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 [Événement] - Naakar'Lus

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Dim 20 Mai 2018, 18:29

Naakar'Lus




Erza était assise sur un banc en bois massif, les jambes écartées. Entre elles était posée une souche d’arbre sur laquelle se trouvait de la viande séchée. À coups de hache, elle tranchait la chair pour donner des parts facilement mangeables en une bouchée. Parfois, elle se récompensait de l’effort en amenant un morceau à sa bouche. À droite et à gauche de son bassin se trouvaient des saladiers qu’elle remplissait au fur et à mesure. Elle était Reine, oui, mais ce n’était pas pour cela qu’elle était dispensée des corvées. Quel Souverain digne de ce nom restait cloîtré dans son beau palais d’or et d’argent ? De toute façon, elle se fichait de la plupart des autres têtes couronnées. Tant que les autres Rois ne la faisaient pas chier, alors tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle avait vu les ravages que pouvaient faire les tentatives diplomatiques. Ainsi, tant qu’on ne lui cherchait pas des noises, elle n’en cherchait pas non plus. Pareillement, tant qu’on ne lui demandait pas de l’aide, elle ne bougeait pas le petit doigt. La seule chose qui la préoccupait était la Reine des Anges. Cette femme était aussi joyeuse qu’un vieux bout d’os réduit en cure dent. Pour autant, elle éveillait son instinct. Les animaux blessés étaient les pires, capables de tout, de toutes les manières possibles et imaginables. Elle s’en méfiait comme de la peste. Ceux qui ne craignent plus la mort n’ont plus rien à perdre et prendre des risques n’est plus un problème, loin de là. Néanmoins, pour le moment, elle préférait attendre. Son objectif n’était pas d’exterminer les derniers survivants, bien que ce soit tentant. Encore une fois, elle essayait de se tenir correctement vis-à-vis des autres peuples ; du moins, ceux qui avaient une place importante dans les décisions mondiales. Et puis, elle préférait ne pas perdre des Hommes pour rien. Se battre contre les Goled était suffisant et permettait d’engendrer des Kiir. Pour le reste, les Réprouvés jouissaient d’une prospérité plutôt grande, comme en témoignaient les victuailles dispersées ici et là. Loin était le temps où les autres races les torturaient.

« Dovahkiin ? ». La voix sortit Erza de ses pensées. « Hum ? ». « Ce petit con a volé une pomme dans la remise. ». Il s’agissait d’un Démon, fils de deux Réprouvés. Son père était venu le dénoncer comme le voulait la tradition. Les voleurs n’étaient pas tolérés ici et personne ne pouvait échapper à la sentence. Il s’agissait le plus souvent de jeunes qui n’avaient pas encore assimilé toutes les valeurs présentes à Lumnaar’Yuvon. « Je vois. » fit-elle en penchant la tête sur le côté. D’un geste lent, elle prit la viande présente sur la souche et la mit dans l'un des saladiers. « Vas-y. » fit-elle à l’homme. Celui-ci acquiesça et attrapa la main de son fil pour la plaquer sur le tronc d’arbre. Celui-ci se débattait mais il était trop faible pour faire le poids. La Souveraine joua quelques secondes avec sa hache. « Je n’aime pas les voleurs. Personne ne les aime ici. ». S’il avait été plus puissant, sans doute le jeune homme l’aurait-il défié du regard mais sa faiblesse était manifeste et, au lieu de cela, il la supplia, promettant qu’il ne recommencerait pas. « Ferme la et sois un homme. Tes actes, leurs conséquences. ». La hache se leva, le Démon se recroquevillant sur lui-même, et s’abattit sur le bois. Sa main était sauve. D’un geste franc, Erza lui mit la lame de son arme sous le nez. « Recommence et je te coupe les deux bras avant de t’expédier en Enfer. Crois-moi, eux n’hésiteront pas à t’achever. ». Le père attrapa le fils par les cheveux et lui botta le cul, lui ordonnant de rentrer et plus vite que ça. La Reine était magnanime avec les plus jeunes, avec ceux qui en étaient à leur premier délit surtout. La deuxième fois qu’on les lui amenait, ça ne pardonnait pas. Elle tranchait sans se soucier du reste. Les agriculteurs et autres travailleurs ne se donnaient pas tout ce mal pour que le premier petit malin venu puisse s’attribuer le fruit de leur labeur.

Naakar’Lus allait bientôt commencer. D’ici quelques jours, beaucoup de Réprouvés venus des autres terres seraient là pour célébrer les récoltes, les Zaahin et l’art guerrier. Ce serait l’occasion de manger, de festoyer et de se battre. Elle avait hâte de voir qui gagnerait les duels. Généralement, les vainqueurs avaient un avenir glorieux, tout comme ceux qui arrivaient en dessous d’eux. Bien que la race entière soit façonnée de combattants, certains étaient meilleurs que d’autres et c’était sur ces derniers que reposaient le futur de la race. Ils étaient ceux qui avaient le plus de chance de survivre aux guerres et de faire naître les Kiir’Sahqon de la Paal Maar.

Le regard de la Reine passa sur une silhouette à la longue chevelure blonde. Il s’agissait d’une Ange au corps frêle. Il n’y avait rien à faire pour certains de leurs enfants. La génétique n’allait pas dans leur sens. Certains Anges, nés de Réprouvés, avaient un corps tenace, musclé et ferme. D’autres peinaient à ramasser la moindre bûche. Elle ne donnait pas cher de ceux-ci. Elle savait qu’ils préféreraient partir, la vie à Bouton d’Or étant bien trop violente pour eux. Pourtant, les Réprouvés aimaient leurs enfants. Ils correspondaient à au moins une face de leur personnalité. Dommage que la deuxième soit l’exact opposé. La culture et l’éducation rendaient les Anges et les Démons sans doute plus proches des Réprouvés que de leur race d’origine mais certains cherchaient un ailleurs meilleur. Elle n’était pas sûre qu’ils le trouveraient. L’herbe paraît toujours plus verte dans la prairie d’en face mais ce n’est qu’une illusion, à la fois douce et cruelle. Dans tous les cas, la venue de cette progéniture avait éveillé d’autres problématiques, surtout parce que les enfants de bords différents ne s’entendaient pas plus que leurs semblables de l’Enfer et des Jardins de Jhēn. Sans doute étaient-ils plus disposés à vivre ensemble mais les soucis n’étaient jamais loin. Pourtant, ceux qui resteraient devraient s’habituer.

1022 mots

Explications


Coucou ^^

Alors, il s'agit donc d'une fête : Naakar'Lus qui se passe à la fin de la saison Koor. Cela veut dire que ça se situe après la fin de la récolte, quand tout le monde commence à relâcher un peu la pression vu que la plupart des productions ont été apportées en lieu sûr. La saison qui suivra, Gravuun, est très importante également puisqu'il s'agit de conserver aux mieux les produits obtenus lors des dernières récoltes et d'en vendre également. C'est pour ça aussi que des Réprouvés d'autres endroits viennent à Bouton d'Or pour Naakar'Lus. C'est à la fois une fête mais également l'occasion d'acheter des produits qui seront redistribués ensuite ici et là. De façon générale, les Réprouvés de Stenfek sont moins nombreux que les autres à venir mais, quoi qu'il en soit, c'est l'une des rares occasions où tout le monde essaye de tenir sa langue et de ne pas se montrer condescendant avec les autres. Il existe de nombreuses tensions entre Stenfek et Bouton d'Or, c'est pour ça que je dis ça ^^ Mais pour Naakar'Lus, tout le monde fait un effort.

Concrètement, les Réprouvés de Lumnaar'Yuvon passent beaucoup de temps à tout préparer. Comme il y a beaucoup de Réprouvés qui viennent mine de rien, il faut prévoir de quoi les faire dormir et les accueillir. La fête dure quelques jours et se passe généralement au beau milieu de plusieurs champs. Des tables sont amenées, un banquet est servi avec les produits de la région qui ont été ramassés. C'est l'occasion de faire de grands feux pour faire cuir la viande et les légumes qui vont avec, d'offrir aux enfants des ateliers pour leur apprendre à fabriquer du pain ou de l'huile, à forger des haches etc. Les Thur sont tous là comme le veut la tradition. Il y a quelques danses mais c'est assez rudimentaire et les Réprouvés sont, de toute façon, bien plus tournés vers les duels qui se déroulent. Ce sont des compétitions à mains nues. La magie est interdite. Le Réprouvé peut s'inscrire et combattre ceux de sa catégorie (oui parce qu'on ne fait pas combattre les LVL V et les LVL I ensemble). Ceux qui perdent sont éliminés mais peuvent continuer à se battre avec ceux qui l'ont été aussi. On teste sa force, sa résistance, on repère les excellents guerriers de demain. C'est une fête communautaire et très conviviale. La bière coule à flot. C'est assez courant de retrouver des Réprouvés qui s'envoient en l'air derrière un bosquet. On honore les Zaahin.

Du coup, dans votre post vous devez, bien évidemment, combattre et ensuite vous faites un peu ce que vous voulez. Vous pouvez manger, boire, faire la fête, visiter, aider à l'organisation etc.

Les Réprouvés de façon générale peuvent participer ainsi que les Anges et les Démons enfants de Réprouvés et les personnages vivant à Bouton d'Or. C'est une fête nationale donc, je le répète, c'est l'un des rares moments où les Réprouvés se regroupent en un lieu et oublient les différences et les tensions existantes. Vous avez jusqu'au 22 juillet 2018, 23h59, pour poster.

Gains


Pour 900 mots :
- 1 point de spécialité

Pour 450 mots supplémentaires, soit 1350 mots :
- 1 point de spécialité en plus.

Aussi, pour chaque niveau hiérarchique, je tirerai au sort un gagnant des combats qui portera le titre Fus'Naakar'Lus.  Ça signifie que votre personnage a gagné les jeux de Naakar'Lus dans sa catégorie. C'est un petit plus pour sa popularité =)

Pour ceux qui voudraient éventuellement une part de l'économie Réprouvée, je vous fais ça sous forme de crédit. Si vous décrivez votre activité dans trois rps organisés, je vous le concède ensuite ^^ Il y a : Le blé, l'orge, les pommes de terre, le lait, la cire, la bière, les armures, les panais, les carottes, les potirons, les chou-fleurs, les navets, l'huile, les échalotes, le fromage de Bicorne, la viande de Bicorne et de Cerfeuil, les haches. Essayez de prendre un truc logique.

N'oubliez pas de déclarer vos gains ^^

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Lun 21 Mai 2018, 22:45

Le matin pointe le bout de son nez à l’horizon. Je titube un peu de fatigue en marchant mais je ne m’arrête pas, les doigts serrés autour de la sangle sur mon épaule.
Je suis sur la crête de la dune, j’ai pleine vue sur la mer. Comme toujours, le ressac de ses chuchotements a l’étonnant pouvoir de m’apaiser. Aujourd’hui, pourtant, ce n’est pas suffisant pour faire disparaître la fureur incandescente en moi. Ça brûle toujours au fond de moi, mais la violente dispute que j’ai eue avec Kobalt hier soir a soufflé sur les cendres et les a transformées en brasier. Je n’ai encore jamais ressenti une colère pareille. Je la sens me consumer de l’intérieur.
Je suis des yeux les bateaux qui arrivent par vagues le long de la côte. Ils sont nombreux. Ils viennent tous pour Naakar’Lus, la fête réprouvée qui célèbre la fin des récoltes. Je sens ma poitrine se serrer un peu. J’ai passé des semaines à préparer l’événement avec les autres du village. Je n’aime pas les fêtes, mais je ne peux pas lutter contre la tradition. Lorsque Koor touche à sa fin, il faut mettre la main à la pâte pour accueillir les Réprouvés venus de tous horizons.
Ma main se resserre encore autour de la sangle de mon sac. « Je m’en vais ». C’est ce que j’ai hurlé à Kobalt, et c’est la ferme intention que je nourris depuis que j’ai quitté la maison à pas furieux. Et m'en aller pour de vrai.
Partir de Bouton-d’Or.
Je suis furieuse contre Kobalt. Je le déteste.
Je suis furieuse contre Nikolaz. Il n’est plus là.
Qu’a-t-il pu trouver de mieux au-delà des frontières de Bouton-d’Or ? Qu’y avait-il de plus attirant dans le vaste monde ?
Une saison que je rumine ces sombres pensées. Une saison que, petit à petit, la velléité de trouver des réponses par moi-même pousse en moi.
Mais aujourd’hui, je ne peux me résoudre à partir sans avoir arpenté une dernière fois les allées de la Bouton-d’Or illuminée par Naakar’Lus.
J’hésite encore quelques instants, le temps de voir deux bateaux disparaître à la suite derrière la courbe de la côte, puis je tourne les talons et dévale la dune en courant.
Je rallie le village d’un pas vif. Sur mon chemin, je croise un certain nombre de Réprouvés, qui se rendent au même endroit que moi. Je n’ai aucun mal à reconnaître ceux qui viennent de Stenfek. Autres us vestimentaires, autre port de tête. Je leur jette des regards de mépris en les dépassant, ils me les rendent bien.
La fête se situe non loin du village, sur une petite butte. L’endroit grouille d’une foule inhabituelle. Je n’aime pas les rassemblements. Je suis partagée entre un frémissement d’excitation et une pointe de regret maussade, tandis que je gravis la butte au milieu du brouhaha. Ils forcent tous le sourire, aujourd’hui. Ils ne font pas illusion. On est entre Réprouvés, on sait qu’on a tous envie de s’écharper, à l’intérieur de nous.
J’arrive enfin à destination, à savoir un espace à l’écart du banquet, où s’est formé un cercle excité dans une arène rudimentaire. Au centre, je ne les vois pas mais je les devine, il y a deux adversaires qui s’affrontent dans un combat à mains nues. C’est ici que réside tout l’intérêt de la fête. Les Réprouvés font tomber les masques le temps d’un duel pour mesurer leurs forces. C’est ici que j’ai passé la quasi-totalité de mes Naakar’Lus.
Je joue des épaules pour trouver une place dans le cercle, de laquelle je peux voir ce qui se déroule en son centre. Je crie en chœur avec les autres. J’agite le poing avec frénésie. Je sens les battements de mon cœur s’accélérer. Vite, finissez-en. Je veux être la prochaine. Je me suis déjà inscrite, auprès d’un organisateur qui m’a reconnue des années précédentes.
Il me faut attendre encore quelques tours. Je regarde à peine les combats. Je frémis d’impatience. Mes nerfs sont à vif. Il faut que je fasse sortir tout ce qu’il y a à l’intérieur de moi. Trop de trop.
-Borak contre Anîhl !
Enfin ! Je pousse les gens autour de moi et m’avance dans le ring. Je suis vaguement surprise en reconnaissant les ailes blanches de mon adversaire.
-Qu’est-ce qu’un Ange fout ici ? je lui lance, plus par provocation que par réelle curiosité.
-Je ne suis pas là pour le rush d’adrénaline, me répond-il d’une voix forte, comme s’il s’adressait à toute l’assemblée. Je compte partir pour les Jardins de Jhën, bientôt. Je dois être fort pour soutenir les Anges. Cette compétition est un moyen pour moi de devenir meilleur.
Mes yeux rencontrent ceux de l’Ange. Son regard bleu est déterminé. Je sens mes entrailles se tordre. J’ai soudain l’impression de me retrouver face à Nikolaz. Ça a l’effet d’exciter un peu plus ma rage.
-Je m’en fous de tes bonnes intentions, grogné-je enfin en retour.
J’entends à peine les hurlements de la foule survoltée. Je jette mon sac dans un coin de l’arène et attache sommairement ma tignasse. L’Ange me regarde poliment faire. Évidemment, il n’attaquera jamais en premier. Trop gentil pour ça.
Je m’élance vers lui au pas de course et il se raidit. Je sens mes phalanges me picoter, comme si elles anticipaient l’impact. Il recule, tentant de me tenir à distance. Je pivote sur un pied, coupant sa trajectoire. Je lance mon poing en avant, l’ensemble de mes muscles gainé. L’impact sur sa pommette résonne jusque dans mon coude. Il lâche un cri de douleur et recule en titubant, l’air sonné. Il arrive à éviter ma deuxième attaque en cédant encore du terrain, mais je continue d’avancer et il se retrouvera bientôt au bord du ring.
J’ai chaud. Je transpire. Je brûle.
Mes doigts se referment sur l’ourlet de la tunique de mon adversaire. Je le tire vers moi avec brutalité.
Il est à ma merci.
J’envoie mon genou violemment en avant, directement dans son entrejambe. Il lâche une exclamation de douleur et se replie sur lui-même. Un sourire sauvage anime mes traits. Je m’effondre de tout mon poids sur lui, l’allonge au sol et l’immobilise entre mes cuisses. Et je frappe.
Je frappe. Encore et encore.
Enfoiré de Nikolaz. T’es parti. T’es parti. T’es parti.
-Le match est fini !
Depuis ma brume rougie de sang, cette exclamation m’interloque. Quoi, déjà ? Je suspends en l’air le poing que je m’apprêtais à envoyer une nouvelle fois. Tout à coup, je remarque le faible tapotement de la main de l’Ange sur le sol, signe de sa reddition. Mon regard migre sur le visage de mon adversaire. Je l’ai défiguré.
Le vacarme de la foule me revient d’un coup. Je me relève lentement, libérant par la même occasion l’Ange. Celui-ci se redresse tant bien que mal. Je le regarde claudiquer hors du ring d’un air vide.
Ce n’était pas Nikolaz.
-Quelqu’un pour affronter la gagnante ?
-Moi ! rugit une grosse voix.
Avec indifférence, je suis du regard le nouvel arrivant qui entre sur le ring. C’est un tas de muscles, et bien un Réprouvé, cette fois.
-J’ai rien à voir avec le jeunot que tu viens de laminer, s’exclame-t-il en bombant le torse. Tu vas voir comment on fait les choses bien, ici.
Je ne prends même pas la peine de répondre. Je suis distraite, encore prisonnière de la brume qui m’a envahie lors du précédent combat. Je me contente d’écarter les jambes et de fléchir les genoux.
Nous tournons en cercles et nous jaugeons du regard. Puis, au même moment, nous nous lançons en avant. Le choc de nos corps se percutant me coupe le souffle. Je lutte pour rester campée sur mes pieds, et j’envoie mes poings là où je peux. Mon adversaire ne semble pas s’en formaliser.
Bientôt, c’est à mon tour de reculer. Le souffle court, je me contente d’éviter tant bien que mal les coups. Je ne parviens pas à entrer dans le rythme de mon adversaire, les cris de la foule résonnent trop fort dans mes oreilles.
Soudain, une insupportable douleur explose dans mon oreille droite. Je ne peux retenir un cri et je titube, tandis qu’un voile noir descend sur ma vue.
Les coups suivants ne tardent pas à pleuvoir. Je ne me sens pas vraiment tomber à terre. J’ai mal partout. Je me débats encore faiblement.
Puis, mon corps lâche.
Tandis que le vainqueur se laisse arroser d’acclamations, je reviens lentement à moi et demeure étalée par terre, les bras en croix. Je contemple le ciel bleu, loin au-dessus de moi.
Je me sens vidée de mes forces, mais ma colère est toujours là.
Encore et toujours.
Je me redresse lentement, en tâchant de ne pas laisser transparaître la douleur qui me transperce de partout. Je récupère mon sac. Je joue des coudes à travers la foule. Je m’éloigne de la fête, sans un regard derrière moi.
J’ai fait mes adieux à Bouton-d’Or.
Il est temps pour moi de mettre les voiles.

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Mer 23 Mai 2018, 18:58


Ces derniers temps il n’y avait aucune raison pour le Thur Lahvu de quitter son fief, Gona’Halv. Aucune sauf peut-être une exception. Pour de multiple raisons, légèrement trop longue a expliqué, raté le Naakar’Lus aurait était un scandale. D’abord parce qu’aujourd’hui il était Thur, et ensuite parce que ne pas voir le Zaahin protecteur du peuple et fondateur de Lummnaar’Yuvon pouvait être perçu comme de mauvaise augure. Bien qu’il soit très occupé, Zéleph n’avais pas à cœur de faire ça au braves venant partagé cette fête avec leurs frères. Il était parfois cruel, mais à ce point, il ne fallait pas exagérer.

Alors il avait traversé les mers et les océans, parcouru les terres à cheval pour finalement arrivé enfin à destination. Ne pas pouvoir voler était un vrai handicap dans la vie, Zéleph ce demandé toujours comment les créatures naturellement dépourvu d’ailes pouvaient s’en sortir depuis si longtemps sans en avoir marre. Bien sûr il y avait la solution de la téléportation, mais entre nous Zéleph était malade dès qu’il s’agissait de sentir son corps entier se faire aspiré par une force invisible comme si un typhon lui passer dessus, pour ce faire recracher brutalement sur la terre. Cela se terminer neuf fois sur dix en rendu de déjeuner ou diner, et par dignité l’ancien seigneur des deux rives préférait éviter cette image de lui. Il avait une haine particulière pour tous ceux qui maitrisé le voyage magique. Certaines injustices dans la vie n’étaient pas assez soulignées, il fallait quand même le dire.

Qu’importe, Zéleph arriva enfin au festivité et il avait beau en avoir plein les pieds de son voyage éreintant, il n’y avait pas plus plaisant que voir son village grouillé de joie, de rire et de musique. Cela daté d’une éternité, mais il se souvenait encore des premières maisons et des premiers réprouvés qui lui avait fait confiance. C’était si loin et ça avait tellement changer.  A la seconde où Zéleph approcha le village il n’eut plu une seule seconde à lui. Il avait toujours été un homme du peuple, cela n’empêche pas qu’il détestait les bains de foule, d’où le fait cas cet instant particulier il n’était pas forcément des plus agréable avec la population. Depuis qu’il était à Gona’Halv il portait une fourrure de tigre sur les épaule. Un symbole représentant le Zaahin qu’il était supposé être. Un symbole qui rien cas sa vu donner espoir et courage aux sien, et c’était bien pour cela qu’il gardé ce lourd poids autour du cou. Un poids qui faisait se bousculer les réprouvés autour de lui, lui demandant de passer la main dans la fourrure pour gagner sa puissance. Il savait qu’il représentait le courage et la force et chaque combattant en aurait aujourd’hui besoin. Ils voulaient tous la bénédiction du Thur Lahvu, mais sur tout du Zaahin Zel’Eph ancien Dovahkiin, celui qui pouvait leur assurer la puissance de vaincre et les protéger dans leur bataille. Comment leur refusé de croire en leur fois quand dans leur regard, de l’enfant au plus feroce guerrier il ne voyait que de la dévotion. Il était au moins soulagé qu’on lui demande son avis avant de le touché, cela dit la retenu des gens autour de lui devait certainement venir de l’aura meurtrière qu’il lancer a ceux qui s’approché trop près de sa personne sans y avoir était invité. Êtres un Zaahin était une grande responsabilité, et plus encore un grand honneur, seulement le reste du temps ça lui taper sur les nerfs. Exemple quand on le suivait partout comme s’il était un Aether marchant sur l’eau. Il n’allait pas dire ça trop fort ou il risquait de froisser un peuple entier, mais ça devenait un peu agacent pour un seul homme. Cela n’avait jamais était dans sa nature de joué les grands seigneurs et d’embrasser à bras ouvert la célébrité et les acclamations. Pour lui c’était pesant et épuisant. Il aurait préféré qu’on l’oublie, mais il était devenu malgré lui une légende vivante. C’était toute l’ironie de la situation. Certain passer leur vie à courir après la richesse et le pouvoir et la célébrité, et lui… et bien il avait couru après la richesse, ça c’était incontestable, mais le pouvoir et la célébrité lui était un peut tomber dessus parce qu’ils faisaient partis du package cadeau. Pour le prix d’un, on vous en offre deux supplémentaire, avec les compliments de la maison.

Une fois proche des stands de boisson et de nourriture, il se vu offrir toute sorte de vivre. Rapidement une chope de bière en main et un plateau remplit de divers viandes et charcuterie devant les yeux, le Thur ne savait plu vraiment où donner de la tête. Après tout il n’avait pas pu ce passé une seul seconde à seulement respiré depuis qu’il était arrivé. Il n’avait pas eu le cœur de refusé quoi que ce soit à quiconque, car il avait beau être souvent de mauvaise humeur, Zéleph donner toujours ce qu’il pouvait à son peuple. C’était dans sa nature. « Ansjos, hod faal jus na faal worr ganon ney lus. » La foule se dissipa légèrement, non sans grognement à l’intervention de la femme tennant le stand de charcuterie devant lequel il c’était arrêté. Il la gratifia d’un sourire avant qu’elle ne lui remette de quoi manger devant le nez avec un clin d’œil.

« Fah io weii saviik yu, sil dreh io zin do throu io kul ? » Buvant dans sa choppe, l’ancien Dovahkiin aurait pu tout recracher. Il s’attendait à voir un enfant, mais en voyant le grand gaillard qui venait d’apparait à côté de la femme il fut légèrement soulager. Jaugeant l’homme de haut en bas il lui parut plutôt fort, de là à le battre il en douté. Prenant le temps de vidé sa choppe, laissant les deux inconnus attendre, il posa le récipient vide avant de prendre une viande pour la manger. Quand l’homme se mit à s‘agité à côté de lui, Zéleph releva enfin les yeux vers lui et le coupa avant même qu’il ne fasse la bêtise d’ouvrir la bouche. « Wah sizaan wo ? » Pris de court, l’homme se rapprocha légèrement de lui, en bombant le torse comme pour ce donner du courage. Courage que Zéleph ne vit nullement dans ses yeux. Jamais l’ancien Dovahkiin ne ferait l’erreur d’accepté un combat pour la mauvaise raison. Au Naakar’Lus un Thur n’avait pas à se battre, ou alors avec un autre Thur, mais sincèrement c’était une perte de temps et d’énergie inutile qui de plus pourrait être mortel. « Rinik grik viik io gyon qahnaar wah Zel’Eph. Rok los ignir gemma in viik aan grah hivrii aan Zaahin. Io suleyk ohen kom io mah ahrk. Ge smak daun, gyon op nodotaim. Med yu kest. » Zéleph se retrouva l’herbe couper sous le pied. Il n’avait pas idée que ses paroles étaient relever, encore moins pourrais être réutilisé contre lui avec tant de conviction. C’était à la fois une fierté, mais aussi extrêmement étrange et un peut…  il n’avait aucune idée, c’était une sensation bizarre. Prenant une nouvelle tranche de viande en bouche, Zéleph pris deux secondes de plus pour juger l’homme. « Pruzah. Lakka pah yu mulaag.» « Nu ? » Zéleph se contenta de lever les sourcilles attendant que le garçon se décide.

Pas vraiment certain de ce qu’il devait faire, le réprouvé décida de partir avec un bon vieux coup de poing. Le Thur n’eut cas s’écarté dans une vitesse proche de celle d’un éclair pour laisser le réprouvé se vautré dans le stand de viande. Posant son plateau, frottant un peu ses mains pour dissipé le gras et la sauce il attendit que l’homme se retourne vers lui pour lui faire signe d’attaqué à nouveau. S’en suivit une drôle de danse, entre un homme qui jeté ses poings sur un autre glissant de droite à gauche, par fois de bas en haut pour les évités. Epuisant son adversaire, Zéleph ne voulait pas humilier son jeune ami, alors il le laissa le touché une fois. Le poing de son adversaire vin rencontré son menton dans un choque non négligeable. Cela lui permit d’attraper son poignet et de lui tordre. L’homme laissa échapper un crie tout en s’écrasant sous la douleur. Zéleph ne lâcha pas son bras, continuant de le serré jusqu’à rendre l’animal exténué, malléable et docile.  « Ylgar. » Dit-il finalement, lâchant sa prise avant d’aller reprendre une choppe. Tout cela l’avait assoiffé. Il se rendit rapidement compte que le jeune réprouvé n’avait pas bouger de sa position. A genoux, la tête baisser, certainement humilier par sa défaite. Zéleph eu pitié de son égo, et ne pouvant décemment pas le laisser comme ça après toute la bravoure dont il avait fait preuve devant la foule, il s’accroupie près de lui et lui tendis sa choppe pour qu’il boive. « Sil ste mul, nuz torvi. » Le réprouvé bu la chope comme si ça vie en dépendait. Zéleph ce releva avec un léger sourire. « Alyo, fod io elhen gon Gona’Halv, io erza yu krein in kru. » Se voir offrir par le Thur Lavhu lui-même une place dans l’armé devait être un grand honneur. Ce qui pour Zéleph resté un gamin, le regarda soudain avec une tel gratitude que ça en devenait embarrassant pour lui. Il se détourna alors, imaginant que son devoir était accompli et ce mélangea de nouveau à la foule. Il entendit a peine la femme lui hurler un eskel dans le brouhaha ambiant.

Finalement tout n’était qu’un éternel recommencement, car les festivités ne ressemblèrent cas cela pour lui. Boire, manger, regardé les combats, mettre une racler à quelqu’un, et tout ça sans jamais avoir une seule seconde de répit. Il ne souriait pas, mais Zéleph était heureux d’être submergé par ses semblables, il ne pouvait pas le dénier. A une époque tout cela aurait était impossible, mais maintenant c’était comme recompté une vieille histoire. Finalement, il se faisait peut-être vraiment vieux…

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~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Dim 10 Juin 2018, 13:16

Sol adorait Naakar'Lus. Peut être plus encore que Lus Sata'claus, qui était pourtant un jour de l’année que l’enfant ne pouvait s’empêcher d’attendre avec impatience. Naakar'Lus sonnait la fin des récoltes, la fin du labeur au champ. Ce n’était pas encore l’heure de se reposer, mais les corvées se faisaient moins éreintantes. La pluie de Gravuun n’était pas encore arrivée, et l’on pouvait profiter des dernières chaleurs de Koor. Enfin, et c’est sans doute ce qui animait autant la fillette, un climat festif planait sur le village. Les préparatifs pour accueillir leurs cousins venus d’autres contrées réprouvées commençaient bien avant le jour fatidique, afin de ne rien laisser au hasard : tout devait être organisé à l’avance, pour permettre aux convives de s’amuser et se détendre, et ainsi éviter les désagréments laissés au hasard. Tynath'thuk se faisaient d’ailleurs un devoir de tout organiser à la perfection : ayant de la famille venue de Sceptelinôst mais également de Stenfek, les disputes étaient monnaies courantes lors de ces retrouvailles mouvementées, et le couple se refusait de laisser davantage de prétextes pour créer des tensions dans leur maisonnée. Heureusement, Naakar'Lus mettait à leur disposition la parfaite solution pour départager les désaccords familiaux : un combat. Le gagnant aurait le dernier mot, tout du moins pour cette période. La famille réprouvée s’activait donc pour tout mettre en ordre avant l’arrivée de leurs invités : Tandis que les garçons s’occupaient de terminer les récoltes et de les entreposer dans la grange, Sol et sa mère s’occupaient de préparer les chambres et les lits, ainsi que de préparer les repas qui pouvaient l’être. L’ange sautillait de partout dans la ferme, chantonnant des airs festifs comme Hasharr kran yol. Si la période était quelque peu épuisante pour ses parents, la gamine ne voyait là qu’une nouvelle occasion de retrouver ses cousins, parfaits camarades de jeux. Sans oublier les activités que le village mettait à disposition pour distraire la population…

Les Tynath'thuk mettaient d’ailleurs à disposition leurs champs pour accueillir les festivités. Des tables y avaient été installées, croulantes sous les assiettes remplies de viandes séchées, de purées diverses ou autres plats appétissants. A quelques mètres du festin, le père de famille avait pris soin de laisser quelques légumes encore en terre, présentant ainsi un atelier d’agriculture, montrant aux plus jeunes des autres cités comment cultiver des légumes. Cette année, il choisissait de montrer cela avec les potirons. Sol c’était, comme chaque année, portée volontaire pour faire la démonstration, aidant ainsi à l’atelier de son père. Tandis que le réprouvé expliquait comment les potirons avaient besoin d’une terre riche et fertile, l’ange versait sur une ligne droite de la terre, censée représenter le terreau fertile. Lorsqu’il montrait de vraies graines et expliquait les conditions pour pouvoir s’assurer de la bonne période pour les planter, elle cachait de petits cailloux symbolisant les graines. Le père continuait ses explications, tandis que la fille mimait les actions dictées, illustrant ses propos. Les enfants curieux écoutaient, participaient parfois, en reproduisant ce qu’avait fait Sol, parfois en essayant d’ameublir la terre ou de poser des pièges pourchasser les rongeurs qui venaient parfois ruiner les plans. Le tout se finissait généralement en cueillant son propre potiron, avant d’aller tous ensemble le cuisiner pour le soir. Cette occupation prenait toute une matinée à l’enfant, qui généralement finissait aussi dissipée qu’un chat voyant un insecte virevolté devant lui. Son père la libérait alors de son travail d’assistante et l’enfant courrait rejoindre ses cousins, afin de jouer avec eux.

Les gamins participaient au reste des activités. L’ange emmena Lucinda avec elle, près d’un enclos de biscornes. Le vieux berger proposait de montrer comment faire son fameux fromage de bicorne, et Sol adorait y participer : même si c’était amusant, c’était en réalité la dégustation qui avait lieu à la fin qui attirait chaque années les gourmandes. Ainsi, elles redressaient leurs manches et s’asseyaient sur des petits tabourets, commençant par traire les bêtes. Parfois, les chipies buvaient une gorgée, ou prenaient une pause pour caresser l’animal. Une fois le sceau rempli, on l’entreposait afin de le laisser cailler, puis on moulait un autre lait, déjà prêt. Enfin, le temps de la dégustation commençait. Sol attrapa une miche de pain, tout droit sortie du four. Elle était encore brulante. Avec avidité, elle en découpait plusieurs tranches, faisant néanmoins attention à ne pas se couper un doigt. Elle y étalait un morceau de fromage, qui fondait presque sur le pain chaud. Gourmande, l’enfant piochait dans bol en bois des morceaux d’échalottes déjà coupés, et mis à leur disposition. Elle croquait alors la tartine avec appétit. « daar pruzaan naak in houd* » s’exclamait alors l’enfant, la bouche encore pleine, tout en laissant entendre des bruits de contentements, montrant son approbation. Oui vraiment, il n’y avait rien de plus satisfaisant qu’une bonne nourriture. Les deux mômes ne repartaient jamais avant d’avoir fini la miche de pain et tout le fromage qui leur passait sous la main, à moins bien sûr que le vieil artisan ne les surprenne à s’empiffrer sans retenue. Dans ce cas, elles partaient en courant et riant fort, pour ne pas se faire gronder.

La journée passait vite, trop vite. Mais la soirée n’en était pas moins drôle ! Généralement, des feux de camps étaient allumés, et parfois, quelques musiciens faisaient raisonner une musique entrainante. La blondinette ne pouvait jamais s’empêcher de danser. Elle remontait sa jupe par-dessus ses petits genoux égratignés, faisant un nœud pour que le vêtement ne l’entrave pas dans ses mouvements, et elle attrapait la main de son cousin le plus proche. Elle se mettait alors à tournoyer, main dans la main avec son partenaire, tournant sur eux même et autour du feu flamboyant. Ils s’arrêtaient, essoufflés et la tête qui tournait, riant aux éclats. L’air frais de la soirée venait parfois glisser sur les joues rosées, dans les chevelures folles. Parfois, les enfants s’amusaient à faire des courses dans les champs, profitant que les activités aient été arrêtées pour vagabonder où ils le voulaient. Plusieurs variantes animaient leurs soirées : la célèbre et traditionnelle course à pied, celui étant le plus rapide pour traverser le champ gagnant la partie ; lorsqu’ils parvenaient à dégoter des sacs de lins, ils s’amusaient à faire des courses de sac, sautillant dans leur prison de tissus pour traverser la ligne d’arrivé en premier. Lorsqu’ils étaient assez, ils s’essayaient aussi à la course à trois jambes, enchainant l’une de leurs jambes à celle de leur partenaire. Sol ne se débrouillait pas trop mal à ces jeux, mais les plus grands gagnaient souvent contre elle.

Enfin, la dernière activité qui endiablait les foules et qui tenait la joyeuse troupe éveillée était de regarder les combats. Ils duraient jusqu’à tard le soir, leur laissant tout le loisir de pouvoir admirer les plus hardis combattre. Ils pouvaient encourager leurs favoris, huer ceux qu’ils appréciaient moins. Sol se contentait généralement d’applaudir lorsqu’elle voyait une action remarquable, d’encourager celui ou celle qu’elle souhaitait voir gagner, et se joindre à la clameur de la foule lorsqu’un gagnant était déclaré. Elle n’osait en revanche pas s’attaquer aux autres adversaires, ne souhaitant décourager qui que ce soit. Ils étaient après tout assez courageux pour participer au tournois, et pour cela, elle les admirait. Elle-même se contentait de regarder. Du moment qu’elle n’avait pas à manier d’arme, tout allait bien, et elle appréciait les combats autant que n’importe quel autre réprouvé. Mais dès lors qu’elle devait elle-même porter les coups, la change donnait, et elle ne souhaitait qu’aller se cacher dans un trou de souris, oubliant toute dignité réprouvée.

Sol, du haut de sa dizaine d’années, luttait de toutes ses forces pour veiller le plus tard possible. Elle lutait de toutes ses forces pour ne pas s’endormir, restant debout afin de ne pas se donner le temps de fermer les yeux. Pourtant, il arrivait toujours un moment où elle devait se rendre à l’évidence : le sommeil l’étreignait déjà. Alors, somnolant, elle se frayait un passage jusqu’à sa mère, allant se cacher dans ses jupons. La réprouvée s’asseyait alors à même le sol, près du feu, laissant son enfant poser sa tête sur ses genoux, jusqu’à ce qu’elle s’endorme, malgré l’agitation ambiante, malgré les cris des bipolaires.
1370 mots
Merci pour ce RP nastae
* : C'est la meilleure nourriture au monde !
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 18 Juin 2018, 11:48


A l'approche de Naakar'Lus, les Terres de Lumnaar'Yuvon se transformaient en une sorte de gigantesque ruche. Les habitants, durant les semaines qui précédaient la fête, ne cessaient de s'affairer d'un point à l'autre. Ils ressemblaient à des abeilles butineuses, qui volent tous les jours des fleurs à leur antre dorée. Une excitation vibrante montait dans les cœurs et les esprits, et jetait sur les environs une atmosphère allègre. Les récoltes terminées, les denrées protégées dans les granges et les entrepôts, chacun était disposé à se consacrer aux préparatifs des festivités. Comme à son habitude, Priam avait fourni son aide. Avec ses parents, et sa sœur, il avait préparé du pain et mis en sac le blé et l'orge, cultivés l'année durant, qu'ils n'avaient pas eu le temps de transformer. Ils proposeraient le tout à la vente le jour J. Enfin, ils avaient arrangé la chambre d'amis, pour accueillir le frère de Asha, mère de Priam et Laëth, venu de Gona'Halv. Puis, l'Ange s'était rendu sur les lieux qui accueilleraient la fête et avait participé à l'aménagement des champs pour l'occasion : tables, chaises, étals, bûches. Certains soirs, il était rentré si exténué qu'il peinait à marcher, et s'était écroulé sur son lit sans même avoir la force d'avaler quoi que ce fût. Laëth le regardait, croisait les bras sur sa poitrine, et poussait un long soupir, dont la tonalité vacillait entre le désespoir et l'agacement.

Le travail occasionné lui permettait d'oublier bien des choses. D'abord, les œillades appuyées de sa sœur, qui mourait d'envie de s'évader. Ensuite, la raison pour laquelle elle était d'une humeur véritablement exécrable par moment : le départ de Nikolaz. Quelques temps plus tôt, l'Ange avait mis les voiles vers les Jardins de Jhēn. Sans eux... sans elle. Laëth lui en voulait. Il n'y avait aucun doute à ce sujet. Elle reportait sa peine et sa colère sur son aîné, qui ne pouvait rien faire sinon grogner à son tour et claquer la porte. Il ignorait quoi lui dire. Au fond, c'était un peu de sa faute, si leur ami était parti sans prévenir, sans l'attendre. La dernière fois que Priam l'avait vu, une tension faiblement contenue avait modelé l'air. Nikolaz et Laëth discutaient souvent de ce que serait la vie chez les Anges, loin de Lumnaar'Yuvon, qu'ils avaient choisi de considérer comme une terre étrangère. Pas Priam. C'était chez lui, malgré tout. Et à l'aune d'une journée comme celle de Naakar'Lus, il doutait d'avoir jamais envie de partir.

Ce matin-là, il se réveilla tôt, comme lorsqu'il était gamin. A cette époque, l'euphorie s'emparait de lui. Il se tournait et se retournait dans son lit jusqu'à ce qu'il entendît un son, en bas, puis se levait d'un bond, réveillait Laëth en la secouant, et dévalait les escaliers pour se jeter dans la cuisine, prêt à petit-déjeuner. Sa petite sœur, sur ses talons, encore étourdie par la nuit, clignait des yeux pour se forcer à rester debout. Dès qu'ils étaient habillés, les deux enfants filaient vers les champs, et passaient la journée à participer aux activités : fabriquer du pain, dévorer des grillades, acclamer les combattants, admirer les Thur avec de grands yeux ronds.
Le temps passant, il avait fini par participer lui-même aux luttes. Ce n'était donc plus tant de l'euphorie que de l'adrénaline qui se cramponnait à son estomac dès le lever. Il jeta un regard à sa sœur, avant de s'extirper de son lit et de descendre. Il ne se formalisait pas lorsqu'il se faisait battre à plat de couture : il encaissait sans broncher. C'était plus pour l'activité que pour l'attrait de la réussite. En revanche, Laëth pestait, et un sourire ineffaçable barrait son visage à la moindre petite victoire. Elle ne s'en vantait pas, mais cela faisait son bonheur. Il ingéra une tranche de pain, fit un brin de toilette très rapide, se vêtit, et sortit. Il marcha jusqu'au carré de champs dédiés à la fête.

Les différentes animations battaient déjà leur plein. Les grognements des Réprouvés combattants et les acclamations de leur public retentissaient, un peu plus loin sur sa droite. Devant lui s'étalaient les ateliers. Il aperçut ses parents, à quelques mètres, qui expliquaient à un groupe d'enfants comment moudre le grain pour avoir une belle farine, prête à être transformée en pain. Plus jeune, il s'asseyait au milieu des visages poupons et écoutait, bien qu'il connût le procédé presque par cœur. A côté, Laëth se tortillait et trépignait sur place pour donner les bonnes réponses. Il sourit. C'étaient de bons souvenirs. Il y avait aussi un exercice de traite des bicornes. Il adorait y aller, pour caresser les énormes animaux - qui, à l'époque, lui paraissaient véritablement gigantesques - et se cacher entre leurs grandes pattes, sous le regard réprobateur de leur propriétaire, qui devait toujours le mettre en garde : « Otto nid het, daar niedamir. »
Priam s'approcha de l'enclos et tendit la main pour caresser la liste blanche d'une des grandes bêtes. Son souffle chaud balaya quelques unes de ses mèches. Il sourit faiblement puis inclina la tête. Il vit alors le berger. « Ça va, Tûl ? » L'homme pivota, puis se leva pour le saluer d'une franche accolade. « Priam ! Bien et toi ? Tu vas bientôt combattre ? » Il hocha. « Il faut que j'aille me signaler. T'as reçu beaucoup de monde ici ? » - « Oh, c'est le début de la journée, ça commence doucement, les gamins arrivent un peu plus tard, en général. » - « Ouais. J'essaierai de repasser tout à l'heure, alors. » - « Si t'es encore debout ! » le taquina le Réprouvé, en lui serrant le bras. L'Ange leva les mains en haussant les épaules et arqua les sourcils, les coins de la bouche vers le bas. « On verra, ce sera la surprise ! » Et sur ces mots, il fila, ses ailes blanches frémissant dans son dos sous l'effet de la brise.

Il rejoignit rapidement le lieu des combats, et indiqua qu'il souhaitait participer. Bientôt, il entra en lice. Les spectateurs, réunis en cercle, encadraient l'arène. Face à lui, une Réprouvée qu'il connaissait bien - Baïa. Enfants, ils avaient beaucoup joué ensemble, et les liens tissés à l'époque avaient perduré jusqu'à aujourd'hui. Priam était ravi de la retrouver ici, et visiblement, elle aussi, bien que combattre un ami n'était pas le plus aisé pour l'Ange. Malgré lui, il appréhendait toujours un coup trop fort qui pourrait véritablement blessé. Sous l'exhortation du public, ils débutèrent la lutte. Ce n'était ni très élégant, ni très spectaculaire, car une maladresse patente les habitaient encore, en dépit des progrès effectués depuis l'an passé - pour ceux qui s'en souvenaient. Les coups plurent, les cibles furent souvent manquées, parfois atteintes, ils grognèrent, roulèrent dans la poussière, se relevèrent, leurs égratignures devenues brunes et leurs bouches goûtant le fer et la terre. Quelques plumes volaient autour d'eux. Priam se baissa pour esquiver un coup, saisit son adversaire par la taille et la poussa de tout son poids : elle bascula en arrière, et lui partit en avant. Il eut à peine le temps de souffler qu'il se retrouvait, par des mouvements qui lui avaient échappé, sous Baïa, qui lui asséna un coup de poing dans l'arcade sourcilière. Il vit de petits bicornes galoper devant ses yeux. « Argh. » Il la vit sourire : revenant peu à peu à ses esprits, il profita de ce défaut d'attention pour se dégager, la renverser, la bloquer en fixant ses genoux de chaque côté de son corps. Il leva le poing et l'abattit sur sa joue - ça devait être un peu moins douloureux que l'arcade, non ? - avant d'attraper chacun de ses poignets et de les fixer au sol. Elle grommela, tenta de s'extirper de l'étau qu'il avait créé, mais la position de Priam lui garantissait l'avantage. Quelques minutes plus tard, elle cessa de se débattre, et la foule le déclara gagnant. Il la libéra en se relevant et lui tendit la main pour l'aider à se remettre sur ses pieds. Ils étaient trempés de sueur, du sang couvrait leur visage et leurs mains, mais ils étaient contents d'avoir livré leur premier combat. Les autres suivraient durant la journée, s'ils ne s'écroulaient pas de fatigue avant.
L'Ange souffla, éprouvé, et jeta un regard en biais à son amie tandis qu'ils quittaient le cercle des luttes. « Ça va ? » - « Hein-hein, et toi ? » Un sourire mutin courbait les lèvres de Baïa. « Ouais. Pas aussi en forme qu'avant d'entrer là-dedans, mais ça va. » Il la détailla, elle et ce sourire qui ne bougeait pas. « Quoi ? » - « Tu t'es retenu, pas vrai ? » Il détourna le regard et haussa les épaules. « T'aurais préféré que je te refasse la mâchoire ? » - « Tsss, t'as très bien compris ce que je voulais dire. » dit-elle en lui assénant un coup de coude dans les côtes. Il s'écarta. « Eh, doucement, tu me les as déjà pulvérisées une fois ! » Elle éclata de rire. « Allez viens, quelques pintes et tu sentiras plus rien ! » Elle l'entraîna vers des tables couvertes de victuailles et de verres de bière. Des remontants bien mérités !

Traduction:
1590 mots




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Priam et Laëth
Mar 19 Juin 2018, 22:00


Une peine lancinante labourait son cœur et retournait sa tristesse. Laëth se sentait trahie. Ce sentiment refusait de s'estomper, malgré les jours, les nuits, les sourires, les soupirs. Elle lui ferait la peau ! Ce n'était pas un adieu. Un simple au revoir ; ils se reverraient, c'était certain. Inéluctable. Néanmoins, elle n'était pas sûre d'en avoir envie - si ce n'était pour lui écraser son poing dans la figure. Elle s'imaginait le faire, et l'instant d'après, regrettait cette pensée, et ne s'en sentait pas le moins du monde capable. Il est parti sans prévenir... sans moi. Son ego chamboulé par les événements se débattait contre cette preuve de désamour. Il l'avait abandonnée, alors qu'il n'était pas dit que Priam viendrait avec elle - oh, elle en avait été si bien persuadée, quelques temps auparavant ! mais désormais, elle doutait. Elle devrait peut-être faire la route seule... L'idée la faisait frémir. Ce n'est pas un manque de courage, tentait-elle de se convaincre, juste un brin de réalisme. Toute seule sur les grandes routes de l'inconnu... survivrait-elle ? Elle n'avait probablement pas les ressources nécessaires. Plus l'heure du départ approchait, plus la perspective de partir seule se concrétisait, moins elle se sentait confiante. C'est drôle de voir comme les cœurs qui se croient braves fondent parfois face au danger imminent. Ils auraient dû partir tous les trois... Priam, Nikolaz et elle.
Rien que cette pensée suffisait à lui retourner l'estomac. Son esprit s'adonnait donc à des tentatives d'oubli assez peu fructueuses, car ses émotions avaient ce don de savoir la submerger. Pourtant, ce jour-là serait différent. C'était le Naakar'Lus. Laëth s'était entraînée dans ce but. Elle voulait se battre, pour s'améliorer, encore - elle pouvait difficilement faire pire. Dernier véritable entraînement avant de partir pour l'immense Inconnu. Une seule ombre au tableau : habituellement, ils allaient au Naakar'Lus tous ensemble. Priam, Nikolaz, Anîhl, et elle. Temps révolu. Elle n'avait même pas revu la Réprouvée, depuis. Tandis qu'elle marchait vers le cœur du village, elle donna un coup de pied rageur dans un caillou, et, déséquilibrée, manqua de tomber. Elle battit des bras dans l'air, frénétiquement, la respiration coupée. Lorsqu'elle retrouva sa stabilité, le visage empourpré, elle poussa une flopée de jurons, et avança d'un pas plus rapide jusqu'aux festivités. Elle ne laisserait pas cet abruti de caillou et ces abrutis de garçons - au fond, c'était du pareil au même, ils avaient tous les trois la tête beaucoup trop dure - lui gâcher sa journée.

L'atmosphère festive, les rires et les éclats de voix, malgré tout,  furent comme un baume appliqué sur son cœur. Peut-être que cela lui manquerait, une fois là-bas. Une vague de nostalgie la fit frissonner. Bien qu'elle eût décidé de le bouder encore un peu, elle chercha Priam des yeux. Elle vit leurs parents, occupés à expliquer comment créer de la farine à un groupe d'enfants attentifs, Tûl et ses bicornes, Oazd et ses oies... mais pas son frère. Peut-être était-il déjà parti vers le cercle des combats. Ils avaient l'habitude d'y participer chaque année. En dépit de toute sa bonne volonté pour garder un visage fermé et bougon, un sourire étira ses lèvres. Une pensée lui traversa l'esprit : elle n'allait quand même pas ruiner sa journée parce que les choses étaient différentes, parce que quelques petits crétins égoïstes avaient décidé d'instaurer une scission. Elle secoua la tête d'un air déterminé, resserra inutilement sa tresse, et s'approcha des spectateurs, qui encourageaient et huaient à tour de rôle. Deux Réprouvés roulaient dans la poussière, leurs ailes battaient l'air, leurs poings fusaient vers le corps de l'autre. Une montée d'adrénaline souleva sa poitrine, et ses yeux se mirent à pétiller. Son dernier entraînement. C'était cela. Ensuite, elle serait prête. Elle partirait. Elle se sentirait prête. Elle le savait. C'était écrit, là, tout au fond, au creux de son destin.
Elle joua des coudes pour se frayer un passage jusqu'à l'un des organisateurs, et exprima son souhait de lutter à son tour. Il l'inscrivit. Quelques minutes plus tard, on l'appela, et elle se glissa dans l'arène. Campée sur ses jambes, le palpitant affolé, elle dévisagea son adversaire. Un Démon. Elle ne les aimait pas. Ils étaient toujours prompts à chercher les ennuis, à se moquer, à mépriser et à causer du tort. De surcroît, celui-ci avait tout l'air de venir de Stenfek - la fête devait faire oublier les divergences, mais tout de même, tout de même. Et, bien qu'il n'y fût pour rien, et qu'elle ne fût pas directement concernée, elle songea avec amertume : ils ont exterminé mon peuple. En fait, elle était déjà partie. Son corps demeurait à Bouton d'Or, mais son esprit avait déjà mis les voiles vers les Jardins. A l'expression qui passa sur le visage du jeune homme, elle devina que l'aversion était réciproque. Il avança ; elle ne recula pas. Les sourcils froncés, tous ses maigres muscles tendus, elle le toisait avec une intensité presque dérangeante. Il porta le premier coup, qu'elle évita. Puis un autre, et encore un, jusqu'à ce qu'ils ne s'arrêtassent plus. Elle essayait de lancer les siens avec un peu plus de précision, comme on le lui avait appris - ne gaspille pas ton énergie -, cependant, elle ratait souvent sa cible. Essoufflée, elle croisa le regard bleu du garçon, qui lui rendit une œillade dépréciative et chargea. L'Ange se jeta sur le côté pour l'éviter, et se râpa ainsi toute la tranche contre le sol. Geignant et grimaçant de douleur, elle voulut se relever rapidement, mais dans sa précipitation, mordit la poussière. Des éclats de rire montèrent des spectateurs. Le visage de Laëth se ferma un peu plus encore. Elle puisa dans ses forces pour se relever et se ruer sur son adversaire. Elle le frappa autant qu'elle le pouvait ; porter des coups l'épuisait vite et lui faisait mal aux poings. Finalement, elle réussit à heurter l'estomac du Démon avec assez de puissance pour le faire grogner en reculant ; néanmoins, elle eut à peine le temps de se réjouir de cette maigre victoire qu'il revenait à la charge et lui assénait une blessure à la tempe. Elle fut projeté contre le public, qui la repoussa dans l'arène, étourdie. Il n'eut besoin que d'un coup de plus ; un écran noir s'abattit sur ses yeux, et elle se sentit tomber dans un nuage de coton.

Lorsqu'elle revint à elle, tout était flou. « Laëth ? » - « Ah, cha y'est, elle est réveillée ! » s'exclama une femme dont les paroles étaient brouillées par... de la nourriture ? Le fumet lui parvint aux narines. Elle cligna des paupières ; au bout d'une dizaine de fois, elle cerna mieux les contours de la scène. Priam était penché au-dessus d'elle, visiblement l'air un peu inquiet. A ses côtés se tenait une grande fille blonde, Baïa. « Qu'est-ce qu...? » - « Comment tu te sens ? Tu t'es évanouie, à l'issue de ton combat. » - « Évanouie ? » Elle ne se rappelait de rie, hormis de deux yeux bleus emplis de détermination. « On est où là ? » - « Dans la tente de Tûl. » - « Ah, c'est ça, l'odeur de fromage. » Elle se redressa, et aussitôt, une migraine s'éveilla. Elle grimaça et se prit la tête entre les mains. Elle sentit la main de son frère sur son épaule. Lorsque la douleur se fut dissipée, la brune observa les lieux. Peu à peu, le déroulement du combat lui revint en mémoire. Elle soupira, et demanda, avec la mine boudeuse qu'elle adoptait lorsque, enfant, elle était contrariée : « Alors j'ai perdu, c'est ça ? » - « Ouais. L'type s'est bien chargé de l'faire savoir à tou- humpf ! Eh mais ça va pas ? » Elle venait de recevoir un coup de coude de Priam, assorti d'un regard appuyé. Elle lui en rendit un noir, mais n'ajouta rien. Laëth regardait ailleurs, l'air pensive, et ne se rendit donc compte de rien. Elle ne prêta attention à eux que lorsque son aîné demanda : « On t'a ramenée des trucs d'un des buffets. T'as faim ? » Elle hocha la tête. Il lui tendit alors une tranche de pain recouverte de fromage, qu'elle engloutit. « On s'disait qu'on pourrait boire quelques bières puis aller danser un peu, t'en penses quoi ? » Il savait qu'elle aimait bien danser - tant qu'elle ne se foulait pas la cheville se faisant. Un sourire un peu fade, mais sincère, s'invita sur les lèvres de la jeune fille, et une étincelle alluma ses iris. « Ouais, super idée. » Que ferait-elle sans son frère ? Grande question.
1495 mots




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Dim 01 Juil 2018, 07:44

Spécialités :
- Agilité : 4
- Force : 5
- Charisme : 4
- Intelligence : 4
- Magie : 4

Physique : dans ce rp Il a les cheveux attachés en queue de cheval et porte seulement comme vêtement un pantalon.


Naakar’Lus, fête annonçant la fin de Koor. Les récoltes ont bien été et  des réprouvés de toutes les contrées allaient s’amasser aux terres de Lumnaar’Yuvon. Nous avons travaillé fort afin que les produits récoltés soient mis en lieu sûr afin de pouvoir nourrir notre peuple, mais aussi pouvoir en vendre en partie.
J’avais bien veillé à ce que je fasse bien le travail et qu’aucun produit récolté ne soit endommagé par mon travail. On m’avait bien fait comprendre qu’une hache ou autre matériel, même s’il est brisé par nos mains, cela pouvait toujours être réparé ou remplacé. Par contre, un bien récolté détruit est perdu à jamais. Le temps des récoltes est difficile physique, mais ce n’est pas inhabituel pour un membre de notre race. Personnellement, cela a été une plus grande épreuve mentalement cette période. Même si j'ai un corps d'adulte, je suis né depuis moins d'une dizaine d'années. Psychologiquement, j'ai autant de contrôle sur mon mental qu'un enfant réprouvé né avant la malédiction qui affectionne ma race.

La douleur et l’exténuation étaient des moyens que j’avais pour exprimer cette dualité qui caractérise les réprouvés. C’était loin le meilleur moyen, mais en temps de récolte, je ne peux pas nécessairement briser le premier outil que j’avais sous la main au risque d’abimer un produit de la récolte par inadvertance. On m’avait bien fait comprendre ce concept avec quelques claques et coups de poing lorsque j’avais failli renverser et briser plusieurs tonneaux de bière.
La dernière journée des récoltes, j’avais disparu à nouveau après avoir rentré le dernier tonneau de panais. Encore une fois, j’avais disparu, mais un membre de la communauté m’avait retrouvé en train de dormir dans une des granges où les bicornes dormaient lors des journées pluvieuses.

Lorsque j’ai fait face à ma mère, j’ai été accueilli par un regard de glace et une claque en arrière de la tête. Cela ne semblait pas grand-chose, mais ma mère était réputé de donnée des classes à faire mordre la poussière, littéralement.

« sunvaar. » m’a-t-elle dit avant de me mettre de quoi manger à table. Elle regarde mes mains et en y voyant le sang séché, elle me lance un autre regard de glace. Elle connait mes moyens durant les récoltes pour gérer mes colères, mais un réprouvé ne pouvant utiliser ses mains est inutile.

« vod pogaan kom’yennefer, klark sil’sigrun na ruz naak » m’a-t-elle dit et j’ai obtempéré en allant me chercher un seau d’eau, des bandages et une brosse avec un savon utilisé pour soigner les blessures. Après avoir nettoyé mes blessures et apposé mes bandages, j’ai vidé le seau dans les latrines avant d’aller m’asseoir pour manger mon repas.

« naakar’lus los ko osos sul. » a-t-elle rajouté avant de me pointer la porte.  Le message était clair : je devais aller aider les autres réprouvés pour pouvoir bien accueillir tous les visiteurs pour la grande fête de la récolte.

Les jours passaient et des gens de toutes les contrées réprouvés arrivaient peu à peu jusqu’au début de la grande fête. Abondance en nourriture, les réprouvés affluaient et pendant quelques jours, les tensions entre les gens de différentes contrées étaient oubliées.

De loin, j’avais aperçu à plusieurs reprises la Dovahkiin. Peu importe sous quelle émotion que je pouvais la voir, les enseignements et la voir en personne me faisait ressentir que du respect pour sa force. En réalité, je ne pouvais pas apercevoir l’infinité de sa puissance, mais les histoires qu’on m’avait racontées me suffisaient amplement. Aussi, j’ai même un Thur, Zel’Eph. J’avais même assisté à un combat contre un autre réprouvé qui avait rapidement mordu la poussière. Je n’avais pas réussi à entendre ce que le Zaahin a dit au vaincu puisqu’au même moment, mon père est arrivé.

« sil’gonplei daar nu » m’a-t-il dit avant de m’emmener ailleurs. À chaque fête des récoltes, les combats pour être le grand vainqueur et obtenir le titre de fus’naakar’lus. Un réprouvé ne pouvait refuser un combat équitable.
Mon père, le sourire aux lèvres par les festivités, la bonne bouffe et la bière, me donnant une grande claque dans le dos avant de me pousser à l’intérieur d’un cercle s’est formé pour un combat. « ignir lah » me rappelait-il avant que le combat commence.

Mon adversaire semblait être un démon enfant de réprouvé et n’as pas hésité à se jeter sur moi afin me donner le premier coup. Par réflexe, j’ai ouvert mes ailes aux plumes rouges comme le sang pour me donner une poussée vers l’arrière. Ainsi, j’ai évité de justesse le premier coup, mais je me suis retrouvé dos à la foule, me faisant rapidement repoussé vers le centre du cercle à cri de juron et d’encouragement à combattre.  
Après avoir replié mes ailes, je me suis élancé en direction de mon adversaire et j’ai frappé en direction de son torse. Il prit le premier coup aisément pour mieux m’agripper et me donner un coup de tête contre mon nez, le fracturant sur le coup et me faisant voir des étoiles. Un peu désorienté quelques secondes, le démon en a profité pour donner un coup de genou à l’estomac, me coupant le souffle. Les cris des spectateurs redoublèrent et mon adversaire semblait apprécier cela, levant les bras dans les airs.

Les quelques secondes où il a été distrait ont suffi pour que je reprenne mon souffle. J'ai passé de nouveau à l’offensive. Il était dos à moi et j’en ai profité pour lui faire un croche-pied, le faisant mordre la poussière.

Je me suis penché et en mettant tout mon poids contre son torse à l’aide de mon genou droit pour l’immobiliser, j’ai commencé à le frapper à plusieurs reprises au niveau du visage. Après quelques coups, il a réussi à me redonner un coup et me faire légèrement perdre mon équilibre. ce qui lui a permis de me repousser. En titubant vers l’arrière,  j’ai réussi à ne pas tomber en usant de mes ailes pour rétablir mon équilibre. Lorsque mon adversaire m’a chargé, j'ai réussi à solidifier ma position en mettant mon poids vers le sol. C’était maintenant un combat pour savoir qui allait être le plus fort et renversé son adversaire.

J’étais concentré sur le combat, mais alors que je lançais mon regard derrière mon adversaire pour jauger l’espace que j’avais pour le renverser, j’aperçus un regard au bleu limpide parmi les gens observant le combat. Une femme réprouvé aux longs cheveux bruns observait le combat en silence.  Ce n'était pas la seule femme, mais celle-ci a grandement attiré mon attention.

* azuma * pensais-je, mais ce moment d’inattention a suffi à mon adversaire pour me renverser au sol. Légèrement surpris, j’ai pris un coup de poing du démon après qu’il s’est projeté contre moi.

Par contre, j’ai évité le deuxième en bougeant ma tête vers la gauche au dernier moment, profitant de ce moment pour le frapper au visage. Cela a été suffisant pour légèrement le déstabiliser et j’en ai profité pour le dégager de sa position sur moi afin de pouvoir me relever.  Je commençais à faiblir et je savais qu’il fallait que je finisse rapidement ce combat. Mes bandages aux mains étaient rouges. Mes blessures devaient s’être rouvertes et je ne pourrais pas frapper longtemps.

Mon adversaire semblait vouloir finir le combat aussi rapidement que moi, car il n’avait pas hésité à charger. J’en ai profité pour mettre à profit ce que mon père avait appris à utiliser en combat à main nue, c’est-à-dire utiliser la force de son adversaire lorsqu’il fonçait tête baissée. Lorsque mon adversaire a foncé sur moi, je m’étais légèrement penché afin de pouvoir utiliser la force sa charge pour le projeter au sol. Il avait le souffle coupé et il ne semblait plus bouger, sonné par la chute. Après quelques secondes, on m’a déclaré vainqueur du combat, car mon adversaire semblait inapte à combattre. J'ai légèrement souri avant de, sortir du cercle pour rejoindre mon père qui m’a mis une chope de bière dans les mains, m’incitant à boire. Il me fit continuer à boire et manger, l’alcool aidant à faire disparaître la douleur engendrée par le combat, mais n’atténuant par l’étourdissement des coups pris à la tête.


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Dim 08 Juil 2018, 14:05

Naakar'Lus
Lysange & Lakrhil

À l'approche de Naakar'Lus, Lysange et Lakrhil abandonnaient toujours leur forge pour emprunter le chemin de Lumnaar'Yuvon. Là-bas, ils y retrouvaient le frère cadet des Moj’Arke, ainsi que sa femme et son – insupportable – fils. Cette réjouissance était très importante aux yeux de son peuple : elle signifiait la fin de la récolte. C’était la seule période où les habitants ne travaillaient pas, synonyme de repos, sauf aux yeux de Lysange, qui avait la sensation que c’était justement le seul moment du cycle saisonnier où elle mettait la main à la pâte. Mais qu’importe, plusieurs jours de festivité valaient bien la peine pour quelques heures de service rendus. C’est ce qu’elle essayait de se faire croire, jusqu’au moment fatidique. Depuis l’aube, la petite réprouvée épluchait des fruits et des légumes, à un tel point, qu'elle songea à bannir définitivement ces aliments de sa vie. Elle détestait les corvées, mais par-dessus tout, elle détestait Lumnaar'Yuvon. Le travail était dur et les journées toujours longues. L’odeur du blé lui démanger le nez et l’air ici lui paraissait insipide. Quant à ses habitants, ils ne lui inspiraient que très peu de sympathie : trop suspicieux et étriquer d’esprit. Avec le temps, elle avait appris que l’on ne pouvait pas rire de tout et que tous les sujets n’étaient pas bons d’être évoqué. C’était des Réprouvés pure souche. Tout l’inverse de ceux qui vivaient à Sceptelinôst en somme. À une règle près : où que l’on se trouve, les voleurs subissent le même sort, ont leurs coupes la main.

Son oncle entra dans la maisonnette avec fracas, en manquant de justesse de briser la porte sur son passage. Il traînait son fils par les cheveux en hurlant des injures et des réprimandassions. Son épouse et Lysange avaient immobilisé leurs activités pour contempler la scène, quelque peu surprise par cette intervention. Sans adresser un regard aux deux femmes, le patriarche jeta sa progéniture dans une pièce, en lui hurlant de nouveaux blasphèmes, puis barra l’ouverture pour séquestrer le miséreux. « Tol daar wo los zel ? » s’inquiéta la femme. « Daar rovhul lost gahrot aan asse. » – « Sil lost teik hen faal Dovahkiin ? Rek nimaar loost vey fiin haal ? » Instinctivement, les mirettes de Lysange se posèrent sur le panier de pommes qui lui rester à décortiquer. Elle eut soudainement l'envie de les embrasser et de leur vouer un culte. « Nid. Rek lost lektor. » Un silence s’installa. « Rek los pogaan aaz. » Soupira-t-elle. Si sa femme était perplexe, sa nièce ne pût s’empêcher de lever les yeux au ciel, déçue de l’issue de la situation. Elle aurait jubilé de voir son cousin atrophié, cela lui aurait ouvert tant de possibilité de moquerie. On ne pouvait le nier, la réprouvée détestait copieusement son cousin démoniaque et il fallait le dire, il lui rendait bien. Cependant, aujourd’hui elle s’abstenu de dévaloriser davantage le démon et garda pour elle ses idées malsaine. De toute manière, la mère du réprimander ne tarderait pas à aller se charger de lui rappeler les valeurs de Lumnaar’Yuvon. Par conséquent, elle serait débarrassée de lui pour le restant de la journée. Voilà un Naakar'Lus qui allait se dérouler sous les meilleurs auspices. « Hum… J’vais aller me signaler pour les combats d’tout à l’heure. J’reviens vite pour finir ! » Son oncle fut légèrement surpris par l’enthousiasme dont faisait preuve sa nièce. Il l’avait toujours connu réticente à la moindre corvée, mais ce changement lui donnait du baume au cœur, surtout en vue de la situation actuelle. « Kril strikon. » Il tapota son épaule, avant de la laisser quitter la pièce. À peine avait-elle fait quelques pas à l’extérieur, qu'elle aperçut son père venir à sa rencontre, le visage éternellement grave. « Tout ce passe bien ? » – « Ouais, j’ai bientôt fini d’éplucher les légumes. J’vais juste aller me signaler pour t’à l’heure. » Il acquiesça d’un mouvement de la tête, avant de poursuivre. « Tu as entendu ce que ton cousin à fait ? » – « Ce con à voler. » – « Et tu sais ce qui aurait du lui arriver ? » Lysange soupira avec insistance, quelque peu vexée que l'on lui rappelle les règles. « Ont leurs coupes la main, j’sais. » répéta-t-elle, en prononçant soigneusement chacun des mots. « Puisque j'connais ma l’çon, j’peux y aller ? » Sans attendre la réponse, elle contourna son tuteur, visiblement irritée. « Ai laik kah do yu. » Elle se figea, le cœur poignardait. Ce n’était pas vrai. Ça ne pouvait être vrai. Elle voulait lui crier "menteur", mais elle ravala ce désarroi rapidement. La réprouvée se contenta de se mordre sa lèvre inférieure en poursuivant son chemin, sans un regard pour son paternel.

~ ◮▼◭ ~

Les combats n’étaient pas aussi intenses que ceux que l’on pouvait discerner dans les rues de Sceptelinôst, mais ils avaient du charme et suffisamment d’impact pour divertir la citadine. Elle participait à cœur joie aux festivités. Applaudissant les vainqueurs et se moquant des vaincus. Elle encourageait les participantes réprouvées et huait les anges et les démons qui osaient entrer dans le cercle de combat. Tous, sauf un, qui avait finit par être déclaré vainqueur face à une réprouvée, la laissant bouche bée. L’aillé blanc l’avait intrigué et pour sur, elle allait le recroiser lors des festivités. Mais pour l’heure, elle avait d’autres individus à excéder. Son tour arrivé et elle était prête à en découdre. Jamais auparavant elle n’avait gagné. Cette fois-ci, elle comptait bien inverser la donne. Pour ça, il lui fallait un adversaire à sa taille. Elle espérait ne pas tomber sur l’un de ses anges fait de brindilles ou sur un démon qui ne voyait pas la beauté des combats. La réprouvée voulait combattre contre l’un de son peuple, rien d’autre, sinon, le duel n'aurait aucune valeur à ses yeux. Quand elle vu un homme de sa taille, détenant des ailes opposées, lui faire face, elle ne pût s'empêcher de sourire. Levant les yeux vers le ciel, la main sur le cœur, elle remercia silencieusement les Zaahin de lui avoir honorés sa requête. Maintenant son sort était entre ses poings et pour sûr, elle allait le glorifier.

Le combat n’avait rien de grandiose. Ils n’avaient ni la carrure, ni la capacité physique pour offrit un spectacle décent. Leurs gestes étaient lourds, parfois maladroits. Leurs techniques étaient imprécises, voire même imparfaites. Ils parvenaient difficilement à bloquer les coups, ne prenant nullement en compte les mouvements de l’autre. La stratégie de combat leur faisait défaut, jamais à l’heure actuelle, ils n’auraient leur place dans les rangs de l’armée. Mais qu’importe, c’était un duel où tout était permis et dans le cas présent, les deux opposants n’avaient qu’un seul objectif : faire suffisamment souffrir l’autre pour qu’il abandonne. Aucune zone n’était épargnée… Dans les côtes. Dans les dents. Dans le ventre. Ils ne prenaient nullement le temps de réfléchir, désirant simplement frapper de toute leur force leur cible. Son adversaire devait sans doute la prendre pour un sac de grains, quant à Lysange, elle prenait distinctement son opposant pour du bétail. Nul doute que la petite passée beaucoup trop de temps avec son loup, car ses techniques de combat s'étaient retrouvé à imprégner de la race de son compère. Elle sortait les dents à chaque attaque et grognait à chacun de ses gestes, n’hésitant pas à mordre la moindre section de chaire qui se présenter à elle. Parfois, elle s’accroupissait pour mieux bondir, cherchant à plaquer au sol sa proie. Ce qu’elle finit par faire, après maintes et maintes tentatives. La tête du réprouvé heurta le sol, le sonnant suffisamment pour lui offrir une ouverture. Elle lui infligea plusieurs coups, plus ou moins bien placés, mais bien qu'elle ait su profiter de ce petit avantage, ce n’était pas la fin pour autant. Les deux opposants continués de se ruer de coups en se roulant au sol, empêchant toute tentative de fuite. Aucun des deux n'était parvenu à se relever. Cette phase de combat dura encore de longues minutes et puis, l’un des deux cessa de se débattre, déclarant ainsi un gagnant. Contre toute attente, ce fut la réprouvée aux cheveux roses qui l’emporta, son adversaire n’ayant plus la force de lutter et de la repousser. Elle n’avait peut-être pas l’habitude de travailler et de faire des efforts, mais dans les rues de Sceptelinôst, le combat était son quotidien et prendre gratuitement des coups en faisait partie. Finalement, elle remerciait tous ces loubards qui l’avaient frappé sous prétexte d’un regard de travers.

On aida les deux jeunes à se relever, les guidant hors du cercle de combat pour laisser la place à d’autre combattant. Elle ne c’était rendu compte de rien, mais la petite avait prit de sévère dégâts. Sa lèvre était fissurée, laissant le sang coulée le long de son menton et colorant ses dents. Une bosse faisait également son apparions sur le côté gauche de son crâne – lui offrant gratuitement une corne –, tandis que sa peau prenait une teinte violine sur certaine zone visible de son anatomie. Lysange était à bout de souffle, ses poumons lui brûlaient. Du côté de son cœur, ce n’était guère mieux. Il lui faisait mal, la palpitation de ce dernier était bien trop intense, à un tel point qu’elle jurait qu’il allait percer sa poitrine. Elle avait gagné, certes, mais le vainqueur faisait peine à voir. Ce n’était qu’une petite victoire, mais la première d’une longue liste à suivre. Son père la réceptionna lorsqu’elle quitta de la foule spectatrice. Elle leva la tête ver lui et lui sourit, les dents tachetaient de rouge « Nu, sil aal ste kah do io ! ». Si elle devait tirer quelque chose de ce combat, c’est qu’elle était parvenue à conserver toutes ses dents.



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© YOU_COMPLETE_MESS
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Djinshee
~ Lyrienn ~ Niveau III ~

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Djinshee
Sam 14 Juil 2018, 21:25


 Si ce n’était pour une mission particulière, Zoé n’appréciait pas trop de devoir quitter Gona’Halv. Mais bon. Là, c’était pas pareil. C’était toujours particulier, une fête. Et les Zaahin savaient comme elle les aimait. C’était l’occasion de rire, manger et boire, de se bastonner un peu – parce que ça se finissait toujours comme ça, c’est la vie. Elle ne loupait pas un seul Naakar’Lus. Pour aller à l’essentiel, elle n’oubliait jamais la moindre fête. La Réprouvée arrivait donc comme beaucoup d’autres telle une touriste n’ayant absolument rien préparé pour l’occasion. Ce n’était pas de son fait. En réalité, elle était arrivée assez tard sur les lieux. Faute à son navire. Les festivités étaient alors bien entamées. Mais si savoir qu’elle allait être « en retard » une fois le pied posé sur le Continent Naturel l’avait fait se plaindre pendant des heures entières, toute sa colère se dissipa une fois arrivée sur place. Sans perdre une seconde, Zoé décida de se mettre dans l’ambiance. Et quoi de mieux que de la violence pour éveiller ses sens ? Son chemin était tout tracé vers les petites arènes humaines formées dans un champ. Elle faisait déjà tourner ses poignets pour les dégourdir et n’avait pas même pris la peine de déposer ses quelques affaires dans un endroit sûr. Elle avait pas le temps pour ce genre c****rie. La seule chose pour laquelle elle avait du temps, c’était s’inscrire. Ce qu’elle fit sans plus tarder. Satisfaite, Zoé se fondit dans la foule qui délimitait les bords de l’arène qui lui était désignée. Elle bousculait les gens avec brutalité et sans excuse pour parvenir aux premiers rangs : s’échauffer, c’était aussi regarder les autres se taper dessus. Un combat venait de se terminer entre une femme plutôt pas mal et un gros bonhomme qui avait un peu trop pris la confiance. Contrairement à ce qu’elle aurait souhaité, c’était ce dernier qui avait gagné. La vaincue rampait littéralement par terre, la mâchoire serrée et ses yeux lançant des regards noirs et meurtriers. Et pourtant, elle ne pouvait plus rien faire face au colosse. Malgré toute sa bonne volonté, elle ne parvenait même pas à se relever. Les deux combattants prirent un certain temps à se retirer, puis vînt un deuxième duo. C’étaient deux hommes, un Kiir’Sahqon et un Démon. Par patriotisme, elle pariait déjà sur le premier. D’autant plus qu’un Réprouvé symétrique, c’était vraiment cool. Zoé observait le combat avec intérêt. Du moins, c’était ce qu’il semblait. Elle n’était pas spécialement concentrée sur ce qu’il se passait – la seule chose qu’elle retenait pour le moment, c’était que le Réprouvé venait de se faire péter le nez et qu’elle considérait déjà son pari intérieur comme perdu. Elle était plutôt concentrée sur elle-même et attendait son tour avec de plus en plus d’impatience. Sans trop savoir pourquoi, elle était un peu nerveuse. Cependant, elle savait qu’une fois le duel entamé, elle serait heureuse. Ce fut finalement le Kiir’Sahqon qui l’emporta. Tant mieux pour lui. u final, elle s’était rendue compte qu’elle s’en foutait, parce que c’était son tour et qu’elle allait foutre la pâtée. Un sourire sadique étira doucement ses lèvres. En face d’elle s’avançait un homme d’à peu près son gabarit. Zoé serra les poings et se mit en position. Elle se sentait déjà vibrer de toute cette énergie, de toute cette force à dépenser. Ainsi n’attendit-elle même pas. Ainsi donna-t-elle le premier coup. Celui-ci fut paré. Elle aurait pu enchaîner avec le classique coup de pied, celui qui semble détruire tant d’hommes en à peine une fraction de seconde. Cependant, ce n’était pas son objectif. Elle voulait faire durer le tout, quitte à perdre. Juste se défouler. Elle ne pensait pas vraiment à la finalité de tout ceci. Par contre, elle ne s’attendait pas à recevoir ce coup en plein dans la mâchoire. C’était idiot de sa part, mais elle avait été surprise par la vitesse de l’enchainement. La brune fit quelques pas en arrière pour reprendre ses esprits. Il allait regretter ce qu’il venait de faire, le coco. Sans plus tarder elle chargea et balança les plus beaux uppercuts qu’elle avait. De son côté, son adversaire faisait de même. Ils furent pendant un moment sur une complète égalité. Seulement, l’autre devait y mettre légèrement plus du sien dans ses poings, parce qu’elle finit par se fatiguer. Le dernier coup l’assomma complètement. La femme se vit s’écrouler par terre sans pouvoir rien faire pour reprendre son équilibre. Et elle y resta quelques secondes. Autour d’elle, la petite arène s’extasiait. Elle reprenait doucement son souffle.

  Zoé se releva. Elle avait perdu et elle saignait du nez. Et alors ? C’était bizarre, parce qu’elle s’en foutait un peu. Elle était paisible. Et il fallait qu’elle en profite. Ce n’était pas tous les jours comme ça, pour ainsi dire. Hmm… La foule hurlait. Elle se fraya un chemin en dehors de l’arène. Elle se faufilait avec sa délicatesse habituelle, c’est-à-dire avec pas de délicatesse. Et m****. En s’éloignant des combats, en s’éloignant de cette masse trop compacte et de sa chaleur sauvage, son humeur changeait déjà. C’était un mélange de colère et de désespoir. Zoé détestait particulièrement ces moments-là, car elle savait que ce n’était plus la véritable elle qui agissait. Elle n’était pas comme elle. Elle était colérique peut-être, mais surtout optimiste et énergique. Elle n’était pas ce genre de grosse dépressive, non. De sa manche, elle essuya le sang qui coulait de son nez, puis renifla avec nonchalance. Il fallait qu’elle passe à autre chose, et vite. Comme on disait : après l’effort, le réconfort. Il était donc l’heure de bouffer. La Réprouvée s’approcha des longues tables où étaient disposées toutes sortes de victuailles. Zoé se servit sans la moindre hésitation. Il semblait que les plateaux et les récipients ne se vidaient jamais. Elle attrapa aussi de quoi boire un peu avant de se fondre dans la foule. Autour d’elle, on riait, on discutait, on brayait, on se faisait quelques accolades. Parfois même on s’embrassait, si ce n’était pas plus. Bref, tout allait pour le mieux, et ce mieux la réconfortait. Zoé était dans son élément. Elle l’apprivoisait autant qu’il l’apprivoisait, la colère se dissipait et voilà qu’elle était bien. Si bien qu’elle était déjà en train de discuter.

~1043 mots~



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Dim 15 Juil 2018, 22:53


Elle n'était qu'un fantôme du passé.

Assise au sommet d'une petite colline qui surplombait à la fois les champs d'orge et la ferme de Wotan, la Réprouvée ruminait son triste sort. Au loin sur la droite, un carré d'orge que rien ne différenciait des autres recouvrait l'endroit où se trouvait la ferme de sa famille auparavant. Aucune trace de brûlure et de destruction n'était visible, bien qu'en s'approchant l'ont pouvait encore buter contre les quelques pierres de la ruine qui n'avaient pas été mises de côté. Dix ans d'après-guerre avaient effacé ce qu'il restait de son existence. Il n'y avait plus de ferme. Il n'y avait plus la guerre sanglante, les champs en feu et les bains de sang au coin de la route. Il n'y avait plus son fils, qui avait été sauvé de l'incendie en échange de la jeunesse du corps de sa mère. Il n'y avait plus le Génie qui avait exaucé son vœu. Elle ferma les yeux, laissant le soleil brûlant réchauffer son visage vieilli, puis se releva non sans quelques difficultés et descendit le chemin terreux en portant le dernier panier de la récolte. Les grains n'allaient pas être triés et rangés tous seuls, peu importe son humeur. Préparer Naakar'Lus lui occupait l'esprit, ainsi elle ne rechignait pas à passer la majorité de son temps dans les granges ou en cuisine, ces derniers jours. Pourtant lorsque le soleil se couchait, elle se retrouvait à errer dans les champs dorés, contournant les palissades sans réfléchir à sa destination. Elle aimait la brise qui venait rafraîchir ses joues en fin de journée, elle aimait la sensation de s'être épuisée correctement après des heures de travail agricole. Elle aimait être encore en vie, et pendant quelques minutes, seulement le mouvement des brins bercés par le vent comptait à ses yeux. Doucement, ses lèvres s'animaient pour laisser entendre les premières notes rauques du premier chant qui lui venait en tête. "Fus ro dah ! Dovahkiin, Dovahkiin, naal ok zin los vahriin, Wah dein vokul mahfaeraak ahst vaal !"

Le matin avant les festivités, elle se leva bien avant le soleil. La pâte à beignets qu'elle avait laissé lever la veille au soir était prête à être cuite et décorée de sucre et miel. Une bonne odeur emplissait déjà la cuisine et montait dans les étages lorsque Wotan se leva. Si la vieille Réprouvée avait perdu nombre de ses réflexes d'antan pendant son long coma, elle se souvenait toujours des recettes de sa grand-mère. Lorsqu'elle eut remplie deux paniers pleins à rebords de friandises, elle se hâta d'aider à charger les sacs de grains sur les chariots, en espérant ne pas avoir à les rapporter. Avec un peu de chance, elle toucherait aussi des produits de leurs ventes et aurait assez de Galleon pour pouvoir commencer à s'acheter des vêtements dignes de ce nom et surtout, une belle hache. Elle n'avait gardé de ses anciennes possessions que son bouclier et une fourrure... Autant dire que sans la tunique et les bottes que Wotan lui avait prêté, elle n'en mènerait pas bien large. Avec une prière silencieuse à Naruu'Pogaan, elle essuya la sueur de son front et monta au devant du chariot pour guider les chevaux jusqu'à Bouton d'Or. "Loost'drey  Krif !" lança-t-elle à son compagnon lorsqu'ils se séparèrent une fois sur les lieux.

La place fourmillaient et sentait l'alcool, la sueur, les pains chauds et la viande grillée. Tentée par Wotan, elle se força à prendre une pinte de bière et une bonne part de côtelette saignante, tout en regardant d'un oeil ravi les enfants se jeter sur ses beignets au buffet. Y voir des démons et des anges la troublait encore. Elle n'était pas du tout habitué au brutal changement qui avait traversé son peuple et ressentait la désagréable impression d'avoir un retard considérable sur ses congénères... Tout semblait avoir avancé si vite, et sans elle. Était-elle seulement encore à sa place ? L'appétit venant en mangeant, Zalcal cessa de gamberger et gouta aux tartines de fromages et ne put résister aux miches brûlantes tout juste sortie du four. Elle cala le tout avec un deuxième gobelet de bière, tout en observant l'atelier de forgeage des haches. Il lui fallait définitivement une de ses magnifiques lames. Mentalement, le nom du forgeron s'imprima dans son esprit pour de futures emplettes.

L'alcool aidant, la Réprouvée se sentit plus légère après s'être laissé séduite par l'ambiance générale. Elle en oubliait presque sa tragédie, bien que n'ayant plus de famille ou d'amis avec qui passer le temps, une certaine amertume l'envahissait lorsqu'elle voyait des cousins se retrouver bruyamment. Parfois des anciennes connaissances venaient chaleureusement lui demander des nouvelles après une accolade serrée. Zalcal gardait la tête haute et les remerciait avec un beignet, ou un fier "Ge smak daun, gyon op nodotaim !" prononcé les dents serrées. Il est vrai qu'elle haïssait se voir aussi faible. Son corps la faisait souffrir. Ses rides la rendaient -à ses yeux- tout à fait repoussante. Se baisser lui faisait mal au dos. Sa vue se troublait parfois. Pourtant... pourtant elle portait les tatouages et les cicatrices d'une guerrière qui savait autrefois se faire respecter. Son essence même n'avait pas changé et les âpres de la vieillesse qu'elle subissait en malédiction ne devaient pas l'empêcher de redevenir ce qu'elle était ! Pris d'un soudain courage, elle se porta volontaire pour les duels.

Elle n'eut pas à attendre longtemps pour trouver une place dans l'arène improvisée -heureusement, car sinon l'ennui l'aurait poussé à retourner boire de nouveau en compagnie des autres vendeurs d'orges avec qui elle avait fait connaissance. Mordant sa lèvre, elle expira un bon coup et s'avança au milieu du cercle. Le premier qui rira de son apparence de vieille peau perdra ses dents, c'était certain. Son adversaire était sans surprise plus jeune qu'elle, ce qui impliquait dans son cas, plus frais et vif. Peu importe. Zalcal avait envie de ressentir l'appréhension dans ses tripes, de perdre son souffle, de souffrir d'un bon coup reçu en plein estomac et pas d'un malheureux rhumatisme, de sentir son cœur battre sous l'effet de la rage. En résumé, elle voulait sentir la vigueur de la jeunesse couler de nouveau dans ses veines. L'issu du combat lui importait peu. Elle voulait seulement profiter de l'occasion pour se dépenser complétement et lancer suffisamment d'insultes pour illustrer tout le vocabulaire Zul'dov. "Allez, montre ce que t'as dans les couilles, gamin !" Elle ricana en enfonçant son poing dans la mâchoire barbue de l'homme. "C'est quoi ça, un duvet ? J'aurais pu te mettre tes couches, montres un peu de respect et tapes plus fort !" C'était la première fois qu'elle trouvait le moyen de s'amuser depuis son réveil, les rires gras et les blagues salaces qui fusaient dans l'assemblée aidant beaucoup. Finalement, son souffle devenu si pénible et court eut raison d'elle et ses mouvements ralentis perdirent toute efficacité. Ne réussissant pas à éviter un coup de pied dans le ventre, elle finit à terre, bien vite bloquée par l'ange qui la maintenait au sol. Ce ne fut que lorsqu'il l'aida à la relever avec un grand sourire qui ne la laissa pas de marbre, qu'elle comprit une chose importante. Oui, elle allait tomber de nouveau et ce régulièrement dans les prochaines années, mais cela n'était qu'une infime partie du processus pour reprendre son équilibre. Elle mourra debout.

Avec un sourire carnassier -mais honnête- qui révélait des dents refaites en argent, elle serra la main de l'homme jusqu'à lui écraser les doigts, avant de lui lancer une œillade et de disparaître parmi la foule en furie, à la recherche de cet idiot de Wotan.  

Mots : 1357

Fus ro dah ! Seigneur des deux rives, Seigneur des deux rives, sur l'honneur à juré, De tenir le mal éloigné !
Bonne chance !
Être mis à terre, se relever.

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Sól
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Sól
Sam 21 Juil 2018, 22:52


Mani détestait Naakar'Lus. Contrairement à Lus Sata'claus, il n’y avait pas de cadeau, aucun présent pour le satisfaire. Pire que cela, Naakar’Lus signifiait plus d’efforts dans les champs : le démon devait se lever à l’aube pour aller y travailler et ne rentrer qu’une fois la nuit tombée. Une fois chez eux, Mani n’avait même plus la force de se chamailler avec sa jumelle, et allait directement se coucher après le repas. Le reste de la famille s’en portait parfaitement bien, appréciant le calme et le silence que la fatigue apportait sur la ferme familiale. Pendant toute la journée, Mani courbait le dos sous le soleil tapant, la sueur dégoulinant le long de son front. Il arrachait un à un les légumes de la ferme, cueillant les bottes de carottes puis s’occupant des potirons. Une fois qu’il avait rempli son panier d’osier, il allait le vider dans la grange, où la nourriture serait stockée en attendant d’être mise en pots. Et pendant que lui travaillait, Sol en profitait plus encore pour lambiner, se contentant de préparer des chambres pour leurs invités de malheur… Le diablotin trouvait cela injuste mais il avait beau se pleindre, il ne récoltait que le courroux de ses parents accompagnés de coups de pieds aux fesses. Ajoutez à cela que les gens autour de lui semblaient tous trop joyeux, anormalement souriants. Trop bruyants. Et puis, l’idée de devoir accueillir, chez lui, de presque parfaits inconnus le mettait en rogne. D’accord, il s’agissait de la famille, mais ces gens n’avaient rien en commun avec eux, si ce n’était le langage qu’ils partageaient. Les uns étaient des bandits, et les autres de parfaits idiots qui les dévalorisaient sans cesse. S’il n’avait pas eu peur de recevoir la déculottée de sa vie, il aurait sans doute tenté de les chasser de leur ferme, de leurs terres. Il ne comprenait pas pourquoi tout le monde tenait tant à se retrouver alors que personne ne s’aimait réellement… N’étaient-ils pas bien, que tous les cinq, à vivre leur vie paisible à travers leurs champs ? Mani s’en contentait parfaitement, sans ressentir l’envie de montrer ses possessions à d’autres profiteurs. S’il avait été parfaitement honnête avec lui-même, il aurait reconnu que ce qui le travaillait autant, c’était ses cousins Kahli et Mikay, deux démons de Sceptilinost. La première avait la mauvaise manie de ramener ses conquêtes dans la chambre des jumeaux, qu’elle partageait le temps des festivités. Ajoutez à cela que, depuis quelques années, un désir quelque peu inavoué face aux charmes de la démone avait commencé à grandir en lui, le rendant un peu plus jaloux à chaque nouveau partenaire. Quant au second, il prenait un malin plaisir à tirer avantage de ses années de plus et des centimètres qu’il avait en avance pour le tyranniser dès que mes autres avaient les yeux tournés. Il avait essayé de lui résister en lui lançant un coup. Il l’avait amèrement regretté. Cette année, pour se venger, il avait récolté divers insectes qu’il avait enfermé dans un bocal, rassemblant également d’autres objets piquants comme des coques de châtaigne ou des aiguilles de coutures, prévoyant de les glisser dans le lit de son cousin qui, trop alcoolisé pour se rendre compte de quoi que ce soit, s’y allongerait sans se douter de rien. Ça aurait été fabuleux. Malheureusement, sa mère avait fini par trouver son butin et avait confisqué le tout, après lui avoir fait admettre ce qu’il comptait en faire.

Le jour des retrouvailles arriva et, comme à chaque fois, Mani s’était tenu à l’écart de tous les autres, toisant d’un œil mauvais les intrus qui déposaient bagages chez eux. Les envahisseurs le lui rendaient bien, l’ignorant superbement : ils avaient fini par se lasser de ce petit jeu. Les mains dans les poches, le démon s’était trainé hors de la ferme et s’était mis à se balader dans le village, se rendant au cœur de Lumnar'Yuvon. Lorsqu’il passait prêt d’un buffet, il mangeait quelques tranches de saucisson ou autres gourmandises, voyant ses compatriotes faire de même lui donnait envie de se goinfrer. Finalement, alors qu’il s’était approché du centre des festivités, il avisa les duels qui avaient déjà commencé. Le démon s’immobilisa pour observer d’un œil critique le combat qui se déroulait devant lui. Les bras croisés sur sa poitrine, il décortiquait chaque mouvement, chaque attaque. Son père lui répétait sans cesse qu’il n’était pas assez attentif aux combats que menaient ses camarades, et qu’il manquait une parfaite occasion d’apprendre de nouvelles techniques. Il disait également que l’inspiration pouvait venir de partout, qu’il suffisait de bien observer. Pour une fois, le môme avait décidé d’écouter ses conseils et appliquait ce qu’il lui avait répété pendant plusieurs de leurs entrainements. Mani observa les jeux de jambes des réprouvés, les prises de bras, les rapports de force. Il resta spectateur de plusieurs combats avant de se décider : il voulait participer, à présent. Avisant la tête blonde de sa sœur, il se hâta vers elle et l’attrapa par le bras, la trainant derrière lui pour trouver un organisateur. « Aïe, Mani tu me fais mal ! » La blonde se débâtit mais cela n’eut aucun effet. « Où est ce que tu m’emmènes ? » « On va se battre ! » « Certainement pas ! » « Oh que si ! Monsieur, on voudrait participer. » « Bien, quels sont vos noms ? » « Non, moi je ne veux pas participer. » Le regard contrarié du réprouvé se posa sur l’ange, ce qui ravit le diablotin. « Si vous me forcez, je vais tricher. J’utiliserais ma magie. » Mani, surpris de voir sa sœur tenir tête à l’homme en desserra sa prise, et la mesquine en profita pour récupérer son bras. Tirant la langue à son jumeau, Sol déploya ses ailes immaculées et prit son envol. L’adulte secoua la tête en soupirant. « Ces gosses, j’leur apprendrais le respect… » « Laissez-moi me charger de faire la leçon à celui-là. » Mani sentit son corps se tendre : il avait reconnu la voix de Mikay. Les deux hommes échangèrent quelques paroles, plaisantant entre eux, tandis que le plus jeune n’osait bouger, dardant son regard sur l’autre démon. Il avait peur, mais au fond de lui-même, il savait qu’il ne pouvait plus se défiler. « Bien. Que le combat commence. » « Hein ? Quoi ? » Mani était perdu dans ses pensées. Il n’avait pas compris que le combat débutait maintenant. Il n’avait pas eu le temps de se tenir prêt, il n’avait pas pu se mettre en position. Le choc fut brutal mais il parvint à amortir le coup sans tomber à la renverse. Se reprenant vite, il para la seconde attaque sans trop de difficulté, puis contre-attaqua d’un coup de pied. Les coups s’échangèrent un à un, puisant dans les forces des deux démons. Pourtant, Mani ne laissait pas à son cousin le loisir de le distancer. Ses coups étaient précis mais moins rapides que ceux de son frère, avec qui il avait passé des heures à s’entrainer. A sa propre surprise, il parvenait à en esquiver la majorité, parant les autres, recevant de temps à autres quelques coups douloureux mais rien qui ne le mit à terre. Reprenant confiance en lui, Mani commença à attaquer plus violement. Il toucha Mikay à la joue. « Ha ! » s’exclama le plus jeune, ravi que son poing ait touché sa cible. Mais, au lieu de voir de la douleur dans le regard du bandit, il vit un sourire mauvais se dessiner. Rapide comme un éclair, il enjamba la distance qui les séparait, et lui fonça dessus. Epuisé par les échanges qu’ils avaient eus, il se laissa projeter plusieurs mètres en arrière, atterrissant sur le sol en gémissant. Pendant un instant, il ne bougea pas, essayant de reprendre sa respiration. Son cousin en profita pour parader. « Voilà qui est fait ! A qui le prochain ? » fanfaronnait-il. Grave erreur. L’enfant se releva sur ses pieds. Mikay lui tournait le dos. C’était sa chance. Il lui fonça dessus, enserrant ses bras autour de sa taille. Son élan fit tomber le plus large à la renverse, et ils tombèrent dans la poussière. Sans lui laisser le temps de comprendre, Mani mordit l’oreille de son adversaire, jusqu’à ce qu’un gout de sang ne se répande dans sa bouche et que le hurlement de Mikay n’attire trop l’attention. Il sentit une main se refermer sur son col et le tirer en arrière. Il lâcha sa prise.

Hilare, son frère l’aidait à se redresser et passait un bras autour de ses épaules. « Haha, ne nous l’abime pas trop, sa mère ne te réserverait pas un très bon sort si tu lui arrachais l’oreille. Tiens, bois : tu l’as bien mérité. » L’occasion de goûter la bière était rare, sa mère considérant qu’il était encore trop jeune. Il ne se fit pas prier et attrapa la choppe qu’on lui tendait. Il but le liquide d’une traite, comme s’il craignait de voir sa mère débarquer et la lui confisquer.
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Merci  nastae
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Dim 22 Juil 2018, 19:35

Debout sur le perron de sa porte, l'ombre le dissimulant au Soleil ardent, Wotan observait les ciel d'un bleu azur en se massant la nuque. Ce serait une belle journée. Malgré la pluie à verse durant toute la nuit, rendant humide la terre qui séchait. Heureusement que la récolte était achevée et que l'orge était à l'abri, cela aurait pu pourrir sur place. Il maugréait à l'idée lorsqu'il sortit en refermant sa lourde porte de bois derrière lui. Sa ferme était sa fierté, cultivant l'orge depuis des décennies. Seul. Bien que cela soit relativement faux en ce moment, vu que depuis peu, il avait recueilli Zalcal. Assez meurtrie à cause de cette saloperie de Guerre des Dieux. Cette dernière était partie et l'attendait près du chariot, emportant ses préparations avec elle. Espérant vendre son labeur pour recommencer doucement à vivre d'elle-même. Tant mieux. Sinon, il lui botterait le cul. En bon Réprouvé, il n'hésiterait pas à la secouer. En vérité, il était assez satisfait de sa présence. Elle lui tenait compagnie et son aide était très précieuse aux champs. Maintenant que la récolte était terminée, il avait mérité tous deux de prendre du repos et de festoyer au Naakar'Lus. Ces événements attiraient les Réprouvés de tout le territoire et était connu à travers ses épreuves de combat. Autant dire qu'il y aurait de l'animation une fois sur place. Wotan et Zalcal prirent donc la route ensemble. Il n'avait qu'une hâte, défier les autres concurrents lors des événements qui l'opposerait à d'autres guerriers...

...Enfin, c'était son tour ! Wotan avait attendu la matinée qu'on l'appelle pour son combat. Cette attente qui n'était que trop longue et cette ambiance, lui donnait l'impression d'être, pour ne serait-ce qu'une journée, à nouveau le combattant d'autre fois. Les explosions d'allégresses, les rires et les encouragements lui parvenaient de tous les côtés alors qu'il était encore assis sur les banc des combattants, à presque sourire face à l'improbabilité des événements. La foule hurlait, scandant son impatience et lui-même ne pouvait qu'adorer ce spectacle qu'il avait recherché. Il jubilait intérieurement, ravi d’être sur cette terre sableuse et poussiéreuse. Le combat promettait donc au public une bonne dose d'adrénaline. Le terrain de l'affrontement serait, quant à lui, une arène. Cette dernière était circulaire, les gradins étant disposés tout autour sur une vingtaine de rangés, où les observateurs se contentaient de s'asseoir sur les marches en pierre. L'arène centrale, uniquement composée de sable pour amortir les chutes, voire absorber le sang, était un grand espace de trente mètres de diamètre, largement suffisant pour que deux combattants puissent s'affronter dans un espace large, mais pas non plus trop imposant. Et lorsque le moment fut enfin venu, le Reprouvé en charge du bon déroulement de l'épreuve prit la parole, exposant les principes et règles de ce combat dont on ne devait déroger sous aucun prétexte. Cela rajoutait une pointe de spectacle.

Une fois son discours terminé, les deux combattants furent invités à s'avancer au centre de l'arène, attendant le signal annonçant le début du combat. Le guerrier imposant arrivait et saluait le public avant de se présenter devant son adversaire, dont il alla serrer la main pour montrer son respect envers lui et pour lui souhaiter implicitement bonne chance. Ce serait un jeune aguerri, plein d'agilité à n'en point douter. Le signal fut donné et Wotan bondit. Aucune ruse, aucune réflexion tactique, juste du pragmatisme. Il n'y avait qu'une façon d'être fixé sur son adversaire, qu'une façon d'en venir à bout. C'était de se battre vite et bien. S'en suivit une série d'attaques, de parades, de jeux de jambes et de contre-attaques au rythme soutenu, dans une grande cacophonie de cris. Le bougre avait de bons restes de ses années de combats, après tout. Même s'il n'était pas aussi mobile que son adversaire, il restait conscient de son environnement et parvenait à contrer les attaques en se déplaçant le moins possible. Celui qui lui faisait face se battait bravement, le Réprouvé devait l'admettre et être fier de se retrouver face à une personne aussi persévérante. Digne de sa race. Digne des plus nobles combattants qui luttaient pour leur survie. Mais le combat approchait de sa fin, la sentence allait sonner, la glas de la défaite risquait de s'abattre sur sa tête. Il fallait en finir. Et vite.

L'échange de coups dura, jusqu'à ce que Wotan se décide de ce qu'il allait faire. Son adversaire lançait sa dernière charge, hurlant, apparemment ravi de combattre, plein de fougue et c'était là que tout se jouait. Il aurait pu le contrer, puisque le jeune fit une erreur, mais malgré la satisfaction que lui aurait procuré la victoire, il ne pouvait se résigner à le vaincre. Wotan créait de lui-même une erreur dans sa défense pour permettre à ce gamin de facilement le désarçonné et le mettre au sol. Définitivement. Sa stature imposante s'écrasant en soulevant le sable alentours. Ainsi fût-il vaincu. Les spectateurs pouvaient donc maintenant s'en donner à coeur joie, applaudissant le gagnant comme il le méritait. Wotan relâchait un soupir de contentement, pour lui, c'était une petite victoire aussi. Il devait laisser place à la nouvelle génération et, même si sa fierté en prenait un coup et qu'il ne manquerait pas d'en entendre parler longtemps, cette situation le satisfaisait. Il se redressait, tandis que l'autre fût saluer par la foule, les deux bras levés vers le ciel. Les deux guerriers se serraient amicalement et fermement la main. Les deux adversaires furent alors invités à quitter l'arène pour que le prochain duel puisse avoir lieu. Autant de labeur devait être récompensé avec une bonne bière. La première tournée était pour le vainqueur, naturellement. Ça aussi, il y avait réfléchis.

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Dim 22 Juil 2018, 23:25

Nakaar'Lus. Jebediah ne pouvait assurément pas manquer ça. Impossible de refuser de faire la fête et de boire à foison. Le seul petit problème, c'était qu'il devrait se retenir de mettre en œuvre son passe-temps favori, le détroussage de poche. Il n'avait en effet aucune envie de se retrouver avec des mains en moins. Ou en tout cas, deux, parce qu'en réalité, il n'en avait pas plus. Les coutumes et les lois n'étaient pas les même là-bas. Mais cela le ferait. Il faudrait juste qu'il considère ses festivités comme des vacances. Cela serait faisable et ainsi, il pourrait profiter de la nourriture et de la boisson à outrance. Pour une fois, il était content d'être aveugle. Voir des champs à perte de vue, sans aucun bâtiment pour couper la ligne d'horizon avait de quoi lui filer les jetons, lui qui avait toujours vécu en ville. Savoir qu'il pourrait marcher des heures sans rien rencontrer pour arrêter son errance lui donnait limite de l'urticaire. Il se demandait comment des gens faisaient pour habiter dans un tel lieu. Certainement une question d'habitude.

Mais le Réprouvé n'allait pas s'arrêter à ça. Il n'était pas venu pour s'installer ici. Simplement pour faire la fête. Picoler, boire - pourquoi pas baiser – et tout le tintouin qui allait avec. Bon, pour le dernier point, il avait plus de chance de voler quelque chose sans se faire chopper que ça se réalise. Mais ce n'était pas grave. De toute façon, ça ne serait que du bonus. Le seul petit hic avant d'arriveer à toutes ses réjouissances, c'était les combats à mains nues qui précédaient. Ca n'avait jamais été son fort. Evidemment, étant un Réprouvé, il en avait déjà fait. Mais lui était plutôt partisant de la fuite pour mieux revenir ensuite attaquer sournoisement. L'affrontement de face était beaucoup trop physique à ses yeux. Mais bon, c'était les coutumes de son peuple, il n'allait pas cracher dessus.


Eave !

Tout poussiérieux du chemin parcouru pour venir jusqu'ici – franchement, qui aurait cru que les chemins pouvaient être aussi caillouteux et plein de terre ? - Jebediah venait de se présenter à la cantonade. Il ne sortait que très rarement de la ville et ne se sentait absolument pas à l'aise dans la campagne. Mais comme il avait entendu dire une fois par il ne savait plus qui, ce n'était pas en restant dans sa zone de confort qu'il ferait quoi que ce soit de sa vie. Etre une frappe à la petite semelle, ça pouvait être bien de temps en temps, mais cela n'aiderait pas s'il voulait que l'entreprise retrouve la grandeur qu'elle avait pu avoir, d'antan, quand ses parents étaient encore là. Il fallait donc qu'il sorte, qu'il fasse autre chose que simplement subir ses crises de Réprouvé bipolaire tranquillement chez lui. Il échangea des accolades avec d'autres de son peuple, tenta de faire bonne impression, à sa façon, avant d'intercepter la première personne à sa portée.

Gah los ney gomplei ?

Sachant qu'il devait passer par là avant toute chose, autant s'y jeter dès à présent. Plus vite ce passage serait fini, plus tôt il pourrait profiter du reste. Et puis, c'était surtout qu'il valait mieux qu'il le fasse maintenant avant de se dégonfler totalement. Ca aurait été très mal vue et sa réputation – qui n'existait pas – ainsi que son image, son orgueuil et son égo l'auraient très mal pris. Bon, le fait de se faire botter le cul devant tout le monde n'était ps non plus une bonne image de marque, mais au moins, on ne pourrait pas lui reprocher d'avoir essayer. Tout autour de lui, il entendait trop de boucan pour pouvoir réellement distinguer chaque partie ou chaque coin dédié à un événement plus qu'à un autre.

Het !

Répondit un Bipolaire en pointant du doigt une zone un peu à l'écart où le sol avait été aplani et dégagé pour faire une aire de combat. Evidemment, le geste passa totalement inaperçu auprès de Jeb. Mais l'autre Réprouvé ne l'avait pas remarqué. Ou alors, il s'en moquait totalement. Les deux solutions étaient valables aussi bien l'une que l'autre. Mais avant que le gars de Sceptelinöst ne puisse dire quoi que ce soit, l'autre s'était déjà barré. Le voleur gromella dans la barbe qu'il n'avait pas avant de fureter à droite à gauche dans l'espoir d'enfin tomber sur la zone de combat. Finalement, il trouva son bonheur. Cela le réjouit beaucoup … Mais sa joie retomba très rapidement quand cela se trouva être son tour de combattre. Il tenta de sourire, pour faire croire qu'il était confiant et que tout allait bien se passer mais en fait, mentalement, il se dégonflait comme un ballon de baudruche, avec le petit bruit aigu en prime.

Il était une fois un Réprouvé qui mordit la poussière de la plus belle façon qui soit, de toutes ses dents, en moins de temps qu'il n'en fallait pour les brosser. C'était l'une des histoires que l'on pourrait raconter à propos de Jebediah après cette journée. Il était venu, il n'avait pas vu et il n'avait pas vaincu. Ca, il en entendrait parlé. Mais avec un peu de chance, aucune de ses connaissances proche était là et avait observé toute la scène. Il pourrait toujours expliquer les bosses et le coquard autour de son orbite vide en éludant le résultat de l'affrontement si on lui posait la question. Ou alors, il resterait enfermé chez lui jusqu'à ce que toutes traces de sa défaite disparaisse.  De toute façon, maintenant, il pouvait oublier tout ça en picolant et en se goinfrant.


Sodden !

Faire honneur à la bière et à la bonne bouffe façon Réprouvé, il n'y avait que cela de vrai. D'ailleurs, bien vite, Jebediah oublia sa défaite. En fait, il finit même par en rire avec les autres. Ce qu'il faisait surtout, quand même, c'était boire. Et taper la discussion avec les brasseurs. Plongé dans les effluves et les vapeurs de l'alcool, il se disait qu'il pouvait peut être ramener ça avec lui, ou en tout cas, se glisser un peu dans le commerce de ce domaine. Diversifier ses activités. Que risquait-il? Il commençait à être trop imbibé pour y réfléchir correctement et même s'il avait eu toutes ses capacités cognitives, ce n'était pas sur qu'il aurait penser correctement à la situation. Tout ce qu'il voyait, c'était l'appât du gain possible. Et puis, personne ne crachez jamais sur une bonne bière ! Avec du saucisson, et du fromage, et du pain ! Et pourquoi pas une fille ou deux pendues aux bras pour finir la soirée en galipettes les quatre pattes en l'air.

L'Aile disparate finit presque la soirée ainsi. Il n'y eut qu'une fille à son bras .... Et se fut lui qui se retrouva à quatre pattes par terre à vomir tout son saoul d'avoir trop picolé tandis qu'elle se foutait royalement de sa tronche .... Jusqu'à ce qu'elle se mette elle aussi à gerber. Ah, l'abus d'alcool, ça faisait faire des choses pas très jolies ... Mais ils s'en moquaient tout bonnement. Car ils recommencèrent à boire et à manger, à faire des bras de faire, à se taper dans le dos en de grandes claques viriles, à chanter des chansons paillardes avec les autres. Aujourd'hui, c'était la fête et il fallait la célébrer comme il se devait. Demain serait un autre jour et ils pourrait s'arracher les cheveux avec le mal de crâne qu'ils auraient, mais pour le moment, il fallait profiter et vivre à fond chaque instant.



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Lun 23 Juil 2018, 00:00

Anak ne savait toujours pas si c'était une bonne idée ou pas. Faire tout ce chemin avec une faible lueur d'espoir pour peut être se retrouver le bec dans l'eau ou bien faire encore plus empirer les choses. Peu de temps avant, le Réprouvé avait reçu une lettre, sans adresse d'expéditeur ni même de nom à la fin. Mais en lisant les mots écrits à l'encre noir sur le papier, il n'avait eu aucun doute sur la personne qui en était à l'origine. L'un de ses frères, Tuzjorr. L'un de ses aînés avec qui il avait toujours été le plus proche. Sans jamais mentionné leurs noms ni même parler de la famille, il avait fait passé un message à son cadet, qui en lisant entre les lignes, avait compris qu'il lui donnait rendez vous à Naakar'Lus. Ses parents n'étaient pas du genre à se rendre à ses genres de festivités, pour fêter les récoltes. Visiblement, ils avaient choisi d'envoyer l'un de leur fils à leur place cette année. Quoiqu'il en soit, après la répudiation de son père à son égard, Anak ne s'était pas attendu à ce qu'un membre de sa famille reprenne contact avec lui. Avant même de se rendre compte de ce qu'il faisait, il sétait mis en route.

Mais à présent que le Réprouvé était sur les Terres de Lumnaar'Yuvon, il ne pouvait s'empêcher de ce poser des questions. Est-ce que tout ceci était une bonne chose ? Le jeune Qo'Worr connaissait assez son père pour savoir que si ce dernier apprenait la rencontre entre ses deux fils, il n'hésiterait pas une seule seconde pour renier à son tour l'aîné. Or, lui-même ne souhaitait absolument pas ça à son frère. Mais en même temps, il lui avait manqué. C'était Tuz qui lui avait appris le premer à se battre, qui l'avait fait boire sa première bière et surtout, qui luiavait présenté sa première prostituée. Il avait envie d'avoir des nouvelles de ses frères et sœurs, de comment ils allaient tous, comment cela se passait à la maison avec père … Il ne pouvait cependant s'empêcher de se demander si ce n'était pas une mauvaise blague que l'on était en train de lui jouer. Et qu'il aurait sauté dedans à pieds joints.

Alors qu'il était figé, immobile, à regarder les gens prêt de l'une des aires de combat, le manchot sentit s'abattre sur son épaule et grande et lourde main calleuse tandis qu'une voix grave disait prêt de lui.


T'en fais pas, c'est nous les prochains !

Anak sursauta et pivota, retirant d'un mouvement d'épaule la main qui s'était posé dessus, prêt à en découdre avec la personne qui l'avait touché ainsi, de la colère dans le regard. Cette dernière disparut cependant dès l'instant où le Réprouvé reconnut le visage de son frère.

Tuz !

Un sourire éclaira son visage habituellement morne avant qu'il ne vienne lui mettre un coup de poing dans l'épaule. C'était leur salutation habituelle. La joie de se revoir était visible sur le visage des deux hommes. Même s'ils ne firent pas montre de grandes démonstrations, les faits étaient là. Et comme l'avait annoncé le grand frère, ils étaient les suivants à se battre. Ca aussi, c'était un rituel entre eux. Les choses étaient différentes aujourd'hui, mais ils s'en moquaient. Tuz ne fit aucunement preuve de pitié vis-à-vis de son frère, du fait qu'il était handicapé par son bras et son œil en moins. Au contraire, il le considéré comme n'importe quel autre adversaire qu'il aurait pu affronter. Ce fut peut être ça qui fit le plus de bien au borgne. Car l'espace d'un instant, l'espace d'un combat, il oublia ses traumatismes. Evidemment, il ne pouvait se battre aussi bien qu'avant et il était obligé de faire en fonction de ses nouveaux éléments dans l'équation, mais au moins, il n'eut nullement le temps de se morfondre sur son cas et encore moins de supporter la pitié ou le dédain des autres à son égard.

Les deux frères firent tous les deux dans la poussière, à éclater de rire. Qui avait gagné ? Ils ne savaient déjà plus. Et est-ce que cela avait de l'importance ? En tout cas, pas pour eux, pas à l'instant présent. Ce qui comptait, c'était qu'ils s'étaient retrouvés et qu'ils profitaient. Ils n'auraient après tout peut être pas l'occasion de se revoir avant longtemps, Tuz ne sortant que rarement de Gona'Holv, où leur père apprendrait directement la moindre rencontre si cela se produisait. Ainsi, ils devaient profiter de ses festivités comme si c'était les dernières qu'ils pouvaient partager entre frères. Honorer les Zaahin, la bière, la bonne viande, les récoltes et le cycle de la vie et de la mort. Ca, ils en étaient fichtrement capable. Se taper dessus, se rappeler le bon vieux temps, chanter à la gloire des héros, boire à ne plus savoir mettre un pied devant l'autre. Et recommencer ainsi de suite tout le temps des festivités. Car telle était le vie !


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[Événement] - Naakar'Lus

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