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 [Q] Celle qui te hante

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 09 Déc 2020, 19:08


Image par Kwon young jin
Celle qui te hante
Nostradamus

Intrigue ; Nostradamus se rend en terre magicienne pour en savoir plus sur Adélie Vaughan. Il en profitera également pour passer un contrat avec une nouvelle collaboratrice.
RPs liés ; Se débarrasser des insectes invasifs ; Où que tu sois.

Amestris
Nostradamus tenait le foulard entre ses mains. D'un mouvement lent, il l'enroulait autour de son poignet et de sa paume. « Qu'avez-vous appris sur cette femme ? » demanda le maître des lieux. Zaalihk, à l'autre bout de la pièce, se tenait droit. Le regard qu'il posait sur son employeur était en surface neutre et détaché, pourtant, le mage noir y percevait la haine qui luisait au fond de ses prunelles. Il n'était pas satisfait de sa position - devoir obéir aux ordres d'un maudit sorcier, l'une de ces vermines qui leur avait repris la Terre Blanche, le rendait malade. Ils avaient cependant conclu un pacte et il ne pouvait s'en soustraire. Savoir que l'âme de ce parasite lui appartiendrait une fois que la mort l'aurait étreint apaisait son amertume, suffisamment pour qu'il daigne se plier à ses ordres. Parfois, lorsque les demandes du Mage se faisaient trop ingrates à son goût, il imaginait les milles et unes façon qu'il aurait de se venger, de lui faire payer pour le moindre affront - et sa dette ne faisait que s'accroître, d'autant plus à cause de son appartenance à sa race. « Son nom est Adélie Vaughan. » commença le démon. « Adélie... » répéta le fou dans un murmure rêveur. Le sourire aux lèvres, il porta la main jusqu'à son nez et huma le parfum qui imprégnait encore le tissus de la jeune femme. L'odeur disparaissait peu à peu, et avec elle, la patience du prédateur : il désirait partir à la rencontre de cette mystérieuse inconnue, la voir de ses propres yeux, pouvoir la rencontrer en chaire et en os, lui parler durant de longues heures. Il ne pouvait pas, cependant. Pas avant de s'être assuré qu'elle ne lui tendait pas un piège. « Quoi d'autre ? » demanda l'homme, son nez toujours enfouis dans l'illusion olfactive. « Il s'agit d'une magicienne, récemment établie à Vervallée bien qu'elle ait toujours vécu aux alentours des terres du Lac Bleu. » Nostradamus grimaça à l'entente de la localisation mais ne fit aucun commentaire, encourageant d'un regard son gardien à continuer. « C'est la fille d'un médecin, dont elle a hérité les talents. Pourtant, elle a préféré se reconvertir en tant qu'institutrice après avoir terminé ses études à Basphel. » « Institutrice... » chuchota le déviant d'un air mécontent. Il détestait les enfants. « Elle a plusieurs passe-temps, notamment la peinture et la musique - elle se rend régulièrement à des représentations. » Cette information sembla plaire à l'homme qui esquissa un sourire. Ils ne partageaient sans doute pas les mêmes goûts mais lui aussi possédait un penchant naturel pour ces arts. Il ne les pratiquait aucunement mais y était sensible. « C'est une personne appréciée dans sa communauté. Elle est reconnue par ses pairs et est entourée de personnalités influentes : son époux est un gardien des pontons haut gradé. Elle semble également entretenir d'étroits liens avec le Baron Kaahl Paiberym, dont elle s'est rapprochée à la sortie de l'école. Récemment, leurs échanges se sont faits plus limités - elle a commencé à fonder une famille. »

Le nom cité arracha un froncement de sourcils au mage noir. « Paiberym... » Il lui était familier, et pas seulement à cause l'Archimage qui l'avait porté. Un mauvais pressentiment l'envahit. Il lorgna d'un air mauvais sur le vêtement qu'il agrippait. Qu'est ce que cela signifiait ? Est ce que Véronika cherchait à lui forcer la main ? Était-ce une stratégie pour le forcer à exécuter sa demande ? Non. Cela lui semblait improbable : il avait refusé d'exécuter la magicienne des mois auparavant et si elle avaité désiré le contraindre à lui obéir, elle n'aurait sans doute pas patienté autant de temps. Et puis, cette hypothèse ne résolvait pas l'énigme qui le taraudait le plus : quel lien cette Adélie entretenait-elle avec Aaliah et Alice ? Pouvait-il s'agir d'une simple coïncidence ? Le sorcier avait du mal à y croire. Beaucoup trop d'éléments se recoupaient pour qu'il ne se méfie pas. Alors quoi ? Était-ce la vengeance de la baronne pour le punir d'avoir refusé son offre ? Cherchait-elle à lui faire savoir qu'elle détenait Alice et qu'il s'agissait pour lui de la façon de la récupérer ? La mine du sorcier s'obscurcie. Si c'était cela, elle regretterait de s'être alliée à la mauvaise personne.

« Zaalihk, que quelqu'un enquête sur l'implication de Véronika Paiberym dans l'enlèvement d'Alice. Si elle a quoi que ce soit à voir avec ça... » Un rictus carnassier déforma les traits du mage. « Ramenez la moi vivante. Nous aurons besoin de discuter un peu. »


Vervallée

« Monsieur Dementiæ. » L'interpellé se retourna lentement pour faire face à celle qui avait prononcé son nom. Elle était plutôt quelconque et, à vrai dire, il ne l'aurait aucunement remarqué s'il ne l'avait pas entendu l'appeler. Elle était petite, la mine inexpressive et l'air ailleurs. Sa tenue était débraillée, ce qui fit tiquer le tenancier - chez lui, rien ne semblait en désordre, de sa tenue à sa coiffure, en passant par ses bagages. « Madame Tilluiel, je présume. » Il se pencha pour récupérer sa main et y déposer un baiser. « Enchanté. » dit-il en se relevant, l'air affable. « Moi de même. » Elle n'en donnait absolument pas l'impression. « Une calèche nous attend dehors. » informa-t-elle en tournant les talons. Nostradamus observa la gare dans laquelle il était apparu. Le revoilà sur le territoire magicien - il n'aurait pas cru s'y rendre à nouveau, surtout pas après son implication dans la guerre qui avait opposé ce peuple aux démons. Obtenir les autorisations pour s'y rendre avait été un véritable casse-tête mais, finalement, il était parvenu à ses fins. Son étrange accompagnatrice était la clé de cet accord : officiellement, il venait rencontrer une nouvelle partenaire pour son travail. Ils devaient passer quelques entretiens ensemble, ce qui expliquait sa venue. Officieusement, il s'agissait de sa seule opportunité de croiser Adélie. C'était-elle qu'il était en train de chercher, à travers la foule. Sans grande surprise, elle n'était pas ici - il ne savait pas à quoi elle ressemblait mais il ne sentait pas son parfum. Après un soupire, l'homme se mit en marche pour rattraper sa guide.

« Il s'agit d'une boussole. » identifia la magicienne. Elle avait les yeux bandés et touchait l'objet sans l'avoir vu : le sorcier venait de la déposer sur la table, juste devant elle. « Elle est faite... d'Or. » confirma-t-elle. « Il ne s'agit pas de la chaîne originale. Elle a été remplacé par... vos soins. » Le gestionnaire afficha un sourire amusé mais garda le silence. Il griffonna quelques commentaires sur son parchemin. « Vos spécialistes ont réussi à en identifier l'ancien propriétaire. Ou plutôt, les anciens. Mais celle qui vous intéressait était... » Les traits de la brune se contractèrent sous sa concentration. « Olga Belov. » Elle fit tourner l'objet entre ses mains. Elle garda le silence plusieurs minutes, continuant de palper chaque parcelle de la boussole. Enfin, la femme déposa l'antiquité et joignit ses mains devant elle. « C'était une vampire de la lignée Douria. Elle a enchanté cet artefact afin que celles et ceux qui la trouvent se sentent attirés par elle. La boussole indiquait constamment sa position : une façon simple de faire venir ses proies à elle. Depuis sa mort, la boussole indique la direction de la scène où elle a perdu la vie. » Babelda garda le silence : elle avait terminé son analyse. Elle n'exprimait pas la moindre once d'hésitation ou d'angoisse. Elle était certaine de ce qu'elle avait affirmé. « Impressionnant. » commenta le tenancier. « Vous avez déduit tout cela en quelques minutes seulement, là où mon équipe a mis plusieurs semaines pour l'authentifier. » « Je n'ai rien déduit du tout. C'est la boussole qui me l'a montré. » commenta-t-elle. « Son emprise est encore puissante : elle désire toujours conduire ses proies jusqu'à sa maîtresse. » L'experte frissonna un instant. « Même si la Vampire n'existe plus, ses descendants sont toujours bien présents. Eux aussi ont également pu se régaler des imprudents qui ont suivi les trace de cette... Palpitante chasse au trésor. » Le Dementiæ affirma ses dires d'un hochement de tête. « Et si nous passions à la relique suivante ? » proposa-t-il en s'emparant cette fois d'un camé.

« Vos mains valent de l'or. » Nostradamus résista à l'envie de s'en emparer pour les inspecter. A la place, il tendit sa plume et un contrat à la jeune femme. Cette dernière s'empara du parchemin et commença à lire consciencieusement chaque clause. « La première expertise débute demain ? » questionna la nouvelle employée en signant. Elle venait de sceller son sort : Élégance, la plume qu'elle avait utilisé, rendait son serment inviolable. « Le plus tôt sera le mieux. » confirma le tenancier en lui serrant la main.




Le sorcier marchait tranquillement. La journée touchait à sa fin, la température baissant légèrement : avec un manteau, elle restait cependant supportable. Le marcheur semblait déambuler sans destination particulière en tête, se contentant d'avancer dans des directions aléatoires. Parfois, il revenait sur ses pas sans s'en rendre compte. Son petit manège dura près d'une heure, avant qu'il se décide à retourner à l'auberge dans laquelle il logeait lors de son séjour.

Une fois dans la chambre louée, l'homme tira les rideaux afin de ne pas se sentir épié depuis l'extérieur. Une fois plus serein, il sortit un cube en métal qu'il laissa tomber sur le sol. Une porte apparue, dans le vide. Le mage noir s'y engouffra. En bas des escalier, la pièce était sombre, seulement éclairée par quelques bougies : il n'y avait aucune fenêtre. Un démon l'attendait en bas. « Alors ? L'avez-vous trouvée ? » « Oui. Elle était bien à l'adresse que vous m'avez indiqué. » informa le tenancier. Il s'approcha d'une bouteille de whisky, dont il se servit un verre. « Avez-vous pu lui parler ? » « Bien sûr que non. Je n'avait aucune raison de m'approcher d'elle et la contacter sans motif valable aurait été suspect. » Il était persuadé d'être surveillé, même s'il ne l'avait pas remarqué. Il ne croyait pas un seul instant que les mages blancs laissent un enfant du chaos se promener sur leurs terres sans surveillance. D'autant plus quand le mage en sorcier avait essayé de leur nuire dans le passé. Il devrait se montrer d'autant plus prudent. Ne pas se laisser emporter par ses pulsions. « Avez-vous eu des nouvelles, concernant la Raagus ? » Le démon soupira et secoua la tête en signe de dénégation.
1812 mots



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Stanislav Dementiæ
Ven 11 Déc 2020, 09:18


Image par Kwon young jin
Celle qui te hante
Nostradamus


La magicienne fronça les sourcils devant les objets exposés sur la table. Ils dégageaient tous une aura lugubre qui la faisait appréhender de devoir les toucher. Même sans les effleurer, elle le ressentait : elle avait toujours possédé une empathie singulière avec les objets - certains diraient qu'elle possédait plus d'intérêt et de compassion pour eux que pour ses pairs sentients. Elle hésita un instant. « Tous les artefacts que vous me ferez examiner seront-ils comme ça ? » demanda-t-elle, un peu nerveuse. Souvent, elle se laissait submerger par les émotions contenues dans les objets dont elle partageait le souvenir. Si le contenu était trop fort émotionnellement, elle avait parfois besoin de plusieurs heures voire jours pour s'en remettre et retrouver ses esprits. Elle craignait que se heurter à des résidus emprunts de magie noire ou d'un passé lugubre ne l'altère elle, à force. Elle n'avait jamais craint de basculer dans le camp des sorciers, mais une telle situation ne s'était jamais présentée non plus. C'était un danger qu'elle devait envisager et ne surtout pas prendre à la légère. Cependant, elle s'était engagée, elle n'avait plus vraiment le choix. Heureusement, le contrat n'était que pour une courte durée - les quelques semaines à venir : le mage noir ferait plusieurs allers-retours entre Amestris et Vervallée pendant la durée de leur collaboration. Était-ce déjà plus que ce qu'elle pourrait supporter ? La mage bleu frissonna. Lentement, elle releva les yeux vers son nouvel employeur. Il sembla comprendre à quoi elle faisait allusion, aussi attendit-elle sa réponse. « Les artefacts qui intriguent et intéressent mes clients possèdent tous un passé lourd et peu enviable. Alors oui, votre travail vous confrontera bien souvent à ce genre d’examen. A moins qu'il ne s'agisse d'une fraude, et dans ce cas, je ne pourrai qu'espérer pour vous que personne ne se sera amusé à en entacher l'histoire en souhaitant reproduire ses capacités. » Babelda acquiesça lentement puis observa de nouveau les objets qui l'attendaient. Elle inspira profondément puis s'empara de la dague. Aussitôt, elle remonta le temps.



La magicienne se tenait à l'autre bout du salon de thé - une boutique à l'atmosphère conviviale, aux effluves sucrées et gourmandes, élégamment décorée bien qu'un peu trop chaleureuse selon les critères sorciers. La jeune femme était plongée dans la lecture d'une biographie sur un imminent peintre Orisha, qui avait laissé derrière lui de nombreuses œuvres. Elle avait commandé une tasse de thé à la bergamote ainsi qu'une assiette de scones pour l'accompagner - elle grignotait avec parcimonie, veillant à faire le moins de miettes possibles : elle scindait le gâteau en plusieurs morceaux dans son assiette avant de les manger. Il se dégageait d'elle une aura apaisante, une sérénité qui semblait se répercuter sur les gens qui passaient à côté d'elle - c'était bien souvent l'effet secondaire des possesseurs de magie blanche. Parfois, quelques connaissances venaient l'aborder. Elle reposait alors son livre pour entamer une courte discussion puis, dès lors que son interlocuteur tournait les talons, s'y replongeait avidement. Elle affichait un sourire tendre et rêveur. Sa main libre s'enroulait distraitement autour de la tasse, profitant de sa chaleur éternelle - les boissons étaient enchantées pour paraître à la meilleure température pour chaque client. Plongée dans sa lecture, Adélie Vaughan ne semblait pas avoir remarqué la présence d'un admirateur, installé près d'une fenêtre.

Le Dementiae était également occupé à lire : il avait réussi à dégoter une gazette magicienne traitant  de magie - enfin une revue qui ne se perdait pas dans des conseils de mode, en lettre des cœurs et autres potins inutiles. Les articles étaient plutôt bien rédigés, avec des sujets intéressants et instructifs. Ils parlaient également des dernières trouvailles scientifiques, que l'origine soit magicienne ou bien étrangère. A intervalle régulier, le mage noir trempait ses lèvres dans la tasse de café qu'il avait commandé : le goût amer lui plaisait et le liquide lui permettait de se réchauffer. Il ne mangeait rien : la carte de la boutique ne proposait aucun plat qui fut à son goût. Là où l'institutrice exerçait une sorte d'attraction sur ses voisins - on n'hésitait pas à l'aborder ou tout simplement passer près de sa table - le gestionnaire dégageait quelque chose d'intimidant. On prenait un soin particulier à détourner le regard et à ne pas s'attarder à ses côtés. Il profitait de ses pauses boisson pour jeter des regards à la magicienne.

La mage blanche était belle. Sa peau laiteuse paraissait douce et lisse, donnait envie de l'effleurer ; ses boucles brunes était intelligemment coiffées ; sa tenue restait irréprochable ; les traits de son visage : gracieux et fins. Même sans son parfum, elle aurait sans doute pu attirer l'attention du mage noir. Il se dégageait d'elle une certaine ingénuité qu'il adorait retrouver dans ses proies - bien qu'il se douta qu'il ne s'agisse que d'une apparence : elle côtoyait des gens trop puissants pour véritablement être candide. L'intelligence n'enlevait rien à l'appétit du sorcier, au contraire : cela rendait la chasse plus grisante encore. Il détestait lorsque celles qu'il convoitait abandonnaient : il préférait qu'elles se débattent jusqu'à la dernière secondes, qu'elles aspirent à la vie jusqu'à ce qu'il la leur ôte.

Le chasseur avait flairé sa cible alors qu'il rentrait de l'un de ses entretiens avec mademoiselle Tulliel. L'effluve avait été puissante, lui indiquant son passage récent. Il avait vu là une occasion de l'observer plus longuement que lors de ses promenades nocturnes : à ces moments, il ne pouvait pas se permettre de s'arrêter devant sa maison et il prenait soin de ne jamais passer deux fois devant la demeure du couple Vaughan - à présent, son parcours était parfaitement millimétré. Il n'avait jusqu'alors jamais réussi à obtenir une vision nette de celle qui l'obsédait. Il avait donc suivi la piste jusqu'à la boutique. Lorsqu'il était arrivé, elle avait déjà passé sa commande. Elle n'avait pas levé le regard pour savoir qui avait fait résonner la clochette de l'entrée. L'homme, en revanche, l'avait repéré immédiatement. Il l'avait reconnu sans aucune difficulté, même au milieu de cette toile olfactive, qui saturait l'odorat d'effluves gourmandes. Sa senteur à elle était bien plus particulière que les parfums de lavande ou de jasmin que portaient les autres commères du salon. En l'apercevant, le mage avait été pris de sentiments contradictoires : curiosité, déception, possessivité, incompréhension. Avant de paraître étrange, il avait trouvé une table d'où il parviendrait à l'observer.

La physionomie d'Adélie n'était en rien semblable à celle d'Aaliah et d'Alice. Sa chevelure arborait la même teinte sombre mais la ressemblance s'arrêtait là. Ce constat avait déstabilisé le collectionneur. Puisque leur odeur était parfaitement identique, il s'était attendu à ce que le reste de son apparence le soit également. C'est ce qu'il s'était passée avec la petite sorcière : elle était une véritable copie conforme de l'Eversha. Nostradamus l'avait identifié comme étant un clone. Il s'était attendu à ce qu'il en soit de même pour la magicienne. Que sa théorie tombe à l'eau de cette façon le prenait au dépourvu et ravivait sa curiosité, son besoin de comprendre ce qui la reliait aux deux autres femmes. Il détestait ce mystère et ne cesserait d'y penser jusqu'à ce qu'il en trouve la clé.


Babelda reposa l'épingle sur le plateau d'argent. Elle glissa un regard sur la pièce : dernièrement, son employeur avait décidé de la retrouver dans la chambre de l'auberge où il résidait - ce n'était pas sa chambre, cependant. Cela permettait à la Liseuse de se reposer lorsqu'elle en ressentait le besoin. Il était étonnement prévenant, pour un sorcier. Bien évidemment, elle restait sur ses gardes : les mages noirs n'étaient pas dignes de confiance et s'était lorsque l'on se relâchait qu'ils frappaient le plus vicieusement. « Combien d'établissement possédez-vous ? » questionna-t-elle, soudainement curieuse - jusqu'à présent, elle n'avait posé des questions que sur ce qui la concernait directement et la liait à leur travail ; elle avait limité les échanges, pas plus par méfiance qu'à cause de sa taciturnité naturelle. Nostradamus termina d'inscrire quelques précisions sur l'artefact qu'elle venait d'analyser avant de relever la tête vers sa collaboratrice. « Je ne suis pas encore propriétaire. » informa-t-il. « Mon employeur possède environ une centaine d'établissements. Tous ne sont pas tournés vers les Arts Obscures. » Babelda acquiesça lentement, comme pour montrer qu'elle écoutait la réponse. « J'ai à ma charge une vingtaine de ces établissements. Vous devriez venir les visiter, l'un de ces jours. Puisque vous travaillez avec nous, il serait tout naturel de vous montrer le fruit de votre labeur. » La magicienne fit bouger ses narines - ce qui, chez elle, était aussi expressif qu'une grimace répugnée. « Je préférerais m'abstenir. » déclara-t-elle. « Je ne suis pas certaine d'avoir envie d'en découvrir plus que nécessaire... » Les objets qu'elle inspectait ici la rendaient déjà suffisamment malade. Elle ne désirait aucunement s'infliger plus de supplice que ce qu'elle subissait déjà. « Mmh... C'est bien dommage. » commenta l'homme, sans sembler le moins du monde attristé par la réponse. « Tenez, voici le suivant. » L'examinatrice s'étira pour se détendre puis s'empara de la relique suivante.


Nostradamus faisait le tour de la salle sinistre. « Je dois trouver un moyen de l'aborder sans que cela se voit. » déclara-t-il. L'observer à distance ne lui suffisait plus. Il avait passé la semaine à la pister, la croisant par hasard au détour d'un musée d'art, lors d'une représentation musicale d'un artiste de rue, à la bibliothèque, dans un parc. A chaque fois, il était resté à bonne distance : elle ne s'était jamais aperçue de sa présence. Il s'était fait discret, malgré les pulsions qui le poussaient à aller à sa rencontre. Cependant, le prédateur pressentait que cette situation ne saurait trop durer. Il était à bout de nerf : il n'avait toujours pas la moindre piste pour la relier aux deux femmes. Il avait dépêché des espions pour en découvrir le plus possible à son sujet mais personne n'avait été en mesure de lui apprendre quoi que ce soit à ce sujet - sans doute la tâche était-elle rendue complexe à cause de la disparition de la principale intéressée. Le jour de son départ approchait à grand pas : il ne pouvait plus se contenter de si peu. Il devait trouver un moyen de lui parler. Malheureusement, il avait conscience de ses travers et savait que s'il franchissait ce cap, il ne saurait plus s'arrêter. Il ne pourrait se contenter d'échanger des paroles. Il la voudrait pour lui.

« Vous pourriez essayer une potion pour altérer votre apparence. » proposa Zéphyr. « Non. Si je suis effectivement surveillé, on se rendra compte de ce changement et ma couverture sera compromise. » « Vous pensez sincèrement que l'on vous surveille encore ? » « Je pense que l'on ne prendrait pas le risque de me laisser sans surveillance, après ce que j'ai fait. Ce qui rend ma tâche plus complexe encore. »

« Alors ? Frustré de ne pas pouvoir t'emparer d'elle aussi facilement que tu l'as fait avec nous ? » se moqua Hestia dans un coin de sa tête.
1942 mots



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Stanislav Dementiæ
Jeu 17 Déc 2020, 20:14


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Celle qui te hante
Nostradamus


« Monsieur Dementiæ. » Nostradamus porta son attention sur l'homme qui venait d'entrer dans la chambre où il s'était installé en compagnie de sa nouvelle collaboratrice. « Elle est arrivée. » l'informa-t-on. Le tenancier hocha de la tête puis se tourna vers la fille aux cheveux châtains. Il esquissa un sourire désolé. « Je suis navré, mais il semblerait que notre session d'aujourd'hui doive se terminer plus tôt que prévu. » Docile, la magicienne acquiesça à son tour puis se mis debout, abandonnant les échantillons qu'elle devait encore scanner. « Nous reprendrons là demain matin, à la même heure, si vous voulez bien. » « Très bien. » accepta la jeune femme, sans broncher. C'était là l'une de ses qualités notoires. Elle ne semblait pas s'importuner pour si peu, elle se contentait de faire son travail consciencieusement et ne se laissait pas déstabiliser par les imprévus. Elle montrait une résilience  face aux événements qu'elle ne maîtrisait pas, se contentant de passer son chemin là où d'autres se seraient emportés bêtement. « Faites là entrer. » ordonna le sorcier à son subalterne. Babelda fixait la porte avec une intensité qui trahissait un élan de curiosité. Son employeur avait jusqu'à présent mis leur collaboration au dessus de toutes ses autres occupations : voir quelqu'un les interrompre, même si elle n'y voyait pas d'inconvénient, suscitait son attention à l'égard de cette inconnue. Cette dernière fit son entrée. « Bonjour. » Nostradamus l'observa une fraction de seconde. Elle était grande, presque autant que lui. Son visage allongé dégageait quelque chose de doux et ses cheveux flamboyants étaient attachées en une natte qu'elle avait enroulé en chignon. Elle portait une robe à la mode magicienne. « Madame Chantelet. » « Monsieur Dementiæ. » Ils échangèrent une poignée de main - de celles qui sont autant une forme de politesse qu'un combat silencieux, où l'on fait passer milles-et-une attention sans ouvrir les lèvres. Leurs yeux rivés se passaient également quelques messages. Finalement, la rousse baissa la tête vers la petite chose aux côtés de son hôte. Elle avait l'air d'une souillon, en comparaison de ces deux personnages. « Et... Vous êtes ? » « Babelda Tilluiel. » A son tour, la magicienne échangea une poignée de main - elle se fit démolir les doigts et la retira aussitôt, grimaçant. Nostradamus, qui avait observé avec curiosité la scène - sa liseuse était-elle capable d'étendre ses dons aux hommes ? Serait-elle submergée par une vague de sentiments étranges ? Il n'avait pas les réponses : il avait pris soin de ne pas entrer directement en contact avec elle, ne l'effleurant pas à moins qu'elle porta une paire de gants - esquissa un sourire amusé. « [color:406b=cc6633]Tilluiel ? Un lien avec l'Isemssith ? » questionna la nouvelle venue. « Une cousine éloignée. » répondit-elle simplement. Elle se heurtait régulièrement à ces questions. Sa réponse provoquait bien souvent la déception. « Mmh. Allez-vous vous joindre à nous ? » questionna la dame. « Non. Je m'en allait justement. » « Dans ce cas, ce fut un plaisir. » On échangea quelques mouvements de tête pour se saluer, puis la petite décampa, laissant le duo en tête à tête.

« Avez-vous fait bon voyage ? » Le mage noir conduisit son invité jusqu'à un sofa où il prit place. « Les pontons sont un moyen de transport fantastique. » répondit la visiteuse en le rejoignant. Elle accepta le verre qu'il lui tendit et en but une gorgée. « Mais trêve de bavardages. J'ai été très surprise en recevant votre invitation. » « Je m'en doute, puisque j'ai dû dépêcher plusieurs de mes assistants pour vous demander de me rejoindre. » La rousse sourit. « Vous n'acceptez pas le refus facilement. » « En effet. » Pas lorsqu'il venait d'une femme, en tout cas. « Alors ? Pourquoi m'avoir fait venir jusqu'à Vervallée ? » « Vous n'aimez pas cette destination ? Je vous pensais pourtant originaire de la région. » « En effet. J'ai grandi ici. Mais quelques mauvais souvenirs entachent désormais cet endroit. » « Mmh... J'ai entendu la rumeur. » confia le mage des ténèbres. En réalité, il l'avait lu. Dans un carnet de petite taille qui contenait biens des secrets. La plupart du temps, ce n'était que des histoires sans importance. Mais parfois, on pouvait y dégoter quelques fragments intéressants. Étonnamment, ce livre s'était révélé très utile pour son travail : grâce à lui, le tenancier avait entendu parler de rumeurs qui l'avaient mis sur le chemin de plusieurs artefacts. S'il avait essuyé beaucoup de fausses pistes, ses trouvailles rendaient l'objet intéressant. « Une histoire de meurtre et de vol d'identité... » Lucile darda son regard sur le curieux. Ses yeux le foudroyaient. « Votre fuite n'a fait que raviver les suspicions à votre sujet. » « Je n'ai pas fui. » objecta la mage bleue, levant le visage d'un air hautain. « J'avais préparé ce voyage depuis des années déjà. » Un léger silence s'installa. « Cette malencontreuse affaire n'a fait qu'avancer mon départ, voilà tout. » conclut-elle d'un air lugubre. « M'avez vous fait venir jusqu'ici pour attenter un nouveau procès ? » « Aucunement. » L'enfant du chaos bu à son tour quelques gorgées. « Mais je dois avouer que si certaines des rumeurs à votre sujet étaient fondées, cela arrangerait grandement mon affaire. » La Chantelet plissa les yeux. « Je vous écoute... » l'encouragea-t-elle. « Vous maintenez être la véritable Lucile Chantelet et pourtant, on a retrouvé son cadavre, ce qui vous vaut toutes ces affreuses rumeurs. Beaucoup vous suspectent d'être une espionne mais vous possédiez des informations que seule la véritable Lucile pouvait détenir. Certaines hypothèses vous dépeignent comme un double maléfique ayant voulu prendre sa place. » Cette remarque arracha un rire amère à la concernée, qui détourna le regard. « J'aimerais que cette idée se rapproche de la vérité. » Nostradamus avait de nouveau capté son attention. « Les reflets. » La rousse resta statique. Elle ne vacilla même pas. « Je vous demande pardons ? » « C'est ce que je vous suspecte d'être, en réalité. Pas un clone à proprement parlé. Pas réellement maléfique non plus, si l'on oublie le meurtre de l'originale que vous avez commis... » « C'est une théorie intéressante. » « Et vraie. » insista le mage. Il était sûr de lui. Il avait fait des recherches sur le sujet, après avoir lu plusieurs cas similaires. Il avait fini par voir un schéma qui se répétait régulièrement. Ça lui avait mis la puce à l'oreille. « ... Et en quoi ma soit disant nature pourrait arranger vos affaires, comme vous dites ? » Nostradamus esquissa un sourire en se redressant. Elle n'avait pas démenti.



« C'est elle ? » Nostradamus acquiesça. « Elle est jolie. » commenta Lucile. « J'imagine que je pourrais me plaire avec cette plastique. » Elle s'imaginait déjà prendre ses traits. Adélie était beaucoup plus belle qu'elle ne l'était. Mais surtout : elle était appréciée. Elle n'avait pas à mentir pour protéger son identité, ni à subir les coups de mauvaises histoires qui circuleraient à son sujet. De ce que lui avait raconté le sorcier, elle avait toujours eu une vie parfaite. Elle la jalousait déjà. C'était un trait de caractère qu'elle nourrissait facilement, qu'elle avait développé au delà de de ce qu'avait pu autrefois ressentir la véritable demoiselle Chantelet. Néanmoins, sans modèle en vie pour en témoigner, elle était devenue la seule à même d'en juger. « J'aurai besoin de temps pour pouvoir l'observer. » Le duo prit place sur un banc. Il donnait vue sur le parc de verdure où s'étaient installés madame Vaughan et son époux. « Si je veux tenir mon rôle à la perfection, je devrai passer le plus de temps possible en sa compagnie. Je dois apprendre à penser comme elle, à la connaître jusqu'à la pointe des ongles. Si je veux devenir elle, je dois m'immiscer dans sa vie et apprendre ce qui l'anime. » « Les informations que je vous ai fourni ne vous suffisent pas ? » Il lui avait confié le dossier sur la magicienne. Tout ce que ses espions lui avaient rapporté et ce qu'il avait découvert en plus y était renseigné. Elle avait eu de la lecture : il était très pointilleux sur ses notes. « Non. Ce ne sont que des mots. Qui viennent de vous, qui plus est. J'ai besoin d'étudier directement à la source, de m'imprégner de son essence. Les détails que vous m'avez donné sont superficiels. » Un enfant tomba devant eux. Nostradamus l'ignora superbement mais la reflet s'empressa de le consoler. Lorsqu'elle reprit place, elle fronça les sourcils. « Elle ne vivra plus pour très longtemps. » « Comment pourriez-vous le savoir ? » « Je le sais, voilà tout. » La détermination avec laquelle elle avait parlé était irrévocable. Il n'y avait aucun doute. « Je vous avais promis que vous pourriez prendre sa place. » La jeune femme inspira profondément. « Ai-je jusqu'à sa mort pour apprendre à la remplacer ? » « Non. Je pars d'ici dans quatre jours. » Le gestionnaire s'était déjà absenté trop longtemps. Et puis, le temps pressait : il n'avait toujours pas réussi à retrouver Alice. « J'ai l'intention de repartir avec elle. C'est à ce moment là que vous l'incarnerez. » « C'est trop peu. » « C'est tout ce que vous avez. » « Et si je refuse ? » L'homme esquissa un rictus menaçant. « Nous savons tous les deux que vous recherchez un nouveau départ. C'est l'occasion rêvée. Une nouvelle identité, quelqu'un d'apprécié. Et puis, cette fois-ci, je peux vous assurer que personne ne retrouvera de cadavre. Je m'en assurerai personnellement. » Lucile grimaça. « Dans ce cas, ne perdons pas de temps. »



« Vous en êtes certain ? » Le démon fit signe que oui. On n'avait rien trouvé qui puisse relier Véronika Paiberym à Vulpina. Il n'y avait pas eu d'alliance entre les deux mages noires. Nostradamus posa sa tempe gauche contre deux de ses doigts. Il était légèrement rassuré, quelque part. « Ca n'exclue pas la possibilité d'un piège. » souligna Zéphyr. « Simplement que madame Paiberym n'y est pas liée. Mais vous possédez d'autres ennemis qui auraient pu tirer avantage des... particularités d'Adélie. Vulpina a déjà entendu parler d'elle, par le même biais que vous. Peut-être a-t-elle découvert les même choses que nous. C'était une distraction efficace : pendant que vous êtes ici, vous ne la pourchassez pas, et n'essayez pas non plus de retrouver Alice d'ailleurs. » Le nom de sa protéger tendit le sorcier. « Est-ce une accusation ? » « Non. J'énonce les faits. Je sais que vous en êtes conscient mais chaque jour où vous vous trouvez loin d'elle, Alice court un grave danger. » « Mes hommes sont à sa recherche. Il n'y a rien que je puisse faire pour l'instant. » Le diable se retint d'insister. Ca ne servait à rien. Son maître n'entendrait pas raison.

« Tu ne veux pas savoir ce que je lui fait subir. » susurra Hestia en se penchant aux côtés de son époux. « Elle crie comme l'un de ces petits cochons qu'elle aime tant. Je suis sûre qu'en l'entendant, tu aurais envie de la faire rôtir, une pomme dans la gueule. »
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Stanislav Dementiæ
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Ven 18 Déc 2020, 06:58


Image par Kwon young jin
Celle qui te hante
Nostradamus


« C'était le dernier ? » demanda Babelda. « Le dernier que j'ai emmené avec moi, oui. » confirma le gestionnaire. Il sourit à sa collègue. « Mais il en reste bien plus là d'où je viens. » La mage bleue inspira profondément. « J'imagine que la liste est sans fin. » « En effet. Nous sommes toujours à la recherche de nouveautés. Grâce à mes pairs, nous ne sommes jamais en panne d'artefacts à analyser : beaucoup revendiquent posséder tel ou tel objet ayant appartenu à un célèbre mage noir, qui aurait terrorisé les peuples, ravagé les terres... Même lorsque nous ne cherchons pas activement, des volontaires viennent jusqu'à nous pour le simple plaisir de faire savoir qu'ils sont reliés à un personnage redoutable. » Le demi sourire du sorcier en disait long sur ce qu'il pensait. S'accrocher désespérément à des fragments du passé était inutile lorsque l'on convoitait soit-même la puissance. Ce comportement était d'autant plus ridicule lorsque l'on se cramponnait à un simple accessoire, moins qu'un ersatz de son possesseur originel. Bien sûr, la bêtise des uns facilitait son travail. Lui les appréciait pour leur valeur en tant que pièce d'Art. Ils racontaient des histoires qu'il aimait s'imaginer. « Avoir quelqu'un d'aussi talentueux que vous dans mon équipe serait un véritable atout. Un gage de qualité. Avez-vous pris le temps de réfléchir à ma proposition ? » Nostradamus lui avait fait part de son envie de la voir travailler à temps plein pour lui. Elle ne s'était pas montrée aussi enthousiaste que ce qu'il avait espéré. « C'est une offre généreuse. Mais je ne vois toujours pas comment une telle chose pourrait être possible. » répondit la liseuse en se tenant droite. « Je dois continuer mes études. » « Il y a beaucoup d'autres universités très réputés, qui seraient sans aucun doute ravies de vous accueillir sur leurs bancs. » « Comme celle d'Amestris ? » « Par exemple. » Babelda haussa un sourcil dans une mine incrédule. « Une magicienne, en pleine capitale sorcière ? Je n'y crois pas un instant. Je n'ai pas l'intention de me retrouver dans une position similaire à la Fille au Chapeau. » « Si notre capitale vous déplaît, nous possédons des locaux dans de nombreuses autres cités. Certaines ne sont même pas sur des territoires sorciers. » « J'apprécie vos efforts et je suis ravie de constater que mes services vous ont satisfait mais... Je ne suis pas intéressée. » finit par trancher l'enfant d'Yaveäth. Son interlocuteur la toisa un instant en silence, d'un regard perçant qui la mis mal à l'aise - elle avait l'impression d'être mise à nue. Elle avait peur de le voir insister à nouveau. Pourtant, il soupira et se leva, lui tendant la main. Un peu surprise, la magicienne se leva à son tour et échangea une poignée de main. « Dans ce cas, sachez que votre collaboration a été plus qu'appréciée. C'était un plaisir de traiter avec vous et j'espère que nos routes se croiseront de nouveau, dans le futur. » Il n'avait pas abandonné l'idée. Il n'abandonnerait pas : ses mains étaient bien trop précieuses pour qu'il les laissa filer. S'il le fallait, il la capturerait et la forcerait. Peut-être même l'esclavagerait-il. Pas pour l'instant, cependant. Il ne pouvait pas prendre le risque de kidnapper deux mages bleues. Il trouverait un autre moyen de s'approprier celle-ci. « Laissez-moi vous raccompagner. » proposa-t-il en souriant.



Adélie Vaughan avançait en compagnie de sa nouvelle connaissance : Lucile était venue l'aborder au sujet de ses peintures et, depuis, elles n'avaient cessé d'échanger sur le sujet. A sa grande surprise, la rousse avait capté certaines de ses influences, elle avait apprécié ses coups de pinceaux et s'était sentie vibrer en observant ses toiles. La nouvelle avait réjouie l'artiste, ravie de voir son oeuvre toucher l'âme d'une spectatrice. Les deux mages bleues marchaient dans les ruelles de Vervallée. Contrairement à d'autres endroits, l'ancienne capitale du peuple de la paix n'incitait pas ses habitants à surveiller leurs arrières : la garde patrouillait régulièrement pour maintenir l'ordre et puis, ici, tout le monde se montrait bienveillant. Personne ne cherchait à vous faire du mal : la population pouvait se balader à toute heure de la nuit tout en restant sereine. Personne n'avait le réflexe de jeter un regard par dessus son épaule pour s'assurer que personne ne les suivait. A vrai dire, cela aurait été vain : même si la peintre s'était embarrassée de ce réflexe de survie, elle aurait été tout bonnement incapable de capter la silhouette qui se déplaçait dans son ombre depuis déjà plusieurs minutes.

Le duo se dirigea vers une auberge où des festivités avaient lieu. On pouvait entendre le tumulte de la foule depuis loin. A l'intérieur, les clients riaient, chantaient, dansaient, buvaient. On avait improvisé un bal, comme on savait si bien le faire chez ce peuple. Quelqu'un avait fait sa demande en mariage : forcément, on célébrait la réponse positive. « C'est ici que vous séjournez ? » demanda la Vaughan à sa camarade. « Oui, pour les quelques jours à venir. » confirma la rousse, forçant sur sa voix pour se faire entendre malgré le brouhaha. « Est ce toujours aussi mouvementé ? » « Non, mais je dois dire que cela ne me déplaît pas. » Lucile avait toujours adoré les fêtes. Dans son adolescence - ou plutôt, celle de son modèle - elle participait souvent à des bals. Ce n'était pas spécialement pour rencontrer l'âme-sœur, plus pour se divertir et y rencontrer des gens intéressant. « Alors, vous n'avez pas terminé de me raconter comment s'est terminé votre anecdote sur le Baron Paiberym. » rappela le reflet. Elle avait posé beaucoup de question à celle dont elle convoitait la place : tout pour en apprendre au maximum sur elle, sa personnalité, ses souvenirs. Adélie s'était d'abord montrée réservée mais, désormais, elle se confiait davantage : la Chantelet possédait quelques dons aidant aux confidences. Elle s'était montrée particulièrement curieuse sur son époux et la famille qu'ils essayaient de concevoir, ainsi que sur la relation spéciale qu'elle entretenait avec l'Ange de Volatys.

Les deux copines discutèrent encore une bonne heure, avant que la brune ne fasse part de son envie de retourner auprès de son mari. « Quoi, déjà ? » « Il est tard, et je dois donner cours demain. » « Oh, sornettes : une potion de réveil et ça te requinquera pour affronter tes petits monstres ! » protesta la rouquine. « Ce n'est pas raisonnable... » « Oh, allez, reste encore un peu, s'il te plait... Oh, et puis, je ne t'ai pas encore montré mes croquis ! Je veux que tu me donnes ton avis ! » « Ca ne peut pas attendre demain ? » « Non, demain, c'est déjà trop tard ! » Lucile s'empara de la main de son acolyte et l’entraîna à sa suite. Adélie fit mine de protester un instant puis, finalement, se laissa emporter, mêlant son rire à celui de sa camarade. Les jeunes femmes se dirigèrent à l'étage, là où se trouvaient les chambres à coucher de l'auberge.

« Oh, il fait vraiment sombre. » remarqua Adélie lorsque son amie lui ouvrit la porte. « Oui, j'ai fermé les rideaux avant de partir. » Se montrant soudainement ferme, Lucile pressa sa main dans le dos de la seconde magicienne pour l'inciter à avancer. Le sol se déroba sous elle : elle dévala les escaliers tandis que la menteuse refermait soigneusement la porte de la cave portative. En bas l'attendaient deux hommes, qui s'emparèrent d'elle dès qu'elle fut étalée sur le sol pavé et froid. On lui ligota les mains et les pieds, la bâillonna puis l'installa dans une cage, dans l'angle de la pièce. Sa chute l'avait sonné et, malgré ses efforts pour luter, madame Vaughan n'avait pu se dégager de leur emprise. « Mmh, pensez-bien à lui bander les yeux tant que vous ne lui aurez pas apposer la marque d'esclave. Elle n'as pas besoin d'utiliser les mains pour user de sa télékinésie. » rappela la voix froide de Lucile.

Nostradamus s'empara d'une fiole qu'il tendit au démon. « Bois ça. » ordonna-t-il. « Qu'est ce que c'est ? » « Une potion de métamorphose. Une fois que Lucile aura pris l'apparence d'Adélie, il faudra quelqu'un pour la remplacer. » expliqua le mage noir. « Les autorités doivent me voir repartir. Tu es le seul à ne pas être connu dans l'équation. C'est à toi de remplir ce rôle. Et puis, c'était ton idée. » rappela l'homme. « Tu devras rester ici quelques jours puis repartir à Avalon. De là-bas, tu pourras revenir à Amestris. » Zéphyr soupira mais s'empara de la fiole. Il jeta un regard vers celle qui était, quelques secondes auparavant, rousse. Désormais, elle portait les traits de la captive. « Bonne chance. » C'était déstabilisant. Même sa voix s'était moduler pour reproduire les tonalités de son model. « Bien, sur ce... Il est temps de repartir. »



« Madame Vaughan ! » L'institutrice se retourna pour faire face à l'enfant qui l'avait appelé. « Tenez. » dit-il en lui confiant le marque page qu'il avait confectionné pour elle. On pouvait y voir dessiné des petits dragons. L'adulte sourit. « Merci beaucoup Maëlle. C'est très joli. Je l'utiliserai à partir de ce soir. » promit-elle. Adélie semblait épanouie. Elle aimait cette nouvelle vie qui lui était offerte. Depuis quelques jours seulement qu'elle goûtait à cette mascarade, elle y avait déjà pris goût. Elle ne désirait plus voyager à travers le monde, s'émanciper de toutes ces règles qui l'étouffaient, elle ne pensait plus à ces affreuses rumeurs qui avaient plané sur elle... Non. Elle ne pensait plus qu'à sa future famille, à la peinture, à la musique. Kaahl organisait d'ailleurs un spectacle de musique, en collaboration avec Lodicia Marivaux. Elle avait hâte de voir ce que leur coopération allait donner. Quelque chose de grandiose, à n'en point douter.

« Adélie ? » La jeune femme releva la tête vers Lucile. Sa vue lui arracha un léger mouvement de recul. Elle avait l'impression de se voir dans un miroir puis elle se souvenait qu'elle n'était plus cette étrangère. Elle avait changé de nom, d'apparence. Elle devait abandonner ce masque, pour toujours. Il lui faudrait sans doute un peu de temps avant de ne plus sursauter devant la vue de cette rouquine. « Bonjour, Lucile. » « Je suis venue vous dire au revoir. » La brune remarqua les bagages - plutôt maigres - de sa camarade. « C'est gentil de votre part. » « Me raccompagneriez vous jusqu'à la gare ? » « Oui, pourquoi pas. » Elles se mirent en route.

« Et quant à cette magicienne ? » « Babelda. Je garderai un œil sur elle. » assura la peintre. « Je tâcherai de la convaincre. » La rousse soupira. La tâche pour persuader cette nouvelle experte ne serai pas aisée. Il espérait simplement que Nostradamus ne ferait pas appel à ses services pour la convaincre - ou plutôt, la dissuader de refuser.

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