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 [A] - Sur l'échiquier des Dieux | Léto

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
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Ezechyel
Mer 25 Nov 2020, 16:50

[A] - Sur l'échiquier des Dieux | Léto Insigh10
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Sur l'échiquier des Dieux


Partenaire : Léto
Intrigue/Objectif : Suite à sa promotion en tant qu'ambassadeur, Ezechyel prend contact avec Léto afin de discuter des modalités de l'alliance entre les Chamans et les Ygdraë. Il sera supervisé par le Dagmar Svën Borghild dans ses démarches.




La fraîcheur d’Eliël me pénétrait la peau. Malgré l’intensité des rayons que l’astre du jour dardait sur la ville, mon corps n'était étreint que de frissons. Resserrant le manteau qui me couvrait les épaules, je coulai une œillade vers le Dagmar Borghild dont l’attention semblait égarée sur l’horizon. Il contemplait, en réalité, les voiles d'un navire qui glissait sur l'océan en pourfendant les vagues. Faisant abstraction au vent qui emportait les mèches de mes cheveux devant mon visage, je suivis la trajectoire de son regard. Le ciel étant dégagé, nous pouvions apercevoir la figure de proue qui fendait l'eau sur son passage. Aidé par le souffle d'Ajrov, le vaisseau avançait prestement sur les flots marins : ce n'était qu'une question de minutes avant qu'il accoste le port d'Iräel. Dans les ruelles avoisinantes, quelques passants interrompaient leur marche pour scruter de loin cet étrange bateau. Pourtant, en dépit de leur curiosité, la plupart d'entre eux n'osaient pas encore se rapprocher du quai, leur méfiance étant plus vive que tout l'intérêt qu'ils pouvaient ressentir à la vue de ces étendards inconnus – le nombre de citoyens qui étaient aptes à reconnaître l'emblème des Chamans se comptait sans doute sur les doigts d'une main. Quant aux autres, ils faisaient fi de leur crainte pour assouvir leur soif de curiosité, s'avançant sans gêne en direction de la zone de débarquement, tel des abeilles attirées par le nectar d'une fleur.

« Êtes-vous nerveux? » me demanda le Cyraliel alors qu’un soupir franchissait la barrière de mes lèvres. Reportant brièvement le regard vers mon interlocuteur, j’acquiesçai vaguement avant de jeter un énième coup d’œil par-dessus mon épaule. « Nous aurions peut-être eu intérêt à fermer ce secteur au public. » dis-je en toisant le petit attroupement dont la taille ne cessait de grossir à proximité. L’Ygdraë émit un rire. « Vous vous inquiétez trop pour rien. Les gens sont curieux, c’est tout. Et puis la Garde veille à ce qu’il n’y ait aucun débordement. » Il esquissa un sourire. « Faites-moi confiance et tout se passera bien. » - « Je l’espère. » murmurai-je entre mes dents. À la demande de l’Yggdrasil, le Borghild avait prêté ses services pour m’épauler dans les démarches de négociations auprès de la Suprême de l’Au-Delà. De la tenue vestimentaire jusqu'à l'étiquette appliquée dans le jeu diplomatique, l'Ygdraë avait passé en revue l'ensemble des notions et des attitudes qu'il me faudrait maîtriser pendant des jours afin de me préparer adéquatement au rendez-vous. Même s'il gardait quelques réserves quant au fait de former une alliance avec les Chamans, il demeurait tout à fait conscient des enjeux qui pesaient sur la balance, d'autant plus que ses fonctions l'amenaient souvent à traiter avec des peuples jugés difficiles, voire hostiles, aux yeux de notre nation. Il avait tant d'expérience dans le domaine qu'il avait appris depuis longtemps à s'abstenir de tout jugement prématuré sitôt qu'il apposait son masque de politicien. En diplomatie, l'objectif n'était jamais de se couper entièrement de ses émotions, mais simplement de savoir les maîtriser. Les premières impressions s'avéraient cruciales dans toutes formes d'interactions et naturellement, cela incluait les intrigues qui sévissaient derrière les jeux de pouvoir. Dans les faits, ceux qui ne s'intéressaient pas à la politique avaient tendance à oublier que la diplomatie constituait avant tout le fruit d'une interaction, et ce n'était qu'après qu'elle symbolisait le progrès ou le devenir d'une nation. L'ampleur des enjeux qui requéraient de temps à autre plusieurs niveaux d’intervention de la part du gouvernement contribuait sans doute à effacer cet aspect pourtant inhérent de la négociation dans les préoccupations et la conscience des gens ordinaires, mais ses effets n’en restaient pas moins réels et influents : indépendamment du contexte ou des intentions recherchées par la mise en œuvre d’une alliance, le moindre faux pas, la moindre erreur – aussi insignifiante soit-elle – pouvait changer de manière significative le futur d’une entente diplomatique. C’est pourquoi l’Elfe tenait à s’assurer que ce rendez-vous soit le plus courtois et agréable possible et ce, en dépit du biais qu’il nourrissait à l’encontre du peuple représenté par la nouvelle Hǫfðingi.

Prenant soin de dissimuler son geste à mon regard, Svën mordilla discrètement sa lèvre inférieure, alors que le navire, qui n'était qu'à quelques mètres du quai, s’approchait lentement du port de la ville. Sans dire qu’il était nécessairement nerveux, l’homme appréhendait tout du moins la tournure de cet échange, tel un mauvais pressentiment. En réalité, son intuition ne reposait pas, sans le moindre doute possible, sur une crainte fondée objectivement, mais il s’agissait plutôt d’une sensation qu’il éprouvait constamment dès qu’une entente aux conséquences majeures se retrouvait en jeu. Pourtant, en cette occasion particulière, l’Ygdraë peinait à recouvrer son calme usuel, par défiance envers des variables inconnues. Autant il aurait su à quoi s’attendre en rencontrant Devaraj, autant il était incertain des réactions de la Souriante. Il avait connaissance, bien sûr, de sa réputation, mais d'un autre côté, il devait prendre en compte que la femme se déplaçait ici à titre de Souveraine et de fait, pour assumer au mieux son rôle, son attitude changerait sans doute en faveur des attentes qu’on prévoyait venir de la part d’un dirigeant. Inhalant rapidement un souffle d’air au creux de ses poumons afin de ne pas attirer mon attention, le sylvestre chassa les suspicions qui envenimaient son esprit lorsque le bateau accosta au quai. D’emblée, ses lèvres s’incurvèrent pour tracer un sourire avenant, pendant qu’il se rapprochait de l’embarcation chamane. Comme mû par un signal invisible, je le rejoignis sans délai pour accueillir le Maître des Esprits.

Lorsque la Chaman posa pied sur le quai, nous la reçûmes, avec le respect qui convient à une Reine, par une révérence légèrement base. Je fus le premier à me redresser : en contemplant brièvement son visage, je songeai comment son accoutrement ne faisait pas autant ressortir son androgynie que la tenue qu’elle avait portée durant ce dîner infernal, bien que l’ambiguïté de son physique transparût même en ce moment. En ce sens, elle ne différait pas tant des Ygdraë, dans la mesure où les traits androgynes étaient particulièrement répandus chez mon peuple, même s’ils touchaient en grande partie les hommes au lieu des femmes. Je lui esquissai un sourire. « Bienvenue à Melohorë, ællë Hǫfðingi. » Le terme était généralement adressé à l’Yggdrasil, mais il pouvait, en vérité, servir à introduire n’importe quel autre Souverain. « Nous sommes ravis de vous accueillir sur nos terres. » rajouta le Borghild dont le visage ne s’était pas départi de son sourire. « J’espère que votre voyage s’est déroulé sans incident. » Il faisait œuvre de tout son charme pour paraître le plus agréable qui soit. « Je vous présente le Dagmar Svën Borghild. Il était en charge des relations diplomatiques avec votre nation, avant que le dossier me revienne. Il m’accompagnera tout au long des discussions. » précisai-je à l'intention de Léto. Je n'avais pas jugé nécessaire de me présenter. Après tout, nous avions déjà eu l'occasion de faire brièvement connaissance lorsque nous nous étions parlé via la boule à neige. « Enchanté. » dit le Cyraliel, tandis que je glissai un regard sur nos alentours.

Comme une traînée de poudre, l'agitation s'était répandue à l'intérieur du port. Des quelques curieux qui s'étaient arrêtés tout à l'heure pour observer le navire Kazak, il y avait désormais un véritable rassemblement autour de nous. À chaque fois qu'une personne reconnaissait le visage de la Sùlfr, des murmures s'élevaient parmi la foule : de messes basses, ils se transformèrent rapidement en une véritable clameur qui ne faisait plus semblant d'être discrète. Fort heureusement, le périmètre que formaient les soldats autour de la zone de débarquement dissuadait le public de s'aventurer trop loin, ceux-ci repoussant posément – mais fermement – les téméraires qui essayaient de s'avancer en dehors de leurs limites. Je reportai mon attention en direction de la Reine. « Nous aurons l'occasion de faire plus ample connaissance plus tard, mais pour l'heure, permettez-moi de vous conduire jusqu'au lieu de rendez-vous. Nous y serons plus tranquilles. » C'était le Dagmar Borghild qui avait désigné le lieu en question. Dans sa visée perfectionniste, il avait insisté pour choisir l'endroit où se déroulerait les négociations afin de tirer profit d'un environnement idéal au sein duquel notre invitée se sentirait le plus à l'aise. Étant conscient de m'engager sur un terrain peu familier, je n'avais pas contesté sa décision. Ainsi, il fut décrété que le rendez-vous prendrait place sur une terrasse ouvrant sur une vue grandiose du panorama de la Province, à l'écart de la métropole. L’endroit se trouvait d’ailleurs sur la propriété d’un restaurant dont la renommée faisait honneur au meilleur de la cuisine ygdraëenne. Il ne s’agissait donc pas d’un établissement accessible à la plupart des Elfes, mais Svën possédait indéniablement les moyens d’y réserver une place de choix. « Êtes-vous à l’aise de voyager par téléportation? » demandai-je à la Chamane. La Magie constituait sans conteste le moyen de locomotion le plus rapide, mais j’étais conscient qu’elle ne convenait pas nécessairement à tout le monde. C’est pourquoi j’avais également sollicité la collaboration de l’Armée afin que cette dernière puisse mettre à disposition des chevaux qui nous conduiraient jusqu’à destination. Je n’avais de préférence ni pour l’un, ni pour l’autre. Le choix reposait entre les mains de la Souveraine.

✠ 1 607 mots | Post I
Traduction :
- Ællë = Vénérable
- Eliël = L'équivalent de l'hiver à Melohorë

Si tu veux, tu peux dire qu'ils sont déjà arrivés sur le lieu de rendez-vous dans ton post =)
La fiche de Svën se trouve ICI


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Mar 15 Déc 2020, 15:49




La valse de la coque sous le bon vouloir de l’écume crispait les traits de la Suprême de l’Au-Delà. Léto détestait, tout bonnement, les voyages en bateau. Malheureusement, son moyen de déplacement favori – la téléportation – ne seyait point à une femme de son rang. Les Draugrs durent jouer de vile éloquence afin de convaincre la Sùlfr d’accoster en territoire Ygdraë avec un navire Kazak. Zäm'Ké'Iou aurait payé cher pour l’escorter en bateau-fantôme, mais cela n’aurait guère été aux goûts des natifs. Cette fois-là, ce fut Léto qui demeura en position de force. Dans les deux cas, le trajet lui fera l’effet d’une mauvaise expérience. Ses iris colorés se reposèrent sur l’objet qui entraîna toute cette série d’événements, disons, de bon augure. Terrée dans les affaires du précédent Roi, la boule à neige servait d’outil de communication à longue distance. Les premiers échanges avec son autre possesseur, Ezechyel Valärunkar, l’embourbèrent dans une confusion et une gêne sans faille. Toutefois, les deux partis s’avérèrent prompts à la diplomatie, ce qui engendra ce rendez-vous officiel. Ainsi, malgré le fait que la Reine des Chamans détestait la voie maritime, elle encaissait sans broncher l’inconfort, au nom de son peuple et de son ami disparu.

À l’approche des terres de Melohorë, des signes furent lancés aux Kazak’Wa pour lancer les tambours. Les percussions, douces et oppressantes, amorcèrent leur entrée en territoire frontalier. À quand remontait une telle initiative ? Trop longtemps, aux goûts de Léto. Le règne de Devaraj fut en grande partie teinté de réclusion et de confinement. Les générations qui ont grandi sous son aile ne feront que vivre dans la peur de l’étranger et l’allergie à l’inconnu. Même avec le projet d’Aylimr sur la Terre d’Edel, les Chamans continueront de perdre leurs marques avec les aveugles et les hérétiques. La Sùlfr avait à cœur de rouvrir Awaku No Hi, petit à petit. Aylimr, Mior et Kazak devraient repartir, se réunir à nouveau à des projets plus ambitieux, au lieu de se risquer à s’affamer sur une île dont ils auront percé tous les secrets. Tôt ou tard.


" Jetez l’ancre ! Afin d’oublier toute cette torture des vagues à répétition, Léto amorça son attention sur Kazak, qui, malgré ses manières barbares, cherchait à démontrer son professionnalisme. Même si elle ne connaissait pas ce mot, la Draugr reconnaissait ses responsabilités ; surtout sous le regard insistant de l’Élue des Dieux. La piste est à vous. " Une fausse révérence plus tard, un ricanement gras, et Kazak retourna à la barre, une Ashï bien méritée à la main. À partir de là, ce n’était plus de son ressort.

Du haut de sa stature, Léto notait déjà l’innombrable foule rassemblée près de cette curiosité qu’était le navire étranger. Ce qui frappa aussitôt la Chamane en posant pied à terre, c’était cette légèreté dont s’insufflaient ses poumons. L’air, ici, semblait si pur, comme si Phoebe elle-même lui octroyait son souffle divin. La cacophonie des Ygdraë l’extirpa de cet instant de flottement spirituel. Son ouïe fine lui fit entendre son nom, son prénom. Une autre occasion fit notifier le fait qu’elle était censée être Orisha. Au-delà de son titre royal, il existait un fait que Léto ne prenait pas forcément conscience, tant ses balades hors de l’Île Maudite se raréfiaient : elle était connue. Pourtant, quasiment rien ne semblait la rattacher aux Ygdraë. Jusqu’à aujourd’hui.

Aussitôt les premiers pas franchis, la Chamane se targua de son célèbre sourire : juste et sincère. Des lignes droites et fortes suivaient ses traits, une association intrigante de gris et d’orange, ainsi que de fines touches bleutées. Drapée d’une épaisse fourrure blanche, ce que l’héritage animal laissait entrevoir fut une tunique on ne peut plus simple, parée de quelques breloques dont Léto raffolait faire scintiller le métal. Comme une alternative à cette chaîne qui enserrât son bras si longtemps. Ce n’était pas les habitudes d’une médiatrice des Esprits, mais elle respectait la pudeur des étrangers, en particulier de ceux dont elle ne souhaitait pas l’animosité. Enfin, afin d’attirer les bonnes grâces divines en ce jour, Léto portait, par-ci par-là, les ossements d’une créature dont elle chassa, après avoir convenu de cet arrangement avec Ezechyel. La prière qui s’ensuivit sur le cadavre encore chaud de la bête lui donnait de la force et sa marque persistait sur elle.


" Sir Valärunkar, vous êtes élégant aujourd’hui. " Elle lui fit un signe de la tête en réponse à sa révérence.

Leurs précédentes entrevues – surtout la première – les placèrent dans un certain inconfort où l’un comme l’autre ne s’attendait pas à devoir converser. Cheveux ébouriffés, peintures approximatives, Léto n’avait guère fait honneur à son titre lorsque la boule à neige s’agitât. Fort heureusement, le tir fut rectifié petit à petit. Cette réunion en fut la preuve. Son sourire s’agrandit : l’Aslak s’avérait aussi grand qu’elle.


" Enchantée, Dagmar Borghild. Un homme on ne peut plus charmant. Aylidis ne nous a pas rappelés à elle, je peux considérer ce voyage comme une réussite. " Un léger hochement de ses épaules laissait comprendre qu’elle avait surtout survécu à ses inconvénients. Pour son cas, elle sera officiellement seule ; en vérité, les Esprits l’aviseront en tout instant.

Son regard s’éperdit sur la foule qui continuait de s’agiter. Derrière elle, elle sentait l’équipage trépigner. Seule la Reine quittait le bateau. Pour le bien des Ygdraë, il valait mieux que cela en restât ainsi.


" Je déconseille à quiconque de s’approcher du navire. Comme vous pouvez le voir, les Kazak sont plutôt… susceptibles. Certains marins entendirent cette affirmation et s’en dégosillèrent. Ils ne poseront pas un pied sur vos terres. Se voulut-elle être rassurante, après tout la tribu ne débarquait qu’en l’honneur du pillage. Je vous avoue avoir fait l’effort de ne pas venir par téléportation, je préférerais m’en passer. Elle regarda autour d’elle. Votre seconde proposition me plait davantage, j’aimerais admirer quelques minutes vos paysages. L’appel à l’inspiration d’une artiste. Par contre, j’espère que vos chevaux sont solides. " Son rire fut bref et bienveillant : si la femme pouvait être une sucrerie pour les yeux, elle pouvait être tout autant un cauchemar pour les victimes de ses muscles.

Sans bouger d’un iota, la Sùlfr laissa les Ygdraë préparer le cortège, une occasion de noter la discipline et l’efficacité des mains armées. Ce moment lui fit noter ce sentiment étrange qui l’envahissait : là où n’importe qui appréhenderait la suite des événements, la Chamane se sentait confiante. Comme si le poids des précédentes ères entérina à jamais la moindre crainte. Léto était indéniablement forte mentalement, mais ce n’était pas la seule qualité qu’on réclamait d’une Reine ; pour tout le reste, des épreuves l’attendaient.


L’Armée Ygdraënne lui présenta un colosse parmi les montures. Afin de chevaucher le titan, des soldats l’aidèrent à monter et elle les remercia, malgré les quelques maux qu’elle pût semer en leur musculature affligée. Léto se remémorait la dernière fois qu’elle usa d’un cheval et suivit avec une certaine aisance le trajet esquissé par les deux Ygdraë, tous ensembles talonnés et encerclés par des cavaliers. Les iris rouge et ocre parcoururent ce tableau dont la province de Milhë lui dépeignait. Iraël resplendissait tel un joyau ambré sur les côtes du territoire. Elle releva le visage sur des sommets vertigineux, des tours d’ivoire dont la richesse renfermait des trésors matériels ou culturels. Malgré l’abondance des badauds, son escorte ne cessa d’avancer sous l’attention captivée des résidents. Léto nota quelques échoppes où, d’ordinaire, sa bourse y aurait été traîner de force. Cette cité tranchait radicalement avec Zaowa.

" Où nous-rendons nous ? La Souriante, malgré sa tête couronnée, restait une pipelette qui exécrait le Silence à forte dose. Si je me souviens bien, vous aviez confié avoir des enfants ? Comment se portent-ils ? Et votre femme ? Tant qu’ils n’entraient pas dans le vif du sujet, Léto se permettait d’être plus familière. Les petites informations d’à côté, durant les conversations avec la boule à neige, furent à compte-goutte. Ce monde est incroyablement petit. Mircella Rumblee était votre Souveraine et elle avait une amie très proche, Lumi Maecentiana. Cette dernière eut une fille, Alix, dont le père s’avéra être un ami à moi. Une petite pause, écoutant les remous d’une échoppe florissante au passage. Alix vécut une partie de son enfance à Earudien avec votre femme. Peut-être vous a-t-elle présenté cette frêle Humaine au teint blafard ? Enfin, je considérais aussi cette fille comme la mienne, elle a grandi avec mon premier enfant à Ciel-Ouvert. Son visage rayonnait sur un sujet aussi délicat que la famille. Vous pourrez transmettre à votre femme qu’Alix va très bien et est très heureuse. Léto n’en dit pas plus, les futures aventures de la Mohr ne regardaient qu’elle et sa Gardienne. Tôt ou tard, nous nous serions rencontrés. " Assura-t-elle davantage, car le monde était petit ; alors que le lieu choisi par le Dagmar ne fut qu’à quelques trots.


1573 mots ~



By Jil ♪
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Ezechyel
Mer 14 Juil 2021, 06:21

[A] - Sur l'échiquier des Dieux | Léto Insigh10
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Sur l'échiquier des Dieux



Avec une assurance ferme et irrévocable, la Souveraine se prononça sur le moyen de transport qui seyait davantage à ses convenances : le cheval. Un sourire naquit discrètement sur mon faciès, laissant brièvement paraître le soulagement que je ressentais à l'égard de ma prévoyance, tandis que le Dagmar Borghild ordonnait à la garde de se rapprocher avec les montures. Glissant une œillade en direction de l'équipage dont la fébrilité s'était à peine apaisée, l'Elfe ne put que donner raison aux avertissements de la Suprême de l'Au-Delà, acquiesçant d'un hochement de tête pour indiquer son intention de coopérer. « Nous nous assurerons qu'aucun curieux ne s'introduise sur ce quai. », lui assura-t-il, faisant écho à la promesse qu'elle avait formulée. Bien que l'intonation de sa voix s'était empreinte d'un brin de gravité, le sourire qu'il affichait contre ses lèvres trahissait une pointe d'amusement. En dépit des apparences, le Conseiller ne doutait aucunement des risques qu'encourraient un Ygdraë un peu trop téméraire en s'approchant du bateau kazak, mais en prenant compte de la terreur que les vociférations des marins semblaient avoir répandue à travers la foule, la probabilité qu'un passant ose tenter l'expérience s'était assurément envolée depuis longtemps. Cependant, par devoir envers les nôtres, le Cyraliel éprouva tout de même la nécessité de renforcer la surveillance autour de la zone de débarquement, transmettant ses dernières instructions avant de monter sur le dos de son étalon. Interprétant son geste comme un signal, je l'imitai sans même y réfléchir, mon pied prenant appui sur l'étrier afin de me hisser sur la selle. L'instant suivant, j'étais assis sur ma propre monture, qui s'ébroua en ressentant le poids supplémentaire sur son dos. « Il n'y avait nul besoin de s'inquiéter, Vénérable Hǫfðingi. Les montures de nos troupes sont aussi solides que coriaces ! », se targua fièrement le Dagmar après que la Chamane, aidée par quelques volontaires des forces armées, fût à son tour montée en selle. Saisissant les rênes de son cheval, il ouvrit le cortège en forçant sa monture au trot. « Depuis que nous sollicitons les services des Börak, la demande pour ce type de chevaux a grimpé en flèche. », expliquai-je à la Reine. « En trouver un qui conviendrait à vos besoins a été un jeu d'enfant. » Mon visage se fendit d'un sourire. « Même si le mien est moins grand que le vôtre, nos chevaux sont de la même espèce. », lui confiai-je sur un ton compatissant, laissant suggérer que son problème avec les équidés n'était pas aussi unique qu'il en avait l'air.

Calquant la vitesse de mon cheval à celui de l'Elfe, je m'assurai de garder une distance respectable entre mon supérieur et moi. Je demeurai néanmoins à la même hauteur que la Souveraine, attentif à la moindre requête qu'elle pourrait me formuler. Mon intuition ne me déçut pas : nous nous étions à peine mis en mouvement que Léto nous adressât une première question. Même si elle n'avait désigné aucun interlocuteur en particulier, Svën se permit de lui répondre avec bienséance. « Sur la terrasse d'un établissement offrant les meilleurs services de restauration de la Province. N'ayez aucune crainte : nous y serons tranquille. Je m'en suis assuré personnellement. », lui assura-t-il sur une intonation empreint d'une confiance qui renforçait la valeur de ses propos. La Chamane parut satisfaite de sa réponse, passant à un autre sujet de discussion. Prenant conscience que la nouvelle question ne lui était pas adressée, le Borghild se mura dans le silence. Étonné que la Reine cherche à engager un échange avec moi, je restai muet quelques secondes, comme pour m'assurer d'avoir bien compris la nature de ses interrogations. Quant à l'Ygdraë, il ne sembla pas offensé d'être mis à l'écart de la discussion. Au contraire, il ralentit subtilement le pas de sa monture, tendant l'oreille pour écouter en toute discrétion nos confidences. Je pris une profonde inspiration. « En effet. », lui confirmai-je d'un hochement de tête. « La famille se porte à merveille. Les enfants poursuivent leurs études et Mircella est récemment retournée au travail après son congé de maternité. Mes plus jeunes – Thalia et Byleth – sont désormais gardés par une Orine du nom d'Hanako. », lui dis-je sans toutefois préciser que la Fille des Arts en question m'était Liée. Nul doute que la Monarque saurait faire la connexion elle-même. « Sinon, si vous me permettez de le demander, comment se porte votre propre famille? », m'enquis-je posément. J'évitais soigneusement de mentionner les Chamans ou Devaraj, non seulement parce que les premiers seraient au centre de nos discussions tout à l'heure, mais aussi parce qu'il serait insensible de raviver involontairement le chagrin que le deuil du dernier faisait sans doute peser sur le cœur de la nouvelle Hǫfðingi.

Silencieux, j'écoutai attentivement le monologue de la Sùlfr, acquiesçant lorsqu'elle fit mention de Lumi, l'ancienne amante de mon épouse. Cependant, la confusion ombra les traits de mon visage à l'entente du nom d'Alix, mon esprit fouillant à travers mes souvenirs pour trouver une personne correspondant à son image. Une Humaine à Earudien. Bien qu'à l'époque, les Elfes eussent fait preuve d'une plus grande tolérance envers les étrangers, ouvrant leurs portes à tous sans la moindre discrimination, la présence d'une Enfant de Sympan aurait tout de même été perçue comme inhabituelle. Les effets de son Ma'Ahid auraient forcément contribué à attirer une attention particulière, non-sollicitée, sur elle, même si la puissance de la Magie environnante aurait probablement atténué la portée de ces derniers. Pour autant, son existence n'aurait jamais pu passer inaperçue, encore moins auprès de son entourage – moi y compris. Par conséquent, si l'identité de l'Humaine ne m'évoquait rien, c'était sûrement parce que nos chemins ne s'étaient jamais croisés. Secouant la tête, je dus me rendre à l'évidence. « Veuillez m'excuser, mais c'est la première fois que j'entends parler de cette Alix. », admis-je de but en blanc. « Mais si vous la considérez comme votre propre enfant, c'est qu'elle doit être une femme exceptionnelle. » Ma voix était incroyablement sincère. « Je m'assurerai de transmettre votre message – et vos salutations – à ma femme. Je suis certain qu'elle en sera ravie. » Je marquai une pause, faisant mine de réfléchir sur le commentaire de mon interlocutrice. « Vous avez probablement raison. », lui concédai-je en ponctuant mes propos d'un signe de tête. « Même si nous n'avons jamais eu l'occasion de se parler en tête à tête auparavant, notre entourage est étonnamment similaire. »

Après lui avoir fait part de cette concession, je mis promptement terme à notre conversation, lui indiquant du menton le bâtiment qui nous faisait désormais face. « Nous y sommes. », déclarai-je simplement à la Reine. Pour autant, notre cortège ne s'arrêta pas immédiatement, parcourant encore quelques mètres avant de s'immobiliser devant la terrasse du restaurant. Cette dernière avait déjà été apprêtée pour l'occasion : une table circulaire, recouverte par une fine nappe bleue bordée d'argent, en occupait le centre. Des assiettes et des verres avaient soigneusement été placées à trois emplacements distincts, devant des chaises qui ressemblaient davantage à des fauteuils hors de prix. À côté des pièces de vaisselle, des ustensiles aux couleurs assorties avaient été enveloppés à l'intérieur d'élégantes serviettes de tables serties de motifs rappelant des feuilles d'arbre. Le personnel avait également mis à notre disposition un panier de fruits, des bouteilles de vin et de Miruvor, un pichet d'eau et des menus, au cas où nous serions pris d'une fringale.

Svën fut le premier à descendre de sa monture. Dès que la Souveraine mit à son tour pied à terre, il la guida courtoisement vers sa place d'honneur, tirant sa chaise afin qu'elle puisse s'y installer. Il attendit qu'elle soit confortablement assise avant de prendre place sur son propre siège. Me posant en dernier sur le sol, je confiai les rênes des chevaux à un Soldat, puis rejoignis l’Elfe et la Chamane qui m’attendaient à la table. « Maintenant que nous sommes tous là, j’aurais deux propositions à vous faire. », annonça le Dagmar dès que je fus installé sur ma chaise. « Nous pouvons commencer les discussions maintenant et reporter le repas à plus tard, ou bien nous pouvons commander nos plats et décaler les négociations à la fin du repas. » Son attention se porta instinctivement vers la Reine. « Puisque vous êtes notre invitée, c’est à vous que reviens l’honneur de décider. »

✠ 1 469 mots | Post II

Désolée pour le retard ! T.T
Notes : Le Miruvor, c'est une bière ygdraëenne. Aussi, puisque les Ygdraë sont en grande partie des végétariens, leur cuisine l'est également. S'il est possible de commander des repas à base de viande (pour accommoder les Enök et les Börak notamment), ces derniers sont plutôt rares. Les choix sont donc très limités pour ces menus, comparativement à ceux qui ne contiennent pas de viande o/


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