Ciel-Ouvert. En parcourant le sentier Air, Kerby récapitula son voyage avec son Soi intérieur. En tant que mage, il savait profiter à sa juste valeur des Terres du Lac Bleu. D'autant plus des Magiciennes qui étaient, toujours, des personnes dé-li-cieuses. Pour elles, un barde itinérant était sujet à toutes les fantaisies. Loin de lui l'idée de profiter de ses talents pour soulever les robes de gentes dames… mais quand un sourire lui en laissait l'occasion, il ne se faisait pas prier. Quoiqu'il en soit, il ne pouvait se permettre de rester trop longtemps sur le territoire de sa patrie d'origine. Un peu partout, on entendait les rumeurs sur Ciel-Ouvert et il fallut qu'il croise l'un des initiateurs de l'exode pour comprendre que ses fonctions le rappelaient à l'ordre. Pour ce faire, le Guide avait besoin de trouver l'un de ses collègues.

De toute évidence, les histoires contées s'avéraient un minimum vraies : c'était la première fois qu'il croisait aussi peu de monde dans les différents quartiers de la cité. Ce Mal qui les rongeait, cette entité que Latone avait libérée… Par tous les Ætheri, il n'osait imaginer ce sombre futur s'ils n'agissaient pas vite. Saluant quelques connaissances, l'incroyable Holaran valsa entre les badauds – bon, il s'arrêta pour quelques belles mirettes quand même, il ne fallait pas paraître trop rustre dans ce paysage de brutes – jusqu'à la Vigilante. Entrer dans ce château signifiait se confronter directement au hall donnant sur la salle des trônes alignés. Aucun Guide ne semblait présent, au vu de la manifeste passivité des Marcheurs. Cependant, son attention se déporta sur une silhouette plus légère, proche des trônes, comme si elle attendait une audience. Même de dos, Kerby pouvait deviner que ce devait être une belle femme ; une créature plutôt rare à Ciel-Ouvert, selon ses standards.


" Aucun Guide ne s'est présenté à vous, gente dame ? Il se rapprocha, droit comme un piquet, l'apex de ses doigts effilant sa moustache.
- Hélas non. Pas jusqu'à maintenant. Elle se retourna : une Mord'th. Il lui semblait l'avoir déjà vue dans les parages, il y a longtemps, ou… récemment. Kerby n'en savait trop rien, bizarre. Thémis Colechæ. Se présenta-t-elle via une singulière révérence. Je suis venue présenter une affaire capitale aux oreilles de la Guide Latone. Sans qu'il ne s'y attendit, la Crayeuse se mit à sourire. Mais de ce que j'ai compris, elle est déjà sur le coup. "


2019 mots ~



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Latone
Sam 02 Mai 2020, 21:13



Alrik n'est toujours pas rentré avec le bétail ? Sa main bien perpendiculaire aux rayons solaires, le fermier chercha à localiser son fils unique par-delà la vallée. Il était censé être arrivé depuis une bonne demi-heure maintenant… S'il avait su, il ne lui aurait pas laissé l'occasion de faire ses preuves aussi tôt. C'était tant de responsabilités. Mais en même temps, il fallait bien que son enfant se débrouille ! Il n'avait aucune ambition, aucune envie de quitter ces montagnes. Saerbo rumina, il maudissait presque sa bonne femme de les avoir quittés lors de la saison dernière. Ah, Rifa… Il n'en retrouvera jamais une comme elle. Fichu Kurbus. Alors qu'il s'apprêta à rentrer s'occuper de sa tambouille, un cliquetis métallique se fit entendre. Ce n'étaient pas les clochettes de ces bêtes, enfin pas d'emblée, celles-ci commençaient à se manifester au loin. Cependant, ce qui arriva en premier sur le pas de sa porte, c'étaient deux grandes femmes, comme des guerrières. L'une d'elle avait un regard à tuer des brebis à mains nues. Elles étaient armées, ce qui eut comme effet de lui couper le sifflet et de les laisser parler en premier.

" Salut. C'était la blonde au regard qui tue. Saerbo ? On a croisé votre fils plus bas. Il voyait, en effet, enfin son bambin se rapprocher avec le troupeau.
- C'n'est pas trop tôt ! Il m'a paumé des bêtes ? La barbare releva le menton, presque hautaine.
- Qu'est-ce que j'en sais ? Vous avez qu'à lui demander. L'autre dame – qui n'inspirait pas spécialement confiance avec sa corne unique près de la tempe – sembla ne pas être très à l'aise avec l'attitude sa camarade. Aussi s'approcha-t-elle pour reprendre l'initiative, et espérer détendre l'atmosphère.
- Nous recherchons des fugitifs. Vos voisins affirment vous avoir vu traiter avec eux. Le teint livide du montagnard les aiguilla sur sa culpabilité. Saerbo ne savait plus où se mettre, son regard se fit fuyant et il réalisa qu'après que son fils pourrait être en danger ! Nous sommes des Marcheuses. Et ce fut la libération.
- Aaaah, par Khor, vous auriez dû commencer par là ! Sa main fila sous sa bretelle, comme pour se masser directement le cœur. Plus souriant, il se dégagea un chouïa des deux soldates pour faire signe à son fils de s'occuper de la mise sous enclos seul. Entrez, entrez. "

Charras se permit de suivre leur hôte. En tant que Guide, elle était censée être l'égale de Latone. La Réprouvée ne souhaitait plus la considérer comme sa supérieure, même si elle continuait d'admirer sa prise de pouvoir graduelle. Nul doute que l'Orisha était la clé de voûte de Linos et que celle-ci leur sera sienne si elle parvient à contrer leur Némésis. Malgré tout, la Marche Terne demeurait vigilante : Ciel-Ouvert n'était pas seule à souffrir. Puis… cette histoire-là en particulier, ne saurait être ignorée. " J-Je voudrais bien vous amener à eux, mais il faudrait fermer toutes les fenêtres, la porte… " Ni une ni deux, Latone s'exécuta sans poser de question. Claquant les volets, de très rares lumières perçaient dans la pénombre. Saerbo inspira un grand coup et déplaça la table centrale, retira le tapis dessous et dévoila une trappe qui devait donner sur un cellier. D'un geste de la main, il les invita à ne pas faire le moindre bruit, puis il s'accroupit et toqua cinq fois sur le bois : un coup, trois coups successifs, un coup. Rien pendant quelques secondes, jusqu'à attendre comme quelque chose bouger sous la maison, avant que l'accès ne leur soit effectivement ouvert. Saerbo se releva et hocha de la tête en direction des Marcheurs. Latone s'y engouffra en premier, suivie de près par Charras. Il lui fallut un petit moment pour comprendre où elle devait poser son regard : dans le coin droit au fond, deux personnes à l'allure amochées se recroquevillaient le plus loin possible, méfiants.

" Vous êtes les esclaves en fuite ? Pas un mot. Nous sommes des Marcheuses, nous sommes là pour vous aider. Le plus grand des fugitifs parut moins sur la défensive.
- "Marcheuses" ? Répéta-t-il, insouciant. Charras se plaça aux côtés de la bleue, les mains bien en évidence.
- La Marche Terne, nous sommes un peuple qui libère les prisonniers sous le joug des esclavagistes. Elles les laissèrent digérer cette information, se concerter d'un regard silencieux et entendu.
- Nous venons d'un endroit… je ne saurais vous le décrire. Les gens là-bas, ils étaient froids, sombres… Il tenta de se souvenir d'une information capitale, de choses qu'auraient pu dire leurs tortionnaires, en vain. Nos maîtres nous ont remis à un autre pour une expérience. Nous étions plusieurs esclaves réunis en un même endroit. Puis… des… des symboles se sont mis à s'illuminer, à nous aveugler. Et quand j'ai retrouvé mes moyens, j'étais dans un enclos de cette ferme. Latone tourna la tête vers l'autre esclave.
- Et lui ? Le concerné ne sembla pas s'en formaliser.
- Pardonnez-le, il ne parle pas le langage commun. De ce que j'ai compris, il est né esclave. Saerbo l'a retrouvé le lendemain de l'expérience, errant à quelques lieux d'ici. Saerbo est un homme bien… " Charras tenta de comprendre cette affaire nébuleuse, en vain. Elles avaient besoin d'enquêter davantage pour expliquer ce phénomène. Pour l'heure, la priorité était de rapatrier ces fugitifs à Ciel-Ouvert – où ils seront en sécurité – et récompenser le fermier serviable comme il se doit.

~~~

Latone grogna. Enfin de retour au bercail. Lorsqu'elle franchissait les portes de la Vigilante et que ses yeux se posaient sur le feu central, son emprise sur le corps de Léto lui semblait plus… naturel. Surtout après un passage à Zyurm. Cependant, on ne la laissa pas spécialement tranquille, et elle le vit rapidement lorsqu'elle reconnut la fine silhouette de Kerby, assis sur l'un des trônes, ainsi qu'une autre plus… familière. " L'incroyable Kerby, dis donc, tu as raté beaucoup de choses. Elle s'avança entre les deux protagonistes, dardant leur invitée. Cette tronche aussi, je ne l'avais pas revue depuis un bout de temps. " Un simple regard suffisait à comprendre que la Mord'th était au courant : ce n'était pas Léto. Tss, Latone connaissait les capacités de cette espèce, ces femmes dont le pouvoir s'accrut, apparemment, depuis la guerre divine. Thémis n'avait pas changé d'un pouce, alors qu'un temps colossal s'était écoulé depuis sa dernière venue à Ciel-Ouvert. On l'avait toujours connue collée dans les pattes de la Marcheuse, jusqu'à que Delta gueula un bon coup. Après quoi, on ne la revit plus jusqu'à aujourd'hui. Toujours aussi élégante, un certain esprit pratique auréolait sa tenue traditionnelle ; puis, cette rapière sur le côté n'échappa pas à la vigilance de l'Hozro. Thémis s'avéra bien avenante, un sourire franc sur ses lèvres un chouïa charnues.

" Ravie de te revoir, Latone. Apparemment, cette situation l'amusait ; tant mieux, la bleue n'avait pas que ça à faire de gérer les fréquentations de la Chamane. Comment se déroule cette Marche sur Linos ? La Guide croisa les bras, déjà saoulé de devoir en parler à un individu extérieur. Elle alla se poser à un trône de Kerby, les jambes croisées à leur tour, comme une adolescente introvertie.
- Pourquoi tu veux savoir ? Tu veux regarder ? Thémis se tenait droite et bien en face d'elle, sans jamais bouger ses petites bottes de sa position.
- Car vouloir détrôner un souverain – même s'il règne sur des ruines – ce n'est pas anodin. Elle releva la tête un peu plus. Moi, Thémis Colechæ, je me porte garante de la Marche Terne. Je vous soutiendrai jusqu'à la conquête totale de Linos et la destitution du Bleu Roi. Latone écarquillait les yeux depuis tout à l'heure, elle échangea même un regard avec Kerby.
- Ah bon ? Là, Latone était larguée et faillit en tomber de son siège.
- N'avez-vous pas manifesté votre intention de détrôner le Bleu Roi ? De prendre sa couronne ?
- Si, bien sûr ! Mais…
La Mord'th sourit. Kerby massa sa moustache du bout des doigts, visiblement amusé.
- Le soutien d'une Mord'th ne sera pas de trop. Le Guide disait vrai, Latone devait bien le concevoir ; même elle savait que les Mord'th ne se refusaient pas dans une cour. Néanmoins, nous devrions en parler avec les autres Guides. Comme vous le savez déjà, ma chère, nous ne fonctionnons pas avec un chef unique mais un conseil élu par le peuple.
- Sauf que ce fameux "conseil" ne ressemble plus à grand-chose aujourd'hui. Tlalee-Aan est mort, Narn cherche à tout prix à se faire remarquer, Koe et Blarorkh en ont marre… Mord'th hocha de la tête.
- Cette question de régence pourra être réglée plus tard. En attendant, je suis attachée aux préceptes de votre cause que je qualifierai de… singulières, pour les avoir observés longuement. Les valeurs de la Marche rassemblent et sont loin d'être irremarquables. De ce que je sais, vous agissez contre des forces bien plus importantes qui risqueront de se venger si vous ne vous démarquez pas. Ce n'est pas qu'une histoire de vendetta contre une entité. Elle marqua une pause et reprit son propos. Une entité, par ailleurs, qui cache bien des secrets selon tes dires, Latone. Elle baissa les yeux, songeuses vis-à-vis des souvenirs de Lolaha.
- Il me reste encore à apprendre… avec ces visions. Évidemment, elle n'avait pas trahi le Cycle, alors il fallait bien improviser une histoire avec les Guides pour qu'ils l'aident. Était-elle digne d'affirmer qu'ils pourraient être les héritiers de Linos ? Pouvait-elle s'improviser comme une bonne intermédiaire entre le passé et le présent ?
- En échange de votre soutien, que souhaitez-vous ?
- Simplement que l'on m'écoute si je dois m'exprimer. Quand je parle, c'est capital. Pour vous.
Elle lui plaisait bien.
- On pourrait vous réarranger une chambre… Même s'il lui proposerait bien la sienne.
- Ce serait avec plaisir. C'est alors que Latone quitta son trône d'un coup, comme si elle venait de se décider suite à une longue réflexion.
- Kerby, dès que Thémis sera installée, on s'organisera pour lancer une percée dans Linos. La déclaration lui coupa le souffle, toutefois ses prochains mots lui insufflèrent un étrange courage que la Mord'th remarquât. Un sourire dément déchirait les traits de Léto. J'ai une nouvelle arme que je compte bien montrer à ce Bleu Connard. "


1802 mots ~



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Latone
Mer 06 Mai 2020, 11:55



Nizanza n'était toujours pas arrivée. C'était étrange. Lasudri fixa Eposi et Lolaha à tour de rôles, comme si elles étaient au courant de quoi que ce soit. Lola' n'en savait fichtrement rien et se contenta de lever les yeux au plafond, au cas où leur très chère mère se posât également la question. La coqueluche chercha un brin de réponse du côté des plus jeunes : Sumne demeura enfermée dans sa bulle, Orevra haussa les épaules en pinçant ses lèvres, et Fimibre ne se douta pas un seul instant du malaise. L'innocence de la cadette lui arracha un sourire. " Hum hum. La matriarche se redressa sur son siège – forcément en bout de table – déjà la main sur le couvert. En même temps, les plats n'attendaient pas avant de refroidir. C'était toujours la mère qui cuisinait pour ses filles, sous prétexte que celle-ci n'aimait ni la cuisine d'Eposi, ni celle de Nizanza. La seule fois où Lolaha se porta volontaire pour s'atteler aux fourneaux, il s'était comme déroulée une guerre nationale entre leurs murs. Depuis, les Kirzor se cantonnaient à cette règle. Tout comme pour le placement fixe : à sa droite se succédaient Eposi, Lasudri, Nizanza et Orevra, et pour sa gauche Lolaha, Sumne et Fimibre. Oui, par ordre de naissance. Ça en aidait plus d'une à se situer par rapport aux autres ; ou pas. Latone fut intriguée : ce serait la première fois qu'elle assiste à une véritable discussion entre toutes les membres de la famille. Enfin, exceptée Ghydra… dont le meurtre soulevait un tas de questions. Vous finirez par apprendre, mes chères filles, que le Temps nous est précieux. Se confronter à ses rouages complexes est une leçon que vous devez subir. Apprendre à le gérer est le devoir qui en découle. Pas un mot ne fila en dehors de leurs lèvres. Elles priaient pour Nizanza qui s'égarait sur des sentiers bien dangereux. Mangeons. "

" Je suis en retard, oui ! La fameuse sixième sœur rentra en trombes dans le salon, un chouïa essoufflée. Elle osa soutenir le regard de leur Mère, ce qui fit comprendre notamment aux aînées qu'elle cachait sûrement quelque chose pour être aussi confiante. Étonnamment, Ceraith ne répliqua guère, comme si elle lui laissait le loisir de se débattre dans son propre pétrin. Pour commencer, bonsoir à toutes. Bon appétit, Orevra. La nommée s'était, en effet, déjà jetée sur son assiette ; le couvert de Latone était à deux doigts d'embrocher le premier aliment qu'elle visât. Je ramène une surprise avec moi. Elle se décala de la porte, le claquement de bottes sur le parquet se fit entendre… jusqu'à l'apparition d'une bouille inespérée. Orevra s'étouffa en avalant de travers, mais rassembla tout de même un effort incommensurable pour taper des mains sur la table, se lever, et crier :
- CRESRIE ! Et le reste de la troupe scanda en cœur un singulier "Cresrie !" à leur tour.
- Bonsoir tout le monde. Fit-elle avec un balancement de sa main gantée. Certaines sœurs se levèrent pour rejoindre la cadette, celle qui bravait les contrées hors de Linos. Ceraith, bien évidemment, ne tourna même pas le regard en sa direction, se contentant de fermer les yeux.
- J'ai été mise au courant de la venue de votre sœur ci-présente, j'avais à cœur de vous faire la surprise moi-même. " Nizanza se fit toute petite, jusqu'à aller s'assoir à sa place comme il se doit. Vertigo darda sa mère d'un regard mauvais. Tu cherches à remplacer Ghydra ? Mais abandonna bien vite sa méfiance pour saluer, à son tour, Cresrie. Cette dernière faisait l'unanimité parmi les Kirzor : elle était courageuse, battante, aventureuse, rêveuse, ambitieuse… Tant de qualités flottèrent dans les pensées de Lolaha, que capta Latone. Pour l'Hozro, ce qui lui sauta d'emblée aux yeux, c'était l'absence de marques noires sur les lèvres. La septième fille des Kirzor dénotait dans le paysage, et Latone remarqua bien vite la présence d'une épée à sa ceinture. Une guerrière parmi les recluses. Tout comme Lola', elle commençait à l'admirer. Cresrie fut placée en bout de table avec Fimibre. Elle aurait été au siège de cette dernière si elle était une habituée de la maison, ce qui n'était pas le cas. Pour autant, elle n'en demeura pas moins la star de la soirée, questionnée à tour de bras sur ses périples en dehors de Linos. Elle affirmait vivre dans une cité dont le nom fut tu aux oreilles de Latone, ce qui eut le don de l'agacer. Elle n'était qu'une éclaireuse pour le compte d'une sorte de milice, de ce fait elle ne connaissait que les contrées voisines ; toutefois, ses dernières réussites lui permettraient de pousser davantage son indépendance. Et de, peut-être, aller jusqu'à cette limite qu'on appelait "Océan". Étant donné l'engouement des Kirzor pour ses histoires, Latone en déduisit que ce peuple était réellement reclus durant tout ce temps. Pourquoi les autres sœurs – le plus téméraires en tout cas – ne suivaient pas le mouvement ? Par peur de contrarier leur Mère qui tirait la gueule depuis tout à l'heure ? Impensable, si c'était si terrible, pourquoi Cresrie était encore la bienvenue ? Il lui manquait encore pas mal d'informations pour comprendre ces Linèsiens, quelque chose devait les retenir dans cette montagne. La conversation balança ensuite en sens inverse : à la mention de Ghydra, dont on lui fit part de son assassinat avant qu'elle ne rentre, le climat pesa un peu plus lourd et Cresrie fit en sorte de ne pas remuer davantage le couteau.

" Et vous, qu'est-ce que vous devenez ? La question resta un temps en suspens, elles avaient encore tant de choses à partager et sans doute guère assez de temps. Alors, les Kirzor se relayèrent : manger et écouter les unes après les autres. Nizanza s'époumona très vite pour grapiller l'initiative.
- Il vous plaira d'apprendre que je ne suis pas uniquement en retard parce que j'ai croisé Cresrie sur ma route, non, non. Elle ferma les yeux et se laissa aller à une attitude plus décontractée. J'ai rencontré quelqu'un… Lolaha pouffa.
- Le troisième du mois. Dit-elle surtout à l'attention d'Orevra.
- Il nous faut son nom pour que je le note ! Sumne et Fimibre rirent face à la désinvolture des deux sœurs, qui ne plût guère à la sixième Lèvres Noires.
- Vous n'êtes que des chipies… Elle se tourna davantage vers les autres aînées, rassurante. C'est un très bel homme, raffiné, et qui, vous l'accorderez, sera un bien meilleur parti que le Siffleur de Lola'. Cette fois, ses racontars n'amusèrent pas Vertigo qui se redressa un peu plus sur sa chaise, menaçante.
- Pour la énième, et dernière fois, je ne fricote pas avec Gandr ! Lasudri lâcha un bruit méprisant, sans quitter des yeux le contenu de son assiette.
- Elle a fini par l'appeler par son nom. Nizanza y vit une ouverture et se mit à ricaner à son tour.
- Très juste ! On apprendra bientôt son prénom, j'en suis sûre. Lolaha serra du poing et grinça des dents ; si seulement leur Mère n'était pas présente…
- En attendant, on ne connait toujours pas celui de ton prétendant.
- Surprise. J'ai hâte de vous le présenter. Vous serez toutes jalouses.
Bien sûr, cela aurait été trop beau d'avoir le fin mot de l'histoire. Puis, elle était trop fière pour mentir.
- Moi je n'ai pas d'amoureux… La candeur de la cadette émut les sœurs les plus émotives et empathiques.
- Ne t'en fais pas, Fimibre. Commença l'aînée de toutes, Eposi. Jusqu'à preuve du contraire, aucune d'entre nous n'est en couple. Encore moins mariée. Elle émit ceci avec la même arrogance dont aurait pu faire preuve la matriarche, fidèle à elle-même. Sumne rit jaune et se tourna vers la guerrière.
- Et toi, tu n'as pas un amoureux là-bas ? " La concernée se contenta d'un simple geste négatif de la tête, consciente que ses histoires n'amusaient pas sa maman. Et les sujets s'enchaînèrent au gré des envies féminines, jusqu'au dessert que Ceraith cuisinât spécialement pour elle, une sorte de gâteau blanc. En bouche, Latone peina à reconnaître les saveurs, si ce n'était le sucré de la ganache ; Lolaha, en tout cas, semblait en adorer.

" C'était très bon… Remercia de manière indirecte Cresrie, les autres sœurs suivirent l'intention. La Mère des Lèvres Noires se contenta de fermer à moitié les yeux et d'hocher tristement de la tête.
- La présence de votre sœur n'est pas anodine. J'ose espérer que vous l'aviez compris. L'Alfar posait directement les pieds dans le plat, ce qui eut le don de mettre un brin mal à l'aise l'aventureuse. Attentives et respectueuses, les Kirzor écoutèrent le discours de fin de repas. Je suis bien consciente que le sort malheureux de Ghydra vous préoccupe, à différents degrés. J'en ai discuté avec cet agent de l'Aulos – elle faisait bien évidemment référence à Gandr – et j'ai décidé d'héberger Cresrie chez nous, afin de vous rassurer, aussi longtemps qu'il le faudra. Elle sera chargée de vous tenir compagnie jusqu'à que cette affaire soit résolue, ou au moins bien avancée. Ensuite de quoi, elle sera libre de partir ou de rester. Les sœurs échangèrent quelques regards entre elles ; étonnées, embêtées, pensives…
- Sommes-nous privées de sortie ? La perspective faillit étouffée Lolaha qui ravala un hoquet.
- Non, vous êtes tenues de maintenir vos habitudes et votre quotidien. De toute manière, Lasudri et Lolaha doivent continuer d'œuvrer respectivement au Temple et à l'Opéra. Elle marqua une pause, ses yeux trahirent son intention de poursuivre. Faites-en sorte de cesser vos fabulations : nous ne savons pas qui a entraîné sa perte. Aussi longtemps qu'un tueur en série rôdera en Linos, vous devrez être prudente. Je comprends toutefois votre inquiétude, je ressens votre peur depuis la nouvelle. C'est pourquoi Cresrie pourra vous escorter si vous en ressentez le besoin. De même, elle patrouillera dans la demeure. La Kirzor confirma ces affirmations par un singulier geste de la tête, déterminée. Et tâchez… Son regard divagua du côté de Vertigo. De ne pas vous empêtrez dans des affaires qui ne vous regardent pas. Lolaha déglutit, elle repensa à Gandr et à sa proposition. Quoi qu'il en soit, vous savez déjà que des temps sombres accablent notre belle cité. Il en va de chacune d'entre nous de rester fortes, dignes, et surtout : imperturbables. Priez Senere, ne le laissez pas vous dévorer. "

Ghydra n'était que le début. Le véritable cauchemar commençait maintenant…


1805 mots ~



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Latone
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Latone
Jeu 07 Mai 2020, 14:36



Ils étaient une dizaine à tout casser, tous aussi lugubres les uns que les autres. Charras dut plisser des yeux pour mieux entrevoir leurs faciès, d'énormes veines charbonneuses serpentaient leurs traits ; et jusqu'où ? Il était aisé de reconnaître des Sorciers, surtout lorsqu'ils daignaient pointer le bout de leur nez en dehors de leurs sombres donjons. Les deux esclaves en leur compagnie n'osèrent bouger le petit doigt, paralysé par la peur. Seule la carrure imposante des deux guerrières les dissuada de prendre les jambes à leurs cous. Sous leurs manteaux d'ébène et de bleu-nuit, sûrement cachaient-ils des chaînes pour les traîner jusque dans leurs cellules… Ou pire. La Réprouvée échangea un regard entendu avec l'autre Guide, cette dernière s'avança un peu face au groupuscule à moitié dissimulée dans le tunnel. Cachaient-ils d'autres forces ? " Vous avez un sacré culot pour rester sur une pente si glissante. Vous voulez un peu d'aide pour descendre ? " Non loin de leur position, le portique était visible. C'était une étape décisive pour distinguer la frontière entre les prairies sauvages et Ciel-Ouvert. En se concertant tout bas, l'envahisseur désigna un porte-parole qui esquissa un pas timide pour ne pas lancer d'hostilité. Il rabattit sa capuche en arrière, comme si se décoiffer de la sorte allait amadouer les Marcheuses. Ses traits carrés laissèrent place à un sourire si faux. Il soutint le regard de Latone, étirant davantage ses lèvres.

" Nous venons récupérer nos biens que vous avez lâchement volé. L'Hozro haussa un sourcil.
- Vous parlez de votre dignité ? C'est trop tard pour ça.
- Hmm hmm, amusant. Je parle bien évidemment de ces biens-ci.
Assura-t-il en désignant les fugitifs emmitouflés sous d'épais manteaux de fourrures. Charras n'en put plus et osa s'interposer.
- Ce sont des êtres vivants et libres de droit. Traitez-les en tant que tels et rentrez chez vous.
- Sur ce point, vous vous trompez. Ils sont marqués, vous pouvez vérifier si cela vous chante. Mais nous préfèrerions que vous ôtiez vos sales pattes et que vous nous les rendez.
Il était borné, ce qui eut le don d'embraser leurs patiences respectives, si tant est qu'elles existaient. Je vous prierai de m'écouter… et de retourner dans vos chaumières si fragiles. " L'un des esclaves s'était succinctement écarté, suffisamment pour ouvrir une fenêtre de tir que l'un des embusqués, positionnés dans les ténèbres de Rosalie, tente un rayon incendiaire en sa direction. Charras écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à un tel opportunisme sur leurs terres, contrairement à Latone qui garda les idées claires et se plaça parfaitement pour renvoyer magiquement l'attaque d'un revers de la main. Le rayon rata son incantateur et créa un mouvement de panique au sein des Sorciers, qui disparurent tout simplement dans un écran de fumée. La Conservatrice massa sa main, en partie brûlée par l'assaut, mais ce n'était qu'une égratignure comparer à ce que le pauvre inconscient aurait pu subir. Pestant avec la jeune Guide sur le comportement de ces mages, elles ne remontèrent que de quelques pas le sentier Air jusqu'à croiser une tête connue. Le Marcheur s'approcha d'eux, son imposante hache sur l'épaule droite. Narn se contenta de les croiser sans un mot, sans un regard, aussi poli que pouvait être l'Eversha.

Néanmoins, il s'arrêta aussitôt, se mettant à renifler. Il avait capté une odeur bizarre et son odorat ne le trompait que rarement. Assistant à cette prise de conscience, les Marcheuses le laissèrent faire ; peut-être que les Sorciers rôdaient toujours dans les parages. Pourtant, c'était vers Latone qu'il s'avançât, lui offrant une œillade aussi houleuse que leur relation. Le barbare se pencha sur elle, renifla et émit cette conclusion :
" Tu pues. Latone serra les poings, elle aurait été prête à lui coller un uppercut s'il ne s'était pas éloigné et redressé. Tu es censée être à Linos. Les yeux de la Descente se plissèrent, comme s'il touchait juste.
- Je comptais y aller de ce pas. "

~~~

Une nouvelle Porte s'ouvre. Son encadrement minéral, jonché d'émanations ténébreuses – cette matière perfide qui émanait de l'essence chimérique – prouvait une fois de plus son caractère anormal vis-à-vis des ruines qu'elle renfermait. Linos fut scellé autrefois par ces Portes, c'était une certitude. Mais par qui ? Le Bleu Roi ne semblait pas être un candidat idéal, étant donné qu'il n'avait aucune emprise sur ces sceaux. Et pourtant, la clé était le Chant… Toute cette réflexion était du ressort des érudits, dont Latone ne faisait pas encore partie. Tout ce qui lui intéressait, c'était sa couronne. Les souvenirs de Lolaha ? Un moyen de s'en emparer. L'Esprit était pragmatique, ne parvenant pas à se remettre de ses défaites successives, de sa dépendance envers la Chamane qui partageait sa vie auprès d'Ezechyel. C'était pour cela que cette fois, Latone abandonna le corps de Léto et se présenta sous sa forme spectrale, tangible. Assoiffée de sang.

L'ancienne Linèsienne aux cheveux bleus reconnaissait le fameux pont qui reliait les deux quartiers. Il passait au-dessus d'un fleuve – la Themempho – dont l'eau cristalline semblait polluée par la magie vorace du souverain. Latone le franchit en compagnie de Marcheurs et de Kerby, qui cachât bien son manque de foi en cette opération. L'histoire de la Guide l'intrigua, mais de là à penser que son plan fonctionnera… Il manquait sûrement de recul, il avait entendu parler de sa précédente réussite. Cela pourrait marcher à nouveau, ils pourront repousser encore l'entité ; jusqu'à la détruire ou la chasser définitivement. Directement au bout de la passerelle, des dalles blanches, régulièrement fissurées ou arrachées, accueillirent leur avancée. Du fait du smog sinistre, il leur fut encore impossible de discerner l'horizon. Latone savait pertinemment que d'immenses et importants édifices les cernaient, s'ils étaient encore debout. Alors que pour le moment, seul l'accès à l'antique place Kartara leur fut accordé, avec un passant bien familier. Au centre, le Bleu Roi les attendait, les doigts refermés sous le manche de son immense épée. Même d'ici, il demeurait imposant, effrayant. Le Guide Holaran n'en croyait pas sa moustache : c'était donc ce titan, leur ultime rempart. Les Marcheurs cessèrent leur avancée à bonne distance. Ils se toisèrent mutuellement, un silence pesant.


" Vous continuez de m'insulter avec vos pauvres marmots et leurs lames émoussées. Jusqu'où irez-vous pour sauvegarder votre pitoyable cité ? Il ne devait pas être bien content que Léto ne soit pas présente ; mais en même temps, Latone se contrefichait royalement de son avis.
- Jusque dans ta gueule, déjà. Kerby apprécia pas mal la répartie de la bleue. Et puis, je compte bien m'en tenir à ma promesse : je prendrai votre couronne et vous casserai les dents avec. De nouveau, le silence. Latone semblait imperturbable, sa nature fantomatique y étant pour beaucoup. Malgré tout, son esprit était confiant, aussi doux que l'écoulement de la Themempho. Le Bleu Roi expira une sorte d'exacerbation, avant de faire pivoter sa propre lame vers les cieux. À chacune de leurs rencontres, il présentait une adresse martiale plus maîtrisée. Cette fois… Elle rapprocha un peu plus ses jambes, de sorte à être davantage droite. On va en finir dans les règles de l'art. " Elle ferma les yeux. Dans son monde, elle n'était qu'une petite boule prête à exploser, mais une petite boule qui contenait ses ardeurs, qui se polissait au fur et à mesure. Elle entrouvrit la bouche, une inspiration dosée s'y fit entendre : ce n'était pas sa respiration – un Esprit ne saurait imiter ce savoir-faire d'Edel – c'était son échauffement.


Soudain, elle rouvrit les yeux, braquant son attention sur son adversaire, balança sa tête un peu plus en arrière sans le quitter du regard, avant d'écarter les bras, impérieuse. La noirceur des ruines fit place à la rutilance du marbre d'autrefois. Sur un modeste périmètre et durant un court moment, Latone fit entrevoir à ses congénères le véritable visage de la cité dans les montagnes, la splendeur de son âge d'or. Grâce à sa Voix.

Tu ne te cacheras plus dans le noir, sois témoin de mon Éclat !

Le Bleu Roi lui fonça dessus, ses yeux injectés d'intention meurtrière. Latone ne se fit pas déstabiliser par sa charge et para le coup d'épée. Par son illustre prudence, Kerby enjoignit ses camarades à s'écarter et bloquer les sorties à l'entité. Cette dernière ne s'échappera pas tant que Latone continuera de l'emprisonner dans son illusion. Elle ajouta plus de force dans ce bras de fer, d'un air féroce.

Fais travailler ta mémoire, me voilà à entraîner ton trépas !

Ils se séparèrent et une intense lumière aveugla le souverain déchu. Il vit alors la place Kartara briller de mille feux tout autour de lui, exactement comme dans les souvenirs de la Kirzor ; exactement comme avant. Il tourbillonna sur place, cherchant du regard ses proies en vain. Latone réapparut pourtant à sa hauteur, mimant le coup de poing que la coalescence lui avait infligé lors de leur précédent duel. Il recula, prenant sur lui pour garder son équilibre, et elle s'avança vers lui, confiante.

Lâche ton arme, perds la foi : ils attendent que tu te prosternes.

Ils échangèrent quelques attaques métalliques, Latone dansait sur un pied d'égalité cette fois, car il était sous son emprise. Il semblait encore troublé par le Chant de la Guide, comme si quelque chose venait de s'éveiller en lui. Et pas seulement lui : depuis tout à l'heure, les autres Marcheurs sentaient quelque chose de strident marteler leur être. Kerby se massa le cou, les confessions de la bleue lui revinrent, plus limpides. Et maintenant le coup de grâce ! Elle se mit en position offensive, prépara sa charge.

Entends-moi, car vient à toi, notre Voix : la Marche Terne !

LOLAHA KIRZOR !

Le hurlement dissipa la magie de la Conservatrice, ses efforts anéantis et dispersés comme les débris d'un miroir. Ce n'est pas tant le cri puissant du Bleu Roi que le nom qu'il venait de prononcer qui la cloua sur place. Latone recula et maintint sa garde, son visage ne témoignait plus son assurance de tantôt. Elle eut tout juste le temps d'échanger un regard avec Kerby avant que les longues griffes de la chimère la choppent par le cou et la soulève au-dessus de lui. Les mains de Latone s'agrippèrent à ces serres pour s'en extirper, en vain. Il l'étouffait, l'empêchait d'utiliser sa Voix. Elle avait enfin trouvé le moyen de l'affecter, elle était si proche du but ! Envahie par la rage, Latone rassembla toute son énergie pour réactiver sa Voix, l'obliger à s'exprimer. Elle ressentit comme un début de brûlure lui prendre au niveau de la gorge, et remonter pas à pas jusqu'à ses lèvres.

" Gr… Grrr… Elle n'y arrivait pas ! Ce n'était pas assez fort. Cependant, c'était différent et cela, son adversaire devait l'avoir noté.
- C'est bien toi. Siffla-t-il avec une colère si palpable. Il la jeta plus loin, elle se sentait drôlement moins forte, il ne lui avait rien fait de plus pourtant… Ces picotements dans sa gorge, ils étaient toujours présents, irritants. Des chœurs puissants s'élevèrent sous la juridiction du Bleu Roi, il hurlait de rage et semblait vouloir s'arracher le visage avec ses doigts immenses. Sa magie impie s'emballa et le recouvra, révéla peu à peu sa véritable apparence. Un homme, un Linèsien qui avait tout perdu. Tu vois enfin ?! La vision de l'Hozro se troublait peu à peu, malgré tout elle vit bien ceci : cette marque céruléenne tâchant les yeux du souverain. Tout cela est ta faute, Vertigo ! " Ces mots furent les derniers qu'elle entendit avant que tout s'écroulât, avant qu'elle ne disparût. Vaincue.

~~~

" Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, CE N'EST PAS VRAI ! Absolument tous les Esprits s'étaient aussitôt éloignés de sa route. À force de se retrouver dans l'Au-Delà à cause de ses cuisantes défaites, elle s'était coltinée une petite réputation assez désagréable. D'habitude, Latone fonçait directement vers la sortie pour reprendre sa revanche. Cette fois, elle tapait bruyamment du pied, faisant les cent pas au sein du Temple d'Edel et d'Ezechyel. Elle tournait en rond, gueulait, grommelait, menaçait le premier venu de se défouler, frappait les murs. La Conservatrice était désespérée, et cet état se manifestait toujours par ses crises colériques. Elle ne comprenait pas : elle avait fait exactement comme Lolaha ! Comment pouvait-il substituer un tel écart, alors que ce Bleu Roi ne les avait toujours pas exécutés ? C'était impensable et particulièrement exaspérant. Alors quoi maintenant ?! Elle parlait davantage à soi-même, même si la présence des deux imposantes statues lui donnèrent bien envie de se défouler vers son ultime recours, ceux qui parfois écoutaient les lamentations : les Ætheri. Elle s'arrêta devant Ezechyel et sa face de crapaud : en voilà un autre qui lui donnait envie de taper ! Oh ça doit vous faire rire, hein ?! Je ne suis qu'une farce pour vous ! Vous devez être hilares de me voir crapahuter comme une moins que rien, à ne pouvoir contrôler ni ma vie, ni ma mort ! Elle tapa dans un caillou imaginaire, criant comme une hystérique en tenant sa tête des deux mains. Puis revint vers les représentations. J'en ai plus rien à carrer ! Je ne veux plus voir vos tronches ! Vous m'avez assez saoulée ! Elle se frotta les mains à se les abîmer et ses jurons en vinrent à faire trembler le monument. Allez hop, fini Zyurm, fini avec cette saleté de Linos, je vais me contenter de faire s'écrouler la montagne dessus, et on sera enfin tranquilles ! Je m'en fous ! Vous m'entendez ?! JE M'EN FOUUUS ! " Sa Voix s'emballa de plus belle.


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Jun Taiji
Jeu 07 Mai 2020, 16:50


La Voix


Il était en train de manger une poire. Il y avait des petites choses chez les Mortels qui lui manquaient et qu’il s’amusait à reproduire à l’identique. D’autres, comme voir du jus de poire couler sur sa chemise, lui semblaient préférables loin de sa personne. De toute façon, il ne portait pas de chemise, qu’un pantalon blanc, étonnement confortable. Ses pieds étaient nus et il était tranquillement en train de lire dans un hamac qui se balançait au rythme d’un vent qui ne servait que lui, ou presque. « Pas la peine de me regarder avec cet air méfiant, Chancelier Nylmord. » murmura-t-il, en jetant un coup d’œil sur le côté. « Vous devriez manger une poire. Elles sont vraiment bonnes. » dit-il tout en en faisant voleter une autre à lui. Celle-ci se coupa en deux, les pépins furent retirés par magie, ainsi que la queue. Le fruit se posa sur son ventre, dans un ramequin prévu à cet effet. Au même moment, Judicaël sortit de la piscine. Trempé, il s’avança vers la coupelle et piqua une moitié de poire en mouillant le lecteur au passage. « Merci. » s’amusa-t-il, tout en allant s’asseoir sur une chaise longue à côté de son homologue. « Le respect meurt à chaque fois que nos chemins se croisent, Judicaël. » « Je n’ai presque aucun respect pour les Sorciers. C’est ça le souci. » répondit le concerné. « Je ne suis plus un Sorcier depuis tellement longtemps que si les livres d’Histoire ne s’en souvenaient pas, personne ou presque ne me remettrait. » Malheureusement, l’Histoire était plutôt claire sur ses actions et tout le monde le connaissait. « Que voulez-vous ? » « Rien. Je vous ai fait venir ici simplement pour vous faire perdre votre temps. Ça marche plutôt bien puisque ça fait deux heures que vous êtes là à boire, à manger et à vous baigner en ma compagnie. Une poire, Alister ? Toujours pas ? » Le chef des armées finit par rire, tout en refusant pour la septième fois. « Vous avez bien une idée en tête. » Jun posa le livre sur son torse et prit sa moitié de poire restante. « Plusieurs en réalité. J’étais curieux de vous rencontrer tous les deux dans un cadre plus intime mais je le suis encore davantage en ce qui concerne la petite liste de mes fils et de leurs particularités. » Les deux Archimages se regardèrent. « Je trouve ça très drôle mais je m’égare et ce n’est pas le point, de toute façon. J’aimerais beaucoup que, dès que vous aurez le temps, nous allions tous les trois rencontrer un diplomate : Nalim Edästur. Il faudrait trouver une occasion pour l’attirer dans nos filets. Le but est de s’amuser mais, vous, Judicaël, pourrait discuter avec lui entre deux pintes. Ça fait un certain temps que je n’ai pas fait la fête et un petit rapprochement entre les Anges et les Magiciens ne ferait de mal à personne. » Les deux races étaient déjà proches, ce qui laissait planer un double sens probable sur ses propos. « Si Priam se joint à nous, ce sera d’autant plus drôle. Lui aussi aime bien embrasser mes enfants. » Il se mit à rire. « Pensez-y. Je dois y aller, j’ai une morveuse sur le feu. Restez aussi longtemps que vous le voudrez mais ne le faites pas dans mon lit. » Jun prit une poire, hésita, puis ajouta. « Ni sur mon tapis. En fait, ne le faites pas chez moi tout court. »




Jun sortit de derrière la statue, sa poire à la main. Il ne s’était pas changé. Il croqua dans le fruit. « T’as fini, oui ? » demanda-t-il calmement. « Tu veux un bout de poire ? » Vu sa tête et son état d’énervement, il supposa que la réponse serait négative et il ne lui laissa pas le temps d’en placer une. Il réapparut juste devant elle. « Edel ne t’entend pas. Un vilain Dieu l’a coincée sur une île. » Lui. « Il lui suffirait d’enlever son interdiction de le voir fouler sa terre mais, malheureusement, son intelligence est limitée. Il y a des Ætheri qui n’ont rien à faire là. Mais je vais m’en occuper. Après m’être occupé de toi. » Il amena un index accusateur sur le nez de Latone. « Je suis étonné que personne ne t’ait encore affublée du titre de la Gueulante. Ça t’irait bien. Tu me casses véritablement les oreilles. » Un petit air espiègle s’empara de son regard. « Ne me force pas à t’embrasser, encore, pour te faire taire. » Il rit et se décala, tout en continuant à manger sa poire, poire qui ne semblait pas diminuée en taille. Il aurait pu en manger une bonne centaine. Il fit quelques pas. « Nous allons d’abord sortir de cet endroit, sinon tu vas mourir. » Il la regarda sur le côté, avec un petit sourire en coin sur le bord des lèvres et l’air de quelqu’un ayant tout un tas d’idées plus ou moins loufoques en tête.

Quelques secondes plus tard, ils se trouvaient sur une plage. Il s’assit tranquillement. La poire avait disparu. Comme si de rien n’était, il observa le soleil couchant. « Je fais rarement ça. » dit-il, comme une confidence. « Tu vas devoir t’acclimater, même si tu auras forcément plus de facilités qu’un autre Esprit à t’y faire. » Il se coucha et l’attira à lui, de façon à la faire s’asseoir sur son ventre. Là, il amena sa main derrière la tête de la morveuse, pour qu’elle le regarde bien. « Il n’y aura plus de retour dans l’Au-Delà. Il va falloir que tu fasses attention à toi. » Un sourire arrogant épousa ses lèvres. Il savait qu’elle ne demandait qu’à faire ses preuves, à être indépendante et forte. Forcément, ce qu’il allait dire ensuite risquait de l’énerver. Il faisait exprès, parce que ça l’amusait. « Et je ne serai pas toujours là pour assurer tes arrières. » Il l’attira davantage à lui. « Tu piges ce que je te dis, morveuse ? » demanda-t-il, juste avant de la délivrer de son statut d’Esprit. « Tu ne fais plus partie de mon Monde, maintenant. » Il devint impalpable et se redressa. D’un petit coup dans le dos du plat du pied, il la fit s’étaler dans le sable comme une malpropre et se mit à rire avant de partir. À sa place, se tenait un petit poirier dans un pot.

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