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 [Événement] - Les petites bêtes

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

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Siruu Belhades
Lun 25 Nov 2019, 01:52

Les petites bêtes


« Le petit Javier grandit si vite, ça me fait peur… mais il sera prêt à temps pour affronter la fosse. C’est un brave garçon et puis ces temps-ci, tout va bien pour lui. Il a arrêté de faire des cauchemars. » La bonne fae se distrayait en parlant dans le vide, tout en faisant un peu de ménage. Elle était entrée dans le foyer Minnshäler sous le poste de gouvernante et, après tout, cela rentrait dans ses obligations. Ces tâches désobligeantes mises à part, c’était le rôle parfait pour s’occuper de son Élu. Oh, décrocher ce travail n’avait pas été simple, les orishas étant des détecteurs à duperie sur pattes. Cependant, ses efforts avaient fini par payer.

« C’est comme s’il y avait une influence qui le regardait et veillait sur lui. Moi, bien sûr, mais peut-être aussi quelque chose d’autre… » Édeline venait de finir d’étendre le linge, un sourire au coin de ses lèvres. Ensuite, il allait falloir laver les vitraux. La famille Minnshäler était spécialisée dans la teinture du verre et, par conséquent, possédait une collection impressionnante d’œuvres du type dans leur demeure. C’était certainement une manière de montrer aux passants la qualité de leurs ateliers. La fae voyait ces choses-là comme des caprices inutiles, mais préférait garder son jugement pour elle. Autant laisser leurs lubies aux citadins.

« Bon sang, ils sont obligés d’avoir une maison si grande ? Pauvre petit Javier, il doit se sentir seul ! Quand le soleil sera un peu plus haut, j’irais lui rendre visite. » Elle n’aimait pas faire le ménage. Heureusement, avec un peu de magie et beaucoup de motivation, Édeline pouvait se dépêcher et retrouver son Élu à temps. Pour l’heure, il devait à peine s’être levé. « Et puis de quoi je m’inquiète, de toute façon ? Il peut se débrouiller seul. Je n’ai pas à être sur ses talons toute la journée non plus. Il ne va pas lui arriver du mal. »

La fae lavait une des fenêtres, toujours ardemment passionnée par son monologue. De temps en temps, elle jetait un regard innocent aux alentours, comme si la nature l’écoutait. « En ce moment, il doit juste être en train de s’amuser avec ses jouets, ou avec son ami imaginaire… en fait, non. Il n’est pas imaginaire. Celui-là est derrière moi, n’est-ce pas ? » Édeline fixa la réflexion translucide du verre propre, guettant la moindre réaction de la petite bestiole. « Tu vas répondre ? Une discussion, ça se fait à deux, tu sais. Et puis on n’a pas eu l’occasion de parler. J’ai mis un moment à te remarquer, et depuis ce matin j’essaye de t’aborder avec subtilité. »

Le Lumia rougissait légèrement. Quand il n’était pas aux côtés de son enfant, il observait la gouvernante faire son travail, curieux. Quand bien même les faes avaient plus de chances de les voir, jamais une seconde il n’avait douté que ce soit son cas à elle. Sous sa tignasse rousse se cachait donc l’innocence d’un enfant. « B-bonjour. Je suis Bonheur. » Édeline sourit à l’ami imaginaire. « Ah, c’est pour ça qu’il t’appelle Dahäarma ! Moi, tu connais déjà mon prénom. Ravie de te rencontrer, en tout cas. » Elle regarda quelques secondes le ciel. Il n’y aurait pas besoin de laver les vitraux, puisqu’une averse commençait à se former. Le Lumia fit la même observation puis décida de répondre, timide. « Enchanté. »

« Dis, je sais que tu dois veiller sur lui, mais pourquoi lui avoir apporté une épée ? Bon il ne l'a pas touchée mais tu sais, ça peut être dangereux. » Le petit être plissa les yeux. « De quoi ? Non, je croyais que c’était toi qui lui avais donné. Pour le former à frapper des ennemis dans le lieu dont tu parles tout le temps… la fosse. » La fae crut sentir les conséquences d’un arrêt cardiaque dans ses veines. Elle resta quelques secondes, immobile et pantoise, espérant qu'il ajouterait quelques mots pour clarifier la situation. Il n'y eut que le silence. « Mais il n’y a pas de monstres ou quoi que ce soit à combattre dans la fosse, juste des énigmes et des pièges ! Et s’il y en avait, je ne l’entraînerais pas à partir de cinq ans ! » Bonheur resta silencieux. « Pardon, je ne voulais pas te crier dessus… enfin, quand même, croire que j’irais donner une épée en bois au petit Javier, ça me surprend. » Le lumia esquiva une goutte d’eau qui avait manqué de s’écraser sur lui. Il commençait à pleuvoir. « On ferait mieux de rentrer. Enfin je me demande qui lui a donné, du coup… » Bonheur se débrouillait tant bien que mal pour rester au sec tout en continuant la conversation. Fort heureusement, la fae revêtait une taille normale et put donc abriter le plus petit. « Reste sous ma main. Et pour l’épée… ce doit être une des autres domestiques. Ils n’en ont pas beaucoup, je les interrogerais. »



L’enfant regardait le ciel à travers sa vitre. D’habitude, sa nounou Édi — autrement dit Édeline — venait le récupérer à cette heure-ci, mais ses parents avaient dû lui demander de faire autre chose. Finalement, ce n’était pas grave. Il pourrait toujours jouer avec Ophélia. Elle était gentille, quoiqu’un peu sournoise. Parfois, elle changeait la météo, bougeait des objets ou faisait des farces. Cependant, c’était toujours pour s’amuser ou aider Javier. Les deux avaient fini par devenir de bons partenaires de jeux. Les autres la prenaient pour un jouet, mais il était le seul à croire — et à savoir la vérité —. Elle ne devait pas souhaiter se révéler au monde, pour une raison ou pour une autre. Alors, Javier gardait le secret.

922 mots.
Explications


Hello !

Alors voici l’event promis à la fin de ce sujet. Concrètement : rien d'officiel ne se passe encore, c'est juste une manière de montrer une tranche de vie de tout ce petit monde. Niveau contexte et lieu vous pouvez faire comme vous voulez, je l'ai mis à Megido à titre d'exemple. Cela dit il y a quand même quelques petites restrictions =D.

Si votre personnage est une fae, une marionnette, ou un lumia : soit il rencontre son enfant (si c'est une fae avec la spé Dédale des Imprudents, un lumia ou une marionnette qui n'avait pas encore de maître), soit il rencontre un ou plusieurs membres d'une des autres races. Le post au dessus illustre ce second cas =D. Je précise au cas où que les lumias sont visibles uniquement par ceux qui ont encore leur âme d'enfant, et ce n'est pas le cas de toutes les faes/marionnettes.
Si votre personnage est un enfant : Il rencontre une fae, une lumia ou une marionnette. Bien évidemment dans ce dernier cas il ne saura probablement pas que c'est un jouet vivant :D.

Si vous avez envie de tisser des liens avec d'autres PJ (pour que votre enfant ait un lumia/marionnette/fae ou vice-versa) mais que vous ne voulez pas jouer l'autre perso, vous pouvez arrêter le post au moment de la découverte de la chose comme dans ce mignon RP de Bellada. N'hésitez pas non plus à poster dans les demandes de lien ou dans ce sujet si vous cherchez un binôme/trinôme =D !

C'est donc un event ouvert aux faes(*), aux lumias, aux marionnettes ainsi qu'aux enfants quelle que soit leur race. Vous pouvez participer avec un PnJ niveau I, auquel cas il faudra le prendre en gain ^^. La fin : le 31/01/2020 à 23h59, puisque cet event s'étale chronologiquement il n'y a pas trop besoin de presser la date limite :D.

(*) Bien évidemment celles qui auront la spécialité Dédale des Imprudents seront les plus concernées. Pour les autres (donc les Kirottu et les faes spé Il Était une Fois), il n'y a pas d'histoire d'élus mais vous pouvez tout de même faire rencontrer des lumias/marionnettes à votre personnage :).

Gains


- Pour 900 mots : Un point de spécialité ou un compagnon enfant, lumia, marionnette ou fae [Obligatoire pour ceux qui jouent au travers d'un PnJ].

- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un deuxième point de spécialité ou un jouet contenant un pouvoir mineur au choix, utilisable une fois par RP.

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Dim 15 Déc 2019, 13:31

Les petites bêtes


Sirrah était assise sur l'épaule de l'adolescente. Les pieds ballants dans le vide, elle observait avec attention ce monde qui ne la voyait plus, prenant le temps de relever ainsi sans la moindre indiscrétion chaque coins dans les sourires qu'elles croisaient, chaque éclat dans les regards qu'elles dépassaient. De son perchoir, elle pouvait voir la palette d'émotions que ces adolescents – qu'ils entrent juste dans l'âge ou qu'ils se préparent à faire leurs premiers pas dans le monde des adultes – cherchaient à cacher au grand nombre en se voilant derrière un masque de bien-être ou de bienfaisance dès lors qu'un individu qui ne devait pas être impliqué dans ces humeurs s'infiltrait dans leurs cercles. Elle tourna son visage vers Melissandre. L'Humaine n'échappait pas à cette règle. Elle-même se grimait le visage la plupart de la journée d'une façon qu'elle ne l'avait jamais vu faire auparavant afin de mieux 'paraître' face à ses camarades. La vie en société n'était jamais simple, mais la Lumia espérait que cette étape à Basphel la rende plus forte.

Elle poussa un soupir avant de sauter de l'épaule de l'albinos pour déployer ses petites ailes translucides, tels de fins pétales éthérés, pour s'éloigner d'elle. L'adolescente jeta un vif regard sur le côté à la disparition du petit être avant de reprendre sa route sous l’œil soucieux de Sirrah. Le temps s'égrenait trop vite à son goût et la petite fille qu'elle avait aperçue à Utopia ce jour-là commençait à devenir grande. Une signification importante aux yeux de son peuple. Cependant elle n'était pas prête. Sirrah n'était pas prête à laisser Melissandre aux mains du monde cruel des adultes, bien qu'elle ne puisse déroger à cette règle. Mais elle savait, ou du moins craignait, que la Kaa ne soit pas prête à son tour à rester seule face à ce monde sans pitié, prêt à écraser et laisser derrière le moindre être n'ayant pas assez de force ou de volonté. Et elle craignait qu'il le soit d'autant moins avec elle. Par nature l'homme, peu importe son origine, rejette ce qui lui est inconnu et différent. L'une des causes pour laquelle la race Humaine est si ostracisée. Mais si ce n'était que cela. Elle n'était pas la seule amie imaginaire de Melissandre. Ils avaient pris naissance dans son esprit d'enfant bien avant son arrivée et ils l'accompagneront jusqu'à sa mort. La Lumia avait essayé au plus tôt d'apprendre à l'Humaine à réagir de façon la plus introvertie possible à ces personnages fantasmés de 'Sélène' et de 'Bertrand'. Ce n'était jamais évident pour la jeune fille, même aujourd'hui alors qu'elle avait mûrie, et Sirrah ne faisait que remettre en question la viabilité de cette solution. Après tout, rien ne garantissait qu'elle continue à appliquer sa méthode le jour où elle ne sera même plus un souvenir pour elle. Et ça l'attristait profondément. Après tout, on s'amuse d'un enfant qui se parle à soi-même. Puis on juge un adulte qui se parle à soi-même. Elle ne voulait pas que Melissandre soit jugée plus que nécessaire.

Elle rejoint le dortoir du département de l'Etain, pour y trouver Patchouly, confortablement installée sur le lit et dormant comme une bienheureuse. Elle atterit en douceur à ses côtés et commença à lui caresser la tête. Elle ignorait si le chat la voyait, mais probablement ressentait-elle sa présence car il y arrivait de se tourner vers elle, la suivant d'un regard trop intéressé à son goût. Et il est vrai qu'elle était à la juste taille pour être croquée par cette dernière. « Oh. La petite gardienne est de retour. ». La Lumia se retourna sur l'air méprisant qui lui avait été adressé. Adélia venait d'apparaître de sous le lit. Depuis le temps qu'elles partageaient la vie commune de Melissandre, la Marionnette avait fini par enfin voir cette présence qui murmurait les douces paroles à l'oreille de l'Humaine, contraires aux siennes et l'empêchant ainsi de prendre possession de l'esprit de la fillette comme elle le désirait. Ça avait toujours était une guerre entre les deux êtres sur laquelle aurait une meilleure maîtrise de la magie car la plus puissante pouvait avoir un semblant de contrôle sur les émotions de Melissandre. Au grand damne de la Marionnette, Sirrah avait toujours eu une longueur d'avance.Infime, mais suffisante pour raviver ses humeurs positives dès que la Marionnette s'amusait à la faire sombrer dans l'obscurité.

Néanmoins, aujourd'hui, un point commun les reliaient, même si Adélia y voyait là une opportunité. Sirrah était encore visible de Melissandre mais allait devoir se détacher de l'enfant. Adélia était de plus en plus oubliée et reniée de cette dernière, et se faisait ainsi oublier par elle. Toutefois elle comptait bien retrouver cette proximité qu'elles avaient eu autrefois le jour où La Lumia disparaîtra du petit monde de Melissandre. Lorsque cette fausse Fae disparaîtra, elle comptait bien reprendre le flambeau de gardienne et être celle qui soufflerai le chemin à suivre à la jeune Kaa. Elle s'agrippa à la couverture et l'escalada pour grimper à son tour sur le lit, puis défia la Lumia du regard. Pourtant, malgré cette rivalité qu'elle entretenait, cela faisait quelque temps qu'elle laissait Sirrah agir plus librement sur l'esprit tourmenté de la jeune fille et restait en retrait. Melissandre allait mal et même la Lumia, qui avait pourtant le pouvoir d'apaiser ses cauchemars habituellement, n'y pouvait rien. Aussi préférait-elle ne pas se mêler à ce maléfice qui avait étreint l'adolescente, attendant le moment opportun pour agir. Et quelque chose lui disait que ça ne saurait tarder. Après tout, ses nuits commençaient à se faire moins agitées et, il y a quelque temps de cela, elle s'était éveillée en crachant toute sa colère sur l'absence de son Ange Gardien. Melissandre grandissait, et avec elle son caractère, son langage, ses envies et son assurance. Elle l'accompagnerait dans ce chemin, la guidant à son tour.
ASHLING POUR EPICODE



Mots 1052
Merci pour cet event <3 (j'ai un peu dérogé à la règle... mais je vais me rattraper 8D)


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Mer 01 Jan 2020, 18:16


« Liiiilaaaaaas... » appela la petite fille d'une voix apaisante. A quatre pattes sur le sol, elle se penchait en avant pour regarder sous les fauteuils et les meubles de la salle à vivre. Il y avait quelques trésors perdus : des billes de couleurs et de tailles variées, des coquillages et des cailloux qu'avait collectionner Lucille avant de s'en lasser comme pour tout le reste, des chutes de tissus que ses cousines avaient réinventé en vêtements pour leurs poupées de porcelaine, la vieille cachette de munition pour son lance pierre -bien sûr, sa grand mère avait été intransigeante : on ne jette pas de cailloux sur les autres, car cela aurait pu les blesser. L'enfant avait donc remplacé les roches par des boulettes de feuilles et d'herbes qui avaient fini par dessécher avec le temps. Orlane arpenta le sol pendant de longues minutes, à la recherche du petit animal, sans trouver la moindre trace du petit coquin. « Alors, ma chérie ? » demanda Bellada depuis la cuisine, sa voix étouffée par les bruits de marmites et les portes fermées. La petite Ward se remit sur ses pieds et resserra sa robe de chambre autour d'elle. Contrariée, elle posa ses poings sur ses hanches, une moue boudeuse remplaçant son air enjoué habituel. Elle n'avait pas encore dix ans, et pourtant, elle ressemblait déjà à sa grand-mère sur de nombreux points, plus encore en cet instant. Il n'était pas rare d'observer la petite-fille avec des mimiques et des postures empruntées à son aïeule, qu'elle prenait bien souvent en modèle. « Non, toujours pas ! » répondit la fillette en remontant son épaisse monture de lunette sur le haut de son nez, ses yeux perçants scrutant les alentours avec suspicion. Elle se sentait l'âme d'une inspectrice, une espionne à qui l'on aurait donné l'importante mission de retrouver Lilas, l'étrange animal de compagnie de la maisonnée. La tâche était plus ardue qu'il n'y paraissait : ce petit polisson avait le talent de se dissimuler dans les cachettes les plus improbables et les moins atteignables possibles. Une fois, sa mamie aux cheveux gris avait dû aller chercher le coquin dans sa remise, dans son bric-à-brac pour s'occuper du jardinage. Fort heureusement, il était rare que le drôle de chat s'aventure hors de la maison, et il valait mieux commencer par chercher à l'intérieur de la chaumière. Orlane avait donc commencé par arpenter le rez-de-chaussé. Elle avait fouillé les placards de la cuisine, avait vérifié entre les casseroles en cuivre et déplacées les chaises. Elle avait ensuite migré dans la bibliothèque de sa grand-mère, où elle farfouilla entre les étagères, souleva les coussins des fauteuils et de la chaise à bascule, ouvrit le petit pupitre où Bellada lui faisait souvent faire ses devoirs. Là non plus, elle ne trouva aucune trace du félin et décida d'aller explorer le salon, où elle fut tout aussi bredouille. Ne restait plus que le bureau de son Papi à barbe longue.

Orlane donna quelques coups sur la porte qui s'ouvrit sur la silhouette de Gilbel. « Qu'y a-t-il Crapouille ? » « Je dois chercher Lilas. Mamie veut lui donner à manger mais les chats mangent toujours sa portion si elle ne se dépêche pas de manger avant. » « Oh, ce n'est pas ici que tu le trouveras non plus, ma canaille. » répondit le mage avec un sourire. « Je peux vérifier quand même ? » insista gentiment la petite en esquissant une expression implorante et adorable en même temps. Avec un soupire, le vieillard écarta davantage l'ouverture de la porte par laquelle se faufila la petite. Avec une curiosité autant animée par ses recherches que par l'exploration de la pièce, la jeune Ward passa le lieu au  peigne fin. Elle n'avait pas souvent l'occasion d'entrer dans le bureau de son grand-père. Il aimait sa tranquillité et n'appréciait guère d'y laisser entrer toute la tribu d'enfants qui créchaient chez eux. Cette fois-ci néanmoins, il faisait une exception : Orlane était la seule à rester chez eux cette semaine. Ses sœurs étaient à l'anniversaire d'une camarade de classe et ses cousins étaient avec leurs parents. La petite aurait elle même pu rester avec ses parents mais elle avait décidé qu'elle préférait venir passer la fin de semaine ici. Toujours était-il que venir dans cette pièce emplie de mystère, presque mystique, laissait toujours une forte impression sur la fillette, qui se sentait ridiculement petite. Après un tour d'inspection méticuleux, elle se rendit compte que Lilas n'était pas plus caché ici qu'il ne l'était dans la bibliothèque ou le salon.

La magicienne ressortit bredouille du bureau, l'esprit néanmoins plein d'idées et de pensées fantasques. « Miaou. » Le miaulement, surgit dans le dos de la petite fille, lui fit retrouver sa concentration : elle n'avait toujours pas retrouvée Lilas. Avec un sourire, elle s'approcha du chat blanc qui l'avait tiré de ses rêveries, installée sur les marches de l'escalier. « Coucou ma toute belle. » dit-elle en s'approchant de Queena. Elle plongea ses doigts dans le pelage soyeux et doux du félin. A ce contact, la dernière pensionnaire ondula pour prolonger au maximum la caresse, profitant plusieurs secondes de l'attention de la fillette. « Bien, minette. J'ai besoin de ton aide : saurais-tu où se cache Lilas ? Il faudrait que je la retrouve avant que tes copains lui chipent sa nourriture. » chuchota Orlane, comme si elle livrait un secret à sa complice. Cette dernière la regarda de ses deux yeux bleus avant de miauler et de s'en aller, la queue dressée en l'air. Orlane la suivit, le sourire montant jusqu'aux oreilles. La féline la conduisit jusqu'à la chambre d'ami puis sauta sur le coffre à jouet. Une fois que la gamine s'en fut approchée, elle sauta en un saut gracieux pour retomber au sol et observa la mistinguette ouvrir le coffre. Effectivement, elle y trouva le petit coquin, profondément endormi. Soulagée, la gamine le prit délicatement entre ses mains et le porta à hauteur de son visage. Elle l'observa avec curiosité. Mamie Bella répétait sans cesse qu'il s'agissait d'un chat. Mais personne n'était dupe. Cette chose là ressemblait autant à un chat qu'Orlane ressemblait à l'Ultimage. Pourtant, faute de mieux, tout le monde s'était plié au jugement de la grand-mère et s'était mit à traité la petite créature comme les autres félins, qui ne vivaient pas très bien cette intrusion sur leur territoire -souvent, Lilas se trouvait pourchassé par les polissons qui profitait que la maîtresse des lieux ait le dos tourné pour courir après la petite chose, qui devait alors trouver une cachette. Seule Queena se contentait d'observer la chose avec un regard avide, sans daigner lui bondir dessus, résistant à ses instincts de fauve. Orlane était rongée par la curiosité. Elle avait épluchée les vieux grimoire de son pépé pour essayer de retrouver une trace d'une créature similaire, mais ils avaient été bredouille. Leurs recherches n'avaient mené à rien. Pensive, la blondinette pencha légèrement la tête sur le côté tout en toisant l'animal somnolant au creux de ses mains. Un sourire tremblotant se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle repensait à l'un des contes de Fae que lui lisait sa grand-mère, le soir, lorsqu'elle était plus jeune. L'Histoire d'Odette l'égarée. Dans l'une de ses aventures, Odette se trouvait confrontée à une créature qui lui était inconnue. Pour lever tous les mystères cachés derrière cette étrange bête, la Princesse avait dû embrasser la mystérieuse. La magie opérant, le drôle de crapaud s'était métamorphosé en homme, possédant les réponses à ses questions... Orlane aurait aimé pouvoir embrasser Lilas pour qu'il puisse répondre à toutes ses questions. Mais elle on ne l'y reprendrait pas deux fois ! Dans son jeune âge, encore crédule et naïve, la mage bleue avait embrassé un crapaud, espérant trouver un camarade de jeu. Mais l'amphibien resta ce qu'il était : un simple animal. Il était donc hors de question qu'elle se ridiculisa à nouveau.

Secouant la tête, Orlane se remit les idées en place. Mamie l'attendait. Du bout du doigt, elle caressa le petit ventre arrondi de la créature. « Coucou toi... Dis moi, est-ce que tu as faim ? »
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Mer 01 Jan 2020, 22:05


Claer laissa de nouveau tomber ses yeux sur le zéro en encre rouge en haut de sa copie. La gorge serrée, le ventre lourd, les cils humides, elle sentait son corps tendu trembler d'effroi. La petite magicienne n'avait été une élève brillante. Elle était bien trop dissipée pour cela. Lorsqu'on lui demandait de lire un chapitre pour le cours prochain, elle finissait souvent par essayer des lunettes supposées retrouver la trace de trolls. Lorsqu'on lui demandait de résoudre un problème, elle s'imaginait bien vite en plein combat avec un troll, laissant les heures défilées et s'endormant sur ses cahiers ouverts avant de se réveiller en sursaut, une heure ou deux avant le début des cours. Le seul exercice où elle pouvait faire semblant de rester concentrer plus de cinq minutes était lorsqu'elle devait pratiquer. Des sorts au dessin, en passant par la musique, la jeune fille parvenait à se focaliser plus de cinq minutes dessus sans que son esprit soit assaillit de faes, de lutins ou de gnomes. Ce n'est pas qu'elle n'y mettait pas du sien. Elle possédait simplement un esprit trop fertile pour lui permettre de rester attentive. Elle fantasmait sur toutes les choses qu'il lui restait encore à découvrir, et cela la perdait dans une immensité de divagations. Elle avait essayé, par le passé, de s'entourer de personnes sérieuses et de suivre des cours du soir pour progresser. Malheureusement, elle finissait souvent par déconcentrer les camarades qui avaient acceptés de travailler avec elle et ses professeurs ou encadrants perdaient souvent patience en la voyant la tête dans les nuages, ayant l'impression qu'elle leur faisait perdre leur temps. Malgré tout cela, Claer avait toujours réussi à se maintenir à un niveau satisfaisant. Lorsque les périodes d'examens approchaient, elle parvenait à concentrer le peu de sérieux qu'elle avait en elle pour réviser et si ses résultats n'étaient pas excellents, ils n'étaient pas médiocres non plus. Elle était dans la moyenne, et ce statut lui convenait parfaitement. Il en était de même pour le travail à rendre aux professeurs. S'il lui était arrivé plus d'une fois de terminer un rendu quelques heures à peines la date butoir, ses facilités lui avaient toujours permis de donner un résultat satisfaisant. Ainsi, la blonde ne comprenait pas comment sa copie avait pu être jugée aussi durement. D'accord, son travail n'avait pas été des plus poussé mais elle y avait tout de même passé des heures, s'enfermant dans la bibliothèque. Et puis, pour une fois, elle avait terminé ce devoir avec deux jours d'avance ! Le cœur au bord des lèvres, elle avait totalement cessé d'écouter le cours qui était donné par l'enseignant, ses yeux remplis de larmes.

L'heure de cour lui sembla être la plus longue depuis la rentrée scolaire. Claer avait décidé d'aller voir le professeur pour lui demander des explications. D'habitude, elle ne cherchait pas à gratter des points mais si ses parents entendaient parler de cette note... Elle ne voulait même pas imaginer ce qui lui arriverait. Ainsi, lorsque la cloche sonna et que les élèves commencèrent à quitter leur table pour regagner la sortie, elle fourra tout son matériel dans son sac en bandoulière puis se dirigea vers le bureau du professeur. Celui-ci était occupé à ranger des documents et à en sortir d'autres pour le cours qui n'allait pas tarder à commencer. « Monsieur ? » demanda d'une voix anormalement enroué la petite magicienne. Ce filet de voix, s'apparentant d'avantage à un gargouillis qu'à son habituel souffle puissant, lui donna envie de fuir. Elle sentait sa gorge se nouer encore davantage. Elle était drôlement intimidée et regrettait déjà de ne pas être partie en acceptant bien sagement sa note, aussi médiocre fut-elle. Pourtant, le regard incisif du professeur d'arithmétiques lui indiqua qu'il était trop tard. Maintenant qu'elle l'avait dérangé, il était trop tard pour qu'elle recule avec un simple "pardon, passez une agréable journée". Inspirant profondément, Claer serra ses petites mains autour de la bretelle de son sac pour se donner du courage. « Désolée de vous déranger, mais... J'aurais aimé comprendre pourquoi vous m'avez donné un zéro... » L'enseignant ne prit pas la peine de répondre instantanément et la blonde ne put s'empêcher de vouloir combler ce silence gênant en se justifiant. « Mon travail vous a-t-il à ce point déçu ? Qu'auriez-vous voulu y voir ? Vous n'avez pas mis de commentaire et je ne sais donc pas quoi y mettre... » Au fur et à mesure de ses paroles, ses yeux s'étaient écarquillés, comme pour essayer de retenir les larmes qui menaçaient de tomber si elle osait cligner des yeux. « Vôtre travail ? » répondit simplement l'adulte. Surprise, Claer fronça les sourcils. Elle voyait bien qu'il insinuait quelque chose, mais elle ne comprenait pas bien quoi. « Je... euh... » « Il ne sert à rien de mentir ou d'essayer de nier, mademoiselle Risva. Je sais pertinemment ce que vous avez fait. » De surprise, la bouche de l'étudiante s'entrouvrit malgré elle. « Je me suis entretenu avec votre camarade. Je n'ai pas besoin de préciser son identité, vous la devinerez seule n'est ce pas ? » De plus en plus prise au dépourvu, la fillette ne pensa même pas à se défendre ou à poser davantage de questions. « Voler le travail d'une autre et prétendre qu'il est le sien, mademoiselle, est tout bonnement interdit. Je ne peux cautionner un tel comportement. D'ailleurs, puisque vous êtes ici, vous saurez que je vous donne deux heures de colles pour tricherie. Peut-être que cela vous remettra les idées en place. » Puisqu'elle ne bougeait pas, l'enseignant laissa son agacement transparaître par un claquement de langue. « Un cours va être donné dans cette salle. Déguerpissez, avant d'aggraver votre cas. » Abasourdie par les accusations dont on venait de l'accabler, Claer effectua un demi-tour raide, longeant l'allée centrale de pupitres comme si elle était contrôlée par des fils, à la manière d'une marionnette. Une fois hors de la salle de cours, son regard se posa sur un groupuscule de filles de sa classe. Elles la toisaient toutes, un air mesquin et des sourires vicieux vissés aux joues. Reconnaissant Amélia, il n'en fallut pas plus à Claer pour comprendre ce qui était la mystérieuse accusatrice.
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Claer était allongée sur son lit, le regard perdu dans la contemplation pensive du plafond de sa chambre. Ses yeux étaient rougis, bouffis à cause des pleurs qu'elle avait eu tant de mal à faire cesser. Son nez aussi était gonflé et ruisselant, malgré ses nombreuses tentatives pour pouvoir de nouveau respirer par les narines. Ses cheveux blonds étaient éparpillés autour de sa tête, tel un nuage duveteux. Elle jouait distraitement avec une mèche, signe de sa détresse : elle n'avait pas fait cela depuis bien longtemps. Elle n'était plus outrée par sa note, désormais. Elle enrageait de savoir qu'il s'agissait de cette peste du département du Charbon qui l'avait mise dans cette situation. Elle avait déjà rédigé une lettre expliquant à ses parents qu'elle n'était pas fautive, qu'elle n'avait rien à se reprocher. Peut-être l'enverrait-elle le lendemain. Peut-être pas. Elle n'aimait pas déranger les autres et faire appel à ses parents lui semblait vain dans cette situation. Elle doutait très sincèrement qu'ils puissent faire quoi que ce fut. Elle était perdue au point d'être restée enfermée dans sa chambre à vider toutes les larmes de son corps plutôt que d'aller assister à la réunion du club de chasseurs de trolls. C'était pour dire, encore une fois, dans quel état cette histoire l'avais mise.

Soupirant, la petite magicienne laissa un râle lui échapper tandis qu'elle roulait sur le ventre pour ensevelir sa tête dans son oreiller. Elle n'avait même plus la force d'y crier pour se vider de sa colère. Elle resta donc ainsi, épuisée d'avoir pleuré toute l'après-midi. Elle ne bougea plus jusqu'à ce qu'une petite voix, qui n'était pas censée pouvoir exister, résonne dans l'air. « Tu sais, parfois, le meilleur moyen d'y voir clair, c'est de regarder les choses sous un nouvel angle. »  Surprise, Claer prit appuis sur ses avant-bras pour observer sa chambre, vide. Qui avait bien pu parler. « Remettre ses lunettes sur le bout de son nez, ça peut aider, aussi. » conseilla d'un air entendu la petite voix. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, elle balaya la pièce des yeux plusieurs fois avant que son regard ne s'accroche sur la petite silhouette, juchée sur son bureau, à côté de la missive rédigée à l'attention de ses parents. A bien y regarder, la très petite, minuscule personne était plus intéressée par l'étrange paire de lunettes posées à côté du matériel à écrire. Claer cligna plusieurs fois des yeux, incrédule, sans oser bouger. Elle observa la créature escalader sa monture bariolée puis lui faire de grands signes de mains. « Tu ne penses pas que ça pourrait t'aider ? » demanda la chose, forçant sur sa petite voix pour être audible. La blonde se leva subitement et vint prendre place sur son bureau. Elle venait d'oublier temporairement ses tracas, sa curiosité piquée à vif par cette inattendue visite. « Qu'est ce que tu es ? » demanda-t-elle. La petite chose battit de ses deux petites ailes translucides exécuta un petit tour sur elle-même avant de se reposer dans une révérence démesurément profonde qui amusa la gamine. « Je suis Flora, je suis une Fae. » « Une Fae ? Comme dans les "contes de Fae" ? » « En quelques sortes, oui... Mon devoir, à partir d'aujourd'hui, ça va être de veiller sur toi. » expliqua calmement le petit être avec un sourire bienveillant. « Bon alors, tu les mets ces lunettes ? »
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Dim 05 Jan 2020, 20:24



Les petites bêtes


Il y avait de l’agitation, ce qui me sortit de ma sieste. Je m’étais endormie à côté de Rosalie, partageant avec elle la couverture douce qui lui avait été récemment offerte. Le nombre d’enfants au château Paiberym ne cessait de se multiplier. Depuis que Kaahl avait décidé d’adopter, Gustine courrait partout, suivie de près par Cendre qui secondait la vieille Magicienne dans sa tâche lorsqu’elle n’était pas en train d’étudier. Même si j’avais une mission spécifique, je ne pouvais pas ignorer les autres bébés. Ils étaient tellement mignons. Aussi, je me plaisais à égayer leur quotidien, à tous. Ils grandiraient sans doute ensemble et s’ils étaient heureux, Rosalie le serait davantage. Je m’approchai du bambin. C’était le quatrième. Le Baron était déjà reparti mais avait chargé les deux Magiciennes de prendre le relai et d’installer l’enfant correctement. Il ressemblait étrangement à Lucius. La seule différence était leurs yeux, verts pour l’un, bleus pour l’autre. J’étais curieuse et il me tardait d’en savoir plus sur ce petit être. Il me suffisait, pour ça, d’écouter les conversations entre Cendre et Gustine. « C’est vraiment malheureux. » commenta la vieille Magicienne en regardant le bébé d'un air navré. « Qu’est ce qui est malheureux ? » Cendre n’était pas très intelligente. Elle avait du mal à faire les liens logiques entre les événements et il valait mieux lui préciser sa pensée. « Le fait qu’il y ait des enfants qui soient apparus comme ça, de nulle part. Ça a vraiment gonflé le nombre d’orphelins. Ilias en fait partie, je ne sais pas si Kaahl te l'a dit. » « Non je ne savais pas. En même temps, si jamais ça m’arrivait, je ne pourrais pas le garder. Enfin… ce serait tellement soudain… » Gustine sourit à la blonde. « C’est vrai. Tout le monde ne peut pas se permettre de garder un enfant apparu aussi soudainement. C’est un gros changement de vie mais quand même... Ah la la, j'espère qu'ils trouveront tous des parents adoptifs. » « Oui, moi aussi. Je me demande comment ça se fait… Je veux dire, c’est vraiment mystérieux. » Je savais que ce n’était pas un événement isolé. Rosalie était apparue ainsi, sous le sapin du château. C’était le cas d’Ilias apparemment. Ilias. Je me mis sur son torse, debout, et lui fit un petit geste de la main qui provoqua un sourire sur son visage. Il y avait beaucoup de rumeurs, notamment relayées par Gustine quand elle invitait des amies à prendre le thé. Apparemment, des Humains étaient apparus de nulle part à Haute Terre, des Humains avec des ailes. J’avais vraiment envie de voir ça, même si ma magie ne fonctionnait pas à leur contact. C’était curieux.

Cendre souleva le couffin dans lequel était installé Ilias pour l’amener dans une grande chambre à l’étage. J’étais dedans et dus me tenir pour ne pas tomber. Finalement, je choisis de m’asseoir sur le ventre du bébé. Quelqu’un avait dû voir le petit garçon sous son sapin et l’amener à l’orphelinat, incapable de s’en occuper. « C’est peut-être un Æther. » supposa Gustine après un petit silence. « J’ai vu beaucoup de choses dans ma vie mais ça… Enfin, de toute façon, une enquête va sans doute être menée et nous saurons bien vite le fin mot de cette histoire. » Alors que nous passions près d’un buffet, je distinguai Odile. La Fae ne me voyait pas. J’avais déjà essayé de prendre contact mais elle n’avait pas gardé son âme d’enfant. Il m’était également difficile de la distinguer. Les adultes ne la distinguaient pas non plus. Elle était discrète et ne parlait pour ainsi dire jamais. Elle regarda Ilias avec intérêt, son corps en forme d’étoile scintillant doucement. « Peut-être que ce sont des enfants d’Ësse’Aellun. » « Ësse’Aellun ? » Le Dieu n’était pas très connu encore. Gustine en savait beaucoup sur lui pour s’être rendue à Boraür et avoir développé une véritable passion pour lui. « C’est l’Æther de la famille. À Boraür il y a beaucoup de symboles qui lui sont attachés et le sapin en fait partie. C’est pour ça que je dis ça, bien que ça m'étonne qu'il puisse employer ce genre de méthodes. Tu devrais venir avec moi un jour. J’ai vraiment envie d’y retourner. Je devrais en parler à Kaahl quand il reviendra. Ça serait bien pour les enfants d’y aller avant qu'ils ne commencent leur scolarité ou plus tard, pendant les vacances. Tout le monde est tellement gentil là-bas ! » La vieille Magicienne avait les yeux qui brillaient. Elle adorait l’endroit et son amour transparaissait. « J’aimerais bien y aller si Kaahl y va. » Je savais que Cendre ressentait une sorte d’attachement démesuré pour le Baron, un attachement qui n’était pas réciproque. Comme les adultes ne me voyaient pas, j’assistais souvent à des scènes amusantes. Lorsque la jeune femme était là, Kaahl se montrait plus prudent. Il vérifiait méticuleusement que la voie était libre avant de se rendre dans telle ou telle pièce. Dès qu’il entendait Cendre au loin, il faut dire qu’elle n’était pas discrète, il se débrouillait pour partir faire quelque chose. Je la trouvais attendrissante, même si je comprenais que son côté petite sœur collante puisse faire fuir n’importe qui. « Oh je ne sais pas, mon petit. Le Baron m’a prévenue qu’il aurait beaucoup de choses à faire prochainement et qu’il ne pourrait passer que de temps en temps. » « Ah. » Sa réaction montrait sa déception. Je souris. Peut-être qu’il finirait par l’aimer, même si je sentais qu’il cachait quelque chose. J’étais partie du principe que ça ne me regardait pas. Tant que son amour pour Rosalie était authentique, peu importe ce qu’il faisait en dehors, ce n’était pas grave. Cet amour était authentique. Quand il posait les yeux sur elle, il semblait clair à tout le monde qu’il en était fou. La tendresse transparaissait dans son regard. Il ne lui voulait que du bien et, en tant que Lumia, ça me suffisait amplement.

Les grandes personnes continuèrent à parler, tout en installant la chambre. Gustine fit démarrer un objet magique produisant une musique entrainante afin de se donner davantage de motivation. J’aimais vivre ici. Mon attention se reporta sur l’enfant. Je me demandais ce qu’il deviendrait plus tard. Serait-il un scientifique ? Un guerrier ? Un sportif ? C’était difficile à dire mais j’avais un temps considérable devant moi pour imaginer tous les possibles. Je m’allongeai sur son ventre, fixant sa bouille. Lui aussi me regardait. Il devait se demander qui j’étais. « Bonjour Ilias. Tu as dû vivre pleins d’aventures avant de te retrouver ici. Ne t’inquiète pas. Ce n’est pas parce que les gens chez qui tu es apparu ont préféré te confier à un orphelinat que tu n’es pas digne d’être aimé. Ils ne pouvaient simplement pas s’occuper de toi. Maintenant que tu es ici, tu vas voir, ça va être génial. Il y a plein d’enfants, comme toi. Il y a Rosalie, c’est la petite fille dont je m’occupe. Elle est gentille. Elle a de jolis yeux bleus, un peu violets et elle aime bien s’agripper aux tissus. Il y a Lucius aussi. Ce qui est drôle c'est que vous avez un petit air de famille tous les deux. » Je réfléchis un instant. Ce n’était pas possible. Je savais que Lucius était le fils de Kaahl. Je l’avais vu, le jour où cette femme était venue le lui confier. Nous autres les Lumias, pouvions avoir accès à beaucoup d’informations. C’était une aubaine d’être invisible dans certains cas. « Il raffole de sa peluche dragon. Il y a Justinien aussi. Il pleure beaucoup. Il a été adopté, comme toi, à l’orphelinat. De ce que j’ai compris, quelqu’un l’a trouvé dans un parc, au milieu de vêtements d’adulte. » Je souris à l’enfant. Avec mes joues roses, j’avais toujours bonne mine. « Tu vas voir, tu vas être bien ici. » lui redis-je doucement. « Tu auras plein de jouets, des frères et sœurs avec qui grandir et t’épanouir. Je serai là aussi. » Quoi de mieux pour rendre un Lumia heureux que de le placer dans une famille nombreuse ? Je n’avais aucune idée du nombre d’enfants que le Baron voulait adopter. S’il continuait sur cette lancée, il y aurait une dizaine de bambins ici prochainement. Il n’en avait pas parlé de façon explicite. Il avait juste confié son désir d’adoption et, depuis, il avait pris contact avec l’orphelinat du Duché. « Ça te dit de jouer à un jeu ? » lui demandai-je. Il ne pouvait pas répondre parce qu’il était trop petit mais j’étais certaine qu’il aimerait. Je concentrai ma magie pour faire apparaître des petites formes plus ou moins bien réussies qui se déplacèrent doucement devant ses yeux. Ses mains gesticulèrent pour essayer de les attraper.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 16 Jan 2020, 12:08



Les petites bêtes



Je courrais, courrais, encore et encore. Derrière moi, Elias me poursuivait, une lame aiguisée à la main, ce petit coupe papier dont il s’était servi pour trancher la peau de ceux qui ne lui avaient pas obéi. J’étais essoufflée mais je devais continuer. Il marchait à grandes enjambées et cela suffisait à me rattraper. Je courrais à perdre haleine mais le sol ne voulait pas adhérer à mes pieds. Je faisais du surplace. Je jetai un coup d’œil derrière moi, le coup d’œil du désespoir. Sa haute silhouette se métamorphosa soudain pour devenir un monstre à l’étrange coiffe. Ses dents étaient pourries, ses paupières inexistantes. Sa coiffe semblait faite d’or et de bleu, les rayures se reflétant grâce à la lumière d’un soleil inexistant. Je n’en pouvais plus. Je…

Mon buste se releva tout seul. À présent assise dans mon lit, je transpirais comme jamais. Je me remémorai les dernières images et me mis à pleurer, épuisée et faible. Je ne voulais plus jamais voir cet homme. Pourtant, je n’avais pas le choix. Mes parents ne semblaient pas enclins à changer d’avis sur mon tuteur. Il me faisait frissonner à chaque fois que je le voyais. Les rumeurs le disaient pédophile. Il me répugnait. Je l’admirais aussi mais j’avais trop peur de lui pour m’en rendre compte. La terreur qu’il m’insufflait suffisait à me rendre malade. Demain, je devrais le voir. Il avait insisté, même lorsque j’avais rétorqué que j’étais souffrante. Avait-il décelé le mensonge ou n’en avait-il rien eu à faire ? Je déglutis, mal à l’aise. Plus le temps me rapprochait de notre rencontre, plus j’avais envie de disparaître dans un trou. En temps normal, je désirais déjà que mon corps cesse de prendre autant de place mais quand il était là, je voulais juste cesser d’exister. Je savais, en plus de ça, qu’il risquait de m’exposer ce qu’il avait prévu pour mon éducation. Jusqu’ici, j’avais été plutôt tranquille. Ma faible santé me permettait de rester chez moi la plupart du temps. Quelque chose me disait qu’il avait décidé de ne pas la prendre en considération. Ce que je voulais, il s’en fichait. Je n’arrivais pas à réfléchir quand il était là. À chaque fois qu’il me posait une question, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un piège et que si je répondais mal, il me ferait lapider. Mon statut royal, qui jusqu’ici m’avait semblé pouvoir me protéger, ne lui faisait ni chaud ni froid. Il avait le même.

« Bonjour Princesse Emeliana. » Je pinçai mes lèvres et n’osai pas le regarder. « Bonjour Prince Elias. » J’hésitai. « Peut-être pourrions-nous retarder notre visite au marché ? Je ne me sens pas très bien. » « Non. Prendre l’air vous fera du bien, au contraire. Si vous vous sentez faible, vous n’avez qu’à attraper mon bras. Je vous aiderai. » « » Je voulais tout faire sauf saisir son bras. Déjà, il était grand, ce qui me demandait un effort. Ensuite, il me faisait toujours peur, même lorsqu’il se proposait de m’aider. « Je vais essayer de marcher seule. Si jamais je me sens mal, je vous le dirai. » « Comme vous voulez. »

Nous étions dans les rues d’Amestris, entourés de plusieurs gardes qui nous ouvraient la voie. Sur notre chemin, des messe-basses s’élevaient, des regards fusaient, parfois francs, parfois plus dissimulés. Elias ne semblait pas y prêter attention. Moi, la situation me mettait mal à l’aise. Je sentais ma silhouette se tendre. C’était en partie pour cette raison que je détestais sortir. Lorsque j’étais seule, je n’attirais pas le regard, pas autant. Les badauds étaient curieux de savoir qui était cette fille, protégée par la garde royale, mais rien de plus. Avec Elias, c’était différent. Ce n’était plus tant de la curiosité qu’un mélange de plusieurs émotions qui se lisait parfois trop facilement sur les visages. « Ralentissons un peu. J’ai le souffle court. » J’étais épuisée, effectivement. Je n’avais rien mangé encore et ne mangerais sans doute pas durant les heures à venir. Je devais réduire ce corps atrocement imposant et laid. Il acquiesça et s’approcha d’un marchand de jouets. Je savais qu’il avait adopté des enfants récemment. Je n’en savais pas plus. Peut-être était-il trop vieux pour en faire à Viviane ? Peut-être ne voulait-elle plus qu’il la touche ? J’aurais pu comprendre, malgré ma jeunesse. Je commençais à être attirée par toutes ces questions, même si je jugeais mon corps indigne et horrible. Personne ne voudrait de moi.

J’avançai ma main pour toucher des poupées. Il se positionna à mes côtés après avoir salué le marchand d’un signe de tête. « Vous aimeriez en avoir une ? » demanda-t-il. « Non ce n’est plus vraiment de mon âge… » Il rit, sans la moindre once de joie. Ça ressemblait à de la moquerie. « L’âge n’importe pas lorsque l’on aime quelque chose, Emeliana. Si vous souhaitez une poupée, je peux vous en offrir une. Vous n’êtes pas obligée de la montrer à d’autres si ça vous met dans l’embarra. » « Les domestiques la verront. » « Non je ne crois pas. » dit-il en admirant l’une d’elle. Il plissa les yeux, semblant soudainement surpris. Il ne faisait plus du tout attention à moi. Je pense d’ailleurs que si on ne lui avait pas confié mon éducation, il n’aurait jamais su que j’existais. Ses longs doigts rachitiques tirèrent l’une des poupées à lui, arrachant celle-ci à ses semblables, toutes différentes. Je n’osais pas poser de question et, au lieu de quoi, préférai regarder la marionnette. À quoi pensait-il ? C’était comme s’il avait reconnu un visage ou retrouvé quelque chose qu’il avait perdu. C’était troublant et effrayant. « Elle vous plaît ? » dit-il soudainement. « » Pour être honnête, cette poupée était la plus horrible du lot. Des champignons étranges se trouvaient sur son chapeau et l’homme portait un uniforme d’écolier qui ne collait pas du tout avec sa tête de psychopathe. Ses cheveux blonds étaient parsemés de breloques et son regard mauve donnait froid dans le dos. C’était comme si l’objet était hanté. Il tenait dans ses mains un étrange plateau circulaire. Je n’arrivais pas à déterminer ce dont il s’agissait. « On l’appelle Monsieur Mort, avec ma femme. » dit le vendeur, un homme rond à l’allure sympathique. Il ne devait pas être le plus maléfique des Sorciers d’Amestris. « Monsieur Mort. » répéta Elias. « Nous allons le prendre. » dit-il. Il n’avait pas attendu ma réponse. Il n’en avait probablement rien à faire, comme de mon avis en général. Même si je n’en avais pas conscience, il faisait bien. Tout ce que je désirais alors était de m’avachir dans un coin, sans voir personne. Ce n’était pas un tel comportement qui me mènerait loin.

Lorsque notre tour du marché fut terminé, il ne me ramena pas chez moi. Il me conduisit chez lui ou, du moins, dans l’une de ses nombreuses propriétés. Je pressentais qu’il me serait impossible de rester murer entre quatre murs à l’avenir. Il m’avait déjà donnée le ton en m’amenant avec lui à Lagherta précédemment. Je tenais dans mes mains la poupée, tripotant ses vêtements sous l’effet de l’anxiété. J’étais très loin de me douter qu’il s’agissait d’une créature vivante. Je regardai autour de nous. À l’étage, les pleurs d’un nourrisson retentissaient. Nous étions assis à une table et il avait fait servir des biscuits. Mon ventre criait famine. « Mangez. » me dit-il. Lorsqu’il vit que j’étais récalcitrante, il haussa le ton. Je pris un gâteau et l’avalait sans presque le mâcher, morte de peur. Il enchaina. « Savez-vous de quel uniforme il s’agit ? » Il parlait de celui que portait Monsieur Mort. « Non. » « C’est l’uniforme de Basphel, celui du département de l’Obsidienne. » Je n’en avais rien à faire de Basphel. L’école était prestigieuse mais les Sorciers préféraient leur propre système éducatif. Pourtant, dans sa bouche, les propos devenaient tout de suite intéressants. J’avais peur de la suite. « Vous allez essayer d’intégrer l’école. La directrice ne vous admettra pas si vous ne le méritez pas. » « Mais… ma scolarité ici ? » « Je me fous de votre scolarité à Amestris pour le moment. » Le ton était sec et ne demandait aucune réponse. « Vous aurez le loisir de rattraper ladite scolarité une fois que vous serez diplômée de Basphel. Si vous pouvez y entrer. C’est, à mon sens, le meilleur moyen de faire de vous un esprit libre avec des idées brillantes. Prendre du recul sur ses propres mœurs aide à envisager d’autres possibles. » Il s’adossa à sa chaise. « Si Avril d’Ovipa vous accepte, vous aurez du temps libre ainsi que des vacances. Je vous donnerai du travail à faire en plus, plus spécifique aux Sorciers. Si vous le faites correctement et consciencieusement, je vous ferai découvrir des choses intéressantes et pourrais répondre favorablement à certaines de vos requêtes. Si vous n’y mettez pas du vôtre, vous resterez à Basphel jusqu’à ce que vous soyez diplômée, même si cela vous prend un siècle. » Mes yeux fixaient le regard mauve de Monsieur Mort. J’avais l’impression d’être punie. Je pensai brièvement à échouer volontairement les tests mais il ne me lâcherait pas. C’est ce qu’il confirma. « Vous savez, vos parents m’ont confié votre éducation. Je vais vous éduquer et, je vous le promets, si vous faites ce que je vous dis, vous deviendrez une Sorcière puissante et respectée. Défiez-moi et vous finirez prostituée pour grands brûlés. » Monsieur Mort, sans que ni lui ni moi-même ne le sachions, était on ne peut plus d’accord avec Elias. Puisqu’il semblait que j’étais devenue sa maîtresse, il allait m’aider. Je ne serais pas la seule à avoir son attention. Les enfants que le Chancelier avait adoptés lui plairaient tout autant.

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Merci Siruu [Événement] - Les petites bêtes 2289842337

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Maximilien Eraël
Jeu 23 Jan 2020, 20:54

Les petites bêtes


Assise sur le rebord d’une caisse de choux que transportait la charrette dans laquelle elle avait prit place depuis le début de son voyage – un coup de chance qu’elle aille dans la même direction qu’elle ! – Isibela balançait ses jambes dans le vide en chantonnant d’un ton enfantin une comptine qu’elle espérait répéter très prochainement à un nourrisson. Une fois qu’elle fut arrivé au bout, elle laissa planer son regard sur les plaines des Terres d’Émeraude avant de pousser un soupir. En fait, même si elle était heureuse d'enfin rejoindre un enfant, quitter le confort et la sécurité de son village lui était difficile à appréhender. D'autant que Tréasa lui manquait déjà. Elle avait grandit et avait tout apprit avec elle. Mais elles s’étaient séparées, elle partant vers le Lac Bleu et son amie se dirigeant vers le Désert, en même temps que la nouvelle était tombée. Une Lumia dont l'enfant dont elle s’occupait se trouvait en Haute-Terre. Lorsqu’elle les avaient vu arrivés, tous, elle s’était précipité pour revenir et prévenir les siennes. Comme toutes les Lumias de Haute-Terre d’ailleurs. Des Humains ailés étaient apparus. S’il était évident qu’ils trouveraient rapidement un foyer, quel que soit le Royaume, ils seraient également sûrement bien plus ostracisés de part cette étrange spécificité. En bref, des enfants qu’il semblait être évident qu’ils devaient être pris en charge. Dont il fallait s’occuper, prendre soin et faire grandir la confiance.

La Lumia se raccrocha violemment au bois du plateau du transport qu’elle s’était permis d'emprunter – de toute manière le propriétaire ignorait même sa présence, il n’allait pas lui en vouloir pour ça – quand la charrette s’arrêta brusquement. Elle escaladait avec difficulté les caisses pour rejoindre l'autre bout de la charrette et retrouver la Lumia qui l'accompagnait dans ce voyage pour la même raison qu’elle. « Qu’est-ce qu’il se passe ? », lui demanda-t-elle d’une voix fluette. Loreleï se tourna dans sa direction. « Ce sont juste les chevaux qui ont besoin de repos apparemment. », lui répondit-elle avec un sourire rassurant. « Oh. Bien sûr. ». Elle n’y avait pas pensée à ça. Pourtant c’était évident que les animaux aussi avait besoin de se reposer. « Tu es pressée, pas vrai ? », ajouta sa consœur. Isibela détourna le regard un instant avant de le reposer sur elle, répondant silencieusement d’un signe de tête à sa question par l’affirmative. « Moi aussi. », rétorqua Loreleï en se retournant avec un sourire vers le relais vers lequel s’était dirigé leur conducteur. Alors elle se sentit rassurée. Rassurée que ce sentiment qui l'étreignait semblait des plus normal.

Comprenant qu’elles passeraient un bon moment ici, si ce n’était peut-être toute la nuit, les deux Lumias prirent la décision commune de quitter la charrette pour s’installer au chaud, entrant à la suite d’un voyageur à l’intérieur du bâtiment jusqu’à ce que leur guide ne décide de quitter les lieux pour reprendre sa route. L’ambiance était chaleureuse avec une cheminée dont les flammes crépitaient doucement. Un commis de cuisine se tenait à côté, faisant tourner une broche sur laquelle était empalée une pauvre bête en train de rôtir depuis plusieurs heures déjà. Elles s’installèrent à proximité de la flambée, discutant en riant de ce qu’elles feraient arrivée sur place. Au début elles avaient évidemment songé à trouver leur nourrisson ensemble. Mais bien sûr que ça ne fonctionnait pas comme ça et qu’elles devraient se séparer. Ce n’était pas si grave. Elles ne seraient pas loin et pourraient se revoir assez régulièrement. Bien plus que leurs consœurs parties à l'autre bout du monde. Elles ne seraient pas d’ailleurs surprise de trouver un village Lumia sur le Territoire Magicien. Les Mages Blancs comme les Humains sont réputés pour leur sens de la famille, ce qui signifiait qu’il y avait très régulièrement des nouveaux nés dans la région, si l’on ne comprenait pas ces Enfants ailés.

Après une journée supplémentaire de voyage, les deux Lumias arrivèrent enfin à destination, l'homme s’arrêtant dans le petit bourg de Vervallée. C’était à présent à elles de trouver le territoire des Enfants de Sympan, où se cachaient les Enfants ailés. Heureusement, les leurs leur avaient donnés quelques indications avant leur départ qu’elles s'appliquèrent à suivre à la lettre. Plus ou moins. Quelques fois elles se perdirent. Mais chaque fois elles retrouvèrent quelque chose ou quelqu’un capable de les ramener dans la bonne direction. « Enfin ! », s'exclama Loreleï en se laissant tomber sur l'herbe grasse au bord de la falaise. Isibela l'accompagna, se laissant chuter à son tour. C’était certains qu’elles étaient au bon endroit. L’anti-magie avait beau ne pas être élevé, il se faisait tout de même sentir. « Maintenant il ne reste plus qu’à trouver des nourrissons ailés. Ça ne devrait pas être compliqué. », fit la petite Lumia après quelques secondes. « Il ne faudra pas confondre avec les Anges. Même si l‘anti-magie va bien aider à reconnaître. », ajouta sa comparse. Isibela fronça des sourcils puis ajouta après quelques secondes silencieuses, « Je croyais que les Anges n’enfantaient plus d’Anges justement... C’était qu’une rumeur ? ». Loreleï resta silencieuse à son tour avant de répondre. « Non, c’est vrai. J’avais juste oublié. » - « Oh. Mais du coup ils seront encore plus simples à trouver. », continua Isibela. Ce que la Farfadet confirma d’un sourire. Isibela sauta sur ses jambes. Elle était prête à y aller. « Allons-y ! », dit-elle pleine d’entrain en tirant sa consœur par le bras pour la relever.

Elles se séparèrent une fois dans le bourg, chacune à la recherche d’un de ces Enfants des Cieux, comme ils sont appelés par les leurs. Isibela trouva rapidement l’un d’entre eux. Attirée par des pleurs, suivi par une berceuse, elle se dirigea vers la fenêtre de la maison et y vit le nourrisson. Un regard alentour lui confirma le fait qu’aucune Lumia n’était présente et qu’elle pouvait donc s’occuper de cet enfant. Elle attendit la possibilité de pénétrer dans la maisonnée - un moment où l’un des parents quitta la maison pour une course inconnue – pour pouvoir rejoindre la chambre de l’enfant ailé. Alors elle escalada avec difficulté le berceau pour se trouver à ses côtés. Il dormait à point fermé. Il était adorable. Un tendre sourire se dessina sur ses lèvres. « A présent je m’occuperai de toi, moi aussi. Je t‘accompagnerai et je te montrerai des choses merveilleuses. », fit-elle des étoiles pleins les yeux. C’était donc ça ce que l’on ressentait lorsque l’on veillait sur un enfant. C’était si doux. Elle avait hâte de retrouver Loreleï pour lui parler de son nourrisson. Elle avait hâte de discuter avec elle de leurs expériences. Mais d’abord, elle voulait passer un peu de temps avec ce nourrisson, veiller sur ses rêves, attendre son réveil et faire connaissance. Lui montrer qu’elle serait là pour égailler son enfance et resterait toujours avec lui. Du moins, le plus longtemps possible. Mais elle avait le temps. Ils avaient le temps. Il serait toujours temps de parler de ce terrible instant des séparations, mais surement pas maintenant.
ASHLING POUR EPICODE



Mots 1170


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Jeu 30 Jan 2020, 21:12





Quand on est un long habitué des drogues hallucinogènes et phénomènes métaphysiques provenant des autres plans matériels, plus rien ne nous étonne au court lent et désormais monotone de notre vie. Impossible de s'ébahir, comme le ferait le commun du mortel. Devaraj, l'était, pourtant ce matin lorsqu'il ouvrit la porte que la salle du trône. Il aurait pu criser sur le petit enfant avachit sur son trône, un... lézard sur ses jambes, une couronne en papier sur la tête, oui, probablement. Ce fût plutôt les traces de boues qui maculaient le sol, les papiers renversés partout et les livres balancés par terre qui l'agacèrent. Qui se souciait plus de l'ordre de ses affaires que de la présence d'un clone de sept ans ? Lui.

Le Chaman attrapa le morveux par le col et le souleva du siège pour le secouer en maugréant. « Qu'est-ce-que c'est ça. » L'autre ouvrit de grandes billes vertes sur le monde, aperçut le visage du souverain à quelques centimètres de lui, et hurla. « Je suis Devaraj ! » Bin voyons. « Non. C'est moi Devaraj. » « Tu mens ! JE suis Devaraj ! J'ai même une couronne alors que toi t'en a pas ! » Le concerné renifla de dédain, plongea sa main vers le diadème en papier et le réduisit en boule, mais au lieu de provoquer des larmes, il récolta un regard boudeur, haineux et familier. Il examina le gamin sous toutes les coutures. Ils ne se ressemblaient pas vraiment, avoua-t-il avec mauvaise foi. Comment savoir de toute façon, il ne se rappelait plus à quoi il ressemblait quand il avait l'âge de ce morveux. Bon... Il avait en main divers moyens puissants pour s'en faire une idée très claire, très vite. Non. Il n'allait pas faire ça. Il avait curieusement aucune envie de confirmer l'identité de la créature qui s'agitait en s'époumonant devant son air indifférent. « Où est ta maman ? » « Morte, ahahah ! Mais j'ai Madame Rose avec moi. » Et il agita un jouet ridicule dont il ne connaissait évidement pas l'utilité exacte tout comme il en ignorait la signification de sa couleur. « Hum, n'agite pas ce machin devant mon nez. » Le roi leva les yeux au ciel. « Viens. Nous allons te trouver des jouets convenables. » Et sans plus chercher à en apprendre plus, il tourna les talons en direction de ses appartements, où dormaient des caisses entières de jouets pour les jours terribles où ses propres enfants envahissaient sa chambre.

« Oh ! Ma chambre ! Ma chambre est très grande et très mal rangée ! » « Ma chambre. » corrigea le Chaman, qui avait fini par se prendre au jeu et par s'en amuser, même si aucune trace de joie ne transparaissait sur son visage fatigué. Quand est-ce-que ces apparitions discontinues de clones allaient cesser ? Quand il deviendrait Humain ? C'était ridicule, il n'avait pas perdu le contrôle de sa magie ces derniers temps. Ou presque. Celui-là était carrément raté ! Un gosse de sept ans, comment était-ce censé lui ressembler ? Il allait commencer à se sentir vexé. « Je veux tout ! » « Alors tu n'auras rien. » marmonna le grand. Finalement, après avoir fait exprès de déballer toutes les caisses, son junior choisit quatre petites sculptures en bois peint qui représentaient des créatures de la mythologie de l'Île Maudite. Content de son cadeau mais lui faisant comprendre que ce n'était pas assez, le gamin se mit à fouiller partout ailleurs, sous le regard las de Chaman. « Et ça qu'est-ce-que c'est ? » « De la drogue pour empoisonner les gens que je n'aime pas. » « Ooooooh. Et ça ? » « Un poignard. » « Et ça ?! » « Un crâne qui parle. » « Oh une part de tarte à la framboise ! J'adooooooooooore les framboises ! » « Ah n- Mais ! Recrache ça ! C'est à moi ! » Zut. C'était vraiment lui, mais en petit. Les doutes devenaient de moins en moins possibles... Qu'allait-il faire de lui ?! « Je veux une hache moi aussi, avec plein de sang dessus !! » Il ne pouvait pas le tuer, c'était trop risqué tant qu'il n'aurait pas déterminé l'origine exacte de ses clones ; il ne pouvait pas non plus lui faire du mal... Pourquoi ? Oui, c'était une bonne question. Pourquoi, exactement, se sentait incapable de lever la main sur cette chose ? Le Chaman se mit à faire les cent pas dans sa chambre, l'air visiblement agacé. « Oh un miroir recollé ! » « Ne regarde pas dedans ! » « D'accord ! Elle est jolie la madame dedans ! Et qu'est-ce-que c'est celle boule à neige ! C'est rigolo quand on secoue ! » Le Chaman blêmit et lui arracha son seul moyen de communication avec le souverain des Ygdraë des mains. « Pas touche ! Rho, mais- oui c'est ça, mange les chocolats. Non je ne sais pas pourquoi des gens tout nus apparaissent quand on mange les chocolats. » Définitivement intenable.

Soudain, sa mémoire s'éblouit et il se rappela d'un fait particulier auquel il n'avait jamais accordé d'importance. Jusqu'à maintenant. « Je connais une île lointaine où il neige et les gens s'offrent des cadeaux et chantent des airs entraînants devant le feu de la cheminée tous les soirs... » Son sourire s'élargit bizarrement à la pensée d'abandonner ce gamin à Boraür, mais il eut la surprise de voir son mini-double esquisser l'exacte même grimace avant de répliquer, l'air sur de lui. « Est-ce-qu'il y a des monstres ?! »

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