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Invité Invité | Dim 20 Mai 2018, 18:29 | |
| Naakar'Lus |

Erza était assise sur un banc en bois massif, les jambes écartées. Entre elles était posée une souche d’arbre sur laquelle se trouvait de la viande séchée. À coups de hache, elle tranchait la chair pour donner des parts facilement mangeables en une bouchée. Parfois, elle se récompensait de l’effort en amenant un morceau à sa bouche. À droite et à gauche de son bassin se trouvaient des saladiers qu’elle remplissait au fur et à mesure. Elle était Reine, oui, mais ce n’était pas pour cela qu’elle était dispensée des corvées. Quel Souverain digne de ce nom restait cloîtré dans son beau palais d’or et d’argent ? De toute façon, elle se fichait de la plupart des autres têtes couronnées. Tant que les autres Rois ne la faisaient pas chier, alors tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle avait vu les ravages que pouvaient faire les tentatives diplomatiques. Ainsi, tant qu’on ne lui cherchait pas des noises, elle n’en cherchait pas non plus. Pareillement, tant qu’on ne lui demandait pas de l’aide, elle ne bougeait pas le petit doigt. La seule chose qui la préoccupait était la Reine des Anges. Cette femme était aussi joyeuse qu’un vieux bout d’os réduit en cure dent. Pour autant, elle éveillait son instinct. Les animaux blessés étaient les pires, capables de tout, de toutes les manières possibles et imaginables. Elle s’en méfiait comme de la peste. Ceux qui ne craignent plus la mort n’ont plus rien à perdre et prendre des risques n’est plus un problème, loin de là. Néanmoins, pour le moment, elle préférait attendre. Son objectif n’était pas d’exterminer les derniers survivants, bien que ce soit tentant. Encore une fois, elle essayait de se tenir correctement vis-à-vis des autres peuples ; du moins, ceux qui avaient une place importante dans les décisions mondiales. Et puis, elle préférait ne pas perdre des Hommes pour rien. Se battre contre les Goled était suffisant et permettait d’engendrer des Kiir. Pour le reste, les Réprouvés jouissaient d’une prospérité plutôt grande, comme en témoignaient les victuailles dispersées ici et là. Loin était le temps où les autres races les torturaient.
« Dovahkiin ? ». La voix sortit Erza de ses pensées. « Hum ? ». « Ce petit con a volé une pomme dans la remise. ». Il s’agissait d’un Démon, fils de deux Réprouvés. Son père était venu le dénoncer comme le voulait la tradition. Les voleurs n’étaient pas tolérés ici et personne ne pouvait échapper à la sentence. Il s’agissait le plus souvent de jeunes qui n’avaient pas encore assimilé toutes les valeurs présentes à Lumnaar’Yuvon. « Je vois. » fit-elle en penchant la tête sur le côté. D’un geste lent, elle prit la viande présente sur la souche et la mit dans l'un des saladiers. « Vas-y. » fit-elle à l’homme. Celui-ci acquiesça et attrapa la main de son fil pour la plaquer sur le tronc d’arbre. Celui-ci se débattait mais il était trop faible pour faire le poids. La Souveraine joua quelques secondes avec sa hache. « Je n’aime pas les voleurs. Personne ne les aime ici. ». S’il avait été plus puissant, sans doute le jeune homme l’aurait-il défié du regard mais sa faiblesse était manifeste et, au lieu de cela, il la supplia, promettant qu’il ne recommencerait pas. « Ferme la et sois un homme. Tes actes, leurs conséquences. ». La hache se leva, le Démon se recroquevillant sur lui-même, et s’abattit sur le bois. Sa main était sauve. D’un geste franc, Erza lui mit la lame de son arme sous le nez. « Recommence et je te coupe les deux bras avant de t’expédier en Enfer. Crois-moi, eux n’hésiteront pas à t’achever. ». Le père attrapa le fils par les cheveux et lui botta le cul, lui ordonnant de rentrer et plus vite que ça. La Reine était magnanime avec les plus jeunes, avec ceux qui en étaient à leur premier délit surtout. La deuxième fois qu’on les lui amenait, ça ne pardonnait pas. Elle tranchait sans se soucier du reste. Les agriculteurs et autres travailleurs ne se donnaient pas tout ce mal pour que le premier petit malin venu puisse s’attribuer le fruit de leur labeur.
Naakar’Lus allait bientôt commencer. D’ici quelques jours, beaucoup de Réprouvés venus des autres terres seraient là pour célébrer les récoltes, les Zaahin et l’art guerrier. Ce serait l’occasion de manger, de festoyer et de se battre. Elle avait hâte de voir qui gagnerait les duels. Généralement, les vainqueurs avaient un avenir glorieux, tout comme ceux qui arrivaient en dessous d’eux. Bien que la race entière soit façonnée de combattants, certains étaient meilleurs que d’autres et c’était sur ces derniers que reposaient le futur de la race. Ils étaient ceux qui avaient le plus de chance de survivre aux guerres et de faire naître les Kiir’Sahqon de la Paal Maar.
Le regard de la Reine passa sur une silhouette à la longue chevelure blonde. Il s’agissait d’une Ange au corps frêle. Il n’y avait rien à faire pour certains de leurs enfants. La génétique n’allait pas dans leur sens. Certains Anges, nés de Réprouvés, avaient un corps tenace, musclé et ferme. D’autres peinaient à ramasser la moindre bûche. Elle ne donnait pas cher de ceux-ci. Elle savait qu’ils préféreraient partir, la vie à Bouton d’Or étant bien trop violente pour eux. Pourtant, les Réprouvés aimaient leurs enfants. Ils correspondaient à au moins une face de leur personnalité. Dommage que la deuxième soit l’exact opposé. La culture et l’éducation rendaient les Anges et les Démons sans doute plus proches des Réprouvés que de leur race d’origine mais certains cherchaient un ailleurs meilleur. Elle n’était pas sûre qu’ils le trouveraient. L’herbe paraît toujours plus verte dans la prairie d’en face mais ce n’est qu’une illusion, à la fois douce et cruelle. Dans tous les cas, la venue de cette progéniture avait éveillé d’autres problématiques, surtout parce que les enfants de bords différents ne s’entendaient pas plus que leurs semblables de l’Enfer et des Jardins de Jhēn. Sans doute étaient-ils plus disposés à vivre ensemble mais les soucis n’étaient jamais loin. Pourtant, ceux qui resteraient devraient s’habituer.
1022 mots
| Explications |
Coucou ^^
Alors, il s'agit donc d'une fête : Naakar'Lus qui se passe à la fin de la saison Koor. Cela veut dire que ça se situe après la fin de la récolte, quand tout le monde commence à relâcher un peu la pression vu que la plupart des productions ont été apportées en lieu sûr. La saison qui suivra, Gravuun, est très importante également puisqu'il s'agit de conserver aux mieux les produits obtenus lors des dernières récoltes et d'en vendre également. C'est pour ça aussi que des Réprouvés d'autres endroits viennent à Bouton d'Or pour Naakar'Lus. C'est à la fois une fête mais également l'occasion d'acheter des produits qui seront redistribués ensuite ici et là. De façon générale, les Réprouvés de Stenfek sont moins nombreux que les autres à venir mais, quoi qu'il en soit, c'est l'une des rares occasions où tout le monde essaye de tenir sa langue et de ne pas se montrer condescendant avec les autres. Il existe de nombreuses tensions entre Stenfek et Bouton d'Or, c'est pour ça que je dis ça ^^ Mais pour Naakar'Lus, tout le monde fait un effort.
Concrètement, les Réprouvés de Lumnaar'Yuvon passent beaucoup de temps à tout préparer. Comme il y a beaucoup de Réprouvés qui viennent mine de rien, il faut prévoir de quoi les faire dormir et les accueillir. La fête dure quelques jours et se passe généralement au beau milieu de plusieurs champs. Des tables sont amenées, un banquet est servi avec les produits de la région qui ont été ramassés. C'est l'occasion de faire de grands feux pour faire cuir la viande et les légumes qui vont avec, d'offrir aux enfants des ateliers pour leur apprendre à fabriquer du pain ou de l'huile, à forger des haches etc. Les Thur sont tous là comme le veut la tradition. Il y a quelques danses mais c'est assez rudimentaire et les Réprouvés sont, de toute façon, bien plus tournés vers les duels qui se déroulent. Ce sont des compétitions à mains nues. La magie est interdite. Le Réprouvé peut s'inscrire et combattre ceux de sa catégorie (oui parce qu'on ne fait pas combattre les LVL V et les LVL I ensemble). Ceux qui perdent sont éliminés mais peuvent continuer à se battre avec ceux qui l'ont été aussi. On teste sa force, sa résistance, on repère les excellents guerriers de demain. C'est une fête communautaire et très conviviale. La bière coule à flot. C'est assez courant de retrouver des Réprouvés qui s'envoient en l'air derrière un bosquet. On honore les Zaahin.
Du coup, dans votre post vous devez, bien évidemment, combattre et ensuite vous faites un peu ce que vous voulez. Vous pouvez manger, boire, faire la fête, visiter, aider à l'organisation etc.
Les Réprouvés de façon générale peuvent participer ainsi que les Anges et les Démons enfants de Réprouvés et les personnages vivant à Bouton d'Or. C'est une fête nationale donc, je le répète, c'est l'un des rares moments où les Réprouvés se regroupent en un lieu et oublient les différences et les tensions existantes. Vous avez jusqu'au 22 juillet 2018, 23h59, pour poster.
| Gains |
Pour 900 mots : - 1 point de spécialité
Pour 450 mots supplémentaires, soit 1350 mots : - 1 point de spécialité en plus.
Aussi, pour chaque niveau hiérarchique, je tirerai au sort un gagnant des combats qui portera le titre Fus'Naakar'Lus. Ça signifie que votre personnage a gagné les jeux de Naakar'Lus dans sa catégorie. C'est un petit plus pour sa popularité =)
Pour ceux qui voudraient éventuellement une part de l'économie Réprouvée, je vous fais ça sous forme de crédit. Si vous décrivez votre activité dans trois rps organisés, je vous le concède ensuite ^^ Il y a : Le blé, l'orge, les pommes de terre, le lait, la cire, la bière, les armures, les panais, les carottes, les potirons, les chou-fleurs, les navets, l'huile, les échalotes, le fromage de Bicorne, la viande de Bicorne et de Cerfeuil, les haches. Essayez de prendre un truc logique.
N'oubliez pas de déclarer vos gains ^^
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|  | | Invité Invité | Lun 21 Mai 2018, 22:45 | |
| Le matin pointe le bout de son nez à l’horizon. Je titube un peu de fatigue en marchant mais je ne m’arrête pas, les doigts serrés autour de la sangle sur mon épaule. Je suis sur la crête de la dune, j’ai pleine vue sur la mer. Comme toujours, le ressac de ses chuchotements a l’étonnant pouvoir de m’apaiser. Aujourd’hui, pourtant, ce n’est pas suffisant pour faire disparaître la fureur incandescente en moi. Ça brûle toujours au fond de moi, mais la violente dispute que j’ai eue avec Kobalt hier soir a soufflé sur les cendres et les a transformées en brasier. Je n’ai encore jamais ressenti une colère pareille. Je la sens me consumer de l’intérieur. Je suis des yeux les bateaux qui arrivent par vagues le long de la côte. Ils sont nombreux. Ils viennent tous pour Naakar’Lus, la fête réprouvée qui célèbre la fin des récoltes. Je sens ma poitrine se serrer un peu. J’ai passé des semaines à préparer l’événement avec les autres du village. Je n’aime pas les fêtes, mais je ne peux pas lutter contre la tradition. Lorsque Koor touche à sa fin, il faut mettre la main à la pâte pour accueillir les Réprouvés venus de tous horizons. Ma main se resserre encore autour de la sangle de mon sac. « Je m’en vais ». C’est ce que j’ai hurlé à Kobalt, et c’est la ferme intention que je nourris depuis que j’ai quitté la maison à pas furieux. Et m'en aller pour de vrai. Partir de Bouton-d’Or. Je suis furieuse contre Kobalt. Je le déteste. Je suis furieuse contre Nikolaz. Il n’est plus là. Qu’a-t-il pu trouver de mieux au-delà des frontières de Bouton-d’Or ? Qu’y avait-il de plus attirant dans le vaste monde ? Une saison que je rumine ces sombres pensées. Une saison que, petit à petit, la velléité de trouver des réponses par moi-même pousse en moi. Mais aujourd’hui, je ne peux me résoudre à partir sans avoir arpenté une dernière fois les allées de la Bouton-d’Or illuminée par Naakar’Lus. J’hésite encore quelques instants, le temps de voir deux bateaux disparaître à la suite derrière la courbe de la côte, puis je tourne les talons et dévale la dune en courant. Je rallie le village d’un pas vif. Sur mon chemin, je croise un certain nombre de Réprouvés, qui se rendent au même endroit que moi. Je n’ai aucun mal à reconnaître ceux qui viennent de Stenfek. Autres us vestimentaires, autre port de tête. Je leur jette des regards de mépris en les dépassant, ils me les rendent bien. La fête se situe non loin du village, sur une petite butte. L’endroit grouille d’une foule inhabituelle. Je n’aime pas les rassemblements. Je suis partagée entre un frémissement d’excitation et une pointe de regret maussade, tandis que je gravis la butte au milieu du brouhaha. Ils forcent tous le sourire, aujourd’hui. Ils ne font pas illusion. On est entre Réprouvés, on sait qu’on a tous envie de s’écharper, à l’intérieur de nous. J’arrive enfin à destination, à savoir un espace à l’écart du banquet, où s’est formé un cercle excité dans une arène rudimentaire. Au centre, je ne les vois pas mais je les devine, il y a deux adversaires qui s’affrontent dans un combat à mains nues. C’est ici que réside tout l’intérêt de la fête. Les Réprouvés font tomber les masques le temps d’un duel pour mesurer leurs forces. C’est ici que j’ai passé la quasi-totalité de mes Naakar’Lus. Je joue des épaules pour trouver une place dans le cercle, de laquelle je peux voir ce qui se déroule en son centre. Je crie en chœur avec les autres. J’agite le poing avec frénésie. Je sens les battements de mon cœur s’accélérer. Vite, finissez-en. Je veux être la prochaine. Je me suis déjà inscrite, auprès d’un organisateur qui m’a reconnue des années précédentes. Il me faut attendre encore quelques tours. Je regarde à peine les combats. Je frémis d’impatience. Mes nerfs sont à vif. Il faut que je fasse sortir tout ce qu’il y a à l’intérieur de moi. Trop de trop. -Borak contre Anîhl !
Enfin ! Je pousse les gens autour de moi et m’avance dans le ring. Je suis vaguement surprise en reconnaissant les ailes blanches de mon adversaire. -Qu’est-ce qu’un Ange fout ici ? je lui lance, plus par provocation que par réelle curiosité. -Je ne suis pas là pour le rush d’adrénaline, me répond-il d’une voix forte, comme s’il s’adressait à toute l’assemblée. Je compte partir pour les Jardins de Jhën, bientôt. Je dois être fort pour soutenir les Anges. Cette compétition est un moyen pour moi de devenir meilleur.Mes yeux rencontrent ceux de l’Ange. Son regard bleu est déterminé. Je sens mes entrailles se tordre. J’ai soudain l’impression de me retrouver face à Nikolaz. Ça a l’effet d’exciter un peu plus ma rage. -Je m’en fous de tes bonnes intentions, grogné-je enfin en retour. J’entends à peine les hurlements de la foule survoltée. Je jette mon sac dans un coin de l’arène et attache sommairement ma tignasse. L’Ange me regarde poliment faire. Évidemment, il n’attaquera jamais en premier. Trop gentil pour ça. Je m’élance vers lui au pas de course et il se raidit. Je sens mes phalanges me picoter, comme si elles anticipaient l’impact. Il recule, tentant de me tenir à distance. Je pivote sur un pied, coupant sa trajectoire. Je lance mon poing en avant, l’ensemble de mes muscles gainé. L’impact sur sa pommette résonne jusque dans mon coude. Il lâche un cri de douleur et recule en titubant, l’air sonné. Il arrive à éviter ma deuxième attaque en cédant encore du terrain, mais je continue d’avancer et il se retrouvera bientôt au bord du ring. J’ai chaud. Je transpire. Je brûle. Mes doigts se referment sur l’ourlet de la tunique de mon adversaire. Je le tire vers moi avec brutalité. Il est à ma merci. J’envoie mon genou violemment en avant, directement dans son entrejambe. Il lâche une exclamation de douleur et se replie sur lui-même. Un sourire sauvage anime mes traits. Je m’effondre de tout mon poids sur lui, l’allonge au sol et l’immobilise entre mes cuisses. Et je frappe. Je frappe. Encore et encore. Enfoiré de Nikolaz. T’es parti. T’es parti. T’es parti. -Le match est fini !
Depuis ma brume rougie de sang, cette exclamation m’interloque. Quoi, déjà ? Je suspends en l’air le poing que je m’apprêtais à envoyer une nouvelle fois. Tout à coup, je remarque le faible tapotement de la main de l’Ange sur le sol, signe de sa reddition. Mon regard migre sur le visage de mon adversaire. Je l’ai défiguré. Le vacarme de la foule me revient d’un coup. Je me relève lentement, libérant par la même occasion l’Ange. Celui-ci se redresse tant bien que mal. Je le regarde claudiquer hors du ring d’un air vide. Ce n’était pas Nikolaz. -Quelqu’un pour affronter la gagnante ? -Moi ! rugit une grosse voix. Avec indifférence, je suis du regard le nouvel arrivant qui entre sur le ring. C’est un tas de muscles, et bien un Réprouvé, cette fois. -J’ai rien à voir avec le jeunot que tu viens de laminer, s’exclame-t-il en bombant le torse. Tu vas voir comment on fait les choses bien, ici.Je ne prends même pas la peine de répondre. Je suis distraite, encore prisonnière de la brume qui m’a envahie lors du précédent combat. Je me contente d’écarter les jambes et de fléchir les genoux. Nous tournons en cercles et nous jaugeons du regard. Puis, au même moment, nous nous lançons en avant. Le choc de nos corps se percutant me coupe le souffle. Je lutte pour rester campée sur mes pieds, et j’envoie mes poings là où je peux. Mon adversaire ne semble pas s’en formaliser. Bientôt, c’est à mon tour de reculer. Le souffle court, je me contente d’éviter tant bien que mal les coups. Je ne parviens pas à entrer dans le rythme de mon adversaire, les cris de la foule résonnent trop fort dans mes oreilles. Soudain, une insupportable douleur explose dans mon oreille droite. Je ne peux retenir un cri et je titube, tandis qu’un voile noir descend sur ma vue. Les coups suivants ne tardent pas à pleuvoir. Je ne me sens pas vraiment tomber à terre. J’ai mal partout. Je me débats encore faiblement. Puis, mon corps lâche. Tandis que le vainqueur se laisse arroser d’acclamations, je reviens lentement à moi et demeure étalée par terre, les bras en croix. Je contemple le ciel bleu, loin au-dessus de moi. Je me sens vidée de mes forces, mais ma colère est toujours là. Encore et toujours. Je me redresse lentement, en tâchant de ne pas laisser transparaître la douleur qui me transperce de partout. Je récupère mon sac. Je joue des coudes à travers la foule. Je m’éloigne de la fête, sans un regard derrière moi. J’ai fait mes adieux à Bouton-d’Or. Il est temps pour moi de mettre les voiles. - Spoiler:
1500 mots Gains : +2 force
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|  | | Invité Invité | Mer 23 Mai 2018, 18:58 | |
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Ces derniers temps il n’y avait aucune raison pour le Thur Lahvu de quitter son fief, Gona’Halv. Aucune sauf peut-être une exception. Pour de multiple raisons, légèrement trop longue a expliqué, raté le Naakar’Lus aurait était un scandale. D’abord parce qu’aujourd’hui il était Thur, et ensuite parce que ne pas voir le Zaahin protecteur du peuple et fondateur de Lummnaar’Yuvon pouvait être perçu comme de mauvaise augure. Bien qu’il soit très occupé, Zéleph n’avais pas à cœur de faire ça au braves venant partagé cette fête avec leurs frères. Il était parfois cruel, mais à ce point, il ne fallait pas exagérer. Alors il avait traversé les mers et les océans, parcouru les terres à cheval pour finalement arrivé enfin à destination. Ne pas pouvoir voler était un vrai handicap dans la vie, Zéleph ce demandé toujours comment les créatures naturellement dépourvu d’ailes pouvaient s’en sortir depuis si longtemps sans en avoir marre. Bien sûr il y avait la solution de la téléportation, mais entre nous Zéleph était malade dès qu’il s’agissait de sentir son corps entier se faire aspiré par une force invisible comme si un typhon lui passer dessus, pour ce faire recracher brutalement sur la terre. Cela se terminer neuf fois sur dix en rendu de déjeuner ou diner, et par dignité l’ancien seigneur des deux rives préférait éviter cette image de lui. Il avait une haine particulière pour tous ceux qui maitrisé le voyage magique. Certaines injustices dans la vie n’étaient pas assez soulignées, il fallait quand même le dire. Qu’importe, Zéleph arriva enfin au festivité et il avait beau en avoir plein les pieds de son voyage éreintant, il n’y avait pas plus plaisant que voir son village grouillé de joie, de rire et de musique. Cela daté d’une éternité, mais il se souvenait encore des premières maisons et des premiers réprouvés qui lui avait fait confiance. C’était si loin et ça avait tellement changer. A la seconde où Zéleph approcha le village il n’eut plu une seule seconde à lui. Il avait toujours été un homme du peuple, cela n’empêche pas qu’il détestait les bains de foule, d’où le fait cas cet instant particulier il n’était pas forcément des plus agréable avec la population. Depuis qu’il était à Gona’Halv il portait une fourrure de tigre sur les épaule. Un symbole représentant le Zaahin qu’il était supposé être. Un symbole qui rien cas sa vu donner espoir et courage aux sien, et c’était bien pour cela qu’il gardé ce lourd poids autour du cou. Un poids qui faisait se bousculer les réprouvés autour de lui, lui demandant de passer la main dans la fourrure pour gagner sa puissance. Il savait qu’il représentait le courage et la force et chaque combattant en aurait aujourd’hui besoin. Ils voulaient tous la bénédiction du Thur Lahvu, mais sur tout du Zaahin Zel’Eph ancien Dovahkiin, celui qui pouvait leur assurer la puissance de vaincre et les protéger dans leur bataille. Comment leur refusé de croire en leur fois quand dans leur regard, de l’enfant au plus feroce guerrier il ne voyait que de la dévotion. Il était au moins soulagé qu’on lui demande son avis avant de le touché, cela dit la retenu des gens autour de lui devait certainement venir de l’aura meurtrière qu’il lancer a ceux qui s’approché trop près de sa personne sans y avoir était invité. Êtres un Zaahin était une grande responsabilité, et plus encore un grand honneur, seulement le reste du temps ça lui taper sur les nerfs. Exemple quand on le suivait partout comme s’il était un Aether marchant sur l’eau. Il n’allait pas dire ça trop fort ou il risquait de froisser un peuple entier, mais ça devenait un peu agacent pour un seul homme. Cela n’avait jamais était dans sa nature de joué les grands seigneurs et d’embrasser à bras ouvert la célébrité et les acclamations. Pour lui c’était pesant et épuisant. Il aurait préféré qu’on l’oublie, mais il était devenu malgré lui une légende vivante. C’était toute l’ironie de la situation. Certain passer leur vie à courir après la richesse et le pouvoir et la célébrité, et lui… et bien il avait couru après la richesse, ça c’était incontestable, mais le pouvoir et la célébrité lui était un peut tomber dessus parce qu’ils faisaient partis du package cadeau. Pour le prix d’un, on vous en offre deux supplémentaire, avec les compliments de la maison. Une fois proche des stands de boisson et de nourriture, il se vu offrir toute sorte de vivre. Rapidement une chope de bière en main et un plateau remplit de divers viandes et charcuterie devant les yeux, le Thur ne savait plu vraiment où donner de la tête. Après tout il n’avait pas pu ce passé une seul seconde à seulement respiré depuis qu’il était arrivé. Il n’avait pas eu le cœur de refusé quoi que ce soit à quiconque, car il avait beau être souvent de mauvaise humeur, Zéleph donner toujours ce qu’il pouvait à son peuple. C’était dans sa nature. « Ansjos, hod faal jus na faal worr ganon ney lus. » La foule se dissipa légèrement, non sans grognement à l’intervention de la femme tennant le stand de charcuterie devant lequel il c’était arrêté. Il la gratifia d’un sourire avant qu’elle ne lui remette de quoi manger devant le nez avec un clin d’œil. « Fah io weii saviik yu, sil dreh io zin do throu io kul ? » Buvant dans sa choppe, l’ancien Dovahkiin aurait pu tout recracher. Il s’attendait à voir un enfant, mais en voyant le grand gaillard qui venait d’apparait à côté de la femme il fut légèrement soulager. Jaugeant l’homme de haut en bas il lui parut plutôt fort, de là à le battre il en douté. Prenant le temps de vidé sa choppe, laissant les deux inconnus attendre, il posa le récipient vide avant de prendre une viande pour la manger. Quand l’homme se mit à s‘agité à côté de lui, Zéleph releva enfin les yeux vers lui et le coupa avant même qu’il ne fasse la bêtise d’ouvrir la bouche. « Wah sizaan wo ? » Pris de court, l’homme se rapprocha légèrement de lui, en bombant le torse comme pour ce donner du courage. Courage que Zéleph ne vit nullement dans ses yeux. Jamais l’ancien Dovahkiin ne ferait l’erreur d’accepté un combat pour la mauvaise raison. Au Naakar’Lus un Thur n’avait pas à se battre, ou alors avec un autre Thur, mais sincèrement c’était une perte de temps et d’énergie inutile qui de plus pourrait être mortel. « Rinik grik viik io gyon qahnaar wah Zel’Eph. Rok los ignir gemma in viik aan grah hivrii aan Zaahin. Io suleyk ohen kom io mah ahrk. Ge smak daun, gyon op nodotaim. Med yu kest. » Zéleph se retrouva l’herbe couper sous le pied. Il n’avait pas idée que ses paroles étaient relever, encore moins pourrais être réutilisé contre lui avec tant de conviction. C’était à la fois une fierté, mais aussi extrêmement étrange et un peut… il n’avait aucune idée, c’était une sensation bizarre. Prenant une nouvelle tranche de viande en bouche, Zéleph pris deux secondes de plus pour juger l’homme. « Pruzah. Lakka pah yu mulaag.» « Nu ? » Zéleph se contenta de lever les sourcilles attendant que le garçon se décide. Pas vraiment certain de ce qu’il devait faire, le réprouvé décida de partir avec un bon vieux coup de poing. Le Thur n’eut cas s’écarté dans une vitesse proche de celle d’un éclair pour laisser le réprouvé se vautré dans le stand de viande. Posant son plateau, frottant un peu ses mains pour dissipé le gras et la sauce il attendit que l’homme se retourne vers lui pour lui faire signe d’attaqué à nouveau. S’en suivit une drôle de danse, entre un homme qui jeté ses poings sur un autre glissant de droite à gauche, par fois de bas en haut pour les évités. Epuisant son adversaire, Zéleph ne voulait pas humilier son jeune ami, alors il le laissa le touché une fois. Le poing de son adversaire vin rencontré son menton dans un choque non négligeable. Cela lui permit d’attraper son poignet et de lui tordre. L’homme laissa échapper un crie tout en s’écrasant sous la douleur. Zéleph ne lâcha pas son bras, continuant de le serré jusqu’à rendre l’animal exténué, malléable et docile. « Ylgar. » Dit-il finalement, lâchant sa prise avant d’aller reprendre une choppe. Tout cela l’avait assoiffé. Il se rendit rapidement compte que le jeune réprouvé n’avait pas bouger de sa position. A genoux, la tête baisser, certainement humilier par sa défaite. Zéleph eu pitié de son égo, et ne pouvant décemment pas le laisser comme ça après toute la bravoure dont il avait fait preuve devant la foule, il s’accroupie près de lui et lui tendis sa choppe pour qu’il boive. « Sil ste mul, nuz torvi. » Le réprouvé bu la chope comme si ça vie en dépendait. Zéleph ce releva avec un léger sourire. « Alyo, fod io elhen gon Gona’Halv, io erza yu krein in kru. » Se voir offrir par le Thur Lavhu lui-même une place dans l’armé devait être un grand honneur. Ce qui pour Zéleph resté un gamin, le regarda soudain avec une tel gratitude que ça en devenait embarrassant pour lui. Il se détourna alors, imaginant que son devoir était accompli et ce mélangea de nouveau à la foule. Il entendit a peine la femme lui hurler un eskel dans le brouhaha ambiant. Finalement tout n’était qu’un éternel recommencement, car les festivités ne ressemblèrent cas cela pour lui. Boire, manger, regardé les combats, mettre une racler à quelqu’un, et tout ça sans jamais avoir une seule seconde de répit. Il ne souriait pas, mais Zéleph était heureux d’être submergé par ses semblables, il ne pouvait pas le dénier. A une époque tout cela aurait était impossible, mais maintenant c’était comme recompté une vieille histoire. Finalement, il se faisait peut-être vraiment vieux… - Spoiler:
1680 mots = +2 magie
Traductions : - Dégager, laisser donc le sang et la guerre apprécier les festivités. - Puisse que je viens de vous sauver, me feriez-vous l’honneur de vous battre contre mon garçon ? - Qu’essaye-tu prouvé ? - Même si je perds je serais vaincu par Zel’Eph. Il n’y a aucun échec dans la perte d’une bataille contre un Zaahin. Je ne pourrais qu’apprendre de ma chute et me relevé plus fort, exactement comme dans vos enseignements. - Très bien, donne tout ce que tu as. - Maintenant ? - Assez. - Tu es bon, mais lent. - Demain, quand je repartirais pour Gona’Halv, j’espère te voir dans les rangs.
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|  | | Sól ~ Réprouvé ~ Niveau II ~
 ◈ Parchemins usagés : 1969 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016 | Dim 10 Juin 2018, 13:16 | |
| Sol adorait Naakar'Lus. Peut être plus encore que Lus Sata'claus, qui était pourtant un jour de l’année que l’enfant ne pouvait s’empêcher d’attendre avec impatience. Naakar'Lus sonnait la fin des récoltes, la fin du labeur au champ. Ce n’était pas encore l’heure de se reposer, mais les corvées se faisaient moins éreintantes. La pluie de Gravuun n’était pas encore arrivée, et l’on pouvait profiter des dernières chaleurs de Koor. Enfin, et c’est sans doute ce qui animait autant la fillette, un climat festif planait sur le village. Les préparatifs pour accueillir leurs cousins venus d’autres contrées réprouvées commençaient bien avant le jour fatidique, afin de ne rien laisser au hasard : tout devait être organisé à l’avance, pour permettre aux convives de s’amuser et se détendre, et ainsi éviter les désagréments laissés au hasard. Tynath'thuk se faisaient d’ailleurs un devoir de tout organiser à la perfection : ayant de la famille venue de Sceptelinôst mais également de Stenfek, les disputes étaient monnaies courantes lors de ces retrouvailles mouvementées, et le couple se refusait de laisser davantage de prétextes pour créer des tensions dans leur maisonnée. Heureusement, Naakar'Lus mettait à leur disposition la parfaite solution pour départager les désaccords familiaux : un combat. Le gagnant aurait le dernier mot, tout du moins pour cette période. La famille réprouvée s’activait donc pour tout mettre en ordre avant l’arrivée de leurs invités : Tandis que les garçons s’occupaient de terminer les récoltes et de les entreposer dans la grange, Sol et sa mère s’occupaient de préparer les chambres et les lits, ainsi que de préparer les repas qui pouvaient l’être. L’ange sautillait de partout dans la ferme, chantonnant des airs festifs comme Hasharr kran yol. Si la période était quelque peu épuisante pour ses parents, la gamine ne voyait là qu’une nouvelle occasion de retrouver ses cousins, parfaits camarades de jeux. Sans oublier les activités que le village mettait à disposition pour distraire la population…
Les Tynath'thuk mettaient d’ailleurs à disposition leurs champs pour accueillir les festivités. Des tables y avaient été installées, croulantes sous les assiettes remplies de viandes séchées, de purées diverses ou autres plats appétissants. A quelques mètres du festin, le père de famille avait pris soin de laisser quelques légumes encore en terre, présentant ainsi un atelier d’agriculture, montrant aux plus jeunes des autres cités comment cultiver des légumes. Cette année, il choisissait de montrer cela avec les potirons. Sol c’était, comme chaque année, portée volontaire pour faire la démonstration, aidant ainsi à l’atelier de son père. Tandis que le réprouvé expliquait comment les potirons avaient besoin d’une terre riche et fertile, l’ange versait sur une ligne droite de la terre, censée représenter le terreau fertile. Lorsqu’il montrait de vraies graines et expliquait les conditions pour pouvoir s’assurer de la bonne période pour les planter, elle cachait de petits cailloux symbolisant les graines. Le père continuait ses explications, tandis que la fille mimait les actions dictées, illustrant ses propos. Les enfants curieux écoutaient, participaient parfois, en reproduisant ce qu’avait fait Sol, parfois en essayant d’ameublir la terre ou de poser des pièges pourchasser les rongeurs qui venaient parfois ruiner les plans. Le tout se finissait généralement en cueillant son propre potiron, avant d’aller tous ensemble le cuisiner pour le soir. Cette occupation prenait toute une matinée à l’enfant, qui généralement finissait aussi dissipée qu’un chat voyant un insecte virevolté devant lui. Son père la libérait alors de son travail d’assistante et l’enfant courrait rejoindre ses cousins, afin de jouer avec eux.
Les gamins participaient au reste des activités. L’ange emmena Lucinda avec elle, près d’un enclos de biscornes. Le vieux berger proposait de montrer comment faire son fameux fromage de bicorne, et Sol adorait y participer : même si c’était amusant, c’était en réalité la dégustation qui avait lieu à la fin qui attirait chaque années les gourmandes. Ainsi, elles redressaient leurs manches et s’asseyaient sur des petits tabourets, commençant par traire les bêtes. Parfois, les chipies buvaient une gorgée, ou prenaient une pause pour caresser l’animal. Une fois le sceau rempli, on l’entreposait afin de le laisser cailler, puis on moulait un autre lait, déjà prêt. Enfin, le temps de la dégustation commençait. Sol attrapa une miche de pain, tout droit sortie du four. Elle était encore brulante. Avec avidité, elle en découpait plusieurs tranches, faisant néanmoins attention à ne pas se couper un doigt. Elle y étalait un morceau de fromage, qui fondait presque sur le pain chaud. Gourmande, l’enfant piochait dans bol en bois des morceaux d’échalottes déjà coupés, et mis à leur disposition. Elle croquait alors la tartine avec appétit. « daar pruzaan naak in houd* » s’exclamait alors l’enfant, la bouche encore pleine, tout en laissant entendre des bruits de contentements, montrant son approbation. Oui vraiment, il n’y avait rien de plus satisfaisant qu’une bonne nourriture. Les deux mômes ne repartaient jamais avant d’avoir fini la miche de pain et tout le fromage qui leur passait sous la main, à moins bien sûr que le vieil artisan ne les surprenne à s’empiffrer sans retenue. Dans ce cas, elles partaient en courant et riant fort, pour ne pas se faire gronder.
La journée passait vite, trop vite. Mais la soirée n’en était pas moins drôle ! Généralement, des feux de camps étaient allumés, et parfois, quelques musiciens faisaient raisonner une musique entrainante. La blondinette ne pouvait jamais s’empêcher de danser. Elle remontait sa jupe par-dessus ses petits genoux égratignés, faisant un nœud pour que le vêtement ne l’entrave pas dans ses mouvements, et elle attrapait la main de son cousin le plus proche. Elle se mettait alors à tournoyer, main dans la main avec son partenaire, tournant sur eux même et autour du feu flamboyant. Ils s’arrêtaient, essoufflés et la tête qui tournait, riant aux éclats. L’air frais de la soirée venait parfois glisser sur les joues rosées, dans les chevelures folles. Parfois, les enfants s’amusaient à faire des courses dans les champs, profitant que les activités aient été arrêtées pour vagabonder où ils le voulaient. Plusieurs variantes animaient leurs soirées : la célèbre et traditionnelle course à pied, celui étant le plus rapide pour traverser le champ gagnant la partie ; lorsqu’ils parvenaient à dégoter des sacs de lins, ils s’amusaient à faire des courses de sac, sautillant dans leur prison de tissus pour traverser la ligne d’arrivé en premier. Lorsqu’ils étaient assez, ils s’essayaient aussi à la course à trois jambes, enchainant l’une de leurs jambes à celle de leur partenaire. Sol ne se débrouillait pas trop mal à ces jeux, mais les plus grands gagnaient souvent contre elle.
Enfin, la dernière activité qui endiablait les foules et qui tenait la joyeuse troupe éveillée était de regarder les combats. Ils duraient jusqu’à tard le soir, leur laissant tout le loisir de pouvoir admirer les plus hardis combattre. Ils pouvaient encourager leurs favoris, huer ceux qu’ils appréciaient moins. Sol se contentait généralement d’applaudir lorsqu’elle voyait une action remarquable, d’encourager celui ou celle qu’elle souhaitait voir gagner, et se joindre à la clameur de la foule lorsqu’un gagnant était déclaré. Elle n’osait en revanche pas s’attaquer aux autres adversaires, ne souhaitant décourager qui que ce soit. Ils étaient après tout assez courageux pour participer au tournois, et pour cela, elle les admirait. Elle-même se contentait de regarder. Du moment qu’elle n’avait pas à manier d’arme, tout allait bien, et elle appréciait les combats autant que n’importe quel autre réprouvé. Mais dès lors qu’elle devait elle-même porter les coups, la change donnait, et elle ne souhaitait qu’aller se cacher dans un trou de souris, oubliant toute dignité réprouvée.
Sol, du haut de sa dizaine d’années, luttait de toutes ses forces pour veiller le plus tard possible. Elle lutait de toutes ses forces pour ne pas s’endormir, restant debout afin de ne pas se donner le temps de fermer les yeux. Pourtant, il arrivait toujours un moment où elle devait se rendre à l’évidence : le sommeil l’étreignait déjà. Alors, somnolant, elle se frayait un passage jusqu’à sa mère, allant se cacher dans ses jupons. La réprouvée s’asseyait alors à même le sol, près du feu, laissant son enfant poser sa tête sur ses genoux, jusqu’à ce qu’elle s’endorme, malgré l’agitation ambiante, malgré les cris des bipolaires.
1370 mots Merci pour ce RP * : C'est la meilleure nourriture au monde !  |
|  | | Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~
 ◈ Parchemins usagés : 3432 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018 ◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I] | Lun 18 Juin 2018, 11:48 | |
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A l'approche de Naakar'Lus, les Terres de Lumnaar'Yuvon se transformaient en une sorte de gigantesque ruche. Les habitants, durant les semaines qui précédaient la fête, ne cessaient de s'affairer d'un point à l'autre. Ils ressemblaient à des abeilles butineuses, qui volent tous les jours des fleurs à leur antre dorée. Une excitation vibrante montait dans les cœurs et les esprits, et jetait sur les environs une atmosphère allègre. Les récoltes terminées, les denrées protégées dans les granges et les entrepôts, chacun était disposé à se consacrer aux préparatifs des festivités. Comme à son habitude, Priam avait fourni son aide. Avec ses parents, et sa sœur, il avait préparé du pain et mis en sac le blé et l'orge, cultivés l'année durant, qu'ils n'avaient pas eu le temps de transformer. Ils proposeraient le tout à la vente le jour J. Enfin, ils avaient arrangé la chambre d'amis, pour accueillir le frère de Asha, mère de Priam et Laëth, venu de Gona'Halv. Puis, l'Ange s'était rendu sur les lieux qui accueilleraient la fête et avait participé à l'aménagement des champs pour l'occasion : tables, chaises, étals, bûches. Certains soirs, il était rentré si exténué qu'il peinait à marcher, et s'était écroulé sur son lit sans même avoir la force d'avaler quoi que ce fût. Laëth le regardait, croisait les bras sur sa poitrine, et poussait un long soupir, dont la tonalité vacillait entre le désespoir et l'agacement. Le travail occasionné lui permettait d'oublier bien des choses. D'abord, les œillades appuyées de sa sœur, qui mourait d'envie de s'évader. Ensuite, la raison pour laquelle elle était d'une humeur véritablement exécrable par moment : le départ de Nikolaz. Quelques temps plus tôt, l'Ange avait mis les voiles vers les Jardins de Jhēn. Sans eux... sans elle. Laëth lui en voulait. Il n'y avait aucun doute à ce sujet. Elle reportait sa peine et sa colère sur son aîné, qui ne pouvait rien faire sinon grogner à son tour et claquer la porte. Il ignorait quoi lui dire. Au fond, c'était un peu de sa faute, si leur ami était parti sans prévenir, sans l'attendre. La dernière fois que Priam l'avait vu, une tension faiblement contenue avait modelé l'air. Nikolaz et Laëth discutaient souvent de ce que serait la vie chez les Anges, loin de Lumnaar'Yuvon, qu'ils avaient choisi de considérer comme une terre étrangère. Pas Priam. C'était chez lui, malgré tout. Et à l'aune d'une journée comme celle de Naakar'Lus, il doutait d'avoir jamais envie de partir. Ce matin-là, il se réveilla tôt, comme lorsqu'il était gamin. A cette époque, l'euphorie s'emparait de lui. Il se tournait et se retournait dans son lit jusqu'à ce qu'il entendît un son, en bas, puis se levait d'un bond, réveillait Laëth en la secouant, et dévalait les escaliers pour se jeter dans la cuisine, prêt à petit-déjeuner. Sa petite sœur, sur ses talons, encore étourdie par la nuit, clignait des yeux pour se forcer à rester debout. Dès qu'ils étaient habillés, les deux enfants filaient vers les champs, et passaient la journée à participer aux activités : fabriquer du pain, dévorer des grillades, acclamer les combattants, admirer les Thur avec de grands yeux ronds. Le temps passant, il avait fini par participer lui-même aux luttes. Ce n'était donc plus tant de l'euphorie que de l'adrénaline qui se cramponnait à son estomac dès le lever. Il jeta un regard à sa sœur, avant de s'extirper de son lit et de descendre. Il ne se formalisait pas lorsqu'il se faisait battre à plat de couture : il encaissait sans broncher. C'était plus pour l'activité que pour l'attrait de la réussite. En revanche, Laëth pestait, et un sourire ineffaçable barrait son visage à la moindre petite victoire. Elle ne s'en vantait pas, mais cela faisait son bonheur. Il ingéra une tranche de pain, fit un brin de toilette très rapide, se vêtit, et sortit. Il marcha jusqu'au carré de champs dédiés à la fête. Les différentes animations battaient déjà leur plein. Les grognements des Réprouvés combattants et les acclamations de leur public retentissaient, un peu plus loin sur sa droite. Devant lui s'étalaient les ateliers. Il aperçut ses parents, à quelques mètres, qui expliquaient à un groupe d'enfants comment moudre le grain pour avoir une belle farine, prête à être transformée en pain. Plus jeune, il s'asseyait au milieu des visages poupons et écoutait, bien qu'il connût le procédé presque par cœur. A côté, Laëth se tortillait et trépignait sur place pour donner les bonnes réponses. Il sourit. C'étaient de bons souvenirs. Il y avait aussi un exercice de traite des bicornes. Il adorait y aller, pour caresser les énormes animaux - qui, à l'époque, lui paraissaient véritablement gigantesques - et se cacher entre leurs grandes pattes, sous le regard réprobateur de leur propriétaire, qui devait toujours le mettre en garde : « Otto nid het, daar niedamir. »Priam s'approcha de l'enclos et tendit la main pour caresser la liste blanche d'une des grandes bêtes. Son souffle chaud balaya quelques unes de ses mèches. Il sourit faiblement puis inclina la tête. Il vit alors le berger. « Ça va, Tûl ? » L'homme pivota, puis se leva pour le saluer d'une franche accolade. « Priam ! Bien et toi ? Tu vas bientôt combattre ? » Il hocha. « Il faut que j'aille me signaler. T'as reçu beaucoup de monde ici ? » - « Oh, c'est le début de la journée, ça commence doucement, les gamins arrivent un peu plus tard, en général. » - « Ouais. J'essaierai de repasser tout à l'heure, alors. » - « Si t'es encore debout ! » le taquina le Réprouvé, en lui serrant le bras. L'Ange leva les mains en haussant les épaules et arqua les sourcils, les coins de la bouche vers le bas. « On verra, ce sera la surprise ! » Et sur ces mots, il fila, ses ailes blanches frémissant dans son dos sous l'effet de la brise. Il rejoignit rapidement le lieu des combats, et indiqua qu'il souhaitait participer. Bientôt, il entra en lice. Les spectateurs, réunis en cercle, encadraient l'arène. Face à lui, une Réprouvée qu'il connaissait bien - Baïa. Enfants, ils avaient beaucoup joué ensemble, et les liens tissés à l'époque avaient perduré jusqu'à aujourd'hui. Priam était ravi de la retrouver ici, et visiblement, elle aussi, bien que combattre un ami n'était pas le plus aisé pour l'Ange. Malgré lui, il appréhendait toujours un coup trop fort qui pourrait véritablement blessé. Sous l'exhortation du public, ils débutèrent la lutte. Ce n'était ni très élégant, ni très spectaculaire, car une maladresse patente les habitaient encore, en dépit des progrès effectués depuis l'an passé - pour ceux qui s'en souvenaient. Les coups plurent, les cibles furent souvent manquées, parfois atteintes, ils grognèrent, roulèrent dans la poussière, se relevèrent, leurs égratignures devenues brunes et leurs bouches goûtant le fer et la terre. Quelques plumes volaient autour d'eux. Priam se baissa pour esquiver un coup, saisit son adversaire par la taille et la poussa de tout son poids : elle bascula en arrière, et lui partit en avant. Il eut à peine le temps de souffler qu'il se retrouvait, par des mouvements qui lui avaient échappé, sous Baïa, qui lui asséna un coup de poing dans l'arcade sourcilière. Il vit de petits bicornes galoper devant ses yeux. « Argh. » Il la vit sourire : revenant peu à peu à ses esprits, il profita de ce défaut d'attention pour se dégager, la renverser, la bloquer en fixant ses genoux de chaque côté de son corps. Il leva le poing et l'abattit sur sa joue - ça devait être un peu moins douloureux que l'arcade, non ? - avant d'attraper chacun de ses poignets et de les fixer au sol. Elle grommela, tenta de s'extirper de l'étau qu'il avait créé, mais la position de Priam lui garantissait l'avantage. Quelques minutes plus tard, elle cessa de se débattre, et la foule le déclara gagnant. Il la libéra en se relevant et lui tendit la main pour l'aider à se remettre sur ses pieds. Ils étaient trempés de sueur, du sang couvrait leur visage et leurs mains, mais ils étaient contents d'avoir livré leur premier combat. Les autres suivraient durant la journée, s'ils ne s'écroulaient pas de fatigue avant. L'Ange souffla, éprouvé, et jeta un regard en biais à son amie tandis qu'ils quittaient le cercle des luttes. « Ça va ? » - « Hein-hein, et toi ? » Un sourire mutin courbait les lèvres de Baïa. « Ouais. Pas aussi en forme qu'avant d'entrer là-dedans, mais ça va. » Il la détailla, elle et ce sourire qui ne bougeait pas. « Quoi ? » - « Tu t'es retenu, pas vrai ? » Il détourna le regard et haussa les épaules. « T'aurais préféré que je te refasse la mâchoire ? » - « Tsss, t'as très bien compris ce que je voulais dire. » dit-elle en lui assénant un coup de coude dans les côtes. Il s'écarta. « Eh, doucement, tu me les as déjà pulvérisées une fois ! » Elle éclata de rire. « Allez viens, quelques pintes et tu sentiras plus rien ! » Elle l'entraîna vers des tables couvertes de victuailles et de verres de bière. Des remontants bien mérités ! - Traduction:
Reste pas là, c'est dangereux.
1590 mots
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|  | | Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~
 ◈ Parchemins usagés : 3432 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018 ◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I] | Mar 19 Juin 2018, 22:00 | |
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 Une peine lancinante labourait son cœur et retournait sa tristesse. Laëth se sentait trahie. Ce sentiment refusait de s'estomper, malgré les jours, les nuits, les sourires, les soupirs. Elle lui ferait la peau ! Ce n'était pas un adieu. Un simple au revoir ; ils se reverraient, c'était certain. Inéluctable. Néanmoins, elle n'était pas sûre d'en avoir envie - si ce n'était pour lui écraser son poing dans la figure. Elle s'imaginait le faire, et l'instant d'après, regrettait cette pensée, et ne s'en sentait pas le moins du monde capable. Il est parti sans prévenir... sans moi. Son ego chamboulé par les événements se débattait contre cette preuve de désamour. Il l'avait abandonnée, alors qu'il n'était pas dit que Priam viendrait avec elle - oh, elle en avait été si bien persuadée, quelques temps auparavant ! mais désormais, elle doutait. Elle devrait peut-être faire la route seule... L'idée la faisait frémir. Ce n'est pas un manque de courage, tentait-elle de se convaincre, juste un brin de réalisme. Toute seule sur les grandes routes de l'inconnu... survivrait-elle ? Elle n'avait probablement pas les ressources nécessaires. Plus l'heure du départ approchait, plus la perspective de partir seule se concrétisait, moins elle se sentait confiante. C'est drôle de voir comme les cœurs qui se croient braves fondent parfois face au danger imminent. Ils auraient dû partir tous les trois... Priam, Nikolaz et elle. Rien que cette pensée suffisait à lui retourner l'estomac. Son esprit s'adonnait donc à des tentatives d'oubli assez peu fructueuses, car ses émotions avaient ce don de savoir la submerger. Pourtant, ce jour-là serait différent. C'était le Naakar'Lus. Laëth s'était entraînée dans ce but. Elle voulait se battre, pour s'améliorer, encore - elle pouvait difficilement faire pire. Dernier véritable entraînement avant de partir pour l'immense Inconnu. Une seule ombre au tableau : habituellement, ils allaient au Naakar'Lus tous ensemble. Priam, Nikolaz, Anîhl, et elle. Temps révolu. Elle n'avait même pas revu la Réprouvée, depuis. Tandis qu'elle marchait vers le cœur du village, elle donna un coup de pied rageur dans un caillou, et, déséquilibrée, manqua de tomber. Elle battit des bras dans l'air, frénétiquement, la respiration coupée. Lorsqu'elle retrouva sa stabilité, le visage empourpré, elle poussa une flopée de jurons, et avança d'un pas plus rapide jusqu'aux festivités. Elle ne laisserait pas cet abruti de caillou et ces abrutis de garçons - au fond, c'était du pareil au même, ils avaient tous les trois la tête beaucoup trop dure - lui gâcher sa journée. L'atmosphère festive, les rires et les éclats de voix, malgré tout, furent comme un baume appliqué sur son cœur. Peut-être que cela lui manquerait, une fois là-bas. Une vague de nostalgie la fit frissonner. Bien qu'elle eût décidé de le bouder encore un peu, elle chercha Priam des yeux. Elle vit leurs parents, occupés à expliquer comment créer de la farine à un groupe d'enfants attentifs, Tûl et ses bicornes, Oazd et ses oies... mais pas son frère. Peut-être était-il déjà parti vers le cercle des combats. Ils avaient l'habitude d'y participer chaque année. En dépit de toute sa bonne volonté pour garder un visage fermé et bougon, un sourire étira ses lèvres. Une pensée lui traversa l'esprit : elle n'allait quand même pas ruiner sa journée parce que les choses étaient différentes, parce que quelques petits crétins égoïstes avaient décidé d'instaurer une scission. Elle secoua la tête d'un air déterminé, resserra inutilement sa tresse, et s'approcha des spectateurs, qui encourageaient et huaient à tour de rôle. Deux Réprouvés roulaient dans la poussière, leurs ailes battaient l'air, leurs poings fusaient vers le corps de l'autre. Une montée d'adrénaline souleva sa poitrine, et ses yeux se mirent à pétiller. Son dernier entraînement. C'était cela. Ensuite, elle serait prête. Elle partirait. Elle se sentirait prête. Elle le savait. C'était écrit, là, tout au fond, au creux de son destin. Elle joua des coudes pour se frayer un passage jusqu'à l'un des organisateurs, et exprima son souhait de lutter à son tour. Il l'inscrivit. Quelques minutes plus tard, on l'appela, et elle se glissa dans l'arène. Campée sur ses jambes, le palpitant affolé, elle dévisagea son adversaire. Un Démon. Elle ne les aimait pas. Ils étaient toujours prompts à chercher les ennuis, à se moquer, à mépriser et à causer du tort. De surcroît, celui-ci avait tout l'air de venir de Stenfek - la fête devait faire oublier les divergences, mais tout de même, tout de même. Et, bien qu'il n'y fût pour rien, et qu'elle ne fût pas directement concernée, elle songea avec amertume : ils ont exterminé mon peuple. En fait, elle était déjà partie. Son corps demeurait à Bouton d'Or, mais son esprit avait déjà mis les voiles vers les Jardins. A l'expression qui passa sur le visage du jeune homme, elle devina que l'aversion était réciproque. Il avança ; elle ne recula pas. Les sourcils froncés, tous ses maigres muscles tendus, elle le toisait avec une intensité presque dérangeante. Il porta le premier coup, qu'elle évita. Puis un autre, et encore un, jusqu'à ce qu'ils ne s'arrêtassent plus. Elle essayait de lancer les siens avec un peu plus de précision, comme on le lui avait appris - ne gaspille pas ton énergie -, cependant, elle ratait souvent sa cible. Essoufflée, elle croisa le regard bleu du garçon, qui lui rendit une œillade dépréciative et chargea. L'Ange se jeta sur le côté pour l'éviter, et se râpa ainsi toute la tranche contre le sol. Geignant et grimaçant de douleur, elle voulut se relever rapidement, mais dans sa précipitation, mordit la poussière. Des éclats de rire montèrent des spectateurs. Le visage de Laëth se ferma un peu plus encore. Elle puisa dans ses forces pour se relever et se ruer sur son adversaire. Elle le frappa autant qu'elle le pouvait ; porter des coups l'épuisait vite et lui faisait mal aux poings. Finalement, elle réussit à heurter l'estomac du Démon avec assez de puissance pour le faire grogner en reculant ; néanmoins, elle eut à peine le temps de se réjouir de cette maigre victoire qu'il revenait à la charge et lui assénait une blessure à la tempe. Elle fut projeté contre le public, qui la repoussa dans l'arène, étourdie. Il n'eut besoin que d'un coup de plus ; un écran noir s'abattit sur ses yeux, et elle se sentit tomber dans un nuage de coton. Lorsqu'elle revint à elle, tout était flou. « Laëth ? » - « Ah, cha y'est, elle est réveillée ! » s'exclama une femme dont les paroles étaient brouillées par... de la nourriture ? Le fumet lui parvint aux narines. Elle cligna des paupières ; au bout d'une dizaine de fois, elle cerna mieux les contours de la scène. Priam était penché au-dessus d'elle, visiblement l'air un peu inquiet. A ses côtés se tenait une grande fille blonde, Baïa. « Qu'est-ce qu...? » - « Comment tu te sens ? Tu t'es évanouie, à l'issue de ton combat. » - « Évanouie ? » Elle ne se rappelait de rie, hormis de deux yeux bleus emplis de détermination. « On est où là ? » - « Dans la tente de Tûl. » - « Ah, c'est ça, l'odeur de fromage. » Elle se redressa, et aussitôt, une migraine s'éveilla. Elle grimaça et se prit la tête entre les mains. Elle sentit la main de son frère sur son épaule. Lorsque la douleur se fut dissipée, la brune observa les lieux. Peu à peu, le déroulement du combat lui revint en mémoire. Elle soupira, et demanda, avec la mine boudeuse qu'elle adoptait lorsque, enfant, elle était contrariée : « Alors j'ai perdu, c'est ça ? » - « Ouais. L'type s'est bien chargé de l'faire savoir à tou- humpf ! Eh mais ça va pas ? » Elle venait de recevoir un coup de coude de Priam, assorti d'un regard appuyé. Elle lui en rendit un noir, mais n'ajouta rien. Laëth regardait ailleurs, l'air pensive, et ne se rendit donc compte de rien. Elle ne prêta attention à eux que lorsque son aîné demanda : « On t'a ramenée des trucs d'un des buffets. T'as faim ? » Elle hocha la tête. Il lui tendit alors une tranche de pain recouverte de fromage, qu'elle engloutit. « On s'disait qu'on pourrait boire quelques bières puis aller danser un peu, t'en penses quoi ? » Il savait qu'elle aimait bien danser - tant qu'elle ne se foulait pas la cheville se faisant. Un sourire un peu fade, mais sincère, s'invita sur les lèvres de la jeune fille, et une étincelle alluma ses iris. « Ouais, super idée. » Que ferait-elle sans son frère ? Grande question. 1495 mots
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