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 [Quête] - Qu'aimeriez-vous que je vous avoue ?

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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Aliénor Vaughan
Lun 28 Juin 2021, 20:29


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Qu'aimeriez-vous que je vous avoue ?


Quête : Aliénor s'entraîne pour le bal qui aura lieu à Lagherta.

Le Bal de Lagherta était sur toutes les lèvres. Aliénor, elle, était restée bloquée au stade de la Galette. Elle faisait mine de s’intéresser au bal mais il était le berceau de toutes ses craintes. Et la Galette revenait toujours, comme un refrain grinçant. Personne ne l’avait interrogée. Il n’y avait eu aucune conséquence concernant ses fantaisies. C’était comme si les rumeurs sur le réseau d’espionnage de l’Empereur Noir n’avaient été que des mensonges, comme si toutes ses craintes avaient été non-fondées depuis le début. Ça rendait la situation d’autant plus horrible. Elle attendait que quelque chose vînt mais tout ce qui trouvait racine se passait à l’intérieur d’elle : une sourde angoisse de plus en plus prégnante. C’était impossible que Lhéasse n’eût pas remarqué son absence lors de cette occasion. Il n’avait pourtant rien dit et elle n’avait rien lu sur son visage de particulier. Quand elle l’avait retrouvé, il l’avait simplement regardée avec un sourire propre à lui. « Vous aussi vous vous êtes fait surprendre par la pluie ? » « Oui… » « Vous avez réussi à vous abriter ? » « Oui. Dans une vieille ferme. » « J’espère que c’était avant que les grêlons ne se mettent à tomber. Heureusement, la magie a aidé à sauver les plantations. » Ses questions lui avaient semblé étrangement automatiques. « Vous avez aidé les Magiciens ? » « Cela vous étonne-t-il ? » « N… Non. C’était juste… pour faire la conversation. » Il l’avait alors dévisagée. « Vous allez bien ? » « Oui… oui. Je suis juste… Enfin, c’est rare que le temps soit celui-ci. Les grêlons… C’est quand même inhabituel. » « Vous ne devriez pas vous troubler pour si peu. » « Vous euh… Oui. Vous avez raison. » En le fixant, elle avait eu l’impression de voir quelque chose d’inhabituel sur ses traits. Était-il tendu ? Était-ce à cause d’elle ? « Je… Je ne pensais pas que vous me laisseriez seule aussi longtemps. » « J’avais du travail et la météo n’a rien arrangé. » « Ah oui. C’est vrai que nous nous voyons de moins en moins… » « Cela vous chagrine-t-il ? » « Quoi ? Euh… Non, c’est simplement que ça me fait bizarre de pouvoir aller et venir plus librement. » « Hum. » avait-il émis en hochant la tête, un son qu’elle n'avait su comment interpréter et qui l'avait réduite au silence. Elle avait eu peur de se mettre à paniquer. « Nous allons rentrer. » « Oui. » avait-elle murmuré, en passant devant lui. « Dame Vaughan ? » « Oui ? » « Vous devriez faire attention. » « Pardon ? » « Les grêlons peuvent se remettre à tomber d’après certains spécialistes. Où est votre chapeau ? » « Mon… Oh ah… J’ai dû l’égarer en courant… Mince. » « Mince. » avait-il répété, avec une tonalité qu’elle n’avait pas réussi à comprendre non plus.

Depuis, elle n’arrêtait pas d’y penser. Était-il alors en train de se moquer d’elle gentiment, ce qui lui arrivait parfois, ou y avait-il eu des notes mesquines dans son mot ? Le temps avait passé, emportant avec lui l’événement. Elle ne l’avait pas revu beaucoup et leurs rencontres ne l’avaient pas plus avancée dans son analyse. Puis, elle avait fini par entamer des cours de danse afin d’être prête pour le bal.

« Continuez mes demoiselles. Un, deux, trois, un, deux, trois. » La voix raiche de la professeure de danse n’avait rien d’agréable. Aliénor, pourtant, suivait la cadence. Aux bras de son partenaire, un cavalier expérimenté, elle s’en sortait d’une manière efficace. Elle avait baigné toute sa vie durant dans cet univers-là. Elle avait pourtant l’impression que les Mages Noirs gardaient bien plus d’espace entre les corps des duos que les Mages Blancs. C’est, du moins, ce qu’elle avait pensé avant d’être initiée, sans partenaire pour l’instant, au tango. Sa vision avait soudainement changé, même si elle ne pouvait faire qu’imaginer.


La porte s’ouvrit après deux coups francs. Le silence plana dans la salle à l’apparition du Duc Lhéasse Taiji. « Chancelier. » La professeure s’inclina, imitée par ses élèves. Cette vision paraissait si étrange à Aliénor. Elle se prêta pourtant au jeu, bien consciente de ce qu’il en était. Pourtant, elle avait du mal à concevoir que tout un peuple devait s’incliner ainsi devant un homme avec qui elle avait vécu des années. « Que nous vaut l’honneur de votre visite ? » Il sourit. « Je viens m’enquérir des progrès de ma protégée. Il serait regrettable qu’elle fasse honte à la Couronne. » Il l’avait dit sans jeter un seul regard à Aliénor. Elle déglutit, soudainement anxieuse. « Désirez-vous éprouver ses progrès ? » demanda la vieille femme, en faisant un geste de la main vers la plus jeune. Son partenaire s’écarta d’elle pour laisser la priorité au Duc. Il sembla réfléchir et finit par acquiescer. « J’aimerais que nous puissions danser seuls, sous votre direction. » « Certainement. » Elle frappa dans ses mains. « Nous reprendrons la leçon ultérieurement. Sortez tous. » Tous saluèrent une nouvelle fois et disparurent petit à petit. Le bruit des pas de Lhéasse se rapprochèrent et, bientôt, il fut devant la Dame Noire. Elle baissa légèrement les yeux. Il plaça l’une de ses mains sur sa taille et vint chercher sa paume avec l’autre. « Détendez-vous. » souffla-t-il, en constatant que sa partenaire était droite comme un piquet. « L’effet ne sera pas fluide sinon. » « Le Duc Taiji a raison, Dame Vaughan. » « Oui. Pardon. » Elle inspira longuement, expira et essaya de relâcher la pression. « Bien. Et un, deux, trois, un, deux, trois. » Le compte fila, sur une musique aérienne. L’Archimage rendait la valse facile pour la jeune femme, pas qu’il lui épargnât des difficultés mais parce qu’il avait le maintien adéquat. Son corps était dur et directif. Il ne laissait flotter aucun moment et la maintenait dans le rythme pleinement. Elle n’avait qu’à lui faire confiance et le suivre.

La coordination était complexe dans ce genre de danses. Si celui qui devait guider était trop mou ou hésitant, la chorégraphie devenait malade. Si l’impulsion n’était pas bonne, la partenaire ne savait que faire et où aller. « Un, deux, trois. » Les rôles de chacun étaient clairs et complémentaires. L’homme guidait. Il devait incarner l’élégance et l’assurance. La femme suivait, tout en ayant l’occasion de se permettre quelques fantaisies que son partenaire pouvait également lui rendre. Les couples à la coordination parfaite se cherchaient avec espièglerie et corsaient le jeu derrière des sourires innocents ou entendus. Beaucoup disaient qu’un bon danseur était un homme qui savait magnifier sa partenaire. Certains avançaient qu’une bonne danseuse était une femme capable de ne faire qu’un avec son cavalier. C’était une rencontre des corps et des esprits pour créer quelque chose, à deux. Parfois, cette union semblait appartenir à un autre univers dans lequel tout devenait possible et magique. Les regards se croisaient et les respirations se rencontraient. Les tissus se mêlaient et les peaux se frôlaient. Parfois, de douces sensations, secrètes, étreignaient les danseurs. Untel envisageait un baiser volé. Unetelle aurait aimé débarrasser son partenaire de sa chemise. Mais tout était codifié et personne n’avait le droit d’aller au-delà des codes. Pas de baiser, pas de caresse malvenue et visible du public sous peine d’opprobre. Il fallait être discret pour que chaque geste fût réputé appartenir à la danse et à elle seule. Aucun acte révélant le cœur des partenaires ne devait apparaître et troubler l’harmonie. En réalité, c’était une comédie, la comédie de l’amour renouvelé à chaque début de mélodie.

« Regardez-moi. » Aliénor obéit. « La valse est une danse amoureuse. » « Exactement. » marqua la professeure qui, visiblement, voulait être dans les bonnes grâces de l’homme. « Le public doit avoir l’impression que vous êtes éprise de votre cavalier. Il ne suffit pas de vous laisser guider. Il faut que vous paraissiez convaincante. » « Mais… » Il lui sourit. « Les codes de la danse sont ainsi, très chère. » compléta la vieille femme. « Personne ne pourra vous reprocher l’éclat de vos yeux lors d’une valse. » Ce qui n’était pas le cas en dehors, bien sûr. Ce fait n'excluait pas non plus les jalousies. La Magicienne resta silencieuse un temps puis répondit en murmurant. « Vous avez une manière bien froide d’aimer alors, Duc Taiji. » Elle l’avait dit si bas. L’enseignante n’avait certainement pas entendu. Lhéasse eut une expression étrange. Il aurait pu la gifler pour ses paroles. « Je vais vous montrer comment faire. » répondit-il, d’une voix qui n’était en rien rassurante. Pourtant, son visage se métamorphosa en quelque chose de bien plus tendre. La Magicienne sentit l’anxiété renaître, une anxiété qui se perdit petit à petit lorsque la danse reprit avec plus d’aisance et que la confiance s’installa de nouveau entre eux. Elle savait qu’il ne faillirait pas. Ils tournaient, leurs yeux se croisaient. Il la regardait à chaque fois avec cette même tendresse. Quelque chose était noble dans son visage. Sa posture le métamorphosait. « Je n’ai pas l’impression que vous m’aimiez, Dame Vaughan. Votre jeu d’acteur est bien médiocre. Essayez au moins. » Aliénor ne savait pas pourquoi mais tenter lui faisait peur. Elle voyait bien de quoi il parlait, cette façon de regarder spécifique, qui faisait battre le cœur plus vite. Elle était consciente de pouvoir le jouer. La valse rendait sa respiration déjà archaïque. Elle passa sa langue sur ses lèvres, comme pour se préparer. Il lui suffirait de répondre à ses regards, de lui renvoyer ses sourires. Elle essaya, d’abord timidement. Il s’avéra par la suite que l’exercice fut bien plus facile que prévu. Ses lèvres s’étirèrent et, en recevant la même attention de la part du Sorcier, l’effet se décupla. Le tourbillon de la danse et les pas qu’ils exécutaient, les faisaient se rencontrer et se séparer. Lhéasse dansait d’une façon de plus en plus légère, accentuant les pas pour parcourir de plus grandes distances. Elle avait le tournis mais essayait de se raccrocher à lui. Lorsqu’il ralentissait, il changeait de position, la contournait, la faisait tourner, caressait ses bras avec une délicatesse qu’elle n’aurait jamais envisagée chez lui. Elle avait l’impression d’être une princesse de conte de Faes. Quand la musique cessa, elle était encore tout étourdie. L’expression de Lhéasse changea. « Ce que vous ressentez, c’est l’effet que vous auriez dû réussir à créer chez moi. Malheureusement, vous êtes une bien piètre danseuse. » La remarque était sèche et n’attendait aucun commentaire de la part de la jeune femme.

Les yeux de Lhéasse se posèrent sur la professeure. « Inutile pour vous de vous attarder ici. Je pense que vous avez des élèves bien plus prometteurs à faire travailler et que la vision de la Dame Vaughan doit vous être pénible, vous qui êtes une danseuse renommée. » Il laissa s’installer le silence puis reprit, énonçant une constatation désespérante. « Je crains que les Magiciens ne soient pas capables de comprendre les tenants et les aboutissants de la danse telle que nous la pratiquons. Ils sont bien trop écervelés et dispersés pour réussir à condenser des émotions avec autant de force. » Son regard écrasa Aliénor. « Je vais lui faire pratiquer les pas encore quelques minutes puis je la raccompagnerai au château. » Il rejoignit l’enseignante. « Je vous libère. » « Bien Duc Taiji. » s’inclina-t-elle, avant de sortir.

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Aliénor Vaughan
Lun 28 Juin 2021, 20:31


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Qu'aimeriez-vous que je vous avoue ?



Le Chancelier des Ténèbres resta un instant sans bouger puis se tourna vers la Magicienne. « J’imagine que vous êtes encore plus médiocre en matière de tango mais nous allons essayer. Je ne désespère pas d’une intervention divine. » « Vous n’êtes pas juste… » « Je suis franc. » Son sourire se fit bien plus dominant. « En position. » ordonna-t-il. « J’imagine que vous savez à quoi correspond cette danse ? » « Oui. » « Dîtes-le. » Il vit la peau de son cou se tendre. « J’attends. » « Le désir. » « Bien. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire. » Il l’attira fermement à lui. Ses mains entourèrent la tête de la jeune femme sans jamais la toucher. Il la regardait dans les yeux sans la ménager. « Je ne suis pas sûre que… » « Taisez-vous. Si vous ne pratiquez pas, vous aurez l’air d’une gourde sur la piste de danse. » Tout en lui affolait Aliénor. Elle pouvait sentir sa fièvre jusque dans sa propre chair. Il la fixait comme un homme fixe une femme qu’il désire. « Vous savez bien ce qu’est le désir, non ? » Ils n’avaient pas reparlé de la Galette. Ni lui, ni elle. Elle avait essayé de l’entretenir à ce sujet mais il avait répliqué une phrase qui l’avait laissé pantoise. « Je ne vois pas de quoi vous parlez. Il ne s’est rien passé lors de la Galette. » avait-il articulé, avant de s’éloigner pour mettre fin à la conversation. « Montrez-moi. » dit-il, en la ramenant une nouvelle fois à lui après lui avoir laissé de l’espace. Sans la quitter des yeux, il tourna autour d’elle, l’amenant avec lui dans un duel de corps et de regards. Elle avait l’impression qu’il s’apprêtait à la plaquer contre le premier mur venu. Elle repensa au jour où elle était sortie du château avec Val’Aimé, à ce moment qu’elle était persuadée d’avoir rêvé. « Je ne vois qu’une biche effrayée. Allez. Je suis certain que vous en êtes capable. Assumez. » Positionné dans son dos, ses paumes caressèrent sa taille. Il la fit pivoter contre lui et marcha, la forçant à reculer. « Je veux que vous soyez sensuelle. Charmez-moi. Ne me laissez pas vous acculer. Battez-vous avec les armes de la séduction. » Il se pencha vers elle après avoir emprisonné l’une de ses mains sur sa colonne vertébrale. « Je ne vous laisserai pas sortir de cette pièce tant que je ne serai pas satisfait. » Elle vit qu’il disait la vérité. Il guida sa jambe pour qu’elle entourât son bassin et la fit basculer en arrière. Ses doigts se refermèrent sur son cou et il la releva avant de la lâcher et de prendre de la distance. Une main derrière le dos, il l’observa. « Qu’y a-t-il ? » « Je suis gênée de faire ça… » « Ce n’est que de la danse. » « Mais… » « Ne confondez pas danse et réalité. Tout ceci est factice. Vous devez donner l’impression d’être attirée par moi, c’est tout. » « Je… Je vais être ridicule. » « Sans doute mais il vaut mieux être ridicule en essayant qu’être ridicule en renonçant. Personne ne vous pardonnera, dans le second cas. » Il sourit d’une façon fourbe. « Vous n’avez pas peur que je vous saute dessus quand même ? » « N… Non. » « Parce que ce serait ridicule. Aux dernières nouvelles, vous êtes la seule ici à avoir tenté de séduire l’autre. Si j’étais intéressé, la pièce dans laquelle nous nous trouvions alors aurait pu pleinement satisfaire mes envies. Mais nous savons tous les deux comment les choses se sont terminées, n’est-ce pas ? » « … Oui. » Par un échec critique. « Cependant, même si vous étiez alors passablement ridicule, il est vrai, vous devriez vous inspirer de ce que vous avez essayé de faire pour danser avec moi. C’est exactement le même principe. Vous devez me séduire et tenter de gagner ce duel. Vous perdrez, c’est évident, mais vous ne devez pas déposer les armes sans avoir cherché à lutter. » Il la fixa. « Dans cette chambre, si votre machination avait réussi, je me serais fait tuer. Pour échapper à votre mariage, vous n’avez pas hésité à risquer ma vie, et la vôtre au passage. Je refuse de croire qu’une femme prête à une telle extrémité est incapable de danser un tango. » « Je ne savais pas que… » « Oh arrêtez. Vous le saviez très bien. Maintenant, je veux voir une femme et pas une gamine. Sinon je vais sévir. » Elle frissonna, sans comprendre le sens même de cette réaction de son corps. Il continuait de la fixer d’une façon non équivoque. « Venez et montrez-moi. » « Vous allez vous moquer. » « Vous vous cherchez des excuses. » « Promettez de ne pas vous moquer. » « Si cela peut vous faire plaisir. Je promets de ne pas me moquer de vous, sauf si vous continuez à rester planter là comme une potiche. »

Quelques secondes plus tard, elle se décida enfin, aussi tendue que possible. Ça donna à ses pas une allure bien plus sèche que sensuelle mais il y avait une volonté de mieux faire. Lhéasse pencha la tête sur le côté, comme s’il évaluait l’ensemble en attendant qu’elle le rejoignît. Il la réceptionna, ses mains parcourant la distance qui les séparait avec empressement. « Ressentez-moi. Fermez les yeux si cela peut vous aider. » murmura-t-il à son oreille. « Oubliez le monde. Oubliez le reste. » Il se déplaça, la chercha des yeux, joua avec les distances. En face, elle lui répondait. Elle restait mal assurée mais lorsqu’elle s’aperçut qu’il restait sérieux et ne riait pas, elle se sentit mieux. « Éprouvez la musique. Laissez-vous guider par elle. Répondez à ce qu’elle crée chez vous. » Il chuchota. « À ce que notre proximité engendre. » Il était trop charismatique pour que les mots prononcés n’eussent aucun impact. Souvent, elle luttait contre lui et ce qu’il lui inspirait. Parfois, il créait l’effroi chez elle, la gêne, la honte, mais il n’y avait pas que du négatif. Les fois où il l’encourageait, elle en ressentait vraiment les effets. Alors, à présent, elle était confuse. « Arrêtez de réfléchir. » Il la rapprocha encore. Elle ressentit une nette différence dans sa façon de le recevoir. Elle avait chaud et, petit à petit, elle se sentait perdre prise sous ses paroles. L’hypnotisait-il ? Jouait-il avec ses émotions ? Elle n’en savait rien. Il était trop puissant pour qu’elle le sût. Elle partit du principe que oui, pour ne pas être responsable de ses propres gestes et ressentis. S’il la manipulait, ce n’était pas sa faute. Elle pouvait danser avec lui, pour de vrai, sans crainte. Comme un écho, le Sorcier s’adressa de nouveau à elle. « N’ayez pas peur. Je suis responsable de vous. C’est à moi de faire attention. » Elle n’était plus sûre de savoir de quoi il parlait exactement mais elle bougeait, en le suivant, en l’affrontant. Elle le fixait en lui reflétant l’envie qu’elle lisait chez lui. Elle ne pouvait faire autrement que se perdre dans ses yeux à chaque fois qu’ils se faisaient trop insistant. Elle se détournait, pour reprendre son souffle, pour reprendre de la combativité. Elle pensa quelques fois qu’il restait un homme, qu’il devait être sensible à ses charmes, que si elle apprenait à les utiliser, comme il disait, alors peut-être qu’elle améliorerait sa condition. Ce n’était pas qu’une question de danse, c’était une question de survie. Elle referma sa main sur sa nuque et le fixa, les lèvres entrouvertes. Un sourire s’esquissa sur les traits de Lhéasse. « Bien. Nous y sommes. » Il la fit tourner et se colla à son dos. L’un de ses pieds se glissa entre les siens. Il l’emporta en avant, la forçant à avancer contre lui. Face au mur, il poussa le vice jusqu’à lui laisser peu d’espace et la ramena face à lui. Il s’arrêta, la fixa de toute sa hauteur. « Réagissez, sinon vous serez mienne. » chuchota-t-il. Elle comprit le message, amena sa jambe à l’intérieure de la sienne et se décala sur le côté pour se retrouver dans son dos. Ses mains entourèrent la taille du Chancelier un temps et elle le lâcha, pour fuir plus loin. Il se retourna. « Bien. » Elle sentait son intérêt croître petit à petit, au fur et à mesure qu’elle devenait moins réservée. Il avala la distance entre eux et la saisit. « Je dois vous parler. » murmura-t-il, en joignant sa main à la sienne. Il les remonta pour qu’elles fussent proches de leur visage, comme un mur entre eux. « De quoi ? » demanda-t-elle. « Cela dépend, qu’aimeriez-vous que je vous avoue ? » « Je… » « Ne relâchez pas la pression. » la corrigea-t-il. « Y a-t-il des choses que vous gardiez secrètes pour avoir à les avouer maintenant ? » reprit-elle. « Oui. » « De quel ordre ? » Son cœur battait trop vite à présent. « Des choses qui nous concernent tous les deux. » Elle déglutit. « Lhéasse… » Il l’attrapa, de façon à avoir son visage à disposition. « Aliénor… » Il passa sa langue rapidement sur ses lèvres, pleinement conscient de la situation. Ça lui plaisait. « Ce que je dois vous dire c’est que… » Ses doigts rejoignirent le cou de la jeune femme. Il lisait dans ses yeux avec une facilité pleine et entière. Elle attendait, essoufflée par la danse et perdue dans ses interrogations. Certaines devaient être saugrenues. Il était sûr qu’elle n’y était pas du tout. « … Je ne suis plus votre garde du corps à présent. » Il sourit, mesquin, et la lâcha, reprenant une posture des plus sorcières. Le désir dans ses yeux s’était éteint froidement. « Nous ne nous verrons donc plus. Aux événements peut-être. » Elle avait du mal à se remettre et à réaliser. Elle se sentait idiote maintenant d’avoir imaginé mille scénarios et comment se sortir de chacun d’eux. « Vous… Mais… » « Un autre me remplacera. Charmant. » Non. « Mais enfin… » « Hum ? » « C’est que… J’étais habituée à vous. » « Ridicule. » répondit-il. « Vous vous habituerez très bien à votre prochain garde du corps. » Elle déglutit. « Comprenez que mon rang ne me permet plus d’assurer votre protection. C’est ainsi. »

Le silence s’abattit. Il la regarda. « Vous avez encore beaucoup de progrès à faire, autant en valse qu’en tango. » « Lhéasse ? » Elle ne pouvait passer comme si de rien n’était d’un sujet à l’autre. « Oui ? » « C’est à cause de… de la Galette ? » Il prit un air de non-compréhension totale. « De ce qu’il s’est passé à la Galette ? » précisa-t-elle. « Je vous ai déjà dit qu’il ne s’était rien passé lors de cet événement. Vous devriez vous rentrer cette information dans la tête. » « Mais… enfin… » « Taisez-vous et entraînez-vous consciemment pour le bal. » dit-il sèchement, avant de conclure. « Je dois partir. » Il attendit qu’elle s’incline avant d’esquisser un geste de la tête et de tourner les talons, en la laissant là avec ses émotions en désordre.

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