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 [RP POUR TOUS] La Purge des Fanatiques

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Sam 13 Aoû 2016, 17:10

Mirra, fier randonneur ou plutôt piètre touriste, s'était une nouvelle fois perdu aux alentours de la plage de sable fin. Il devait se diriger à Pabamiel où quelqu'un lui avait donné rendez-vous. Le Bélua pensait surtout que c'était une excuse pour qu'il puisse profiter un peu d'une journée tranquille car il avait ouï dire qu'une fête se déroulait dans cette région. La Chouette ? Tu voudrais pas m'aider à avancer plus vite ? J'en ai un peu marre de marcher. En effet, il avait marché durant des heures entières à essayer de retrouver son chemin. Il avait longtemps marché sur cette plage où il commençait à se dire qu'il devait se trouver dans un désert. Il avait chaud et soif, pour dire à quel point il était paumé. Allez la Chouette, mes pieds me font horriblement mal !

Mirra tentait tant bien que mal de faire réagir l'animal Totem qui vivait en lui, mais c'était sans compté une rencontre plutôt fortuite. Il se fit arrêter par une jolie fille qui demandait son chemin. Le jeune Bélua, tentent d'agir comme un héros, lui indiqua la marche à suivre pour se diriger vers un lieu-dit. En fait, il fut surtout surpris de voir que celle-ci voulait aller au même endroit. C'était une bonne occasion de ne pas s'ennuyer sur la route et cela lui permettrait de se renseigner sur la région. Il avait bien reçu un lettre lui décrivant les alentours et les possibles bâtiments qu'il découvrirait. Aussi, il avait décidé, comme à son habitude, d'y aller au petit bonheur la chance. Cela ne changerait rien à ce Bélua pathétique et idiot. Il ne savait décidément pas être raisonnable.

Le Bélua avait réussi à se retrouver avec l'inconnue. Celle-ci l'avait largement dépassé et l'avait salué d'un revers de la main pour se diriger dans un autre coin de la région. Etrangement, il pouvait y voir une certaine ambiance fêtarde, mais il savait que rien ne se ferait la journée. Il restait d'ailleurs une bonne après-midi de marche. Sinon, je ne sais pas pour toi, mais je trouve les environs plutôt sympathiques, je vais décrire ce que je vois sur mon carnet. Mirra avait un peu changé son accoutrement, il avait trouvé un petit sac en cuir chez un marchand ambulant. Puis, cette fois-ci, il avait allié quelques coutures de ses vêtements habituels avec du bleu, histoire de prononcer un peu cet effet "purificatrice" du blanc. Il aimait bien se la jouer là-dessus. Beaucoup même.

Mirra marcha très longuement, il pouvait apercevoir la différence qui ornait le temps, le soleil se faisait de plus en plus rare mais fort heureusement pour lui, il commençait à arriver à bon port. Le Bélua avait croisé beaucoup d'inconnus qui recherchait tout comme lui la Cité de Pabamiel, fort heureusement pour lui, il les suivit pour éviter de se perdre à nouveau et de devoir marcher encore plus longtemps.

Whahou ! Il était enfin arrivé et la fête avait déjà commencé sans lui. Il avait aperçu de nombreux fêtards en train de danser, chanter et rigoler. C'était une ambiance qu'il appréciait beaucoup et il avait vite fait d'oublier la lettre où il devait trouver l'inconnu qui souhaitait rendez-vous. Puis de toute façon, au diable les missions, là il s'agissait d'un moment plutôt simple qui permettait de se détendre en faisant la fête et en faisant couler l'alcool à foison ! Il rechercha directement le quartier le plus riche, généralement tout ce qui rimait avec richesse avait l'effet de bombe quand il s'agissait d'un alcool dur. Cela lui permettait de découvrir de nouvelles saveurs.

Mirra s'était renseigné un moment auprès des fêtards, on ne lui indiqua pas forcément le quartier le plus riche ou plus pauvre, mais LE quartier qui contenait sûrement le meilleur alcool de la région. Il accourut vite dans cette direction après avoir remercié ces personnes. Ce n'était pas sans se douter qu'il allait percuter une jeune femme. Il se releva alors péniblement et découvrit à sa grande surprise son amie Eärhyë, sa protégé.

- Eärhyë ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu t'es perdu comme un chat abandonné c'est ça ?

Il l'aida à se relever en lui souriant à pleine dent.
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Sam 13 Aoû 2016, 19:29


 
   

Je rendis l’accolade à Wriir, surprise dans un premier temps, puis soulagé de constater que le temps n’avait pas eu d’effet sur notre amitié et notre complicité. Tout en me détachant de lui, je ne pus que les observer, tous les deux. Un fin sourire sur le visage. Il avait beaucoup changé depuis la dernière fois ou nous nous étions rencontrés. Quant à la jeune femme qui l’accompagnait je ne pouvais qu’être jalouse de ce qu’elle dégageait. L’observant dans les yeux, en leur compagnie, mon sourire ne semblait pas décidé à s’envoler. J’avais eu beaucoup de mal à me décider à venir, Delsin en était pour beaucoup quand à ma présence ici, plutôt dans la soirée l’heure était aux regrets, mais désormais je ne pouvais qu’approuver son insistance et ma décision finale. Je m’étais beaucoup amusée depuis notre arrivée, et il était toujours plaisant de rencontrer d’autre individu de sa race et surtout de revoir une connaissance, surtout quelqu’un comme Wriir.

Je fis une petite courbette à l’intention de la jeune Lilith, ce qui eut le don de faire ricaner mon camarade Orisha en retrait depuis quelques temps. A ce bruit, comme emportais par sa bonne humeur, je me mis à rigoler également. Je n’avais jamais encore fait cela et je ne comprenais moi-même pas pourquoi je le faisais. Peut-être était-ce dû au fait que je n’avais jamais eu l’esprit aussi tranquille que ce soir. « Ravie de te rencontrer Lilith. Je m’appelle Cassiopée, mais la plupart des gens m’appellent Cassie, d’ailleurs, je préfère Cassie. » Je me rapprochais légèrement d’elle, une main posait en travers de la bouche, donnant ainsi l’impression de lui révéler un secret que personne d’autre qu’elle ne devait entendre, je haussais pourtant légèrement la voix pour me faire entendre de l’homme à nos côtés. « Tu sais, il manque cruellement de manière parfois. Mais bon, je l’adore alors je ne peux pas lui en vouloir ! » Je me retournais pour bousculer doucement mon ami avec mon épaule. Un raclement de gorge provenant de derrière moi m’interpela. En me retournant je découvris mon compagnon, la tête baissée, les joues rouges, jouant avec un caillou imaginaire. Je m’écartais pour lui faire de la place et le tirais par le bras pour l’amener à mes côtés. « Pardon. Je vous présente Delsin, Orisha également. Je l’ai trouvé sur le bord de la … » Il tenta de me donner un coup de coude, que je stoppais tout en ne pouvant m’empêcher de rire. Je passais un bras autour de son cou pour venir caresser ses cheveux, habitudes que j’avais prise au côté d’un certain réprouvé. « Je plaisante. Il m’a… Ouais, sauvé la vie. Longue histoire, sans doute pas le lieu ni même le bon moment pour parler de cela. »

« Alors Lilith, tu voues ta vie aux flots … » Je me tus en plein milieu de la phrase. Je ne parvenais à me souvenir du dernier mot, j’’avais pourtant l’esprit clair et je n’étais pas imbibé d’alcool comme j’aurais pu l’être. Je ris de ma propre bêtise. « Je n’ai même pas retenu le mot que tu as utilisé Wriir. Je n’ai pas pu une seule goutte d’alcool et pourtant je suis complètement à la ramasse, j’ai dû trop danser, je crois. » Je sentis le jeune Orisha commencer à gesticuler, la tête toujours baissée, il donnait l’impression de ne pas vouloir parler ou même voir les deux autres. Ce que je ne parvenais pas à comprendre, lui d’ordinaire si expressif et joyeux, semblait complètement timide et abattu. Je ne pouvais clairement pas rester ainsi sans réagir, m’adressant aux deux, je leur fis un signe de la main tout en commençant à m’éloigner d’eux. « Comme vous pouvez le constater j’ai l’impression d’être une vraie maman avec lui, et ce n’est pas pour me déplaire. Si vous voulez bien m’excusez, j’ai besoin de prendre… L’air ? » J’insistais sur le mot pour en désignant mon compagnon des yeux. « Wriir, plutôt mourir que de retourner danser mais pour toi, je ferais peut-être un effort. A une prochaine Lilith. Nous nous recroiserons sans doute pendant cette soirée, car je pense pouvoir reconnaître ta chevelure entre milles. »

Je m’éloignais rapidement tout en trainant, presque, Delsin par la main. Je l’attirais un peu à l’écart de la foule pour pouvoir lui parler tranquillement. « Qu’est-ce qu’il t’a pris ? Tu étais vraiment bizarre, plus que d’ordinaire je veux dire, ce qui révèle du miracle je dois dire. » Je le vis se balancer d’un pied sur l’autre, gêné, le teint rouge de ses joues n’avait perdu de son intensité. Il se passe plusieurs minutes avant qu’il ne se décide enfin à prendre la parole. Pendant tout ce temps, je n’eus cessé de l’observer, bras croisés, tapant du pied sur le sol tel un lapin. « Ils… Ils m’impressionnaient. J’ai perdu tous.. tous mes moyens quand je l’ai eu vu. » Je ne parvenais pas à le comprendre. « D’accord… Et avec moi ? » « Non, toi ça va. Enfin, je veux dire.. tu vois… » Je haussais les sourcils face à sa remarque. « Non, je ne vois pas très bien. Je pense que je devrais le prendre mal. » Ses yeux s’ouvrirent en grand. « Mais, bon, non. Je ne t’impressionne pas, tant pis, je vais devoir redoubler d’effort pour que ce soit le cas, c’est tout ! » Mieux fallait prendre cela avec le sourire.




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Sam 13 Aoû 2016, 20:22

- Il semblerait que nous ne puissions être d'accord sur ce point, répondis-je simplement à Lilith. Tu ne sembles pas prendre conscience du danger que cette race représente, et tu te fourvoies comme des amis d'enfance à traiter avec eux et pire encore, l'emmener sur ton bateau. Effectivement, si au moment où je t'avais interpellée, j'avais vu que tu tenais un vampire par le bras, j'aurai passé mon chemin.

Le vampire allant enfin dispenser son fiel ailleurs, je me retrouvais seul avec l'Orisha. Je réalisais que mes propos à son égard avaient été durs, plus tranchés que je ne l'aurai voulu. J'hésitais à me dédouaner, mais l'Orisha m'en dissuada, laissant sa colère froide raviver mon animosité. Non que je lui en veuille pour cela, mais je ravalais ma pénitence pour de bon. Son ton était acerbe, son vocabulaire fleuri. Je plissais les yeux alors qu'elle me crachait son point de vue et j'attendis qu'elle termine pour lui répondre.

- Tu as raison. J'ai fait ce que j'ai fait, par deux reprises, sans que tu ne me demandes rien, ni que je te réclame quoi que ce soit en échange par ailleurs. Au moment où je l'ai fait, je ne regrette pas l'avoir fait. Si les deux chances qui t'ont été accordées te permettent d'aller gâcher ton existence, ou l'écourter entouré de la fange que cette race représente, tu es libre après tout de le faire. C'est le propre même des Orishas non : la Liberté. Le Libertad. Que ce vampire décime à coup de crocs tout ton équipage, ou qu'il devienne ton toutou docile, je m'en fiche éperdument, comme tu te fiches éperdument de ce que je peux penser de la façon dont je vois les choses.

La discussion aurait pu s'enflammer, mais une arrivée inopinée survint pour sauver la mise. Tombant nez à nez avec Cassiopée, je l'enlaçais avant de l'introduire auprès de Lilith, qui me reprocha en passant de pas l'avoir présentée en retour. Je soupirais de lassitude, entendant par la même occasion ce que Cassiopée lui dévoilait sans grande discrétion.

- Je n'ai jamais prétendu être un grand boute-en-train. Quant à toi, je t'ai entendue tu sais, tu oses dire, toi, que je manque cruellement de manière ? C'est le monde à l'envers. Tu as de la chance que je t'apprécie aussi sale peste. Je souris à moitié, lui rendant le léger coup d'épaule, avant qu'une quatrième personne ne se fasse entendre. Je tournais la tête en même temps que la brune pour apercevoir un homme en retrait, que Cassiopée présenta comme étant lui-aussi un Orisha.

- Décidément, nous arrivons en masse dans cette rue ! Je laissais mon regard vagabonder sur Delsin, apprenant les faits marquants de sa courte vie passée et .... de sa courte vie future. Hmmm, le pauvre, il ne sera pas gâté par la vie apparemment. Enfin, il ne m'appartenait pas de le lui dire.

- Intrépides fis-je à Cassiopée, les flots intrépides. Lilith ici présente navigue sur l'Océan pour transporter notamment des marchandises. Enfin, des dernières informations que j'avais à l'époque. Beaucoup de choses peuvent changer avec le temps après tout, dis-je en haussant les épaules. Tu seras plus à même d'en parler si tu le souhaites concluais-je en direction de la rousse. Par contre, tu es sure que tu n'as pas bu Cassiopée ? Peut-être croyais-tu qu'il s'agissait d'eau, mais tu es encore plus bizarre que d'habitude, et l'alcool expliquerait beaucoup de choses ! la taquinais-je, elle avait toujours été insouciante voire délurée, et le temps n'avait visiblement pas eu d'emprise sur ce pan de caractère chez elle.

Le jeune Orisha ne semblait pas vouloir intégrer notre trio, et Cassiopée mit fin à ses souffrances en décidant de prendre l'air, même si techniquement nous étions à l'extérieur. Je compris cependant son message de vouloir s'éloigner pour abréger la gêne que Delsin ressentait, et me retrouvais de nouveau seul avec Lilith.

- Il est préférable que je parte, lui dis-je d'emblée. Comme je t'ai dit tout à l'heure, tu es libre de mener ta vie après tout. Mais si tu veux mener ta vie tout court, il te faut tuer ce Rain. Ce n'est pas une option, ce n'est pas un projet qui viendra quand il viendra, c'est une nécessité absolue. J'ai dit ce que j'avais à dire à ce sujet, suis mon conseil ou non, assume les conséquences qui surviendront aussi. Puisse la liberté ne pas t'aveugler Lilith.

Je poursuivis mon chemin au milieu de la route animée. Je n'étais décidément pas fait pour les festivités non ...
Post n°5 : 816 mots.
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Sam 13 Aoû 2016, 23:56

La musique emplissait l'air, dans l'espoir de combler les esprits tiraillés par les événements récents. Oublier, s'amuser, c'était les mots d'ordre. Bien que Korra ne soit pas particulièrement préoccupée, elle avait décidé d'aller faire un tour à Pamabiel, où une grande fête prenait lieu. Lorsqu'elle entendit les rires, vit l’alcool couler à flot, elle s'apaisa soudainement, heureuse de pénétrer dans ce petit recoin de vie perdu dans la grisaille. Elle s'avança dans les rues animées avec le cœur léger, impatiente de se délecter d'un peu d'hydromel. Étrangère à cette Cité, elle avait entendue dire que c'était un endroit de tolérance, où la race avait autant d'importance que la couleur des souliers de chacun. Avec la même joie qu'un enfant face à un présent, l'Alfar souriait, les yeux éblouis par les lampions colorés qui donnaient vie aux allées. Elle se sustenta dans une taverne, puis se dirigea vers une place où de nombreuses personnes dansaient, valsaient, avec pour décor le ciel embrasé par le coucher de l'astre solaire.

Cependant, une moue remplaça très vite le sourire de Korra. Elle avait beau être entourée par des centaines de personnes, elle se sentait seule. La jeune femme était pourtant sociable, mais les quelques amorces de discussion qu'elle avait tenté s'étaient soldées par des échecs. Très vite, la boisson devint son nouveau compagnon, et elle déambula à travers la place, une flasque à la main. L'esprit juste assez claire pour dissimuler son état d'ébriété, elle finit par allonger son corps chancelant sur un banc. Des fragmentes argentés saupoudraient le ciel, et la lune ronde, inatteignable, rendait Korra contemplative. Dans son sac, Jiji remua, puis sortit le bout de son nez rose. Il grimpa jusqu'à son cou où il se lova. L'Alfar l'attrapa avec délicatesse, et plaça sa petite tête brune en face de la sienne.

« Toi au moins, tu restera toujours avec moi, hein ? » dit-elle au chaton en caressant son pelage encore tiède. « Je crois bien que tu es le seul être qui me montre une affection sincère. Ça vient peut-être du fait que je suis celle qui te donne de quoi te nourrir convenablement.»

Elle marqua un arrêt, réalisant qu'elle parlait toute seule.

« Dommage que tu ne puisse pas me faire la conversation » Finit-elle par dire. « J'ai l'air d'une folle qui parle avec les chats moi maintenant. »

Le félin miaula faiblement, avant de se dégager de l'emprise de Korra pour retourner dans son sac, là où il pourrait continuer tranquillement sa sieste sans que sa maîtresse ne l'embête. L'Alfar soupira, et se releva péniblement. La tête posé au creux de sa paume, elle se mit à observer les danseurs en plein action. De loin, ils ne faisaient plus qu'un, une masse tachetée de couleurs diverses qui bougeait au rythme de la musique environnante.

Après un laps de temps qui lui parut infini, quelqu'un prit place à côté d'elle, sur le banc. Dans une dernière tentative, Korra tenta d'ouvrir une discussion.

« J'ai l'impression qu'ils essaient de saturer nos sens avec toutes ces lumières et cette musique entêtante. Vous en voulez ?» Dit-elle en tendant à l'inconnu sa bouteille d’alcool à moitié entamée.

Korra avait beau aimer la fête, ce soir son esprit refusait de se laisser aller aux réjouissances.
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Dim 14 Aoû 2016, 00:35




La Purge des Fanatiques



Un bref souvenir de dîner de famille lui traverse l'esprit – comme souvent – et elle se remémore cette sensation d'ivresse qui, à table, la sortait de sa détresse. L'alcool, étrangement, a toujours été le seul et unique breuvage qu'elle est capable de boire, outre le sang. Sans en apprécier le goût, il est tout de même loin de la répugner, et elle apprécie la façon dont il envahit son corps et libère son esprit. Elle se souvient – comment oublier ? Elle ne mangeait rien, certes, mais buvait volontiers un peu de ce vin que l'on lui servait sans modération et sans le moindre regard pour sa jeunesse. Son père sentait que le liquide la calmait et ne réfléchissait pas plus loin, désireux de faire bonne impression lorsqu'il recevait.

La fillette avait le ventre vide mais, perdue dans les abîmes d'un vertige délicieux, elle arborait le sourire d'un ange égaré.

Il lui était arrivé plusieurs fois de tomber dans les escaliers, de trébucher voire de perdre totalement l'équilibre, mais tant que le spectacle pitoyable de sa maladresse ne se faisait pas en public, ça n'avait jamais semblé déranger personne. Son père n'avait pas cherché à la comprendre ne serait-ce qu'une seule fois, et l'alcool avait sans doute été leur seul et unique point de liaison.

Malgré tout, elle retient de cette pratique précoce plus de bien que de mal. A l'âge de 14 ans, lorsque son corps s'était inévitablement transformé, on lui avait définitivement empêché de toucher à l'alcool – alcool qu'elle considérait, alors, comme la seule porte de sortie de ce monde dans lequel elle errait sans empreinte. Elle ne compte plus, d'ailleurs, toutes les enflures qui avaient osé prétendre détenir les clés de sa guérison.

Sa vie n'a été qu'une succession interminable de manques et d'addictions.

Quelqu'un la bouscule à nouveau. Cette fois, elle est agacée et lâche un « hé ! » réprobateur. À croire que les yeux de ceux qui en ont ne leur servent qu'à contempler le reflet de leur propre arrogance. Le fautif ne passe pas son chemin et sa voix hautaine se fait entendre, gorgée de la plus irritante des mauvaises foi. Jathu se rapproche de l'individu en grognant, les crocs à l'air. Lorelaï, quant à elle, est d'abord abasourdie, puis fronce les sourcils.

« Je suis aveugle espèce de... » Elle ne termine pas sa phrase et ravale sa salive. Elle n'a jamais su se défendre correctement et n'en a pas la force, ce soir. Elle ne le connaît pas mais déteste déjà cet individu trop sûr de lui qui se permet, de surcroît, un commentaire sur sa chevelure en bataille. Lorelaï se crispe en serrant le poing et pense très fort à lui rétorquer « et moi, est-ce que je vous demande pourquoi vous avez l'haleine aussi fétide qu'un cadavre en décomposition ? ». Elle se retient, cependant. Prévisible. « Non, ne vous en faites pas, ça n'a strictement rien à voir avec vous. Je n'ai que faire des atours, j'ai tendance à me concentrer sur ce qui me paraît essentiel. » Elle hausse les épaules et passe une main nonchalante dans ses cheveux de feu, geste qui la décoiffe un peu plus. « En l'occurrence, vous plaire ne fait pas partie de mes priorités. » La dernière pique ne serait pas sortie si elle n'avait pas eu une certaine dose d'alcool dans le sang, mais elle la regrette à peine. Le grognement de Jathu, quant à lui, continue de vibrer sans perdre en puissance. Lorelaï le sent exaspéré.

« C'est bon, arrête. » soupire-t-elle. « Il n'y a pas de mal. »

« Tu es sûre que tu ne veux pas que je le morde ? Juste un peu, histoire de le décoiffer ? »


« Non, Jathu. Calme-toi. »

« Pff, comme tu veux. Mais ne t'étonne pas, à l'avenir, de n'être crainte par personne. »


La jeune femme accuse le coup mais ne répond pas. Elle a conscience, et c'est douloureux, de cette partie d'elle qui demeure faible et empathique. Elle les sent, ces fragments obstinés qui s'accrochent à son cœur, elle sait qu'elle doit les combattre, les détruire – sans quoi elle est vouée à ne devenir rien de plus qu'une pâle copie de sa mère. Tout ce qu'elle redoute. Au fond, elle se fait l'obscure promesse qu'elle laissera les crocs de Jathu se refermer sur la chair du prochain beau parleur.




| Post n°2
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Dim 14 Aoû 2016, 01:50


L’engrenage était en marche, le doux liquide accomplissait sa besogne, et ma démarche, déjà bien maladroite d’ordinaire, s’accentuait de pas à droite et à gauche, ma grande silhouette mince se tordant dans tous les sens lors de mes contacts avec les danseurs. Les regards malicieux et amusés qu’on me lançait à la suite de mes déplacements indiquaient que ma maladresse était chose normale… Acceptée. Un rare évènement de ma vie.

L’éclair neige se faufilant entre les pieds, évitant avec agilité les coups involontaires se dressant sur son chemin, elle dictait ma direction. Je ne devais pas la perdre. Mon attitude l’avait saturée, mais je pouvais me rattraper en lui offrant le dîner… Peut-être. C’est ainsi que je me dirigeais en plein vers un espace un peu plus découvert, un banc s’y creusant sa place. Et c’est là que nos regards se croisèrent. Un infime moment, juste assez pour qu’elle m’indique le dédain que je lui faisais ressentir en ce moment. Perchée sur le dossier, je m’approchai d’elle, arrivant de derrière. Elle avait pris connaissance de ma présence, mais son attention était plutôt dirigée sur ce qui se trouvait directement sur l’assise. Je me dictai donc au silence, arrivant à ses côtés en lui caressant affectueusement d’une énorme main squelettique les flancs. Ses hanches se cabrèrent à ce contact. Manifestement, elle appréciait l’effort de rattrapage. Baissant la tête, je remarquai la jeune femme allongée sur la banquette. De la couleur corbeau, sa chevelure à la coupe droite lui tombait à peine aux épaule. Pas assez long pour cacher son ascendance. Pas assez pour dissimuler la pointe de ses oreilles. Une Alfare. Mon regard captura alors une scène bien agréable. Une marque d’affection envers un petit représentant ébène de la race féline qui se tenait au niveau de son cou.

D’un naturel timide, même évitant, je me décidai qu’aujourd’hui, il était temps de faire la paix. La paix avec un passé de tourmente par mes semblables, un passé où la souffrance et la solitude teintaient mon quotidien. Je fis le tour du banc en prenant ma petite compagne d’une main sous le bedon, mon autre serre s’enroulant fermement autour de ma jolie bouteille, source d’un liquide rosé au goût divinement sucré. Les cheveux repoussés vers l’arrière, mon manteau reposant sur mon épaule, je me présentais sous mon vrai jour à la jolie demoiselle. Mes bras nus, offrant aux regards le déchaînement de violence dont j’avais été la victime, mon visage, de profil à ma comparse, obligeait la vue de la longue cicatrice barrant mes traits de haut en bas en passant par les lèvres.

Un sourire étira mon masque à la vue de la flasque. Je n’en avais pas vraiment besoin, mais la variété peu avoir bien meilleure goût. Je lâchai donc ma petite chatte immaculée sur mes genoux, le contact se rompant presque immédiatement, son intérêt se trouvant plutôt pour son semblable de charbon qui était manifestement compagnon de la femme. Je lui pris alors sa fiole des mains, lui remplaçant l’espace vide par mon propre alcool. Le goulot prenant possession de mes commissures avides. Le liquide tiède emplit ma gorge, une sensation enflammée se propageant dans mon gosier. Beaucoup plus fort que ce que je consommais.

- Mais c’est puissant !

Je la regardai dans les yeux, ses traits, bien que définis, lui donnaient un air charmant. Une belle femme. Et en regardant plus en détail, on pouvait voir sa mince et grande silhouette. Elle était plus petite que moi. Mais pour une représentante de la gente féminine, elle était dans les plus impressionnante. Sentant une envie bien rare, je lui tendis une main :

- Puis-je vous inviter à cette danse? Au lieu de simplement se faire « saturer » par l’ambiance, allons la créer !


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Dim 14 Aoû 2016, 11:09


"Peur ?" Un sourire déchira les lèvres du chaman. "Oh, je sais pas, je n'y réfléchit pas. La peur est une prison qui tue, hors je n'ai pas encore envie de mourir." Quoique, l'idée d'expérimenter cette Mort qu'il voyait sous ses yeux tous les jours lui avait déjà maintes fois traversé l'esprit. La Mort... Il était si fasciné par cette idée qu'il en rêvait souvent. Le chaman pensait que quand ce temps-là viendra, il pourra comprendre de nouvelles clés du savoir auquel il n'avait pas accès avant. Les esprits des Morts pouvaient tout voir, à défaut de ne plus rien pouvoir faire... Et encore. Il existait des moyens de retourner à la Vie, si l'on cherchait bien. En attendant il n'allait certainement pas se suicider exprès. Il estimait avec respect qu'Ezechyel viendra le chercher quand le Dieu de la Mort l'aura décidé, point final. "On vante partout les qualités neutres de cette cité. Il n'y a donc aucun risque de se faire tué pour sa religion, pas vrai ? " Aha, il était vraiment très dubitatif à propos de cette rumeur.  Une cité neutre... Quelle belle euphorie. Il était lui-même venu ici, attiré par ces belles paroles qui faisait miroiter un rêve trop doux pour cette cruelle guerre.  Ils étaient tous venu, attirés comme des papillons vers une lumière empoisonnée. Si ces rumeurs s'avéraient vraies et bien ce sera enfin l'occasion pour lui de se reposer. Il en avait tellement besoin ! Mais si tout cela n'était qu'une vulgaire mascarade, un bain de sang se profilera à l'horizon, encore une fois. Espérons simplement qu'il s'en sorte vivant et invaincu. "Je voulais dire... Oh, je vais vous laissez l'imaginer toute seule." Comment lui expliquer que pour lui, le simple fait d'être un hérétique suffisait à mériter une punition mortelle ? Il n'était pas certain que ce soit une bonne idée d'étaler au public ses goûts morbides pour la collection de crânes issus des croyants de l'Unique. Pas ici, puisqu'on était en territoire neutre, pas vrai ?! Et puis elle n'avait pas l'air bien rassurée. Il ne savait pas depuis quand ces pensées altruistes traversaient son esprit. C'était très inhabituel et il espérait que cela ne durera pas. "Quoiqu'il en soit, c'est la fête alors, profitons-en. Cessez de vous tourmenter. " Le chaman n'aimait pas trop le gaspillage. Il prenait ce que les Aetheri lui donnait. En l'occurrence, les Dieux lui donnaient la chance d'aller se détendre dans les magnifiques ruelles de Pabamiel. Devaraj tira un peu sur l'oreille gauche de la jeune femme, qui dépassait de sa chevelure. "Qu'avons-nous là ? Une elfe ?" Puis il la relâcha et tourna les talons. "Ou une alfar plutôt." Il valait mieux. Le chaman avait une rancune assez violente contre le peuple elfique qui avait manqué de le brûler vivant il y a quelques lunes à peine. "Cette jeune fille a besoin de se changer les idées, allons boire un coup, voulez-vous ?" proposa-t-il au Corvus Aeris. Lui aussi avait besoin de boire un coup, en espérant que cela efface son malaise intérieur qui le tiraillait fortement de l'intérieur depuis qu'il était passé devant le Cabaret de Meg. "J'ai entendu dire que le Hédas allait déménager. " dit-il, s'adressant toujours au grand homme. Évidemment, le chaman était lui-même sur les lieux lorsque le continent avait sombré. "Je suis désolé de ne pas avoir pu vous aider... " Ce qu'il avait entendu dire aussi, c'était que l'organisation s'opposait aux Aetheri. "La guerre nous sépare, vous comprenez." dit-il en grimaçant, d'un ton un peu trop ferme malgré lui. "Mais si je peux faire quelque chose d'utile quand tout cela sera terminé, je n'hésiterai pas."

Sans attendre de réponse particulière, le chaman se dirigea vers la taverne qui bordait la piste de danse, quelques mètres plus loin. Pour l'occasion, quelques tables et chaises avaient été sorties sur la terrasse extérieure. Il s'assit sur une table libre en bordure, à l'ombre. Puis il commanda trois pintes, qu'il sera très bien capable de boire tout seul si ses compagnons de beuverie improvisés ne le rejoignait pas.


3 - 728
Dev est toujours avec Nym et Zeleph.  nastae  nastae  nastae


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 14 Aoû 2016, 16:35

La Purge des Fanatiques
« Mains souillées par le sang »

« Je serais plutôt très heureux de partager la piste avec vous, au contraire! Aller, venez! »

Et, m’avançant rapidement jusqu’aux danses, j’invitais ma partenaire à se joindre aux festivités, n’attendant d’autres répliques de sa part qui avait pour but de l’éclipser. Je n’étais pas un danseur; je n’étais pas le meilleur, mais je savais comment bouger, calquer mes pas à la musique, changeant de vitesse au rythme. C’était quelque chose de palpitant et d’incroyablement grisant dans laquelle nous nous plongions, d’abord hésitants, avant de nous laisser entraîner bien rapidement à cette folle frénésie enivrante. Le secret à cet art, c’était de ne pas penser, c’était de se laisser entraîner selon ses envies et ses capacités. J’aidais ma compagne en ce sens tout en ajustant ses pas de danse, sachant à quel point une erreur pourrait la troubler et, aussitôt, la renfermer. Elle avait peur du ridicule et je la comprenais: plusieurs nourrissaient les mêmes craintes qu’elle et auparavant, j’en avais tout autant peur en fait. Mais dans mon cas, j’étais parvenu à surpasser cet état. Le ridicule ne tuait pas sinon, je ne pourrais compter le nombre de fois où j’aurais été tué à cause de ce dernier. À quoi cela servait d’être constamment sérieux si ce n’était que pour vivre une vie sans saveur, sans danger ou même sans odeur! Rester de marbre, ne pas en profiter et ne pas sauter sur la moindre des opportunités que le destin nous octroyait ne faisaient que renforcer une chose: l’isolement. Était-ce ce que ma partenaire désirait? Je ne savais guère, mais quelque chose me disait que ce n’était pas tout à fait ce qu’elle recherchait. Oui, d’accord, elle était timide et extrêmement réservée, mais il n’y avait qu’à voir le sourire qu’elle affichait, lorsqu’elle en oubliait ses pensées, pour songer qu’elle se plaisait peut-être à être plongée dans ce ridicule qu’elle avait tant redouté. Je me faisais peut-être des idées de mon côté aussi. Enfin, malgré les réticences qu’elle ne s’était pas troublée de m’avouer, ma partenaire semblait néanmoins se détendre et c’était bien ce qui importait en fait: s’amuser et oublier, s’enivrer au point de ne plus réfléchir, de ne plus penser. En mon sens, si plusieurs se plongeaient dans l’alcool ou la drogue pour ne plus avoir à réfléchir, de mon côté, je me plongeais dans le ridicule qui me tendait les bras pour tout oublier, que ce soit de mes colères ou de la noirceur de plus en plus profonde de mon cœur.

« D’autres qualités? M’interrogeais-je à la question de la timide Rubiel, mais au même instant, celle-ci fit un faux pas et je ne fus pas suffisamment rapide pour rattraper sa bévue alors que sa tête rencontra durement le plancher. Est-ce que ça va? » M’inquiétais-je en me penchant dans sa direction.

Mais la jeune femme s’excusa plutôt, tentant de se faire pardonner d’« être de si honteuse compagnie » si je reprenais ses termes. Je restais silencieux pendant plusieurs secondes, mais suite à ces mots, un sourire fendit mes lèvres et je lui tendis la main pour qu’elle puisse se relever.

« Vous n’êtes pas fatiguée de vous dénigrez de la sorte? Ayez un peu plus confiance en vous. Hop! On se relève, puis on apprend de ses erreurs, et on recommence! La recette de toutes réussites! »

Je ne la connaissais que depuis quelques minutes et déjà, je me permettais de lui dire ce genre de choses comme si nous avions déjà élevé les poules ensemble. Seulement, je ne pouvais pas m’en empêcher, voyant, à travers elle, le même doute, les mêmes craintes que la petite Nimüe. Elle possédait la même timidité, la même réserve vis-à-vis certains faits et activités et toutes les deux avaient tendance à se sous-estimer comme si elles n’étaient que des moins que rien.

Habillement, prenant le bras de Rubiel, puis sa main, je la fis tournoyer sur elle-même quelques secondes – pas trop quand même, elle avait fait une sacrée chute au sol– avant de lui prendre la taille, histoire qu’elle s’arrête et qu’elle évite une nouvelle rencontre avec le plancher, ce qui aurait tôt fait de la décourager. Puis, adressant un sourire à Rubiel, je me détachais d’elle pour reculer de quelques pas.

« Vous vouliez savoir mes qualités? Eh bien laissez-moi vous faire connaître mes nombreux défauts: je n’ai pas froid aux yeux, je ne suis pas courageux: je suis téméraire et casse-cou et je dis tout ce que je pense. »

Et ça, ce n’était que la pointe de l’iceberg…

« Et vous savez ce que je pense? Je pense que vous devriez oublier ce que les gens pensent, justement! Vous êtes d’honteuse compagnie? D’accord. Et moi, je suis de quelle compagnie d’après vous? Lui demandais-je en croisant mes bras sur ma nuque. Et ne mâchez pas vos mots, hein! Je sais encaisser les coups! Enfin, les coups pas trop forts, quoi », plaçais-je en ricanant doucement, tentant de mettre une petite plaisanterie dans tout ce fouillis.


845 mots | 3 post
Résumé: Miles fait la morale à Rubiel parce qu'elle lui fait penser à quelqu'un et qu'il se le permet xD Libre à toi de lui dire d’aller se faire voir si ce qu’il dit à Rubiel ne lui plaît pas ^^



[RP POUR TOUS] La Purge des Fanatiques - Page 4 Signat16
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Dim 14 Aoû 2016, 21:55

「La purge des fanatiques」

RPPT

Lilith fit un signe négatif de tête, toujours agacée des confirmations que lui apportait Wriir. Elle ne lui répondit pas simplement en raison du départ de Reddas, mais pour autant l’échange ne fut une nouvelle fois pas plus constructif. Il avait beau tourné les choses différemment, cela aboutissait toujours à la même conclusion décevante. Rebondir sur ce qu’elle faisait de sa vie et la valeur que celle-ci pouvait avoir perdue en raison de ses fréquentations étaient à présent limpides et ne méritaient pas plus d’explications. Toujours plus distante, elle se contenta de riposter froidement sur seulement l’une une de ses réflexions.

- C’est peut-être là la différence entre toi et moi. Je ne me fichais pas de ce que tu pouvais penser. Dans le cas contraire, je n’aurais pas demandé à Reddas de s’éloigner pour m’expliquer avec toi. Je ne crois pas que ce soit utile de continuer sur le sujet.

La nouvelle venue dans ce contexte tendu apparut à Lilith comme une bouffée d’air frais. Elle était d’un naturel enthousiaste. Peu timide, d’elle-même, elle se présenta, que ce soit par le biais d’une sorte de révérence que par la communication de son prénom et surnom.

- Eh bien, Cassie, enchantée ! Je suis pour les surnoms, et ça me va très bien !

A sa « confidence », Lilith éclata de rire.

- Si ça peut te rassurer, je ne lui reproche pas ses manières. Elles sont amusantes. A sa façon.

Wriir réagit alors au commentaire concernant sa personne avant de confirmer son attachement à l’orisha en retour. Simultanément, la rouquine se pencha sur l’individu qui accompagnait la demoiselle. Un autre orisha ? Le sourire de la pirate se dessina davantage. C’était une journée étonnante dans bien des domaines ! Assez proche de Cassiopée, il paraissait en revanche bien plus timide et plus jeune, au point de ne pas entendre le soin de sa voix, et la nouvelle venue le présenta alors de façon énigmatique.

- Certainement pas le moment pour une telle histoire, mais je ne doute pas qu’elle soit passionnante !  Delsin..

Elle opina du chef pour le saluer.

- Tu l’as donc trouvé sur le bord de la plage ?

Le dernier mot n’était qu’une vaine tentative, mais la jolie brune en avait trop dit pour ne pas l’interpeller. Même pour une plaisanterie, la tournure demeurait étonnante.

- Je maintiens… je reste intéressée pour en savoir plus..

Le sujet revint pour autant sur les mots prononcés par Wriir pour présenter la pirate. Elle haussa légèrement un sourcil lorsqu’il précisa que les choses changeaient avec le temps et la capitaine se concentra sur Cassiopée pour ignorer la réflexion.

- Je confirme, du transport de marchandises. Comme quoi, certaines choses restent immuables.

Un peu brutalement, la jolie brune annonça son départ en raison du jeune garçon, ce qui dépita légèrement la pirate. Tout en lui adressant un large sourire, Lilith se mit à rire à sa plaisanterie.

- Et je suis certaine de pouvoir repérer ta voix. C’est pas que tu es bavarde, bien sûr… j’espère vraiment avoir l’occasion de mieux te connaître.

A présent qu’elle se retrouvait seule face à Wriir, la rouquine avait plus de mal à retrouver un peu de bonne humeur. D’autant que les premiers mots de ce dernier annonçaient son départ, suivis par de nouvelles recommandations à propos de Rain. Pourquoi insistait-il autant sur le second ? Elle voyait bien les choses comme une priorité. Une « nécessité », le mot était un peu fort, mais réaliste finalement. Même si le fait que ce soit le jeune homme qui insiste sur ce fait demeurait troublant et l’empêcha de réagir comme elle aurait voulu.

Alors, que Wriir s’éloigna, Lilith passa sa main dans ses cheveux, hésitante. Il était rare qu’un choix si simple la troublait. Rejoindre Cassiopée qui avait disparu avant même qu’elle n’eut le temps d’en savoir plus sur elle, Reddas qui avait dû s’enfoncer dans les méandres de Pabamiel ou Wriir..  Toujours visible, il n’était pas loin, mais c’était sans doute bien plus difficile de le retrouver que n’importe qui d’autre. L’échange lui laissait un goût amer où la colère se mêlait à la déception. Elle ne savait pas vraiment quoi ajouté à ce dialogue venimeux.

Après un soupir, elle s’élança tout de même dernière ce dernier et lui attrapa le bras en tentant de plaisanter à moitié.

- J’ai compris que t’avais d’autres choses à faire. Mais j’aurais préféré que tu restes un peu.. Pour une fois qu’on aurait eu l’occasion de se séparer sans vraiment que ce soit dans des situations dramatiques.. Si on pouvait éviter les tensions, ça m’arrangerait...

Clairement mal à l’aise, elle doutait que ce soit une bonne idée. La rouquine connaissait suffisamment ses défauts pour ne pas ignorer à quel point ce type de mots pouvaient radicaliser son opinion si elle ne s’apaisait pas rapidement. Elle chercha un instant ce qu’elle aurait pu ajouter concernant leur altercation, mais rien ne lui venait en tête. En tout cas, rien qui aurait pu calmer d’une façon ou d’une autre l’animosité qui s’était déclarée.

Si de multiples questions lui venaient en tête, la pirate préféra garder un sourire de façade. Le changement de sujets était sans doute plus que préférable.

- Je crois que tu as pu constater de tes yeux qu’en se retrouvant au beau milieu de l’antre des damnés alors que je me rendais à Mégido, que mon sens de l’orientation n’est pas ma qualité première. Je dois me rendre à.. Sitzraël je crois..

Après une vérification sur un bout de papier, elle put valider le nom.

- Une livraison de marchandises à valider. Ca te dérangerait de m’aider à m’y rendre ?


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Lun 15 Aoû 2016, 00:36


Il ne s’agissait point que d’une simple question de chevelure. Après avoir été renversée, la personnification de l’inélégance se retourna pour me faire face et me fixa de ses yeux abjects à contempler. Il se dégageait de son regard un attribut que je ne sus qualifier au premier abord mais qui m’inspira un puissant dégoût. Ce ne fut qu’après sa prise de parole que je me retrouvai en mesure de dénommer ce qui suscitait ma répulsion : le vide. Ses pupilles affichaient un néant total. Ce dernier se révélait d’autant plus troublant qu’elle ne sourcilla point en déclarant être aveugle. La spontanéité dans l’affirmation de son infirmité me stupéfia. Je n’avais jamais rencontré d’être atteint de cécité auparavant, et un lieu aussi bondé constituait bien le dernier endroit où je m’attendais à en trouver. Pire encore : comment un tel rebut pouvait se mêler à la foule dans l’insouciance la plus totale en dépit de son impotence ? La surprise atteignit son paroxysme lorsqu’elle défléchit ma remarque pour me la rendre au quintuple sans la moindre hésitation.

J’étais sidéré. Totalement abasourdi. En l’espace de quelques minutes, un parfait inconnu m’avait menacé de mort et une infirme me tournait en dérision. Deux questions me vinrent alors à l’esprit. Dans quelle maudite ville « supposément en fête » venais-je de débarquer, et quel Aether avais-je froissé pour me couvrir d’opprobre ? Une troisième découla de ses consœurs : quelle était la prochaine étape de ma déchéance ? Qu’on me dévêtit sur la place publique en toute impunité et qu’on m’affichât comme trophée au sommet d’une quelconque fontaine ? Je n’excluais plus cette possibilité à ce stade. Contrairement au dénommé Wriir, cette femme ne m’impressionnait guère, et pourtant je possédais un mal considérable à la remettre en place. Son impotence m’avait pris au dépourvu, et il en était de même pour démonstration délirante qui la seconda. L’inconnue s’exprima à voix haute de manière impersonnelle, ordonnant à un tiers de se calmer, mais je n’aperçus nulle personne au comportement pouvant laisser suggérer une telle réclamation. Entendait-elle des voix ? Je percevais des relents d’ivresse émaner de son haleine. Son affirmation relevait-elle du mensonge ? Cette possibilité me parut vraisemblable. Je n’allais tout de même point me laisser mener par une roturière éméchée. Quel affront faisais-je à ma personne ! Il me fallait reprendre mon calme et mes esprits. Je m’étais simplement laissé distraire par son ignoble apparat. Il suffisait de réviser mon ton pour inculquer une leçon à cette insolente. J’optai pour une hypocrite sympathie alors que je lui répondis.

 « Aveugle ? J’ignorais qu’il était d’usage de déclamer une telle misère au premier inconnu abordé. Quelle idée de se mêler à la foule quand le premier goujat peut vous renverser sans crier gare ? Je reconnais là bien mon impolitesse pour vous avoir bousculée de la sorte et m’en excuse platement. Voyez, je cherchai simplement à m’enquérir de votre état. Nous nous engageons dans un fâcheux malentendu. M’autoriserez-vous à vous porter assistance en guise d’excuse ?»

Je ne pensai bien évidemment rien de ce que j’affirmai. Je me contentai de partir du postulat suivant : si l’alcool travaillait suffisamment cette prétendue impotente pour qu’elle s’accaparât d’une telle infirmité, la poussant même à percevoir une réalité distordue, afficher une prétendue amicalité ne devait guère être une tâche ardue. Ultimement, je projetais d’exploiter la faiblesse inhérente à son état pour la châtier en bonne et due forme pour son impertinence. Dans le pire des cas, elle se rendrait compte de la supercherie, et je ne pouvais que difficilement accroître mon déshonneur après tout ce que je venais de subir. Reprenant sur le même ton, je rajoutai.

 « Non, il n’y a aucun mal, mais je ne me prénomme guère « Jathu ». A moins qu’il ne s’agisse du patronyme que vous ne souhaitez m’affubler ? De ce fait, puis-je m’enquérir du votre ? »

Ne sachant guère exactement ce que je visais, je ne cherchai point à me questionner sur mon approche pour le moins empirique. Tout élément s’accordant avec une quelconque amicalité devait probablement jouer en ma faveur. Mon unique certitude demeurait la suivante : cette inconnue allait payer pour son affront, d’une façon ou d’une autre.
686 mots - Post III

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Lun 15 Aoû 2016, 13:42

Alors que tout se passait pour le mieux, les deux amis déféraient de tout et de rien en encensant la beauté de la cité ainsi que celle de ses effervescences. Camilla lui posa également beaucoup de questions sur la sanction qu’elle devait réserver à ceux qui s’approchaient de trop près, mais pour seule répartie, il lui avait intimé de faire comme bon lui semblait. La jeune femme possédait toutes les qualités requises pour éloigner la mauvaise herbe qui poussait malgré lui dans les alentours. S’il était venu à la fête, ce n’était certainement pas pour se laisser importuner par les premiers venus. Néanmoins, passant entre les mailles du filet, c’est un bambin qui émergea devant lui en étant plus qu’intrépide de lui poser une telle question. Zane souleva légèrement le visage pour démontrer un œil noir maquillé par un regard agressif. L’enfant aurait rapidement fini encastré dans le premier mur venu si une femme n’était pas apparue pour le gronder de sa bêtise. Bêtise qu’elle réitéra toutefois, elle et son bambin. Le fouet épineux de Camilla s’enroula autour du poignet du petit garçon, ne manquant pas de lui causer des saignements sur ce dernier. Le Démon dégagea sa main en fermant le poing afin de persuader sa protectrice de ne pas le fustiger. Dans d’autres circonstances, il aurait agi incontinent pour mettre fin à la vie du petit bonhomme, mais puisque la femme était lui venu apportait un peu de distractions, autant la récompenser comme il se doit.

Le chevalier des Enfers se leva en faisant diaboliquement battre sa cape contre le vent. Son bras se tendit comme un serpent qui s’apprêtait à mordre sa proie pour lui décréter le poison nécessaire à sa mort. Mais au lieu de ça, il frotta simplement le crâne du petit garçon en lui ébouriffant les cheveux, puis sans lui porter un seul coup d’œil, il glorifia l’inconnue d’un signe amical de la tête. « Si quelqu’un me voyait sous mon vrai jour, je finirais par être accablé de requêtes. Je vais être sincère avec vous, car vous me paraissez sympathique. » Il éloigna discrètement la jeune femme de son enfant pour lui susurrer quelques mots à l’oreille qu’elle était la seule à pouvoir discerner. « Je suis un fervent croyant de l’Aether du chocolat ; Cacaoyé. Je viens pour prêcher la bonne parole et convertir les mortels ici présents à le prier nuit et jour pour que l’abondance du cacao soit fructueuse. Sans lui, nous n’aurions pas autant de saveurs sur lesquels nos lèvres pourraient se délecter. Vous comprenez à présent ? Si l’on venait à entrevoir mon identité, je n’ose imaginer ce que les intrus viendraient me faire dans l’unique but d’avoir un carré de chocolat. » Puisqu’il avait le pouvoir d’insuffler n’importe quelle stupidité dans le cœur des gens, il pouvait bien raconter la première niaiserie qui lui passait par la tête. Au terme de cette explication, ils revinrent près de l’enfant et de Camilla… enfin, seulement de Camilla en fin de compte. « Où est parti le mouflet ? » Demanda-t-il d’une voix monotone à sa protectrice, en tournant le visage de droite à gauche.

L’utilisatrice du fouet pointa une direction alors qu’elle terminait un morceau de pomme que lui avait restitué Kain. Celui-ci proposa d’ailleurs la boisson à son camarade. « Il est parti par là en courant. Depuis il a disparu dans la foule… pourquoi ? Je devais garder ce mioche ? » Zane prit calmement le breuvage en aspirant une gorgée. « Non. Bien sûr que non. » Il remarqua toutefois très vite que sa mère n’était pas du même avis. Il la fixa quelques instants, comme s’il tentait de déchiffrer ses pensées. « Ne paniquez pas. Je vais vous aider à le retrouver cet enfant. Il n’a pas pu aller bien loin. » Avant de partir en mode excursion, il confia tous ses biens précieux à ses deux camarades en leur cédant quelques instructions dans sa langue raciale. Il revint vers la mère poule en lui tirant le bras pour qu’ils avancent. « J’ai compris que le petit s’appelait Sam, mais votre nom à vous, c’est quoi ? » Ça ne favoriserait pas à le retrouver plus vite, mais ça lui plaisait de savoir à qui il rendait cette magnifique faveur. D’un côté, il arpentait les rues de Pabamiel plus par plaisir que pour mettre la main sur le gosse. Qu’importe ce qui lui arriverait ou non, ça ne le chagrinerait pas plus que ça. « C’est vraiment votre fils ? Vous devriez songer à vous occuper de son éducation si vous ne voulez pas que quelqu’un le fasse à votre place. D’autres que moi vous auraient décapités pour moins que ça… » Sous l’ample cape qui recouvrait l’intégralité de son corps, du mouvement eut lieu. La seconde suivante, il dévoila une grande chaine qui servait exclusivement pour les prisonniers. Le lien métallique était effectivement alloué d’un collier en fer spécial qui pouvait faire usage d’entrave pour les esclaves. « Quand nous l’aurons retrouvé, je vous suggère de le ligoter avec ça. Aussi diligent qu’il soit, il ne pourra plus vous faire faux bond. » Il se doutait qu’elle refuserait. Les gens étaient si fermés aux routines des autres races.


Post II / 852 mots

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Lun 15 Aoû 2016, 23:50



- Dans trois lunes, tu prendras le bateau qui sera accosté ici *pointa l'interlocuteur du jeune démon* et nous irons chercher de quoi te remplir le ventre pour une semaine !

Dzaal acquiesça, grinçant des dents en écoutant furtivement son estomac lui réclamer quelque chose à se mettre sous la dent. Cela faisait combien de nuits qu'il avait quitté le "cocon" certes familial mais pernicieux ? Il ne comptait plus les jours qui défilaient tandis qu'il n'avait toujours trouvé aucun moyen de satisfaire les injonctions de ses ainés. Prouver sa valeur pour revenir sous leur toit ? En avait-il seulement l'envie... Son regard se porta sur le Phare abandonné, en proie au doute et laissant les heures s'égrener.

Le jour venu, Dzaal embarqua. Mais exténué, il prit place à la proue et se laissa bercer par les vagues. Quand il revint à lui, la terre n'était plus visible. Les battements de son coeur résonnaient dans sa tête et la sensation des ballotements du navire lui donnait la nausée. Son crâne rebondit contre le mât en apprenant qu'il avait prit le mauvais bateau... Le second choc fut volontaire. La direction était définitive : Pabamiel ; à des lieux de chez lui...

---

Toute la traversée, il usa du peu de dons qu'il disposait pour nettoyer, récurer et cuisiner afin de payer son voyage. L'équipage étant essentiellement composé de ses pairs, rien ne fut facile. Aussi, quand le navire amarra, il descendit furtivement et s'enfonça dans les rues inconnues pour échapper à ses tortionnaires. Il suivit la foule qui se dirigeait vers la cité sans savoir jusqu'où il irait. Il y avait foule et Dzaal joua des coudes pour s'y enfoncer davantage.
Dans la précipitation, il rencontra violemment une petite silhouette élancée à la robe rose et aux cheveux blancs coupés courts. Il marmonna un désolé, se rendant compte que sa bouche était obstruée par un fouilli de parchemins qu'il cracha par terre. Les regards alentours se tournaient vers lui et la jeune femme fut aidée pour se remettre debout, mais tout ce qui l’intéressait était ce que ces documents stipulaient. Le programme du festival ? Dzaal en enfonça un dans sa poche et s'éloigna à nouveau entre les passants avant que les autorités n'arrivent sans demander son reste.

Une tape virile dans le dos le fit vaciller.

- Alors petit voleur, on a réussi à se faire la malle ?

Dzaal se retourna vivement et haussa un sourcil tandis que l'individu, visiblement humain, leva une main en signe d'apaisement et regarda passer quelques gardes.

- Pas d'inquiétude. Je suis comme toi. Et entre brigands, il faut s'entraider. J'ai besoin d'un peu d'argent pour renflouer mes poches vides.

Le Démon allait ouvrir la bouche avant que l'inconnu ne le tire par le bras pour l'asseoir au banc d'une taverne festive.
Il jeta un regard à droite, puis à gauche, avant de sortir un objet emballé de sa poche. Une fiole remplit d'un liquide jaunâtre.

- Évidemment, je ne te demande rien sans échange. Je te propose de te vendre un fluide qui révèle les mensonges. Ainsi, on est tous les deux gagnants.

Voyant que Dzaal hésitait sous la menace, il lui intima d'en boire un peu pour prouver que lui même ne mentait pas. Effectivement, hormis le goût horrible et les vapeurs qui lui piquaient les yeux, rien en l'humain n'avait changé.

- Mais si tu ne me l'achètes pas, la dénonciation se fait facile par ici, tu sais... petit voleur.

Il se voyait mal comment prouver une innocence évidente et se résigna. Il lui échangea alors un peu de poudre, une drogue de sa terre natale à défaut de monnaie sonnante et trébuchante, contre le flacon. Savoir si on lui mentait dans un endroit aussi inconnu que celui-ci se révèlerait d'une grande importance.

L'inconnu s'en alla avec un petit rictus, l'air satisfait, laissant le jeune démon à ses occupations, soit la visite de la ville et la recherche d'un endroit où dormir. S'amuser était sa dernière priorité...

[RP POUR TOUS] La Purge des Fanatiques - Page 4 Torn-slit-separator-4f7224e
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Résumé - Post I:

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Mar 16 Aoû 2016, 00:19


Le fouet s’abattait sur son faible poignée sans que je n’aie le temps de réagir. Ce n’est que lorsque mes yeux se posèrent sur la petite goutte de sang que je comprenais ce qu’il s’était passé. Je ne pus m’empêcher de feuler telle une chatte voulant protéger ses petits. S’il y avait bien une personne pour qui je pouvais donner ma vie c’était bien Sam. Je jetais un regard noir à la fille, mes muscles étaient tendus. J’étais prête à lui sauter dessus s’il le fallait. Le gémissement de Sam ne fit qu’amplifier ma colère. « Comment osez-vous ?! » grondais-je sourdement avant que l’homme ne ferme son poing, intimant à sa gardienne de cesser. Je ne savais pas trop si je devais le remercier ou l’injurier en lui ordonnant de garder sa femme en laisse. Dans le doute, et sans doute était-ce plus sage ainsi, je ne fis rien.

Je m’accroupissais à hauteur de Sam qui avait l’air particulièrement chamboulé. Ses yeux bleus étaient voilés par des larmes qu’il ne parvenait pas à cacher. Ses épaules étaient secouées par ses sanglots silencieux. J’allais lui murmurer des paroles réconfortantes, le serrer dans mes bras et peut-être même lui fredonner un petit air de musique pour le calmer mais l’homme masqué se levait brutalement. Il avait l’air si menaçant que l’idée même de bouger me terrifiait. Mais qui était-il ? Soudain sa main fondit vers Sam pour… lui ébouriffait les cheveux ? Je me décontractais en soupirant de soulagement et, si le fouet de sa gardienne ne m’était pas resté en travers de la gorge, j’aurais pu lui sourire. Au lieu de cela j’imitais l’inconnu en lui adressant un léger hochement de la tête qui se voulait amical. Sam avait arrêté de pleurer, sans doute autant surpris que moi par le geste de l’homme déguisait en vêtements ambulants. Il écoutait avec émerveillement l’homme qui se présentait comme quelqu’un d’important. J’allais annoncer à l’inconnu qu’il pouvait garder son secret pour lui et qu’il était temps pour nous de prendre congé mais ce dernier m’entraînait à sa suite pour nous mettre un peu à l’écart. Je ne pouvais pas lutter, sa force était indéniable et la mienne inexistante. Aussi je le laissais faire sans riposter pour ne pas inquiéter Sam.

Lorsqu’il s’approchait de moi pour me murmurer son secret mon cœur manquait un battement. Je ne m’y attendais certainement pas et sa proximité me dérangeait autant qu’elle… m’envoutait ? Non ce n’était pas sa proximité mais l’odeur qui dégageait. Une odeur diaboliquement et monstrueusement succulente. « Une odeur de chocolat peut être » pensais-je maintenant qu’il disait être un adorateur de l’Æther du chocolat. Je croyais fermement à ce qu’il me disait, ses mots étaient mélodieux : ils ne pouvaient être que vérité. L’absurdité de ses propos ne me choquait même pas alors que, dans un état normal, jamais je n’aurais cru à l’existence de ce ledit Cacaoyé. Les ondins étaient tout de même les fabriquant de chocolat et si un tel Æther avait existé, je l’aurais su. Mais sur le coup tout ce que je trouvais à dire était : « Ce doit être une vie difficile que vous menez. Promis je ne dirais rien de votre secret et je ne vous demanderais pas non plus de chocolat. D’ailleurs vous avez l’odeur de cette friandise. Sans doute devriez-vous vous laver pour ne pas éveiller les soupçons. Ce qui serez dommage parce que votre odeur est on ne peut plus délicieuse. » Hum… me voilà qui racontais des inepties. Je m’écartais presque contre mon gré en m’ordonnant de me ressaisir. Il était peut-être le plus fervent adorateur de Cacaoyé mais son déguisement intégral pouvait aussi supposer une laideur sans pareille. Et puis, je n’allais tout de même pas me jeter dans les bras du premier Gælyan venu ! J’étais peut-être une ondine plutôt « gentille », diront nous, je n’en restais pas moins raciste envers ce peuple et rien que l’idée de tomber sous le charme d’un Bipède m’écœurait et me faisait frissonner de terreur. Je ne pouvais supporter que Sam. Et surement Virion si je le recroisais un jour.

Ce n’est que l’esprit et le cœur troublés que je reprenais le chemin du retour avec le faux adorateur. Le trouble se dissipa aussitôt quand je me rendais compte que mon enfant s’était dissipé. Mon regard se porta presque immédiatement vers la femme qui était avec désormais avec un homme. Qu’avait-elle fait de lui ? Fallait-il que je lui arrache les yeux ou fallait-il que je la dépèce ? Je savais que bien que je ne pouvais faire ni l’un ni l’autre mais ce n’est pas l’envie que me manquer. Une envie qui s’intensifiait lorsqu’elle ouvrit la bouche. Peut-être que je m’exécuterais une autre fois, lorsque je serais devenue plus puissante. Pour le moment il fallait bien choisir ces batailles. Je ne dis rien, gardant pour moi mes envies de meurtres, bien que mon regard lourd de reproche devait parler pour moi. Sam avait surement dû fuir cette fille sans une once de responsabilité. Une expression mi amère mi paniquée sur le visage, je zieutais la foule, espérant voir ma petite tête blonde préférée. Sans résultat. Il avait dû courir bien loin de garnement. Je remarquais alors que les petits yeux du l’homme masqué me fixait. Malgré moi je déglutis, j’avais l’impression qui essayait de lire mes pensées. Une impression peut-être stupide mais qui ne m’en fit pas moins baisser les yeux. Des yeux bleus que je relevais instantanément lorsqu’il annonçait qu’il allait m’aider à retrouver mon petit disparu. « Merci… » Articulais-je presque timidement. Je ne savais que penser sur sa personnalité. Après qu’il eut dit des mots dans un langage que je ne comprenais pas et, dont la tonalité me semblait atroce pour les oreilles, nous nous décidâmes à partir sur les traces de Sam. Enfin décider était un grand mot pour parler du fait qu’il me tirait sans ménagement à sa poursuite. Mais encore une fois je ne pouvais rien y faire car je n’avais ni la force ni la détermination pour riposter. Du moment que l’on partait dans la bonne direction cela m’importait peu. Cela même si j'avais l'impression qu'il allait m'arracher le bras s'il continuait à tirer dessus ainsi.

Son questionnement sur mon identité réveilla une nouvelle fois mon trouble. Je savais que je ne devais pas décliner mon identité mais pourtant j’en mourrais d’envie. N’avait-il pas dit qui il était lui ? Ne devrais-je pas lui rendre la pareille juste pour que l’on soit sur un pied égalitaire. Avais-je simplement le choix de ne rien dire ? « Le petit s’appelle Samuel en réalité mais peu importe : c’est plus vite fait de le nommer Sam. Quant à moi… » J’essayais de cacher mon visage sous la capuche de ma cape. De toute façon le peuple ondin était si méconnu qu’il ne savait sans doute pas comment se nommer les précieuses lignées. Il ne saurait peut être même pas que la tonalité de mon prénom – ou que mon accent tout droit venu de l’océan – signifiait que je faisais partie du peuple glorieux des océans. Aussi je me décidais. « Quant à moi, je me prénomme Aylivæ Song. Un nom qui ne vous dira sans doute rien. Je ne suis sur les routes que depuis peu. Je n’ai pas de renommé. Pas encore tout du moins.» Recherchais-je la popularité ? Voulais-je que les bardes chantent des histoires à mon nom ? Non. Ou du moins pas ici. Je ne voulais que mon nom soit uniquement reconnu par mon peuple et je voulais rendre ma famille digne de moi. Et ce n’était certainement pas en élevant un humain que cette utopie allait ce faire. Pourtant je ne pouvais me résoudre à l’abandonner bien qu’il était assez grand pour se débrouiller seul à présent. « L’amour à ses raisons que la raison ignore » avais-je lu un jour dans un livre.

Je tournais négativement la tête de droite à gauche. « Nous ne sommes pas lié par le sang. Il ne s’agit pas réellement de mon fils. Alors pourquoi je le garde auprès de moi me demanderiez-vous ? Pourquoi l’avoir pris sous mon aile ? Ou alors peut-être même que cela vous importe peu de savoir. » Je m’autorisais à l’observer mais encore une fois tout ce qui transparaissait de ses vêtements était ses yeux. « Quoiqu’il en soit, si vous vous posez ces questions sachez que je me les pose aussi. » Je soupirais et jouais mes longs cheveux bruns qui dépassaient de ma capuche. « Il va sans dire que j’aime cet enfant. Cela même si j’aime me rappeler que l’amour est une faiblesse. Un obstacle. Que si tu as un tant soit peu d’ambition, il faudrait mieux abandonner ce sentiment qui n’est que futilité. L’amour est vain. L’amour est un sacrifice perpétuel. Et pourtant, je ne peux pas cessez de m’inquiéter pour Sam. Je ne peux pas l’abandonner lâchement. Est-ce de la lâcheté ? Est-ce que j’ai peur quand retour il me déteste ? Peut-être. Mais surtout je veux le voir grandir. Il est celui qui compte le plus pour moi. M’en séparer me détruirait tout bonnement. Est-ce que cela fait de l’amour une malédiction ? Encore une fois je l’ignore. » Me rendant compte que j’étais en train de livrer mes états d’esprits aux premiers venus, je me tus. L’homme n’était surement pas là pour m’entendre philosopher avec si peu d’intelligence. Je levais mes yeux vers les étoiles avant de me rappeler qu’il ne fallait pas que je quitte la foule des yeux. Un bruit métallique attira mon attention sur mon interlocuteur. Je déglutis en voyant ce qu’il avait dans les mains. « A quoi peut donc servir pareille laisse au plus fervent croyant de Cacaoyé ?! » Demandais-je surprise, les mots s’échappant de ma bouche. Je touchais le collier de fer : le bord était tranchant bien qu’émoussé et je me coupais. Je cachais vite ma main blessée sous ma cape ainsi que mon visage. Ce dernier affichait une grimace de pure douleur alors que la régénération se faisait. Incontrôlable et rapide, je me sentais blêmir tandis que je luttais contre la douleur. Et dire qu’il ne s’agissait que d’une petite blessure. La seconde suivante la douleur s’interrompu, la guérison était totale. J’allais me retourner vers le croyant quand un homme au ventre bien rond nous interpella. Il avait l’épée en bois de Sam dans la main. « Est-ce vous Dame Aylivæ ? » J’hochais la tête. Il continuait. « J’en étais sûr ! Avec votre cape il est simple de vous reconnaître. La même que votre fils. » « Sam ? » Une question idiote de ma part mais je ne pouvais que m’en assurer. « Exactement il m’a dit de vous annoncer qu’il était partit voir l’arbre sacré, seul. La méchante femme lui faisait peur. » Encore une fois j’hochais la tête puis d’un geste de la main je lui intimais de prendre congé. Il s’inclinait avec respect avant de retourner à ses occupations. Rapidement je me demandais ce que Sam lui avait raconté pour qu’il me témoigne autant de respect.

Cette fois je me retournais totalement vers mon partenaire tout en prenant soin de garder ma main désormais guérit sous ma cape. S’il avait vu que je m’étais blessé, je ne voulais pas qu’il comprenne que, peu importe la blessure, mon corps ne me laisserait pas saigner inutilement. Au dépit d’une immense douleur. « Je ne dirais pas non à cette chaîne ! Sam ne tiens tellement pas en place qu’il mériterait de recevoir une petite leçon. Mais cependant je ne sais pas s’il sera d’accord avec nous ! » Je pu presque rire en disant cela. A présent que je savais où était Sam, j’étais moins inquiète et mon cœur était mon lourd. « Puis-je vous demander votre nom, messire ? Ou dois-je simplement vous nommez « Croyant » ? » Je levais la tête vers le sommet de la cité. Sam était là-bas. « Auriez-vous envie de voir l’Arbre Sacré ? »

Hrp:
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Mar 16 Aoû 2016, 10:39

- Que veux-tu que je te dise Lilith ?... Si j'avais été hypocrite et que tu l'aurais remarqué, tu me l'aurais reproché. Là je te donne le fond de ma pensée, mais il ne te convient pas non plus car ce n'est pas ce que tu aurais aimé entendre.  Ce .... Reddas a surtout bien fait de s'éloigner non pas pour que nous puissions nous expliquer, mais pour lui éviter de voir pour la première fois que le sang qui coule le long de ses lèvres soit le sien et non celui de sa victime.

L'arrivée de Cassiopée fut comme une parenthèse d'optimisme, d'insouciance et de sourires, comme à chaque fois que je le voyais. Elle avait cette tendance à parler avant de réfléchir et qui faisait tout son charme. Sans même connaître Lilith, elle lui parla comme si elles s'étaient la veille après être devenues les meilleures amies du monde. J'haussais un sourcil alors qu'elles se livraient à de fausses confidences sur moi.

- Euh... vous vous rendez compte que je suis là hein, je vous entends parler de moi ! Je fis un petit signe des deux mains pour confirmer ma présence, je ne pensais pas m'être transformé en brume depuis l'arrivée des deux nouveaux Orishas.

Alors que les deux demoiselles papotaient comme après des retrouvailles de longue date, je balayais du regard les alentours, voulant m'assurer que ce rat ait bien décampé et ne nous attendait pas pour un mauvais coup typique de sa race.

J'eus à peine le temps d'opérer cette vérification que déjà Cassiopée s'éloignait avec son jeune Orisha complètement déstabilisé.

- J'espère te revoir un peu plus longuement la prochaine fois Cassiopée. Quelques minutes tous les six mois, ça fait peu finalement !!

Cette parenthèse "enchantée" achevée, le climat baissa de nouveau vite en température, les rires et les surnoms laissant leurs places aux reproches et aux rancœurs passées. Je ne pouvais reprocher à Lilith mon extrémisme, elle ne connaissait que les très grandes lignes de mon histoire, mais pas le principal. Par acquis de conscience, je réitérai le caractère impératif de s'occuper de l'ancien second du Libertad, le reste lui appartenait à présent.

Alors que mes pas battaient le pavé dans la ruelle en direction de ma chambre louée, j'avais décidé de quitter cet endroit festif au plus vite : certaines races, certains caractères étaient plus prédisposés à ce genre d'amusements : pas moi. Je n'étais pas venu pour ça à la base et si je m'étais fait un peu violence pour m'imprégner de cette ambiance, je constatais vite mes limites dans ce domaine. Pourtant, à peine avais-je fait une bonne dizaine de mètres qu'on m'attrapa le bras, pour voir Lilith me rejoindre et me demander de rester.

- A dire vrai, je n'avais rien d'autre à faire et compter quitter la ville. Comme tu l'as justement fait remarquer, je fais tache dans le décor quand il s'agit d'ambiance festive.

Personne n'était parfait et en tant qu'Ombre je ne comptais me reprocher de ne pas avoir le sourire systématiquement collé aux lèvres. J'en venais parfois à trouver la foule insupportable, cette vie grouillante tranchait trop avec mon mode de vie force d'ascète.

- La journée n'est pas terminée, peut-être que j'attire le malheur et que la fin du monde va se décider ici hmm ? haussais-je les épaules, le ton anodin tranchant avec la gravité de mes mots, donnant au tout un côté surréaliste.

Je mis les mains dans mes poches, écoutant Lilith solliciter mon aide pour l'une de ses affaires. Je devinais qu'elle avait compté ici aller avec le vampire, mais que j'avais compromis ses plans en l'interpellant.

- Sitzraël tu dis, hmmm, c'est le quartier marchand si je ne me trompe pas. A l'Ouest donc. J'y avais déjà fait se suicider un ancien marchand qui avait tout perdu, ce nom ne m'était donc pas inconnu. Je pointais du doigt la direction vers laquelle s'y rendre avant d'emboîter le pas à l'Orisha.

- Dis m'en plus sur ce rendez-vous, et ce à quoi je dois m'attendre. Légal ou pas ? Surtout, vais-je seulement servir de guide, ou vais-je bizarrement devoir me transformer en garde du corps de fortune ?

De mon expérience avec la demoiselle, ça n'allait pas être un parcours de santé.
Post n°6 : 756 mots.
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Mar 16 Aoû 2016, 15:47

Quelquefois, jeter ses pas sur un chemin au hasard menait à de charmantes découvertes. Au détour d'un sentier où mille créatures ont déjà laissé leurs empreintes, il arrive qu'une surprise surgisse du prévisible pour redonner une saveur délicate au quotidien. En l'occurrence, la compagnie d'une troupe de danseuses se révélait suffisamment divertissante pour que la brune ait accepté de passer plusieurs jours à leurs côtés. Laissant sur la route les tracas qui ne cessaient de la tourmenter, elle anesthésiant son esprit à renfort de substances douteuses qu'elle avalait dès lors que ses camarades de voyage tournaient la tête. Le tambour qui rugissait dans sa poitrine vibrait avec une ardeur démesurée, faisant taire les voix qui chantaient en elle. Le breuvage qu'elle ingurgitait par longues gorgées verrait bientôt ses effets diminuer sensiblement, et il faudrait alors trouver un autre palliatif. Affronter ses propres démons lui était impossible, et la force qu'elle savait puiser de temps à autre pour lutter contre de farouches adversaires s'évanouissait aussitôt que son ombre venait la rattraper. La solution importait peu tant que la fuite lui tendait les bras. Cela ne lui ressemblait pas. À chaque instant, le changement grandissait en elle, s'imprégnant de sa chair comme d'un mets raffiné. Seules les plantes parvenaient à renvoyer cette dérangeante impression de ne plus faire une avec son propre corps. Occuper ses pensées devenait une priorité. La présence de jeunes femmes à la gaieté contagieuse éveillait son enthousiasme, et notamment d'une créature tout à fait surprenante. Âgée d'une cinquantaine d'années, Hérédia avait été la victime d'un couple de Sorciers s'étant servi d'elle pour d'atroces expériences. Callidora éprouvait une affection sincère envers elle, peut-être parce qu'en dépit de son caractère effrayant, elle lui rappelait Syveth, et que, fatalement, le Tiregan lui manquait.

Le charmant groupe suivait le chemin de Pabamiel, se dirigeant vers la cité sans couleur pour échapper à la morosité qui envahissait les terres environnantes. La guerre n'épargnerait plus pour longtemps ceux qui cherchaient à se tenir à l'écart. D'une manière ou d'une autre, son emprise sanglante s’affermissait sur le monde pour y déposer un indescriptible chaos. Le savoir était une chose supportable ; quant aux visions, elles détruisaient tout. La moindre distraction devenait une aubaine, la chance de pouvoir enfin sentir la joie survivre à l'horreur. Ballottée par la roulotte à l'intérieur de laquelle la brune avait pris place, cette dernière laissait pendre ses jambes dans le vide, profitant de la hauteur pour que ses pieds ne s'abîment pas sur les cailloux. Tout ce qui tombait sous l'audacieux couperet de son regard s'inscrivait quelque part, au milieu d'innombrables images, souvenirs d'un temps qui n'était plus et n'était pas encore. En arrivant aux alentours de Maremiel, elle était descendue de son piètre refuge pour aider ses camarades à installer ce qu'il fallait. Arborant une place légèrement à l'écart des rues principales du somptueux quartier, une scène de fortune avait été aménagée par la troupe pour un spectacle aussi simple qu'agréable. Quelques panneaux avaient été accrochés ça et là pour convier les passants à profiter  du divertissement et laisser leurs pensées s'évader quelques instants vers de plus joyeux rivages. Les premiers pas n'attirèrent personne, et l'échauffement des jeunes femmes fut bercé par des bruits de pas pressés et incertains. Impatiente, Callidora attendait que ce petit entraînement se termine. Avec précaution, elle sortit le luth offert par Davos de son étui, caressant le bois finement ciselé d'un geste mélancolique. Au signal convenu, elle commença à jouer, annonçant l'ouverture des festivités. Une heure passa sans qu'elle ne s'en rende compte, attentive aux moindres inflexions de son instrument. Quelques fausses notes lui échappèrent, et leur écho venait cisailler ses doigts tremblants. La mélodie ralentit en douceur lorsqu'Hérédia, fidèle à la tradition du groupe, invita un parfait inconnu sur scène pour entamer une danse. N'y prêtant pas excessivement attention, la Rehla gardait les yeux rivés sur les cordes tendues, y promenant son archet avec une affection sincère. Totalement absorbée par son oeuvre, elle ne vit pas le dos de l'invité se courber vers elle, propulsé à toute vitesse par la danseuse qui avait mal évalué la distance. Tout ce qu'elle sentit, ce fut un corps qui s'abattait sur elle, faisant chuter le merveilleux objet à terre pour ouvrir le bal du silence.


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[RP POUR TOUS] La Purge des Fanatiques

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