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Par ces mots,
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Partenaire - Solo
Intrigue - À la Caserne des Jardins de Jhēn, Neah s'est remis au travail après la Coupe des Huit, attendant le retour de Mancinia du Festival d'Aïkisu. Si cette dernière est bien rentrée, elle n'a malheureusement pas eu le temps de l'avertir, car un étrange mal la saisi, au point que Monika vienne le chercher en urgence ... | Suite de Les Prémices de la Marque, lié avec Aegeri | Neru | If Ayeye  |  Nettoyage d'Hiver | Petit Traité sur le fait que l'Empereur Noir met du temps à venir, quand il vient ... |  L'Absent | La Coupe des Huit | La Bergère de la Colline

Mancinia avait conscience d'être dans la transition entre son rêve dans les bras de son Ange vers l'éveil. Tout cela avait été si doux, sensuel et, hum, relativement charnel. Ça avait été des sensations si réelles, loin de la gêne que son corps aurait dû probablement ressentir s'il avait été question du monde diurne. Elle ne se savait pas si audacieuse, mais c'était une sensation de liberté incroyable. C'était des souvenirs dont elle désirait conserver la sincérité. Ses pensées essayaient d'imaginer la réaction de Neah lorsqu'il en prendrait conscience, avant de retomber dans les méandres de la danse céleste où elle s'était sentie véritablement heureuse. Un poids s'était mis sur son corps, mais ce dernier n'entreprit aucun mouvement, nullement inquiet, comme une douce paralysie où seul son esprit était conscient et le reste, encore dans les limbes. Elle se sentait comme dans un cocon au creux duquel elle se prélassait et ne désirait pas sortir. Quelques secondes après, l'Humaine retombait endormie ...

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Le Capitaine Katzuta observait la Camériste de la Marquise de Nylmord, qui était tellement soulagée de le voir répondre à son appel à l'aide que des larmes s'écoulaient désormais sur son visage, ne balayant nullement l'inquiétude qui lui rongeant le coeur d'avoir vu son amie dans cet état. Elle était certaine, cependant, que son interlocuteur était le plus à même de l'éveiller, de trouver une solution qui avait plongé cette dernière dans un long sommeil. Cet homme était toute sa vie. Ce même homme dont la bouche s'était entrouverte sous le choc de l'annonce, son esprit étant renvoyé dans les méandres d'un passé terrible où le constat avait été d'une cruauté sans égale : Mancinia s'était endormie et elle ne s'était pas réveillée. Pendant dix ans. Est-ce que ce cauchemar était en train de se reproduire ? Son coeur battait à tout rompre, même si son corps demeurait droit et qu'aucun sillon salé ne venait mettre un point final à ce constat dévastateur. C'était avant que la logique ne reprenne le pas sur son coeur. Leur Lien. Lui, il ne mentait pas. C'était la raison pour laquelle il ne s'inquiétait pas. Elle allait bien. L'Ange prit une inspiration, alors que Monika reprit la parole.

— Hier matin, elle ... elle n'était pas bien. Elle me raisonnait à peine lorsque je suis venue la voir. Je m'étais dit qu'elle voulait simplement se reposer et je n'ai pas insisté, mais depuis ... elle dort et dort encore !

Elle eut un hoquet sous ses larmes.

— Elle avait mal à la tête la veille au soir et me semblait très pâle, mais ... Jamais je n'aurais cru que ... ! Je ... Je ne sais pas quoi faire ... ! S'il vous plaît ! Je vous en supplie ! Est-ce que vous pouvez l'aider ?
— Monika.

Neah avait mis ses deux mains sur ses épaules, très serein malgré la situation, qui n'était en rien comparable avec ce qu'il avait déjà éprouvé.

— Respire doucement, reprit-il pour l'aider à reprendre son calme. Tu as conscience que Mancinia est tout pour moi. J'aurais ressenti le moindre problème dans son état.
— ... Oui, dit-elle en inclinant la tête.
— Elle va bien.

Ce devait être un moment passager.

— Chÿsam.
— Oui !
— Je n'en ai pas pour longtemps. Je vais prévenir de mon absence et tu te charges du reste, en attendant mon retour.
— À vos ordres.

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Monika attendait à l'extérieur de la Caserne, en compagnie de son cheval. Ce n'était pas qu'elle avait été chassée comme une malpropre, mais le Capitaine lui avait demandée d'attendre à l'extérieur. Elle s'en voulait d'avoir dérangé dans ses obligations, mais il ne pouvait pas demeurer dans l'ignorance. Ce dernier revint à ses côtés quelques minutes après.

— Oublie ton cheval, déclara-t-il. Je n'ai pas le temps pour ça.

L'Ange ne pouvait pas se téléporter depuis l'intérieur de la Caserne, en raison de ses diverses protections magiques et il n'allait, de toute manière, pas abandonner la Magicienne ainsi. Il tendait sa main, prenant son poignet, pour la téléporter directement dans la chambre de la Marquise. Celle-ci n'était pas seule.

— Korthiad.

Son salut se voulait poli, mais pour toute réponse, le médecin relâchait un soupir dès que sa surprise disparu.

— Monika, il ne fallait pas déranger le Capitaine dans son travail.
— Je suis le fiancé de Mancinia, répliqua-t-il en prenant la défense de la Magicienne. Elle a bien eu raison de venir me voir.

Celle-ci regardait son dos avec plein de gratitude, ne parlant pas, secouée par le voyage et une nausée évidente.

— Comment va-t-elle ? reprit-il sur un ton plus doux.
— Ce n'est que du surmenage, Capitaine. Mancinia a simplement besoin de repos. Elle dort parce que son corps en a besoin. Elle a quelques moments de conscience, avant de replonger dans le sommeil, mais elle va certainement se réveiller dans peu de temps. Elle doit manger des choses légères et nourrissantes lorsqu'elle reprendra conscience, d'accord ?
— Tu vois, dit-il en mettant sa main sur l'épaule de la Camériste. Elle va bien.

Monika avait été véritablement inquiète, assez pour venir en toute hâte à sa rencontre, à la Caserne et qu'elle ne se mette à verser quelques larmes de soulagement. La Magicienne était proche de l'Humaine. Intérieurement, il était soulagé, tout autant qu'elle. Mancinia était simplement endormie. Tout simplement, oui.

Post I - 880 mots

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Ah ! My Goddess - Itsumo Futari De
Une tasse de thé vide se trouvait sur la table de nuit, accompagnée de quelques biscuits à l'orange, dont la pile avait drastiquement diminuée. Son dos reposant contre le coussin, Mancinia lisait tranquillement le roman entre ses mains, un soupir s'échappant de ses lèvres, entre l'indignation et la déception, en rabattant la couverture. Est-ce que l'oeuvre se concluait véritablement de cette manière ? C'était un soulagement de la voir s'achever avant que son Gardien ne se décide à tuer l'auteur, mais elle trouvait également dommage de ne plus avoir la suite de sa série. Il était encore tôt, mais elle n'avait que trop dormi et elle n'y parvenait plus. Sa main passait dans son cou, traînant un peu sur la chaîne de son Qirān en prenant une inspiration. Ça faisait bizarre de ne rien faire. Elle avait été écrasée de travail et son corps avait choisi de mettre un arrêt sur ses conditions impossibles, mais c'était trop soudain pour qu'elle s'y habitude.

— Mancinia.

Son coeur battait plus fort à l'entende de sa voix, un sourire spontané émergeait sur ses traits, tandis qu'elle se retournait vers son propriétaire.

— Neah !

Son regard s'était illuminé, contrairement à celui de son compagnon qui avait un oeil critique sur l'ouvrage entre ses mains.

— Ne t'inquiète pas, ce n'est pas du travail ! C'est simplement un roman.
— Je l'espère, tu dois te reposer.
— Monika y veille, soupira-t-elle. Mon propre bureau est scellé à double tour !
— Et c'est très bien ainsi.

Emportant une des chaises d'une poigne ferme, ce dernier vint dans sa direction pour se placer aux côtés du lit et discuter en sa compagnie.

— Tu sais combien de temps tu as dormi ?

Son regard était dur, son ton autoritaire, comme pour lui rappeler sa condition et qu'il serait intransigeant.

— Presque cinq jours.

Mancinia le savait. Elle avait eu quelques éclats de conscience. Que ce soit Monika, qui venait s'assurer que tout aillait bien en humidifiant sa peau, ou Ihsan et Idril, venus lui donner un bisou parce qu'ils voulaient voir leur maman, ou Neah, assis au bord de son lit, soucieux. Encore lui, en train d'ouvrir une fenêtre en ressentant la chaleur de l'endroit et souhaitant lui donner de l'air, ou alors, lire un rapport sur la chaise, là où était actuellement, en lui tenant la main. Elle avait vraiment de la chance d'être autant aimée par quelqu'un. Cela lui avait plût, mais cela avait été choquant de découvrir avoir quasiment perdu une semaine de sa vie dans son lit en raison d'un trop plein de travail. Elle restait ... Humaine.

— Je sais que tu es venu me voir.
— Comment n'aurai-je pas pu ... ? souffla-t-il en mettant sa main contre son front. Tu dormais comme une morte. J'ai vraiment cru que ... Je n'étais pas à l'aise si je ne te voyais pas.
— Tu as eu peur que ... ?

Ce n'était pas la peine de mettre des mots là-dessus. Elle avait compris. Si cela s'était reproduit à nouveau, elle aurait ouvert les yeux sur un Ange encore soumis à un Lien capricieux, à des enfants ayant grandis sans mère ... Et elle n'osait imaginer l'état de tous ses engagements, perdus à jamais. Sa vie actuelle était radieuse, encore plus qu'avant son long sommeil, elle ne voulait pas la perdre.

— J'ai eu la sensation désagréable que tout recommençait, mais ce n'était qu'une simple impression dû à ton surmenage ...

Neah, son cher et tendre Neah ... Elle l'avait tant fait souffrir. Elle ne voulait plus cela.

— ... Comment te sens-tu ?
— Encore vaseuse, mais bien mieux.

Son Ange l'observait d'un air plus doux, comme s'il était désormais complètement rassuré quant à son état. Elle avait repris des couleurs, même si ses traits étaient encore tirés. À contre coeur, il se redressait.

— Je retourne au travail, dit-il en l'embrassant sur le front.
— Déjà ? demanda-t-elle avec une petite voix, presque déçue.
— J'ai des tas de muscles à endurcir.

Ils ne bougeaient pas, se regardant dans les yeux, comme perdu dans l'autre. Il s'attendait à une taquinerie qui ne vint pas. C'en était curieux.

— Je ne sais même pas si je dois te dire je t'aime, ou non.
— Oh, vous ne m'aimez plus, Marquise ? rit-il.
— Disons que les mots ne me semblent plus assez forts pour exprimer ce que je ressens.

Elle relevait son visage pour l'embrasser. Il y répondit.

— Ne sois pas trop vilain avec tes Soldats, sourit-elle en se séparant de lui. Sois prudent et passe une bonne journée !

Neah sourit, lui promettant de revenir la voir après son service et disparu comme il était apparu, tout en laissant un vide dans son coeur. Qu'est-ce qu'il lui manquait. Elle ne pouvait même pas se noyer dans le travail pour oublier sa peine de ne pas voir ses regards et ses cheveux roux dans les parages. Ses réflexions concernant son cher et tendre furent interrompues par quelques coups légers à la porte, avant que Monika ne se présente à elle en constatant que qu'elle ne dormait pas.

— Marquise, vous avez reçu une missive, mais ...
— Mais ... ? l'encouragea-t-elle avec un sourire.
— C'est adressé à une certaine Joséphine.

Elle clignait des yeux, poussée dans une réflexion qui ne durait pas.

— Nous n'avons pas de Joséphine, n'est-ce pas ?

Monika secouait négativement la tête, avant de s'approcher de son lit en voyant sa main tendue. En général, elle ne lui transmettait aucune missive, mais s'il y avait une erreur, ce n'était pas à elle de la traitée directement.

— Merci, je vais m'en occuper.
— Tu es sûr ?
— Oui.
— Souhaites-tu un autre thé pour te reposer ?

La demoiselle avait pris l'habitude de lui parler normalement lorsqu'elles étaient seules.

— Oui, s'il te plaît. Est-ce que tu voudrais bien me mettre des macarons ?
— Vanille ?
— Oui, citron et caramel beurre-salé aussi, si nous avons.

Post II - 972 mots

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— Retourne te coucher.

Mancinia relevait ses yeux étonnés vers l'homme qui venait de croiser les bras sur son torse, le regard sévère. Elle était consciente de devoir subir une réprimande de celui qui se dressait devant elle, loin d'éprouver de la peur, seulement de l'embarras. Elle eut un petit sourire, celui qui était désolé après s'être rendu responsable d'une bêtise, tout en le trouvant intimidant, beau et remarquable à la fois.

— Mince ... Tu n'étais pas censé venir si tôt.
— Mancinia.

Elle tressaillit devant le ton employé, comprenant qu'il attendait des explications.

— Je lis simplement mon courrier, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

Assise sur le canapé de sa chambre, devant la table recouverte de papiers et d'un service à thé, la Marquise Leenhardt traitait de ses missives en retard, accumulées depuis quelques temps. Quelle tête de mule, vraiment. L'Ange relâchait un soupir discret en même temps que ses bras, venant ensuite prendre place à ses côtés, se laissant presque tomber avec inélégance, accablé de la voir aussi peu soucieuse de sa santé.

— Je présume que quoi que je dise, tu ne m'écouteras pas, n'est-ce pas ?
— Que d'une oreille, sourit-elle.

Son Gardien le lui rendit en se tournant dans sa direction, avant de lui voler un baiser. Mancinia devait reconnaître qu'il lui parlait toujours avec patience, même lorsqu'il était frustré de son comportement. S'il haussait le ton, c'était souvent plus pour l'aguiller que d'une réelle violence à son égard.

— Et comment tu te sens, ce soir ?
— Je me sens mieux, admit-elle. Et toi ? Comment s'est passé ta journée ?

Pendant quelques instants, il y eu un silence. C'était rageant, mais le Capitaine ne pouvait rien lui dire. Il aurait pu la mettre au lit et la contraindre à dormir, mais elle ne lui aurait pas pardonnée avant un moment et les Aetheri savaient que sa rancune pouvait être tenace, alors, il avait choisi de la contempler durant ce laps de temps, avant de reprendre la parole.

— Comme d'habitude. J'ai néanmoins obtenu les résultats de la Coupe des Huit.
— C'est vrai ?! demanda-t-elle, surprise. Alors qu'en est-il ?
— J'ai terminé second de tous ces combats, mais tu seras ravie d'apprendre que c'est Maximilien Eraël qui a obtenu la victoire et ...
— Félicitations, Neah !

Elle s'était presque propulsée dans ses bras pour le couvrir de baisers, l'interrompant dans ses explications.

— Mais ...
— Bravo, vraiment, tu es le meilleur !
— Pfff, arrête de ...

Il restait tout de même assis sans la repousser, tandis qu'elle recouvrait sa joue de plusieurs petits bisous bien positionnés, tout en tenant son visage entre ses mains pour ne pas qu'il se dérobe. Il sourit quand elle cessât.

— Je me suis bien amusé, c'est vrai. C'était une très bonne compétition.

L'Ange savait se retrouver dans les classements généraux des derniers événements majeurs, ce qui ne cessait de l'impressionner quand de son côté, elle stagnait. Mancinia n'avait plus briller depuis des années, comme si on lui rappelait que ce n'était qu'une perte de temps devant son ambition.

— J'ai aussi reçu un cadeau sympathique qui s'est baladé. Je n'en avais même pas eu l'occasion de t'en parler, mais il me permet de voir ce que font les enfants à certains moments de la journée.
— C'est vrai ? C'est assez pratique ! ... Plus pratique que cet ouvrage qui te permet de m'espionner, n'est-ce pas ?

Cette remarque taquine amusait son compagnon, qui retrouvait là sa véritable partenaire. Celle-ci avait découvert l'existence du Conte du Sapin lors de leur échange mémoriel, mais dans tous les cas, il n'en avait pas à rougir. C'était quelqu'un de tendre et de respectueux à son égard, n'ayant jamais commis aucun geste déplacé.

— Quand tu es loin de moi et que je ne sais pas me déplacer comme maintenant, te voir quelques instants suffit à me redonner du Courage. Je suis ravi de posséder quelque chose de similaire concernant nos enfants, de les entendre rire et de voir leur chagrin.

Cette remarque la touchait, consciente que l'Ange n'était pas aussi présent pour les siens qu'il l'aurait voulu, malgré toute ses attentions et elle ne dit plus rien, se contentant de sourire, quelques traits rouges barrant ses joues.

— Et toi ? Rien de bien nouveau dans tes courriers ?
— Non, se reprit-elle. Beaucoup d'invitations à refuser en raison de mon état de santé, pour me remettre avant le Bal de Lagherta. Sans parler du voyage à entreprendre ... et les épreuves à organisées.

Mancinia, comme bon nombre de personne, devait se plier à ses règles dans le but d'accompagner son fils à cet événement. De ce fait, elle devait organisée sa propre épreuve et s'était mise en tête d'aider Lancinia et Monika sur ce projet. Surtout Monika.

— C'est idiot que même les couples doivent également y prendre part.
— Oui, c'est vraiment une tradition étrange à ce niveau ... Ça n'a aucun intérêt.
— Que vas-tu faire pour la tienne ?
— Une épreuve de force, sourit-elle éhontément. Personne n'est plus puissant que toi dans ceux qui voudraient ma main. Encore qu'ils ne voudraient pas que tu brises leur bras, tu gagneras haut la main ! Et si pas, je rendrais malade l'impudent qui a osé me ravir à toi !

L'Ange l'observait, mélangé entre l'amusement et une nouvelle envie, soudaine, de l'embrasser. Oh, oui, il gagnerait son épreuve et irait à son bras à ce satané Bal.

— Oh, cela me fait penser ! dit-elle en cherchant dans les missives. Quelqu'un s'est trompé de destinataire.
— Ah ?

L'Humaine lui tendis le courrier concerné et, plus il lisait ... Plus son regard prenait une teinte blasé.

— J'aime bien le paragraphe trois.
— Non.
— Et plus tard, tu diras oui ?
— Si tu es sage.

Habituellement, elle aurait ris, mais ce n'était pas le cas présentement. L'oeil valide de Neah coulait dans sa direction, voyant son air évasif et soucieux sur la question, avant qu'elle ne mette des mots sur son malaise.

Post III - 984 mots

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— Est-ce que tu m'en veux pour ce qu'il s'est passé pendant cette rêverie ?
— Tu as donc rêvé de cela, toi aussi.

Mancinia se retournait vers lui en inclinant la tête positivement, devenue penaude sous sa propre interrogation. Elle avait énormément aimé ce songe et les gestes qu'elle avait eu envers son Gardien, mais elle était consciente que ce n'était sans doute pas le cas de Neah. Il lui avait demandé, plusieurs fois, mais elle ne parvenait pas à s'y coller, malgré ses sentiments angéliques imbriqués aux siens. Son compagnon était un Ange et la question charnelle n'était pas la même que la sienne. Elle le savait, vraiment, c'était ancré dans son corps et son esprit, mais ... Sa main entortillait sa mèche de cheveux rebelles.

— J'ai su immédiatement que nous rêvions ensemble de ces moments, hum, assez intimes ...
— Oui, c'est évident.
— Et ... Je t'ai quand même grimpée dessus ...

Son regard était tellement insistant qu'elle ne savait pas le regarder.

— Je suis désolée.

L'Ange s'était décalé pour se rapprocher, écartant une mèche de cheveux pour venir lui susurrer à l'oreille.

— J'aime quand tu es au-dessus de moi, Mancinia.
— Ne ...

Il vint capturer ses lèvres au moment où le visage rougissant de sa bien-aimée tournait dans sa direction, avant de pousser un peu plus loin sans qu'elle ne repoussât.

— ... Tu es rassurée ?
— Oui ...
— Parfait !

Il s'écartait, appréciant son visage peinturluré de rouge avec un air taquin. Elle avait retrouvé son éclat, soulagée.

— Tu penses que les hommes puissants aiment être soumis au lit ?
— Tu devrais faire une étude comparative sur la question.

Il avait dit cela avec un petit sourire en prenant sa tasse de thé. Ce qu'il était entreprenant dernièrement.

— Je te conseille de ne pas faire pas attention à cet individu, déclara l'Ange. Je suis certain que tu es la destinataire et que c'est une plaisanterie de mauvais goût.
— Encore une personne qui m'en veut d'une vieille histoire, tu penses ?
— Il est dur de t'attaquer directement, désormais. Tu es Ambassadrice, sans compter tes autres titres prestigieux. Tu pourrais cracher sur quelqu'un qu'une majorité de personnes te défendraient.
— ... Tu as sans doute raison, dit-elle en relâchant un soupir. Est-ce que cela t'ennuie que je termine avant qu'on ne passe à table avec les enfants ?
— Non, absolument pas. J'ai de quoi travailler moi aussi. Si tu me le permets, je vais aussi écrire une missive, maintenant que j'ai retrouvé mademoiselle Helsinki Sulys, j'aimerai honorer ma promesse.
— Oh, mais oui ! s'exclama l'Humaine. C'est une bonne nouvelle !
— Je devais le faire depuis un moment, mais comme tu es tombée malade ...

Mancinia s'était crispé, la plume dans les mains. Elle n'avait pas l'habitude de tomber malade, ou plus exactement, cela faisait des années que ce n'était plus arrivé. Sûrement que le Don de Sympan écartait ce spectre de son existence, en dehors du Mal Sacré et de l'harassement. Chaque instant où il entrait en ligne de compte, elle en découvrait plus à son propos. En observant le Soleil sur sa main, presque translucide, une idée germait dans son esprit.

— Et si nous l'invitions à un thé ? Je l'organiserais !
— Tu es sûre ?
— Mais oui, c'est bientôt la date où nous avons adopté les enfants ! Pourquoi ne pas célébrer cet événement ? Ça pourrait tomber après le Bal de Lagherta. Nous aurons tous envie d'un cadre léger où nous retrouver !

Son Gardien eu un moment de réflexion, avant d'approuver d'un signe de tête devant son enthousiasme. Mancinia devait entretenir ses relations et, qu'elle le veille ou non, Helsinki en faisait désormais partie, puisque Neah s'intéressait à elle.

Chère Mademoiselle Sulys,

Veuillez me pardonner du temps d'attende de cette missive, mais mes obligations m'ont énormément pris ces dernières semaines. Comment allez-vous ? J'espère que vous ne gardez pas de mauvais souvenirs de ce Dîner relativement curieux, où j'ai eu la chance de vous rencontrer.

Ne pouvant répondre à votre invitation à un thé, mon emploi du temps étant assez surchargé, c'est nous qui vous invitons, j'entends par là, moi-même et la Matasif Leenhardt. Vous pouvez bien sûr inviter qui vous désirez au cours de ce petit événement, comme l'amie dont vous m'avez parlé.

J'imagine que les préparatifs sont prenants, en conséquence du Bal de Lagherta. Sachez que nous l'organiserons lorsque ce dernier sera terminé, si cela vous convient ?

Neah signait en se demandant pourquoi l'Ange qui s'était avérée adorable sur tous les bords et la Démone la plus méprisable de son temps se ressemblaient. Il avait eu la désagréable surprise de la voir à la Coupe des Huit. Kitoe. C'était certain, il allait la débusquée à un moment donné ... Quand elle s'y attendrait le moins.

— ... Cette lettre est relativement étrange.
— Hum ? l'interrogea-t-il, distrait. Dans quel sens ?
— Tiens, regarde, lui tendit-elle, poursuivant en même temps qu'il lisait. Ma robe rouge ... Je n'en porte pas lors des rassemblements. Ce n'est arrivé qu'une seule fois.
— Le Dîner.

Ils se regardaient l'un et l'autre, ne sachant pas exactement quoi penser de cette curieuse missive non signée.

— Quelqu'un qui y était ?
— Je ne vois pas qui ça pourrait être. Non, en vérité, ce serait plutôt de savoir pourquoi perdre son temps à ne pas dire son identité.
— Tu reçois énormément de lettres étranges ces derniers temps, siffla Neah, partagé entre l'amusement et l'agacement.
— Ça mentionne Adam Pendragon, tu penses que c'est une piste.

Neah eu une grimace volontairement exagéré. Un Déchu.

— Peut-être est-ce lui le responsable ?
— ... Peut-être, mais pourquoi ?

Elle ne le voyait pas commettre pareils actes, car il semblait être le genre d'homme à venir directement à la source.

— Tu pourrais lui demander lors du Bal de Lagherta.
— Et si sa réponse ne te plaît pas ? sourit-elle.
— Je lui ferais comprendre à qui tu appartiens.

Il entourait sa taille de ses bras pour l'attirer vers lui.

— Je ne suis pas une marchandise ! protesta-t-elle faussement.
— Loin de moi cette idée, répliqua-t-il dans un même ton, l'embrassant sur le front.

Post IV - 1010 mots

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Remis dans une position acceptable concernant le travail, Mancinia continuait ses lectures, entre les invitations à des thés ou des dîners, quelques célébrations familiales ou sociales, voire des demandes de financements ou de lieu qui requérait sa présence, elle avait l'impression de ne pas en voir la fin. Peut-être que son corps allait lui permettre de réguler toutes ses tâches et de les rendre moins prenantes, lui laissant encore plus de temps libre pour étudier. Étudier. Elle ne faisait que cela. Elle avait toujours la crainte d'échouer à l'examen de la Soranos, alors que même Greyam avait fini par reconnaître ses talents de médecin. En général, cela demandait dix ans avant de prétendre devenir professionnel, mais dans son cas, cela avait pris à moitié moins. Peut-être devrait-elle avoir l'audace de se voir comme la meilleure des apprenties et aller le passer ? Son regard coulait vers Neah. À côté d'elle, il s'était callé dans le fond du divan et relisait des rapports, sans que rien ne trahisse ce qu'il en pensait. Normalement, il n'avait pas le droit de les sortir de son bureau, mais qui les lui volerait en ces lieux ? À part Mancinia la Curieuse, ces documents ne risquaient rien. Et en vérité, l'Humaine n'aurait pas pris le risque de causer du tort à son partenaire. Ils étaient bien, à travailler ensemble de cette manière. Peut-être devrait-elle lui installer un bureau, par exemple, à côté du sien ? Cette idée lui plaisait. C'est alors que Monika vint à leur rencontre pour leur dire que le dîner était prêt. Ce soir, steak aux pommes de terre et des épinards à la crème. Les enfants avaient bondis sur Neah en le voyant dans le couloir, dans une étreinte si pleine d'amour qu'elle retournait le coeur de Mancinia à chaque fois et comme ils partageaient peu souvent un repas, il s'agissait alors un moment privilégié pour les échanges.

— Mithra, Rakhshan, débutait-il en posant ses couverts, au milieu du repas. J'ai quelque chose à vous demander.

Sa soudaine manière d'agir intriguait les deux aînés, mais également leur mère. L'Ange avait un regard mélangeant son sérieux habituel et ... serait-ce de l'inquiétude qu'elle ressentait ? Pourquoi ?

— Oui, Père ? l'interrogea Mithra.

Rakhshan ne disait rien, comme s'il redoutait une quelconque sentence de sa part. Ils avaient suspendus leurs gestes, attendant ce qu'il voulait dire avec une appréhension croissante.

— Votre mère et moi en avons discuté il y a un moment, mais je pense qu'il est temps que vous soyez au courant.

Neah les observait attentivement, voyant leur mine aussi surprise qu'inquiète. Il s'en voulait en même temps qu'il s'amusait. Il les aimait tellement qu'il avait été jusqu'à demander l'approbation de son père pour faire ce qu'il allait faire.

— Je souhaiterai vous adopter.

L'Ange n'avait pas regardé Mancinia, mais il ressentait toute l'émotion qui l'électrisait. Ils avaient conclus ce petit accord entre eux il y a plusieurs mois, mais jamais l'homme n'avait osé sauter le pas, presque de crainte d'un refus de leur part.

— Nous ... adopter ? répéta Rakhshan, hébété.
— Mais tu es déjà notre papa ! dit Mithra en riant.
— C'est bête ce que tu dis ! reprit le garçon en éclatant de rire à son tour.

Son coeur se contractait de divers sentiments en voyant leur réaction. Ils n'avaient pas refusés, pour eux, ils étaient déjà ses enfants, au-delà de leur nom de famille, au-delà des liens du sang. Même sans rien démontrer de physique, Neah était un homme heureux. Il était ravi d'avoir suivi Mancinia dans cette histoire d'adoption, malgré ses réticences premières. Mithra et Rakhshan les rendraient fiers.

— Officiellement, non, reprit-il avec un sourire. Votre mère reste Mancinia, mais tant que nous ne sommes pas mariés, vous n'avez rien en commun avec moi.
— Vous n'avez qu'à vous mariez alors !

Cette petite maligne ... Neah sourit.

— Nous nous marierons, déclara-t-il en détournant la question. Je veux néanmoins que vous ne portiez pas le nom de Feriel. Si vous ne pouvez pas être des Leenhardt au regard des Lois Humaines ... Je veux que vous deveniez des Katzuta.

Cette fois, les rires s'étaient figés. Les deux aînés se regardèrent, comme s'ils communiquaient visuellement, la bouche ouverte, avant de reporter son attention sur lui.

— Tu veux nous donner ton nom ?
— Pour ce qui est d'Emelyn, des Jumeaux et de Sif ... Je me passerais probablement de leur consentement et ils seront libres d'en changer à l'avenir. Seulement, vous êtes presque des adultes maintenant, alors c'est différent et ...
— Oui ! s'exclama Mithra en bondissant de sa chaise, qui reculait sous sa brutalité. Je voudrais trop !
— M ... Moi aussi !

Ils se précipitèrent ensuite dans sa direction, ignorant le repas et les regards de leurs soeurs et de leur frère, qui ne comprenaient pas vraiment ce qu'il se passait, Neah s'était reculé de la table pour ouvrir ses bras dans une nouvelle étreinte.

— Mithra Katzuta, hé hé hé. Ça sonne bien !
— Oui, c'est comme Rakhshan Katzuta ! Y'a plein de a !
— Attention, les enfants, je risque d'être jalouse !

L'aînée se retournait vers le visage souriant de tendresse qui les observait.

— Mais non, maman ! Mancinia Katzuta, ça sonne bien aussi, non ?

Mancinia et Neah ne s'en étaient pas rendu compte, mais ils avaient rougis en même temps. Les deux enfants se regardaient d'un regard complice et très fier que leur message soit bien passé. Ils étaient même heureux d'obtenir plus qu'escompté.

Post V - 910 mots

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— Mancinia Katzuta.

Neah s'était arrêté, laissant sa main sur la poignée après avoir refermé l'ouverture de la chambre, avant de lui lancer un regard par-dessus son épaule. Elle se tenait debout en lui tournant le dos, à quelques pas. L'idée ne lui était pas désagréable, à lui, mais elle avait déjà émis le souhait de conserver le nom des Leenhardt, comme cela avait été déjà le cas lors de sa prise de fonctions en tant que Marquise, essayant d'ignorer le nom des Taiji. Il faut dire qu'il s'agissait là de quelque chose d'assez naturel, vu ses titres élevés, comparativement à lui, puisqu'il n'y avait aucun statut nobiliaire chez les Anges.

— Et Neah Leenhardt, conclu-t-il avec amusement.

Quelque part dans l'Univers, quelqu'un éclatât de rire.

— Leenhardt restera mon nom, déclara-t-elle. Mais cela ne me dérange pas si on me nomme Madame Katzuta de temps à autre.
— Très bien, Madame Katzuta, sourit Neah en venant dans sa direction. Je suis ravi de vous avoir comme épouse.
— Nous devons encore nous marier, Monsieur Leenhardt.

Elle se mis à rire de leur bêtise alors qu'il l'attrapait pas la taille pour la retourner vers lui.

— Tu es mienne, de toute manière, déclara-t-il avant de l'embrasser.

Son coeur allait éclater s'il continuait de lui faire des déclarations enflammées, surtout avec un regard taquin sur un visage de marbre.

— Ojuyo niwayo, souffla-t-il en posant son front contre le sien.

Sous sa tendresse, l'Humaine allait réellement choisir que le temps se fige. Elle était sous son charme, pour ne pas dire envoûté, au point de se demander comment certaines femmes pouvaient avoir envie d'amants, simplement pour le plaisir, en laissant les sentiments amoureux de côté. Ils étaient exceptionnels. Enfin, se serait se mentir. Certains hommes étaient violents, alcooliques, mauvais ... Sa chance était d'être tombée sur un Ange, un membre de ce peuple capable d'aimer d'un amour pur. Sa fatigue lui faisait tourner la tête.

— ... Et si nous invitions Astriid, lors du thé ? demanda-t-elle en s'écartant, essayant de dissimuler ses rougeurs. Ce serait un moyen pour elle de revoir Sif et de discuter plus calmement de la cérémonie ?

Mancinia avait volontairement détourné la conversation de crainte de ne plus être en moyen de se retenir, ce qui serait assez embêtant, tout en prenant conscience d'avoir manqué à ses devoirs en ne parlant pas de cette tradition à Astriid, mais ce n'était pas très urgent, dans tous les cas. L'essentiel, c'était que la cadette ait une marraine parmi les membres de race et elles verraient ensemble les formalités ultérieurement. Elle s'occuperait de ses autres enfants dès que ce serait fait, en plus de l'adoption officielle de l'Ange à leur égard. La Matasif avait promis de choisir entre dès que ses Jumeaux auraient trois ans, elle n'allait pas pouvoir retarder la chose indéfiniment, ne serait-ce que pour leur protection.

— C'est une bonne idée, admit-il. En fait, Mancinia, nous devrions organiser ce thé pour toutes les personnes qui nous ont soutenues ces dernières années.
— Madame Ward !

L'Ange eu un sourire.

— C'est une idée merveilleuse, Neah ! Envoyons des missives aux concernés ! Mademoiselle Sulys se sentirait ainsi moins seule, en notre compagnie.
— Je présume aussi qu'être en présence d'un Anjonù et d'une Marquise devrait l'intimider, je n'y avais pas réfléchis. Astriid ou Madame Ward serait un moyen de la mettre plus à laisse.
— Et cela permettra à Astriid de côtoyer des personnes qui la guideront sur la voie du Bien !

Mancinia ne voulait pas que cette Kitoe mette ses mains sur la rousse. C'était une Démone. Qui sait ce qu'elle lui ferait ? Ce n'était pas des êtres de confiance, elle l'avait appris à ses dépends. Dans tous les cas, l'événement était entendu entre les Écuyers de l'Aurore. L'Humaine se repositionnait sur sa table, pour écrire ses missives avec intérêt. Elles avaient quelque chose d'un peu plus officiel, mais encourageait les invités à venir détendus pour un goûter, date et heure incluses, peu de temps après le Bal de Lagherta. En plus de Mademoiselle Sulys, d'Astriid et de Madame Ward, elle avait prévu d'inviter Mademoiselle Shanxi Taiji, ayant aimé son travail sur Haute-Terre et étant ravie de pouvoir présenter à Neah celle qui marquait, avec son équipe, les nouvelles constructions angéliques. L'Ange, quant à lui, n'avait guère d'idées. Dans son entourage proche, on retrouvait surtout des membres de la Compagnie de Yüerell, devenue la Nith-Haiah. Néanmoins, il eu un sursaut de conscience quand il se souvint ne pas avoir remercié Cendre Nilsson de son cadeau, en plus de l'avoir fait attendre pour le déballer à cause de ses missions. Il y voyait un moyen d'excuse et c'est lui qui écrivit sa lettre d'invitation, en la remerciant de son présent, si précieux à ses yeux. Le Capitaine avait un sourire aux lèvres, cela lui plaisait assez de pouvoir rendre ce que d'autres lui donnait. Mancinia se retournait dans sa direction, soudainement plus sérieuse, à son propos.

— Souhaiterais-tu inviter quelques-uns de tes collègues ?

L'Ange relevait la tête, étonné.

— Je sais que c'est compliqué pour des subordonnés de se détendre en présence de leur Capitaine ... Mais si des membres de l'Armée sont présents, cela montrerait notre volonté de progresser.

Elle reposait sa plume.

— Je voudrais montrer que nos aigreurs du passé sont derrière nous.
— ... Ce serait une idée.

Son regard illuminé lui donnait la confirmation qu'elle attendait leurs noms pour entamer les démarches.

— Ne te tracasse pas avec des lettres. Je m'en chargerais personnellement.

Mancinia eu un sourire qu'il lui rendit.

— Je concilie mes devoirs militaires avec mes devoirs de fiancé, tu vois ?
— Je vois très bien.

Il marquait une pause, elle allait se remettre à écrire, ses paroles l'arrêtèrent.

— Mancinia. Je dois te parler de quelque chose.

Son ton était terriblement sérieux et il s'était penché, posant ses coudes sur ses genoux, tandis que son menton reposait sur le dessus de ses mains. Neah avait hésité à lui en parler, car elle était malade, mais il craignait soudainement que les choses ne s'accélèrent et viennent la surprendre sans prévention si on apprenait qu'elle allait mieux.

— Tu recevras certainement la visite de la Nith-Haiah.
— Ah, c'est pour des financements ?
— Non.

Son étonnement marquait désormais ses traits, pourquoi l'Armée Céleste viendrait-elle la voir en dehors d'une volonté d'aide ? Elle ne comprenait pas.

— C'est Reine.

Post VI - 1050 mots

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Par ces mots,
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Évoqué Reine arrachait un soupir de soulagement à l'Humaine, ce qui ne manquait pas d'irriter l'Ange. Sa compagne semblait avoir une certaine confiance envers cette femme, cette ... chose, peut-être ? Neah ne savait pas exactement comment la nommée. Elle était devenue intrusive dans leurs songes, avant d'être en mesure de venir à leur rencontre dans le monde diurne, en se téléportant depuis une Cité Humaine et s'avérant être la messagère d'une Aether dont personne n'avait la moindre trace. Pourquoi ? Personne ne le savait, en dehors d'une chose : Reine était entrée en contact avec la Royauté des Humains, un fait très peu connu et dont il n'avait conscience que pour être en couple avec une Ambassadrice, tout comme elle avait choisi les siens. Voulait-elle étendre le culte de sa divinité ? Peut-être. Tout cela lui était assez confus.

— C'est concernant Orahza, dans ce cas, reprit Mancinia. Tu n'as pas dissimulé qui avait été ta généreuse donatrice, alors, vous avez découverts des choses à son propos ?
— Rien de tout cela non plus, répondit-il en soupirant. Ils n'allaient pas poursuivre une personne anonyme, néanmoins, en dehors du territoire qu'elle m'a cédé à titre gracieux, elle est venu remettre un présent aux Anges, de la part d'Izanami. Du moins, c'est ce qu'elle a prétendu.
— Un présent ?
— Je ne t'en dirais rien de plus.

Mancinia savait qu'il était inutile d'insister.

— ... Tu peux dire aux membres de la Kērosa de venir m'interroger quand ils le souhaitent, reprit-elle avec un sourire encourageant. Je sais que tu as dû parler de mon état au Capitaine Arnvior, mais il a son propre travail a accomplir.
— Osten ne travaille plus avec moi, du moins, pas totalement. C'est le Capitaine Icare Loahgan qui a repris sa charge aux Jardins.
— Ah ! ... Oui, les changements. Hum. Dans tous les cas, si cela concerne Reine, je ne m'inquiète pas.

Neah l'observait en se redressant, sourcils froncés, reprenant une assise correcte, ses mains prenant appuis sur ses genoux.

— Tu as confiance en elle ? Je me méfie, personnellement, elle cache quelque chose et ça ne me plaît pas.
— Elle a été la médiatrice concernant les Ira au sein de mon peuple, elle t'a cédé un territoire prometteur qui ne manquera pas d'être bénéfique aux tiens et, de plus, elle semble avoir nos races dans de bonnes grâces.
— Oui, souffla-t-il en pinçant l'arête de son nez. Elle tourne autour de toi, elle tourne autour de moi et elle tourne visiblement près du Soldat Yüerell. Ça ne me plaît pas.
— Le Soldat Yüerell ? demanda-t-elle, circonspecte. Isiode ?
— Je n'en suis pas certain.

Mancinia clignait des yeux rapidement, essayant de comprendre ce que venait faire cet homme dans la conversation. Oui, il avait rencontré Reine au Dîner ... Mais ce n'était pas une raison de croire que c'était pour lui, si ?

— Tu es sûr que tu ne veux pas m'en parler ? ... Non, excuse-moi. Ce qui est à l'Armée reste à l'Armée. J'ai énormément appris de secrets en échangeant nos souvenirs, mais ce n'est pas la peine que tu prennes des risques.

Elle ne souhaitait pas que les supérieurs de son Gardien lui reprochent quoi que ce soit. Néanmoins ...

— J'ai foi en toi, mais tu m'inquiètes. Qu'est-ce qu'il se passe ?
— ... Bon.

Si le Capitaine cédait, c'est parce qu'il voyait un abîme brumeux auquel il ne comprenait rien, mais des Écuyers de l'Aurore, c'était elle qui avait eu le plus de contact avec cette mystérieuse femme. Mancinia serait peut-être en mesure de l'éclairer ?

— Reine est venue sur Orhmior, au coeur d'un des entrepôts du Quartier des Soldats, sans que personne ne la voit.
— ... Quoi ?

Cette déclaration était assez inattendue. La Cité restait militarisé et vu leur indéniable ressemblance, les Humains, ainsi que les Anges y résidant, n'auraient pas pu la manquer en promenade, encore moins les militaires. Sans doute est-ce là que Mancinia comprit, déglutissant quelque peu. Heureusement que Reine n'était pas une personne malsaine et adepte du chaos, elle aurait pu user de son visage et de son nom pour commettre des actes abominables, mais jamais celle-ci ne lui avait donnée cette impression de destruction simpliste. C'était un être terrifiant, mais pas dans ce sens précis. Après qu'elle eut digérée la nouvelle, son compagnon reprit.

— Comme tu le sais, on y trouve une nouvelle espèce nommée Thekēra. Le Soldat Yüerell a été blessé par l'un d'entre eux, après que celui-ci eu été grièvement blessé également. Il va bien ! Il s'en est remis, depuis le temps. Depuis, il ... s'en occupe ?

Mancinia avait penché la tête sur le côté.

— C'est ce qu'est venu remettre Reine. Un Thekēra. Une femelle visiblement, mais également très particulière. En quoi ? On n'en sait rien. Je suis sûr que c'est un cadeau signé.
— Mais en quoi c'est signé ?
— ... C'est assez amusant au niveau de la chronologie des événements, car dès l'instant où Yüerell a prit ce Thekēra sous son aile, il a noué un lien très particulier avec lui et, le résultat, c'est qu'il veut créer une unité de cavalerie.

Là, elle avait comprit, mais ce n'était pas le plus important, à ses yeux.

— Mais c'est une idée de génie ! s'exclama-t-elle. Pourquoi n'en avons-nous jamais eu l'idée ?

Sur ce point, elle parlait des Humains et de leurs déplacements sporadiques en l'absence de Gardiens doués dans les arts de la téléportation. Neah manquait de rire en s'imaginant être son transporteur à-titré entre les différents territoires. En fait, c'était plus que de l'imagination, c'était le cas.

— Toutefois, il y a autre chose, concernant ce Thekēra.
— Oui ? demanda-t-elle en comprenant que c'était là le point le plus important.
— Reine l'a remis en disant qu'elle se nommait Vaès.
— Attends ... Vaès ? Cette créature gigantesque dans ton rêve, là où tu as vu Idril et son Ira ?
— Oui.

Ce rêve encore plus détonnant qu'il se trouvait sur le lac où siégeait Reine en temps normal. Là où elle avait vu Ihsan et des Ira pour la première fois et ... Et qui était cette femme assise déjà ? Main sur la tempe, Mancinia trouvait que ça se tenait. Quoique, cela voulait dire que cet endroit était réel et non un songe. Un frisson parcouru l'échine de l'Humaine : à quel point Reine était puissante ?

Post VII - 1053 mots

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Par ces mots,
Je vous envoie mes Sentiments

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— Je ne sais pas ce qu'elle trafique avec mon peuple, mais cela ne me dis rien qui vaille.

L'Ange ne cessait d'être suspicieux à son encontre, mais on ne pouvait pas dire que celle-ci avait agi de manière à être l'amie de ce dernier. Peut-être n'était-ce pas ce qu'elle désirait ? Peut-être s'en moquait-elle ? Comment pouvaient-ils le savoir ?

— Est-elle réellement dangereuse, Neah ? Elle semble vouloir simplement créer le Bien autour d'elle. Peut-être qu'Izanami est une alliée d'Ahena ? N'oublie pas que c'est une possibilité.

Songeur, l'Ange ne disait plus rien, se bornant à se dire que si on venait interroger sa compagne, elle aurait toutes les cartes en main pour répondre ce que son coeur lui dictait. Elle était loin d'être idiote, malgré ses maladresses.

— Veux-tu qu'on se serve du prétexte du thé pour inviter Isiode et en discuter ? Même si l'Armée sait qu'elle vous a cédé un territoire et ... Vaès, cela ne veut pas dire qu'elle sait pour nos précédentes rencontres. Je doute que tu es envie d'en informer tes supérieurs sans avoir toutes les réponses, n'est-ce pas ? Il lui a parlé au Dîner et tu l'as ignoré volontairement, remettant tout simplement ta confiance en lui, mais peut-être lui en avait-elle parlé à ce moment-là ?
— De lui remettre Vaès ?
— Ou lui, de sa cavalerie ?

Que lui-même et le Soldat Yüerell eussent croiser Reine, qu'ils eussent eu une sorte de lien avec elle, ce n'était pas un problème. Ce que Neah craignait, c'était que la situation ne leur échappe et que cette dingue soit en mesure de saccager ce qu'ils avaient bâtis ces dernières années. Parce qu'elle était capable de donner, mais il était convaincu qu'elle pouvait reprendre au centuple. Après une brève réflexion, l'Ange préférait décliner son idée en prenant une feuille vierge devant eux et en y notant quelques petites choses.

— ... Il n'a aucune raison de venir, d'autant plus qu'il est occupé et n'a pas de temps disponible. À moins de lui dire honnêtement la situation ... mais dans ce cas, c'est mon travail de me charger de cette question.
— Ça me surprend qu'il soit plus occupé que toi, sourit Mancinia, se moquant gentiment.
— Il n'est pas plus occupé que moi, dit-il en signant ledit papier sans le quitter des yeux. C'est pour ça que je suis Capitaine et qu'il n'est encore qu'un Soldat.

Mancinia tressaillit, avant de lui lancer un regard en biais. Son homme était très critique quand il le voulait, mais ce n'était pas de la méchanceté à son égard, bien au contraire.

— Je ne le traiterais pas autrement malgré toute l'estime que j'ai pour lui, ça reste mon devoir. Tu crois que mes départs, quels qu'ils soient, ne sont pas calculés avec ma charge de travail ?
— Non, je ...

Embarrassée, elle ne pouvait baisser les armes devant son Capitaine.

— D'accord, souffla-t-elle. Laissons Isiode de côté. Je sais que tu es en mesure de te charger toi-même des choses si la situation devient trop problématique.

Néanmoins, quelque chose en elle aurait voulu inviter Isiode, ne serait-ce que pour démontrer la bonne entende retrouvée entre les deux races, mais elle craignait que le Soldat Yüerell ne se sente obligé de venir, non par crainte de vexé la Marquise, mais en y étant contraint. Ce serait encore pire. Qui plus est, elle ne pouvait demander quoi que ce soit à Isley puisque ... Bref, c'était vraiment compliqué.

— J'ai une idée, déclara Neah en voyant sa prise de tête intérieure. Que dirais-tu si j'invitais quelques collègues, mais également des Orines ?
— Des Orines ?
— Les Jumeaux Yüerell sont liés avec l'une d'entre elles. Si tu invites des Orines en gage de l'amitié qui les unis aux Humains et que nous en faisons de même, peut-être que leur Liée voudra venir et ils ne manqueront pas de la suivre ?

Mancinia clignait des yeux, son cerveau désormais débranché.

— Je suis perdue ... Tu viens de me parler d'honnêteté à son encontre et tu conspires quelque chose d'encore plus idiot qu'une missive ?
— Tu dois avoir une bonne raison pour les inciter à venir sans dire de quoi il en retourne et ni toi ni moi ne sommes proches de Jumeaux, quoi que tu en dises.

Touché.

— Et s'ils viennent pas ce biais, personne n'aura rien à redire, ni eux, ni nous.
— ... C'est un test, c'est ça ?
— Isiode sait que nous sommes liés à Reine, nous aussi. Que lui a-t-elle dit nous concernant ? Aucune idée. S'il est curieux à ce sujet, c'est un moyen pour lui de venir plus sérieusement que d'être inviter sans la moindre raison. S'il ne vient pas, peu importe ses raisons, j'irai le voir sur Orhmior. Je m'assurerais que c'est également Vaès ...

Neah était concentré sur ce qu'il écrivait, mais elle ne voyait pas ce que c'était. Quand il demeurait concentré, le regard baissé sur ses notes, sans le moindre sourire, il avait ... ce petit air arrogant et électrisant. C'était quelque chose qu'elle aimait, chez lui.

— Tu rougis, Mancy.

Sa déclaration la laissait devant son peu de discrétion le concernant. L'Ange s'était approché de sa position, lui soufflant dans l'oreille. Mancinia eu un frisson.

— Neah ... Ça ne m'aide pas.
— Je dois punir ceux qui ne sont pas concentrés.
— Ma concentration explose quand tu es là ... Et tes agissements envers moi sont aussi petits que toi.
— Ils sont donc mignons.

Ses sentiments devaient s'exprimer, ils n'arrivaient pas à rester à l'intérieur d'elle, son expression obligea son Gardien à l'observer plus près.

— Tu n'es pas fatiguée ?
— Non, ça va. Je peux terminer ça avant d'aller dormir. Et toi, tu ... Est-ce que tu dors bien ?
— Vu ton état, ne me fais pas la leçon.
— J'aimerais éviter que ta santé soit aussi minable que la mienne, ah ah ...
— Je m'évite de m'effondrer tout en faisant des rêves étranges, Marquise, nasilla-t-il. Je dors peu ces derniers temps, moi aussi, entre les missions confiées par la Reine Scylla, mes tâches quotidiennes, les dernières finalisations des chantiers, les travaux de ma mère et mon Humaine qui court partout, je ne sais plus où donner de la tête !

Mancinia eu un sourire attendri.

— Et avec le thé organisé, tu vas avoir encore plus de travail ?
— C'est ça ! Et je serai entouré de beaucoup de femmes, quel casse-tête !
— ... Aurais-tu un autre homme en tête ? soupira-t-elle en ignorant sa dernière remarque.
— Je dois dire que cela fait un moment que je n'ai pas vu le Comte Vidal.
— Oh ... C'est une bonne idée !

Post VIII - 1095 mots

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Par ces mots,
Je vous envoie mes Sentiments

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La Marquise de Nylmord s'était remise à écrire, notamment à l'intention du Magicien, qu'elle n'avait pas revu depuis quelques mois. Ce serait une belle occasion de montrer son entende avec des représentants de la Noblesse sur son marquisat. Puis, elle enchaînait sur les Orines, notamment celles venues à Utopia lors de leur précédent échange. Elle se souvenait de la jeune Eiko Hitoka, qu'elle avait d'ailleurs revue au moment du Festival d'Aïkisu et lui proposait de venir en compagnie des autres. Neah, de son côté, en écrivit qu'une seule, plus officielle, à l'intention des membres de la Nith-Haiah ayant une Orine. Ravie de se retournement de situation, Mancinia n'allait certainement pas oublié les plus importants.

— J'invite Maximilien, également !
— Nous laissons donc tomber le Srī Eraël, je vois.

Mancinia ignorait sa remarque taquine, ravie d'avoir appris sa victoire à la Coupe des Huit et ne manquât pas de glisser quelques mots de félicitations en supplément.

— C'est une bonne idée de travailler avec des étoiles montantes de ta hiérarchie. Pourquoi ne pas inviter Lexa Blaise ? Elle a également décrochée le titre de son épreuve lors de la Coupe des Huit.
— Oui, elle a déclarée vouloir créer une alliance entre les Humains et les Lyrienns.

Le ton de son aimée le surprit, relativement moins enthousiaste qu'envers ses autres convives.

— Tu as de mauvais rapports avec elle ?
— Nous n'avons pas le moindre rapport, qu'il soit bon ou mauvais. Je l'ai seulement vu ivre lors du Dîner, tu sais, au moment de ma rencontre avec le Duc Cyrius Windsor.
— Ah, lui ... Ce songe était bien trop étrange, tu ne devrais pas lui en tenir rigueur. Peut-être a-t-elle moins tenu parce qu'elle n'avait pas les moyens de résister au problème ? Et visiblement, cela n'a eu aucun impact concernant ton entretien avec lui.
— Aucun ? s'amusa-t-elle. Tu n'as pas entendu les rumeurs ? L'Archimage Merlfide m'a écrit une symphonie.
— Oui, oui, elle dure six longues heures, d'ailleurs, maugréa-t-il.
— Je sais que l'Archimage Eliassen lui a demandé de transformer cela en une danse praticable durant le Bal, sourit-elle, avant de marquer une pause et de reprendre plus sérieusement. Quant à Lexa, de ce que tu m'as dit, elle a déclarée être devenue Humaine à cause d'une non-révélation, ou quelque chose de ce genre ? Ils ont un système d'exclusion assez strict qui m'est intolérable. Pourquoi n'aurait-elle pas pu vivre parmi les siens ? Après tout, si son Ma'Ahid ne se développe pas, comme c'est le cas de beaucoup d'Humains à Haute-Terre, en quoi est-ce un problème ?

Certes, les Lyrienns et les Humains avaient une relation tendue en raison de l'absence de leur magie. Mancinia n'y comprenait rien et s'en moquait éperdument, ne comprenant pas encore exactement que la Voix des Éléments était importante et que la cassure causée rendait son détenteur malade à cause de longues expositions. Ce rejet lui ​donnait l'impression de devoir converser avec des ignares et des énièmes racistes. Avait-on du temps à perdre pour ces gens-là ?

— C'est ta hiérarchie qui décidera si cela en vaut la peine, non ?

Mancinia prit une lettre, mise de côté sur une pile visiblement plus petite, mais qui avait son importance, rédigée par l'Ambassadeur Valphreze. L'Ange ouvrit pour lire le rapport émis d'une précédente réunion sur l'état des alliances.

— La Reine était visiblement mécontente de le découvrir, car elle n'avait pas été prévenue au préalable que quelqu'un était intéressé d'une telle ouverture. Du moins, la Monarchie était au courant de sa volonté, mais cet événement a été réalisé dans son dos. C'était imprévu notable, mais sa volonté d'ouverture récente permet de lui éviter une punition plus stricte.
— Ah ... J'ignorais qu'elle n'était pas au courant.
— C'est la raison pour laquelle cette gamine ne doit pas se rater. Une chute et c'est terminé. Sa carrière de diplomate sera broyée, peut-être même qu'on renverra sa tête chez les siens.
— Effectivement, dit-il en nouant ses bras. C'est une Blaise et cela reste un problème si rien n'a été prévu en amont, dans la mesure où il pourrait y avoir un conflit d'intérêt.
— Tellement idiote, souffla l'Humaine en portant sa main sur son front. Elle n'a même pas pensée qu'elle pourrait être bannie de nos terres pour suspicion d'espionnage.
— Cela reste une preuve de sa sincérité.
— Ou de son incompétence ! ​C'est la raison pour laquelle la Royauté va mandater un volontaire sur la question des Lyrienns, pour ne pas que de nouveaux tracas naissent entre nos deux races. Nous établirons certainement un pont économique sommaire, si tout se passe bien. Quant à elle, ce n'est pas de jolies paroles qui lui donneront une place durement acquise par d'autres.

Au sein des Enfants de Sympan, rien ne comptait plus que le mérite. Mancinia avait obtenu son titre de Matasif en mettant sa vie en danger quand les Démons avaient assiéger Utopia, avant d'être repoussé. Ce titre pouvait désormais paraître désuet en l'absence de batailles, mais personne ne le remettait en cause, parce que l'Imprévisible s'était illustrée dans d'autres domaines, dans d'autres races, cumulant titres et richesses. Elle, une Humaine, était devenue Marquise. Un choix osé de l'ancien Nylmord, qui l'avait accueillie dans sa demeure, écouter durant des heures et vu dessiner un bijou. C'était sa sincérité qui avait payé, elle lui avait montrer sa magie. Celle qui l'avait dressée au sommet, mais à partir de cet instant, Mancinia avait également du montrer ses capacités et apprendre énormément de choses pour ne pas tomber. Une réussite éclatante, mais qui n'avait pas été sans heurts : elle s'était retrouvée endormie durant cinq jours, tellement elle ne ménageait pas ses efforts. Elle relâchait un soupir bruyant.

— La Reine est ouverte et compréhensive, mais elle est vraiment effrayante concernant les échecs.
— C'est normal. Si tu échoues en diplomatie, tu entraînes une guerre.

Mancinia sentit soudainement la pression.

— ... C'est l'unique raison pour laquelle je n'ai pas mentionné son manquement devant le Chancelier. Seulement, se prétendre Ambassadrice de notre race, c'est également interagir avec les autres Ambassadeurs et elle a lamentablement échouée sur ce point, devant moi. Je ne compte pas lui faire le moindre cadeau tant qu'elle ne me montre ce qu'elle vaut.

Autant dire que ça allait être compliqué, Mancinia ne pardonnait pas les manquements. Elle ne se pardonnait pas les siens. Neah étant conscient qu'elle pouvait se souvenir, dix ans après, avoir eu une parole malheureuse pendant que son interlocuteur d'alors avait oublié et tourné la page.

— Mais ... Il vaut mieux avoir un oeil là-dessus, c'est ça ? demanda-t-elle à son Gardien qui lui répondit d'un sourire solaire. Au pire des cas, personne ne vient et nous mangerons des bonnes choses en Famille tous en ... Argh !

Une douleur vrillait tout le long de son corps, la contraignant à se pencher en avant. Neah s'était levé d'un bond, mettant genou au sol et saisissant délicatement les épaules de Mancinia dans ses paumes, tandis qu'elle tenait sa poitrine.

— Respire doucement. Doucement.
— Y'a ... quelque chose veut sortir, je ...

Devait-elle vomir ? Ça n'y ressemblait pas. L'Ange écarquillait les yeux et se reculait brièvement en distinguant une masse sombre l'entourer sommairement au point qu'il ne déclenche sa magie pour repousser des éventualités qui lui passait par l'esprit, mais aucune réaction. Rien. Cette masse se rassemblait, prenant appuis sur les genoux de l'Humaine.

— Reinhard ? demanda-t-elle.

Le bout du nez de l'Ira vient à la rencontre du sien. Elle respirait mieux.

— Range ton arme.

Sous le regard impérieux de sa compagne, Neah restait un instant interdit, avant de laisser disparaître l'armer invoquée par sa magie, qui se désagrégeait dans les airs avant même de toucher le sol.

— Par les Aetheri, Mancinia, qu'est-ce que c'est que ça ?

Son instinct parlait à sa place.

— C'est mon Ira.

Post IX - 1290 mots

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Par ces mots,
Je vous envoie mes Sentiments

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La venue de son Ira dans le monde diurne avait aspiré ses dernières ressources et l'Humaine s'était endormie, sa tête reposant contre l'épaule de son Ange, au milieu de ses explications. Reinhard étendu sur ses genoux, ne bougeait pas et s'avérait être assez docile. Neah avait tendu les bras en douceur, voulant le déplacer pour ne pas le faire tomber en déplaçant sa protégée, mais ses mains étaient passées au travers. Ça le fit sursauté, dans la mesure où il avait l'impression d'avoir mis sa main dans un sac de plume. C'était si doux, même si ce n'était pas un être tangible. Curieuse créature. Ce dernier avait bondi au sol, attendant. Allongée par les bons soins de son Gardien sur son lit, le minuscule louveteau reposait sur sa poitrine de sa partenaire et donnait l'illusion de se reposer, lui aussi, avant de disparaître quelques minutes après. Le Capitaine n'était pas en mesure de rester plus tardivement, ayant passé la soirée à ses côtés. Il avait du travail, à la Caserne et se sentait assez soulagé de voir que sa fiancée allait bien. Il l'embrassait sur le front, avant de partir.

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— Qu'est-ce que tu es pipou lorsque tu es concentré ainsi !

Mancinia relevait sa tête, étonnée d'entendre une voix dans son bureau sans que personne n'y ai été invité. Que personne n'y soit entré, d'ailleurs. Devant ses yeux, à quelques mètres, se tenait debout une véritable inconnue, qui avait une main devant sa bouche désirant dissimulé son rire, l'autre derrière son dos, en toute innocence. Celle-ci se pavanait nue, visiblement fière de sa poitrine opulente et des courbes de ses hanches, mais très loin d'émouvoir l'Humaine avec sa plastique parfaite, selon les regards masculins. Cela la mettait directement de mauvaise humeur. Et si Neah avait été en sa présence ? Elle n'aurait pas voulu qu'il voit une autre présence dénudée que la sienne, même si ce dernier aurait probablement soupiré avant de la mettre dehors de la résidence.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle après quelques instants.
— Je suis Lálbabhis, déclara l'autre solennellement. Je suis une humble servante de l'Aether Isemli.
— Je vois, déclara-t-elle en reposant ses yeux sur le rapport. Sortez de mon bureau.

La Marquise venait de rependre le travail après une semaine et demi d'absence à son poste, elle n'avait pas de temps à perdre avec une illuminée qui était entrée chez elle en croyant avoir le même intérêt que Reine pouvait avoir à ses yeux. Isemli ne lui avait jamais accordé une reconnaissance sportive et elle n'avait aucune raison de le servir. Lálbabhis, dès lors, changea totalement de comportement, ses yeux trahissaient son mépris autant que sa voix, révélant l'hypocrisie de sa mise en scène.

— Es-tu en train de me congédier, salope d'esclave ?
— Vous avez un langage bien curieux pour une servante d'Isemli.

Sa répartie semblait ne pas convenir à son interlocutrice, vu son regard courroucé. L'Humaine ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais son sentiment était simplement de toiser cette inconnue, qui lui paraissait tout simplement cinglée et qui s'avançait vers elle, lui semblait être le plus correct.

— Sois reconnaissante de respirer en ma présence, déclama-t-elle d'une petite voix claire et moqueuse.
— Vous êtes dans un état lamentable. J'espère que l'odeur n'accompagne pas le reste ?
— Toi, tu ... !

Son bras se lavait au-dessus d'elles, main tendue, prête à lui décrocher une gifle magistrale, avant de se raviser au dernier moment.

— Tu as de la chance qu'elle te protège ! Argh !

Mancinia se contentait de la regarder. Qui la protégeait ? Elle était simplement assise à son bureau, sans bouger. Elle aurait aisément pu la toucher, mais peut-être craignait-elle les conséquences de s'en prendre à une personne ayant bâtie sa réputation sur sa condition guerrière ? Peut-être n'était-elle pas complètement dingue.

— Toi ... Tu as un sale caractère. J'aime ça. C'est ce qu'il faut quand on est ambitieux, pas vrai ?

Son sourire se voulait très sérieux, mais Mancinia en doutait. Quant à ses aspirations, autant dire qu'il fallait vraiment être aveugle pour ne pas le voir.

— Écoute-moi bien ! reprit-elle en la pointant du doigt d'un air supérieur. À partir de maintenant, tu es ma subordonnée, car moi, Lálbabhis, ait prit part à un duel et compte bien ravir les sommets avec toi à mes côtés !

Sa remarque eut le mérite de lui faire hausser un sourcil moqueur.

— Je suis donc au-dessus de toi vu que tu as besoin de moi pour réaliser tes objectifs.

Lálbabhis ouvrit la bouche, interloquée devant le tutoiement soudain.

— Tu oserais aller à l'encontre des volontés d'une Archontesse telle que moi ?!
— Une Archontesse ?

Qu'est-ce que c'était que ça, encore ? Elle n'avait jamais entendu ce mot auparavant. Disait-elle la vérité ?

— ... C'est toi qui a besoin d'aide et non moi. Que gagnerais-je à être près de toi ?
— De quoi ? s'étonna son interlocutrice.
— En décidant d'y prendre part, quelle sera ma récompense ?
— Le privilège de me servir, bien sûr !
— Je me sers moi-même, tu ne vois pas ? J'ai une ribambelle de titres et de richesses acquis seuls. Je suis Prophétesse d'Ësse'Aellun en raison de ma Famille, alors qu'en est-il de toi ? Que m'accorderais-tu ?

Lálbabhis semblait relativement perdue. Elle ne s'était pas attendue à une telle résistance de la part de sa désignée, mais elle n'allait pas se laisser avoir par cette petite impertinente.

— Tu veux une sucrerie en récompense ? ricana Lálbabhis. Je veux bien te donner du chocolat, si tu es sage.
— Je veux quelque chose de concret et qui servira mes ambitions, si tu n'es pas capable de me l'apporter, je n'ai aucune raison de me tenir à tes côtés.

Contrairement à l'Archontesse, Mancinia ne la considérait pas comme une moins que rien, maintenant que son intérêt était acquis. Aucune des deux, cela dit, ne cèderais sur ce point.

— Tu me serviras, saleté de pion ! Je te ferais céder !
— Tu ramperas en premier devant la Reine de la partie, répliqua-t-elle.

Tapant du pied dans un dernier excès de rage, Lálbabhis disparu. Mancinia demeurait un instant à contempler le vide. Était-elle de même nature que Reine ? Non, elles avaient quelque chose de clairement différent. Puis, quelqu'un entrait dans son bureau, à nouveau. Une personne qui, cette fois, lui arrachait un sourire.

— Tu parles seule ? demanda l'Ange en entrant, étonné de l'avoir entendue s'énerver.

Ce dernier portait un plateau. Thé et douceurs du soir. Il était si chou.

— J'ai rencontrée une Archontesse.
— Une ... Pardon ? C'est quoi ça encore ?
— Une servante d'Isemli, répondit-elle en se redressant.
— Pitié, non, dit-il en mettant sa main sur son front.
— Je crains que si, Neah.
— Les Dieux ne peuvent-ils pas te laisser tranquille ?

Elle venait se mettre dans ses bras, tandis qu'il éloignait le plateau pour éviter de le renverser dans la manoeuvre.

— Ësse'Aellun est un homme, n'est-ce pas ?
— Oui, pourquoi ?
— Pourquoi m'a-t-elle dit « heureusement qu'elle te protège » dans ce cas ?
— « Wif ! »

Mancinia et Neah regardait Reinhard, présent à leurs pieds. Ils avaient compris.

Celle qui lui accordait sa protection, c'était probablement l'Aether des Ira.

Izanami.

Post X - 1190 mots

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Par ces mots,
Je vous envoie mes Sentiments

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— Bonsoir Marquise Leenhardt. Soldat Azur Rizos et voici mon collègue, le Soldat Neven Arvanitis, nous travaillons pour la Nith-Haiah. Nous aimerions vous poser quelques questions sur un événement survenu sur un de nos territoires, si vous le permettez.

Mancinia savait qui ils étaient, notamment car les deux Anges étaient reconnaissables avec leurs tenues de rouge et d'argent : ils étaient des membres de l'Escadron Kērosa.

— Bien sûr, messieurs, vous êtes les bienvenus chez moi, sourit-elle. Si vous le permettez, nous irons dans mon bureau pour discuter plus calmement.
— Nous vous suivons.

Monika avait permis aux membres de l'Armée d'entrer à l'intérieur de la résidence, mais ils n'allaient pas converser dans le couloir devant tout son personnel. L'Humaine ouvrit l'entrée de son lieu de travail, les laissant entrer, avant de les suivre, continuant sa route pour aller s'asseoir, cachant son amusement, tandis qu'ils s'étaient immobilisés après quelques pas.

— ... !
— Capitaine.

D'un signe de tête, Neah leur signifiait qu'ils pouvaient se mettre au repos. Ce dernier était posé contre le bureau, les bras croisés, observant la scène de loin, tandis que l'Humaine s'installait sur l'un des fauteuils où elle recevait ses invités, séparé de ces derniers d'une table basse. Les deux Soldats prenaient place, n'étant pas du tout intimidé de la situation, question d'habitude.

— Nous autorisez-vous à retranscrire notre conversation, Marquise ?
— Oui.
— Capitaine Katzuta, souhaitez-vous être présent ?
— Oui.

Normalement, il aurait dû sortir par politesse, mais rien ne l'empêchait d'assister à l'entretien. Ce n'était pas un interrogatoire qui risquait de mal se terminer.

— Marquise Leenhardt, débutait le Soldat Rizos. Durant une nuit de la semaine dernière, une personne répondant au nom de Reine s'est introduite au sein d'un de nos entrepôts, sur Orhmior.

Malgré sa connaissance de l'événement, les mains de Mancinia tressaillirent. C'était ... une vérité. Comment Reine était-elle en mesure de réaliser de tels exploits ? Était-elle une envoyée divine, ou bien autre chose ? C'était surprenant et terrifiant.

— Où étiez-vous à ce moment-là ?
— En réunion des régions, sur le territoire Magicien, d'autres Marquis et Comtes m'ont vue présente. Je m'y suis rendue après une réunion à Utopia, où j'étais en compagnie d'Ambassadeurs. C'est le Capitaine Katzuta qui m'a permis d'être présente au deux endroits durant la même soirée.
— Je confirme les propos de la Marquise.

Ce n'était pas vraiment pour lui créer un alibi, encore que ce serait irrecevable, en l'état, vu la nature de leur Lien, mais seulement pour suivre son parcours. Personne n'ignorait qu'ils étaient en couple depuis longtemps, ils étaient d'ailleurs une Paire depuis près de vingt ans.

— Connaissez-vous la dénommée Reine ?
— Oui.

Mancinia savait qu'elle ne devait pas avoir une once d'hésitation.

— Rassurez-vous, Marquise, reprit le Soldat Arvanitis. Nous ne sommes pas en train de vous soupçonner. Nous savons que vous n'avez aucune raison de commettre un tel acte, vous êtes une amie des nôtres et vous n'utilisez pas de magie, dans tous les cas.

Merde.

Bien que son visage ne trahisse rien d'autre qu'un sourire poli, elle se savait dans l'embarras. Ces interrogatoires étaient menés en duo, car l'un d'entre eux était aussi chargé de maintenir la personne interrogée, discrètement ou non, entourée d'une magie qui leur permettait de savoir si elle mentait ou non. Si elle disait en riant ne pas savoir usé de magie, cela sonnerait comme faux et elle serait dans les ennuis. Fort heureusement, ou curieusement, Izanami était de son côté.

— Pas exactement.

Comment demeurer stoïque devant leurs visages étonnés ? Elle n'avait pu se contenir de relâcher un petit rire de quelques instants.

— N'ayez crainte, d'accord ? Je ne vais pas vous attaquer.

Rassurée de leur acquiescement, l'Humaine essayait de se concentrer, mais Reinhard apparu sans la moindre peine, bondissant depuis une sorte de cercle noir sur la table. Les deux combattants ne manquèrent pas d'être encore plus surprit de cette étrange apparition, au point d'avoir une réaction de recul. L'instinct, parfois.

— C'est un Ira, n'est-ce pas ?
— Exact, il se nomme Reinhard.
— Im ... Impressionnant.

Belle esquive de sa part. Son nouveau compagnon observait les deux Anges, avant de les ignorer et de bondir directement sur ses genoux et de s'y installer, est-ce qu'il dormait tout le temps ? Passé l'émerveillement, l'homme se reprit.

— Ahem, toussota-t-il. Vous connaissez donc la dénommée Reine et avez fait acte de présence ailleurs. Vous avez une ressemblance physique assez marquante, êtes-vous apparentée ?
— Non. Ce n'est pas ce qu'elle m'a expliquée.
— ... ! Vous lui avez déjà parlé plus en détail de la situation ?
— Si c'est celle nous concernant, oui.
— Pouvez-vous nous dire comment et où ?
— ... Excusez-moi, ça va vous sembler ridicule, dit-elle en prenant un air désolé devant l'absurdité des choses. Nous nous sommes rencontrées au beau milieu d'un rêve. Puis, physiquement, au sein d'Utopia. Elle s'est d'ailleurs téléportée devant nous.
— Nous ? tiqua le Soldat.

Ils s'étaient tournés presque instinctivement vers le Capitaine, qui leur confirmait la chose avec un hochement de tête.

— J'étais présent lorsque s'est arrivé.
— Vous avez aussi été en contact avec cette dénommée Reine, Capitaine Katzuta ?
— La hiérarchie est au courant qu'elle m'a cédé un territoire entier au nom des Anges.

Plus ils progressaient, plus cela leur semblait compliqué, cette histoire.

— Je comprends les besoins d'une enquête, mais je vous prierais de conserver cette information pour vous, officiellement, c'est une cession des Alfars.
— Compris, Capitaine.
— Comme je le disais ... , reprit-il. J'étais présent également. Elle s'est téléportée.
— Au milieu d'Utopia ?
— Oui. Et elle n'est pas une Ange, c'est certain. Sa puissance magique semble totalement surpassée les meilleurs utilisateurs, mais si elle est bien, comme elle le dit, la Servante d'une Aether, ce n'est peut-être pas si étonnant.
— La Reine Scylla Taiji a également croisée son chemin, c'est elle qui nous a parlé des Ira.

Devaient-ils mentionner le Dîner ? Non, ce n'était pas nécessaire pour le moment. Ce devait être déroutant pour tous ceux qui n'avait pas l'habitude, dans la mesure où elle se promenait avec ses traits. Mancinia avait encore les moyens de contenir ses surprises ou autres exaspérations depuis qu'elle côtoyait Lancinia.

— Ah, oui, reprit l'Humaine pour répondre à leur autre question. Reine m'a dit être une sorte de version alternative de moi-même. J'ignore ce que ça veut dire.
— Peut-être qu'un Aether à créer un être à votre image pour le servir ?
— C'est une idée ...

Comment pourrait-elle le savoir ? Est-ce que Mancinia Leenhardt, Lancinia Daphnis et Reine étaient une sorte de Sainte Trinité ? L'idée lui paraissait aussi absurde que réelle.

Post XI - 1080 mots

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Par ces mots,
Je vous envoie mes Sentiments

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— Marquise Leenhardt, une dernière question si vous le permettez. Répondez-nous honnêtement ... Pensez-vous que Reine est une personne dangereuse ?
— Non, trancha-t-elle sans une once d'hésitation. Je précise qu'elle n'est dangereuse à mes yeux que pour ses capacités inconnues, car si elle avait voulu autant causer du tort aux Humains, ou aux Anges, récemment, elle aurait ravagée nos territoires, plutôt que d'essayer de nous concéder les volontés d'une Aether relativement généreuse. Ce n'est néanmoins pas nécessaire de la sous-estimer.

Qui dirait le contraire ? Avoir l'impressionnante capacité de ne pas craindre le Ma'Ahid d'Utopia n'était pas donné à des êtres quelconques. Par ailleurs, elle était présente aux récents événements importants, comme leur donner des explications sur les Ira, s'avérant être des représentations physiques de leur puissance innée. Cela leur permettrait plus de sécurité, en éliminant les traîtres dans les hautes sphères, quant aux Ailes Blanches, elle avait cédé une partie de l'île d'Orahza et une Protectrice. Du moins l'avait-elle présentée ainsi.

— Merci d'avoir répondu à nos questions, Marquise Leenhardt, nous sommes désolés d'être venus si tardivement.

Ils s'étaient redressés en même temps. Son Ira sautant au sol, avant de les observer, curieux.

— Ce n'est rien, je comprends que vous ayez du travail et c'était ma seule disponibilité après un moment. Si vous n'avez pas encore mangé, n'hésitez pas à demander quelque chose à emporter dans mes cuisines.
— Nous vous remercions de votre bienveillance. Capitaine.
— Je vous raccompagne, déclara-t-il simplement.

Désormais seule, Mancinia se rasseyait, Reinhard sur ses pieds. Il était doux, c'en était presque étrange, mais l'on s'y faisait. Il disparu rapidement et, lorsque son Ange revint auprès d'elle, l'Humaine ne savait retenir un soupir.

— Ça ne fait rien si nous n'avons pas parler du Dîner, ni d'Isiode ? Ça ne vous posera pas de problèmes ?
— Ils n'ont pas demandé de telles précisions, surtout que tu as été très généreuse en réponses.
— Hum.
— Es-tu inquiète ? sourit-il, amusé et attendri. Le Soldat Yüerell et moi sommes des combattants, nous sommes également bien considérés de notre hiérarchie. Ils ne nous écarterons pas pour quelques omissions sur un sujet auquel nous ne comprenons rien nous-mêmes.

Il y eu un silence, tandis qu'il venait s'asseoir à ses côtés.

— J'essaierai de m'assurer qu'il s'agit réellement de la même Vaès.
— Ce ne seras pas difficile ?
— Difficile, pourquoi ? s'étonna-t-il. Orhmior est notre territoire militaire, c'est assez normal que j'y aille, en tant que Capitaine. J'ai des amis stationnés là-bas, tu sais ?
— Oh, oui, bien sûr ... Je vois le mal un peu partout.

Mancinia laissait tomber sa tête contre son épaule. Elle n'était pas totalement remise de sa mésaventure, le ressentant très bien au creux de son corps. Cet entretien avait été d'ailleurs plus stressant qu'escompté. Neah sourit, passant sa main dans ses cheveux. C'était si agréable qu'elle en frissonnait en fermant les yeux.

— Ça va aller, tu es encore simplement fatiguée. Repose-toi.
— Qu'est-ce qu'il raconte ce crétin ? Qui caresse seulement les cheveux d'une personne ? Bouge-toi, chéri et montre à quel point tu es sauvage en caressant ses autres poils !

Habituellement, Mancinia aurait claqué sa langue contre son palais, mais elle était vraiment détendue.

— Tenez, n'est-ce pas là mon Archontesse ?

Neah clignait des yeux, balayant l'endroit du regard. Il n'y avait rien. Sa magie ne lui signalait rien de particulier non plus. Il ne disait rien, laissant sa partenaire conversée avec cette nouvelle envoyée divine et d'attendre de voir ce qui en retournait.

— Ah, tu reconnais qui est ton maître ! soupira-t-elle de fierté, les mains sur ses hanches. Je savais que tu étais une personne de raison, même si nous avons démarrer du mauvais pied, toutes les deux. Je crois néanmoins être sûr de mon choix ! Tu dois me servir ! Nous devons gagner cette compétition !
— Tu ne m'as même pas dit de quoi il en retournait.
— Tu dois être parfaite, tu m'entends ? P-a-r-f-a-i-t-e. Et quoi de plus parfait que d'illustrer l'Amour Sauvage dont je suis l'illustre représentante ?
— N'es-tu pas représentante d'Isemli ?
— Mais rah, cesse de casser de mes effets, impertinente ! Je veux gagner, tu comprends ? Tu dois me conduire à la victoire ou je ne te le pardonnerais pas !
— D'accord.

Devant ce simple mot, cette personne nue dans son bureau paru jubiler de sa victoire. Elle était belle, attirante, mais qu'est-ce qu'on aurait dit une gamine ...

— En vérité, Lálbabhis ... J'y ai réfléchis. Je me dis que vous seriez parfaite pour essayer mes créations, avec votre ensemble naturel.
— N'est-ce pas ? dit-elle en mettant une main dans ses cheveux raides, mais soyeux. Je suis l'incarnation de la sauvagerie et rien ne m'irait mieux que tes bijoux ! Enfin, je veux dire ... les breloques que tu fabriques !
— Oui, bien sûr, répondit-elle sans chaleur, l'envie soudaine de l'étrangler. En échange, vous me devrez une faveur, si nous l'emportons.
— Mais que tu es dure en affaires, dis-moi ! rouspéta-t-elle. Bon, très bien ! Je dirais que ça fait partie de ton charme sauvage et moi, dans ma grande mansuétude, accepte ta requête !
— Bien, merci, je suppose ?

Comment allait-elle incarnée l'Amour Sauvage ?

— Maintenant, tu peux me dire qui est ce gus ?
— Mon fiancé.

Ah, oui. Merde. Elle venait de comprendre.

— Et pourquoi vous ne m'offririez pas un spectacle sauvage, là, tout de suite, enlève-moi ces vêtements inutiles et met-toi au travail ?
— Ce n'est pas possible. Je suis malade.
— Mais tu es sérieuse ?! demanda-t-elle en levant ses mains en l'air. Bon, bon, bien ! Vous serez parfait ensemble le moment venu, une apothéose de mon oeuvre dans une extase brutale ! Oui, oui, oui !

Ses effets dramatiques étaient dignes des plus grandes entreprises théâtrales. Lálbabhis lui tournait le dos, progressant de trois pas, avant de se retourner, levant son bras pour la pointer du doigt.

— Je compte sur toi pour répandre l'Amour Sauvage autour de vous en attendant que tu guérisses, compris ?

L'Archontesse tapait ensuite dans ses mains, disparaissant dans un rire presque diabolique qui ne trompait personne. Quand elle fût rassurée de ne plus être entendue, l'Humaine ne retenait pas un juron.

— ... C'était cette personne ?
— Oui, soupirait Mancinia. Visiblement, tu ne peux ni la voir ni l'entendre.
— De toute évidence. Et de quoi parliez vous sur mon dos ?
— Elle veut que j'apporte une image de l'Amour Sauvage.

Neah clignait des yeux, riant quelques secondes, avant de se rendre compte qu'elle ne plaisantait pas.

— Et je me retrouve mêlé là-dedans, c'est ça ?
— Désolée ...

Elle ne l'était pas vraiment.

Post XII - 1085 mots | Fin