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 [Événement] - Espionnage II

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Lun 10 Juin 2019, 12:52

Espionnage II




Thalie avançait au milieu des habitations angéliques. Il y avait quelque chose de propre aux Faes, cette impression d’être plongé dans un univers parallèle où tout était soudainement possible, où les griffons pouvaient surgir d’un livre, où la magie pouvait prendre des proportions manifestement disproportionnées, parfois merveilleuses, parfois cauchemardesques. La Fae n’était pas liée aux Contes. Elle valsait dans le Dédale des Imprudents. Seulement, qu’elle le veuille ou non, elle était à présent concernée par ce qu’il se passait partout sur les Terres du Yin et du Yang. Les carnets, disséminés sur tous les territoires apportaient les informations adéquates au « projet ». Elle devrait bientôt retourner à Ynys Sailanen, retrouver la Fae Sombre. Cependant, elle avait promis à l’Impératrice Blanche de trouver Isiode Yüerell et de lui remettre le pli qu’elle tenait entre ses doigts fins. Elle l’avait lu, trop curieuse pour résister à la tentation. Là était le risque à courir en confiant une lettre à une connaissance récente. Thalie avait voulu savoir. La surprise avait gagné son esprit lorsque la Reine l’avait désigné, lui. Pourquoi lui, s’était alors demandée la Fae ? Parmi tous les Magiciens, parmi tous les Anges, parmi ses plus proches connaissances, il avait fallu que ce soit lui. Qu’elle ne souhaite pas alerter le Diable de son périple se comprenait. Pourtant, le Délaissé aurait sans doute dû savoir. Thalie se questionnait sur les raisons. Était-ce parce que l’homme avait tendance à essayer de la suivre dès qu’elle se mettait en danger ? Était-ce parce qu’Edwina songeait qu’Isiode était plus neutre, plus à même d’accepter la nouvelle et de la prendre telle quelle ? Silencieusement, alors qu’un enfant Magicien la fixait d’une drôle de tête, elle se promit de faire un détour par la Montagne. Ce n’était pas parce que la Reine Blanche avait décidé d’orchestrer les choses ainsi qu’elle-même devait respecter le moindre de ses désirs. Thalie fusilla le bambin du regard, ce qui eut pour effet de le faire rire. Elle grimaça. Ces trucs, tout droit sortie du vagin des femmes avaient tendance à la mettre mal à l’aise. Son Élu ne faisait pas exception mais, lui, contrairement à ce rouquin, avait un avenir. La Fae émit un claquement de langue agacée. Trouver ce Yüerell semblait aussi complexe que de chercher une tulipe jaune dans un champ de colza. « Il ne semble pas être là aujourd’hui. » fit une pâquerette sur le chemin de la Dame des Aquarelles. « Comment est-ce que tu t’appelles ? » demanda la Fae à l’enfant qui la suivait. Celui-ci voulut répondre mais des fleurs lui sortirent de la bouche. Elle sourit, amusée. C’était mesquin mais, après tout, chaque action comportait des risques. Suivre une inconnue dans la rue n’était pas bien malin. Comme il semblait s’étrangler à moitié, elle leva le sortilège. Le sadisme comportait aussi des limites. « Léon. » finit-il par dire dans une drôle de mimique. Les pétales avaient laissé un goût étrange sur sa langue. Malgré tout, il tenait bon. Lui-même ne savait sans doute pas pourquoi il la suivait. Il n’avait rien d’autre à faire et c’était une activité comme une autre. « Es-tu un garçon de confiance ou pas ? » demanda Thalie, soudain inspirée. « Oui madame. ». « Connais-tu Isiode Yüerell ? ». L’homme en devenir hocha frénétiquement la tête, soudain animé par une étrange flamme. « Tout le monde le connait ici madame. Il était auprès de l’Impératrice Blanche à Lux in Caelum ! Il a gagné la galette ! C’est une légende. ». « Au moins… » répondit la Fae, légèrement troublée par cette fameuse légende. Qu’avait donc fait cet homme si ce n’est avoir de la chance ? Les Hommes érigeaient des mythes sur n’importe quoi, décidément. Elle ne les aimait pas beaucoup. « Pourrais-tu le trouver pour moi et lui remettre ceci ? ». Elle lui montra le pli. « Moi ? Mais je euh… Le sir Yüerell ne voudra peut-être pas me parler… Et puis… ». Il avait rougi, s’emmêlant les pinceaux à l’idée de rencontrer cet Ange. Il lui faisait peur autant qu’il l’admirait. « Tu auras qu’à dire que c’est de la part de l’Impératrice Blanche. ». « Le… Mais… Mais madame, on ne l’a plus revu depuis l’affaire du poison… Elle a disparu après le banquet… ». « Je sais, cela. Si tu pouvais juste faire ce que je te dis, cela m’arrangerait. Je dois rencontrer Raeden Liddell, bientôt. Je n’ai pas que ça à faire de chercher ta légende. ». « Raeden Liddell ? ». Le garçon se sentait de plus en plus fébrile. Ce qui n’était pour Thalie qu’une liste d’Hommes sans aucune importance ou presque, était pour lui un véritable tableau des héros qui l’inspiraient un peu plus chaque jour. « Tu vas le faire, oui ou non ? ». « Oui oui ! Donnez-moi votre lettre et je trouverai monsieur Yüerell pour vous. ». « Je te fais confiance mais si tu faillis à ta mission, ce ne sont pas des fleurs qui pousseront dans ta gorge la prochaine fois que tu croiseras mon chemin. C’est compris ? ». « Oui madame. ». Il prit la lettre et partit avec, le regard concentré, les lèvres pincées, l’esprit à sa mission.

« Isiode.

J’ignore quand est-ce que vous recevrez cette lettre mais je me dois de mettre deux choses au clair avec vous, afin que vous ne vous mépreniez pas à l’avenir.

La première d’entre elles est qu’au moment où vous lirez ces lignes, je serai très certainement partie en quête des Terres Glacées. Depuis des siècles, je dispose d’un Reflet qui me remplace sur le trône lorsque les affaires m’appellent à l’extérieur. La confiance que je lui porte est toute relative mais si vous vous rendez au palais dans l’objectif de vous entretenir avec moi, sachez que vous vous adresserez audit Reflet. J’aimerais que vous gardiez cette information secrète. Erwan ne doit pas savoir ; personne ne doit savoir. Si je me rends au Continent glacé c’est pour essayer d’obtenir le pardon de Sympan. Tant que la malédiction qui pèse sur les Anges continuera, les espoirs de voir un jour votre population augmenter seront inexistants. Peu importe les enfants des Réprouvés, peu importe les Anges issus de la réincarnation, chaque jour, les morts compensent largement les naissances. Sympan seul a le pouvoir de vous pardonner et moi seule ait la faculté de m’enfoncer profondément sur les Terres Glacées sans en mourir. Ma magie m’aidera dans cette tâche. J’espère avoir raison.

La deuxième concerne les Faes. Comme je vous l’ai déjà dit, je ne souhaite pas porter atteinte à l’intégrité des Démons. Les attaquer directement signifierait la guerre et ne rendrait service à personne. J’ai réfléchi longuement aux contes de Faes et ai réussi à convaincre certaines filles de la nature de vous aider. Je ne sais pas si l’entreprise réussira mais j’ai bon espoir.

Prenez soin de vous.

La terrible et maléfique Reine des Magiciens. »


Thalie avait trouvé les choses amusantes, eu égard aux derniers événements.

La Montagne de l’Edelweiss avait un petit côté triste et morne. La neige ne lui plaisait pas. La nature y était rudimentaire, absente parfois. Elle n’allait pas s’attarder. De toute façon, il semblait que la chance ne lui souriait que très rarement lorsqu’elle se décidait à rencontrer les Hommes. On l’informa que le Sir Liddell n’était pas ici. Il bougeait beaucoup, visiblement, patrouillant ici et là pour la sécurité du plus grand nombre. Elle se demandait comment cet individu avait pu survivre à toutes les épreuves que la vie avait mis sur son chemin. D’un côté, le fait qu’il soit absent ne la dérangeait pas plus que cela. Elle n’aimait pas les grands discours, elle n’aimait pas devoir se justifier, répondre aux différentes questions qu’on ne manquait jamais de lui poser. Elle savait que celles-ci ne manqueraient pas d’assaillir l’esprit de l’Ange et qu’il exigerait des réponses. « J’aimerais que vous lui transmettiez un message. » dit-elle. « Dîtes lui que… ». Elle s’interrompit. « Avez-vous de quoi écrire ? Cette information est plutôt confidentielle. ». Lorsqu’on l’invita à l’intérieur, elle prit le nécessaire et griffonna quelques tirets. Elle expliqua brièvement que la Belle était partie sur les Terres Glacées et que s’il souhaitait plus d’explications, il n’avait qu’à contacter Isiode Yüerell. Elle plia le parchemin et le remit à la personne avant de prendre congé.

Sur Ynys Sailanen, une Fae se trouvait assise en tailleur au milieu d’une vaste pièce. Elle semblait tisser un parchemin tout en s’abreuvant des informations que les livres qui avaient été placés partout sur les Terres du Yin et du Yang lui fournissaient. La vie des Hommes en temps réel. Elle avait commencé à créer le décor de son conte, façonnant les personnes importantes d’abord puis la plèbe. Chaque détail comptait. Le contexte devait être parfait avant d’y introduire les personnages principaux : tous ces Anges capables de se reproduire, ces personnages de conte qui risquaient d’équilibrer la balance de nouveau. Elle savait pourtant qu’une lourde responsabilité pesait sur elle et celles qui avaient voulu la suivre dans cette aventure du fait des caractéristiques des personnages de Conte.

1526 mots


Explications


Bonjour ^^  

Je fais la suite de l'Espionnage I ^^ Les livres ont été posés un peu partout sur les Terres du Yin et du Yang si bien que les Faes (surtout une Fae en fait) peut espionner l'ensemble du monde en temps réel. Les lignes qui s'écrivent dans chaque livre lui sont transmises et elle peut visualiser les scènes par magie. Elle a commencé à façonner le background du conte en recréant vos personnages à l'intérieur afin de donner un monde réaliste. Le projet est secret. Isiode et Raeden sont au courant mais de façon très grossière (en mode "bon j'ai demandé aux Faes de vous aider" xD).

C'est un événement ouvert à tout le monde et sans réelle contrainte. Il vous suffit de raconter la vie de votre personnage qui est espionné par les Faes (les Faes aussi sont espionnées par les Faes xD). Bien sûr, la plupart ne se doute de rien mais votre personnage peut tout de même trouver l'un des livres. Pour les personnages les plus forts, vous pouvez remarquer des choses, mener ou non l'enquête si ça vous intéresse, sans forcément trouver le pourquoi du comment. Déjà remarquer l'espionnage c'est pas mal. Ensuite comme les Faes ne sont pas une race connues, relier tout ça à elles c'est délicat. Y a la problématique des Humains aussi puisque beeeennn.... anti-magie, tout ça, pour espionner c'est pas trop possible par l'intermédiaire des bouquins x)

Pour les Faes, vous pouvez aussi décider d'entrer dans le projet. Juste, sachez que la Royauté y est opposée et que c'est un projet clandestin. En fonction de vos participations, je pourrai voir à vous donner des petites missions si vous m'en demandez pour après le rp ^^

Voilà ! Tout le monde peut participer. La fin le 11/08 =)

Gains


- Pour 900 mots : Un livre qui décrit très spécifiquement tout ce qui se passe autour de votre personnage dans un rayon qui dépend de sa magie, à savoir les dialogues, les actions etc. OU un point de spécialité OU 6 points de rp OU Le Frisson de la Révélation : Lorsque votre personnage est observé, un petit frisson l'avertit. Il ne sait pas par qui si la personne n'est pas présente mais ça lui permet d'agir en fonction, de changer de comportement etc.
- Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : Un point de spécialité au choix

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Babelda
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Babelda
Mar 18 Juin 2019, 22:01

Le vieux mage observait le plateau de jeu avec un air contrarié. Il était bloqué, il le savait. Peu importe quel pion il décidait de bouger, son adversaire serait capable de le mettre en déroute. Il soupira : il ne lui restait plus qu’à décider s’il souhaitait se battre en vain, dans l’espoir qu’une solution se présente miraculeusement ou s’il abrégeait ses souffrances en terminant cette partie. « Alors ? » s’impatienta le garçon face à lui. Un grand sourire barrait son visage : lui aussi savait que Barnabé avait déjà perdu. Il voulait simplement voir quelle attitude il allait adopter face à sa défaite. « Alors j’en dis que tu as fichtrement progressé, depuis notre dernière partie ! Qui t’a donné des cours, dis-moi ? J’aimerais beaucoup qu’il m’en donne aussi ! » plaisanta le vieillard en riant. Il se décida à bouger son cavalier. Il avait décidé de se battre jusqu’à la fin, même si elle ne lui était pas favorable. L’enfant se mordilla les lèvres. « Je n’ai pas eu de professeur. » déclara-t-il tout en se replongeant dans la lecture du gros livre qu'il avait posé sur ses genoux. Il l’étudia quelques secondes avant de bouger sa propre pièce. « C’est ce grimoire qui me dit ce que tu t’apprêtes à jouer, ou plutôt la stratégie que tu décidés de mettre en place. » Le magicien remonta ses lunettes sur le haut de son nez, son regard rivé sur la couverture bleue et dorée de l’objet. « Vraiment ? » Le plus jeune acquiesça. « Je peux voir ? » L’enfant tendit son livre par-dessus le jeu d’échec. « Merci. » dit le mage tout en faisant tourner les pages du grimoire. Il commença à lire quelques pages au hasard. « Drôle d'histoire que voilà. » commenta-t-il. Ce récit n’avait ni queue ni tête. Margarèthe se sert un verre de Jus d’Orange. Elle en renverse sur la table et dit un juron. Saperlipopette ! Marcelin ne veut pas faire ses devoirs, il vient toquer à la porte pour demander de l’aide. Il a le nez qui coule. Emelyne brosse ses cheveux. Hector essaie de voler les chaussettes de Julie. Suzette sort les gâteaux du four. Ce n’était qu’une succession de phrases descriptives, donnant un air décousu à l’histoire. Enfin, histoire… Il n’était pas certain de pouvoir appeler ça une histoire. « Je te l’ai dit, ce n’est pas un livre de conte. Il n’y a pas d’Histoire. C’est un grimoire magique. Il me décrit tout ce qu’il se passe autour de moi. » expliqua le jeune magicien. Barnabé l’observait, intrigué sans pour autant être convaincu. L’enfant sentit cette réticence et invita son camarade de jeu à se rendre aux dernières pages, ce qu’il fit sans se faire prier. Avec surprise, il relut la partie d’échec qu’ils venaient de jouer, avec la description de chaque action, les dialogues qu’ils avaient échangés… Tout y était retranscrit. « Tu veux dire que tout était déjà inscrit ? » demanda le vieil homme. « Non, le livre s’écrit au fur et à mesure, tout seul, en se contentant de décrire les actions autour de lui. »  Et, au fur et à mesure que le plus jeune s’exprimait, la page encore vierge de l’ouvrage s’était remplie peu à peu à l’encre noire. « Impressionnant. » dit le Tilluiel tout en rendant le livre à son propriétaire. « Mais tu es certain que ce livre est sans risque ? » L’enfant le regarda, surpris. « Comment pourrait-ce être dangereux ? » « Je ne sais pas, mais ce livre semble animé par une étrange magie… Il ne faudrait pas se laisser emporter et se laisser berner par un mauvais sortilège. Il serait peut-être plus prudent de le rendre ou au moins de le faire examiner par quelqu’un qui s'y connaisse. » Le petit mage fit une mine boudeuse mais acquiesça néanmoins. « Où l’as-tu trouvé ? » « Il était dehors, par terre dans la cour. » « Mmh… Peut-être que son propriétaire l’a égaré ici… Il le cherche sans doute partout à l’heure qui l’est. Un objet avec cette faculté doit être très cher à son créateur, tu ne penses pas ? » « Oui… Peut-être. » lâcha le brun du bout des lèvres.

La porte du petit salon s’ouvrit, laissant apparaitre le majordome. « Monsieur Ward est prêt à vous recevoir. » « Oh, merveilleux ! » Barnabé se leva et échangea une poignée de main avec son filleul. « C’était un plaisir de jouer avec toi, Victor, comme toujours. Et n’oublie pas de faire examiner ce grimoire avant de l’utiliser, d’accord ? » Il ébouriffa la tignasse de l’enfant puis suivit le domestique.

Monsieur Ward était posté devant la fenêtre, les bras dans le dos, la posture droite. Il portait un regard bienveillant sur les personnes se promenant dans son jardin. « C’est une belle journée, n’est-ce pas mon ami ? » L’artisan vint se poster à ses côtés, s’appuyant sur sa canne pour soulager ses hanches. « Très belle, en effet. On n’a point envie de rester enfermer dans un bureau lorsque l’on voit un soleil aussi éclatant. » Le patriarche sourit en entendant la réponse de son invité. Il fit demi-tour puis alla s’assoir derrière son bureau. « Pardonne-moi mon brave, mais j’ai encore besoin de tes services. » déclara-t-il. « Un chevalier est toujours là pour apporter son aide. » En effet, depuis son retour en terre magicienne, Barnabé avait juré par un serment de servir les intérêts de cette famille dont il avait toujours été très proche, plus encore maintenant qu’il était devenu fabricant de baguettes. Sa réponse sembla satisfaire l'homme. « Vous n'êtes pas sans savoir que ma famille est étroitement lié aux baguettes magiques, puisqu'il est dit que mon ancêtre, Alexandre Ward en serait le créateur. Le premier homme à avoir inventé cette arme, aussi sublime que redoutable. » Barnabé garda le silence, écoutant pourtant attentivement : bien évidemment, qu'il savait tout ça... Alors pourquoi son amis lui faisait-il à nouveau une leçon d'histoire ? « Il se trouve que, pendant longtemps, nous seuls avions le secret de leur confection, un secret que nous prenions grand soin de garder farouchement. Avec le temps, bien sûr, d'autres ont réussi à s'approprier nos œuvres, à voler nos secrets sans que nous ne puissions les en empêcher. Ainsi les Ward ne furent-ils plus les seuls détenteurs de ces puissantes armes. » L'homme passa une main dans sa longue barbe blanche tout en observant son interlocuteur. « Elles se sont tellement démocratisées qu'aujourd'hui, nous pensons tout savoir d'elle. Nous pensons, peut-être à tort, qu'il n'y a plus rien à découvrir, et que tout les secrets qu'elles renfermaient nous ont été révélés... » Barnabé se retourna, sourcils froncés, vers son hôte. « Peut-être à tort ? » répéta-t-il. Sa curiosité avait atteint son paroxysme. Parler de baguettes magiques était de loin l'un de ses sujets favoris. Entendre qu'il pourrait y avoir d'autres choses à savoir que lui même ne connaissait pas encore, voilà qui rendait le tout bien plus excitant encore. « Êtes-vous en train de dire que vous en savez plus que ce qui s'est transmis jusqu'à moi ? » Monsieur Ward sourit, satisfait de voir l'étincelle de curiosité et d'envie brûler dans les prunelles de son acolyte. « Non, pas vraiment. Je n'en sais malheureusement pas plus que vous mais je sais peut-être où est ce que l'on pourrait en apprendre davantage. Où est ce qu'un savoir inestimable, perdu depuis des générations, est renfermé... » Le noble ouvrit l'un des tiroirs de son bureau et en sortit trois carnets abîmés par le temps passé. « Ceci, mon cher Barnabé, est ce qui reste de mon héritage. Les journaux intimes d'Alexandre Ward. Pendant longtemps, j'ai jugé qu'ils ne m'étaient d'aucune utilité : ses pages sont pour la plupart incompréhensibles, rédigées dans un ancien dialecte qu'il était impossible de décrypter moi-même. J'ai néanmoins récemment fait la rencontre d'un talentueux traducteur et son travail a été des plus... intéressants. » « J'imagine, oui ! Ces carnets doivent contenir de véritables pépites ! » « Peut-être, mais d'après ce que j'ai compris, pas autant que ce que renfermerait son trésor caché... » Le Ward se leva et commença à faire les cents pas. « Je suis curieux de voir jusqu'où cela pourra nous mener. Peut-être n'est ce qu'une fausse piste, peut-être que ce trésor dont il parle n'est pas aussi précieux que ce qu'il décrit. Toujours est-il que j'ai décidé de monter une expédition. J'ai déjà un navire et son équipage, des chevaliers de ma famille pour mener les fouilles... Il ne me manque plus qu'un expert en baguettes magiques. » Barnabé sentit son cœur battre la chamade. « Eh bien, par chance, vous venez d'en trouver un. »

La porte s'ouvrit soudainement, un enfant tombant au sol tout en lâchant un épais grimoire. « Victor, sors d'ici tout de suite ! Et par Suris, arrête de te promener partout avec ce vieux livre ! »
1483 mots


Merci Kyra nastae

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 23 Juin 2019, 05:38




Espionnage 2

# Quiproquo



Les festivités de la Coupe des Nations battaient encore leur plein à cette heure de l’après-midi, alors que j’avais cédé ma place à un second garde, il y a près d’une heure de cela, auprès du siège du Juge de la compétition. À présent, j’effectuais l’une de mes rondes régulières à travers les commerces et les petites échoppes marchandes qui avaient ouverts leur porte aux voyageurs venus des quatre coins du monde pour les célébrations de l’Épreuve des Anges. Depuis le début de celle-ci, plusieurs participants avaient déjà croisé le fer avec le pantin magique, mais plusieurs, encore, restaient à évaluer. Je me demandais, par ailleurs, comment s’en sortirait Nimüe une fois dans le Cercle de combat, parce que j’aurais aimé me poster dans les estrades et observer son duel, ne serait-ce que pour l’encourager de mon promontoire là où, en bas, elle aurait certainement l’impression d’être seule au monde face à son démon. Cependant, mes fonctions actuelles m’empêchaient ce simple signe de soutien, car mon assignation avait été bien claire : vadrouiller au cœur des Jardins de Jhēn afin d’assurer la surveillance accrue que s’était garanti de fournir les responsables de la Coupe des Nations à la population et aux voyageurs d’outremer. De ce fait, je patrouillais sans un mot, adressant quelques sourires ici et là aux passants qui daignaient m’accorder un semblant d’intérêt, aidant les autres à s’orienter au cœur de la ville angélique pour les diriger aux sites souhaités. La journée, à ce qu’il paraît, n’avait compté, pour l’instant, aucune situation problématique ou inquiétante, l’implication des soldats éparpillés un peu partout sur le territoire s’étant principalement constituée à fournir l’aide désirée auprès des civils. S’il y avait eu de rares altercations entre un tier et autrui, la situation avait rapidement été prise en main par les militaires, et étouffée sous l’influence bénéfique des pouvoirs angéliques. Bref, tout se passait comme prévu, sans soucis, j’étais particulièrement ravi de l’enthousiasme que je pouvais déceler sur le visage des étrangers qui croisaient mon chemin. Inconsciemment, cela fit éclater une sorte de sourire sur la commissure de mes lèvres tout au long de ma patrouille.

« Ah! Je savais bien que je l’avais vu, tout près! »

Je ne me sentis aucunement interpellé par cet éclat de voix, que je perçus non loin de moi alors que je venais tout juste de traverser une petite avenue achalandée des commerces.

« Une seconde…! Sir Yüerell! »

Cette fois-ci, je m’arrêtais complètement avant de me retourner pour apercevoir une jeune fille, à peu près de l’âge d’une adolescente, et un garçon se diriger en courant dans ma direction. Curieux, je finis par leur faire volte-face, attendant patiemment qu’ils me rejoignent pour leur demander ce qu’ils désiraient de moi.

« Ce garçon… vous… cherche… s-sir Yüerell, expira bruyamment l’adolescente en s’appuyant sur ses genoux pour reprendre son souffle, l’accélération qu’elle avait effectuée à l’instant, pour me rattraper, ne semblant pas être une habitude.

Pour ma part, je portais directement mon regard sur le petit bonhomme qui me fixait avec des pépites dans les yeux. Qu’il m’adresse ce genre d’expression me mettait légèrement mal à l’aise. Cela étant dit, je ne m’en formalisais guère, étirant un petit rictus. Cependant, ce qui me troublait un peu plus, c’était cette impression que j’avais à l’endroit du sentiment d’admiration et de respect que je voyais briller au fond de ses prunelles : j’avais la désagréable intuition que ce sentiment ne m’était en rien destiné. Malgré tout, je choisis de me pencher à la hauteur de l’enfant tout en lui adressant un sourire qui se voulait un peu plus amical. À mes côtés, les fourreaux de mes armes s’entrechoquèrent contre mes cuisses, la ceinture sur laquelle ils reposaient laissant échapper un son à peine audible de cuir et de métal qui se frottaient entre eux.

« Qu’y a-t-il jeune homme? Tu as quelque chose à me dire? »

Le garçon prit un moment avant de délier sa langue, rougissant légèrement lorsqu’il perçut mon regard le détailler soigneusement.

« J-J’ai une lettre pour vous… Finit-il par échapper dans un balbutiement qui m’obligea à lui demander de répéter sa phrase, tant sa voix avait été basse. J’ai une lettre pour vous! »

Avec plus d’assurance et de conviction, l’enfant me tendit l’une de ses mains pour que j’y cueille la fameuse enveloppe qu’il m’offrait. Battant des paupières, je considérais la lettre d’un œil suspicieux avant de la prendre et de me redresser, intrigué.

« Et de qui provient cette lettre, exactement? »

Le garçon restait silencieux, surtout lorsqu’il put scruter, de plus près, les armes qui reposaient sur mes hanches. Aussitôt, je déposais ma main sur son épaule, attirant ainsi son attention sur ma personne plutôt que sur mon armement.

« Quel est ton nom? »

L’enfant sourit, fébrile.

« Lé-Léon, sir Yüerell!

- Léon, peux-tu me dire qui t’a envoyé pour me donner cette lettre?

- Je ne la connais pas. Je la suivais dans la rue et… et elle m’a mis des fleurs dans la bouche… »

Cette fois-ci, mon sourcil se redressa tandis que je portais, lentement, mon regard vers l’adolescente, restée derrière l’enfant. Cette dernière haussa des épaules, prétextant que le gamin était en train d’interpeller quelques personnes dans la rue lorsqu’elle lui avait proposé de lui filer un coup de main dans ses recherches.

« Il a été particulièrement réticent que je participe, par contre. Il disait qu’il s’agissait de sa mission à lui seul. »

Une fois de plus, je fixais l’enfant.

« À quoi ressemblait cette femme, Léon? »

Le garçon se mit à décrire la femme qu’il avait suivi, tentant de créer, le plus fidèlement possible, le portrait de cette étrangère qui gavait la bouche des enfants de pétales et de tiges. Lorsqu’il se tut, il baissa légèrement les yeux, nerveux.

« Et… Et puis… Elle m’a dit que la lettre était de… Euh… »

Troublé, l’enfant jeta un regard vers l’adolescente derrière lui et me fit signe, d’un mouvement de main frénétique, de m’approcher, ce que je fis sans poser de question, lui montrant mon oreille alors qu’il camouflait sa bouche à l’aide de ses deux mains. Et aux premiers chuchotements qu’il m’adressa, mon corps, dans son intégralité, se figea.

« E-En es-tu bien sûr? »

Le garçon hocha de la tête, affirmatif. Successivement, je me mis à fixer la lettre, puis l’adolescente, avant de reposer mon regard sur l’enfant. Doucement, je lui redonnais la lettre avant d’esquisser un sourire, navré.

« Léon, je suis désolé de te l’annoncer, mais je ne suis pas Isiode Yüerell : je suis son frère jumeau, Isley. »

Tout de suite, les yeux du garçon s’écarquillèrent.

« M-M-Mais, mais, mais… Si je ne remplis pas ma mission, la madame m’a dit qu’elle ferait pousser d’autres trucs dans ma gorge! D’autres trucs qui ne sont pas des fleurs! »

Gentiment, je lui tapotais le dessus de la tête.

« Ne t’en fais pas. Elle n’aura pas l’opportunité de te faire quoi que ce soit, parce que je sais où se trouve Isiode. En ce moment même. Tu pourras accomplir ta mission. »

Les étoiles se remirent à briller dans les yeux de l’enfant. De son côté, l’adolescente restait silencieuse, mais souriait nerveusement, comme excitée, également, de pouvoir rencontrer mon frère. Ravi, je me redressais avant de les inviter à me suivre, arborant finalement une expression un peu plus grave quand je me sus assuré qu’aucun d’eux ne m’observait en biais. La Reine Edwina communiquait avec mon frère? Pourquoi…? N’était-elle pas portée disparue depuis cette tentative d’assassinat? Est-ce que mon frère savait où se trouvait l’Ultimage? La curiosité me laissait un drôle de goût en bouche tandis que, du coin de l’œil, j’examinais la lettre qui se trouvait dans la main du petit bonhomme. Ce dernier était excité comme une puce et j’avais l’impression de jouer le rôle d’un majordome qui guide des invités inopportuns dans les quartiers privés de son maître, quand bien même ce dernier n’avait acquis sa notoriété que par chance, un jeu de hasard qui avait terminé par le choisir, lui, sur une centaine d’autres gens. Je soupirais.

« Est-ce que vous pensez qu’il pourra nous interpréter la chanson qu’il a fait, le soir du Lux In Caelum, avec la Reine?

- Oh oui! Ce serait tellement bien!

- Vous pourrez toujours lui demander… »

Même si je savais, d’expérience et de connaissance, que mon frère se pliait rarement à ce genre de demande.


1 396 mots


It's a little price to pay for salvation
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Dim 23 Juin 2019, 05:46




Espionnage 2

# Intrigante nouvelle
~ La scène se passe tout juste après le RP de La musique du temps ~




« C’était beau… »

L’adolescente avait applaudit tandis que le garçonnet gardait la bouche ouverte, impressionné. Mon frère, quant à lui, ne pipait mot, profondément troublé par ce que je venais de faire. Je leur adressais un vague sourire en coin, perturbé, par contre, par le soudain départ de la petite fille, qui avait quitté les lieux aussi discrètement qu’une souris.

« Est-ce que vous chantiez en Naciaze? Je n’ai absolument pas reconnu la langue!

- Il s’agit d’une vieille chanson, de l’époque où mon frère et moi-même n’étions encore que des enfants de la même hauteur que toi, répondis-je en ébouriffant gentiment la tignasse du gamin, qui se mit à rire nerveusement, charmé. C’est pourquoi certaines paroles ont une sonorité et une prononciation différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. »

La jeune fille hocha vigoureusement de la tête tandis que le bambin me fixait toujours.

« Et toi? As-tu apprécié? Le questionnais-je.

- Oh oui… C’était comme au soir du Lux In Caelum!

- Tu m’en vois ravi, riais-je doucement en réponse à son enthousiasme. C’est pour te remercier de m’avoir transmis cette lettre, jeune homme. Je te suis reconnaissant. »

Un mouvement dans mon champ de vision attira soudainement mon attention et je relevais doucement la tête pour fixer mon frère, qui venait de se rapprocher de notre position. Son expression était grave, agitée et une drôle de tordeur défigurait les traits de son faciès. Je fermais les yeux quelques secondes avant de les reporter sur le garçon.

« Dis-moi…

- Léon!

- Très bien, Léon, dis-moi, comment es-tu venu à avoir cette lettre en ta possession? »

Et comme il l’avait précédemment expliqué à mon jumeau, c’était par pur hasard qu’il avait été désigné comme messager. Il s’était mis à suivre une étrangère qui l’avait surpris en train de la filer et, malgré les fleurs qu’elle lui avait mises dans la bouche pour son imprudence, elle l’avait tout de même confié une importante mission, que le gamin avait mis un point d’honneur à réaliser de sa propre main.

« Cette femme n’a plus rien contre toi, désormais, maintenant que tu as accompli ta mission avec brio. Je suis fier de toi, Léon, le félicitais-je tandis que les joues de l’enfant s’empourpraient de satisfaction.

- Héhéhé! Vous avez dit la même chose que votre frère!

- Ah oui? Me surpris-je calmement avant de couler une œillade en direction de ce dernier, qui détourna aussitôt les yeux.

- Oui! Je l'ai pris pour vous – en même temps, vous vous ressemblez tellement! – et je lui ai donné la lettre avant qu’il me la rende : il a compris que ce message ne s’adressait pas à lui et nous a proposé de nous amener jusqu’à vous.

- Oh! mais ne t’en fais pas pour ça : étant des jumeaux identiques, plusieurs personnes n’arrivent tout simplement pas à nous différencier l’un de l’autre, alors tu n’es pas le premier à faire l’erreur, crois-moi. Quoi qu’il en soit, c’est bien gentil de ta part, mon frère. »

Isley restait muet, répondant par de simples signes de la tête ou de la main, mais, dans tous les cas, jamais il n’osa me regarder en face.

« À propos de cette jeune femme qui t’a donné cette lettre, t’a-t-elle donné son nom? Une adresse? N’importe quoi qui puisse nous permettre de l’identifier? »

Le garçon y mit toute sa volonté, essayant de reconstituer sa rencontre avec l’étrangère du mieux qu’il le pouvait. Il ne voulait pas me décevoir, pas alors qu’il était mon seul espoir de trouver qui était réellement cette femme. Il tentait de repenser à tout, de sa coupe de cheveux aux souliers qu’elle portait, de ses paroles à ses mimiques, conscient que le moindre détail qui pouvait paraître insignifiant pouvait être d’une importance capitale actuellement. Pourtant, plus le temps s’égrainait et plus la conviction, l’assurance et la confiance quittèrent les traits de son jeune visage.

« Je suis désolé, monsieur Yüerell, mais je ne vois absolument pas ce que je pourrais vous dire de plus sur elle, soupira-t-il, visiblement déçu. Elle était vraiment pressée, surtout parce qu’elle devait rencontrer… »

Brusquement, le garçon redressa sa tête, un éclat foudroyant dans les yeux.

« RAEDEN LIDDELL! S’écria-t-il avec force, m’obligeant à reculer, instinctivement, mon visage, comme agressé par son soudain hurlement de surexcitation.

- Pardon?

- Elle a dit qu’elle devait rencontrer le Délaissé! Raeden Liddell! »

Je considérais ses informations en faisant mine de réfléchir. L’adolescente, à ses côtés, n’en revenait pas : quand bien même elle n’avait pas conscience de qui était la véritable auteure de ces écrits, elle pressentait qu’il devait forcément s’agir de quelqu’un d’important. Mais qui diable était donc cette femme qui désirait rencontrer ces notables?

« E-Est-ce que cette information vous est utile? S’inquiéta le garçon, ce à quoi je lui répondis que oui, pleinement.

- Encore une fois, je suis absolument ravi de l’aide que tu m’as apporté, Léon.

- Il n’y a pas de quoi!

- Et vous, demandais-je alors à l’adolescente. Merci d’avoir veillé sur lui. Pensez-vous qu’il vous serait possible de le raccompagner chez lui? Ses parents doivent être morts d’inquiétude, à l’heure qu’il est.

- Certainement! Je m’assurerais qu’il rentre au bercail.

- Parfait, la remerciais-je en la gratifiant d’un sourire et d’une courte révérence. Étant donné que vous ne pouvez circuler seuls dans ce bâtiment, je vais vous raccompagner à l’entrée. Mais avant de partir, puis-je vous confier un secret? »

Les deux enfants hochèrent frénétiquement de la tête, attentifs.

« Gardez cela pour vous, voulez-vous? Tout ce qui vient de se passer, n’en dîtes pas un mot, les pressais-je d’une voix calme, mais sévère, allégeant néanmoins mes propos d’une petite plaisanterie qui les firent sourire : Ce n’est pas pour tout le monde que j’offre, ainsi, des concerts privés.

- Haha! Ça se comprend!

- Nous n’en dirons rien, que Dubheasa nous en soit témoin. »

Satisfait, je les invitais aussitôt à me suivre. Lorsque je passais à la hauteur de mon frère, je lui glissais, dans un murmure à peine perceptible, de m’attendre ici.

« Il y a certaines choses que nous devons mettre au clair. »

Mon frère réagit à peine, acquiesçant simplement d’un hochement de la tête avant de tourner son visage vers l’un des coins de la pièce. De cette direction, il avait senti une drôle de présence, un peu plus tôt, sans pour autant savoir de quoi il s’était agi, parce qu’à l’instant où il avait daigné porter son attention vers ce coin, il n’y avait rencontré que le vide de l’espace.



« Tu dois avoir beaucoup de questions… »

Surpris, Isley se retourna dans ma direction. Il avait profité de mon absence pour se rapprocher de la fenêtre et y observer l’extérieur, pensif. Les derniers événements le troublaient, mais maintenant que j’étais de retour, il s’était promis de laisser libre-court à ses interrogations.

« L’Impératrice Blanche? Sincèrement, Isiode?

- Je suis tout autant surpris que toi, mon frère, lui avouais-je en portant la lettre sous mon nez.

- N’a-t-elle pas disparu après ce banquet?

- C’est ce que je croyais aussi…

- Tu ne me cacherais pas quelque chose, par hasard? »

Lorsque je perçus le ton de sa voix, ce qu’il semblait insinuer derrière ces mots, je me permis de le foudroyer du regard.

« Penses-tu que je te mens?

- Non. Mais il t’es déjà arrivé de décevoir les gens par des ruses malhonnêtes. »

J’exhalais un soupir, le dépassant de quelques pas.

« Je ne sais pas où se trouve l’Ultimage présentement, comme je ne sais pas pourquoi elle m’envoie cette lettre…

- Penses-tu qu’il s’agissait de la Reine qui a donné cette enveloppe à cet enfant?

- L’idée m’a traversé l’esprit, oui… Mais il se pourrait également qu’il s’agisse d’une lettre qui a été écrite bien avant sa disparition, et qu’elle ait demandé à l’une de ces servantes de porter cette missive à moi, et à sir Liddell.

- Mais pourquoi toi?

- … J-Je ne sais pas, Isley. Je ne sais vraiment pas. »

Lentement, je m’adossais contre l’un des murs de la pièce, retirant machinalement le sceau avant de déplier la lettre. Mon frère se tenait à bonne distance, persuadé que, de toute façon, j’essayerais de l’éclipser s’il venait à faire un mouvement pour lire par-dessus mon épaule. Attentivement, je parcourais les lignes de la lettre, conservant une expression parfaitement neutre grâce à mon pouvoir de suppression de sentiments et à la fin de ma lecture, je finis par la replier soigneusement, les yeux légèrement plissés, les lèvres légèrement pincées.

« Alors? De quoi s’agit-il? »

Je restais silencieux un long moment, ignorant les questions de mon frère.

« Isiode, que dit-elle? Est-elle en danger? Qu’est-ce qui se passe?

- Par Dubheasa, cette femme… Laissais-je tomber en me pinçant l’arête du nez, soudainement épuisé.

- … … Mon frère? »

La lettre, alors, se mit à échapper du givre dans l’air et Isley écarquilla subitement les yeux en comprenant, trop tard, ce que je m’apprêtais à faire : avant même qu’il ait pu esquisser un geste dans ma direction, la page se figea dans la glace et, sans même sourciller, je me mis à exercer une pression sur le bloc gelé. Grâce à mes pouvoirs, ce dernier se brisa subitement à l’intérieur de ma main, s’éparpillant dans l’air en mille fragments qui tombèrent au sol.


1 560 mots


It's a little price to pay for salvation
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[Événement] - Espionnage II Signat20
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Dim 23 Juin 2019, 22:10



Seule parmi la foule, Une nature figée, Un lieu abandonné, De grands espaces, La coquille vide sonne creux.
Vide, silence du tout, Néant du rien, Absence et contresens, Résonance intérieure, Je suis nous, vous, il et elle, Un seul au monde Parmi tous.
Un vent qui souffle en permanence, Un trou noir rempli d’importance, Une tempête de tourmente, Une bulle de sérénité, Un acte de bravoure.
Portée à bout de bras, Retraite recroquevillée, Volute créative, Cruelle et apaisante, Je survis.

Espionnage II


Assise à la terrasse d'un café aux allures de jardins botaniques, caché profondément dans une des calmes rue des Quartiers Simples, j'avais le nez plongé dans ce petit carnet qui paraissait sans fin. Depuis qu'il était entré en ma possession, je me prenais à le feuilleter pas moins d'une heure par jour, ce dernier prenant ainsi chaque jour un peu plus d'épaisseur, cherchant à en percer le secret. Chaque description, chaque ligne se révélait être vraie. Comment un livre pouvait mieux savoir ce qui pouvait m'entourer, les actions qui s'y déroulaient, que moi-même ? Peu importe le temps que je passais dessus, je n'en avais pas la moindre idée. Après un soupir, déçue de finir une nouvelle fois dans le flou, je refermai le livre et finis ma boisson, tirant la grimace lorsque je l'avalai. Totalement absorbée par la lecture de l'artefact, j'avais complètement oublié mon breuvage et le délicieux et subtil mélange de café et de crème avait refroidit, prenant alors un goût amer et désagréable en bouche. Bonne leçon que je retenais en déposant la monnaie sur la table.

Sur le chemin du retour je réfléchissais aux lignes qui m'étaient passés sous les yeux. Cela faisait plusieurs jours que je m'installais dans ce café bucolique, généralement à l'heure où le soleil commence à décliner. Il était amusant de voir que jour après jour, certaines phrases étaient exactement semblables les unes aux autres, nous montrant ainsi la routine quotidienne de certains. '' Lily descend les escaliers depuis le quatrième étage de son appartement en face du café Lorchid. Elle passe la porte du rez-de-chaussez, tourne à droite et salue chacun de ses voisins. ''. Ou bien, '' Ronald traverse la rue rapidement, un bouquet de rose rouge en main. ''. Hier c'était des camélias. Je me demande depuis combien de temps il essaie de séduire la demoiselle. Mais il y avait aussi celle-ci, plus inquiétante, que je voyais depuis un certain temps et dont je n'avais pas encore trouvé la source. '' Un homme, dans l'ombre, surveille La Petite Sœur. ''. Je fronçai des sourcils en y repensant. Cette unique phrase que je retrouvais à chaque page était aussi inquiétante qu'elle m'inquiétait car, si je voyais l'homme épris et la vieille sociable depuis que je lis le livret dans ce quartier, je vois cet homme de l'ombre n'importe où, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Rejetant cette pensée dans les tréfonds de mon esprit, je quittai les Quartiers Simples et rejoins l'animation des Quartiers du Centre.

Malgré le fourmillement des rues, mon esprit était toujours ailleurs. Cela faisait un certain temps que j'arrivais difficilement à me concentrer longtemps sur quelque chose de précis. En ce moment beaucoup de chose me travaillaient, balayant mon esprit de nombreuses pensées. Le carnet pour commencer. Avait-ce un rapport avec les Contes ? Après tout, avant de me le remettre, la jeune femme avait fait référence aux groupes disparus de Tyr et de Loki. Cependant je n'y voyais rien d'un conte là-dedans. J'avais essayé d'y pénétré, mais ce fut sans succès, ce qui ne m'avait guère étonnée. Ensuite il y avait la Coupe des Nations. Chaque fois que j'y pensais, un terrible nœud se formait dans mon estomac. Bien sûr, il avait fallu que je sois représentante sur l'épreuve Angélique. Je ne cessais de me répéter que j'allais y arriver. Que j'étais plus forte que lors de ma première Coupe des Nations, que c'était chez un peuple bénéfique, donc que ça ne pouvait que bien se passer, même pour moi. Pourtant la seule idée de rejoindre les Terres Angéliques me rebutait. C'était ridicule. J'en avais presque honte.

Je finissais finalement par rentrer, jetant le livre sur la table à côté d'une assiette de cookies dont je débarrassai cette dernière de l'un d'entre eux avant de m'accouder à la fenêtre, laissant mon esprit s'envoler dans le lointain. La tourmente était un sentiment désagréable. Pourtant je m'étais plongé dedans sans trop savoir comment et étrangement je n'y trouvais qu'un peu de réconfort que dans le calme. « Peut-être qu'il serait temps que je rejoigne les Jardins de Jhēn finalement... », me fis-je à moi-même. Après tout, on ne peut pas dire que le calme soit le point fort d'Avalon. Après cette réflexion, je fermai les yeux, gardant le silence encore quelques instants, pour finalement être sorti de cet apaisement que j'avais enfin réussi à atteindre par une main se glissant sous mon T-shirt. Je sentais en même temps son corps se coller au mien et ses dents mordiller le lobe de mon oreille. Grinçant des dents, je donnais un violent coup de coude dans le ventre Rajiv pour l'arrêter dans ses gestes avant de me dégager de lui, lui jetant un regard foudroyant. « Tu sais, des fois le meilleur remède à la dépression... » - « Tais-toi. ». Soudain un éclair d'illumination traversait mon esprit tandis que je voyais son sourire amusé en coin et son regard lubrique posé sur moi. « C'était toi ! Depuis le début c'était toi ! », criais-je en colère, le pointant d'un doigt accusateur. S'il avait commencé à s'avancer, ces paroles le stoppèrent net dans sa marche et transformèrent les traits de son visage. « Ne fait pas l'innocent ou celui qui ne comprenait pas. ». Pourtant plus j'enchaînais, plus il semblait sombrer dans l'incompréhension. « Pourtant j'ai pas la moindre idée de ce que tu racontes. », lâchait-il enfin d'un air dur. S'il ne voyait pas à quoi je faisais référence, il semblait parfaitement comprendre que ce n'était pas quelque chose que je prenais à la légère. Néanmoins je ne pris pas un mot de son plaidoyer en compte et continuais mon accusation. « Alisha avait raison. Je n'aurais jamais dû t'accueillir ici. J'ai été bête de croire que tu aurais pu m'aider. Depuis le début c'est nous qui te dorlotons. Je me suis laissée avoir par ton apparence. Au final tu n'es qu'un substitue qui ne lui arrivera jamais à la cheville. », lui crachai-je d'un ton sec avant de lui tourner le dos pour me saisir d'un sac où j'y emballais rapidement quelques affaires. Le Déchu ne prononça pas un mot de plus – il avait bien remarqué que c'était inutile – mais je sentais son regard peser sur moi.

Avant de quitter la cité, je passais voir David que je savais chez lui. Après quelques échanges autour d'un verre, je finis par lui dire la raison de ma venue. « Je dois y aller. Je pars rejoindre les Jardins de Jhēn. J'ai une épreuve à gagner après tout. », ajoutais-je avec un sourire. « Aaaah, chanceuse. Participer à la Coupe des Nations, qu'est-ce que j'aimerais être à ta place. », répliquait-il alors avec un sourire rêveur, s'imaginant probablement déjà à la première marche du podium, écrasant les autres participants. « Ça ne m'étonne pas vraiment venant de toi. », concluais-je en me levant de la chaise avant d'échanger une embrassade pour finalement le quitter. Après un dernier salut, je prenais la voie des airs vers le sud en direction des Terres Angéliques.
Les problèmes sont le déguisement préféré de l’opportunité.

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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Bellada Ward
Lun 24 Juin 2019, 11:34

La petite chaumière des Ward, située près d'un bois en Haute Terre, contrée magicienne, avait la réputation de toujours être très animée. Ce n'était une surprise pour personne : ceux qui connaissaient les propriétaires étaient bien au courant du caractère enjoué et turbulent de l'épouse et il devenait impossible de ne pas imaginer la demeure grouillant de vie et d'animations en tout genre. Le couple avait donc une vie bien mouvementée, tout en suivant une routine bien huilée depuis plus d'une décennie. Le lundi, madame Ward invitait ses voisines de tout âge à venir prendre le thé en sa compagnie et déguster les petits gâteaux qu'elle avait passé la matinée à cuisiner. Le Mardi, c'était au tour de son époux de convier ses camarades à quelques séances de fumettes de pipe, qui auraient fait pâlir d'envie les chamans. Le Mercredi, la demeure devenait le théâtre d'un tas d'activités variées qui changeaient selon les lubies de l'hôtesse, allant de l'atelier de poterie à des cours de peinture tout en passant par les séances de yoga. Le jour suivant, c'était club de Lecture, et la maisonnée était prise d'assaut par une foule de femmes mûres qui abandonnaient bien vite leurs romans et autres livres philosophiques pour se mettre à discuter des derniers potins. Le vendredi était sans doute le jour le plus calme de tous puisque la magicienne y passait la plus grande partie à s'occuper de son jardin potager où à rendre visite à ses amies. Enfin, le week-end, les petits enfants de la famille étaient souvent envoyés là-bas afin que la quinquagénaire ne s'occupe d'eux. Le voisinage était donc tout à fait habitué à être spectateur d'un tas d'indices témoignant de la vie active qu'abritait la petite maison. Des rires, des cris, des chants, des pleurs et encore des rires. L'on s'inquiétait davantage en n'entendait qu'un silence inhabituel plutôt qu'à un remue-ménage qui était devenu quotidien.

Ce jour-là pourtant, la chaumière était particulièrement bruyante, même selon les standards de ses habitants. Un brave s'y aventurant aurait vu avec horreur que la maison était envahie, non pas de deux mais par au moins une trentaine de Wards ! Des grands, des petits, des bébés, des enfants, des adultes et des vieillards, toute la panoplie était présente. Il semblait que toute la famille s’était donné rendez-vous dans ce lieu convivial, mélangeant les générations sans dénoter. « Oh, qu’est-ce qu’il est beau, ce petit bout de chou ! » « Beuh, non, c’est moche les bébés, en plus celui-ci il bave partout… » « Valentine ! » « Et moi, je t’échange celle-ci contre celle-là ou alors celle-là. Qu’est-ce que t’en penses ? » « Mmh… Je ne sais pas… Il m’a fallu beaucoup de temps pour la trouver. Si tu me donnes les deux, je peux peut-être y réfléchir. » « Quoi ? C’est vrai ? Je ne l’aurais jamais cru capable d’une telle chose ! On ne dirait pas, comme ça, qu’il puisse être aussi vicieux. » « Oui… C’est très regrettable, mais pas étonnant : on déplore beaucoup de sorciers dans cette famille. A croire qu’ils font tous exprès de les pousser dans les bras du Chaos. » « Oui, j’ai entendu dire que sa sœur était aussi passé du mauvais côté… C’est triste qu’ils suivent le même chemin… » « Et Moiiiiiii, je serais la princesse de tes rêêêêêêves ! » « Oui, donc si tu le mélanges avec de l’huile essentielle, ça en fait un parfait détachant ! » « Très bien, j’essayerai de faire comme ca alors. » « Non Patience, tu attends ! C’est d’abord à mon tour ! » « Mais tu as déjà recommencé trois fois ! » « Oui bah toi, hier, tu m’as doublé deux fois alors zut ! » « Les enfants, arrêtez de vous chamailler, on ne s’entend plus ici ! » « Et le professeur, il nous a montré comment faire pour que nos plumes elles se rangent toutes seules dans notre sac ! » « Mmh je ne sais pas, il faudrait sans doute faire une étude de marcher pour s’en assurer mais ça peut être une idée à envisager. » Il était difficile de savoir où donner de la tête à travers tout ce brouhaha. Pourtant, les Wards ne semblaient pas incommodés, sans doute habitué à ce mode de vie mouvementé.

« Bien, qui veut gouter à mes cookies ? » Bellada posa l’assiette remplie de biscuits sur la table de la cuisine où beaucoup étaient installés. Contrairement aux autres gâteaux qui disparaissaient aussitôt posés, pris en otage par des mains gourmandes, ces sablés-là ne trouvèrent aucun succès. On leur lançait des regards curieux, un peu inquiets ou l’on ignorait ostensiblement l’assiette pour ne pas avoir à refuser. La magicienne ne s’en formalisa pas et s’empara de l’un de ses cookies pour les goûter. Gilbel, solidaire avec son épouse, se risqua également à les tester. Il mâchouilla une première bouchée avant de hausser les épaules. « Au moins, cette fois-ci, ils ne sont ni brûlés ni amer au point de me rappeler ce traitement contre les problèmes intestinaux. » déclara-t-il pour rassurer sa femme qui s’était mise à froncer les sourcils derrière ses épaisses lunettes rouges. « Un jour, j’y parviendrai ! » conclut-elle avant d’avaler la dernière bouchée.

« Mamie-mamie-mamie ! On a un souci ! Noël il s’est trompé dans le slogan ! » La vieille dame se retourna vers son arrière-petit-fils dont le visage trahissait une grande détresse. À observer ses grands yeux emplis d’effroi et sa bouche tirée en une grimace, on aurait pu croire que le monde s’apprêtait à tomber en ruine, ce qui arracha un sourire à la plus âgée. « Ne t’en fais pas, on va trouver un moyen d’arranger cela. » Le rassura-t-elle en posant une main sur son épaule. « Retourne dehors, j’arrive tout de suite. » La magicienne se retourna face à monsieur Ward qui s’amusait visiblement de la situation. « On a une bien belle famille, Bella, mais une famille qui demande beaucoup d’énergie. » dit-il avant d’embrasser tendrement son épouse qui s’en alla rejoindre les plus jeunes, à l’extérieur. Le jardin avait été reconvertit en atelier créatif afin que les plus jeunes puissent laisser libre court à leurs talents. L’idée principale était de créer des banderoles ou autres décorations pour soutenir la concurrente magicienne qui participerait le lendemain à la coupe des nations angéliques. L’épreuve aurait lieu le lendemain, aux Jardins de Jhen. La population entière était très excitée de savoir que l’une des épreuves aurait lieu dans les parages. Les Ward ne faisaient pas exception et ils avaient tous décidé de s’y rendre pour être spectateurs. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait voir ces jeux sportifs ! Sans doute serait-ce d’ailleurs la seule Coupe dont beaucoup pourraient profiter. Sans doute était-ce là l’explication d’autant d’agitation chez le petit couple. Ils n’étaient qu’à quelques heures de marche, et s’ils partaient tôt le matin, ils pourraient sans doute arriver les premiers pour pouvoir choisir leurs places. Toute la petite famille trépignait d’excitation : ils ne savaient pas encore en quoi consisterait l’épreuve mais aucun doute que cela serait grandiose.

« Alors, montrez-moi ce qu’il se passe, par ici. » Les petits qui s’étaient agglutinés autour du drap blanc que Bellada leur avait cédé pour qu’ils en face un drapeau s’écartèrent tous. La magicienne put alors mesurer l’ampleur des dégâts : au lieu d’épeler Yaveäth de façon appropriée, le coupable avait semé des « h » un peu partout. Bellada réfléchit un instant. « Je suppose que l’on n’a pas le choix, il faut recommencer à écrire le nom de notre Æther. » Cette déclaration déclencha des hoquets de stupeur : ils avaient passé tellement de temps sur cette banderole que devoir la recommencer semblait leur couter. « Pas de panique, il suffit de recouvrir le nom de peinture, de la laisser sécher puis de ré-écrire par-dessus. » « Maman, on a oublié de prendre des carottes au marché ! Et on a pas assez de riz non plus ! » La grand-mère se tourna vers l’enfant qui était venu lui demander de l’aide. « Tu penses être capable de faire ça ? » L’enfant, soudain animé par une nouvelle mission, hocha fièrement la tête. La mage bleue s’en alla résoudre le prochain souci, le premier d’une longue liste d’imprévus.
1363 mots
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Stanislav Dementiæ
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
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Stanislav Dementiæ
Lun 01 Juil 2019, 22:37

« Et tu es certaine que ce sera suffisant ? Cela fera effet ? » Pour toute réponse, Sybella tendit un rouleau de parchemin étrange qu'elle lâcha sur le bureau. Tu baissas les yeux dessus sans daigner l'inspecter. Ça n'aurait servit à rien, de toute façon. Tu n'aurais rien compris à son charabia d'alchimiste. « Je prends ça pour un oui, dans ce cas. » dis-tu d'une voix lente, ne décrochant pas ton regard du visage fermé de ta fille. « Les résultats ont été concluants, en tout cas. Mais je n'ai pas réussi à tester ses effets sur des cobayes. » Tu la toises un instant, quelque peu agacé par cette réponse. Tu ne peux pas te permettre d'échouer, les enjeux sont bien trop grands. La brune semble lire ton insatisfaction. Tu peux voir que le malaise s'empare d'elle tandis qu'elle se met à gigoter sans pouvoir se contrôler. « C'est que les esclaves et cobayes humains sont réservés pour les étudiants en médecine. Et puis, c'était un projet personnel, on n'allait pas me laisser utiliser l'un des testeurs de l'Académie... » commença-t-elle à se justifier. Tu l'arrêta d'un simple mouvement de la main qui la fit taire aussitôt. « Ne te fais pas de souci... Nous allons pouvoir tester les effets de ta potion ici même. » L'interrogation marqua son visage. « Très chère, si vous voulez bien vous approcher... » Pendant une seconde, tu vois l'inquiétude gagner les traits de ta fille, pensant certainement que cette remarque s'adressait à elle. Tu retins de justesse un sourire amusé avant de tourner ton attention vers la domestique qui était occupée à ranger le linge dans tes armoires. Sentant vos regards sur elle, la jeune femme s'immobilise et lève la tête, intimidée, dans votre direction. « M-Moi, Monsieur ? » Pour toute explication, tu lui indiques la chaises face à ton bureau, celle qui n'est pas occupée par ta descendante. Nerveuse, ton employée trottine jusqu'à vous et prend place à l'endroit désigné. Sans attendre, tu te lèves de ton haut fauteuil et contournes ton office, marchand lentement jusqu'à te placer derrière la chaise de la servante. « Ne vous faites pas de souci, ce ne sera pas douloureux. » promets-tu à la demoiselle effrayée en te sentant d'approcher de la sorte. Ta réputation au sein des domestiques te valait souvent ce genre de réaction. Fermement, tu maintint la tête de ta victime en arrière, la forçant à ouvrir la bouche. Elle se débattit vainement, essayant d'échapper à ta prise. Sans cérémonie, tu ouvris la fiole contenant l’élixir que t'avait apporté Sybella et en versa plusieurs gouttes dans le gosier de la blonde. Dès que tu l'eu relâchée, elle tomba au sol, essayant de cracher ce que tu l'avais fait avaler. « Qu'est ce que- Qu'est ce que vous m'avez-fait ? » Son corps se mit à trembler, prit de soubresauts, puis s'immobilisa. Tu observas la scène en silence, comme un scientifique prêt à noter les moindres détails d'une expérience importante. Allongée, la femme semblait aux portes d'Ezechyel. « Est-elle morte ? » « Vous ne m'avez pas demandé de la tuer. Alors non, elle n'est pas morte. » assura l'empoisonneuse qui avait sortit une montre de l'une de ses poches, se mettant à compter les secondes. La brune se leva de son siège et s'accroupit face au cobaye, plaçant deux doigts sur sa gorge. L'air imperturbable, elle continua. « Si c'est un enfant, une ou deux gouttes suffiront amplement. Pas besoin d'en mettre autant que ce que tu as fait. » « Ca ne tuera pas un nouveau-né ? » Sybella releva vivement la tête, l'air incrédule. Sans doute se demandait-elle ce que tu t'apprêtais à manigancer. « Non, mais il faudra se hâter d'administrer l’antidote. Il ne supportera pas le poison plus de quelques minutes dans son organisme. » prévint-elle. « Une simple infusion de cette... drôle de chose ? » demandes-tu en relevant le sachet d'herbes odorantes à hauteur de ton visage. La fuyarde acquiesça silencieusement en se relevant. « Bien. Tes services me seront très utile. Tu peux retourner à tes préparatifs, maintenant Un long voyage t'attend, n'est ce pas ? » La sorcière sembla sur le point d'ajouter quelque chose mais se ravisa. Elle te salua d'un mouvement de tête et se dirigea vers la sortie. « Hep. Tu oublis quelque chose. » rappelles-tu en pointant un doigt bagué vers la domestique écroulée sur le sol. « Et envoie-moi quelqu'un d'autre pour finir son travail. »

Une fois seul dans ton bureau, tu fis rouler la petite fiole entre tes doigts. Un sourire barrait ton visage. Cela t'avait demandé du temps, mais tu y était parvenu. Tu t'étais enfin procuré ce que t'avais demandé Aaliah. Une potion capable d'immobiliser ce nourrisson. Le cœur léger, ta main fouilla le tiroir duquel elle extirpa le miroir dans lequel tu plongeas ton regard. Une fumée informe s'y reflétait. Autrefois, tu pensais simplement que cet artefact était défectueux, que sa magie était défaillante. Mais depuis ton dernier entretient avec cette femme aussi merveilleuse que mystérieuse, tes doutes s'étaient portés sur une autre hypothèse que tu n'arrivais toujours pas à expliquer totalement. Aaliah était un être doté de magie. Tu en avais la certitude. Pourtant, son essence t'échappais encore et, la dernière fois, il t'étais également apparut qu'elle pouvait être détentrice de l'anti-magie des Humains. Pendant un temps, tu t'étais sérieusement demandé si elle faisait partie de ce peuple de bons à rien. Mais cette solution là semblait fort peu probable. « Bientôt... Tu seras à moi. » murmuras-tu à l'encontre de la fumée, avant de ranger l'objet à sa place et d'ouvrir l'étrange livre qui était entré en ta possession. Les dernières pages s'étaient remplies d'encre, retranscrivant la scène dont il avait été le témoin. Un sourire étira tes lèvres. « Quel étrange artefact. »
__________________________

« Aurez-vous vraiment besoin de tout cela ? » demanda la domestique, l'air peu convaincue. La Dementiae fit volte-face, l'air furieux. « De quel droit te permets-tu de donner ton avis sur ce que je prends avec moi ou non ? » La femme baissa la tête et s'empressa de ranger les ouvrages dans la malle qu'elle préparait pour le voyage. « Pardonnez-moi Mademoiselle, j'ai dépassé les limites. Je n'aurais pas dû. » Sybella toisa la servant d'un air mauvais. « En effet. Tu ne voudrais tout de même pas que mon frère s'intéresse à toi, n'est ce pas ? Ce voyage va durer de longs mois, et il se prépare d'avance au manque qui le prendra sur le navire... N'as-tu pas remarqué ? Il a emporté beaucoup de tes amies dans son repère, ces derniers-temps. Tu souhaites y faire un tour aussi ? » La terreur défigurait la pauvre femme, ce qui arracha un sourire à la vengeresse. « Alors apprend à rester à ta place, et fait ce que je te dis sans commenter. Si je te dis d'empaqueter ces livres, fais le sans discuter. » « Bien, Mademoiselle. » « Madame. » rectifia la brune. Cette sangsue que se trimbalait son géniteur avait droit à ce titre, elle ne voyait pas pourquoi elle n'y aurait pas le droit non plus. Elle détestait se sentir inférieure à cette nuisible. « Madame. » répéta la soumise avant de retourner à son travail. La mage noire s'approcha de son bureau de chambre et récupéra la lettre que lui avait cédé Nostradamus. Des titres de propriétés à son nom. Pourtant, même si elle possédait désormais cette terre, elle ne pouvait pas en disposer comme bon lui semblait. Malheureusement. Elle aurait aimé y bâtir une forteresse infranchissable où elle aurait pu se terrer sans que sa sœur ne vienne lui coller des espions aux fesses. Malheureusement, leur père avait d'autres projets pour ce lieu. Des ambitions qui dépassaient les siennes et auxquelles elle ne pouvait se soustraire.
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Merci Kyky  nastae
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 02 Juil 2019, 11:41



Soleil ! du voyageur, toi, le divin secours, Oh ! d'un rayon ami, protège le voyage ! Sur le triste exilé qui fuit loin du rivage, Soleil, brille toujours !
Brise de nos printemps, qui courbes chaque branche, Dont le souffle léger vient caresser les fleurs Et s'imprègne en passant de leurs fraîches odeurs ! Brise, sois douce et bonne au vaisseau qui s'enfuit ; Comme un ange gardien, surveille jour et nuit L'humide voile blanche.
Mer, dont l'immensité se dérobe à mes yeux ! Arrête la fureur de ta vague écumante, Étouffe l'ouragan dont la voix se lamente, Renferme dans ton sein le vent de la tempête, Et reçois mon ami, comme un ami qu'on fête, À l'heure des adieux.

Espionnage II


« Maman ? » - « Sauvanne ? » - « A quoi ressemble le reste du monde ? ». La jeune Fae fixait le ciel de ses innombrables yeux pourpres, attendant patiemment la réponse de la tulipe. Elle savait que de toute manière elle le verrait ce monde, immense et inconnu. Dangereux disaient certains. Aussi elle voulait s’y préparer le plus possible. Elle voulait savoir les monstres qu’elle risquait de rencontrer et qu’elle ne pourrait que fuir. Mais elle voulait également savoir  quels êtres seraient à même de l’accepter pour la libérer de son maléfice et ainsi lui offrir la belle apparence que possédaient ses aînées. « Comme toi je n’ai jamais quitté ces lieux. Mais heureusement nous échangeons beaucoup avec mes sœurs. Et les arbres voient et entendent ce qu’ils se passent au loin. Puis ils nous racontent. » - « Et ils racontent quoi ? » - « Le monde est agité depuis l’apparition d’Isemli dans les cieux. » - « Isemli ? » - « Le grand Aether des compétions. Et en ce moment a lieux la plus importante de toutes. Celle confrontant toutes les Nations entre elle, rompant les frontières et se faisant confronter les meilleurs guerriers de chacune des Races dans de rudes épreuves. » - « Ça a l’air dangereux… » - « En effet. Mais toi aussi tu devras vivre une épreuve difficile. ». Sauvanne rapprochait ses genoux contre son torse, les enserrant à l’aide de ses bras. « Je trouverais vraiment quelqu’un qui ne me chassera pas alors que le monde est en train de s’affronter ? » - « Bien sûr. Et quelque chose me dit que tu la trouveras plus rapidement que tu ne le crois. ». La Kirottu haussa des épaules, moins sûre que sa mère sur ce sujet.

La Fae se tenait à l’écart, loin des habitations et du Jardin, les yeux fermés. Elle se plaisait à écouter le murmure du vent dans ces grands arbres qui voyaient et entendaient loin dans les terres. Elle levait la tête et pour rouvrir les yeux et se perdre dans les nues. Elle aimait observer le passage des oiseaux, haut dans le ciel azuré. Certains volaient groupé, sûrs du chemin qu’ils empruntaient. D’autres semblaient plus solitaires, voletant à droite, puis à gauche. Elle s’identifiait parfaitement à ces derniers. Seule, ignorante de la route qu’elle devait prendre. « Sauvanne. ». Elle se retournait brutalement, surprise par la voix qui l’interpellait. Il s’agissait seulement de Malvaceae, une Lorona que Sauvanne avait déjà rencontrée le jour de sa naissance. « Il est temps. », fit-elle d’un air dur. Si la Sylkel ne comprit pas ces paroles lorsqu’elles furent prononcées les premières secondes, tout son corps commença à trembler, réponse aux sanglots qui s’emparait d’elle. Elle n’était pas prête. Elle ne se sentait pas prête. « Tes sœurs aussi ont dû quitter les lieux et ont fait moins de caprices que toi. D’ailleurs tu savais que tu ne pourrais pas rester ici. ». D’un geste de la main, Sauvanne essuya les larmes qui coulaient le long de son visage de craie. C’était vrai. Elle était égoïste à réagir ainsi. « Est-ce que je peux dire au revoir à maman avant ? ». Malvaceae observa un instant la petite Fae ravagée avant d’affirmer sa demande. « Je t’attends ici. ». Sauvanne alla alors au plus vite auprès de la Tulipe pour lui annoncer son départ immédiat. « J’aurais aimé que ça tarde encore un peu. Prends soin de toi. Fait attention surtout. Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose. » - « Promis ! Je reviens vite ! », ajoutai la Kirottu en caressant du bout des doigts les pétales de la fleur avant de rejoindre la Lorona.

Sauvanne suivait son aînée en silence hors d’Ynis Sailanen, tendue. Cette dernière semblait si dure, si sérieuse. Elle était intimidée et ne savait quoi dire ni quoi faire, sinon la suivre. Pourtant, sa curiosité s’éveilla alors que la Lorona continua à l’accompagner, tandis qu’elles avaient déjà largement dépassées les frontières du territoire faerique. « Hum… Où va-t-on ? » - « Un peu plus loin. Je dois te parler de quelque chose de confidentiel. ». Les yeux de la Kirottu s’agrandirent. Lui parler ? A elle ? Et en plus c’était confidentiel ? Elle avait du mal à y croire. Pour un peu elle s’imaginait surtout que la Fae l’emmenait dans un guet-apens afin de se débarrasser d’elle. Une monstruosité en moins, c’était toujours ça de prit ! Mais c’était faux. Elle avait tort et elle s’en rendait compte rapidement, bien que son esprit avait encore du mal à admettre cette étrange vérité. Son aînée, si belle comparée à elle, désirait réellement lui parler en privé. Pourquoi ? Qu’avait-elle à lui dire de si secret pour devoir attendre d’être si loin d’Ynis Sailanen pour lui en parler. Malvaceae s’arrêta un instant et observa les alentours. « On ne  devrait pas nous entendre ici. », fit-elle alors en se retournant vers la jeune Fae. En effet, les premières fleurs semblaient à des lieux d’ici. « J’ai gardé quelque chose pour toi. Surtout n’en parle à personne. », continua-t-elle en tendant un livre à la Kirottu. « Qu’est-ce que c’est ? », demanda-t-elle alors d’un air curieux, fixant le carnet de ses yeux carmin. « Un livre. Tu verras rapidement qu’il est spécial. Et c’est pour ça qu’il te convient parfaitement. » - « Comment ça ? », continua de questionner la jeune Fae en relevant ses trop nombreuses pupilles. « Tu devras voyager. Beaucoup. Tu verras beaucoup de choses, beaucoup de monde. » - « Et ce livre va m’aider ? ». La Lorona ne lui répondit pas, et se contenta de lui sourire. « Contente-toi de le garder sur toi. N’en dit rien à personne. Ni même que je te l’ai offert. Encore moins que je te l’ai offert d’ailleurs. » - « Pourquoi ça ? » - « Moins tu en apprends, mieux ce sera pour toi. ». Sauvanne décrocha une moue déçue à ces mots. Malvaceae développa alors, « Un jour, peut-être, je t’expliquerais. Mais tu as bien d’autres choses à t’inquiéter pour le moment. ». Un léger sourire déformé par la forme de son visage se dessinait sur les lèvres de la Kirottu. « C’est vrai. ». A peine avait-elle affirmée les paroles de son aînée que cette dernière s’envolait déjà, reprenant la direction du territoire faerique. Sauvanne s'éloigna alors dans la direction opposée, feuilletant les premières pages de son présent.
Les départs donnent souvent l'illusion d'une renaissance.

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Ven 05 Juil 2019, 20:33


une occasion de libertée.


Le lendemain de mon arrivée, je m'étais réveillé assez tôt, tellement que la femme qui m'avait accueillie, Sariel, s'était étonnée de me voir réveiller à une heure aussi matinale. «Vous aussi vous êtes déjà réveillé. Je crois que c'est à cause du fait que je suis réveillé avant l'aube tous les matins depuis que je suis revenue, il me faudra sans doute du temps avant que ça s'estompe. Est-ce que je peux vous aider pour une tâche quelconque ?» «Oui, mais moi je n'ai pas couru je ne sais combien de distance hier. Quant au temps que tu te réhabitues à dormir plus longtemps, il en faudra ces certains, peut-être même que tu ne dormiras jamais réellement longtemps. Mais on verra. Quant au fait de m'aider, c'est hors de question, tu t'assis et tu te reposes, cette après-midi on ira faire un tour dans le jardin pour que tu découvres ton nouveau lieu de vie. Mais j'aimerais vraiment que tu te ménages pour le moment.» je poussais un petit soupir en regardant autour de moi. Je n'étais pas vraiment habituée à ne rien faire, habituellement quand c'était le cas, je profitais pour dormir un petit peu, mais là je n'étais pas spécialement fatiguée à ce point. Maintenant je dois admettre que j'avais encore un peu mal aux jambes, celle-ci me faisait bien regretter mes efforts d'hier.

Sariel termina de préparée de déjeunée et me le posa devant moi, je regardais tout ce qu'elle avait fait avec stupeur, lui demandant si vraiment tout cela était pour moi. «J'aurais sans doute dû en faire un peu moins, car je me doute que ton estomac doit s'habituer à manger autre chose que des portions minuscules je me trompe? Mais tu es tellement maigre que je me dis qu'il faut que tu reprennes rapidement du poids sinon tu vas vite tomber dans les pommes.» son sourire était bienveillant et ça me faisait du bien. La remerciant, je commençais à manger sans briser le silence, pourtant une question continuait à me traverser l'esprit, est-ce qu'Ixion était arrivé pendant la nuit ?
Sariel du remarquer mon regard inquiet, car je l'entendis posée ses couverts et quand je la regardais, je vis qu'elle me regardait d'un air grave et en même temps désolé. «des voyageurs en route pour le jardin nous on dit qu'il avait vu un combat plus loin au sud. Un ange affrontant une jeune femme. Ils ont voulu l'aider quand un démon est arrivé et aurait attrapé l'ange. À deux contre un il n'avait aucune chance. Ils ne l'auraient pas tuée, mais seulement emmenée. Mais si c'est son ami…» « Il doit être en train de passer de très mauvais moment… C'est de ma faute, j'ai été un poids pendant toute la durée de la fuite.»je serais les poids et des larmes se mirent à couler sur mes joues. Ixion… Est-ce qu'ils allaient seulement te laisser en vie ou est-ce qu'ils allaient te faire regretter ma fuite ? « Althaea, Ixion à agit comme n'importe lequel d'entre nous aurait fait, même toi si tu es honnête avec toi-même, tu aurais fait la même chose dans son cas. Il savait parfaitement ce qu'il risquait et il a décidé de te laisser la chance de vivre libre. Et puis qui sait, un jour, tu arriveras peut-être à lui rendre ce service. Ne te fustige pas de la sorte s'il te plait.» je lui adressai un faible sourire et tenta de continuer mon repas, même si l'appétit n'était plus là. Je savais qu'elle avait raison, dans le cas contraire j'aurais certainement fait la même chose. Mais en attendant, on n'était pas dans le cas contraire et ce sentiment de culpabilité ne pourrait certainement pas partir avant un bon moment.
Quant au fait qu'un jour je puisse le remercier réellement, j'avais encore moins d'espoir. Après tout il était certainement parti avec Adonis vers les terres blanches, retourner dans le domaine d'Adonis… Et moi j'étais plus que faible, mais bon qui sait effectivement peut-être qu'un jour ou l'autre j'arriverais à trouver un moyen de lui rendre service à mon tour. Après tout, que ce soit Ixion ou moi, on savait très bien qu'après avoir perdu deux anges, il n'allait pas aller perdre le troisième, ce qui me laissait plus de temps, même si je savais aussi que pendant ce temps, il allait certainement passer de très mauvais moment.

Par compte, une fois le déjeuner fini, je réussis à m'imposer pour l'aider à débarrasser et à tout nettoyer, c'était bien gentil de vouloir me ménager, mais je ne supportais pas vraiment ça. «Je sais que je ne dois pas forcer après tout cela. Mais si je reste à ne rien faire, je sens que je vais devenir folle. Alors, laisse-moi faire un petit peu d'accord. Et si tu juges que j'en fais trop, ben là tu pourras me stopper, mais j'aimerais vraiment que tu ne me laisses pas inactive s'il te plait.» ses yeux bleus se posèrent sur moi et me scrutait comme si elle essayait de savoir comment je me sentais réellement d'un simple regard, c'était si intense d'ailleurs que je me demandais si elle n'en était pas réellement capable en fait. « bon, tu as gagné, je veux bien que tu m'aides un peu, mais je te mets une condition. Je t'ai dit que cet après-midi j'allais te faire visiter les jardins. Alors une fois qu'on a fini ce qu'il faut faire dans la maison, tu remontes dans ta chambre, tu lis, tu dors, tu écris peut m'importe, mais tu te reposes un peu avant de partir, est-ce que je me suis bien fait comprendre?» je hochais la tête pour lui signifiez que j'acceptais, de toute manière, je dois avouer qu'avec le ton autoritaire qu'elle venait d'utiliser, je ne me voyais pas commencer à essayer de discuter, j'étais déjà bien contente d'avoir réussi à pouvoir l'aider un minimum de la matinée. Par compte, est-ce que j'arriverais réellement à me reposer tout à l'heure? Ça, je n'en avais pas la moindre idée, après tout ce n'était pas quelque chose que j'étais habitué de faire.

Au début, je sentais qu'elle rechignait un peu à me laisser faire quoi que ce soit, elle me jetait des regards inquiets qui m'ennuyais quelque peu, du coup comme j'avais remarqué du linge sécher dans la cour, je sortis pour aller le ramasser, espérant qu'il soit bien sec et heureusement pour moi c'était bien le cas. Une fois cela fait, je m'installais près de la table et commençais à le plier. Tout en le pliant, je remarquais la différence. Qu'est ce que j'en avais vu du linge passer entre mes mains, qu'est ce que j'en avais plié et rangé. Chaque jour ça m'était pénible. Mais ici c'était différent, j'étais contente de le faire car je savais que ce n'était pas une obligation, que c'était un simple service que je rendais pour montrer ma gratitude à cette femme qui m'avait accueillie chez elle.
Et ces avec cet état d'esprit que je continuais la journée. Une fois que le linge fut totalement plié, elle m'annonça qu'elle allait s'occuper elle-même de le ranger, mais que si je voulais vraiment et que je m'en sentais capable, elle insistait beaucoup sur ce point, je pouvais passer le coup de balai dans les pièces du bas, ce que je fis. Pendant toute mon œuvre, je sentais qu'elle me regardait, elle devait craindre que je m'effondre à n'importe quel instant. Mais finalement, plus le temps passa, moins elle s'inquiétait et quand je l'entendis chantonner, je compris qu'elle devait s'être complètement détendue. Et après quelques chipotages supplémentaires, on se retrouva tous deux dans la cuisine pour préparer le diner.
Je lui expliquais alors ce que je ressentais, car si c'était agréable, ça me troublait aussi quelque peu. « Je ne vois pas pourquoi tu es si surprise. D'accord tu fais ce que tu faisais chez eux, mais dans une autre ambiance, tu n'as pas de contrainte de temps, ni même la peur de mal faire. Tu sais que tu es dans un endroit où tu es en sécurité. De plus, ici tu m'as aidé pour ça, simplement car tu avais peur de l'inactivité, je peux comprendre. Mais plus tard, tu trouveras une autre occupation qui te permettra de t'épanouir davantage.» on parla encore un peu à ce niveau-là, puis on passa à table. Franchement avec ce que j'avais mangé ce matin, je n'avais pas réellement faim, mais je savais que si j'avais le malheur de ne rien manger, elle serait capable de me gaver. Puis, elle reprit son ton autoritaire pour me rappeler le marché et je remontai dans la chambre, non sans avoir emmené avec moi un livre pour m'occuper.

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Ven 12 Juil 2019, 00:50

Ajustant le col de sa chemise, Aramis fit glisser, de sa main libre, l’enveloppe sur la table de chevet en direction de Seryndë, qui ramassa naturellement le pli entre ses doigts. La Borghild parcourut rapidement les quelques lignes écrites à l’encre noire qui composaient l’invitation, avant de redéposer le papier à plat sur le meuble. Son expression était à la fois dubitative et intriguée, alors que ses yeux se rivaient instinctivement vers son fils. Ce dernier semblait absorbé à soigner sa tenue, son regard refusant de s’arracher à sa contemplation du miroir. Il fronçait des sourcils lorsqu’un élément lui déplaisait, exhalant une série de soupirs exaspérés au fur et à mesure qu’il essayait de nouveaux habits, lançant par-dessus ses épaules, dans un geste ouvertement agacé, les vêtements qu'il rejetait. La Cyraliel l’observait répéter, inlassablement, son manège depuis peu, ayant cédé à la tentation de venir s’enquérir des intentions que poursuivaient le sylvestre. À vrai dire, la femme s’était sérieusement inquiétée sur l’état d’esprit de l’Ygdraë, jusqu’à ce que celui-ci daigne enfin lui révéler le contenu de cette lettre. Ce ne fut qu’à cet instant où elle réussit, finalement, à comprendre ce qui se tramait dans le crâne du jeune homme. « Tu comptes vraiment te rendre à cette soirée? » Laissa-t-elle tomber en le dévisageant. Il ne s’agissait pas d’une question. La Dagmar avait su, en reconnaissant l'auteur de la missive, que la décision de son fils serait irrévocable. Soldat Yüerell. Bien qu'elle ne l'ait jamais rencontré en chair et en os, Aramis avait beaucoup parlé de lui en grandes éloges à l'époque où il fréquentait cette Ange – cette Alexie. Cela remontait à si loin maintenant. L’Ildra acquiesça d’un vague signe de tête. Seryndë se pinça légèrement les lèvres, son expression devenant subitement plus nerveuse. Aramis avait indéniablement changé depuis qu’il avait quitté les Jardins de Jhēn après sa performance à l’Épreuve angélique de la Coupe des Nations. Il semblait plus motivé que jamais à assouvir ses ambitions – quelles qu’elles soient – comme si un tout nouveau souffle de vie animait à présent son être, comblant la coquille vide qu’il eût été au cours de ces dernières années. Sa mère était incapable de cerner exactement la cause de ce changement plus que soudain et radical, bien qu’elle doutât que cela ait un lien direct avec son séjour passé en Terres angéliques provisoires. Il s’était toujours considéré comme étant proche du peuple vertueux après tout et il n’était guère improbable que, en constatant par lui-même la problématique d’après-guerre parmi les Ailes Blanches, il ait éprouvé du remord pour ne pas avoir été là, à combattre à leurs côtés, quand les Démons avaient déferlé sur la Citadelle immaculée. Il était trop tard à présent pour qu’il vienne abreuver la patrie angélique en excuses et en condoléances, alors il avait simplement choisi de se rabattre sur une alternative qui, il l’espérait, saurait adéquatement exprimer son pardon. D’une part, les actes possédaient incontestablement plus de valeur que de simples mots et de l’autre, il n’avait pas l’intention de les décevoir ; pas après avoir si misérablement failli à respecter sa promesse envers la seule personne qu’il ait véritablement aimé. Il avait déjà commis une erreur en se laissant emporté dans la désespérance. Il n’en commettrait pas une deuxième. Seulement, sa génitrice paraissait encore récalcitrante à lui accorder son aval. À vrai dire, un détail l’avait énormément ennuyée lors de sa lecture et au fond, elle avait le pressentiment qu’Aramis le savait également.

« Cette Compagnie de Yüerell… Alexie en faisait partie si je ne m’abuse? » Le sylvestre inspira une grande quantité d’air à l’intérieur de ses poumons, avant de tout relâcher, pivotant par la même occasion sur lui-même afin de faire face à l’Ygdraë. « Effectivement. » Lui avoua-t-il de but en blanc. Seryndë laissa tomber un soupir, son faciès se défigurant un peu plus sous l’effet de l’hésitation. L’Ildra se retint de justesse de grimacer, s’efforçant de paraître le plus neutre possible. Il jouait gros en lui admettant cette vérité. Néanmoins, il avait besoin d’elle – et de son expertise – afin de concrétiser la grandeur de son projet et lui mentir aurait sans doute eu des conséquences beaucoup plus désastreuses que l’éclosion d’un simple brin de doute au creux de ses yeux ambrés. « Cela dit, ce n’est pas le détail qui devrait attirer votre attention. Il s’agit là d’une chance inouïe qui nous est offerte afin de rencontrer de potentiels partenaires commerciaux et d'accroître, par ce fait même, la notoriété de notre nom en versant des fonds à la Compagnie. De plus, nous aurons sans doute l’occasion de négocier un contrat d’exclusivité pour la vente de nos arcs, sans compter l’expertise que possède notre peuple dans les milieux naturels ; une expertise dont les Anges auraient sans doute besoin. Il nous suffirait de financer quelques équipes de naturalistes ygdraëns en soutien aux leurs et consolider cette alliance en envoyant un représentant se joindre à ces explorations. » - « Et tu souhaiterais être ce représentant. » Conclut la Cyraliel en soutenant son regard. L’homme ne dit rien, mais le hochement de tête qui suivit les propos de l’Ygdraë fut amplement révélateur.

La femme croisa les bras au-dessus de sa poitrine, songeuse et mitigée. La proposition de son fils était tentante pour tous les avantages qu’elle avait le potentiel de leur conférer. Ce qu’affirmait Aramis faisait sens aux oreilles de la Dagmar et elle aurait sans doute été folle de ne pas saisir cette opportunité qui se présentait, autant en terme de profits que de bonne image de marque. Dans l’optique où les Ailes Blanches parviendraient à se rendre au bout de leur expansion territoriale, la Dynastie Borghild, voire même leur peuple, se verrait octroyer le prestige d’avoir contribué au bâtissage d’un tout nouvel empire angélique. La perspective déroba un sourire aux lèvres de la sylvestre. Du bout de son index et de son pouce, elle se frotta brièvement la pointe du menton. « Il est vrai que les Anges traversent une grande période d’instabilité et que de tels financements ne leur seront jamais de trop. » Il s’agissait d’un euphémisme. « Cependant, ton idée fonctionne tant que l’on part de l’assertion qu’ils possèdent les moyens financiers de s’offrir tous nos services. » - « Nous pouvons bien nous permettre de leur offrir des prix abordables, si cela s'avère nécessaire. Il s'agit d’une méthode efficace pour assurer leur fidélité si nous savons nous montrer permissifs à leur égard, dans la limite du raisonnable. Nous leur devons au moins cela. » - « Nous leur devons? » Répéta Seryndë en haussant un sourcil. Le visage de l’homme se durcit. « Nous les avons abandonnés, tout comme nous avons abandonné la lutte pour le Bien. » Un soupir franchit le rebord des lèvres de son interlocutrice, mais cette dernière se garda d’émettre le moindre commentaire. Elle était parfaitement au courant des idées et des préceptes que défendaient l’Ygdraë et de fait, elle savait aussi qu’il était inutile de vouloir rajouter de l’huile sur le feu, la finalité d’un tel échange étant tristement bien connue des deux partis. Elle était là d’ailleurs, l’origine du malaise éprouvé par la Borghild. Bien que les arguments d’Aramis l’alléchassent irrémédiablement, elle avait également conscience qu’accepter une telle offre reviendrait à risquer le contact entre lui et des Anges extrémistes. C’était inévitable, malgré tous les conseils avisés qu’elle – ou son mari – pourrait lui confier. « C’est d’accord. » Finit-elle néanmoins par lui accorder. « Cependant, je souhaite être présente lors de la négociation du contrat. Cela te donnera l’occasion d’apprendre les ficelles du métier. » - « Très bien mère. » L’homme s’inclina légèrement en guise de politesse. « Je serai ravi d’être formé auprès de vous. » - « Je suis heureuse pour toi Aramis. Sincèrement. » Déclara-t-elle, avant de marquer un court temps d’arrêt. « Si j’étais toi, je choisirais la tenue bleue et blanche. C’est elle qui te va le mieux. »

Sur ses paroles dissimulant toute sa tendresse maternelle, Seryndë quitte la pièce après avoir conseillé à son fils, toujours indécis malgré sa longue séance d’essayage, de mettre de côté l’habit qu’il porte actuellement pour la soirée aux Jardins de Jhēn qui se déroulera dans deux jours.

Aramis referma brusquement le livre posé à ses côtés, avant de laisser échapper un grand soupir.

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Sam 13 Juil 2019, 15:34

Les ombres de la nuit étouffaient les lueurs opalines projetées par les astres, voilant ainsi le firmament d’une toile composée exclusivement de ténèbres qui semblaient vouloir nous engloutir à chaque pas que nous effectuions. Même l’éclat de la douce Phoebe, dissimulé sous d’épais nuages, demeurait invisible à nos regards qui s’accommodaient néanmoins, peu à peu, à la visibilité réduite du tableau de Cléophée. Mes doigts effleurèrent lestement le pommeau de ma lame qui balançait au gré de mes mouvements à l’intérieur de mon fourreau, lui-même suspendu à ma ceinture. Malgré leurs subtiles exécutions, mes intentions étaient toutefois manifestes, alors que je pressentais la venue des hostilités tapies au sein de la noirceur, celles-ci ne guettant que le moment opportun afin de passer à l’acte. Pourtant, mon visage revêtait une impassibilité exemplaire qui n'échappa guère à la vigilance du Cyraliel, dont le vague sourire illustrait, contre toute attente, son contentement. « Vous les avez remarqués, n’est-ce pas? » Souffla-t-il en un discret murmure, penchant imperceptiblement la tête dans ma direction. Lui aussi avait déjà affermi une certaine emprise sur le manche de propre armement, éprouvant la même tension qui nous plaçait sur le qui-vive. Je confirmai ses soupçons d’un petit signe de tête, coulant de suite une œillade en biais vers la droite. Interceptant le poids de mon regard, la forme se replongea d’emblée parmi la pénombre afin de dissimuler toutes traces de sa présence à la conscience de ses proies – nous, en l’occurrence – par simple souci de précaution. Une mesure qui m’apparut aussitôt comme absurde, car dès l’instant où nous avions échangé un contact visuel, ce scélérat s’était déjà trahi. En vérité, il nous avait exposé ses manigances bien avant ce bref échange, lorsque nous avions commencé à percevoir, sans arrêt, le bruit de ses talons claquer contre le pavé en suivant une cadence en parfaite harmonie à la nôtre. Il s’agissait très certainement d’un amateur ou plutôt, ils étaient des débutants qui ne maîtrisaient pas encore les ficelles de leur métier. « Il y en a un à gauche, un autre à droite et le dernier nous talonne par derrière » Précisai-je à mon compagnon de route, imitant sa façon de procéder en laissant ma voix franchir mes lèvres en une série de chuchotements. « J’espère que vous avez la situation en main. » Le ton de Svën avait changé, se durcissant tout comme ses propos qui venaient de gagner en gravité. Après tout, son assurance reposait entièrement sur la base de ce principe qui, en dépit de son évidence, était en mesure de nous dérober notre avantage du moment. Notre connaissance de l’intrigue qui se tramait constituait notre principal atout, l’élément clé qui nous ouvrirait la porte, je l’espérais, vers la victoire contre cette bande de voleurs. Cela étant dit, je désirais honnêtement, si mon vœu pouvait être exaucé, m’épargner la violence d’une confrontation directe. Néanmoins, les rues de Sceptelinôst n’étaient pas réputées pour leur tendresse, ni pour leur raison qui, dans le cas de cette dernière, ne pouvait être exprimée que par la force des poings et le tintement de pièces d’or, réduisant mon espérance à une vulgaire utopie. Par chance, mon maniement de l’épée était excellent, – je l’affirmais d’un point de vue objectif et non par simple arrogance – suffisamment pour contrer la menace qui se profilait à l’horizon.

Je portai de nouveau mon intérêt sur le faciès du sylvestre, l’expression légèrement assombrie. « Il serait sans doute plus judicieux que vous vous éloigniez sur-le-champ. Il est inutile pour vous de prendre part à ce combat. » - « Je suis plutôt habile de l’épée, vous savez. » - « Je ne remets pas en doute votre talent, mais c’est mon rôle d’assurer votre protection. J’ai été formé spécialement pour que je puisse exercer ma fonction en de telles circonstances. » Mon ton était sans appel. Cela dit, il en fallait plus pour décourager les ambitions du Cyraliel. « Ma magie vous sera très certainement utile. » Insista-t-il en soutenant mon regard. Je ne détournai pas les yeux. « Pourquoi insistez-vous tant à vous battre? » - « J’ai l’habitude de ce type de situations. » - « Je n’en doute pas. » Lui concédai-je sans pour autant me départir de ma sévérité. Bien qu’il ait passé une majeure partie de son enfance auprès de la bienveillance des Enfants de Suris, il s’était écoulé une période de latence entre le jour de son adoption et les quelques lunes durant lesquelles l’Ygdraë avait dû subir, seul, les cruautés existant dans un monde qui, à l’époque, se laissait déchirer par la guerre ; une guerre de croyances ayant également coûté la vie de ses parents, comme bien d’autres âmes innocentes. Je ne remettais nullement en question l'expertise que détenait le Cyraliel en la matière, pour l’avoir déjà vécu, mais il s’agissait d’un risque que je ne pouvais pas prendre à la légère. Peu importe ses arguments, ma décision resterait sans équivoque. « Cependant, que feriez-vous si vous vous faîtes blesser? Vous êtes conscient que c'est vous, leur cible? » Les voleurs possédaient un flair pour détecter les individus influents, mais surtout riches. Pour le reste, il s’agissait uniquement de courage, d’opportunité, de talent ou même encore d’imprudence. Les malfrats qui nous épiaient de loin rentrait, indubitablement, dans la dernière catégorie. Toutefois, cela ne les rendait pas moins dangereux et ils compromettaient la sécurité du Dagmar. « Je me guérirai, c’est tout. » Il me dévisagea encore un instant, avant de lâcher un soupir. « Mais je comprends votre position. Je n’interviendrais pas. Ils sont à vous. » L’homme usa subitement de son don d’invisibilité afin de se volatiliser au nez et à la barbe des cupides qui en demeurèrent pantois. Cela dit, quand ils comprirent finalement l’entourloupe venant de prendre place sous leurs regards sidérés, il était déjà trop tard.

Je venais de précipiter à grande vitesse sur le premier pirate qui croisa ma route, l’endormant immédiatement à l’aide de mes pouvoirs soporifiques. Son corps s’effondra d’emblée sur le pavé de la ruelle, sans même qu’il n'ait l’occasion de réagir à cet assaut fulgurant, tombant entre les bras de la douce Harabella. Puis, je ligotai le second brigand à l’intérieur d’une cage de lianes au sein de laquelle il se débattit farouchement à coups d’épaules et de dague, jusqu’à ce que la geôle végétale devienne si épaisse qu’il en fut rapidement incapable de bouger. Il gesticulait dans tous les sens, tentant vainement de se libérer, par des méthodes conventionnelles, de sa prison. Il abandonna toutefois les prémisses de ce plan quand il fut forcé d’admettre la qualité de ses entraves, se tournant naturellement vers la solution la plus facile qui s’offrait à lui : la magie. Réagissant au quart de tour, je l’envoyai sans hésitation rejoindre son compagnon dans l’étreinte du Rêve. Quant au troisième, j’entrepris tout d’abord d’esquiver le projectile qu’il me lançât en modifiant promptement l’intensité et la direction du vent, avant de lui faire face. Je n’avais toujours pas dégainé ma lame. Cela étant dit, la rage émanant du dernier voleur me contraignit à me servir d’une approche nettement plus musclée : je lui flanquai un coup de pied dans le plexus solaire, l’expédiant sans délai dans la crasse de la ruelle à travers un bruit sourd. Le souffle coupé, l’homme semblait remuer ciel et terre afin de ne pas tomber dans les vapes, mais bien vite, il finit par subir le même sort que j’avais réservé à ses prédécesseurs, s’assoupissant sous les effets de ma magie. Il se mit à ronfler. « Impressionnant. » Commenta le Dagmar en réapparaissant subitement à mes côtés. Il était resté tout près de la zone d’hostilités lorsque ces dernières avaient éclaté, observant avec intérêt le combat s’y étant déroulé. Je ne lui répondis pas, sachant qu’un mot de remerciement de ma part reviendrait, indéniablement, à valider une forme de droiture, de justice, à la brutalité gratuite. Elle n’en possédait aucune. Alors qu’un soupir s’exhalait de l’ouverture de mes lèvres, je me permis d’émettre un avertissement à l’égard du sylvestre : « Vous devriez faire attention aux tenues que vous portez dans ces rues. Nous ne savons jamais quand un danger peut finir par se manifester. » Ou quand des yeux indiscrets commençaient à nous épier dans l'ombre. Je sentis un frisson me parcourir l'échine.

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Kitoe
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Lun 22 Juil 2019, 22:42

Alerte violence tululut \o/

Helsinki & Asborn (PNJ)1373 mots
Espionnage II
-L’Ange lit à voix haute les mots qui apparaissent sur le carnet. Elle parle doucement. Elle est allongée sur le ventre et balance ses jambes d’avant en arrière. Un cliquetis retentit et raisonne dans toute la cave, la porte en haut des escaliers s’ou…

Elle se tut. Effectivement, on avait ouvert la porte. Asborn avait ouvert la porte. Helsinki se redressa et ferma le carnet. Les pages claquèrent comme une légère détonation et elle regretta tout de suite la précipitation de son geste. Elle le fit ensuite glisser sous mon matelas et s’assit dessus, le souffle court. Le Démon descendait doucement les marches. Il ne l’avait pas vue. Elle était terrifiée à cette idée, mais elle savait qu’il ne l’avait pas vue. Elle-même venait de voir apparaître ses pieds. Etape par étape, le corps suivit. Pendant longtemps, elle avait accueilli sa venue avec le nez froncé et le visage fermé, la mine dégoûtée et effrayée comme si elle était sur le point de vomir. Elle s’était habituée à ses visites quotidiennes, si bien que son aura pestilentielle ne lui inspirait plus grand-chose. Juste de la crainte.

Comme à son habitude, le vil s’assit sur les dernières marches pour observer son esclave quelques instants. Ça aussi, elle avait pris l’habitude. Elle avait compris comment se comporter : ne rien dire, ne rien faire, rester calme, comme si rien n’allait se passer, comme s’il ne faisait que contempler un animal en cage avant de repartir sans rien ajouter. Asborn se pencha sur le côté pour attraper sa pipe, qui se trouvait dans sa poche. Il l’alluma et inspira une grande bouffée. Helsinki baissa les yeux.

-A qui tu parlais ? Demanda-t-il en soufflant. Il dissipa la fumée d’un geste de la main.

-Personne.

-Tu parlais.

-C’était à moi-même…

Evidemment, elle n’y croyait qu’à moitié. Il rit. Il se moquait d’elle.

-Tu mens.

Il reprit subitement son sérieux et lui adressa un regard noir. L’Ange partit se cacher derrière ses cheveux. Elle le fuyait comme elle pouvait. C’était la seule échappatoire qu’il lui restait. A partir de maintenant, elle devenait impuissante. Mais ce n’était pas comme si elle avait eu beaucoup plus de pouvoir avant. Asborn se leva.

-Tu mens. Répéta-t-il. Très mal. Que se passe-t-il ?

Il ouvrit la porte de la cellule. Elle se recroquevilla. Ses larmes étaient déjà prêtes à couler. Il allait la frapper. Encore.

-Qu’est-ce que tu me caches ? Il fit le tour de la pièce, scrutant les murs et le sol à la recherche d’une faille ou d’un détail qu’il n’aurait pu soupçonner de loin. L’endroit était sombre, et il aurait pu être facile de dissimuler quelque chose. Mais il n’y avait rien. Pas une trappe, pas un trou, pas une cachette. Sauf le pot de chambre – il était plein, et elle n’avait pas les mains pleines de m**de. D’ailleurs, il allait falloir qu’il le vide – et le lit, sur lequel elle était assise. Bouge-toi de là. DEGAGE.

Helsinki émit un sanglot qu’elle avait vainement tenté d’étouffer et se décala. Asborn attrapa le matelas de fortune et le balança derrière lui. Il prit le carnet entre ses mains, et le feuilleta. Il lut rapidement quelques pages et s’attarda sur la dernière, où les mots apparaissaient sous ses yeux.

-Où t’as trouvé ça ?

Pas de réponse. Elle n’en savait pas plus que lui, après tout. C’était apparu sous son nez sans qu’elle n’y trouve la moindre raison. Seulement, cette explication n’était pas valable. Il s’accroupit et lui désigna l’objet. Elle recula.

-Ça n’était pas là avant. Ça veut dire que tu l’as fait rentrer d’une manière ou d’une autre, alors maintenant tu vas me dire d’où ça sort.

Helsinki respirait mal et son cœur battait à tout allure. Lâches, ses maigres forces l’avaient abandonnée. Une nouvelle fois, elle était à sa merci. Où frapperait-il aujourd’hui ? Elle gardait l’espoir qu’elle pouvait encore le déterminer, mais une chose était sûre : quoiqu’elle dise ou quoiqu’elle fasse, ça se terminerait mal pour elle. Mieux valait dire la vérité. Au moins, il verrait qu’elle ne mentait pas et peut-être serait-il plus indulgent. Ou plus bref. Retrouver la paix le plus vite possible était tout ce qu’elle demandait. Était-ce trop ?

-Je sais pas… c’est apparu là-bas… Elle pointa le centre de sa cellule du doigt.


-Tu sais jamais rien, ma parole… Il soupira et passa ses doigts sous son menton pour relever sa tête. Il dégagea les cheveux qui s’étaient collés sur son visage. En tous les cas, tu mens beaucoup mieux. Il lui donna un coup de poing au visage. Elle émit un râle. Elle ne l’avait pas vu venir. Et la vraie version, c’est quoi ? C’est toi qui l’as fait apparaître par magie ? A moins que tu ne sois parvenue à sortir d’ici ? Ou alors c’est Shanxi qui te l’a donné ?

-Non, c’est pas Shanxi, c’est pas Shanxi ! Je ne suis pas sortie et…

Elle fut interrompue par son rire. La colère du Démon laissa place à l’amusement pendant quelques secondes. Elle le trouva d’autant plus effrayant.

-Ça ne sert à rien d’essayer de protéger ton amie. Elle est morte, et cette fois-ci, ce n’est pas qu’une supposition. Je l’ai entendue de la bouche d’Ethel. Shanxi est morte. Mais c’est bien, c’est bien. C’est déjà une réponse.

Une vague de panique envahit le corps de l’Ange. Shanxi était morte. Helsinki n’était pas encore capable de réaliser tout à fait le sens de cette nouvelle. Elle se sentait juste soudainement vide et terriblement seule. Dès lors, plus rien ne la raccrochait un tant soit peu à l’extérieur. Si ce n’était, éventuellement, ce carnet qu’Asborn tenait toujours entre ses mains.

-Donc je disais, tu te l’es procuré d’une manière ou d’une autre. Cependant, il doutait qu’elle ait utilisé sa magie. Elle n’était pas assez puissante pour faire quoi que ce soit avec. Donc… tu as dû échapper à ma surveillance. Il lisait en même temps ce qui s’écrivait sur le document. Ça tombait bien, c’était exactement ce qu’il lui fallait pour surveiller sa détenue, même s’il ne croyait qu’à moitié à sa fuite. Il faisait simplement ça pour le plaisir de la punir. C’est que tu es bien plus maline que ce que tu laisses paraître. Ceci dit, me prendre pour un con n’est pas très intelligent de ta part… Je pensais que tu l’avais compris, depuis le temps. Je suis aussi surpris que tu sois capable d’utiliser tes jambes, toi qui es toujours à ramper par terre comme une misérable m**de. Décidément…

Il sortit de la cellule et jeta le carnet dans les escaliers. Il s’en occuperait plus tard. En attendant, il se pencha au pied des marches et attrapa une barre de fer. Elle reposait là depuis la venue de Shanxi. Il ne l’avait plus touchée depuis.

-Et puisque tu te plais plus à traîner par terre qu’à te tenir debout, je pense que cela ne t’affectera pas trop… A moins que tu ne souhaites m’échapper encore ?

Il revînt à l’intérieur et brandit la barre. D’un coup de pied, il força la jeune femme à dénouer ses bras de ses jambes et à s’allonger.

-Non… Non…

Mais ses supplications étaient inutiles. Asborn détestait quand elle pleurnichait. Ça lui donnait justement envie de frapper plus fort. Frapper jusqu’à ce qu’elle la ferme. La barre de fer s’abattit sur son tibia gauche, qui émit un craquement. Helsinki hurla. Tout de suite après, la douleur vînt envahir le tibia droit. Même crac. Même cri. L’Ange pleurait et hurlait tellement qu’elle suffoquait. Elle était pâle comme la mort. Elle se sentait proche de l’inconscience, mais son corps ne le lui accordait pas. Elle était condamnée à souffrir comme elle n’avait encore jamais eu à le faire. A vrai dire, elle n’avait pas imaginé qu’une telle douleur était possible. D’habitude, les maux des coups s’estompaient assez vite. Là, ces fractures n’en finissaient pas. Combien de temps était-elle supposée avoir mal ?

Asborn, lui, ferma la porte de la geôle et retourna vaquer à ses occupations. Il attrapa le carnet au passage. Oui, ça lui serait très utile. Non seulement pour surveiller Helsinki, mais aussi le reste de la maison. Depuis quelques temps, il avait la désagréable sensation d’être surveillé.



Bijin
nastae:
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mar 23 Juil 2019, 22:21

Attention euh... nudité ?

Sylbille s’avança vers la cuve remplie d'eau chaude au milieu de la pièce. Une fois à proximité, elle glissa quelques doigts dans le liquide pour tester la température et sembla trouver cette dernière à son goût : sans grande cérémonie, elle se déchaussa de ses bottes, ôta son pantalon qu'elle laissa tomber sur le sol puis déboutonna minutieusement les boutons de sa chemise qu'elle envoya négligemment sur une chaise -mais manqua sa cible de plusieurs centimètres, le tissus terminant sa course sur la carpette. La brune s'appuya contre le rebord de la baignoire puis entreprit de défaire ses tresses une à une, glissant ses doigts entre ses nattes pour essayer de défaire le plus de nœuds possibles dans les mèches qui n'avaient pas été attachées. Une fois cette tâche terminée, la jeune femme se débarrassa de ses sous-vêtements, qui ne tardèrent pas à rejoindre le pantalon par terre. Baissant la tête, elle glissa un regard sur son corps avant de s'arrêter sur sa blessure la plus récente. Précautionneusement, la chasseuse appliqua deux doigts pour palper la plaie -ce qui la fit grimacer malgré sa prudence- et constata avec satisfaction que le tout cicatrisait correctement malgré la toxine du monstre qui l'avait blessé, ralentissant la guérison.

L'Orisha secoua la tête avant passer une jambe dans son bain, puis la seconde et enfin, de se plonger entièrement dans l'eau chaude. Un soupir de bien être traversa ses lèvres. Elle n'était plus habituée à tout cela. A tout ce confort. Elle ne l'avait jamais été, pour tout dire. Malgré les avantages que son mariage avaient pu lui apporter, elle était rester une personne modeste et somme toute simple. Ces choses là ne l'intéressaient pas outre mesure. Cela dit, s'il y avait bien une chose dont elle était reconnaissante et dont elle n'hésitait pas à user, c'était de pouvoir profiter d'un bon bain chaud dès lors qu'elle rentrait ici. Lorsqu'elle était en chasse ou qu'elle restait à l'Althiass, elle devait se contenter de faire sa toilette à l'eau froide des ruisseaux sur son chemin ou alors chauffer elle même son eau -une tâche fastidieuse qu'elle finissait souvent par abandonner. Fermant les yeux, la brune posa sa tête sur le rebord de la cuve et resta immobile pendant quelques instants, profitant de l'eau sur son corps. Après plusieurs minutes, elle finit néanmoins par se redresser et, attrapant une éponge et un savon, elle commença à frotter vigoureusement son corps, se débarrassant de la poussière et de la saleté qui s'étaient accumulées sur sa peau. Elle plongea également la tête sous l'eau puis commença à masser son crâne avec du savon, terminant par appliquer le pain sur les longueurs de sa chevelure. Lorsqu'elle eut terminé, L'Orisha avait l'impression d'avoir retrouvé une nouvelle peau et, surtout, de s'être débarrassée de plusieurs épaisseurs de crasse.

Une fois propre, Sylbille s'extirpa de la cuve puis s'enveloppa dans une grande serviette. Elle en attrapa une seconde puis commença à essorer ses cheveux pour éviter de les laisser dégouliner de partout. Une fois moins trempés, la chasseuse s'assit sur une chaise, devant la commode censée lui servir de coiffeuse. Furtivement, elle aperçut son reflet dans la glace posée sur le meuble, mais ne s'attarda pas dessus : elle se mit à essuyer les parties de son corps qui n'avaient pas encore été séchée correctement. Lorsqu'elle eut terminé, la Gandr laissa tomber sa serviette sur le sol et s'apprêta à enfiler une nouvelle chemise, mais s'arrêta en milieu de son mouvement pour attraper l'habit. Un étrange pressentiment s'était emparé d'elle. Un long frisson dégringola le long de sa colonne vertébrale. Sans savoir pourquoi, elle eut l'impression d'être observée. Un rapide coup d’œil lui confirma qu'elle était bien seule dans la pièce et que personne d'autre ne semblait l'épier. Fronçant les sourcils, elle ne put s'empêcher de remonter ses bras dans la tentative de cacher sa poitrine. « Non... ce n'est rien... Tu es juste en train d'imaginer tout ça. » dit-elle à voix haute pour se convaincre elle même qu'il n'y avait rien à craindre... Essayant de croire à son propre mensonge, la brune se força à décroiser les bras et attrapa sa chemise.

Pourtant, Sylbille s'immobilisa à nouveau. Cette fois-ci, ce ne fut pas un simple pressentiment : elle eut la très nette impression que quelqu'un venait de passer la main dans ses cheveux. jouant avec ses boucles humides et frôlant par la même occasion le haut de son dos. Le contact n'avait duré qu'une seconde tout au plus : à croire qu'elle l'avait rêvé. Pourtant, elle était certaine qu'il était bien réel. Déglutissant, elle pivota pour faire demi-tour et se retrouva face au vide : personne n'était là, à part elle. Confuse, elle se tourna à nouveau face au miroir qu'elle observa cette fois-ci avec intensité. Elle se vit, totalement nue, sans oser bouger. Elle savait que ce n'était pas terminé... Depuis quelques mois déjà, ce petit manège s'était installé sans qu'elle n'en comprenne l'origine... C'était comme de jouer à un jeu sans en connaitre les règles. A la fois frustrant et... un peu excitant. La brune patienta donc, immobile, jusqu'à ce qu'une seconde caresse effleure son épiderme. Ses yeux se posèrent immédiatement  sur son reflet, à l'endroit où une main aurait dû apparaître. La chasseuse ne prit pas la peine d'essayer d'attraper cet inconnu qui s'amusait régulièrement avec son corps, avec ses nerfs. Elle avait essayé à de nombreuses reprises sans jamais y parvenir. C'était comme essayer agripper de la fumée, ou courir après un fantôme. C'était inutile. A la place, la brune se contenta d'attendre et d'apprécier ce contact.

L'Orisha sentit la main remonter le long de son bras, puis s'aventurer sur ses omoplates pour redescendre en suivant les courbes de son dos jusqu'à ses hanches. Là, une seconde main vint l'empoigner, à l'image de la première. La prise fut quelque peu abrupte, bien loin des simples caresses auxquelles elle venait de goûter. Les mains commencèrent à se serrer, de plus en plus fort jusqu'à disparaître avant que la sensation ne devienne douloureuse. Elles réapparurent néanmoins sur son ventre, remontant le long de ses flancs -elle tressaillit lorsque les doigts s'approchèrent de sa blessure mais, une fois encore, la sensation s'envola avant qu'elle ne ressente la moindre douleur pour réapparaître dans une zone plus agréable- jusqu'à venir trouver sa poitrine. Un soupire échappa à la femme qui, instinctivement, pencha la tête en arrière les yeux clos. Les mains s'amusèrent encore un peu avec cette part sensible de son anatomie,  la forçant à se mordre la lèvre pour ne pas faire de bruit. Finalement, un baiser fut posé sur son épaule droite, attention qui la fit sursauter et lui fit rouvrir les yeux d'un seul coup. Les mains avaient plein de tendresse, pour elle. Toujours. Souvent, elles s'amusaient à venir la tourmenter, la touchant d'une façon qu'elle ne pouvait qu'apprécier sans qu'elle n'accepte pourtant de l'avouer. A croire que ces deux mains connaissaient son corps bien mieux que celles de son époux. Non, cela était une certitude : Raeden ne l'avait jamais touché de cette façon, et ne le ferait sans doute jamais. Son esprit était tourné vers une autre et ses ailes blanches le resteraient sans doute encore pour longtemps. La brune avait finit par accepter la présence de ces mains baladeuses, ça avait presque finit par devenir son plaisir coupable, bien que la situation soit trop embarrassante pour qu'elle s'abandonne totalement au plaisir procuré par ces contacts plein de tendresse. Pourtant, jamais elle n'avait eu droit à un baiser. Et cela donnait une dimension bien plus dérangeante à la situation.

Sylbille papillonna des yeux. Lorsqu'elle croisa son reflet, elle remarqua aussitôt ses joues rosies et sa respiration haletante. Elle patienta quelques secondes et, désormais certaine que l'inconnu avait terminé, elle enfila sa chemise.
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Merci Kyky  nastae
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 24 Juil 2019, 16:55

Pareil que Kitoe



Je m’assis dans l’un des fauteuils les plus confortables de Valera Morguis. « Alors ? » demandai-je à l’homme. Il faisait partie de ces Sorciers qui n’obéissaient qu’à moi, un espion particulièrement efficace qui me fournissait des informations sur le déroulement de la vie à Amestris. « Ça ne va pas vous plaire. » J’haussai les sourcils. « Votre femme sort souvent comme l’exige son rang. Cependant, votre absence ne manque pas d’attiser quelques convoitises. » Mon index et mon majeur étaient réunis sur ma lèvre inférieure, tirant sur la peau qui s’y trouvait. J’avais un air distrait mais j’étais bel et bien concentré sur les révélations. Je savais que la fille de Lord ne manquait pas d’en exciter certains. Par son rang, elle était aussi synonyme de pouvoir. Elle était jeune et ma vieillesse apparente donnait des idées à des hommes qui voyaient là une opportunité. Avec un peu de chance, pensaient-ils, j’étais incapable de la satisfaire et, par conséquent, la belle ne manquerait pas de se trouver des amants un jour ou l’autre. Ils voulaient en être. Je n’avais rien contre les liaisons extra-conjugales de Viviane. Nous avions fait Basphel ensemble et nous tirions tous les deux des avantages de notre mariage. L’amour n’en faisait pas partie. Nous étions plutôt complices et j’acceptais qu’elle écarte les cuisses pour d’autres si elle s’assurait de leur parfaite discrétion. Ça pouvait signifier les tuer juste après si c’était nécessaire. C’était une chose. Une autre était que les prétendants s’exhibent. La réputation avait une importance capitale chez les Sorciers et je n’allais certainement pas laisser ces hommes ternir la mienne. J’étais plutôt magnanime en temps normal, sans doute trop pour qu’ils éprouvent une véritable peur. « Lesquelles ? » finis-je par demander en continuant à dépouiller ma lèvre. L’espion marqua un temps d’arrêt. Mon ton était clair. « Le marquis Taïmon, le plus jeune, Ewald, en particulier mais il n’y a pas que lui. Plusieurs membres des grandes dynasties, des comtes essentiellement, ont été vu auprès de votre femme, se montrant très insistants au point de gêner plusieurs autres invités. » Il me fit la liste exhaustive. Le bruit qui sortit de mes lèvres montra clairement que j’étais mécontent. Le silence s’installa avant que je ne le rompe. Ma décision était prise. « Je vais me rendre à Amestris, avec la totalité de mes esclaves. » Je me dirigeai vers mon bureau, écrivant quelques mots à l’attention d’un imminent membre de la Garde. « Pars en premier. » lui dis-je en lui tendant la missive. Il pouvait la lire sans aucun problème. Il s’agissait d’une feuille volante qui portait néanmoins ma signature. J’aurais pu y apposer un sceau mais j’étais certain que ce n’était pas nécessaire. Il me contacterait par un moyen magique s’il doutait de mes volontés. « Vous êtes sûr ? » demanda l’espion. Je souris. « Je suis Prince. Si les imminentes familles souhaitent garder leur progéniture en vie, il faut qu’elles apprennent à l’éduquer. On ne s’approche pas de la femme d’un Prince Noir impunément. »

« Répétez : je ne m’approcherai plus de la Princesse Noire. » Les débuts avaient été difficiles. Aucun n’avait voulu obtempérer. La foule s’était amassée petit à petit pour voir le spectacle. Tous les Mages Noirs ne pouvaient pas supporter la vision d’horreur qui se profilait à présent. La Garde était présente pour empêcher les ascendants d’approcher. Il était hors de question qu’ils sauvent leurs enfants et le seul miracle qu’ils pouvaient à présent espérer était une intervention de l’Empereur Noir lui-même. Je marchais tranquillement sur l’estrade qui avait été installée spécialement à cet effet. Chaque homme était attaché magiquement à un poteau, pieds et poings liés afin d’être dans l’incapacité de bouger. Dans le lot, certains m’étaient déjà hostiles avant même de me rencontrer. Ils auraient une raison valable de me détester, à présent, même si elle ne leur resterait pas longtemps à l’esprit. Je m’étais interrogé sur la meilleure manière de procéder, savoir si je devais les laisser en vie ou non. La réponse était négative. Quelque soit la finalité, les laisser vivre signifiait m’attirer leur haine ainsi que celle de leur famille. Si je les tuais, j’insufflerais la haine et la volonté de vengeance mais aussi la plus paralysante des peurs. Je devais démontrer que je n’étais pas tendre et que s’ils voulaient s’en prendre à moi, il valait mieux être sûr et certain des cartes qu’ils pouvaient avoir en main. J’avais aligné mes esclaves devant l’estrade dans l’intention de les divertir, mais également de les prévenir. C’était parfait. Je pouvais faire d’une pierre deux coups. « J’ai dit, répétez : je ne m’approcherai plus de la Princesse Noire. » Ils le firent, leur bonne résolution suivie d’un cri de chacun. C’était presque mélodieux, presque. Depuis quelques jours que je m’amusais avec eux, la foule m’avait affublé d’un nouveau surnom : l’Écorcheur. Ils ne ressemblaient plus à rien, qu’à de la chair scintillante et sanguinolente. Nous faisions des pauses, bien entendu, le temps de les alimenter. Je n’étais pas un monstre, après tout. Ils étaient à bout de force, ce qui se comprenait, et mes insomnies répétées ne me plaçaient pas en de bonnes conditions non plus. J’étais toujours de mauvaises humeurs lorsque je ne dormais pas. « Bien bien bien. » fis-je. C’était la première fois que je m’adressais à eux autrement que par mon refrain habituel, leur demandant de répéter après moi. Il y avait de l’espoir dans leurs yeux exorbités. Je m’approchai tranquillement du bord de l’estrade, fixant le peuple. Je me fichais bien qu’ils ne s’approchent plus de mon épouse puisqu’ils allaient mourir. Je faisais simplement passer un message envers ceux qui étaient présents tout autour de nous. Je souris, pervers et vicieux. Une pensée m’assaillit : heureusement que les Anges ne réglaient pas les problèmes concernant leurs femmes comme je le faisais. Pourtant, c’était très loin de concerner seulement Viviane. C’était un acte de pouvoir que j’étais en train d’accomplir. Il fallait qu’ils comprennent que mon absence ne signifiait pas mon ignorance et que chacun sache que j’étais au courant de ses moindres faits et gestes.

D’un regard tyrannique, je contemplai ces gens. J’avais envie qu’ils doutent, qu’ils se demandent s’ils ne seraient pas les prochains sur la liste. Je voulais que, durant les jours à venir, ils fassent particulièrement attention à ne pas me manquer de respect. Je croisai mes doigts entre eux sur mon abdomen, laissant filer le temps dans un suspens semblant interminable. « Tuez-les. » tranchai-je finalement sans aucune once d’émotion dans la voix. Mes hommes de main firent virevolter des lames bien plus tranchantes et grandes par magie vers leur cou. La tête de chacun roula sur le sol. C’était intéressant, tout ce sang qu’il y avait dans un corps et comment le cœur continuait un peu de pulser, donnant un rythme ridicule au liquide qui s’échappait pour toujours des jugulaires. Parfois, c’est vrai, je doutais du mal qui me caractérisait. Il m’arrivait de me sentir bon, d’apprécier la compagnie des Magiciens et de me laisser aller vers les avantages qu’il y avait à être bénéfique : l’amour d’autrui, l’aide gratuite, la possibilité de dormir sur ses deux oreilles, le bien-être. Seulement, je ne me dupais pas vraiment, au fond. Il n’y avait que deux possibilités, de toute façon : soit j’étais un très méchant espion Sorcier qui excellait dans le rôle du gentil Magicien, soit j’étais un parfait petit Magicien qui excellait dans le rôle du méchant Sorcier sans que personne, pas même moi, ne s’en rende compte.

Après un long moment, je tournai les talons, escorté par plusieurs Mages Noirs et suivi de mes esclaves. J’aurai pu utiliser une potion afin de me téléporter mais je trouvais les choses bien plus théâtrales ainsi. Nous traversâmes Malorsa. Ceux qui m’accompagnaient s’arrêtèrent aux portes du Palais. Je laissai la gestion des esclaves au personnel qualifié et disparus dans les couloirs. Mes pas étaient fluides. Je me sentais calme, plutôt heureux. J’ouvris la porte des appartements de ma femme et fermai à clef derrière moi. Je la cherchai et entrai dans sa chambre. Je la fixai un instant, changeant d’apparence pour quitter ce corps vieilli et fatigué. « J’espère que le spectacle t’a plu. » lui dis-je simplement avant de m’allonger sur son lit après avoir retiré mes chaussures.

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Mer 24 Juil 2019, 23:20

Elh
Espionnage II
Elle avait déjà eu cette sensation désagréable et pas franchement rassurante. Elle la craignait profondément, surtout lorsqu’elle se manifestait la nuit. Heureusement pour cette fois-ci, il faisait jour. Elh marchait, son panier suspendu au bras. Elle voulut jeter un rapide coup d’œil derrière son épaule, mais au final, elle se retourna complètement. Lily imita le geste de son amie, intriguée.

-Que se passe-t-il ?

La plus petite scruta encore quelques secondes les recoins de la rue avant de lui répondre par un haussement d’épaules. Elle leva les yeux vers elle et lui sourit pour la rassurer. Il n’y avait rien. Ce n’était qu’elle qui se faisait des idées. Lily afficha une mine entendue, puis les deux femmes continuèrent leur route. Elles étaient sur le chemin du retour. Elles avaient fait le tour du marché ensemble, comme souvent. Le trajet se fit en silence. Enfin, il l’était toujours, et ce pour des raisons évidentes. Cependant, aujourd’hui était différent. Celui-ci était particulièrement… vide. Les autres jours, il arrivait à Lily de faire quelques petits commentaires par-ci par-là, ou de raconter les histoires qui lui étaient arrivées depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vues. Là, c’était comme si elle n’osait rien dire.

-Bon, eh bien… bonne journée.

Elles étaient arrivées au croisement qui devait séparer leurs chemins jusqu’à leurs maisons respectives. Elh acquiesça, et c’est ainsi qu’elle se quittèrent. Lily observa son amie partir. Elle avait vu, évidemment, que quelque chose n’allait pas. Quand Elh était nerveuse, ça se voyait comme le nez au milieu du visage. Cependant, elle savait d’expérience qu’elle ne pourrait rien tirer d’elle. Si la communication était de base compliquée, Elh était aussi très réservée et n’aimait pas déranger les autres avec ses propres problèmes.

La Lyrienn disparut dans la rue suivante avant de continuer sous forme élémentaire. Sa progression se traduisait par un vif courant d’air, qui s’estompait cependant très rapidement. Elle retrouva sa maison en quelques secondes et s’infiltra à l’intérieur par le trou de la serrure, qui poussa un sifflement aigu à son passage. Sous cette forme, elle doutait qu’on ait pu la suivre, et pourtant, son sentiment persistait. Après avoir pris une profonde inspiration pour se détendre, la jeune femme entreprit de faire le tour de la maison. Tout semblait être en place. Pourtant, elle restait nerveuse. Elle pinça ses lèvres. Elle ne parvenait pas à réfléchir correctement. Il lui fallait un endroit plus calme. Sa main glissa dans sa poche pour attraper la clef qui s’y trouvait. Elle savait où aller pour obtenir ce dont elle avait besoin. Elh alla ouvrir l’armoire de sa chambre et en sortit la maison de poupée. Elle la cachait toujours. Elle ne voulait pas qu’on la prenne pour une gamine. On la considérait déjà suffisamment comme telle, et il fallait dire que c’était assez fatiguant. Elle introduisit la petite clef dans la serrure de cette porte où elle pouvait tout juste passer sa main et fut aussitôt transportée de l’autre côté des murs.

Là, elle se savait parfaitement seule. Avec personne pour la déranger, elle saurait si son sentiment était avéré ou s’il ne s’agissait que d’une illusion de son esprit. Elh s’allongea sur le magnifique tapis qui se trouvait devant la cheminée. C’était, selon elle, l’endroit de plus confortable de toute la maison. C’était doux et chaud, et le serviteur avait beau dire tout ce qu’il voulait sur l’histoire de ce tapis, elle s’en fichait. D’ailleurs, il était là. La Lyrienn tourna la tête. Il était immobile, droit comme un pic. Quelque part, elle admirait sa discipline. Lui, sa manière de savoir autant de choses sur elle et de toujours se tenir en silence dans un coin de la pièce ne la dérangeait pas. Bien qu’elle ne sache pas grand-chose de lui – il ne faisait que dire qu’il était ici depuis toujours, au service de cette maison – elle lui faisait entièrement confiance. Cela pouvait paraître étrange, et il fallait dire qu’elle-même avait du mal à se l’expliquer.

Elle aurait pu rester des heures ainsi, à écouter le feu crépiter et sentir cet incroyable tapis sous sa peau. Cependant, elle savait qu’elle ne pouvait pas rester indéfiniment ici. Ce n’était pas raisonnable. Elle devait affronter ses problèmes.

En tous les cas, ce sentiment n’était pas que le fruit de son imagination. Il y avait vraiment quelque chose qui l’espionnait à l’extérieur. Tout ce qu’elle désirait était de savoir qui, voire quoi, afin d’avoir une chance de pouvoir le chasser et qu’on lui foute la paix. Elle réfléchit. A vrai dire, à moins de faire appel à une tierce personne ou alors d’être omnisciente, elle ne voyait aucune autre solution. La réponse lui apparut au bout d’un certain temps : ou un objet magique. Elh se releva brusquement et vacilla le temps que son vertige ne disparaisse. Elle sourit au serviteur en guise de remerciement – de n’avoir rien fait, certainement – et quitta la maison.

De retour dans sa chambre, la jeune femme se dirigea vers sa table de nuit, ouvrit le petit tiroir du dessous et attrapa le carnet qui y reposait. Elle avait failli l’oublier. En réalité, ce carnet lui faisait peur. Elle l’aurait jeté si elle n’avait pas eu cette manie de penser que tout – absolument tout – pouvait trouver une utilité un jour ou l’autre. Posséder une maison petite comme la sienne lui posait d’ailleurs problème. Parfois, elle rêvait d’avoir son propre entrepôt.

Elle avait bien fait de le garder. Ou peut-être pas. Après tout, c’était depuis qu’elle l’avait qu’elle se sentait épiée. Qu’il soit apparu chez elle sans la moindre explication était une raison de plus pour s’en méfier. Elle aurait dû le jeter depuis longtemps. Cependant, quelque chose lui disait qu’elle ne parviendrait pas à s’en débarrasser comme ça, même avec toute la bonne volonté du monde.

« La femme ouvre le carnet… »

Rien n’indiquait explicitement qu’elle était seule, mais rien n’indiquait non-plus le contraire, ce qui voulait dire qu’il n’y avait personne à proximité. Toujours pas. Elle soupira et se laissa glisser contre le mur. Bon. Il allait falloir trouver autre chose.


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