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 [RP de groupe] Un jour au marché

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Dim 16 Déc 2018, 14:12

Un jour au marché




L'air était piquant et le ciel bleu et dégagé. Il n'y avait plus de doute à avoir, l'hiver était bien là. Ca se ressentait dans l'air, dans le souffle chaud qui se matérialisé à chaque respiration. Et dans la neige qui avait évidemment tout recouvert. Le soleil était à peine levé mais la journée s'annonçait belle. Ce qui était plutôt une bonne chose car aujourd'hui était jour de marché. Les commerçants étaient là depuis l'aube, installant leur étale et leurs produits, faisant quelques braseros au milieu de la place et des rues pour se tenir chaud. Le marché se tenait sur la place centrale des Jardins de Jhen et dans les rues rayonnantes. Comme les fêtes approchaient, un effort avait été fait et quelques décorations avaient été accrochées aux façades et suspendu entre les masures mais cela s'arrêtait là. Les pensées et les esprits n'y étaient pas. D'ailleurs, le nombre d'exposants présentant des objets festifs ou pouvant donner lieux à des cadeaux étaient peu nombreux. En fait, il s'agissait principalement de Magiciens des environs faisant parfois des virées jusqu'ici pour vendre.

En réalité, la plupart des stands se concentraient sur la vie de tous les jours. Des tissus pour faire des vêtements en lin, en laine, en soie, ou bien des tentures pour couper le vent ou agrémenter un mur vide, des bâtons, du cuir, des chaussures, des ustensiles de cuisine, de la nourriture et j'en passe. Une petite forge portative avait été installée aussi, pour que les gens puissent faire venir réparer leur outils en métal ou encore passer de petites commandes pour la vie de tous les jours. Le marché, c'était la simple action de faire ses courses, d'acheter ce que l'on avait besoin et de rentrer chez soi. Cela avait toujours était l'occasion de retrouver des gens, des amis, de faire un peu de discussion, d'écouter les derniers ragoûts, d'apprendre les dernières nouvelles, d'échanger avant pourquoi pas de choisir d'aller boire un verre à la taverne ou de se faire une bonne bouffe. Un marché, c'était une part de vie. C'était pour cela aussi qu'il y avait plusieurs marchands proposant des boissons chaudes, des tourtes croustillantes, des pommes d'amour … En été, cela aurait plutôt était des rafraîchissement, mais à chaque période de l'année, on s'adaptait.

L'aboiement des chiens se mêlait au son des voix des commerçants hélant les passants pour les attirer sur les stands, aux poissonniers vantant les mérites de leur produits, aux quelques chants de fêtes qui fusaient ça et là et au brouhaha indistinct de la foule. Il n'y avait cependant pas autant de rire, de joie et de bavardages auquel on pourrait s'attendre avec les festivités approchantes. C'était comme si une fine chape de plomb recouvrait tout, alourdissant l'air et les esprits. Tout simplement parce que le cœur des Anges n'y était pas, encore moins que les années précédentes. Les discussions étaient là, mais à demi-mot, sur un ton plus bas, les sourires se faisaient plus fugaces, fragiles et ternes, les regards moins francs, ayant du mal à décoller du sol. Même les interpellations des marchands étaient moins vives, moins criardes dans l'air. Tout le monde ressentait la peine et le désarroi. La Reine était morte. Un nouveau roi allait prendre sa place, oui, mais cela n'enlevait en rien le fait que leur Souveraine avait été assassinée dans ses appartements, sur leurs terres et que personne n'avait plus d'informations là dessus. Cet acte avait prouvé que même au sein des Magiciens, loin des Démons, ils n'étaient pas à l'abri.

Des troupes armées patrouillaient d'ailleurs dans les rues. Elles étaient là pour apaiser la tension du peuple, tenter de les faire se sentir protéger, plus en sûreté. Mais voir leur nombre renforcé avait aussi le contrecoup de donner une atmosphère plus oppressante, ne donnant pas envie de rester dans les rues plus que nécessaire. Et puis, il ne fallait pas oublier l'oiseau dans le ciel. Le hibou signalant à tous l'ouverture de la Coupe des Nations. Pour le moment, aucune épreuve n'avait officiellement commencé, mais l'excitation montait, contrebalançant la peine. Tout le monde allait de son petit potin pour tenter de deviner qui serait choisi parmi les Anges pour les représenter dans telle ou telle épreuve. Et surtout, quelles seraient ses épreuves ? Tout le monde avait sa petite théorie, sa petite idée. C'était un mélange d'allégresse et de doute, d'anticipation et de crainte qui tourbillonnaient en chacun, pouvant provoquer un cocktail détonnant.

Raeden observa la foule depuis le coin de la bâtisse où une partie de sa troupe stationnait. Il avait scindait ses effectifs en plusieurs groupes, pour couvrir plus de terrain, plus de zone et pour que cela paraisse moins impressionnant. Et puis, il y avait ceux qui étaient en repos aujourd'hui. Deux petites vieilles passèrent à leur côté lui souriant gentiment, avant de se pencher l'une vers l'autre


Tu crois qu'il va être choisi ?

Elles se retournèrent toutes les deux à moitié pour l'observer quelques secondes avant de continuer leur chemin.

Ca ne m'étonnerait pas .. C'est quand même la Bûche Sauvage hein, il ne faut pas l'oublier !

Le reste de leur échange se perdit dans le brouhaha de la foule. Le Forgeron secoua la tête en esquissant un sourire.

Je vois que vous avez toujours la côte, Chef.

L'Ailé leva les yeux au ciel avant de se tourner vers Al.

Au lieu de dire des bêtises, toi, va plutôt nous chercher une tournée de boissons chaudes. On va refaire un tour sur la place.

Après avoir plongé la main dans sa bourse, il lui tendit quelques pièces avant de faire signe aux autres de le suivre et de se mettre en mouvement. Il passa voir Haimric à la forge pour voir si tout se passait bien avant de continuer son chemin

1 028 mots

Règles et explications


Coucou à tous <3

Voici un petit rp ouvert à tous mais principalement pour les Anges vivant aux Jardins de Jhen ainsi que les Magiciens résidents aux alentours. Après, vous pouvez très bien venir, si vous avez une explication pour votre venue ^^
Comme vous avez été beaucoup à le demander, il s'agit d'une scène de la vie quotidienne : un marché un matin. Le temps est frais mais beau.
Vous pouvez très bien être un artisan tenant un stand ou bien quelqu'un venant simplement faire ses courses.
Les conversations parlent un peu de tout et de n'importe quoi mais les sujets principaux qui reviennent concernent quand même le meurtre de la Reine, sa succession et la Coupe des Nations.
Le climat étant quelque peu sous tension, des patrouilles de soldats angéliques sont un peu partout, en petit groupe.

Vos messages devront faire 720 mots minimum et vous avez jusqu’au 16 février pour RP et avoir les gains. Libre à vous de continuer ensuite ^^
En tout cas, amusez vous bien !
Gains


Une tourte chaude qui se multiplie quand on la rompt pour la participation
+1 point de spé tous les 3 messages

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Jeu 20 Déc 2018, 19:03

[RP de groupe] Un jour au marché V6bl
Un jour au marché


« Je vous avais dit d’être patient Kahel. Il semble que le grand jour soit arrivé. ». La Dame Rouge souriait d’un air satisfait. Il fallait toujours savoir sortir ses as au bon moment. Autour de l’ancien Roi, quelques corps sans tête reposaient là. Il avait fait les choses proprement, bien sûr. Il les avait faites quand même. Entre sa propre mort et la mort d’autrui, il avait dû faire un choix. L’avait-elle malmené ? Un peu. Avait-elle profité de son corps ? Légèrement. Cela dit, depuis le temps qu’elle le gardait chez elle, à l’abri des regards indiscrets, le plus souvent enfermé, il avait perdu une bonne partie de sa musculature. Il restait tout de même étonnement beau, plus que le Monarque Démoniaque. Il était si pur, si… parfait. Le violer avait été du gâchis mais il avait refusé de se laisser tenter, aussi. C'était de sa faute. Pour ce simple fait, elle lui vouait une sorte de respect. Résister au Kāmada Byāran de la Luxure était particulièrement difficile, après tout. Il était trop droit, trop vertueux. Il l’avait un peu affectée, parfois. Même s’il était sur ses terres, dans son domaine, il était telle une lumière qui étincelait. Il avait essayé de la rendre moins pécheresse, de discuter, tout comme elle avait essayé de le plonger dans les vices. Ils avaient beaucoup parlé, échangé sur leur vision du monde. Et puis, il y avait quelques jours, elle lui avait appris la mort de sa fille. Elle l’avait regardé pleurer, restant immobile, debout, ressentant une sorte de plaisir malsain à cette vision. Même dans le chagrin, il restait digne. S’en était presque agaçant, même si le faire souffrir l’amusait.

Elle demanda à ses serviteurs de déverrouiller le portail magique qui retenait captif l’Ange. Elle l’avait assez affamé ces derniers jours pour qu’il n’ait pas la force de lui résister. Elle s’avança, passant lentement ses doigts dans ses cheveux. Il était assis. Quelques envies luxurieuses vinrent la saisir mais elle se retint de soulever sa robe. Ce ne serait pas professionnel. Et puis, elle avait testé la dextérité de sa langue plusieurs fois déjà. Il l’avait toujours fait contre son gré mais, tant pis, ça lui avait plu quand même. Quelques philtres, quelques maléfices, et ses résistances tombaient une à une. Elle se baissa pour être à sa hauteur, ses doigts parcourant la joue de l’Ange. « Vous savez, j’ai réfléchi et je pense que reprendre ma véritable apparence est préférable. Vous aviez raison : une femme telle que moi n’a pas à vivre cachée, quand bien même j’aime prendre mes adversaires par surprise. C’est tellement plus plaisant de leur arracher les tripes sans qu’ils ne s’y attendent. ». Elle parlait de Zane. « Seulement, les années ont passé et je suppose que je peux arriver à pardonner les maladresses enfantines de cet homme. J’aurai sans doute besoin de lui, qui plus est. J’ai un adversaire de taille à défaire et le mariage commence à me peser. ». « Rester inactive ne vous ressemble pas, en effet. Vous vous ennuyez tellement que vous en arrivez à parlementer avec un Ange et à lui demander son avis. ». Il sourit, la fixant d’un regard doux qui avait tout pour déplaire à la Collectionneuse. Quoi qu’elle lui fasse, quoi qu’elle tente, il continuait d’être calme. Bien sûr, elle l’avait fait crier une ou deux fois mais la force mentale de Kahel dépassait l’entendement. Il s’était bien remis de l’après-guerre. Il s’était bien remis de la chute des siens. L’Espoir et la Foi semblaient l’habiter de plus en plus. Quelque part, elle enviait sa sagesse. « Je ne considère pas les Anges comme des moins que rien et vous le savez très bien. Cependant, vous avez raison. Il est temps de rattraper ces années de stagnation. C’est pourquoi le grand jour est arrivé. Restez ici, mes serviteurs feront le nécessaire lorsque ce sera le bon moment. ». Avant de partir, elle lui vola un baiser. La répulsion qu’elle ressentait pour lui lui plaisait, l’attirait. Elle était sans doute légèrement masochiste.

Habillée d’un manteau à capuche, mêlant tissu et fourrure, Aria s’avançait dans la neige qui recouvrait les Jardins de Jhēn. Elle constatait avec un certain amusement que les Ailes Blanches avaient reconstruit un semblant de vie ici. Ils avaient de la chance d’avoir trouvé une protection suffisante. Cela étant, à la place de Zane, si elle n’était pas convaincue que la chose briserait l’équilibre à jamais et conduirait les Démons à leur perte, elle aurait fini le travail. Il semblait néanmoins que d’autres préoccupations tourmentaient le Diable. Elle en supposait la teneur mais ils ne s’étaient pas vus depuis trop longtemps pour qu’elle sache ce qu’il se tramait sous sa jolie chevelure bleutée. Les Esprits n’étaient pas tous enclins à lui parler de lui. « Bonjour, je prendrais quelques pommes. Si vous en avez des biens rouges, ce serait mieux. ». Elle se demandait combien de temps son petit numéro fonctionnerait. Tout en écoutant les ragots, elle se mit à sourire à l’entente de « la bûche sauvage ». Elle hésita à aller à la rencontre du Délaissé mais resta sur place, persuadée qu’ils se verraient ultérieurement. Elle n’allait pas gâcher le marché tout de suite, si elle le gâchait. Tout dépendait de la qualité du vin chaud et de l’intelligence de ces emplumés.

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Ven 21 Déc 2018, 22:15

[RP de groupe] Un jour au marché Qwh6
Un jour au marché



Les doigts de la Belle frôlèrent le miroir. Le Diable dormait. Elle le regardait depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes. Le temps passait différemment lorsqu’elle se plongeait dans sa contemplation. Les idées filaient à toute vitesse en son esprit. Elle devait impérativement contacter la Souveraine des Faes. Si elle acceptait, elle pourrait sauver les Anges. Dans combien de temps ? Elle n’en avait aucune idée. Elle devrait s’initier à un savoir-faire qu’elle ne maîtrisait pas, comprendre des rouages qui, si cela se trouvait, briseraient son idée en mille morceaux. Lorsqu’il n’était pas présent, elle sentait une forme de tendresse poindre. Elle ferma un instant les yeux. Elle s’était mise dans une fâcheuse situation. Elle pensait, peut-être, à aller voir cet homme, le Joker elle ne savait quoi. Elle en avait entendu parler récemment. Sans doute pourrait-il remédier à ses problèmes. Le souci c’est qu’elle n’avait encore aucune idée de ce qu’elle aimerait lui demander. Certains choix, ceux de la raison, semblaient inévitables. Pourtant, elle n’en avait aucune envie. Parfois, elle songeait à simplement disparaître. Abandonner le trône à quelqu’un d’objectif était une solution qu’elle ne pouvait écarter totalement. Sans doute la chose serait-elle bénéfique à la fois pour les Magiciens et les Anges. Ou pas. Elle n’avait aucune certitude. Peut-être qu’elle seule maintenait les peuples en question en sécurité. Et puis, fuir ne réglerait sans doute pas tous les problèmes.

Soudain, un bruit retentit. Elle se retourna, cachant le miroir derrière elle, sur la table. « Tout va bien ? » demanda Erwan en l’observant. Elle n’avait pas la Couronne Angélique mais son apparence restait celle qu’il connaissait. « Oui je… hum… Je me disais qu’il serait peut-être temps pour moi de sortir. ». Une lueur s’éclaira dans les yeux de l’Olori. Il ne put s’empêcher de sourire. Cela faisait un long moment qu’elle restait enfermée. Certains de ses collègues s’amusaient à le taquiner, lui demandant parfois s’il séquestrait celle qu’il avait recueilli. Cela étant, la plupart des Anges savaient très bien que les traumatismes hérités de la vie avec les Démons mettaient du temps à se résorber et, malgré les quolibets, tous étaient bienveillants. « Il y a le marché ce matin, si vous voulez. Après, peut-être qu’il y aura trop de monde d'un coup pour vous… ». « Non ce sera très bien… Je pense. Je vais m’habiller… ». Elle était en robe de chambre. « Je vous attends dans le salon, dans ce cas. Une promenade me changera les idées, à moi aussi. ». Il parlait de la mort d'Asriel. Une fois que la porte fut fermée, elle soupira de soulagement. Elle devait être plus prudente. Si Erwan découvrait le Miroir, elle était certaine qu’il l’utiliserait pour tuer la Bête. Aussi, avec une précipitation pourtant non nécessaire, elle fit disparaître l’artefact au profit d’un autre. La Couronne ne devrait plus quitter sa tête, quand bien même elle la fatiguait. Cela étant, plus le temps passait, plus les torts qu’elle lui causait habituellement disparaissaient. La stabilité la guettait.

Dehors, Edwina prit le bras d’Erwan. Elle connaissait les Jardins puisque le territoire faisait partie de son Royaume. Cela étant, elle n’était pas censée les avoir réellement visités jusqu’ici. Elle n’aimait pas mentir. Elle n’avait jamais aimé ça. Néanmoins, elle avait dû apprendre à le faire, pour le bien de son peuple, pour le bien, tout court. « Voulez-vous une boisson chaude et quelque chose à manger ? ». L’Olori restait fort malgré la tentation qu’elle représentait. Elle pouvait sentir, néanmoins, qu’il était tendu. Elle se demandait ce qu’il se tramait dans son esprit. Était-ce parce qu’il avait peur qu’elle panique ? Était-ce parce qu’il avait peur d’autre chose ? « Oui ce serait avec plaisir. Je pense que lorsque je serai habituée… Enfin, j’aimerais travailler, vous comprenez ? ». « Ça me rendrait heureux, je vous assure. Seulement, j’aimerais éviter que vous alliez trop vite. Marchons simplement aujourd’hui et puis, ensuite, nous aviserons. ».

Alors que le silence s’était installé progressivement, l’homme s’arrêtant simplement pour lui mettre son écharpe autour du cou au premier frisson qui la parcourut, ils croisèrent un homme. Son apparition fit sourire Erwan. Edwina ne ressentait pas le même engouement. Elle aurait préféré ne pas tomber sur Raeden. « Raeden, bonjour. Cela fait un moment que je voulais vous voir. Vous le savez surement mais j’ai accueilli chez moi cette jeune femme qui s’avère être de votre famille. ». Chic. « Elle s’appelle Perséphone Liddell. » dit-il doucement, en plaçant sa main sur l’épaule opposée de la jeune femme. Il se pencha vers elle. « Je vous laisse ensemble un moment, je vais vous chercher de quoi boire et manger. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à demander à cet homme. Il est de confiance. ». « D’accord. » répondit-elle en susurrant, se sentant étrangement délaissée une fois l’Olori loin d’elle. Plus que délaissée, elle était clairement embarrassée. « Hum donc vous êtes Raeden ? Je vous connaissais de nom… Je n’aurai jamais cru vous rencontrer un jour. ». Elle s’arrêta un instant, triturant ses mains. « Désolée je ne suis pas habituée à tant de monde. Je suis restée longtemps chez Erwan et c’est un peu étrange. Ça me met mal à l’aise. ».

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Jeu 27 Déc 2018, 19:29

Un jour au marché




- Théodorus débout.

- Mmmmm … Mmmm

La mère de Théodorus soupira, elle fit un geste avec sa main et le lit disparut, son fils chuta avec un bruit sourd

- Aaaah ! Mais maman ! J’allais me lever ...

- Mais oui, je les connais les cinq minutes. Prend une douche, habille-toi chaudement et descend manger. Aujourd’hui il y à un marché à Jhen et je voudrais que tu y ailles pour y m’y faire des courses, on reçoit des membres de la famille aujourd’hui et j’aimerai leur préparer un repas copieux qui les réchauffera


- ça va, ça va … Je me lèves ...

- Dépêches-toi avant que je fasse apparaitre ton lit au-dessus de toi.


Cela faisait quelque jours qu’il était à la maison familiale. Les vacances venaient de débuter et les parents de Théodorus couraient à droite à gauche, lui dans tout ça, essayer de se reposer. Les cours au Sanctuaire de Coelya s’étaient enchaînés avec un rythme assez soutenu ses derniers temps, sa classe avait commencé des cours sur les Pentacles, mais contrairement à ce qu’il croyait, les cours n’avaient pas débutés sur de la pratique, mais sur de la théorie. Théodorus connaissait la théorie sur les bases de la magie des Pentacles, il avait dévoré un manuel que lui avait envoyé le Comte Ignatius Worth, mais il avait toujours eu peur de tester ses connaissances.


Après s’être lavé, il repartit chercher des vêtements pour affronter le froid et la neige qui se trouvait dehors. Théodorus frappa dans ses mains et une faible lumière illumina suffisamment la pièce pour qu’il puisse enjamber les affaires qui étaient sur le sol et ouvrir les volets de sa fenêtre. Il était heureux d’avoir appris ce sort, bien sûr il pouvait seulement éclairer qu’un petit périmètre autour de lui pendant deux à trois minutes, mais il était enfin capable de faire de la magie et ce sort de lumière lui était très utile quand il devait s'aventurer dans des zones plongées dans les ténèbres. Il attrapa un manteau de laine et s'aventura dehors.


La clairière dans laquelle se trouvait le manoir était recouverte d'un tapis blanc, les arbres et les buissons avaient changé d'apparence eux aussi. Theodorus n'aimait pas tout ce blanc, il préférait quand tout n'était que vert, il y a quelques années, il avait demandé à son père s'il existait un moyen de faire un dôme autour de la propriété pour protéger la maison et la forêt qui l'entourait, de la météo. Son père lui avait répondu par l’affirmative, mais la réponse donné ne fut pas entièrement satisfaisante, le paternel trouvait que cela était contraire à l’ordre des choses, l’hiver faisait partie d’un cycle et ce cycle ne devait pas être interrompu. Ce sujet de la manipulation météorologique fut le centre de nombreux débats, Théodorus pensait que le contrôle de la météo était bénéfique dans de nombreux domaines comme l’agriculture, les loisirs en plein air, la guerre aussi. Son père quand à lui, trouvait que cela était contre nature, la nature ne devait pas être forcé pour satisfaire ses besoins et ses envies.


Elle réfléchissait sur la question quand bouscula quelqu’un. C’était un ange qui était en patrouille. Ces derniers il y avait de plus de patrouilles de la part des ailes blanches dans les Jardins, par groupe de trois ou quatres ils marchaient dans les ruelles de la ville afin d’en sécuriser les habitants, tant angéliques que magiciens. Théodorus avait vaguement entendu ses parents parler d’un évènement qui se serait passé dans les Jardins de Jhen et qui aurait plongés les réfugiés de la Terre Blanche en pleine effervescence chaotique. Le jeune Halloy s’excusa platement et laissa le groupe de patrouilleurs faire sa ronde.


Le marché était bourré de monde, des familles, des amoureux, des amis, tous regardaient les étals de marchandises en pointant du doigt tel article, certains étaient entrain de débattre avec passion face à des marchands désireux de gagner le bras de fer sur le prix de l’objet, qui était sujet du débat. Théodorus alla droit à l'essentiel et navigua tant bien que mal dans la foule pour se rendre aux endroits où il pourrait trouver ce qu’il y avait sur la liste donné par sa mère.


Alors qu’il esquivait des enfants qui se courraient après, il bouscula une autre personne, qui tomba par terre, des pommes roulèrents aussi sur le sol, Théodorus perdit l’équilibre, marcha sur un des fruits et il glissa lui aussi.


- EH jeune homme ! Faites attention !


- Je … Je suis désolé monsieur … Des enfants courraient, j’ai voulu les éviter mais j’ai percuté Il se retourna vers la personne qui était encore à terre. Je suis terriblement désolé mademoiselle, il s’avança et tendit sa main pour relever la femme qu’il avait bousculé, la capuche de cette dernière s’était enlevé et dévoilait son visage, Théodorus crut que ses jambes allaient faillir de nouveau … parmis le nombre d’êtres à éviter de bousculer dans le monde, il fallait qu’il l’a renverse elle.

Codage par Libella sur Graphiorum



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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Sam 29 Déc 2018, 13:05

Elle était sortie dans l'unique but de prendre l'air. Elle n'avait pas besoin de faire les emplettes, elle avait suffisamment à manger chez elle. Pas besoin non plus de matériel. Elle avait tout. Tout allait bien. Tout devait bien aller. Comme tous les jours. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, Kitoe n'avait pas le sourire. Elle ne se sentait pas bien. C'était rare. En fait, elle n'avait pas du tout envie de sortir. Elle le faisait pour son soi-disant bien, pour se changer les idées, parce que c'était toujours ce qu'elle faisait lorsqu'elle allait mal. Aujourd’hui, elle serait volontiers restée enfermée chez elle à tourner en rond, à attendre, à angoisser à l’idée de tomber dans le péché, à tourmenter ses rêveries et rêvasser sa tourmente. Elle se serait enfoncée dans l’ennui, aurait relu tous les livres qu’elle possédait, aurait fait trois fois le ménage puis se serait assise pour ne rien faire. Pour la première fois, sortir lui faisait peur. Elle avait peur de ce qu’on pensait d’elle. Elle ne se sentait pas vraie. Elle ne se sentait plus vraie. Parce que... Nefraïm. Tout simplement.

Rosa n'avait pas besoin d'elle aujourd'hui, elle le lui avait dit la veille. En voyant sa mine triste, elle s'était sérieusement inquiétée et lui avait conseillé de se reposer jusqu'à ce qu'elle retrouve sa jolie mine. Elle lui avait proposé tous les services qu'elle pouvait lui offrir. Elle lui avait carrément proposé de passer chez elle l’aider à telle ou telle tâche, comme la blonde l’avait fait pour elle pendant des mois. Le Reflet avait tout refusé, assurant que tout allait bien, que c’était le manque de soleil. Mensonge poli. Au moins, jusqu’à présent, elle avait eu la paix. Elle se doutait que Rosa allait quand même finir par lui rendre visite. Dans ce cas, elle improviserait.

Son humeur de Reflet était doublement affectée par son humeur d'Ange. Heureux hasard. Le terme témoignait d’un certain égoïsme, il était vrai. Cependant, ça lui faisait quelque chose de positif à considérer : ces derniers temps, sa mine terne ne se distinguait pas trop de l’humeur générale au Jardin de Jhēn. Ainsi se sentait-elle plus discrète. C’était mieux pour tout le monde.

Il y avait beaucoup de monde aujourd’hui. Cela n’empêchait pas Kitoe de parcourir les rues sans s’arrêter. Elle se faufilait. Elle allait dans les endroits qu’elle connaissait le moins, notamment pour éviter l’étalage de paniers en osier de Rosa. En parlant de panier, elle avait pris le sien, par habitude. C'était idiot, elle ne comptait pas le remplir. Tant pis. Ça lui ferait quelque chose pour s'occuper, assouvir les tensions qu’elle avait dans les mains et savoir quoi en faire. Son regard se posait çà et là, sur les différents produits qu’on avait exposés, sans y prêter grand intérêt. Elle se fit remarquer que marcher à travers la foule était un bon exercice : on se concentrait sur le chemin à prendre, quelle ouverture utiliser entre deux personnes pour continuer. C’était la raison pour laquelle elle cherchait à aller à l’encontre du mouvement général ; rendre sa marche plus difficile, se concentrer sur autre chose. Son parcours n’avait pas plus de logique ni plus de but. Au final, tout ce dont elle avait besoin, c’était de se fatiguer. La blonde continua jusqu’à n’en plus pouvoir des bousculades et de ce bruit continu et bourdonnant dans ses oreilles, celui des foules. Doucement, elle s’extirpa de la masse, à la recherche du premier banc venu. Kitoe alla s’assoir. Elle soupira. Elle regardait la foule passer. Les gens allaient et venaient, se croisaient, discutaient sobrement de choses qu'elle ne pouvait entendre. C'était une ambiance étrangère, soutenue. C’était maintenant qu’elle s’en rendait vraiment compte. On souriait assez peu, ou du moins, moins franchement que d'ordinaire. On parlait doucement. On ne voulait pas faire trop de bruit. C’était triste, peut-être, mais Kitoe trouvait que c'était très bien. Elle se serait sentie encore plus mal si l’atmosphère avait été joviale. Là, seule sur ce banc, elle se sentait à sa place, pas plus remarquable que qui que ce soit, dans sa jolie robe d’hiver. La jeune femme croisa les jambes. Elle tenait fermement la hanse de son panier vide, posé sur ses genoux. Avec l’ongle de son pouce, elle triturait la fibre de l’osier. Elle regardait dans le vide. De loin, on aurait pu croire qu'elle attendait quelqu'un.

Mais elle n'attendait rien ni personne.



734 mots


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Bijin
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Sam 29 Déc 2018, 18:03

La rumeur sourde des voix parvenait à Nikolaz depuis la rue et troublait le silence de la maison. Le jeune homme avait perdu son regard dans le carré de ciel bleu que laissait entrer la fenêtre de la pièce à vivre. Anita, occupée à passer un coup de balai sur le sol, lui jetait régulièrement des coups d’œil inquiets. Elle finit par interrompre le ballet de son ustensile et inspira un bon coup avant de lancer :
-C’est jour de marché. Tu voudrais bien te charger des courses, cette fois ?
Son ami ne réagit pas.
-Nikolaz.
Le jeune homme tressaillit et tourna enfin son regard vers Anita. Ses yeux remplis de ciel la fixèrent un instant d’un air terne, puis il battit des cils et sembla revenir à lui-même. Il dit d’un ton absent :
-Oui, je vais y aller.
Anita ne répondit pas et se contenta d’observer les traits tirés de son colocataire avec compassion.
-Tu n’est pas sorti depuis des jours, finit-elle par réagir. Ça va te faire du bien.
Nikolaz baissa son regard vers ses mains, qu’il tordait compulsivement dans tous les sens sur la table. Il haussa les épaules.
-Tu sais, il va falloir que tu me dises à un moment ou à un autre ce qui s’est passé sur cette île, dit-elle d’un ton doux.
La mâchoire de Nikolaz se contracta. Il malmena ses mains de plus belle. Il y eut un silence. Puis Anita se redressa et soupira un peu. Elle déclara :
-Allez, va prendre l’air. Tu sais ce qu’il nous faut ?
Le jeune homme hocha de la tête et se leva. Il enfila son épais manteau en évitant le regard de son amie et quitta la maison avec un vague salut, marmonné la tête baissée.

Le soleil était éblouissant et froid dans le ciel dégagé de matinée. Nikolaz leva le regard pour profiter quelques instants du spectacle, puis il rejoignit le courant des passants, en direction de la place centrale et du marché.
Les Jardins de Jhën étaient beaux. Rien, en eux, ne rappelait l’Île Maudite. Et pourtant, en marchant dans les ruelles étroites, Nikolaz en voyait le fantôme dans chaque ombre.
Il était de retour de l’enfer depuis trois semaines. Pas une nuit ne passait sans qu’il ne se réveille en hurlant, secoué de cauchemars ressassant ses souvenirs ; pas un jour ne s’écoulait sans qu’il ne s’épuise à traîner le poids de l’horreur dans sa poitrine.
Même sous une telle matinée fraîche et ensoleillée, Nikolaz se sentait plongé dans la nuit apocalyptique de l’Île. Même lorsque l’air froid et piquant remplissait ses poumons, il se sentait mourir. Même entouré d’Anges qui s’activaient avec animation, le jeune homme voyait le corps inerte d’Anîhl dans ses bras.
La douleur, désormais familière, brûla ses yeux et embrocha sa poitrine. Les questions qu’il se ressassait jour et nuit revinrent l’envahir.
Comment Anîhl avait-elle pu se retrouver en même temps que lui sur cette Île, où sa propre présence comme la sienne étaient impossibles ?
Quelle injustice les Zaahin, ou les Aetheri, ou qui que ce soit, pouvaient-ils avoir décidé de punir en aspirant ainsi la vie du corps de l’être le plus cher du monde ?
Anîhl était partie et avait été remplacée par un trou béant dans sa poitrine. Ce trou ne pourrait jamais être comblé.
Pris à la gorge par une sensation d’étouffement, Nikolaz lutta quelques instants pour respirer. Il s’arrêta en périphérie de l’activité et s’assit sur un banc, à peine conscient de la présence d’une autre personne à côté de lui. Il enfouit son visage dans ses mains, accablé.
La vie ne lui avait jamais paru si noire. À son retour aux Jardins de Jhën, après des jours et des jours d’errance de plus en plus épuisée au-dessus des flots, le jeune homme avait en outre appris l’assassinat de la Reine. Personne ne savait qui était le responsable. Le climat chez les Anges était au deuil et à la peur.
Il semblait à Nikolaz qu’il subissait un coup dur après l’autre depuis son départ de Lummaar’Yuvon. Lui qui avait si longtemps anticipé sa joie de rejoindre son peuple héréditaire était bien loin de ses espérances. Quelle outrance avait-il commise envers les dieux ? Avait-il choisi le mauvais chemin en quittant les Réprouvés ?
Les dieux savaient-ils qu’il ne savait pas qui prier, des Zaahin ou des Aetheri ?
Peut-être ses malheurs étaient-ils tous liés à cela. Bien sûr que les dieux avaient eu vent de sa foi vacillante. Ils tenaient sans doute à le punir de cette infidélité et le mettaient en garde pour qu’il choisisse rapidement son camp. Cette pensée l’effrayait.
Nikolaz demeura prostré  encore pendant un temps, puis il parvint finalement à régulariser sa respiration. Il se redressa, essuya d’un rapide revers de main son visage humide et inspira un bon coup.
Ce ne fut qu’à ce moment qu’il prit conscience de la présence d’une jeune fille assise sur le même banc à sa gauche. Il réalisa avec une vague gêne qu’elle avait assisté à son effondrement sans mot dire.
-Pardon, lui adressa-t-il d’une voix enrouée et en tentant de faire apparaître un sourire sur son visage.
Puis il remarqua que la jeune fille avait elle aussi une petite mine.
-Tout va bien ? s’enquit-il, parfaitement conscient que la question pouvait paraître déplacée avec ses yeux rouges et ses cernes violets.

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Dim 30 Déc 2018, 12:58


La Reine est morte, longue vie au Roi. Laëth lui avait expliqué. Assassinée. Commanditaire et bourreau inconnus. Elle pariait sur les Démons. Les Anges se croyaient en sécurité, ici, disait-elle, mais l'exécution de leur Reine leur prouvait qu'ils n'étaient à l'abri de rien. Il leur fallait être plus forts, plus vifs, plus malins. Parfois, quand elle parlait, quand elle le regardait, elle lui faisait peur. Ses iris qui vibraient, le feu qui les éclairait. Il se demandait jusqu'où elle serait prête à aller. Dans ses plus grands moments de détresse, il se demandait si elle était encore un peu sa sœur. Elle avait changé. L'annonce de la mort de la souveraine l'avait vraisemblablement secouée ; et sa crainte se muait en une intransigeance outrancière à son égard et une paranoïa inquiétante. Et puis il y avait cette histoire de Voyage, dont elle ne voulait pas trop discuter, mais qui la faisait crier, la nuit. Il s'inquiétait ; et il pensait à la vie, là-bas, à Lumnaar'Yuvon, et à Erza. La dirigeante des Réprouvés avait disparu. Nul n'avait de nouvelles. Elle aussi pourrait tout aussi bien être morte. L'idée le crispait. Elle était la seule tête couronnée réprouvée qu'il avait connue, et il éprouvait pour elle un profond respect et une grande admiration. Il se préoccupait bien plus de sa condition que de la fin funeste de la Reine des ailes blanches - lorsqu'il résidait encore à Lumnaar'Yuvon, il avait ouï dire, de toute façon, qu'elle était plutôt détestable. Néanmoins, il comprenait le deuil, saisissait une part de l'ampleur du coup porté à la société angélique, et n'échappait pas à l'ambiance pesante qui régnait sur les Jardins de Jhēn. Elle s'accordait plutôt bien à son humeur. Lus Santa'Claus approchait, la Coupe des Nations avait débuté, et il ne partagerait aucun de ces deux moments avec sa famille et ses amis, comme il en avait l'habitude. Il essayait de ne pas y penser, mais les paris sur les participants aux épreuves couvraient toutes les lèvres et les décorations du marché lui rappelaient les festivités.

Il avait hésité à sortir, puis s'y était résolu. Il ne pouvait pas rentrer chez lui. Rester enfermé n'atténuerait en rien la mélancolie qui lui enserrait le cœur et l'esprit. De surcroît, il avait promis à sa cadette de faire des efforts, d'essayer de s'intégrer, de tenter d'apprendre. Tu verras, c'est très bien, ici. Je suis sûre que tu te sentiras vite à ta place, avait-elle insisté. C'était plusieurs semaines auparavant, avant qu'ils ne se disputassent, et pourtant... Suivant ses recommandations, il avait même accepté de laisser tomber ses cuirs bruts et ses fourrures brunes pour les troquer contre quelque chose qui paraîtrait plus adéquat aux habitants des Terres du Lac Bleu. Toutefois, il n'avait pas pu s'empêcher de tresser une partie de ses cheveux, contre le côté gauche de son crâne, comme un souvenir, une allusion un peu trop franche, un ailleurs-ici indispensable. Il aurait tout de même préféré que Laëth fût présente - bien qu'ils ne s'adressassent plus la parole. Priam se mordillait la lèvre en se faufilant dans les allées, mal à l'aise. Il jetait des œillades tant intriguées qu'incertaines aux étals. De temps à autre, il fronçait le nez, haussait un sourcil, esquissait une moue. Rien de trop visible ; toujours dans cette discrétion presque trop mesurée.
Au sein du marché, l'ambiance semblait légèrement moins morose qu'ailleurs dans la cité. Les commerçants hélaient les passants, les odeurs alléchaient les papilles, les sourires attendrissaient les visages, les chants festifs apportaient une touche de gaieté. A Lumnaar'Yuvon, les festivités étaient différentes. Plus joviales, plus rieuses, plus éclatantes. Mais peut-être était-ce du fait de cette mort royale ? Il chassa cette pensée, peu désireux de s'y attarder davantage, et poursuivit sa flânerie attentive. Après quelques mètres, une senteur brûlante, comme une étreinte chaleureuse, s'engouffra dans ses narines. Il s'arrêta et se redressa, presque sur la pointe des pieds, pour voir d'où elle venait - car il la connaissait. Rapidement, il repéra la forge dont elle émanait. Il se dirigea vers celle-ci, la poitrine plus tranquille. Arrivé devant, il s'immobilisa. Un homme patientait à quelques mètres de l'enclume sur laquelle le forgeron battait le fer. Priam regarda l'artisan opérer. La mélodie du fer au rythme des battements de son cœur, les braises rougeoyantes noyées dans les sombres pupilles cerclées d'or, le chuchotement des souvenirs lové près de l'oreille. Un mince sourire glissa sur ses lèvres et il songea que c'était peut-être possible, de vivre ici, de trouver un peu de bonheur et de chaleur dans les choses que quiconque aurait pu trouver insignifiantes.
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[RP de groupe] Un jour au marché 1628 :


[RP de groupe] Un jour au marché 2289842337 :
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 02 Jan 2019, 20:16



L’agneau cherche l’amère bruyère,
C’est le sel et non le sucre qu’il préfère,
Son pas fait le bruit d’une averse sur la poussière.

Quand il veut un but, rien ne l’arrête,
Brusque, il fonce avec de grands coups de sa tête,
Puis il bêle vers sa mère accourue inquiète…

Un jour au marché


Une épaisse cape te couvrant les épaules, tu marchai aux côtés de Jessica, l'observant elle et Avetis d'un œil protecteur. Le petit tenait fermement les mains de sa tante, se dandinant maladroitement pour réussir à faire, avec toute la difficulté du monde, un pas en avant. « Il grandit vite… Bientôt il saura avancer sans soutient. ». Tu levai les yeux vers Jessica qui te fixai d'un œil attentif. Tu savais très bien où elle voulait en venir. Lui aussi y avait songé évidemment. « En effet. Et je me demandai d'ailleurs si tu ne voulais pas être celle qui serait son Ange Gardien. », fis-tu en même temps que tu voyais une patrouille passer. Elle poussa un soupir à ta phrase. « Pourquoi tu me le demandes à moi ? Il y a d’autres Anges qui sont déjà Wun et Gardien. Et... Tu sais bien que ce n’est pas à ça que je me destine. », répondit-elle alors en prenant le bébé dans les bras. « Et tu sais que je pense que ta décision est la mauvaise. ». La jeune femme poussa un nouveau soupir en fixant l’horizon. « On a déjà eu cette conversation… Trop souvent. M’as-tu déjà fait changer d'avis toi, maman... Ou même papa ? » conclut-elle sur un ton plus faible. Un long silence suivit ses paroles. « Écoute… Oublie ça. On n'a pas la même vision du monde et de ceux qui l’habite, alors comment veux-tu qu’on se mette d’accord ? ».

La promenade s’était poursuivie dans un silence tendu, le regard de l‘Okan fuyant le tiens toujours courroucé par ses choix. Tu finis par acheter deux boissons chaudes à un marchand, dont une que tu tendais à Jessica. Elle te remercia d’un sourire avant de tremper les lèvres dans le breuvage. Au même instant où tu la libérai d'Avetis, tu la vis lever les yeux au ciel. « A ton avis, qui sera choisi cette fois-ci pour la Coupe des Nations ? ». A ton tour tu levai la tête pour observer l'immense Hibou céleste. « Je l'ignore. Mais je suppose que les hauts gradés sont en tête d’affiche. » - « Mmh… ». Tu te retournais vers elle. La voilà qui s’était enfuie dans ses pensées. Mais quelles pensées ? Tu serais bien incapable de le dire. Comme elle l’avait dit, ils voyaient les choses bien trop différemment pour que tu puisses imaginer ce qu’elle avait dans la tête à l’heure actuelle.

Traversant les allées, la conversation continua un moment sur l'épreuve à venir et les participants potentiels avant que Jessica ne profite du sujet pour détourner la conversation. « Tu crois qu'on y verra Kyra ? Tu as bien dit qu'elle y avait participé une fois. » - « Oui, c’est vrai. ». Il y eut un temps avant que la jeune Okan ne reprenne. « Je compte aller à Avalon. Pour la voir. ». A ces mots tu te figeas sur place, la fixant avec des yeux ronds. Elle s'attendait à cette réaction, bien sûr. Pourtant elle savait que tu n'aurais aucun argument pour l’empêcher d'y aller. Après tout, lui-même avait rejoint la cité Déchue par le passé pour la retrouver. Mais tu ne pouvais simplement pas accepter cette décision ainsi. « Pourquoi cette envie soudaine de voyager ? » - « Je m'inquiète, c’est tout. Et puis, je veux prendre des nouvelles de ma grande sœur. Ça va faire longtemps que je ne l’ai pas vu... » - « Tu es sûre de toi ? Le climat n'est pas propice à ce genre d'extravagance. », ajoutas-tu en montrant de la tête des gardes à un coin de rue. « Dis-moi seulement quand est-ce qu’on a eu un climat propice à quoi que ce soit ici ? ». Attendait-elle réellement une réponse de ta part ? Car celle-ci était évidente. Aussi la seule que tu lui offris fut celle-ci : « S'il-te-plaît, fait attention à toi. Surtout là-bas. Ce n’est pas un lieu pour les Anges. ». Elle resta à te fixer un instant avant d’ouvrir la bouche prête à te répondre.

Finalement vous n’eûtes pas le temps de continuer cette conversation. Dans un même mouvement, vos regards se tournèrent en direction de la rue adjacente à celle dans laquelle vous avanciez, alors que les vociférations d’un homme se firent entendre. La scène était visible de loin et tu voyais Jessica froncer des sourcils. « Au lieu de l’agresser ainsi il devrait surtout s’inquiéter pour ce garçon... », fit-elle en même temps qu’elle s’approchait de la scène où avait lieu l’incident afin d'effectuer ce que cet homme n’avait pas fait. Tu la savais bornée, aussi la suivais-tu simplement du regard en attendant qu’elle ait vérifiée que tout le monde allait bien... Jusqu’à voir la chevelure ardente qui se dissimulait sous la capuche. Il te fallu un instant pour réaliser réellement la personne qui se trouvait là. Ou même assimiler que cette dernière puisse être ici. Mais ton cerveau fut contraint d'accepter l'idée que la Dame Rouge se promenait sur "Vos" terres comme si de rien n'était. « Jessica ! ». Tu te précipitais dans sa direction, la rattrapant par le bras pour te placer face à elle, faisant obstacle entre la Démone et l'Okan. « Nefi... », te susurra-t-elle en même temps que tu lui glissait en douceur le garçonnet. Nefi... Ce genre de situation tu aurais préféré la vivre plus tard. Pour la raison que tu n'étais pas encore assez lui à tes yeux.
Qu’il est curieux que la frayeur soit si souvent causée par l’inattendu !

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Jeu 03 Jan 2019, 12:44

Et ensuite ? Kitoe s’était perdue dans ses pensées. Que comptait-elle faire ? Elle avait perdu du temps, tellement de temps et de manière futile. Elle avait été persuadée qu’elle était capable d’endosser son rôle. C’en était risible. Pendant tout ce temps elle avait étudié Kitoe. Elles avaient grandi ensemble. Elle n’était pourtant pas capable de réagir comme il fallait face à des situations inattendues. Elle s’était posée trop de questions qu’elle n’aurait jamais dû se poser. Comment avait-elle fait pour être aussi nulle ? A oui, c’est vrai, Kitoe était sa première copie. Elle n’était qu’un jeune Reflet immature, qui avait dû oublier au fil des ans. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de trouver que sa faiblesse relevait du talent.

Elle ignorait depuis combien de temps cet homme était assis à ses côtés. Elle avait timidement tourné la tête. Elle ne pouvait voir son visage, car celui-ci était enfoui dans ses mains. Il avait l’air accablé par la tristesse, et elle n’osait plus bouger face à la situation. Plusieurs fois elle avait entrouvert la bouche, cherchant des mots qu’elle ne parvenait pas à trouver. C’était comme si elle n’osait pas l’interrompre, de peur, peut-être, qu’il ne réagisse violemment. Elle hésita encore longuement. Elle ne pouvait pas juste le regarder sans rien faire... Renonçant aux mots, elle allait poser sa main sur son épaule lorsqu’il se redressa. Il y avait quelque chose d’inquiétant sur son visage. Il était marqué par la tristesse, la fatigue. Il ne fallait pas être un génie pour le voir. Et pourtant, il lui souriait. Il s’inquiétait pour elle alors qu’elle, elle ne lui avait pas lâché un mot. Kitoe baissa la tête. Elle souriait aussi, mais ses yeux restaient tristes. Comparé à lui, ses problèmes devaient être minimes. Elle se les posait toute seule.

-Ne vous inquiétez pas pour moi. Ça pourrait aller mieux, mais… Ça va.

Elle marqua une pause, ne sachant comment poursuivre. Son visage se crispa un peu. Elle aurait dû savoir comment poursuivre. Son pessimisme l’entrainait dans un cercle vicieux où elle avait la sensation de tout mal faire. Doucement, elle se tourna de nouveau vers le flux des passants. Est-ce que ça se voyait, qu’elle imitait mal Kitoe ?

-Je suis juste un peu perdue. J’ai peur de ce qu’il va se passer. De ce que je vais faire. Dit-elle songeuse.

Tout ce qui lui venait en tête, c’était de partir, quitter le Jardin de Jhēn. Elle n’en était pas encore sûre, cependant. Disons que cette idée lui faisait tout bizarre. Elle ne se voyait pas autrement que comme elle était maintenant, pas autre part qu’ici. Partir où ? Trouver quelqu’un d’autre, ou trouver Kitoe ? Voulait-elle vraiment rejoindre la Démone que cette dernière était devenue ? Le Reflet frissonna. Serait-ce Kitoe qu’elle retrouverait là-bas ? Non, c’était impossible. Elle avait autant changé de comportement qu’elle avait changé de bord. Encore une fois, elle se demanda ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle en arrive là. Elle secoua la tête et en revînt à son interlocuteur. Elle avait failli l’oublier.

-C’est plutôt moi qui aurais dû vous poser cette question, excusez-moi. Vous avez l’air éprouvé. Est-ce que ça va ?

A bien y regarder, tout le monde avait l’air éprouvé. Mais lui… C’était comme s’il n’avait pas dormi depuis des jours. Et puis, pour s’effondrer et pleurer comme il venait de le faire, c’est qu’il n’y avait pas que l’actualité qui le chiffonnait. S’il était triste, elle avait envie de le consoler. Elle se doutait qu’elle n’en serait pas capable et qu’elle ne pourrait rien faire pour lui, d’autant plus qu’elle ne le connaissait pas. Mais elle avait envie d’essayer. Le rassurer, lui, lui permettrait de se rassurer, elle. Elle en avait besoin. Evidemment, ne pas parler de son problème ne lui donnait aucun réconfort. Passer par quelqu’un d’autre était la seule solution qu’elle avait trouvée. Ce n’était pas bien. C’était profiter du malheur des autres pour estomper le sien. Cependant, que pouvait-elle faire d’autre ? Devait-elle continuer de se morfondre jusqu’à trouver une nouvelle identité ? Oui, se morfondre, car elle ne voulait pas retrouver son corps de brume. Elle avait oublié à quoi ressemblait l’absence de sensations, l’absence de sentiments, cette impression d’être sans être parce que tout le monde s’en fiche. Elle n’était pas prête à retrouver tout ça. Ça lui faisait peur. Si elle devait passer par cette étape, alors elle souhaitait qu’elle dure le moins longtemps possible. C’était pour ça qu’elle gardait sa forme actuelle. Pour réfléchir. Même si cela impliquait d’être triste, ou de mauvaise humeur, elle voulait faire avec. Elle voulait réfléchir avec des sentiments.


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Bijin
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Ven 04 Jan 2019, 00:31

[RP de groupe] Un jour au marché V6bl
Un jour au marché


« Intéressant, n’est-ce pas ? » fit une femme à la longue chevelure blonde à l’oreille de Theodorus. « Ces Démons, vraiment… ». Elle prit un air perplexe. « Cela étant, ils n’avaient encore jamais réussi à utiliser des illusions aussi convaincantes… ». Elle sourit, faisant un pas en direction de la Dame Rouge. D’un mouvement élégant, elle fit bouger l’air, ce qui eut pour conséquence de dissiper la silhouette de la Démone. Puis, en se retournant, elle planta son regard dans celui du Magicien. « Sincèrement, si la Collectionneuse était ici… ». Elle le contempla des pieds à la tête. « … elle ne serait pas tombée à terre à cause de vous. Vous ressemblez à un bébé, à peine sorti du ventre de sa mère. Vous ne feriez pas de mal à une mouche. Inutile, donc, de paniquer. Réfléchissez, un peu. ». C’était amusant, en un sens. Disons qu’envisager la scène ne lui avait demandé aucun effort. Son esprit était stratège et, aujourd’hui, particulièrement alerte. Elle savait le risque qu’elle prenait. Seule contre tous, sa survie dépendait uniquement de l’as qu’elle avait dans sa manche. Enfin… pas réellement puisqu’elle possédait un moyen de fuite à nul autre pareil. Elle sourit en visualisant les Esprits. Des angelots mécontents pour la plupart. Ils étaient sots, même dans la mort. Croire que tous les Démons étaient responsables de leur trépas revenait à catégoriser. Quelle bassesse pour des êtres normalement emplis de Justice. La Justice savait faire la différence entre un coupable et un innocent. Pour la Terre Blanche, elle était innocente. Pour le reste, tout dépendait de quoi elle était accusée, en réalité. Son regard devenu bleu clair se porta ensuite sur le jeune homme qui était intervenu pour protéger l’une de ses connaissances. Elle le détailla un moment, comme si elle cherchait quoi lui dire au juste, puis finit par sourire. « Non vraiment, ne vous inquiétez pas. Le jour où des Démons pourront marcher sur les Jardins n’est pas arrivé. L’Impératrice Blanche nous protège, telle une Bergère bienveillante. ». Son ton frôlait l’ironie mais c’était voulu. Il n’y avait pas débat plus prolifique que celui de savoir si la concernée aidait véritablement les Anges. Peut-être les parquait-elle pour les donner en pâture au Diable quand elle aurait décidé que le temps était propice, après tout ? Cela la décevrait terriblement. « De toute façon, d’après mes études, la Dame Rouge croit en l’équilibre des forces. Cela m’étonnerait qu’elle souhaite la destruction des Anges. Au contraire, peut-être qu’elle pourrait envisager de les aider. Enfin, dans tous les cas, cela fait bien longtemps que personne ne l’a vu. Je suppose que Zane Azmog a fini par la tuer. Ma foi, une Démone de moins, c’est toujours ça. ». Elle haussa les épaules avant de faire un clin d’œil et de sortir une pomme de sa poche. Elle croqua dedans et changea de sujet. « Quoi qu’il en soit, cela faisait longtemps que je n’étais pas venue ici. Les lieux ont évolué depuis que les Anges y vivent… ». Elle sourit de nouveau. « Enfin, j’imagine que je vous ennuie avec mes histoires. Passez une bonne journée. Les augures l’annoncent mouvementée. ». Elle tourna les talons, plaçant sa capuche sur ses cheveux. Son tour de passe-passe avait été intéressant. Il avait néanmoins une faiblesse : elle avait gardé les mêmes vêtements en se téléportant, après avoir créé une illusion tombant à terre. Elle aurait pu faire autrement, enlever une couche de vêtement et se créer un manteau chimérique mais… eh bien, il faisait froid. Et puis, elle supposait que ces individus étaient bien trop contents d’avoir échappé à la Dame Rouge – elle – pour faire attention à ses habits. Les émotions rendaient la raison parfois aveugle. Quand bien même ils se rendaient compte de la chose, elle n’était pas certaine qu’ils crieraient au loup. S’ils criaient, cela ferait de l’animation. Toutes les hypothèses lui paraissaient donc amusantes.

De nouveau, elle se téléporta, se retrouvant nez à nez avec ce qui lui semblait être un Ange. Il y avait toujours cette impression détestable qui lui serrait le cœur lorsqu’elle les côtoyait. Cela dit, puisqu’elle aimait la douleur, masochiste et sadique à la fois, c’était très loin de lui déplaire. Elle avança sa main, caressant la joue de l’homme en question. Il lui semblait, pour le moment, peu digne de l’intérêt des Grands mais elle possédait la faculté de s’attarder sur des Destins prometteurs. Elle voyait au-delà du présent, ressentant des choses qu’elle ne pouvait expliquer. Parfois, savoir qu’un individu avait un avenir glorieux la désolait, comme ça avait été le cas avec Zane. Longtemps, elle l’avait considéré comme un pitre, ridicule Démon qu’il était. Pourtant, elle avait toujours su qu’il irait loin. D’autres fois, la connaissance l’amusait, comme maintenant. « J’aime beaucoup votre tresse. Pourtant, vous me semblez hésitant… comme si votre place n’était pas ici. ». Elle avait déduit ceci en l’observant. C’était un Ange, sans doute jeune. Il ne semblait pourtant pas porter les stigmates d’une vie proche des Démons. « Hum… laissez-moi deviner… Vous êtes un enfant de Réprouvés ! ». Un Ange n’aurait certainement pas souri de façon légèrement niaise devant une forge. En retirant sa main, elle observa à son tour l’artisan opérer. « C’est amusant. Même dans l’adversité, il est possible de trouver des instants de bonheur. ». Elle marqua une pause. « Si vous cherchez un maître forgeron, il me semble avoir aperçu Raeden Liddell. Il pourrait vous apprendre. ».

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Ven 04 Jan 2019, 21:56

[RP de groupe] Un jour au marché Pixiv_10
Un jour au marché


Jusqu'à présent, le marché semblait plutôt bien se passer. Il y avait bien évidemment les sempiternelles bousculades, inhérentes à ce genre de rassemblement, mais dans l'ensemble, chacun s'excusait et le tout était oublié. Tandis que Al les rejoignait enfin, les bras chargés de boissons – il avait réussi à revenir sans en renversé une seule goutte, ce qui était un exploit qu'il ne manqua pas de faire remarquer aux autres – l'Olori Galathiel fit son apparition, accompagnée d'une jeune femme. Alors que Raeden pensait que ce dernier allait juste les saluer avant de continuer son chemin, il s'arrêta à leur côté pour leur parler, ou plutôt pour s'adresser à l'Anjonu. Ce dernier tourna la tête vers la femme qui se tenait à ses côtés. Ainsi donc, il s'agissait d'une Liddell. Avant que les Anges ne soient exterminés, l'Ange avait commencé à travailler sur sa généalogie, sur les diverses branches de sa famille et sur les membres qui la composaient. Cependant, pour le moment, il n'avait pas réellement eu l'occasion d'avancer plus en profondeur dans ses recherches, faute de temps. Il y avait des choses plus importantes à faire. Il était cependant toujours heureux de rencontrer d'autres Liddell.

Erwan. Madame. Enchanté de faire votre connaissance.

Le futur roi les laissa seul tous les deux tandis qu'il allait faire quelques achats. La jeune femme, Perséphone, paraissait quand à elle mal à l'aise et triturait ses mains comme s'il s'agissait d'un pauvre morceau de tissu. Au rythme où elle le faisait, c'était étonnant qu'elles ne soient pas toutes chiffonnées. En même temps, il pouvait la comprendre. Elle était une rescapée des Terres Arides. Tout ce qu'elle avait connu ses dernières années, c'était la peur, la peine et la douleur. Il était tout à fait normal qu'elle ne se sente pas en paix au milieu des gens, des inconnus, même s'il s'agissait de gens de son peuple. Il avait assez souvent vu des échappés des Démons pour savoir que la guérison - surtout mentale plus que physique – était assez longue. Avec le temps, elle en viendrait à bout. Mais c'était question de patience et de persévérance.

Et oui, c'est moi Raeden. Pas trop déçu j'espère ? Quoiqu'il en soit, je suis heureux de vous rencontrer. Il est toujours agréable de faire connaissance d'un membre de sa famille, surtout par ses temps durs. D'ailleurs, si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à le dire. Le Domaine Liddell vous est ouvert de jour comme de nuit. Si le monde vous dérange, vous préférez peut être que l'on aille s'asseoir sur un banc le temps qu'Erwan revienne ? A moins que vous ne souhaitiez marcher à nos côtés pendant que l'on patrouille ? On pourra ainsi continuer à parler et Erwan saura bien nous retrouver. Qu'en dites- vous ?

********************

Haimric était en train de jurer comme un charretier tandis qu'il battait le fer. Ce n'était pas contre le client ni rien. C'était juste sa manière habituelle d'être. Cela pouvait surprendre pour quelqu'un ne le connaissant pas mais les gens ayant l'habitude de venir faire réparer leurs objets ici avaient fini par s'y faire. Evidemment, il était toujours plus agréable d'échanger avec l'Ange qu'avec le Boräk, mais les deux faisaient de l'excellent travail, il n'y avait donc pas à se plaindre. Après un dernier coup, un dernier ajustement, le roux plongea la faux dans la bassine d'eau froide pour finaliser son travail.

Voilà ! La prochaine fois, faites un peu plus attention. Evitez de la laisser traîner par terre pour qu'un chariot roule dessus !

De sous ses sourcils broussailleux, il porta son regard sur le jeune Ange qui l'avait observé travailler sans un mot.

Que veux-tu gamin ? Tu as quelque chose à faire réparer ou bien tu souhaites acquérir un objet ? Une dague peut être ?

Sa question paraissait quelque peu bourrue, mais c'était juste lui. Il voulait simplement porter son attention sur le jeune homme. Visiblement, il n'était pas le seul. Une femme venait de se téléporter juste à leur côté. Pour un peu et elle aurait percuté le jeunot. En rangeant un peu son matériel pour qu'il ne traîne pas partout, Haimric tendit l'oreille à ce qu'il se disait. Après tout, il avait d'autres travaux à effectuer, comme des lames à réaffûter, même si cela ne demandait pas forcément le travail de la forge en soi. Quand elle mentionna Raeden, il se tourna à demi vers eux.

Il patrouille sur le marché aujourd'hui. Si vous voulez le voir travailler, le plus simple est de passer au Domaine Liddell, dans les Montagnes de l'Edelweiss. Il y tient une école de forgeron en plus de sa forge

Il soupesa le garçon du regard.

Tout le monde y est admis, dès l'instant où il bosse.

********************

De l'agitation et des éclats de voix un peu plus fort que d'autres avaient attiré l'attention de deux membres d'une patrouille angélique. On était venu leur signaler qu'il y avait un Démon, ou plutôt une Démone, qui se baladait impunément sur le marché. Ils ne pouvaient laisser passer cela. Que ça soit vrai ou non, ils se devaient de vérifier. Cependant, la foule des gens présents entravait quelque peu leurs déplacements. Ils entendirent une femme à la chevelure blonde rassurer des jeunes gens en disant que tout ceci n'était qu'une blague de mauvais goût, avant de disparaître. Les deux Ailés vinrent quand même se porter à la hauteur des trois personnes ayant visiblement vécu la scène. Le plus âgé de deux s'adressa à eux tandis que son coéquipier observait les lieux et regardait, circonspect, les pommes au sol.

Tout le monde va bien ? Pouvez vous nous dire ce qu'il vient de se passer exactement ? Qui était cette femme ?

Ce n'était peut être rien mais il était toujours préférable de vérifier. Après tout, ils étaient là pour ça.

1 050 mots

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Sam 05 Jan 2019, 11:05

La jeune femme s’était rapprochée de lui et avait posé une main sur le bras de Nikolaz. Le geste, simple, était pourtant porteur d’un grand réconfort pour l’Ange. Néanmoins, même en parvenant à détourner quelque peu son attention de sa propre tristesse, il ne pouvait que remarquer les traits affaissés et le regard trouble que son interlocutrice laissait traîner dans le vague.
Elle avait parlé, d’une voix douce mais préoccupée. Il était évident qu’elle était emplie de ses propres problèmes. Nikolaz ne put s’empêcher d’éprouver une pointe de curiosité, qui aurait été déplacée s’il l’avait manifestée mais qu’il s’appliqua à garder pour lui.
Il n’avait jamais croisé cette jeune femme aux Jardins de Jhën, ce qui n’était pas surprenant en soi car il était loin de connaître tous les habitants des lieux, mais c’était suffisant pour réveiller en lui des questions sur la vie qu’elle menait. Il l’observa quelques instants, tandis qu’elle-même était si absorbée par ses pensées qu’elle ne paraissait même plus le voir. Puis elle se ressaisit et s’adressa encore à lui de sa voix douce et de ses yeux tristes.
-Ça va mieux maintenant que vous êtes là, répondit-il à sa question avec un sourire un peu plus naturel que le premier. Je sors d’un épisode très difficile de ma vie et j’ai… besoin de me reconstruire.
C’était la première fois que Nikolaz formulait ainsi ce qui lui était arrivé ces dernières semaines. C’était même la première fois qu’il mettait des mots dessus, aussi flous soient-ils. Il eut la sensation qu’un premier mur s’effondrait et qu’un flot de sensations déferlait en lui. Mais il tâcha de ne pas trahir ses émotions et focalisa toute son attention sur son interlocutrice. Il ajouta :
-C’est gentil de vous soucier de moi, je vous en remercie.
Il marqua une pause. Il n’avait pas menti, il se sentait véritablement plus léger. Il se doutait que ce n’était qu’une passade, une accalmie dans l’orage, mais il était déterminé à profiter de ce moment avant que la dure réalité des choses ne lui tombe dessus.
-Je ne voudrais pas vous contraindre à raconter vos problèmes, ni à écouter les miens, déclara-t-il après quelques instants de réflexion. En revanche, je pense que me mêler un peu à la foule et faire mes courses me ferait du bien. Vous pouvez m’accompagner, si vous voulez.
Joignant le geste à la parole, il se leva. Voyant que la jeune femme l’imitait, il sourit un peu.
-Je m’appelle Nikolaz.
Ils rejoignirent les allées et remontèrent vers la place du marché. Nikolaz voyait les visages fermés. À chaque instant, il était frappé par la réalité de la mort de la reine, comme si son esprit, saturé de mauvaises nouvelles, refusait d’imprimer l’information. Il n’avait vu la reine qu’à une unique occasion et il n’était pas encore installé aux Jardins de Jhën depuis assez longtemps pour avoir véritablement développé un attachement à cette figure d’autorité, mais il se sentait malgré tout pris aux tripes par cette tragédie. Et surtout, les enjeux politiques que cela impliquait lui donnaient le vertige. Il ne connaissait pas grand-chose à la politique et avait conscience de ne pas comprendre, ni même avoir vent, d’un quart de ce qu’un tel meurtre représentait, mais y réfléchir distillait en lui une profonde angoisse.
Il émergea à nouveau à la surface de son esprit et tourna son regard vers sa jeune compagne, qui évoluait à ses côtés.
-Qu’avez-vous besoin d’acheter ? lui demanda-t-il. Nous pouvons commencer par votre liste de courses, puis je m’occuperai de la mienne.
Il n’était pas pressé et n’avait soudain plus du tout envie de mettre les pieds dans la maison. Il y avait été cloîtré pendant des semaines, effrayé de sortir et de perdre son environnement familier, mais à présent qu’il avait mis le nez dehors, les quatre murs ressemblaient pour lui à une prison.
Il ne put retenir un soupir. Il avait la sensation d’être parfaitement conscient de l’épave qu’il était devenue et c’était un sentiment insupportable. Il était indispensable qu’il sorte de cette spirale infernale et ce, au plus vite. Il songea à la proposition de poste que lui avait faite l’hôpital avant l’Île Maudite. Cela faisait presque un mois, mais peut-être qu’ils accepteraient encore de l’embaucher. Ce serait un bon début pour se distraire de ses malheurs et se rendre utile, comme il en avait eu l’ardente envie avant ses expériences traumatiques – tout cela lui semblait si loin, comme si sa vie avant l’Île avait été vécue par un autre…
Nikolaz inspira un bon coup et se laissa envahir par les bruits du marché. Le tissu des voix. Les froissements des étoffes. Le claquement des centaines de pas sur le sol. Le tintement du marteau sur le fer et le ronflement lointain du feu. Ils approchaient de la forge.

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Mar 08 Jan 2019, 05:39

Un jour au marché



Le cœur de Théodorus s'arrêta de battre pendant quelques secondes, tout semblait se figer autour de lui, les gens, les pommes qui étaient tombées par terre, même la chute des flocons de neiges se fit plus lente. Il avait tellement entendu d'histoire sur la Dame Rouge, mais il ne l'avait jamais v, d'ailleurs, des gens comme lui ne devait pas être en mesure de rencontrer ce genre de personne non ? Les puissants de ce monde côtoient la populace seulement pour faire des discours ou alors ils sont entourés de gardes. Ils ne devraient pas se cacher parmi le bas-peuple. Soudainement il entendit une voix derrière son oreille, il sursauta et lâcha un cri de surprise, une jeune femme blonde se tenait derrière lui. Elle fit disparaître la fameuse démone, une illusion d'après elle.


- Oui c’est vrai, j’imagine que si j’avais vraiment bousculé cette démone, la situation aurait été bien différente, heureusement que c’était qu’une illusion.


Théodorus lâcha un petit rire nerveux, il prit conscience que bon nombre de passant avait vu la scène et un sentiment de honte s'abattit sur lui comme une chape de plomb. La remarque que lui adressa la femme n'arrangeait pas la situation, c'est vrai qu'il savait à peine éclairer sa chambre, mais ce n'était pas la peine de lui dire de cette façon.


- Hum ...


Cependant, elle touchait un point, ce n'était pas de si tôt que les démons seraient capables de se promener en plein territoire magicien et angélique ou alors, pour faire un attentat suicide.


- Je suis d’accord, l’Impératrice nous protège tous, mais allez savoir … Avec leurs idées sordides, les démons sont capables de tout.


La femme conclut la discussion en lui souhaitant la bonne journée, mais cette histoire le dérangeait. Comment une illusion aussi forte avait pu être faite ? Le vendeur de pommes rappela à son souvenir en lui signalant que ces pommes étaient toujours éparpillées au sol et qu'il attendait de lui qu'il les ramasse. Théodorus en profita pour en acheter une bonne demi-douzaine, car c'était sur la liste que sa mère lui avait remise, surement pour cuisiner une tarte aux pommes.


De fortes voix dans la foule se rapprochaient et deux anges en armures firent irruption alors que le cercle de badauds qui s'étaient formés commençaient à dissoudre petit à petit. Le jeune magicien s'aperçut que deux personnes étaient plus proches de lui que la plupart des personnes présentes dans la foule : une autre jeune femme tenant un bébé dans ses bras et un homme blond à ses côtés aux airs protecteurs. S'étaient-ils approchaient ou avaient-ils commencés à s'enfuir quand l'image de la démone avait été dévoilée à tous ? Un des deux gardes s'adressa au marchand qui ramassait les dernières pommes, tandis que son collègue fit signe à Théodorus et aux deux autres de s'approcher pour leurs dépositions.


- Euh … C'est un peu bête vous savez monsieur … J'ai percuté une femme sans faire attention, sur le coup j'ai cru que c'était et il baissa le volume de sa voix La Collectionneuse il fit un geste mais il s'avère que c'était une illusion, avec tout ce qui se passe en ce moment vous savez, les tensions, il leva les yeux vers le ciel, la coupe des nations, les esprits s'égarent vite. De toute façon, quel démon serait assez fou pour venir ici ?


L'ange aurait pu réagir en rigolant ou réagir comme la femme qui avait dissipé l'illusion, mais il semblait étrangement calme et il avait l'air de noter mentalement tout ce qu'il avait dit. Il se retourna vers les deux et attendit leur version des faits.

Théodorus sentit sa tension retomber progressivement, cependant il continua à se questionner. Et si elle était vraiment là ? Elle ou une autre engeance du même gabarit  ? Mais pourquoi faire ? Pour faire peur ? Pour contacter des espions ? Non. Théodorus secoua la tête. C'était ridicule, il s'agissait d'une simple illusion. Il adressa une prière en son fort intérieur à Yaveäth, l'Aether de la Paix et de la Lune Bleue.


- Puissiez-vous être présent en ces temps troublés, Seigneur Yaveäth. Je me doute qu'on vous demande beaucoup en ce moment, mais nous avons de cette paix que certains êtres maléfiques cherchent à contrecarrer.


Il fit un petit signe de main et regarda les deux anges en armures qui discutaient entre eux. Théodorus décida de se rapprocher du trio qui avait l'air d'être un couple, même s'il était là pour faire des courses, il pouvait prendre le temps de discuter et puis ça lui permettrait de savoir s'il avait vraiment vu ce qu'il avait vu, ou si les cauchemars qu'il faisait, devenaient réalité.


- Bonjour ! Je me nomme Théodorus. Théodorus Halloy.


Ses parents lui avaient conseillé de ne pas se présenter sous son vrai nom de famille. Ce dernier étant lié à un couple de magiciens s'étant tournés vers les ténèbres, ils ne voulaient pas que cela attire des ennuis à leur protéger et puis le nom d'Halloy étaient synonymes d'altruisme et de diplomatie.

Codage par Libella sur Graphiorum







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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 10 Jan 2019, 14:42



L’agneau cherche l’amère bruyère,
C’est le sel et non le sucre qu’il préfère,
Son pas fait le bruit d’une averse sur la poussière.

Quand il veut un but, rien ne l’arrête,
Brusque, il fonce avec de grands coups de sa tête,
Puis il bêle vers sa mère accourue inquiète…

Un jour au marché


Une illusion ? Tu t’étais fait avoir, toi, par une illusion ? Toi-même tu n’étais qu'illusion et faux semblant. Comment avais-tu fait pour te laisser berner ainsi ?! Soit cette femme était bien plus puissante qu'elle ne le paraissait, soit tu étais un imbécile fini. Tu songeais qu’il y avait probablement des deux, quoi que l’illusion frappante te laissais penser que faire face à cette femme serait une mauvaise idée. Mais finalement, avec un peu de recul, tu ne regrettais pas cette réaction. Elle avait été ''naturelle'', ''instinctive''. Si tu avais eu conscience de la farce, tu aurais eu à jouer cette nervosité. A la simuler. Ces ‘’fausses’’ réactions ne sont jamais aussi frappante que les passionnelles. Les muscles encore bandés malgré la disparition de la soi-disant Démone, tu dévisageais l’inconnue et, à ses mots, tes traits se durcirent. C’était à croire que ça l'amusait de jouer avec toutes ces cordes sensibles. Toi tu l’étais beaucoup moins évidemment. Ton regard se posa sur le garçon alors qu’il évoquait son avis. A présent il t’était évident que cet enfant était un Mage Blanc. Ce peuple suivait les yeux fermés ce que leur énonçait leur Glorieuse et Sainte Impératrice Blanche, Protectrice de la Paix, à la manière de tendre agneaux guidés par leur Bergère. Comme si elle avait deviné tes pensées, tu sentais la main de Jessica sur ton épaule, détournant ton regard au profit de cette dernière avant de le reposer sur l’étrange inconnue.

Plus tu l’écoutais parler, moins ses mots te paraissaient sensés. La Collectionneuse ? Aider les Anges ? Était-elle sérieuse ? Il ne manquerait plus que ça. Il faudrait vraiment que le peuple angélique n’ait plus aucun secours ni aucune ressource pour demander l'aide de la Dame Rouge, malgré son argumentaire. Et tu ne préférais même pas imaginer les retombées. La Charité ne faisait pas partie des principes des Démons. Mais il y avait bien un point avec lequel tu te permettais d’être en accord. Un Démon de moins, Elle d’autant plus, c’était toujours ça de prit. Quoi que, si cette femme avait dit vrai, tu aurais presque préféré que ce soit l’inverse qui se soit passé. Tu pris un instant de réflexion. Non. Il n’aurait pas songé ça. Il aurait vu les choses bien plus radicalement probablement. Peut-être aurait-ce été : Quitte à s’entre-tuer, autant faire le travail jusqu’au bout. Tu pouvais entendre des pas précipités se rapprocher. La garde ? Probablement. Il n’y avait plus rien à voir sinon un dialogue entre une mystérieuse femme, un enfant et un Ange. Rien d’intéressant en soi. Ton esprit s'attarda sur un mot qu’elle employa pour décrire les lieux. Évoluer… Dans quel sens ? Évoluer est un terme bien vague qui peut se révéler être aussi bien positif que négatif…

« Nefraïm… », entendis-tu murmurer derrière ton oreille. Tu reconnaissais ce ton. Ce qui te forçais à faire encore un temps muraille entre Jessica et l'inconnue qui finit par disparaître aussi soudainement qu’elle était apparue. Le temps de t’inquiéter pour l'Okan et le petit qu’elle tenait dans les bras, la patrouille arrivai. « Je m’en charge. Reste à l’écart avec Avetis. », fis-tu à la jeune femme avant de te tourner vers les soldats. Le Magicien avait déjà commencé ses explications dans un balbutiement incertain. Tu prenais la suite lorsque le garde se tournait vers toi. « Ma sœur et moi sommes arrivés après l’incident. Nous nous trouvions dans cette rue, alors que l’on entendait monsieur maugréer après le jeune Magicien. Ma sœur voulait juste savoir si tout le monde allait bien. La suite, ce garçon vous l’a raconté. Une femme, blonde, les yeux bleus, a créé une illusion de haut niveau sous la forme de la Dame Rouge avant de quitter les lieux. ». Est-ce qu’ils la trouveraient avec ces maigres indications ? Tu l’espérais. Ses derniers mots étaient inquiétants...  

Tout était à nouveau calme, comme s’il ne s’était rien passé. Tu tournais ton regard en direction de Jessica, songeant que cet événement l’amènerait peut-être à réfléchir. Sinon tu le lui ferais remarquer pour qu’elle y pense et remette son voyage en question. Ou alors votre conversation pourra attendre également. En effet, tu détournais le visage de la jeune femme en entendant le Magicien. Tu comprenais alors d’autant plus le comportement du garçon vis-à-vis de ses interlocuteurs. Y compris avec l’étrange blonde. « Ravi de faire la connaissance d‘un membre de la famille Halloy. Voici ma sœur, Jessica Lemingway, et mon fils, Avetis Lemingway. Quant à moi, je me nomme Nefraïm Lemingway. » - « Vous avez choisi votre mauvais jour pour faire vos courses il semblerait. », continua l’Okan d’un air désolé envers le Magicien avant d’ajouter, « Vous habitez dans les environs ? ». Finalement elle monopolisa la conversation, ne te laissant pas instant la possibilité de répondre au garçon... Ce qui te laissa quelque peu au dépourvu. Tu te contentais alors d’observer le dialogue que tenais Jessica avec l’adolescent. « Vous savez, vous me semblez bien jeune pour des préoccupations tel que la Coupe des Nations, ou celles compliquées des Grands. Vous aurez bien le temps pour ça. », conclut-elle avec un sourire. « Pour le moment, essayez de ne vous soucier que du jour présent et de celui à suivre tant que votre reine vous offre cette paix durable, et laissez vos parents se soucier de votre avenir pour vous. », ajouta-t-elle en caressant la joue du garçon.

Une paix durable... Il serait temps que les Mages Blancs ne soient pas les seuls à en profiter.  
Qu’il est curieux que la frayeur soit si souvent causée par l’inattendu !

Codé par Heaven sur Epicode



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 13 Jan 2019, 16:35


Priam se consacrait à sa contemplation lorsque le forgeron l'interpella d'un ton abrupt - dont il ne s'offusqua pas, pour l'avoir trop souvent entendu, pour avoir même appris à l'aimer, au milieu des champs d'or. « Non, non, j-... » Il secoua la tête. Il était encore trop hésitant lorsqu'il devait parler le langage commun. « Je regardais juste. » Toutefois, il jeta un coup d’œil aux armes accrochées ou étalées autour du cœur de la forge. Il s'apprêtait à poser une question lorsque quelque chose vint le troubler. Léger mouvement d'air ; nouvelle fragrance. Il manqua de sursauter, serra les poings de surprise et son expression curieuse fana pour laisser place à deux sourcils froncés. Il tourna la tête et découvrit une femme dont la beauté irradiait. Ses traits se déridèrent. De longs cheveux blonds encadraient le visage de l'inconnue. Ses yeux bleus comme deux perles de ciel semblaient le sonder. Elle tendit une main délicate vers sa joue ; il eut à peine le réflexe de reculer. Étonné et subjugué, l'Ange ne bougea presque pas, si ce n'est d'un frisson dans la nuque. Un sentiment l'envahit, selon lequel s'il ne détournait pas les iris de ses prunelles, il pourrait s'y noyer, comme les Hommes sombrent dans l'océan, cette vaste étendue qu'il n'avait jamais vue mais que Laëth lui avait contée. Comme pris au piège, incapable d'exercer sa propre volonté ; horrible et grisante sensation. Heureusement, le regard de la femme glissa vers sa tresse et elle commença à parler. « Hum. » fit-il, pour seule réponse, désappointé. Malgré ses efforts, et natte mise à part, il ne se fondait vraisemblablement pas dans la masse ; en tout cas, pas pour cette étrangère à la perspicacité sans doute détonante. Un vague malaise lui tordait les entrailles tandis que l'odeur de la mélancolie chatouillait ses narines - enfant de Réprouvés. Comme la femme retirait sa main et portait son attention sur l'artisan et son travail, il en profita pour faire de même. Il eut comme l'impression qu'un poids se soulevait de ses épaules en même temps qu'un pincement lui piquait le cœur. Même dans l'adversité... Il tourna un regard interloqué vers l'étrangère. Avait-elle lu dans ses pensées ? Il envisagea à peine une seconde d'essayer de le vérifier grâce à son pouvoir. La prestance de la dame le dissuadait de se lancer dans une telle tentative, malgré sa curiosité et le désagréable sentiment d'être mis à nu qui courait sur sa peau. Elle enchaîna en évoquant Raeden Liddell, un nom qui n'était pas inconnu à Priam. Il l'avait déjà entendu lorsqu'il vivait à Lumnaar'Yuvon, et d'autant plus depuis qu'il s'était établi ici. D'après ce qu'il avait compris, cet Ange figurait au panthéon des héros de son peuple pour divers actes et sa personne forçait l'admiration. Naïvement, il tourna la tête de tous côtés pour tenter de l'apercevoir - sans grand succès. Finalement, il revint à la blonde. « Vous croyez ? Je ne sais pas trop si... hum, je ne sais pas trop si c'est ce que je veux faire. » Il baissa les yeux, haussa les épaules, se redressa, précisa : « Je suis berger, ça n'a pas grand-chose à voir. » Un berger sans troupeau - soit bien peu de choses. Il s'était demandé s'il serait possible, ici, de continuer cette activité. Comme une dernière attache à ses racines. La perpétuation d'un enseignement et d'une technique réprouvée. Sûrement... mais au cas où. Il ne fallait peut-être pas exclure de se reconvertir, voire même d'exercer une autre activité en parallèle. Ouvre-toi un peu au monde et aux autres, bon sang !, lui avait lâché sa sœur dans un moment d'exaspération. Ses mots l'irritaient encore. Aussi, l'Ange reporta son attention sur le forgeron lorsqu'il leur fournit des renseignements sur Liddell et sa forge. « Les Montagnes de l'Edelweiss... c'est loin ? » les interrogea-t-il sans gêne - du monde, il ne savait que peu de choses, et du fait de sa vie à Lumnaar'Yuvon, n'en avait jamais été complexé -, tandis que le travailleur le jaugeait d'un regard. Il haussa les sourcils, surpris par son ajout. « Evidemment. » Chez les Réprouvés, celui qui ne faisait pas d'effort ne méritait pas non plus sa place au sein de la communauté. Plus détendu qu'il ne l'était lorsqu'il était arrivé au marché, il demanda : « Vous avez appris là-bas, vous ? A la forge de Liddell ? » Il jeta une œillade à la dame près de lui, qu'il avait bien du mal à ne pas regarder et, curieux, poursuivit : « Et vous, vous savez forger ? Et vous êtes une magicienne, ou vous n'êtes pas d'ici non plus ? » Ses paroles justes virevoltaient toujours dans son esprit.
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