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 [Rp dirigé] - Les portes

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Lun 08 Juil 2019, 14:46

« Oh la la… Qu’est-ce que c’est ? Je ne sais pas du tout… Quelqu’un sait ? Et si ça nous attaquait ? Et si ça annonçait la fin du monde ? Tu ne devrais pas y toucher ! Ah ça non ! N’y touche pas ! Ça a peut-être des dents, cachées quelque part… Ce n’est pas parce que c’est lumineux que c’est bénéfique… On ne sait pas, vraiment pas. Maintenant que tu as retrouvé un corps, peut-être qu’il ne vaut mieux pas s’en approcher… Peut-être que… Oh la la, et si ça nous bloquait de nouveau dans une maison ? Et si… » « JE l’avais dit que ce n’était pas normal ! De toute façon, c’est ta faute, Byzance ! Tu es venu ici, sur la Terre d’Edel, en suivant cette femme étrange et… Et voilà ! Tu attires les malédictions ! Comment veux-tu qu’on te fasse confiance, hein ? Tu n’écoutes jamais rien ! Tu crois que ça va être ça, ta vie ? Te promener entre des petites maisons en attendant que les choses se passent ! Je te rappelle que tu es maudit ! MAUDIT TU ENTENDS ! Et que va penser Ezechyel de ton comportement ? Tu y as pensé ? Non, bien sûr que non, car tu es plus stupide que tes pieds ! Je l’avais dit depuis le début qu’il ne fallait pas y aller ! On ne t’a rien expliqué ! Tu ne sais même pas ce que tu es ! Et voilà que ça joue les fanfarons à croire en un destin plus sûr ! Tu te prends pour qui, Byzance ? Ta vie est faite pour que tu souffres et ce n’est pas en te cachant ici que ça changera quoi que ce soit ! Tu m’entends ? Cette lumière… Je le garantis, c’est le début de la fin ! » « Oh non ne dis pas ça… Je ne veux pas mourir moi ! Pourquoi ce serait le début de la fin ? Tu le crois vraiment… Han… Que faire ? Mais que faire ? » Dans un coin de son esprit, une autre voix éclata en sanglots, triste, encore et toujours. Elle était triste pour ce qu’il risquait d’arriver. « Je meurs, je meurs, je meurs… Oh oui je meurs ! » « Ce serait intéressant d’entrer dans ce halo. Si cela se trouve, notre corps se disloquerait en mille morceaux et cela nous amènerait une souffrance éternelle. Hum… peut-être que nous pourrions y pousser quelqu’un d’autre et nous abreuver de sa peine ? Des cris de douleur ne seraient pas de trop sur ces terres où il ne se passe jamais rien. J’aime quand les autres crient. » « On va sans doute mourir. Je le sens bien. Maintenant c’est la fin. On aurait dû mourir avant, déjà. On n’a très peu d’espoirs de survivre. Je vous le dis, on va mourir. Vraiment mourir. Il n’y aura plus rien, que le néant, le vide. Tout s’arrêtera là, pour toujours. » « Je suis tellement fatigué de tout ça… J’aimerais juste dormir… » Byzance avait mal au crâne à force d’entendre toutes ces voix. Lui qui pensait s’en débarrasser en arrivant sur cette terre, il s’était ben trompé. Elles se montraient bien plus virulentes, surtout celle qui l’accusait. Selon elle, il n’avait rien à faire là. S’il échouait dans l’accomplissement de son Destin, ce serait sa faute ! En même temps qu’il essayait de leur résister, elles avaient l’avantage de le faire réfléchir. Peut-être qu’écouter cette femme n’avait pas été une bonne idée ? Et puis, ici, il avait plus de chance de voir Devaraj. Il ne s’était pas suicidé par plaisir. Il l’avait fait parce qu’il ne supportait pas d’être ce qu’il était. Peut-être que le halo serait sa porte de sortie ? « Non Byzance ! » fit la voix accusatrice. Il ne l’écouta pas et plongea dans la lumière. Ce serait horrible, ensuite.

« Et un, deux ! Allez, on continue ! » Vräska était avec ses copines de cours. Les jeunes filles étaient en train de s’entraîner afin, je cite d’être les plus belles. Cela supposait de bien manger, de bien s’habiller, de se coiffer convenablement, de mettre du maquillage et, surtout, pour avoir un corps ferme et en bonne santé : de faire du sport. Après quelques pompes que la jeune fille – et ses amies d’ailleurs – eut beaucoup de mal à réaliser, le groupe passa à des exercices d’assouplissement. L’Orisha transpirait et souffrait. Elle n’était pas souple pour un sous alors c’était délicat pour elle. Shän, elle, était la meilleure. Une vraie contorsionniste. « Psst ! Tu es au courant des derniers événements à Ciel-Ouvert ? » « Nan. » « Ah ben, c’est compliqué… » commença la commère. Sa mère avait un métier particulièrement riche en information. Elle voyageait partout dans le monde et racontait tout à sa fille, qui se faisait une joie de tout répéter à Vräska. « Déjà, il y a eu une bagarre dans une taverne, un truc de folie d’après ce qu’elle m’a dit. Mais plus dingue encore, tu ne vas jamais le croire… » « Quoi ? Quoi ? » « Il paraît qu’ils ont découvert une cité souterraine ! » « Woo ! » « Oh les filles ! On se concentre, sinon les garçons ne vont jamais vous regarder ! Si on veut devenir riche et célèbre et les plus belles, faut qu’on travaille ! Les commérages, plus tard ! » Yürmi était la plus déterminée de toutes et, ce, depuis le jour où elle était tombée amoureuse d’un des garçons de sa classe et qu’il l’avait repoussée parce qu’elle était, je cite trop moche avec un gros nez et des cheveux qui ressemblent à de la ficelle bon marché. Depuis, elle nourrissait des projets de vengeance et, pour ça, elle devait lui prouver son erreur.

À la fin de la séance, Vräska s’éloigna un peu pour boire. Il y avait une petite fontaine à eau, accessible au public, plus loin. Elle était toujours fraîche. Alors que l’Orisha se penchait pour happer le liquide, une fine lumière blanche apparut. « Hum ? » fit-elle, interloquée. Elle resta silencieuse mais des centaines de questions commencèrent à s’infiltrer dans son esprit. Le halo semblait l’appeler. Elle pencha la tête sur le côté, hésitant à prévenir Shän. Pour une fois qu’elle aurait quelque chose d’intéressant à lui raconter ! Oui, c’était sans doute la meilleure idée. Elle commença à s’éloigner, gardant bien le phénomène en visuel pour ne pas le perdre de vue, des fois qu’il décide de s’en aller avant que son amie ne puisse le voir !

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Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
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Siruu Belhades
Lun 08 Juil 2019, 15:52


Il y avait un garçon assez particulier, prénommé Robin. Talentueux réprouvé, on l’obligeait à utiliser ses dons pour concentrer la lumière à un endroit de la scène, afin d’éclairer les personnages qui devaient être mis en avant. Malheureusement, son caractère instable le rendait plus difficile à dompter, et il lui arrivait de refuser les ordres de ses maîtres. Pour cette raison, Lysium ne l’aimait pas. Pourtant, il devait bien faire avec. Les Fortas-Petraliphas avaient commandé cet esclave spécifiquement pour leurs acquisitions récentes : deux théâtres, s’ajoutant à celui qu’ils possédaient déjà. Le milieu était rude et concurrentiel, il fallait faire dans le spectaculaire, produire des représentations aussi impressionnantes qu’incroyables. Un bon jeu de lumière était la pierre angulaire des effets spéciaux utilisés.
« Machin-chose projecteur ? Euh… comment tu t’appelles, déjà ? Bref, tu es resté ou tu t’es encore évadé ? » La voix du sorcier résonnait contre les murs, depuis la scène. On entendait tout, mais déterminer la provenance du son était complexe. Cela dit, même sans le voir, le réprouvé savait que cela ne pouvait être que Lysium. Ils n’étaient que deux. La troupe était en pause, et allait revenir après. « Oui. » L’esclave soupirait, depuis les coulisses. Sa magie ne lui répondait plus aussi efficacement, faute aux batteries de tests sans saveur qu’il passait à longueur de journée. « Il va falloir commencer à reprendre les exercices, je n’ai pas que ça à faire. Tu te reposes depuis au moins… dix minutes. C’est aberrant. Donc souffle encore un coup, et remets-toi au boulot. » Robin ne tenait pas bien le rythme, et enchaînait les erreurs. Cependant il fallait rester positif : après ces entraînements-là, il ne lui restait qu’une représentation et, enfin, il pourrait se coucher.


Une créature que l’on n’aurait pas pensé sentiente parlait à voix basse, dans un des recoins des coulisses. « Une marionnette. Une autre. Tu te rends compte ? Cette, ou ce, enfin le truc dégénéré sorti d’un livre et qui n’a jamais la même tête lui a offert une marionnette ! C’est clairement une tentative d’intimidation. Il veut que son jouet pourri me remplace. Mais je suis ir-rem-pla-ça-ble. Donc s’il croit que je vais le laisser corrompre mon sorcier de compagnie sans rien faire, il se met le doigt dans l’œil — bon, il a probablement pas besoin d’yeux pour voir maintenant que j’y réfléchis —. Bref, je ne vais pas me laisser faire. Puis bon, sans vouloir me vanter — tu sais bien que ce n’est pas mon genre — j’ai le flair, ayant vécu longtemps. Et je sens qu’elle attend la première occasion pour comploter, le décapiter, l’enlever ou que sais-je ! Si ce n’était pas mon propriétaire de compagnie, ça ne m’aurait pas dérangé, mais… là, je dépends de lui pour rester active, donc il ne peut y avoir qu’une créature mystérieuse qui se sert de lui. Pas deux. Tu comprends ? » Le jouet avec qui elle communiquait resta silencieux, partiellement tremblotant. C’était une petite roulotte en bois. « Oui, bon, je sais, tu ne peux pas parler sans bouche. Arrête de me le rappeler tout le temps, veux-tu ? De toute façon, si t’es pas d’accord, je te rendors. Tu es en vie grâce à moi, après tout. »


Lysium avait entendu des bruits étranges. Cela ressemblait à des messes basses. Sûrement Robin, qui piquait encore une crise. « Que dis-tu ? » souffla-t-il, exaspéré. Le réprouvé, lui, n’avait pas prêté attention à son environnement, préférant concentrer ses dernières forces pour manier la lumière. Cela étant dit, la remarque de son maître lui fit hausser un sourcil. « De quoi ? J’ai rien dit. » « J'ai entendu donc ne fais pas semblant, c’est agaçant. Redeviens sérieux. On reprend les tests dans… allez, deux minutes. Sois déjà content que je te donne ce délai, je n’ai pas que ça à faire. » L’esclave souffla, colérique. Voilà qu’on l’accusait de parler à tort ! Il n’y avait rien de plus frustrant. Néanmoins, résister ne lui apporterait que plus de troubles. Alors, Robin partit canaliser sa colère de l’autre côté des coulisses. De toute façon, il n’aurait pas pu utiliser sa magie dans un tel état.


Datura continuait de monologuer face à sa roulotte en bois dotée de conscience. Toutefois, elle s’interrompit en entendant des bruits de pas s’approcher de sa position. « Oh, mince, on a fait trop de bruit ! C’est tes roues qui nous ont révélés. Oui, ça doit être ça. » Il fallait trouver un plan, et vite. Malheureusement, la marionnette n’eut pas le temps de se cacher. Elle faisait face à Robin, qui la regardait d’un air stupide. Sans doute n’avait-il rien remarqué. Pourtant, dans un élan de folie, Datura se mit à utiliser les yeux d’Ophélia. Il lui suffisait de prendre forme humaine l’espace d’un instant, et le tour était joué. On la vit grandir, dévoilant des articulations particulièrement effrayantes à taille humaine. Bien évidemment, le réprouvé se mit à fuir. Il ne prit même pas le temps de hurler. Elle put le poursuivre sur quelques mètres, avant de trébucher et de finir face contre terre.


Des bruits de pas lourds alertèrent Lysium, qui se demandait bien ce qu’il se passait en coulisse. Il avait envie de hurler. « Qu’est-ce que tu fais ? Je te signale que le bois n’est pas encore rénové, ne casse rien et fais ton job ! » C’était si compliqué que ça, de canaliser son énergie et de concentrer de la lumière ? Cet esclave n’était vraiment bon à rien. « Bon, on reprend les tests maintenant, ou alors je viens te chercher en personne ! » Le sorcier ne possédait pas une carrure menaçante, mais cet avertissement n’en devenait pas moins effrayant. Il pouvait le faire exécuter, s’il le voulait. Après tout, sa famille avait acheté Robin, et était en droit de faire ce qu’elle voulait avec lui.
Sur les planches de la scène, le sorcier se mettait à faire les cent pas. Soudain, l’éclairage tant demandé apparut. « Enfin, il était temps ! » C’était très bien réalisé, mieux que ce qu’il avait pu voir plus tôt dans la journée. Satisfait, Lysium se mit au centre de la lumière. Il fallait vérifier que les comédiens ne soient pas trop éblouis, après tout. Pourtant, quelque chose clochait.


Datura, dont les capacités magiques l’avaient contrainte à retourner à sa taille originelle, rampait sur les planches des coulisses. Le jouet qui l’accompagnait — la même roulotte qu’auparavant — était à peine maintenu en vie. Ce n’était plus la priorité de la marionnette. Il fallait continuer de le poursuivre ; vérifier que Robin n’allait pas tout dire à son maître. Rapidement, pourtant, elle se rendit compte que le réprouvé l’avait distancée, et elle le perdit de vue. Sans doute s’était-il jeté par une fenêtre dans un vain espoir de survivre, persuadé que la créature qui le pourchassait était monstrueuse et puissante. Tant pis pour lui.

Après une bonne minute à ramper, elle s’était retrouvée allongée, à côté de l’estrade. Il fallait vérifier que Robin ne soit pas là ici non plus, après tout. Fort heureusement, aucune trace de lui n’était à déplorer. Il n’y avait que Lysium, et la lumière… sauf que celle-ci ne venait clairement pas de l’expertise du réprouvé, puisqu’elle l’avait chassé il y a quelques minutes. Ou alors, la peur l’avait rendu meilleur. Et lui avait donné le pouvoir de faire… léviter les gens, apparemment. Disparaître les gens, en fait. Lysium avait été comme téléporté, ou volatilisé.
« Hey, mais ils sont en train d’enlever mon domestique ! C’est sûrement un coup de Balba, la peste dont je te parlais. Elle veut le monopoliser ! » Datura ne put pas prononcer ces mots, sa magie commençant à défaillir. C’était le moment ou jamais pour agir. En quelques mouvements décidés, elle grimpa les petits escaliers de côté, jusqu’à atteindre l’estrade.
À moitié affalée sur la roulotte qu’elle utilisait comme moyen de locomotion, la marionnette chercha à atteindre la colonne lumineuse. Malheureusement, un léger souci de trajectoire la fit atterrir dans les sièges des spectateurs. Désarticulée, elle avait utilisé trop de magie. Bouger lui serait difficile ; atteindre le halo ne pouvait plus être envisageable.


1383 mots.


Résumé:
Récap':


[Rp dirigé] - Les portes - Page 3 3v8q
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Mar 09 Juil 2019, 00:16

« Oh ! Sainte Lumière ! » Pandore était en train de danser dans la pièce de sa demeure, allant d’un mur à l’autre avec un air dramatique. « Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre ? » demanda-t-elle en chantonnant. Cette lumière, venue du plafond, était sa priorité. Elle exécuta encore quelques pirouettes avant de changer d’idée. La Déchue appela l’une de ses servantes en criant son nom, suivi d’une multitude d’instructions. Une fois que la femme eut trouvé tout ce qu’avait demandé son employeur, Pandore s’activa dans son idée. Elle se déshabilla et revêtit une toge blanche qu’elle cintra à la taille par une ceinture dorée. La couronne, qui était de traviole sur sa tête, y resta. Elle ne s’en séparerait pas. « Veuillez allumer la bougie, très chère Comtesse. » fit-elle en s’adressant à sa domestique. Celle-ci avait l’habitude des excentricités de la Déchue. Elle était payée pour exaucer le moindre de ses désirs, sauf si, bien sûr, celui-ci mettait la jeune femme en danger. À vrai dire, même sans parler de salaire, l’Avare dégageait un petit quelque chose qui faisait qu’elle ne lui désobéissait jamais. Il y avait aussi une curiosité patente, celle de savoir ce que la blonde allait bien pouvoir faire. Elle s’exécuta donc. Pandore attrapa l’objet et commença à se déplacer dans la pièce, la bougie surélevée au-dessus de sa tête. « Ave, Maria, Sainte Lumière ! Mère de toutes les autres. » Elle tourna autour du halo plusieurs fois, d’un pas lent et cérémonieux avant de s’arrêter. « Hum… » Elle se dirigea vers un meuble et en sortit un crucifix en collier. Elle l’avait acheté à une brocante mais elle savait que celui-ci avait été créé en hommage à un événement funeste où une tribu minoritaire avait finie clouée sur des croix. Elle le mit autour de son cou et recommença à tourner autour du halo. « Oh sainte lumière ! Toi qui as sacrifié tes fils pour sauver l’humanité, soit bénie ! Qu’il repose en paix pour des siècles et des siècles ! Oh sainte lumière, mère de tous les hommes, femme du grand Sympan, fais de moi ta servante ! » La domestique fixait Pandore d’un œil légèrement circonspect. Ce comportement finirait par s’ébruiter, d’une manière ou d’une autre. Ce que faisait la femme d’Eeon ne restait jamais dans l’ombre. Elle se demandait simplement qui pouvait bien parler. Elle se demandait si ce n’était pas la Déchue elle-même ; ou les autres personnes qui la servaient. La maîtresse de maison finit par poser sa bougie et s’avança dans la pièce avec une petite coupelle d’eau qu’elle commença à jeter un peu partout autour du halo. Soudain, elle fit apparaître une guirlande bleutée qu’elle attacha autour de son cou avant de se jeter dans la lumière en criant « Ameeeeeennnnn ! »

___________________________

Aaron ne sut jamais pourquoi il s’était réveillé. Peut-être qu’inconsciemment, il avait entendu du bruit. Quel son l’avait tiré de son sommeil ? Il n’en avait aucune idée. Peut-être la voix d’Aurore car, après tout, il s’était attaché à elle et ils avaient vécu le même enfer. Sans doute elle plus que lui. Il ne savait pas, avait décidé de ne pas poser trop de questions sur son utilité pour le Diable. L’Ange ne cessait de s’imaginer le pire mais il essayait de s’interdire d’être négatif. Il devait résister à l’appel de la dépression. C’était dur, vraiment. Il n’arrivait pas à dormir de façon naturelle et avait fini par demander à un médecin de lui préparer des potions. Il en buvait une tous les soirs, ce qui l’aidait. Il n’en pouvait plus de trembler. Il était sauvé mais, paradoxalement, il ne s’était jamais senti aussi mal, aussi tourmenté. Tous ces Anges qui restaient sur la Terre Blanche alors que lui pouvait dormir dans un lit confortable… Ça le rendait malade. Il n’avait pas dit à Aurore qu’il prenait des breuvages. Il voulait qu’elle le croie fort, au cas où elle ait besoin de son aide, malgré la présence d’un homme bien plus brave et solide que lui. Il soupira en se levant et massa sa nuque endolorie. Il avait dû dormir dans une mauvaise position, contorsionnant son cou un peu trop. À vrai dire, s’il avait décidé d’aller dans la montagne, c’est qu’il avait peur, peur de ce qu’il découvrirait aux Jardins, peur de ce qu’il n’y trouverait pas, aussi. Sa famille avait dû être massacrée en grande partie. Il ne pouvait pas faire face, pas maintenant. Il ne savait même pas s’il restait des gens en vie, à l’exception de ceux dont il avait entendu parler par le biais de la Coupe des Nations. Les retrouver c’était aussi faire face à la réalité : il n’avait servi à rien, n’avait pas empêché les Démons de prendre la Terre Blanche, avait été fait prisonnier et… Tout ceci était compliqué. Il avait besoin de prendre l’air. Il se vêtit pour cacher les traces sur sa peau. Il savait qu’il pouvait demander à les faire soigner, qu’elles finiraient par disparaître grâce à la Magie Blanche mais, pour le moment, il n’était pas prêt.

Dans le couloir, il se posa plusieurs questions. Elles le hantaient, à vrai dire. Que serait sa vie, maintenant ? Il devrait forcément se trouver un métier, aider, reprendre une existence « normale ». Il ne savait pas s’il en serait capable. Par chance, il était fonctionnel. Il n’avait pas subi de mutilations graves, parce qu’il avait obéi. Il en avait honte, même s’il s’était répété depuis le début que c’était le seul moyen d’arriver à ses fins. Un comportement trop virulent l’aurait fait tuer. Alors qu’il réfléchissait, il entendit un bruit, une voix. C’était celle de Sylbille. Il ne comprit pas le sens mais elle lui paraissait alarmée. Il se mit à courir et se retrouva confronté à un halo lumineux. « Sylbille ? » questionna-t-il sans obtenir de réponse. « Merde. » Il s’avança dans la lumière.

995 mots

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
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Sól
Mar 09 Juil 2019, 10:44


« Allez, ramasses ton arme ! » ordonna le diablotin d'une voix joyeuse. Il jubilait. Cette situation était on ne pouvait plus satisfaisante pour lui. Se bagarrer avec sa sœur ? Il en rêvait tout le temps. Et pourtant, cette lâche se mettait à hurler et à partir en courant dès qu'elle en avait l'occasion, allant se cacher dans les jupons de leur mère pour échapper à sa violence. Bien évidemment, la bipolaire prenait toujours le parti de sa sœur - après tout, c'était une ange, n'est-ce pas ? Comment pourrait-elle être fautive, elle qui était tellement parfaite... Pire que cela, c'était souvent lui, Máni, qui finissait grondé et puni, privé de dessert ou bien de corvée pour une semaine supplémentaire. Oui, à chaque fois qu'il essayait de se défouler sur la blonde, celle-ci trouvait le moyen de lui échapper. Mais pas cette fois. Non, aujourd'hui, c'est lui qui avait raison et elle qui avait tort. Lui que l'on félicitait et elle que l'on réprimandait. Son sourire s'agrandit et prit un air étrange, un peu effrayant. Se laissant aller à ses pulsions, il donna un coup supplémentaire dans les jambes de sa sœur, ce qui la fit tomber à la renverse. « Aïe ! Mais t'as perdu la tête ou quoi ?! » protesta la fillette, les larmes lui montant aux yeux. « C'est toi qui est à l'ouest. T'es trop lente. Tu crois quoi, que la prochaine fois que tu te feras enlever, le monstre sera aussi gentil que cette fois-là ? Que tu seras aussi chanceuse ? Si tu le penses vraiment, t'es encore plus stupide que t'en as l'air. Les monstres, ils te laisseront pas le temps de récupérer ton arme bien gentiment pour que tu puisses les tailler en pièce ensuite. Non, les monstres, ils te sauteront à la gorge, il planteront leurs crocs dans ta chaire, ils te déchiquèteront en lambeaux ! » Au fur et à mesure qu'il parlait, le démon s'était approché de sa jumelle, toujours allongée sur le sol. Il la dominait de toute sa hauteur. Elle était à sa Mercie, et il en tirait un orgueil qu'il avait rarement le plaisir d'éprouver. « Alors je te le répète : ramasses ton arme ! Et plus vite que ça ! » dit-il en savourant la crainte qu'il lisait dans le regard bleuté de sa moitié.

A contre cœur, Sól se remit sur ses pieds, les jambes tremblantes. La douleur avait amené à la porte de ses yeux des larmes qui ne demandaient qu'à couler. Néanmoins, elle était parvenue à les retenir. Non, elle ne pleurerait pas. Elle ne donnerait pas cette satisfaction au vil. Les dents serrées, elle récupéra l'épée en bois avec laquelle elle s'entrainait puis fit volte-face pour affronter le brun, qui était déjà en position. « Prête ? » Sól se contenta de resserrer sa prise sur le manche de sa fausse lame. « Un... Deux... » Mani s'élança avant d'avoir fini son décompte. Avec une rapidité surprenante, il fondit sur son adversaire qui, prise de court par cette mesquinerie, ne sut comment réagir. Elle n'eut même pas le temps de réfléchir à sa garde, d'imaginer une parade ou d'esquisser une esquive : Mani était déjà près d'elle. Craignant l'attaque, l'Ange lâcha la réplique d'arme en hurlant puis s'accroupit tout en essayant de se protéger de ses petits bras recouverts de bleus. Mani ne se montra pas plus délicat que les trente-sept premières fois : il asséna un coup violent sur les côtes de la craintive qui grogna sous la douleur. « C'est de la triche ! T'as pas compté comme il fallait ! » « Et parce que tu crois que lors d'un combat réel, on comptera bien sagement avant de t'attaquer ? Non. Il faut être prête en toute circonstance. Allez, on  recommence. » Des rires tirèrent le duo de l'entrainement. A la bordure de leur champ, un groupe d'adolescents les observaient, semblant apprécier le pitoyable spectacle qu'ils donnaient à voir. « Tu vois, c'est de toi qu'ils se moquent. Si tu veux qu'ils arrêtent, tu dois leur prouver ta véritable valeur. Aller. Debout. » La pure se releva une fois de plus. Elle ne se sentait pas bien. Son ventre lui faisait mal. Néanmoins, elle se remit en position. Alors que le démon allait charger, un rayon lumineux descendit depuis les cieux, se posant pile entre eux. Máni fronça les sourcils tout en claquant la langue. « Qu'est-ce que c'est que ça, hein ? Un de tes tours de passe-passe ? » demanda-t-il, agacé, tout en s'approchant de la blonde. Celle-ci secoua la tête, intriguée par ce faisceau. « Je me demande d'où ça vient... Tu penses que ça peut être les Zaahin ? » Mani ricana. « Ouai, c'est ca. Tu rêves. Mais je suis curieux de savoir ce que ça fait. » dit-il tout en observant sa moitié s'approcher. Elle marqua une pause, trop apeurée pour oser toucher cette intrigante apparition divine. Le sourire du diablotin se fit plus sournois qu'avant et, sans prévenir, il poussa l'Ange dans le dos, si bien qu'elle tomba dans le halo et disparu avant même d'avoir pu crier.

Mani ouvrit des yeux ronds. « Merde. » conclut-il.

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Mar 09 Juil 2019, 11:09

[Rp dirigé] - Les portes - Page 3 3vg3
Les Portes



« Je sais que tu peux m’entendre. » Je plissais les yeux. Cette voix là devenait pénible, bien plus intelligente que les autres. « Je sais que tu es là. » Je n’avais pas le choix. Assis en tailleur – je dis ça parce que j’avais essayé de prendre l’apparence de Lysium et que, de ce fait, j’étais à présent un garçon roux – j’essayais de me concentrer sur ma magie. Un grand sourire satisfait était apparu sur mes lèvre. J’avais trouvé la solution et, à présent, j’avais cette impression étrange qu’elle allait croître encore et toujours. Je devais avoir une puissance magique gargantuesque. Je le savais parce que c’était ainsi. La magie était comme une seconde nature, elle l’avait toujours été. Elle était forte, prégnante, faisait partie de moi. Pourquoi ? Aucune idée. Je n’étais pas décidé à relire mon journal. Il y avait des choses dont je me souvenais, d’autres qui m’échappaient. Certaines bribes étaient illogiques. Plus j’y songeais, plus je me perdais. Mes secrets étaient ceux d’autrui. Réfléchir à la question était douloureux car j’avais cette curieuse impression que l’on m’avait volé ma vie et que cette femme s’était substituée à moi à un moment. Étais-je le voleur ou était-ce elle ? Tout me ramenait toujours à l’océan alors qu’elle semblait l’avoir oublié depuis bien longtemps. Curieux, n’est-ce pas ?

Depuis que j’avais retrouvé un semblant de magie, mon humeur s’était améliorée. D’un geste fluide et aérien, je me mis à créer un petit quelque chose, un objet difforme, sans grand intérêt. Je m’émerveillais de constater la création. Ce n’était pas parfait mais, bientôt, je le savais, je pourrais construire des temples et des donjons. « Es-tu fait de la même matière que les rêves ? » questionna la voix que j’essayais d’ignorer. En temps normal, je n’entendais que des morceaux de dialogues. Les protagonistes ne faisaient pas attention à moi, jamais. Elle était l’exception. Il y avait quelque chose d’assez effrayant dans cette capacité à entrer en contact avec ma personne. À qui appartenait cette voix ? « Tu n’es pas obligé de répondre, tu sais, même si j’imagine que tu ne le peux pas. » J’avais déjà tenté, sans succès. Quelque chose me disait que si je voulais découvrir le fin mot de cette histoire, il me fallait avancer et acquérir la puissance nécessaire. Il fallait que Lysium souhaite, que d’autres que lui souhaitent également.

Je fermai les yeux, m’imaginant immergé dans l’eau, les cheveux en bataille et ondulants au gré du courant. J’imaginais des petits poissons, curieux de voir une enfant couler à pic et, finalement, réussir à faire muter son corps et à respirer. J’imaginais de petites bulles, formées par l’apparition d’un Ondin, étonné. Un bébé seul, abandonné, sans cheveux finalement. Un bébé jeté là par son père. C’était ça, la clef. J’ouvris les yeux. Que faisait Lysium aujourd’hui ? Je ne l’avais pas vu. D’ailleurs, j’y pense. N’avais-je pas dit que je ne devais plus parler à la première personne ? Un Djinn doit garder ses secrets, après tout. Ne soyez pas vexés, on se reparlera.

Alba se leva. Il sentait quelques picotements dans ses articulations, sans que ceux-ci ne possèdent une quelconque logique. Son corps avait l’énervante habitude de n’en faire qu’à sa tête. Il fallait supporter une faim insatiable, une fatigue constante et des manifestations étranges. Il s’en accommodait comme il le pouvait. Je rappelle que je dis « il » parce que son apparence était alors masculine. Femme ou homme ? Là est la question. Toujours est-il que cette journée, qui devait, de base, être comme toutes les autres, muta bien vite en exceptionnelle, à cause d’un élément nouveau. Le Génie se mit à fixer le plafond d’un regard intéressé. Petit à petit, une colonne lumineuse en descendit, lentement, jusqu’à atteindre le sol. « Très bien. » émit-il comme seul commentaire audible. Dans sa tête, c’était pourtant le chaos. Les deux mots visaient plus à se rassurer qu’à montrer son approbation ou son engouement. Le Djinn plissa les yeux et tourna doucement autour du halo après avoir récupéré son habitacle. Hors de question de laisser son plus précieux bien à la merci de cette chose. Alors qu’il marchait, le Génie se stoppa, prit d’une vision étrange, une vision de royauté. « Qu’est-ce que ? » Qu’est-ce que c’était que ça ? Il voyait une chose improbable. Était-ce la lumière qui avait produit cet effet ou quelqu’un se jouait-il de son mental ? Il se sentait déstabilisé et décida de reculer pour se placer contre l’un des murs de la pièce.

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
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Jämiel Arcesi
Mar 09 Juil 2019, 14:18

Les portes
« Je suis rentré. ». Sa voix résonna en écho à travers les couloirs de la maison. Il savait qu'ils étaient là. Mais il savait aussi qu'il avait à présent beaucoup à faire pour avoir de nouveau leur considération. Un miaulement attira son attention au fond du couloir. Jämiel s'agenouillait pour remercier d'une caresse Patoune qui s'approchait de lui, seul habitant à l'avoir accueilli. « Bonsoir Maître. » - « Bonsoir Owen. », répondit l'Alfar d'un ton détaché avant de relever la tête vers l'informe être qui se tenait face à lui. « Tu n'as pas l'air de l'apprécier. », ajoutait-il alors, un rictus aux lèvres avant de reprendre le chemin de sa chambre. « Cet animal est apparu du jour au lendemain dans la maison, et personne ne s'est opposé à sa présence. N'est-ce pas suspect ? » - « Tu es aussi apparu du jour au lendemain ici sans qu'on s'oppose à ta présence. Dois-je être suspicieux envers toi également ? ». Si cette créature avait un visage, probablement y aurait-il lu la colère. Mais à son simple langage corporel, il avait comprit que le Mur n'avait pas apprécié ses mots. « Allons, tu es le seul ici qui accepte de tenir une conversation sur le long terme avec moi. Ne crois pas que je vais te rejeter comme ça, c'est idiot. ».

Il posa lourdement son sac sur son bureau avant de le vider en partie, pour y mettre à la place un bloc de feuilles et une trousse de crayons et de fusains. « Je vais rejoindre Abi'. », fit-il avant de refermer le sac et faire marche arrière en direction de l'entrée. Le Sarethi fit une halte par la cuisine, attrapant une clémentine qu'il ajouta au contenu de son bagage, puis, passant le pas de la porte, alerta de son départ par un « J'y vais. ». Il refermait alors la porte derrière lui sans attendre de réponses. Le jeune Alfar passait de moins en moins de temps dans la maison familiale. Depuis l'annonce des résultats de l'épreuve Ygdräe à la Coupe des Nations, la situation s'était tendue. Il faut dire, même lui avait maltraité les murs lorsqu'on lui avait annoncé qu'il n'était que deuxième. Deuxième, encore. Jämiel aurait préféré qu'on lui annonce qu'il était bon dernier ou équivalent. Mais non. Il avait fallu qu'il soit sur cette marche qui côtoie la victoire en souriant dans un éternel ''Bien joué !'' et regarde avec envie l'or qui lui pend au coup et trône sur sa tête avec gloire. Décidément, il n'en voulait pas de cette place là.

« Tu en fais une tête. » - « Il va falloir que tu retravailles tes salutations. », rétorqua Jämiel en rejoignant son amie. « Madame la Duchesse, vous en faites une tête. Avez-vous fait bon voyage ? », reprit-il en en surjouant la scène. « Ça va j'ai compris. », fit-elle dans un rire aiguë. « Allez, on va être en retard. ». Les deux jeunes Alfars reprirent la route côte à côte, en silence, jusqu'à ce qu'Abigaëlle ne reprenne la parole. « Mais dis-moi, tu faisais vraiment une tête bizarre tout à l'heure. ». Jämiel se contenta de lui répondre par un haussement d'épaule, ce qui déplut à cette dernière. « Bien. T'as intérêt à ce que ça ne pose pas de problèmes dans ce cas. ». La réaction vive de la jeune fille de l'étonna pas vraiment. Ce qui le surpris bien plus ce fut ce rayon lumineux qui apparu sur leur chemin. « Jämiel ! C'est quoi ça ? » - « J'en sais rien, pourquoi tu me cris dessus comme ça ? » - « Parce que c'est quand tu caches quelque chose qu'il y a... ''Ça'' qui apparaît. Comme par hasard. ! ». Des yeux noisettes de la Sarethi, il se détourna pour fixer la colonne de lumière. S'il était le seul à cacher des choses ici, ça se saurait... Mais il y avait un point sur lequel il était d'accord avec elle. Le hasard, il n'y croyait pas trop. « Qu'est-ce que ça peut être selon toi ? », demanda-t-il finalement, captivé par la dense lumière bleutée qui leur faisait face. « Je ne sais pas. ». Abigaëlle leva les yeux au ciel, cherchant le point d'origine de cette cascade lumineuse. « Un rayon de soleil ? On dirait que ça vient directement du ciel. ». Jämiel détourna alors ses iris vers sa compagne. « Un rayon de Soleil ? Vraiment ? T'as déjà vu un rayon de Soleil comme ça toi ? » - « Je sais pas ! Je fais des propositions moi au moins. », répliqua-t-elle sèchement en plantant son regard dans celui du jeune Alfar, soudain désarmé par ces propos. La mine renfrognée, il sorti finalement de son sac le bloc de papier et un fusain, puis essaya de retranscrire en dessin l'apparition qu'il avait sous les yeux. « Va prévenir quelqu'un avant que ça s'en aille ! Moi je fais ça au cas où personne n'arrive d'ici là. ». La jeune fille confirma l'ordre d'un hochement de tête en même temps qu'elle courrait dans la direction opposée, laissant Jämiel seul face à cette raie de lumière. Il alla pour poser sa main dessus,  mais ne rencontra que le vide, cette dernière s'enfonçant alors légèrement à l'intérieur du halo dans un  picotement léger. A cette sensation, il retira sa main d'un geste vif, le cœur battant. Il y avait quelque chose de terriblement attirant dans ce rayon. Ce qui le rendait d'autant plus terrifiant car il se sentait comme l'insecte attiré par la lumière des lanternes la nuit.
© ASHLING POUR EPICODE




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Mar 09 Juil 2019, 15:12

Couverte de sueur, Lilith était assise à même le sol, sur un tapis où elle avait fait disposer plusieurs coussins pour son dos et ses jambes. Son ventre avait pris une taille presque irréelle. Durant la grossesse concernant les jumeaux d’Edel, elle n’avait pas été aussi ronde. Là, l’arrondi était particulièrement proéminent. Elle pouvait l’entourer de ses bras sans qu’il ne reste beaucoup d’espace, ce qui l’handicapait farouchement pour n’importe quel déplacement. Elle faisait d’horribles cauchemars, ses nuits toujours hantées par des images effrayantes, par des visions d’un futur de cendres et de flammes. La tête en arrière, elle essayait de se reposer. Sa gorge scintillait dans la lumière tamisée, comme une offrande au premier Vampire qui poserait les yeux sur elle. Elle était souvent malade et, parfois, elle avait du mal à faire la différence entre rêve et réalité.

Ragnar entra dans la pièce et posa les yeux sur elle. Elle avait quelque chose de terriblement attirant mais c’en était malsain. Il l’avait connue Ange, imbibée d’une pureté certaine. À présent qu’elle portait cet enfant, elle n’était plus lumineuse. C’était difficile à expliquer mais lorsqu’il restait trop proche d’elle, il avait des envies de suicide, celles-ci se couplant à une peur certaine et à un désir complètement déplacé. Il était faible et elle portait l’enfant d’un Dieu. Il s’approcha après avoir pris un linge entre ses doigts. Il s’accroupit et le passa sur sa peau, la tapotant avec doucement. Elle sentait la mort et le sang. Cette odeur déboussolait ses sens et il pensa un instant à utiliser l’un des morceaux d’os qui se trouvait dans ses cheveux pour se tailler les veines avec. Il écarta un peu la fourrure qui la recouvrait pour continuer à éponger la sueur, jusqu’à son ventre, jusqu’à ses cuisses. C’était laborieux et il se demandait pourquoi est-ce que son père ne s’en occupait pas. Il était bien plus résistant que lui. Il commença légèrement à le haïr avant de se reprendre. C’était comme des aller-retours dans la noirceur, comme si les péchés le prenaient mais uniquement en utilisant ses peurs. Il adorait Devaraj, le vénérait. Sa dernière idée serait de lui tourner le dos. Pourtant, proche de Lilith, c’était comme si tout ce qu’il répugnait prenait des airs de réalité, comme si ses pires cauchemars venaient hanter son esprit et ses pensées. Il se voyait profiter de ce corps offert alors même qu’il luttait depuis son plus jeune âge contre l’attirance qu’il ressentait. Elle était charismatique et ils en avaient déjà parlé. Il ne voulait pas d’elle comme une femme mais ne pouvait empêcher certains comportements corporels. Elle s’était toujours montrée compréhensive et il la considérait un peu comme sa mère. C’était une véritable épreuve. « Que les Ætheri me guident… » chuchota-t-il comme pour se donner du courage dans sa tâche. Il avait déjà décoré son corps dans cette optique.

« Ragnar… » murmura-t-elle doucement, dans un soupir qui lui sembla lascif. C’était de plus en plus dur. Il n’était pas sûr de tenir jusqu’au bout. Ses pensées étaient anormales. Dès qu’il s’écartait d’elle, il reprenait ses esprits mais elle l’aspirait comme un trou noir. C’était difficile et il n’avait de cesse de réfléchir à la question depuis leur escapade sur Tælora. Que portait-elle ? Était-ce normal ? Il posa ses mains sur son ventre, ayant soudainement une vision de chair et de sang, d’os brisés et de néant qui le força à reculer. Sa respiration était saccadée. Il avait l’impression d’étouffer. Il se voyait tuer Devaraj, chercher dans ses entrailles une couronne d’épines et momifiée. « Ah… » fit-il, essayant de se reprendre, de ne pas devenir fou. Il plaça ses mains devant ses yeux pour cacher sa vue. La Mère le regardait avec une expression étrange. Lui ne voyait que du sang, sur ses propres doigts, humide, chaud, gluant. C’était dans sa tête. Il recula et sans le voir, finit dans le halo lumineux qui était apparu derrière lui. Lilith reposa sa tête sur les coussins, lasse. Elle en était à un stade où il était délicat pour elle de se déplacer. « Devaraj… » murmura-t-elle comme pour appeler le Suprême de l’Au-Delà. Ce pilier lumineux était tout sauf normal. Les Esprits autour d’elle avaient fait place à des formes monstrueuses qu’elle ne comprenait pas. Elle s’y était habituée. Elle n’avait parlé de ça avec personne. « Devaraj ! » hurla-t-elle alors, à bout de nerfs.

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Rosée du Matin
~ Fae ~ Niveau III ~

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Rosée du Matin
Mar 09 Juil 2019, 22:44

Chose rare, mais pourtant bien réaliste en ce début de journée, Rosée du Matin était déprimée! Assise sur un rocher inconfortable qui lui irritait les fesses et endormait progressivement les cuisses, elle battait mollement des ailes. Elle n'avait ni envie de chanter et encore moins envie de danser, que cela fusse pour ses fleurs ou son buisson d'amour dont elle prenait tant soin jadis. Même sa coquetterie semblait être un souvenir lointain. Les cheveux ébouriffé par la nuit restaient indomptée, sans fleur, ni brindille pour réaliser une coiffure féerique. Elle n'avait plus la passion. L'étincelle de sa joie était partie en même temps que son ami Asiminier, l'Orisha impotent. Celui-ci avait décidé de renouer avec ses origines, elle ne pouvait guère lui en vouloir, mais son absence laisser un grand vide. Il lui avait promis de revenir un jour, il n'avait juste pas précisé de date et le temps lui semblait affreusement long. Ils avaient vécus des aventures bien marrantes, la fae n'avait jamais eu conscient du danger encouru. Et cela lui manquait de pousser le jeune homme à travers les champs et les villages, ou de l'apprêter avant un long voyage. Elle l'avait tant coiffé...

« pfff » soupira-t-elle en repensant à leur amitié.

Quelques fleurs se dandinèrent autour d'elle pour attirer son attention, mais aucune ne parvint à accrocher son regard perdu dans l'horizon. Le buisson essaya de tapoter son épaule de sa plus longue branche, mais ne récolta qu'un haussement qui le fit glisser. La fae n'était pas réceptive aux attentions de son jardin qui commençait lui aussi à souffrir du départ de l'Orisha et de la déprime engendrée.  Rien ne semblait l'intéressé autour d'elle et la rouquine attendait inlassablement le retour du beau ténébreux aux jambes inertes. Elle chassa quelques mèches dérangeantes et poussa un énième soupir.

« Je n’ai pas envie de jouer » s’excusa-t-elle auprès de son jardin.

Rosée du Matin savait très bien que son comportement n’était pas très féerique. Entretenir son jardin, prendre soin de la nature avait toujours été sa priorité, mais la petite rouquine avait bien du mal à se motiver pour retrouver l’entrain et la joie qui la caractérisait tant. Le monde semblait avoir évolué autour d’elle bien trop vite. Elle aussi aurait bien voulu nouer le contact avec la famille de l’Orisha, mais ce n’était son devoir, paraissait-il… C’était les mots de l’Orisha lui-même. C’était son but, son chemin. Depuis, la fée retournait ses phrases dans sa tête. Quel était son but, à elle ? Rosée voyageait au gré des obstacles ou invitations qui traînait sur son chemin. Elle n’avait jamais réellement réfléchit à un but précis à atteindre. Chanter, danser, vivre tout simplement, cela lui suffisait. Du moins, avant. Maintenant, elle se demandait si son comportement enfantin n’avait pas freiné son évolution et empêcher de suivre celle d’Asiminier.

Le regard perdu, elle pencha la tête sur le côté lorsqu’elle vit un halo lumineux apparaitre brusquement dans son jardin. C’était… intriguant. Rosée suivit le rayon qui partait du ciel et disparaissait dans ce dernier. Il n’y avait apparemment personne à proximité qui aurait pu être à l’origine de cette manifestation magique. L’unique question qui lui échappa des lèvres était : pourquoi ? Pourquoi dans son jardin et pas celui d’un autre. Son cœur battit un instant plus vite, espérant le retour de l’Orisha. Il était apparu un jour, c’était peut-être sa nouvelle méthode pour voyager. Elle attendit, inquiète et excitée, mais rien ne sortit du halo lumineux. Il restait là, au milieu des fleurs, à la fois imperturbable et perturbant. Intriguée, la curiosité l’emporta sur son désespoir et la petite fée se leva prudemment. Elle battit deux trois fois des ailes et s’approcha de l’étrange phénomène. Un doigt posé sur la bouche, les yeux ingénus, elle dévisagea la lumière en clignant rapidement des yeux. Puis, elle recula d’un pas, méfiante. Ce n’était pas la première fois que les terres du Yin et du Yang étaient frappées par un phénomène extraordinaire aux conséquences parfois dévastatrices. Peut-être que le halo était dangereux ! Aussi, elle eut instant de génie et chercha après un objet pour toucher le mystérieux tracé céleste. Elle trouva sa peluche araignée à proximité et l’attrapa pour la tendre vers la lumière. Lorsqu’une des pattes de la peluche entra en contact avec l’étrange phénomène, l’araignée pelucheuse échappa des mains de la petite fée terrifiée.

« Ma peluche ! »

Et elle sauta à tire d’aile dans le halo lumineux sans même prendre le temps de la réflexion. Elle tendit les mains pour attraper sa peluche chérie et fut emporté à son tour.


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♪ Chante ♫
[Rp dirigé] - Les portes - Page 3 YjFKpln

Merci  Kaahl  nastae
:◄♥►:

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Mar 09 Juil 2019, 23:34

Aryæ fit une petite moue amusée. Depuis qu’elle arrivait à courir, l’enfant se déplaçait partout. Elle sautait sur les dalles et se cachait derrière les imposants troncs des arbres qui se trouvaient à Melohorë. « Et un, et deux, et trois. » commença-t-elle à chanter avec un léger zozotement, en passant à côté de quelques poules. « Je m’appelle Aryæ ! Et toi c’est quoi ton nom ? J’aimerais devenir ton amie et ensemble on ira sur les chemins ! La la la ! » Elle aimait bien s’inventer des petites chansons. Elles ne rimaient pas, n’avaient rien de transcendant mais la jeune Ygdraë avait cru déceler une certaine approbation chez sa mère. Ça l’encourageait à continuer. « Un jour j’aurai un petit frère ou bien une petite sœur ! Et puis je l’aimerais très fort ! » Elle se dandinait, ce qui n’avait pas l’air de faire peur aux poules qui continuaient à faire leur vie en la fixant d’un œil curieux ; au cas où elle s’approche trop et qu’elles doivent fuir. « Ce que j’aime dans la vie c’est ma maman et mon papa, même si je le vois paaas ! Et aussi mes frères et sœurs ! Et aussi les poules parce que… hum… parce que… » Elle réfléchit. Pourquoi aimait-elle les poules ? Elle s’accroupit pour observer les gallinacés « Parce que ça fait cot cot codette ! Cot cot codette ! » Elle fit un grand sourire satisfait avant de se redresser et de continuer sa route en fredonnant. Alors qu’elle passait à côté d’un parterre de tulipes, elle s’arrêta de nouveau et posa son nez dessus pour en sentir l’odeur. C’était sa maman qui lui avait appris, même que. Les fleurs, ça sentait vraiment bon. Elle voulait trop parler avec des Faes. Elle en avait déjà vu mais jamais elle ne les avait approchées. « Un jour je rencontrerai une Fae et elle sera mon amie ! » continua-t-elle à chanter dans un rythme sans queue ni tête. Elle se mit à tourner plusieurs fois autour d’un arbre, manquant chuter à une ou deux reprises à cause des racines. Bientôt, elle était certaine qu’elle pourrait grimper sur les branches. Elle n’y arrivait pas encore mais se préparait à franchir cette étape importante ! Elle pourrait aller haut et voir le monde depuis le sommet de l’arbre, comme elle faisait souvent dans ses dessins. « Oh ! » fit-elle en s’arrêtant soudainement. Un chat se trouvait là. « Oh le minou ! » dit-elle, émerveillée. « Polochon ! » appela-t-elle, ayant décidé subitement de le nommer ainsi. Il était marron et blanc avec de beaux yeux verts. « Polochon ! » répéta la petite fille en attrapant le chat qu’elle se mit à tenir comme un sac de patates. Il était tout mou, signe qu’il se laissait plus ou moins faire. L’objectif : le ramener à sa mère et le faire accepter dans la famille. Maintenant, c’était son chat, à elle. Aryæ venait de le décider. Alors qu’elle regardait la bête qu’elle tenait, celle-ci s’échappa de ses bras, disparaissant dans un halo. « Oh ! Lochon !? » appela-t-elle, courant après le matou.

_________________________________


Circë était en train de rêver. Elle s’avançait dans une grande pièce aux hautes statues. Celles-ci semblaient la regarder, attendant d’elle quelque chose de particulier. Vêtue d’une robe blanche à la traîne imposante, les deux ailes blanches de l’Ygdraë caressaient le sol derrière elle. Devant elle, un homme se tenait, le bras plié, l’attendant. Il lui sourit. « Cyraliel. » dit-elle dans un sourire. « Princesse, je vous attendais. » lui répondit-il simplement. Elle glissa ses doigts fins à la jonction entre son bras et son avant-bras. « Il est temps maintenant. » murmura-t-il à son oreille. Ils s’avancèrent, lentement, vers le fond de la salle. Ils dépassèrent un trône avant de déboucher sur le haut d’un escalier qui dominait une cité entière. « Allez-y » susurra-t-il en la poussant délicatement vers la première marche. Elle s’y arrêta, contemplant son peuple un moment, et commença à descendre. Ses ailes prirent alors une dimension gargantuesque. Elle possédait le Savoir, tous les souvenirs de l’humanité. Elle possédait le pouvoir, celui d’entendre la volonté des Ætheri que tous vénéraient ici. Des griffons volaient dans le ciel et la magie irradiait de son corps. Une aura argentée l’entoura.

La jeune femme se réveilla en sursaut. Le bruit des tambours résonnait au loin. Elle se frotta doucement les yeux avant de prendre conscience que la pièce était anormalement lumineuse. Dans un coin, elle en aperçut la source. Elle se leva et fixa la lueur qui s’étalait du sol au plafond sur environ un mètre de diamètre. « Qu’est-ce ? » demanda-t-elle alors aux Esprits qui se trouvaient là. Aucun d’eux ne répondit. « Dois-je y aller ? » continua-t-elle, dans l’espoir vain qu’ils lui indiqueraient le chemin. Elle réfléchit quelques secondes, se rappelant de l’étrange aura qui l’entourait dans son rêve. Lentement, elle s’avança, jusqu’à entrer dans la lumière.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Mer 10 Juil 2019, 00:35

Edelwyn se tenait debout, devant un grand miroir mural. Sur une petite estrade, un couturier venait de finir de prendre ses mesures. Il s’activa afin de lui présenter plusieurs teintes de tissu. Jun apparut, un Weltpüff avec lui. « Raa… » fit-il en s’apercevant que l’animal l’avait suivi. Il était particulièrement collant, celui-ci. La Sorcière le fixa, de haut, d’un air impérieux qui eut le mérite d’agacer le Dieu. « Baisse les yeux. » dit-il, mauvais. Il détestait lorsque la véritable faisait ça, avec lui. Il avait à présent envie de la claquer. Il s’invita sur l’estrade après avoir fait fuir d’un regard menaçant le pauvre artisan. La blonde se mit à contempler ses pieds. « C’est bien. » murmura-t-il en lui caressant le sommet de la tête. « Il va falloir que tu apprennes à me respecter, Edelwyn. Si tu es incapable de te rappeler qui je suis si je ne te le montre pas, nous allons avoir un problème. Cela dit, il ne me semble pas t’avoir fabriqué totalement idiote. Tu n’auras jamais le dessus sur moi alors il va falloir t’y faire et ranger tes petits airs déplacés. Que tu essayes d’impressionner les serviteurs ne me dérange pas le moins du monde mais ne prends pas tes désirs de domination pour des réalités. » Un silence s’installa. Il lui remonta le menton et se mit à la fixer d’un sourire supérieur, avec ce même air qu’elle avait pris plus tôt. « Dis-moi que tu as compris. » « Oui, j’ai compris. » « J’ai compris… ? » « J’ai compris, Jun. » « Tu vois, ce n’était pas si compliqué. » fit-il en la lâchant.

Une fois revenu sur le sol, il passa sa main dans le pelage du Weltpüff. Ces bêtes ne pesaient rien, étaient aussi légères que des plumes. « Tu te fais faire une robe ? » « Oui, pour la prochaine soirée que j’organiserai. Je ne suis pas sûre d’aimer cette activité mais comme tu me l’as demandé… » Elle réfléchit à une manière de présenter les choses sans le contrarier. « Je préfère travailler en coopération avec Kaahl. Les recherches qu’il me demande sont intéressantes. » À vrai dire, elle ne comprenait pas tout mais ça lui donnait envie d’en savoir plus, de devenir capable. Elle descendit de son piédestal pour s’approcher du mouton d’Avalon. Elle caressa la tête de l’animal avec une certaine passion. Elle adorait les bêtes. Elle adorait la nature de manière générale. « Tu vas vite déchanter, si tu veux mon avis. » affirma-t-il. « Pourquoi ? » « Tu verras mais vos intérêts divergent. » « Alors pourquoi me mettre à ses côtés ? » Il sourit. « Je veux voir combien de temps cela te prendra pour lui planter une dague dans le dos. Simple curiosité. » Elle n’arrivait pas à déterminer s’il disait vrai, pas quand il la regardait avec ce sourire si particulier. « Enfin, ce n’est pas à l’ordre du jour. Il y a eu une explosion à Valera Morguis. Tu as de la chance d’avoir été ici. Tu serais sans doute morte, à l’heure actuelle. » Elle se demandait s’il l’aurait protégée dans ce cas de figure, sans comprendre que ça avait peut-être déjà été le cas. Quant à son fils, il semblait que l’Æther avait décidé de ne rien lui épargner. Sans doute était-ce bon signe. « Et Kaahl ? » demanda-t-elle. « Elle était pour lui. Ça lui apprendra la prudence. Il n’est pas bon ni de faire confiance à un Sorcier, ni de baisser sa garde. » Edelwyn fronça les sourcils. « Il… Il va bien ? » Jun rit brièvement. « Si on veut. » « Mais… » « Sais-tu combien de fois on a tenté de m’assassiner avant que je ne devienne Roi ? » « Non… » « Je te confierai le carnet où j’ai répertorié les tentatives. Tu verras, c’est très instructif. Pour l’heure, tu as le choix : soit tu enlèves tes vêtements, soit tu files dans ce halo. » dit-il, sachant parfaitement ce qu’elle allait choisir. Décidément, cette manifestation s’étalait sur toutes les Terres du Yin et du Yang. C’était intéressant. Après… Il avait promis de garder les Weltpüffs. Ça ne le regardait pas.

Edelwyn leva légèrement le menton et s’avança dans la lumière d’un pas qu’elle voulait décidé, comme si marcher sans trembler suffirait à prouver à l’homme qu’elle ne serait pas à lui. Une fois qu’elle eut disparu, il sourit. Ça lui faisait penser à ce conseil qu’il avait entendu récemment, même s’il ne lui était pas destiné. Le mieux était sans doute d’ignorer, pas de chercher à conquérir. Il avait bien trop couru après Edel. Certes, il devait la retrouver, maintenant, mais ensuite, elle devrait venir à lui. Elle serait bien obligée, si elle voulait vraiment s’amuser. Il doutait que les autres hommes lui confèrent autant de plaisir qu’il était en mesure de le faire. Il la connaissait trop bien. En attendant, sa Sorcière avait bien des progrès à faire. « Allez Pattes-dures, retournons à nos pâturages, en espérant que l’Æther des Bergers et des Weltpüffs finira par nous rendre visite un jour. » souffla-t-il, comme si l'animal pouvait le comprendre.

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Sól
Mer 10 Juil 2019, 11:46


Miha se laissa tomber dans le hamac de sa tente, à bout de force. Sa journée avait été bien remplie. Comme celle de la veille, et celle de l’avant-veille. Depuis qu’elle était venue pour aider à fonder Alaitihad, elle n’avait plus eut le temps de s’ennuyer. En réalité, elle n’avait plus eut beaucoup de temps pour grand-chose à part travailler. Elle ne s’en plaignait pas : ca la gardait occupée, ce qui signifiait qu’elle ne pensait pas trop à tout ce qui pouvait la tracasser. Bien évidemment, l’attaque lors de leur premier jour avait laissé de profondes séquelles chez la jeune femme, qui se réveillait parfois la nuit en sursaut, persuadée d’être de nouveau attaquée. Mais les tâches qu’on lui confiait l’empêchaient de trop ressasser ce qu’elle avait vécu. Cela n’enlevait néanmoins pas ce sentiment d’insécurité constant qui planait sournoisement dans un coin de sa tête. Elle ne se sentirait à l’aise qu’une fois que ces murs seraient montés pour de bon, leur offrant un semblant de forteresse susceptible de résister aux attaques de la faune locale. Sa famille lui manquait également. Ses parents, ses sœurs, ses amis… Tant de visages qu’elle avait l’habitude de voir quotidiennement et qui semblaient avoir disparus. Parfois, elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de simplement prendre le premier navire en partance pour le continent Naturel. Elle avait failli céder à la tentation, une fois. Lorsque la distance et la séparation s’était fait le plus ressentir, lorsqu’elle avait eu l’impression d’être entourée d’étrangers. Mais finalement, Draco lui avait fait changer d’avis. L’humain entra d’ailleurs dans la tente qu’ils partageaient avec d’autres et prit place dans son propre hamac après avoir retiré ses chaussures. Miha roula sur le ventre, la tête posée sur ses bras croisés pour mieux observer le blond. « Alors ? Qu’as-tu fait, aujourd’hui ? » demanda-t-elle. « Coupé du bois. » répondit simplement le Kaa. « Et maintenant, j’ai l’intention de dormir. » prévint-il la jeune femme, qui avait la fâcheuse habitude de bavarder avec lui dès qu’il pointait le bout de son nez. Ce n’était pas une mauvaise chose, en soit, mais ce jour-là avait été particulièrement éprouvant pour lui. Miha soupira avant de se remettre sur le dos. Sans doute ferait-elle mieux de dormir. Son corps lui réclamait ce sommeil. Pourtant, elle n’en avait pas envie. Elle aurait préféré pouvoir faire quelque chose de sa soirée, quelque chose pour elle. La sage-femme se mit donc à imaginer tout ce qu’elle ferait dès son retour dans le désert, les endroits où elle se rendrait et les personnes à qui elle rendrait visite en premier. Son attention ne tarda néanmoins pas à être détournée par l’apparition d’un halo lumineux, traversant le plafond de la tente. D’abord inquiète, elle glissa un regard vers son camarade mais sa respiration lente et profonde lui indiqua qu’il était en train de dormir. D’abord incertaine, elle se mit à réfléchir à l’origine possible de cette lumière, et ne parvint qu’à une seule conclusion possible : les Ætheri lui envoyaient un message. Il serait de très mauvais augure d’ignorer un message divin. Curieuse et un peu effrayée, Miha sauta de son hamac pour s’approcher plus près.

« Comme ca ? » demanda l’Orine, son regard fixé sur l’argile qu’elle manipulait. « Oui, tu ne te débrouilles pas mal du tout ! » la félicita l’homme, un sourire satisfait sur le visage face aux efforts de son élève. Sun-Hi se mordilla le bout de la langue sous la concentration, tandis qu’elle essayait de tracer des motifs. « Je ne suis pas très douée de mes mains… » expliqua-t-elle, comme pour se justifier. « Je suis meilleure en danse. Mais ça, vous vous en êtes déjà rendu compte, n’est-ce pas ? » plaisant-t-elle en jetant un regard furtif au Lyrienn. Le duo avait échangé une danse, lors de la célébration en l’honneur du nouveau roi. Même si elle ne connaissait aucunement les pas de cette danse traditionnelle, elle s’était sentie bien plus à l’aise à ce moment-là, en dansant aux bras du Lyrienn de la terre, qu’ici, dans son atelier de poterie. Lorsqu’il lui avait proposé, elle n’avait pourtant pas su refuser. C’était une forme d’art à laquelle elle avait peu souvent accès, et elle s’était dit que l’activité pourrait être amusante. Le résultat était néanmoins décevant. « Vous pourrez l’emporter avec vous, lors de votre départ. » informa l’homme. « D’ailleurs, j’ai quelque chose d’autre pour vous. Ne bougez pas. » Son hôte se releva et partit dans la salle voisine pour aller chercher son cadeau. C’est à ce moment-là que la lumière apparue, à moins d’un mètre de la fille de Maëlith. Surprise, elle laissa un petit cri lui échapper et se releva brusquement, essayant de mettre autant de distance que possible entre elle et cette chose.



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Mer 10 Juil 2019, 13:01




J'étais à cogner de mon marteau sur une nouvelle création, ce doux son à mon oreille qui m'apaise et me fait apprécier le choix de mon métier. Bien sûr je pourrais user de mes talents que m'apporte mon élément pour réaliser en peu de temps les commandes que l'on me fait. Mais à quoi bon avoir une épée, une dague ou un bouclier si ils ne représentent pas réellement l'art du labeur forgeron. Cette chaleur intense qui nous entoure, la sueur qui se mélange à l'eau qui refroidit le métal alors que résonne les coups pour modifier la forme. Ce contrôle de la température idéale pour obtenir cette couleur, cette durabilité, cette souplesse. Certes j'y mets du mien, de cette magie, guidant le matériel et s'assurant de sa propriétés idéales. Je ne suis pas folle, du moins pas au point de nuire au volume de ma bourse pour avoir ma propre forge. Il ne faudrait pas avoir à recommencer dix fois avant de remettre l'objet à son nouveau propriétaire, après tout le temps c'est de l'argent. Je plaçais la fine lame sur son socle pour la laisser tempérer avant de monter sur le toit pour y prendre une dose de soleil bienfaitrice.

À peine allongée sur le dos, un halo lumineux apparu à un pas de l'enspar quelconque acte du destin. C'était sans compter que cette lumière faisait fit des surfaces et que les étages en dessous l'avaient aussi. Je me précipitait au rez-de-chaussée juste à temps pour y voir le chat qui s'y avance et disparait. «Non ! Non et Non ! Qu'il trouve le moyen de revenir ce chat... au pire je dirais à son maître que le cheval du voisin l'a écrasé.» Je m'éloignais vers la sortie de la demeure avec mon baluchon sur le dos, ramassé à la course pour avoir le strict nécessaire pour une balade dans les environs. Une visite du marché s'imposait soudainement...



* * *



L'humaine marchait dans les bois, une excellente façon de se détendre et éviter le soleil de plomb grâce à la couverture des arbres. Après son périple en mer écourté, elle avait besoin de se ressourcer et se fixer de nouveau but, la quiétude l'aidait à réfléchir. Lara était en mal d'aventure mais ne savait pas de quel côté se diriger pour trouver son bonheur. Il y avait toujours l'option de retourner au port le plus près et d'essayer de prendre place sur un des navires en partance mais les risques d'une croisière marchande monotone était grand, qui sait, peut-être devait-elle songer à joindre la piraterie. Elle avançait avec un sourire en coin à cette idée mais elle sait bien que la terre ferme et la nature lui manquerait beaucoup trop, elle avait beau être nomade, c'était son chez elle. Soudain des animaux en panique courait dans tout les sens, ils faisaient outre de sa présence et fonçait vers elle pour fuir quelques choses, la crainte était palpable dans leurs fuite. Lara montait rapidement à un arbre pour éviter les plus gros et ne pas être blessée. Une fois le tumulte passé, elle descendit pour se rendre vers le point d'origine, arc en main pour être paré en cas d'éventualité. Elle vit alors un grand halo de lumière, une colonne venu du ciel ou sortant du sol, elle ne pouvait dire. Sa curiosité l'emportait sur tout et pas à pas elle avançait dans cette direction, certains animaux ne fuyait pas et était au contraire attirés par cette douceur lumineuse. Elle en vit passer à l'intérieur et ne pas en ressortir de l'autre côté, aucun bruit n'en sortait. Lara avait pris quelques instants pour remettre son arc sur son dos et prendre en main son couteau pour être prête face à ce qu'elle trouverait à l'intérieur. Elle passait à côté d'un louveteau qui était assis devant le halo, se laissant grattouiller les oreilles tel un chaton tandis qu'il hésitait à faire son choix. Comme si chaque être vivant à proximité se devait d'entrer ou de fuir. Lara vérifiait que ses bottes étaient bien lacés, pris une grande respiration et sautait à l'intérieur, paré pour une nouvelle aventure qu'elle espérait riche en péripétie.



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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Mer 10 Juil 2019, 14:47




«Brochette! Brochette! Broooochetteuh!!» commença à s'énerver le vieil homme, déjà grognon de base.

Non, il n'avait absolument pas faim. Depuis qu'il avait effectué lui-même le travail de l'Aether Ezechyel, Ludaulth n'avait plus besoin de se sustenter. En réalité, il courrait derrière la chèvre de sa petite fille. Aussi capricieuse que la jeune femme, l'animal n'en faisait qu'à sa tête. Le vieil homme grommela entre ses dents devant l'effort à fournir pour suivre la cadence dictée par l'agile caprin. Lui qui appréciait tant prendre son temps et vaguer lentement à ses occupations, le voilà à présent qui marchait à vive allure dans les champs. Cependant, s'il se trouvait dans cette activité physique, il ne pouvait que s'en prendre qu'à lui-même. Ludaulth avait accepté la demande de sa petite fille et il n'avait qu'une parole! Afin qu'elle puisse suivre son propre chemin vers la connaissance d'un ancien cycle, il lui avait promis de prendre soin de ses compagnons animaliers car elle craignait des dangers qu'ils auraient pu encourir. Il faut dire que depuis la mort de sa louve, la jeune femme s'armait de prudence pour ne pas faire subir cela à un autre de ses fidèles compagnons. Ancien homme de ferme, Ludaulth avait assimilé cette tâche à une grande facilité, donner à manger, à boire, veiller à leur confond. Les animaux d'Aaliah étaient plutôt compréhensifs, comme s'ils comprenaient la situation et qu'ils attendaient son retour avec patience. Enfin, c'était sans compte sur la dernière venue dans la famille... Un matin, la jeune femme avait reçu la visite d'une chèvre et celle-ci ne l'avait plus quitté. L'animal avait quelque chose de spécial, c'était certain car elle avait la capacité de résister à la malédiction des Z'Odra qui leur imposait l'utilisation d'une lettre commune pour nommer leurs fidèles compagnons. Une lueur divine dans le regard ne laissait pas de place aux doutes sur ses origines peu naturelles. La chèvre répondait au nom étrange de Brochette... Brochette? Qui pouvait bien surnommer une chèvre Brochette? Un affamé, sans nul doute ou alors les anciens propriétaires de la chèvre avaient un humour bien particulier...

«Brochette!» héla-t-il encore une fois l'animal, sourde à ses appels.

Il ignorait si la chèvre souhaitait rejoindre la jeune femme ou si elle répondait à un appel venu d’ailleurs, dans les deux cas, elle semblait vouloir le taquiner. Car elle ne cessait de se retourner pour voir si elle le suivait toujours et s'il traînait, elle bêlait. Aussi, Ludaulth affrontait les hautes herbes pour la ratraper, car il l'avait déjà entendu chanter et ne souhaitait pas la voir recommencer.

Puis, comme si sa journée n'était déjà pas assez difficile, un halo lumineux descendit du ciel et frappa le sol. L'Ombre écarquilla les yeux devant le phénomène tout en le suivant des yeux. L'étrange apparition se perdait dans les méandres célestes, comme une manifestation divine d'un Aether. L'homme resta béa, ne sachant s'il cela était de bon augure. A par ce détail dans le paysage, le reste semblait relativement normal. Pas d'apparition de créatures cauchemardesque, ni de disparition de magie, mais cela ne signifiait pas forcément que tout allait bien.

«Qu'est-ce que c'est que ce truc-là?» s'étonna-t-il, en cherchant à donner une définition  à se qu'il voyait. La prudence lui indiquait de ne pas s'approcher, de garder ses distances et d'attendre d'avoir des avis d'homme plus connaisseur en la matière. Cependant, il était seul dans les environs. Ou presque. Brochette la chèvre ne semblait pas méfiante et continua d'avancer tout en bêlant sur l'Ombre qui avait cesser sa poursuite. Ludaulth la regarda un instant, intrigué. Etait-elle à l'origine de ce phénomène? En tout cas, cela ne semblait pas l'effrayer, bien au contraire. La chèvre assimila cela a un jeu, sautillant tout autour en attendant l'arrière du vieil homme bourru.

«Tu me fais quoi là, Brochette?» la questionna-t-il en arrivant à sa hauteur, il y avait peu de chance d'obtenir une réponse, mais il s'en moqua. La chèvre ne s'éloignait plus, et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Il allait enfin pouvoir se reposer un peu, le temps qu'elle termine sa danse autour du halo. Ludaulth s'apprêtait d'ailleurs à s'installer dans l'herbe lorsque la chèvre arriva derrière lui. Sans prévenir, elle baissa la tête et lui tapa les fesses fermement. Surpris et déstabilisé, le vieil homme fit un bond en avant et tomba dans le rayon lumineux. De ses sabots agiles, Brochette fit un dernier saut et fut emportée à son tour sous le regard mécontent de Ludauth qui comprit alors que la journée serait loin d'être reposante avec cette satanée chèvre dans les pattes.

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Mer 10 Juil 2019, 15:08

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Les Portes

Les notes dansaient dans l’habitacle de la calèche. Elles étaient toutes, sans exception, d’une fausseté impitoyable. A présent, ce n’était plus mes sourcils qui étaient froncés mais bien l’entièreté de mon front. Les nombreux plis qui parsemaient cette zone de mon visage prouvaient à quel point ma frustration était grande. Ma mâchoire était complètement crispée et mes yeux dansaient sur l’objet étrange qui reposait au centre de mes mains. Ce dernier m’avait été donné peu après une étrange visite. Depuis lors, je n’avais eu de cesse de m’entraîner. Sans réel succès. Dès que j’avais la sensation d’avoir compris la logique de cet instrument, le son qu’il produisait me prouvait que j’avais encore énormément à apprendre. Une note plus fausse que les autres s’élevait dans les airs. Sa longue résonance me narguait. J’avais la sensation qu’elle se moquait de mes capacités. J’arrêtais de jouer. Je bouillonnais. « Je ne comprends pas. » grondais-je presque. Je levais les yeux vers Karsath. Mon fidèle serviteur m’accompagnait dans ce déplacement quelque peu anodin. J’attendais qu’il dise un mot pour pouvoir déverser ma frustration sur ce pauvre être. Cependant, la tête du Mur reposait sur le bois de la calèche. Les yeux fermés, il semblait endormi. Comme-ci cela était possible avec le boucan que je faisais… Et puis… Je savais que Karsath ne dormait pas. Ce concept lui était inconnu.

Une secousse de la calèche me fit légèrement décoller de mon siège. Nous étions en route pour trouver un professeur digne de m’enseigner les fondements de cet étrange instrument. Mon pouce se pressa sur une note choisie au hasard. Le contact entre ma peau et ce bout de métal était froid. Je n’avais jamais vu pareil instrument. Autrement dit, il n’avait rien d’étonnant à ce que nous parcourions le monde pour trouver cette Orine dont on m’avait tant narré les mérites. Elle était affiliée à un Alfar qui connaissait ma mère. J’avais, pour ainsi dire, sauté sur l’occasion quand j’avais su que son Orine jouait de cet instrument si particulier. Nous devions nous retrouver sur un territoire plus neutre que celui de la Forêt des Murmures. Aussi, nous avions choisi de nous diriger vers Jueru, honorable cité en Terres d’Émeraudes. Doucement, je lâchais la pression que mon doigt exerçait sur la touche métallique. Un son aigu et dissonant se propagea. En grimaçant, je me tournais vers la vitre de l’habitacle. Je déposais le minuscule instrument dans ma besace bien remplie. D’un geste presque virulent, je tirais le rideau pour admirer le paysage que nous traversions. Le tableau qui se peignait sur mes yeux adoucit mes frustrations. J’avais toujours aimé ces terres de respect et d’élégance. Même si je ne parvenais pas à voir l’émeraude qui recouvrait le paysage, je savais que sous mes yeux s’étalaient une palette explosive de couleurs. Au loin, je voyais les contours d’un agréable bourg se dessiner. Je frappais doucement le bois de l’habitacle. Nous allions nous y arrêter.

La fragrance des fleurs enveloppait mon odorat dès que la portière s’ouvrit. Karsath sortit le premier pour me tendre la main. Je la saisis pour m’extirper le plus élégamment possible de la calèche. « Merci. » lui offrais-je alors que je lissais déjà les plis de mon ample chemise, entourée d’un corset serré. Chose peu habituelle, j’arborais un pantalon en cuir noir. Moi qui avais l’habitude des robes, je ne souhaitais pas que ce long voyage abime mes plus belles tenues. « Faisons une halte dans cette taverne pendant que les chevaux se reposent. » Il était aussi temps pour moi de boire. Ce voyage m’avait légèrement déshydratée. Sans attendre Karsath, j’ouvris la porte de la bâtisse. A l’intérieur, le vide régnait. Les travailleurs du bourg n’avaient pas encore investi les lieux. Le gérant levait la tête et nous accueillait. Il nous installait à une table non loin de son bar. « Qu’est ce que je vous sers ? » Je ne prenais pas la peine de regarder mon serviteur. « Une boisson. Vous avez une spécialité ? » Le visage de mon interlocuteur s’illuminait de fierté. « Bien sûr ! Il s’agit de notre thé aroma… » « Très bien, je prendrais cela. Merci bien. » le coupais-je avec fermeté. Je ne voulais pas m’éterniser. D’un signe de la main, je renvoyais le gérant. Karsath ne prendrait rien. Attendant ma boisson, je m’installais plus au fond de mon siège et croisa les bras. Je restais droite malgré tout. Mon regard était rivé sur mon Mur. Je l’examinais sans aucune pudeur. On entendait les mouches voler autour de nous. Le gérant, lui, s’activait en cuisine. Je m’autorisais à baisser la tête et à fermer les yeux un moment.

« Voilà pour vous. » La voix du gérant me tirait de mon demi-sommeil. Je battais plusieurs fois des paupières en regardant le verre se poser devant moi. « Voyage éreintant ? » Je tournais ma tête tout en refermant mes mains sur ma boisson. « Assez. » concédais-je. Un sourire bienveillant accueilli ma brève intervention. « Je serais en cuisine. Si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas. » Je hochais la tête en souriant simplement. Le dirigeant reparti aussitôt. Sans doute allait-il lui aussi prendre son déjeuner avant l’arrivée massive des ouvriers du petit bourg au zénith.

C’est à ce moment qu’une lumière venue de nulle part choisie de traverser le plafond à la verticale. Je regardais Karsath, surprise. « Peut-être devrions nous le prévenir… » Je tournais les yeux vers le halo. Mes yeux se plissèrent en direction du plafond. « Il a peut-être une fuite… » Mon esprit essayait de rationaliser. Machinalement, je portais mon verre à hauteur de bouche. « Tu peux vérifier ? » demandais-je à mon Mur. Celui-ci se levait. J’en profitais pour boire une demi-gorgée de ma boisson. Je pâlis et rougis en quelques secondes. Ma gorge me brulait atrocement. Une quinte de toux incroyable me secouait brusquement. Sans contrôle, je vomis directement dans le dos de Karsath. Je ne pus même pas essuyer ma bouche. Déjà, mes membres étaient paralysés. A mesure que ma tête chutait vers le sol, je me maudis. Peut-être aurais-je du laisser parler le gérant. J’aurais ainsi pu éviter d’ingérer de la sauge.

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Mer 10 Juil 2019, 18:38

Les portes
[Karsath & Mæve]

Le Mur concentrait toute son énergie pour ne rien laisser paraitre. Son visage devait être neutre de toutes expressions. Il essayait de faire abstraction de ce son qui commençait à avoir raison de son apathie légendaire. Les sons que produisait cet instrument le rendaient presque fou. Ses tympans lui quémandaient de se saisir de l’objet et de l’envoyer paître par la fenêtre. Pourtant, il se contentait de simuler un profond sommeil. Il avait observé sa maîtresse en veillant sur ses nuits. Il essayait à présent d’imiter cet état correctement. Son corps feignait le lâcher prise mais son esprit était hyperactif. Ses pensées n’étaient pas très vives mais elles étaient multiples. Il ne résistait pas vraiment à l’agacement que les notes aigües lui provoquaient, mais ses réflexions l’occultaient légèrement. De toute façon, il ne pouvait pas en vouloir à sa maîtresse. Elle ne cherchait qu’à se perfectionner. Il ne pouvait pas lutter contre ses essais multiples et dissonants. Il se contentait donc de réfléchir à ce qu’il pourrait faire une fois sorti de la calèche agitée. Sans doute pas grand-chose. A l’heure actuelle, il se contentait d’accompagner l’Aerchise dans son déplacement. Comme ils ne voulaient pas trop attirer l’attention, ils n’avaient aucune escorte. Karsath était donc, en plus d’être son serviteur, son protecteur. Ses aptitudes n’étaient pourtant pas taillées pour le combat. Cependant, pas une seule seconde, il hésiterait à sortir sa canne-épée si la situation l’exigeait.

La calèche s’immobilisait alors que le silence s’était enfin fait entendre. Bien loin d’être naturel, le Mur se levait d’un seul coup de son fugace « sommeil ». Il ouvrit la portière avec précipitation pour ne faire pas attendre sa maîtresse. D’un geste du bras, il donnait un coup à sa longue cape noire pour lui donner du mouvement tandis qu’il s’inclinait en tendant la main en avant. Sa maîtresse attrapa l’offrande pour s’extirper de la calèche. Il lui emboita le pas silencieusement quand elle mit pied à terre.

Pénétrant dans la taverne pittoresque, il s’assit en face de l’Aerchise. Il semblait complètement désintéressé de la situation. Pourtant il écoutait attentivement les mots qui étaient échangés. Quand le gérant partit, il posait les yeux sur sa maîtresse. Cette dernière l’observait aussi avant de fermer doucement ses mires. Il profitait de ce moment pour planter ses yeux avides sur une mouche qui s’était posée sur leur table. D’un geste aussi vif qu’il le pouvait, il essaya d’attraper l’insecte. Cependant, son repas s’envola bien avant.

Le gérant revenait, posant l’infusion devant sa maîtresse. Il écouta la conversation avec un silence de mort. L’homme s’éclipsa tandis qu’un halo de lumière apparaissait dans la pièce presque vide. Une menace ? Il regardait sa maîtresse, attendant ses ordres. Devait-il trancher cette lumière solaire avec sa canne ? Un messager des cieux allait-il en sortir ? Ou alors était-ce … Une fuite ? Il se leva rapidement sous la demande de l’Aerchise. A mesure qu’il s’approchait de la lumière pour en étudier la source, il entendit une succession de bruits rauques derrière lui. Aussi il sentit une drôle d’humidité dans son dos. Son temps de réaction était trop long. Quand il comprit que sa maitresse était en danger, il était déjà trop tard. Tout son corps était baigné dans la lumière.

***

A l’autre bout du monde, une Fæ volait entre les pissenlits. Les boucles solaires qui entouraient son petit visage était balayée par les courants d’airs. La petite chose luttait d’ailleurs contre eux. Elle avait quelques difficultés avec les nombreux courants ascendants. Ses fragiles petites ailes étaient légèrement fatiguées. Une envolée de pappus se produisait près d’elle. Elle se précipita pour se blottir contre l'un d'eux. Se laissant conduire par le végétal, elle regardait l’environnement fleuri. Ses yeux ambrés brillaient d’émerveillement. C’était tellement beau. Elle posait sa tête sur la tige et écoutait le chant des insectes. Une abeille passait devant elle pour butiner une fleur. Son abdomen était parsemé de pollen. La Fæ sourit et se laissait bercer au gré du vent.

Pourtant, à mesure que les secondes défilaient, la tristesse accaparait son visage. Le souvenir de son ancienne vie la tourmentait. Elle avait tant souffert. Tant souffraient encore… Elle ne souhaitait à quiconque le sort qu’elle avait connu. Être un monstre… Être rongée de l’intérieur… N’avoir personne… Être rejeté de tous… Mæve fermait tristement les yeux. Elle revoyait cette forêt lugubre où elle avait passé tant de temps. Elle revoyait les visages effrayés. Ils avaient été si nombreux à la repousser, à la chasser. Tant avait voulu s’en prendre à elle. L’Espoir était mort un peu plus chaque jour. La bête prenait le dessus. L’humanité disparaissait… Et puis Elle avait croisé son chemin. Elle l’avait embrassée. Elle l’avait délivrée de ce mal. La Fæ dorée rouvrait ses yeux. Son cœur battait à tout rompre. Elle aimait sincèrement cette femme brune qui l’avait sauvée. Elles ne s’étaient pas revues depuis leur première rencontre. La brune avait trouvé qu’il était préférable que la Fæ retrouve ses congénères avant tout. Elle n’avait pas eu tort. Les autres Anteeksi lui apportaient un soutien moral indéniable.

Elle souriait alors que le ciel projetait une lumière concentrée devant elle. Son pappus se dirigeait sur elle. Le Fæ ne réagissait pas. Ses pupilles étaient dilatées tandis qu’elle regardait le halo. Comme un insecte nocturne, elle était ensorcelée par cette sainte lumière.

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