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 [Événement] - Les yeux de la foule

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 11 Mai 2019, 14:35

Les yeux de la foule


Crédit: Diana duel by Peter Mckinstry

Musique

« Comment s’en sort-il? »

Je détournais, quelques instants, mon attention du combat pour la diriger en direction de mon interlocuteur. Mon frère observait, avec un certain intérêt, l’échange qui faisait rage au beau milieu de la piste. Le participant s’humectait les lèvres, un souffle rauque et irrégulier s’échappant difficilement de sa bouche tant il semblait fatigué. Le même constat était possible de remarquer du côté de son adversaire, qui soufflait aussi bruyamment qu’un bœuf. Pour autant, les deux combattants raffermirent la prise qu’ils exerçaient sur leurs armes respectives, s’élançant de nouveau l’un sur l’autre dans une tornade de coups et de cris enragés. Une énergie féroce et bestiale émanait de leur être alors que nous avions l’impression d’assister à une démêlée entre deux chiens de combat fous de rage plutôt qu’à deux êtres humains.

« Mal, finis-je par lui répondre, continuant simplement de regarder le combat en contrebas. Le contraire m’aurait surpris, pour tout t’avouer.

- Moi aussi », affirma Isiode en se postant de l’autre côté du banc, son hallebarde en main.

Entre nos deux silhouettes, assis confortablement sur le siège de son promontoire, le Juge ne prononçait pas un mot à notre endroit ou au sujet du combat qui faisait rage devant nous. Il ne faisait qu’observer, silencieux, sa joue appuyée sur l’un de ses poings, lui-même soutenu à l’un des accoudoirs de son siège. Mais c’est à cet instant que l’adversaire tomba au sol, désarmé et ruisselant de sueurs. Il voulut rattraper son arme, mais le concurrent l’en empêcha, transperçant sans ménagement le dessus de sa main jusqu’à enfoncer sa lame dans le sol. L’opposant poussa un cri horrifique, se tortilla de tous les côtés pour riposter, pliant l’une de ses jambes pour administrer, avec fracas, un puissant coup dans le bas ventre du participant. Ce dernier recula, trébucha, tomba puis roula dans la poussière du Cercle de Combat, sa vision se troublant quelques instants. Mais il reprit rapidement ses esprits en s’ébrouant vigoureusement, se relevant à l’aide de ses maigres forces pour s’approcher de l’arme abandonnée par son opposant. Ce dernier parvint à arracher la lame qui lui avait transpercé la main et alors qu’il se redressait pour refaire volte-face, des jointures, rougies par l’effort, par le sang de chacun des combattants, embrassèrent férocement son profil, et il retomba presque immédiatement au sol, les escarbilles du terrain se soulevant sous l’effet de la collision.

« Ils sont tous les deux à leur limite, fis-je remarquer d’un ton évasif, cherchant à capter le regard du Juge qui, obstinément, gardait un œil sur les duellistes.

- Le combat ne se terminera pas, tant et aussi longtemps qu’aucun d’eux ne s’avouent défait… Répliqua Isiode en haussant des épaules, marquant une courte pause avant de renchérir d’une inflexion énigmatique : La haine et la peur sont de puissants vecteurs après tout. Elles nous permettent de nous battre malgré la fatigue de nos muscles et de notre corps. »

Mon visage se tourna aussitôt dans sa direction et, sur l’instant, je pus percevoir l’étirement de la commissure de ses lèvres pour y constater la présence d’un rictus.

« Cela étant dit, effectivement, je crois que le combat est sur sa fin. »

Vaguement, mon jumeau me fit un signe du menton pour que je reporte mon attention sur le duel, ce que je fis rapidement, voyant le participant surplomber le corps meurtri de son opposant. Des veines apparentes zébraient son cou tandis que, moites, ses mains gardaient, suspendue, la lance qu’il avait récupéré de son adversaire. Un pied contre le torse de ce dernier, le concurrent semblait être à deux doigts de l’évanouissement, cherchant son souffle dans l’air ambiant, saturée de poussières et de fragments de terre. C’est terminé, songeais-je en considérant le corps immobile de l’adversaire. Son torse se soulevait toujours, machinal, mais il restait au sol, vaincu.

Au même moment, le concurrent se tourna finalement en direction du Juge, lance à la main, prêt à connaître la prochaine étape de son Épreuve alors que son pied, qui bloquait son opposant par terre, se mit à avoir quelques faiblesses. Il tremblait de fatigue et d’épuisement. Ses muscles devaient le chauffer tandis qu’il peinait à conserver son centre d’équilibre : son némésis ne l’avait pas ménagé, c’était évident. Et pourtant, il restait debout, simplement sustenté par l’énergie viscérale de sa rage et de sa satisfaction. Parce que oui, il était satisfait, satisfait d’avoir pu aller si loin et d’avoir la main mise sur son adversaire qui, depuis tant d’années, semblait constamment l’échapper. Mais aujourd’hui serait le jour de sa fin. Aujourd’hui, il n’aurait plus à promettre quoi que ce soit sur la tombe de ses parents : il vaincrait, enfin, son démon.

De son côté, le Juge, sans un mot, méditait sur la situation. Son regard translucide allait et venait du participant à son opposant à intervalles réguliers. La foule, dans les estrades, avaient cessé ses clameurs, impatiente de connaître le verdict de l’arbitre angélique.

C’est alors que ce dernier tendit son bras vers l’avant et leva son pouce dans les airs… pour mieux le tourner vers le bas. Le signe était clair et le verdict tomba : le Juge avait décidé de la mort de l’adversaire, ce à quoi le participant répondit par un maigre rictus amer.

« Est-ce que tu crois qu’il réfléchit au fait qu’il s’agisse d’une épreuve? Demandais-je, soucieux, à mon frère, qui émit un léger rire en me scrutant.

- Regarde son expression, Isley, me conseilla-t-il, ce que je fis sans tarder, examinant les prunelles du concurrent qui brûlaient d’une lueur indéfinissable et pourtant si agressive, si intense, si…

- Méchante… Laissais-je tomber, mal à l’aise.

- Oui, méchants, venimeux, cruels… Poursuivait mon frère, sans détacher son regard de mon visage. Acculés face à nos démons, nous nous transformons soudainement : soit en enfant terrorisé par ces derniers… »

Voyant le signe du Juge, le faciès du concurrent s’était immédiatement éclairé, comme enhardi et exalté.

« Soit en guerrier courageux, prêt à les affronter… »

Le participant redressa ses épaules, ses bras soulevant la lance dans les airs.

« Soit en monstre, aveugle et déchaîné. »

Ressentant sans mal la hargne et la fureur du concurrent à l’aide de ses sens et de ses pouvoirs, mon frère finit par s’abaisser à la hauteur du Juge.

« Devons-nous faire venir le prochain participant? »

Sur l’instant, le Juge resta simplement silencieux, contemplant le visage monstrueux du concurrent. Puis, il finit par acquiescer d’un faible mouvement de la tête, posant une œillade en direction de mon frère. Hochant vaguement de la tête, mon jumeau se détourna de la scène, percevant, sans mal, la tension qui palpitait à l’intérieur de cette pseudo arène. La foule était silencieuse, l’adversaire aussi, si l’on ne prenait pas en compte ses expirations affolées.

Et le participant, sans une seconde d’hésitation, balança le centre d’équilibre de son corps sur le côté pour frapper son némésis à la hauteur de la tempe. Le public retint son souffle alors, qu’assommé, l’adversaire ne fit que relâcher un bref soupir. Des larmes débordaient des yeux du participant tandis qu’il contemplait le visage de l’opposant. Il jeta la lance au sol et sans même se tourner en direction du Juge, le concurrent demanda à quitter le Cercle de Combat.

« Oh, attendez une seconde. Il a repris ses esprits on dirait bien », marmonna le Juge en se redressant.

L’expression du Juge et de mon frère était on ne peut plus facile à lire, mais ne se partageait aucunement. Mon frère était persuadé que le participant allait tuer son némésis, mais à la dernière seconde, il semblerait que le candidat ait retrouvé sa raison, étouffant les cris de sa colère au plus profond de sa poitrine pour reconsidérer ses objectifs.

« Êtes-vous sûr de votre choix? S’écria alors le Juge depuis sa hauteur. Si vous décidez de quitter l’enceinte du Cercle, vous ne pourrez plus faire marche arrière. »

La foule était suspendue aux lèvres du participant, attendant impatiemment sa réponse.

« Il n’est pas trop tard, vous savez. Il est encore possible de le faire payer pour ses crimes… »

Le poing du représentant se contracta avec violence et il finit par se retourner complètement vers le Juge, ses yeux se plantant aussitôt dans les siens. Il restait silencieux, droit comme un i, n’esquissant pas le moindre mouvement qui puisse trahir une quelconque intention de bouger de sa position. Pour autant, à l’expression qu’affichait mon frère, il était facile de considérer que le cœur du participant était encore rempli de rage et de Colère.

« Est-ce là votre réponse? »

Le concurrent détourna les yeux, réitérant sa demande à quitter le Cercle.

« Je ne dois pas oublier pour quoi je me bats aujourd’hui.

- Très bien, répondit le Juge en souriant, se rassoyant sur son siège. Il ne gagnera pas aujourd’hui. »

Isiode fut le seul à entendre ces mots et, d’un bon pas, il rejoignit un quatrième Ange qui, en retrait, n’attendait que notre signal pour aller avertir les Gardes du début imminent du second duel. Mon frère lui glissa quelques instructions aux creux de l’oreille.

« C’est au tour du prochain représentant de faire ses preuves », lui indiqua-t-il simplement.

Et d’un claquement de doigt, l’Ange se téléporta. Quelques secondes suffirent à mon frère pour reprendre son poste, à la gauche du Juge. Son regard examinait le participant, qui se faisait escorter par son Garde hors du Cercle, sous les applaudissements frénétiques de la foule, qui croyait à la victoire du participant pour son Épreuve. De l’autre côté de la zone de combat, deux Immaculés prenaient soin de ramener le corps de l’adversaire à l’infirmerie – du moins, c’est ce que cru le public en les voyant arriver.

Et pendant que les deux combattants s’éclipsaient chacun de leur côté du Cercle de Combat, le Juge annonça le début du deuxième combat. Dans les coulisses, à l’abri des yeux de tous, un mage angélique se mit à agiter les doigts au-dessus du corps endormi du némésis. Le pantin désarticulé perdit alors ses blessures, le sang qui le tachait, ses vêtements et, en un claquement de doigt, perdit également son visage pour en arborer un nouveau, frais et parfait. Le mage sourit alors que son pantin reprenait vie.

« Es-tu prêt pour ton prochain combat? »

Comme toute réponse, le pantin acquiesça.


| 1 722 mots

Explications

Bonjour tout le monde ♪

Ceci est un Événement ouvert à tous, pour les joueurs non-participants à l’Épreuve angélique de la Coupe des Nations ~ Enfin, dans la limite où votre présence dans les Jardins soit logique xD

Je ne m’étendrais pas sur de longues explications, puisqu’il s’agit d’un Événement assez simple qui se déroule en même temps que l’Épreuve des Anges. En gros, vous pouvez faire participer votre personnage à quelques activités qui se passent aux Jardins; vous pouvez voir, en direct, les participants au cours de leur Épreuve et les encourager dans les estrades prévues à cet effet. Bref, il s’agit vraiment d’un Événement qui a pour but d’illustrer l’activité ainsi que le dynamisme qui occupent les Jardins présentement. De ce fait, les artistes et autres, vous pouvez également participer, vendre vos produits, vos portraits des participants, etc.

Pour prendre connaissance du contexte de l’Épreuve, je vous renvoie à ce sujet. Vous y retrouver toutes les informations dont vous aurez besoin, mais je tiens tout de même à préciser qu’au vue de la situation angélique, les frontières et les Jardins sont constamment surveillés et il est donc fort possible, voire même certain, que vous croiserez des militaires angéliques en train de faire des rondes dans les différents secteurs des activités pour s’assurer que tout va bien. S’il y a conflit/crise, peu importe, les Anges répliqueront rapidement en usant de la magie angélique pour calmer chacun des protagonistes du conflit.

Autre point, avant que j’oublie! xD Personne, à l’exception des Anges, connaît l’identité des véritables participants de la CDN, dans le sens où, entre les vrais concurrents et les personnages incarnés par les pantins magiques, tout ce que la foule sait, c’est qu’il y aura des duels entre Monsieur X et Madame Y, et que chacun des combattants, à priori, devra combattre pour accéder à sa victoire. Les participants, quant à eux, savent qu’ils devront se battre contre une personne qu’ils n’apprécient pas spécialement, mais c’est tout de leur côté également.

La vérité, au sujet des pantins et du véritable objectif de l’Épreuve, sera annoncée par le Juge à la fin des combats o/

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un MP o/

Vous avez jusqu'au 11 juillet 2019, 23h59 (heure française), pour poster.

Amusez-vous bien et bonne écriture ♪


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Isiode et Isley
Lun 24 Juin 2019, 18:35




Les yeux de la foule

# Pour le bien des Jeux



D’un puissant battement d’ailes, je me propulsais à l’intérieur du sillage créé par l’accélération de mon binôme, longeant parallèlement le sol qui se trouvait à une bonne distance de notre ballet aérien. À l’horizon, il nous était possible de percevoir indistinctement le boucan provoqué par la ferveur de la Coupe des Nations, l’Épreuve angélique ayant déjà commencé il y a près de trois heures de cela, par le coup d’envoi du Juge et le choc des épées de la première confrontation. Un peu plus tôt, mon frère et moi-même avions cédé nos places à un second duo de soldats angéliques, qui s’assuraient, à leur tour, du bon déroulement des compétitions, même si, officieusement, nous ne posions aux côtés du Juge que pour l’esprit du spectacle, histoire de rendre le portrait plus impressionnant, imposant, voire peut-être même plus grand qu’il ne l’était réellement. C’est ainsi que nos chemins s’étaient provisoirement séparés, à Isley et à moi : tandis que mon frère avait reçu comme consigne de rester au cœur des Jardins de Jhēn, afin de veiller sur les citoyens et les étrangers venus de tous les horizons pour assister aux jeux de la Coupe des Nations, j’avais eu, pour ma part, le mot d’ordre de quadriller les limites sud de notre territoire, histoire de nous assurer qu’aucun être indésirable profiterait de l’ouverture de nos frontières pour s’inviter à la fête.

« Eh bien, je ne m’attendais pas à partir en patrouille aux côtés du célèbre cavalier de l’Impératrice Blanche. »

Je jetais un bref coup d’œil en direction de mon partenaire, ravalant le sarcasme que je sentais poindre sur le bout de mes lèvres pour lui adresser un sourire en contrepartie.

« Ne soyez pas ridicule, sir Garland : je ne suis qu’un soldat, comme vous. Je n’ai besoin d’aucun honorifique.

- Arrêtez de vous montrer aussi modeste, répliqua-t-il en rigolant, le ton que je parvenais à saisir dans le son de ses rires n’étant en rien méchant ou volontairement provocateur : il était tout simplement sincère dans sa façon de s’exprimer.

- Je ne le suis pas, lui fis-je comprendre en me plaçant à même hauteur que lui, conservant une certaine distance afin d’éviter toute regrettable collision.

- Depuis votre apparition sur ce balcon, vous êtes devenu une véritable célébrité.

- Peut-être, mais je n’ai rien fait pour avoir droit à ce renom. On m’élève en une sorte d’idole alors que je n’ai de célèbre que ma chance, qui s’est révélée dans cette galette. Jamais, je n’ai eu l’opportunité de faire mes preuves, quand bien même on a décidé de me placer sur un piédestal. »

Le soldat Garland marqua une pause, durant laquelle j’en profitais pour faire un nouveau tour visuel de l’horizon. S’il nous était en mesure d’apercevoir quelques Immaculés couvrirent le firmament de leurs ailes, tous éparpillés ici et là en comité restreint, nous n’avions, en revanche, rien à signaler quant à une possible intrusion ennemie.

« Cela étant dit, ce genre de potins finit rapidement par ennuyer les gens. Ils chercheront d’autres distractions, d’autres personnages à admirer, et je serais rapidement oublié : la Coupe des Nations est l'une de ces distractions.

- Vous n’aimez pas vous poser au-devant de la scène, on dirait, supposa mon binôme après un instant, ce à quoi je lui répondis par un vague signe de la tête :

- Pas vraiment, en effet, admis-je calmement. Surtout lorsque je dois ma réputation à un jeu d’hasard, alors qu’il y a d’autres gens, bien plus méritants, qui ont accompli bien plus que moi. »

Lentement, je me tournais en direction du soldat.

« Si vous vous trouviez à ma place, ne seriez-vous pas déçu de savoir que votre seule mérite se résume à votre chance?

- Je… suppose que oui, dans un sens? Répondit confusément le soldat Garland en réfléchissant sérieusement.

- Peut-être est-ce parce que j’aimerais faire mes preuves que je réagis de cette façon; peut-être est-ce simplement moi qui ne mesure pas, à sa juste valeur, la grandeur de cette unique chance, mais, dans tous les cas, je tenterais de gagner ma réputation par mon unique force. »

C’est alors que je perçus un sourire se dessiner sur la bouche de mon acolyte, qui se permit d’échapper un rire proche de l’hilarité. Surpris, je battis rapidement les yeux, incapable de comprendre sa réaction ou même de déceler le drôle dans mes propos.

« Q-Qu’y-a-t’il de si drôle? Balbutiais-je, un peu perdu, faisant tout de même ressentir à mon interlocuteur l’agacement qui commençait à remonter en moi.

- Vous lancez cela de manière si déterminé et pourtant, vous ne voulez que « tenter? »

Ma bouche s’était instinctivement ouverte pour répliquer, mais à la dernière seconde, je laissais pendre mon menton sans trouver quoi que ce soit à lui dire. Je considérais mon binôme qui reprenait peu à peu son souffle. Les yeux grands ouvert, je prenais progressivement conscience de ce qu’il venait de dire. Tenter? Essayer? Bien sûr que non. Je désirais faire mes marques, par la réalisation de mes actes. J’ambitionnais de m’élever grâce à mes ailes… Lentement, je fermais ma mâchoire, esquissant un sourire à l’endroit du second patrouilleur.

« Non. Bien sûr que non. Je veux travailler pour obtenir mon mérite. Et je l’obtiendrai de mes propres mains.

- C’est bien ce que je soupçonnais! »

Décidément, qui aurait crut que je croiserais un homme de cette nature dans l’activité de mes fonctions? Aussi importante et scrupuleuse pouvait être ma responsabilité, à ce moment précis, je me sentais étrangement léger et serein.

Cependant, la réalité me rattrapa bien vite à l’instant où nous atterrissions à notre point de rendez-vous, là où la prochaine équipe prendrait le relais de notre surveillance aérienne. Je sentais mes muscles crier et mon dos me brûler, surtout à la jonction de mes ailes, là où elles se rattachaient à mes omoplates.

« Je vais rejoindre le bâtiment des participants. Je dois absolument prendre un repas. »

Le soldat Garland acquiesça d’un hochement de tête, me faisant tout de même signe de prendre les devants.

« Je vais m’occuper de notre rapport. Je te rejoindrais dans quelques minutes. »

Puis, nous nous séparâmes. Gratifiant d’un sourire amical les deux gardes qui se trouvaient devant les portes du bâtiment des participants, je dépassais le seuil de l’entrée d’une foulée pressée, sentant mon estomac protester devant les conditions sous lesquelles je l’exposais alors que je négligeais mes repas pour pouvoir me concentrer au maximum sur les tâches qui m’avaient été confiées. Car, même si j’avais été momentanément éclipsé du projet d’expédition du dignitaire Ivanhnoé, réduisant ainsi de moitié les engagements que j’avais promis de respecter en tant qu’acteur secondaire de l’entreprise, les responsabilités que j’avais accepté de porter en joignant les forces de l’armée, tout au long de l’Épreuve angélique, restaient néanmoins particulièrement exigeantes. On attendait de moi que je surveille et protège notre petite cité, parcourant les frontières des Jardins depuis le ciel, muni de mes armes les plus fidèle, comme un faucon à l’affût de toute menace, et qui ratissait avec minutie chaque mètre carré de son territoire. Cela étant dit, même le faucon prudent avait besoin de moments de repos, ne serait-ce que pour récupérer son souffle afin de reprendre son envol. J’exhalais un soupir, craquant légèrement mon cou dans un souci de relâchement, cherchant à me détendre un peu avant de partir sur ma prochaine heure de travail. De toute, je profiterais de ma pause pour me remplir le ventre et me reposer, quelques minutes, loin de tout le tumulte extérieur.

Mais rien ne se passa comme prévu. Absolument rien. Je m’étais subitement arrêté, intrigué, les sourcils froncés. Je n’ai même pas pu profiter d’un instant de répit, ni même de mon repas avec le soldat Garland et, tout cela, à cause de cette fille, cette si petite fille qui s’était tenue au beau milieu de l’établissement, son minois basané et innocent m’adressant un sourire avenant sous les éclats ocres de ses iris moqueurs.

« …

- …

- Comment es-tu entrée ici? Demandais-je à l’enfant qui se tenait juste devant moi.

- Par la porte d’entrée », répliqua-t-elle sans se départir de son expression et de ses sourires enfantins.

Et c’est ainsi que tout commença.


1 374 mots


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Bellada Ward
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Bellada Ward
Mar 25 Juin 2019, 11:38


« Merci. » remercia Bellada tout en s'emparant de la balle que lui tendait l'ailé, lui souriant aimablement avant de se tourner vers ses petits-enfants. « Bien, à qui le tour, cette fois-ci ? » A peine avait-elle terminé de poser la question qu'une demi-douzaine de mains s'étaient levé dans les airs, s'étirant aussi haut vers le ciel que les bras le permettaient. « Voyons, Rose, tu as déjà joué, laisse les autres en profiter aussi. » réprimanda gentiment la grand-mère en observant la fillette qui s'était positionnée juste devant elle, pleine d'espoir à l'idée de pouvoir relancer la balle. « Allez, à toi Théo. Attends que le gentil monsieur ait replacé les boites et tu pourras tirer. » déclara la magicienne à l'intention de son petit-fils. Une petite kermesse avait été installée dans les rues du village angélique, à proximité d'un petit marché. Un peu plus tôt dans la matinée, avant que l'épreuve de la Coupe des Nations ne commence, le lieu avait été pris d'assaut par les touristes. La foule avait déambulé à travers les ruelles mais il n'en restait désormais plus grande trace : tous étaient allé voir le spectacle. Bellada et sa famille s'étaient également joints aux gradins, impatients à l'idée d'être spectateurs de la troisième épreuve de ce tournoi interracial. Pourtant, la vieille dame n'était pas restée très longtemps : dès lors que les règles avaient été annoncées, elle avait décidé de quitter les lieux avec les plus petits. Si elle n'avait pas pu embarquer les plus grands avec elle, elle avait néanmoins réussi à négocier la sortie des plus jeunes et des plus sensibles, les évacuants de l'arène. Tout en s'en allant, elle avait senti une vague de colère et de déception l'envahir. C'était idiot, elle aurait dû s'attendre à quelque chose de cet acabit. Les Coupes des Nations n'étaient après tout pas un simple tournoi amical. Il s'agissait d'un véritable exploit en soit, et les concurrents étaient toujours confrontés à des dangers non négligeables. Certains frôlaient même la mort, disait-on. Elle en était pleinement consciente. Pourtant, une part d'elle-même n'avait pu s'empêcher d'espérer que les vertueux présenteraient quelque chose de différent, quelque chose de moins... barbare. Car c'est bien comme cela qu'elle définissait cette épreuve. Un combat, même s'il était pour une bonne cause, était un combat de trop. Ils avaient déjà tous soufferts d'une terrible guerre qui avait duré une ère entière. N'avait-ce pas suffit ? Les gens avaient-ils déjà oubliés tout ce que représentaient la guerre et ses horreurs ? Avaient-ils oubliés le cauchemar duquel ils sortaient tout juste ? Les anges, tout particulièrement, en avaient souffert. Et pourtant, voilà qu'ils mettaient en scène des combats qui, selon la pacifiste, ne faisaient qu'encourager davantage la violence, fragiliser la paix que l’on essayait de maintenir à flot. Si certains acceptaient d'être spectateurs d'une telle tragédie, la vieille dame préférait s'en aller et préserver l'innocence des plus jeunes sous sa garde. « Bien lancé ! » félicita-t-elle le petit garçon qui venait de lancer son projectile sur les boites en ferrailles, faisant tomber la pyramide que l'ange avait passé plusieurs minutes à reformer. A nouveau, Bellada dû choisir parmi le petit groupe pour désigner le prochain tireur.

Une fois que les petits Ward eurent tous lancé au moins une fois, ils passèrent au jeu suivant -qui consistait à attraper une pomme avec ses dents dans une bassine d'eau, sans se servir de ses mains- puis au suivant -une course de sac- et à celui d'après –un labyrinthe à travers lequel on devait diriger magiquement une bille pour qu’elle échappe à une seconde balle, dirigée par l’ange qui s’occupait de ce stand. La magicienne, après avoir refusé à plusieurs reprises, fini par céder aux demandes excitées de ses descendants et se mesura à l’ailé, usant de sa valse créatrice pour le bloquer tout en se faisant avancer. Puisqu’elle était adulte, le vertueux se permis de jouer sérieusement contre elle et si elle parvint à s’échapper du dédale, ce ne fut que de peu. Les exclamations enjouées des enfants qui accueillirent sa victoire furent étouffées par les applaudissements qui résonnèrent : sans doute un concurrent venait-il de remporter sa manche. Bellada soupira tout en secouant légèrement la tête puis dirigea sa petite troupe vers le marché qui avait été monté.

Sans grande surprise, de nombreux stands vendaient différents objets en rapport avec la Coupe des Nations : on retrouvait l’emblème d’Ismeli brodé sur des vêtements, ou peints sur des bibelots –la magicienne fut d’ailleurs tentée d’acheter un assortiment d’assiettes et de tasses particulièrement raffiné où la chouette était mise en avant, mais le prix ahurissant du set dépassaient de loin ses maigres moyens. D’autres commerçants avaient essayé d’honorer la race de ces terres, misant leur réussite sur des détails rappelant les anges.  Enfin, Bellada fut ravie de voir quelques produits qui avaient autrefois fait la renommée des vertueux : un stand vendait des salades et des endives, un autre, un peu plus loin, différents savons. La Ward s’en procura d’ailleurs un sentant la lavande et un second parfumé à l’hortensia. Ce n’était pas grand-chose, juste un petit détail, mais cela signifiait que les immaculés avaient été capables de se réapproprier ce territoire et à y importer leurs anciennes traditions, leur propre culture… La mage bleue continua sa petite promenade à travers les stands, essayant de retenir les enfants qui, dès lors que l’on avait arrêté de leur proposer des jeux, avaient commencé à se dissiper et à vouloir toucher à tout. « Regarde Mamie, c’est joli ça ! » Orlane s’était approché d’un stand où un ange exposait différents colliers. Le tout était plutôt simple, avec beaucoup de modestie : une simple cordelette en cuir ou en chanvre d’où pendait un médaillon circulaire en or ou argent. Sur les pendentifs étaient représentés d’étranges symboles – une balance, des mains jointes ou au contraire paumes ouvertes, des épées croisées, une étoile lumineuse, une goute et, enfin, ce qui ressemblait à un bouclier. La grand-mère les examina un à un avant de se rendre compte que des inscriptions étaient également gravées au dos des pièces. Malheureusement, ce n’était pas en langage comment et elle était incapable de comprendre ce que cela disait. « Ce sont des prières. » expliqua l’artiste, qui avait sans doute remarqué sa curiosité insatisfaite. « Afin de nous donner la force de suivre les vertus et de ne pas succomber aux pêchers. » « Oh, il s’agit donc bien de Naciaze ? » L’homme acquiesça. « Et… Que dit celle-ci, par exemple ? » demanda la vieillarde en montrant le médaillon illustrant l’astre lumineux. « Littéralement, on pourrait traduire ça part Eclaire-moi dans les chemins les plus sombres, Montre-moi la voie de l’Espoir. » « Et celle-ci ? » continua l’âgée en retournant l’amulette imprimée d’une balance. « Garde moi de la vengeance, Que mes gestes soient guidés par ta Vision, Que toujours je sois parmi les Justes. » « Oh… C’est très beau. » complimenta la magicienne, véritablement impressionnée par le travail d’orfèvrerie de ce bijoux, mais également par la beauté des mots qui avaient été inscrits. Ils résonnaient en elle, en quelque sorte. Comme si elle se sentait touchée par eux. La dame aux cheveux gris n’hésita que quelques secondes avant de sortir de nouveau la bourse qui pendait à sa ceinture. Après avoir deviné chacune des vertus derrières les symboles, elle opta pour la lumière de l’Espérance –puisqu’elle voulait rester pleine d’optimisme pour la suite, pour le futur de ces êtres si sensibles et bons- et pour les mains tendues de la Charité –puisqu’elle avait récemment fauté dans ce domaine, en se laissant emporter par sa curiosité maladive au point de blesser quelqu’un d’autre… Ces deux colliers lui serviraient désormais de talisman, comme des rappels pour toujours l’aider à bien se comporter. « Merci beaucoup pour ce geste. » remercia l’artisan. « Oh, de rien mon cher. Ça me fait plaisir ! » dit-elle avant de le saluer et de repartir, suivant de près ses petits-enfants qui, à force de s’ennuyer, commençaient à se transformer en véritables petits diablotins. « Bien, qui veut retourner à la kermesse ? » La volée de mains qui se tiraient à nouveau vers les cieux la convainquirent qu’elle ne pourrait pas faire grand-chose de plus ce jour-là.
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Ven 28 Juin 2019, 21:45

« Rutabaga, reviens ici ! » Priam se déplaçait furtivement d'une tente à l'autre, penché. Quelques mètres plus loin, la petite chèvre broutait paisiblement. Lorsqu'il fut à moins d'un mètre cinquante d'elle, elle se redressa, lui jeta un regard mutin, et s'enfuit à vive allure. « Tu feras moins la maline quand je t'aurai transformée en gigot ! » Il se mit à courir derrière elle. Ils traversèrent le petit campement - des visiteurs installés pour la Coupe des Nations - et regagnèrent bientôt les rues des Jardins. La biquette filait à vive allure, la tête haute, et bondissait avec entrain par-dessus les obstacles. Soudain, elle s'arrêta en dérapant, et Priam, sur ses sabots, n'eut pas le temps de s'arrêter. Il se prit les deux jambes dans son corps menu et passa par l'avant en criant un « dreell ! » qui s'évanouit dans le fracas de sa chute. « C'est quoi tout ce bruit ?! Qu'est-ce qu- » Le commerçant, qui venait de sortir de sa boutique, fut bien surpris de trouver un jeune Ange étalé dans ses bacs de salades, une chèvre assise sur son dos. Lorsqu'il croisa ses yeux, l'animal cessa de mâchouiller la feuille qu'il avait volé et bêla. Quoiqu'un peu sonné, Priam eut rapidement les idées claires. Il avait envie de mourir. Ou de la faire rôtir. Les deux, peut-être. Il se redressa un peu et se tordit le cou pour voir Rutabaga. Il lui jeta un regard mauvais ; elle inclina la tête sur le côté et chevrota avec amour.

« Eh Priam tu sais p- Woh, t'en fais une tête. Qu'est-ce qui ne va pas ? » La chèvre blanche dans les bras, il venait de rentrer dans la caserne et arborait un air grincheux. Apercevant le sac qui tenait sur son épaule, Laëth ajouta : « C'est quoi toute cette salade ? Pourquoi elle est abîmée comme ça ? » - « Ce matin, je me suis levé aux aurores pour sortir ta chèvre. » débuta-t-il avec une hargne teintée de fatigue. « Je me suis dit : « ah, c'est le moment de la sortir de l'écurie, elle pourra brouter et se dégourdir les pattes avant que tout le monde ne se lève ». Je sais pas si j'aurais pu avoir une idée plus formidable que celle-ci, je pense que je me suis surpassé, là. » Le sarcasme perçait dans sa voix. La cadette avait envie de rire, car elle sentait que la suite de l'histoire serait hilarante. Quant à Rutabaga, elle n'osait pas bouger. « Bon, donc je me lève avec mes cernes de trois pieds de long, je m'habille et j'avale un truc vite fait. Je vais voir cette adorable petite bête, je la nourris, je nourris Yuvon, je sors avec Rutabaga. Tout se passait merveilleusement bien jusqu'à ce que j'aie le malheur de détourner les yeux pendant, allez, quoi, trois secondes ? » demanda-t-il en attrapant la chèvre sous les pattes et en la plaçant devant sa figure. Elle le fixa de ses pupilles rectangulaires, silencieuse mais avec ce qu'il jugeait être une satisfaction presque provocante. Il plissa les yeux et finit par la déposer sur le sol. « Quand je me retourne, magie, plus de chèvre ! » Il leva les bras avant de les laisser retomber contre ses cuisses. « Je commence à m'inquiéter un peu, je pars à sa recherche. Je la trouve assez rapidement, je suis content, sauf que mademoiselle avait décidé que je ne l'attraperai pas. Course-poursuite entre les tentes et dans les rues, jusqu'à ce qu'elle s'arrête net pour une raison obscure et que je passe la tête la première par-dessus avant de m'étaler dans un cageot à salades. » Laëth se mordit la lèvre aussi fort qu'elle le put. « Vas-y, tu peux ricaner, ça devait être sublime à voir. » grogna-t-il. Elle ne put se retenir plus longtemps et éclata de rire. Lorsqu'elle se fut calmée, il poursuivit : « Du coup, j'ai dû m'excuser auprès du commerçant et payer pour ces salades amochées. » Silence bref. « T'es sûr que ça va ? Je crois que je t'ai jamais entendu parler aussi longtemps. » le taquina-t-elle. « Hahaha, tu me fatiguerais presque autant qu'elle. » Il se laissa tomber dans l'un des fauteuils. « Moi, je propose qu'on la fasse griller et qu'on la déguste avec la salade. » - « Nooooon pas Rutiti ! » fit sa sœur en s'accroupissant près de l'animal. Priam lui lança un regard chargé de condescendance. « Rutiti ? » - « ... ça sonnait mieux dans ma tête ? » - « Hein-hein. » Elle caressa Rutabaga, qui semblait parfaitement à son aise, lovée sur un tapis. « Je voulais te demander si tu avais vu mes bottes ? » - « Tes bottes ? Non. Ça se trouve, elle les a mangées. » Laëth secoua la tête. « Roh arrête elle est pas comme ça. » Il leva les mains dans un geste d'impuissance. « Pas grave, je vais mettre mes bottines. T'es prêt toi ? » - « Ouais. J'ai jamais été aussi réveillé. Pour ça, elle est efficace, cette chèvre ! » Laëth pouffa.

Les deux Belegad avaient prévu d'assister à une partie de l'épreuve angélique de la Coupe des Nations, qui se déroulait en ce moment même. Ils tentèrent de laisser Rutabaga à l'écurie, mais le caprin n'avait aucunement l'intention de satisfaire leur volonté et les suivit jusqu'à l'arène. Ils s'installèrent rapidement parmi les spectateurs, la chèvre entre eux. Priam lui jetait régulièrement des regards en coin, pour s'assurer qu'elle ne préparait pas une nouvelle bêtise. Il avait l'impression de se retrouver avec un enfant en bas âge. Il n'avait jamais tellement su comment s'y prendre avec eux, si bien qu'il ne pouvait s'empêcher de considérer la chèvre avec méfiance. Laëth était beaucoup plus sereine. L'épreuve consistait en un combat. L'aîné était un peu surpris. Venant des Anges, il ne se serait pas attendu à cela. Puis, il repensa aux propos parfois véhéments de sa sœur. A ce qui tintait ses iris, quand elle parlait des Démons. Il se remémora les discours et les prunelles d'autres Ailés. L'idée d'une lutte à mort ne lui sembla plus si absurde. Ils avaient un passif. Peut-être qu'ils ressentaient le besoin de s'affirmer, de montrer qu'ils pouvaient, eux aussi, mettre à mort pour le spectacle. Il ignorait comment se positionner vis-à-vis de cela ; d'un côté, c'était un rappel à sa propre culture réprouvée, forgée autour de la force et de la bravoure, mais de l'autre, il se sentait un peu mal à l'aise. Néanmoins, les cris de la foule mettaient à mal sa tentative de réflexion, et il abandonna bien vite. Peu à peu, il se sentit lui-même atteint d'un enthousiasme euphorisant ; avec Laëth, ils joignirent leurs exclamations à la clameur générale. Rutabaga suivait les combattants des yeux, ravie. « Ah, quelle belle bataille, quelle bravoure, quel héroïsme de la part de nos deux guerriers ! Regardez-moi ces muscles luisant de sueur, ce sang brillant, signe de leur lutte acharnée ! J'en suis toute émoustillée, Bixente ! » Priam et Laëth tournèrent simultanément la tête vers leur compagne à quatre pattes. « J'ai hâte de voir qui l'emportera ! Moi, je parie sur le gringalet. Que voulez-vous, j'aime le challenge ! » Ils levèrent les yeux et se regardèrent, sidérés. « C'est si beau, une foule en liesse ! J'ai des frissons dans tout le corps. » Alors que ces paroles s'élevaient, les hurlements émerveillés du public redoublèrent. Les deux Anges blêmirent. Ce fut à cet instant qu'ils comprirent que Rutabaga n'avait rien d'une simple chèvre, et que leurs aventures ne faisaient probablement que commencer. Lentement, une musique démarra, qui résonnait dans les cœurs jusqu'à inspirer les âmes les plus lâches. « Faut la sortir de là. » Le brun hocha vigoureusement la tête. La fratrie se leva, la cadette attrapa la chèvre, et ils filèrent vers la sortie. Ils espéraient ne pas avoir d'ennuis. Tandis qu'ils passaient les portes, de derniers mots retentirent : « Rah, c'est déjà fini ! Mais quel dommage, quel dommage ! J'ai hâte de vous retrouver pour le prochain combat, vous êtes un public merveilleux ! » Une fois à l'extérieur, ils purent constater que l'agitation du public s'était calmée. Rutabaga cala sa tête dans le cou de Laëth et ferma les yeux, épuisée. Celle-ci regarda son frère. Il y eut un silence, puis ils éclatèrent de rire.

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Dim 30 Juin 2019, 22:23

Adnan
Les yeux de la foule
Sa lèvre supérieure était légèrement retroussée, son nez sensiblement froncé. C’était un évènement. C’était la Coupe des Nations. Voilà pourquoi il avait voulu y assister, et rien d’autre, n’est-ce pas ? Encore une fois, sa curiosité l’avait poussé. Après tout, ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait assister à cela. On ne pouvait rater les épreuves pour un bon nombre de raisons. Par exemple, parce que cela permettait de mettre en avant les talents dont regorgeaient le monde, ou tout simplement de se réunir autour d’un sujet commun, et pour une fois, avec une connotation un peu moins tragique – quoique. Au-delà de ça, il n’était jamais inutile de rappeler le caractère religieux de l’ensemble, ce qui était de loin l’argument le plus commun et le plus respectable de tous. Adnan s’était rendu ici avec une certaine naïveté, conscient de ce qu’il s’apprêtait à voir, mais pourtant non préparé à en apercevoir la part de réalité. Les combattants étaient déchaînés. Ils l’étaient bien plus encore que leurs prédécesseurs, qui l’avaient déjà impressionné de par la puissance de leur rage, celle-ci même qui les portait et les incitait à se ruer l’un contre l’autre. Ruer. C’était le mot. Il n’en trouvait pas d’autres pour se décrire leur comportement. De là où il se trouvait, il ne voyait pas grand-chose, mais il pouvait tout de même se figurer l’expression qui marquait leurs visages et la sueur abondante qui recouvrait leur peau. Leur volonté mutuelle de détruire l’autre était d’une force qu’il n’avait encore jamais vue. Ils luisaient, épuisés, et ils manquaient certainement d’air avec le peu de vent qu’il y avait, mais ils continuaient. Le tumulte de la foule ne l’empêchait pas d’entendre leurs cris, leurs gémissements et leurs grognements. En fait, il n’entendait que ça.

-Vous allez bien ?

Adnan cligna des yeux et tout son corps se détendit brusquement. Il réalisa qu’il n’avait cessé de se crisper depuis qu’il avait pris place dans les gradins. L’Ange tourna la tête vers la femme qui venait de lui poser la question.

-Tout va bien.

-Vous n’aimez pas les combats.

Il sourit nerveusement. C’était plus compliqué que ce que l’on pouvait croire.

-Ce n’est pas ça. C’est juste que…

« On dirait des bêtes. »

Il ne chercha pas à terminer sa phrase de peur de lâcher toutes les odieuses maladresses qui venaient de traverser son esprit. Des taureaux aux muscles saillants pour certains. Des sauvages hystériques pour d’autres. En tous les cas, il s’agissait de bêtes. Ses mains posées sur ses genoux se serrèrent. C’était la seule chose qui lui était venue à l’esprit. Bêtes. Il secoua la tête pour effacer ce mot affreux de sa pensée. C’était parfaitement honteux et irrespectueux de sa part de penser cela. Il n’avait pas été élevé comme ça. Pourtant, la chose ne le surprenait pas. Comme beaucoup de ses idées ne le surprenaient plus, d’ailleurs. Elles avaient changé. Elles étaient depuis quelques temps perturbées par des mots et des notions parasites. Il n’était pas capable de les juger, de les considérer comme bonnes ou mauvaises. Elles étaient, et il les chassait sans en savoir plus dès qu’il les reconnaissait. Ses parents les auraient considérées mauvaises. D’autres non. Lui, il était au milieu. Il ne savait pas. Les accepter pleinement, c’était un peu comme trahir sa famille. Les renier complètement, c’était quelque chose qu’il n’osait pas faire. Au fond, elles avaient une part de juste, surtout lorsque l’on avait conscience que les deux êtres qui se battaient ici-bas étaient maléfiques. Ces songes n’en restaient pas moins effrayants. Il avait peur de se couper avec leur tranchant. Il craignait qu’ils ne soient pas vraiment siens et qu’ils se soient insinués en lui comme un poison l’aurait fait dans ses veines.

-Cette violence et cette haine, c’est l’épreuve qui l’impose. Quelque part, on ne peut pas blâmer les combattants de se battre une fois jetés dans l’arène…

-Je sais. Répondit-il d’un air détaché.

Lui-même apprenait à se battre. Il n’avait jamais eu pour motivation ce sentiment mauvais qu’il retrouvait ici. Ce n’était pas la même discipline. Il n’aimait pas celle qu’il voyait, quoi que cette femme n’eût pu en dire.
Adnan ne savait pas ce qu’était de se confronter à de véritables ennemis. Il ne comprenait pas. Ainsi, alors que cette femme semblait vouloir discuter plus amplement avec lui, lui se sentait de moins en moins à sa place ici. Le jeune homme baissa la tête. Il ne voulait plus assister à tout ça. Les deux combattants allaient s’entretuer, et ils seraient tous les deux dans le péché – comme s’ils n’y étaient pas déjà jusqu’au cou. L’Ange se leva doucement. Il ne voulait pas attirer l’attention sur lui.

-Vous partez ?

-Oui. Bonne journée.

Le jeune homme ne se fit pas attendre, laissant derrière lui la femme la bouche entrouverte, qui le suivit du regard. Elle ne chercha pas à le suivre, et une fois disparu, comme si elle l’avait déjà oublié, elle reporta son attention sur le spectacle.

L’air en dehors de l’arène lui parut plus respirable. Adnan passa une main sur son visage avant de s’engager dans les rues du Jardin. Les activités autour de la Coupe des Nations étaient diverses et variées et il se laissa déambuler entre les différents stands et amas de foule qui s’étaient établis çà et là. Les lieux étaient très différents de ceux qu’il avait l’habitude de voir. Ils étaient animés par une diversité atypique et très certainement éphémère. Adnan ne l’aurait pas trouvé si désagréable s’il n’avait pas encore eu les images des combats en tête. En tous les cas, il n’appréciait certainement pas les marchands qui vendaient des figurines à l’effigie des combattants qu’il venait tout juste de voir. La chose lui paraissait assez malsaine. Il tâchait de fuir ce genre d’endroit, mais finalement, ils étaient éparpillés un peu partout. Sa marche s’éternisait, alors ses pas le ramenèrent chez lui sans même qu’il n’eut besoin d’y penser. En fait, ce serait certainement le lieu de plus approprié pour lui jusqu’à la fin de tout cela.

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Mer 03 Juil 2019, 20:11

« Bonjour Madame ! Qu’est-ce que c’est ? » demanda Claire d’une voix fluette. « Bin, ma p’tite dame, vous voyez bin que c’est une réplique de l’arène ! Tout l’monde peut pas s’permettre d’aller voir les combats en vrai … Alors, avec mon p’tit mari, on a créé une fausse arène dont les p’tits bêtes que v’voyez-là remplacent les concurrents ... » Les « p’tites bêtes » n’étaient qu'autre que des escargots d’environ trois millimètres qui se regardaient en chien de faïence. Claire abaissa son nez à leur niveau, essayant de percevoir les mouvements des gastéropodes. Devant l’immobilité des animaux, Claire releva les yeux vers la tenancière du stand. « Mais, que doivent-ils faire ? » « M’enfin mam’zelle, même les zinzins comprennent l’jeu ! C’est l’même que dans l’arène ! Faut q’c’lui-là, il tue c’lui-là ! » répliqua la femme, exaspérée en montrant chaque escargot, l’un après l’autre. « Ras l’abricot que personne comprenne c’t’jeu » termina-t-elle pour elle-même. De son côté, Claire était horrifiée : « Mais … Pourquoi ? »  « Pourquoi quoi ? »[/color]  « Pourquoi, celui-ci doit-il tuer celui-là ? »  « C’pas moi qui écrit les règles, mam’zelle ! Et puis, c’est com’ça, c’est tout ! Faut pas chercher t’jours des raisons à tout ! Qu’éq vous êtes compliqués, vous autres ! Et puis d’t’façon, ce combat-là »  fit la dame en désignant l'arène miniature du menton « va sûrement durer plusieurs mois … On va sans doute attendre qu’un des deux crèvent de faim, pi’voilà. » « Mais, vous ne leur donner pas à manger ?? » s’écria Claire, les yeux exorbités. « Bon, écoutez … si vous voulez pas parier sur ce combat, z’avez qu’à aller voir un autre stand … y’en a qui attendent derrière vous ! » répondit la tenancière en poussant Claire dans le dos pour la diriger vers l’étal voisin, bien qu'il n'y ait vraisemblablement personne qui attende.

Durant la journée, Claire continua de flâner à travers la foule devenue importante en raison de la Coupe des Nations Angélique. Claire n’avait pas réellement prévue de voir l’épreuve et avait préféré rester dans les alentours pour regarder les étalages des commerçants. Certains étaient plus intéressants que d’autres, et bien qu’elle essayait de regarder avec attention chacun, celui avec les escargots restait dans un coin de sa tête. Elle avait du mal à se dire que le destin de ces pauvres animaux était scellé. Elle espérait trouver une solution pour les aider… n’importe quoi ! Seulement elle manquait, ce jour-là, cruellement d’imagination. Après tout, elle n’avait jamais eu affaire à des escargots et elle n’avait encore jamais lu dans ses livres, quels étaient les moyens de libérer des gastéropodes de la captivité. Toute la journée, elle avait alors prié Phoebe pour que cette dernière lui vienne en aide, afin qu’elle trouve un moyen de les faire s'évader. Cependant, rien ne vint à son esprit et Claire décida alors de profiter de sa soirée en participant aux jeux proposés, en tant que divertissements pour l’occasion de la Coupe des Nations.

Malheureusement, Claire ne savait pas lequel choisir ! Il y en avait beaucoup trop pour une seule personne ! Qu’est-ce qu’elle aurait aimé avoir encore sa mère. Peut-être lui aurait-elle fourni des conseils avisés pour savoir par lequel commencer … et peut-être que les escargots seraient sains et saufs ! Car, sa mère, c'est sûr, aurait eut une idée pour les secourir. Elle se dit ensuite qu’elle commencerait par le stand devant elle, et puis se rendrait à celui d'à côté et ainsi de suite. >Le premier stand en question était un divertissement très répandu dans la plupart des kermesses, mais Claire ne le savait pas encore. Il s’agissait d’un jeu durant lequel le participant devait essayer d’envoyer des anneaux sur des bouteilles, le but étant de viser juste. Claire prit alors les cinq anneaux en cuivre que le commençant lui tendit après qu’elle ait réglé la somme demandée. Elle se concentra quelques secondes et envoya le premier anneau. Il atterrit mollement à quelques centimètres de la main de l’orine. « Vous inquiétez pas ma p’tite dame » fit le gentil monsieur. « C’est souvent comme ça la première fois ! Essayez de nouveau en lançant peut-être un peu plus fort. » La jeune femme s’exécuta, mais ce fut de nouveau un échec cuisant. Ainsi que son troisième et quatrième essai. Pour le dernier, Claire souffla un grand coup avant d’envoyer de toutes ses forces l’anneau qui fut propulsé derrière elle, et frappa une petite mamie à la jambe. « Oh désolée Madame ! » s’excusa-t-elle, affolée. « Vous avez mal ? » Après s’être assurée que la petite vieille n’avait rien, elle retourna vers le commençant et lui annonça : « C’est vraiment un jeu très dangereux ! Je pense que je vais m’arrêter là et essayer autre chose. » « Ce n’est pas grave mademoiselle, si vous vous entraînez, vous pourrez peut-être essayer une autre fois. » « On verra … Pour le moment je vais essayer le jeu là-bas. Il a l’air plus sûr ! »

Clair se dirigea alors vers un autre stand. Il s’agissait cette fois, d’une longue allée où les participants attendaient sur la ligne de départ, affublé d’un sac en toile. « Vous voulez essayer mademoiselle ? » demanda celui qui s’occupait du jeu. L’orine acquiesça et se retrouva très vite, dans son sac à patates, prête à partir. Elle regarda son voisin de droite et lui demanda : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? »  Ce dernier ricana et ne prit pas le temps de lui répondre car le signal du départ avait été lancé. Claire vit alors tous les participants s’élancer comme des dératés vers la ligne d’arrivée. Elle comprit alors qu’il fallait qu’elle s’élance elle aussi si elle voulait atteindre la dite ligne. Alors, dans son sac en toile, elle sautilla du mieux qu’elle put, tomba souvent et arriva enfin à l’arrivée quelques minutes plus tard, un sourire éclatant aux lèvres. « J’ai réussi ! » « Hin, Hin, ma jolie ! Tu es arrivée dernière, donc tu as perdu ! » lui dit un des concurrents. « Mais c’est injuste ! J’ai fait tout le chemin, comme vous ! » « C’est le règlement, c’est tout. » Décidément, elle n’aimait pas toutes ces règles qu’il fallait, à priori, suivre sans demander pourquoi. Cela lui rappela les escargots et sous sourire s’évanouit. « C’est nul ! » dit-elle alors, légèrement boudeuse.

Elle retourna dans l’allée et se mit à l’écart. Cette journée avait été riche en surprises et nouveautés, mais cela lui avait amené aussi beaucoup de frustrations. Elle espérait retrouver son Maître bientôt afin qu’elle n’ait plus à subir ce genre d’évènements. Du moins, elle l’espérait. Elle prit le temps de rassembler son courage avant d’affronter de nouveau la foule. Elle passa alors devant un stand de tir à l’arc. Elle se dit alors qu’il serait bien téméraire de sa part de s’essayer à ce genre d’activité. Peut-être qu’un jour, elle serait plus agile et plus forte et pourrait essayer de tirer sur une cible. Peut-être que son maître le lui apprendrait plus tard … A cette pensée, elle sentit un vide s’insinuer dans son cœur. En effet, voilà plusieurs lunes qu’elle avait quitté Maëlith, et elle n’avait pas avancé d’un pouce quant à la recherche de son Maître. Elle avait l’impression de ne pas être totalement à sa place et cela l’incommodait. Elle devait mal s’y prendre. Et en même temps, elle ne savait pas comment faire. Elle avait l’impression de tourner en rond et de ne pas savoir par où commencer sa recherche. Elle regarda le ciel assombrit et envoya une dernière prière à la déesse de la Nature. Lorsqu’elle ramena les yeux vers la foule, elle eut la surprise de voir un étal rempli de salades. Cela lui donna alors une idée.

Elle s’approcha doucement du stand, demanda une salade au commençant, le paya et repartit d’où elle venait tout en déchirant quelques feuilles du végétal. Une fois arrivée à l’endroit voulu, elle jeta un coup d’oeil rapide pour s’assurer que la méchante dame ne la verrait pas. Puis, elle jeta ses feuilles de salade dans l’arène de combat des escargots. « Au moins, vous ne mourrez pas de faim ! »  chuchota-t-elle gaiement. Elle prit enfin la route du départ. Elle commençait à fatiguer. Cependant, elle entendit soudain au loin, une voix qui se rapprochait et qui scandait : « Ça y’est ! Nous connaissons le vainqueur de la Coupe ! ». Piquée par la curiosité, elle se tordit le cou pour voir arriver l’homme.
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Ven 05 Juil 2019, 22:53


une occasion de libertée.


J'avais eu un peu de mal à me poser et lire le livre que j'avais pris, pour être honnête, j'avais surtout fait les cent pas dans la chambre, tout en essayant de rester le plus discrète possible. Je ne voulais pas prendre le risque de m'attirer les foudres de Sariel qui allait comprendre que je ne me reposais pas vraiment comme elle me l'avait si gentiment demandé. Mais du coup, je trouvais que le temps passa lentement. Et j'avais fini par me poser simplement sur le rebord de la fenêtre en regardant à l'extérieur. Je ne l'avais pas encore réellement fait depuis mon arrivée ici et je dois dire que bien que ce soit fort diffèrent des terres blanches, c'était assez beau comme paysage. J'avais hâte de pouvoir m'y balader enfin.
Finalement, quand elle vient toquer à ma porte pour que l'ont se mettent en route, je sortis rapidement la rejoindre. Et aux vues de son regard elle avait compris que je n'étais pas restée tranquillement dans mon lit, mais elle ne relevait pas. On se prépara alors et ont sorti dehors.
Rapidement, je remarquais qu'une certaine effervescence animait les rues et je ne savais pas pourquoi, du coup j'en profitais pour demander à Sariel. «Oh c'est vrai, aujourd'hui c'est le jour de l'épreuve des nations angélique. Tout le monde est impatient et va certainement jusque là-bas.» la coupe des nations? J'en avais vaguement entendu parler, mais je n'avais jamais pris la peine de me renseigner. «Dit moi, il s'agit de quoi exactement, j'en ai entendu parler, mais sans plus, ça à l'air d'être un grand événement.» «C'est un événement mondial. Toutes les races organisent des épreuves et tous peuvent participer, mais un seul gagnant. Par compte, celui qui remporte l'épreuve est couvert de gloire et devient quelqu'un de très populaire. Est-ce que tu veux allez voir la nôtre ?» je hochais alors la tête, curieuse de voir ce qu'avait préparée les anges pour les participants.

Elle commença alors à ma dirigée dans la foule qui prenait la même direction que nous. Rapidement, de bonnes odeurs vinrent chatouiller mes narines et mon regard se porta sur un étal de pâtisserie. Elle semblait super bonne et bien évidemment cela n'échappa pas à Sariel qui alla en acheter avant de m'en tendre une. Je la remerciai chaleureusement, tout en lui disant que je trouverais un moyen de lui payer tout cela et surtout de la remercier pour tout ce qu'elle était en train de faire pour moi. «Ne t'occupe pas de ça. Je le fais par plaisir et surtout par ce que je sais ce que ça fait d'arriver ici quand on ne connait personne, surtout dans notre situation. Allez déguste ça, les épreuves ont déjà commencé, je crois, mais on peut très bien y aller un peu plus tard, donc profite de tout ce que tu voies autour de toi, d'accord. » elle n'eut pas à le dire deux fois, mon regard se posait sur tout ce qui m'entourait. Il y avait vraiment de tout en y regardant bien, des vendeurs de nourriture ou de boisson fatalement, mais aussi des artisans qui vendait leurs produits, des artistes qui en profitait pour montrée leurs talents, c'était assez impressionnant à voir pour certain, d'autre m'inquiétait d'ailleurs, car je trouvais que ce qu'il faisait était dangereux, mais finalement tout leur numéro se passait bien et la foule applaudissait avec un plaisir non feins.
C'était vraiment agréable de se balader de la sorte, c'était vraiment diffèrent que de sortir pour le marcher et devoir me dépêcher, car sinon j'allais encore me faire engueuler.
Bon, je sais qu'elle m'avait dit que l'épreuve avait déjà commencé et j'avais envie de la voir aussi, mais visiblement ce n'était pas urgent, car il y avait assez de participants pour qu'il aille encore quelque chose à voir quand j'allais arriver sur les lieux. Enfin, elle m'avait quand même dit que c'était à condition que je ne reste pas planter devant l'étal du peindre bien évidement. Mais ce n'était pas ma faute si je trouvais ses toiles particulièrement réussies. L'artiste m'avait dit que c'était des paysages qu'il avait vus pendant ses nombreux voyages. Du coup j'avais encore plus l'impression de m'échapper quand je regardais ces fameux tableaux. Un jour moi aussi je partirais un voyage et sans craindre de tomber sur n'importe quel démon. Maintenant que j'avais un pied dedans, j'avais bien envie de profiter de ma liberté.
Je continuais donc à regarder les différents endroits, en me demandant quel endroit je pourrais découvrir plus tard, ou est ce que j'aimerais aller, ou qu'est-ce que j'aimerais voir. Mais je savais qu'avant tout cela, j'allais avoir beaucoup de choses à apprendre, que ce soit pour savoir me débrouiller ou pour ne plus être dépendante de personne au niveau de ma sécurité.

Sariel finit par m'attraper le bras et me dirigea vers l'endroit des épreuves. Une chose était certaine, c'est que ça attirait vraiment beaucoup de personnes et je remarquais rapidement qu'il y avait de tout au point de vue race. Une pointe d'inquiétude me traversa alors l'échine, si vraiment cette épreuve était ouverte à tous, est-ce qu'elle l'était aussi à des démons, est-ce qu'ils y en avaient qui avait eu l'autorisation de venir se présentée ici, peut être sous réserve de se tenir tranquille qui sait ? Mais dans tous les cas, ce n'était pas quelque chose qui me rassurait réellement. Ce n'était peut-être pas bien, mais j'espérais vraiment que ce n'était pas le cas et qu'il n'y en avait pas autour de nous. De toute manière, j'avais bien remarqué les patrouilles pendant que je marchais, visiblement c'était assez bien protéger et je n'avais pas vraiment à m'en faire.
Sariel continua alors à me diriger dans la foule jusqu'au moment où elle me montra l'endroit de l'épreuve. Je lui demandais alors en quoi elle consistait. «Un simple duel, enfin si on peut dire. Deux participants s'affrontent jusqu'au moment ou un est déclarée vainqueur et de ce que je sais, il n'y a aucune restriction, tous les coups son permis.» j'étais assez surprise d'entendre une telle description, en fait j'aurais vu ça dans n'importe quelle autre race, mais pas vraiment la nôtre. «Je suppose que la guerre a rendu notre peuple plus combattif de ce qu'il devait être auparavant.» «C'est surtout que nous n'avons pas réellement le choix, mais bon profite du spectacle et ne t'en fait pas, il n'y a pas de duel à mort. » «Alors ça, ça dépend du juge.» c'est un homme qui était à cotée de moi qui avais lâché ça. Visiblement il avait entendu notre conversation. Mais je préférais ne pas y prêter attention.

Je reportais mon attention rapidement sur les participants qui venaient d'arriver. Au début, les concurrents semblaient examiner ou ils se trouvaient, ils semblaient un peu perdus. Puis celui de gauche fonça sur son adversaire avec une telle hargne que je me demandais ce qui lui arrivait. Une grande envie de victoire, je suppose. Tout en continuant à regarder, je demandais si c'était en forme de tournois, car si c'était le cas, il ne devrait peut-être pas mettre toute sa force maintenant dans le combat, il risquait de ne pas être en forme pour le combat suivant. Mais l'homme me répondit que non, c'était un seul et unique combat et que, c'était sans doute la façon dont les combattants se débrouillaient, utilisaient leur capacité qui allait déclarée le vainqueur.
Dans tous les cas, celui-là avait visiblement une grande envie de gagnée vu comment il fonçait encore et encore sur son adversaire. «C'est moi ou on dirait qu'ils sont au même niveau? » «C'est comme ça depuis le début, pour le coup les organisateurs se sont bien arrangés pour que les combats soient équilibrés. Il n'est pas rare que les vainqueurs le soient de justesse, mais justement, ça rend les choses beaucoup plus intéressantes, car on ne peut vraiment pas savoir qui va gagner le combat avant la dernière seconde. Tenez tout à l'heure il y en avait un qui était au sol, on croyait même qu'il était mort, pourtant quand son adversaire à baisser sa garde, il lui a lancer son arme, l'assommant sur le coup et lui donnant par la même occasion la victoire.» l'homme semblait être là depuis le début et pendant que le combat se déroulait devant nous, il me raconta d'autres anecdotes.
Finalement, la hargne de l'homme eut raison de son adversaire, car il réussit à gagner son combat. Mais une nouvelle fois, je fus choqué quand je compris que le juge avait droit de vie ou de mort sur le perdant. Ça me troublait assez, mais en même temps je ne connaissais pas grand-chose au monde extérieur, je préférais donc ne rien dire, mais j'annonçai à Sariel que je préférais continuer à profiter des activités extérieures, les combats ce n'était pas vraiment pour moi et encore moi la finalité.


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Ezechyel
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Ezechyel
Sam 06 Juil 2019, 04:36

Le bruit du fer retentissait dans l'enceinte de l'arène en une série de chocs assourdissants que les clameurs de la foule, malgré leur intensité aberrante, ne parvenaient pas entièrement à étouffer. Les échos métalliques ne cessaient de vibrer au creux des oreilles, comme une mélodie morbide qui m'évoquait beaucoup trop amèrement les cacophonies d'un champ de bataille. Me mordant subitement la lèvre inférieure, je pris énormément sur moi-même pour m'empêcher de grimacer, alors que mes yeux observaient le cours du combat se déroulant ici-bas. Les deux concurrents avaient débuté les hostilités il y a quelques minutes à peine et depuis, l'affrontement n'avait fait que gagner en violence et en bestialité sous les acclamations des spectateurs qui ne demandaient qu'à être divertis par une Épreuve de la Coupe des Nations. Pourtant, j'éprouvais une sorte de malaise à assister à une pareille démonstration de force, qui m'apparaissait plutôt comme une lutte d'animaux enragés désirant à tout prix répandre le sang de leur ennemi. En tant que guerrier, je pouvais aisément comprendre ce que ces deux hommes au centre du Cercle de Combat éprouvaient à travers les élans de leur rage, de leur adrénaline ainsi que de leur volonté inflexible de ne guère ployer un genou devant la défaite, surtout lorsque l'honneur des siens et de sa patrie était mise en jeu. Cela dit, mon inconfort provenait essentiellement du fait que les batailles qui éclataient en ce moment-même avaient été pensées, puis organisées par un peuple sensé représenter la droiture des Vertus. Je n'avais nul besoin de mentionner que les agissements des compétiteurs ne possédaient rien de vertueux : il n'y avait que de la haine et de la Colère pour animer leurs visages ensanglantés, tandis qu'ils abattaient des coups meurtriers sur leur assaillant, en dépit des règles que le Juge leur avait si clairement dictés. Rien ne semblait avoir plus d'importance aux yeux de ces participants que l'anéantissement définitif et systématique de leur adversaire, même si cela pouvait leur en coûter la victoire. Ces individus l'ignoraient évidemment, mais l'Ange assis sur la plus haute tribune allait très certainement leur offrir ce qu'ils désiraient avec tant d'avidité. Après tout, ce dernier n'avait fait que décrété la peine de mort jusqu'ici, et je doutais fortement que sa tendance finisse par changer à l'avenir, pour avoir vu plusieurs combats s'enchaîner l'un à la suite de l'autre sans jamais que le verdict ne se laisse perturber. Un vague sourire apparut sur mes traits, dénué de joie néanmoins. Quelles que soient les intentions pouvant motiver les Ailes Blanches à exiger sans cesse et si impitoyablement la mort, le véritable but recherché était à coup sûr plus honorable qu'une simple exécution afin d'exciter une foule déjà en pleine effervescence. Non, j'étais persuadé que cette Épreuve en cachait bien plus qu'elle ne le laissait paraître aux premiers abords : il ne restait qu'à savoir ce que c'était exactement. Peut-être ne serait-ce qu'à cet instant, où le secret de cette compétition me serait dévoilé, que je serais enfin capable de discerner la moralité angélique derrière la toile de barbarie que ses représentants ailés insistaient à nous agiter au visage. Plus je songeais à cette probabilité, plus mes certitudes me paraissaient entièrement sûres, fondées. Cela étant dit, si mes soupçons s'avéraient en effet justes, la situation de cet Ygdraë, qui luttait si férocement au sein de l'arène, n'était pas tout à fait garantie de le guider vers le chemin de la victoire. Par réflexe, je coulai un regard vers l'homme, dont mon rôle était d'assurer la protection, qui se trouvait à ma droite. Muet, il avait les prunelles rivées sur le sylvestre qui joutait avec sa paire de glaives contre un Enfant de l'Œil armé d'un fouet redoutable qu'il maniait comme un troisième bras. Pour autant, l'Ildra savait comment montrer de la résistance, la balance ne s'étant pas encore penchée en sa défaveur : une finalité victorieuse lui demeurait toujours à portée de main.

« Votre cousin est plutôt doué. » Glissai-je spontanément à mon voisin. Le Dagmar parut étonné du compliment. Se détachant provisoirement de la contemplation du combat, il porta son attention sur ma personne, qui ne put retenir l'apparition d'un petit sourire en coin devant l'air un peu ahuri de mon semblable. « Il se débrouille bien. » Précisai-je en ponctuant mes propos d'un rire bref, mais franc, qui soulignait mon amusement. « Certes, la plupart de ses mouvements sont superflus, voire même inutiles, mais sa technique reste bonne tout au plus. » Le Cyraliel eut subitement l'air intéressé par les observations que je lui énumérais. « Que pouvez-vous dire de plus? » Je le toisai un instant, avant d'intervertir mon intérêt sur les gestes qu'effectuaient le représentant de notre peuple à l'intérieur de la zone des hostilités. Je fronçai légèrement les sourcils. « On dirait qu'il ne s'est pas pratiqué à l'épée depuis un moment. Il agit selon les souvenirs qu'il garde encore de son style. Il connaît ses pas, c'est évident, mais ceux-ci manquent de précision. Son véritable atout, c'est sa force. » Ça, et également le fait que son opposant soit à peu près de son niveau en terme d'habiletés, autant physiques que magiques. Par ailleurs, les guerriers semblaient tous deux assez récalcitrants à user de magie, sans doute par conscience de leur piètre capacité à performer dans ce domaine. Ce n'était qu'une hypothèse, mais elle me paraissait être la plus logique pour expliquer leur comportement, compte tenu de l'Épreuve qui nécessitait une victoire et que la magie, étant un atout précieux, était autorisée par le règlement. Les deux hommes devaient probablement craindre de rater leur sort et par le fait même, de s'épuiser inutilement. Un sourire un peu narquois finit par se peindre sur le rebord des lèvres du Borghild. « C'est exact, à bien de choses près. » Machinalement, il vint écraser la pointe de son menton sur ses doigts qu'il avait préalablement croisés, avant d'enfoncer ses coudes contre ses cuisses. « Vous avez raison : il a bel et bien passé plusieurs années sans s'entraîner. Ou devrais-je plutôt dire qu'il a passé plusieurs années de sa vie sans accomplir grand-chose...? Oui, ça se rapproche beaucoup plus de la vérité. » Son ton était excessivement cynique. Je me gardai de lui soulever directement la remarque. « Que lui est-il arrivé? » Cette fois, les intonations du Cyraliel s'adoucirent : elles semblaient même compatissantes, compréhensives. « Il est tombé amoureux. D'une Ange. » rajouta-t-il après une courte hésitation. « Ne me dîtes pas que...? » L'homme secoua la tête. « Non. Dans son cas, il l'a perdue bien avant le génocide. Sa mort l'a tout autant fait souffrir cela dit, voire bien plus encore... »

Les cris de la foule s'étaient soudainement tus, laissant planer un calme surnaturel au-dessus de l'arène. L'Ygdraë venait de plaquer son adversaire au sol. La main du Démon pendait lamentablement dans la poussière, détachée du support naturel de son poignet. Un flux de sang jaillissait de l'ouverture de sa lésion et malgré tout, l'être démoniaque trouvait encore en lui la force – ou plutôt l'insolence – de gratifier son ennemi d'un immense sourire. Les paroles qu'il échangeait avec cet Aramis Borghild nous étaient imperceptibles. Toutefois, à voir les changements de ses expressions faciales, il était facile de comprendre que le vaincu s'amusait à le narguer, à le provoquer. Après tout, qu'avait-il à perdre dans une situation qui le mènerait, irrémédiablement, sur son lit de mort? « Vous voyez, ce Démon que mon cousin s'apprête à tuer est le même qui est responsable de la brûlure sur son visage. » J'en restai stupéfait. « Pas étonnant qu'il ait combattu avec autant de rage. » Soufflai-je dans un murmure. Svën exhala un soupir. « Ce satané Démon... » Il se pinça l'arête du nez. Je pouvais voir l'exaspération danser au fond de son regard azuré. « C'est à cause de lui si Aramis s'est laissé entraîner là-dedans. » - « Que voulez-vous dire? » Posai-je, intrigué. À l'intérieur du Cercle de Combat, le sylvestre et la créature démoniaque avaient cessé de parler. Le silence était à présent maître des lieux. Le glaive bien haut dans les airs, le vainqueur de la bataille se préparait à rendre la sentence du Juge. Son visage était étrangement serein. Le Dagmar rit. « Il appartient à ce groupe désormais. » Sa voix ne recelait aucune trace de joie, mais elle était remplie d'amertume. « Aux Extrémistes. » Le bruit de la lame qui s'enfonce dans la chair résonna à travers les gradins en un écho lugubre.

Le combat était terminé.

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 10 Juil 2019, 12:43




Les yeux de la foule


Cela faisait plusieurs semaines que tu te renseignais sur elle de toutes les manières possibles. Du jour au lendemain elle avait disparu, et personne ne l'avait vue depuis. Pas même la vieille Rosa chez qui elle se rendait régulièrement. Personne n'avait aucune nouvelles d'elle. Ses connaissances étaient inquiètes. Aurait-elle réellement quittée les Jardins de Jhēn ? C'était une idée qui n'était pas à exclure. Néanmoins il n'y avait rien qui puisse affirmer une telle hypothèse. Et aujourd'hui l'épreuve de la Coupe des Nations avait débuté. Les noms des participants avaient été révélés, et un certain nombre avaient attirés ton attention et celle de ton modèle. Notamment celui-ci : Kitoe Idael. Représentante de la Race Démoniaque. Un nom qui confirmait les premières suppositions de Nefraïm, mais surtout la véracité de ses propos, lors de son dialogue avec Kitoe. On ne passe pas d'Ange à Démon du jour au lendemain. Seulement certaines races en sont capable.Tu poussais un soupir en songeant à cela. Aurait-elle rejoint cette Démone ? Son modèle ? La tendre Kitoe qui aidait la vieille Rosa à faire ses courses le matin et entretenir le jardin l'après-midi ? Une idée loufoque exposée ainsi mais qui pourtant n'avait rien d'insensée. Elle l'avait dit elle-même : « Kitoe est morte. ». Et s'est ensuite transformée en Démon.

Tu traversais les rues de la ville qui n'avait jamais été autant animée qu'aujourd'hui. La Coupe des Nations avait attirée nombre de personnes, toute – ou presque – race confondue, transformant les lieux en un semblant de foire internationale où chacun ventait la qualité des produits régionaux de son peuple ou exposaient des souvenirs à l'image des élus d'Isemli et autre grandes figures connues de ces terres qui viendraient encombrer les étagères des chaumières.

L'épreuve ne tardant pas à commencer, tu prenais la direction de l'arène et t'assis rapidement à la première place que tu trouvais. C'est à cet instant que tu te rendais compte que le combat avait en réalité déjà débuté. « Qui cet homme affronte-t-il ? », demanda-tu à ton voisin, te renseignant sur la situation. « Son ami d'enfance apparemment... Comme quoi, d'ami à ennemi, il n'y a qu'un pas. ». Tu reportais ton attention sur la scène. Un pas. C'était vrai. Tu en faisais toi-même les frais. Étrangement, Nefraïm était entouré de proche à qui il avait tendu la main par le passé, mais devant qui il serait contraint de brandir la lame à présent. Ce que tu serais contraint de réaliser. Tu ne quittais pas des yeux les deux combattants qui s'affrontaient la rage au ventre, suants sang et eau au sens littéral comme propre du terme, aucun ne voulant céder la victoire à l'autre. Quel passif pouvait bien unir ces deux êtres au point qu'ils préféraient se donner la mort dans ce duel pour une victoire probablement éphémère, le survivant risquant de succomber de ses blessures ? Même aujourd'hui, alors que tu étais presque en totale osmose avec ton modèle, tu ne pouvais t'empêcher de songer que le cœur de ces êtres à la vie si fragile avait de ça d'étonnant que, malgré leur pleine conscience de leur mortalité, de ce fil si fin et si aisé à trancher qu'était la Vie, ils étaient prêt à tout pour défendre leurs convictions et leurs idées.

La main du concurrent abattant son adversaire sonna la fin de sa participation. Une première victoire sur cette pénible épreuve que chacun des participant auraient à subir. « Il devait avoir une sacrée dent contre lui. Il n'a pas hésité une seconde lorsque le Juge à donné son verdict. », commenta l'Ange à tes côtés. « Je suppose oui. La colère est un rude sentiment qui colle à la peau et semble pouvoir traverser les années sans en subir les affres du temps. » - « C'est pas faux... ». Tu jetais un regard en direction de l'homme et la vit, dans son regard, cette lumière visible dans les yeux de nombreux autres Anges. Une rancœur à l'égard du Vil, insatiable, que seule la loi du Talion pourrait éventuellement atténuer. « Vraiment ? Une gamine ? Son adversaire a intérêt à être du même acabit où elle fera pas long feu. ». En entendant le commentaire fait par ton voisin sur le nouveau concurrent – la nouvelle plutôt à ses dires – tu reportais ton attention sur le Cercle de Combat. Néanmoins c'était bien plus le ton qu'il avait employé qui t'avais intrigué que ses mots. En effet, si dans le fond on pouvait y voir un semblant d'inquiétude, on comprenait qu'il ne s'agissait là que d'une remarque parmi d'autres à l'amertume avec laquelle il les avaient prononcés. Aussi, à l'instant où tes yeux se posèrent sur la personne, tes traits se durcirent comme les paroles de l'Ange. Tout le long de son combat, tu ne quittais pas des yeux la Démone. Jusqu'à la fin, où un souffle s'échappait d'entre tes dents en un sifflement méprisant alors que cette dernière se jetait sauvagement sur celle qui fut sa mère. Sans attendre la suite, tu te levais et quittais l'arène sans un mot.

L'image encore en tête, tu prenais la direction de ta demeure sans prêter plus attention à ce qui pouvait t'entourer. Avec cette intervention, tu comprenais bien mieux d'où provenait ce dégoût qu'éprouvait Nefraïm envers cette femme. Mais aussi, tu te demandais comment la douce Kitoe – car un jour elle avait forcément été ainsi – avait bien pu devenir un tel monstre. « Vous êtes bien pensif. ». Tu sursautais à ces paroles, plongé bien trop profondément dans tes pensées. « Il n'y a personne chez vous ? », ajouta Miela un air inquiet dans le regard. « Bien sûr que si. », rétorqua-tu sur un ton sec, moins à cause de sa question que du spectacle qu'avait offert la Démone. « Vous ne n'assistez pas à l'épreuve ? » - « Non, je faisais juste un détours. En vérité vous tombez bien. Je voulais vous donner ceci. ». Elle déposa dans ta main une petite figurine accrochée à un épais fil de coton. Ce dernier arborait la forme d'un hibou, les ailes déployées. Tu la questionnai du regard sur la raison de ce présent. « J'ai entendu dire que l'un des participants portait le nom de Lemingway. J'ai supposé qu'il faisait parti de votre famille. Je me suis dis que vous pourriez le lui faire apporté, comme un talisman. » - « Elle. » - « Pardon ? » - « Rien... », répondis-tu alors après un soupir en refermant ta main sur le bijou. « Merci. ». Puis tu repris ton chemin, sous le regard interrogatif de Miela.
Il n'est pas vrai que rien soit jamais effacé, Le passé n'est jamais tout à fait le passé

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Mer 10 Juil 2019, 13:02




Les yeux de la foule


« Pa-pa. », articulais-tu face à Avetis qui ne te répondais que par des bredouillements loin de ressembler à ce que tu essayais de lui faire répéter. Assis sur le canapé, les mains sécurisant ses côtés, tu t’apprêtais à réitérer le test pour la dixième fois au moins avant qu’un tendre sourire ne barre ton visage. Tu te penchais vers lui jusqu'à coller ton front au sien, plaçant affectueusement tes mains dans son dos. Inutile de se presser. Un sourire amusé se dessinait sur ton visage quand tu sentais sa petite main chercher à se saisir d'une de tes mèches tombants sur son visage rond. Un bruit dans l'entrée te sortais de cet instant de quiétude que tu partageais avec ton fils. En voyant Sora vous observer dans l’entrebâillement de la porte tu installais Avetis sur tes genoux après avoir signalé au Reflet de s'installer face à toi. « Ça ne fera pas bizarre au petit de te voir en double ? » - « Il est bien la dernière personne à qui je compte cacher ton existence. Le plus tôt il est au courant pour toi, mieux ce sera. » - « Miela partage cet avis ? », ajoutait Sora, curieux. - « Miela n'est pas sa mère, et j'ai l'impression qu'elle l'a oublié dernièrement. », répondis-tu sèchement. Il y a quelques temps tu étais parti plusieurs jours, lui laissant en toute confiance la garde d'Avetis dans sa propre demeure en Haute-Terre. Depuis ce jour elle se permettait bien plus de liberté sur l'éducation de ton fils. « Je l'ai croisé en revenant. Elle m'a donné ça. Pour Kyra. ». Tu levais les yeux pour les poser sur le bijou sculpté. Un hibou. « Pourquoi te l'a-t-elle donné ? Nous n'avons pas plus de passe-droit que les autres. » - « Peut-être parce que vous avez le même sang. Ça lui semblait naturel. ». Tu soupirais. « Il y a peu de chance de la croiser maintenant que l'épreuve a commencé. Peut-être un garde voudra bien le lui faire passer. A moins que... ». Tu t'arrêtais un quart de seconde, fixant le Reflet. « Les épreuves sont déjà terminés ? » - « Non, elles commencent juste. », fit-il un air dégoûté sur le visage. « Que s'est-il passé ? » - « Le duel de Kitoe. ». Un flottement suivi sa réponse pendant lequel tu assimilais ses mots. « Kitoe ? ». Tu écoutais alors attentivement ton Reflet te compter en détails du combat de la Démone.

Les yeux plongés dans l'infinité azurée de ceux d'Avetis, ton visage exprimait le dégoût profond faisant suite à l'histoire de Sora. La chute était donc si rude ? Il t'était encore difficile d'imaginer que les deux Kitoe que tu ais connu soit en réalité la même personne. Comme s'il avait lu dans ton esprit, ton Reflet reprit la parole évoquant le propre Reflet de la Démone. « Tu te souviens de ce qu'elle t'as dit ? Elle t'as demandé si elle était ''fausse''. » - « Je le sais bien... Mais tu crois réellement qu'elle est partie retrouver cette femme ? Il est difficile d'imaginer Kitoe agir ainsi. » - « Ne te sens pas coupable de son départ. Un jour ou l'autre elle aurait quitté les Jardins de toute manière. On peut très bien vivre sans notre modèle dès que notre copie est parfaite. L'imperfection est toujours semeur de trouble. » - « Comme quoi personne n'est infaillible. », concluais-tu en reportant ton attention sur Avetis qui ne demandait que ça depuis plusieurs minutes déjà. « Il y a des jeux pour les enfants dehors. Tu devrais l'y emmener. », fit alors Sora après quelques secondes silencieuses à t'observer faire des mimiques ridicules devant le petit Humain. « Oui, autant profiter du fait que les rues soient moins bondées tant que tous le monde assiste à l'épreuve. ».

Avetis dans les bras, tu traversais les rues, t'arrêtant devant certains stands qui semblaient particulièrement attirer l'attention du petit. Généralement ils étaient plus colorés que les autres ou bien plus animés. On y retrouvait les enfants qui s'y bousculaient parfois ou le marchand qui l'animait avec le bagout digne d'un Monsieur Loyal. Puis tu voyais le petit commencer à tirer la grimace. Tu lui répondais alors avec un sourire amusé, en même temps que tu cherchais de quoi satisfaire ses attentes. « Oui, moi aussi je commence à avoir faim. ». Tu te dirigeais vers le stand d'un Magicien qui vendait les spécialités fromagères et laitières aux chèvres qui faisaient leurs réputations avant de rejoindre celui d'un Elfe un peu plus loin. Puis tu allais t'installer sur un banc, près d'une fontaine pour rassasier le garçonnet. En entendant les commentaires enflammés provenant de l'arène, tu te demandais ce qu'il pouvait bien s'y passer. Ce qui était certain c'était que les duellistes devaient se battre avec toute la passion qui pouvait les habiter. Ce que tu ignorais c'était que quelqu'un était présent pour commenter ces affrontements justement.

Des ombre filèrent devant toi avant de te traverser, continuant sa route par-delà la fontaine et plus encore. Tu levais les yeux au ciel, suivant du regard les Anges à l'origine ces ombres furtives. Entre l'arrivée massive de peuple de races diverses et variés, l'épreuve qui provoquait l'engouement du plus grand monde, les stands en tout genre dont certains chercher l'amusement des petits comme des plus grands, il était difficile d'imaginer l'état d'alerte dans lequel était plongé ce territoire. Tu balayais du regard la population qui avait préféré continuer à flâner le long des rues plutôt que de parier sur celui qui porterait le titre de Vainqueur de l'épreuve angélique. Non, c'était un fait qui se lisait sur leur visage à tous. Du moins, sur ceux ne faisant pas parti des Immaculés. Profiter de l'instant, des activités et des produits offerts, voilà ce que l'on pouvait lire sur leurs visages. Tu reposais le regard sur Avetis qui attendait impatiemment une nouvelle cuillère de la mixture que tu avais faite avec les différents produits que tu avais achetés et lui souris d'un air rassurant.
Chaque épreuve est une bénédiction, puisqu'elle purifie et délivre des péchés

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 11 Juil 2019, 13:33



Les yeux de la foule


« Il reste encore de la tarte ? » demandai-je à Adélie. « Tu as tout mangé. On pourra en refaire si tu veux. » « Oui, ça me plairait. » Je ramenai le livre que je tenais devant mon nez, afin de poursuivre ma lecture. Je ne pouvais pas rester longtemps ici. Je ne devais pas me perdre, même si j’avais envie d’en savoir plus. Ma place était à présent à Valera Morguis. Je devais surveiller ce qu’il se tramait là-bas et ne pas laisser à mes potentiels ennemis le loisir de me doubler dans mes projets. Pourtant, contre toute attente, les terres magiciennes me manquaient. J’aimais bien être ici, y trouvant une certaine félicité. Il avait fallu que je m’en éloigne pour le comprendre. « Ça te dirait d’aller aux Jardins de Jhēn ? » « Pourquoi faire ? » J’étais un peu déphasé. « La Coupe des Nations, Kaahl ! » Je me redressai légèrement, en essayant de cacher l’étrange sourire qui était apparu sur mes lèvres. Réta avait été choisie pour représenter les Sorciers chez les Réprouvés. L’annonce m’avait plu, énormément. Elle allait y laisser la vie et ça arrangeait mes affaires. C’était simplement dommage que je ne puisse y faire le déplacement. Les Mages Noirs n’étaient pas populaires dans les contrées réprouvées. Inutile de préciser pourquoi. Même sous mon identité magicienne, je ne souhaitais pas prendre le risque. « Il y aura de la tarte aux fraises ? » fis-je en plaisantant. « Incorrigible. Je me demande comment ça se fait que tu ne sois pas plus gros. On dirait un Déchu de la gourmandise ! » « J’aime les bonnes choses, c’est tout. » concédai-je quand même tout en posant mon livre sur mon nez. « Tu vas faire comment pour tes cours ? » Il fallait forcément qu’elle me ramène à des sujets sérieux. « Je ne sais pas encore. Je vais sans doute demander un congé plus important, jusqu’à ce que je puisse reprendre une activité normale. » « Quand ? » « Tu sais… seuls les Ætheri le savent. Ce n’est pas de tout repos d’avoir à gérer une famille de Sorciers. Tu les verrais… J’essaye de ne pas juger mais entre ceux qui veulent me voir disparaître et ceux qui se battent entre eux sous couvert d’entente cordiale… Les Sorciers sont vraiment fourbes, ce n’est pas qu’un préjugé sans fondement. » « Ça m’inquiète un peu pour toi, tu sais. Tu devrais les laisser se débrouiller. » « J’y ai déjà pensé mais il y a des choses qui me retiennent. On en a déjà parlé mais certains Paiberym ont tendance à devenir Magiciens avec le temps et je ne peux pas les laisser là-bas. Moi j’ai eu de la chance d’étudier à Basphel plus jeune, ça m’a permis de ne pas évoluer dans un environnement maléfique mais ce n’est pas le cas de certains des enfants de ma famille. Ils sont fragiles et exposés. En plus de ça, avec la disparition de la reine, j’ai besoin de m’éloigner un peu. » Le silence s’installa. Elle se déplaça jusqu’à mon fauteuil pour me faire face, semblant chercher quelque chose à dire pour détendre l’atmosphère. Finalement, elle prit sa décision. « Allez debout, on part maintenant ! » « Quoi, maintenant ? » « Allez ! Zou ! »

C’est ainsi que nous arrivâmes aux Jardins, quelques minutes plus tard, après avoir utilisé la magie de téléportation. C’était pratique, il nous aurait fallu des heures, sinon. La cité était en effervescence. Je voyais à la tête d’Adélie qu’elle cherchait une idée stupide à me soumettre. Je n’en étais pas ravi d’avance. « Tu as déjà pensé à te faire tatouer ? » « Non. » C’était idiot, effectivement. « Tu pourrais essayer. » « Ce n’est pas… » Elle me prit la main et me fixa bien dans les yeux. « De l’audace ! On se fait faire la même chose et c’est toi qui choisis. » Je souris d’une façon un peu forcée. Au fond, je n’en avais rien à faire. Je trichais la plupart du temps sur mon apparence. Tatoué ou pas, cela avait autant d’importance que la couleur de mes yeux, la taille de mes muscles ou la longueur de mes doigts. Je pouvais modifier ce que je souhaitais. Pour être franc, je ne l’aurais pas fait de moi-même, ni si elle me l’avait proposé uniquement pour moi. Cependant, le fait qu’elle puisse garder sur sa peau une trace que j’aurais décidé avait un petit côté hautement satisfaisant. « Si c’est moi qui choisis, d’accord. » lui dis-je. « J’espère que tu es prête à toutes les folies et que tu ne vas pas te dégonfler, Adélie. » « Jamais ! » « Bien alors, allons chercher un tatoueur. » J’avais eu une idée. « Qu’est-ce que t’as en tête ? » « Tu verras. »

Quelques temps plus tard, nous nous regardions dans le mur entièrement composé de miroirs du tatoueur. Ça n’avait pas été douloureux puisque le tatouage avait été fait par magie. Nous avions deux ailes dans le dos : une blanche et une noire, surmontées d’une couronne de lierres et d’épines entourant un grimoire. Sur la couverture de celui-ci, un hibou fixait le spectateur d’un regard perçant. Les lunes du monde prenaient place entre les ailes, mélangées à des pentacles, et la version différait d’un dos à l’autre. Nous avions tiré au sort qui aurait la « malchance » de voir la lune noire dominer la bleue. C’était tombé sur moi. Peut-être que j’avais légèrement triché. Peut-être. Je souris. « Sincèrement, je suis étonné que tu ais accepté d'aller jusqu'au bout. » « Moi aussi… » « J’espère que tu ne sous-entendras plus jamais que je manque d’audace. » dis-je avec un air de défi. « Jamais. » répondit-elle en observant mon dos. « Au moins, ta famille sera heureuse de voir que tu portes le chaos, même si tu as une aile blanche. » « Je suis certain que ma tante ne verra que l’aile angélique. Il ne faudrait pas que je retrouve un semblant de légitimité à ses yeux. Après tout, je suis un traître de Magicien, je te rappelle. » « C’est vrai ! Quel délinquant ! » me fit-elle dans un clin d’œil. « Allez, allons voir les combats un peu. En plus, maintenant qu’Isemli est tatoué sur nous, je suis sûre qu’il nous choisira pour une prochaine épreuve ! » « Sans aucun doute. »

Lorsque nous arrivâmes dans les gradins, j’étais très loin de me douter qu’une petite surprise m’y attendrait. Sylbille était en train de combattre. Je me mis à rire, amusé par le hasard de la situation. L’idée d’utiliser le Conte du sapin me traversa l’esprit et sans doute l’aurais-je fait si je n’étais pas accompagné. « Ce ne serait pas la femme de Raeden Liddell ? » Je pris un air un peu surpris et mon visage se fit concentré. « Si je crois bien… Elle s’appelle Sylvie, non ? » « Sylbille ! » fit une femme à côté de nous. Vu ses yeux vairons, elle était sans aucun doute Orisha. « Ah, excusez-moi. » lui dis-je avec un ton semblant réellement navré. Je n’avais aucune idée du fait que la jeune femme en question était à ce point populaire auprès de ce peuple. C’était le sien, après tout. « Sylbille. » répétai-je. Bien sûr que je savais comment elle s’appelait. Depuis le temps, j’avais même appris à connaître par cœur les formes de son corps. J’aimais attendre une heure tardive pour la caresser dans son sommeil. Parfois, j’avais de la chance et j’arrivais à utiliser la magie lorsqu’elle était nue. C’était toujours un plaisir de torturer la femme de ce crétin, mais non moins puissant, d’Ange pendant qu’il faisait ses petites affaires de son côté. J’en finissais toujours légèrement frustré, à cause du peu de temps que je pouvais passer à jouer avec elle. Le conte était capricieux et nos rencontres bien trop courtes pour que j’arrive à lui faire échapper de réels soupirs ou à l’inquiéter réellement. Je me plaisais à imaginer qu’elle avait fini par se penser un peu folle ou à chercher une réponse logique à ses interrogations. Je n’avais pas poussé le vice encore trop loin. J’avais testé le maléfice. Elle ne ressentait pas les coups et les griffures. Je ne pouvais transmettre que des gestes qui lui faisaient du bien, qui lui plaisaient, d’une manière ou d’une autre. Je devais, bien sûr, m’adapter à chacune de ses postures et à ses mouvements. Ce n’était pas évident, d’où ma préférence pour les visites nocturnes. Je la fixai durant son combat, mes idées étant tout sauf saines. Il fallait que j’essaye des choses plus intrusives, prochainement. Je me doutais que son Ange ne devait pas la satisfaire. Moi je le pouvais un peu plus.

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Jeu 11 Juil 2019, 22:19


Werdna observa la lettre qu'elle venait de recevoir, la mine soucieuse. « Et tu es sûre que c'est à moi que l'on voulait adresser cette missive ? » « Il y avait ton nom inscrit dessus. » répondit sobrement sa camarade, un fin sourire sur les lèvres. « Je pense que c'est en effet un signe irréfutable pour affirmer que tu es la destinataire de ce courrier. » Elle était amusée de voir l'apothicaire réagir de la sorte. Elle semblait prise de court, désemparée. Et ce comportement l'intriguait quelque peu. « Qu'est ce que ça dit, pour que tu ais autant de mal à y croire ? » Pour toute réponse, l'ailée tendit le parchemin sur lequel des lignes étaient rédigées à l'encre noire. « Oh. Eh bien... C'est plutôt une bonne chose, non ? » questionna la plus jeune une fois qu'elle eut finit de prendre connaissance du document. L'ailée soupira tout en passant une main dans ses cheveux châtains aux reflets roux. « Je ne sais pas. Ça me semble sortir de nulle part, cette histoire. Pas toi ? » Son interlocutrice se contenta de hausser les épaules avant d'enrouler la lettre et de la poser sur la commode à leur côté. « Moi je trouve ça encourageant, au contraire. »  « Je ne suis pas sûre... Nous avons déjà beaucoup de choses dont nous devons nous occuper. Notre race se remet tout juste des troubles causés par les Vils.. Nous ne sommes toujours pas totalement rétablis du génocide -peut-être ne le serons-nous même jamais. Les Gardiens doivent toujours s'occuper des Humains. C'est une mission très importante : eux aussi ont été beaucoup touchés durant la dernière ère. Et depuis, nos relations avec eux sont pour le moins... vacillantes... » Certains humains avaient même décidé de couper totalement les ponts avec les ailes blanches et ne toléraient leur présence à leurs côtés qu'à la condition que la malédiction de Sympan et le vieillissement prématuré qu'elle impliquait ne les rende nécessaire à leur survie. Comme si la confiance qu'ils avaient autrefois en leurs protecteurs s'était totalement évaporée... « Peut-être. Mais c'est également une façon de montrer que nous sommes toujours ici, tu ne crois pas ? Nous exporter hors des frontières angéliques et agir par delà notre zone de confort, c'est prouver que nous résistons, que nous sommes toujours debout et prêts prendre notre revanche sur le monde. » Une lueur enflammée brûlait au fond des yeux d'Annabelle tandis qu'elle s'exprimait avec fougue. « On envoie un message à tous ceux qui nous observent. "Oui, regardez-nous, nous sommes là et nous continuons à faire ce qui est juste !" Tu ne crois pas ? » La blonde se retourna pour observer la réaction de son amie, qui ne semblait pas réellement emballée par son discours. «  Tu as peut-être un peu raison... Mais ça ne m'explique toujours pas pourquoi est-ce qu'ils feraient appel à moi. » La novice se mit de nouveau à sourire. C'était donc ça, qui la tracassait... « Peut importe la raison, je suis certaine que tu seras à la hauteur. » encouragea-t-elle. « Peut-être qu'ils ont entendu parler de ton légendaire instinct maternel, pas vrai maman-poule ? » Werdna grimaça, faussement contrariée par ce sobriquet. « C'est ça, moque toi, mais rappelle-moi où seraient encore tes chaussures, si je n'étais pas derrière toi ? » « Oui oui, je sais ! Merci maman ! » La blondinette prit la plus grande dans ses bras avec tendresse et déposa un baiser sur sa joue avant de l'attraper par la main. « Enfin bon, nous réfléchirons à tout ça plus tard ! Pour le moment, on a d'autres choses plus urgentes à faire ! Comme d'assister à la Coupe des Nations ! Il faut se dépêcher, l’Épreuve va bientôt commencer. »

Le temps de traverser les Jardins en quelques coups d'ailes, le duo se rendit à l'arène. Les combats avaient néanmoins déjà commencé lorsqu'elles prirent place dans les gradins, se fondant à la foule en délire, acclamant les participants qu'elles soutenaient. Plus que les tournois en eux-même, le regard de Werdna se posa sur les spectateurs. Il était rare de voir autant de races réunies sur leur territoire. Bien évidemment, les Magiciens et les Humains se mélangeaient quotidiennement aux Anges, de par les relations qui les unissaient et la proximité de leurs territoires respectifs. Parfois, on pouvait apercevoir des membres de races plus rares, comme cette femme qui combattait pour représenter les Orishas. Sans pour autant lui avoir déjà parlé, l'ailée l'avait déjà aperçu, et l'avait identifié comme l'épouse du Délaissé. Les affaires amenaient parfois d'autres commerçants, des elfes, des lyrienns, d'autres vendeurs avec des essences plus mystérieuses...  Mais ici, aujourd'hui, la foule était composée d'autant d'Anges que d'étrangers. Cela avait quelque chose de grisant et d'inquiétant à la fois. « Oh, ça a du faire mal. » commenta Annabelle en fronçant les sourcils tandis que la concurrente était tombée au sol violemment. Werdna reporta son attention sur es combats sans que son esprit soit totalement consacré à ce qu'il se passait en bas. Elle était préoccupée par toutes ces choses qui tournaient dans sa tête... La missive qu'elle avait reçut le matin même occupait une place prédominante dans son esprit mais il n'y avait pas que cela. Le départ prolongé d'Elijah et l'absence de nouvelles de sa part ne l'aidait pas. Werdna laissa échapper un soupire avant de secouer la tête. Sans doute ferait-elle mieux d'essayer de se vider l'esprit et d'apprécier le spectacle qui s'offrait en contre-bas.
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Merci Kyky  nastae
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Jeu 11 Juil 2019, 22:38


Diana duel réalisée par Peter Mckinstry

Les cris de la foule résonnaient jusque dans les rues environnante. Ces dernières étaient aussi bondées que les tribunes de l'arène de combat. Les gens étaient venus en masse pour les festivités et pour assister à l'épreuve angélique de la Coupe des Nations. Son épouse devait être dans l'arène. C'était peut être même pour elle toute cette agitation, cette ferveur, ses acclamations et ses encouragements qu'il pouvait percevoir malgré le fait qu'il n'était pas présent. Ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant mais malheureusement, le crime ne s'embarrassait pas des festivités et semblait même accroître son activité en de telles périodes. Raeden avait été obligé de laisser Sylbille seule dans sa chambre avant qu'un garde ne vienne la téléporter dans le lieu de combat. Il aurait aimé être l'air et l'encourager et la soutenir rien que par sa présence. Il espérait toutefois qu'elle comprenait les obligations qu'il avait et qui primaient sur le reste. Il connaissait la vérité quand au pantin. Il n'avait pas de certitude quand aux traits de la personne qu'il emprunterait face à l'Orisha mais il connaissait assez cette dernière pour avoir une petite idée. Il faudrait qu'il trouve un peu de temps après tout ça pour discuter avec elle et voir si cela ne l'avait pas trop atteint.

Quoiqu'il en soit, cette épreuve de la Coupe des Nations avait été l'occasion pour eux deux de passer un peu de temps ensemble. L'Ange s'était arrangé pour être libéré le plus possible et être ainsi, la plupart du temps, le Garde attitré à la participante qu'était sa femme. Elle connaissait déjà un peu les Jardins de Jhen étant donné que c'était là qu'il passait le plus clair de son temps et qu'ils s'y étaient donc déjà retrouvés. Cependant, la jeune femme n'avait jamais réellement visité les lieux. L'Anjonu en avait donc profité pour lui faire découvrir le coin. Il l'avait emmené dans un restaurant où il aimait bien venir faire sa pause méridionale, quand il en avait le temps, lui avait montré quelques échoppes bigarrées, fait découvrir certaines activités. Ils avaient passé du temps ensemble et elle avait ainsi pu en découvrir un peu plus sur sa vie de tous les jours, les endroits qu'il fréquentait, les gens qu'il rencontrait. Une façon de la faire rentrer un peu plus dans sa vie, pour qu'ils deviennent un peu plus proche que ce qu'ils n'étaient déjà actuellement.

En attendant, il avait une mission à accomplir. Des voleurs avaient été signalé dans un quartier résidentiel. Apparemment, des petits malins s'amusaient à passer de maisons en maisons pour faire main basse sur tout ce qui leur plaisait. Il était évident que cela ne pouvait pas rester ainsi. Au mieux, il fallait les attraper la main dans le sac pour stopper les cambriolages et surtout, conduire les prévenus devant la justice. Au pire, leurs patrouilles devaient avoir l'impact nécessaire pour dissuader toute nouvelle tentative. D'ailleurs, pour éviter, au tel cas, que les voleurs décident juste de se déplacer de quartier, des équipes avaient été placées un peu partout. Raeden avait préféré choisir l'option de tracés plus ou moins aléatoires. Ainsi, il n'était pas réellement possible de prévoir leur passage et les délinquants ne pouvaient pas juste attendre qu'ils aient fait leur ronde avant de passer à l'action. Il avait même été préconisé de temps à autre de revenir sur ses pas ou de faire usage de magie pour diminuer ses bruits. Des gens se baladant tout simplement dans la ville pour la visiter, il ne fallait pas non plus que les patrouilles aient l'air agressives. Intimidante, un poil, pour dissuader toute mauvaise action, mais pas au delà tant que rien n'avait été fait.


Stop !

Les hommes autour de Raeden s'étaient arrêtés à la seconde où il avait donné son ordre. Se concentrant et penchant légèrement la tête sur le côté pour mieux entendre, il pointa le doigt vers une direction.

A deux rues d'ici. Nord Nord-ouest. Mickeal et Franck avec moi. Les autres, faites le tour et fermez les issues de la rue.

Sans en dire plus, il fit apparaître ses ailes et prit son envol. Les deux soldats qu'il avait cité lui emboîtèrent le pas. Le reste des indications seraient tenues en conversation privée, de façon mentale. Tout le monde dans la rue n'était pas obligé de savoir que l'Ailé avait capté un cambriolage en cours avec son ouïe sur-développée. Les Jardins devaient rester un endroit accueillant et bon vivre. Les consignes furent exécutées sans discussion et le plus promptement possible. L'équipe de trois formée par Raeden atterrit tout en douceur sur le toit de la demeure victime de visiteurs non désirés. L'Ange avait pris soin de les entourer d'une magie insonorisante. Ainsi donc, leur arrivée sur la toiture ne risquait pas d'être repérer. Les aigrefins n'avaient apparemment pas pris cette précaution. Un juron étouffa résonna quand l'un d'eux percuta par maladresse un objet qui se fracassa par terre. L'Anjonu fit signe aux autres et ils passèrent à l'action.  Ils se téléportèrent à l'intérieur, faisant immédiatement usage du sanctuaire d'Ahéna pour qu'aucune agression ne puisse avoir lieu pendant leur intervention. Cette dernière fut d'ailleurs rapidement menée et les escrocs se retrouvèrent tout aussi vite derrière des barreaux.

Ah Raeden, te voilà ! Tu as raté l'épreuve de ta femme.

Le Liddell se tenait sur le seuil du poste de sécurité, venant à peine d'y déposer les malhonnêtes. Samaêl venait de l'y rejoindre. Il soupira.

Je sais … Comment s'en est-elle sortie ?

Si ce que tu veux savoir, c'est si elle est vivante, tu n'as pas d'inquiétude à avoir. Les soigneurs se sont certainement déjà occupés des plaies qu'elle avait récolté. Par contre, c'est une toute autre histoire pour son adversaire. Elles avaient un air de ressemble … Tu sais qui cela pouvait être ?

J'en ai une petite idée oui, mais je ne préfère pas m'avancer. Si j'ai bien compris donc, elle l'a tuée.

Oui.

Tandis qu'ils parlaient, ils regagnaient lentement l'arène. Le temps de patrouille de Raeden était terminé pour le moment. Il retrouverait peut être sa femme là-bas, si elle y était encore. Ils ne s'étaient pas concertés pour savoir ce qu'ils feraient une fois l'épreuve terminée. De toute manière, même si l'Orisha était passée, ce n'était pas le cas de tous les concurrents. Tant que la liste ne serait pas complète, les concurrents devaient rester jusqu'au bout. Le Juge avait des révélations à faire, à la fin.

Quoiqu'il en soit, il n'y a pas à dire, ta femme sait se battre.

Ils s'étaient arrêtés dans les tribunes, observant les affrontements en contrebas. L'Anjonu avait croisé les bras sur la poitrine tandis qu'il jaugeait les combattants. Il ne connaissait pas personnellement tous les concurrents mais il avait pris soin de se renseigner du mieux qu'il avait pu sur chacun des représentants à la Coupe. Même s'ils étaient censés être leur hôte mais le danger pouvait venir de partout, même des compétiteurs, surtout avec les races maléfiques. Une surveillance toute particulière et accrue avait été portée sur la représentante des Démons. Même s'il s'agissait d'une compétition ouverte à tous les peuples, on pouvait dire que Zane n'avait pas manqué de toupet d'envoyer ainsi un membre de son peuple se pavaner en quelque sorte en plein milieu de ses ennemis.

C'est une chasseuse. C'est vital pour elle, si elle ne veut pas mourir. …. Que penses-tu de la sentence ?

Le Forgeron fit un signe de tête en direction du Juge. Il faisait allusion à ce dernier en train de rendre son verdict en abaissant son pouce.

S'il réclame la mort, c'est qu'elle doit être méritée. Sinon, pourquoi ferait-il cela ?

Et s'il s'agissait de quelqu'un que tu connais ?

L'ancien prit quelque secondes de réflexion.

Cela voudrait certainement dire que son heure est venue … Puis, il ou elle se réincarnerait certainement en ange.

Et finirait aux mains des Démons.

Samaël se tourna à moitié vers Raeden en fronçant les sourcils. Il y avait souvent des désaccords entre eux, et cela en faisait parti. Ils gardèrent le silence, continuant de regarder. L'Anjonu finit par se retirer pour rejoindre Sylbille qui l'attendait peut être.

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[Événement] - Les yeux de la foule

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