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 [Événement] - Espionnage

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Sam 26 Jan 2019, 11:06

Espionnage




« J’accepte de la rencontrer, bien sûr. » murmura la Fae. Thalie sourit, allant chercher la concernée qui fut surprise de croiser un être féerique semblant si… entouré de noirceur. Celle-ci ne s’en formalisa pas. « Voici donc la fille d’Evan Mebahel et de Mélinda Syrkell. Quelle surprise. ». L’invitée resta silencieuse, sachant qu’elle n’avait pas fini. L’être d’ombres s’avança vers elle. « L’on vous dit ingénue mais… ». « L’on dit beaucoup de choses à mon sujet, vous savez. ». « C’est vrai. Pourtant, vous avez réussi à garder bien des secrets jusqu’ici. ». Et à éliminer ses ennemis sans avoir à le faire elle-même. « Je sais qu’aucun secret ne vous échappe alors je ne vous mentirai pas. Vous devez même en savoir bien plus à mon sujet que moi-même. ». « Certes. Dîtes-moi, pourquoi êtes-vous ici alors que vous savez pertinemment que la situation sur vos terres a dégénéré ? ». « Comme je l’ai dit, je souhaite aider les Anges. ». « Il n’y a pas que cela. ». L’Impératrice Blanche sourit. « Vous permettez ? » fit-elle en faisant apparaître une maison de poupée. « Je ne peux pas prendre le risque que l’on nous écoute. » compléta-t-elle. L’artefact ne laissait pas entrer les magies intrusives. Il bloquait toute tentative et ceux qui se trouvaient à l’intérieur jouissaient d’une intimité et d’une confidentialité qu’il était rare de trouver partout ailleurs dans le Monde, si ce n’était chez les Humains.



Une fois hors de la Maison de Poupée, les trois femmes se regardèrent un moment. « Bien, nous nous rencontrerons de nouveaux plus tard. Je compte sur vous. Je crains fort de ne pouvoir revenir tout de suite alors… ». Elle sortit une lettre de son sac. « J’aimerais que d’ici quelques temps, vous trouviez le moyen de donner ceci à Isiode Yüerell. ». Thalie prit le pli et le regarda « Je le ferai. » fit-elle en levant les yeux. Edwina sourit et murmura un petit « N’ayez pas peur. » juste avant qu’une silhouette longiligne n’apparaisse dans le ciel. D’abord point mystérieux, celui-ci s’étira, se grossit, et finit par ne plus laisser place à une quelconque autre possibilité que celle d’être un Dragon. Il n’avait pas d’ailes mais, à vrai dire, une grande partie de ceux qui avaient choisi de la suivre étaient à l’image de Suris, aussi rares que majestueux. Celui-ci se posa sans bruit, ayant réduit sa taille à presque rien pour ne pas endommager le sol d’Ynys Sailanen. Il l’amusait tant il semblait délicat. Il l’était toujours, respectueux des choses qui l’entouraient. Elle ne l’avait jamais rien vu détruire. Il était fait pour l’harmonie et le calme, ce que ses yeux ne semblaient pourtant pas refléter, presque incandescents. « Je compte sur vous, mesdames. ». La Fae sombre qui n’avait jamais dévoilé son identité au cours de l’entretien, laissant sa comparse le faire pour elle, sourit. « Bonne chance Ultimage. Là où vous allez, vous risquez de connaître quelques déboires. Ce sera l’occasion de tester quelques théories, cependant. ». « Sans doute. ». La tenue de la Reine Blanche changea pour quelque chose de plus adapté. Volatys ne serait pas celui qui l’emmènerait jusqu’au Continent des Glaces. Pour le voyage, elle aurait besoin de sa propre magie et, également, d’Elros. Le Dragon Légendaire émit un son grave mais bas juste avant que ses pattes ne battent le sol. Il prit de l’élan et s’envola, quittant le territoire des Faes. Thalie regarda sa comparse et celle-ci lui répondit par un hochement de tête. Elles devaient se mettre au travail.      

1490 mots

 
Explications


Bonjour ^^  

Voici un petit événement tranquillou pour les Faes et... en fait tout le monde xD En gros, vous n'êtes pas au courant de la conversation (d'ailleurs si vous ne voyez pas tout, c'est normal). Voilà comment ça se présente :

Pour les Faes :
On vous a demandé, dans un premier cas, d'observer une partie du monde, un environnement ou une personne en particulier avec un objet magique en votre compagnie, à savoir un livre. Si vous l'ouvrez par curiosité, vous voyez qu'en fait, tout ce que votre personnage voit s'inscrit sur les pages vierges du livre et qu'il semble ne pas pouvoir avoir de fin même s'il est relativement petit. Dans un deuxième cas - pour les Faes les plus faibles ou qui sont occupées - on vous a simplement demandé de déposer un ou deux livres dans certains endroits.

Pour les autres :
Vous avez le choix entre trouver un ouvrage qui, quand vous l'ouvrez, décrit exactement tout ce qu'il se passe aux alentours (en fonction de votre magie) et/ou remarquer qu'un individu semble vous observer (bon si vous avez 2 en intelligence vous ne pouvez pas prendre cette option xD).

Fin : le 26 mars à 23h59 ^^

Gains


Pour les Faes :
- Pour 900 mots : Un livre qui décrit très spécifiquement tout ce qui se passe autour de votre personnage dans un rayon qui dépend de sa magie, à savoir les dialogues, les actions etc.
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un point d'agilité ou d'intelligence

Pour les autres :
- Pour 900 mots : Un livre qui décrit très spécifiquement tout ce qui se passe autour de votre personnage dans un rayon qui dépend de sa magie, à savoir les dialogues, les actions etc.
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un point d'intelligence.


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Sam 26 Jan 2019, 21:26

[Événement] - Espionnage  Qxyz


Prénom & Nom : Æskil Asgeirsson
Surnom : Le Vagabond des étoiles, son surnom lui vient des siens, parce que Æskil préfère dormir à la belle étoile que dans une maison.

Spécialités :
- Agilité : Inconnu
- Force : Inconnu
- Charisme : Inconnu
- Intelligence : Inconnu
- Magie : Inconnu


Armes :  
- Deux haches simples à une main
- Épée à deux mains

Caractère : Intelligent, Confiant, Déterminé, Coriace, Tétu, Sang chaud, Bon vivant, Silencieux, Solitaire, Observateur, Protecteur

Physique : Des yeux bleus perçants, une longue chevelure blonde cendré qui sont retenues en une queue-de-cheval très serré, les côtés de son crâne son rasé pour dévoiler des tatouages. Une épaisse barbe marque le bas de son visage, cachant quelques petites cicatrices. Il possède une stature impressionnante, mais il n'avait jamais été pris au sérieux, parce qu'il est le plus ''petit'' de ses compagnons. Il semble avoir un physique qui partage à la perfection force et agilité. On le reconnaît souvent par ses vêtements noirs et son armure de cuir bleu.

Pouvoirs :  
- La Frénésie  
- La Poursuite de la Bataille  
- La Bénédiction d'Haziel  
- Immunité aux sorts mentaux  
- Superforce  


Particularité :

''Æskil, j'aimerais aller visiter les Terres d'Ynys Sailanen.'' Demande doucement Ash qui était installé sur une chaise de la taverne où ils avaient séjourné pour la nuit. Les festivités de la vieille, le fameux Santa'Claus était sur le point de terminer et elle savait qu'ils devraient rapidement partir. Pendant qu'elle grignote sa nourriture, elle observe l'homme dévore son assiette de viande. Il lui jette un regard en coin. ‘'Tu es sûre " demande-t-il la bouche enfin vide de nourriture. Il attrape sa choppé et en boit une longue gorgée. ‘'J'ai beaucoup entendu parler de leur magnifique jardin et de leur capital Aeos Luminrein, j'aimerais enfin le contempler de mes yeux. Et je me suis dit, que si on reprenait aller y jeter un coup d'œil. J'aimerais remplir mon livre d'herboristerie sur les plantes.'' Il hoche la tête, pendant qu'il continue à manger. Elle voit bien, qu'il est un peu réticent, mais il ne semble pas vouloir refuser non plus. ‘'J'ai entendu dire que les étrangers étaient mal vus.'' Demande-t-il lentement. ‘'Tu seras accompagné d'une Ygdraë et tant que tu n'auras pas d'intention mauvaise, ils ne feront rien. Il faudra simplement respecter leur culture et surtout la flore.'' Le rassure la jeune femme. ‘'D'accord, si c'est aussi simple. Dès qu'on termine le repas on part à la recherche d'un bateau qui fera le voyage là-bas.'' Ash laisse un large sourire s'étirer, visiblement très heureuse de la réponse de son compagnon Braskä.

***

Le voyage en bateau se fit sans le moindre problème. Ce fut plutôt de trouver quelqu'un qui se rendait là-bas, mais une fois fait, le reste suit sans le moindre problème. Les terres D'Ynys Sailanen avaient la réputation d'avoir le plus beau de jardin du monde. Depuis longtemps, Ashana cherchait à visiter ce lieu ou fae et Ygdraë se côtoyaient sans problème, vivant dans la plus parfaite des harmonies avec la nature. La capitale d'Aeos Luminrein, était reconnue pour être la perfection entre la cohabitation des deux espèces et la nature. La jeune Eskët avait entendu parler de beaucoup de légende qui entourait ce lieu mystique qui était étroitement surveillée par tous. Ashana aurait préféré arriver de jour, pour lui permettre de découvrir à loisir le paysage féérique, mais malheureusement pour elle et dû à un léger contre-temps de température, ils arrivèrent de nuit sur les côtes du jardin. Cependant, le spectacle qui s'ouvre à elle, lui fit retirer cette envie. Le paysage nocturne qui s'ouvre devant eux est à couper le souffle et tandis qu'Ashana reste muette d'admiration, le capitaine déclaré ; ‘'Bienvenue sur nos terres ma petite dame. Bonne découverte.'' Dit-il avant d'annoncer qu'il repartait.

Presque timide devant le décore enchanteur, Ash s'avance doucement, ne sachant même plus où déposer les yeux. Un chemin se dessine, bien entretenu et entourer de diverses fleurs qui s'illuminaient presque de manière surnaturelle. La fluorescence des plantes étaient délicates et très naturelles dans cet habitat particulier. Les fleurs semblaient presque les invités à suivre le chemin qui devait surement les guider à la capitale. ‘'C'est magnifique... " Murmure Ashana. ‘'Pas mal... " lui répond Æskil qui fixait également la merveilleuse végétation. Le Braskä porte rarement attention à la beauté de la nature, mais ici, il aurait été très dur d'ignorer ce que dégageait le lieu. Même lui qui n'était pas fait de finesse, reste sans voix devant tout ceci. D'accord, il n'allait pas l'avouer, mais c'était un peu visible sur son visage. Ashana sourit doucement devant ses paroles, elle savait que c'était le mieux qu'elle pourrait en tirer. Elle se mit lentement à avancer, étudiant un peu les plantes qui se trouvaient en bordure du chemin. Il y avait une plante en particulier qui sortait du lot. Elle possède une longue tige fine qui vient se perdre dans plusieurs longues feuilles fluorescentes d'un bleu clair. La tige et la fleur même, qui ressemble à un globe ovale font de mince tige qui se croise l'une à l'autre pour se terminer sur plusieurs petits pistils est d'une rose claire délicat. À leur base, on peut voir des formations de champignons ronds et ovales qui semblent partager la même fluorescence, dans un bleu plus foncé.

Ashana se demande si les champignons en question partageaient la même propriété ou s'il avait simplement absorbé le nutriment qui faisait cet effet-là. Les champignons étaient quand même réputés pour s'accrocher à un organisme et de vivre de lui ou avec lui. Il était encore très dur pour Ashana d'avoir cette information. Il lui restait tellement à apprendre. Pendant qu'elle était trop occupée à se poser des questions sur les plantes qui avaient différentes grandeurs, elle ne remarque pas le spectacle aérien qui se passe plus haut. C'est Æskil qui lui tape un peu sur l'épaule. ‘'Regarde.'' Dit-il simplement en pointant du doigt quelque chose. Plusieurs poudres colorées semblaient jours dans le ciel. Elle crut pendant un instant que c'était peut-être des feux d'artifice comme ils avaient eu droit à l'évènement de Santa'Claus, mais il n'y avait aucun son qui éclatait après. Après une observation plus poussée, elle comprend que les explosions qu'elle avait cru voir, sont en fait des lumières qui bougent gracieusement, dansant dans l'air pour un public silencieux. Le regard d'Ashana s'illumine. ‘'Je crois que ce sont des faes qui dansent. J'avais entendu parler qu'ils offraient parfois des spectacles de ce genre. En fait, elle s'amuse entre elles, dansant joyeusement sous les rayons de la lune, mais pour des gens comme nous qui n'avons jamais vu ceci, c'est l'équivalent d'un spectacle. Peut-être qu'elles pratiquent pour de futures festivités. Nous sommes chanceux... " Murmure Ash.

Pendant qu'elle observe le ciel, Æskil détourne les yeux un instant, ayant l'impression qu'ils ne sont pas seuls. Il scrute les environs, malgré la pénombre de l'endroit, ayant toujours cette impression qu'ils étaient surveillés. C'était peut-être normal dans un lieu tel que celui-ci, mais il n'appréciait pas cette sensation. C'est pendant qu'il scrute le paysage qu'il remarque qu'un livre au relieur de cuire jonche le sol. Il s'avance et l'attrape, observant la couverture qui n'a aucun titre. ‘'Tout va bien Æskil ?'' Demande Ash sans quitter des yeux le ciel. ‘'Un livre, il est vide et n'a pas de titre, ni de nom à l'intérieur.'' Commente l'homme en le feuilletant un peu. Les pages étaient complètement vierges et rien ne semble se passer. Il finit par le mettre dans son sac, décidant de l'étudier plus tard avec la gamine.

Ashana avait déjà eu la chance de voir des spectacles de Fae, mais le voir ainsi, aussi pure et sans ‘'défenses " le tout avait une touche encore plus envoûtante. Malgré les petites fautes qu'il pouvait y avoir, Ashana trouvait cette danse très jolie et envie un peu la liberté d'esprit qu'ils ressentent en ce moment même. ‘'Continuons, je ne voudrais pas les déranger. Allons à la capitale passer la nuit.'' Offre-t-elle en laissant un léger bâillement s'étirer. Le restant du trajet jusqu'à Aeos Luminrein se fit sans le moindre problème et bientôt ils virent l'arbre se dessiner devant eux, illuminer par les lumières naturelles des maisons qui l'habitaient. ‘'Pourquoi j'ai cette impression qu'on avance et qu'en même temps non.'' Demande Æskil. Ash rit un peu avant de dire. ‘'Si je me souviens bien, en fait l'arbre est de taille très ‘'normale" malgré son âge centenaire. Il n'est pas géant ou gargantuesque comme plusieurs pensent. Je tiens à te rappelle que c'est une capitale. Alors, il y a beaucoup de magie à l'œuvre pour permettre aux gens d'y vivre. Il y a une magie particulière, qu'une fois nous serons assez proches, de l'arbre nous... Et voilà.'' Elle n'eut pas la chance de terminer sa phrase, que leurs corps se mirent à rapetisser comme celui des Faes et que des ailes leurs poussèrent dans le dos. ‘'C'est quoi ça ?'' Demande un peu confus le Braskä. ‘'Ce qui va nous permettre de voyager au travers l'arbre et trouver une auberge pour la nuit. Tu n'as qu'à penser où est-ce que tu veux aller et les ailes feront le travail.'' ‘'Tu sembles beaucoup t'y connaître.'' Marmorne Æskil en essayant de la suivre. ‘'Quand j'étais enfermé à la capitale, je n'avais que deux choses à faire, avoir des entraînements physiques avec ma mère pour endurcir mon corps et écouter mon professeur pour enrichir mon esprit. Nous cherchons la perfection.'' Termine-t-elle doucement.

Une fois arrivée sur le lieu et sans perdre de temps, elle demande où elle peut trouver une auberge qui pourrait les accueillirent pour la nuit. Ils sont rapidement dirigés vers la tulipe enchanteresse qui dégage une agréable odeur de tulipe et une ambiance tranquille. Ils prirent place à l'une des tables et pendant qu'ils attendent leur commande, Æskil lui donne le livre en question. ‘'Il est peut-être magique.'' Dit le Braskä. Pendant qu'elle caresse la couverture, elle a l'impression de sentir quelque chose glisser sur sa peau et sans expliquer pourquoi, elle ouvre le livre. Il ne fallut que quelques secondes supplémentaires pour que des mots apparaissent sur les pages, décrivant l'ambiance de la taverne. C'était si spécifique, qu'il allait jusqu'à décrire les gens et leurs habillements, ou encore, les dialogues qui se passaient à deux tables deux. Quand le livre commence à décrire l'approche de la serveuse, elle lève les yeux, observant la Fae s'approche. Elle était identique à la description que lui faisait le livre. ‘'Fascinant " Laisse-t-elle échapper pendant que Æskil se méfiait de l'ouvrage. ‘'Je n'ai jamais apprécié les objets magiques.'' Marmonne-t-il comme un avertissement. Puis un passage plus étrange commença à se décrire sous les yeux d'Ashana qui s'écarquillaient lentement par la peur.

« Lentement, une silhouette s'approche de l'auberge où se trouve Ashana. Informé que la jeune femme se trouve ici en compagnie de son Braskä. Même si la petite est fascinée par l'ouvrage magique, son compagnon lui fait savoir son désaccord. Mais pendant que ce dernier mange sans se douter qu'ils sont observés par une tierce personne, cette même personne sourit moqueusement devant l'expression figée de la jeune femme. ‘'Tout va bien ?'' Lui demande son compagnon un peu ennuyé. ‘'Oui...oui... " Lui répond rapidement la jeune femme. La silhouette d'ombre sourit encore une fois, sachant que l'Eskët qui lisait les lignes sans oser relever la tête. Malgré la mince distance qui les sépare, la figure étrangère, murmure en sachant que la jeune femme pourrait le lire ; ‘'Fascinant n'est-ce pas ? Il est maintenant à toi. Je suis sûr qu'il te sera un jour très utile dans tes voyages, mais sache qu'il ne répond qu'à une seule personne et c'est toi Ashana Beliena. Dès que tu le refermeras les pages redeviendront vierges de mots, mais tant et à condition qu'il reste ouvert, il te partagera les secrets qui t'entourent.'' Termine doucement la voix masculine qui s'éloig... ».

Le passage se termine aussi brusquement, reprenant sur un entourage plus proche comme si la personne qui lui avait parlé avait simplement disparu de son entourage. Elle se remit enfin à respirer. Pendant une fraction de seconde, elle se sent terrifiée à l'idée que cette personne la connaisse sans qu'elle ne l'ait vu. ‘'Ash, mange pendant que ces chauds.'' Déclare le Braskä. Elle referme brusquement le livre avant de le mettre dans son sac avec le reste de l'équipement, il avait raison, assez de magie pour ce soir.


2290 mots
- Un point d'intelligence.
- Un livre qui décrit très spécifiquement tout ce qui se passe autour de votre personnage dans un rayon qui dépend de sa magie, à savoir les dialogues, les actions etc.
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Dim 27 Jan 2019, 15:13





« Pourquoi ce voyage ?» souffla le Ridere, dont la curiosité n'avait cessé de grandir depuis qu'il avait croisé le regard de cet homme. Devaraj le dévisagea. Il n'avait pas pu se résoudre à le chasser. A la place, il lui avait offert une tunique en lin bleu ciel, qui s'accordait tout à fait au tien pâle de celui qui était communément appelé l'Homme-Cristal. Il lui avait offert un logis, mais il ne pouvait le garder à ses côtés indéfiniment. «Tu vas devoir vivre ailleurs. C'est la loi. Tu iras où est-ce-que mon -notre- Pèlerinage nous mènera..» Awaku No Hi était un territoire sacré qu'il ne supportait plus de voir foulé par des pieds ignorants ; ou peut-être étaient-ce les Aetheri qui en lui soufflaient cette haine et cette colère envers les malheureux intrus. Il n'avait pas réussi à tuer Azmüth non plus. C'était à se demander où était passée sa soif Zawa'Kar. Mais le feu qui hurlait dans les prunelles du Ridere le captivait. Il n'avait pas pu lui soutirer quoique ce soit sur la raison de sa venue et avait fini par se rendre compte qu'il s'en fichait. Le savoir lui importait peu. Azmüth était là pour lui, ou pour les Chamans peut-être, peu importe. Le Suprême de l'Au-Delà ne voulait pas s'en débarrasser, parce-qu'il était extrêmement curieux de ce que la présence d'un Ridere à ses côtés pourrait provoquer dans le futur proche ou lointain. La puissance de l'Homme-Cristal grandissait au fur et à mesure que ses yeux s'ouvraient sur le monde. Il apprenait vite, et bien. C'était fascinant. «Tu as de la chance, tu sais. Tu me fais penser à la chose qui nous suis depuis notre départ. J'aurai pu vous sacrifier pour le plaisir d'un Dieu, mais non, je ne le ferais pas. Parce-que Nidalu m'a instruit une chose dans son Chaos : c'est amusant, de perdre le contrôle par sa propre volonté. » Le Ridere ne parlait pas. Le Ridere ne parlait jamais ou presque ; il écoutait et se nourrissait. Devaraj sourit. «En fait, je le savais déjà. Dans ma jeunesse, je ne vivais que pour le hasard du monde. Mais quelqu'un me la fait oublier, pendant une très longue période. » ; «L'on me dit plutôt que vous étiez inconscient et imprudent.» ; «C'est un point de vue. Aujourd'hui, je suis paranoïaque et dictateur, mais sur la voie de la guérison ah ah ah !» Ce n'était pas drôle. La vérité était que Devaraj essayait en vain de redevenir celui qu'il avait été, avant Vanille, avant Lilith, avant que les esprits parasites ne lui tombent dessus. Toutefois, il lui était difficile de se transformer en quelqu'un qu'il avait oublié être. Difficile aussi de refermer et ignorer les cicatrices de longues années de souffrances continues, de colère et de désespoir profond. Son esprit hésitait encore entre abandonner tout ce qu'il restait de son identité, ou bien s'y accrocher comme à une bouée de sauvetage. «J'ai du mal à vous comprendre.» ; «Je ne peux pas t'aider. Je suis dans le même cas que toi.» Le chaman haussa les épaules et se détourna d'Azmüth pour contempler l'équipage et les autres voyageurs.

Il aurait pu se téléporter. Il aurait pu choisir un navire Kazak est être chouchouté comme un roi... Mais non. Il avait envie d'accomplir ce voyage seul -ou presque- et sans en raccourcir la distance ou la durée. Ses croyances s’effilochaient jour après jour. Rester sur les terres sacrées l'étouffait, il s'y sentir pourrir. S'éloigner trop longtemps de l'Île Maudite provoquerait sa mort, mais il avait estimé que le risque valait le coup, qu'un exil serait le seul moyen pour lui de reconstruire une par une les défenses mentales qui pouvaient rendre le pion qu'il était si cher aux yeux des Divins. Le Fou des Dieux n'avait pas d'attaches sentimentales ou corporelles, ni de préférences envers quoi que ce soit. Il s'était débarrassé de l'Emprise. Maintenant, il fallait qu'il se débarrasse de toutes ces autres vieilles chaînes et s'élève vers la liberté que pouvait offrir la Folie lorsqu'elle était embrassée à pleine bouche. Il fallait qu'il abandonne toutes ses rancœurs, qu'il efface ce que les Mortels avaient fait de lui. Il fallait qu'il redevienne tel qu'il avait été créé, débarrassé de toute altérations et enrichi par la puissance qu'il avait gagné avec l'âge. Le Chaman contemplait ces différents objectifs d'un air particulièrement paisible. Certes, il était encore bien loin de les toucher du doigt, mais il sentait la présence de Raanu pour le soutenir et cela lui suffisait. Ce n'était pas des heures, mais des journées entières qu'il avait passé enfermé dans son Temple, parfois en sanglots, parfois fiévreux, refusant de bouger avant d'avoir une réponse à son trouble. Il était banni de la Mort, il était devenu un Dévoreur d'Esprit, un torturé devenant le bourreaux des bourreaux. Le choc de recevoir toutes les Mémoires de ses victimes d'un seul coup avait bien manqué de le tuer, le réduire au Néant, là où sa fin l'attendait patiemment. Sans l'aide de la déesse pour lui rappeler que son pouvoir demanderait du temps et de la douleur afin d'être contrôlé, il n'osait penser à ce qu'il serait devenu. Il trouvait parfois cela étrange, d'être devenu à la fois un élu de l'Aether de la Connaissance et de l'Aether de la Folie ; de leurs plaire à tous les deux, chacun d'une façon différente... Un sourire sarcastique déchira ses lèvres. Vêtu d'une tunique brune surmontée d'une cape écarlate, le Chaman dissimulait son visage. Seul deux pupilles vertes brûlait ce qu'elle voyait d'un air dérangeant, pendant qu'une multitude de mèches blondes s'échappait de ses épaules pour claquer au vent. «Qu'est-ce-que c'est ?» ; «Un livre. Tu es devenu aveugle ?» Azmüth se renfrogna, voyant bien que l'ouvrage qui reposait dans les mains de Devaraj était spécial. Mais le Ridere ne répondit pas à la provocation, qu'il ignora avec un calme glacial. Il obtiendra sa réponse, un jour, avec de la patience. «Léto est ma choupette.» articula Devaraj bien fort tout en surveillant la page vierge. «Zane et Edwina font l'amour.» dit-il encore en faisant les cent pas sur le pont, parcourant ainsi toute la largeur du navire et prenant soin de s'attarder devant les cuisines très mouvementées. Le Chaman revelait de temps en temps la tête pour observer autour de lui et confirmer ses hypothèses. «Hum. Amusant.» Semblant satisfait de sa découverte, il rangea soigneusement le petit livre dans une de ses poches. Il releva la tête et plongea son regard dans celui de son mystérieux observateur, duquel il s'était soigneusement rapproché. «Coucou !» Quelqu'un lui avait apprit à être poli, un jour, probablement.

Sortant sa pipe d'une autre pose de sa grande cape, le Chaman se cala entre deux tonneaux, ignorant de nouveau son espion. Il s'en fichait bien, il était en dehors de l'Île Maudite et n'avait rien de sensible à dissimuler. Peu importe qui était cette personne, il n'avait pas l'intention de lui mettre des bâtons dans les roues, pas tant que les Aetheri ne lui en soufflaient pas la nécessité. Le Suprême de l'Au-Delà avait conscience du nombre de choses qu'il ignorait dans l'immensité du monde, il avait aussi conscience que Raanu ne lui révélerait que ce qui lui serait nécessaire de savoir pour accomplir sa propre tâche. Les autres intrigues ne l'intéressaient pas et les Divins avaient leur raison pour envoyer cette personne l'observer et le suivre. Une raison qu'il ne désirait pas savoir... Il expira longuement et disparut dans un nuage de fumée, méditant de nouveau sur son pèlerinage. Le choix de la destination trottait depuis longtemps dans sa tête. S'il avait décidé de le concrétiser, c'était parce-qu'il ne cessait de rêver de ces temples antiques et de cette merveilleuse ville que les Conservateurs de l'Au-Delà lui avait offert en vision. Chaque bâtiment s'était imprimé dans sa rétine et une partie de lui désirait ardemment se rendre sur le lieu exact de leur construction et de leur chute. Le Maître des Esprits avait conscience de fouiller dans le Temps et de s'y immerger à une profondeur que beaucoup jugeraient insensée. Les ruines qu'il recherchait n'existaient sûrement plus depuis plusieurs ères. Pourtant... Il avait besoin d'en être sûr. Le continent englouti avait peut-être mieux conservé ses vestiges que les autres, avant d'être remonté à la surface.

Le navire vibra sous les cris de la vigie. Les côtes de Taelora étaient en vue. « » murmura-t-il d'une voie inaudible.

1511 mots

Traduction : «Que Raanu veille.»

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Lun 28 Jan 2019, 19:30


Ce n’est que lorsque mes pieds touchent enfin le sol que je laisse mes poumons se remplir d’air. Les atterrissages sont encore difficiles.

Mes mains, par habitude, accrochent mon balai dans mon dos. Je vais m’arrêter ici pour cette nuit. Mon voyage est encore long, mais ma magie n’est pas encore assez puissante pour faire le trajet d’une seul trait. C’est pourquoi je vais quelques arrêts sur la route, là je pense trouver une terre agréable pour me reposer et où je ne risque pas d’y faire de mauvaises rencontres. Je ne sais pas quelle est cette contrée, mais vu d'en haut, les jardins avaient l’air paisibles.

La nuit tombe doucement, rendant la lumière du jour de plus en plus sombre. Cependant, lorsque je lève le regard vers le paysage environnant, j’ai une nouvelle fois le souffle coupé. C’est absolument magnifique.

Malgré la fatigue qui a pris possession de mon corps et de mon cerveau au fur et à mesure de mon vol, je prends la décision de faire quelques pas. La végétation est beaucoup trop belle pour que je ne prenne pas le temps de l’observer plus en détail. De plus, cela sera l’occasion de trouver un abri pour la nuit.

Tout autour de moi, toutes sortes de plantes plus belles les unes que les autres évoluent dans ce lieu on-ne-peut-plus magique. Je m’arrête devant un rose blanche. Elle est très belle. Ces pétales sont à plus de deux mètres du sol. Impossible alors de faire comme à l’accoutumé ; soit mettre son nez au centre de la fleur pour humer son parfum. Cependant l’air est empli de senteurs divines. Je n’arrive pas à déceler de quelles plantes elles proviennent, mais par Ethelba, cela sent merveilleusement bon !

Devant tant de merveilles, je décide d’ôter mes chaussures et de continuer mon chemin pieds-nus afin de sentir l’herbe grasse et soyeuse sont mes plantes. Ce n’est certainement pas le genre de verdure que nous avons à Amestris. Je compte bien en profiter au maximum. Peut-être même ramènerai-je certains pieds pour les planter dans le jardin d’Akira. Je me demande quelles sont les propriétés de telles plantes.

Mes pieds frôlent alors ce sol duveteux et j’ai l’impression de marcher sur les nuages. C’est une sensation très agréable. Quelques pas plus loin, je m’arrête devant un arbre si majestueux et immense que je n’arrive pas à voir sa cime. Il s’agit d’une variété de chêne qui m’est inconnue. Il doit être très âgé pour être aussi haut. Il faudrait même un cercle d’une dizaine d’hommes, les bras écartés, pour arriver à en faire la circonférence. Je me demande quelle est son histoire. Il a dû voir défiler de nombreuses générations d’hommes et d’autres créatures. Peut-être même était-il présent lors de la naissance du monde !

Plus loin encore, je vois des cervidés qui courent dans ce bois. Ils n’ont pas l’air d’avoir peur de moi. La horde passe sans me consacrer le moindre regard. Je me demande où ils peuvent bien se rendre. Difficile pour moi d’imaginer un endroit plus merveilleux que celui-ci. Qui voudrait le quitter ?

Soudain, je débouche sur un cours d’eau à l’eau cristalline. J’entends à quelques mètres une chute d’eau. J’en prend la direction et me retrouve alors devant une cascade. Les gouttes qui s’en échappent et qui tombent sur les roches ont un son enchanteur, comme une douce mélodie. Je pense que je ne trouverais pas meilleur endroit pour bivouaquer.

Je pose mon barda au sol et installe mon petit campement qui se résume à une petite couverture et une bûche enchantée qui me permettra de passer la nuit au chaud. Une fois mon lit de fortune installé, je prends quelques minutes pour mettre les pieds dans l’eau. A mon grand étonnement, l’eau n’est pas froide, mais tiède. Elle ne ressemble en rien à l’eau salée d’Amestris. Celle-ci est douce et laisse une peau douce après son passage. Quelle contrée étrange !

Lorsque je prends la direction de mon bivouac, je suis interpellée par un minuscule arbre sur le bas-côté. Je crois que c’est un saule-pleureur, mais sa taille est tellement petite que je n’arrive pas à y discerner tous les détails. J’ai l’impression qu’ici toutes les étrangetés existent. Je me demande par quelle magie cela est possible.

J’attrape ensuite mon sac que j’avais laissé prend du feu et en sort un petit flacon vide. Je retourne alors à la bordure du cours d’eau et rempli mon flacon. A mon retour à Amestris, j’utiliserai le liquide pour réaliser une potion. Je me demande si les effets magiques de cette eau aura des répercussions sur mon mélange. Je devrais peut être couper les racines de cet étrange petit arbre pour le replanter dans mon jardin et l’étudier.

Je sors alors un de mes petits poignards et m’accroupis au sol, vers le petit saule-pleureur. Alors que j’allais couper les racines de cette plante magique, j’entends un crissement derrière moi. Comme si quelqu'un ou quelque chose avait marché sur une brindille. Je me retourne pour accueillir mon assaillant, mais je ne vois rien. J’ai cependant l’impression d’être épiée. Peut-être même le suis-je depuis mon arrivée ici. Mieux vaut ne pas rester trop longtemps dans ce pays.

Le poignard toujours à la main, je me dirige vers le bruit. Je fais quelques mètres, mais je ne vois toujours personne. Alors que j’allais faire demi-tour, je trébuche sur un livre. Il n’est pas très imposant. Je range mon poignard et prend l’ouvrage. La reluire est fait d’un cuir sombre et souple. J’ai l’impression qu’il a été ouvert à de nombreuses occasions. Je cherche une dernière fois des yeux si la personne qui a laissé tomber ce livre est dans les parages. Rien.

Le livre dans les mains, je retourne au campement et m’assoie en tailleur sur ma couverture. Je regarde plus en détail l’ouvrage. Il est usé car je vois des morceaux de cuir qui s’effilochent par endroits. Sur le devant du bouquin, des symboles y sont gravés. Il doit s’agir du titre du livre, mais c’est écrit dans une langue qui m’est inconnue. J’ouvre tout de même le livre et n’y voit que des pages blanches. Un carnet de voyage sans doute. Je dois avoir un morceau de crayon dans mon sac. Je laisse le livre ouvert sur la couverture, me lève, farfouille dans ma besace, en sort un crayon de bois et retourne sur la couverture. Je reprends le livre à la page ouverte. Cependant, la page n’est plus blanche. Des écritures y sont inscrites, des écritures dans ma langue natale.

Je lis : « La jeune fille se lève. Elle laisse le livre trouvé sur sa couverture en tissu brun. Elle fait quatre pas avant de s’accroupir pour prendre sa besace en cuir de bœuf. Elle met une main à l’intérieur et cherche l’objet de ses désirs. Elle le trouve enfin et ressort sa main de son sac. Elle tient dans sa main un crayon de bois. Elle repose son sac au sol, fait quatre pas pour revenir à sa couverture. Elle s’assied et reprend le livre ouvert à la troisième page. Elle est étonnée. Il y a des écritures manuscrites dessus. Elle lit ce qu’il y a d’écrit. C’est écrit dans sa langue. Et pendant qu’elle lit ces mots, d’autres mots continuent d’apparaître les uns après les autres. Elle ne sait pas quoi faire alors ... »

J’arrête ma lecture ici et lève la tête espérant que quelqu’un soit là pour m’expliquer ce qui est en train de se passer. Je n’ai pas besoin de retourner lire le livre car je sais qu’il est entrain d’écrire tout ce que je suis entrain de faire. C’est vraiment affolant. Ce livre doit certainement appartenir à quelqu’un et je pense que ce quelqu’un le cherche. Forcément ! Un outil de cette magie doit forcément manquer à quelqu’un. Espérons qu’il ne vienne pas me tuer dans mon sommeil, car je vais le garder. Cela peut m’être utile !

Je prends mon courage à deux mains et regarde de nouveau les pages : « Autour de la fille, la végétation s’endort. La nuit va tomber. L’eau du ruisseau continue son chemin et l’air fait bruisser les feuilles et bouger les flammes du feu de la fille blonde. Il y a un corbeau qui croasse au loin et fait sursauter la fille. »

Pendant que je lis ces mots un corbeau croasse et je sursaute mais je ne sais pas si c’est vraiment à cause de l’oiseau.

1419 mots.
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

~ Ygdraë ~ Niveau IV ~
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Ezechyel
Ven 01 Fév 2019, 13:57


Je franchis le seuil du temple, dépassant son fronton pour m’exposer à la lumière incandescente du jour. Fermant à mi-clos mes paupières, je dressai doucement la tête en direction du firmament, dont l’azur s’effaçait légèrement derrière le passage des nuages cotonneux qui en parsemaient la surface. Pendant quelques secondes, je fixai les mouvements qui s’exécutaient dans la voûte céleste, immobile, comme une statue vêtue d’une armure. Néanmoins, ma rêverie fut brève, rapide, avant que je finisse par détourner mes iris de jade vers la bâtisse sacrée que je venais de quitter. Mon faciès n’affichait que de l’impassibilité, un calme olympien qui s’opposait aux tumultes déchaînés régnant au sein de mon esprit. En ce moment présent, mon fils était confiné entre ces quatre imposants murs de pierres, entravé par les chaînes de l’isolement qu’il n’arrivait guère à porter par lui-même. Le cœur lourd, je sentais un poids écraser ma cage thoracique, affligé par la connaissance du quotidien reposant sur les épaules de l’Eskët. Mes sentiments se déchiraient entre la fierté et la mélancolie, ressentant à la fois un immense honneur et une douleur qui, causée par mon obéissance aux règles, était désormais gravée en moi. Que représentait vraiment le prestige lorsque ce dernier me condamnait à perdre ce que je chérissais le plus au monde? Je laissai échapper un soupir, tournant le dos au temple immense. L’ombre du bâtiment semblait m’écraser sous sa taille colossale, tandis que mes pieds me guidaient sous le couvert d’un saule. Je m’installai confortablement contre le tronc de l’arbre, pensif, avant que la sensation d’être observé vienne perturber mes réflexions silencieuses. Instinctivement, mes yeux tentèrent de déceler la présence d’un autre individu. La peur ne menait guère la danse en moi, mais la méfiance était un sentiment que j’avais appris à écouter. Cependant, mon attention fut vivement happée par les échos d’une démarche gracile, d’une personne qui, contrairement à cet être invisible, je pouvais distinctement voir arriver.    

« Je savais que je te retrouverais ici. » Penchée au-dessus de moi, le faciès rayonnant de l’ancienne Reine était obstrué par ses longs cheveux ondulés qui chatouillèrent légèrement le bout de mon nez. Étirant un sourire en coin, je posai avec tendresse la main entre les mèches soyeuses de ma femme, avant de faire glisser mes doigts contre sa nuque. Alors que je caressais sa peau de porcelaine, mon visage se rapprocha lentement du sien ; nos fronts se frôlaient, tandis que nos souffles s’harmonisaient en suivant le rythme de l’autre. Gagné par la ferveur du désir, j’invitai ma partenaire à plaquer ses lèvres sur les miennes dans un échange intense. Mircella se laissa rapidement emporter par mon entrain, retournant mon baiser à travers une ferveur tout aussi passionnée qu’ardente. Le couple demeura enfiévré par l’adrénaline de ce moment intime pendant une poignée de secondes, partageant leur amour brûlant comme s’ils étaient seuls au monde. Cela dit, la Cyraliel fut la première à oser mettre fin au baiser, décollant sa bouche presque à regret. « On nous surveille. » s’excusa-t-elle en rougissant. « Je sais. » Pourtant, je ne me sentais guère menacé par cette présence mystérieuse, invisible, bien qu’elle fusse, en effet, plutôt gênante. Emporté par l’élan de mes pulsions, j’avais tout simplement fini par l’ignorer, sans plus de réflexions. C’était une erreur. « Allons ailleurs. » - « Non, reste. J’ai une solution. » S’aidant de la Magie, l’Ygdraë créa une bulle insonorisée d’où les oreilles indiscrètes ne pourraient entendre ce qui s’y discuterait à l’intérieur. « On peut toujours nous voir, mais c’est mieux que rien. » L’ancienne Souveraine arqua un gracieux sourire. Puis, elle s’assit à mes côtés, posant la tête contre mon épaule pendant que ses doigts fins effleuraient le métal de mon armure, tout près de mon torse. « Raconte-moi comment se sont passées vos retrouvailles. » souffla-t-elle enfin pour rompre le silence. « Bien je suppose. » Ayant étiré le bras pour enlacer ma partenaire, mes doigts se resserrèrent inconsciemment contre ses hanches délicates au moment exact où j’avais prononcé ces mots. « Elyot ne s’est pas encore familiarisé à cette vie. » - « Il n’a jamais aimé la solitude. » - « Oui, je sais, mais… » Je m’arrêtai net. Dans ma suspension, j’essayais de trouver les termes justes pour lui expliquer comment ma rencontre avec le jeune Elfe s’était conclue, mais je n’y parvins pas. J’en étais incapable. Au cours de cet échange, j’avais surtout retenu la confusion et la détresse que sa voix avait soulevée derrière ses intonations. Ce serait mentir si je disais ne pas avoir failli succomber à la tentation d’enfreindre l’interdit lorsque j’avais vaguement déchiffré l’expression qui assombrissaient ses traits. Je ne supportais guère de voir toute cette peine et ce désarroi tenir à présent mon fils en laisse et malgré tout, je demeurais tourmenté par son absence, hanté par toutes les occasions que j’avais manqué de passer auprès de lui. Rien ne serait comme avant, l’ironie étant que c’était exactement tout ce que j’avais désiré pour épanouir notre relation. Pas de cette façon-là bien sûr, mais la Destinée, joueuse, en avait décidé autrement.

« Il a déjà atteint ses limites et honnêtement, je ne sais pas combien de temps il peut espérer tenir avant de finalement craquer. Son avenir… » Me terrifie. Les sous-entendus de mon silence étaient clairs, or, je n’osais pas encore combler le vide créer par les paroles que j’avais abandonné. Je n’étais pas du genre à laisser transparaître mes émotions et ce, peu importe la situation dans laquelle je me trouvais. Cela dit, mon fils représentait la seule exception à la règle, et comme toujours, j’ignorais comment composer avec ce torrent de sentiments qui rugissait en moi. Devais-je répondre aux envies de ma conscience? Ou bien, devais-je les enterrer jusqu’à ce que je finisse par les oublier? Le problème était qu’il m’était impossible de faire taire indéfiniment ces tempêtes enragées. Pour le moment, j’arrivais à les maîtriser, certes, mais que se passerait-il si mes barrières finissaient par céder sous leur force imprévisible? Mon expression faciale s’assombrit. L’amour, pourtant si merveilleux, était bel et bien le sentiment le plus traître qui existait en ce monde. « Il a encore le temps de s’adapter. Donnons-lui une chance. » répliqua l’Ygdraë dans le but de me rassurer. Toutefois, la vérité était qu’elle partageait également les mêmes angoisses, les mêmes craintes dévorantes qui refusaient de sortir de son esprit. Il s’agissait de son enfant après tout, le premier à qui elle avait véritablement donné naissance, sans artifices divins pour l’y aider. Évidemment, la mère aimait tout autant Elyë qu’Elyot, mais l’idée que l’un d’entre eux puisse être si misérable, alors que son statut lui octroyait un tel honneur lui donnait envie de pleurer. Elle avait tout fait, tout misé sur les capacités du jeune Ygdraë, croyant fermement qu’il était prêt à franchir la prochaine étape de son existence, la tête haute. À présent, elle commençait peu à peu à songer que sa certitude avait été malavisée. Elle n’aurait jamais dû contraindre l’Elfe à subir le Regard des Enelyë, comme si retarder cet instant fatidique aurait changé quoi que ce soit au verdict qui était tombé. Mircella n’était pas naïve au point de penser que le Destin, déjà tout tracé, pouvait se réécrire aussi aisément. Son fils était un Löth : ce fait était, jusqu’à preuve du contraire, condamné à rester tel quel. Cependant, son empressement avait été irréfléchi, et avait dérobé un temps précieux dont Elyot aurait pu se servir pour s’adapter à la possibilité qu’il était, peut-être, une réincarnation d’Yggdrasil. « Il m’a demandé de lui parler, même si c'est défendu. J’ai failli le faire, mais je ne pense pas pouvoir résister la prochaine fois. » - « Tu sais ce qu’il te reste à faire pour t’exempter de ces règles. » Mes yeux se plantèrent dans les mires céruléennes de la Cyraliel. « Ce privilège est loin d’être donné. » - « Je sais, mais c’est ta seule option. Peu importe ce que tu choisiras de faire, tu bénéficies déjà de mon soutien. » Je souris. « Alors j’y réfléchirai. »

Mircella et moi finîmes par nous séparer avec un dernier baiser, le devoir de l’Ygdraë l’ayant contrainte à mettre fin à notre conversation. Le charme ainsi brisé, mes pensées revinrent s’intéresser à cette présence nébuleuse qui me talonnait suite au départ de mon épouse. Alors que je progressais lentement sur le sentier menant à Thalyä, mon regard fut attiré par un objet, coincé entre les branchages d’une jeune pousse, dont la couleur singulière tranchait contre les tons verts dominants de la Nature. Poussé par la curiosité, je me penchai au-dessus du végétal, réalisant que la chose en question n’était, en réalité, qu’un livre. M’accroupissant à côté de l’ouvrage, mes doigts caressèrent sa couverture enduite de terre et de feuilles, avant de céder à la tentation de l’ouvrir. Intrigué, je commençai ainsi à en feuilleter les pages vierges. Puis, rapidement, ma main cessa de bouger lorsque les premières phrases écrites à l’encre se dévoilèrent devant mon expression ahurie. Et, lentement, mes airs troublés se métamorphosèrent en un léger sourire en coin, tandis que je terminais, doucement, d'en lire les derniers mots.

1507 mots
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Rosée du Matin
~ Fae ~ Niveau III ~

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Rosée du Matin
Sam 02 Fév 2019, 21:17


La petite Fae était tapie dans l’ombre d’un buisson florissant depuis de longues heures. Rester silencieuse et sans faire le moindre mouvement était une épreuve pour la rouquine. De temps à autre, elle remuait légèrement les ailes en soupirant. Décidément, cette mission était loin d’être aussi passionnante qu’elle l’avait imaginée. Elle posa sa tête sur son point, soufflant une dernière fois en chassant une mèche de cheveux rebelles. Exposée par la Felaël, la mission semblait bien plus palpitante. Il lui avait été confié l’observation d’un individu étrange sur les terres d’Ynys Sailanen avec pour unique objet un livre. Rosée du Matin avait déjà lu des histoires d’espionnage, ces gens élégants capable de se faufiler partout et vivant des aventures extraordinaire. Dans leur poche, il avait toujours un objet magique adéquat pour se sortir du pétrin. Rosée était excitée et ravie d’avoir reçue cette mission. Elle avait posé peu de questions, voire pas du tout. Son enthousiasme l’avait emporté sur les interrogations. Rosée aurait peut-être dû s’intéresser de plus près à cette mission, histoire d’anticiper les heures d’attentes. Elle avait déjà tressé et détresser ses cheveux à plusieurs reprises au point d’en être lassée. L’homme qu’elle espionnait n’était très pas très mystérieux, il s’était assis sur une pierre et n’en avait plus bougé depuis des heures. Comme s’il méditait. Au début, elle avait trouvé cela intriguant, imaginant mille et une possibilités. Était-il en train de réfléchir à stratagème d’attaque ? Attendait-il un ami ? Allait-il faire quelque chose de magique ? Rien… Il ne faisait rien. A par se gratter l’arrière train de temps à autre. Elégant. La jeune Fae ne s’en offusqua même plus, c’était presque devenu un rituel. Comme un signe que l’homme était toujours vivant et qu’il ne s’agit pas d’une silhouette en origami.

« Aller… bouge, fait quelque chose » murmura-t-elle dans l’espoir d’être entendue. En vain.

Rosée du Matin désespérait d’apporter des informations intéressantes à sa hiérarchie. Si elle revenait avec comme simple compte rendu que l’homme passait des heures interminables à méditer sur un rocher, elle ne serait jamais prise au sérieux comme une espionne redoutable. Et craignait par ce fait de ne plus être rappeler pour d’autres missions à venir. Aussi, elle prenait son mal en patience et attendait que l’individu fasse une chose intrigante, voire menaçante.

Elle soupira tout en changeant de main pour reposer sa tête, des fourmis commençant à se faire sentir. Son coude buta alors contre le livre qu’elle avait fini par déposer négligemment à ses côtés. Elle avait presque failli oublier cet objet. Elle le ramassa et curieuse, l’ouvra. Après tout, quitte à patienter, un peu de lecture ne pourrait que l’aider à faire passer le temps. Elle parcourra les lignes qui s’ajoutaient au fur et à mesure sans rendre compte au premier abord, trop concentrée sur les mots qui lui semblaient vaguement familier. Les paragraphes décrivaient le passage d’Ynys Sailanen tel qu’elle le voyait. Comme si le narrateur percevait le monde à travers ses yeux. L’histoire était intéressante, cela parlait d’un homme assis sur une pierre. Etrange et fascinant à la fois.

De temps à autre, elle levait les yeux du livre, histoire de vérifier que l’homme était toujours là puis retournait à son histoire. Les similitudes étaient nombreuses à un détail près… Dans le livre, l’individu mystérieux remuait enfin. Il partait loin, hors de portée de la vue de la Fae ingénue.

« Nom d’une ortie urticante ! s’exclama-t-elle en réalisant que la fiction rejoindrait trait pour trait la réalité. Mince, mince, mince, l’es où mon bonhomme ? »

Elle l’avait veillé pendant des heures et voilà qu’un instant de distraction lui avait permis de filer. Elle n’était décidément pas talentueuse dans le domaine de l’espionnage. Quittant son buisson, elle interrogea les fleurs afin d’obtenir les derniers renseignements pour le localiser. Heureusement, les fleurs étaient nombreuses et l’individu avait peu de changer de leur échapper. La fae virevolta le livre serré contre elle, puis enfin, elle l’aperçu. Il avait rejoint une autre personne et semblait discuter, au plutôt chuchotaient. Elle s’installa sur une branche haute afin d’avoir une vue imprenable sur les deux individus. Rosée profita de ce repos pour ouvrir à nouveau le livre et continuer la suite de son histoire intrigante. Ses yeux eurent la surprise de découvrir une nouvelle fois ce qu’elle avait déjà vu. La scène devant elle s’écrivait au fur et à mesure, dans le moindre détail, des fleurs aux habits. Même les dialogues entre les deux hommes s’alignaient sous ses yeux. Absorbée par la magie de ce livre, Rosée se mit involontairement à lire à haute voix et par là même, mit à mal sa cachette. Le « hé, on nous observe ! » fut aussi effroyable à lire qu’à entendre. La Fae sursauta, referma le livre et virevolta hors de l’arbre pour disparaître derrière un rosier. Les deux hommes tournèrent sur eux-mêmes cherchant après la personne qu’ils avaient entendue. L’un deux était persuadé d’avoir entendue une voix féminine tandis que l’autre avançait la possibilité d’un écho. Méfiants, ils se mirent toutefois à fouiller les environs afin de s’assurer qu’ils étaient seuls. La Fae déglutit, elle qui cherchait de l’action était désormais servie… Il lui fallait fuir de la discrètement. Ses petites neurones travaillaient dures pour lui trouver une porte de secours lorsqu’une main frôla les roses qui la masquait aux yeux des deux hommes. Apeurée, mais courageuse, elle attrapa une épine de rose et l’enfonça dans l’un des doigts de l’individu qui hurla en jurant sur la fleur. La Fae profita de la confusion pour virevolter entre les individus et partir loin. Elle avait assez d’information à transmettre pour l’instant et ne souhaitait pas se faire surprendre une seconde fois.  

950 mots



♪ Chante ♫
[Événement] - Espionnage  YjFKpln

Merci  Kaahl  nastae
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Dim 03 Fév 2019, 13:16

[Événement] - Espionnage  3vg3
Espionnage



Perchée sur ce qui semblait être le sommet du monde, je fixais avec un certain émerveillement la longue silhouette d’un dragon. Flegmatique, l’animal se déplaçait dans le ciel, son corps éclairé à la faveur de la lune. Il n’avait pas d’ailes, si bien qu’il ressemblait à une sorte de serpent gigantesque. J’écoutais les bruits qui provenaient de la nature. Si seulement j’avais pu garder mon instrument. J’aurai pu jouer un air qui aurait magnifié cette danse. « Hum. » laissai-je échappé d’entre mes lèvres. Je me levai et fermai les yeux quelques secondes. Mon corps n’était que magie mais cela ne m’empêcha pas d’entamer une danse, essayant d’imiter les mouvements harmonieux de la bête. Mes bras se mouvèrent en arabesques. La fluidité n’était guère mon fort. J’étais limitée. Pourtant, peu importait le regard extérieur. Je m’en fichais. Je voulais ressentir, me prendre pour ce dragon que rien ne semblait pouvoir arrêter dans sa danse. Une faible musique retentit de mes mouvements, le son se coupant de façon capricieuse. Mes dons étaient horriblement atrophiés. Peu importe. Je trouverai des rêveurs pour les faire s’accroître, encore et encore. Plus tard, je recouvrirai leur esprit d’un voile qui les endormirait pour toujours. Je ne sus pourquoi mais le dragon lunaire s’approcha légèrement. Ce n’était certainement pas moi qui l’intéressais, trop faible pour qu’il me remarque. Cependant, peu importe la cause de notre rencontre, cela me permit de l’observer davantage. Son corps était bleuté, majestueux. Il ne semblait guère fait pour le combat. Il incarnait la beauté, voyageur solitaire que la lune guidait. Je souhaitais créer des merveilles, moi aussi, sachant néanmoins que cela ne serait pas possible avant un long moment. J’aurais aimé paraître aussi insouciante, aussi détachée du monde qui m’entourait. Il n’y avait pas une once de peur dans le regard de la créature, comme si, au fond d’elle, elle savait parfaitement que personne ne pourrait l’atteindre. Le moment dura quelques longues minutes puis s’éteignit lorsque sa silhouette fluide disparut.

Mon corps se stoppa et je restai là, mes cheveux balayés par le vent, immobile. Les étoiles avaient un petit côté hautain, me fixant froidement depuis les cieux. Je les aimais à ma manière. Alors que le silence s’était installé de nouveau, les voix reprirent. « Le jour où tu me détacheras, tu verras ce qui t’arrivera ! ». Un temps. « Enflure ! Je ne suis pas ton esclave ! ». Je n’avais qu’une seule partie de la conversation. Parfois, les sons venaient tous à la fois résonner à l’intérieur de mon esprit. D’autres fois, je n’avais qu’une unique voix pour me tenir compagnie, une compagnie empoisonnée puisqu’un mal de crâne atroce en naissait toujours. « Bien sûr que je ne suis pas une traitresse. Tu crois quoi, du con ? Que je suis venue ici toute seule dans le but d’envahir les Terres Oubliées ? ». Un rire retentit et je fermai les yeux, imaginant le théâtre qui permettait à cette scène de se produire. Je voyais une femme enchaînée ou… mieux, dans une cage. Dehors, libre, un homme la fixait. Que lui voulait-il ? S’il avait souhaité la tuer, cela se serait déjà produit. Le décor était légèrement sinistre, macabre même. Je pouvais presque entendre le bruit de l’eau… de l’eau stagnante, de l’eau croupie. L’océan n’était pourtant pas loin, je le sentais. « Bon, assez jouer. Tu commences à me les briser sévère ! ». J’arrivais presque à percevoir le petit sourire carnassier sur les lèvres de cette inconnue. « La magie c’est pour les femmelettes qu’ils disent mais, fait intéressant, je sais m’en servir ! ». À peine avait-elle prononcé ces mots qu’ils prirent tout leur sens. Elle traversa les grilles qui la maintenaient et abattit violemment son poing dans la face de celui qui avait pensé, jusqu’ici, avoir la main. Je pouvais sentir sa puissance, sa détermination. La question était plutôt de savoir pourquoi est-ce qu’elle était restée captive jusqu’ici, pourquoi son corps était-il couvert d’hématomes ? Ce n’était pas son gardien qui les lui avait infligés. Une ombre apparut soudain, faisant trembler son corps pourtant solide. Mon mal de tête s’intensifia et la scène que j’avais créé disparut en même temps que la peur s’immisça dans ma poitrine. En tant que Djinn, je ne pouvais pas mourir réellement. Je ne pouvais même pas être blessée « pour de vrai ». La blessure, pourtant, laissait toujours ses marques, des marques invisibles mais présentes dans la psyché ; tout comme la terreur.

Je quittai mon perchoir et m’enfonçai entre les rochers et les arbres sans objectif défini, autre que celui de trouver des rêveurs qui pourraient faire en sorte d’accroître ma puissance. Ils devaient espérer pour que je puisse réaliser. Je devais réaliser pour pouvoir m’élever. Une équation simple mais non si facile dans un monde où la méfiance était parfois de mise. Alors que je m’avançais sur une voie inconnue, mon regard fut attiré par une lumière faible et éphémère. Je m’arrêtai, ne voyant rien. D’un geste lent, je reculai afin d’essayer de me retrouver dans la même position que celle qui avait été mienne précédemment. L’éclat revint. La lune se reflétait sur quelque chose. Un bout de verre ? Un insecte ? L’œil d’une créature ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir. Ma main disparut entre les branchages. Mes doigts se refermèrent sur quelque chose de légèrement… inattendu. C’était un livre. Mon habitacle en était un, un journal intime à l’écriture invisible. Celui-ci était différent. Je m’étais souvent demandée ce qu’il se passerait si un Génie trouvait l’habitacle d’un autre Génie. Je n’avais pas la réponse. L’objet n’en était pas un. Il était néanmoins curieux. Qui avait bien pu laisser un tel ouvrage au beau milieu d’une forêt, en proie à l’humidité, au vent, aux créatures diverses et variées ? J’hésitai puis finit par l’ouvrir. … ouvrit le livre. Je le lâchai sans faire exprès, bien trop surprise ; désagréablement surprise. En toutes lettres, mon prénom avait été le sujet de la phrase. Quelle était cette magie ? N’avait-elle donc rien à faire des secrets les plus enfouis ? Et si quelqu’un tombait dessus ?

Je m’empressai de ramasser ma trouvaille. La Génie se sentait gênée du fait que quelqu’un puisse tomber sur ces lignes et découvrir, par ce fait, sa véritable identité. Si seulement les lignes me concernaient uniquement… mais ce n’était pas le cas. Il y avait tout un tas de détails dans lesquels se perdaient mes craintes. L’écriture se mouvait sur les pages vierges, révélant des réalités dont je n’aurai jamais eu conscience, jusqu’au positionnement des insectes. Un monde infiniment petit m’entourait et il n’y avait bien qu’un livre qui se plaisait à décrire tout ce qu’il se passait pour y faire attention. J’essayai de remonter les pages mais ne trouvai rien. Tout ceci semblait éphémère.

Après quelques instants d’éternité, je fis demi-tour, retournant me positionner sur le haut du rocher. Mon regard se perdit dans le ciel. Le dragon était revenu. Un coup d’œil sur l’écrit m’apprit qu’il n’était pas seul. J’appartenais à une race faite de rêves et d’illusions et, pourtant, je n’avais pas décelé la présence du partenaire de ce Dragon lunaire. Il se mouvait aux côtés du premier, sa robe bleue éclairée d’une douce lumière dorée invisible aux yeux des spectateurs. Sa magie l’enveloppait car il aimait être discret et ne faire que de très rares apparitions. Ce dragon aimait être un miracle. Il aimait filer dans le ciel à vive allure, n’apparaissant qu’une fraction de seconde, telle une étoile filante. Il avait bâti son mythe et seul son partenaire, de la même espèce que lui, sentait sa présence et jouait avec lui dans le ciel. Je prenais conscience de la portée possible de ce que je tenais entre les mains : un objet capable de révéler l’invisible, de détruire la magie de tous les instants, de révéler les faux-semblants, de stopper les traquenards. Et, comme si elle avait remarqué que je l’observais malgré son invisibilité, la bête apparut, se dirigeant lentement dans ma direction. Je n’oublierai jamais ce moment. Ce fut une rencontre spéciale. Ses yeux dans les miens, j’eus l’impression que nous n’avions pas besoin de parler pour nous comprendre ou, plutôt, qu’il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Il connaissait mes pensées. Il me connaissait. J’étais convaincue qu’il ne me ferait pas de mal, jamais, tout comme jamais je ne l’oublierai. Comme une inspiration, je me fis la réflexion, longtemps après, que je voulais être semblable : tel un rêve, une apparition si rare qu’elle en était merveilleuse. Je voulais jouer avec l’esprit de mes interlocuteurs et leur offrir un monde que ma simple présence suffirait à rendre magnifique. Moi aussi, je souhaitais être Roi de ces Cieux.

1460 mots

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Sam 09 Fév 2019, 20:09



Spectatrice, j’observe la scène de la vie
Où des personnages surgissent,
Dans les moments de joie ou de dépit
Où le rêve devient illusion et meurt avec mépris
Où le mensonge devient vrai et la vérité au fond du puits
Mais qui suis-je dans ce monde plein d’acteurs ?
Où chacun monte sur l’estrade,
Joue son rôle comme ses prédécesseurs
Qui suis-je quand moi-même j’ai un rôle dans cette scène ?

Espionnage



« Est-ce que ça va ? ». La question venait de derrière moi. Je voyais David me dévisager avec insistance. Je lui souris alors d’un air réconfortant en lui signifiant que ce n’était qu’un léger mal de crâne et que ça allait passer. Depuis que Nefraïm était venu – bien que sa visite remonte à quelques temps déjà - j’avais changé semble-t-il. C’était en le voyant s'inquiéter pour moi ainsi que je m'en étais rendu compte. Son don d'empathie avait quelque chose d'aussi agaçant que réconfortant. Seulement cette fois-ci ça n’avait absolument rien à voir. C’était juste Koka. Une connexion non désirée c’était créée entre le furet et moi, me donnant un instant une sensation de vertige. Un jour je devrais me prendre le temps d'apprendre à maîtriser ce lien. Ces connexions spontanées n’étaient pas des plus agréables, surtout lorsqu’il se mettait à chasser, comme maintenant. Allant débarrasser une table tout en essayant de faire abstraction de la course du furet, la vision de ce qu’il traquait me figea une seconde sur place. « Est-ce que ça va ? », me demandait-on à nouveau. « Je n’en suis pas certaine… », répondis-je cette fois-ci. Je me tournai alors vers David. « Est-ce que tu peux assurer sans moi ? » - « Bien sûr. ». Puis j'expliquai ma situation au patron – avec une touche d’exagération – pour qu’il me laisse partir plus tôt. Ce qu’il accepta dans un grognement. 

A quelques pas du bar, je pris mon envol et partis la recherche du furet. Trouver l'animal dans le labyrinthe de ruelles d'Avalon ne serait pas chose aisée. Mais si j’avais bien vu ce après quoi il courait, il me faudrait le retrouver rapidement avant qu’il n’arrive quelques malheurs. Je scrutais la moindre parcelle visible de la cité, mais dans l'obscurité du soleil couchant la visibilité était faible. Aussi je traversai chaque rues et ruelles presque en rase-motte pour être sure de ne pas le manquer. D’autant lorsque l’on sait ce qu’il est capable de faire ! C’est au détour de l'une de ces rues que je voyais une jeune femme s'avancer, Koka dans les bras. Je me posais alors face à elle, rassurée de retrouver mon furet. D’un œil sévère elle me rendait l'animal inanimé. « Je vous conseille de surveiller vos animaux. Il pourrait arriver quelque chose de grave un jour. ». Rapidement je me saisis du furet à ses mots. Il dormait, et profondément. « Qui êtes-vous ? » - « Peu importe. Il y a plus important. Si je vous dis Tyr. Et Loki ? ». Un hoquet de surprise m’échappait, surprise de l'entendre prononcer ces noms. Cela faisait si longtemps que je ne les avais pas entendus. Ils ne faisaient plus parties que du domaine du souvenir. Face à mon silence, l’inconnue poussa un soupir. Elle semblait presque déçue. « Je suppose que je me suis trompée. Ce n’est pas grave. ». Elle ne va pas partir ? Si ? Bien sûr qu’elle allait s’en aller.  « Attendez ! Attendez... C’est juste que je ne m’attendais pas à entendre ça. Je vais vous répondre. ».  

Tyr et Loki... « Passé et... Imposteurs ? ». Un fin sourire se dessina sur les lèvres de ma vis-à-vis. Qui pouvait-elle bien être ? « Vous avez le pouvoir de nous aider. Ce n’est rien de compliqué je vous rassure. », ajouta-t-elle devant mon visage de plus en plus surpris. Elle fit alors apparaître entre ses mains trois livres à la couverture simple et dont chacun devait faire une cinquantaine de pages à vue d’œil, qu’elle me tendit. « Il suffit juste de distribuer ces livres. Évidemment, le but est qu’ils soient lus. Ils ne devront alors pas être déposés n’importe où. »,fit-elle en me tendant un petit rouleau en vélin scellé. Je la dévisageais en silence. Trop de questions se bousculaient dans ma tête au point que je ne savais par laquelle commencer. Ce qu’elle sembla deviner. « Chaque grand dessein nécessite l'aide d’alliés pour sa mise en œuvre. ». Sur ces étranges mots, elle me laissa seule encombrée de ma pile de livres, ma missive mystère et mon furet toujours endormi comme assommé par une masse, disparaissant aussi simplement qu’elle m’était apparue. Qui était-elle ? Elle n‘avait aucunement déclinée son identité. Je faisais quelques pas jusqu’à une caisse pour y poser les livres, me libérant les bras pour tout réarranger afin d’être plus à l’aise. Le papier accroché à la ceinture, les livres sous un bras et Koka dans l’autre, le retour à la maison serait bien plus pratique.  

Face à la porte, je priais pour qu’Alisha soit là. Je donnais trois coups dedans avec le talon. Quelques secondes après, la voix de la Colérique traversait le bois de la porte. « C'est qui ? » - « C'est Kyra. Ouvre j‘ai les mains chargées. ». Quelques secondes supplémentaires et je pouvais enfin rentrer chez moi. « C'est quoi ça ? », fit-elle en voyant les livres que je posais sur la table. « Tu sais, à être aussi aimable, les gens vont toujours fuir quand tu les interpelles. ». Elle ignora ma brimade dans un sifflement alors que je réfléchissais quoi lui répondre. Mis à part que ce sont des livres, que c’est important, et que je dois en faire cadeau, je n’ai pas la moindre idée de ce dont il s'agit également. « C'est juste un prêt. Ça n’encombrera pas l’appartement ne t‘en fait pas. ».  J’emmenais les livres dans ma chambre après avoir posé le furet sur le canapé, et en douceur j’ouvrais l’un d’entre eux pour me renseigner sur leur contenu. Mais la surprise me gagnait en ne voyant que des pages vides. Je soufflais et roulais des yeux, déçue. Finalement, un mouvement attira mon regard du coin de l’œil. Quelque chose commençait à se griffonner sur le livret. J'en lisais quelques mots avant de refermer brutalement le livre, me rendant compte que je venais de faire une erreur. Peut-être n’aurais-je pas dû ouvrir l’artefact... Quel était ce dessein dont elle avait parlé ? J’espérais seulement que ce n’était pas une mauvaise cause et que je n’étais pas en train de me faire bêtement manipuler. Je le regretterais amèrement et toute ma vie si c’était le cas. 

Déroulant le fin vélin qui m'avait été donné, je fus étonnée de ne voir qu’une seule indication. Je pensais que je devais apporter ces livres à différents endroits. Je m’étais trompée apparemment. Le premier lieu à rejoindre n’était pas loin. Pourtant il m'intriguait. Morgan, '’La Roseraie’’, la Porte Ouest. Je n'avais jamais vu de roseraie là-bas. Curieux. Je ressortais alors rapidement, rejoignant en vitesse la grande Porte Ouest d'Avalon à la recherche de cette roseraie. Et si je voulais me débrouiller seule, j’en vins finalement à demander l'aide des passants qui étaient tout aussi ignorant que moi. Sauf un. « Elle est amarrée un peu plus loin pour la nuit. ». Amarrée ? Je me traitais alors de tout les noms possible de ne pas avoir pu penser que '’La Roseraie'' était un navire.  Je longeais alors les quais jusqu’à enfin trouver ce bateau et me glisser le plus silencieusement dedans. Mais entre les planches qui craquaient sous mes pieds et le moment où je m'affalais après m’être prise les pieds dans un bout qui traînait, j’étais loin d’être silencieuse. « Qui va là ?! ». Je déployai rapidement mes ailes et me cachai en haut du mât à ces mots. Cependant, après quelques secondes passée sur mon perchoir, je me fis à l’idée que je ne pourrais pas échapper à la vigilance de l'homme et revins sur le plancher face au marin. Dans un réflexe, ce dernier se retrouvait alors en position de défense. Je le calmais en lui expliquant la situation. « Je suppose que Morgan est le nom de votre capitaine ?  C’est à lui que je dois remettre ces livres. ». Le matelot me regardait d'un air méfiant. « Je vous rassure. Il n’y a rien de dangereux. Seulement le message est clair et je ne peux les confier qu’à lui seul. » - « Et le message vient de qui ? ». Je me pinçais la lèvre en même temps que je fuyais son regard. Je ne pouvais lui répondre. Je l'ignorais. 

Ma destination suivante m'emmena au-delà des frontières d'Avalon, dans un village calme des Terres d’émeraudes. Je fus surprise en voyant un nouveau lieu remplacer le premier sur le vélin. J’ai d'ailleurs failli manquer l’information et véritablement remettre tout les livres au capitaine Morgan. Cette fois l'affaire fut plus simple. Ma première livraison sur '’La Roseraie'' m'avait servie de leçon. Pourtant un problème se posait encore. Il me restait un livre. Celui que j’avais ouvert. J’étais ennuyée je devais l'avouer… Celui qui le recevrait aurait un livre déjà entamé avec un début de description de ma chambre. Je regardais le rouleau pour voir à qui était destiné ce livre… Et poussais un soupir de soulagement en y voyant le lieu inscrit. Je déployais alors une dernière fois les ailes en prenant la direction de mon appartement où j’y rangeais cet étrange artefact dans le tiroir de ma table de chevet. Un dernier regard sur le vélin. Il était vierge de toute écriture.  
L'histoire, c'est un conte de faits...

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Mots 1524
NB : J'ai fait participer Kyra du côté des Faes avec son statut d'Allié des Faes. Si ça pose problème quelque part, hésite pas à le dire :). Et merci pour l'event <3
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
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Mer 20 Fév 2019, 11:50



Texte de quête.

Étrange découverte..


Ca faisait quelques jours que j’avais quitté mes terres natales. C’est Glorhal qui avait été charger de nous escortée sur les terres du monde. J’avais été contente de voir que j’étais bien partie avec Valar et Nerwen. Bien sûr, au début on avait beaucoup parler des endroits ou nous voudrions nous rendre, Valar lui aurait préférée visiter les villes, voulant voir les ouvrages qui se faisait là-dedans, surtout point de vue arme, ce que Glorhal n’avait pas l’air totalement contre. Nerwen elle voulait plutôt aller dans des lieux comme le berceau cristallin ou le rocher au clair de lune. Personnellement, j’avais plutôt visée des endroits comme l’antre des marais ou encore des lieux du genre. Rapidement notre cher garde du corps avait décider de mettre les points sur les I disant que de toute manier, pour le moment c’était lui qu’il décidait ou nous iront que qu’ont iraient certainement pas dans des endroits aussi dangereux que l’antre des marais tant que l’ont ne seraient pas capable de faire autre chose que chasser un petit lapin si on devait reprendre ses mots. Du coup, il avait décider que nous prendrions la direction des terres d’émeraude pour commencer. Autant dire que seul Nerwen était contente, elle avait même commencé à nous parler des plantes qu’elle allait pouvoir trouver dans ce lieu.
On l’avait laisser parler sans réellement l’écoutée, ce n’est pas car ça ne nous intéressait pas, mais en fait, on avait remarqué qu’elle avait tendance à se répétée et du coup on pouvait presque faire du mot pour mot de sa tirade.

Ont fini par s’arrêter un moment, Glorhal nous demanda rapidement de monter le camp et de nous dépêcher. Rapidement, Valar et moi nous étions proposées pour aller chercher de la nourriture et du bois. On avait remarqué le regard de notre cher Braskä, je crois qu’il aurait préféré lui aussi avoir une bonne raison de s’éloignée d’ici, malheureusement pour lui, il allait devoir rester avec Nerwen qui allait certainement continuer à lui parler de sa passion encore et encore.
Mais c’est sans honte et avec le sourire lèvre que nous avions mis assez de distance entre elle et sa tirade d’herboriste. Valar m’avait fait remarquer que normalement j’aimais bien les plantes me narguant en me disant que je devais être contente d’avoir quelqu’un qui parle des choses que j’aimais aussi. Mais j’avais rapidement réagi en lui disant que si j’aimais ça, ma passion c’était maintenant tourner vers tout autre chose et que je regrettais même quelques peut d’avoir dû laisser derrière moi tous les animaux que je m’étais occuper. Mais en même temps, ce n’était pas les miens et je savais qu’Eowin pourrais bien s’en occuper.

Une fois dans les bois, Valar commençais à chercher le bois pas loin de moi pendant que je m’occupais des fruits que j’avais repérée. Ce n’étais pas réellement ceux que j’avais l’habitude de ceux que j’avais l’habitude de manger, mais grâce au cours qu’ont avaient suivis, je savais que l’on ne risquait absolument rien de les mangers. Du coup j’en pris en quantité.
Mais alors que j’allais prévenir que j’avais fini, je remarquais quelque chose d’assez étrange, un livre se trouvait parmi les buissons. Je redressais la tête, mais il n’y avait pas l’air d’avoir quelqu’un d’autre avec nous. Et franchement je connaissais assez Valar pour savoir qu’il n’était pas du genre à avoir un livre sur lui et ce peut importe le sujet.
Je le ramassais et commençais à le regarder, il était assez simple, une couverture noire mais sans aucune écriture. Je l’ouvris pour voir si je trouverais autre chose, mais je ne trouvais rien pour m’aider à trouver a qui il appartenait. Mais alors que je le lisais, je remarquais qu’il y avait quelque chose d’étrange. En lisant les lignes, j’avais l’impression de lire ce que faisait Valar, ça expliquait qu’il se baissait pour ramasser une branche, qu’il venait de risquer de s’en prendre une autre. J’avais levée la tête pour vérifier et je dus surprise de constater que c’était bien le cas.
Je restais immobile, comment est-ce que c’était possible ? Je lis plus attentivement et je commençais à me rendre compte qu’il y avait d’autre chose, comme le fait qu’un petit nid d’oiseaux se trouvait juste au-dessus de notre tête contenant trois petits oisillons. Je ne pu m’empêcher de grimper à l’arbre pour vérifier. «Kayla, descend tu joueras les grimpeuses plus tard. Si on ne se dépêches pas, Glorhal va nous trucider je pense… Sauf s’il a trucider Nerwen avant bien évidement.» «C’est bon, j’arrive.» Je sautais alors sur le sol, non sans avoir remarquer qu’il y avait effectivement trois oisillons dans le nid.
J’étais vraiment perplexe quand je repris ma route, j’avais juste rapidement remis le livre dans mon sac, j’étais trop curieuse sur ce que ce livre semblait capable de faire.

Une fois rentrée, ils venaient de finir de monter le camp, visiblement, Nerwen semblait un peu penaude. Je me demandais si quelqu’un n’avait pas fini par perdre son calme et lui criée un peu dessus. Pour le coup je me sentais un peu mal.
Le restant de la soirée, on prépara ce que nous devions et comme chaque soir on mit en place des tours de garde. Finalement, quand viens le miens, tout le monde dormait déjà à points fermer. Prenant un fruit, je m’installais confortablement et recommençais à regarder le contenu du livre. Il avait changé, maintenant il parlait de tout le groupe en train de dormir. Et après d’un moment, je remarquais qu’il parlait de Laël, ce dernier pourtant nous suivait de loin, mais c’est vrai que certain soir il profitais du sommeil des autres pour venir me dire bonjours. Du coup, quand je lu qu’il se trouvait derrière moi, je le saluais. «Comment est-ce que tu as su que je me trouvais là ? Moi qui espérait te surprendre.» «C’est grâce à ce livre. Je ne sais pas comment il fait, mais il me dit ce qu’il se passe autour de moi, enfin dans un périmètre restreint vu que tu étais presque arriver quand tu es apparu sur le livre.» «Il serait peut être bon alors que tu sors ton nez de ce livre si tu veux éviter de rater une possible attaque. N’es-tu pas censé monter la garde ?» Je lui souris. Bien sur il avait raison, mais en même temps c’était tellement étrange.
Il s’allongeais près de moi et regarda le livre d’une manier assez intriguer, finalement il me demanda si je leur en avais parler et ce que je comptais en faire. «Pour le moment, je vais le garder avec moi sans leur dire, j’aurais trop peur de Glorhal me le prenne par excès de prudence et je ne sais pas comment réagirais les autres. Mais il faut admette que c’est assez pratique non ? En plus, j’aimerais comprendre comment il marche.» «Peut être… Mais je ne serais que trop te conseiller d’être prudente. Tu ne sais rien de cet ouvrage, ni même à qui il appartient. Si son propriétaire veut le récupérée, il pensera peut être que tu lui a dérobée.» Soupirant, je refermais le livre et regardais les alentours. Je savais qu’il avait raison. Mais je n’avais vu personne, même avant d’arriver ici, personne n’avait croisée notre route. Alors comment retrouver le propriétaire du livre ? Car il est vrai que si je le trouvais intéressant et pratique, je ne le garderais pas si son propriétaire venait à le réclamer, mais je ne me verrais pas criée haut et fort que j’avais trouver ce genre de livre, tout le monde ou presque prétendrait que ces le siens et je n’étais pas encore assez expérimenter pour déceler le vrai du faux, du coup je n’avais pas envie de le refiler à la mauvaise personne.
Mais j’allais écouter Laël, éviter d’avoir trop mon nez plongée le dedans pour éviter de m’y perdre était déjà un bon début. Ensuite, je serais attentive à ceux que j’allais rencontrée. Si vraiment quelqu’un avait perdu un livre aussi précieux, il chercherait sans doute à le récupérer et je finirais bien par en entendre parler à un moment ou un autre. À ce moment-là, je n’aurais qu’à lui rendre.
La nuit se passa donc calmement et quand fut l’heure du départ le livre fut correctement ranger dans ma besace. Si je devais être tout à fait honnête, j’espérais que jamais je n’entendrais quoi que ce soit à propos de ce livre, ca me permettrais ainsi de le garder pour moi.
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Mer 20 Fév 2019, 16:30

Elle ne se sentait pas bien. Ça arrivait parfois le soir, lorsque la nuit commençait à tomber, qu’elle était seule et que les premiers signes de fatigue se pointaient. Elle n’avait vu personne de la journée, à vrai dire. Elle était restée chez elle, dans sa petite maison, pour fuir tout contact humain. Voir du monde l’aurait encore plus angoissée qu’elle ne l’était déjà. En effet, elle n’avait rien fait, du moins pas grand-chose de productif, car elle était rongée par un stress dont elle ne discernait pas l’origine. C’était une anxiété peu forte, mais constante, qui lui paralysait l’esprit : Elh cherchait à tout prix une occupation pour la chasser. Mais rien ne l’inspirait, ni n’était digne de passer outre sa patience fortement diminuée. Elle n’avait même pas envie de dormir alors qu’elle aurait déjà dû être couchée depuis longtemps.

Elh était étendue sur son lit et regardait le plafond. Il fallait qu’elle tire les rideaux et qu’elle se fasse à manger. Elle se sentait molle et c’était désagréable. Mais elle n’osait pas bouger. Elle n’osait pas apparaître par la fenêtre, de peur qu’on ne l’observe de l’extérieur. Ici, allongée, personne ne pouvait la voir. Ici, allongée, elle procrastinait, repoussant à la seconde d’après le moment de mettre fin à son état latent.

La jeune femme prit une profonde inspiration pour se donner du courage, compta jusqu’à trois et quitta enfin son lit. Elle était toujours discrète lorsqu’elle marchait. Son pas était léger malgré son attitude désinvolte. Elle allait sans un bruit d’une fenêtre à l’autre pour toutes les cacher derrière des rideaux. Elle s’était permis cet achat car elle n’aimait pas voir ces encadrements, ces trous noirs et béants la nuit. Non seulement ça lui donnait froid, mais elle y trouvait également un aspect inquiétant. Et cet aspect était particulièrement présent ce soir. Parfois, elle se demandait si elle était la seule adulte à s’inquiéter pour un rien comme ça. Par exemple, était-elle la seule à vite quitter une pièce plongée dans le noir et à fermer la porte le plus rapidement possible pour, peut-être, mystère, échapper à un monstre tout droit sorti de son imagination ? On disait que c’était seulement les enfants qui craignaient le noir et les créatures cachées sous leur lit, celles-ci même qui attrapaient les pieds qui osaient s’aventurer au-delà des frontières des couvertures… Comment faisaient les adultes pour ne pas songer à tout ça ? Même en sachant que tout était faux et que rien de tout ça n’arriverait jamais, la jeune femme continuait de se faire des frayeurs…

Ses pas la dirigèrent vers sa modeste cuisine. En réalité, elle n’avait pas faim. Elle se força tout de même à terminer le pain qui trônait sur la table en l’assaisonnant avec un peu de beurre. Elle ne voulait pas qu’il perde, elle n’aimait pas le gaspillage.

Un léger bruit, un froissement. Cela suffit pour qu’Elh ne se fige et qu’un frisson ne parcoure son corps. Son cœur battait fort et son attention était tournée vers la pièce d’à côté : sa chambre. Ce n’était pas elle qui avait fait ce bruit. Elle n’avait fait aucun mouvement. Ce n’était pas ses habits, elle en était persuadée. Combien de fois avait-elle été persuadée de cela et combien de fois avait-elle fini par réaliser qu’en fait si, c’était elle ? Néanmoins, la véritable question restait toujours la même : devait-elle aller voir, ou devait-elle se réfugier dans un coin et se préparer à effectuer l’ultime position de défense qu’était la position fœtale ? Le temps de la réflexion, Elh restait paralysée. Non, fuir le problème ne réglait jamais rien. Il fallait qu’elle aille voir. Elle se mouvait lentement, afin de faire le moins de bruit possible. C’était souvent dans ces moments-là qu’on semblait faire le plus de boucan : le parquet se mettait à grincer comme il ne l’avait jamais fait, on respirait fort, le tissu des vêtements devenait légèrement abrasif pour que les frottements deviennent assourdissants. Souvent aussi, on en profitait pour faire grincer une porte, coinner une chaise, ou mieux encore, on se prenait un coin de meuble. La Lyrienn passa sa tête dans l’encadrement de la porte. Ses membres étaient raides. Sa chambre était normale et il n’y avait personne. Rien n’avait bougé. Elle continua, voulut se rassoir sur son lit mais se ravisa. Elle crut qu’elle allait faire un arrêt cardiaque. En vérité, il y avait une chose qui avait changé : le livre déposé sur sa couverture. Quelqu’un était rentré chez elle. De là où elle était, Elh utilisa son Qyndily Mantris pour repousser les rideaux qui obstruaient sa fenêtre. Son cœur battait plus fort encore et elle tremblait un peu. La fenêtre était toujours fermée à double tour. Vite, elle la cacha de nouveau avant d’imaginer un visage aussi pâle que la mort apparaître de l’autre côté du carreau. La jeune femme ouvrit précipitamment son armoire, regarda sous son lit puis examina de nouveau sa cuisine. Régulièrement, elle regardait par-dessus son épaule, tournait sur elle-même. Personne. Seulement elle et ce livre sorti de nulle part. Bon… Peut-être… qu’elle devait y jeter un coup d’œil ? Elh n’aimait pas ça. Elle était trop méfiante et ce bouquin ne lui disait rien qui vaille. Tout ça commençait comme une très mauvaise histoire, où les évènements étranges pouvaient en premier lieu paraître anecdotiques. Un livre, c’était parfaitement anecdotique. Elle, elle le savait : il était là pour une raison. Elle n’avait plus qu’à espérer que c’en était une bonne. Elle s’assit sur son lit et plaça l’objet sur son oreiller. La couverture était en cuir fin et n’était munie d’aucun titre. En fait, cela ressemblait plutôt à un carnet. Elh l’ouvrit doucement à la première page. Elle était vierge. Ça arrivait dans certains ouvrages, alors elle la tourna. Toujours vierge. La suivante aussi. Celle d’après ne faisait pas exception. Elle fronça les sourcils.

« La jeune femme aux cheveux blancs observe le livre et fronce les sourcils. Elle lance le livre et a un mouvement de rec… »

Le livre tomba sur la tranche et se referma. Elh le regardait gire avec effroi, perchée sur son matelas. Qu’est-ce que c’était ? Qui avait foutu ça là ? Qui était rentrée chez elle ? Si ça se trouvait, la personne était encore ici et ne faisait qu’utiliser un pouvoir d’invisibilité… Combien de temps resta-t-elle là à scruter ce bouquin, les jambes repliées contre sa poitrine ? Pouvait-elle se permettre de bouger sans qu’il ne se produise rien de paranormal ? Doucement, Elh alla reprendre le livre, le déposa sur sa table de chevet et refit un examen complet de sa petite maison, osant même un regard à l’extérieur. La noirceur de la nuit l’empêchait de discerner quoi que ce fut. En tous les cas, rien ne vînt attirer son attention. Quel était cet objet ? Pourquoi était-il ici ? Qu’est-ce qu’on lui voulait ? Qu’est-ce qu’elle devait en faire ? Devait-elle le rouvrir ? Certainement, sinon il ne serait pas là… Tant qu’à vivre une histoire d’horreur, qu’elle se jette dans la gueule du loup. Sinon ça n’avancerait pas. Le livre semblait très… descriptif de ce qu’il se passait aux alentours. D’ailleurs, maintenant qu’elle y réfléchissait, peut-être qu’il pouvait lui indiquer qui s’était introduit chez elle.

« La jeune femme aux cheveux blancs observe le livre.
Elle est seule. Elle est assise sur un lit. Elle attend.
Elle prend le livre et va dans la cuisine. Elle pose le livre sur la table. »

Toujours rien ni personne. Il fallait croire que celui ou celle qui lui avait délivré ce bouquin était parti. Il ne devait plus y avoir de raison de penser qu’elle n’était pas seule. Oui, elle l’était. Du moins, elle l’était si le livre était fiable, s’il ne faisait pas que décrire ce qu’elle faisait, elle. Si la surface qu’il balayait était suffisante. Malheureusement, le contexte actuel des choses, soit la solitude, ne lui apportait aucune réponse. Elle voulait pourtant éclaircir tout ça. Elh referma le livre, déambula encore un peu pour se calmer avant de se décider à aller se coucher.

Demain ne serait pas aussi vide de sens qu’aujourd’hui. Demain, elle lirait.


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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mer 20 Fév 2019, 22:04

Elle se réveilla au beau milieu d’un cauchemar. Son cœur palpitait encore. Son corps était moite. Elle avait froid et sa mince couverture ne lui était d’aucune utilité. En plus d’être trop petite, elle ne la réchauffait en aucun cas. Elle ne comprenait pas pourquoi elle s’obstinait à la mettre. Elle était trop optimiste. Il lui semblait qu’il faisait nuit, mais en réalité elle n’en savait rien. Sa geôle était constamment plongée dans la pénombre des sous-sols. Il n’y régnait en permanence qu’une vague lumière blanche, et c’était toujours la même. Les seuls moments où elle pouvait se repérer dans le temps était quand son maître entrait ou sortait : l’intensité lumineuse variait. Et encore… Helsinki était allongée sur le côté, les bras croisés pour capter le plus de chaleur possible. Elle n’osait pas refermer complètement les yeux, de peur de retomber nez à nez avec les chiens qui la poursuivaient quelques secondes plus tôt. C’était des colosses, dix grosses bêtes noires aux yeux luisants et aux canines aiguisées. Leurs mâchoires puissantes étaient entrouvertes et ils bavaient à la vue du met succulent qu’elle était pour eux. Elle s’était efforcée de se réveiller lorsqu’elle avait trébuché. Elle n’avait pas voulu voir ça. Elle n’avait pas voulu continuer à fuir, ni n’avait cherché à lutter ou à se relever. Elle avait préféré arrêter ce massacre, quitte à mourir une bonne fois pour toutes. La peur était devenue trop insupportable. L’Ange se recroquevilla. Elle était seule dans la pénombre, tremblante de froid et d’effroi. Des larmes coulèrent en silence sur son visage. Elle n’avait plus qu’à attendre que la nuit passe ou du moins, que son maître ne lui rende visite. Oui, c’est ça, attendre qu’on lui rende visite. Elle ressentait une aversion sans fin pour lui. Quand il venait, sa gorge se nouait comme si elle était sur le point de vomir. Cependant, c’était aussi le seul être capable de combler le vide de sa vie pendant quelques secondes, ou, avec un peu de chance, quelques minutes. Il rythmait ses journées. Il les rendait plus ou moins pénibles. Son existence ici dépendait entièrement de lui et chaque jour, elle se résignait à accepter un peu plus sa dépendance. Attendre qu’il vienne la voir… C’était son seul et unique but. Et ensuite ? …

… Et ensuite rien. Il repartirait. Il la laisserait de nouveau seule et elle l’attendrait encore, à l’affût de sa prochaine visite. C’était ça depuis le début. Ça le serait toujours. Elle était là pour l’éternité. Seule à attendre la prochaine visite. Comme un hamster dans une cage qui attend le jour où l’attention sera portée sur lui. Un hamster commotionné. Pauvre petit hamster… Pourtant personne ne s’en soucie… Est-ce que le hamster prie, lui aussi ? Est-ce qu’il y a un Dieu des Hamsters ? S’il existe, une chose est sûre, il ne l’écoute pas. Ou alors il ne l’entend pas. Il ne comprend pas. Peut-être qu’il est sourd. Peut-être que les Aetheri sont sourds. Peut-être qu’ils ne l’entendent pas parce que les prières ne traversent pas la roche. Elle est enterrée trop profond. Sous terre, elle est isolée sur reste du monde. Peut-être que parce qu’elle est enterrée, ils pensent qu’elle est morte. Pourtant elle bouge, regardez ! C’est elle qui lève son bras et se dégage de sa couverture. C’est elle qui se redresse et qui examine la pièce dans laquelle elle vit depuis des lustres. D’ailleurs, quelqu’un pourrait-il lui indiquer depuis combien de temps elle est coincée ici ?

Helsinki avait renoncé au sommeil. Elle ne le retrouverait pas. Ses yeux se baladaient un peu partout. Elle cherchait souvent comme ça. Trouver une occupation était devenu sa priorité, bien plus que la faim ou la soif. A ses yeux, boire et manger ne permettaient pas de se restaurer, mais plutôt de tuer le temps. Elle mangeait lentement. Il fallait savourer, que le repas dure le plus longtemps possible. Jouer avec la nourriture n’était pas interdit car ce n’était pas du gaspillage : tout lui servait. Souvent, elle aimait bien dormir. Pas par feinéantise, mais parce que c’était chronophage. Mais maintenant, elle devait trouver autre chose. Ses autres occupations pouvaient se décliner sous plusieurs formes. Comme sa « chambre » était entièrement vide et meublée uniquement par son lit, cela consistait souvent en philosopher sur une irrégularité qu’elle venait de trouver dans le mur, ou alors dessiner des formes dans la crasse. D’autres fois, elle répétait juste inlassablement le même mouvement, la même phrase en chuchotant, ou alors elle comptait les blessures qu’elle avait en plus ou en moins depuis la dernière fois qu’elle s’était fait battre. Finalement, dans le néant, on trouvait pas mal de choses à faire.

Aujourd’hui, il y avait une irrégularité sur le sol. Etonnant qu’elle ne l’ai pas encore vue. Elle était pourtant assez grosse. Elle était fine et ça avait la forme d’un carré allongé. C’était quoi le mot déjà ? Rectangle ? Helsinki alla à quatre pattes. Elle tendit la main pour toucher la forme du bout des doigts. Il lui semblait qu’elle n’était pas fixe. L’Ange écarquilla les yeux pour mieux voir. Elle approcha son visage tout près de l’objet. Qu’est-ce que c’était ? Elle le prit entre ses mains, le toucha, en caressa la surface, s’imprégnant de chaque caractéristique de sa forme, tenta de le tordre et le renifla. Son visage affichait cet air béat et émerveillé de celui qui n’avait jamais rien vu de sa vie. Elle fut encore plus époustouflée de découvrir que le bloc, aussi fin qu’il put être, s’ouvrait. C’était un livre. Un livre ! Elle choisit une page au hasard, le reposa et colla son visage contre le papier pour espérer pouvoir y lire quelque chose. « La jeune femme lit le livre de très près. » Elle recula et plaqua une main contre sa bouche pour étouffer son cri, à mi-chemin entre la surprise et l’euphorie. Il ne fallait pas qu’on l’entende. Les lettres s’étaient formées sous ses yeux ! Elle avait vu et elle avait lu ! Elle avait lu ! Elle rit doucement. C’était dur de ne pas s’esclaffer, de ne pas faire trop de bruit. Les Aetheri avaient enfin entendu ses prières. L’une d’entre elles, du moins, était parvenue à traverser la terre qui la séparait de la surface. Elle les remercia silencieusement une dizaine de fois pour s’assurer qu’ils captent bien son message, puis se reconcentra sur le livre. Au fur et à mesure s’inscrivaient sur les pages des banalités. Il décrivait à quel point Helsinki était seule dans cette pièce sombre et froide, où derrière elle se trouvait un lit de fortune qui était à peine un lit, vu l’épaisseur inexistante du matelas. L’Ange s’imprégnait des mots comme de l’Ambroisie. Elle avait l’impression d’être douée d’une toute nouvelle magie qui lui permettait de déchiffrer des signes inscrits sur du papier et de d’y associer un sens. C’était une magie aussi puissante qu’une drogue.

Un cliquetis métallique lui fit faire un bond. Helsinki ferma le livre sans précautions et le cacha vite sous son lit. Il arrivait. Il descendait les marches. Ses pas résonnaient partout dans la cave, ils étaient lourds. Il faisait exprès de les appuyer pour qu’elle l’entende. Une fois en bas, il la dévisagea. De la main gauche, il tenait une écuelle en bois. Il venait lui apporter son repas. Helsinki était assise sur son lit, ses bras entouraient ses jambes et ses épaules étaient remontées. Elle baissa la tête, cachant son visage derrière ses longs cheveux blonds et sales.

-Qu’est-ce que tu fous ?

Elle ne répondit pas. Elle ne répondait jamais à moins qu’il n’insiste, de peur de paraître insolente. Il n’y avait rien de plus glaçant que le silence qui s’immisçait entre eux deux, dans ces moments-là.

-Tsss… Sale chienne.

Il se pencha et passa son bras entre les barreaux pour y déposer le récipient. Il avait une drôle de façon de poser les choses. Ce n’était pas non-plus jeté, ni glissé. C’était entre les trois. Il posait avec brutalité. L’écuelle raclait sur le sol rugueux. Parfois elle vacillait, faisait plusieurs tours bruyants. En revanche, ce qui était systématique, c’était qu’une partie du contenant se déversait par terre. Toujours. Ça aussi, il devait faire exprès. Pour provoquer, peut-être. Bien lui faire comprendre qu’il n’en avait rien à foutre d’elle, de cette Ange dégueulasse. Ça ne lui faisait plus grand-chose avec le temps. Aujourd’hui encore moins. Il croyait qu’elle cachait son visage par soumission. En réalité elle le cachait pour ne pas qu’il voit son sourire.

Elle avait lu.

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Bijin
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Dim 24 Fév 2019, 22:48

Margareth n’était revenue de sa balade qu’en fin de journée. Sa soi-disant promenade, elle l’avait commencée le matin même et ne s’était jamais arrêtée. Elle aurait pu continuer et faire le tour entier de l’île, mais s’était finalement dit qu’il était plus raisonnable qu’elle rentre avant de la tombée de la nuit. Et ce n’était pas de tout cœur qu’elle ouvrait la porte. Elle s’attendait déjà à supporter le lourd regard de sa mère sur elle, l’air de dire : alors ? Et Margareth n’y répondrait rien, si ce n’était pas un autre regard défiant et désagréable, qui lui voudrait dire : non. Toujours pas. Et en même temps, il dirait : Tais-toi et laisse-moi. Ce à quoi sa mère répondrait, toujours avec ses yeux : hrhrhr, une manière polie et silencieuse de ce qu’on pourrait grossièrement traduire par : p*tain, mais c’est pas possible, tu l’auras jamais ta Révélation ! Pourtant, la mère priait tous les jours Akull pour sa fille. Elle le faisait en secret, bien sûr. Margareth n’était pas au courant. Néanmoins, elle l’incitait elle aussi à prier, même plusieurs fois par jour. C’était la première chose qu’elle lui disait le matin et la dernière chose dont elle faisait mention le soir. Margareth s’y appliquait à la lettre car elle était tout aussi désireuse qu’elle de s’imprégner de son élément. Par contre, sa mère l’agaçait à toujours le lui rappeler comme si elle parlait à une débile. Comme si elle n’était pas suffisamment angoissée comme ça. C’était donc sur ces désagréables paroles du matin que Margareth avait tenté, sans mauvais jeu de mot, de briser la glace. Cependant, il semblait que la glace s’était plutôt épaissie ; ce qui avait été supposé dénouer des tensions en mettant les choses au clair avait plutôt pris un aspect tranchant. Elle était donc partie avant que l’une d’entre elles ne se coupe – et dans son cas, il aurait sans aucun doute s’agit d’elle. L’air frais avait quelque chose d’apaisant et de salvateur. Le soleil n’avait pas réussi à le réchauffer. C’était satisfaisant. Pour une fois, le Feu ne gagnait pas contre la Glace. Margareth appréciait cette météo douce pour cette simple et unique raison : elle avait l’impression de narguer cet élément antagoniste et profondément détestable qui, comme toutes les anomalies de la nature, aurait dû avoir disparu depuis longtemps. Plus précisément au début de l’ère. En effet, il n’était pas concevable dans son esprit que quelque chose d’aussi destructeur que le Feu puisse continuer d’exister. Ce n’était pas comme la Glace, qui elle, était figée dans le temps, inébranlable. Mais bon. Beaucoup de choses en ce monde dépassaient l’entendement, et il fallait croire qu’ils étaient tous contraints de s’y faire.


Bref, Margareth était revenue de sa balade. Elle avait dit tais-toi et laisse-moi avec ses yeux, et c’était donc là-dessus qu’elle avait décidé de clore leur échange silencieux. Vite, elle s’était réfugiée dans le salon et avait concentré toute son attention sur la bibliothèque qui cachait complètement l’un des quatre murs. Elle cherchait quelque chose qu’elle n’avait pas encore lu, peu importait ce que c’était du moment que ça pouvait emmener son attention autre part qu’ici, où, elle le sentait, elle aurait le droit à une nouvelle confrontation. Elle finit par extirper un ouvrage très fin coincé entre deux épaisses encyclopédies – elle ne les avait d’ailleurs jamais lues en entier, et cherchait encore le courage de le faire. Son père avait ce courage, ce qui justifiait cette admiration certaine qu’elle avait pour lui. Fait étonnant était que ce petit ouvrage, dont elle n’avait jamais remarqué l’existence auparavant, ne présentait pas de titre ni d’auteur. Margareth laissa échapper un « hm ! » hautain et perplexe avant d’aller s’installer dans le fauteuil bleu derrière elle et d’entamer sa lecture.

Seulement il n’y avait rien à lire. La Lyrienn feuilleta, feuilleta, puis feuilleta encore. Pour une raison qu’elle n’aurait su expliquer, elle voulait attester de la virginité de toutes les pages. L’ouvrage avait beau être fin, il fallait avouer qu’elle trouvait la tâche longue. Elle tourna trois autres pages avant de se rendre à la honteuse évidence qu’elle n’en arriverait jamais à bout, puisqu’il semblait infini – ou alors aussi gigantesque que les deux encyclopédies entre lesquelles il s’était glissé. Seulement, lui avait l’avantage d’être magique. Son père aurait été enchanté que tous ses livres soient insufflés de cette même magie. La bibliothèque contiendrait quinze fois plus de livres et Esther n’aurait rien pu rétorquer, l’argument du manque de place n’étant plus acceptable. Margareth soupira, referma le livre pour vérifier qu’il n’y avait bien pas de titre ni d’auteur. Elle comptait demander à son père de quoi il s’agissait lorsqu’il serait rentré. Ce devait être un carnet qu’il avait laissé là… Esther passa dans le salon. Margareth rouvrit le bouquin et posa ses yeux sur le papier vierge, faisant mine d’être absorbée par le texte.

-Qu’est-ce que tu lis ? Esther voulait enclencher une conversation, dans l’espoir, une nouvelle fois, d’adoucir l’ambiance.

-J’en sais rien. Un livre.

« Esther pose une question à Margareth. Cette dernière lui répond brièvement et reprend sa lecture. Elle tient le livre fort et contracte sa mâchoire pour ne pas laisser paraître sa surprise. Elle l’oriente de manière à ce que personne ne voit ce qu’il y a écrit dessus. »

Ces mots étaient apparus noir sur blanc, le temps qu’elle réponde à sa mère. Elle avait eu peur. Son cœur avait fait un bon et s’était mis à battre à toute vitesse, croyant à une blague ou à une illusion. La jeune femme tâchait de rester neutre. Ses yeux parcouraient les mots, les phrases sans jamais s’abandonner autre part que sur ces pages. Elle lisait et relisait ; le livre lui indiqua qu’elle lisait et relisait ; il lui indiqua que sa mère la regardait toujours, alors elle continuait de lire, et le livre le mentionnait.

Esther n’avait pas apprécié que sa fille lui réponde ainsi. Elle n’aimait pas son insolence qui passait outre son autorité. Cependant, elle ne fit rien d’autre que de poser son regard sévère sur elle, regard qui ne fut nullement remarqué. Elle ne savait pas quoi faire : elle ne le montrait pas, mais l’éloignement qu’elle vivait avec sa fille la heurtait et elle ne voulait pas agrandir inutilement ce gouffre. Elle ne voulait pas non-plus se défiler, avoir l’air laxiste et que Margareth ne commence à prendre ses aises. Elle était adulte, certes, mais elle était sa fille, et sa fille n’était pas encore une Lyrienn.

Esther se retourna. Elle avait cru qu’Edward était rentré. Mais il n’y avait personne à la porte ni personne dans le couloir. Elle avait dû rêver, se faire des idées. Elle était pourtant persuadée d’avoir senti la présence de quelqu’un. Comme depuis ce matin, en fait. Depuis que Margareth était partie faire un tour. Elle s’était sentie épiée, suivie. Ça l’avait rendue nerveuse et elle aussi avait ressenti le besoin de sortir, dans l’espoir qu’à son retour, la présence serait partie. Ça n’avait pas été le cas. Après un bref examen de la maison, elle s’était rendue à l’évidence qu’il n’y avait personne. Impossible cependant de se sortir cette idée de la tête, qu’il y avait quelqu’un. Elle regarda une nouvelle fois sa fille. Est-ce qu’elle aussi, elle avait remarqué ? Il semblait que non. Ou alors elle était très forte pour lui cacher ce genre d’impression, ce dont elle doutait fort, pour bien la connaitre. Esther ne comptait pas lui demander. La mère avait son orgueil.

« Esther est immobile. Elle regarde toujours Margareth, l’air indécise, mais reste droite. »

Un demi-sourire apparaissait sur le visage de Margareth. Elle n’avait même pas besoin de lever les yeux sur sa mère pour savoir ce qu’elle faisait. Elle avait la sensation d’avoir un temps d’avance et ça lui plaisait. Pour une fois… Margareth ferma le petit livre en faisant claquer la couverture. Elle n’avait plus cette attitude froide, terne et fermée. Elle avait un éclat amusé dans les yeux, une lueur nouvelle. Elle se leva et alla sans précipitation dans sa chambre, son nouvel outil sous le bras.


~1353 mots~
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 02 Mar 2019, 09:17


Nostradamus resta immobile, installé devant son bureau où des livres de comptes recouvraient des cartes du monde et des lettres témoignant d'étranges phénomènes sur lesquels il enquêtait depuis maintenant des mois. Depuis son retour de Port Dirælla, il avait eu beaucoup de mal à se concentrer. Non, en réalité, son trouble remontait à l'entretien qu'il avait eut avec Eve, à Valera Morguis. Ses menaces à son encontre le tourmentaient encore, la sorcière s'était façonnée une sacrée réputation et le mage noir ne souhaitait pas devenir sa prochaine cible. Il devait se montrer plus prudent que jamais. Faire les choses proprement, même si cela demandait plus de temps pour obtenir ce qu'il cherchait... Un point qui ne manquerait pas de déplaire à son employeur. Le mage soupira et se laissa retomber contre le dossier du fauteuil. D'une main habile, il tira le tiroir à sa droite et en sortit un miroir aux décorations raffinées. L'homme scruta l'objet pendant quelques secondes, comme pour s'assurer qu'il n'avait subit aucun dégât, puis il plongea son regard dans la glace. Son reflet lui faisait face, lui renvoyant son visage fort peu sympathique. Ses cernes formaient des poches sous ses yeux sombres, sa peau semblait plus pâle encore qu'à son habitude, lui donnant un teint inquiétant et sa bouche dont les commissures retombaient lui donnaient l'air boudeur. Il ne fit pas attention à son apparence déplorable et continua à fixer le miroir, comme s'il attendait que quelque chose se produise. Il dut patienter de longues secondes qui lui semblèrent se rallonger en minutes, mais finalement, ce qu'il avait espéré se produisit. Son reflet se brouilla, disparaissant dans une brume mystérieuse d'où émergea une silhouette féminine. Les traits de la femme se dessinèrent avec plus de précision, comme si la personne s'approchait. Finalement, se fut le visage d'Aaliah qui trôna au sein du miroir, sans que le doute sur son identité fut possible. La femme était affairée à une drôle d'activité que le sorcier ne saurait expliquer mais il ne chercha pas à comprendre ce à quoi elle était occupée. La simple vue de son épouse suffit à l'apaiser. Son corps entier sembla se détendre peu à peu, et son visage terne fut légèrement enjolivé par le sourire en coin qui apparut sur ses lèvres. Le mage noir contempla la femme pendant de longues minutes sans se lasser, son esprit malade dérivant au gré de ses fantasmes lugubres, ne s'arrêtant que lorsque des coups furent donnés à son bureau pour briser le charme. À cet instant, le reflet se brouilla à nouveau pour afficher le froncement de sourcils contrarié de l'homme. À regret, Nostradamus rangea l'artefact à sa place. « Entrer. » maugréa-t-il d'une voix d'outre-tombe. Aussitôt, Sybella entra dans la salle, suivie de près par son aîné. Aucun des trois sorciers ne semblait ravi de voir les autres mais personne ne fit de commentaire à ce sujet, leurs faciès suffisant amplement à marquer leur désapprobation. « Vous désiriez nous voir, père ? » « J'ai quelque chose à vous donner. » répondit le mage noir. Se penchant de nouveau, il tira un second tiroir où il récupéra deux lettres, qu'il donna à sa progéniture. Ceux-ci s'en emparèrent et lurent aussitôt le contenu de leur courrier. Stanislav sembla totalement désintéressé par ce qu'il lisait, mais ce ne fut pas le cas de sa soeur qui fronça les sourcils, la faisant ressembler plus que jamais à son géniteur. « Qu'est ce que c'est que ça. » « Ceci ma chère est un titre de propriété dont tu es désormais l'heureuse détentrice. » « Je sais lire. » répliqua-t-elle d'un ton acerbe. « Ce que je veux savoir, c'est ce que cela signifie. » La sorcière se doutait que le traqueur ne léguerait pas un tel présent sans arrière pensée. Il ne lui avait jamais offert de cadeau sans avoir une idée derrière. Son amour pour elle n'avait jamais été qu'une mascarade pour parfaire son rôle auprès de sa défunte mère, il n'y avait aucune raison pour que cela ne change soudainement. « Est ce une façon polie de nous éjecter d'ici ? De nous demander poliment de partir ? » Nostradamus croisa les mains sur bureau tout en observant ses enfants. « Oh non, votre compagnie me manquerait terriblement. » L'ironie fit sourire les deux hommes mais la brune resta totalement impassible. « Il y a dans chacune de vos enveloppe une lettre qui vous est adressée. J'y explique ce que vous devez faire de ces terres. Même si je ne doute pas que vous pourrez y séjourner lorsque vous en aurez assez de rester dans la capitale, il ne s'agit pas de maisons de vacance. Et puis, vous expulser d'ici sans votre consentement ne faisait pas partie de notre marché, n'est ce pas ? » Sybella ne répondit pas à la question mais les explications fournies par son père semblèrent la rassurer un peu. « Et comment avez-vous réussi à vous procurer ces terres ? » « Disons simplement que mon employeur sait se montrer très généreux, lorsque le travail que j'accomplie lui est satisfaisant... Bien, je vous laisse prendre connaissance de tout cela en privé. Vous pouvez disposer. » Nostradamus accompagna sa tirade d'un geste de la main en direction de la porte de son bureau, invitant le duo à se retirer.

De nouveau seul, le mage des ténèbres se leva et contourna son bureau pour se diriger vers la bibliothèque. Là, il fit glisser son doigt le long des rangées de livres, à la recherche d'un ouvrage en particulier. Sa recherche s'arrêta néanmoins avant qu'il n'ait mit le doigt dessus, sa curiosité éveillée par un livre qui n'aurait pas dû se trouver là. Intrigué, l'homme s'en empara et l'ouvrit pour le parcourir. A sa propre surprise, les pages étaient blanches, à l'exception des premières. Dans une ancre bleue marine avait été rédigée d'étranges phrases, qui donnèrent l'impression d'un compte rendu au mage noir qui les lu en diagonale. "La femme achète une pomme." "La chèvre saute sur l'étale. Le fromager se met à hurler contre elle." Une succession de phrase décousues qui ne semblait avoir aucun sens, et qui troublait davantage encore le sorcier : qu'est ce qu'un tel livre faisait sur ses étagères ? Il ne se souvenait pas en avoir fait l'acquisition. Alors qu'il s'apprêtait à le poser de côté pour s'en débarrasser plus tard, le jugeant inutile pour sa collection, ses yeux glissèrent sur des phrases qui le glacèrent d’effrois. "La Fae s'envole par la fenêtre. L'homme est assis à son bureau. Il lit des cartes et des parchemins. Il soupire. Il ouvre son tiroir. Il sort un miroir." Sous ses yeux ébahis, le livre se mit à décrire ses moindres faits et gestes, puis l'entretient qu'il avait eut avec ses enfants, jusqu'aux dernières informations : "L'homme s'approche de la bibliothèque. Il s'empare de moi. Il m'ouvre pour pouvoir lire." Nostradamus resta figé un instant, réfléchissant. Un bruit sourd le fit sursauter et lui fit relever la tête. Pendant un instant, il craignit que ses craintes aient été fondées et que la Veuve Noire ne fasse son apparition pour se venger, mais ce ne fut rien de tout cela. En baissant à nouveau les yeux après s'être assuré que personne n'essayait de s'introduire dans la pièce, il vit le livre s'animer : les mots apparurent d'eux même, comme par magie. "Une mouette s'est écrasée contre la fenêtre." Le Dementiæ laissa un sourire poindre sur son visage. D'autres mots apparurent sur la page vierge, décrivant les événements alentours. "Quelqu'un toque à la porte. Elle entre sans attendre. Dois-je me sentir outrée d'être la seule à ne pas recevoir de cadeau ?" Le sorcier referma le livre et le replaça là où il l'avait trouvé. Se retournant, il fit face à Vulpina qui le scrutait, les bras croisés.
1361 mots



Merci Kyky  nastae
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Sam 09 Mar 2019, 17:55



«Râmses ?» ; «Hm ?» ; «Dis dis c'est vrai que tu veux ressembler au Grand Suprême de l'Au-De...Lààà ?» L'Orisha se redressa brusquement de son établi où il était occupé à assembler des pièces de jouets en bois. Dans sa hâte, son bras envoyer valser la moitié des rouages par terre avec fracas. «Comment tu sais ça ?! » siffla-t-il, colérique. Personne ne devait connaître ses lubies secrètes. Râmses pensait même naïvement que le principal concerné -Devaraj- ne s'en était jamais aperçu. Il regretta aussitôt son éclat de voix en voyant le visage de Mariel se crisper. La fillette referma brusquement son livre et le sera contre elle. «Je... Je sais pas ! C'était écrit dedans... Je crois.» Les yeux larmoyants, elle se tût, ne voulant plus rien dire. Râmses ouvrit la bouche sans rien dire. Il trouvait cela stupide que la pensée qu'il venait d'avoir soit inscrite dans un livre. «Euh. C'est quoi comme livre ?» demanda-t-il plus en douceur, se forçant à retrouver un semblant de calme. Mariel savait à peine lire et ne connaissait rien du roi des Chamans, alors elle ne pouvait pas comprendre. Mais elle pouvait le répéter à quelqu'un qui comprendrait, lui. Le risque était trop grand. «Il n'y pas de titre. Et je ne te dirais pas où je l'ai trouvé, c'est un secret !» L'Orisha leva les yeux au ciel, puis posa un regard agacé sur les perruches qui entourait la petite dernière de la belle-famille de son frère. Ces animaux domestiques produisaient un bruit insupportable. Il se demanda si au lieu de les laisser libre, on ne pourrait pas les manger. «Tu veux rôtir mes perruches !! Monstre !» hurla alors Mariel avant de lui jeter littéralement le livre en pleine tête. «Euh... Mais-» Elle disparût dans un bruissement de tissu, emportant soigneusement avec elle ses oiseaux de malheurs. Râmses se massa le crâne en se demandant comment il pourrait réparer sa gaffe. Puis son attention se reporta sur le véritable coupable : le livre qui balançait tout. Il le ramassa avec une avidité soudaine et l'ouvrit pour en vérifier avec grande stupeur la véracité. Un livre qui savait tout et dont le contenu s'écrivait au fur et à mesure selon l'environnement autour... C'était magique ! En voilà une idée géniale pour un futur jouet, que personne n'avait inventé encore -il en était très certain dans son étroitesse d'esprit. L'esprit très imaginatif de l'Orisha s'imaginait déjà en faire un formidable jouet, après quelques améliorations personnelles. Il pourrait inventer un processus où des scènes en papier découpé surgiraient à travers les pages. Sa créativité était débordante mais il était, hélas, encore loin du compte pour les mettre en application. Parfois sa maigre patience ne lui suffisait plus et il bouillonnait contre son incapacité et son ignorance technique au point de se détester. Râmses referma soigneusement son nouveau trésor, qu'il rangea dans une de ses poches. Il pourra en comprendre la magie féerique plus tard, et comme certains de ses secrets étaient inscrit sur ces pages, il ne pouvait se permettre de le laisser traîner ou de le donner à quelqu'un d'autre. Personne ne devait savoir. Il n'y avait pas de raison logique à un tel décret, l'Orisha était seulement paranoïaque. L'homme se promit d'en construire un tout pareil pour Mariel, plus tard, pour se faire pardonner de lui avoir piqué le premier exemplaire. Rassuré d'avoir réglé une partie du problème, il se mit à la recherche de sa belle-sœur. Il connaissait toutes les cachettes de la fillette. Son frère lui faisait souvent remarquer que ce n'était pas une occupation très digne de son rang et que se comporter et traîner avec des gamins ne servait en rien l'honneur des Taïjym. Heureusement, Râmses avait la capacité très utile de devenir tout à fait sourds aux paroles assommantes d'ennui de Dasäalm. La Famille, les autres clones, tout ceci lui passait largement au dessus de la tête. Lui, ne vivait que pour les jouets. Son obsession dévorante le rendait d'ailleurs plus utile que son grand frère auprès de leur famille d'accueil. Il pouvait montrer leurs marchandises auprès des enfants avec beaucoup plus de facilité puisqu'il était autant passionné qu'eux sur le sujet et que son propre âge mental ne dépassait guère les dix ans. Et puis il apprenait plus vite auprès de leur beau-père, puisqu'il était tout le temps fourré dans l'atelier à le regarder faire. Eh, un jour prochain, Dasäalm sera bien obligé de se taire, voire de le remercier ! Tout souriant, Râmses déambula dans la maison, ayant déjà oublié sa précédente fureur. Il ira loin dans la vie, plus loin que les autres, pour la simple raison qu'il était un spécimen assez unique en son genre. Cette perspective le remplissait de joie et une nouvelle motivation s'empara de lui. Finalement, il décida de ne pas retrouver Mariel tout de suite et se dirigea plutôt vers l'atelier, où il occupa les dernières heures de la journée à préparer des tiges en bois qui seront plus tard sculptées en pattes ou en planches miniatures. «Qu'est-ce-que tu fais ? L'heure de manger est passée depuis longtemps. Mariel s'est plaint de toi au diner... Râmses, tu-» ; «Tais-toi donc ! Je suis concentré. Je veux pas qu'on me parle quand je suis concentré.» marmonna le coupable d'un ton strident et particulièrement stressé. Il n'avait absolument rien écouté et était simplement vexé d'avoir perdu le fil de ses pensées et d'avoir été interrompu dans les gestes mécaniques et machinaux de son travail. Il avait effectivement oublié de manger. Cela lui arrivait beaucoup trop souvent quand il était dans cette pièce... M'enfin, il avait lu -ou plutôt Mariel lui avait lu- un livre qui racontait que tous les génies avaient eu le même problème que lui. Râmses tourna ses yeux ambrés vers le Gô-Roum Taïjym. «Tu ne comprends pas. Tu ne comprends jamais. Va-t-en.» souffla-t-il, soudain menaçant. Ses doigts s’agrippèrent au manche du couteau dont il se servait. Parfois, il se sentait bien d'essayer de tuer Dasäalm, de lui piquer sa place de mari auprès d'Ish et de vivre enfin tranquille, affranchi de toutes ses règles idiotes que son aîné lui imposait. Il avait eu le malheur de naître peu de temps après lui. Dasäalm lui avait mit la main dessus sans même lui laisser le temps de s'enfuir. Maintenant, c'était trop tard. Son frère s'entêterait de toute façon à le rechercher partout, comme il le faisait pour tous les clones. C'était débile et très fatigant à supporter. «Écoute, c'est mon territoire, cette pièce. Toi, tu vas aller te coucher dans ta chambre avec ta femme, puis tu feras tes fabuleux voyages pour rechercher Machin Truc Bidule et les ramener de force avec toi pour leur inculquer ta sois disant éducation Taïjym.» Dasäalm haussa un sourcil. Il n'avait pas bougé du cadre de la porte depuis son arrivée et semblait peu effrayé par l'attitude agressive de son petit frère. Ils étaient tous agressif, mieux valait avoir du sang froid. «Oh. Mais tu viens aussi, pour le voyage.» glissa-t-il avec un petit sourire. «Quoi ?!» Dasäalm rigola légèrement, recula pour sortir et referma la porte juste avant que le couteau ne s'enfonce dans le bois, là où il se trouvait quelques secondes plus tôt.

«Pour tout à l'heure... C'est mon secret à moi. Promets-moi de le dire à personne, hm ?» ; «D'accord mais en échange tu ne dois pas manger Arachou !» Râmses regarda en direction de la perruche dont il était question. «Hmph. Promis.» Il avait d'autres moyens de tuer un oiseau, n'est-ce-pas ? «Tu vas partir ? Je peux venir ?» ; «Je crois. Non, tu ne peux pas, tu es trop petite et tu dois aller à l'école.» Râmses grimaça, caressant mélancoliquement la couverture qui dissimulait Mariel. C'était lui qui était chargé de vérifier qu'elle s'endormait bien à la bonne heure. «C'est troooop nul ! Toi aussi tu vas rater l'école ! Et puis yaura plus personne pour me lire des histoires !» Les joues gonflées de la petite fille en disaient long sur son avis. Râmses ferma les yeux en grimaçant. En effet, il devait rattraper son immense retard en assistant à des cours, lui aussi. Par exemple, il ne savait ni lire ni écrire et ne connaissait rien à l'histoire de son peuple. «C'est toi qui me lis des histoires, tu sais.» répliqua-t-il en ébouriffant les cheveux de Mariel. «Oui mais c'est toi qui les fait vivre !»

1476 mots
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 16 Mar 2019, 20:31




Espionnage

# Ils voient à travers toi


Rares étaient les instants où le silence régnait en maître au cœur des quartiers de la Compagnie de Yüerell. Les promesses d’un voyage, les dangers d’une expédition, les exigences et le soin qu’importaient la réalisation de nos projets nécessitaient une activité quasi-permanente entre les murs des quelques différents bâtiments que s’étaient appropriés les miliciens de la Compagnie. Des va-et-vient qui ne s’en terminaient plus secouaient la résidence militaire tandis que des éclats de voix retentissaient à tout moment à travers les couloirs. L’effervescence qui emportait la Compagnie depuis maintenant quelques mois déjà ne se refroidissait pas. Au contraire, plus le temps approchait, plus l’agitation se faisait sentir dans le cœur des soldats : les uns se galvanisaient de connaître l’inconnu qui se profilait à l’horizon, bien au-delà des Jardins, et qui n’attendait que nous pour le dompter à notre façon, tandis que les autres, terrés dans un mutisme analytique, tentaient de réfléchir à chaque scénario qui pourrait nous attendre une fois le pied à terre, voire même bien avant cela. Le chemin sur lequel nous allions nous engager n’allait pas nous faire de cadeaux et cela nous imposait donc de devoir être extrêmement prudents afin de songer à la meilleure approche possible pour l’accomplissement de notre objectif : trouver une terre que l’on puisse appeler « maison. »

C’est pourquoi, jour et nuit, nuit et jour, nous nous regroupions en équipe pour amasser des vivres, confectionner des armes, étendre notre réseau de contacts afin d’être prêts et parés à affronter toutes éventualités. Des vêtements à nos réserves d’eau qu’il nous faudrait emporter, tout était réfléchi avec minutie, tout était calculé, et, bientôt, nous pouvions le sentir, nous partirions enfin découvrir ce qui nous attendait bien au-delà de ces frontières, de ces terres et de cet Océan. Il nous semblait que l’univers nous tendait les bras et que personne n’était là pour nous arrêter dans notre lancée : nous étions comme des chevaux sauvages galopant à toute vitesse vers cet horizon infini que nous pouvions appeler le Monde. Ce sentiment était si grisant et hypnotisant qu’il nous arrivât, quelques fois, d’en oublier les risques que nous prenions à entreprendre une telle expédition. Car il fallait être conscient que nous ne serions pas tous présents pour voir de nos propres yeux l’accomplissement de notre résolution. Plusieurs mourront dans le processus, d’autres disparaîtront peut-être en raison d’une mésaventure au-dessus de l’Océan ou bien dans les fameuses contrées que nous nous étions promis d’explorer. Mais à l’heure actuelle, tout ce à quoi nous réfléchissions et appliquions était posé dans le but que nous nous en sortions tous vivants; vivants et bien portants pour continuer de préserver ce qui nous était cher.

« Bonjour, jeune homme. »

La voix qui venait de s’adresser à moi m’était diablement familière et, dans un bond, j’abandonnais le livre vierge que j’étais en train de consulter. Depuis quelques minutes, déjà, je feuilletais l’intérieur du petit recueil, surpris de constater que, du peu de pages qui le constituaient, aucune n’avait été noircies par l’encre d’une plume. Pourquoi avions-nous cela, ici? S’agissait-il d’un calepin? D’un carnet de notes oublié par quelqu’un? Dans tous les cas, l’arrivée du personnage avait rapidement mis fin à mes interrogations tandis que, d’un geste mécanique, je fis volte-face en direction de mon interlocuteur, dos droit, tête redressée et poing sur le cœur avant de me pencher vers l’avant en signe de salutation.

« Sir Ivanhnoé, lui répondis-je en retour, percevant du coin de l’œil le signe qu’il me fit de la main, m’indiquant de me redresser.

- Vous êtes bien Isiode Yüerell?

- Oui, c’est bien moi.

- Ah! Je vous trouve enfin! J’ai accosté votre frère il y a peu, en croyant qu’il s’agissait de vous. Dîtes-lui que j’en suis encore désolé. Vous vous ressemblez tellement…

- Vous n’êtes pas le premier à vous méprendre et ne serez certainement pas le dernier, sir. »

Il sembla m’examiner quelques secondes avant de m’adresser un sourire.

« Et maintenant que vous m’avez trouvé, que me voulez-vous? »

De même, je me mis à le dévisager, considérant l’Ange d’un œil plus intrigué que curieux. Pourquoi l’Archange voulait-il communiquer avec moi, personnellement?

« C’est à propos de l’Ultimage… »

À cette mention, mon regard se figea dans celui d’Ivanhnoé. La Reine Nilsson… Depuis la mort étrange et soudaine de l’Élue des Cieux, plusieurs rumeurs allaient et venaient à l’intérieur des Jardins, comme quoi elle serait responsable de cet événement, comme quoi elle aurait planifié, depuis le début, de nous poignarder dans le dos. Les fervents admirateurs et admiratrices de la politique d’Heylik se donnaient à cœur joie, par ailleurs, pour discréditer la Souveraine magicienne, lui donnant, d’une part, les traits de l’alliée et de la putain du Diable, et de l’autre, celle d’une traîtresse.

« Que désirez-vous savoir? Finis-je par croasser en recomposant mon faciès d’une expression qui se voulait professionnelle et détachée.

- Vous devez sans doute savoir qu’à la suite des récents événements concernant l’Apakan, plusieurs personnes se méfient beaucoup, voire encore plus, de la Reine Nilsson. Mes principaux partenaires pour l’expédition en font partis et se demandent sincèrement s’il est judicieux d’accepter les fonds qu’elle nous verse pour notre entreprise, commença-t-il en souriant, cherchant un coin pour s’asseoir avant de jeter son dévolu sur le rebord d’une fenêtre. Peu de gens peuvent se vanter d’avoir eu la chance de la rencontrer ou bien d’avoir pu converser à ses côtés, comparativement à vous. »

M’appuyant contre l’un des murs de la pièce, je croisais les bras, fermant les yeux. Je savais dans quelle direction irait la suite de notre conversation.

« De ce fait, j’aimerais que vous m’éclaireriez sur quelques points, puisque vous avez certainement dû passer plus de temps avec elle que l’ensemble de mes conseillers », avait-il enchainé sur un ton qui se voulait amical et avenant.

Pour autant, il était facile de distinguer les notes de sévérité qui enroulaient chacun des mots qui sortaient de sa bouche.

« Selon vous, la Reine Nilsson est-elle digne de confiance? »

Je gardais le silence durant plusieurs secondes, levant finalement les yeux dans sa direction.

« Avec tout le respect que je vous dois, sir Ivanhnoé, je doute que je vous sois d’une grande utilité, décrétais-je simplement en courbant l’échine. Mon opinion pourrait-elle vraiment changer quoi que ce soit quant aux idées que se font vos partenaires? »

L’Olori laissa échapper un petit rire, tournant son visage vers la fenêtre.

« Soldat Yüerell, mes hommes sont éclairés et précautionneux et je me fis à cent pour cent à leur jugement. Cependant, cette situation nous dépasse et nous ne savons quoi en penser, pour être tout à fait franc. Et c’est justement pour cela que j’aurais besoin de votre avis, avança-t-il en reportant son attention sur ma personne. Comme je vous l’ai dit plus tôt, vous êtes le seul dans mes contacts qui a eu l’occasion de lui parler en tête-à-tête et j’aimerais m’assurer des intentions de la Reine. »

Longuement, je scrutais le visage de l’Olori. S’inquiétait-il d’un éventuel piège posé par l’Ultimage? Et puis, depuis quand étais-je devenu l’un de ses « contacts? » Je me permis d’exhaler un soupir, las.

« Ce n’est pas comme si nous étions amis ou quoi que ce soit, sir. J’ai beaucoup de difficulté à saisir et comprendre l’esprit de cette femme en vérité. »

Pour autant, l’Archange restait silencieux, respectant ma prise de parole afin de me laisser poursuivre.

« Par conséquent, je comprends à peine la situation dans laquelle nous nous trouvons, aujourd’hui… La mort de l’Élue des Cieux, la tentative d’assassinat de l’Ultimage, leur soudaine disparition, à elle et au futur Apakan, et maintenant, la réapparition du Roi Kahel? »

D’un geste mécanique, mes doigts vinrent pincer l’arête de mon nez. Tous ces événements m’excédaient et je ne devais pas être le seul.

« Personne n’arrive à trouver de sens à tout cela, croyez-moi… »

Pourtant, après un instant, je me redressais lentement, posant ma main sur la surface du petit carnet que j’étais en train de consulter avant l’arrivée de l’Archange.

« Cela étant dit, aussi insaisissables peuvent être ses pensées, je ne crois pas que l’Ultimage ait assassiné l’Apakan…

- Même pour renverser le trône? Ou nous donner en pâture aux Démons?

- Si elle avait voulu renverser le trône ou même nous livrer aux Malins, elle l’aurait fait depuis longtemps et ce, par des moyens certainement plus discrets.

- Vous semblez être sûr de vous…

- Ce n’est pas qu’une impression, sir », répliquais-je d’une voix assurée.

L’Olori se tut quelques instants, avant de sourire.

« Je suis tout de même surpris… Après votre premier entretien avec l’Ultimage, vos supérieurs et vos collègues vous ont pourtant décrit comme un personnage borné et étroit d’esprit, particulièrement agressif et méfiant, d’ailleurs, à l’égard de la Reine. »

À cette mention, mes sourcils se froncèrent, mais l’Archange Ivanhnoé fit comme s’il ne le remarqua pas. Pourquoi cet épisode avait-il fini par être chuchoté à l’oreille de cet homme de toute façon? J’avais bien conscience que les soldats Rogue, Locke et Wahlker avaient dû faire leur rapport aux Imperio, à leur retour de Caelum. De ce fait, le rendez-vous que j’eu auprès de la Reine ainsi que sa finalité avait dû être à plusieurs reprises mises sur le tapis – et mon comportement, à plusieurs reprises, critiquée. Mais pourquoi Nathanaël Ivanhnoé était-il au courant?

« De ce fait, voir que vous lui faîtes confiance à la suite de vos rencontres me rassure beaucoup.

- … Lui faire confiance? Je ne pense pas que je sois encore à ce niveau, lui avouais-je en riant. Cependant… Je suis sûr d’une chose : bonnes ou mauvaises sont et seront ses actes, je ne la pense pas capable de les appliquer dans un but volontairement mesquin et cruel. »

Je marquais une pause, attrapant le carnet pour l’ouvrir. Tentative de masquer mon embarras ou simple réflexe; le choix est à votre discrétion.

« Après tout, elle se soucie autant des Anges que nous… »

Doucement, ma voix s’éteignit sur la fin de ma phrase, alors que je fixais, avec des yeux écarquillés, les pages du carnet. Nathanaël Ivanhnoé, quant à lui, ne sembla pas remarquer ma soudaine surprise, se levant avec un sourire sur le bord des lèvres.

« Eh bien, je suis ravi d’avoir pu partager tout ceci avec vous, soldat Yüerell. Plus qu’utile, notre petit échange m’a permis d’y voir plus clair sur la situation… Je pense que mes conseillers seront également de mon avis. »

Il me lança un regard par-dessus son épaule tout en tournant la poignée de la porte.

« J’espère que nous pourrons de nouveau s’entretenir ensemble, vous et moi.

- Par-Pardon? »

Je parvins enfin à détacher mon regard du carnet, légèrement intrigué. L’Olori ne parut pas s’offusquer de mon inattention, secouant simplement la tête pour me faire comprendre que ce n’était pas si important que cela.

« Faîtes de votre mieux, Yüerell. Bientôt, nous aurons besoin de tous les bras disponibles pour accomplir notre quête. »

Silencieux, j’acquiesçais par un bref hochement de la tête.

« Merci, Olori Ivanhnoé. »

Et alors que l’Archange quittait enfin les lieux, mon regard ne put s’empêcher de descendre jusqu’aux pages du carnet. D’un noir aussi profond que l’encre, j’étais en mesure de lire les dernières paroles que m'adressa l'Archange : « Je compte sur vous. »


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